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 Expression en tout genre ~ Eddie

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyJeu 18 Mar 2021 - 20:09




❝ Expression en tout genre
(@Eddie Yang & Abel Greetham)

Et me voilà reparti pour reprendre une vie que je connaissais par cœur. J’avais été reçu à l’audition, me permettant alors de décrocher un contrat au sein de la Northlight Compagny. Pour l’instant, j’étais à l’essai jusqu’à ce que la direction de la compagnie décide que je sois tout à fait apte à intégrer de façon officielle la troupe. Cela me convenait tout à fait pour ainsi dire. J’avais envie de me confronter à un nouveau monde de la danse et l’esprit de la Northlight était en parfait accord avec mon envie. Alors, certes, il pouvait sans doute être troublant de voir un ancien danseur connu à l’international débarqué ici ou encore être en période probatoire. Peut-être que dans l’esprit collectif, il était aisé de penser qu’un danseur de ma trempe pouvait se montrer exigent en matière de contrat. En réalité, je n’étais guère intéressé par ces attraits-là, préférant me consacrer bien rapidement aux projets de la compagnie. Et d’ailleurs, cela commençait par les cours qui étaient donnés aux artistes. Le premier cours auquel j’allais assister et je pouvais dire aisément que j’étais tout excité. Même si je renvoyais une certaine forme de sérénité et de calme, j’avais envie de me retrouver dans cette ambiance si particulière qui régnait au sein d’une compagnie.

Poussant alors la porte du studio, je faisais mon entrée dans ce dernier, venant saluer les personnes déjà présentes. Le cours d’aujourd’hui était non pas un cours de classique, mais un cours qui était plus assimilé à du street jazz. Ce n’était pas du tout mon registre mais l’idée de me confronter à une nouvelle technique m’enchantait au plus au point. Je posais mes affaires à l’endroit approprié mais alors que j’allais retourner auprès des danseurs et danseuses, mon téléphone sonna. Il fallait que je pense à le couper. M’emparant de celui-ci, je regardais quand même qui était l’expéditeur du message. Après relecture, il était plutôt question d’expéditrice en réalité. Un franc sourire vint étirer mes lèvres alors que je m’empressais de répondre à @Dani Hwang pour lui indiquer que j’allais prendre mon cours de danse et que je l’appelai dès que je sortais. Posant mon téléphone sur mon sac, je me dirigeais de nouveau vers les personnes présentes afin de me présenter.

Cependant, j’étais loin de me douter que ce simple fait isolé allait déboucher sur quelque chose de haut en couleur. D’ailleurs sans doute le hasard faisait trop bien les choses car j’avais déposé mes affaires à côté de celle d’une personne qui avait son lot d’histoires au sein de la compagnie. Si je n’avais jamais vraiment prêté une oreille attentive à cela, ce qui allait nous lier relevait finalement d’une relation bien plus personnelle que nous avons en commun.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyVen 19 Mar 2021 - 20:22


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They want me to leave this garden



Ça bouge à la Northlight, l'information circule très largement depuis plusieurs jours et même un gars profondément dans sa bulle comme Eddie ne peut pas ignorer le tout récent transfert qui s'est joué au sein de la compagnie. Il ne sait pas comment ils se sont débrouillé pour récupérer Abel Greetham mais c'est franchement bien joué de leur part, le type étant pour tout connaisseur un danseur classique de grande renommée qui s'est produit sur les planches de l'Opéra de Paris ou encore sur celles du New York City Ballet. Une carrière qui force incontestablement le respect, même celui d'Eddie qui n'est pourtant pas facilement impressionnable et qui admire bien peu de personnes dans ce bas monde. Il a en revanche beaucoup de respect pour ses pairs malgré ce qu'il peut montrer, et même si le classique n'est pas du tout son domaine il n'a aucun mal à reconnaitre le talent quand il en voit car à ses yeux ils sont avant tout réunis par le même amour de la danse. Eddie est d'autant plus impatient qu'il y voit l'occasion d'avoir enfin un peu de concurrence par ici, ce qui n'arrive mine de rien pas tous les jours. Mais pour lui c'est à chaque fois un challenge d'aller à la rencontre des nouvelles recrues car il ne sait jamais si ses collègues sont passés avant lui pour salir directement son image ou s'il aura l'occasion de montrer lui-même qui il est et ce qu'il vaut. Il a toujours dit et ardemment répété qu'il n'était pas là pour se faire des amis mais c'est quand même plus commode quand le terrain n'est pas souillé d'avance. Sa petite réputation le poursuit et il ne met généralement pas longtemps avant d'être perçu comme le traitre qu'il est y compris par ceux qui ignorent tout de l'histoire, simplement parce qu'ici les choses vont vite et que certains semblent s'être vraiment passé le mot pour lui faire payer tout ça. Deux ans que ça dure, pas un jour ne passe sans qu'il ressente toute cette méfiance et cette rancœur à son encontre et pourtant ça ne l'empêche pas de se ramener avec sa tranquillité habituelle aux répétitions car personne ici ou ailleurs n'est en mesure de le freiner dans la seule chose qui compte vraiment à ses yeux : danser. Ils sont bloqués dans le passé pendant que lui avance vers son futur car contrairement à eux il n'a pas de temps à perdre, et encore tant de choses à accomplir n'en déplaise à ses détracteurs.

Eddie commence ses étirements dans son coin et décide de suivre sa propre cadence car il constate une fois de plus que les autres sont d'humeur à papoter quand lui ne l'est aucunement. Il ne se joint pas à eux, à quoi bon puisqu'il n'a rien à leur dire et que la réciproque est très certainement vraie. Et puis il remarque à deux pas de là un type qu'il identifie automatiquement comme étant le nouveau, mais s'il entreprend un léger déplacement vers lui à ce moment-là c'est uniquement parce que moins d'un mètre les séparent tous les deux. Il veut bien faire quelques efforts Eddie mais il ne va pas se découvrir une tendance hyper sociable du jour au lendemain, encore moins entre ses murs. « Salut. Tu dois être Abel. » Il étire un fin sourire et il ne prend pas trop de risque en le supposant étant donné qu’il s’agit de la seule tête lui étant inconnue dans cette pièce. Disons qu’il a mieux mémorisé son parcours que son visage car c’est tout ce qui l’intéresse, au fond. Pas de serrage de main avec lui, il a l’habitude des salutations sans cérémonie et Abel se rendra progressivement compte que les conventions sociales adoptées par le plus grand nombre ne sont vraiment pas les copines du bonhomme. Il laisse ça aux autres, ceux qui ont fait le choix d’être prévisibles et ennuyeux de son point de vue étriqué. « Je suis Eddie et on va sûrement être amenés à bosser ensemble. Je sais que tu viens du classique mais tu vas voir, le street jazz c’est tranquille. » Il en parle comme de quelque chose de simple à assimiler mais pour quelqu’un qui aurait déjà une bonne technique et une sacrée maitrise de son corps, pas pour le commun des mortels. C’est même l’un des genres de prédilection d’Eddie, qui baigne dans la danse urbaine depuis douze ans maintenant. Ce n’était pas un style auquel il se prédestinait au départ car assez éloigné de ses toutes premières inspirations, mais il s’est découvert un vrai attrait pour le hip hop et ses variantes en rejoignant le groupe underground qui l’a vu débuter. Dix ans plus tard Eddie est toujours l’un des leurs, fidèle à ses premières amours même si son panel de compétences s’étend aujourd’hui plus largement autour du moderne. L’héritage du classique qu’Abel amène avec lui peut apporter quelque chose d’intéressant à leur troupe, et malgré son assurance sur le parquet Eddie n’exclut pas d’apprendre lui aussi à ses côtés. Il n’a pas eu de vraie formation au classique, ces cours là il n’a jamais voulu les prendre et il lui est arrivé de le regretter quelques fois pendant ses années de conservatoire. « Juste, tâche de filer droit ici. C’est un conseil que je te donne, si tu merdes une seule fois tu peux être sûr que ça te poursuivra aussi longtemps que tu feras partie de cette compagnie. » Il ne pourrait pas être plus sérieux qu’en lui disant ça, car il ne sait que trop bien de quoi il parle Eddie. Son nouveau collègue aura peut-être remarqué qu’il ne se mélange pas aux autres, depuis qu’ils sont entrés dans la pièce il se tient à l’écart et ne prête pas la moindre attention aux regards de travers qu'il a appris à ignorer avec le temps. Alors non ici les erreurs ne pardonnent pas, il ne fait pas bon d’être opportuniste comme l’a été Eddie deux ans plus tôt mais l’histoire il n'estime pas utile de la raconter, si Abel ne sait pas encore pourquoi il erre en petit paria par ici il est certain qu’il l’apprendra bien assez vite. À côté de ça la curiosité du jeune danseur se trouve irrésistiblement attirée vers le téléphone de son nouveau collègue sans qu’il sache pourquoi, et il en vient tout naturellement à le surveiller du coin de l'oeil comme si c'était lui qui attendait une réponse. Eddie observe mais ne juge pas car il se retient lui-même d’aller checker ses messages, ce qu’il s’interdit de faire pendant les répétions même si ça le démange pour rester focus sur la danse et laisser ses histoires personnelles aux portes de la compagnie. Il n’est pas concevable pour lui de mélanger les deux car il a déjà pu voir ce que ça donnait lorsque le perso s’immisçait dans le pro. Rien de bon, clairement.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyVen 19 Mar 2021 - 21:05




❝ Expression en tout genre
(@Eddie Yang  & Abel Greetham)

Premier jour en tant que nouvelle recrue de la Northlight Compagny. Ce n’était pas rien à mes yeux, cela avait quelque chose de très solennel quelque part. Alors certes, j’étais le nouveau, le dernier arrivé au sein de la troupe, notamment par rapport à mon désir d’intégrer la troupe en tant que professionnel. En toute honnêteté, je n’avais aucune idée sur l’accueil qui me serait réservé. Il est vrai que lorsque j’avais intégré l’Opéra de Paris, j’avais intégré la hiérarchie en tant que quadrille stagiaire pendant un an, faisant mon entrée par la porte standard comme tout le monde. Cependant, lors de mon arrivée à l’Australian Ballet, les choses avaient été un peu différentes dans la mesure où les codes étaient bien différents mais mon intégration s’était très bien passée ; et puis en tant qu’Australien, il ne m’était guère compliqué de comprendre les nuances de l’anglais australien. Toutefois, si j’avais pu faire quelques recherches sur la compagnie lorsque celle-ci s’était présentée à moi comme une évidence, je n’avais que peu d’idées sur les artistes qui la composaient. Alors certes, certaines têtes revenaient souvent à l’affiche, m’aidant à me faire une idée sur les solistes par exemple qui exerçaient ici. A mon sens, cette compagnie avait toutes les cartes en main pour se hisser à un niveau international à en juger par leurs présentations, que j’avais pu voir en partie en vidéo. D’ailleurs, cela constituait la raison de ma venue ici, j’avais conscience du potentiel et du niveau existant ; parmi eux j’allais pouvoir apprendre de nouvelles choses, me confronter à de nouvelles techniques bien différentes que pouvaient l’être les standards du classique à la française ou plus moderne. D’ailleurs, ma formation en tant que danseur contemporain au regard du répertoire de l’Opéra de Paris était aussi une corde supplémentaire à mon arc pour appréhender plus facilement ce qui allait m’être demandé.

Alors que je venais de poser mon téléphone après avoir répondu à Dani, mon attention fut rapidement détournée du petit groupe de danseurs au profit d’un jeune homme aux traits bien singuliers qui venait me saluer. Mees lèvres s’étirèrent en retour, acquiesçant d’un signe de tête. « C’est bien moi. » répondis-je alors en m’approchant un peu davantage de lui. D’ailleurs la suite de ses propos ne me surprenait guère dans un sens. Je me doutais un peu que le fait que je sois reçu à l’audition puisse se répandre comme une trainée de poudres et que possiblement mon identité serait connue avec mon parcours. Mais j’étais bien plus tourné vers l’idée de ses présentations que d’autres choses à dire vrai. « Enchanté de faire ta connaissance, Eddie ! » répondis-je alors tout aussi expressif. Il est vrai que le cours – mon premier cours – était du Street Jazz, une technique que je n’avais que très peu dansé en fin de compte. « Je vais tâcher de suivre ! C’est vrai que ce n’est pas mon registre mais c’est aussi pour cela que j’ai décidé de choisir cette compagnie : pour apprendre et danser. » En effet, mes intentions étaient clairement définies dans mon esprit et je n’avais pas eu ma langue dans ma poche le jour de l’audition concernant mon souhait d’intégrer la compagnie et les raisons qui faisaient que je souhaitais l’intégrer. Je considérais qu’il était important pour un danseur de se confronter à des styles très variées afin d’avoir conscience de ce qui pouvait se faire ailleurs, que l’inspiration pouvait venir aussi d’autres horizons. D’ailleurs les écoles de danse associées à des compagnies de danse l’avaient bien compris : il était nécessaire de former les futurs danseurs à un ensemble de styles afin de leur permettre de devenir des danseurs professionnels, même s’ils n’intégraient pas les compagnies qui y étaient associées.

Néanmoins, je fronçais un peu les sourcils face au conseil que venait de me donner Eddie, qui ressemblait davantage à une sorte de mise en garde. Est-ce que quelque chose s’était passée entre ses murs et avait apporté des tensions au sein de la compagnie ? Ce n’était pas exclue. Tout ensemble avait son lot de hauts et de bas. « Je prends note mais est-ce qu’il y a quelque chose que je dois savoir… ou je dois comprendre ? » demandais-je en penchant légèrement la tête sur le côté, peu sûr de ce qu’il fallait que je saisisse. Alors peut-être que la rancune était chose courante… Cela n’était pas si rare que cela, l’esprit de compétition au sein des troupes de danse. Néanmoins, mon regard se détourna légèrement sur le groupe de danseurs qui se trouvait non loin de nous, avant de regarder de nouveau Eddie. Il est vrai qu’il était le seul danseur qui se trouvait à l’écart des autres, le seul à faire bande à part finalement… Une idée me vint alors soudainement en tête. « Est-ce que tu veux m’accompagner voir les autres ? Je n’ai pas eu l’occasion de vraiment me présenter. » J’étais bien loin encore de saisir tout le personnage qu’était Eddie mais il faut dire que les choses n’allaient pas tarder à se préciser entre nous.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyDim 21 Mar 2021 - 18:04


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Eddie prête de suite attention au nouveau et démontre même un certain sens de l’accueil pourtant loin d’être inné chez lui. Ce n’est pas fréquent de le voir quitter sa bulle mais l’identité de cette nouvelle recrue joue beaucoup, car pas sûr qu’il se serait empressé de saluer un danseur lambda dont le nom et le parcours lui auraient été parfaitement inconnus. Il agit beaucoup par intérêt Eddie, ce n’est pas pour rien qu’il se retrouve dans de sales draps aujourd’hui. Le fameux Abel fait preuve d’un enthousiasme qui le choquerait presque, tant il n'est plus habitué à ça depuis longtemps dans cette compagnie et le fait qu’il se dise enchanté de le rencontrer lui arrache au passage un sourire amusé. Disons qu’enchanté ce n’est pas certain qu’il le reste bien longtemps quand il connaîtra vraiment le bonhomme, ainsi que les histoires qui lui ont valu une sympathique réputation par ici. Mais il semble en tout cas déterminé, un bon point pour lui car Eddie n’aime s’entourer que de personnes ambitieuses qui ont le désir d’apprendre et de progresser. Il précise d’ailleurs qu’il a choisi cette compagnie pour ça et c’est vrai que ça peut surprendre quand on sait qu’Abel a performé sur les plus grandes scènes du monde. La Northlight est une institution toute récente en comparaison, même s’il ne fait aucun doute qu’en faire partie rend bien sur un cv. Ses motivations sont claires, il s’exprime bien et avec assurance, pour le moment il est en passe de s’attirer les bonnes grâces d’Eddie sans trop d’efforts. « C'est courageux de ta part, et c'est un retour aux sources aussi pour toi si je me trompe pas. » Il est du coin s'il ne commet pas d'erreur sur la biographie de son confrère, et ça pourrait effectivement expliquer pourquoi il a opté pour la Northlight quand un paquet d’autres compagnies lui ouvraient probablement les bras. On s’arrache forcément un type de sa renommée, même s’il a cru comprendre qu’il lui a pourtant fallu passer les auditions comme eux tous - comme si son étourdissante carrière ne prouvait pas déjà son talent et toute sa palette d’aptitudes. « Et puis félicitations du coup, y’a que les très bons qui rentrent ici. » Eddie sait que les auditions ne sont pas simples pour être passé par là lui aussi cinq ans plus tôt, et l’avantage de cette compagnie c’est qu’en bossant dur il est possible d’y évoluer rapidement. Lui y est par exemple entré comme danseur backup à sa sortie du conservatoire et très vite il a gagné en importance au point de se retrouver en moins d’un an sur le devant de la scène. Ce n’était pas gagné mais il y a toujours cru, et il l’a fait. À présent Eddie campe même le costume de jeune chorégraphe sous la supervision de Charles, ce qui n’est pas donné à tout le monde au même âge. Le travail paie toujours il ne cesse de le rappeler aux élèves dont il s’occupe à côté du théâtre, et il prévoit de s'élever encore plus haut dans la compagnie qui l’a vu débuter car ses ambitions sont insatiables : il en veut toujours plus. Abel peut lui aussi espérer gravir les échelons sans trainer s'il s'en donne les moyens et il ne doute pas du fait que ce sera le cas.

Son petit conseil ne laisse pas le nouveau sans réaction, qui se demande ce qu’il est censé en déduire et où il veut en venir, exactement. Eddie a simplement voulu le mettre en garde quant aux mentalités d’ici, loin de lui l’envie d’effrayer son confrère à peine celui-ci arrivé mais il vaut mieux d’après lui qu’il sache à quoi s’attendre. Le type n’a pas l’air du genre à se mettre dans les ennuis mais on ne sait jamais, après tout Eddie s’est lui-même trouvé pas mal d’affinités avec les autres en arrivant et il a même tissé une amitié profonde avec Clément avant que les choses ne prennent  la tournure que l’on connaît. Tout ça pour un rôle, d’où le fait qu’Abel ferait mieux de ne pas marcher sur les plates-bandes d’un autre ou c’est clairement le même destin qui l’attend. « Ça dépend, t'es du genre à écouter les bruits qui courent ou à te forger toi-même ton opinion sur quelqu'un ? » Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, il n’est pas en train de le tester. C’est juste histoire de savoir dans quelle case le ranger, et s’il aura une chance de se faire connaître sans que sa petite réputation ne vienne l'influencer comme c'est souvent le cas avec les nouvelles recrues. Il peut largement survivre au fait de récolter un détracteur de plus, mais il faut avouer qu’il préférerait quand même se mettre Abel dans la poche vu son parcours et ce qu’il peut potentiellement lui apporter du point de vue de la danse. « Si tu demandes aux autres ils te diront de jamais me faire confiance et d'éviter autant que possible de bosser sur les mêmes projets que moi. Est-ce qu'ils ont raison ça c'est autre chose, tu peux toujours prendre le risque et voir ce qu'il se passe. » Il hausse les épaules, et Eddie adopte comme à son habitude cette attitude nonchalante qui ne l'aide pas à se lier aux autres et qui fait aussi rarement bon effet lorsqu'il rencontre quelqu'un pour la première fois. Certains se demandent même si ça le tuerait de faire bonne impression au moins une fois dans sa vie, tant il semble s’évertuer à apparaître comme quelqu’un de distant et de peu avenant. En réalité c’est juste dans sa nature, il n’a pas besoin de forcer le trait. Abel lui propose de se joindre aux autres avec lui, mais pour Eddie c'est tout vu. « Vas-y si tu veux mais tout seul. Moi je reste là. » il annonce d'un ton ferme, pas disposé à faire le moindre pas vers eux. Ce n'est même pas de la rancune de son côté car Eddie se fiche assez de ce qu'on peut dire et penser de lui tant que ça n'impacte pas directement son travail. Le jour où ces histoires déteindront directement sur ses projets alors là, oui, on l'entendra. En attendant ces gens-là ne l'intéressent pas et il a décidé il y a bien longtemps qu'il ne s'abaisserait pas à leur niveau, autant dire qu'il n'est pas près de sombrer sous la pression Eddie. Travailler avec les uns et les autres il y parvient sans mal car il reste professionnel avant tout et fait même très bien la part des choses, mais rien ne l'oblige à entreprendre plus que ça ici. Abel peut aller copiner si ça lui chante ce sera même très bon pour son intégration, il ne faut juste pas compter sur lui pour l'accompagner et faire les présentations. Sans trop savoir ce que son nouveau collègue prévoit de faire il remarque en tout cas que l'écran du téléphone de ce dernier vient de s'allumer là où il l'a laissé, à savoir bien en évidence sur son sac. « Abel ? Ton téléphone. » Il désigne l'appareil d'un bref signe de la tête et se permet même d'aller s'en saisir pour le lui remettre personnellement car après tout il ne sait pas, le nouveau attend peut-être une nouvelle importante qui justifierait qu'il ait gardé son téléphone non loin de lui depuis tout à l'heure. Ou alors c'est un bon vieil accro comme Eddie, qui est bien forcé de garder le sien hors de sa vue durant les répétitions sans quoi il serait sans arrêt tenté de répondre à ses mails ou aux messages de sa jeune sœur.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyDim 21 Mar 2021 - 21:12




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(@Eddie Yang  & Abel Greetham)

Ce n’était jamais simple d’être le dernier venu dans un groupe déjà construit. Même si j’avais derrière moi ma carrière ou ma notoriété, cela ne restait que des faits, que quelque chose de finalement très factuels. Cela ne dépeignait en aucun cas-là personne que je pouvais être, la personne que j’étais. Et cela constituait quelque chose d’important à mes yeux : même le meilleur des projets pouvait exploser en plein vol car l’entente n’était pas optimale, ni même cordiale. L’ensemble était fragile et bancal. J’avais déjà connu ce genre de situations et même avec tout le professionnalisme dont j’avais pu faire preuve, certains projets ne se sont jamais concrétisés. J’étais pourtant un animal sociable, quelqu’un qui avait appris à s’adapter et à composer avec. Néanmoins, on ne pouvait pas s’entendre avec tout le monde, c’était une évidence. Le commentaire d’Eddie me fit alors sourire, mon regard glissant vers l’une des fenêtres qui donnait sur l’extérieur. « En effet. Je suis né et j’ai grandi ici. Revenir ici était aussi un défi en soi. » lui confiais-je alors simplement. Je ne comptais pas évoquer les raisons plus personnelles qui m’avaient poussé à quitter Brisbane pour Paris. J’avais toujours eu une certaine forme de pudeur sur ma vie privée, préférant la garder justement loin des projecteurs. Alors je savais pertinemment que cela pouvait être frustrant pour la presse people, mais j’avais fait ce choix aussi pour protéger des personnes qui m’étaient proches et qui n’étaient pas forcément à l’aise de se retrouver en première page d’un magasin people, pour le simple fait que nous soyons sortis nous balader. Alors certes, je partageais quand même des bouts de ma vie sur les réseaux sociaux, des photos de moi qui pouvaient même être considérés comme indécentes par la bienséance. Mais cela m’amusait beaucoup et quelque part, j’avais conscience aussi que je n’avais pas à rougir de ma plastique qui pouvait rentrer dans les critères sociétaux pour beaucoup. Néanmoins, tout cela me paraissait bien secondaire par rapport à la danse et tout ce que ce monde m’apportait. « Et puis, je pense que si je veux aussi progresser dans ma pratique de la danse, il faut que je me confronte à d’autres techniques, d’autres visions de la danse. Je connais cela depuis plus de quatorze ans en tant que professionnel, je pense aussi qu’il est temps pour moi de savoir ce qu’il se fait ailleurs. » Il est vrai que lorsque la nouvelle de mon départ de l’Australian Ballet avait été annoncé officiellement, j’avais reçu bien des mails de compagnies à travers le monde me proposant de me recruter directement pour intégrer leur compagnie. J’avais été reconnaissant de toute cette sollicitude et j’avais d’ailleurs pris le soin de répondre à chaque demande. J’avais conscience de ma chance dans ce monde si difficile : les artistes ont davantage l’habitude de trimer pour pouvoir poursuivre leurs rêves, faire carrière. Alors certes, je l’avais fait aussi, j’en étais passé par là. Cependant, avoir été sous les feux de la rampe en Europe et sur les scènes des plus grands ballets aussi historiques, que de renommée internationale, m’ouvrait beaucoup de portes. Mais je voulais découvrir autre chose, m’essayer à quelque chose qui me sortait de ma zone de confort aussi. Les félicitations d’Eddie me tirèrent un sourire alors que je jetais un œil sur l’ensemble des danseurs. « C’est ce que j’ai pu apercevoir lors de vos spectacles et même lors des auditions. J’espère me montrer à la hauteur du niveau présent. » Ce n’était pas de la fausse modestie mais bien de l’humilité sincère ; j’avais appris cela très tôt lorsque j’avais gravi les échelons du Ballet de l’Opéra de Paris. Être premier danseur à l’âge de 21 ans, cela vous donne des opportunités. Mais si techniquement j’étais prêt, il me manquait une maturité artistique, un temps d’apprentissage sur ce que pouvait être la danse et ma façon d’interpréter les rôles qui m’étaient confiés.

Néanmoins le conseil d’Eddie me laissait perplexe, me demandant pour quelle raison il m’évoquait cela si soudainement. Je ne peux m’empêcher de lui demander davantage de précision. Sa question me tira alors un léger rire étouffé. Une question légitime sans doute car dans le monde de l’art, les rumeurs allaient bon train. « Je pense être quelqu’un qui sait écouter et prendre en considération les avis de chacun. Mais j’ai toujours donné une chance en dépit de ce que je pouvais savoir. Comme dit le dicton, nous ne sommes jamais mieux servis que par soi-même. Les histoires des uns ne sont pas les histoires des autres. ». Il est vrai que mon avis sur la question était plutôt clair. Alors cela m’avait joué des tours, mais je l’assumais aussi. Je préférais faire l’expérience, plutôt que de laisser un jugement biaisais décider à ma place. Il fallait savoir prendre des risques dans toutes les relations. Mon discours fut sans doute ce qu’il attendait pour en dévoiler davantage sur sa propre personne. Néanmoins, la nonchalance dont il fait preuve ne peut m’empêcher alors de réagir, en souriant. Un sourire qui était franc et sincère, signe de mon amusement face à pareille attitude. « Cela va paraître très cliché ce que je vais te dire, mais tu n’es pas un peu jeune pour être aussi blasé ? » on pouvait sentir dans ma voix que c’était de la taquinerie, de l’humour propre et loin d’être mal placé. « Et bien alors l’avenir nous le dira dans ce cas-là. Ce n’est pas en te considérant au travers du regard d’autrui que je pourrais me faire mon idée sur toi. Sur qui tu es. Sur ce que tu vaux. » ajoutais-je alors en faisant un mouvement de la tête pour appuyer mes propos. J’étais franc, comme à mon habitude. Et même si j’étais le nouveau venu, cela ne m’empêchait pas de m’exprimer aussi.

Comprenant alors la volonté de rester de son côté, vis-à-vis de ce qu’il m’avait raconté sur l’avis qu’on pouvait avoir de lui, je décidais aller d’y aller seul. Me présentant alors au groupe qui se trouvait quelques mètres plus loin, la discussion s’engagea rapidement, dans une atmosphère détendue d’ailleurs. Cependant, l’entente de mon prénom me fit me retourner. Eddie venait de m’indiquer mon téléphone, le prenant même pour me l’apporter. Me rapprochant de lui, je vins alors m’en saisir. « Merci ! J’attends des nouvelles de l’un de mes frères… » dis-je alors en regardant le téléphone parfaitement éclairé, mais je devinais qu’il s’agissait finalement d’autre chose qui vint me faire sourire alors tout autant. « Ah non ! Une réponse d’une amie de longue date. Je l’appellerai tout à l’heure. » déclarais-je alors en levant mon regard vers le danseur avant d’aller reposer mon téléphone sur mon sac. Le professeur venait d’arriver, le cours n’allait pas tarder à commencer.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyMer 24 Mar 2021 - 1:02


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Quand il y pense Eddie se dit qu'il aurait eu du mal à quitter son Australie natale pour se produire sur les scènes de prestigieuses compagnies basées en Europe ou sur d'autres continents, si tant est que l'opportunité lui aurait été donnée un jour comme à Abel. Il a de grandes ambitions mais étrangement aucune en dehors de Brisbane ou de Sydney - où il a fait ses années de conservatoire et qui reste la ville qui l'a vu naitre même si sa passion pour la danse, elle, est née ici. Eddie a intégré la Nortlight en 2015 et il n'a jamais envisagé d'en partir, il a bien eu quelques sollicitations d'autres compagnies mais ses refus ont à chaque fois été automatiques car il ne s'imagine pas ailleurs. Et c'est curieux pour quelqu'un qui ne s'entend avec personne et dont la réputation n'est plus à faire entre ces murs, mais ce n'est évidemment pas pour les beaux yeux de ses collègues qu'Eddie s'accroche fermement à la maison de ses débuts. Si on veut bien de lui encore longtemps ici il compte bien y faire toute sa carrière, ce serait un sacré accomplissement pour lui d'être parti de zéro et d'arriver au sommet sans avoir jamais cédé à d'autres sirènes. Et puis il prend pour exemple son propre père qui a travaillé toute sa vie dans la même boite, pour laquelle il a d'ailleurs quitté son pays natal et été par la suite récompensé. Ça ne l'intéresse pas Eddie de pouvoir inscrire une multitude de noms tous plus remarquables les uns que les autres sur son cv alors qu'il a une garantie à la Northlight, la confiance d'un metteur en scène et un vaste champ d'action que tout le monde ne lui offrirait pas forcément. Il réalise sa chance, surtout compte tenu des libertés qu'il prend et des histoires qu'il se traine et s'il n'avait pas ce talent brut révélé sur le tard il y a sûrement un moment qu'on se serait débarrassé de lui. Parce qu'il faut se le fader le Eddie, Abel ne le sait pas encore mais il n'est pas connu comme le loup blanc pour rien ici. Il a en tout cas vu juste sur le retour aux sources de son nouveau collègue, qui lui confirme être né et avoir grandi à Brisbane. « J'imagine aussi que le mal du pays te guette au bout d'un moment. » Il ne peut vraiment que le supposer car contrairement à pas mal de personnes de son entourage Eddie n'a jamais été amené à vivre en dehors des frontières australiennes. Sa noona a vécu un peu partout en Europe et sa sœur a fait ses cinq années d'études à Séoul quand lui n'a jamais cessé de naviguer entre Brisbane et Sydney. Alors c'est sûr que le mal du pays il ne connait pas lui, mais il a toujours trouvé assez courageux de quitter sa terre natale pour s'établir dans d'autres horizons sachant les attaches que l'on laisse forcément derrière soi. Abel réitère son envie de progresser sur le terrain du moderne qui lui est pour le moment inconnu, pour s'ouvrir à d'autres visions de la danse dit-il. « Et t'as pas peur de t'y prendre un peu tard justement ? Je veux dire, toi et moi on sait que nos carrières sont courtes et t'as quand même fait le plus gros de la tienne. » Eddie pose ça là avec toujours si peu de subtilité, débarquant avec ses gros sabots pour soulever l'une des principales craintes pour tout danseur professionnel : la fin, l'après. Abel a passé la trentaine alors il ne lui reste plus beaucoup d'années à tirer en tant que pro, ce qui ne veut pas dire qu'il ne pourra pas se reconvertir comme professeur par la suite mais forcément il a du vécu et d'ailleurs il doit bien le ressentir, son corps doit parfois lui envoyer certains signaux lui qui a été durement sollicité pendant de longues années. Il a l'air encore bien frais pourtant le Abel, à tel point qu'Eddie serait tenté de le rajeunir un peu s'il ne connaissait pas son âge. « Enfin va pas croire que je cherche à te dissuader ou quoi, je trouve ça cool de se lancer de nouveaux défis et j'espère vraiment avoir ta détermination dans quelques années. » C'est sincère, il aimerait bien voir les choses sous le même angle quand il aura lui aussi dépassé la trentaine. Et mine de rien ce n'est pas si loin, d'ici cinq ans il franchira lui aussi le cap tant redouté et commenceront alors à se poser des questions qu'Eddie n'a pour le moment aucunement envie de considérer. La remarque du nouveau concernant le niveau d'ici ne le laisse pas sans réaction, car il espère être à la hauteur de quoi, ou de qui au juste ? Le gars a connu la gloire au sein des plus grandes compagnies du monde et il s'inquièterait presque de ne pas répondre aux exigences de la Northlight. Eddie ça le fait doucement sourire, il trouve rarement les mots pour mettre les autres en confiance mais là il se sent obligé de rappeler à son collègue d'où il vient. « Je m'en fais vraiment pas pour toi mec. Crois-moi même si le moderne c'est pas ton domaine t'es déjà largement au niveau, et ça fait longtemps que toi t'as plus rien à prouver. » Il ne sait pas trop ce que ça vaut mais ça a le mérite d'être dit et c'est le professionnel qui parle, lui qui a vu passer des centaines de newbies à la Northlight ces cinq dernières années mais aucun qui n'avait les bagages et l'historique d'Abel. Il s'agit en fait du plus célèbre danseur que cette compagnie ait jamais accueilli à sa connaissance mais ça il ne lui dit pas par contre, préférant lui éviter un gros coup de pression à peine arrivé.

Bon. Il semblerait que le nouveau ne soit pas du genre à se fier au qu'en-dira-t-on et ça c'est plutôt bon pour Eddie, qui va peut-être avoir du coup l'occasion de se montrer tel qu'il est sans que les commentaires de ses collègues ne viennent influencer le jugement d'Abel. Quitte à ce que ce dernier ait une mauvaise image de lui au moins il la forgera tout seul, et non à partir de tout ce qui se raconte déjà à son sujet. Des bruits qui ont déjà détourné pas mal de nouveaux venus c'est pour ça qu'à force il a tendance à tenir les paris quant à qui va suivre la tendance, et qui va avoir l'intelligence de passer outre. Abel semble prêt à lui laisser sa chance et c'est appréciable, même si Eddie n'aime pas tellement le voir comme une faveur qu'on lui ferait. Pourtant il devrait s'estimer heureux que quelqu'un soit disposé à mettre sa réputation de côté, mais au lieu de ça il se contente d'un léger sourire et d'un hochement de tête silencieux qui semble exprimer une certaine reconnaissance, même si les mots ne sortent pas. Ce qui suit par contre lui ôte son sourire qu'il n'aura finalement pas gardé longtemps, simplement parce que cette question le force à réfléchir et que c'est un effort qu'il n'aime pas devoir faire en plein échauffement. Il est premier degré Eddie, c'est encore une chose à savoir sur lui. « Je sais pas. Peut-être. » il balance dans un haussement d'épaules sans s'étendre sur sa question et hop, blasé il semble à nouveau l'être. C'est une remarque de plus sur son âge et sur sa façon d'être, à force Eddie les entend mais les balaie rapidement d'un revers de main car il n'est pas du genre à effectuer une introspection sur demande. Il y a quelques années pourtant il avait plus d'un visage à montrer et non constamment le même empreint de gravité, au conservatoire il savait même encore à peu près s'amuser. C'est depuis qu'il est passé pro qu'il se prend terriblement au sérieux et n'éprouve plus de plaisir pour rien en dehors de la danse, à laquelle il a décidé de consacrer toute sa vie quels qu'en doivent être les sacrifices à faire à côté. Et puis il y a autre chose aussi qui a achevé ce changement chez lui, mais pour ça il vit encore dans le déni. « Maintenant je t'oblige pas non plus à apprendre à me connaitre si tu le désires pas. Mais si tu cherches à te faire quelques potes par ici vaut mieux que tu saches que je rends environ 30% du temps et de l'énergie qu'on investit sur moi. » Il prouve au passage qu'il peut être aussi d'une honnêteté crue, et son but ici est de lui faire justement économiser du temps et de l'énergie s'il accorde vraiment de l'importance aux rapports humains dans le cadre du travail car Eddie n'est pas ce qu'on pourrait appeler un pote fiable et disponible. Il n'assure même pas du tout en tant qu'ami mais ça Clément en parlerait mieux que lui, alors quitte à miser sur quelqu'un dans cette compagnie il vaudrait mieux qu'Abel se tourne vers des valeurs sûres ayant déjà leur petite bande de potes et ne rechignant pas à mélanger le pro et le perso. Un type se tenant volontairement à l'écart des autres n'est pas quelqu'un vers qui on se tournerait tout naturellement il le sait bien, mais comme Abel a l'air de vouloir s'intégrer sans faire de distinction entre eux tous il préfère lui épargner à lui la déception qu'il a déjà causé à d'autres. Car en dehors du théâtre Eddie est le même, il n'a pas une minute pour ses amis à l'exception de sa noona qui détient le privilège rare de le voir (presque) quand elle le souhaite. Il a l'air d'un gars bien Abel, ça l'embêterait un peu qu'il se berce d'illusions quant à ce qui pourrait les lier en parallèle du parquet alors qu'il estime - à tort ou à raison - n'avoir rien à lui offrir. Blasé, et décidément assez fataliste sur son propre cas.

Il décline la proposition d'Abel quant au fait de l'accompagner voir les autres et ce dernier n'insiste pas, un autre bon point pour lui. Eddie poursuit donc son échauffement tout en gardant un œil sur le nouveau et celui-ci ne semble avoir aucun mal à se greffer au petit groupe déjà formé un peu plus loin. Tant mieux pour lui, c'est ce qu'il se dit même s'il n'échangerait leurs places pour rien au monde à cet instant. Il fait en sorte de se tenir le plus loin possible de tout ce petit monde Eddie mais il est bien forcé d'aligner quelques pas dans leur direction pour remettre son téléphone à Abel, évitant soigneusement les regards qui lui sont adressés au passage. Abel qui prétend attendre des nouvelles de son frère puis se ravise, ce serait en fait une amie de longue date qui aurait pris contact avec lui mais ça Eddie y croit moyennement quand il voit le grand sourire qui prend place sur le visage du bonhomme. « Une amie hein.. » Il lui glisse un petit regard qui en dit long, le sous-entendu est évident ici mais au cas où il ne le serait pas assez il le gratifie d'un second commentaire, sans trop se soucier d'être indiscret pour le coup. « Tu sais t'as le droit d'avoir une petite copine, personne va te chambrer pour ça ici. » C'est autorisé tant que leur travail ne pâtit pas de leurs histoires de cœur mais comme partout ailleurs finalement, et c'est au moins un point sur lequel Eddie ne prend aucun risque. Il a librement interprété le sourire de son collègue mais peut-être qu'il se goure, après tout il est censé savoir mieux que quiconque que l'amitié entre un homme et une femme existe bel et bien et que ce n'est pas qu'une légende.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyMer 24 Mar 2021 - 2:44




❝ Expression en tout genre
(@Eddie Yang  & Abel Greetham)

Les mots d’Eddie me font hocher la tête. « Sans doute. Et puis une revanche aussi à prendre contre un coup du sort aussi. A dire vrai, je me demande si ma carrière serait différente si je n’avais pas quitté l’Australie pour la France. C’est fort probable. » Néanmoins, je reste persuadé aussi d’une chose – en dépit du fait que mon premier échec d’intégrer l’Australian Ballet – que si cela ne s’était pas fait, c’est que cela ne devait pas se faire. Partir à l’étranger, arriver à entrer au Ballet de l’Opéra de Paris, cela avait constitué finalement les bases de ma carrière. Intégrer une telle institution était une chance pour moi d’apprendre ce style si particulier qu’était celui à la française mais cela m’avait aussi donné l’opportunité d’acquérir une renommée internationale en faisant mes pas sur les plus grandes scènes du monde. D’ailleurs, lorsque j’avais annoncé mon départ à la fin de la saison 2017, je l’avais fait auprès du Ballet mais également auprès du public. En effet, travailler en tant qu’artiste, on le fait pour soi mais également pour autrui. Comment ne pas être reconnaissant auprès de toutes ces personnes qui m’avaient connu en tant que quadrille avant d’être Etoile à seulement vingt-trois ans ? Mais mon pays me manquait quand même et le rêve de conquérir la scène australienne ne m’avait jamais quitté même après onze années de carrière en France.

La question du danseur était légitime. Et cela me fit d’ailleurs sourire. Les traits de mon visage reflétant sans mal mon état d’esprit à ce sujet. « Je pense qu’il n’est jamais tard pour se lancer des défis. D’ailleurs, c’est aussi pour cela que c’est plaisant un défi : on ne connaît pas l’issue mais cela n’empêche pas de tout faire pour que celle qu’on considère la meilleure se produise. » commençais-je alors. En effet, j’avais conscience qu’en matière de comédie, j’étais loin d’être le meilleur. Ce n’était pas de la fausse modestie, c’était la stricte vérité ; parce que je ne savais pas jouer la comédie. C’était un fait. Dans la vie de tous les jours, j’étais bien trop expressif, bien trop spontané pour que cela colle avec l’idée de se glisser dans la peau d’un personnage. Mais paradoxalement, dès qu’il s’agissait de danse, qu’il n’était pas question de mots, de paroles… les choses étaient bien différentes. M’exprimer avec le corps, c’était ce que je faisais de mieux et c’était aussi cela qui m’avait permis de me trouver dans ma propre vie. « Cette question je me la pose tous les jours. Et elle me suivra tout le long de ma carrière, mais tant que j’éprouve du plaisir dans ce que je fais, je penserai qu’il n’est pas trop tard ! Et puis, si je n’ai plus vingt ans, je peux encore suivre ! » finissais-je alors en plaisantant. J’avais conscience que ce n’était pas une généralité chez tous les danseurs de savoir où ils voulaient aller après leur carrière, ou comment ils pouvaient l’envisager avec les aléas de la vie. J’avais de la chance de ne jamais m’être blessé par exemple. C’est pour cela qu’il était si facile d’y répondre dans un certain sens. D’ailleurs Eddie vint préciser sa pensée, pensant peut-être que je pouvais prendre cela mal ? Je secouais négativement de la tête. « Je ne crois rien, je te rassure. Et si tu aimes ce que tu fais, alors même passé la trentaine, tu continueras encore à venir au studio prendre ton cours et ne pas compter les heures lors des répétitions ou lorsque tu montes les chorégraphies. » C’était aussi l’expérience qui parlait. J’avais gagné en maturité depuis mes débuts et c’était important autant psychologiquement parlant, qu’artistiquement parlant. C’était aussi grâce à cela que certains déclics s’étaient produits. Les mots d’Eddie sont rassurants, agréables. D’ailleurs mon regard transmet sans mal ma sérénité face à sa réaction. A la différence de moi, il connaissait ce milieu, le style. Je me basais sur son expérience, sur sa vision des choses en tant que nouveau. Je pouvais être son ainé en matière d’âge ou de danse dans mon registre, je n’en restais pas moins le nouveau dans la compagnie. Et à mon sens, il était tout à fait normal de respecter ses ainés. Néanmoins sa dernière phrase vint me faire pincer les lèvres dans un sourire léger, le regard légèrement en biais. « Détrompe-toi, j’ai toujours quelque à prouver. Et c’est bien cela qui me fait progresser notamment : le fait de montrer que si je suis là, que si j’obtiens le rôle, c’est justement parce que je peux le tenir, parce que la confiance qu’on m’a faite n’est pas basée uniquement sur un affect particulier, une relation singulière. Prouver ses qualités de danseur, c’est un travail constant car il faut convaincre nos pairs, les chorégraphes mais aussi le public. Et c’est sans doute un conseil que je peux te donner : la danse, c’est une remise en question constante. Rien n’est jamais acquis et si tu considères que c’est le cas, dis-toi que tu fais alors fausse route. » J’en avais connu des danseurs qui s’étaient laissés un peu laissés aller, perdant le sens des réalités et cela avait à chaque fois eu un impact sur leurs performances. Il fallait savoir garder la tête froide et toujours considérer qu’il était possible d’aller plus loin, d’aller toujours chercher quelque chose de plus. Un spectacle terminé aussi spectaculaire soit-il, n’est jamais fini. Il doit être retravaillé encore et encore.

Cependant, j’ai conscience que cette compagnie n’échappait pas non plus aux bruits de couloirs, aux rumeurs. C’était une chose normale dans un groupe. Cependant, tant que les tensions ne prenaient pas le pas sur le reste, cela restait tolérable mais cela ne pouvait pas non plus rester indéterminée car une mauvaise cohésion et c’était le travail de chacun qui s’effondrait en plus de la réputation de la compagnie. C’était aussi pour cela qu’il était nécessaire de distinguer le professionnel, du personnel pour éviter tout conflit. C’était ce qu’on pensait dans un monde idéal mais les choses étaient loin d’être aussi simples. Si je peux sentir qu’Eddie prenne plutôt bien mon avis sur la question, il semble que ma question – aussi taquine puisse-t-elle être – était loin d’avoir fait l’unanimité chez le brun. Mais son conseil – sa mise en garde – je ne savais pas trop comment la qualifier pour le coup vint alors me faire baisser les yeux, alors qu’un rire s’échappe de mes lèvres. C’est étrange comme ce genre de discours avait le don de m’étonner mais en même temps d’être si compréhensible. Les priorités des uns n’étaient pas les priorités des autres. « Puisque tu fais preuve d’honnêteté à mon tour de dire quelque chose sur moi. Je ne suis pas quelqu’un qui me force par nature quand je n’aime pas : que ce soit dans le travail ou dans les relations. » Aussi sympathique que je pouvais être, aussi avenant et bienveillant, j’avais quand même aussi ma patience et mon caractère. Je pouvais comprendre qu’une personnalité puisse être peu disposée à entretenir des relations sociales, un désir de cohésion. Pourtant, j’étais sans doute l’opposé d’Eddie à ce sujet, au regard de l’animal social que je suis, même si j’avais mes moments de solitude qui étaient toujours agréables et nécessaires. Je n’allais pas lui faire la morale – qui j’étais pour la faire ? – simplement lui donner un autre conseil à ma façon. « Pourtant, si tu es là, c’est bien que tu as rendu plus du triple de ce qu’on a pu investir avec toi. » lui dis-je alors avant de m’éloigner. En effet, j’imaginais que ses professeurs, l’équipe chorégraphie de la compagnie, ses partenaires avaient dû investir du temps avec lui ; et s’il en était là, ce n’était pas en faisant le minimum, bien au contraire.

Si je m’intégrais rapidement dans le groupe de danseurs dès mes salutations, mais mon attention revint rapidement sur Eddie qui m’apportait mon téléphone. Si j’attendais des nouvelles de Paolo par rapport à son stage avec Maître Mackenzie, ce fut la suite de notre conversation avec Dani qui se trouvait sur mon écran. Mon sourire était visible. Comme d’habitude. La voix du danseur me fait alors lever les yeux. Son regard en dit long, très long. Cela me fait encore plus sourire alors que je secoue négativement la tête. « Nous avons été proches à une époque, nous vivions la même traversée du désert si on peut dire. Mais elle a surtout été un soutien indéfectible quand j’étais à Paris. J’ai appris qu’elle avait tout récemment aménagé à Brisbane pour poursuivre son rêve, comme quoi, on peut être surpris à chaque instant. Ah, cette chère Dani ! » dis-je alors avec sincérité que je posais mon téléphone. « Et en ce qui concerne une petite copine éventuelle, ce n’est pas vraiment d’actualité de mon côté. Et toi ? » Je lui avais retourné la question, en dépit de ce qu’il avait me dire à son sujet. Bien loin de me douter que ce serait autre chose qui pourrait retenir son attention.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyLun 29 Mar 2021 - 19:43


I’ve exchanged my youth for success
And that monster demands for more wealth
I should swallow this forbidden fruit
They want me to leave this garden



Abel évoque une revanche à prendre sur un coup du sort sans préciser lequel, mais s'il a potentiellement connu des débuts difficiles dans ce milieu il ne fait aucun doute qu'il s'est depuis largement rattrapé et peut-être bien qu'il doit son salut au fait d'avoir quitté l'Australie pour la France. C'est ce que le danseur classique semble en tout cas penser, supposant qu'il n'aurait pas connu la même carrière s'il était resté sur le sol australien. « Tu penses que les opportunités auraient été moins belles pour toi ici ? » Eddie est prêt à lui accorder ça car c'est peut-être bien vrai après tout, et on ne peut pas dire qu'il ait pris une mauvaise décision en plaquant tout pour la France vu le succès qu'il a rencontré par la suite. Ce choix a forcément déterminé tout le reste, il n'ira pas contre cette idée-là. « À quel moment t'as su qu'il était temps de partir ? Et la France c'était l'évidence pour toi ? » Pourquoi la France c'est vrai qu'il se le demande, car ce n'est pas la porte à côté et ça n'a pas dû être bien simple d'y débarquer sans en parler la langue. À moins qu'Abel se soit envolé avec de bonnes bases en poches, il n'en sait rien mais ce qui lui manquait au départ a forcément été comblé depuis. « Car c'est marrant, c'est un pays qui m'a jamais trop fait rêver moi. » il balance dans un haussement d’épaules, même s’il ne remet pas en question le prestige de l’Opéra de Paris où Abel a fait ses débuts - et quels débuts, c'est glorieux de commencer sa carrière au sein d'une institution d'un tel renom. La France fait rêver un paquet de gens partout dans le monde et notamment pas mal de danseurs, mais simplement pas lui. Eddie n’a jamais eu la hype pour le pays du fromage et du vin comme il se plaît à le surnommer et il n’y a pas de raison particulière à ça. Dani y a vécu pourtant, elle aurait très bien pu lui transmettre son attrait pour la France et il a d'ailleurs encore les cartes postales qu'elle lui envoyait à l'époque. Mais non, Eddie n'a pour sa part jamais ressenti l'envie de partir à la découverte de l’hexagone - ni même de l'Europe, quand il y réfléchit. Le danseur est trop proche de ses racines et des gens qui l'entourent ici pour se prendre à rêver d'évasion, alors il n'a pas cherché à savoir s'il pourrait lui aussi décrocher d'autres opportunités ailleurs puisqu'il est convenu depuis le départ qu'il ferait toute sa vie et toute sa carrière en Australie. Il n’est pas de ceux qui ont soif de découverte et qui peuvent s’établir là où le vent les mène, même s’il n’aime pas se dire qu’il est bloqué ici et qu’il n’est pas libre de vagabonder où bon lui semble. Ce n’est pas une question de le vouloir mais de le pouvoir, car Eddie est bien du genre à déplorer le manque d’options même s’il n’envisage à aucun moment d’opter pour l’une d’elles. Par principe, pour se dire qu’il a le choix, que c’est lui qui contrôle son destin et non l’inverse.

Il ne sait pas trop ce qu'il cherche, Eddie, en confrontant son nouveau collègue à la dure réalité qui les attend l'un et l'autre d'ici quelques années alors qu'il est le premier à ne pas souhaiter réfléchir à la question en temps normal. Ils ont signé pour une carrière qui sera courte, ils le savent mais Abel n'a pas l'air de vouloir se résoudre à compter les années le séparant de la retraite anticipée attendue pour tout danseur. D'après lui il n'est jamais trop tard pour se lancer des défis et c'est assez cool de visualiser la danse comme un perpétuel renouveau, il ne faudrait juste pas qu'il s'épuise avant l'heure sachant qu'il a quand même pas mal de kilomètres au compteur et qu'une fois la trentaine passée il convient plutôt de s'économiser pour grappiller un peu de temps. Il tient encore sacrément la forme Abel mais il va voir qu'à la Northlight ça carbure fort, même Eddie qui ne compte pas ses efforts finit bien souvent sur les rotules à la fin de la journée. « L'issue je pense que tu la connais quand tu sais ce que tu vises. Et t'as aucune raison de te foirer si tu te donnes les moyens d'y arriver. » La radicalité de ses mots tranche avec la positivité d'Abel, et malgré lui il prouve une fois de plus son intransigeance et son étroitesse d’esprit. C'est le discours de quelqu'un qui ne tolère pas l'échec, aussi bien chez lui que chez les autres, alors oui c'est stimulant de se lancer des défis mais si c'est pour ne pas les relever complètement et se contenter d'une moitié de résultat ça ne l'intéresse pas lui. En somme Eddie ne fait pas tout pour que la meilleure issue à cette yeux se produise, il s'interdit catégoriquement qu'il en soit autrement et pour ça tous les sacrifices sont permis. Il n'y a qu'à voir l'état de sa vie personnelle à côté de tout ce qu'il investit dans la danse, c'est sûr qu'il a un joli palmarès à son actif en tant que danseur que ce soit avec la Northlight ou avec son groupe mais tout ça à quel prix ?.. Et surtout combien de temps tiendra-t-il encore à ce rythme, les paris sont ouverts. « T'es un peu philosophe dans l'âme, toi, non ? » il demande en l’observant du coin de l’œil non sans esquisser un léger sourire au passage. L'ainé dégage une certaine sagesse et un optimisme qui se heurtent, là encore, au côté dogmatique d'Eddie. C'est évident que l'un et l'autre continueront d'exercer leur passion même lorsqu'ils seront considérés trop vieux pour la scène, car il y a toujours moyen de se reconvertir et Eddie ayant déjà un pied dans l'enseignement il pourrait par exemple devenir professeur à temps plein par la suite. Mais il sait que l'adrénaline des grands shows lui manquera, il aime ses nouvelles fonctions de chorégraphe et dispenser ses cours à côté du théâtre mais c'est avant tout un performeur Eddie. Il craint de se sentir un peu vide quand il ne lui restera plus que le reste, qui n'est rien d'autre que du bonus à ses yeux. « La danse c'est à vie de toute façon, on ne raccroche jamais vraiment. » Il étire un sourire tranquille, ne souhaitant pas montrer que ce sujet-là réveille certaines craintes en lui. Eddie se sent bien incapable de passer un jour à autre chose et de refermer la porte sur cette passion qui l'anime depuis l'adolescence et sans laquelle il chercherait certainement encore quoi faire de cette vie. C'était un gosse mal dans sa peau et paumé avant d'avoir sa révélation, il sait qu'il doit tout à la danse aujourd'hui même si celle-ci n'a pas impacté sa vie que dans le bon sens. Et puis là son égo est piqué, Abel le contredit sur le fait d'avoir encore des tas de choses à prouver malgré son impressionnante carrière et se permet en prime de le conseiller. C'est sûrement bienveillant de sa part et pourtant Eddie ne l'entend pas de cette oreille. « Je ne prends pas de conseils, mais merci. » Ni de lui ni de personne, qu'Abel ne se sente surtout pas visé personnellement parce qu'il est nouveau ici. Eddie n'écoute que lui-même c'est bien connu, et lui conseiller de se remettre en question c'est un peu comme lui demander de se couper un bras, c'est impensable pour lui. Non pas parce qu'il estime ne jamais faire d'erreurs, mais parce qu'il a bien trop de fierté pour accepter de les reconnaitre et mener la moindre réflexion dessus. « Mais je suis d'accord sur un point. Dans ce milieu rien n'est jamais acquis et l'estime des autres se perd bien plus facilement qu'elle se gagne. » Le monde du spectacle et tout particulièrement celui de la danse est sans pitié, la compétition y est féroce et la moindre erreur peut coûter très cher. Il en sait quelque chose Eddie, il lui a fallu travailler très dur pendant des années pour gagner le respect de ses pairs et des grands professionnels du milieu, mais il n'a fallu que quelques jours pour que le regard de ses collègues de la Northlight change drastiquement sur lui lorsqu'il s'est illustré dans cette malheureuse affaire de rôle piqué à Clément. Condamnation immédiate sans procès, pas de seconde chance pour les opportunistes comme lui et il peut vraiment s'estimer heureux que sa petite réputation n'ait pas trop impacté ses projets.

Une réputation qu'Abel semble disposé à ignorer dans un premier temps, histoire de se faire sa propre opinion sur le bonhomme. C'est honorable de sa part car tout le monde ici ne se donne pas cette peine, il est bien plus aisé de suivre la tendance quand on arrive et de donner raison au plus grand nombre. Eddie n'a pas volé cette méfiance et ces mauvais regards qu'on lui lance partout où il va mais il considère que certaines personnes prennent cette histoire un peu trop à cœur, quand elle ne concerne finalement que Clément et lui. C'est le souci des compagnies où tout le monde copine avec tout le monde, à la moindre histoire deux clans se forment et c'est bien pour cette raison qu'Eddie ne veut plus s'ouvrir à une quelconque amitié dans le cadre du travail. Il préfère à vrai dire continuer de suivre ses ambitions sans se soucier de personne car c'est dans sa nature, et parce qu'il n'a pas le temps de dealer avec les susceptibilités des uns et des autres. Désormais il avance seul, et il espère qu'Abel en fera de même s'il se rend compte que les gens d'ici ne sont pas non plus disposés à lui faire de cadeau. Il dit ne pas être du genre à se forcer et c'est une bonne chose, ainsi qu'un point qu'ils ont en commun. « Et t'as bien raison. La vie est trop courte pour accepter de perdre notre temps avec des gens qu'on ne sent pas. » C'est bien pour ça qu'il ne lui en voudra pas s'il finit par se ranger à l'opinion commune ici le concernant, car mine de rien il lui aura quand même laissé sa chance là où beaucoup de nouveaux avant lui ont préféré se laisser influencer par les rumeurs à son sujet. Alors peut-être bien qu'Eddie a rendu d'une certaine manière le temps et l'énergie que d'autres ont investi sur lui même s'il se présente comme quelqu'un qui n'en redonne qu'une infime partie, peut-être que le fait d'en être là aujourd'hui le prouve et qu'il se voit comme plus ingrat qu'il ne l'est en réalité. C'est possible mais très franchement cette nouvelle perspective ne change rien à sa vie. « On peut éventuellement le voir comme ça oui. » il rétorque avec indifférence, sans trop savoir comment se positionner. Lui évoquait davantage son manque d'investissement flagrant dans ses relations hors travail mais Abel a souligné un point qui invite à la réflexion, même si ça sous-entend une fois de plus qu'il donne tout quand il est question de la danse, mais limite sacrément ses efforts en dehors. Après tout ça il ne sait pas si Abel désire encore apprendre à le connaitre, il n'a pas le sentiment de s'être montré sous son meilleur jour et pourtant leur discussion se poursuit, tout du moins jusqu'à ce que le nouveau décide d'aller à la rencontre du reste du groupe. Ça se comprend, il veut bien faire les choses et assurer sa bonne intégration alors Eddie ne le retient pas auprès de lui, car il n'aurait aucun intérêt à empêcher ça.

Il ne prévoit vraiment pas d'intervenir, Abel est visiblement un garçon très sociable et il conçoit qu'il puisse avoir besoin de se familiariser avec ses nouveaux collègues sachant qu'il arrive au sein d'une famille déjà formée où certains travaillent pour la plupart depuis de nombreuses années ensemble. Ça le gênerait presque de lui rapporter son téléphone dans un moment pareil, tout comme ça lui coûte de faire ce pas vers ceux qui médisent continuellement sur son dos, mais il sait ce qu'est d'attendre un coup de fil ou un message important. Abel évoque d'abord des nouvelles d'un de ses frères puis la réponse d'une amie de longue date, et à ce moment-là Eddie est très loin d'imaginer l'imbroglio qui va se jouer entre eux. Il l'écoute parler de cette amie qui semble beaucoup compter à ses yeux et puis il se stoppe net, l'information qui lui parvient est alors trop grosse. Une Dani récemment installée à Brisbane il ne doit pas y en avoir cinq mille et pourtant Eddie veut croire que ce n'est pas la sienne. « Dani comment ? » il demande aussitôt d'un ton empreint de gravité, son visage est fermé et la sérénité qu'il affichait jusque là vient de voler en éclats. Il demeure très calme Eddie mais pour combien de temps encore ? Ça va vraiment dépendre de la réponse qu'Abel va lui fournir, à cette question-là et à la suivante. « Et vous étiez proches à quel point au juste ? » Il ne veut vraiment pas croire qu'ils ont la même Dani en tête mais la vie lui a appris à se méfier des coïncidences. Ce ne serait pas la première fois que le destin se jouerait de lui comme ça mais là le sujet est sensible, surtout en ce moment. Pas de petite copine à déclarer en tout cas du côté d'Abel, là tout de suite c'est plutôt censé le rassurer n'est-ce pas ?.. Ce dernier lui confie que ce n'est pas d'actualité et il va sans dire qu'Eddie est dans la même situation, ça fait même pas mal de temps que ce n'est plus d'actualité en ce qui le concerne. « Pour moi non plus. La dernière en date m'a largué parce que la danse passait avant notre couple et franchement elle a bien fait, je me serais quitté aussi à sa place. » Il lui a même ouvert grand la porte de sortie, lui qui avait de toute façon baissé les bras depuis longtemps et laissé Alexis ramer toute seule dans leur relation. Tout ça c'est bien joli mais il repense à ce qu'il espère grandement être un quiproquo, son regard sombre sondant celui de son interlocuteur dans l'attente de réponses qui tardent à venir. Il veut en avoir le cœur net Eddie, et s'il s'avère qu'ils ont bien plus en commun que leur passion pour la danse alors il se pourrait qu'il ne soit bientôt plus du tout question de bonne entente entre eux.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyJeu 1 Avr 2021 - 2:42




❝ Expression en tout genre
(@Eddie Yang  & Abel Greetham)

La question des plus légitimes d’Eddie me fit secouer négativement de la tête. « Pas moins belles mais différentes je pense. En effet, chaque compagnie possédait sa propre vision de la danse, son propre style. Là où l’Opéra de Paris est une véritable école de style par son histoire, l’Opéra d’Australie est une école plus moderne en termes d’interprétation de la danse. Les techniques enseignées sont différentes aussi. Donc je pense qu’il est compliqué de savoir laquelle est la mieux fondamentalement. » répondis-je alors avant de reporter mon regard sur Eddie. Mon regard s’échappait bien vite quand j’étais plongé dans mes pensées, cela m’avait toujours aidé à me concentrer. Sa deuxième question vint me faire pincer les lèvres légèrement, avant qu’un sourire en coin ne se forme. Cela était révélateur aussi des circonstances qui m’avaient conduit à quitter l’Australie. « Pas du tout. En toute honnêteté, je réfléchissais à ce que j’allais faire lorsque j’ai raté le concours d’entrée au sein de la compagnie de l’Australian Ballet. Néanmoins, ce sont davantage des circonstances familiales qui m’ont mené à aller à l’étranger, loin d’être conscient au début de tout ce que cela pouvait m’apporter. A dix-huit, il y a beaucoup de choses qu’on ignore. » Un léger rire s’échappa d’ailleurs de mes lèvres. J’avais toujours été axé sur une certaine forme d’auto-dérision de ma propre personne, riant de mes travers, de mes échecs. Peut-être l’expérience qui m’avait appris à relativiser, à voir les choses moins durement et fatalement ou alors une façon de contraster aussi avec l’éducation que j’avais pu recevoir quand j’étais plus jeune.

Néanmoins, je ne peux m’empêcher de découvrir Eddie sous un autre jour – ou plutôt une facette de sa personnalité qui n’était pas si rare dans ce milieu. Les personnalités intransigeantes et sévères l’étaient souvent bien davantage à leur propre égard, même si des exceptions demeuraient encore. Je perçois bien la dichotomie entre sa perception et la mienne, une image qui était presque froide même. Personnellement, j’avais toujours trouvé cela étrange. Un paradoxe. Être danseur, c’était être un artiste aussi dans l’âme. Faire preuve d’un esprit aussi inflexible était surprenant. Pourtant, j’étais loin d’être quelqu’un qui me laissait vivre mais j’avais l’impression que la fantaisie n’avait que peu de place dans sa vie. Toutefois, je fais une légère grimace quand même. « Pourtant, on se laisse facilement aveugler par cette issue. » Je n’en rajoute pas davantage. Le danseur ne semblait pas réellement perméable aux conseils. C’était un constat que je pouvais en revanche aborder. Alors oui, c’était tout à fait louable de tout faire pour y arriver, de se donner les moyens. Mais à se lancer à corps perdu, on finit par se négliger. J’en savais quelque chose. La tête dans le guidon, c’est bien mais c’est souvent dans cette période que les drames arrivent, que les blessures apparaissent et s’enchainent. L’expérience me faisait dire que ce n’était pas dans la rapidité qu’on forgeait une carrière, mais dans l’endurance. Il est vrai que ma nomination d’Etoile s’est fait cinq ans après mon entrée à l’Opéra. Une promotion des plus rapides, même si historiquement d’autres en avaient connu des plus fulgurantes encore. Pourtant, si je ne m’étais pas décidé à vivre autre chose en parallèle, il y avait de fort doute que ma carrière en aurait fini par être impactée même si… j’ai connu les aléas de l’amour. « Pas qu’un peu. C’est la vieillesse qui parle. » répondis-je alors avec un humour non feint. Un clin d’œil aussi à nos précédents échanges mais parce que c’était aussi fondamentalement vrai. D’ailleurs, si je pouvais être aussi résilient dans ce monde impitoyable, c’était en grande partie dû à ma capacité de savoir prendre du recul avec les événements. D’ailleurs, je ne prends pas la mouche face à sa réflexion, qui peut sembler pleine d’arrogance et de mépris. C’est sans doute vrai. Mon sourire s’étire davantage. Je ne suis pas vexé pour deux sous. Il m’en fallait davantage pour secouer ma personne. Et quelque part, c’était bien aussi à mes yeux qu’Eddie fasse sa propre expérience de son chemin de vie. Je n’avais pas à jouer les moralisateurs, ni les oiseaux de mauvais augure. La vie se chargeait de rappeler elle-même à l’ordre les consciences égarées. Mais cela n’enlevait en rien que nos avis pouvaient être tout à fait convergent sur bien des points, signe aussi d’une analyse des plus matures de la part d’Eddie. Ce garçon semblait se complaire dans sa situation, dans ses projets en dépit de ces rumeurs, des histoires dans lesquelles il s’était retrouvé. Il fallait une force de caractère certaine pour tenir la distance, pour savoir garder la tête froide. Plus d’une personne aurait sans doute craqué avant. Son indifférence me tire un nouveau sourire. Voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Une véritable philosophie de vie.

Néanmoins il semble qu’évoquer mon amie de longue date auprès de lui lorsqu’il m’a rapporté mon téléphone semble… le perturber. Juste une impression peut-être. Mes sourcils se froncent néanmoins légèrement. Cela l’intéressait réellement ? « Dani Hwang. » finis-je par répondre alors tout en regardant dans ma galerie une photo de la coréenne qu’on avait prise tout récemment lors de nos retrouvailles avec un sourire. D’ailleurs, l’intérêt semble monter d’un cran supplémentaire, contrastant bien rapidement avec l’impression qu’il m’avait renvoyée primairement ; s’il était bavard sur le plan professionnel, il semblait plus réservé au niveau personnel, quoi que nous n’eussions pas non plus fait étalage de celle-ci au court de notre conversation. Mais je chasse quelque peu cette idée de ma tête pour lui répondre comme à mon habitude, ma sympathie revenant rapidement faire sa place sur mes traits. « Je pense que je pouvais la considérer comme ma meilleure amie durant cette période. C’était une personne dont j’étais extrêmement proche, nos histoires respectives se recoupant bien trop pour qu’on ne s’entende pas. » Mon r égard s’était fait rieur, autant que mes lèvres d’ailleurs. Signe que des souvenirs remontaient à la surface. On pouvait sans doute remarquer que cela me rendait réellement heureux.

Pourtant la conversation s’engage vers quelque chose de plus intime, celui-ci m’évoquant sa propre situation sentimentale. C’était fréquent. Peu de partenaires était capable d’accepter que la danse prenne autant de place. « La dure réalité de notre monde ! » commentais-je alors pour faire un peu d’humour. Néanmoins, le fait qu’Eddie puisse connaître Dani faisait sa petite place dans mon esprit, et tout à coup, cela fit écho alors dans mon esprit.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyDim 4 Avr 2021 - 19:49


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And that monster demands for more wealth
I should swallow this forbidden fruit
They want me to leave this garden



Il ne peut que croire Abel sur parole quand celui-ci évoque la différence d’enseignement et de vision de la danse entre l’Opéra de Paris et l’Australian Ballet, car seul quelqu’un y ayant mis les pieds ou s’y étant vraiment intéressé de près peut avancer ce genre de choses et ce n’est pas le cas d’Eddie. Tout ce qu’il connaît lui aujourd’hui c’est comment ça fonctionne à la Northlight, il n’a pas d’élément de comparaison mais c’est toujours bon à savoir lui qui se demandait ce qu’Abel avait trouvé à Paris qu’il n’avait pas trouvé ici. Son aîné précise toutefois qu’il n’est pas vraiment possible de dire quelle institution est la meilleure, et ça doit effectivement dépendre des attentes que l’on a et des techniques qu’on privilégie. La France n’était en tout cas pas une évidence pour Abel, qui lui confie avoir échoué au concours d’entrée de l’Australian Ballet et c’est un détail qu’Eddie ignorait sur la biographie de l’illustre danseur. Dix-huit ans c'est vraiment jeune pour partir seul à l'étranger, et clairement au même âge Eddie n'en aurait pas été capable. Il ne l'est d’ailleurs toujours pas à vingt-cinq ans passés, ce n'est pas du tout une perspective qui le branche et il y a peu de chance qu'il en soit autrement un jour même s'il ne fait aucun doute que les opportunités pour un danseur sont grandes en dehors des frontières australiennes, ça il veut quand même bien l'admettre. « Et quelle expérience à l’étranger t’as préféré ? Tes meilleures années en tant que danseur, tu les as faites où ? » Il suppose que sa première expérience à Paris a tout particulièrement compté mais il a ensuite poursuivi sa brillante carrière à New York, qui a aussi dû beaucoup lui apporter du point de vue de la danse et sûrement aussi du point de vue humain, Abel semblant être un vrai social butterfly en plus d'être un grand bosseur.

Eddie commence à sentir que le courant ne va pas trop passer avec son nouveau collègue, c’est un sentiment qui tend à se confirmer chez lui à mesure que leur discussion évolue. Peut-être qu’il s’avance un peu trop mais ils sont vraiment très différents et il n’est pas certain que ça les rende très compatibles. Abel est extrêmement bavard et lui non, Abel est très sociable et lui non, et ils n’ont aussi pas du tout la même vision sur pas mal de choses d’après ce qu’il constate. Alors s’ils s’entendent tous les deux ce sera sûrement au niveau de la danse mais il doute de dépasser le stade du respect et de l’admiration pour le parcours du célèbre danseur, qui l’avait à l’origine motivé à initier cette discussion. Eddie n’a jamais vraiment cru qu’il s’en ferait un pote car ça fait longtemps qu’il n’attend plus rien de ses rapports avec ses collègues de la Northlight y compris les nouveaux venus, et sûrement aussi qu’il a un peu grillé ses chances en se présentant d’office comme un danseur à problèmes errant en véritable paria dans les couloirs de la compagnie. De toute façon comme il a pu lui dire il ne recherche pas ce genre de relations dans le travail, des amis Abel pourra s’en faire des tas ici mais il ne faudra pas le compter dans le lot car la dernière fois qu’il a considéré quelqu’un comme un ami entre ces murs on sait comment ça a tourné. Et puis il y a ce sourire qu’Abel affiche en toute circonstance depuis le début de leur échange y compris lorsqu’il l’envoie bouler avec ses conseils.. Eddie ça le crispe un peu car ce gars est presque trop sympathique pour son propre bien, c’est limite si ça ne le fatigue pas d’avance. Il a du mal avec les personnes trop gentilles dont la tolérance semble extensible à l’infini, sans parler de son optimisme à toute épreuve dans lequel il ne se retrouve pas du tout. Alors quand Abel exprime l’envie d’aller papoter avec les autres il ne le retient pas, car il pense qu’ils sauront mieux gérer son cas que lui. Ce n’est pas en traînant avec Eddie que le nouveau réussira son intégration de toute façon, avec lui il a même toutes les chances d’être regardé de travers car copiner avec le traître de service ce n’est pas très bien vu par ici. Si seulement Eddie s’était contenté de le laisser partir et n’avait pas voulu lui rendre service en lui apportant son téléphone, ils en seraient restés là tous les deux et tout le monde s’en serait très bien porté. Mais non, il faut croire que le destin a d’autre plans pour eux et que ces rapports encore à peu près cordiaux ne sont pas censés durer.

Un prénom formulé par mégarde et l'atmosphère change brutalement. Eddie ne se serait certainement pas attardé sur la destinataire de ce fameux message qu'Abel vient de recevoir si ce dernier n'avait pas laissé échapper de troublants détails lui rappelant la Dani qu'il connait bien - qui est par ailleurs sa Dani, et celle d'aucun autre à ses yeux. Il n'en a pas encore la certitude Eddie mais il retrouve quand même pas mal sa noona dans le court descriptif que son ainé lui fait, et il faut avouer qu'il commence à avoir l'habitude des sales coups que le destin lui réserve. Ce serait quand même incroyable qu'Abel soit lui aussi lié à la belle œnologue, et qu'il le découvre le jour de l'arrivée de celui-ci dans la compagnie. Eddie s'accroche à l'espoir qu'il s'agisse d'une autre Dani mais ses illusions lui sont brusquement arrachées l'instant d'après quand Abel lui fournit la dernière information qui lui manquait pour compléter le puzzle. Dani Hwang. Bingo. Il expulse un long et bruyant soupir, car c'est bien la dernière chose dont il avait besoin aujourd'hui Eddie. Comme s'il n'y avait pas assez d'histoires entre eux dernièrement il faut en plus qu'il gère l'arrivée soudaine d'un autre gars dans la vie de sa noona, qui prétend y être depuis un certain temps par ailleurs mais pour Eddie cette relation tombe littéralement du ciel. Dani serait donc amie avec un danseur de sa renommée depuis des années et il ne l'apprendrait qu'aujourd'hui ? Il n'arrive pas à le croire, mais ce qui passe encore moins bien à ce moment-là c'est l'étiquette qu'Abel se plait à coller sur leur relation. Là Eddie voit rouge, et son interlocuteur ne sait vraiment pas où il vient de mettre les pieds. Le pauvre, s'il avait seulement conscience du caractère hautement possessif du jeune danseur.. « Je ne crois pas, non. » il annonce d’un ton ferme et direct, presque dédaigneux capturant au passage quelques regards indiscrets de collègues étonnés par la tournure de leur discussion. Il n’a rien à cacher Eddie et il se fiche bien qu’on les regarde ou qu’on les écoute, dans cette compagnie de toute façon il ne se soucie plus de son image depuis longtemps. « Ou alors c’est valable seulement de ton côté, car du sien cette place est déjà prise et l’a toujours été. » Son regard en dit long et laisse comprendre la suite : Dani est sa meilleure amie et la réciproque est vraie, alors il peut remballer son beau discours sur ô combien ils ont pu être proches à une époque, ça ne vaut pas ce qui le lie à sa noona et le danseur veut être sûr qu’il le comprenne bien. « On se connaît depuis seize ans elle et moi, t’as pas idée de tout ce qu’on a vécu ensemble alors je pense que tu peux redéfinir ce qui vous lie.. et l’importance de votre relation à ses yeux. » Eddie se montre subitement dur et injuste car le sujet est sensible pour lui en ce moment, il n’avait vraiment pas besoin que Dani et les histoires de celle-ci le poursuivent jusqu’ici. Ça le tend, il commence à perdre gentiment son calme alors il décrète sans même savoir ce qu’ils ont précisément pu partager que ça ne vaut pas grand-chose. Après tout Dani ne lui a jamais parlé de cet Abel alors qu'elle a eu mille occasions de le faire, c’est qu’il ne doit pas beaucoup compter pour elle. « Tu veux bien effacer ce sourire benêt que t'as, là ? Parce que moi ça me fait pas du tout marrer tu vois. » il reprend en fusillant Abel de son regard noir car le bonhomme est beaucoup trop enjoué à son goût, ça contraste sacrément avec l'agacement palpable chez lui et son côté parano lui ferait presque dire qu'il trouve une certaine satisfaction dans le fait de jouer avec ses nerfs. Eddie est vraiment à deux doigts de quitter la salle pour appeler Dani et exiger d'elle des explications car c'est la cachotterie de trop, mais au lieu de ça il se contente de lui envoyer un sms bien épicé puisqu'il est incapable de se contenir et de remettre ça à plus tard. Mais qu'Abel n'en profite surtout pas pour lui fausser compagnie et aller trouver refuge auprès des autres danseurs pendant ce temps-là, il n'en a pas encore fini avec lui.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyLun 5 Avr 2021 - 0:21




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(@Eddie Yang  & Abel Greetham)

La question d’Eddie poussait à la réflexion. Il est vrai que ma carrière m’avait amené sur bien des scènes en dehors de l’Europe, à la conquête du monde. Être Etoile pour le Ballet de l’Opéra de Paris, c’était s’assurer de pouvoir être en première ligne, d’être sous les feux de la rampe dès qu’une production était montée. D’ailleurs, même si le répertoire avait énormément évolué vers le contemporain où la hiérarchie n’est pas aussi claire que lors des pièces classiques, je n’en restais pas moins sollicité. Mais si je devais citer une expérience en particulier… « Je pense que c’est quand on a décidé de remettre au goût du jour d’une pièce chorégraphiée par Balanchine, Jewels, Une création dédiée pour la France, les Etats-Unis et la Russie. Jamais elle n’avait été dansée par les trois compagnies nationales alors que c’était le souhait de son auteur. Lorsque je fus Etoile invitée du Ballet de l’Opéra, je suis parti à New York et à Moscou afin de leur proposer le projet. Je crois que cela a été le plus beau projet que j’ai pu mener en tant que danseur mais également en tant que chorégraphe d’une certaine façon. » Une production historique d’ailleurs puisqu’elle a été dansée pour la première fois sur la scène du New York City Ballet, une façon de rendre hommage à G. Balanchine où il fut maître de ballet, par les trois compagnies réunies avant une tournée mondiale. « Je pense que c’était celle où j’étais justement Etoile invitée. J’avais la chance de faire partie de la troupe de l’Opéra de Paris mais en étant plus indépendant. J’ai pu réaliser davantage de collaboration et de création sur les scènes du monde entier. Une liberté rare pour un danseur classique. C’est également à cette période où j’ai rencontré la compagnie Martha Graham et appris ce qu’on peut considérer comme la technique de contemporain par excellence. Donc cela constitue mes dernières années en tant qu’Etoile. Mais je ne regrette en rien d’être revenu en Australie où j’ai pu réaliser l’un de mes rêves d’enfant. » En effet, faire partie de cette compagnie était un rêve qui m’était passé sous le nez grâce à mon formidable paternel. Mais qu’à cela ne tienne. Et finalement, ce n’était pas étonnant que je décidais maintenant de bifurquer de voie pour la comédie musicale ; un tout autre registre mais qui pouvait aussi me permettre de progresser dans ma propre technique.

Toutefois, il est vrai que cette conversation m’avait permis quand même de faire davantage connaissance avec Eddie, de voir que le brun n’était peut-être pas la personne la plus sociable de la compagnie mais n’en restait pas moins intéressante. Alors même si j’avais peut-être encore du mal à cerner tous les contours du danseur, sans doute cela viendrait-il avec le temps. Je restais cet éternel optimiste, sans doute agaçant parfois. Cependant, malgré ces histoires, je n’avais guère de mauvais ressentiments à son sujet. Cela restait après tout un premier contact. Cependant, il semblait que le destin se soit décidé à se mêler un peu plus de mes relations. A l’annonce de l’identité de celle qui m’avait envoyé un dernier message, je sens – plutôt je me prends – l’agacement d’Eddie en plein dans la figure. Ce soupire bruyant était tout sauf une marque de joie. Le ton employé ne laissait guère de place à une autre interprétation par-dessus le marché. La tension est palpable. Cela va sans dire. Mes sourcils se foncent légèrement. L’étonnement avait laissé place à une certaine forme de scepticisme d’ailleurs, une certaine forme de méfiance également. « Est-ce que j’ai parlé en son nom ? Je ne crois pas. » Ma réponse était calme, étrangement calme. Une façon de rappeler à mon interlocuteur que j’avais répondu à sa question, en dépit du fait que ma réponse ne lui plaise guère. Mais si cela en était resté là. Cela pourrait ne pas faire davantage de vagues ; mais les mots qu’il venait de prononcer, c’était comme s’attaquer ouvertement à l’amitié que me liait à Dani. Si j’encaissais les attaques personnelles avec un certain recul, dans ce cas, je démarrais davantage au quart de tour. « Mais tu sembles bien avisé pour le faire à sa place. » Je ne mâchais pas mes mots, et ma question était presque trop rhétorique d’ailleurs. « Alors dis-moi comment je dois définir la relation que nous avons depuis cinq ans ? » La question est ouverte et ce début de rixe verbale semblait avoir attiré les regards d’ailleurs des autres danseurs qui semblaient interloqués. Cependant, si un vestige de sourire demeurait sur mes lèvres, ce fut comme un flash, une sorte de souvenirs récents qui remontait à ma conscience. Malheureusement pour lui, cela me fit sourire, quelques secondes avant sa réflexion. Et cela ne mit que davantage le feu aux poudres. « Mais comment n’ai-je pas fait le rapprochement auparavant ? Eddie. Le fameux Eddie, le meilleur ami. Ôte-moi d’un doute. Tu te comportes toujours de cette façon avec les personnes qui peuvent être proches de ta meilleure amie ? Que je sache si je vais avoir droit à plus qu’une scène au beau milieu de notre lieu de travail commun de la part de quelqu’un qui se tient à l’écart des histoires. » Oh non, je n’allais pas le laisser s’en tirer comme cela et courber l’échine. Je crois bien que l’image qu’il avait de moi allait prendre un sérieux coup sur le coin de la tronche. Mais qu’à cela ne tienne. On ne touchait pas impunément à mes relations et encore moins on ne mes les dictait.

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Message(#)Expression en tout genre ~ Eddie  EmptyMer 7 Avr 2021 - 21:38


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Abel est un vrai passionné, ça s'entend comme ça se voit. Il ne lésine pas sur les détails en lui racontant sa meilleure expérience en tant que danseur, mais aussi en tant que chorégraphe puisque c'est une corde qu'ils ont tous les deux à leur arc aujourd'hui, Eddie ayant simplement bien moins d'expérience dans le domaine vu son âge puisque c'est encore tout nouveau en ce qui le concerne. Il avait déjà connaissance de l'impressionnant parcours de son ainé mais c'est une chose de le lire sur wikipédia, le fait est que ça prend tout de suite beaucoup plus de sens et de vie quand c'est l'intéressé lui-même qui revient dessus. « Martha Graham est l'une de mes grandes références. Son travail m'a toujours énormément inspiré, j'aurais adoré aussi rencontrer sa troupe. » Et il sonnerait presque comme envieux ici Eddie, car c'est forcément une opportunité à laquelle il s'est lui-même fermé en refusant de voir plus loin que l'Australie pour vivre de sa passion. Il regrette même de ne pas avoir pu vivre à la même époque que l'illustre danseuse et chorégraphe, qui a quitté ce monde juste quelques années avant sa naissance. Mais en fait la plupart des inspirations du jeune danseur ne sont plus vivantes aujourd'hui, à l'image de Merce Cunningham ou bien encore Pina Bausch, d'autres grands noms qui l'accompagnent depuis ses débuts dans la danse et auxquels il se réfère toujours beaucoup. Même s'il a fait un sacré chemin Eddie il n'oublie pas d'où il vient, ni ceux qui ont alimenté sa passion à un âge où il se cherchait vraiment. Ses premiers pas dans le monde de la danse ont été laborieux, tout le monde n'était pas disposé à lui donner sa chance et il a même dû faire doublement ses preuves. Son assurance il l'a aussi forgée grâce à ces gens-là, car en voyant leur parcours il s'est dit qu'il pourrait lui aussi aspirer à briller et à atteindre le sommet, sans parler du fait d'apporter une vraie contribution à l'histoire de la danse contemporaine. Son regard se pose sur Abel à qui il adresse un fin sourire, car c'est hyper satisfaisant pour lui d'entendre qu'un danseur a réalisé son rêve de gosse. Vraiment, il souhaite ça à tout le monde Eddie. « Le plus important c'est vraiment de n'avoir aucun regret. » et il le dit sincèrement, à partir de là Abel peut se sentir libre de voler vers ce qu'il veut, son champ des possibles est encore grand aujourd'hui même s'il a déjà fait le plus gros de sa carrière. Ce n'est pas Eddie qui va se mettre en travers de son chemin pour ça, et ce malgré les différends qu'ils pourraient avoir tous les deux. Car il entrevoit de moins en moins des rapports cordiaux ou simplement neutres avec son ainé, d'autant plus avec la révélation sur le point d'être faite et qu'Eddie voit arriver gros comme une maison.

Sa réputation pourrait bien le rattraper une nouvelle fois, et Abel va peut-être même se forger son opinion sur le danseur plus rapidement que prévu avec cette histoire qui détone soudainement entre eux. Sa Dani est aussi la Dani que connait bien Abel, leur amitié ne daterait d'ailleurs pas d'hier et Eddie ne contient à partir de là plus très bien sa frustration. C’est sûr et certain qu’il regrettera sa réaction à chaud par sms quand il aura pris un peu de recul sur les choses, mais il doit évacuer ça quelque part et attendre la fin de la journée pour aborder le sujet avec elle il s’en sent incapable. Pourtant il n’aime pas faire ça Eddie, normalement il ne sort pas son téléphone comme ça en pleine répétition mais c’est juste plus fort que lui, et il sent vraiment qu’il peut vriller pour le moindre truc à partir de là. Car qu’est-ce qui le dérange au fond ? C’est simple, Dani connaît l’un des plus grands danseurs vivants à ce jour et elle n’a jamais pensé lui en parler, à lui, en sachant pourtant que la danse constitue littéralement toute sa vie. C’est un peu comme s’il avait connu une personne très influente dans le monde du vin mais s’était bien gardé de lui dire, en admettant bien sûr qu’il puisse avoir ce genre de contacts. C’est incroyable quand il y pense, et il ne peut pas s’empêcher d’y voir une réelle intention de lui dissimuler les choses. Ce n’est pas un oubli, ça fait cinq ans que ça dure d’après Abel donc il se sent pris pour le dernier des cons dans cette histoire. Car de son côté il n’y a pas d'ami caché susceptible d’apparaître d’un coup, sa noona connaît au moins de nom toutes les personnes qui ont de l’estime à ses yeux aujourd’hui sachant en plus qu'elles sont peu nombreuses car c’est bien naturel à son sens, en tant que meilleure amie elle sait qui rentre et qui sort de sa vie. S'il s'agissait d'un ami lambda il pourrait éventuellement être passé à côté car Dani côtoie beaucoup de monde mais encore une fois Abel Greetham.. comment a-t-elle pu penser qu'il se foutrait de savoir une telle chose ? Ça le tue Eddie, il ne comprend vraiment pas ce qui lui vaut d'avoir été laissé dans son ignorance. Alors oui il parle au nom de Dani comme il le fait souvent, si Abel n'a pas encore conscience du genre d'ami possessif qu'il est il s'en rendra bientôt compte. « Tu peux bien te voir comme un ami à ses yeux et la considérer aussi comme telle, mais tu vois un ami, comme elle en a finalement des tas d’autres. » Le danseur se plaît à simplifier cette relation dont il n’a jamais eu connaissance, c’est un luxe qu’il s’accorde une fois encore en prenant décidément toutes les libertés et en s’introduisant encore un peu plus dans la vie privée de sa noona. Tout semble bon pour marquer le fait que leur amitié de longue date le situe très au-dessus des autres, et il doit être sacrément insecure Eddie pour avoir besoin de rappeler sa place et souligner son ancienneté de cette façon. Certainement qu’il l’est et qu’il ne l’a même jamais autant été. Et puis Abel finit par faire le rapprochement avec ce que Dani lui aurait dit à son sujet, visiblement son nom a déjà été évoqué dans l'une de leurs discussions et cette pensée lui arrache un léger sourire satisfait. « Ah donc elle t’a parlé de moi. Remarque, c’est logique. » À l'inverse elle n'a pas jugé bon de lui parler d'Abel, alors ce dernier peut bien en tirer les conclusions qu'il veut mais aux yeux d'Eddie c'est pour le moins révélateur. Quant à savoir s'il se comporte de cette façon avec tous ceux qui débarquent comme par magie dans la vie de sa noona, disons plutôt qu'Eddie appose un peu trop facilement l'étiquette "menace" sur quelqu'un dès lors que cette personne s'approche d'un peu trop près de celle-ci à son goût. Il a toujours été beaucoup plus aisé de gagner sa méfiance que sa confiance, et Abel n'échappe pas à la règle. Mais des scènes de ce type, par contre, ce n'est pas prévu qu'il lui en fasse régulièrement car ce n'est pas le genre du bonhomme. Ici il travaille, le reste ne compte pas et ce moment d'égarement restera une exception. « Non rassure-toi, c’est l’unique fois qu’on parlera de ça ici toi et moi. Je ne laisse plus ce genre d’histoires envahir mon cadre de travail, et tu découvriras que je sais rester très professionnel en dépit des circonstances. » Qu'il soit disposé à le croire ou non n'a vraiment aucune importance, il le lui prouvera de toute façon. Car c'est une chose qu'on doit quand même lui reconnaitre, il a beau avoir connu son lot d'histoires ici il n'a jamais pour autant été moins performant dans son travail. Ses projets n'ont jamais souffert du chaos dans sa vie personnelle ou de ses mauvais rapports avec ses collègues, en dehors de la compagnie par contre il n'y a pas de retenue qui tienne. « Alors si jamais tu te demandes je suis pas moins disposé à t’aider dans ton apprentissage du moderne.. si toi tu me fermes pas non plus la porte pour appréhender un peu ta technique. » Abel fait ce qu'il veut de ça, mais clairement s'ils doivent se mener une guerre au sein de la Northlight ce ne sera pas de l'initiative d'Eddie, et il y a même toutes les chances qu'il refuse d'y prendre part. C'est désormais acté qu'ils ne seront jamais copains mais il ne lui viendrait pas à l'idée de saboter les projets de son ainé pour autant. Il reste convaincu qu’ils ont des choses à s’apporter du point de vue de la danse, Abel doit juste s’attendre à entretenir avec lui des rapports très basiques de collègues car s’ils avaient la moindre chance de développer quelque chose de plus il est à présent officiel que ça n’arrivera pas. « T’as pas de chance Abel, il se trouve que tu débarques vraiment au pire moment. » qu'il reprend en toute transparence. Est-ce que ça signifie qu’il n’aurait pas réagi de la sorte s’il n’y avait pas eu toutes ces histoires avec Dani récemment qui le rendent vachement sur la défensive ? Peut-être, car on sent bien que son calme menace de rompre à tout moment alors qu’à l’origine Eddie n’est pas de ceux qui se laissent facilement dépasser par une situation. Là ça fait beaucoup en peu de temps pour lui, il ne peut une nouvelle fois compter que sur lui-même pour apprendre les choses et c'est juste bon à renforcer son côté parano. Dani a créé quelque chose de mauvais avec ses secrets, à croire qu'elle tient vraiment à le tenir à distance d'une partie de sa vie.

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