☽ janvier 2010. Cela faisait déjà quelques semaines que le père de Milo s'était confié à son fils concernant ses dettes. Il n'arrivait pas à s'en sortir, et ne voulait rien demander à la mère Wilson. Pourquoi ? L'égo, la peur de décevoir sa femme peut-être, Milo n'en savait rien mais il se retrouvait impuissant face à la situation de son père. Il partageait ses inquiétudes, mais ne se rendait pas compte à quel point le Club était dangereux... Le militaire prenait un peu les choses à la légère mais d'ici un mois, le Club allait tué son père et toute sa vie allait changer. Le métisse ne comprenait pas encore dans quel merdier son père s'était fourré, le pire c'était que Michael, son père, allait tenter de la mettre à l'envers au Club et que les conséquences de cette acte seraient irréversibles... à tout jamais, autant pour son père que pour lui.
Pour l'instant, Milo ne prenait rien au sérieux. Après tout, c'était son père l'adulte dans l'histoire, et il n'avait pas de solutions à lui proposer, étant donné qu'il ne voulait rien dire à sa mère... Le métisse avait donc une permission, il était à Brisbane le temps de quelques soirées, le temps de retrouver des amis, de boire un verre, de décompresser du boulot. La vie d'un militaire n'était pas toujours facile, surtout que depuis quelques mois maintenant, Milo sortait avec cette jolie blonde, Zoey. Il était aussi en ville pour la voir, ils vivaient une histoire sortie d'un film à l'eau de rose. Tout se passait à merveille et très vite, tout allait déchanter... Milo vivait dans une illusion qui très vite allait s'évaporer. Le métisse était dans une bulle, en plus, en jours de repos comme ceux-ci, il faisait toujours tout pour profiter un maximum autant du moment que de son entourage. Après avoir passé la journée avec sa petite amie, il avait rejoint dans un bar de la ville des amis à lui qui ne voyaient que très peu... Ils passèrent leur soirée à regarder un match diffusé dans le bar, à râler, gueuler, pestiférer, chanter, sauter, et surtout boire. Milo avait enchaîné les bières dans une ambiance bonne enfant, et que le match se termina, il sortit à l'extérieur pour prendre l'air. Toutes ces émotions l'avaient rendu nauséeux, il avait besoin d'un bol d'air frais. Il n'avait probablement pas ressenti le regard de cet homme tout au long de la soirée posé sur lui, Milo était tellement ailleurs, comme déjà mentionné, dans sa bulle...
Il avait son verre à la main, et son collègue qui l'avait accompagné pour fumer sa clope rentra à nouveau. Milo l'informa qu'il restait là encore quelques minutes le temps de profiter de la brise nocturne qui lui faisait du bien... Il s'appuya contre le mur en brique, à quelques pas de l'entrée du bar. Tout le monde était en train de fêter la victoire de leur équipe, le militaire pouvait entendre encore certains supporters chantaient à la victoire... Son verre à la main, le regard perdu sur la route devant lui, il se disait que demain, il devrait déjà retourner à la base navale...
S’il y avait bien une chose que l’Américain ne supportait pas, c’était les gens qui ne tenait pas leur parole. Il avait beau être un malfrat redoutable, lorsqu’il donnait sa parole il la tenait et ne revenait jamais dessus et il espérait que ceux qui obtenait un service de sa part honorait leur parole, ce qu’il estimait ne pas être compliqué. Il était assis dans son bureau au Club et attendait des nouvelles d’un de ses hommes de mains qui devait lui rapporter quelques informations au sujet de Milo Wilson, le fils d’un homme n’ayant pas tenu sa parole. Mitchell était toujours là pour tendre la main à ceux dans le besoin et c’est ce qu’il avait fait avec cet homme qui avait grandement besoin d’argent après s’être mis dans une situation catastrophique. La condition était simple, il devait le rembourser. Malheureusement, l’homme, avait fuit la responsabilité de payer ce qui était dû, sûrement par manque de moyen, mais Mitchell n’en avait rien à faire. Le temps limite était dépassé et il allait devoir agir pour obtenir ce qui lui était dû. Il avait donc mis un homme sur le coup pour enquêter sur la vie de Michael et avait découvert un point de pression en la présence de Milo, son fils. S’en prendre à la famille c’était beaucoup trop facile, mais ça marchait et son expérience dans le monde du crime l’avait suffisamment prouvé.
Après un bref coup de fil, il n’avait pas tardé à quitter le Club à bord du 4x4 blindé en direction d’un bar au centre ville de Brisbane. Fronçant les sourcils tout au long du trajet, il n’aimait pas se retrouver dans ce genre de situation et pourtant il n’avait pas le choix. Il ne pouvait pas passer pour quelqu’un de bon, non, ça nuirait à sa réputation et retrouver Milo Wilson, le fils du non payant était la meilleure solution pour obtenir son dû et faire pression sur son ainé. Il arrivait quelques minutes plus tard aux abords du bar, la foule devant laissait présager une bonne soirée. Le véhicule s’arrêtait une rue plus loin et c’est à pied que l’Américain décida de rejoindre le bar. Il y était entré et s’était installé un instant au bar, buvant un verre de whisky tout en gardant sa proie dans son champ de vision grâce à la photo qu’il avait reçu sur son téléphone pour le reconnaître. Il avait l’air de passer une bonne soirée le Milo ! Dommage qu’elle allait être gâcher !
Mitchell déposait quelques billets sur le comptoir lorsqu’il l’aperçu quitter le bar. Le suivant à l’extérieur doucement, il sortait une cigarette tout en avançant vers l’homme qui s’était mis à l’aise contre le mur de brique. « Je peux vous emprunter un briquet ? » qu’il demandait avant de lui faire face avec un sourire en coin. Il ne savait pas s’il fumait ou pas, mais c’était la meilleure façon de l’aborder sur le moment, puis le but n’était pas de discuter de la pluie et du beau temps, donc peu importe la réponse qu’il allait lui donner.
☽ janvier 2010. Les jours de permission étaient sacrés pour les militaires. Milo prenait toujours le temps de rendre visite à sa mère qui s'inquiétait à la fois pour lui et pour son père qui était lui aussi dans la Royal Navy. Ce n'était pas pour rien que Milo était rentrée dans la marine, il avait toujours été un grand passionné de bateau, et de ce que pouvait faire son père. Oui, Michael était un modèle pour lui, quelqu'un qu'il admirait beaucoup mais dont il était loin de s'imaginer qu'il n'était pas l'homme qu'il prétendait être. Michael Wilson s'était mis dans un merdier sans nom auprès de gens peu fréquentables et alors qu'il avait mis au courant son fils, Milo ne l'avait pas vraiment pris au sérieux. Il pensait que c'était son problème et qu'il arriverait bien à s'en sortir... loin de lui l'idée que lui-même était en danger, et potentiellement aussi sa petite soeur, son petit frère ou même encore sa mère...
Milo était à mille lieux de s'imaginer qu'on était en train de l'observer. Il profitait de sa soirée off pour profiter d'un bon match entre amis dans un bar où l'ambiance battait son plein. Il y avait tellement d'euphorie à l'intérieur du bar que l'attention n'était pas porté à ce qui se passait dehors... Le métisse venait de s'appuyer contre le mur en brique, son verre à la main, il avait laissé son pote rentrer tout seul pour prendre quelques minutes pour lui. « Je peux vous emprunter un briquet ? » Cet homme vint le tirer de ses pensées, Milo posa ses yeux sur lui en secouant la tête négativement. « Ah désolé mec, c'était mon pote qui fumait. » informa-t-il, le regard désolé mais Milo ne fumait pas. Le militaire avait toujours vécu une vie plutôt saine mais il ne savait pas pourquoi il se sentait toujours gêné quand il ne pouvait pas aider un fumeur, son sourire en témoignait d'ailleurs... il ne pensait pas une seule seconde que cet homme était celui qui avait aidé son père un temps avant d'être la plus gros menace de sa famille...
La vengeance. Un terme que l’Américain avait utilisé bien trop de fois dans sa misérable vie. À chaque fois qu’il pensait passer à autre chose, un autre nom venait s’ajouter sur la liste, à croire qu’il devait vivre pour se venger et pour semer la terreur. Il n’avait jamais voulu être ainsi le brun, au fond, mais il avait grandi dans une ambiance anxiogène, rempli de violences et ça faisait parti de lui, malgré lui. Faire couler du sang ne le dérangeait pas, il n’était plus à ça près après toute la terreur qu’il avait semé sur son chemin et il comptait bien obtenir son dû auprès de Michael Wilson, à contrario, il devrait devenir violent et alourdir sa liste.
L’Américain aurait pu s’y prendre de n’importe quelle manière pour accoster Wilson, mais œuvrer comme dans une comédie dramatique lui plaisait d’avantage et se trouver dans ce bar à observer sa proie et l’accoster pour lui demander du feu, c’était peut-être cliché, mais au moins son interlocuteur ne pouvait pas voir venir la menace venir. Mitchell faisait mine d’être déçu lorsqu’il lui affirma ne pas en avoir, qu’il ne fumait pas. « Merci quand même ! » Qu’il disait faisant mine de tourner les talons avant de le faire face à nouveau. « Comment va Michael ? » Qu’il demandait sourire aux lèvres. « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de lui et j’avoue que ça commence à être problématique. » Il marquait une pause. « Par pour moi, moi, je porte très bien, mais plutôt pour lui et sa famille. » Qu’il ajoutait en l’attrapant par les épaules, suivies de près de son homme de main qui était prêt à agir en cas de rébellion. Il s’éloignait de la foule tranquillement sans lâcher prise. « Tu sais, je suis un homme de valeur, quand je donne ma parole, je la respecte et j’aime quand on fait la même chose à mon égard. » Il parlait avec sympathie, bien que ce qu’il disait ne reflétait pas du tout de la sympathie. « Qu’en penses-tu ? Tu aimerais qu’on t’entube alors que tu as rendu un service ? » Qu’il le questionnait en lui faisant face. Mitchell ne perdait pas son temps pour mettre de la tension dans cet échange qui avait été à sens unique depuis le début. Il n’en était pas encore venu aux menaces, mais passait déjà un très bon moment.
☽ janvier 2010. Milo était venu dans ce bar pour se changer les idées et profiter de ces quelques heures de repos entre amis. Un bon match, de la bière, des amis, quoi demander de plus ? Le métisse était loin de s’imaginer qu’il allait avoir une discussion sortie d’un tout autre univers. Le militaire était sorti pour s’aérer l’esprit, loin de lui les problèmes que son paternel lui avait vaguement parlé. Il ne se doutait pas que c’était aussi grave, il ne se doutait pas que les choix de son père, les erreurs de son père, le mènerait très vite à avoir un tout autre style de vie…
Il était donc appuyé contre ce mur en brique, un verre à sa main. Un homme arriva à sa hauteur, et à première vue, Milo y prêta guère attention jusqu’à qu’il vienne lui demander un briquet. Il s’excusa, Milo ne fumait pas et n’avait donc aucun briquet à portée de mains. « Merci quand même ! » Le militaire hocha la tête, un sourire presque gêné au visage, il se sentit peu utile pour le coup. L’homme commença à partir avant de se retourner à nouveau vers lui : « Comment va Michael ? » Milo fronça les sourcils, c’était à ce moment là qu’il analysa un peu plus l’inconnu face à lui. Le connaissait-il ? Etait-il un membre de la Navy ? Comment connaissait-il son père ? « Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de lui et j’avoue que ça commence à être problématique. » Alors là, Milo était complètement perdu. Il se redressa, se décollant légèrement du mur pour faire face à l’étranger face à lui. L’expression de son visage avait légèrement changé. « Par pour moi, moi, je porte très bien, mais plutôt pour lui et sa famille. » Le métisse fronça des sourcils, il sentait l’air menaçant que voulait se donner son interlocuteur. « Qu’en penses-tu ? Tu aimerais qu’on t’entube alors que tu as rendu un service ? » Milo n’avait rien dit jusque-là, tentant tant bien que mal de mettre du sens à ce qu’il était en train de se passer. « De quoi vous parlez ? » dit-il assez confus. Michael avait brièvement parlé d’une histoire de frics, qu’il était dans la merde mais Milo ne s’imaginait pas que c’était avec des gens dangereux de Brisbane. « C’est à vous que mon père doit de l’argent ? » lança-t-il finalement, il ne voyait que ça. « Il va vous les rendre, pas besoin d’impliquer sa famille là dedans. » Autant Milo s’en fichait de lui, et il était aussi d’un côté soulagé que Mitchell s’adresse directement à lui et non à Giulia, Romeo ou même à sa mère. Milo ne se rendait pas compte que Mitchell avait tout un gang avec lui, et surtout, il ne se doutait pas que son père devait un sacré paquet de frics à cet homme. Il prenait encore les choses à la légère et ne voyait pas pourquoi cet inconnu venait impliquer la famille Wilson dans tout ça. Ne pouvaient-ils pas régler le problèmes entre deux hommes adultes ?
La stratégie de l’Américain était simple. Il allait mettre la pression à Michael en passant directement par son fils. A ce stade, Mitchell n’avait pas la patience d’entrer dans de grandes conversations menant à nul part avec l’homme qui lui devait beaucoup d’argent, le délai était écoulé et la manière forte allait être nécessaire. Retrouver Milo Wilson s’était avéré plutôt simple, trop simple quand on sait que l’homme en question est militaire. Mitchell avait pris le temps de l’observer durant une bonne partie de la soirée, attendant le moment propice pour lui tomber dessus. Son approche s’était même voulue cliché, mais au bout du compte il se retrouvait face à lui prêt à lui exposer les faits loin de la foule, dans une ruelle juste à côté du bar. L’Américain affichait un regard froid pour convaincre son interlocuteur qu’il n’était pas là pour plaisanter, que la situation dans laquelle il se trouvait était sérieuse et allait sûrement le dépasser. Il n’avait pas intérêt à jouer au héros sous peine de très vite le regretter, les hommes de mains du Club était prêt à agir si cela était nécessaire. Milo avait l’air surpris au premier abord, il ne tardait pas à faire comprendre au chef de gang qu’il ne comprenait pas de quoi il parlait et qu’il ne savait pas qui il était. Mitchell leva les yeux au ciel avec exaspération. « Mais voyons ! Michael ne t’a pas parlé de ses problèmes ? » Il avait du mal à croire à cela. Heureusement Milo compris assez rapidement de quoi il s’agissait. « Oui c’est à moi qu’il doit de l’argent et pas qu’un peu. » Disait l’Américain en regardant Milo droit dans les yeux alors qu’il lui demandait de ne pas impliquer sa famille dans cette histoire. Des dires qui déclencha un petit rire chez le brun. « Malheureusement c’est trop tard ! » Il jetait sa cigarette précédemment allumé au sol. « J’ai tenté de faire comprendre à ton père qu’il ne fallait pas me prendre pour un con, je l’ai prévenu, je lui ai dit que le moindre faux pas aurait des conséquences monstrueuses pour lui, mais également pour sa famille. » Il haussait les épaules. « Il ne m’a pas pris au sérieux et c’est vraiment dommage ! » Qu’il ajoutait avec ironie avant de reprendre un ton très sérieux, voir même menaçant. « Tu es plutôt du genre raisonnable comme homme ? » Demandait-il à Milo. « Je l’espère, parce qu’il n’y aura pas d’autre occasion pour l’être. Je ne serai pas tendre si tu te décides à me prendre également pour un con. » Il avait connaissance de chaque membre de la famille Wilson et n’hésiterai pas à s’en prendre à chacun d’eux si c’était nécessaire. « ça serait dommage s’il arrivait un malheur à Giulia ou Roméo tu ne penses pas ? » Il ne passait pas par quatre chemins l’Américain et annonçait le décor de leur conversation d’entrée de jeu.
☽ janvier 2010. Milo était l’aîné de la famille et sa mère s’était toujours appuyée sur lui pour l’aider avec Giulia mais surtout avec Romeo. Il était un jeune garçon assez turbulent en manque de la présence de leur père, peut-être le seul de la fratrie à en vouloir au paternel. Milo avait pris ce rôle au fur et à mesure des années, avec presque quinze ans d’écart, Romeo craignait son frère. Le militaire tentait tout de même de retrouver son statut de jeune homme de temps en temps, comme ce soir avec cette sortie entre amis, à regarder un match en râlant et buvant de la bière à outrance. Il ne s’attendait pas à ce que très vite, une réalité qu’il avait tenté d’ignorer, vienne tout droit sur lui. Quand il vit cet homme se diriger vers lui pour un briquet, Milo répondait avec détachement, sans se douter que c’était l’homme qui tenait son père dans une menace que jusqu’ici, Milo avait pris à la légère. « Mais voyons ! Michael ne t’a pas parlé de ses problèmes ? » Milo avait les yeux froncés, il repensait alors à la conversation qu’il avait eue avec son paternel à propos de dettes, mais le militaire n’avait pas pris les choses aussi sérieusement, il s’était dit qu’il finirait par demander l’argent à sa mère étant donné que sa mère venait d’une famille aisée, et qu’il trouverait ça normal qu’entre mari et femme, ils se prêtent de l’argent… Mais apparemment, son père ne voulait pas mêler sa mère à ses histoires, et plus il regardait l’inconnu face à lui, plus il comprenait son père. « Oui c’est à moi qu’il doit de l’argent et pas qu’un peu. » Milo continuait de le regarder, et finit par lui dire de ne pas mêler sa famille à tout ça. « Malheureusement c’est trop tard ! --- J’ai tenté de faire comprendre à ton père qu’il ne fallait pas me prendre pour un con, je l’ai prévenu, je lui ai dit que le moindre faux pas aurait des conséquences monstrueuses pour lui, mais également pour sa famille. » Milo ne comprenait pas pourquoi cet homme semblait si énervé. « Il ne m’a pas pris au sérieux et c’est vraiment dommage ! » « Donc vous avez décidé de jouer au cowboy ? » demanda-t-il alors les sourcils froncés, Milo ne savait vraiment pas avec qui il était en train de parler… « Tu es plutôt du genre raisonnable comme homme ? » Milo croisa les bras en fixant l’inconnu, toujours un air grave au visage, il hocha doucement la tête. « Je l’espère, parce qu’il n’y aura pas d’autre occasion pour l’être. Je ne serai pas tendre si tu te décides à me prendre également pour un con. » S’il y avait bien quelque chose à laquelle on ne devait pas toucher, c’était sa famille. Milo avait grandi, et prit doucement le rôle d’un homme dans la maison Wilson, avec le soutien de son père qui était toujours très fier de lui. « ça serait dommage s’il arrivait un malheur à Giulia ou Roméo tu ne penses pas ? » Milo eut la mâchoire qui se serra automatiquement en entendant les prénoms de son frère et sa sœur, il avança d’un pas. « Je vous interdis de toucher un seul cheveu de ma famille. » dit-il d’un air dur, un air qui devait bien faire rire le malfrat face à lui. Milo pensait à sa mère, son frère et sa soeur, mais aussi à Zoey, sa petite-amie. « Il va vous rendre l’argent, je vais m’en assurer. » finit-il par conclure, toujours les bras croisés, l’air assez sérieux pour que l’inconnu finisse par le laisser tranquille. Milo devait absolument parler à son père.
Milo n’avait pas l’air de prendre au sérieux la présence de l’Américain face à lui, mais c’était tout à fait compréhensible puisqu’il n’avait pas l’air de savoir ou son père avait mis les pieds. Il espérait sûrement faire face à un homme quelconque, un vieil ami, mais n’imaginait sûrement pas faire face au chef d’un gang qui dominait les rues de Brisbane et encore moins face à un homme très dangereux qui n’avait pas peur de se salir les mains et qui avait déjà les mains tâchées de sang. Mitchell n’avait pas toujours été ainsi, seul les années avaient nourri sa haine et sa colère et les années qui allaient suivre allaient être bien pire. Se retrouver à menacer un homme dans une sombre ruelle était un bien triste destin pour celui qui était destiné à faire de grandes choses dans sa vie. Jouer au cow-boy comme le disait si bien Milo était devenu l’un des passe temps favoris de l’Américain, bien qu’il préférait en général envoyer des hommes de mains pour faire le sale boulot, seul les affaires qui lui prenait la tête le faisait aller sur le terrain et l’affaire Wilson en était une. Michael n’avait pas été réglo et s’était foutu de lui, chose qu’il n’appréciait pas et qu’il répétait plus d’une fois au fils de celui qui était la raison de sa présence ce soir. « Milo Milo … » Il levait les yeux au ciel. « Tu ne pose pas les bonnes questions ! » Disait l’Américain. « Ou alors t’en sais bien plus et espère t’en sortir en jouant l’ignorant. » Qu’il ajoutait d’un ton très sérieux et menaçant. Il n’avait pas froid aux yeux Milo alors qu’il interdisait clairement à Mitchell de s’en prendre à sa famille, des dires qui ne manqua de la faire rire. « C’est toujours mignon de voir comment certain défende leur famille, c’est noble, vraiment, je ferai de même pour la mienne ! » Et il l’avait déjà fait lorsqu’il avait quitté Las Vegas avec son petit frère Alec. Depuis ils étaient lié plus que jamais. « Mais malheureusement tu n’es pas en mesure d’exiger quoi que ce soit, si je veux m’en prendre à ta précieuse famille il en sera ainsi, mais rassure-toi ! » Il marquait une pause pour lui offrir un grand sourire. « Je ne suis pas une horrible personne et je vais te donner la chance de passer le message à ton père. » Et il espérait qu’il le ferait, car dans le cas inverse ça tournerait mal pour eux. « Mais dis-moi, Milo, comment vas-tu convaincre Michael de me rendre l’argent qu’il me doit ? C’est une grosse somme. » Il était curieux, mais il avait aussi envie de s'amuser un petit peu.
☽ janvier 2010. Milo avait grandi à Sydney, et il avait toujours eu un pied un peu partout. Aux Etats-Unis parce que ses grands parents vivaient là-bas, un peu partout aux alentours de l’Australie car ses parents adoraient voyager, et Milo avait donc eu l’habitude de voyager, et l’envie de découvrir toujours plus. Il était venu sur Brisbane par le biais de son travail, une permission dans le coin qui lui permettait de retrouver Zoey, mais aussi ses amis du coin. Lorsqu’il avait mis les pieds dans ce bar il ne s’était pas attendu à ce qu’un étranger vienne le prendre en aparté de la sorte. Apparemment les histoires de son père ne s’arrangeaient pas et Milo ne réalisait pas à quel point l’américain face à lui semblait déterminer à régler ces histoires vite et bien. Son père n’avait pas semblé choisir les bonnes personnes pour faire ses emprunts, nourrir sa soif du gain dans le jeu l’avait mené à dealer avec des gens peu recommandables et Milo était en train de le découvrir à ses dépens. « Milo Milo … » L’inconnu semblait bien connaître des choses sur lui et sa famille et au fond, c’était ce qui inquiétait le militaire plus qu’autre chose. « Tu ne pose pas les bonnes questions ! Ou alors t’en sais bien plus et espère t’en sortir en jouant l’ignorant. » Milo secouait négativement de la tête, il ne savait pas grand-chose en réalité. Il ne jouait pas l’ignorant, il tentait juste d’apaiser les tensions, même si Milo était loin de s’imaginer que ça allait beaucoup plus loin que de simples querelles entre deux hommes. « C’est toujours mignon de voir comment certain défende leur famille, c’est noble, vraiment, je ferai de même pour la mienne ! Mais malheureusement tu n’es pas en mesure d’exiger quoi que ce soit, si je veux m’en prendre à ta précieuse famille il en sera ainsi, mais rassure-toi ! » Milo leva son regard pour fixer l’américain qui semblait sûr de lui. « Je ne suis pas une horrible personne et je vais te donner la chance de passer le message à ton père. » Milo se passa la main dans sa nuque comme pour tenter de se détendre, en vain. « Le message ? » répéta-t-il dubitatif. « Mais dis-moi, Milo, comment vas-tu convaincre Michael de me rendre l’argent qu’il me doit ? C’est une grosse somme. » Oh, il venait de comprendre, c’étaient donc de réelles menaces. Milo haussa les épaules en soupirant. « J’en parlerai à ma mère. Je ne vois pas pourquoi mon père ne l’a pas fait avant si vous êtes si pressé que ça. » souffla-t-il presque dans un reproche, il se demandait pourquoi l’américain était si oppressant. Milo ne se doutait pas une seconde qu’il était membre d’un membre craint dans le coin, et un millier de questions lui traversaient l’esprit, notamment pourquoi son père n’avait pas encore demandé de l’aide à sa femme. La mère Wilson venait d’une famille riche puisqu’ils avaient investi dans l’immobilier, et gérait plusieurs agences immobilières dans le pays. Milo tentait de trouver des réponses à ses questions mentales, mais il avait surtout besoin de parler à son père. « Je dois repartir en mission, mais laissez-moi une semaine voire deux pour gérer ça, donner un rendez-vous à mon père et il viendra avec l’argent. » finit-il par dire, les bras ballants, adossé à ce mur de briques il ne quittait pas l’étranger des yeux. Avaient-ils un accord ?
Mitchell n’avait tardé à mettre son masque de méchant face au fils de ‘homme qui lui devait un paquet d’argent. Il comptait bien lui faire peur, bien qu’il n’était pas réellement sa cible. Le but était qu’il transmette le message à son père et si l’Américain voulait que ça ait un impact il devait se montrer persuasif et surtout lui montrer que c’était sérieux. Il ne s’agissait pas d’une broutille entre pote, oh non, son père avait fait appel à un homme dangereux pour combler son vice pour le jeu et malgré lui, Milo allait devoir faire ce que le boss du club lui demandait sous peine de voir sa petite famille anéantie. Il répétait ce qu’il venait de dire et Mitchell fronça les sourcils immédiatement. « Ce soir tu es le messager et j’espère vraiment que tu feras comprendre à ton père que ce n’est pas un jeu, ce n’est pas un pari qu’il a fait ou il a une chance de gagner. Il sera perdant dans tous les cas s’il ne me rembourse pas rapidement. » Mitchell n’avait pas vraiment besoin de cet argent, les caisses étaient pleines, mais c’était par principe qu’il mettait la pression au Wilson et surtout parce qu’il ne supportait pas d’être pris pour un con. « Je me fiche de la façon dont il trouve l’argent, il peut vendre un rein, faire le trottoir, je n’en ai rien à faire, je veux qu’il me rembourse c’est tout et je compte sur toi pour faire le nécessaire. » Insistait-il sans le quitter du regard. Mitchell ne pu s’empêcher de rire lorsqu’il lui demanda une semaine ou deux pour s’organiser. « Tu te fou de moi ? » Qu’il demandait avec ironie. « Je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre Milo. Je ne suis pas en train de négocier avec toi. » Qu’il précisait d’un ton froid. « Tu as 48h, au-delà les problèmes commencerons et n’imagine même pas me la faire à l’envers, j’ai des yeux partout et je saurai rapidement si tu veux faire le malin. » Il lui tapotait l’épaule avec un sourire. « 48h ! Pas une heure de plus, autrement tu devras organiser des funérailles très rapidement. » Il ne mâchait pas ses mots l’Américain et ne le quittait pas du regard une seule seconde. Milo avait intérêt à le prendre au sérieux, car il n’avait pas idée de ce qu’il était capable de faire pour obtenir gain de cause.
☽ janvier 2010. Milo n’y comprenait plus rien. La seule chose qui était sûre était qu’il aurait peut-être dû prendre ces histoires plus au sérieux. Mais il ne pensait pas que son père aurait pu se mettre dans de tels draps. C’était à ne plus rien y comprendre, et Milo tentait de garder le cap, de garder une certaine contenance pour ne pas montrer à son interlocuteur qu’il était complètement perdu et qu’il ne savait pas comment il allait faire… Il l’informait donc de lui laisser du temps pour régler tous ces problèmes sans se douter que l’étranger était déjà arrivé à bout de patience. « Ce soir tu es le messager et j’espère vraiment que tu feras comprendre à ton père que ce n’est pas un jeu, ce n’est pas un pari qu’il a fait ou il a une chance de gagner. Il sera perdant dans tous les cas s’il ne me rembourse pas rapidement. » Milo hochait la tête, les sourcils froncés comprenant que l’homme n’avait plus vraiment envie de déconner. Il s’était sûrement dit qu’en passant par le fils, le père finirait par se bouger le cul pour payer ses dettes… Et c’était une belle stratégie en effet, même Milo ne supportait pas qu’il parle de sa famille, de sa sœur, son frère, et sa mère. C’étaient des personnes à ne pas toucher. « Je me fiche de la façon dont il trouve l’argent, il peut vendre un rein, faire le trottoir, je n’en ai rien à faire, je veux qu’il me rembourse c’est tout et je compte sur toi pour faire le nécessaire. » L’étranger maintenait le regard, et Milo aussi. Il n’avait pas l’intention de baisser les yeux, même si le militaire n’y comprenait plus rien, il était hors de question de montrer une faille. « Tu te fou de moi ? Je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre Milo. Je ne suis pas en train de négocier avec toi. Tu as 48h, au-delà les problèmes commencerons et n’imagine même pas me la faire à l’envers, j’ai des yeux partout et je saurai rapidement si tu veux faire le malin. 48h ! Pas une heure de plus, autrement tu devras organiser des funérailles très rapidement. » L’étranger avait avancé d’un pas pour venir le toucher à l’épaule, et Milo le suivit du regard, haussant les sourcils, et serrant la mâchoire il tentait de garder son calme. Le métis ne le lâchait pas non plus du regard. « Très bien. Je fais passer le message. » conclut-il, tentant de garder son calme car il sentait qu’à tout moment il pourrait lui bondir dessus pour lui en mettre une. Milo ne prit donc pas le risque d'ajouter quoique ce soit. Toutefois, le métis se disait que s’il avait vraiment des yeux partout, peut-être que des hommes étaient en train d’attendre en retrait au cas où la discussion devrait vriller. Milo prit une grande inspiration sans jamais le quitter des yeux, réfléchissant déjà à comment il allait faire, mais surtout à ce qu’il allait dire à son père dès que l’étranger finirait par tourner les talons.
L’homme qu’il avait face à lui lui paraissait courageux, un militaire en chair et en os. Il soutenait son regard du début à la fin, gardant son sang froid face au criminel. Mitchell était presque impressionné et si la situation n‘avait pas été contre lui il lui aurait sûrement proposé de rejoindre les rangs du Club. Il avait la carrure pour être un bon homme de main, bien qu’il paraissait un peu trop honnête au premier abord. Mitchell n’avait à aucun moment abandonné son rôle de chef de la mafia, il paraissait froid, menaçant et usait de nombreuses menaces pour mettre la pression à l’homme qu’il avait face à lui. Milo lui confirmait qu’il allait passer le message à son père, ce qui soulagea l’Américain qui n’eut pas besoin d’insister davantage pour le convaincre de le faire. « Parfait ! J’apprécie le fait que tu ne joue pas au héros, ça aurait été une perte de temps » Qu’il disait calmement, le tutoyant par la même occasion, avant de s’éloigner. « C’était un plaisir de te rencontrer et j’espère ne plus avoir à te revoir. » Il le gratifiait d’un sourire et tournais les talons sans un mot de plus. La balle était dans son camp à présent et l’Américain espérait qu’il ferait le nécessaire pour que ce litige soi résolu. Eviter de jouer au tirant était préférable, mais si le fils de Michael ne faisait pas comprendre à son père qu’il était temps d’arrêter de jouer, Mitchell allait devoir passer à une méthode brutale pour se faire entendre. Il avançant à faible allure avant de se retourner. « Au faite ! » Qu’il disait en regardant au loin Milo. « Sache qu’il n’y a rien de personnel, juste le business ! » L’argent, rien de plus. Mitchell avançait dans la vie en utilisant l’argent comme essence et ça fonctionnait plutôt bien en général. Les sentiments étaient mis de côté et faisait de lui une armoire à glace. Il quitta les lieux aussi vite que possible, rejoignant le véhicule qui l’attendait sans un regard de plus.