☽ 20 mars 2021. Joy n'avait pas été présente pendant près de deux semaines à l'hôpital. L'interne avait eu besoin de couper de tout, de partir, alors que lorsque cela n'allait pas, elle se raccrochait toujours à son travail. Pas cette fois-ci, la brune n'avait pas su répondre présente lorsque sa rupture avec Adam avait été rendue officielle. Après avoir parlé avec Enoch, mais également avec sa cheffe de service, Joy avait pris la décision de partir en vacances. Après avoir passé une semaine à traîner des pieds, elle était finalement partie en roadtrip avec Penny, et dieu que ça lui avait fait du bien... La jolie brune était revenue de ce roadtrip il y a quelques jours et elle avait repris son travail aussitôt. Tout le monde était soulagé de la revoir, et elle était enfin à 100% parmi eux, au sein de l'hôpital.
Bien sûr, son histoire avec Adam n'était pas si vieille, et encore bien présente quelque part dans son coeur, dans sa tête mais Joy était bien décidée à aller de l'avant. Elle ne voulait plus se mettre des barrières encore moins pour une relation. Joy repartait sur les rails, elle voulait se concentrer sur son travail, comme elle l'avait toujours fait. Elle avait commencé de bonne heure, et c'était une belle matinée à Brisbane. L'interne était arrivée de bonne humeur, et était heureuse de retrouver ses collègues, mais aussi certains de ses jeunes patients qui malheureusement quittaient rarement l'hôpital... La jeune femme tentait d'être toujours leur rayon de soleil, il y avait bien que pour eux qu'elle pouvait arborer un sourire en toute circonstance. Joy était justement à l'entrée du service pédiatrique en train de lire des dossiers, elle était en train de ronger son crayon quand elle entendit une voix d'une jeune femme inquiète, elle parlait à un autre médecin. L'interne leva la tête et posa son regard sur cette jeune femme, qui en réalité, n'était pas une inconnue. Joy fronça les sourcils, elle ne remettait pas de suite la femme dans sa tête, elle la fixa quelques secondes avant que ça lui revienne, ni une ni deux elle lâche son dossier et s'approcha de la petite brune. « Laurel ? Qu'est ce qui ne va pas ? Tout va bien ? » lança-t-elle alors, les sourcils froncés, même si elle ne portait pas forcément la brune dans son coeur, elle était assez professionnelle pour prendre du recul. Les jeunes femmes se connaissaient depuis... très longtemps, et à chaque fois qu'elles s'étaient croisées, elles n'avaient jamais su développer d'atomes crochues...
a nuit fut relativement longue. Un brin compliquée et épuisante également. Depuis la veille au soir, Alex présente de la fièvre, en plus d'avoir vomi et d'être ronchon comme ça n'est pas permit. Autant vous dire que ce matin, Laurel ne ressemble à rien, ou presque, et les cernes présentes sur son minois témoignent de la courte nuit qu'elle vient de passer. Oh bien sûr, elle aurait pu venir plus tôt - peut-être même aurait-elle dû - mais elle aussi est médecin et sait combien les urgences peuvent rapidement être encombrées, encore plus en cette période de covid-19. Et puis, rappelons qu'Alex a un peu plus de deux ans, et que ce n'est pas la première fois qu'il tombe malade, qu'il est fiévreux, cependant, cela passe généralement, au bout de quelques heures, parfois sans rien, parfois avec l'aide d'un médicament. Mais là, rien n'y fait, et ce qui inquiète Laurel, c'est qu'il refuse de s'alimenter alors qu'en temps normal, Alex et la nourriture c'est une grande histoire d'amour. Quelque chose ne va pas, son instinct de maman le sait.
Bien sûr qu'elle a tenté de joindre Edward, et cette nuit, et ce matin, mais en vain. Ce dernier était une fois de plus de garde cette nuit et.. Et si son inquiétude n'avait pas prit le dessus sur son agacement, il est fort à parier que Rhodes se serait fait engueuler comme du poisson pourri. Une dispute de plus ou de moins, ils n'en sont plus à ça près, après tout. Laurel n'est pour autant pas indigne, et après un énième coup de fil, lui a laissé un message pour avertir son cher et tendre qu'Alex était mal et qu'elle se rendait au St Vincent's Hospital.
« Je vous le répète, je connais mon fils quand même; il a de la fièvre depuis hier soir, et malgré les médicaments, celle-ci ne baisse pas. Il a vomi, et n'a pas voulu s'alimenter depuis. Voyez comme il est grincheux. Quelque chose ne va pas. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ? » Cinq minutes qu'elle tente de débattre avec un infirmier qui ne semble pas prendre au sérieux sa demande. Marsh tique, et pas qu'un peu, et si elle ne maitrisait pas l'art du sefl-control, il y a des chances que cet infirmier s'en serait déjà prit une. C'est dingue ça. Alors oui, les urgences sont bondées, et certaines personnes abusent, mais pas elle et.. Et alors qu'elle s'apprêtait une fois de plus à plaider sa cause, une voix, presque familière vient lui titiller l'ouïe. « Laurel ? Qu'est ce qui ne va pas ? Tout va bien ? » Si Joy a mit quelques secondes à se remettre Laurel en tête, il n'en est rien pour la petite brune qui vient de se tourner vers elle. Laurel est très physionomiste, et se souvient parfaitement bien de Joy, rencontrée il y a de cela une quinzaine d'années, à Perth. Elles n'avaient, à l'époque pas développer plus d'affinités que cela, les deux jeunes femmes étant extrêmement différentes, pour ne pas dire totalement opposées, et cela, n'avait pas changé lorsqu'elles s'étaient retrouvé à travailler en collaboration sur un cas lors de leur internat. Pour autant, lorsque Joy lui apparait, Laurel semble comme "soulagée", preuve en est du soupir qui s'extirpe d'entre ses lippes avant qu'elle ne réponde à la brunette. « Non, c'est mon fils. Il a de la fièvre, a vomi et refuse de manger quoique ce soit. Et cet infirmier refuse tout bonnement de le prendre en charge immédiatement. Je sais que les urgences sont bondées, mais tu sais aussi que je ne serais pas venu si ce n'était pas sérieux... » Oui, il s'en est passé des choses depuis leur dernière rencontre. Mais ça, peut-être viendront-elles à en parler à un autre moment, pour le moment sa priorité, c'est son fils.
☽ 20 mars 2021. S'il y avait bien quelque chose que Joy prenait au sérieux, c'était son travail auprès des enfants. Elle avait choisi cette spécialité pour faire honneur à son frère et aussi, pour se promettre de tout faire pour sauver ces petits anges. Même si Joy ne voulait pas d'enfants, ce n'était pas pour autant qu'elle ne les aimait pas, bien au contraire. Elle en avait assez à fournir pour ses petits malades. Elle était heureuse de les retrouver après ce temps off loin de tout. Cette période lui avait fait énormément du bien, elle s'était ressourcée et était maintenant prête à retravailler.
Elle retrouvait donc son service, la tête dans les dossiers quand elle entendit une voix familière. Elle leva la tête pour voir une maman inquiète, elle mit plusieurs secondes avant de reconnaître Laurel. Elles s'étaient rencontrées il y a une quinzaine d'années, puis leur chemin s'était recroisé il y a quelques années de cela par le biais d'un cas qui reliait leurs deux hôpitaux, d'ailleurs elle s'étonna de la voir à Brisbane. Joy n'hésita pas une seconde pour se présenter à elle. « Non, c'est mon fils. Il a de la fièvre, a vomi et refuse de manger quoique ce soit. Et cet infirmier refuse tout bonnement de le prendre en charge immédiatement. Je sais que les urgences sont bondées, mais tu sais aussi que je ne serais pas venu si ce n'était pas sérieux... » Joy écoutait, elle posa son regard sur l'enfant, puis sur l'infirmier à côté d'elle, la bouche semi-ouverte, assez concentrée. « Ok, ça va aller, je vais m'en occuper. » dit-elle en voyant bien que la jeune femme était inquiète. Elle fit un signe de la tête pour qu'ils la suivent dans une chambre à part, Laurel installa son fils sur le lit. « C'est ton fils alors ? C'est quoi son petit nom ? » dit-elle, toute son attention se portait sur l'enfant, elle l'allongea délicatement, vint prendre sa loupiote pour éclairer le fond de ses yeux. Après plusieurs minutes d'osculation, elle leva enfin la tête pour croiser le regard de la maman. « Je pencherai pour une intoxication alimentaire, y aurait-il quelque chose qu'il aurait pu manger ces dernières 48h qui auraient pu être avarier ? » interrogea-t-elle un instant, rien d'alarmant ne lui venait en tête. « Mais si tu veux que je fasse d'autres examens complémentaires, je peux peut-être m'arranger. » Joy était cordiale, mais surtout professionnelle. Elle se mettait à la place de Laurel, et comprenait son inquiétude. Peu importait l'avis qu'elle portait sur la jeune médecin, Joy ne ferait pas de différences pour le traitement de son fils.
'est con à dire, mais dans ces moments là, de panique et d'inquiétude, il est toujours bon et réconfortant d'avoir à faire à une personne connue. Certes, Joy et Laurel n'avaient jamais chercher à aller au delà, et leurs échanges du passé furent même parfois chaotiques, mais ce qui appartenait au passé, était à présent au passé non ? Tout le monde a le droit à une seconde chance, tout le monde grandit, évolue aussi. Les atomes crochus qu'elles n'avaient pas jadis ne viendraient peut-être jamais, mais quoiqu'il en soit, Laurel saurait se montrer reconnaissante envers la brunette. Elle lui adressa un vague sourire, avant de lancer une oeillade noire à l'infirmier; si elle avait pu le fusiller sur place, pour sûr qu'elle l'aurait fait. Elle n'ajouta rien cependant, et suivi Joy jusqu'à la chambre indiquée. « Merci. Je m'inquiète peut-être pour rien, mais ça ne lui ressemble pas de ne pas vouloir manger.» Et je suis épuisée, peut-être un peu trop à fleur de peau, un tantinet agacée par Edward qui ne répond pas aussi. Son fils installé sur le lit, Laurel ne le "lâche" pas pour autant et garde une main placée dans le dos du petit, l'autre remontant légèrement sur son front avant de venir lui ébouriffer les cheveux. « C'est ton fils alors ? C'est quoi son petit nom ? » Son fils oui. Et celui d'Edward, soit-dit en passant. D'ailleurs, peut-être Joy a t-elle au l'occasion de le croiser dans les couloirs de l'hôpital, ou bien même qui sait, de travailler sur un ou plusieurs cas avec ce dernier ? « Et oui, c'est ma petite crapule.» Qui l'eut cru ? N'est-il pas vrai, que lors de leur dernière rencontre, même si Laurel était déjà bien installée en couple depuis un moment avec Rhodes, avoir un enfant était certes dans ses projets, mais très lointain. Elle pensait plus à sa carrière qu'aux couches et biberons à l'époque. Un baiser est alors déposé sur le crâne du petit, tandis que le minois de Laurel se pare d'un nouveau sourire, teinté à la fois de fierté et d'inquiétude, toujours. « Il s'appelle Alex. Son père travaille ici. Edward. Edward Rhodes. J'ai bien tenté de la joindre, mais en vain.» Les épaules qui s'haussent. Elle fait comme ci de rien, mais en réalité, de ne pas réussir à le joindre l'a bien énervée. Ceci étant, à présent, Laurel se recule, et laisse Joy ausculter l'enfant, qui au départ tend une main vers sa maman qu'il ne veut pas lâcher. « Je ne sais pas, c'est Edward qui s'est occupé de lui hier soir avant de venir ici, et je ne pense pas qu'il ai fait quelque chose d'inhabituel ou autre.» A dire vrai, elle n'en sait rien, et si, le principal intéressé avait été présent, peut-être aurait-il pu les éclairer davantage, mais il n'en était rien. Une intoxication alimentaire donc. Soit. Cela était en quelque sort rassurant, elle qui avait penser au pire, au méningites en tout genre. Oui, elle avait dramatisé, paniqué aussi un peu. La fatigue sans doute.
« Mais si tu veux que je fasse d'autres examens complémentaires, je peux peut-être m'arranger. » Si Joy est sûre de son diagnostic, il n'y aura pas d'examens complémentaires à effectuer, et surtout, Laurel n'a ni envie d'abuser, ni envie de lui faire perdre son temps. « Si tu penses qu'il s'agit là d'une simple intoxication alimentaire, ça devrait aller. Que me conseils-tu en revanche pour l'alimentation ? Et pour la fièvre ? Rien n'y a fait cette nuit, et je t'avouerais que c'est cela qui m'inquiète le plus.» Ce qui n'est pas faux. Certes, l'enfant refuse de manger quoique ce soit depuis, mais Laurel sait très bien qu'un enfant ne se laisserait pas mourir de faim, et qu'au pire des cas, si la situation devait à empirer, il finirait par être sondé ; chose qu'elle n'espérait pas cependant. En revanche, elle sait aussi à quel point la fièvre peut être traitresse et repartir de plus belle pour le peu qu'on ne la guette plus.
☽ 20 mars 2021. Joy était revenue de ses vacances mais ce n'était pas pour autant qu'elle était rouillée. L'interne était très douée dans ce qu'elle faisait, surtout en pédiatrie. La jeune femme avait développé une patience et un instinct incroyable dans ce service. L'interne aimait ce qu'elle faisait, et elle était heureuse de pouvoir retrouver petit à petit un nouvel équilibre dans sa vie. Joy se fit surprendre par cette jeune maman qu'elle finit par reconnaître. Bon, ce n'était clairement pas le grand amour entre les deux jeunes femmes, mais c'était l'enfant la priorité. Elle était juste très étonnée de la voir ici à Brisbane. Dans ses souvenirs, Laurel était de Perth. « Merci. Je m'inquiète peut-être pour rien, mais ça ne lui ressemble pas de ne pas vouloir manger.» Joy acquiesçait doucement, il était normal pour une maman de s'inquiéter même si la brune n'était pas maman, elle ne voulait pas le devenir elle avait toujours eu beaucoup d'empathie pour les parents. Après tout, plus jeune, elle avait passé des journées entières à l'hôpital pour être avec son frère, et soutenir ses parents. « Et oui, c'est ma petite crapule.» Joy commença à écouter son coeur et à faire respirer le petit garçon assis sagement sur le lit, peut être un peu dans un état second, probablement sonné par son état. « Il s'appelle Alex. Son père travaille ici. Edward. Edward Rhodes. J'ai bien tenté de la joindre, mais en vain.» Joy releva la tête pour croiser le regard de Laurel, Joy n'était pas très proche d'Edward. C'était juste qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de dépasser le stade du travail, ils étaient simples collègues, voilà tout. « Oh. En réalité, je ne savais pas qu'Edward avait une femme et un enfant. Je vais tenter de le faire bipper pour toi, il est peut-être au bloc. » dit-elle simplement avant de reposer son attention sur l'enfant. « Je ne sais pas, c'est Edward qui s'est occupé de lui hier soir avant de venir ici, et je ne pense pas qu'il ai fait quelque chose d'inhabituel ou autre.» La jeune interne continuait à l'examiner pour écarter toutes les maladies possibles, elle prit le temps de n'oublier aucune étape pour conclure que cela devait être une sévère intoxication alimentaire, voilà pourquoi l'enfant n'avait pas d'appétit et qu'il se sentait fiévreux.
Joy prit les dix prochaines minutes pour examiner l'enfant de Laurel, tentant d'éviter toute erreur possible, Laurel avait assez d'à priori comme cela sur elle. « Si tu penses qu'il s'agit là d'une simple intoxication alimentaire, ça devrait aller. Que me conseils-tu en revanche pour l'alimentation ? Et pour la fièvre ? Rien n'y a fait cette nuit, et je t'avouerais que c'est cela qui m'inquiète le plus.» Joy prit le dossier d'admission du jeune Alex pour prendre les informations qu'il lui fallait, avant de répondre à Laurel qu'il faudrait probablement le laisser à son rythme, il retrouvera l'appétit par lui-même, peut-être même d'ici le soir même. Si cela devait durer plus de deux jours, vu de son âge il faudrait alors le sonder mais il ne fallait pas penser au pire. L'interne fit son speech concernant les soins à procurer à l'enfant et après avoir réussi à rassurer la jeune femme, elle se permit de faire sa curieuse.
« Tu as donc aménagé à Brisbane ? Je pensais que tu ne bougerais jamais de Perth. » dit-elle, d'un ton presque taquin, faisant référence à leurs souvenirs en commun - Laurel, la jeune fille de Perth. Elle semblait si bien dans son patelin que Joy était réellement surprise de la voir dans le coin.
oy et moi-même nous étions rencontré l'été de nos quinze ans, à Perth. Cette dernière avait fugué Brisbane avec son copain et l'époque, et le moins que l'on puisse dire c'est que nous étions totalement opposées et que ni l'une ni l'autre n'avait cherché à gratter un peu plus. Lorsque nous nous étions retrouvé à devoir travailler parallèlement ensemble sur un cas, les choses n'avaient pas forcément évoluées; Joy était trop fêtarde à mon goût, irresponsable aussi et.. Et je dois bien admettre que peut-être, l'image que j'avais d'elle n'était peut-être pas la bonne. Quoiqu'il en soit, je lui était reconnaissante de m'avoir écouter et d'avoir prit le temps d'ausculter ma petite crapule. Je lâchais un soupir, soulagée par le diagnostic de Joy. Force est d'admettre que mon état de fatigue et mon irritabilité à fleur de peau m'avait fait penser au pire. Il va être grand temps d'opérer un changement dans ta vie ma vieille. Et ce changement, je savais parfaitement de quoi il retournerait. Mon travail me manquait, terriblement. Le goût du challenge, du défi, et cette soif d'apprendre, encore et toujours plus pour permettre de guérir autrui, et/ou trouver des remèdes. J'enviais presque Joy sur le moment, comme j'enviais parfois Edward qui lui, vivait à fond de sa passion et se donnait corps et âme à son boulot, peut-être même parfois un peu trop, au détriment de sa famille. De nous. Je secoue la tête, comme pour chasser ses pensées de mon esprit, et adresse à nouveau un sourire à Joy, que je prends le temps d'écouter. « Non, ne t'en fais pas. Ne le dérange pas. » Je verrais ça avec lui plus tard, qu'il le prenne bien ou pas. Une dispute de plus, ou une de moins, nous n'étions plus à ça près, Et puis, dans le fond, ce n'est pas comme je ne lui avais pas laissé de message pour le prévenir. Je peux certes avoir parfois mauvais caractère, mais pas au point de le tenir éloigner dès que cela se rapporte à notre fils. Je me tût à nouveau, laissant Joy faire son travail. J'observais le moindre de ses gestes et surtout, la moindre expression sur son visage qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille ou pas, sur quelque chose de plus ou moins grave, cependant, Joy persistait sur l'intoxication alimentaire. C'était plausible, après tout. Et sous prétexte que nous n'avions jamais eu d'atomes crochus jadis, je n'avais pas à remettre en cause son diagnostic.
J'hochais la tête de haut en bas quant aux recommandations de Joy, et reprit mon fils - dont la fièvre était encore présente - dans les bras avant de la remercier, encore une fois. « Tu as donc aménagé à Brisbane ? Je pensais que tu ne bougerais jamais de Perth. » Je fus surprise, complètement, et ne chercha même à m'en cacher. J'entrouvrais les lèvres, fronçant les sourcils, puis referma les lèvres. Je ne m'attendais pas franchement à ce que Joy engage le dialogue, pour autant, je n'allais pas l'envoyer balader. « Edward s'est vu proposer de rejoindre l'équipe d'oncologie du St Vincent's Hospital. » Et il n'y a pas meilleur chef de service que celui de Brisbane. Je me souviens encore du jour où il m'a annoncé la nouvelle, et de l'excitation qui l'habitait. On aurait dit un gosse venant de découvrir le jouet qu'il désirait tant au pied du sapin un matin de noël. Bien sûr, j'avais été ravie pour lui, mais je n'avais pas su m'empêcher de lui demander ce que moi j'allais devenir. Sa décision avait été prise, et ce, bien avant qu'il ne m'en parle chose qui m'était clairement resté en travers de la gorge. « J'espère pouvoir moi aussi reprendre du service très prochainement. Ca me manque. » Terriblement. Non pas que je déteste mon rôle de mère, mais cette routine commence sérieusement à me peser, au grand damne de mon couple.« Dans tous les cas, tu as l'air d'aller bien. » Mieux. Elle a l'air d'aller mieux, d'être plus sereine, plus stable aussi ? Du moins, de visu comme ça, c'est ce qu'elle reflète. J'en suis ravie, sincèrement. « J'espère que l'on aura l'occasion de pouvoir retravailler ensemble et qui sait, peut-être à l'avenir d'aller boire un café ? » Même si nous n'étions pas amener à retravailler ensemble de suite, cela pourrait être le cas dans un avenir proche, et je n'avais en aucun cas envie d'être en froid avec une futur collègue. Et puis, ne dit-on pas qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ? Peut-être ne serions-nous jamais de super copines, mais si nous ne faisions pas l'effort ni l'une et l'autre d'aller au delà du jugement que nous avions l'une sur l'autre, nous n'irions très certainement pas loin.
☽ 20 mars 2021. Joy avait bien changé depuis quinze ans. Elle avait été une adolescente perturbée, elle avait eu des démons qui parfois la hantaient encore. Mais elle n'était plus l'enfant fragile sous ses faux airs de dure à cuir que Laurel avait connu à l'époque. A cette époque-là, Joy avait fugué de chez elle pour passer quelques semaines avec un copain de classe à tenter du gagner du fric, qu'elle dépensait d'ailleurs pour faire la fête et se droguer. C'était clairement quelque chose qu'elle ne faisait plus. Aujourd'hui, sa drogue était son travail, elle avait passé un an dans un centre qui l'avait aidé à la remettre sur le droit chemin, et elle avait finalement trouvé sa voie. L'interne avait laissé le fantôme de cette adolescente perdue derrière elle, même si parfois elle se disait que mentalement, elle n'avait pas vraiment changé, elle était toujours aussi perdue, toujours aussi détruite. En tout cas, revoir Laurel la ramenait quelques années en arrière mais elle savait faire la part des choses. La brune s'activa autour du petit Alex, toujours surprise de la voir ici à Brisbane, elle avait été loin de se douter que c'était ici présente la famille du Dr Rhodes.
« Non, ne t'en fais pas. Ne le dérange pas. » Joy la regarda hésitante, elle comprenait bien que Laurel était agacée qu'il ne réponde pas, elle hésita un instant puis sortit son bipper. « Ca ne me coûte rien, il finira par le voir. » dit-elle alors en envoyant le lieu où elles se trouvaient à Edward. Elle lui adressa un petit sourire complice avant de continuer l'auscultation. Joy ne semblait pas inquiéter de l'état du gamin, il mettrait sûrement du temps pour retrouver l'appétit mais selon elle, cela ne devrait pas s'aggraver. Après avoir fait le tour des vérifications, la brune se permit une petite remarque à Laurel, elle qui l'imaginait indétachable de sa ville d'origine. « Edward s'est vu proposer de rejoindre l'équipe d'oncologie du St Vincent's Hospital. » Joy acquiesça, très étonnée de voir que Laurel était devenue le genre de femme qui suivait plutôt que de mener... « Oh - je vois. » ce qui trahissait un peu la surprise de l'interne, mais après tout, cela ne la regardait pas. « J'espère pouvoir moi aussi reprendre du service très prochainement. Ca me manque. » Joy n'imaginait pas une seconde arrêter son travail aussi longtemps que Laurel semblait l'avoir déjà fait. « Je veux bien te croire, je reviens de vacances, et j'avais vraiment hâte de reprendre. » avoua-t-elle, serrant le dossier contre sa poitrine, elle regardait la jeune maman qui avait légèrement changé, devenir maman devait aussi jouer sur la maturité qu'elle semblait avoir pris. « Dans tous les cas, tu as l'air d'aller bien. » Elle hocha de la tête, la brune allait mieux depuis quelques jours seulement, sortir d'une relation n'était pas toujours facile surtout quand on y avait fondé beaucoup d'espoirs. En tout cas, Laurel devait sûrement la comparer à cette adolescente qu'elle fut un temps, et dans ce cas-là, oui Joy allait mieux. « J'espère que l'on aura l'occasion de pouvoir retravailler ensemble et qui sait, peut-être à l'avenir d'aller boire un café ? » Joy se pinça les lèvres en la regardant, elle n'avait jamais apprécié la façon d'être de Laurel, lorsqu'elles avaient travaillé sur cas Perth-Brisbane qui concernant une transplantation d'un coeur pour un jeune enfant, les internes n'avaient pas non plus d'atomes crochues... Pourquoi maintenant ? Joy la fixait, un sourire léger au visage car elle ne voulait pas paraître hostile à baisser les armes. « Si c'est ce que tu veux, j'espère que tu pourras intégrer le programme assez vite, alors. » dit-elle d'abord concernant sa potentielle arrivée à l'hôpital. « Pour le café, je te déconseille déjà la cafét de l'hôpital, mais j'ai mon endroit de prédilection juste en face. Je ne partage pas ce secret avec tout le monde... » ou nimporte qui. Joy lui accorda un sourire un peu plus sincère qu'auparavant, elle n'était pas connue pour être très chaleureuse à part avec les enfants avec qui elle avait tout de suite plus de facilités à échanger. Toutefois, l'interne n'avait pas non plus envie de partir sur de mauvaises bases avec une future collègue.
inalement, ce n'est peut-être pas plus mal que de laisser Joy bipper mon cher et tendre. Certes, j'ai pris le soin de lui laisser un message pour le prévenir après un certains nombres d'appels en absence, mais il est certain que s'il apprend notre venu sans que l'on ait cherché à l'avertir davantage que celui puisse être un nouveau motif de disputes, chose que je doute et dont je n'ai pas franchement envie. Cette tension entre nous m'épuise complètement et j'aimerais tant que l'on arrive à dépasser tout cela et que l'on puisse retrouver un semblant de.. vie normal ? C'est à peu de choses près ça. j'acquiesce, une ombre de sourire à la commissure des lèvres. « Merci.» Lui ai-je soufflé tandis que je la laissais terminer son auscultation auprès d'Alex. Jamais je n'aurais imaginé Joy choisir médecine, et encore moins se spécialisé en pédiatrie lorsque nous nous étions rencontrés adolescentes, et encore aujourd'hui, cela me surprends. Non pas que je doute de ses capacités et compétences - bien au contraire, pour avoir eu loisir de travailler sur un cas jadis avec elle, je sais ce dont elle est capable - mais la Joy que j'ai en face de moi aujourd'hui semble à mille lieux de celle que j'ai rencontré il y a près de quinze ans. Comme quoi, les gens peuvent réussir à changer, et parfois, dans le bon sens. Je perçois sans difficulté la surprise de Joy, lorsque je lui évoque mon mariage, Alex, et bien entendu ma pause professionnelle. Cette décision fut d'un commun accord avec Edward, c'est ce qui était le mieux sur le moment, pour nous, pour Alex, et bien que je ne regrette en aucun cas mes choix de vie - parce que Rhodes malgré nos tensions, et Alex sont ce que j'ai de plus cher au monde - il me tarde de rompre l'ennui parfois oppressant et de pouvoir enfiler de nouveau une blouse blanche. « Et puis, le chef de chirurgie neurologique du St Vincent's est réputé lui aussi.» Et il me tarde de pouvoir m'entretenir avec ce dernier, afin de voir si oui ou non je pourrais prochainement intégrer son service. Je sais ma proposition surprenante, et je lis une nouvelle fois la surprise dans le regard de la brunette, mais quitte à devoir travailler ensemble dans un futur plus ou moins proche, autant essayé de repartir sur de bonnes bases non ? C'est ma façon de voir les choses. Nous avons toutes deux mûries, et il ne sert à rien de garder de vieilles querelles d'adolescentes nous tenir en rancune. A nouveau, je dépose un baiser sur le front de mon fils, front qui soit dit en passant, commence légèrement à tiédir, semble t-il. Je devrais ne pas traîner et rentrer pour le mettre au chaud et le laisser se reposer. Néanmoins, je prends bonne note des conseils avisés de Joy sur la cafet' de l'hôpital et de son immonde café. Je n'aime pas le café de toute façon. J'acquiesce à nouveau, le regard complice. « Et bien je te remercie pour ces précieux conseils avisés.» Je suis sincère, et ces conseils sont bien enregistrés dans un coin de ma tête. Qui aurait cru qu'un jour, Joy Petterson et moi-même nous nous retrouverions à échanger de simples banalités cordialement ? Certainement pas moi. Je lance quelques oeillades, ici et là, nostalgique de mon travail passé. L'adrénaline des urgences me manque, tenir un bistouri entre les mains me manque, étudier chaque recoins et parcelles du cerveau me manque. « Je ne devrais pas dire ça, mais quelque part, je t'envie d'être ici.» Lançais-je à Joy, tout en l'observant de nouveau du coin de l'oeil. Ma confession fait-elle pour autant de moi une mauvaise mère ? Devrais-je me sentir coupable vis à vis de mon fils ? Je ne le suis qu'à moitié, pour être franche.
☽ 20 mars 2021. Joy était surprise d’apprendre que la femme qu’elle avait connue en fait il y a une quinzaine d’années était en réalité l’épouse de Edward, qu’elle connaissait depuis son arrivée il y a quelques mois maintenant. Elle passa vite outre cette information pour s’occuper du petit Alex, mais elle prit le soin de prévenir Edward – du moins de le bipper, peut-être qu’il aura l’information plus vite. « Merci.» Elle accorda un regard à Laurel avant de finir son auscultation. L’interne prenait toujours son rôle à cœur, surtout avec les enfants, peu importait qui était le parent. Joy avait toujours eu un rapport particulier avec la pédiatrie, son enfance avait été bercée par le son de ses machines. Son frère était décédé dans un hôpital, elle se mettait très facilement à la place des familles. C’était aussi l’une des raisons pour laquelle elle ne voulait pas d’enfants. Elle ne voulait pas revivre ce genre d’événements. La brune prit vite les choses en main pour établir un diagnostic, qui selon elle, n’était pas grave.
Une fois la maman rassurée, Joy fit sa curieuse et elle apprit donc que Laurel avait dans le projet d’intégrer le programme de l’hôpital. « Et puis, le chef de chirurgie neurologique du St Vincent's est réputé lui aussi.» Joy acquiesça d’un signe de tête. « On est bien loti dans le coin. » approuva-t-elle, l’hôpital de Brisbane était l’un des mieux réputés du pays. Joy se demandait comment se passerait les choses si jamais Laurel devait débarquer ici – elle ne connaissait pas la nature de la relation des Rhodes. Au vu de ce qu’Edward avait déjà pu partager avec elle, ce n’était pas toujours la joie. En tout cas, Joy était adulte, elle savait faire la part des choses, et puis tout ce qui avait pu se passer avant était du passé. « Et bien je te remercie pour ces précieux conseils avisés.» Joy sourit. « Avec plaisir » approuva-t-elle, ce n’était pas grand-chose, mais c’était aussi pour lui faire comprendre qu’elle était la bienvenue ici, Joy ne lui mettrait pas des bâtons dans les roues. « Je ne devrais pas dire ça, mais quelque part, je t'envie d'être ici.» L’interne tourna la tête, les sourcils froncés, surprise de cette confidence. « Ah oui ? » s’étonna-t-elle avant de comprendre pourquoi elle disait ça… « Ooh ! --- Oui. Je comprends. Cela fait combien de temps que tu as arrêté ? » finit-elle par demander alors, comprenant que l’arrivée d’Alex avait forcément dû l’arrêter, mais aussi ce déménagement.
n est bien loti dans le coin. » Une fois de plus, j'hoche la tête suite aux paroles de Joy. Je ne doute pas une seconde de ses dires, longue est la liste des médecins et chirurgiens réputés du pays à travailler ici, et je me souviens parfaitement à quel point Edward m'a vanté les mérites du chef du service d'oncologie et de l'hôpital le jour il m'a annoncé qu'il était retenu pour intégrer le service. Je me souviens aussi de la dispute qui s'en est suivi. Je n'étais pas prête, pas pour à l'époque à ce changement de vie, et finalement, à force de compromis.. Nous avions atterri à Brisbane. Et depuis.. Depuis notre vie est devenu un peu bancale, bercé tantôt par périodes de disputes, tantôt par période de paix. C'est étrange, de nous retrouver là, Joy et moi, à parler de la "pluie et du beau temps" comme si de rien n'était, comme si nous n'avions jamais eu d'accro ou autre par le passé, mais d'un autre côté, ça me paraissait tout aussi naturel. Je devine l'ombre d'un sourire à la commissure de mes lèvres, tandis que je sens les petites mains d'Alex m'agripper d'avantage le cou. Bien que je me plairais à déambuler dans les couloirs de l'hôpital et à proposer mon aide pour diverses choses, ce n'est 1) pas ma place pour le moment, et 2) je ne devrais pas tarder; mon fils doit être au moins si ce n'est plus épuisé que moi, et la journée risque d'être longue. « Ah oui ? » Au fur et à mesures de nos échanges, Joy semble de plus en plus surprise, ce qui m'écorcherait presque un rire. « Ooh ! --- Oui. Je comprends. Cela fait combien de temps que tu as arrêté ? » Combien de temps ? Pas loin de trois ans, ce qui me semble une éternité, bien que ces dernieres années soient passées à une vitesse folle. « Presque trois ans. » Soufflais-je, tandis que j'observe nouveau autour de nous, histoire de voir si Edward va pointer le bout de son nez, mais en vain. Il doit être occupé sur un cas vraiment important. Ca ne fait rien, au moins, il aura été prévenu, et plutôt deux fois qu'une. « Quoiqu'il en soit, je devrais bientôt pouvoir reprendre. » Si ce n'est pas dans les prochaines semaines, ce sera dans les prochains mois, à la nouvelle rentrée scolaire, lorsque mon fils ira à l'école. Il me tarde, même si quelque part, au fond, l'idée de revoir toutes organisation avec Edward et de trouver de nouveau compromis qui nous conviennent à tous les deux sans mettre en périls nos carrières ainsi que la vie et l'épanouissement d'Alex m'angoisse un peu. « Quoiqu'il en soit, je devrais rentrer le mettre au chaud. » Ajoutais-je, tout en désignant du regard mon fils. « Je te remercie d'avoir pris le temps pour nous Joy, et j'espère sincèrement que l'on pourra de nouveau travailler ensemble à l'avenir. » Je suis sincère, je le pense vraiment, et alors que je m'apprête à quitter les lieux, un médecin semble se diriger d'un pas décidé vers nous tandis que l'agitation semble prendre possession des lieux et du staff médical. C'est alors que j'adresse un dernier regard et dernier sourire compatissant à Joy qui veut tout dire : Bon courage.
☽ 20 mars 2021. La jeune Petterson fit comprendre à Laurel que la cafétéria était à éviter, mais la brune n’était pas objective. Depuis des années maintenant, elle prenait son café dans le marchand ambulant devant l’hôpital, maintenant il la connaissait, et savait quoi lui préparer dès qu’il la voyait sortir de sa voiture… Des petites habitudes dont elle ne se lasserait pas. Joy s’était faite doucement sa place au sein de l’hôpital, une interne modèle sans problèmes qui était passionnée par son métier. Elle savait la chance qu’elle avait de pouvoir étudier auprès des plus grands, et il semblerait que la Rhodes envisageait de vouloir intégrer le programme de la ville. Elle comprit que la jeune maman avait fait le sacrifice de venir jusqu’ici pour suivre son mari. Joy connaissait Edward depuis son arrivée, donc elle faisait le calcul dans sa tête et cela faisait déjà quelques mois que la jeune femme n’avait pas du pratiquer… En plus de toute sa période de grossesse.
Après avoir fini d’ausculter le petit Alex, les deux jeunes femmes se retrouvaient à déambuler dans les couloirs en faisant comme si de rien était. Pourtant, elles ne s’étaient jamais réellement entendues… La brune ne voulait pas paraître froide et distante alors qu’il y avait prescription. Joy se disait que si Edward était mariée à cette nana c’était qu’elle ne devait pas être si terrible, elle tentait de mettre ses à prioris de côtés pour l’écouter. « Presque trois ans. » Joy fit une grimace, outch, ça faisait beaucoup en effet. « Ça doit te manquer ! » s’exclama-t-elle tout à coup, Joy ne s’imaginait pas aussi longtemps loin d’un bloc… « Quoiqu'il en soit, je devrais bientôt pouvoir reprendre. » Joy approuva d’un signe de tête. L’interne pouvait sentir de l’impatience dans sa voix. « Quoiqu'il en soit, je devrais rentrer le mettre au chaud. » « Oui, surveille son appétit mais ça devrait aller. » dit-elle pour la rassurer alors qu’elles s’approchaient de la sortie. « Je te remercie d'avoir pris le temps pour nous Joy, et j'espère sincèrement que l'on pourra de nouveau travailler ensemble à l'avenir. » « Avec plaisir, Laurel. A bientôt. » dit-elle finalement, en se disant qu’aussitôt qu’elle croiserait Edward, fallait qu’ils causent tous les deux, maintenant qu’elle mettait un visage sur la femme du docteur, de son ami, elle voulait en savoir plus, mais ça c’était le côté commère de Petterson…