| (AMOS & ALEC #3) ► KEEP YOUR FRIENDS CLOSE, ENEMIES CLOSER |
| | (#)Sam 20 Mar 2021 - 17:16 | |
| KEEP YOUR FRIENDS CLOSE, ENEMIES CLOSER
Elle remonte à loin ma dernière conversation avec Alec. Elle tient en un coup de fil utile à me confirmer qu’il surveillerait son frère, comme je l’ai suggéré, pour s’assurer que son pleutre et incompétent de frère maintienne l’héritage de Rae à flot. A l’époque, je n’attendais plus vraiment de réaction. Autant avouer qu’il m’a surpris d’une réponse positive, m’offrant sa parole sur un plateau en argent et, surtout, en s’y tenant. Pourtant, je n’ai aucune confiance en lui. En tant que Strange, il me hérisse le poil. Quant à la relation qu’il a entretenue, je la juge encore, par possessivité, qu’elle était de son fait ambigü. La différence avec hier, c’est que son affection pour elle, celle que je définis comme amoureuse et non pas amicale, elle m’arrange bien. Ma jolie blonde le haïssant, je peux faire fi plus facilement de mon aversion pour cette armoire à glace. N’y a-t-il pas droit, à mon indulgence ? Dès lors qu’il prête allégeance à ma compagne - bien que nous puissions douter de sa loyauté - est-il idiot de baisser la garde ? Mon instinct me conseille de me protéger encore, mais de la maintenir moins haute. Aussi ai-je œuvré à convaincre Raelyn à mettre mon ressentiment à l’égard d’Alec de côté pour le bien de sa reconstruction professionnelle et uniquement celle-là. Ma jalousie aime être apaisée sous prétexte que ce vieil ami l’a trahie et que la décision de ma complice est irrévocable. Cette conviction qu’il est fou d’elle ne fait plus gronder de colère lorsqu’ils se fréquenteront. Ceci étant, j’ai répondu à un adage bien connu : “garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près” lorsque j’ai organisé cette entrevue entre Strange et moi. A l’ordre du jour, les affaires, celles pour lesquelles Rae et moi avons décidé de nous associer, celles où le cuisiner prendra part parce que tout acte de bonne foi se doit d’être récompensé. Bien sûr, à choisir, je l’aurais préféré loin de nous, ce félon. Mais, je tiens à le garder à l’oeil grâce à nos moineaux, histoire que je puisse percevoir de quel point cardinal soufflera la tempête si, d’aventures, la rose des vents tournera.
Je l’ai accueilli dans le bâtiment en travaux - les ouvriers tremblent devant l’autorité de ma complice - non pas en homme froid, mais sans pour autant surjouer l’enthousiasme. Mon humeur est égale à celle qu’elle aurait été face une connaissance ou un futur employé. Je suis pro et je compte les mots. Je lui ai tout de même tendu une poignée de main à saisir, sans craindre pour mon orgueil s’il ne faisait aucun cas de ma politesse. Au moins, le ton serait donné et moi, plus informé quant à la façon adéquate de mener cet échange. « Rae m’a dit que tu l’avais soutenue.» C’était l’objet de notre accord et une part de moi s’interroge : lui en a-t-il touché un mot ? « C’est bien.» Pour elle, comme pour lui puisqu’il est là. « Mais c’est pas pour ça que je t’ai proposé de venir.»ai-je poursuivi, songeant que, plus tard, je le remercierai de s’être déplacé. « On se tient là où Rae et moi voudrions ouvrir un restaurant, le tien, si tu le souhaites. Et, si c’est le cas, c’est le moment où tu peux nous dire ce dont tu as besoin, en matériel si tu voulais le prendre en gérance. » Rien ne l’y oblige. Mais, le cas échéant, il aurait tout le loisir de discuter les conditions de son contrat de travail. Il pourrait être lucratif et sécurisant, quoique ces termes, nous les négocierons avec Raelyn si la précitée le souhaite. Au contraire, je m’en chargerai : nos intérêts convergent et, qui plus est, les loups ne se mangent pas entre eux. |
| | | | (#)Jeu 1 Avr 2021 - 9:24 | |
| L’homme lui avait donné rendez-vous dans un lieu en travaux, sans plus d’indications.
Il n’avait jamais particulièrement apprécié Amos Taylor. Mais il avait compris qu’à présent Raelyn et lui venaient à deux, que s’il voulait un jour récupéré l’amitié de la jeune femme, ne pas se mettre à dos l’homme était dans ses intérêts. Mais surtout, une part de lui était reconnaissante qu’il ait été présent pour elle lorsqu'elle avait sombré des mois auparavant. Il était conscient que l’homme n’avait que les intérêts de la Blackwell à cœur et qu’il avait été un pilier ses derniers mois et c’était assez à ses yeux pour obtenir son respect, à défaut qu’il soit réciproque. Il avait l’espoir cependant que leurs relations s’améliorent maintenant qu’ils étaient du même côté.
La main d’Amos se tend et si l’homme hésite une demie seconde, il finit par la saisir dans une poignée de main ferme mais bref. « Rae m’a dit que tu l’avais soutenue.» Bien sûr qu’il l’a soutenue, quand dès l’instant où son changement d’allégeance a été acté, il s’y serait tenu, sa loyauté intacte pour la jeune femme. Il joue au mieux son rôle de bras droit fictif, bien décidé à se prouver le meilleur des élèves. Il rassure les membres du Club, apaise les tensions, il utilise son charme là où il a toujours le mieux marcher. Alec se contente d’un hochement de tête, après tout ce n’est pas une question mais une simple affirmation.
« C’est bien. » Il n’a pas vraiment besoin de son approbation, mais à travers la sienne, c’est celle de Raelyn qu’il entend et cela suffira pour maintenant. « Mais c’est pas pour ça que je t’ai proposé de venir.» Intrigué, l’homme observe autour de lui. Le bâtiment est en travaux, les ouvriers œuvrent autour de nous. Haussement de sourcil, visage neutre, il attend la suite, la raison de sa présence ici. Peut-être est -il un peu méfiant, se demandant ce qui l’attend.
« On se tient là où Rae et moi voudrions ouvrir un restaurant, le tien, si tu le souhaites. Et, si c’est le cas, c’est le moment où tu peux nous dire ce dont tu as besoin, en matériel si tu voulais le prendre en gérance. » La surprise cette fois apparaît sur son visage alors qu’il observe l’homme. « Un restaurant ? » répète-t-il, cherchant à obtenir plus d’informations. Son restaurant à lui est sous scellé, oublié, abandonné. Il n’a plus rien de ses rêves, ils ont été l’un des sacrifices faits dans la chute de l’ainé des Strange. Les frères possédaient l’immeuble, ce lieu était le sien, et il appartient aujourd’hui au passé. Plus que sa relation avec l’ainé des Strange, c’est de ce restaurant qu’il a dû mal à faire son deuil.
« Pourquoi ? » Pourquoi un restaurant, pourquoi ce lieu, pourquoi lui avoir proposé à lui ? N’est-ce pas une preuve de confiance ? Lui font-ils confiance ? Déjà l’espoir nait malgré lui d’une amélioration quelconque de ses liens avec Raelyn.
Son regard déjà parcoure les lieux, analysant, imaginant ce qu’il pourrait être. L’espace est immense, bien trop grand pour restaurant. Il touche le mur à côté de lui comme pour tenter d’en deviner les secrets, de connaître les intentions du couple qui ne lui partage pas les plans du futur du Club.
« Ce lieu qu’est-ce que ça sera ? » demande-t-il en observant les ouvriers à l’œuvre plus loin. Ils ne sont pas ici pour rien. Le couple n’a certainement pas le projet d’ouvrir un restaurant pour le plaisir et il est clair que le restaurant ne sera qu’un des éléments de cet espace immense. Non ce lieu est le futur de Club et s’il contiendra un restaurant, les murs renferment certainement d’autres secrets. Ce restaurant aura son rôle à jouer, tout comme lui.
@Amos Taylor
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| | | | (#)Mar 6 Avr 2021 - 18:58 | |
| KEEP YOUR FRIENDS CLOSE, ENEMIES CLOSER
Politesse et salamalecs sont derrière nous et mon soulagement est palpable. Me méfier d’Alec ne signifie pas qu’il mérite mon mépris. Celui-là, je le destine à son nom de famille, celui qu’il n’a pas choisi. Elle tient sa source dans ce qu’il peut, à tout moment, retourné sa veste au profit de Mitchell. Sauf qu’il doit être tenu à l’oeil, le cadet des Strange et ce restaurant est la meilleure solution pour évaluer s’il ou quand il représentera pour Raelyn et moi un danger. Dans le fond, c’est un pari gagnant, autant pour lui que pour moi. Il est bon cuisinier : il ramènera son lot de client. Quant à lui, il renouera avec sa passion dans un cadre plus ambitieux que celui proposé par Mitch. L’a-t-il deviné ? Est-ce pour cette raison qu’il m’a serré la main ? Qu’il s’est enluminé, tout comme moi, de déférence ? Nous nous ne nous aimons pas : ce n’est un secret pour personne. Pour le moins, nous sommes adultes et, tandis que je lui présente d’un geste geste ample l’étendue de l’espace qui est réservé à son activité somme toute légale, je ne dissimule jamais que des détails. Toutefois, je ne suis pas surpris qu’il m’interroge. Au contraire, je m’y étais préparé et mes lèvres se sont d’ailleurs étirées d’un sourire satisfait. Une question, ça relève davantage de l’intérêt que de la curiosité. N’aurait-il pas été plus bavard s’il cherchait à nourrir un vilain défaut ? Sa concision me ravit elle aussi. Je ne suis pas doué avec les mots si bien que je réplique en phrases claires, mais moins courtes que les siennes. Mon but, c’est de l'appât. Je n’ai pas le droit d’être avare même si je suis déjà usé d’avoir à tisser de longs propos utiles à convaincre. « Tout juste. Pour toi, si ça te dit. Si tu as envie de gagner ta vie en faisant ce qui te plaît. Bien sûr, tout l’espace ne sera pas dédié à ça.» Ma complice et moi ne réservons aux plaisirs de la bouche qu’une partie du local. Il est immense et, d’un point de vue marketing, ce sera une réelle plus value. Le casino n’attirera pas la jeunesse, mais des Hommes à la vie bien établies qui n’aspirent pas à s’éparpiller dans plusieurs établissements pour s’amuser. Ici, ils auront tout à disposition : de quoi les nourrir, de quoi boire - se saouler s’il le souhaite - et des tables où dépenser l’argent durement gagné, histoire d’asseoir leur statut de privilégié : seuls les riches gaspillent leur salaire au nom de la chance. « Et, ce sera une salle de jeu.» Le terme adéquat me met mal à l’aise : j’ai l’impression que c’est presque trop prétentieux pour le type que je suis, celui qui apprend à s’aimer et à se pardonner grâce au regard d’une autre et quelle autre… « Le but, c’est d’offrir à tous un endroit où on peut arriver tôt et repartir tard, si tu vois ce que je veux dire. Service en salle» Celle du restaurant, évidemment. « Et pour les autres, quelque chose de plus précis, mais on en reparlera si ça te tente. C’est de la logistique ça. » ai-je conclu, tournant un regard inquisiteur dans sa direction. Il ne trahit d’aucune émotion négative. Je suis simplement dans l’expectative d’autres questions formelles : salaire, horaire, statut. Elles seraient légitimes… elles sont espérées… tout comme cette réclamation évidente exigée par l’orgueil : j’ai besoin d’y réfléchir. |
| | | | (#)Sam 17 Avr 2021 - 17:19 | |
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« Tout juste. Pour toi, si ça te dit. Si tu as envie de gagner ta vie en faisant ce qui te plaît. Bien sûr, tout l’espace ne sera pas dédié à ça.» Alec observe l’homme d’un air méfiant, comme si la proposition était trop belle comme s’il s’attendait au retour de bâton à tout moment. Et s’il se décide à quitter le visage d’Amos pour observer les lieux c’est pour tenter de deviner ce que sera l’espace. Il n’a pas besoin qu’on lui dise. Il a devant lui le nouveau QG du Club, c’est évident et pourtant cela lui arrache un pincement au cœur. Comment oublier les quinze dernières années de sa vie, plus proche des vingt aujourd’hui ? Comment oublier cet immeuble acheté par les deux frères, l’aménagement de ce restaurant, de ce bar clandestin ? Son restaurant était chez lui, le Club était chez lui. Ce lieu ne l’était pas. Il devrait le devenir, mais aujourd’hui tous les aspects de ce lieu lui étaient inconnus.
« Et ce sera une salle de jeu. » Le projet est plus ambitieux, bien plus ambitieux d’un simple restaurant et un bar clandestin. C’est une nouvelle ère, un nouveau trafic en apparence tout à fait légale. On lui propose de nouveau la façade, un restaurant dans lequel il pourrait assouvir ses ambitions. Ce n’est pas exactement ce qu’il veut. Le restaurant ne sera que secondaire pour les gens souhaitant venir jouer leur argent. Il y aura quelque chose de trop commercial à son goût.
« Le but, c’est d’offrir à tous un endroit où on peut arriver tôt et repartir tard, si tu vois ce que je veux dire. Service en salle. » Il réfléchit, se projetant déjà dans ce que le lieu pourrait être. C’est mieux que rien. C’est mieux que son restaurant sous scellé abandonné. C’est mieux que sa réputation effacée par le temps, c’est mieux que le passé que l’ombre de son frère sur ce restaurant qui était le sien. Pourtant ce lieu ne sera pas vraiment à lui mais à ce couple. Ce restaurant n’est pas ce qu’il veut, pas vraiment, mais c’est déjà mieux que l’absence, que le trou béant laissé dans sa poitrine alors qu’il n’est plus le chef de son restaurant.
« Et pour les autres, quelque chose de plus précis, mais on en reparlera si ça te tente. C’est de la logistique ça. » La proposition semble être sérieuse, assez pour qu’il croise les bras, assez pour qu’il retrouve le goût de nouvelles ambitions. Son regard se fait plus curieux, en pleine réflexion. « Mon statut ce sera quoi ? J’aurais le contrôle du restaurant ? De la carte ? Les cuisiniers, les serveurs c’est moi qui les choisit ? » Est-ce que ça allait être son restaurant, ou le restaurant de Raelyn et d’Amos, est ce qu’il aurait son mot à dire où est ce qu’il ne serait à nouveau qu’un pantin de façade ? S’il peut l’accepter pour le Club, il n’est pas sûr de pouvoir l’accepter pour un restaurant, pour lien dont il a eu la parfaite maîtrise pendant quinze ans, dans lequel il n’était pas le bras droit mais celui qui dirigeait, dans un lieu qui représente au fond tout ce dont il rêve. Quel contrôle le couple lui laissera-t-il sur le lieu de restauration ? Quelle position aura-t-il ici ?
@Amos Taylor
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| | | | (#)Jeu 22 Avr 2021 - 10:37 | |
| KEEP YOUR FRIENDS CLOSE, ENEMIES CLOSER La méfiance d’Alec, elle s’exprime par bien des façons. Il ne la masque pas derrière un sourire. Elle danse au fond de son regard et le maintien de son corps suggère qu’il est prêt à bondir ou à partir. Je ne le blâme pas. A sa place, je serais tout autant fermé qu’il ne l’est lui-même, voire plus. Mes yeux le détailleraient lui et non l’espace proposé. J’aurais rejeté l’offre d’emblée sous prétexte qu’elle émane d’un Strange. Or, je crois reconnaître chez le plus jeune membre de cette maudite famille un soupçon d’intérêt. Il ne refuse pas tout net, il évalue, il essaie de comprendre quels sont les enjeux et les possibilités. C’est plutôt bon signe, finalement. C’est prometteur qu’il ne s’encombre pas de palabres inutiles. Il pose des questions simples, précises, stratégiques et moi, de bonne composition, je lui réponds sans fard, sans cultiver des mystères inutiles. A quoi bon ? Il tournerait les talons et nous y perdrions tous les trois. Lui, il se priverait d’exercer le métier qu’il aime dans des conditions acceptables. Raelyn ne pourrait plus asseoir son autorité avec pour argument le soutien d’Alec. Quant à moi, je serai forcé de gaspiller un temps précieux pour dénicher ou débaucher un cuisinier de talent. N’est-il pas logique d’être transparent ? N’est-ce pas plus profitable de se prêter au jeu des négociations ? Certes, elle étrennera ma patience, mais je peux l’être. Je sais comment dompter mon tempérament d’homme froid quand l’exigent les circonstances. Je suis capable de rencarder mon manque de confiance en lui et, quoique je ne lui adresse aucun sourire, je veille à ne pas me fermer. Je ne croise pas mes bras sous ma poitrine. J’occupe mes mains en allumant une cigarette avant de tendre vers lui mon paquet par politesse. Fume-t-il, d’ailleurs ? Je n’ai pas souvenir de l’avoir déjà vu une clope au bec, mais je ne suis pas grand-chose face à mes réflexes. Et quand bien même, c’est une façon de montrer patte blanche, de maîtriser mon langage non-verbal pour ne pas envoyer les mauvais signaux. « Celui que tu voudrais. » Certes, nous n’accepterons pas tout. C’est à lui à se montrer raisonnable. Néanmoins, je ne le sous-estime pas. Je doute qu’il se montre trop gourmand. « Tu peux être ton propre patron et profiter de l’espace moyennant un loyer qui comprendra les frais d’aménagement. Si, un jour, tu veux partir, il suffira de décider ensemble des modalités de sortie. Dans ces conditions, les bénéfices nets du restaurant seront pour toi. La seule contrainte, c’est le nom du restaurant. Celui-là, il n’est pas vraiment négociable. L’autre possibilité, c’est que le restaurant reste à Raelyn et moi et que tu en tiennes la gérance moyennant salaire.» Rae et moi n’avons de préférence pour aucune de ses solutions en particulier. Alec est libre de choisir laquelle l’agréera le plus. « C’est clean, Alec, et tu as le temps d’y réfléchir. » Jusqu’au mois précédent l’ouverture…. « Tu peux même proposer une autre option, une à laquelle nous n’aurions pas pensé.» ai-je conclu en tirant sur ma cigarette. A présent, il sait où me trouver. |
| | | | (#)Sam 8 Mai 2021 - 21:56 | |
| Il n’a aucune raison de refuser cette offre, aucune de ne pas chercher à creuser un peu plus, à en connaître les tenants et les aboutissements et à savoir ce que ça pourrait lui apporter. Après tout, il est resté. Il a choisi le Club, il a choisi Raelyn, il a choisi cette vie. Alec souhaite se prouver et ce restaurant, en plus d’être une manière de montrer sa bonne volonté et son soutien aux projets du couple, est aussi une manière pour lui de retrouver ce qu’il a perdu. Un restaurant, n’est ce pas au fond ce dont il rêve, sa réelle passion bien plus que les activités criminelles dans lesquelles il est tombé depuis des années ? N’est-il pas plus heureux derrière une cuisine, à développer ses recettes et à parfaire une réputation de chef qui n’est plus à faire ?
S’il est méfiant, il reste curieux et n’a pas envie de se fermer aux possibilités. Pour une fois Amos lui semble moins froid, moins fermé et c’est assez pour attiser son intérêt comme son respect et il attrape une cigarette dans le paquet qu’Amos lui tend, allumant celle ci avant de la porter à ses lèvres. « Celui que tu voudrais. » Haussement de sourcil de la part du brun qui n’y voit qu’une façon de parler, bien sûr que non ce n’est pas comme il voudrait mais ce que le couple acceptera.
Pourtant le choix est là. Alec peut être son propre patron, louer l’espace pour un loyer ou bien il peut en tenir la gérance moyennant salaire. Il en est étonné, n’aurait pas pensé que le couple avait assez confiance pour lui proposer une telle chose. Mais ce n’est pas vraiment une question de confiance mais d’opportunité, ça, ils le savent tous les trois. Il ne semble pas y avoir de pièges, pas de condition cachée qui rendrait l’offre bien moins intéressante. Non, la proposition semble honnête et le brun s’aventure dans l’espace, tentant de visualiser ce qu’il pourrait être. La première solution est celle qui correspond le plus à celle qu’il avait. Il a assez d’argent pour se le permettre. “ Je vais y réfléchir.” Commence-t-il par dire, de façon à ne pas prendre de décisions trop hâtives. “Mais je pense que je préfèrerais la première solution.” Celle qui ne lui donnera pas autant l’impression d’avoir tout perdu. “Pour les salariés, je veux reprendre ceux du restaurant, mais un restaurant de cette taille, il faudra embaucher.” Son esprit est déjà en train d’analyser chaque recoin, d’imaginer ce que l’espace sera. “Vous voulez ouvrir quand ?” Il tire sur sa cigarette, soufflant la fumée lentement. Il ne peut s’empêcher d’y voir un espoir d’une amélioration avec Raelyn, d’une possibilité que les choses s’arrangent, peut être une preuve qu’elle retrouve au moins un peu confiance en lui. “ Ca sera pas le même standing.” et déjà son regard brille d’une ambition nouvelle, car c’est ici que réside sa réelle passion. Il se tourne de nouveau vers Amos avant d’ancrer son regard dans le sien. “Pourquoi ?” Il ne parle plus du standing, ou du choix de son statut de travail, peut être simplement de l’opportunité d’avoir ce restaurant. Ils auraient pu choisir quelqu’un d’autre. Il s’y serait attendu en réalité, de voir Raelyn remuer le couteau dans la plaie en lui soulignant qu’il n’aurait plus jamais la place qu’il avait. Il s’y était attendu, s’y était préparé avec difficulté et la proposition le surprenait malgré le fait d’y voir les avantages pour chacune des parties.
@Amos Taylor
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| | | | (#)Mer 18 Aoû 2021 - 22:56 | |
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Toutes les questions d'Alec étaient prévisibles. Quoique réputé de mauvaise foi par Raelyn - et d'autres qui me connaissent bien par ailleurs -, je ne prétendrais pas, pas même pour moi, que je ne les ai pas anticipées. Pour case, il s'agit de faire affaire avec un Strange et c'est dangereux par définition. L'expérience en elle-même exige de la confiance et, pour cet homme, j'en ai peu. Je prends pourtant le risque après avoir pesé le pour et le contre, après m'être fié à de vieux adages également. Je le prends, avec ma complice - difficile à convaincre - pour le bien de notre projet et de notre sécurité. Je le prends et je vais jusqu'à proposer au cuisinier deux solutions. L'une est particulièrement alléchante puisqu'elle lui garantit une forme d'indépendance. L'autre est intéressante, mais elle n'est pas ma préférée. Sans rapport de subordination, il me sera plus facile de glaner des bribes de respect, moteur d'une loyauté fragile - voire peu existante - certes, mais qui vaudra son pesant d'or. Elle ne sera fondée que les espoirs de mon interlocuteur de renouer son amitié avec Rae. Je n'en rêve pas, bien sûr. Je travaille pourtant dans ce sens par précaution et, lui offrant une cigarette, à Strange, je me réjouis qu'i marque un net attrait pour l'offre qui remportait me suffrages. ceci étant, rien ne presse. « Prends le temp d'y réfléchi avant de statuer. On est pas tout à fait pressé.» lui ai-je suggéré de sorte qu'il saisisse que je ne reviendrai pas en arrière. Je ne me raviserai pas et, si je souris, ce n'est pas pour le sous-entendre. Je grimace joliment parce qu'il n'obtiendra pas davantage de réponses franches aujourd'hui. Peut-être même jamais d'ailleurs. « Et pourquoi pas, Alec ? » ai-je répété, sans moquerie et en haussant les épaules. «Et puis, elle aime tes lasagnes...» Si ce n'est pas non plus une boutade, si ça n'y ressemble pas non plus, c'est parce que la formule résonne presque comme une fatalité. Je l'invite à la considérer sérieusement - ou en partie - par un long silence, celui utile à fumer ma cigarette. Il s'y cache un semblant de réponses pour assouvir sa curiosité, mais en attendant, je conclus : «Tu sais où me trouver quand tu seras sûr de toi.» Autrement dit : la balle est dans ton camp. « A bientôt» Peut-être. Sans doute. Il n'est pas idiot, mais fort de ne pas le blesser dans son ego d'être trop présomptueux, l'au revoir résonne de l'intonation de l'interrogation.
SUJET CLOTURE
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