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 lourence + wayfaring stranger

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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyJeu 4 Mar 2021 - 16:40

► wayfaring stranger
@Lawrence Cabbott & LOU ABERLINE

In that bright world to which I go I'm going there to see my father I'm going there no more to roam

Ses talons piétinaient nerveusement le paillasson devant la porte de cet appartement de Victoria Avenue. Le couloir vide de part et d’autre la laissait seule face à ce battant irrémédiablement clos. Ses lèvres se pincèrent, ses doigts se resserrèrent autour de la hanse de son sac. Gorge sèche, toute tentative de déglutir lui donnait l’impression d’avaler un oursin tout rond. Lou ne se sentait pas prête à franchir l’ultime étape de son investigation, se retrouver face à face avec ce frère dont elle n’avait jamais connu l'existence -mais elle ne le serait jamais, elle le savait, et si elle attendait le bon moment alors ils ne se rencontreraient pas de leur vivant. Plus d’une fois, elle avait hésité à tourner les talons, tirer un trait sur cette affaire, oublier d'avoir un jour connu son nom. Elle avait bien vécu sans qu’il fasse partie de sa vie tout ce temps, il n’avait pas eu l’occasion de lui manquer. Mais une force la poussait à effectuer le premier pas. Cette même force qui l’avait poussée à se rendre jusqu’à son domicile, qui la retenait là quand bien même ses jambes brûlaient d’envie de prendre la fuite. Et les minutes passaient sans qu’elle ne bouge un muscle, en tête-à-tête avec le numéro 40 à la patine usée sous le judas bien au-dessus de sa tête. Finalement, après un grande inspiration, Lou appuya sur la sonnette d’une pression probablement bien plus longue qu’elle n’en avait eu l’intention. Elle savait qu’il serait chez lui. Elle savait qu’il était en arrêt après un accident lors d’un combat. Elle savait tout ce qu’il y avait à savoir. Pourtant l’homme qui lui ouvrit demeurait, à ses yeux, un mètre quatre-vingt-cinq de mystère. "Lawrence Cabbott ?"

Quel nom à coucher dehors, s’était-elle dit la première fois qu’elle l’avait lu. Cependant, la jeune femme en prit connaissance pour la première fois le jour de la lecture du testament de son père. C’était en janvier, un lundi, bien trop tôt dans la matinée pour ses standards. Elle s’en souvenait comme de la veille car la scène s’était ancrée dans sa mémoire comme un film en blu-ray. A mon fils, Lawrence, je lègue… Et sa vision était devenue floue tandis qu’un vertige général s’était emparé de la salle. Lou devina que la même émotion que la sienne secouait sa mère, mélange de surprise et d’incompréhension qui faisait douter de la réalité. Elles auraient voulu mal entendre, mal comprendre, pour qu’à leur deuil ne s’ajoute pas la désagréable sensation d’avoir enterré un inconnu. Car le Dexter qui trompait sa femme, le Dexter qui avait un enfant illégitime, celui qui gardait le secret pendant des dizaines d’années, elles ne le connaissaient pas. Elles auraient préféré ne jamais le connaître.

"Vous n'avez pas été un homme facile à trouver." fit-elle en lui adressant un fin sourire. C’était résumer des mois de recherches dans quelques mots futiles, comme si l’étape la plus difficile avait été de trouver la toute dernière édition des pages jaunes à l’époque des smartphones. Non, Dexter n’avait pas fait les choses à moitié pour dissimuler l'existence de son second rejeton et en découvrir son nom de famille fut un premier challenge en soi. Pas de Lawrence Grimes qui corresponde à l’individu qu’ils recherchaient, bien évidemment. Lou, sous prétexte d’aider sa mère à faire de l’ordre dans les montagnes de paperasses dont elles avaient hérité -mais qui n’étaient pas mentionnées dans le testament, quelle surprise- avait retourné l’intégralité du bureau de son paternel en quête d’un indice, une piste, quelque chose, n’importe quoi. Elle ne pouvait pas faire appel à qui que ce soit pour cela, et elle ne le voulait pas. Parce que cette force lui avait déjà dicté de faire tout ceci seule, de mener sa propre enquête, de lui mettre la main dessus elle-même. Elle en avait besoin, de chaque bout de papier qui lui permettait de reconstruire le portrait de ce père dont ses souvenirs s’étaient fanés, de chaque question, chaque réponse, chaque étape. Son propre voyage pour lui dire au revoir tandis qu’au bout du chemin elle découvrirait un nouveau membre de sa famille.

Il y avait ces reçus de carte bancaire d’un compte dont sa mère n’avait pas connaissance, des dépenses qui ne rimaient à rien d’autre qu’un vil adultère qu’elle n’avait jamais soupçonné. Il y eut les larmes et les verres de vin pour encaisser la blessure et la déception. Il y avait ce dossier sobrement nommé Nicole, au milieu d’un tiroir bourré d’autres noms, comme si elle n’était qu’une personne parmi d’autres, d’autres devenus des inconnus, des oubliés. Mais Nicole avait retranscrit des réunions, signé des reçus, des courriers, des papiers étalés sur des années -Lou avait vu son nom tant de fois durant ces heures d’épluchage devenues si nombreuses de semaine en semaine qu’elle s’en souvint. Et elle eut ce pressentiment, en ouvrant la pochette cartonnée, tandis que son coeur se serrait dans sa poitrine et ses mains devenaient moites ; c’était elle, sans l’ombre d’un doute. Nicole Campbell. Une aventure qui la fit tomber enceinte, un fils pour lequel elle était prête à se battre avant sa naissance. Elle l’avait menacé, Nicole. Elle allait lui faire assumer ses responsabilités, Nicole. Ce que Google disait de la suite de l’histoire ; elle en était morte, Nicole. Assassinée chez elle, laissant orphelins deux enfants. Dont Lawrence, envoyé en famille d'accueil.

Les semaines étaient devenues des mois en un claquement de doigts. La facette illégale de la vie de Lou prit le dessus sur son enquête et l’adresse du jeune homme fut oubliée sur bout de papier chiffonné. Elle avait longtemps réfléchi à l’éventualité de le brûler et faire comme si de rien n’était. Si elle avait tiré une leçon de ces dernières années, c’était que son entourage avait la fâcheuse tendance à trépasser. Pouvait-elle se permettre d’entraîner un frère qui ne la connaissait même pas dans tout ceci malgré lui ? Ce ne fut pas ce qui la tint le plus éveillé après avoir perdu l’opportunité de prendre le contrôle du Club et de tuer Mitchell, mais l’australienne y avait bien assez songé pour repousser ce moment encore et encore. Jusqu’à ce que le besoin de mettre un visage sur ce nom, de le rencontrer juste une fois, la démange comme une piqûre d’insecte dans le bas de son crâne. Et elle mit au point le meilleur prétexte pour le voir sans révéler sa propre identité ni leur connexion afin que l’entrevue ne l’engage à rien.

Elle s’éclaircit la voix, l’air solennel flirtant avec son visage de poupon. "Je suis envoyée par le cabinet Grimes & Associates. Nous exécutons le testament de Monsieur Dexter Grimes qui est décédé en décembre dernier." Tout naturellement, elle lui tendit une carte du cabinet dérobée sur le bureau de son avocate de mère afin de dissiper tout doute concernant sa crédibilité -si la veste de tailleur n’avait pas suffi à cela. "Vous apparaissez sur ses dernières volontés." elle ajouta, ne doutant pas que Lawrence savait parfaitement de qui il s’agissait -c’était son propre père, après tout. Le vrai, en tout cas. "Est-ce que vous me permettez d'entrer ?" Son regard scruta le visage de Lawrence en détail. Elle ne savait pas si elle se faisait des idées, mais elle jurait voir en lui, ici et là, quelques traits de Dexter dans la forme de la mâchoire et du nez. Et visiblement, c’était lui qui avait hérité de tous les centimètres en hauteur qui lui manquaient à elle.


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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptySam 13 Mar 2021 - 19:32


wayfaring stranger -- @Lou Aberline
Les années passent sans qu’on puisse rattraper le temps perdu, sans qu’on puisse revivre les moments importants qu’on a manqués avec nos proches, pas toujours par choix. Trois ans et demi durant lesquels j’ai été privé de mon fils, tout comme il a été privé de son père, tout ça parce que Danika en a décidé ainsi. Même si elle me permet aujourd’hui de faire partie de la vie de Maddox, ça ne change pas le fait que j’ai manqué ses premiers pas, son premier mot et plusieurs autres étapes importantes de sa vie. Et si James Riley n’avait pas décidé sur son lit de mort de m’envoyer une lettre pour me mettre au courant de ma paternité, Dieu sait pour combien de temps encore j’aurais été dans l’ignorance. Maddox n’aurait peut-être jamais connu l’identité de son père, tout comme j’ignore encore aujourd’hui l’identité du mien. Ce père biologique dont je connais l’existence depuis un peu plus de dix ans sans toutefois faire le moindre effort pour en trouver l’identité. À mes yeux Gregory restera toujours mon père même si le test d’ADN dit autrement, même si un autre homme mourant ressent le besoin de se libérer la conscience avant son dernier voyage.

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis mon accident et je recommence peu à peu à retrouver mon indépendance et à reprendre mes activités. Ça me fait bizarre d’être de nouveau seul chez moi après avoir cohabité plusieurs semaines avec Danika et Maddox, mais prendre du recul s’avérait plus que nécessaire après les récents évènements. Voilà des mois que je réussis à étouffer mes sentiments pour elle qui refont surface, à cette envie qu’on forme une famille tous les trois même si je savais que ce n’était pas une bonne idée. Mais notre cohabitation harmonieuse n’a fait que m’embrouiller, me convaincre que peut-être qu’on pourrait se redonner une deuxième chance. Quel imbécile. Si j’avais su plus tôt que Danika faisait des combats illégaux, qu’elle mettait notre fils à risque, jamais je ne me serais abandonné dans ses bras.

Le bruit de la sonnette retentit dans mon appartement et je ne vois pas du tout qui ça pourrait être, n’attendant personne. Pendant une fraction de seconde je pense à mon ex mais j’écarte rapidement cette possibilité parce qu’elle est bien trop fière pour débarquer ici après notre altercation. Je m’essuie les mains puis je dépose le linge à vaisselle sur le comptoir avant d’aller ouvrir la porte. « Lawrence Cabbott ? » Les sourcils froncés, je baisse la tête et je scrute un instant le visage de la jeune femme qui se tient sur le pas de ma porte. Ses traits ne me semblent pas familiers et je suis tenté de lui fermer la porte au nez mais elle ne connaîtrait probablement pas mon nom si elle était ici pour me vendre des objets futiles. De plus, je n’aperçois sur ses vêtements aucun logo ou nom de compagnie. « Oui? » dis-je en appuyant mon corps contre le cadre de porte tout en croisant mes bras contre mon torse. « Vous n'avez pas été un homme facile à trouver. » « Pourtant je n’essaie pas de me cacher. Vous avez trouvé mon adresse mais pas mon numéro de téléphone? » répondis-je du tac au tac en haussant une épaule avec nonchalance. Une petite recherche sur google suffit amplement pour trouver mon compte instagram. Mon adresse, par contre, je me demande bien comment elle l’a trouvée. Elle commence à piquer ma curiosité la petite. « Je suis envoyée par le cabinet Grimes & Associates. Nous exécutons le testament de Monsieur Dexter Grimes qui est décédé en décembre dernier. » Je tends une main vers elle et j’agrippe la carte qu’elle me tend entre mon index et mon majeur. Je l’inspecte un moment en silence sans comprendre ce qui est en train de se passer. « Vous apparaissez sur ses dernières volontés. » L’air surpris, je relève brusquement la tête en riant. « Ça m’étonnerait, j’ai aucune fucking idée de c’est qui ton Dexter Grimes. » Pourtant, des Lawrence Cabbott il n’y en a pas des masses. J’en ai jamais croisé d’autres, en fait. « Est-ce que vous me permettez d'entrer ? » Méfiant, je la regarde de haut en bas sans aucune discrétion, constatant que j’ai largement l’avantage si elle essaie de me passer un sapin. « Sure. Vous devez bien avoir un nom. » Je me recule pour la laisser entrer dans mon appartement, désignant la salle à manger d’un mouvement de bras. « Tirez-vous une bûche. » Je contourne la table et je prends place sur la chaise en face tout en me caressant le menton d’une main, réfléchissant à qui peut bien être cet homme dont le nom ne me dit absolument rien. J’ai beau chercher dans mes souvenirs, je ne trouve rien. Je finis donc par appuyer mes avant-bras contre la table, plongeant mon regard dans celui de la jeune femme qui me fait face. « C’est un fan d’arts martiaux ton Dexter Grimes? » Peut-être avait-il assisté à mes combats avant sa mort, ça me semble être la seule option possible en ce moment pour expliquer que mon nom ait pu se trouver sur son testament. Si seulement je savais…


Dernière édition par Lawrence Cabbott le Sam 24 Avr 2021 - 16:05, édité 1 fois
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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptySam 3 Avr 2021 - 7:06

► wayfaring stranger
@Lawrence Cabbott & LOU ABERLINE

In that bright world to which I go I'm going there to see my father I'm going there no more to roam

Lou n’avait jamais trouvé son père très original en quoi que ce soit, Dexter était même un homme relativement simple et tranquille qui paraissait droit dans ses bottes, et le tout faisait de lui une personne d’un ennui mortel. Elle ne lui aurait donc jamais imaginé une liaison, cela ne sonnait pas comme lui, pas son genre, pas ce dont elle se rappelait du spécimen. Et même dans cette surprise posthume qu’il avait réservée à sa famille, cette trahison après trente ans de mariage, Dexter Grimes parvenait à avoir le secret le plus classique de l’histoire de l’humanité ; une maîtresse. Une maîtresse morte lui donnait, certes, quelques points supplémentaires sur l’échelle du scandale, et l’enquête nécessaire à remonter le fil d'Ariane jusqu’au fils en question, des points d’intrigue. Cependant, la jeune femme se disait qu’elle aurait presque préféré découvrir que son paternel était un agent secret international, non pas parce que la nouvelle aurait fait moins mal à sa famille, mais parce que cela aurait été mille fois plus palpitant et incongru. On ne pouvait pas dire qu’elle s’était ennuyée, à pister ce demi-frère surprise apparu de nulle part comme un bouton de fièvre un lendemain de soirée. Lou ne s’était pas encore fait un avis sur le fait qu’elle le présenterait ou non à sa mère ; d’un côté, elle estimait que Lauren était en droit de connaître les détails de l’autre vie de son défunt mari, et de l’autre, cela lui ferait probablement plus de mal que nécessaire. Peut-être que le fameux Lawrence n’avait pas envie de les connaître, eux, d’ailleurs, et avait-elle le droit de les imposer, elle et sa diablesse de mère, dans sa vie d’allure tranquille ? Pas si tranquille dans la mesure où la jeune homme semblait s’acoquiner avec Danika, mais cela était un autre sujet qui devait attendre le moment opportun pour être soulevé. L’apprendre lui avait déjà bien assez fait serrer les dents. Dans l’incertitude, donc, l’australienne endossait cette couverture de clerc de notaire pour le premier contact avec Lawrence. Il parut tomber dans le panneau sans plus de questions. « Vous avez trouvé mon adresse mais pas mon numéro de téléphone ? » fut son unique remarque à propos de la démarche de la brune. “Ce qui m’amène mérite une entrevue en personne.” elle précisa, ce qui lui parut tenir debout dans la mesure où annoncer la mort d’un parent au téléphone pouvait se révéler délicat. Pourtant le nom de Dexter ne suscita aucune réaction chez le jeune homme, rien d’autre qu’un rire et la révélation qu’il ne le connaissait pas. Lou fronça légèrement les sourcils, surprise. Elle ne s’était pas attendue à ce que le secret de cette paternité ait été gardé des deux côtés, encore moins à être celle qui révélerait à son demi-frère l’identité de son père. Elle se retrouvait dans une position bien plus délicate que prévue. Ils allaient avoir besoin de s’asseoir, tous les deux. « Vous devez bien avoir un nom. » demandait Lawrence en laissant l’australienne entrer dans son appartement. Malgré le fossé entre ce logement et le niveau de vie des Grimes, il ne semblait manquer de rien. “Lou… Coverdale.” Damn it. Elle se pinça les lèvres discrètement. Choisir le nom de famille de son ex pour sa couverture était évidemment la parfaite illustration d’à quel point elle ne pensait plus à lui, n’est-ce pas. Lou avait songé qu’elle ne pouvait pas se présenter en tant que Grimes puisque Lawrence ferait immédiatement le rapprochement entre elle, le défunt, et donc son propre lien familial avec elle une fois qu’elle aurait lâché la bombe. Elle ne pouvait pas non plus lui donner son pseudonyme habituel, Aberline, puisqu’il était hors de question de le mettre en danger à son tour en faisant de lui une connaissance d’une patronne de gang. Le premier nom lui venant à l’esprit fut donc Coverdale, et cela sonnait presque trop bien pour que son palpitant s’empêche de la gratifier d’une douleur dans la poitrine.

Lou s’asseyait autour de la table de la salle à manger, comme invitée par Lawrence. Elle posa sa pochette de documents face à elle -pleine de tout ce qu’elle avait trouvé au sujet de Nicole Campbell et le parcours de Lawrence après son meurtre. « C’est un fan d’arts martiaux ton Dexter Grimes ? - Pas que je sache. » Un petit rire glissa entre ses lèvres alors qu’elle essayait de s’imaginer son paternel s’extasier devant du catch ou de la boxe. Non, il aimait le cricket et tolérait le rugby, mais rien de plus violent que ça. Un véritable paillasson, le bonhomme. Pas étonnant que Lauren le menait par le bout du nez. Puis le sourire de la jeune femme s’effaça tandis qu’elle cherchait la manière adéquate de révéler à Lawrence le véritable lien entre lui et cet homme dont il découvrait le nom pour la première fois. Cela n’était absolument pas le scénario qu’elle s’était faite de cette entrevue. Nerveuse, elle soupira doucement et croisa ses doigts entre eux sur la table. “C’était votre père.” dit-elle, prenant chaque mot avec délicatesse. Puis elle ouvrit la pochette de son air le plus professionnel (bien qu’elle n’ait pas la moindre idée de ce que cela signifiait vraiment en terme de comportement) et sortit un premier document qu’elle lui tendit ; une copie du testament sur lequel elle pointa la ligne le concernant. “Du moins, c’est ce qui est indiqué dans ses dernières volontés. Il cite son fils, un certain Lawrence.” Pas de nom de famille, juste Lawrence. A croire que Dexter avait sciemment laissé un mystère à résoudre derrière lui pour tout Sherlock Holmes en herbe prêt à se mettre sur la piste de ce bébé illégitime. “J-... Nous avons toutes les raisons de croire qu’il s’agit de vous. Nicole Campbell, c’était bien votre mère ?” La question était rhétorique ; Lou avait assez bien fait ses devoirs pour savoir que cela était un fait. Elle présenta donc un autre document ; le contrat de travail de Nicole. “Elle a été secrétaire auprès de Mr Grimes pendant quelques années, entre 1987 et 1995. Nous pensons qu’ils avaient une liaison dont a résulté… eh bien… vous.” Lou s’éclaircit la voix. Elle sentait ses mains commencer à devenir moites alors qu’elle saisissait un dernier papier ; la lettre de Nicole. “Quelque temps avant sa mort, votre mère a fait parvenir ceci à Mr Grimes. Elle affirme clairement que vous êtes son fils et lui réclame de l’argent pour… garder le secret.” Etait-ce lié à son assassinat ? Lou avait écarté la supposition d’office. L’homme qui grimaçait devant le rugby pendant les mêlés un peu trop vigoureuses n’avait décemment pas pu commanditer un meurtre. Non, le tueur avait été arrêté, fin de l’histoire. “Je suis désolée, je sais que c’est beaucoup d’informations.” fit la jeune femme avec compassion. Oh oui, elle était bien placée pour savoir. Néanmoins, elle ne pouvait imaginer comment Lawrence se sentait face à tout ceci.


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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyDim 25 Avr 2021 - 1:24


wayfaring stranger -- @Lou Aberline
Les paroles que la jeune femme m’adresse me laissent comprendre qu’elle me cherche depuis un certain moment déjà, ce qui me surprend considérant que mon nom n’est pas des plus communs et que je suis présent sur les réseaux sociaux. Qui plus est, mes compétitions d’arts martiaux mixtes m’ont amené à passer à la télévision à plusieurs reprises même si la célébrité n’est définitivement pas quelque chose que je recherche. Je sais toutefois que mon dernier combat a été médiatisé, Mia s’est fait un plaisir de me dire à quel point elle avait trouvé l’article de son collègue jouissif et j’ai depuis pu regarder moi-même la vidéo pour voir les erreurs que j’avais commises ce soir-là. Bref, tout ça pour dire qu’une petite recherche sur Google avec mon nom aurait dû donner quelques résultats intéressants, il faut croire qu’elle n’est pas trop débrouillarde la petite. « Ce qui m’amène mérite une entrevue en personne. » Intrigué, je fronce les sourcils sans la lâcher des yeux tandis que je réfléchis aux différentes hypothèses possibles. Je peux au moins dire qu’elle n’est pas membre des Témoins de Jéhovah, ils n’ont pas osé remettre les pieds ici depuis que j’ai traumatisé la femme en répondant à la porte avec la graine à l’air. Une solution peut-être inappropriée mais ô combien efficace. « À l’improviste? Vous devriez revoir votre façon de fonctionner, ça fait pas mal broche à foin. » Malgré l’irritation provoquée par cette visite impromptue, je la laisse pénétrer dans mon appartement en lui demandant son nom pour au moins savoir à qui j’ai affaire. S’il s’agit d’un nouveau stratagème pour voir s’il y a des objets de valeur à voler chez moi, elle risque d’être déçue. « Lou… Coverdale. » Je prends place à la table de la cuisine en lui faisant signe de faire de même, puis j’inscris son nom sur un bloc note qui traînait sur la table. Ma troisième hypothèse est que ce fameux Dexter Grimes était un amateur d’arts martiaux et que, n’ayant pas d’héritier, il aurait décidé de léguer son argent à quelqu’un du domaine. Je tente donc de savoir s’il s’agissait d’un amateur de ce sport, ce à quoi elle répond : « Pas que je sache. » Je suis à court d’idées.

Mon regard est captivé par la pochette qu’elle dépose devant elle sur la table, dans laquelle, je me doute, se trouve la réponse à ma question et peut-être même aussi les réponses aux nombreuses questions que provoqueront ses prochaines paroles. « C’était votre père. » Sous le coup de la surprise, je recule brusquement la tête en haussant les sourcils tandis que je scrute son visage à la recherche d’une mimique quelconque qui me confirmerait qu’il ne s’agit que d’une mauvaise farce, mais elle semble beaucoup trop nerveuse pour que ce soit le cas. Mes yeux sont agités et mes pensées se bousculent dans ma tête alors que je cherche le moindre souvenir de cet homme qui débarque dans ma vie trop peu trop tard, mais tout est flou. Je me souviens d’un homme qui venait à la maison le soir lorsque mon père (le vrai) s’absentait, mais ça fait tellement longtemps que je ne sais pas si j’arriverais à le reconnaître si je voyais une photo de lui. « Du moins, c’est ce qui est indiqué dans ses dernières volontés. Il cite son fils, un certain Lawrence. » Je baisse la tête et je me contente de seulement lire la ligne qu’elle me pointe où se trouve le prénom Lawrence. Dubitatif, je secoue vivement la tête en me redressant. « Des Lawrence, y’en a plein. Si ça se trouve, vous faites une erreur. » me contenté-je de répondre en croisant mes bras contre mon torse en la toisant, même si une partie de moi se doute qu’elle a probablement raison. J’aurais pu ne pas la croire, lui rire en pleine face en lui répondant qu’elle est dans le champ mais il y a bien une dizaine d’années maintenant que je sais que Gregory n’est pas mon père biologique, que quelque part se cache mon géniteur et ce pourrait très bien être lui, Dexter Grimes, mais j’aurais aimé mieux ne pas le savoir. Ne pas replonger dans ces souvenirs douloureux qui m’ont fait faire des cauchemars des années durant. « J-... Nous avons toutes les raisons de croire qu’il s’agit de vous. Nicole Campbell, c’était bien votre mère ? » Mes épaules s’abaissent lorsqu’elle mentionne le nom de ma mère biologique, les chances qu’elle se soit trompée de personne commencent à s’amenuiser. « Oui. » réponds-je méfiant en baissant les yeux sur le nouveau document qu’elle me présente. Il s’agit d’un contrat de travail signé par nulle autre que ma mère. « Elle a été secrétaire auprès de Mr Grimes pendant quelques années, entre 1987 et 1995. Nous pensons qu’ils avaient une liaison dont a résulté… eh bien… vous. » Je soupire bruyamment en pinçant l’arête de mon nez à deux doigts en tapant du pied. J’essaie d’assimiler tout ce qu’elle me dit, mais visiblement, elle n’a pas encore terminé. Elle a gardé le meilleur pour la fin, cette dernière lettre qu’elle tend dans ma direction. « Quelque temps avant sa mort, votre mère a fait parvenir ceci à Mr Grimes. Elle affirme clairement que vous êtes son fils et lui réclame de l’argent pour… garder le secret. » Ébahi, je m’empare rapidement de la lettre pour la lire, détestant ma mère un peu plus à chaque mot. Dès que je termine de la lire, je me mets à rire d’un air mauvais en secouant négativement la tête. « Je suis désolée, je sais que c’est beaucoup d’informations. » La mâchoire serrée, je lance la lettre sur la table en direction de Lou. « La fucking salope. » grommelé-je à l’attention de ma mère tout en me relevant brusquement.

En colère, je me mets à faire les cent pas dans mon appartement en me caressant la barbe d’une main. Je pense à elle, mais aussi à lui. À ce père qui connaissait mon existence et mon identité depuis tout ce temps mais qui n’a jamais rien fait pour faire partie de ma vie. Je n’ai jamais ressenti le besoin de savoir qui il était, mais il n’est maintenant plus possible de changer d’idée puisqu’il est mort. Énervé, je me rapproche de la table et je pose mes deux mains sur celle-ci en plantant mon regard dans celui de Lou. « Il n’a jamais levé son fucking petit doigt pour me connaître et là, quoi, il avait besoin de se libérer la conscience sur son lit de mort? Pourquoi?! » Avait-il quelque chose à voir avec la mort de mes parents et Malcolm? Je ne peux m’empêcher de me le demander, surtout maintenant que je sais que ma mère lui a fait du chantage peu de temps avant leur mort. Il faut que ce soit lui le responsable, c’est la seule raison logique. « Combien je valais à ses yeux? » demandé-je sur un ton méprisant. Peut-être que cet argent pourrait au moins avoir l’avantage de bâtir un futur pour Mila et Maddox.
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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyJeu 13 Mai 2021 - 13:39

► wayfaring stranger
@Lawrence Cabbott & LOU ABERLINE

In that bright world to which I go I'm going there to see my father I'm going there no more to roam

Elle avait livré son exposé, le fruit de ses recherches, fébrile et nerveuse derrière le masque formel dissimulant le mélange d’émotions qui la secouait. Lou se tenait à son personnage, déposant sous les yeux de Lawrence document après document, fait après fait comme si rien de tout ceci ne la concernait ; cependant elle ne pouvait s’empêcher de détailler son visage dès qu’elle en avait l’occasion, d’observer sa stature, décrypter ses réactions -pour le peu qu’il en laissait paraître. Elle s’attardait sur des détails comme la forme de ses yeux, de son nez, de sa bouche, la structure de ses pommettes, de sa mâchoire, la taille de ses mains, sa posture. C’était son frère qu’elle avait sous les yeux, et la jeune femme peinait à le croire, encore moins à le réaliser. A première vue, ils étaient les êtres les plus physiquement opposés auxquels on puisse songer, mais elle les voyait, les traits communs, ceux qui lui rappelaient les souvenirs de son père. Ils étaient si évidents pour elle qu’elle ne comprenait pas que Lawrence n’ait pas encore eu la puce à l’oreille. Pourtant un détail évident rendait leur parenté impossible aux yeux de n’importe qui ; leur couleur de peau. Un fait qui confirmait à Lou qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que sa mère ne rencontre jamais le fils illégitime de Dexter ; sa maîtresse était blanche, et cela lui briserait le cœur plus encore que l’infidélité. Non, Lawrence serait leur secret commun, père et fille. Un autre genre d’héritage dont elle se serait passée bien volontiers. Pourtant, l’australienne avait suivi les miettes de pain jusqu’à lui, jusqu’à sa porte, jusqu’à la vérité. Presque toute la vérité. Elle n’était toujours pas certaine de révéler leur lien de parenté à la fin de son exposé, retenue par l’envie de le protéger et la peur d’être rejetée. La réaction finale de Lawrence ne fit pas office d’encouragement dans ce sens. « La fucking salope. » Lou se pinça les lèvres, étouffa sa surprise. Elle ne savait pas à quoi elle s’attendait à dire vrai, seulement qu’elle ne s’attendait pas à ça. En revanche, elle n’omit aucun commentaire ; elle avait pensé exactement la même chose à la lecture de la lettre de menaces la première fois qu’elle avait posé les yeux dessus. Bad move, Nicole.

Lawrence quitta soudainement sa table et commença à marcher, à tourner un rond comme un animal en cage. Lou, elle, regroupait les documents et les rangea de nouveau dans la pochette dans le simple but d’occuper ses dix doigts en attendant de déterminer quelle serait la suite des événements. Elle laissait le jeune homme à ses pensées également, puisqu’il ne manquait pas d’informations à digérer, et elle savait mieux que personne à quel point tout ceci pouvait être perturbant et frustrant. Au moins lui ne se doutait pas qu’il venait de rencontrer sa demi-sœur. « Il n’a jamais levé son fucking petit doigt pour me connaître et là, quoi, il avait besoin de se libérer la conscience sur son lit de mort ? Pourquoi ?! » Pour Lou, il n’y avait aucune autre explication à la démarche de Dexter et cela n’avait rien d’une surprise. Les Grimes avaient toujours pensé que le bonheur s’achetait, elle en avait fait les frais toute son enfance, croulant sous le matériel mais peinant à partager un simple dîner avec ses parents. Il n’était pas étonnant que son père veuille également acheter le pardon de son fils pour n’avoir jamais fait partie de sa vie. « Combien je valais à ses yeux? » La grande question. Pouvait-on mettre un prix sur trente ans de silence ? “Deux cent mille.” annonça Lou sans affect. Il n’était même pas question de savoir si cela était trop peu ou pas assez ; c’était indécent dans un cas comme dans l’autre. Rien n’était satisfaisant dans cette situation, et elle pouvait parier que Lawrence aurait préféré ne jamais rien savoir de tout ceci plutôt que de toucher cette somme. “Le notaire vous recontactera pour s’occuper des détails de la succession.” I guess. Cela sonnait comme quelque chose que son personna était supposé dire à cet instant. La jeune femme fournirait les coordonnées du brun à l’exécutant testamentaire afin qu’il puisse toucher sa part de l’héritage et ensuite, ensuite… Elle ne savait toujours pas. Le désarroi de Lawrence résonnait en elle. “Croyez-moi, je comprends ce que vous ressentez, fit Lou. Mais voyez cet argent comme une opportunité, qu’importe ce qui motivait Monsieur Grimes pour vous le donner. Vous avez sûrement des projets qui pourraient en bénéficier ou…” Whatever. A dire vrai, elle ne savait pas s’il lui était possible de refuser l’argent, ni si la possibilité lui avait traversé l’esprit. A sa place, elle le prendrait sans poser de questions ni se formaliser de la provenance. L’accepter ne l’engageait pas à pardonner ou faire partie de la famille. Cela n’était pas une dette, mais presque un dû. “Vous avez de la famille ?” demanda Lou, soulignant un argument supplémentaire en faveur de l’argent mais couvrant également sa propre curiosité. Quitte à se trouver face à lui, autant profiter de l’occasion pour en apprendre le plus possible à son sujet.


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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyMer 2 Juin 2021 - 16:24


wayfaring stranger -- @Lou Aberline
À la lumière des informations que Lou vient de me donner, plus les minutes passent et plus je suis convaincu que mon géniteur est responsable de la mort de mes parents et de mon frère. J’essaie d’en comprendre les raisons, et ça peut sembler plutôt évident après avoir lu la lettre de chantage que Nicole a envoyée à Dexter, mais tout ça ne fait aucun sens dans ma tête. Pourquoi aurait-il tué son ancienne maîtresse, afin de ne pas avoir à lui payer l’argent qu’elle réclamait, pour finir par le donner à son fils qu’il a tant voulu cacher pendant toutes ces années? Avait-il si peu de considération pour sa famille à lui, s’il en avait une? Avait-il soudainement eu un élan de compassion à cause de sa mort imminente? Tant de questions qui demeureront sans réponses parce qu’il a décidé d’attendre de passer de vie à trépas pour agir. Plutôt que de prendre ses responsabilités, il laisse ses proches s’arranger avec ses mauvaises décisions qu’il avait encore sur la conscience sans aucune possibilité de s’expliquer, les laissant très probablement dans l’incompréhension la plus totale, eux aussi. À défaut de pouvoir en savoir plus sur ce qui l’a motivé à me mettre sur son testament, je demande à la jeune femme combien je valais aux yeux de mon géniteur. « Deux cent mille. » Un chiffre intéressant qui, pourtant, ne m’amène aucune satisfaction. Aucun montant ne serait suffisant pour compenser l’absence de ma famille. « Deux cent mille. » répété-je en me redressant sans savoir quoi dire de plus. Je m’éloigne de nouveau de la table pour aller chercher mon paquet de cigarettes et mon briquet qui trainent sur le comptoir de la cuisine. Je coince une cigarette entre mes lèvres avant de me diriger vers la porte patio qui donne sur le balcon à l’avant pour l’ouvrir. « Le notaire vous recontactera pour s’occuper des détails de la succession. » « Sure » grommelé-je en m’appuyant le dos sur le bord de la porte. L’instant d’après, j’allume ma cigarette et je prends une première bouffée dans l’espoir de me calmer.

« Croyez-moi, je comprends ce que vous ressentez. Mais voyez cet argent comme une opportunité, qu’importe ce qui motivait Monsieur Grimes pour vous le donner. Vous avez sûrement des projets qui pourraient en bénéficier ou…» Je m’esclaffe à ces mots en la fixant d’un air dubitatif. « Oh really? » Je prends une deuxième bouffée de ma cigarette en secouant la tête négativement, recrachant la fumée vers l’extérieur avant de déposer ma cigarette dans le cendrier du balcon pour pouvoir m’approcher d’elle. « Comment tu pourrais comprendre comment je me sens? » craché-je d’un ton méprisant en la regardant de haut. J’essaie de contenir mes émotions, conscient qu’elle n’a rien à voir là-dedans, mais je sens que je suis à deux doigts d’exploser comme une cocotte-minute. « T’as eu besoin de te cacher pour sauver ta peau alors que ta famille se faisait assassiner sous tes yeux quand t’étais enfant?! » Cette conversation remue tout un tas de souvenirs que je préférerais oublier, des souvenirs que je lui crache au visage sans trop réfléchir, pour évacuer le trop-plein d’émotions qui me met dans tous mes états. « Pour ensuite apprendre que la personne qui est probablement derrière tout ça est ton fucking père? » Ou mon géniteur, plutôt, parce que jamais il ne sera mon père. Je ricane en la regardant avec mépris. « Laisse-moi rire, tu ne peux pas comprendre. » La question suivante de la jeune femme me calme presque instantanément en me faisant penser à mon fils. « Vous avez de la famille ? » Je m’éloigne d’elle pour retourner m’asseoir sur ma chaise, soupirant bruyamment en accoudant mes bras contre la table pour prendre mon visage dans mes mains. « Je suis désolé, c’est juste… beaucoup. » Je me frotte le visage à deux mains avant de laisser mes bras retomber sur la table en relevant mes yeux vers les siens. « Oui… Deux sœurs. La plus vieille n’a pas pu terminer ses études et la deuxième veut faire des études plutôt dispendieuses. » Cet argent pourrait donc au moins permettre à Mila d’entrer à l’école de mode pour lui donner la chance de poursuivre son rêve. « Et j’ai un fils de bientôt quatre ans, Maddox. » Mon fils est toutefois beaucoup trop jeune pour savoir ce qu’il souhaite faire plus tard mais je ne déteste pas l’idée d’avoir une somme accessible pour lui. Penser à ma famille me fait me questionner sur la sienne, celle de mon père biologique. Même si je n’ai pas particulièrement envie de les rencontrer, parce qu’il ne sera jamais mon père à mes yeux et parce que je ne vois pas du tout comment je pourrais être bien reçu en étant le fils illégitime, la curiosité prend le dessus. « Est-ce qu’il avait une famille, Dexter? Je veux dire… d’autres enfants? » À quoi bon savoir alors qu’il n’en avait rien à foutre de moi? Pourtant, je ne peux m’empêcher de lui poser la question. Le savoir ne m’engage à rien de toute façon, je n’aurai qu’à continuer ma vie comme je l’ai toujours fait, même en sachant que, quelque part, mon père biologique se cachait. J’ai Stacey, Mila et Maddox dans ma vie et ça me suffit. Ou presque.
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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyJeu 8 Juil 2021 - 11:24

► wayfaring stranger
@Lawrence Cabbott & LOU ABERLINE

In that bright world to which I go I'm going there to see my father I'm going there no more to roam

Elle n’était dotée d’aucune once de diplomatie, Lou, ni de patience. Elle n’était ni du genre à contrôler ses humeurs, ni à réprimer les mots qu’elle pensait. Elle n’avait pas de filtre, ne connaissait pas le sentiment de honte, et ne songeait jamais aux conséquences avant d’être mise au pied du mur. Et alors que Lawrence se mit soudainement à éclater, vociférer contre l’empathie qu’elle affichait, la jeune femme réalisa deux choses. L’une ; que si leur tempérament faisait partie de leurs points communs héréditaires, celui-ci avait probablement sauté la génération de leur père. L’autre ; qu’elle était meilleure actrice qu’elle ne le pensait puisqu’elle parvenait à garder le calme et la tempérance imaginaires de sa couverture plutôt que de se lancer dans un concours de qui hurlera le plus fort sur l’autre. La brune demeura assise, immobile sur sa chaise, les bras autour de son dossier monté avec persévérance. « Comment tu pourrais comprendre comment je me sens ? T’as eu besoin de te cacher pour sauver ta peau alors que ta famille se faisait assassiner sous tes yeux quand t’étais enfant ?! Pour ensuite apprendre que la personne qui est probablement derrière tout ça est ton fucking père ? » Lou fronça instantanément les sourcils. Ayant fait ses devoirs, elle avait tout appris du passé de son demi-frère et les drames qui l'entouraient. Elle avait appris pour la tuerie, mais il n’était fait mention de Dexter nulle part. De toute manière, elle imaginait difficilement son père tuer qui que ce soit. Cela n’avait aucun sens. « Laisse-moi rire, tu ne peux pas comprendre. » concluait Lawrence, et au fond, il avait raison. La jeune femme pouvait comprendre la difficulté à entendre la vérité à propos de son père, mais elle avait grandi avec ses deux parents dans la sécurité. Lui n’avait pas eu cette chance. Il semblait bien se débrouiller dans la vie malgré tout. Une carrière, un job, un toit décent sur la tête. En quête de renseignements à son sujet et afin de le faire relativiser sur la situation, Lou l’interrogea sur ce qui lui restait de famille. Le ton descendit aussi vite qu’il avait escaladé. « Oui… Deux sœurs. La plus vieille n’a pas pu terminer ses études et la deuxième veut faire des études plutôt dispendieuses. » L’australienne se souvenait de la mention d’une soeur ayant également survécu au massacre familial mais la seconde était une surprise pour elle. Elle émit l’hypothèse, intérieurement, qu’il s’agissait d’une soeur adoptive. « Et j’ai un fils de bientôt quatre ans, Maddox. - Un fils ? » Trahie par sa soudaine surprise, le coeur de Lou s’emballa un court instant. Elle ne savait rien à propos d’un enfant, mais surtout, rien le liant au fils de Danika. Nul besoin d’être ingénieur nucléaire pour résoudre l’équation : le fils de Riley s’appelait Maddox, Lawrence semblait proche de Dani, et un plus un faisait parfois trois. “C’est… bien pour vous, hm.” C’était un désastre pour elle. Outre son aversion des mini-humains, la jeune femme réalisait que l’enfant en question était son neveu. Non, que le moyen de pression qu’elle avait utilisé pour contraindre Danika à rejoindre ses rangs était son neveu. Et elle sentit l’air lui manquer l’espace d’un instant.

Elle aurait vendu sa mère pour un verre d’eau, juste de quoi digérer cette nouvelle information. Elle aurait voulu allumer une cigarette, renifler une trace, hurler un coup et frapper dans quelque chose. Peut-être briser une chaise, retourner la table. Mais la façade demeurait, craquelée, ébranlée ; toujours présente malgré tout. Forcée de s’arracher à ses pensées, Lou releva la tête lorsque la voix de Lawrence résonna de nouveau ; « Est-ce qu’il avait une famille, Dexter? Je veux dire… d’autres enfants? » La question était toute naturelle, pourtant elle ne s’y était pas préparée. Elle allait faire l’expérience de parler d’elle-même à la troisième personne -après avoir rapidement pesé le pour et le contre de simplement mentionner sa propre existence auprès du jeune homme. Elle avait conclu que cette vérité ne pourrait certainement pas leur faire plus de mal, ni à l’un, ni à l’autre. “Une fille, oui. Le même âge que vous.” A peine plus âgée, en réalité, si l’on voulait être précis. Mais tout ce que ces quelques mois de différence prouvaient, c’était que Dexter n’avait pas chômé neuf mois plus tôt. Lou ne cessait de se demander ce qui avait pu le pousser dans cette direction à cette époque. Et d’un autre côté, le caractère castrateur de sa chère mère était à lui seul un argument de poids. “Au cas où vous voudriez la rencontrer, elle a dit qu’elle ne veut pas vous voir, elle ajouta nerveusement. Mme Grimes non plus.” Ca, elle n’en doutait pas. Si l’australienne protégeait ainsi sa mère, elle savait parfaitement que Lauren n’avait aucun souhait de rencontrer Lawrence, sans quoi elle se serait joint à la quête d’informations de Lou. Quant à elle, le mensonge qu’elle servit au jeune homme avec aisance visait à le protéger lui. En trois clics sur Google il pourrait retrouver le nom de la fille de son géniteur et peut-être essayer de la retrouver -tombant à ce moment-là sur celle qu’il avait sous les yeux. En lui indiquant clairement qu’il n’était pas souhaité dans le paysage, Lou espérait le dissuader de mener son enquête. Mais en lui disant la vérité, elle gardait la porte ouverte à la possibilité de changer d’avis et de se révéler elle-même à lui. Peut-être un jour. “Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il avait quelque chose à voir avec la mort de vos parents ?” demanda finalement Lou, piquée dans sa curiosité. Cela n’était pas sa place, à la petite employée lambda qu’elle jouait, de se pencher sur une chose pareille. Cependant la curiosité n’était pas non plus interdite et elle songea qu’il n’y avait pas de mal à poser la question. Elle devait savoir s’il y avait matière à enquêter sur cette suspicion.

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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyVen 13 Aoû 2021 - 12:11


wayfaring stranger -- @Lou Aberline
Malgré la frustration de la situation, j’essaie de me calmer pour me pas déverser toute ma colère sur cette pauvre employée du cabinet de notaire. Sans même me connaître, elle trouve le sujet parfait pour que je me calme presque instantanément : ma famille. Je lui parle de Stacey et Mila, puis de l’existence de Maddox ce à quoi elle réagit avec surprise. « Un fils ? » Je fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi Lou semble si surprise d’apprendre que j’ai un enfant. Qu’est-ce que ça peut bien changer pour elle que le fils illégitime de son client ait un fils lui aussi? « C’est ce que je viens de dire oui. » Mon regard s’attarde sur le visage de la brune, guettant ses moindres réactions à la recherche d’une réponse logique. « C’est… bien pour vous, hm. » Elle n’est pas crédible pour deux cennes et, soudainement, je me méfie. « On repassera pour la crédibilité. » Dans un geste défensif, je croise mes bras contre mon torse. « C’est quoi… je n’ai pas le profil? » demandé-je avec sarcasme. Peut-être croit-elle que je n’ai pas ce qu’il faut avec la réaction que j’ai eue plus tôt, mais ce n’est pas sa place de me juger alors qu’elle ne me connaît pas.

Peut-être que ce serait mieux de ne rien savoir, pourtant, la curiosité l’emporte et je n’arrive pas à m’empêcher de demander à la jeune femme si Dexter avait d’autres enfants. « Une fille, oui. Le même âge que vous. » Je ricane en hochant la tête. « Il n’a pas chômé le Dexter, pas capable de la garder dans son pantalon. » Je soupire, dégoûté par le comportement de cet automne dont je ne connais strictement rien et de celui de ma mère. « Au cas où vous voudriez la rencontrer, elle a dit qu’elle ne veut pas vous voir. Mme Grimes non plus. » Comme son père, mon géniteur, je ne suis à leurs yeux qu’un animal nuisible, une vermine. Je peux toutefois comprendre leur réaction, elles n’ont absolument rien demandé et ne subissent que les conséquences d’une erreur commise par un homme qu’elles croyaient connaître. Par contre, je ne comprendrai jamais ses agissements à lui, comment il a pu continuer sa vie comme si je n’existais pas. Même si Maddox n’était pas prévu et que ma relation avec Danika était loin d’être cordiale lorsque j’ai appris pour ma paternité, j’aurais été incapable de ne pas être là pour lui et cette possibilité n’a même pas effleuré mon esprit. « Ça tombe bien, je ne veux rien savoir d’elles non plus. » craché-je pour me protéger sans même prendre le temps d’y réfléchir. C’est plus facile de faire semblant de ne pas être intéressé que de vouloir découvrir cette nouvelle partie de ma famille et que ce ne soit pas réciproque. Ce ne sont ni les premières ni les dernières à ne rien vouloir savoir de moi, je commence à être habitué que les gens préfèrent s’éloigner de moi que d’apprendre à me connaître. De toute façon, j’ai réussi à vivre sans elles pendant plus de trente ans, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas capable de continuer ainsi. Fuck them. « Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il avait quelque chose à voir avec la mort de vos parents ? » Je fronce les sourcils, surpris par sa curiosité indiscrète. « C’est la seule explication logique. » Qui d’autre en aurait voulu à mes parents au point de vouloir les assassiner, eux et leurs enfants? D’un geste de la main, je désigne son dossier. « La lettre de ma mère, c’est un motif. » Je n’ai aucune preuve et peut-être que je suis complètement dans le champ, mais il me faut un coupable et je n’en vois pas d’autres, mes souvenirs de cette époque étant plutôt flous. « Je pense que c’est le temps pour vous de partir. » dis-je en croisant mes bras contre mon torse tout en l’observant attentivement. Elle est un peu trop curieuse à mon goût la petite et je ne vais certainement pas m’épancher davantage sur le drame qui a frappé ma famille avec une inconnue.
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Message(#)lourence + wayfaring stranger EmptyMar 14 Sep 2021 - 16:31

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@Lawrence Cabbott & LOU ABERLINE

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Deux sœurs. Un fils. S’il subsistait le moindre doute dans l’esprit de Lou quant au fait qu’elle n’avait pas sa place dans le tableau, il était dispersé par l’énumération de l’entourage de Lawrence, plus grand et proche que tout ce qu’elle avait eu. Quelle ironie, lorsque c’était elle qui avait eu les parents, l’argent et les facilités dans la vie supposées aller de paire pendant que le grand blond pleurait sa famille. Tous les rôles étaient pris, la vie avait distribué les cartes ; il n’y avait rien à négocier. La jeune femme ne s’était jamais attendue à être accueillie à bras ouverts et c’était en partie ce qui l’avait poussée à mettre au point cette mascarade afin d’arranger cette rencontre. En revanche, elle n’avait pas anticipé de se retrouver d’office sur le banc de touche. Elle préférait être maîtresse de situation et décider, elle-même, de rester à l’écart. Il lui semblait là ne pas avoir d’autre option. « C’est quoi… je n’ai pas le profil? » Elle avait probablement dévisagé Lawrence un brin trop longtemps, à moins que se braquer aussi aisément soit encore un trait inscrit dans les gènes. Lou secoua la tête. Reste dans le personnage. “Si, bien sûr. C’est juste que je m’attendais à trouver ce genre d’informations lors de mon enquête, et non de votre bouche.” Comment était-elle passée à côté de cela ? Elle n’en savait rien. Peut-être que son aversion pour les enfants lui faisait parfois oublier que la plupart des humains en engendraient et qu’il était bon de se renseigner à ce propos en faisant le background check d’une personne. Note à elle-même ; ne pas faire l’erreur deux fois. Vu la posture que Lawrence arborait, Lou doutait que la question de la famille lui soit retournée pour une autre raison qu’un vague besoin de paraître civil et poli. Ou simplement était-ce un peu de curiosité qui le poussait à en savoir plus sur la vie de ce père qu’il n’avait pas connu. Troisième soeur, donc. « Il n’a pas chômé le Dexter, pas capable de la garder dans son pantalon. - Eh bien il l’a eue avec celle qui était bel et bien sa femme donc…» Ferme-la. A dire vrai, la brune aurait préféré que ses parents se montrent plus prolifiques dans ce domaine ; la vie de fille unique était trop solitaire pour un esprit comme le sien. Peut-être que les choses auraient été différentes si elle avait eu le petit frère ou la petite soeur qu’elle avait réclamé pendant des années. Ou si elle avait connu Lawrence plus tôt. Désormais les ponts semblaient avoir brûlé avant même qu’elle n’ait traversé la jungle. Et puis, il y avait l'épouse blessée qui ne voulait rien entendre. « Ça tombe bien, je ne veux rien savoir d’elles non plus. » Parfait. Oui, c’était parfait. Chacun chez soi et les cochons seront bien gardés, comme disait sa chère mère. Alors pourquoi Lou était raide comme une planche en bois sur sa chaise, crispée et froide comme les pôles ? Parce qu’elle voulait que ce soit elle qui le rejette. Parce qu’elle aurait voulu qu’il s’offusque, qu’il exige, qu’il implore ; qu’il lui évoque l’impression d’avoir de l’intérêt pour cette soeur qu’il ne savait pas avoir sous le nez. Parce que l’indifférence lui faisait l’effet d’une gifle. Et les accusations suivantes, d’un poing dans les tripes. « C’est la seule explication logique. » prétendait-il. Sauf qu’il n’y avait rien de cohérent là-dedans, pour Lou. Rien d’autre qu’un petit garçon qui n’avait pas fait le deuil d’une injustice alors que l’enquête était close. « La lettre de ma mère, c’est un motif. » Non, Dexter n’aurait pas assassiné quelqu’un pour une histoire d’argent. Il n’aurait pas assassiné quelqu’un tout court, pour quelque motif que ce soit. L’argent ne manquait pas. Un meurtre était une solution fort radicale face à l’hypothèse d’un malheureux chèque tous les mois. “C’est ridicule, Mr Grimes n’aurait jamais tué qui que ce soit.” défendait Lou sans réfléchir. C’était ce qu’ils disaient tous, n’est-ce pas ? Les proches de tueurs, la famille, les amis, les collègues. C’était quelqu’un de si gentil et innocent. Tous les fans de true crime avaient entendu cette phrase au moins une fois. Sauf que pour Dex, c’était vrai. « Je pense que c’est le temps pour vous de partir. » You don’t say. Sans se faire prier, Lou se leva, serrant sa pochette cartonnée contre elle, ces preuves qui lui avaient demandé tant d’énergie et de courage pour finalement si peu. Elle ne savait même pas dire si elle était heureuse de l’avoir rencontré, même de cette manière. Si son soulagement était celui d’être parvenue à lui parler, ou que cette conversation soit enfin terminée. “Le cabinet vous recontactera pour les formalités.” souffla-t-elle sans conviction. La seule chose qu’elle comptait faire était déposer ses documents au véritable exécutant testamentaire afin que Lawrence obtienne bel et bien son argent. En passant la porte, elle s’imaginait ne plus jamais le revoir -et cela serait pour le mieux. Au final, la jeune femme repartait avec la même boule au ventre que celle qui l’avait accompagnée ici.

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