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 A Million Dreams x James #1

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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyDim 21 Mar 2021 - 12:15

A MILLION DREAMS ✨
Vendredi 19 mars, 15h00.

I close my eyes and I can see, the world that's waiting up for me, that I call my own. Through the dark, through the door, through where no one's been before. But it feels like home

Ses housses de vêtements sous un bras, son sac à main dans l’autre, Mila vérifia une dernière fois, dans le reflet de la vitre du bus, que ses cheveux étaient coiffés correctement et que sa tenue semblait à peu près bien mise. Les autres passagers du bus la regardaient bizarrement, se demandant sûrement ce qu’elle allait faire avec tout son bazar. Je saisis ma chance, voilà ce que je fais, leur répondait Mila intérieurement. Elle préparait cela depuis plusieurs jours déjà, et elle n’en avait parlé à absolument personne. Même pas à sa soeur. Elle avait tout calculé, à commencer par les vêtements qu’elle allait porter : une tenue professionnelle, composée entre autres d’un haut de sa propre création, qui lui avait demandé des heures et des heures de travail, et dont elle était très fière. Elle s’était arrangé pour choisir un jour où elle finissait les cours suffisamment tôt pour pouvoir venir, un jour où Stacey ne se demanderait pas où elle était. Elle espérait que tout irait comme sur des roulettes. La jeune Mila devait bien l’avouer : elle était stressée. Cela lui arrivait rarement, ou en tout cas, elle ne l’admettait jamais. Elle préférait jouer la grande fille, c’était plus simple.

Plus l’heure fatidique arrivait, et plus le noeud au creux du ventre de Mila ne faisait que se resserrer. Mais elle devait aller au bout de son idée. Elle était capable de le faire, elle le savait. Alors quand le bus s’arrêta non loin de la maison de couture Weatherton, elle prit une grande inspiration, et descendit à l’extérieur, tentant tant bien que mal d’avoir une démarche confiante. C’était son moment. Le grand bâtiment, devant lequel elle passait pourtant régulièrement, lui paraissait tout à coup beaucoup plus imposant, comme s’il était prêt à l’avaler. Elle poussa l’immense porte d’entrée, s’y faufilant tant bien que mal avec toutes ses affaires. Elle aurait peut-être dû voyager un peu plus légèrement…Elle s’avança jusqu’au comptoir, la personne chargée de l’accueil la regardant du coin de l’oeil, peut-être surprise de voir une tête si jeune ici, en ce vendredi après-midi. Mila ne laissa même pas le temps à la femme d’en placer une. « Bonjour, je suis ici pour voir James Weatherton ». Elle essayait de prendre le ton le plus assuré possible, espérant que sa voix n’allait pas trahir le stress qui, malgré son tempérament de feu, avait pris possession de ses tripes depuis quelques minutes déjà. La réceptionniste baissa ses lunettes, suspicieuse. « Vous avez rendez-vous, mademoiselle…? ». Elle insista sur les derniers mots, cherchant sûrement à connaître l’identité de Mila, qui n’avait pas pris la peine de se présenter. L’adolescente fouilla tant bien que mal dans son sac à main, en sortant un CV soigné, qu’elle déposa sur le comptoir. « Mila Gallagher. Je souhaite rencontrer monsieur Weatherton ». Mila n’avait absolument pas rendez-vous. Elle était venue là complètement par elle-même. Qui ne tente rien, n’a rien : c’était en quelque sorte l’adage qui résumait ses ambitions professionnelles. Mila scruta quelques instants la femme devant elle, qui ne semblait visiblement pas prête à décrocher son téléphone pour prévenir son patron que quelqu’un souhaitait le voir. Mila pointa du doigt l’appareil. « Vous ne comptez pas le prévenir ? ». Mila se retint de lever les yeux au ciel, comme elle en avait l’habitude. Ça n’aurait pas été très professionnel de sa part, et elle rêvait tout simplement de pouvoir décrocher ne serait-ce qu’un entretien dans cette maison si prestigieuse. Elle fixa de nouveau la femme. « Dites-lui qu’il ne devrait pas laisser passer une stagiaire pareille, qu’elle a très certainement de l’or entre les doigts ! ». Mila sourit, quelque peu amusée par la situation. C’était présomptueux de sa part, mais elle comptait bien mettre toutes les chances de son côté pour décrocher le stage de ses rêves. Mila Gallagher et James Weatherton, ça claquait, non ?


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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyLun 5 Avr 2021 - 19:00

A MILLION DREAMS ✨
Vendredi 19 mars, 15h00.

S'il y a une chose que James ne supportait pas lorsqu'il travaillait sur une pièce de couture aussi délicate que celle qu'il manipulait entre ses mains, c'était bien d'être dérangé. Il ne faudrait pas ruiner des centaines d'heures de travail pour une seule minute d'inattention, et James n'avait pas construit sa réputation sur de l'amateurisme. D'habitude silencieux lorsque toutes les petites mains aux alentours s'employaient à fignoler leurs dernières créations, l'atelier était encore plus calme en ce vendredi et seules quelques employées étaient restées pour finaliser les commandes qui seraient livrées la semaine prochaine. Les autres, elles, avaient obtenu leur après-midi en compensation des heures supplémentaires que l'élaboration de leur dernière collection leur avait imposé. James était un patron strict, mais il aimait croire qu'il était un patron juste. Pousser ses équipes jusqu'à l'épuisement ne serait après tout pas dans son intérêt. Lui n’éprouvait a contrario pas le besoin de se ménager, se voyant comme le capitaine d'un navire qu'il fallait continuer de commander coûte que coûte. Travailler était aussi le moyen le plus efficace qu'il ait trouvé de faire le vide et d'éviter de penser à ce qui lui accaparait l'esprit. Un besoin qu'il éprouvait plus encore depuis que le visage d'Archie s'y faufilait bien plus souvent qu'il ne le voudrait, paralysant parfois ses pensées jusqu'à ce qu'il en oublie ce qu'il faisait. Focalisé sur sa tâche, son aiguille maniée avec tellement d'adresse qu'elle était comme le prolongement de ses doigts, il s'enfermait dans une bulle où rien ne pouvait plus l'atteindre.

C'est du moins ce qu'il pensait jusqu'à ce que le téléphone de son bureau se mette à sonner, faisant sursauter la moitié des employées. La standardiste avait pourtant reçu la consigne claire de ne pas le déranger, cette commande réclamant une attention particulière qu'aucun facteur extérieur ne saurait altérer. Mais si c'était important et que la sonnerie se mettait à retentir quatre ou cinq fois, c'est la productivité de tout l'atelier qui risquait d'être compromise. James quitta alors son poste pour refermer la porte de son bureau derrière lui et se saisir du combiné. A sa façon de décrocher, la standardiste comprit qu'elle n'avait qu'une demi-seconde pour lui exposer la raison de son appel. « James, pardon de vous déranger. Il y a ici une dénommée Mila Gallagher qui demande à vous voir. » Un nom qui ne trouva pourtant aucun écho à ses oreilles. A la fois assez commun et relativement rare, rien qui ne lui donne sur le moment l'impression qu'il était censé la connaître. « Qui est-ce, une cliente ? Il ne me semble pas que nous ayons rendez-vous. » Si c'était une cliente, il comprendrait qu'on l'ait dérangé puisqu'il se rendait toujours disponible pour ce genre d'urgences. Pour autant, James était un maniaque de l'organisation et son assistante savait qu'elle devait le tenir au courant des changements relatifs à ses rendez-vous. Or il n'avait rien de prévu ce vendredi après-midi. « Non, elle dit qu'elle vient pour un stage. Dois-je appeler la sécurité ? » Un stage, donc. La Mila en question devait probablement être jeune et visiblement un peu trop enthousiaste. James hésita une seconde, puis soupira. « Hmm. Non, faites-la monter. » Puisqu'on l'avait sorti de sa bulle, il pouvait bien prendre un instant pour recevoir une jeune fille qui avait le toupet de réclamer un stage chez Weatherton comme on réclamerait un rendez-vous chez le dentiste. Ça pourrait être divertissant. « James Weatherton a exceptionnellement accepté de vous rencontrer. Il vous attend à l'étage, vous aurez besoin de ceci.» La standardiste tendit à la jeune fille un badge qui lui permettrait d'emprunter l'ascenseur.

A l'étage, James se tenait non loin de l'entrée de l'atelier, là où il avait repris la finalisation de sa création, debout face à son mannequin de couture. Ça n'était pas un hasard s'il choisissait de la recevoir de cette manière plutôt que dans son bureau, mais ça ne voulait pas dire que l'échange en serait moins formel. A l'arrivée de la jeune fille, James étudia silencieusement sa tenue, particulièrement intrigué par le haut qu'elle portait. Un haut de sa création ? S'il ne posa pas de question d'entrée de jeu, il était néanmoins probable qu'il y revienne par la suite. « Mila Gallagher, je présume. » Il souffla, prenant tout juste la peine de relever les yeux vers elle – elle semblait si chétive, peut être allait-elle même encore au lycée. « Vous semblez bien jeune pour quelqu'un qui a le culot de réclamer un entretien sans rendez-vous. » Et il continuait en même temps de broder la robe disposée devant lui dans des gestes délicats. « J'aurais bien voulu vous serrer la main, mais comme vous le voyez elle est déjà prise. » Ce qu'elle verrait par elle-même, tandis que les deux mains du styliste ne chômaient pas. En réalité, il aurait pu prendre cinq minutes pour l'accueillir comme il se doit mais préférait nettement cette petite mise en scène. « Cette robe est pour une très bonne cliente, elle la portera au mariage du Grand Duc de Russie à l'automne et j'ai encore de nombreuses retouches à faire. Mon temps est donc précieux. » Il glissa, insistant sur la fin de sa phrase au moment d'accrocher le regard de la jeune fille. Une manière de lui dire qu'il avait accepté de la recevoir mais qu'il était dans son intérêt de se montrer concise : son bagout pourrait être une qualité si elle ne menaçait pas de lui faire perdre son temps, et il faudrait plus que des petits sourires pour lui faire oublier qu'elle l'avait dérangé dans un moment crucial.


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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyVen 23 Avr 2021 - 18:32

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Vendredi 19 mars, 15h00.

I close my eyes and I can see, the world that's waiting up for me, that I call my own. Through the dark, through the door, through where no one's been before. But it feels like home

Les sentiments qui tourbillonnaient dans le ventre de Mila étaient assez particuliers. D’un côté, elle ne pouvait s’empêcher d’être horriblement stressée. Elle ne connaissait James Weatherton que de nom, et de réputation, mais elle n’avait aucune idée de comment il allait réagir face à l’arrivée dans ses ateliers, digne d’un débarquement lors de la Seconde Guerre Mondiale, d’une petite jeune un peu trop ambitieuse. De l’autre, elle était absolument excitée. Parce qu’elle allait tout donner. C’était une chance. Peut-être même son unique chance. Et elle n’avait pas envie que ça tombe à l’eau. Alors, elle comptait bien montrer à James qu’elle était la personne dont il avait besoin. L’unique Mila Gallagher, l’élément clé qui manquait à son atelier. Elle attendit patiemment que la personne de l’accueil se décide à prendre le combiné et à prévenir son employeur. Les quelques minutes qui s’écoulèrent ensuite parurent durer une éternité. Un frisson parcourut l’échine de Mila lorsqu’elle entendie le mot “sécurité”. Hors de question qu’elle se fasse jeter d’ici comme une malpropre par un gaillard, pas après avoir traversé la moitié de la ville en bus pour arriver jusque ici ! « James Weatherton a exceptionnellement accepté de vous rencontrer. Il vous attend à l'étage, vous aurez besoin de ceci.». Soulagée, la jeune adolescente se dirigea d’un pas assuré vers l’ascenseur. Son moment était arrivé, et elle n’allait pas le laisser passer.

Arrivée dans l’atelier, Mila n’eut aucun mal à repérer celui qu’elle était venu voir. Affairé à retoucher une robe, elle s’avança vers lui, non sans perdre un poil de la confiance qu’elle avait réussi à réunir jusque là. “Mila Gallagher, je présume. Vous semblez bien jeune pour quelqu'un qui a le culot de réclamer un entretien sans rendez-vous". La jeune Mila déglutit péniblement. Il fallait qu’elle garde son tact légendaire, sans pour autant paraître trop confiante. Elle n’avait que peu d’expérience en la matière, mais elle se doutait bien que si elle était totalement elle-même, ça ne passerait pas vraiment auprès de son futur patron. “L’âge n’a aucune importance sur mes compétences en la matière”. Elle marqua une pause, observant avec grande attention le mouvement des doigts de James sur la robe. Elle releva les yeux vers lui, c’était plus fort qu’elle. “Ne préférez-vous pas transmettre vos savoirs à une débutante plutôt que tenter d’inculquer quelque chose à une vieille aigrie ?”.  Mila se mordit l’intérieur des joues, consciente que ce qu’elle venait de sortir pouvait lui coûter sa place. Mais elle ne voulait pas cacher qui elle était. Elle voulait aussi montrer qu’elle ne se laisserait pas faire, que personne ne lui marcherait dessus.

Les mains de James ne s’arrêtaient pas. Mila était fascinée. Il travaillait avec une si grande précision, et si vite à la fois. Elle était admirative, et espérait un jour atteindre un tel niveau de perfection. “J'aurais bien voulu vous serrer la main, mais comme vous le voyez elle est déjà prise. Cette robe est pour une très bonne cliente, elle la portera au mariage du Grand Duc de Russie à l'automne et j'ai encore de nombreuses retouches à faire. Mon temps est donc précieux”. Mila fixa longuement la robe, essayant de percer les moindres détails. “Loin de moi l’idée de critiquer votre travail mais…”. Mila glissa ses affaires sous un bras, pointant du doigt les manches de la robe. “J’aurais allongé les manches de quelques centimètres. Il fait froid, en Russie, vous savez”. Elle ne releva pas les yeux vers lui, continuant à inspecter la robe. “J’aurais rajouté un côté bouffant au niveau des épaules, pour rajouter du volume”. Elle se pencha légèrement, observant les détails du tissu. La robe était magnifique, il n’y avait rien à dire dessus. Mais elle était certaine qu’avec ces quelques ajouts, elle n’en serait que sublimée. D’un geste de la main, elle récupéra son portfolio au fond de son sac, cherchant une photo ou un croquis en particulier. Elle finit par trouver, et tourna le document vers James. “Un peu comme cela, vous voyez ?”. Elle attendit que James ait fini de regarder, puis elle rangea son portfolio dans son sac, estimant qu’elle le ressortirait quand elle en aurait besoin. “Mais il s’agit de votre travail, après tout”. Elle observa ensuite autour d’elle. Toutes ces petites mains qui travaillaient d’un même corps, le bruit des machines, l’odeur si particulière des tissus. Elle était dans son élément, ses yeux pétillaient. “J’imagine que vous passez beaucoup de temps ici, ça doit être un peu comme votre deuxième maison…”. Rêveuse, elle s’imaginait bien vivre ici. Au milieu des chutes de tissu. A défaut de pouvoir en faire son logement, elle espérait bien pouvoir y trouver un stage.



Désolééé :l::
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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyMer 19 Mai 2021 - 19:45

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Vendredi 19 mars, 15h00.

Il en fallait du cran pour oser se présenter devant lui et réclamer un stage quand il recevait déjà des dizaines de candidatures à la semaine sans avoir parfois même le temps de les étudier personnellement. Cette Mila Gallagher semblait savoir ce qu'elle voulait et contre toute attente, ça n'était pas sans lui rappeler le jeune stagiaire que lui aussi avait été à une époque. Lorsqu'il avait tenu à faire ses preuves auprès des meilleurs designers du pays avant de rentrer à Brisbane pour gravir les échelons de l'entreprise de son père, lui aussi avait bien souvent décroché des contrats au culot. Car lui non plus n'était pas près à laisser passer sa chance, encore moins alors qu'il avait grandi entouré de soie et de dentelle incrustée et se savait né pour ça depuis son plus jeune âge. « Tout dépend du point de vue où l'on se place. » Il releva, un fin sourire au coin des lèvres. « Une débutante tentera tôt ou tard de lancer une marque concurrente à la mienne, tandis qu'une vieille aigrie emportera mon savoir dans sa tombe. » Ce qui lorsqu'on y réfléchissait bien était peut être plus intéressant à long terme que de donner toutes les clés du succès à une jeune et talentueuse recrue qui montera à l'avenir des défilés qui viendront concurrencer les siens. Mais James avait en réalité toujours fait la distinction entre la vraie concurrence et les recrues qu'il avait à cœur de former ici, entre les murs de cet atelier. Weatherton était comme une vaste famille où chacun connaissait sa place et son rôle et si tôt ou tard certains oiseaux aspiraient à quitter le nid pour voler de leurs propres ailes, le créateur irait plutôt les encourager. Bon nombre de jeunes talents se présentaient année après année dans l'espoir d'intégrer l'atelier et il savait qu'il n'aurait jamais de mal à remplacer quelqu'un. Et s'il était si difficile quand sonnait l'heure d'ouvrir grand les portes de l'atelier à une nouvelle recrue, c'est parce qu'il s'était justement toujours entouré des meilleurs. Simplement, certains laissaient la place à d'autres et seul importait en définitive que le travail, lui, soit toujours parfaitement réalisé.

Affairé à ajouter de délicats ornements à la robe sur laquelle il travaillait depuis plusieurs jours, James reposa son regard intrigué sur Mila lorsque celle-ci lui glissa une suggestion qu'il n'attendait pas. Rares étaient ceux qui osaient lui donner des conseils pendant qu'il était occupé à parfaire l'une de ses créations, mais le fait que cela vienne de cette toute jeune fille rendait ça plus inattendu encore. Et forcément, comme tout ce qui laissait deviner une forte personnalité et un brin d'audace, ça lui plaisait assez. « Intéressant. » Il avait tenu compte de la différence de climat entre l'Australie et la Russie, mais pas au point d'envisager les manches de cette robe différemment. A présent qu'il étudiait la question dans un coin de sa tête, il apparaissait que ça n'était pas incompatible avec ses idées. A vrai dire, personne n'attendrait sans doute une robe avec des manches bouffantes pour un événement tel qu'un mariage, et pourtant James voyait se dessiner sous ses yeux un millier de nouvelles possibilités si cette partie du modèle était retravaillée. « Si cette robe figure dans votre portfolio, c'est donc que vous l'avez créée. » Mila paraissait peut être jeune mais elle semblait savoir exactement ce qu'elle voulait, il ne l'imaginait donc pas se balader avec autre chose qu'un portfolio garni. « C'est du bon travail. Vous commencez à titiller ma curiosité, Mademoiselle Gallagher. » James était toujours honnête, il ne se montrerait pas plus conciliant parce qu'elle était sûrement cinq ans plus jeune que la plupart de ses employées, mais ça signifiait aussi qu'il était sincèrement intrigué par cette intrépide jeune fille venue provoquer le destin jusque dans son atelier. « Mais tout le monde peut avoir un éclair de génie. Travailler dans un atelier comme celui-ci, en revanche, requière une rigueur continue. » Une rigueur qu'on apprenait à force de travail et par chance, James savait toujours s'assurer que ses employés n'avaient jamais une minute pour se tourner les pouces ou trouver le temps long.

Quant à cet endroit, il est certain qu'il lui arrivait par moments de le fréquenter plus que sa propre maison. « C'est exact. Il arrive d'ailleurs qu'en période de défilés on soit amenés à travailler jusqu'au milieu de la nuit. J'en ai ingurgité, ici, des litres de café. » Café qu'évidemment personne ne buvait jamais au sein de l'atelier en lui-même, mais dans les quelques espaces de repos pour ne pas provoquer le moindre petit accident. « Ça fait rêver, n'est-ce pas ? Ces robes de princesse, ces tissus délicats... » Il observa la jeune fille qui semblait émerveillée par tout ce qu'elle avait sous les yeux. C'est vrai, cet endroit faisait non seulement sa fierté jour après jour mais en plus, James s'y sentait comme dans un cocon où la plus folle de ses envies pouvait prendre vie. Il aimait ces lieux du moment où le soleil commençait à les éclairer au moment où la pénombre s'y engouffrait pour leur donner un aspect plus irréel encore. Il l'aimait quand il était le premier arrivé et le dernier parti. Il l'aimait lorsqu'Archie poussait les portes de l'atelier le matin et venait répandre un doux parfum de désinvolture partout dans l'air. Ces moments-là donnaient toujours un goût plus sucré encore à son café, lui faisant même oublier le goût qu'il pouvait bien avoir avant que l'actionnaire ne refasse partie de sa vie – et ne trouble un peu trop souvent le fil de ses pensées. « Tout ce qu'on fait ici, c'est pour que ceux qui porteront nos créations n'imaginent pas le nombre d'heures de travail ni de gouttes de sueur que leur tenue aura demandé. On veut leur en mettre plein les yeux. » Les faire rêver comme Mila pouvait rêver en voyant ces robes en tulle ornées de perles et de sequins. « Si vous êtes ici, je suppose que c'est parce que vous aspirez à étudier la mode. Vous avez une idée de la formation que vous voudriez suivre ? » En parallèle d'un stage ou d'une alternance à l'atelier, probablement. Et là où beaucoup se seraient contentés de lui envoyer une lettre de motivation et un extrait de leur portfolio, Mila avait de toute évidence préféré lui montrer directement à quel point elle était déterminée. Et ça avait le mérite de lui faire gagner quelques points, James ayant toujours nettement préféré la pratique concrète à la théorie barbante.


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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyMer 2 Juin 2021 - 22:13

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Vendredi 19 mars, 15h00.

I close my eyes and I can see, the world that's waiting up for me, that I call my own. Through the dark, through the door, through where no one's been before. But it feels like home

La jeune Mila avait vraiment envie de se faire une place ici. Même si c’était une toute petite place. Elle aurait bien voulu se transformer pour avoir la taille d’une souris, si cela lui permettait de trouver son stage ici. Travailler ici serait un challenge professionnel très gratifiant pour Mila. Et elle pourrait s’en vanter auprès de sa famille, ça allait sans dire. Elle ne savait pas trop comment James prendrait sa venue. Elle avait tenté d’en lire un peu plus sur lui avant de venir, mais il était difficile de savoir comment il allait vraiment réagir, d’autant qu’il était dans une période plutôt rythmé et qu’il n’avait pas nécessairement de temps à perdre. « Une débutante tentera tôt ou tard de lancer une marque concurrente à la mienne, tandis qu'une vieille aigrie emportera mon savoir dans sa tombe. ». Mila pencha la tête sur le côté, jaugeant ce que James venait de dire. Il n’avait pas tout à fait tort, elle devait l’admettre. Elle était une forme de danger, une possible ennemie future pour James. Mais elle n’aimait pas voir la situation de cette façon. Son passage dans les ateliers de James ne serait qu’enrichissant, lui permettant de voler de ses propres ailes par la suite. “Je pense qu’une nouvelle recrue saurait vous faire honneur par la suite en s’inspirant de vos créations, tout en y apportant sa touche personnelle. Votre savoir-faire n’en sera que sublimé”. Un bon coup de publicité pour le travail de James et de ses petites mains, en somme. Mila était certaine que ça ne pouvait qu’être bénéfique, à la fois pour lui, et pour elle. En tout cas, c’était ce dont elle essayait de se persuader pour être certaine qu’elle méritait sa place ici.

Mila tenta le tout pour le tout - ou peut-être tenta-t-elle le diable - en se permettant des remarques sur le modèle que James était en train de peaufiner. Là encore, c’était un coup de poker. Mila ne pouvait pas se permettre de cacher entièrement sa personnalité, quand bien même il s’agissait d’un entretien d’embauche. Elle n’avait pas sa langue dans sa poche et n’avait pas pu se retenir. Autant que James sache à quoi s’attendre. Il fait référence à son portfolio, aussi Mila reprit une mine sérieuse en désignant d’un geste de la main le haut qu’elle portait. “J’ai créé plusieurs de mes tenues, dont le haut que je porte actuellement. Je mets un point d’honneur à les porter régulièrement pour être certaine de leur confort et du fait qu’ils soient portables”. Elle faisait ensuite les retouches nécessaires, jusqu’à ce que le vêtement soit parfait. James continua, indiquant que sa créativité n’était pas suffisante et qu’elle devait faire preuve de rigueur. Le visage de Mila se durcit légèrement, sans pour autant changer le ton de sa voix. S’il y avait bien un mot qui la définissait quant à ses ambitions professionnelles, c’était celui-ci. “Monsieur Weatherton, je passe l’essentiel de mon temps devant ma machine à couture, le sol de ma chambre est jonché de tissus tous aussi bariolés les uns que les autres, je travaille chacun de mes vêtements jusqu’à ce qu’ils soient parfaits, et j’arrive à travailler et aller au lycée en parallèle. Je pense que vous n’avez pas à douter de mon sérieux et de ma rigueur”. Elle aurait tout aussi bien pu lui tendre son CV, mais ça faisait du bien de pouvoir le dire à voix haute.

La conversation dériva sur le travail qui était fourni à l’atelier, et le nombre d’heures qu’il fallait parfois y passer. Si Mila n’était pas certaine de pouvoir les suivre en ce qui concernait le café - elle avait déjà essayé une fois avec Lawrence au Starbucks, et avait manqué de recracher sa gorgée sur la table, rien ne valait ses bonnes vieilles limonades - elle était certaine de pouvoir tenir la cadence pour le rythme de travail. Il le fallait, parce que c’est ce qu’elle voulait faire. James fit remarquer que l’endroit faisait rêver, Mila ne put s’empêcher d’acquiescer vivement. C’était ce dont elle rêvait depuis toute jeune. Sa vocation. Instinctivement, elle ne put s’empêcher de triturer le bracelet qu’elle portait toujours au poignet. Celui qui portait ses initiales et celles de sa mère. Elle le devait, au moins pour elle. James s’enquit de la formation que Mila voulait suivre. Elle se retourna vers lui, connaissant déjà sa réponse presque par cœur. “Je vise le Bachelor of Design à la Queensland University of Technology”. Elle baissa la tête, mordant sa lèvre inférieure. S’il y avait bien une chose qu’elle avait en tête, c’est que ses rêves avaient un coût et que sa formation n’était absolument pas donnée. Elle releva la tête vers James. “C’est d’ailleurs pour ça que je travaille en parallèle, pour me permettre de pouvoir étudier là-bas. Peut-être que cela vous paraîtra cliché, mais c’est mon rêve depuis que je suis en âge de comprendre ce qu’est une profession”. Loin d’elle l’idée de faire dans le pathos, mais elle préférait être honnête avec lui. Elle avait besoin d’argent pour financer sa formation - et concrètement, elle ne cracherait pas sur un financement complémentaire pendant son stage, si cela était possible.



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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptySam 24 Juil 2021 - 18:14

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Vendredi 19 mars, 15h00.

Aussi suspicieux puisse-t-il parfois être lorsque ça touchait à son travail, James savait en réalité qu'il avait bien plus d'intérêts à former de nouvelles recrues qui tôt ou tard constitueraient les meilleurs talents de Weatherton, qu'à les voir aujourd'hui comme des concurrentes en devenir. Un ego comme le sien ne se sentait de toute façon jamais menacé par personne et une part de lui appréciait même d'encourager ces jeunes recrues qui lui rappelaient souvent le créateur inexpérimenté qu'il avait été. « Il est vrai que j'accorde beaucoup d'importance au fait de transmettre mon savoir-faire aux nouvelles générations. Il faudra bien que quelqu'un hérite de tout ça lorsque je ne serai plus là, après tout. » Et comprenez par là, lorsqu'il serait six pieds sous terre et qu'il ne pourrait plus se rendre à l'atelier tous les matins avec son thermos de café et sa tête des mauvais jours – son expression naturelle, en réalité. Parce qu'il n'y a qu'une fois mort que James s'autoriserait à prendre des vacances, n'envisageant pas l'idée de ne pas travailler jusqu'au dernier jour de sa vie. Avoir des enfants ? Il n'y pensait absolument pas à l'heure actuelle et n'était à vrai même pas tellement certain que la question se poserait un jour, peut être trop conscient de son niveau d'égoïsme pour prendre le risque d'être un père en dessous de tout. Il lui faudrait rencontrer la bonne personne, de toute manière, et derrière ses sourires cyniques se cachaient un cœur encore bien trop meurtri pour croire à l'idée que l'amour puisse de nouveau frapper à sa porte. La question était donc réglée : il tâcherait de former de nouvelles générations de créateurs dans l'hypothèse où il finirait vieux et seul, son chat Shady empaillé au dessus de son lit.

Mila avait donc créé le haut avec lequel elle s'était présentée à cet entretien, et c'est avec une extrême attention portée aux différents détails que le regard de James étudia la pièce en question. Résolument réussi, ce haut laissait entrevoir de concrètes qualités pratiques ainsi qu'une approche de la mode qui en toute honnêteté lui plaisait. « C'est une excellente chose. J'ai toujours pensé qu'une robe aussi somptueuse soit elle était parfaitement inutile si la porter s'avérait être une torture. » Les principes très archaïques qui avaient longtemps fait leur loi dans le milieu de la mode n'avaient guère de place entre ces murs, James se rêvant en créateur novateur qui révolutionnait et modernisait les codes. « Dans ce milieu vous rencontrerez beaucoup de gens plus intéressés par l'idée de créer la stupéfaction sur les tapis rouges que par celle d'habiller des femmes de tous les jours, qui ne font pas toutes une taille 34. » James, cracher sur la concurrence à la moindre occasion ? Très peu son genre. « J'ai toujours pensé que les deux n'étaient pas incompatibles, et c'est pour ça que je ne veux pas seulement proposer des créations auxquelles personne d'autre n'aura pensé, mais aussi changer la manière dont les gens conçoivent la mode. » Une mode qui ne s'arrêtait pas aux frontières des défilés, une mode que n'importe qui pouvait décider de réinventer depuis l'intérieur de son dressing, et c'est là que les créations Weatherton entraient en jeu. James voulait pouvoir se promener dans la rue et croiser ses créations sur des hommes et des femmes qui n'avaient pas deux heures pour se préparer tous les matins. Des hommes et des femmes pour qui il voudrait être l'incarnation d'une toute nouvelle mode, pas le tortionnaire qui avait designé l'insupportable haut en résille dans lequel ils transpiraient depuis des heures. « Vous m'avez effectivement l'air d'être une jeune fille rigoureuse, mais il s'agirait de votre premier emploi dans ce milieu je me trompe ? Avoir un patron sur le dos est très différent du fait de coudre seule dans sa chambre, et vous n'entendrez pas beaucoup de gens louer ma patience et ma compréhension. » On pourrait sans mal lui reprocher d'être particulièrement sévère et inflexible, mais pas de manquer de lucidité. « Ça ne vous fait pas peur ? » Son regard retrouva celui de Mila avec cette pointe de malice qui semblait presque la défier. Elle était encore jeune et il ne prétendrait pas espérer que ça ne la rendrait pas encore plus docile, mais il espérait aussi secrètement que le bagout qu'elle montrait depuis tout à l'heure annonçait une collaboration des plus intéressantes.

Désirant en savoir un peu plus sur le parcours que comptait précisément suivre Mila en postulant pour un stage à Weatherton, James accueillit sa réponse d'un hochement de tête pensif. « Je crois savoir que leurs frais de scolarité sont élevés, en effet. J'imagine que vous pouvez compter sur le soutien financier de vos parents, ils sont sûrement fiers que vous n'hésitiez pas à travailler en dehors des cours. » James était d'autant plus sensible au fait qu'elle semble sensibilisée à la valeur du travail qu'il était lui aussi passé par là lorsqu'il courait les stages auprès des meilleurs créateurs du pays. Il n'avait jamais été question de dépendre de l'argent de son père, depuis toujours bien trop fier pour accepter quelle que main tendue que ce soit. « Ils doivent vouloir encourager vos rêves, je suppose. » Il supposait que n'importe quel parent le voudrait, mais son opinion était biaisée par le fait que son propre mère ait disparu du paysage voilà de nombreuses années et que son père n'ait jamais vu aucune raison de lui interdire d'emprunter la voie de la couture. Bien au contraire, son fils avait toujours été prêt à reprendre le flambeau familial, rien n'aurait donc pu le rendre plus fier ni sonner comme une perspective plus idéale à ses yeux. « J'espère qu'ils savent que vous êtes ici. Si je décide de vous laisser votre chance ils voudront certainement jeter un œil à votre contrat et s'assurer que je ne vous fasse pas travailler nuit et jour. » James ne le nierait pas, la détermination de la jeune fille faisait mouche auprès du patron rigoureux qu'il était, pour autant il n'oubliait pas son jeune âge et le fait qu'embaucher une apprentie n'était pas exactement comme embauchée une secrétaire. Il désirait s'éviter tout problème avec les parents de Mila, lesquels pourraient sinon prendre Weatherton en grippe et causer un tort bien inutile à la Maison.


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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyMer 18 Aoû 2021 - 22:46

A MILLION DREAMS ✨
Vendredi 19 mars, 15h00.

I close my eyes and I can see, the world that's waiting up for me, that I call my own. Through the dark, through the door, through where no one's been before. But it feels like home

Mila commençait à se dire que sa candidature faisait mouche. Elle n’était pas encore certaine d’avoir totalement convaincu le dirigeant de la maison Weatherton, mais elle était suffisamment sûre d’elle pour comprendre qu’elle avait réussi, a minima, à capter son attention. Et pour la jeune adolescente, c’était déjà une franche réussite. Ca n’enlevait pas le stress qui brûlait toujours l’intérieur de ses entrailles, ceci étant dit, mais elle pensait avoir réussi à faire bonne figure jusque là. Elle l’écouta acquiescer au fait qu’il aimait transmettre aux nouvelles générations. Mila était plus que ravie. Loin d’elle l’idée de filer à la première occasion pour monter sa propre entreprise - même si elle serait ravie d’en arriver là un jour. Mais il était important d’acquérir des bases solides dans une grande maison avant de prendre son envol. Et elle était intimement convaincue que James était la personne idéale pour cela. Plus la discussion et leur entretien formel avançaient, plus elle sentait qu’elle était sur la même longueur d’ondes que celui qui serait, s’il le voulait, son futur patron. Ce n’était pas pour rien qu’elle était venue ici. L’attachement à son travail. Le goût des choses bien faites. Mila se reconnaissait beaucoup dans le travail de la maison Weatherton et elle était certaine qu’elle pourrait en tirer quelque chose.

De nouveau, elle écouta poliment, sans bouger, le discours de James sur sa vision de la mode. Le fait de proposer des pièces qui soient à la fois dignes de la haute couture, mais accessibles à tous. Des pièces modernes, luxueuses, voluptueuses, qu’on ne croisait pas seulement sur les tapis rouges, mais peut-être au détour d’un café, d’un parc, d’un bus. Là encore, l'œil de Mila brilla un peu plus. La vision du maître de la maison coïncidait parfaitement avec celle de Mila. “J’ai toujours pensé que la mode ne devait pas être accessible qu’aux personnes avec un certain niveau de revenu. Que tout le monde, quel que soit son âge ou sa profession, méritait de porter une robe digne des plus grandes maisons de couture pour fêter quelque chose”. Elle marqua une légère pause, perdue quelques instants dans ses pensées. Qui n’avait jamais rêvé, enfant, de porter des magnifiques robes de princesse, comme celles qu’on voyait à la télévision ? Ou des robes de mariées - bien que Mila ne soit nullement intéressée par les liens matrimoniaux ? Elle avait trop souvent observé des connaissances ou des amies, les yeux pétillants, devant des catalogues de mode ou des boutiques de mariage. Elle continua, presque sans s’en rendre compte, le regard perdu dans les machines qui les encerclaient. Le bruit qu’elles faisaient, répétitif, était presque hypnotisant. “Je veux pouvoir être fière des collections que je présente. Proposer des choses qui me correspondent ou qui correspondent à la maison pour laquelle je travaille. Des pièces originales, mais pour lesquelles je pourrais me dire qu’elles peuvent être portées par n’importe qui. Prendre une des couturières comme modèle s’il le faut”. A bas les mannequins des années 2000 qui correspondaient à des idéaux de beauté. Mila voulait être originale. Avant-gardiste. Proposer des choses à tout le monde. Et visiblement, la maison Weatherton était sur la même longueur d’ondes. Mila espérait de plus en plus qu’elle pourrait apporter sa touche ici. Il fallait qu’elle réussisse à le convaincre qu’elle était la personne idéale pour ce travail. James l’interrogea sur ses capacités à travailler chez eux, sur le fait qu’un patron, ce n’était pas pareil que travailler seule dans sa chambre. Mila n’avait aucun problème avec l’autorité. Enfin...sauf quand il s’agissait de sa sœur et de Lawrence, peut-être, mais c’était une autre histoire. “Ca ne me fait pas peur, au contraire, je trouverai ça stimulant”. Là encore, légère pause, le temps de chercher ses mots. “Je ne souhaite qu’apprendre et je donnerai beaucoup pour pouvoir le faire à vos côtés. Être sous vos ordres n’est pas un problème”.

La conversation prit ensuite une tournure que Mila n’avait pas envisagée. Et qu’elle n’était pas certaine d’avoir envie d’avoir. James s’enquit de savoir si elle pourrait compter sur  le soutien financier de ses parents. Le mot “parents” résonna longuement dans la tête de Mila. Il parla de fierté. Du fait qu’ils devaient l’encourager dans ses rêves. Mila laissa James parler, sans rien dire cette fois. L’assurance qui se peignait sur son visage jusque-là laissa place à un tout autre mélange de sentiments. Le visage de sa mère s’inscrit derrière ses rétines. Souriante, aimante, elle détonnait grandement avec l’image de son père, froid et dur. Sauf que celui qui restait, c’était lui. Et contrairement à ce que James s’imaginait, il était loin d’être présent. Loin de la soutenir. Mila croisa les bras sur sa poitrine, serrant son sac contre elle, comme une barrière de protection, essayant de se ressaisir quelques instants. Elle devait trouver quelque chose à répondre. “Je ne peux compter que sur moi-même, ma soeur et son frère. On travaille tous très dur pour que je puisse intégrer cette école. Ne pas y arriver serait à la fois une déception pour moi et pour eux…”. Elle marqua une légère pause, le visage de sa mère s’inscrivant une nouvelle fois dans ses pensées. La gorge de Mila se serra. Mila, ne fait pas le bébé, tu vas pas pleurer ici quand même !. Les cicatrices au creux de ses genoux la brûlèrent soudainement, comme une marque du passé qui resurgit à un moment peu opportun. Les yeux brillants, cette fois peut-être un peu moins que pour l’admiration qu’elle portait au lieu et à son potentiel bienfaiteur, elle plongea son regard dans celui de James. Elle n’était pas sûre que ce qu’elle allait dire était le genre de choses à dire lors d’un entretien d’embauche, mais la blessure était encore bien trop profonde. “Ma mère veille sur moi. De là où elle est, je suis certaine qu’elle s’assurera que les contrats sont conformes”. Elle afficha un maigre sourire. Si ce n’était pas sa mère qui veillait sur elle, elle était certaine que Lawrence se ferait un malin plaisir à venir jouer du poing par ici s’il apprenait que Mila travaillait la nuit. Mais ça, elle s’abstint de le dire.



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Message(#)A Million Dreams x James #1 EmptyMar 14 Sep 2021 - 2:14

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Un œil à l'affût du moindre faux pli sur la robe dont il peaufinait les retouches et l'autre guettant la gestuelle de la jeune fille, James avait à peine à se concentrer pour assurer aussi bien cet entretien que ces finitions d'une précision extrême. Faire deux choses à la fois faisait simplement partie de ses prérogatives depuis qu'il dirigeait cet atelier, les délais seraient sinon impossibles à honorer. « J'ai grandi avec l'idée que le prestige des robes de Haute Couture avait un prix que beaucoup ne pouvaient pas payer, mais je fais en sorte de rendre nos créations plus accessibles et d'élargir toujours plus la clientèle à laquelle elles s'adressent. J'ai conscience que ça reste un luxe pour beaucoup de personnes, parce que payer pour une de nos robes revient à payer pour la soie, le velours et les autres matières premières que nous utilisons, mais aussi pour les centaines d'heures de travail que nécessite chaque modèle. Et ça, sans compter le travail de retouche pour l'adapter à la morphologie de chaque cliente et répondre à ses moindre désirs. » Une cliente désirait plus de dentelle fine, moins de longueur au niveau des manches ? Leur équipe accédait à la moindre de leurs requêtes, aussi extravagantes soient-elles. « J'ai appris qu'on ne pouvait pas changer la mode en profondeur en quelques années. En revanche, je pense qu'on peut tendre vers un changement progressif et durable. » James ne vivait pas dans un conte de fées et n'aurait aucun intérêt à persuader cette jeune fille que la mode telle qu'ils la créaient ici était aussi accessible à la ménagère du coin de la rue qu'à toutes ces femmes d'affaires et autres porte-feuilles garnis qui constituaient une part non négligeable de leur clientèle, parce que ce serait faux en plus de lui donner une fausse image de ce qu'ils réalisaient entre ces murs. C'est vrai, la Haute Couture se destinait encore principalement à ceux qui avaient les moyens de payer plusieurs milliers d'euros pour une robe ou un costume, mais les choses avaient malgré ça bien changé depuis le temps où son grand-père officiait au même poste, Weatherton ayant naturellement évolué avec son époque. Toutes les bourses ne pouvaient peut être pas s'offrir leurs créations, mais de plus en plus le pouvaient tandis que leur travail, lui, restait de vendre toujours plus de rêve au travers de leurs créations. « C'est une bonne idée. Nous nous sommes déjà inspirées de notre mannequin cabine pour l'une de nos collections, nous pourrions très bien cette fois prendre pour modèle l'une de nos couturières. » Une perspective qui lui plaisait assez, James était forcé d'avouer que Mila avait beaucoup de jugeote pour une jeune fille qui n'avait sans doute jamais foulé le sol d'un atelier aussi vaste avant aujourd'hui. Sa décontraction n'avait d'égal que l'audace dont elle avait fait preuve en venant le trouver aujourd'hui, et James ne pouvait nier qu'elle marquait des points. « Et je constate que vous partagez nos valeurs, c'est une bonne chose. » Que sa vision de la mode et de son avenir soit semblable à la leur, oui, c'était en tous points une bonne chose. James n'avait rien contre les divergences de points de vue, elles étaient bien souvent salvatrices dans un milieu où les échanges de points de vue – aussi virulents soient-ils, avec lui – amenaient bien souvent à se dépasser. Mais Mila était surtout là pour apprendre et il fallait pour ça qu'ils puissent pédaler dans la même direction. « J'en prends bonne note, Mademoiselle Gallagher. » Il releva en achevant d'ajouter une épingle dans le dos de la robe sur laquelle il travaillait. « J'ai toujours apprécié les gens courageux. » Ceux que les challenges, les rushs et les grosses charges de travail n'effrayaient pas.

Si James était d'un naturel difficile à convaincre, il voyait ici bien peu de raisons de ne pas se fier à sa première impression au sujet de cette jeune fille, qui de ce qu'il avait pu entendre et observer paraissait sincèrement motivée et déterminée à apprendre. En sachant ça, il était dans son intérêt de lui laisser sa chance et de voir si ces belles paroles étaient suivies d'actes concrets, après quoi il saurait s'il avait pris la bonne décision en lui ouvrant les portes de son atelier. S'il avait comme un bon présentement en voyant la lueur d'enthousiasme qui scintillait dans les yeux de cette jeune fille, James comprit qu'il avait effleuré un sujet sensible lorsqu'elle parut beaucoup moins souriante, subitement plus pensive. Il n'avait fait que mentionner l'idée de rencontrer ses parents afin de s'assurer que Mila bénéficierait du soutien financier nécessaire pour payer la formation qu'elle suivrait en parallèle de son stage, mais de toute évidence la situation familiale de la lycéenne était compliquée. Le visage fermé et le regard fixé droit devant lui, James prêta attention aux paroles de la jeune fille et finit par afficher une moue songeuse, son regard retrouvant le sien après une seconde. « Je vois. » Mila avait perdu sa mère et de ce qu'il croyait comprendre, son père ne faisait pas ou plus partie de sa vie. C'était forcément une situation complexe et, il l'imaginait sans mal, douloureuse à son âge. Mais loin de vouloir se laisser aller au moindre sentimentalisme, et encore moins lui montrer qu'il pouvait bien mieux la comprendre qu'il n'en donnait l'impression, James garda un air imperméable. « Vous avez donc toute la motivation nécessaire pour que votre stage se passe au mieux. » Il ne se montrait pas ici insensible, il lui paraissait simplement évident que le sujet n'était pas simple à évoquer et qu'il ferait pire que mieux en tentant de compatir avec le peu d'adresse dont il faisait preuve en matière de sentiments. « J'en suis sûr. Je veux dire... qu'elle veille sur vous. » Tout comme il avait toujours secrètement pensé qu'Alessandro veillait sur lui de là où il était, sans même pourtant jamais avoir cru en toutes ces choses que les vivants se racontaient d'après lui pour se rassurer. Tout était différent lorsqu'on était directement concernés, n'est-ce pas ? Et parce qu'il convenait d'alléger l'atmosphère, James finit par reporter toute son attention sur la jeune fille. « Je vous propose d'apporter un exemplaire du contrat à votre frère ou votre sœur pour m'assurer que votre représentant légal a donné son accord, et de débuter votre stage au plus tôt. Il y a toujours beaucoup de travail ici, alors le plus vite vous pourrez faire vos preuves, le mieux ce sera. » En Haute Couture, ils n'étaient jamais en avance, il n'y avait donc jamais une seule seconde à perdre et toute paire de mains supplémentaire était la bienvenue. « Vous assurerez une partie de votre apprentissage avec moi, et l'autre auprès de nos couturières qualifiées. Vous aurez une approche globale de ce métier et vous rencontrerez beaucoup d'intervenants. Ce sera très enrichissant. » Et parce que tout s'était toujours bien passé avec ses apprenties et qu'une partie d'entre elles travaillaient aujourd'hui comme employées à part entière, il n'y avait aucune raison pour que son apprentissage ne soit pas un succès. « Une blouse de travail vous sera remise lors de votre premier jour. Prévoyez des chaussures confortables, on ne s'en rend pas compte mais on marche beaucoup durant la journée. » Il n'y avait que James pour être à l'aise dans une paire de derbies même en s'agitant d'un bout à l'autre de l'atelier pendant de longues heures. « Je vais vous faire visiter. » Et de cette façon, si son petit laïus ne le lui avait pas déjà fait comprendre de manière explicite, Mila comprendrait qu'elle était acceptée à condition de donner dès à présent le meilleur d'elle-même.


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