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 what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8)

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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyMar 9 Mar 2021 - 6:00

What a wicked game you play,
to make me feel this way.

Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, ce n'est pas la sonnerie de son réveil qui le tira de son sommeil à sept heures tapantes, mais un rayon de soleil filtrant à travers les rideaux de la chambre où il avait passé la nuit. James n'y avait pas vraiment fait attention hier soir, lorsque l'alcool et la fatigue l'avaient fait sombrer à peine allongé sur ce lit qui lui était encore inconnu quelques heures plus tôt, mais cet endroit dégageait un charme semblable aux autres pièces de la villa. Dieu sait combien de chambres comme celles-là comptait une demeure de cette taille ni si les filles qui étaient restées dormir à l'issue de la soirée d'hier avaient toutes trouvé un lit sur lequel se reposer, mais une fois n'est pas coutume, ce week-end James n'était pas leur employeur et il s'était pour ça simplement assuré que personne ne prendrait le volant après avoir bu. Ils avaient tous eu la main un peu lourde sur l'alcool et ça non plus ça n'avait rien de très habituel lorsqu'on connaissait la rigueur et le professionnalisme dont James ne se débarrassait normalement sous aucun prétexte. Mais l’ambiance s'était voulue détendue après que tout le monde ait pu profiter de la piscine, et probablement que sa discussion avec Archie l'avait aussi incité à lâcher un peu de lest. James avait ainsi bu quelques verres, ôtant pour un soir le masque d'imperméabilité qu'il portait d'habitude pour laisser entrevoir une partie de lui vivant beaucoup moins dans le contrôle. Peu nombreux étaient ceux à l'avoir déjà vu et si ça n'était pas encore le cas de ses employées avant hier soir, Archie faisait maintenant lui aussi partie de ceux qui pouvaient se vanter d'avoir été témoin de ce léger relâchement. James n'oserait jamais l'avouer, mais ça lui avait fait un bien fou d'oublier pour quelques instants Weatherton et ses obligations pour relâcher la pression et profiter. Il avait entrevu en l'espace de quelques heures davantage de choses au sujet d'Archie qu'il n'aurait jamais espéré en découvrir et ça aussi, ça avait été une agréable surprise. L'espace d'un instant, lorsque son vécu s'était fait l'écho du sien et qu'il avait compris qu'ils avaient plus en commun que ce qu'ils s'étaient toujours évertués à croire, James s'était surpris à le trouver touchant. Peut être bien qu'inconsciemment, lorsque certaines de ses employées avaient préféré rentrer, lui était resté dormir pour retarder de quelques heures le moment où cette parenthèse prendrait fin.

Enfilant ses vêtements avant de quitter la chambre, James nota l'apparente quiétude régnant dans toute la villa. Pas un bruit, pas une ombre, rien pour troubler ce silence. S'il était parvenu à sortir de son lit suffisamment tôt pour ne pas perdre sa matinée, les filles quant à elles risquaient de n'émerger que dans quelques heures – elles avaient besoin de repos, après tout elles s'en privaient bien assez comme ça le reste du temps. Parcourant l'étage, ses boucles encore légèrement emmêlées par la nuit, James se surprit à chercher la présence d'Archie autour de lui sans même savoir si l'actionnaire avait déjà quitté sa chambre ni même derrière quelle porte celle-ci se trouvait. Il n'irait pas les ouvrir les unes après les autres de peur de troubler son sommeil ou pire, de tomber nez à nez avec un Archie partiellement nu sur le point de prendre une douche. Pourtant la curiosité lui chatouillait le ventre à mesure qu'il avançait silencieusement à travers le couloir sans croiser personne. Jusqu'à ce bruit suspect à quelques mètres de là, derrière une porte qu'il ne lui semblait pas avoir déjà poussée et qui lui laissa penser qu'il n'était peut être pas le seul à être debout. James hésita, songea à descendre directement à l'étage inférieur dans l'espoir d'y croiser une autre âme éveillée, mais la tentation d'ouvrir cette porte fut trop grande et lui, pour une fois, trop peu raisonnable. Sa main épousa la poignée et il laissa ses pas l'attirer naturellement à l'intérieur. Là, il se figea si tôt ses yeux posés sur la silhouette d'Archie, qui boxait au centre de la pièce. C'était donc ça, la salle de gym. Celle qu'ils pouvaient voir depuis la piscine, sans que James n'ait osé demander à Archie de la lui faire visiter. Le blond resta quelques secondes à l'observer taper dans ce sac de frappe comme lorsqu'ils étaient encore au lycée et que, déjà, la fascination brillait au fond de ses yeux lorsque le corps d'Archie semblait presque danser avec son exutoire. « Déjà débout ? » Il s'entendit souffler lorsqu'il lui parut préférable de s'annoncer avant qu'Archie n'ait eu le temps de le surprendre en pleine contemplation. La scène aurait un air de déjà vu et James ne voulait pas prendre le risque de gâcher ce week-end, il se sentait bien assez vulnérable en sa présence. « J'aurais pensé que tu te reposerais après ce qu'on a tous bu hier. » Un sourire au coin des lèvres, il osa faire un pas vers lui et remit comme par réflexe un peu d'ordre dans sa chevelure. Il n'avait pas vraiment pris le temps de se rendre impeccable, s'étant dit que personne n'attendrait de lui la même rigueur qu'au bureau. « Merci d'avoir accepté que certains d'entre nous restent pour la nuit. » Et par certains d'entre nous, il voulait bien sûr parler des quelques couturières encore sur place et de lui, qui n'avait pas refusé la proposition d'Archie de passer la nuit dans sa villa. « Cet endroit a attiré ma curiosité lorsqu'on était dans la piscine, tu as vraiment une vue imprenable d'ici. » Son regard se porta sur l'immense baie vitrée offrant une vue impressionnante sur le jardin. Venait-il de mettre les pieds dans le repaire d'Archie ? Peut être, et il fallait reconnaître que l'idée lui plaisait bien.


Dernière édition par James Weatherton le Jeu 6 Mai 2021 - 1:42, édité 1 fois
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyVen 12 Mar 2021 - 4:56

What a wicked game you play,
to make me feel this way.
Archie &  @James Weatherton

Le soleil transperce ses rideaux puis ses paupières closes. C’est dans la plus nonchalante des grimaces qu’il s’étire en lançant une sorte de couinement rauque et un soupir las s’échappe de ses lèvres au même moment où il attrape son téléphone qui vibre depuis quelques secondes. Il n’a pas besoin de jeter un coup d’œil sur son écran : il sait qu’il est déjà six heures du matin. Quand il se redresse dans son lit, il se rappelle les nombreux verres bus la veille mais il est surpris de ne pas sentir de migraine lui écraser le cerveau. Il jette un coup d’œil furtif sur la place voisine à la sienne sur le matelas et est rassuré de constater qu’il n’a passé la nuit avec personne. Ni une des filles, ni James, même si l’idée lui a effleuré l’esprit quand la vodka faisait battre son cœur.

Dorénavant à jeun, il se rappelle les suites de la soirée. Certaines couturières sont parties avant que la nuit ne soit trop avancée et d’autres se sont trouvé un lit ou un canapé dans lequel décuver. Après avoir fait un tour dans sa salle de bains pour passer un peu d’eau glacée dans son visage, il cherche à tâtons une de ses paires de short dans son tiroir et l’enfile. Il ne prend pas la peine de se vêtir d’un t-shirt pour descendre à l’étage. En traversant le couloir, il jette un coup d’œil rapide dans les chambres d’amis. Il trouve les deux plus jeunes filles ensemble dans l’une des pièces les plus spacieuses et, juste à côté, dans la chambre avoisinante, il glousse en découvrant un James complètement dépravé, les cheveux en bataille et la bouche probablement entrouverte – il ne peut pas en être sûr à cause de la distance mais il est certain qu’il est du genre à mouiller son oreiller de salive dans son sommeil. Sans bruit, il se dirige vers la cuisine et salue Bucky qui le rejoint en silence. Cette fois, il n’oublie pas de lui préparer sa gamelle et, seulement quelques minutes plus tard, l’animal dévore les tranches de foie et les brocolis cuits. Après avoir avalé un grand verre d’eau, Archie accroche ses écouteurs sans fils à ses oreilles et se dirige vers sa salle de sport, là où il a l’habitude de se réveiller quelques matins par semaine. Judicieusement, il enveloppe ses mains dans les bandages blancs avant de glisser ses gants autour de ses poings. Il donne un seul coup de poing dans le sac de sable et le voilà plongé dans ses pensées.

Il entend à nouveau les rires de James lorsqu’il s’esclaffait, bon public, après avoir entendu les mauvaises blagues de Phoebe. L’alcool roulait dans son sang à lui aussi et l’avait transformé en un tout autre homme. C’était la seconde fois qu’Archie le voyait ainsi mais la première qu’il ne s’était pas soucié de se poser près de lui dans le canapé en oubliant momentanément les conventions. Il avait parlé avec lui, ri avec lui, comme si plus aucune règle sociale ne dictait son comportement. Il n’était plus question de retenue et de reproches de son père. Il avait été heureux avec toutes ces personnes qu’il avait invitées avec nervosité et il avait eu l’impression de refaire un passage dans son adolescence durant la soirée – sans la drogue et les jeux de pouvoir, bien entendu.

Il frappe, il frappe, ses méninges roulant à mile à l’heure maintenant que l’alcool ne voile plus les valeurs conservatrices qu’on lui a apprises. « Déjà débout ? » Il sursaute et retire rapidement l’un de ses écouteurs. S’accrochant à son sac de boxe pour l’empêcher de se balancer, il pose ses deux yeux embrouillés sur James et un rictus légèrement perdu étire ses traits. Il ne semble pas avoir compris la totalité de sa remarque. « J'aurais pensé que tu te reposerais après ce qu'on a tous bu hier. » Liant A et B, il conclue qu’il a dû l’interroger quant à sa présence hâtive dans la salle de sport. « Je ne dors pas beaucoup, en général. » Il se contente de répondre, n’apportant pas de plus amples explications, légèrement incertain quant à la façon dont il doit réagir en face du styliste ce matin. Sont-ils de bons amis, dorénavant ? Doit-il lui taper l’épaule et lui demander s’il a fait de beaux rêves ? Ses lèvres se pincent quand le garçon pénètre dans la pièce et il fait mine de ne pas être dérangé par sa présence en se remettant à taper dans son sac de sable. « C’est plutôt moi qui suis surpris de te voir debout. Tu as choisi le second lit le plus confortable dans la maison. » Il continue, esquissant un sourire sans le regarder. « Merci d'avoir accepté que certains d'entre nous restent pour la nuit. » Le boxer secoue naturellement la tête de droite à gauche, ne pensant pas que ces remerciements soient nécessaires. Il n’aurait pas laissé partir les femmes les plus alcoolisées, ça n’aurait pas été prudent. Au fond, ça lui arrive encore de jouer le rôle de grand frère quand il n’est pas occupé à draguer ces demoiselles. « Ce n’est rien. Il y a bien assez de place. » Il tape à nouveau, tournant autour de sa cible, gardant toujours l’un de ses poings à la hauteur de son menton pour protéger son visage – de qui, de quoi ? « Cet endroit a attiré ma curiosité lorsqu'on était dans la piscine, tu as vraiment une vue imprenable d'ici. » James ne cessera donc jamais de complimenter ses biens. Ça arrache un sourire amusé à Archie qui s’arrête un moment pour jeter un coup d’œil à travers de la fameuse baie vitrée. Le soleil est complètement levé dans le ciel, dorénavant. « Yep, je sais. » Il ne va pas lui mentir : cet endroit a été un argument solide pour lui faire acheter la demeure. « Tu peux te servir dans la cuisine. Il y a une cafetière, une théière, du pain dans le congélateur, des fruits dans le panier, des céréales dans l’armoire… » La liste serait longue alors il décide de le laisser faire ses propres explorations : « Prends ce que tu veux, ça ne me dérange pas. » Il essuie machinalement son front couvert de sueur. « À moins que tu voulais me raconter les rêves que tu as faits cette nuit ? » Il demande, sarcastique, constatant qu’il semble bien s’y plaire dans cette pièce plongée sous les rayons du soleil.                  
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyDim 14 Mar 2021 - 1:14

What a wicked game you play,
to make me feel this way.

Les souvenirs de la soirée d'hier demeuraient quelques peu confus et seuls les rires qui avaient résonné des heures durant lui revenaient parfaitement en mémoire. Le reste était composé d'images que l'alcool s'était chargé de flouter et la seule chose dont James soit absolument certain, c'est de s'être amusé en compagnie d'Archie et de ses employées comme rarement avant ça. Lui qui ne s'autorisait que rarement ce genre de lâcher prise avait laissé l'ambiance et la vodka le métamorphoser en quelqu'un qu'Archie n'avait probablement pas reconnu davantage que James ne l'aurait sûrement fait s'il avait été conscient de laisser s'exprimer une partie de lui qu'il faisait taire en temps normal. Pourtant, à présent que les souvenirs lui revenaient par bribes et dessinaient grossièrement le déroulé de la soirée, ce n'était pas de s'imaginer partager le même espace vital que l'actionnaire qui valait à ses joues de se colorer, tout comme de repenser au nombre incalculable de fois où il avait du se laisser aller à lui sourire. Non, la raison de son trouble se trouvait ailleurs, là où son inconscient avait plutôt décidé de lui jouer des tours au cours de la nuit. Oui, il s'en rappelait maintenant. Car si James voyait une partie de ses rêves lui revenir maintenant que son esprit était plus éveillé et moins confus que lorsqu'il s'était réveillé dans un lit où il ne se rappelait pas s'être couché, les images qui lui apparaissaient se voulaient troublantes à plus d'un titre. Peu importe la forme que ces rêveries avaient pu prendre, leur dénominateur commun était toujours le même : c'était Archie qui à chaque fois occupait la totalité d'entre elles. Archie, à qui il s'était bien souvent surpris à penser au cours des dernières semaines mais sans jamais pleinement se l'avouer. Archie, qui cette fois n'avait plus rien d'une pensée persistante mais tout d'un... fantasme plus vrai que nature. Toujours plus proche, toujours plus net, James se revoyait se noyer dans le bleu de ses yeux, humer son odeur parfois jusqu'au creux de son cou et frôler ses lèvres du bout des doigts avec l'envie d'y fondre tout entier. Il se revoyait hésiter, sur fond de battements de cœur affolés et bruyants. Il se revoyait finalement le faire et nourrir l'incomparable impression de sauter du haut d'un immeuble et de laisser les bras d'Archie amortir sa chute. Il s'y revoyait blotti, recherchant une chaleur à laquelle il n'avait plus goutté depuis trois ans mais que dans ces rêves il avait trouvé auprès de lui, en une seule caresse de ses doigts sur sa peau.

Ce n'était qu'un rêve, pourtant.
Un rêve qu'Archie détesterait lui avoir inspiré.
Un rêve qu'il ne devait qu'à l'alcool et qui ne signifiait rien de plus.
Mais si c'était vrai, pourquoi en était-il encore tout chamboulé ?


Secouant la tête, tentant de chasser ces images de son esprit, James se raccrocha à ce qu'il voyait et sentit ses joues brûler dans un mélange de gêne et de torpeur lorsqu'il se rappela que c'était face à lui qu'il s'était posté voilà un court instant. Lui, qu'il observait boxer sans imaginer tout ce que cette rencontre matinale ferait brusquement ressurgir. Combien de temps est-ce qu'il avait exactement passé à voyager entre la réalité et son inconscient ? Une demi-minute, un peu plus que ça ? La dernière chose dont il avait besoin c'était qu'Archie ait remarqué son état, quand chacun de ses mots lui donnait déjà la déroutante impression qu'il savait l'effet qu'il avait produit en lui pendant la nuit – qu'il produisait toujours sans que James ne tienne à se l'avouer. C'était parfaitement idiot, mais le blond avait subitement l'impression que son secret était inscrit en gros au milieu de son visage. Il avait rêvé d'Archie, et voilà que cette seule idée le poussa à réfléchir une seconde de trop à ce qu'il pourrait bien dire pour ne rien laisser paraître de son trouble – celui qu'il avait éprouvé dans cette chambre d’hôtel à Paris n'était en comparaison qu'une partie de plaisir. « J'ai choisi la chambre qui me paraissait la plus en retrait, en réalité. Je suis pas certain que j'aurais beaucoup apprécié de me réveiller à coté d'une des filles, même si je doute pas que la scène t'aurait beaucoup amusé. » A vrai dire, elle suffisait aussi à lui tirer un léger sourire – au moins il ne pensait plus autant à ces rêves troublants qui l'embarrassaient bien plus que l'idée d'avoir pu ouvrir les yeux et découvrir l'une de ses employées assoupie à coté de lui. James n'avait simplement plus dormi avec qui que ce soit depuis qu'il vivait seul par la force des choses. Finalement, des milliers de pensées se bousculaient dans son esprit à cet instant où tout semblait enfin presque faire sens. Il n'avait réellement commencé à songer à ces trois années de profonde solitude que lorsqu'Archie avait commencé à le troubler bien plus que de raison. Hier, lorsqu'il s'était confié à lui, mais bien avant ça également. Parce qu'il n'avait plus regardé aucun homme comme il se surprenait parfois à le regarder lui, depuis assez longtemps qu'il tente à cet instant d'ignorer cette pensée. Il le remercia ainsi pour son hospitalité et si ses remerciements furent sincères, le contemplation de cette pièce ne fit qu'ajouter à l'aura saisissante qu'Archie dégageait, alors qu'il baignait dans la lumière du matin, le front perlant de sueur et ses gants de boxe aux mains. « En vérité je mange jamais grand chose le matin, je me contenterai largement d'une tasse de café. » Il souffla, sans que ce soit un mensonge car il ne prenait jamais vraiment le temps de petit-déjeuner. Quand il était prêt et présentable, il embarquait généralement un thermos de café et se mettait en route pour le travail. « Mais t'en fais pas, les filles seront ravies de trouver tout ça à leur réveil. Enfin, si elles réapparaissent avant midi... » Il ponctua dans une légère grimace un peu gênée, songeant qu'Archie n'aurait peut être pas envie de patienter jusque là pour redisposer complètement de sa villa. James s'apprêta à le rassurer sur ce point quand les prochaines paroles de l'actionnaire le coupèrent dans son élan. Il resta là l'air bête, silencieux, mortifié intérieurement. Le disait-il pour plaisanter ou parce qu'il avait noté quelque chose de différent chez lui ? Est-ce qu'il savait ? Non, bien sûr, comment le pourrait-il. Ainsi James inspira puis souffla. « Non, je... en fait je crois que j'aimerais plutôt rester ici et te regarder faire. » Il secoua la tête, comprenant que ça méritait peut être une légère précision. « Boxer, je veux dire. J'aimerais te regarder boxer si... tu es d'accord » Son regard retrouva le sien et l'espace d'un instant, James laissa ses yeux s'égarer dans ceux d'Archie. Ce ne serait pas la première fois qu'il le verrait boxer, et encore aujourd'hui cette vision le fascinait toujours autant. Comme si chaque gouttelette de sueur perlant sur le front d'Archie suffisait à interrompre le fil déjà discontinu de ses pensées. « Je suis toujours pas sûr de savoir comment tu trouves l'énergie de taper là-dedans, surtout après hier. On dirait que tu pourrais faire qu'une bouchée de ce sac. » Un sourire étira le coin de ses lèvres tandis qu'il s'approcha distraitement du sac de frappe et profita qu'Archie ait momentanément arrêté de frapper pour y apposer sa main et caresser le tissu du bout de ses doigts. Ce genre de sac avait dressé un mur entre eux lorsqu'ils étaient encore adolescents et que James se sentait minuscule quand Archie et ses amis boxaient sans faire attention à lui ou que son intérêt lui valait de finir enfermé dans un gymnase pendant toute une nuit. Pourtant aujourd'hui il était chez l'actionnaire, dans sa salle de gym, à songer qu'il lui suffirait peut être d'un peu d'élan pour décider de franchir ce mur. Une pensée désarçonnante quand le seul fait de croiser son regard ravivait le souvenir de ces rêves inavouables et faisait rougir ses joues de honte.
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyMar 16 Mar 2021 - 3:14

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Archie &  @James Weatherton

Il se revoit quinze ans plus tôt et la scène ne semble pas avoir changé. James se trouve là, à quelques mètres de lui, et ses propres poings sont fermés et serrés dans les gants. Le sac de sable devant lui attend de se faire bousculer un peu, se balançant constamment pour rappeler au boxer qu’il est là pour se faire frapper encore et encore. Mais, pendant un moment, Archie doit ravaler sa fierté parce que l’intrusion de son collègue le déstabilise légèrement. Il s’arme d’un faux sourire, comme d’habitude, mais une sorte de gêne se lit au plus profond de son regard complètement éveillé. Il n’entend plus la musique qui joue encore dans une de ses oreilles. « J'ai choisi la chambre qui me paraissait la plus en retrait, en réalité. Je suis pas certain que j'aurais beaucoup apprécié de me réveiller à coté d'une des filles, même si je doute pas que la scène t'aurait beaucoup amusé. » Il commence à bien le connaître, alors. Esquissant un sourire amusé, Archie replace ses cheveux trempés vers l’arrière pour se libérer la vue. Il ricane doucement en faisant quelques pas autour du sac, impatient de se défouler à nouveau – ou impatient de ne plus avoir à supporter les yeux du garçon sur son corps à moitié dénudé. « J’avoue que j’ai vérifié en passant devant ta chambre ce matin. » Il aurait aimé trouvé l’une des filles à ses côtés parce que ça aurait fait une bonne anecdote à répéter encore et encore lorsqu’une occasion se présente. Ne souhaitant pas laisser le moindre silence prendre possession du moment, il s’empresse de présenter les options de petits déjeuners disponibles. S’il se montre aussi accueillant, c’est dans l’espoir d’écourter leur échange – même si ça lui chatouille dans le creux des tripes de voir James dans sa pièce préférée, le visage éclairé par le soleil jeune et les cheveux encore en bataille. Il lui aurait peut-être proposé de se doucher si l’offre n’avait pas paru provocatrice à ses oreilles. « En vérité je mange jamais grand chose le matin, je me contenterai largement d'une tasse de café. » Il allait tout de suite lui indiquer la position exacte des sachets de grains de café dans sa cuisine mais il hésite une seconde de trop et James enchaîne sans lui laisser le temps de répondre. « Mais t'en fais pas, les filles seront ravies de trouver tout ça à leur réveil. Enfin, si elles réapparaissent avant midi... » Il est vrai qu’il ne serait pas surpris de revoir une fille avant l’heure du lunch. Même s’il a été le dernier à rejoindre son lit, il a bien vu que toutes les autres méritaient de longues heures de sommeil. Elles n’ont pas seulement mangé à leur faim, elles ont aussi bu jusqu’à ce que leurs jambes ne les supportent plus. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans une situation où il est celui qui conseille aux autres d’être un peu plus sage. Il n’est pas celui qui a avalé le plus de millilitres d’alcool. Il voulait rester le plus lucide possible parce qu’il se sentait responsable de tout ce qu’il se passait dans sa maison ou dans son jardin. Ça lui arrive d’être mature. « Heureusement, je n’avais prévu aucune réunion aujourd’hui. J’espère que tu as été aussi rusé que moi. » Il mentionne en gloussant, resserrant le velcro de ses gants, prêt à se remettre à l’action. « Et ne t’avise pas de partir en les laissant derrière toi, c’est toi leur responsable ! » Il conclue en soulevant le poing, faussement menaçant, avant de taper à nouveau dans le sac de sable qui rebondit durement. « Non, je... en fait je crois que j'aimerais plutôt rester ici et te regarder faire. » Décidemment, il ne pourra pas avoir un peu de solitude, ce matin. Étrangement, il n’arrive pas à être complètement déçu. Il remarque bien rapidement que les yeux de James sont perdus dans les siens et il se racle la gorge en hochant de la tête lorsqu’il apporte quelques précisions. « Ouais… Ouais, d’accord. » Il marmonne, faisant mine d’être complètement à l’aise. Pourtant, il ne peut s’empêcher de s’assurer que ses shorts sont bien placés et ses souliers brillants. Il jette même un regard discret au miroir posé contre le mur derrière lui. Il est coulant de sueur – la vision lui arrache une grimace mais il se reprend rapidement. « Je suis toujours pas sûr de savoir comment tu trouves l'énergie de taper là-dedans, surtout après hier. On dirait que tu pourrais faire qu'une bouchée de ce sac. » Il observe ses pieds tandis qu’il approche lentement de lui, comme un prédateur reluquant sa proie avant d’y planter ses griffes. Les doigts de James se posent sur le sac ; il avale sa salive en se rappelant sa main qui se pose de la même façon sur son torse dans la chambre d’hôtel. Il a besoin de compter quelques secondes, le temps de replacer ses esprits troublés, avant de répondre. « Je n’ai pas bu autant que toi, j’en suis presque certain. » Il omet de rebondir sur son compliment (c’était un compliment ?), jugeant qu’il n’est pas assez confortable pour vanter sa force brute. Il l’aurait évidemment fait si la situation dans laquelle il se trouve actuellement ne lui rappelait pas la première fois qu’il a affiché son humanité devant un James bousculé. « J’imagine que tu penses à la même chose que moi. » Il ne le laisse pas réfléchir trop longtemps, craintif de découvrir dans son regard la malice et le désir, ces deux démons qu’il craint de voir dans ses propres yeux bleus. « Le temps a passé trop vite. Pas le moindre millimètre de barbe ne poussait sur ton menton à cette époque-là. » Il dit, comme s’ils étaient deux vieillards qui se rappellent les bons moments de leur jeunesse. Fronçant les sourcils et scrutant la peau autour de ses lèvres (non, en fait il scrute ses lèvres) il lance, amusé : « En fait, t’as toujours pas de barbe. La puberté ne t’a jamais frappé ? » Et, en même temps, joueur, il frappe le sac pour lui faire décoller ses mains de celui-ci. Après tout, il est venu le voir boxer, pas engager une discussion digne de retrouvailles de la classe de seconde. D’un signe de la main, il l’invite à reculer un peu. Il ne voudrait pas qu’un poing incontrôlé se retrouve dans son joli visage de porcelaine.                          


Dernière édition par Archie Kwanteen le Jeu 18 Mar 2021 - 2:35, édité 1 fois
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyJeu 18 Mar 2021 - 0:22

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to make me feel this way.

Les yeux posés sur Archie qui faisait face à ce sac de frappe comme à un adversaire fait de chair et d'os, James n'était pas certain de savoir s'il lui faisait la conversation pour éviter au silence de reprendre ses droits ou pour éviter de repenser plus longtemps aux rêves qu'il s'était égaré à faire. Des rêves qui choisissaient le pire moment pour se rappeler à lui, quand le seul fait de surprendre Archie dans l'éblouissante lumière de cet endroit aurait suffi à faire s'accélérer les battements de son cœur – il n'oubliait pas qu'il était chez lui, qu'il avait même dormi sous son toit et dans un lit que quelques murs seulement séparaient à ce moment-là du sien. Un lit dans lequel il s'était réveillé seul, fort heureusement, et qu'il n'avait pas tout à fait choisi par hasard lorsque le moment était venu de se montrer un tant soit peu raisonnable à l'issue d'une soirée un peu trop arrosée. James avait toujours eu besoin de dormir dans des conditions optimales pour récupérer des longues journées qu'il passait à l'atelier, parfois jusqu'aux premières heures de la nuit. Et bien qu'il se serait largement contenté d'un canapé pour ne pas avoir à rentrer chez lui et abandonner ses employées en état d'ébriété – c'était du moins la raison pour laquelle il s'était convaincu d'être resté – la présence de plusieurs chambres d'amis avait été une plaisante découverte. « Quoi que tu aies vu à ce moment-là, j'espère que tu l'as mis sur le compte des shots de vodka que j'ai bu hier soir. » Une manière de prétendre qu'il n'était qu'à peine déstabilisé à l'idée qu'Archie ait passé une tête à l'intérieur de la chambre où il était encore assoupi et alors que James n'était sûrement pas au summum de sa grâce après une semaine harassante et plusieurs verres. Il n'avait mis qu'une poignée de secondes à tomber dans un sommeil profond lorsqu'il s'était couché, il ne manquerait plus qu'Archie l'ait vu étreindre son traversin avec la bouche à moitié ouverte pour qu'il lui ait offert malgré lui un bien navrant tableau. Pas celui qu'il lui aurait offert s'il avait eu le choix, du moins. Rien que ce matin, James se sentait mis à nu lorsqu'il se présentait devant Archie sans la panoplie d'homme distingué qu'il offrait généralement à voir pour enterrer ses propres incertitudes, et c'était l'autre raison pour laquelle il évitait de trop s'attarder sur la tenue de l'actionnaire – la première étant que son short de boxe était comme dans ses souvenirs, beaucoup trop court et fin pour qu'il ne se flagelle pas chaque fois que ses yeux s'y égaraient distraitement. « J'ai déplacé tous mes rendez-vous en début de semaine prochaine. Il faut croire qu'on pressentait tous les deux que la soirée serait longue. » Et que la tentation serait grande de profiter de cette ambiance décomplexée pour relâcher la pression autour de quelques verres. James, qui n'était pourtant pas un fêtard, avait passé un bon moment. S'être réveillé sans migraine jouait aussi dans son absence de regrets d'avoir outrepassé les limites qu'il se fixait d'habitude. « Elles sont majeures et vaccinées, tu sais. Et ma voiture ne pourra pas toutes les accueillir, même si elles se serrent. » D'accord, il exagérait, à cet instant James s'amusait surtout de voir briller une pointe d'inquiétude dans le regard d'Archie et ne comptait pas s'en aller en le laissant seul avec plusieurs jeunes femmes que la gueule de bois n'épargnerait probablement pas après qu'elles se soient montrées moins raisonnables encore que lui hier soir.

C'est finalement du bout des lèvres qu'il osa formuler l'idée de rester un peu plus longtemps ici à l'observer frapper dans ce sac comme une quinzaine d'années en arrière. Plus que de la nostalgie, c'était des sentiments confus qui se mélangeaient en lui à mesure qu'il s'approchait du sac de frappe – et donc d'Archie – comme s'il s'approchait d'un animal blessé risquant à tout instant de se redresser pour le mordre. Il tentait d'éviter son regard, sachant trop bien à quel point le sien irait volontiers s'y perdre, et cherchait peut être inconsciemment à dompter le trouble qu'il sentait l'envahir quand il se tenait comme ici aussi proche de lui. Parce qu'il se rappelait de Paris, de cette proximité si troublante que son sang lui avait paru bouillir à l'intérieur de lui lorsqu'un seul contact physique avec l'actionnaire avait mis chacun de ses sens en éveil. Lorsqu'il y repensait, James ne pouvait que rougir à nouveau du désir qui courait à ce moment-là dans ses veines et qui même plusieurs jours après qu'ils soient rentrés avait continué de répandre le parfum d'Archie tout autour de lui. Comme pour lui rappeler qu'il ne pouvait pas continuellement éviter de faire face à ce qu'il éprouvait. A cet instant il le sentait encore, et il n'aidait pas vraiment à ce qu'il se convainc de poser son regard à l'autre bout de la pièce. « J'espère que tu t'es pas restreint parce que tu bosses pour mon père, c'est pas comme si j'avais un quelconque intérêt à aller en parler. » Parce qu'il lui faudrait expliquer pourquoi ses couturières et lui avaient participé à une soirée arrosée chez l'actionnaire de Weatherton et que ça porterait un coup au professionnalisme derrière lequel il se cachait en permanence. Son regard retrouva le sien et James entrouvrit un instant les lèvres sans savoir quoi dire, légèrement désarçonné d'entendre Archie évoquer le passé dans ces circonstances. Peut être parce que la boxe avait toujours eu une certaine place dans leur relation et qu'à nouveau, il redevenait cet adolescent en retrait qui regardait du coin de l’œil le champion du bahut. « J'en sais rien, toi est-ce que tu trouves que j'ai changé ? » La question flotta une seconde autour d'eux avant que James ne se rende compte qu'il n'avait pas lâché son regard, comme s'il attendait un peu trop impatiemment d'entendre cette réponse qu'une partie de lui redoutait. Il aimerait avoir changé, il aimerait que ce masque d'assurance qu'il portait en continu laisse penser à Archie qu'il n'était plus tout à fait le même. Une pensée chassée par le bruit du poing que l'actionnaire abattit contre le sac, valant à James de reculer d'un pas. Il resta là, à l'observer en silence, lorsque les mots filtrèrent d'eux-mêmes entre ses lèvres. « Je t'en ai jamais voulu, tu sais. Pour la fois où tu m'as enfermé dans le gymnase. » Cette fois c'était lui qui effleurait le passé comme un livre qu'il redouterait d'ouvrir en entier de peur de se rappeler de ce qu'il éprouvait déjà à l'époque face à ces yeux bleus désarmants et ce sourire arrogant. « Enfin, j'étais en colère sur le coup mais c'était pas très important. J'en ai même jamais parlé à personne. » Et surtout pas à son père, à qui il avait raconté à l'époque qu'il avait passé la nuit chez une amie sans penser à le prévenir. Il l'avait cru, étrangement. « En plus, grâce à ça j'ai fait quelque chose que j'aurais jamais pensé faire jusqu'à ce soir-là. » Il se pinça les lèvres, s'apercevant en même temps qu'il fouillait dans ses souvenirs que ses battements de cœur trouvaient leur écho dans le bruit des poings d'Archie contre le sac de frappe. « Enfin, tu t'en fiches peut être... Si ça se trouve, t'y pensais même plus. » Ça non plus, ça n'était sûrement pas très important. Il se rappelait avoir eu envie de lui parler, le lendemain matin lorsqu'on l'avait finalement trouvé et libéré. Mais il avait passé le reste de l'année à observer Archie sans plus oser lui décrocher un seul mot. Aujourd'hui, quinze ans après, il se sentait aussi vulnérable face à lui mais sentait aussi une intense chaleur se diffuser dans ses veines lorsque ses yeux s'attardaient comme à cet instant sur ses traits, ses poings, ses lèvres. Ce qu'il hésitait à lui dire avait à la fois rien à voir et tout à voir avec lui.
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyJeu 18 Mar 2021 - 3:29

What a wicked game you play,
to make me feel this way.
Archie &  @James Weatherton

Naturellement, James s’inquiète au sujet de l’impression qu’il a pu donner à Archie quand il est passé devant sa charme le matin-même. Il est comme ça : il ressent le besoin de justifier son apparence lorsque celle-ci n’est pas impeccable. Il a fait la même chose lorsque l’actionnaire l’a découvert dans son pyjama dans la chambre d’hôtel. Ça l’amuse parce qu’il réalise en même temps qu’il est tout aussi coquet lorsqu’il s’agit de se présenter. Son accoutrement actuel n’est pas bien soigné et seulement les gens qu’il côtoie dans le gym le voit aussi peu vêtu. Et, même, la plupart du temps il porte aussi un t-shirt. Il n’a plus le corps qu’il appréciait dévoiler aux filles à l’école, quand il était assez jeune pour boire trois bouteilles de vin sans jamais ressentir les effets désagréables de l’alcool. « Je n’ai rien vu de bien extravagant, si ça peut te rassurer. » Il lance, observant ses baskets pour vérifier si ses lacets sont bien symétriques. Relevant la tête en replaçant sa tignasse épaisse vers l’arrière, il lâche un dernier soupir en haussant les épaules. « Seulement que la place à ta droite était restée intouchée. Tu ne te roules pas beaucoup pendant ton sommeil. » Il fait part, conscient que l’information n’est pas particulièrement intéresse mais il veut surtout lui faire avouer qu’il n’a pas vu le temps passer dans son sommeil profond. Après tout, il avait trouvé le chemin de la chambre en s’accrochant aux murs et ses pas avaient été lourds, très lourds, au point ou Bucky l’avait instinctivement suivi pour s’assurer qu’il ne tomberait pas le nez premier contre le parquet. « J'ai déplacé tous mes rendez-vous en début de semaine prochaine. Il faut croire qu'on pressentait tous les deux que la soirée serait longue. » Un choix judicieux qu’il avait fait. Archie n’avait pas eu la meilleure idée d’organiser cette soirée un dimanche. Il ne s’était pas attendu à ce que les festivités s’éternisent jusqu’au milieu de la nuit et qu’il serait contraint d’héberger la majorité des fêtards alcoolisés. En parlant des couturières, il n’oublie pas de mentionner à James qu’il ne le laissera pas fuir l’endroit en laissant ces dernières derrière lui. Il considère encore qu’il est leur patron et que, même dans cette maison qui n’est pas les bureaux de Weatherton, il est encore responsable d’elles.  « Elles sont majeures et vaccinées, tu sais. Et ma voiture ne pourra pas toutes les accueillir, même si elles se serrent. » Faussement irrité, il le garçon fronce les sourcils et finit par ricaner en reportant ce problème à plus tard. Il est encore tôt. Les filles ne s’extirperont pas de leur sommeil avant plusieurs heures. Il est presque certain que plusieurs d’entre elles ont fini leur soirée dans la salle de bains, la tête par-dessus la cuvette. Il n’oubliera pas de mentionner ce détail à sa femme de ménage qui se fera certainement un plaisir de récurer les traces de gerbes sur le rebord en porcelaine de la pauvre toilette. « Très bien. Je leur appellerai un taxi. » Il conclue, souhaitant leur éviter de rentrer chez elles par leurs propres moyens. Certaines auront sûrement la tête dans le cul en se réveillant et il se sent responsable d’elles. C’est avec son alcool qu’elles se sont envoyé en l’air – ce seront par ses soins qu’elles retourneront chez elle saines et sauves.

Il faut beaucoup de détermination à Archie pour camoufler le sentiment qui traverse sa cervelle et qui fait frissonner son échine lorsque James souhaite rester dans la salle pour l’observer boxer un moment. C’est sans surprise qu’il repense à leur mésaventure dans le gymnase mais il profite d’un commentaire du styliste pour relancer le sujet de leur consommation d’alcool respective. « J'espère que tu t'es pas restreint parce que tu bosses pour mon père, c'est pas comme si j'avais un quelconque intérêt à aller en parler. » L’inquiétude de James lui arrache un gloussement qu’il ne prend pas la peine de retenir. Il ne pense pas avoir de patron, au contraire. Les entreprises qu’il finance dépendent de lui et il ne leur doit absolument rien. Il doit seulement respecter les exigences du contrat et elles ne sont pas bien intransigeantes. Il a l’habitude ; Weatherton n’est pas la première entreprise qu’il glisse dans sa poche. « Je ne travaille pas pour ton père. » Il annonce clairement, son ton penchant légèrement vers l’austérité. Il n’aime pas qu’on le rabaisse au rang de l’employé. « Que tu lui parles de cette soirée ou pas ne fera aucune différence. » Il termine fermement pour rapidement mettre de côté le sujet. Il n’est pas là pour parler de ses obligations. Il est venu pour se défouler contre ce sac de boxe et, visiblement, pour se faire observer par un spectateur pourtant pas friand de sports de combat. Pour ne pas laisser le silence les envahir et le couvrir de malaise, il aborde leur passé commun et, plus précisément, cette journée-là. « J'en sais rien, toi est-ce que tu trouves que j'ai changé ? » Il relève ses yeux de son menton, là où il cherchait le moindre poil, et il n’hésite pas une seconde avant de secouer la tête négativement. Après tout, il a l’impression de revoir le même James. Seulement, ces quinze années lui ont donné quelques centimètres. « Pas vraiment, non. Par contre, tu as dû boire beaucoup de lait pour arriver à me dépasser de… » Il plisse les yeux et jette un coup d’œil dans le miroir derrière lui afin de comparer sa taille avec celle de James. « Cinq centimètres. Je ne vais pas te mentir, je pense que je suis jaloux. » Il admet sur un ton plaisantin, n’attendant pas une seconde de plus pour se remettre à taper dans le sac qui avait un peu trop capté l’intérêt du styliste. Il tente de se concentrer sur la musique qui joue dans l’une de ses oreilles mais la présence de l’autre garçon le trouble plus qu’elle ne l’aide à performer. Ses poings sont plus mous, ses bras moins solides ; et quand est-il de ses jambes qui semblent avoir oublié comment se placer. « Je t'en ai jamais voulu, tu sais. Pour la fois où tu m'as enfermé dans le gymnase. » Il l’attendait, ce sujet qu’il n’osait pas aborder lui-même. Il ne cesse pas de frapper, l’écoutant attentivement alors qu’il explique que cette nuit-là ne s’est pas ébruitée. Archie se pince les lèvres pour s’empêcher de sourire, toujours aussi fier de sa connerie de gamin immature. « En plus, grâce à ça j'ai fait quelque chose que j'aurais jamais pensé faire jusqu'à ce soir-là. » Seulement maintenant, il cesse son activité et attrape le sac pour l’immobiliser. Sourcils haussé, il attend la suite de sa confession pour la moins intrigante mais elle ne vient pas. « Évidemment que je me rappelle. Évidemment que j’y pense encore. C’est toujours le coup dont je suis le plus fier. » Il ironise, ses lèvres étirées en un sourire de rapace, bien qu’il reprenne rapidement son sérieux en déglutissant, remarquant pour la centième fois sa nouvelle proximité avec le garçon. Il baisse les yeux, préférant égarer son regard sur le sol plutôt que de laisser James lire l’embarras dans ses pupilles qui, parfois, s’expriment trop clairement. « Qu’est-ce que tu as fait, alors ? » Il le relance, attendant impatiemment la suite de ses confessions. « Tu as sucé le concierge pour qu'il te sorte de là ? » Il ne peut évidemment pas s’empêcher de plaisanter pour détendre l’atmosphère de plus en plus… tendue, justement.    
     
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptySam 20 Mar 2021 - 1:42

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to make me feel this way.

L'idée qu'Archie ait pu jeter un œil à l'intérieur de la chambre où James dormait encore à poing fermé n'était pas sans troubler le styliste qui n'avait plus vraiment l'habitude que qui que ce soit l'aperçoive ne serait-ce qu'au saut du lit, comme ce matin. Il ne s'était pas préparé comme il l'aurait fait s'il avait du se rendre à son atelier si tôt sorti de chez Archie – il repasserait chez lui prendre une douche et enfiler des fringues qui ne dateraient pas de la veille, comme quelqu'un qui aurait passé une douce nuit volée dans les bras d'un amant. Ainsi, son allure n'avait pour une fois rien d'impeccable et ses boucles volaient de chaque coté de son visage sans qu'il n'ait tellement pris le temps de les domestiquer, un accoutrement dans lequel Archie n'avait pas l'habitude de le voir mais qui n'était pas sans rappeler Paris, et le soir où il l'avait surpris dans une tenue plus informelle encore. Cette seule pensée suffit à colorer ses joues d'un rose discret. James secoua la tête, tentant de ne pas céder à l'appel de souvenirs bien trop déroutants. « Je crois que ça relève déjà du miracle si j'ai atteint le lit et non le sol au moment où je me suis écroulé de fatigue. » De fatigue, pour ne pas dire que les verres qu'il avait bu avaient fait dangereusement tourner sa tête et que ses jambes avaient du déployer une énergie considérable pour le porter jusqu'à l'intérieur de cette chambre. Dieu sait qu'il aurait détesté s'écrouler aux pieds du lit si Archie l'avait aperçu étalé par terre au petit matin. James avait certes laissé tomber une partie de sa pudeur en buvant et en plaisantant avec lui pendant toute la soirée, mais il se rendait bien assez vulnérable rien qu'en respirant le même air que lui – foutu parfum qui même lorsque le brun suintait de sueur embaumait chaque coin de la pièce pour venir délicieusement chatouiller ses narines – il ne tenait pas en plus à se rendre ridicule devant lui. Ses employées, elle, étaient encore assoupies et ne réapparaîtraient sans doute pas avant d'avoir pleinement récupéré de cette soirée. « Je plaisantais. Je te les ai amenées, j'en suis responsable, et on sera pas trop de deux pour s'assurer qu'elles rentrent chez elles saines et sauves. » Si Archie l'avait cru capable de retourner d'où il venait en le laissant gérer ce genre de détails alors qu'il les avait déjà généreusement accueilli chez lui, c'est juste qu'il ne devait pas encore avoir conscience de l'importance que revêtaient pour James ce genre de responsabilités. Il était responsable d'elles lorsqu'elles l'accompagnaient pour un voyage à Paris comme lorsqu'elles se rendaient avec lui à une pool party qui finissait par s'éterniser – ce dont ne personne ne s'était plaint sur le moment, il faut l'avouer.

Si un éclair de malice éclairait son regard chaque fois qu'il voyait poindre un début d'irritation dans celui du brun, c'est uniquement parce qu'il était plus commode de s'y raccrocher que d'admettre tout ce que leur présence dans cette salle remuait en lui lorsque ses pensées s'égaraient plusieurs années en arrière. Il aimerait dire que les cheveux en bataille d'Archie et ses bras sculptés par l'effort ne réveillaient pas les mêmes envies chaque fois qu'il se trouvait dans la même pièce que lui et ne parvenait plus à penser à autre chose qu'à leur proximité, mais il mentirait. « C'est vrai, je retire ce que j'ai dit. » Archie n'était pas aux ordres de son père, ce qui ne faisait pas moins d'eux des collègues et même des associés depuis la signature de ce précieux contrat. « Je comptais rien lui dire, de toute façon. Il y a longtemps que je rends plus des comptes à mon père sur ce que je fais et avec qui. » Et s'il n'avait plus vraiment de vie personnelle depuis trois ans, au moins appliquait-il ce principe lorsqu'il se rendait à une soirée arrosée – ce qui, malgré tout, n'arrivait pas tous les week-ends. Le silence reprit ses droits tout autour d'eux rien qu'une seconde et ce fut suffisant pour que son embarras redouble de puissance, raison pour laquelle James se raccrocha à cette question à laquelle Archie répondit sans broncher. Il ne le trouvait pas changé, donc, pourtant sa remarque au sujet de cette relative différence de taille lui tira un rictus amusé. Oh, il avait bien noté ces quelques centimètres d'écart lorsqu'il s'était posté face à lui, le soir où il avait pris ses mesures. Il avait simplement eu d'autres choses à l'esprit cette soirée-là, ou peut être l'atmosphère était-elle suffisamment tendue pour qu'il n'ait pas osé faire un trait d'esprit. « On dit pourtant que c'est pas la taille qui compte. » Les mots filtrèrent entre ses lèvres sans même qu'il ne songe au double-sens qu'ils pouvaient avoir, sentant la ligne de ses lèvres s'étirer par réflexe, dans un soupçon de malice. « Moi, j'ai jamais trop su si j'étais d'accord avec cette idée. Après tout, dans mon boulot, cinq centimètres de plus ou de moins font toujours une différence... » Il préférait continuer sur sa lancée et en faire une plaisanterie de plus, ainsi peut être qu'Archie ne relèverait pas le caractère ambigu de ses propos. James l'aurait sûrement assumé s'il avait été en présence de quelqu'un qui ne faisait pas naître en lui un trouble aussi manifeste, alors que ses yeux fuyaient les siens en même temps qu'ils semblaient envahis du besoin irrépressible de les retrouver. Ses iris s'illuminaient de petites étincelles chaque fois qu'il les reposait sur lui, et il lui fallait relancer la conversation pour oublier à quel point il n'était pas maître de ce qu'il éprouvait en sa présence. Qu'Archie parle de cette histoire du gymnase comme du coup dont il était le plus fier ne devrait sûrement pas le surprendre, et ça ne le vexait pas non plus. C'était loin aujourd'hui, et depuis l'instant où il était revenu dans sa vie James s'efforçait de ne pas laisser le passé interférer dans leur relation. Il secoua donc la tête, concentré sur l'idée de poursuivre ses confessions et d'aller au bout de ce qu'il hésitait à lui dire. Mais Archie, fidèle à lui-même, se fendit d'un commentaire qui aurait sûrement valu à James de s'étrangler de surprise autant que d'embarras s'il ne le connaissait pas aussi bien. « Je vois que ton humour aussi est matinal. » James sentit la chaleur de ses joues qui rougissaient non pas à cause de ce commentaire, mais parce qu'il éprouvait tout à coup l'étourdissante impression de sa mettre en partie à nu devant lui. « J'ai boxé. » Il finit par souffler, jugeant que c'était sans doute paradoxalement l'une des dernières choses qu'Archie l'aurait imaginé faire dans un gymnase où il était resté enfermé toute une nuit. « J'ai enfilé une paire de gants, et j'ai tapé de toutes mes forces sur un de ces sacs de frappe que vous maltraitiez tes copains et toi. » Ceux qu'il les avait si souvent admiré frapper, toujours avec cette pointe de fascination au fond des yeux. « Le tien, en fait. » Et cette précision lui valut de jouer nerveusement avec ses doigts. « J'ai frappé comme ça pendant une heure, et j'ai jamais rien ressenti d'aussi libérateur. Pourtant c'est même pas tellement pour moi que je l'ai fait. C'est pour toi, enfin... » Son palpitant s'accéléra. Même quand le regard d'Archie était occupé à fuir le sien c'était comme s'il sentait ses deux yeux posés sur lui et dans le même temps, il s'apercevait qu'ils n'avaient pas brisé leur proximité, au contraire. « …Pour tes amis et toi. Je me disais que si j'essayais de faire comme vous, alors je vous ressemblerais un peu plus et peut être que vous, vous me mépriseriez un peu moins. Sans forcément plus, je veux dire... je sais bien que tu m'as toujours jugé différent. » Son regard se raccrocha où il pouvait à travers la pièce. Différent, il l'avait toujours été à ses yeux et ils savaient tous les deux pourquoi. « Et essayer de te ressembler pour que tu me tolères davantage, c'est tout ce que je pouvais faire. C'est pas comme si je pouvais espérer... te... » James butta sur la fin de sa phrase, entendant avant même que ses lèvres ne l'énoncent le mot qu'il redoutait plus que tout de prononcer. « …plaire... » Ça y est, il l'avait dit. Il l'avait dit et il ne pouvait plus le reprendre. Parce que les secondes continuaient de filer sans qu'il n'ajoute rien, sans qu'il ne tente de faire oublier cet aveu, comme s'il l'avait formulé avant d'avoir trop peur et d'être tenté de le ravaler. Parce que c'était un aveu, bien sûr que c'en était un. Le blond déglutit, laissant échapper une respiration tremblante, à présent muet et immobile. Il devrait sûrement reculer, mais aucune partie de lui n'en éprouvait l'envie. Au lieu de ça, son regard clair retrouva le sien et ses doigts se reposèrent contre le sac de frappe, frôlant cette fois les siens sans que ça n'ait rien d'involontaire. Il jouait avec le feu et ce contact silencieux ne fit que renforcer son envie de danser encore un peu plus près de la flamme.
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyDim 21 Mar 2021 - 2:28

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to make me feel this way.
Archie &  @James Weatherton

« Je crois que ça relève déjà du miracle si j'ai atteint le lit et non le sol au moment où je me suis écroulé de fatigue. » Archie sait bien qu’il y a une autre raison plausible pour expliquer son état qu’il décrit de « fatigué ». Il a été le pire de la soirée. Le plus grand buveur. Il le sait parce qu’il le regardait trop souvent du coin de l’œil pour noter à chaque fois qu’il arrivait à le faire rire en même temps que toutes les fille. La quantité d’alcool dans son verre diminuait à vue d’œil et Archie s’est même demandé à un moment s’il allait devoir gérer un coma éthylique. Heureusement, il a su quand s’arrêter au bon moment mais ça ne l’a pas empêché de prendre directement le chemin de la chambre pour s’effondrer dans le premier lit qu’il a trouvé. « Sache que j’aurais laissé les filles s’occuper de ta carcasse au sol. » Il admet, blagueur. Et, parlant des couturières, il se surprend à s’inquiéter pour ces dernières qui dormiront probablement jusqu’à ce que le soleil soit en plein milieu du ciel. Naturellement, il se dit qu’il leur appellera un taxi s’il n’y a pas assez de place dans la voiture de James. Après tout, il ne sait pas comment elles se sont toutes présentées chez lui en premier lieu. « Je plaisantais. Je te les ai amenées, j'en suis responsable, et on sera pas trop de deux pour s'assurer qu'elles rentrent chez elles saines et sauves. » Payer les taxis ne l’aurait effectivement pas dérangé mais la perspective de ne pas être seul pour procéder à l’évacuation sécuritaire des filles et de leur migraine respective ne lui déplaît pas. Après tout, il veut simplement qu’elles retrouvent le chemin de leur maison sans s’effondrer dans une crevasse près de la route. James est effectivement leur seul responsable mais c’est lui qui a eu l’idée de cette pool party qui s’est terminée en fête digne de collégiens.

Il n’est pas réellement offusqué lorsque le styliste prétend que l’actionnaire se fait tirer les rennes par son père mais il a besoin de faire valoir son point pour protéger son égo : il ne travaille pour personne, il prête simplement son portefeuille. Il n’a pas à répondre présents au moindre appel. C’est pour cette raison qu’il a choisi cette vocation, d’ailleurs. Personne ne se place plus haut que lui. « C'est vrai, je retire ce que j'ai dit. » Qu’il l’admette lui arrache un sourire satisfait. Il ne peut pas le nier, il adore se faire caresser dans le sens des poils, surtout par un homme qui accumule les succès. « Tu me rassures. » Il dit finalement, quand l’autre précise que son père n’est pas au courant de tout ce qu’il mijote. « J’ai eu peur que tu sois un garçon à papa. » Il le taquine ensuite, sautillant sur place et agitant doucement ses mains gantées devant lui pour réanimer sa circulation sanguine. Après tout, il n’a pas encore fini son entraînement et la musique entraînante joue encore dans son oreille. Il ne tient plus sur place. James lui a fait part de son envie de le regarder boxer, pas de parler avec lui plus longtemps. Il a besoin d’action, pas de discussion. Et pourtant, cette dernière s’étale un peu plus mais c’est sa faute : il est bien celui qui a apporté le sujet de leur adolescence partagée sur la table. Il n’a pas pu éviter le sujet parce que leurs positions actuelles lui rappellent bien trop une scène qui s’est déjà passée. Ce n’est pas la première fois qu’il porte ses gants de boxe devant lui et le regard de James n’a pas changé malgré toutes les années. Il peut toujours trouver cette brillance qui trahit probablement son intérêt pour ce sport, surtout lorsqu’il est pratiqué par un autre garçon. « On dit pourtant que c'est pas la taille qui compte. » Il ne manque évidemment pas le sous-entendu et il secoue la tête de droite à gauche comme pour acquiescer à ses propos – bien qu’il n’ait absolument pas envie de donner une mauvaise impression à James sur la taille de son... m’voyez. Encore une fois, c’est sans aucun doute une question d’égo. « Moi, j'ai jamais trop su si j'étais d'accord avec cette idée. Après tout, dans mon boulot, cinq centimètres de plus ou de moins font toujours une différence... » Alors il ne fallait pas approuver la devise ? Légèrement perdu, Archie se contente d’hausser les épaules et de renifler. Il ne sait pas comment se positionner vis-à-vis de ce commentaire et il n’a pas envie de poursuivre la conversation. Il est déjà bien assez complexé sur sa grandeur mais il ne veut rien laisser paraître alors il se remet à taper contre le sac, obligeant à James à reculer un peu pour le laisser respirer. Il agit comme ça pour empêcher le moment de se transformer comme celui à Paris. La première fois l’a cloué de honte et il n’a pas pu regarder le garçon dans les yeux pendant trop longtemps. Ça avait même coûté le boulot de la plus jolie des couturières.

Il allait remettre son deuxième écouteur sur son oreille pour se plonger complètement dans la danse mais James reprend la parole. Archie ne cesse toutefois pas de défouler ses poings et de faire aller habillement ses pieds sur le sol glissant. Il saute sur la première occasion pour faire une vanne malsaine puisque c’est sa technique de défense à chaque fois. Il ne peut supporter une discussion aussi sérieuse et il déteste avoir l’impression que les mots du garçon sont de plus en plus sérieux. « J'ai boxé. » Il manque un coup ; son poing passe à droite du sac et il doit cesser de bouger pour retrouver son équilibre. Ses deux yeux rencontrent naturellement ceux de James et il attend la suite, sa respiration coupée. « J'ai enfilé une paire de gants, et j'ai tapé de toutes mes forces sur un de ces sacs de frappe que vous maltraitiez tes copains et toi. » Et son regard baisse à nouveau lorsqu’il précise qu’il a choisi son sac à lui alors qu’il y en avait bien d’autres parsemés ici et là dans l’énorme gymnase. Sa gorge se serre et il lorgne la bouteille d’eau posée sur le banc à quelques centimètres de là. Il reste pourtant immobile lorsque le styliste raconte la suite de son histoire – de sa confession. Il semble avoir perdu la voix et sa condition aphone ne change pas même lorsque l’autre admet qu’il a voulu avoir son attention. Qu’il a voulu lui plaire. Les traits d’Archie ne se froissent pas d’un pli. Il n’écoute plus la musique qui tape contre ses tympans. Elle n’existe plus.

Trois secondes.

Dix secondes.

Il ne sait pas combien de secondes s’écoulent avant qu’il n’arrive à relever le menton. Il expire lourdement, visiblement ébranlé, et il arrive à souffler un reproche qu’il pourrait se faire à lui-même : « Pourquoi tu fais ça ? » Il demande, il supplie presque, sa gorge complètement nouée. Ses perles bleues se posent sur les mains de James et il hésite quelques secondes avant de retirer ses gants. Tournant les talons pour rejoindre le bac rempli de matériel sportif près de la fenêtre, il se surprend à jeter un coup d’œil dans la cour pour s’assurer qu’il n’y a personne. Il creuse à travers les balles, les ballons, et il trouve enfin un sac rose qu’il ouvre après avoir hésité un moment. Il en sort des rubans de tissu et une autre paire de gants bleue. Il retrouve rapidement James sans jamais lui accorder le moindre regard. Pourtant, son mouvement est docile quand il vient attraper son poignet pour soulever sa main devant lui.  Il pose sa paume contre la sienne et un sourire étire très légèrement la commissure de ses lèvres. « Parfait. » Il murmure après avoir comparé la longueur de ses doigts à la sienne. Un frisson parcourt son échine et il se mord la lèvre inférieure pour ravaler les battements de son cœur trop effrénés. Il serre ensuite doucement ses doigts pour ramener sa main vers le bas, ouverte devant lui. Sans plus attendre, il déroule le ruban en tissu qui appartenait à sa sœur et pose son embout au milieu de sa paume. Il replie ensuite ses doigts dessus. « Tiens ça. » Il propose – ordonne – avant de s’atteler à rouler le reste de la bande autour de sa main, de ses doigts. « Je doute que tu aies fait ça de la bonne façon. Tu as dû te faire mal aux poignets. » Il relève enfin les yeux pour les accrocher à ceux de James. Il esquisse un sourire moqueur pour seulement détendre l’atmosphère. « Regarde. » Il continue alors, serrant fortement son index et son majeur entre la bande en tissu, la ramenant par la suite au niveau de son pouce pour l’enrouler quatre, cinq fois peut-être. Il la dirige ensuite à la hauteur de son poignet et il touche du bout des doigts son épiderme chaud. Il se mord la langue pour éviter de trop penser. « Il faut l’enrouler jusqu’ici. Ce sont les jointures qu’on protège mais aussi le poignet. » Il continue, terminant son travail d’expert. « Voilà, c’est comme ça. C’est assez serré. » Et il attrape sans plus attendre sa seconde main pour faire la même chose. Il laisse le silence s’installer un peu trop longtemps ; il fait mine d’être concentré sur cette tâche, comme si la vie de James dépendait de la solidité des rubans. « Je faisais semblant de te détester parce que j’étais jaloux. » Il lance finalement sur un ton qui se veut confiant mais qui s’avère plutôt tremblant. « Mais j’imagine que tu t’en doutais. Regarde-toi. » Il souffle, lui reprochant toutes ces choses qu’il lui a reprochés dans le passé. « Tu n’avais pas besoin de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Je crois que, si on m’avait laissé le choix, j’aurais pris des cours de piano… ou de guitare. N’importe quel instrument de musique. J’ai pas voulu faire de la boxe mais j’ai eu peur qu’on me reproche de ne pas être un garçon en recherche d’adrénaline. Parce que c’est tellement plus facile de taper dans un sac pour prouver à tout le monde qu’on a du caractère. » Il ne se serait jamais battu avec son père pour faire ce qu’il avait envie de faire. Il a obéit. « Aujourd’hui, je me contente d’écouter la musique plutôt que de la composer. Et toi… On peut retrouver tes créations au milieu de celles des plus grandes marques. Tu ne t’en es jamais vanté. » Terminant de renforcer la bande au niveau du poignet de James, il serre les dents. « Voilà. Tu es un boxer, maintenant. » Il dit, s’éloignant d’un pas pour admirer son œuvre d’un peu plus loin. Il marque une pause et seule sa respiration divise l’air. « Mais je t’assure que tu n’as pas besoin de ça pour plaire. » Il conclue, baissant honteusement la tête, incapable d’en dire plus.      
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyMar 23 Mar 2021 - 1:38

What a wicked game you play,
to make me feel this way.

Archie rebondit sur sa remarque avec humour et une lueur amusée scintilla au fond des yeux de James, qui repensait à combien il l'avait justement trouvé drôle et intéressant, hier soir, quand il était resté des heures durant pendu aux lèvres du brun. Il ne releva pas pour ne pas repenser plus longtemps à l'état dans lequel il avait fini la soirée, et à la chance qu'il avait eu de connaître suffisamment ses limites pour s'arrêter de boire à temps pour aller profiter d'un sommeil réparateur. La seule idée qu'Archie ait pu le voir tituber jusqu'à sa chambre lui donnerait presque des sueurs froides et constituait une excellente raison de mettre ces souvenirs-là de coté. Ça n'enlevait rien au fait qu'il ait passé une excellente soirée, et bien qu'il ne parvienne pas encore tout à fait à se l'avouer il savait bien tout au fond de lui que c'était en grande partie due à la présence d'Archie. Archie et son magnétisme, Archie et sa capacité à capter son regard sans jamais avoir à faire beaucoup d'efforts pour ça. Peut être bien qu'au fond, ça n'était pas seulement au bien-être de ses employées que James pensait lorsqu'il se proposait de l'aider à toutes les raccompagner chez elles saines et sauves ; la vérité, c'est qu'il cherchait peut être une excuse pour s'éterniser un peu plus longtemps en ces lieux. A croire que lorsqu'il ne revêtait pas son accoutrement professionnel, James laissait aussi sa carapace se fendre légèrement. Preuve en était qu'un fin sourire étira la ligne de ses lèvres au prochain commentaire d'Archie : il n'était pas un fils à papa, non, quand bien même il n'avait pas honte de partager avec son père une relation privilégiée depuis toujours. Il ne serait simplement pas à l'aise avec l'idée de lui confier tout de sa vie personnelle. Il était celui devant lequel il avait eu le plus de difficultés à garder la face au décès d'Alessandro, parce qu'il n'était pas question de craquer devant lui. « J'ai des défauts, mais pas celui-ci. » Il précisa d'un air entendu, plutôt fier de n'avoir jamais été le genre de fils à venir toquer à la porte de son père chaque fois qu'il avait un problème. Après tout il ne lui avait jamais parlé des difficultés qu'il avait rencontré durant sa scolarité, ayant toujours trouvé mille excuses pour justifier le fait qu'il rentrait parfois avec ses vêtements tâchés et ses carnets de dessins déchirés. Il n'avait jamais voulu qu'il s'inquiète, encore moins qu'il culpabilise et porte le blâme de toute cette situation.

Leur adolescence, voilà un sujet qu'il était difficile de ne pas se remémorer alors que cet endroit suffisait à raviver les souvenirs de ces après-midis passées au gymnase, à observer Archie et ses amis boxer. Si James usait d'un peu d'humour, au point même de glisser quelques sous-entendus presque inconscients, c'était en partie parce que c'était plus simple que d'admettre que le trouble qu'il éprouvait à l'époque face à Archie était toujours là, au creux de son ventre. Il suffisait qu'il s'attarde sur son regard rempli d'assurance, sur sa silhouette sculpturale pour qu'il sente ses joues le brûler comme lorsqu'il avait quinze ans. Il aimerait ne plus rien ressentir, pouvoir prétendre qu'il ne lui venait pas des pensées honteuses lorsqu'il se retrouvait un peu trop proche, mais ce serait faux. Archie était une faiblesse pour lui depuis de nombreuses années et force est de constater que c'était le cas aujourd'hui comme ça l'était déjà l'autre soir, à Paris. Les images de cette soirée le plongeraient en pleine torpeur si une partie de lui n'appréciait pas autant de les revivre. Il se rappelait leur proximité, il se rappelait d'avoir vu son reflet dans ses yeux bleus et d'avoir senti chaque muscle de son corps se raidir lorsqu'il avait apposé sa main sur son torse dans un réflexe malheureux. Il se rappelait d'un tas de choses, mais surtout d'y avoir repensé de longues heures après ça, puis les jours et les semaines qui avaient suivi. En fait, il réalisait qu'il n'avait jamais réellement réussi à s'enlever cette soirée de la tête et qu'aujourd'hui plus qu'à n'importe quel autre moment, la scène se rejouait dans un coin de son esprit. Ses confessions, elles, semblèrent déstabiliser Archie qui pour la première fois manqua d'atteindre le sac de frappe. James n'avait jamais eu l'intention de l'embarrasser, encore moins de créer de gêne entre eux, mais il s'était juré qu'un jour il lui avouerait à quel point il avait sans le savoir conditionné son envie d'être différent. Moins en marge des autres, et plus comme lui. Pourtant ça n'était pas seulement l'admiration qui brillait déjà à l'époque dans ses yeux lorsqu'il les posait sur lui. Il y avait autre chose, et c'est ce quelque chose qu'il laissa malgré lui s'exprimer sur la fin, lorsque sa main atterrit un peu trop près du gant porté par Archie. Il aimerait dire qu'il regrettait, mais ça n'était pas le cas. Une partie de lui aurait voulu toucher sa peau, effleurer ses doigts, sentir la chaleur de son épiderme.

Les mots soufflés par Archie le tirèrent finalement de cette contemplation silencieuse dans laquelle James s'était muré, et le styliste entrouvrit la bouche avec hésitation, appréhension, sans qu'aucun son digne de ce nom n'en sorte. « Je... » Pourquoi faisait-il ça, c'est vrai ? Il avait toujours gardé pour lui la manière dont Archie le faisait se sentir, il avait toujours tâché de lui donner le moins de raisons possibles de le repousser davantage. Il avait toujours su où étaient ses intérêts... jusqu'à cette soirée à Paris, où tout était remonté comme une vague immense venant tout à coup balayer des années de déni et de certitudes. Tout à coup il ne pouvait plus lutter, et surtout pas contre le désir grondant à l'intérieur de lui lorsque l'actionnaire était tout près. Et il ne le pouvait pas davantage aujourd'hui, malgré tous ses efforts. L'espace d'une seconde, James redouta de le voir fuir – comme s'il réalisait en même temps que cette peur lui chatouillait le vendre qu'il vivrait mal de le voir se détourner de lui. Silencieux, il l'observa faire quelques pas à travers la pièce et fut finalement rassuré de le voir revenir vers lui, des bandages en tissu et une paire de gants entre les mains. James ravala le flot de questions qui lui parvint et n'opposa aucune résistance lorsqu'Archie saisit doucement sa main – son cœur, lui, frôla l'implosion lorsque leurs deux peaux se touchèrent et qu'il fut contaminé par la chaleur de celle d'Archie. Il ne montra rien, pourtant, mais sentit ses lèvres s'étirer dans un fin sourire lorsqu'il lui montra patiemment comment enrouler un bandage autour de son poignet comme un vrai boxeur le ferait. « Je savais bien que j'avais pas la bonne technique... Merci. » Ses yeux se raccrochèrent quelques secondes aux siens avant qu'il ne les reporte avec attention sur les mouvements d'Archie. Il se sentait dépendant du moindre de ses gestes, mais c'était loin d'être une impression désagréable. James buvait ses mots, oubliant parfois de respirer de peur de louper le plus petit d'entre eux. A vrai dire, il ne respirait plus normalement depuis qu'Archie avait saisi sa main, et chaque silence lui faisait craindre qu'il entende les battements effrénés de son cœur à travers sa poitrine. Quand il reprit finalement la parole, James fut désarçonné par sa franchise et ses yeux ne se détachèrent dès lors plus une seule seconde de son visage. Il l'écouta, troublé comme rarement il l'avait été. « Je m'en doutais pas, non. Tu avais tout pour toi, j'aurais jamais pensé que tu puisses... m'envier, moi. » La seule idée qu'Archie ait pu le jalouser lui paraissait inconcevable, tant il semblait tout avoir que n'importe quel garçon de leur âge aurait pu désirer. Mais il comprit, si tôt qu'Archie reprit la parole, à quel point ce sentiment était plus profond encore que ça. A cet instant, la vulnérabilité derrière ses confessions fit chavirer son cœur : il aurait tant aimé qu'il le lui dise à l'époque car sans doute que bien des choses auraient été différentes. « Et aujourd'hui, tu es heureux d'être devenu ce qu'on attendait de toi ? » Il souffla doucement, raccrochant son regard avec l'espoir d'y lire le début d'une réponse ou simplement d'y égarer le sien quelques secondes de plus. « Il est pas trop tard pour apprendre à jouer d'un instrument, ou faire n'importe quoi d'autre. Pour le piano, je peux même t'aider. » L'esquisse d'un discret sourire apparut sur ses lèvres ; il n'avait aucune idée de si Archie avait mentionné cet instrument parce qu'il savait qu'il en jouait couramment, mais c'était sa manière de lui dire qu'il pourrait faire ça pour lui. « Parce que moi, si je peux encore créer, c'est aussi grâce à toi. J'ai aucune idée de combien de temps on se serait maintenus à flot sans ton investissement, mais je suis assez lucide pour savoir qu'on survit pas dans ce milieu avec juste de bonnes idées. » Archie avait sans doute déjà conscience d'avoir gagné sa reconnaissance en permettant à Weatherton de remonter la pente mais il avait fait bien plus en les aidant que renflouer les caisses. James serait sûrement mort s'il n'avait plus été possible pour lui de créer. « C'est ta réussite qui fait perdurer la mienne aujourd'hui. Pour le reste, tu peux décider de faire et d'être ce que tu veux. Le seul que tu dois rendre fier, c'est toi. » C'était ce que lui avait décrété, de nombreuses années en arrière, lorsque tout ce qui le rendait différent des garçons de son âge l'isolait aussi des autres. Archie acheva de serrer la bande autour de son poignet, tirant à James un sourire d'une timidité surprenante lorsqu'il s'éloigna d'un pas de lui. Il s'apprêta à le remercier, mais sa prochaine confession le laissa muet et le styliste resta silencieux de longues secondes, comme si une partie de lui espérait lire dans son regard le reflet de ses propres désirs quand une autre, elle, cherchait prudemment ses mots. « Je crois que je me moque de plaire, à vrai dire. Aux autres en tout cas. » Aux autres, oui. « Parce que si on m'avait laissé le choix à l'époque, il n'y a qu'une seule personne aux yeux de qui j'aurais choisi d'exister. » Aux siens. Ces mêmes yeux dans lesquels il plongea son regard, comme si ceux d'Archie l'appelaient avec une volonté telle que James ne savait y résister. Il n'avait sûrement pas besoin d'en dire beaucoup plus pour Archie ait sûrement déjà compris, à la manière dont son visage s'était teinté de gêne et lui mis à jouer nerveusement avec les bandages autour de ses mains. « Et je crois que je ferais exactement le même choix aujourd'hui. » Cet aveu fit rater un battement à son cœur, qu'il avait à cet instant l'impression de tenir entre ses doigts tremblants et l'agiter sous les yeux d'Archie en lui laissant décider du traitement qu'il lui ferait subir. Il n'aurait que peu d'efforts à faire pour le piétiner, pourtant il refusait d'y penser de crainte de ne jamais arriver au bout de ce qu'il éprouvait le besoin de lui dire. Comme si c'était sa seule chance de pouvoir le faire. « Tu avais tort, ce matin-là à Paris. J'ai pas réagi comme je l'ai fait pour te punir de pas avoir succombé à... mon poison. » Selon les termes employés par Archie ce matin-là. Dieu qu'il avait lui-même regretté les mots qu'il avait pu prononcer, sur ce balcon. « Je l'ai fait pour te punir d'avoir succombé au sien. » Celui de Karen. Et alors qu'il pensait jusqu'ici que ça le tuerait de l'avouer enfin tel qu'il l'avait à ce moment-là ressenti, que ça le plongerait dans un tel sentiment de honte qu'il n'arriverait plus jamais à soutenir son regard, en fin de compte c'était presque l'inverse. Parce qu'il gardait ça pour lui depuis des semaines et que maintenant que ces mots n'étaient plus que des pensées piégées à l'intérieur de son esprit, James se sentait presque plus léger. Presque, car il était pétri d'appréhension, mortifié à l'idée d'affronter les conséquences de cette confession. « J'ai eu tort, j'ai même jamais pensé que j'avais bien réagi. Mais ça change rien au fait... » La gorge nouée, le cœur battant à tout rompre, il fit un pas vers lui sans même tout à fait le réaliser. « Que j'aurais donné n'importe quoi pour être à sa place. » N'importe quoi pour que ce ne soit pas auprès de Karen qu'il ait choisi de trouver un peu de chaleur, si peu de temps après que James ait senti brûler en lui un désir qu'il n'avait plus éprouvé depuis trop longtemps. N'importe quoi pour que ce qu'il ait cru lire ce soir-là dans le regard d'Archie ait signifié quelque chose, et pour que lui ait trouvé le courage de le retenir avant qu'il ne franchisse le pas de la porte. Un courage qu'il ne trouvait qu'aujourd'hui, alors que dans ses yeux brillait un mélange de peur et d'une irrépressible envie de retrouver le contact de sa peau rien qu'une seconde.
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyMar 23 Mar 2021 - 21:30

What a wicked game you play,
to make me feel this way.
Archie &  @James Weatherton

L’atmosphère devient un peu trop sérieuse et Archie n’a étrangement pas la moindre envie de l’alléger à coup de mauvaises blagues comme si la discussion à venir était celle qu’il attendait depuis longtemps – non sans appréhension. Il ne peut plus fuir et ce n’est pas parce qu’il se trouve dans sa propre maison : il n’a pas envie de partir. Cette fois, il veut confronter cette réalité qu’il ignore depuis qu’on lui a ordonné de le faire. « Je... » Archie lui avait demandé pourquoi il avait osé prononcer ces mots à voix haute seulement parce qu’il ne l’avait jamais fait auparavant. Qu’est-ce qui lui a empêché de le faire dans la chambre d’hôtel ? Il n’y avait plus de secrets entre eux au moment où ils avaient réagis de la même façon à leur contact presque intime. Mais, d’une façon ou d’une autre, l’actionnaire avait remercié intérieurement James de ne jamais ramener le sujet sur la table.

Si Archie a opté pour la boxe quand on lui a demandé de s’engager dans un sport, c’était pour se battre contre ses démons. Et, aujourd’hui, il allait exprimer le fond de sa pensée – en omettant évidemment certains détails – mais, pour s’y faire, il devait divertir ses mains pour empêcher le malaise de s’installer. C’est pour cette raison qu’il revient vers le garçon avec les deux bandes en tissu qu’il s’apprête à rouler autour de ses doigts, de sa paume et de son poignet pour lui expliquer comme le combattant ne se blesse pas quand il frappe dans un sac aussi dur que la pierre. « Je savais bien que j'avais pas la bonne technique... Merci. » Il se fiche complètement de l’intérêt réel que porte James envers ce sport mais il hoche doucement la tête de bas en haut en gardant ses yeux rivés vers son travail qui se veut professionnel et soigné. Il doit serrer les dents à chaque fois qu’il frôle la peau brûlante du garçon et il prie toutes les prières du monde pour que ses joues ne se colorent pas de rouge sang. Un nœud s’est formé dans ses tripes bien avant que le parfum de vanille, légèrement estompé par la nuit, ne vienne lui chatouiller les narines en souvenir de leurs derniers rapprochements exclusivement professionnels. Alors, tandis que seul le son de leur respiration respective arrive à soulever la moindre poussière dans la salle plongée sous le soleil, il laisse son cœur parler. « Je m'en doutais pas, non. Tu avais tout pour toi, j'aurais jamais pensé que tu puisses... m'envier, moi. » Et il n’aurait jamais pensé lui non plus qu’il observerait du coin de l’œil un garçon qui se fait secouer sans cesse par les brutes de l’école de façon envieuse. Jamais il n’aurait supporté d’être la victime de choix et c’est bien pour cette raison qu’il n’a jamais envié le bouclé avant aujourd’hui. Il devait préserver son image pour ne pas souffrir et, surtout, pour ne pas faire honte à son père qui ne l’a pas élevé comme un trouillard. « C’est là où tu te trompes. » Il marmonne, serrant en même temps la bande autour du pouce de James sans vraiment se rendre compte qu’il exerce une pression exagérée. « Pardon. » Il se reprend, défaisant très légèrement le lien en réalisant que les doigts du styliste virent au blanc. Il vaut mieux pour lui de ne pas condamner ces outils qui font de lui un artiste reconnu. « Et aujourd'hui, tu es heureux d'être devenu ce qu'on attendait de toi ? » Un souffle ironique s’échappe de ses narines alors qu’il hausse mollement les épaules, incapable de donner une réponse à cette question. Pour le moment, il préfère garder ses yeux rivés vers le bas pour empêcher James de lire dans son regard. « Je suis riche et célibataire. Quoi de mieux ? » Il dit, le ton sarcastique, conscient que ce n’est ni l’argent ni les milliers de conquêtes disponibles qui le satisferont sur son lit de mort. Il sait qu’il aura des regrets, mais il ne peut mettre les doigts sur ceux-ci. Il fait du mieux qu’il peut pour profiter de tout ce qui possède mais, ultimement, quelque chose est manquant. S’il a adopté Bucky, c’était dans le but de combler ce trou dans son cœur, mais ce n’est pas pareil. « Il est pas trop tard pour apprendre à jouer d'un instrument, ou faire n'importe quoi d'autre. Pour le piano, je peux même t'aider. » Laissant la brillance éclairer ses yeux, il relève enfin la tête. Il se joint quelques secondes au sourire de James. « Une bonne raison de plus de protéger ces mains. » Il ne savait pas que le garçon jouait du piano ; la surprise se lit sur son visage mais il ne fait pas tout de suite part de son intérêt pour apprendre l’instrument. Il n’est pas prêt à changer. Pour l’énième fois, James fait son discours de bienveillance mais ça ne touche toujours pas Archie au plus profond de lui. On l’a remercié beaucoup trop souvent pour ses investissements mais il ne met jamais du sien. Cet argent n’est qu’un objet qui le sépare de lui et le client. Il ne comprend plus sa valeur maintenant qu’il n’a plus besoin de lutter pour remplir son réfrigérateur – il n’a jamais réellement lutté, en fait. Il ne connait pas un autre monde que le sien. « C'est ta réussite qui fait perdurer la mienne aujourd'hui. Pour le reste, tu peux décider de faire et d'être ce que tu veux. Le seul que tu dois rendre fier, c'est toi. » Les mots résonnent dans sa tête et s’éternisent en écho. Il a toujours été question de rendre fier son père, sa mère, ses sœurs, même. Si on lui avait donné le choix de devenir riche ou pas, évidemment qu’il aurait décidé de remplir son compte en banque. Mais il l’aurait fait pour atteindre ses propres rêves ; des rêves qu’il ne peut même pas nommer aujourd’hui. Il a réussi à atteindre ce que les autres ne peuvent toucher à seulement vingt-six ans. Qu’est-ce qu’il y a, après ? L’amour ? Les enfants ? Il ne s’est jamais arrêté devant son reflet en s’imaginant aux côtés d’une femme. « J’en sais rien. » Il arrive seulement à répondre, se refermant un peu plus sur lui-même. Il termine de nouer la bande au tissu autour de la seconde main du plus grand et, après s’être assuré que sa circulation sanguine n’était pas interrompue par une pression trop forte, il frôle du bout des doigts le poignet de l’autre au moment de le relâcher. Il se recule ensuite, le souffle coupé, et il se surprend à prononcer des mots qui lui hérissent le poil. James n’a jamais eu besoin de savoir frapper pour attirer le regard des gens. Il a toujours été accompagné d’un charme inexplicable, d’un je-m’en-foutisme naturel qui a rapidement prouvé à Archie qu’il était bien plus fort que lui. Il n’a jamais froissé le nez lorsque les pages de son croquis ont été déchirées, il n’a jamais éprouvé de rancœur envers ses agresseurs – du moins, elle ne se voyait pas sur son visage. Il a traversé bien plus d’épreuves que l’actionnaire en l’espace de quelques années que lui l’a fait en une vie. « Je crois que je me moque de plaire, à vrai dire. Aux autres en tout cas. » Sa poitrine se gonfle parce qu’il connait la suite. « Parce que si on m'avait laissé le choix à l'époque, il n'y a qu'une seule personne aux yeux de qui j'aurais choisi d'exister. » Il reste muet mais il accroche ses perles bleues à celle de James, seulement une seconde, pour lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de dire son prénom à voix haute pour qu’il avale la nouvelle qui n’en est pas vraiment une, au fond. S’il l’a détesté si longtemps, c’est parce qu’il détestait ce regard qu’il posait sur lui. Il l’affaiblissait, le dénudait, alors qu’il ne souhaitait que garder la tête haute devant les autres prédateurs de l’école. « Et je crois que je ferais exactement le même choix aujourd'hui. » Il ne peut contrôler sa main qui vient trouver refuge au creux de son propre cou. Il se gratte la nuque, la base des cheveux, dans le but d’activer une douleur qui fera moins mal que celle d’entendre les confessions d’un homme qui vient d’admettre qu’il n’est pas impassible lorsqu’il croise son regard. Où est le problème ? C’est un homme, justement. Les mots ne lui viennent pas. Il entend déjà son père hurler son prénom, le couvrir de honte, frapper la table devant lui pour faire voler les couverts. « Tu avais tort, ce matin-là à Paris. J'ai pas réagi comme je l'ai fait pour te punir de pas avoir succombé à... mon poison. » Il accroche sa main à son cou et, la mâchoire cambrée et les dents qui craquent entre elles, il relève la tête en attendant la suite qu’il pourrait lui-même énoncer. Il n’a pas douté une secondes des intentions de James. Il sait déceler un mensonge quand il en voit un et, le plus important, il avait été silencieux le reste de la semaine. C’est seulement lorsqu’Archie est disparu avec l’une des couturières qu’il a trouvé une bonne raison de lui lancer la première pierre. « Je l'ai fait pour te punir d'avoir succombé au sien. » Il n’a jamais été question de succomber à des avances. Il voulait seulement le faire réagir. Lui faire comprendre qu’il ne se passerait jamais rien entre eux malgré leur aventure dans la chambre la première soirée. Il voulait le punir d’avoir seulement espéré faire d’Archie un homme comme lui alors qu’il ne peut blâmer personne pour ce trait avec lequel il est né. James n’a été que l’allumette, mais la dynamite nichait déjà dans son cœur depuis sa naissance. « J'ai eu tort, j'ai même jamais pensé que j'avais bien réagi. Mais ça change rien au fait... » Il le laisse parler. C’est bien plus simple de lui confier la parole. « Que j'aurais donné n'importe quoi pour être à sa place. » Le silence qui suit est beaucoup plus pesant. Archie doit faire quelques pas en arrière pour s’accrocher au mur afin de ne pas tomber à la renverse. Il tend le bras pour attendre sa bouteille, il retire finalement son dernier écouteur et il avale plusieurs gorgées d’eau pour se débarrasser du goût de honte dans le fond de sa gorge. Son cœur hurle dans sa poitrine : il n’entend que lui et n’arrive pas à réfléchir. « Oh. » Il arrive à lancer, simple onomatopée qui ne révèle aucun indice quant à l’émotion qui le traverse. À vrai dire, il ne sait pas du tout ce qu’il se passe dans son cerveau en compote. Ses yeux se posent sur les pieds de James et il relève lentement la tête, les laissant glisser le long de ses jambes, s’abandonner deux secondes de trop sur ses mains enroulées de bandages, puis jusqu’à la hauteur de son torse sur lequel il repose son intention seulement pour retarder le moment où il croiserait à nouveau son regard. Et, quand il le fait, il sent le sol s’écrouler sous ses pieds. Sa respiration devient bruyante et il doit poser ses fesses sur le banc pour ne pas tomber à la renverse et s’assommer. « Je suis désolé, je… » Il lance enfin seulement pour ne pas imposer ce silence trop longtemps à celui bien plus courageux que lui. Ses yeux sont gorgés d’eau et il n’a plus la force de se cacher. « Je ne veux pas que ce soit réciproque. » Il poursuit, les mots coupés par son souffle saccadé. « Mais ça l’est. » Il coince ses genoux entre ses doigts et serre de toutes ses forces : peut-être une façon de se punir pour avoir trahi sa propre personne. Machinalement, il jette à nouveau un regard autour d’eux, craignant de trouver des témoins. Il a trop honte, ça lui fait mal, ça le brûle. Il prend ensuite sa tête entre ses mains pour avoir l’impression d’être seul. Seulement là, il arrive à admettre : « Je veux t’embrasser. Mais je ne peux pas faire le premier pas. » Il se déteste, il se pince à nouveau, mais s’il a l’impression que c’est la colère qui embrase son ventre, c’est plutôt le désir d’enfin révéler le véritable Archie à lui-même. À ses sœurs. À ses amis.

À James, qu’il hait de tout son cœur pour préserver cette distance entre eux alors qu’il veut le sentir contre lui et humer son parfum sans s’empêcher de respirer.
   
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyJeu 25 Mar 2021 - 2:58

What a wicked game you play,
to make me feel this way.

Il devrait prêter une attention constante aux gestes d'Archie, étudier la précision avec laquelle il enroulait la bande autour de ses poignets comme un professionnel. Au lieu de ça, James ne pouvait détacher ses yeux de la surface de sa peau, de cet épiderme chaud qui avait frôlé le sien une poignée de secondes plus tôt et dont il ne rêvait plus que de retrouver le contact. Il ferma les yeux rien qu'une seconde, s'imaginant apposer le bout de son index sur le dessus de sa main, caresser le relief de son poignet et remonter le long de son bras comme une plume caresserait une feuille. Il s'imagina entrelacer leurs doigts, faire s'étreindre leurs paumes et rester simplement là, sa main dans la sienne, à laisser cette chaleur se diffuser dans chaque part de son corps. James revint pourtant à la réalité lorsque la pression exercée par Archie tendit ses muscles sous le coup d'un léger inconfort, et il secoua doucement la tête pour lui faire comprendre que ça n'était rien. En temps normal ses mains étaient tout ce qu'il avait de plus précieux et la raison pour laquelle il ne prenait jamais de risque inconsidéré avec elles. Pourtant, aujourd'hui, il mettait cette partie de lui entre les mains d'Archie et c'était comme s'il ne pouvait rien lui arriver, comme s'il était en sûreté ici, avec lui dans cet endroit où le silence n'était troublé que par le bruit de leurs respirations. La sienne s'était accélérée, à l'image des battements de son cœur qui redoublaient d'intensité depuis l'instant où Archie avait saisi sa main, et c'est un regard empreint de questionnements qu'il reposa sur l'actionnaire lorsqu'il reprit la parole. Il n'avait pas l'air lui-même convaincu par ce qu'il disait, comme si une part de son être était consciente que quelque chose manquait à sa vie mais qu'une autre refusait de se l'avouer. James avait l'impression de s'entendre, toutes les fois où il avait lui-même rassuré ses proches à ce sujet. Depuis le décès d'Alessandro, depuis qu'il vivait plus encore pour son travail, peu de choses lui donnaient en réalité l'impression d'être vivant en dehors de ces deadlines qui rythmaient ses journées. S'il disparaissait demain, aurait-il l'impression d'avoir assez vécu ? D'avoir pris assez de risques, et pas seulement ceux qui avaient trait à son travail ? D'avoir assez aimé ? James pouvait lire dans le regard fuyant d'Archie que cette réalité occupait aussi une part de ses pensées et à cet instant plus qu'à n'importe quel autre, il avait l'impression qu'ils se ressemblaient. Tous les deux, sans doute terrifiés à l'idée de se rendre compte qu'ils ne vivaient qu'à moitié depuis déjà trop longtemps, terrifiés d'éprouver potentiellement des regrets à ce sujet-là un jour. Terrifiés, finalement, d'avoir peut être à portée de mains la clé d'une vie différente, sans savoir s'ils auraient le courage de s'en saisir. « J'en sais rien, c'est à toi ou à moi que tu poses la question ? » Il souffla, laissant les mots flotter autour d'eux avant qu'un sourire quasi imperceptible n'étire ses lèvres. Si Archie avait de d'argent et jouissait d'une liberté totale entre les murs de sa villa, James n'avait aucun mal à imaginer la solitude qu'il rencontrait au détour de chaque couloir, de chaque porte ne renfermant toujours qu'une pièce vide de toute présence. Ainsi son regard s'attrista sans qu'il n'en ait même conscience, tant ce sentiment trouvait un écho bouleversant en lui. James se sentait seul, lui aussi, mais ce sentiment l'avait quitté pour la première fois depuis des années à l'instant où il avait remonté son regard pour trouver celui d'Archie. Il n'oserait l'avouer, pourtant, et secoua doucement la tête pour chasser ces pensées. Pourtant, il le pensait quand il lui proposait à demi-mot de lui apprendre à jouer du piano, quand bien même il le faisait peut être aussi pour nourrir au fond de lui la certitude qu'ils passeraient de nouveau du temps ensemble, ailleurs qu'entre ces murs. Peut être qu'il pourrait lui faire visiter sa maison ? Lui faire découvrir une part de son intimité, à son tour ? Il se surprenait à l'espérer, à mesure qu'il apprenait à écouter les battements de son cœur pour s'avouer qu'il n'avait plus battu comme ça, pour personne, depuis longtemps.

Il le pensait aussi, lorsqu'il lui assurait qu'il pouvait décider d'être qui il voulait sans que les autres n'aient plus longtemps à décider pour lui de ce qu'il devait devenir. De celui qu'il se devait d'être. Parce qu'il voyait la confusion dans son regard, qu'il devinait la frustration qu'il avait nourrie de devoir rentrer dans un moule préconçu pour lui. Qu'il entendait, aussi, ses aveux lorsqu'Archie lui confiait l'avoir pris en grippe parce qu'il n'avait de son coté pas peur de suivre ses propres envies, son libre arbitre. Des mots qui secouaient son cœur d'une manière que le brun ne pouvait sans doute imaginer, quand c'était tout à coup des années de questionnements et de lutte intérieure qui refaisaient surface. Si longtemps il s'était demandé ce qui lui valait vraiment d'éveiller cet éclair de fureur dans le regard d'Archie. Si longtemps il avait espéré pouvoir lui inspirer autre chose. C'est pour ça qu'il avait boxé, ce fameux soir dans le gymnase. Pour ça, aussi, qu'il n'avait malgré tout jamais réussi à détacher son regard de lui. A l'époque, déjà, il ne pouvait s'empêcher de le chercher parmi la foule, et il sentait chaque fois son estomac se tordre lorsque sa silhouette lui apparaissait finalement. Mais pas de peur, non. Parce qu'à l'époque déjà, il aurait donné tout ce qu'il avait pour qu'Archie réalise qu'ils n'étaient pas obligés de s'affronter, pour qu'il puisse lire dans son regard que lui n'en avait jamais eu envie. Quelque chose chez lui l'avait toujours envoûté et la seule façon qu'il avait trouvé de se défendre face à ses attaques, c'était de faire en sorte qu'Archie ne devine jamais quel trouble il avait fait naître en lui. Probablement qu'une partie de lui avait compris, mais jamais su voir combien il avait marqué le garçon qu'il était et l'homme qu'il était devenu. C'était tout ça qu'aujourd'hui James éprouvait le besoin d'avouer, comme si enfin il libérait une partie de son cœur. Il avait besoin de le dire, besoin d'ouvrir grand le livre qu'il avait noirci des années durant, parfois de ses propres larmes, lorsqu'il vivait cette passion silencieuse pour quelqu'un qui ne lui rendait toujours qu'un peu plus de mépris. Jamais il ne lui en avait voulu, pourtant, parce qu'il referait les choses de la même manière s'il avait le choix. Il choisirait de lui glisser ces regards en coin dont lui seul connaissait la symbolique, de sourire par réflexe lorsque ses amies parlaient de lui et d'étouffer sa peine lorsqu'il le voyait parader ensuite avec l'une d'elles. Parce qu'encore aujourd'hui, il sentait s'éveiller ce feu si particulier qu'Archie avait été le premier à attiser en lui. Il sentait son cœur rater un battement chaque fois que son regard croisait le sien une seconde de trop, ou dégringoler au fond de sa poitrine lorsque sa peau touchait la sienne rien qu'une seconde. Il sentait un million de choses qu'il n'avait plus senti depuis des années, et il donnerait n'importe quoi pour que ça ne s'arrête pas. Pour ne plus se sentir vide. Pour ne plus jamais éprouver cette solitude désarçonnante qui l'avait envahi ce matin-là, à Paris. Ça aussi, il avait besoin de le lui dire. De lui faire comprendre qu'il avait parlé sous le coup d'une émotion qu'il avait été incapable de nommer, lorsque son cœur s'était serré de l'imaginer avec Karen quand quelques jours plus tôt, il s'était lui-même risqué à s'imaginer avec lui. Dans cette chambre d’hôtel, enfin plus proche de lui qu'il ne l'avait jamais été. Et s'il était pétri de honte de l'avouer aujourd'hui, il l'était bien plus encore d'éprouver la certitude qu'Archie avait fait fleurir au fond de son cœur quelque chose de bien plus puissant encore. Il se tût avant d'ajouter quoi que ce soit, le cœur battant à tout rompre et l'impression de s'être rendu si vulnérable qu'il se sentait à présent nu sous ses yeux. Ses yeux que les siens cherchaient inlassablement, de peur de le voir s'éloigner pour de bon. James sentit ses lèvres trembler, en même temps que ses mains étaient elles aussi incapables de rester immobiles. Il était tout à coup terrifié de n'entendre aucun son sortir de sa bouche, à l'exception d'un seul. Il ne saurait dire si c'était la surprise qui parlait ou tout autre chose, mais James se raccrocha de toutes ses forces à l'idée qu'au moins, il ne l'avait pas rejeté. Ou pas encore. Immobile, retenant sa respiration, James fut finalement bouleversé de voir Archie en proie à un trouble qu'il ne lui avait jamais connu. Il semblait chamboulé, perdu, incapable de tenir sur ses propres jambes. Ses yeux, eux, étaient habités par une émotion qui fit chavirer le cœur du styliste. Mais ce sont ses mots, ceux qu'il prononça ensuite, qui firent faire mille tours à son cœur. Il crut d'abord les avoir rêvé, mais tout dans l'expression autant que dans la posture d'Archie lui indiqua le contraire. Il n'avait pas rêvé, il venait vraiment de le dire. C'était réciproque, et tout son monde se mit subitement à tourner bien plus vite, bien plus fort. Les lèvres entrouvertes, les yeux embués, il réalisait qu'il avait espéré entendre ces mots-là pendant des années. Que c'était inespéré, et pourtant si vrai à cet instant où l'évidence résonnait elle aussi au creux de lui. James entendit à peine les mots qui suivirent, comme si chaque partie de son corps était déjà animée par une seule et même envie. Comme s'il avait su ce qu'il ferait avant même que les mots ne filtrent des lèvres d'Archie. Comme s'il n'avait jamais été aussi sûr de savoir ce qu'il voulait.

Alors il s'approcha, doucement, pour ne plus se retrouver qu'à quelques pas du banc sur lequel Archie était assis. Doucement, là encore, il réduisit la distance qui les séparait pour venir s'agenouiller devant lui, relever son visage vers le sien et laisser son regard s'ancrer au sien en silence, figés l'un dans l'autre comme des aimants. Sa main quitta lentement le long de son corps pour venir se poser à la naissance de sa nuque et ramener son visage à lui avec la plus grande délicatesse. Ses lèvres s'approchèrent des siennes, incapables de leur résister plus longtemps, brûlant du désir voluptueux de goûter à leur chaleur. Ses lèvres qu'il effleura du bout des siennes, d'abord, puis qu'il captura finalement dans un baiser suave, un peu timide, mais ô combien délicieux. Une vive chaleur courut aussitôt dans ses veines et son cœur se gonfla de désir comme il ne l'avait plus fait depuis longtemps. Il avait l'impression d'avoir attendu si longtemps ce baiser qu'il avait peur de ne pas en savourer chaque seconde, sentant son corps se redresser de lui-même pour se maintenir toujours plus proche de lui tandis que son autre bras s'enroulait lentement autour de sa nuque. Son souffle coupé se mêla au sien et James fut comme saisi d'un vertige, là contre les lèvres de cet homme qu'il sentait si vulnérable quelques secondes plus tôt qu'il ne voulait maintenant plus qu'une seule chose : l'entourer de sa chaleur, répandre en lui un bien-être diffus et lui montrer à quel point ils méritaient tous les deux de ne plus se sentir seuls et incomplets. Lui ne saurait précisément décrire tout ce qu'il éprouvait à cet instant, mais il voudrait ressentir mille fois encore le déferlement d'émotions qui secouait son ventre et faisait tourner sa tête. Ses mains caressèrent ses cheveux, glissant par moments contre son torse pour sentir les battements effrénés de son cœur qui semblait battre aussi fort que le sien.

Il n'avait pas besoin de lui dire qu'il n'avait plus embrassé personne depuis trois ans.
Que le dernier homme qui l'ait tenu contre lui était aussi celui que la vie lui avait arraché.
Et à quel point l'embrasser était le sentiment le plus grisant mais aussi le plus terrifiant qui soit.


Parce qu'Archie pouvait le sentir à la façon dont il frémissait du contact de ses lèvres sur les siennes, s'y abandonnant complètement et cherchant plus encore la chaleur de son souffle. Cette douce passion l’enivra au point où il en oublia tout le reste. Les filles qui dormaient dans une partie de la villa, le fait qu'ils soient toujours chez Archie. James ne pensait plus à rien, sinon à combien il voudrait rester contre lui. Se détachant, à regrets, il plongea son regard dans le sien. Son souffle était encore court, son cœur au bord de l'implosion. « Moi je suis heureux que ce soit réciproque. » Il souffla, perdu dans le bleu de ses yeux. C'est pour ça qu'il n'avait pas perdu une seconde de ce baiser, pour ça qu'il était maintenant terrifié à l'idée qu'Archie puisse regretter, parce que ça n'était pas son cas. Il ne pouvait pas regretter, pas alors que ce contact avait à lui seul rempli le vide de son existence. Pas alors qu'il s'était senti si vivant, si bien. Pas alors qu'il ne rêvait déjà que de recommencer. Il ne pouvait pas regretter, il ne voulait pas.
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Message(#)what a wicked game you play, to make me feel this way (jarchie #8) EmptyJeu 25 Mar 2021 - 19:04

What a wicked game you play,
to make me feel this way.
Archie &  @James Weatherton

Archie mentirait s’il affirmait que cette idée qu’il a eue d’enrouler les mains de James dans les bandes en tissu n’était pas l’excuse parfaite pour toucher sa peau sans le lui demander, sans se couvrir de honte. Cela fait bien trop longtemps qu’il sait que le styliste n’est pas fermé à l’idée se rapprocher de lui et, s’il en a la certitude, c’est parce qu’il ressent la même chose sans pour autant avoir le courage de faire un pas en avant. Il a l’impression d’entendre ses pensées comme s’il les dictait à voix haute, à chaque regard timide qu’il pose sur lui, à chaque interaction qu’ils entretiennent en faisant semblant de n’être que des collègues de travail. Leur prestance n’est pas la même quand ils se côtoient et c’est bien la raison pour laquelle Archie évitait de trop l’approcher jusqu’à présent. Il a besoin d’accepter son propre ressenti avant de laisser les autres lire la complicité qui grandit entre lui et James.

Alors il a fait exprès de ne regarder que les couturières à Paris, il a fait exprès d’éviter à tout prix le parfum du bouclé, s’empêchant de respirer quand il passait trop près de lui, lui retournant le contenu de son ventre. Son excuse ? Il est millionnaire ; il fait ce qu’il veut, l’opinion des autres ne l’intéresse pas et, s’il souhaite briser quelque chose il le fait sans hésiter. Après tout, il aura bien des centaines d’autres chances de chercher le bonheur s’il ne le trouve pas aujourd’hui. Il n’est peut-être pas prêt à changer de routine. « J'en sais rien, c'est à toi ou à moi que tu poses la question ? »  Il n’en sait rien lui non plus. C’est un avis qu’il a eu toute sa vie avant de gagner son premier million. Il pensait que tout irait bien quand il n’aurait plus à se soucier de sa qualité de vie déjà forte aisée. Mais, comme le dit le dicton que seuls les plus fortunés rejettent : trop, c’est jamais assez. Archie cherche encore une façon de se satisfaire, d’envoyer de la sérotonine dans son cerveau de plus en plus difficile. « À moi. Si tu n’as pas la réponse. » Il répond, le visage légèrement effacé, comme s’il venait de réaliser que cette idéologie lui a aussi été transmise par son père. Il n’a ni choisi ses jouets, ni la boxe, ni la richesse. On lui a imposé certaines choses pour le protéger mais, au fond, ça n’a fait que l’emprisonner derrière un millier de choses qu’il ne désire pas, ou qu’il ne désire plus, parce qu’il est assez mature pour différencier ses vraies envies des fausses. Et, quand il croise le regard océan de James une fois qu’il a terminé de protéger ses mains, il se rend compte qu’il n’y a que sa propre voix intérieure qui l’empêche de se libérer. Son estomac se tort, sa gorge se noue, il doit reculer, il doit respirer un autre air le temps d’avaler les confessions du styliste. Il vient de lui offrir une clef qu’il n’ose pas glisser dans la serrure : que va-t-il trouver derrière cette porte ? Va-t-il regretter d’y avoir pénétré sans savoir dans quelle aventure il se lançait ? L’inconnu le terrorise plus que tout le reste. Il a besoin de s’accrocher à son banc pour ne plus avoir l’impression de perdre l’équilibre, de ne plus toucher le sol avec la semelle de ses chaussures. C’est étrange comme il se sent lourd et léger en même temps. Perdu au milieu de ces deux sensations qui lui donnent le tournis, il doit se cacher au creux de ses paumes pour imiter l’isolement alors qu’il termine de discuter avec lui-même. La dispute dans sa tête est électrisante. Le oui et le non se bousculent, se tapent contre l’intérieur de son crâne et Archie doit mettre fin à cette hostilité en laissant les seuls mots qu’il a envie de prononcer s’échapper de ses lèvres. Il admet finalement.

Il veut l’embrasser mais il n’a pas le courage de faire un pas vers celui qui l’attend depuis trop longtemps.

Aussitôt la déclaration faite, Archie entend clairement le contact des pieds de James contre le sol alors qu’il réduit considérablement la distance entre eux. Par réflexe, il relève légèrement la tête, par peur, ou par appréhension – ou par envie – pour croiser son regard juste avant qu’il ne s’agenouille à sa hauteur pour attraper son visage. Sa paume et chaude, réconfortante, et même si la crainte pétrifie le boxer, il se laisse faire sans broncher. Il observe le garçon en silence – parce qu’il n’entend pas leur respiration qui s’entrecroise à l’unisson – et il entrouvre les lèvres pour lui supplier muettement de lui voler ses lèvres pour l’empêcher de réfléchir une seconde de plus. Un frisson terriblement nouveau traverse son échine et parsème sa peau de petits baisers quand les fins doigts de James se fraient un chemin jusqu’à sa nuque et il n’émet pas la moindre résistance quand il approche finalement son visage du sien. Il ferme naturellement les yeux pour ne pas voir le moment arriver : peut-être pour se permettre d’oublier par la suite, quand il retrouvera ses esprits. Parce qu’il n’est pas comme ça, il couvrirait leur famille de honte, il trahirait sa sœur à qui il a fait la morale comme s’il s’agissait de son propre ressenti vis-à-vis de la différence. Mais, jusque à présent, et juste avant que ses lèvres ne rencontrent celles de James, il s’agissait de la voix de son père qui avait pris possession de la sienne. Il prolonge le baiser, se surprend à se perdre en plein milieu de ses réflexions pour ne plus penser au moindre détail. Il goûte la saveur de sa peau, coince un peu trop longtemps sa lèvre inférieure entre les siennes pour s’accaparer de lui la première fois et la dernière. Ses mains trouvent le chemin de ses hanches qu’il serre doucement quand il se redresse contre son corps pour ne plus laisser le moindre atome les séparer.

Il n’est plus question de penser aux conséquences ; seulement de profiter du moment comme si jamais il n’allait se répéter.

La passion a raison de lui et, bientôt, le baiser s’approfondit et il se fiche complètement de ne plus respirer. Une chaleur intense s’échappe du moindre pore de sa peau, du bout des doigts à ses lèvres qui ne refusent pas de se mêler à celle du garçon. Le feu et le feu se rencontrent pour former la lave et une sorte de grimace déçue étire le visage d’Archie quand le jeune homme se sépare finalement de lui pour rouvrir ses paupières et plonger ses iris dans les siens. Il respire doucement, la bouche entrouverte, détaillant le moindre trait dans le faciès magnifique du stylise. Ses mots résonnent comme un écho contre ses tympans et il ne répond qu’en se mordant le bout de la langue. Il ne peut pas parler. Il ne veut pas le faire. Son mutisme lui brûle la gorge mais il ne déteste pas la sensation.

Impatient, ne souhaitant pas perdre une seconde de trop, c’est à son tour de se redresser légèrement contre le banc pour prendre le contrôle de la situation. Il s’empare de la mâchoire de James, parfaitement carrée, pour mieux s’emparer de ses lèvres par la suite.    
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