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 Le vent l'emportera / Erinel #6

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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyVen 19 Mar - 16:22




«Le vent l'emportera»


Vendredi 19 mars -> Face à la mer, Erin observe l’horizon. La main sur le ventre, elle se prépare mentalement à dire au revoir à cet enfant. Gabriel. C’est le nom qu’elle lui avait donné. Elle avait besoin de poser un nom sur ce petit être qui partage son quotidien depuis presque trois mois. Ce n’est pas juste un vermisseau à ses yeux. Il est il restera son premier enfant. Même si sa décision ne lui permettra pas de le voir s’épanouir, rire, courir sur cette plage avec Burton. Fêter son premier anniversaire. Bricoler avec son père. Faire un gâteau avec sa mère. Il aurait certainement trempé ses doigts dans la pâte avec la complicité de son papa. Et ça aurait finit dans les rires, les sourires. L’amour d’un foyer qu’ils auraient construit à deux, à trois. Mais tout ça ce n’est que le fruit de son imagination. Gabriel doit rejoindre les anges. Il est arrivé trop tôt, trop vite. Nel ne se sent pas prêt pour assumer ce rôle et elle n’est plus très sûr de ce qu’elle veut. Une chose est sûr c’est qu’elle ne souhaite pas élever cet enfant dans un foyer encore fragile. Encore moins commettre les erreurs de son père. Le vent s’engouffre dans sa robe et balaye ses cheveux en arrière. Elle sent deux bras s’enrouler à sa taille. Pas besoin de se retourner pour savoir que c’est lui. Un sourire s’étire sur ses lèvres alors qu’elle s’enfonce dans le creux de ses bras. Erin lève les yeux pour croiser son regard bleuté. « Bonjour » Le regard amoureux, elle tend ses lèvres pour recevoir un baiser. Ils restent un moment à observer le rivage, silencieux. Nel avait promis de l’accompagner pour cette épreuve difficile. Elle avait fait le choix d’y aller avec lui et non Adriel car elle estimait qu’il avait le droit de faire son deuil lui aussi. Les minutes deviennent des demi-heures. Il est temps de partir. Sa Volkswagen est déjà prête, chargée. Erin a préparé un sac avec quelques affaires pour s’installer chez Nel temporairement. Ils passeront chercher Burton plus tard. Mais en attendant il voulait être présent à ses côtés suite à ce rendez-vous. Sa main dans la sienne, Erin se laisse amener jusqu’à sa voiture. Elle lui laisse le volant, incapable de conduire sereinement. Le brun prend ses marques puis roule jusqu’a la clinique. Sa main droite reste ancrée sur son ventre. Le regard vide, la tête contre sa vitre, Erin regarde la route défilé avec angoisse. Plus ils s’approchent plus elle sent le stress l’envahir. Sans s’en rendre compte elle caresse du bout des doigts cette zone devenue si fragile. Les yeux brillants, elle les lève vers le ciel pour tenter de retenir sa peine. Ce n’est pas le moment de flancher. - Sois forte lui avait dit Adriel - Il n’y a pas un jour où il ne lui envoyait pas un texto pour savoir si elle allait bien. Tous ses proches étaient inquiets pour elle. Link, Tessa, son portable ne cessait de vibrer dans son sac. Mais Erin ne prend pas la peine de prendre son téléphone. Elle est à deux doigts de craquer. Tous ces messages ne feraient que de l'achever plus vite.

La panneau de la clinique apparaît. Nel se gare sur une place de parking, Elle lui sourit brièvement pour ne pas l’inquiéter. Il l’est déjà bien assez de son côté. Ils s’avancent timidement vers l’accueil. « Au fond du couloir à gauche » leur indique bêtement la secrétaire. Erin serre davantage la main de son compagnon pour se donner la force de marcher jusqu’à là-bas. La gorge nouée, elle est incapable de sortir un son. Plus ils approchent plus elle ralentit. Son corps tout entier se fige en voyant un bambin apparaître dans le fond du couloir. Il trottine avec ses petites jambes potelées pour échapper à sa mère. Son rire lui glace le sang. Encore plus quand elle voit cette jeune maman serrer son enfant dans ses bras pour le couvrir de baisers. Le service pédiatrie se trouvait juste en face, quelle ironie … « Je peux pas » Impossible pour elle de faire un pas de plus. Son palpitant s’emballe. Erin a comme des vertiges. « Madame Sanders ? » Son nom retentit dans la salle d’attente. Ils n’ont pas franchi la porte mais elle se sent déjà trop prés. Prise de panique, elle lâche la main de Nel. « Désolée … je peux pas… » Son corps fait volte-face. Direction la sortie, ses pas s’accélèrent. Les larmes défilent le long de ses joues. Elle se met à courir. Elle étouffe, vite. Cette odeur d’hôpital est devenue insupportable. Une fois dehors, Erin part se réfugier sur un banc qui se trouve à l’écart. Un torrent de larmes la submerge. Elle ramène ses jambes contre elle en enroulant ses bras autour. Le visage enfoui dans celles-ci. «  Je peux pas … je peux pas … » murmure t’elle tout bas en se balançant doucement pour se calmer. Elle croyait être prête. Elle se pensait assez forte. Mais le vent l'a soufflé comme un vulgaire château de cartes.

Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera …


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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptySam 27 Mar - 18:05


@erin sanders & geo caulfield



Geo rangeait de fond en comble la maison, scrutant la pendule en plastique plus que régulièrement. Il ne devait pas être en retard. Pourtant, chaque instant qui le rapprochait d’Erin l’effrayait aussi, au fond. Il n’était pas prêt à être père. Ils en avaient parlé, tous les deux. La décision était prise. Aujourd’hui, ils diraient adieu à cet être minuscule. Certaines personnes auraient pu rester de marbre. Mais comment diable le pourrait-il ? S’il n’était pas prêt, voir cette chance s’envoler lui serrait le coeur. Mais surtout, Erin ne traversait pas cette épreuve de la même manière. C’était normal, évidemment. Mais Geo peinait encore à accepter que certaines choses, dans la vie, sont incontrôlables. Erin souffrait, Erin était divisée, Erin portait la vie et, bien qu’elle prétendait le contraire, ne semblait pas entièrement résolue à franchir cette étape. Geo n’était pas dupe. Cette journée serait rude. Parce qu’il voulait être là pour elle, il l’avait invitée à passer quelques jours chez lui. Elle avait accepté. Maintenant que la maison était en ordre, il pouvait la rejoindre. La boule au ventre, il ferma la porte de la maison côtière. Il prit un taxi jusqu’à la plage où ils devaient se retrouver, la tête perdue dans mille pensées.

Elle était là, face à la mer. Immobile, fragile. Il l’enlace, doucement, rapprochant son corps menu contre le sien. Il inspire le parfum de ses cheveux, y dépose un baiser. « Bonjour » dit-il. Elle le lui rendit en se tournant face à lui. Tout était étrangement silencieux, autour d’eux. Même l’écho des vagues semblait comme enveloppé de coton. Cette atmosphère particulière, ils savaient tous les deux à quoi elle était due. Le moment tant redouté et quelque part si tabou était arrivé. Geo était partagé entre mille émotions différentes. Nul doute que dans le coeur d’Erin, un combat encore plus difficile s’amorçait. Alors ils restèrent assis sur le sable, un moment, ne rompant pas le silence. Lorsqu’ils furent prêts, ou plutôt, lorsqu’Erin le fût, ils quittèrent la plage, direction la voiture de la demoiselle. Il s’installa au volant, force était de constater que l’habitacle n’avait guère été conçu pour un homme de son acabit. Voyant le visage fermé d’Erin, il renonça à toute tentative d’humour. Dans un autre contexte, sans doute aurait-elle trouvé la force de sourire. Mais il n’était pas sorcier de comprendre qu’aujourd’hui, rien n’y ferait. Et puis, cela aurait été extrêmement rude de la part de Caulfield.

La panneau de la clinique, l’allée de la clinique, le hall de la clinique. Autant de nouvelles étapes à franchir pour elle, pour eux. Le sourire d’Erin était tout sauf crédible. Aucune lueur de vie dans son regard, uniquement un voile de tristesse et d’incertitude. Il lui serra tendrement la main. Courage, Erin. ils suivirent les indications de l’hôtesse d’accueil et se dirigèrent vers l’unité correspondante. A chaque pas, le corps d’Erin se faisait plus lourd, comme happé par une force contraire. Et puis elle se brisa, comme une fragile poupée tombée au sol. « Je peux pas » souffla-t-elle. Devant eux, une mère serrait son fils contre elle. L’instant suivant, elle s’éloigna avec l’enfant dans ses bras. Le regard d’Erin ne perdit pas une miette de la scène. « Madame Sanders ? » Qu’on appela. Instinctivement, Geo tourna la tête vers Erin. « Désolée … je peux pas… » lâcha-t-elle, rebroussant chemin à toute hâte. « Erin ! » Lui lança-t-il. Il regarda tour à tour l’infirmière, dont le regard trahissait une certaine habitude, et la silhouette de la blonde qui s’éloignait à grandes enjambées. Il ne réfléchit même pas, Caulfield. « Accordez-nous un moment. » lâcha-t-il. Bien que témoignant d’une certaine compassion dans son hochement de tête, l’infirmière raya toutefois le nom de la jeune femme de sa liste. Geo s’empressa de retrouver Erin. Au loin, il pu toutefois entendre que l’on appelait déjà la patiente suivante.

Son regard balaya les abords de la clinique. C’est derrière celle-ci qu’il la trouva. Encore plus vulnérable, encore plus fragile. Jamais il ne l’avait vu si atterrée. Il se rapprocha doucement, ne tenant pas à l’effrayer davantage. « Erin… » souffla-t-il. Il s’agenouilla à son niveau, posa une main contre sa jambe. « Ok, tu ne peux pas. » finit-il par dire. Il se redressa, posa une main sur sa joue. Il fallait qu’il la sorte de ce cercle infernal. Le temps leur était compté. Allier les deux s’annonçait extrêmement difficile. Il attrapa doucement ses mains, terriblement serrées autour de son corps. Il les caressa doucement. « Inspire profondément. » il attendit qu’Erin retrouve ses esprits avant de poursuivre. « Je ne te forcerai pas, Erin. Jamais. Ni pour ça, ni pour rien. Si tu as besoin de temps, alors nous prendrons du temps. » il plongea une main dans la poche de sa veste, touchant une feuille pliée en quatre du bout des doigts. Peut-être était-ce une bonne idée. Peut-être devait-il bousculer un peu les règles pour aider Erin. « Laissons tomber. Ce n’était pas le jour. » conclut-il. Il se redressa et regarda autour de lui. Il tendit la main à Erin pour qu’elle se lève. « Marchons un peu. » proposa-t-il. La clinique était au coeur d’un jardin de repos. Peut-être pourraient-ils parler un peu, tous les deux. Peut-être pourraient-ils, ensemble, avancer sur leur propre petit chemin.


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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyDim 28 Mar - 0:35




«Le vent l'emportera»


Vendredi 19 mars -> L’éclat dans ses yeux s'est éteint. Son sourire sonne faux. Erin tente de faire bonne figure mais aujourd’hui c’est une journée sans… Une journée sans soleil, sans lueur d’espoir. Sa petite flamme peine à brûler. Elle pensait que ça serait plus facile que cela. L’histoire d’une petite heure à peine et on en parle plus. On l’avait pourtant prévenu que ça serait beaucoup plus compliqué que ça. Surtout quand on la connaît. Sanders s’attache beaucoup trop vite. Et là on ne parle pas d’une bête à poils ou de sa voiture, mais bel et bien son premier enfant. Le fruit d’un véritable amour. Le premier qu’elle décide d’assumer réellement. C’est tout un symbole qu’on lui demande de réduire à néant. Du moins, c’est ce qui semble être le mieux, pour lui, pour elle aussi. Silencieuse, elle grimpe dans sa voiture sans dire un mot. Elle ne prend même pas la peine d’allumer l’autoradio. Encore moins l’envie de fredonner quelque chose. La seule chose qui semble vouloir sortir ce sont les larmes de son cœur. Un cœur qui saigne rien qu’a l’idée de devoir lui dire adieu. Le regard rivé vers le ciel, elle ne prend même pas la peine de saisir son portable pour répondre aux nombreux messages de soutien qu’on lui envoie. Elle aimerait plutôt mettre cette journée sur pause pour qu’on lui laisse le temps de digérer tout ça. Parce que là ça ne passe pas tout. Plus ils s’approchent de la clinique plus elle sent quelque chose lui oppresser la poitrine. Une main invisible est occupée l’étranglé. C’est à peine si elle arrive à déglutir.

Elle se penche pour récupérer son sac posé à ses pieds. Puis elle sort de la voiture pour rejoindre Nel qui patiente sagement qu’elle le rejoigne. Erin est bien consciente que c’est aussi dur pour lui que pour elle. La main dans la sienne, ils se soutiennent mentalement pour cette épreuve difficile. Elle aurait préféré partager autre chose avec lui. Y a mieux comme première expérience pour un jeune couple. Ils viennent à peine d’écrire la première page que déjà ils s’apprêtent à la déchirer. Erin a la vague impression de faire subir à son enfant ce qu’elle a elle même vécu toute sa jeunesse. L’abandon. Le délaissement. La volonté de fuir ses responsabilités. À croire qu’elle a hérité de cela de son paternel. C’est de famille faut croire. Ça la brise. La main de Nel se resserre un peu plus sur la sienne. Comme s’il arrivait à capter ses inquiétudes. Erin relève alors brièvement les yeux sur lui pour lui offrir un sourire bref. Ça sonne comme un « merci ». Merci d’être là … Merci de ne pas me délaisser. Merci de ne pas m’en vouloir de te faire subir tout ça. Parce que je t’aime sincèrement et que je n’ai jamais voulu te faire souffrir de la sorte. Voilà ce que ce sourire renfermait. Il était bref, mais remplit d’un message sincère. Un message qu’il devra déchiffrer dans la lueur de ses yeux car Sanders ne décroche pas un mot depuis tout à l’heure. On leur indique le chemin. Ils devraient appeler ce couloir, le couloir de la mort pense t-elle tout bas. Des cadres représentant des nouveaux nés comblent les murs. Comme s’ils cherchaient à faire culpabiliser les jeunes mères comme elle. Le service pédiatrie se trouve juste en face. La blague. A gauche le cimetière des anges, à droite …La vie. Une sombre blague. Erin a envie de hurler.

Elle se pétrifie en voyant ce bambin surgir de nul part. Son rire lui glace le sang. Il est terriblement mignon. Ça pourrait être le sien … ça pourrait être elle dans quelques années. Son coeur se fend en voyant cette jeune maman l’attraper pour le combler de câlin et d’amour. C’est trop pour elle. Sanders à l’impression que si elle passe cette porte elle renonce à connaître ce bonheur. Elle murmure alors qu’elle ne peut pas. C’est impossible. Dans l’immédiat, elle en est tout bonnement incapable. Même avec la meilleure des volontés. Même avec son soutien. « Erin ! » Sa main se détache. Elle rebrousse chemin en accélérant le pas. Si elle reste une minute de plus dans ce couloir elle va s’effondrer. Elle a l’impression qu’on la prive d’oxygène. La panique, le stress, la peur surtout. La porte coulissante s’ouvre. Sanders respire enfin à plein poumon. Par contre ses larmes ne cessent de se déverser sur ses joues. Elle cherche un refuge. Un endroit dans lequel elle pourrait trouver un semblant de sécurité et d’apaisement. C’est finalement sur ce banc qu’elle jette son dévolu. Les genoux pliés tout contre son ventre. Erin se créer sa propre armure. On ne touchera pas à son bébé, pas aujourd’hui. Elle n’est pas prête pour ça. Son corps balance. Elle se murmure qu’elle ne peut pas à plusieurs reprises. « Erin… » Ses bras se resserrent davantage sur ses jambes. Le visage enfoui dans ses cuisses, Erin ne relève pas la tête pour ne pas qu’il la voit de cet état. Elle renifle ses larmes comme seule réponse.  « Ok, tu ne peux pas. » La main de Nel vient caresser sa joue. Ses yeux restent clos mais sa tristesse continue de couler à chaudes larmes. « Je suis désolée…je…j…je pensais pas que ça serait si difficile » qu’elle arrive enfin à baragouiner entre deux hoquets. Erin avait sous-estimer l’acte. Certaines femmes voyaient l’IVG comme une libération. Pour elle s’était un châtiment. « Inspire profondément. » Elle suit ses conseils en prenant une grande inspiration. Ses caresses la rassurent. Peu à peu elle parvient à se calmer. « Je ne te forcerai pas, Erin. Jamais. Ni pour ça, ni pour rien. Si tu as besoin de temps, alors nous prendrons du temps. » Ses paroles sont réconfortantes. La pression s’estompe un peu. Elle relève enfin la tête en séchant ses larmes avec ses mains. Elle devait être affreuse et elle s’en excuse. « Merci » souffle t-elle. Sa main vient chercher la sienne. Elle la porte jusqu’à ses lèvres pour déposer doux baiser. Cette main rassurante qui avait su la calmer. « Laissons tomber. Ce n’était pas le jour. » Nel a probablement raison. Mais elle est incapable de dire quand est-ce que ça sera le bon … Elle se contente de hocher la tête en reniflant pour la unième fois. Le brun se redresse alors en lui tendant la main doucement. « Marchons un peu. » Ses pieds rejoignent le sol. Erin déplie ses jambes puis glisse sa main dans la sienne. Elle se laisse guider dans ce parc verdoyant sans sourciller. L’endroit est paisible. Quelques malades marchent ou se font pousser sur leur chaise afin de trouver la paix qui leur manque. « J’ai besoin d’un peu plus de temps… » Sanders se décide enfin à sortir de son silence. Elle parle en regardant droit devant elle. Ça l’aide à garder le cap. « Je sais que c’est un peu tôt pour y penser mais … tu penses pouvoir assumer ce rôle un jour ? » Même si c’est dans plusieurs années. Peu importe le temps que ça prendra. Erin a besoin de savoir si cette chance se représentera un jour pour eux.  

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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyDim 28 Mar - 23:26


@erin sanders & geo caulfield



Difficile de conserver son assurance lorsqu’autour de vous, tout ce que vous connaissez se met à s’étioler. La légendaire bonne humeur et l'énergie d’Erin étaient portées disparues. Rien d’étonnant évidement lorsque l’on connait le programme de cette journée. Plus largement, lorsque l’on sait quel type de combat elle menait depuis presque trois mois. Bien entendu, Geo ne l’avait pas laissée seule, dans ce périple. Non, il était là et lui faisait bien savoir. Hors de question qu’il manque à ses responsabilités. Mais si Geo ne se voyait pas devenir père aujourd’hui, Erin semblait, elle plus disposée à cette éventualité. Plus précisément, plus les jours s’écoulaient, moins elle envisageait cette journée. C’était normal, au fond. Un être minuscule grandissait au creux de son ventre. Fruit de leur amour, il arrivait toutefois tôt, bien trop tôt pour que Geo puisse l’accueillir sereinement. Il avait déjà du mal à s’occuper de lui, comment pourrait-il aimer, protéger, éduquer un enfant ? En conclusion, leur décision était prise. Mais Erin avait du mal à s’y résoudre. Elle pouvait prétendre le contraire tant qu’elle le voudrait, l’absence de lumière dans son regard la contredisait aussitôt.

Et une fois à la clinique, tout vola en éclat. Le trop plein d’émotions, de peur, de tristesse également, fit déborder le vase. Erin s’enfuyait, littéralement, laissant Geo décontenancé, se sentant encore plus impuissant. Il sortit de la clinique à son tour, rejoignant la jeune femme. Elle était en pleurs, recroquevillé sur un banc de bois. Cette scène rongea le coeur de Geo. C’était comme s’il avait provoqué cette situation. Ne pas être prêt à accueillir cet enfant faisait-il de lui une terrible personne ? Il s’efforçait de croire que non, mais voir Erin dans cet état lui flanquait un tel coup en plein coeur que cela remettait en question ses convictions profondes. Il tenta donc de percer l’épaisse carapace qu’Erin se construisait depuis plusieurs jours. Celle qu’elle renforçait à vitesse grand V en cet instant, se berçant d’avant en arrière, comme si cela pouvait chasser ses craintes. « Je suis désolée…je…j…je pensais pas que ça serait si difficile » répondit-elle à Caulfield. « Ne sois pas désolée. Je sais que c’est difficile. » Il continuait de caresser doucement son petit corps en proie à cette immense douleur. Calme-toi, Erin. Respire.

Il ne la laisserait pas tomber, et il la laisserait encore moins se flageller, garder la faute pour elle. Simplement parce qu’il n’y avait pas de faute à reprocher. Il lui demanda de respire calmement. Il inspira et expira en rythme pour la guider. A mesure que les minutes s’écoulaient, Erin semblait retrouver son calme. Ses hoquètements disparurent progressivement, sa respiration devint plus régulière. La tension dans son corps s’affaiblit et finit par disparaître. Ses bras brisèrent l’étreinte autour de ses jambes. « Merci » finit-elle par murmurer. Un faible sourire étira les lèvres de Geo. « Tu n’as pas à me dire merci. » répondit-il. Petite idiote. Arrête de t’excuser d’exister. Tu peux marcher la tête haute, petite femme courageuse. Le baiser qu’elle déposa sur sa main était humide de larmes. Il posa sa main contre sa joue, puis la seconde. De ses pouces, il essuya les larmes qui barbouillaient ses joues. Ce petit bout de femme, aux yeux rougis par les larmes, au ventre noué par l’angoisse, restait sa Bonnie. Sa magnifique petite Bonnie, sa petite femme. Et même si elle se sentait au fond du trou en cet instant, Caulfield était fier d’elle. Fier qu’elle ait eu le courage d’accomplir tout ce chemin. Il regrettait seulement de ne pouvoir l’aider plus concrètement et qu'elle n'ai pas conscience de tout le courage qu'elle avait dû rassembler pour se retrouver ici. Ce n'était pas un échec. C'était un faux départ. Il en vint à la conclusion qu’aujourd’hui n’était pas le bon jour. Il l’invita à marcher un peu. Elle accepta et ils se mirent à arpenter les allées ombragées de la clinique. Si le bâtiment blanc n’avait pas été derrière eux, on aurait pu se croire dans un charmant petit parc. « J’ai besoin d’un peu plus de temps… » finit par dire Erin, rompant le silence qui s’était doucement installé. « Je sais, Erin. » répondit-il. Ce temps, ils le prendraient autant que possible. Malheureusement, une terrible épée de Damoclès planait au dessus du couple. Geo aurait aimé lui offrir autant de temps qu’elle en désirait. Hélas, c’était impossible. « On prendra autant de temps que possible. » ajouta-t-il. Autant de temps que la loi leur en laissait, voilà la dure vérité. Il pressa doucement sa main dans la sienne. « Je sais que c’est un peu tôt pour y penser mais … tu penses pouvoir assumer ce rôle un jour ? » demanda-t-elle. Voilà ce qui l’inquiétait, que la possibilité de devenir mère ne se représente jamais. C’était logique, au fond, qu’elle pense à cela. Après tout, elle avait vingt-six ans, lui presque le double. Il avait l’âge de cajoler ses petits-enfants quand elle était à l’aube de la maternité. Un ravin générationnel les séparaient. Ses doutes étaient légitimes, mais dans la tête de Caulfield, ils n’y avaient pas leur place. « J’ai éludé la question longtemps, Erin. Aujourd’hui, je sais enfin ce que je veux. » répondit-il. Ca lui avait prit plus de quarante ans, mais enfin, il savait où il allait. Bien entendu, il y avait toujours la question du Club, mais petit à petit, le puzzle prenait forme, et tout semblait enfin sensé. « Je le serais. Un jour, je serais responsable de ma famille. » ajouta-t-il. Le formuler à voix haute faisait prendre à ses pensées une tout autre dimension. Si cela faisait tout drôle au vieux Caulfield, cela n’était pas déplaisant pour autant. « Je sais que c’est beaucoup demander… Mais… Je sens que la personne avec laquelle j’aimerais fonder cette famille, c’est toi, Erin. Peut-être que c’est stupide, peut-être que ce sont les élucubrations d’un vieil idiot. Mais peut-être pas. Peut-être que je ne me trompe pas, et j’aime à croire que c’est le cas. Si toi aussi tu es prête à y croire… Attends-moi. » demanda-t-il. Il inspira profondément, réfléchissant un instant. Il était de temps de changer un peu les règles et d’aller à contre-courant. « Je voulais garder cela pour « après ». Mais je crois que nous en avons tous les deux besoin maintenant. » poursuivit-il. Il fourra sa main au fond de sa poche, extirpant une feuille de papier. Il la tendit à Erin. Il attendit qu’elle s’en saisisse et qu’elle l’ai dépliée avant d’ajouter quoi que ce soit. « Allons-nous en. Juste toi et moi. Seulement trois jours, trois petits jours loin de Brisbane, loin de tout ça. » demanda-t-il. Juste trois jours hors du temps. Juste le temps de se retourner et d’accumuler assez de forces pour affronter les jours prochains. Sur le papier, nulle adresse, encore moins de destination. Uniquement un horaire et un lieu de rendez-vous. Pour le reste, c'était Geo qui était aux commandes.


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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyLun 29 Mar - 15:29




«Le vent l'emportera»


Vendredi 19 mars ->La fuite était son seul échappatoire. Seule sur son banc. Elle balance d’avant en arrière en essayant de retrouver sa sérénité légendaire. Sa bonne humeur, son sourire semblent si lointain. Lorsqu’elle sent la présence de Nel à ses côtés, un sentiment d’apaisement fait surface. Elle ne cesse de s’excuser. Erin a l’impression de tout faire de travers ces jours-ci. Si elle n’avait pas oublié cette pilule, rien de tout cela serait arrivé. « Ne sois pas désolée. Je sais que c’est difficile. » Ça l’était autant pour lui. Elle le voyait dans ses yeux. Et elle s’en veut terriblement de lui faire subir tout cela. Sa main vient se poser sur la sienne. Elle incline la tête sur celle-ci en ouvrant ses yeux larmoyants. Erin tente de faire bonne figure même si ça semble difficile aujourd’hui. Nel la guide dans un exercice de respiration qu’elle suit avec toute la meilleure volonté qui lui reste. Son palpitant retrouve un rythme normal. Ses larmes cessent de noyer ses yeux. Une brise légère vient sécher son visage humide. Sanders lui souffle un merci tout naturel. « Tu n’as pas à me dire merci. » Et pourtant elle pourrait lui répéter un million de fois. Sans son soutien, Erin ne serait que l’ombre d’elle même. Même Adriel ne serait pas parvenu à la sortir de là tout seul. Ses lèvres viennent se déposer sur cette main qui la rassure, tandis que ses émeraudes le fixent avec tendresse. Il entreprend de glisser ses pouces sur son visage porcelaine pour sécher quelques larmes récalcitrantes. Elle ne cesse de l'admirer. La beauté de son âme et si belle. Malgré tous ces événements récents, elle se laisse croire que c’est avec lui qu’elle souhaite poursuivre son petit bout de chemin. Il l’invite d’ailleurs marcher un peu dans le parc. Erin sort enfin de sa coquille. Ses bras libèrent ses jambes. Timidement elle se lève. Sa main vient tout de suite se loger dans la sienne. Ce besoin de sentir sa présence au plus prés est plus que nécessaire. Un pas après l’autre, ils arpentent les allées silencieusement. Après quelques minutes, Erin rompt le silence en venant lui demander un délai supplémentaire. Ce n’est pas aujourd'hui qu’elle parviendra à traverser ce couloir. Elle est consciente que le temps leur manque, mais si elle peut s’accorder une semaine supplémentaire elle le fera. « On prendra autant de temps que possible. » Rassurée par ses paroles, Erin lève les yeux sur lui en lui souriant, plus sereine. Un sourire timide mais sincère. Son regard dans le sien, elle se surprend à imaginer un avenir avec lui. Cette grossesse inattendue lui faisait prendre conscience que ça lui plairait de fonder une famille dans un futur proche ou lointain, qu'importe le temps que ça prendra. Mais pas avec n’importe qui. Nel lui semble idéal. Pourtant tout porte à croire que c’est le mauvais choix. Notamment à cause de leur différence d’âge. Elle n’en avait que faire de tout ça. Erin est déterminée à écouter son cœur. Son cœur lui disait que c’était lui et personne d'autre que lui. Il sera le père de ses enfants, c'est écrit quelque part. Après quelques minutes d’hésitation, Erin lui demande ouvertement si la chance se représentera pour eux. Sa réponse pourrait éventuellement l’aider à aller de l’avant. « J’ai éludé la question longtemps, Erin. Aujourd’hui, je sais enfin ce que je veux. » Le simple fait qu’il y a pensé la rassure. Ce projet futur n’est pas à sens unique. « Je le serais. Un jour, je serais responsable de ma famille. » Ça, elle n’en a jamais douté. Depuis qu’ils se côtoient, Nel lui a toujours prouvé qu’il s’assumait. A aucun moment il n’a chercher à fuir ses responsabilités. « Je sais que c’est beaucoup demander… Mais… Je sens que la personne avec laquelle j’aimerais fonder cette famille, c’est toi, Erin… » Au fur et à mesure de ses paroles, elle marche de moins au moins vite. Au point de s’arrêter net. Sa phrase résonne dans sa tête. Elle sent une sensation bizarre l’envahir. Des frissons. Une impression de légèreté. Comme si un million de papillons virevoltaient en elle. « ….Peut-être que c’est stupide, peut-être que ce sont les élucubrations d’un vieil idiot. Mais peut-être pas. Peut-être que je ne me trompe pas, et j’aime à croire que c’est le cas. Si toi aussi tu es prête à y croire… Attends-moi. » Erin se place devant lui. Ses bras s’enroulent derrière sa nuque. Elle se dresse sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser dans le cou. Il n’avait rien d’un idiot à ses yeux. Tout ce qu’il venait lui avouer est bien courageux. « Je t’attendrai toute une vie s’il le faut. » Murmure telle, la tête enfouie contre son échine. « Je t’aime… » Finit-elle par conclure. Ce mot n’est pas familier entre ses lèvres. Surtout que ce je t’aime n’avait rien d’amicale. Non, c’est le genre de je t’aime qu’on cite très rarement. Un je t’aime emplit d’amour et de sincérité. S’il était idiot de croire à leur histoire, elle l’était encore plus de vouloir poursuivre dans cette direction. « Je voulais garder cela pour « après ». Mais je crois que nous en avons tous les deux besoins maintenant. » Elle baisse les yeux sur cette feuille qu’il lui tend. Sanders s’en saisit. Elle déplie le papier pour voir ce qu’il est inscrit dessus. Un horaire, un lieu de rendez-vous, rien de plus. Bizarrement ça ne la surprend pas plus que cela. Ce n’est pas sans lui rappeler le petit carnet rouge qu’ils entretiennent tous les deux en secret. « Allons-nous en. Juste toi et moi. Seulement trois jours, trois petits jours loin de Brisbane, loin de tout ça. » Erin le suivrait jusqu’au bout du monde s’il le fallait. Trois jours c’est presque pas assez finalement. « Ça serait parfait » Sa valise est déjà dans le coffre. Nel n’avait plus qu’a l’embarquer avec lui. Elle est plus que prête. « On part quand ? » Erin montre déjà des signes d’impatience.

Ils font le tour du parc pour ensuite prendre la direction du parking. Elle s’installe côté passager. Nel semblait se familiariser plutôt bien avec sa Volkswagen. Et de toute façon elle n’a aucune idée d’où il habite. Autant qu’il conduise. Erin profite du trajet pour répondre à ses nombreux messages. Elle au moins sept messages d’Adriel …. C’est le premier à qui elle répond. Commence un ping pong de textos. Il est limite plus angoissé qu’elle. Elle tente le rassurer. Il l’invite au carnaval pour lui changer les idées. Mais il devra patienter trois jours pour qu’elle le rejoigne. La priorité là, c’est son couple. Elle ne néglige pas pour autant son amitié. Mais chaque chose en son temps. Ils arrivent à Bayside. Nel lui avait parlé d’une petite maison en bord de mer. Elle est là sous ses yeux, toute mignonne. Qu’elle bonheur d’entendre les vagues toutes proches. « C’est mignon par ici » Son visage retrouve peu à peu de son éclat. Elle sort de la voiture puis récupère sa valise dans le coffre avant. « On va le boire ce café ? » Dit-elle mécaniquement. Même si en ce moment cette boisson lui ai impossible à avaler suite à sa grossesse. Elle se laisse guider vers l’entrée de son cocon qui lui tarde de découvrir. Une nouvelle étape clé dans leur couple qu’elle s'apprête à franchir avec lui.

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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyMar 6 Avr - 18:00


@erin sanders & geo caulfield



Elle respirait de nouveau, Erin. Elle s’apaisait, ses pieds touchèrent terre à nouveau. Ses bras cessèrent lentement d’enserrer ses jambes. Son visage, barbouillé de larmes, fit face à celui de Geo à nouveau. Même en larmes, elle restait magnifique, Erin. Elle ne savait juste pas. Ou peut-être était-il très amoureux. Qu’importe, tout ce qui comptait pour Caulfield en cet instant, c’était de la faire passer à autre chose, et vite. Certes, ils ne pourraient pas éluder le sujet cent sept ans. Mais il pouvaient se payer le luxe de le faire aujourd’hui. Demain était un autre jour, n’est-ce pas ? Alors tant pis, si le temps leur est compté. Tentons le tout pour le tout, se disait Geo. Ils n’avaient d’autre choix, de toute façon. Peut-être que certaines personnes n’auraient eu aucun scrupules de pousser leur bien-aimée dans les couloir de la clinique. Mais très peu pour lui. A la place, il proposa une marche à Erin, pour qu’elle termine de retrouver ses esprits, pour qu’ils continuent de s’apprivoiser, sans doute aussi. Après tout, les astres semblaient mal s’aligner, pour eux. Geo avait presque deux fois son âge, et après seulement quelques semaines de relation, voilà qu’elle portait leur enfant. Pourtant, aucun d’eux ne semblait décider à mettre un terme à leur idylle. Geo le lui avoua, à sa manière.

D’ailleurs, il ne remarqua pas immédiatement que la jeune femme s’était mise à ralentir, puis à cesser de le suivre. Pris dans ses pensées, il ne s’étonna que lorsqu’il n’entendît pas de réponse. Alors il s’était figé, à son tour. A cet instant, deux bras de porcelaine enlacèrent son torse. « Je t’attendrai toute une vie s’il le faut. » souffla-t-elle à son égard. « Je t’aime… » ajouta-t-elle. Il n’avait nullement besoin de davantage de mots. Il enlaça les bras de la blonde par dessus les siens, doucement, pour toute réponse. Elle l’aimait, sincèrement. Et lui aussi. Nul ne savait où ça les conduirait. Bien qu’il était plus âgé qu’elle Caulfield n’était pour autant pas plus expérimenté, en matière d’amour. Et là, je parle du véritable, celui qui vous fait faire n’importe quoi.

A défaut de savoir ce qui les attendait bientôt, il voulait proposer un petit quelque chose à Erin. Initialement, ce fameux quelque chose était prévu pour « après ». Après avoir dit adieu à cette vie grandissante. Mais il fallait parfois chambouler un peu les règles, n’est-ce pas ? Alors il avait sortit cette feuille de papier de sa poche. Celle qui l’invitait à le rejoindre à la gare de Brisbane, à neuf heures trente, demain matin. Qu’à cela ne tienne, ils avancerait la date de départ. « Ça serait parfait » souffla-t-elle. « On part quand ? » ajouta-t-elle. Elle semblait retrouver lentement ce pétillant qui la caractérisait tant. Geo ne pu rien faire d’autre que sourire. « Bientôt. Plus tôt que prévu. Plus tôt que ce que tu ne penses. » répondit-il, créant volontairement un peu de suspens. N’importe quoi, tout son royaume, pour qu’Erin retrouve sa joie de vivre.

Ils arpentèrent encore un moment les allées fleuries du parc. Les pruniers parsemaient de feuilles ocres et rouges les allées de graviers blancs. L’air embaumait l’humus et s’il n’y avait pas eu quelques rayons de soleil, Geo se serait cru au beau milieu d’un sous-bois. Aucun d’eux n’ajouta un mot, pendant un moment. De temps à autre, Geo jetait un oeil discret à Erin. Ses joues retrouvèrent doucement un peu de couleur, et de temps à autre, il lui sembla la voir sourire. « Accroche-toi, Erin. »

Leur flânerie les ramena doucement à Choupette. La petite voiture d’Eriin, qui semblait tout le temps sourire. Elles s’étaient bien trouvées, ces deux-là, songea Geo. Durant le trajet, les deux restèrent plutôt silencieux, chacun dans ses pensées, Erin pianotant sur son portable. Enfin, ils arrivèrent à Bayside. Geo gara le véhicule, attrapa les bagages d’Erin. « Bayside… Et chez moi. » lança-t-il alors qu’ils faisaient face au domicile. « C’est mignon par ici » constata Erin, extirpant son dernier bagage du coffre. Mignon ? Geo réfléchissait. Il ne voyait qu’une habitation vieillissante, aux murs jaunes plutôt old school. Au fond, n’était-ce pas à son image ? Qu’importe, pour le moment, il y vivait, et il y était bien. Et avec ses récents changements dans sa vie, notamment l’arrêt de l’alcool, il travaillait encore plus dur à rendre cette maison plus chaleureuse. Pour cela, il comptait notamment sur l’aide de Mia. Il lui demanderait, bientôt. Elle avait toujours eu le don d’accorder les objets, les couleurs, les textures. Il était temps que Geo se pose. Il était las de courir partout. L’heure était-elle venue de poser ses valises, du moins, pour quelques temps ? Il semblerait. « On va le boire ce café ? » Demanda Erin. Sans même attendre de réponse, elle se dirigea vers la porte de bois clair.

Geo la rejoignit et ouvrit la porte. Devant eux, le corridor. La maison était encore plutôt pauvre en décorations, rendant le tout assez impersonnel. Ajoutez à cela le mobilier des années quatre-vingt, vous obtenez une maison témoin un peu dans son jus. Erin pourrait-elle se plaire ici ? Caulfield fut prit d’un doute. « Je t’en prie. » dit-il pour qu’elle s’avance. Il la laissa prendre possession des lieux, une pièce après l’autre. D’abord, la cuisine, première pièce après le corridor. Sur la gauche de celle-ci, le salon. Après la cuisine, un petit couloir menait à la salle de bain, à gauche, et à la chambre, sur la droite. Une pièce après l’autre, il lui montra chaque recoin de la maison. Ils eurent rapidement fait le tour, la demeure n’étant pas très spacieuse. « Tu peux laisser tes affaires ici, si tu le souhaites. » lui indiqua-t-il alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la chambre. Bon sang, il avait fallut attendre qu’il ait presque cinquante balais, un problème d’alcool et une petite amie pour que sa maison soit présentable…

Ils revinrent ensuite dans la cuisine. Comme Erin l’avait justement souligné, il l’avait invité il y a quelques semaines de cela à boire un café, et il n’avait qu’une parole, Caulfield. Par contre, hors de question de lui faire une de ces boissons extra sucrée dont elle semblait raffoler. Du moins, pas maintenant. Le café, c’était une institution pour Caulfield, et il comptait bien éduquer la jeune femme à ce sujet. « Bien, il me semble que je t’avais proposé un café, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il, le regard courant sur les boîtes de métal sous ses yeux, renfermant chacune une mouture différente. Il attrapa celle achetée spécialement pour Erin. Douce, faible amertume, goût de noisettes grillées. Un classique, certes, mais un grand cru. « Je l’ai choisi spécialement pour toi. » expliqua-t-il en versant minutieusement le café dans la cafetière italienne. Il plaça l’appareil sur le gaz et se rapprocha d’Erin. « Sens-toi libre de prendre un livre, une douche, de te faire à manger si tu le souhaites, ok ? » dit-il. Il tenait à ce que son séjour ici se déroule le plus agréablement possible. « Ce que je veux dire… C’est que tu peux faire comme chez toi, ici, Rin. » ajouta-t-il. Il mit quelques instants avant de se rendre compte de ce qu’il venait de dire. « Rin ? Rin ? Mais Caulfield, tu es ridicule, son prénom n’était-il pas assez court ? D’où sors-tu ce surnom ridicule ? Allez, rattrape-toi ! » « Erin, je voulais dire Erin. » ajouta-t-il dans une vaine tentative de rattrapage. Par chance, la cafetière se mit à émettre un bruit familier. Il se servit de l’ébullition de l’eau pour se soustraire à sa propre gaffe et retourner derrière les feux. Il attendit un instant puis retira l’appareil du gaz et attrapa deux tasses. « Bien… Pour en revenir à ce dont je te parlais tout à l’heure, tu sais, au sujet de partir tous les deux… » Méticuleusement, presque religieusement, il versa le café dans les tasses, l’une après l’autre. L’arôme fumant enveloppa la pièce d’un parfum réconfortant. Du moins, selon lui. Il était loin de se douter que le fumet ne serait pas au goût de la jeune femme présentement. « Nous pourrions partir ce soir. Il ne tient qu’à toi de me dire si tu te sens d’attaque ou si tu préfères attendre. » conclut-il. Leur destination n’était pas très loin, mais si Erin était trop éprouvée par cette journée, ils pourraient repousser le départ au lendemain matin.

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Message(#)Le vent l'emportera / Erinel #6 EmptyMer 7 Avr - 2:10




«Le vent l'emportera»


Vendredi 19 mars -> Les nuages se dispersent peu à peu pour laisser entrevoir quelques rayons de soleil illuminer son visage éteint. Erin retrouve doucement son éclat. La chaleur de sa main contre la sienne lui réchauffe le coeur. Lorsqu’il lui avoue imaginer l’avenir avec elle, Sanders se sent légère. Ses pieds ne touchent plus terre. Elle s’envole dans un paradis qu’elle ne pensait jamais atteindre. Son coeur papillonnent, ses yeux pétillent. Elle frisonne à l’idée de fonder une famille avec Nel. Un, deux trois … des mini eux qui gambadent en criant maman, papa à leur égard. Elle vient lui faire face pour le regarder droit dans les yeux et lui promettre de l’attendre patiemment qu’il soit fin prêt. Elle avait l’avenir devant elle. Il s’appelait Nel. Son Clyde, rien qu'à elle. Elle l’aime sa vieille trogne. Son regard se porte sur cette feuille qu’il sort de sa poche. Curieuse, Erin s’en saisit pour la déplier et découvrir un horaire et un lieu. Demain … Neuf heures trente à la gare. Instinctivement elle demande qu’en est-ce qu’ils mettent les voiles. Trop pressée de savoir ce qu’il lui réserve. Il a toujours était pleins de mystères et c’est un point qui ne semble pas vouloir changer. Sanders aime plutôt ça. Surtout si se sont pour de bonnes surprises. « Bientôt. Plus tôt que prévu. Plus tôt que ce que tu ne penses. » Ses lèvres s’étirent d’avantage alors qu’elle le regarde avec tendresse. Sa main vient balayer ses mèches rebelles qui le caractérisent tant. Le vert de ses yeux se mélange au bleu intense des siens. « Qu’importe où tu m’amèneras. Du moment que je suis avec toi je suis comblée » Comblée, rassurée, amoureuse. Il arrivait à faire renaître la lumière dans la pénombre. Ce malheureux épisode s’évaporait au fur et à mesure qu’il ravivait sa flamme. Ils reprennent leur marche, silencieux. La beauté du parc parle pour eux. Erin se penche pour attraper une fleur de pissenlit. Elle ferme les yeux un bref instant pour faire son voeux. « Fait un voeux » Dit-elle au brun tout en continuant de marcher à ses côtés. Depuis qu’elle est gosse elle souffle dessus en priant très fort que ses désirs se réalisent. Est-ce qu’elle a eu un poney à ses cinq ans ? Non …A défaut de les monter elle les soigne. Est-ce qu’elle est devenue une chanteuse reconnue comme Roy Orbison ? Non plus … mais Pretty Woman reste sa chanson préférée malgré tout. Est-ce la grenouille qu’elle a embrassée au bord de la mare quand elle avait dix ans, est-ce qu'elle c’est transformer en prince charmant ? Non pour la simple et bonne raison que l’amphibien lui a glisser des mains avant que ses lèvres l’atteignent. On parle du fâcheux incident quand elle a voulu traverser le mur de la gare comme Harry Potter ? Elle n’avait que cinq ans … Elle était innocente et pleine de rêves. Les années sont passées mais Erin garde tout de même ses rêves d’enfants. Soufflé sur ces aigrettes blanches, ça a du sens pour elle. Alors elle souffle en pensant très fort à son souhait. Peut-être que celui là se réalisera qui sait !

Tout le long du trajet, Erin essaye de retenir la route qu’ils empruntent. Nel est sur le point de lui dévoiler son chez lui. Son cocon. Erin aimerait en faire autant mais avec son frère c’est … compliqué. Le panneau de Bayside vient de passer. Il lui avait parler d’une petite maison en bord de mer. Erin essaye de se l’imaginer. En bois ? En brique ? Des volets bleus ? La voiture s’arrête. Elle s’empresse d’envoyer un dernier texto à Adriel qui ne cesse de s’inquiéter. Puis elle lève les yeux pour découvrir une maison un peu défraîchie. « Bayside… Et chez moi. » Les volets ne sont pas bleus (Pas encore). Cette maison était un peu à son image finalement. Vieillissante mais charmante. Elle lui souffle que c’est mignon avant de se diriger vers la porte. Le capot de Choupette grince. Erin devine qu’il récupère sa valise. Gentleman. Elle a un petit sourire en lui soumettant d’aller boire ce fameux café. Même si techniquement elle n’en boit plus depuis deux mois. Nel se rapproche pour déverrouiller la porte. « Je t’en prie. » Le bois craque au fur et à mesure que l’entrebâillement se fait plus grand. Elle découvre un long couloir avec une petite étagère. Son regard s’arrête sur un cheval en bois à qui il manque malheureusement un antérieur. Ça n’enlève en rien la beauté de la sculpture. Ils avaient le point commun d’aimer les chevaux. Erin se laisse guider. Elle qui d’habitude ose les choses, elle reste volontiers dans ses pattes en découvrant chacune des pièces à ses côtés. « Tu peux laisser tes affaires ici, si tu le souhaites. » Ses yeux scrutent la chambre dans laquelle ils sont censés dormir. Voir ce lit deux places ça ne la laisse pas indifférente. Ils n’ont pas eu l’occasion de remettre ça. Elle ravale en plaçant ses cheveux derrière l’oreille. « Oui c’est parfait. » Un sourire. Elle récupère la valise qu’il tient toujours pour la poser prés de l’armoire. Elle déballera ses affaires plus tard.

Ils reviennent sur leurs pas pour rejoindre la cuisine. « Bien, il me semble que je t’avais proposé un café, n’est-ce pas ? » La bouche en coeur, elle n’ose pas lui dire. Ça serait reparler de se qui se passe dans son ventre … Et ce n’est pas un sujet qu’elle souhaite remettre sur le tapis. De peur de remuer le couteau dans une plaie encore sensible. « Oui c’est vrai. Je vois que ta mémoire eidétique fonctionne toujours aussi bien » Est-ce qu’il se rappelait du moindre souvenir passer avec elle ? De ses clés de moto qu’elle avait cachée entre ses deux seins ? De ce manège qui lui avait remuer les tripes ? De toutes ces confidences qu’elle lui avait faites dont elle ne se souvient même pas elle-même. « Je l’ai choisi spécialement pour toi. » Erin le regarde faire. Nel semblait maîtriser parfaitement le geste. Les deux coudes sur le comptoir, elle observe en souriant. Ça lui faisait presque de la peine de le voir se donner autant de mal. Elle espère seulement être capable de le boire pour ne pas le vexer. « Je suis sûr qu’il est très bon » Le brun se montre très intentionné avec elle. Sous ses airs revêches se cache un homme bon et plein de sagesse. Un homme amoureux ? Ses dents viennent mordiller sa lèvre inférieure en le voyant se rapprocher d’elle. « Sens-toi libre de prendre un livre, une douche, de te faire à manger si tu le souhaites, ok ? » Sanders lève les yeux sur lui en lui souriant presque timidement. Se retrouver entre ses quatre murs c’était pas rien pas à ses yeux. Ça la stressait un petit peu de flirter avec l’inconnu. Personne ne saurait la retrouver ici. Pourtant elle a le sentiment qu’elle peut dormir sur ses deux oreilles avec lui. « T’en fais pas, ça va. Merci pour ton hospitalité. Ça me touche » Plus elle le découvrait plus elle avait envie de passer des heures, des jours, des années à ses côtés. « Ce que je veux dire… C’est que tu peux faire comme chez-toi, ici, Rin. » Son coeur manque un battement. Est-ce qu’il venait de réellement lui donner un surnom ? Son prénom ne fait que quatre lettres. On la surnomme la plupart du temps Riri. Mais c’est la première fois qu’elle entend Rin. Et sortant de ses lèvres ça a un sens tout à fait différent. Agréable et doux à l’oreille. Erin sourit avec malice en creusant ses fossettes. « Tu sais que tu prends le risque à ce que je ne souhaite plus jamais repartir d’ici ? » Dit-elle avait humour. Elle ne sait pas pour combien temps elle sera là. Quelques jours, peut-être plus ? Ou moins … C’est lui qui décidera. Sanders ne veut pas s’imposer. C’est chez lui et non chez eux. « Erin, je voulais dire Erin. » Ça l’amuse. Nel a l’air presque timide. La cafetière lui sauve la mise mais la blonde ne compte pas rester silencieuse à ce sujet. « J’aime beaucoup Rin… » Elle se rapproche et passe sa main dans son dos pour une tendre caresse. Les yeux rivés sur les tasses, elle le regarde faire sans rien dire. « Bien… Pour en revenir à ce dont je te parlais tout à l’heure, tu sais, au sujet de partir tous les deux… » L’odeur du café vient lui chatouiller les narines. Elle a un haut le coeur. Aussitôt elle tourne la tête dans la direction opposée en essayant d’être discrète. « Nous pourrions partir ce soir. Il ne tient qu’à toi de me dire si tu te sens d’attaque ou si tu préfères attendre. » La main devant la bouche, elle hoche la tête en guise de réponse. Elle aurait bien voulu tenir le coup mais son corps décide autrement. « Excuse moi » De suite elle court, direction les toilettes. Par chance elle a retenu le chemin. Une main sur la cuvette et l’autre qui lui tient les cheveux, Erin vomit le peu qu’il lui reste dans l’estomac. Misère … Tout ça sera bientôt fini. C’est un point qui ne lui manquera pas. Erin se relève. Elle tire soigneusement la chasse avant de faire un arrêt vers la salle de bain pour se rincer la bouche. - Il lui avait dit de faire comme chez elle n’est ce pas ? - Honteuse, elle se pince les lèvres en le fixant. « Je suis sûr que ton café est très bon mais y en a un qui n’est pas vraiment d’accord » Pas besoin de préciser qui … Machinalement elle passe une main sur son ventre sans trop s’y attarder. Elle ouvre plusieurs placards avant tomber sur les verres. Elle se redresse légèrement sur la pointe de ses pieds pour en saisir un (Excusez là de mesurer qu’un pauvre mètre cinquante-sept). Puis elle ouvre le robinet pour le remplir d’eau. Au moins elle sûr de pouvoir le boire. « A la tienne » Son verre vient taper dans sa tasse pour trinquer. Un petit rire lui échappe. Elle l’aurait bien goûté son café … « Ce soir, ça me va parfaitement. J’ai besoin de changer d’air. Pas que j’aime pas être chez toi hein. Mais Brisbane m’oppresse » Son chien va lui faire une scène. Son frère va la trucider. Mayers va lancer un appel à témoin pour la retrouver. Mais pour une fois, Erin a envie de penser à elle. Il la kidnappe que pour trois jours. Ils peuvent bien se passer d’elle un petit peu ? « Tu m’amènes où ? » Elle porte son verre à ses lèvres pour ensuite le poser sur le plan travail. Ses bras s’enroulent à sa taille alors qu’elle lève ses yeux de chat Potté sur lui en espérant le faire craquer. Ça avait tout l’air d’une surprise. C’est peu probable qui lui révèle leur destination. Sait-on jamais, elle essaye.

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