| keep on dancing (lexie&camil) |
| | (#)Dim 21 Mar 2021 - 21:10 | |
| Il regarda d’un oeil circonspect sur le carton d’invitation que sa soeur avait probablement récupéré dans la boite aux lettres, et lut avec attention les quelques mots qui avaient été adressés aux différents invités : « Qui que vous soyez, restez-vous même. » Il avait été surpris par cette formulation, qu’il trouvait à la fois obscure et désuète. Il avait l’impression qu’il s’agissait d’une promesse, presque solennelle, mais adressée à un grand nombre de personnes. Il récupéra l’enveloppe, et fronça les sourcils en sentant que le contenant n’était pas vide. Sa curiosité éveillée, il jeta un coup d’oeil rapide dedans et sentit ses lèvres s’étirer en un léger sourire. Au fond de l’enveloppe traînait un masque noir, qui dissimulait la moitié du visage de celui ou celle qui le porterait. Un bal masqué, vraiment ? Qui était encore sensible à ce genre de mascarade ? Certainement pas lui : si le devoir de représentation ne le dérangeait pas (il adorait ça, pour être tout à fait honnête), la simple idée de se grimer pour passer pour un autre (ou, plus exactement, pour faire semblant de ne pas être celui qu’il était vraiment) lui déplaisait fortement. Quant à l’idée du déguisement, il n’en parlait même pas : il avait clairement passé l’âge. Il secoua la tête, et reposa l’invitation sur le meuble de l’entrée. Si Deborah voulait s’y rendre, il lui donnerait volontiers son invitation. Mais pour sa part, c’était non. Il avait d’autres chats à fouetter, d’autres priorités.
Pendant que son officielle chère et tendre vaquait à ses propres occupations, Camil s’était finalement décidé à bouger. Il récupéra ses clés sur le meuble de l’entrée, et sourit en voyant que l’invitation au bal masqué était toujours là. Comme un signe du destin, finalement. Il prit le bristol, qu’il glissa dans la poche intérieure de sa veste, et rejoignit le parking souterrain. Après tout, qui sait ? Peut-être qu’il croiserait quelques personnes en vogue, à cette soirée. Et si ce n’était pas le cas, alors il serait toujours temps pour lui de faire demi-tour, et d’aller boire un verre sur un bar de la plage, comme il l’avait initialement décidé. Être vu dans un tel événement ne pouvait pas faire de mal à sa campagne, ou à sa popularité ; après tout, l’important, c’était encore qu’on parle de lui. Et de préférence en des termes élogieux.
Le trajet jusqu’au lieu où se déroulait le bal masqué se fit sans encombre. Le trafic était fluide, à cette heure déjà avancée de la soirée. Les gens qui avaient choisi de sortir étaient déjà attablés, et profitaient déjà pleinement de leur soirée. Il se gara, lissa les manches de sa chemise, et attrapa sa veste de costard — au cas où le temps se rafraichisse. Il la déposa aux vestiaires en arrivant, et avança finalement dans la salle de réception. Après quelques minutes d’observation et d’analyse, Camil fut contraint de reconnaître que l’organisation frôlait la perfection. Se garer avait été facile, la signalétique indiquant le lieu des festivités était claire, et le décor de la salle réservée pour l’occasion plongeait les convives dans une atmosphère à la fois feutrée et discrète. Comme lui, nombreux étaient les convives qui avaient choisi de ne pas dissimuler leurs visages. D’autres, en revanche, s’étaient pliés aux règles du jeu. Il eut un sourire amusé et, quelques instants plus tard, fut directement abordé par un membre de la mairie — un élu aux dents qui rayaient le parquet, que l’Américain connaissait bien mais qu’il n’appréciait pas beaucoup. Et pour cause : cet élu, d’une autre génération, n’avait cessé de considérer Camil comme un subalterne. Ce dernier, pourtant, fit le nécessaire pour avoir une conversation polie et courtoise avec lui. Après tout, il était un électeur comme un autre. L’Australien, même s’il n’avait pas un poids considérable, pouvait toujours faire courir des rumeurs sur son compte. Il n’en aurait pas été à son premier coup d’essai, d’ailleurs.
Il se dirigea vers le comptoir, qui avait été installé au fond de la pièce. Plusieurs serveurs s’activaient, réceptionnaient les commandes des clients, puis préparaient les cocktails réclamés par ces mêmes personnalités exigeantes. « Je vais vous prendre un double scotch. » Dit-il, alors qu’un serveur se positionnait devant lui. « Sec. » Précisa-t-il, avant qu’on lui demande quelles étaient ses préférences. Il se retourna, et regarda autour de lui. La soirée était visiblement une réussite. Mais elle prit une nouvelle tournure lorsque, soudainement, il reconnut un profil qu’il connaissait bien. « Mettez-en un autre, de ma part, à cette femme. » Dit-il en désignant de l’index Lexie Walker, qui s’approchait du bar avec un sourire amusé, apparemment accompagnée de quelques amis.
@Lexie Walker |
| | | | (#)Mar 6 Avr 2021 - 22:21 | |
| Comme d’habitude, Lexie ne savait pas trop ce qu’elle faisait ici. Après tout, les mondanités, ce n’était pas sa tasse de thé. Elle préférait les soirées moins guindées, dans lesquelles les bonnes manières n’étaient pas exigées et les mensonges et les flatteries, la langue commune. Le côté bal masqué aurait pourtant pu la séduire, elle qui aimait jouer. Mais pas dans ces conditions. Ici, de toute façon, tout le monde portait déjà un masque, celui de la personne qu’ils prétendaient être. La venue de la brunette à cette soirée lui avait cependant été imposée. Pas par sa mère, pour une fois, qui déclinait ce type de mondanités, pas assez conventionnelles pour elle. Mais par son chef. Lorsque, pendant une pause café-cigarette, la jeune Walker avait évoqué cette soirée, ses collègues avaient frétillé d’envie et n’avaient cessé de rabâcher à la brunette à quel point elle avait de la chance de venir d’un tel milieu. Mouais. Le tout était finalement arrivé aux oreilles de Jack, son chef qui la formait pour devenir journaliste. Lui n’avait pas pensé aux paillettes et aux petits fours ; il avait vu l’opportunité qui s’offrait à lui de rencontrer du beau monde et l’éventualité de faire un bon sujet. Il avait finalement demandé à Lexie de leur trouver quelques invitations supplémentaires, et la voici, coincée ici avec des collègues, alors qu’elle rêverait d’une soirée en boîte de nuit. La brunette leva les yeux au ciel alors que les quelques filles de la rédaction présentent s’extasiaient devant tout le luxe étalé ça et là : les robes, les serveurs, les petits fours, les chandeliers sur toutes les tables … Si elle voulait pouvoir supporter ça toute la soirée, Lexie aurait besoin d’un verre … ou deux. Elle se dirigea vers le bar, ses collègues sur ses talons, sa robe noire épousant élégamment sa silhouette. Un sourire amusé se dessina sur son visage lorsqu’elle aperçut Camil Smith, le politicien qu’elle avait mis des années à séduire mais qui s’était finalement laissé tenter lors de la dernière soirée à laquelle ils s’étaient croisés. A peine la jeune femme eut-elle atteint le comptoir qu’un serveur déposa un verre de scotch devant elle, indiquant Camil comme étant celui à l’origine de la manœuvre. La brunette sourit puis se tourna vers ses collègues. « Prenez-vous un verre, allez danser, discuter avec quelques convives … En bref, amusez-vous. Je reviens plus tard. » Sur ce, elle saisit son verre et alla rejoindre le politicien à l’autre bout du bar. « Monsieur Smith. C’est un plaisir de vous revoir. » Un sourire illuminait son visage alors que son regard était taquin. « Je ne pensais pas que ce genre de soirée était votre tasse de thé, mais j’ai récemment appris que vous pouviez être plus surprenant que vous ne le laissez paraître. » Une référence à leurs ébats dans une arrière salle de la dernière soirée mondaine, un moment particulièrement agréable que Lexie n’espérait plus, après tant d’années passées à tenter d’attirer le politicien dans ses filets. Soudain, un homme surgit à côté de la brunette, et tend immédiatement sa main à Camil. « Monsieur Smith, bonsoir. Jack Donovan, journaliste pour ABC. C’est un plaisir de vous rencontrer. » Jack lança un regard à Lexie, comme s’il attendait quelque chose d’elle. La brunette réfléchit un instant, puis tenta de répondre à ses attentes. « Hum oui. Jack est mon chef. Un journaliste formidable, qui travaille pour le département politique et justice d’ABC. » C’est bon ? C’était ça qu’il attendait ? Qu’elle complète les présentations et le brosse dans le sens du poil ? Lexie n’était visiblement pas très à l’aise, un peu surprise par le comportement de Jack. Pour autant, ses propos étaient sincères : l’homme était un bon journaliste, un chef patient, dévoué. Il lui avait laissé sa chance, et la formait afin qu’elle puisse quitter le poste de miss météo un jour. Son irruption devait simplement s’expliquer par l’envie de faire un scoop, ou au moins d’obtenir une interview d’un politicien. |
| | | | (#)Sam 10 Avr 2021 - 21:55 | |
| « Vous avez envoyé une armée pour la couverture de cet événement ? » Demanda Camil en arquant un sourcil, surpris de voir l’héritière être entourée par plusieurs de ses collaborateurs. Même s’ils papillonnaient à droite et à gauche, ils semblaient garder un oeil attentif sur Lexie — comme pour s’assurer qu’ils n’étaient pas complètement à côté de leurs pompes. « Tu fais du baby-sitting, ce soir ? » Questionna le politicien, toujours aussi perplexe face à l’attitude de ces journalistes chevronnés. À moins que ce ne soit le cadre et le contexte, qui les déstabilisent un peu. Et si tel était le cas, alors l’Australien ne donnait pas cher d’eux, face à quelqu’un qui avait de la répartie. Ils seraient complètement engloutis, submergés, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. « Plaisir partagé. » Déclara Camil en souriant, qui gardait un souvenir mémorable de leur dernière entrevue. Selon les articles de presse qu’il avait épluché le lendemain des festivités, la famille Walker était particulièrement satisfaite des retombées caritatives. La mère de Lexie avait aussi pris soin de souligner que les convives avaient passé « une délicieuse soirée », et les lèvres de Camil s’étaient naturellement étirées en un sourire narquois. Il ne pouvait pas dire l’inverse : si sa soirée s’était bien passée, la fin de la nuit avait été une véritable apothéose. Mettre fin à des années de flirt, pour finalement se laisser tenter. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’avait pas été déçu. L’ironie de la situation l’amusait beaucoup, et il avait été tenté de contacter Lexie après avoir lu l’article — mais il avait préféré jouer la discrétion et la prudence. « Belle couverture médiatique, en tout cas. Félicitations, l’événement a été un succès. Maman devait être ra-vie. » Souligna l’ancien directeur de cabinet du maire, en insistant volontairement sur l’adjectif, avant que ses lèvres ne goûtent au liquide ambré qu’il avait commandé. « Ce n’est pas ma tasse de thé. » Confia-t-il en haussant les épaules, avant de faire face à l’héritière Walker. Il posa un coude sur le comptoir, et porta le verre à ses lèvres. « Mais on notera tout de même que je n’ai pas poussé le vice jusqu’à enfiler un masque. » Fit-il remarquer en haussant un sourcil. En jetant un regard autour de lui, il constata qu’il n’était pas le seul à ne pas avoir eu envie de se plier aux règles de la soirée ; apparemment, nombreux étaient ceux qui avaient déjà fait tomber les masques. « Mon côté Christian Grey a des limites. » Ajouta-t-il, alors qu’un sourire narquois venait étirer ses lèvres. Faire l’amour : oui. En privé comme en public : oui. Se lier à une femme par le biais d’un contrat : oui. Mais les comparaisons s’arrêtaient là. « Et toi, que fais-tu ici ? Tu es supposée faire un duplex, ou cette tenue n’est que pour le plaisir des yeux ? » Demanda l’Américain, qui n’avait pas manqué de remarquer que la robe noire que portait Lexie mettait parfaitement en valeur ses formes et ses courbes féminines. Il aurait volontiers poursuivi ses manoeuvres de séduction, s’il n’avait pas été interrompu par une tierce personne — qui, par chance, ne semblait pas avoir entendu ce qui s’était précédemment dit. « Jack. » Salua poliment Camil, alors qu’il serrait la main qu’il lui tendait. « J’ai beaucoup entendu parler de vous. » Petit mensonge, évidemment. Son nom de famille ne lui était pas inconnu, mais personne n’avait jamais été jusqu’à parler de lui au politicien. Si les politiciens n’étaient pas insensibles à la flatterie, il savait aussi que les journalistes n’étaient pas en reste. Il en usait donc, mais veillait à rester parcimonieux. « Les sujets ne doivent pas manquer, j’imagine. » Suggéra l’ancien directeur de cabinet, profitant de la présence du supérieur de Lexie pour engager une première approche au sujet de sa propre promotion. L’Australien comptait prochainement annoncer sa candidature aux prochaines élections pour la Chambre des Représentants, et il projetait de faire les choses en grand. « Mais si jamais c’était le cas, sachez que j’ai peut-être quelque chose pour vous. » Camil avait immédiatement compris, au vu de l’insistance et de l’immobilisme de Jack, que la fin de soirée qu’il avait imaginé était fortement compromise. Comment justifier un départ précipité de la soirée, en compagnie d’une journaliste particulièrement en vue de la chaîne ABC, alors qu’il était supposé avoir une petite amie ? « Sous conditions, évidemment. » Précisa-t-il, sans dévoiler ses intentions. Suggérer, pour faire naître la curiosité. Il était persuadé que Jack Donovan, au plus profond de lui-même, bouillonnait d’en apprendre plus.
@Lexie Walker |
| | | | (#)Mer 14 Avr 2021 - 22:25 | |
| Lexie s’approcha de Camil, son verre à la main, un sourire amusé affiché sur son visage. « Vous avez envoyé une armée pour la couverture de cet événement ? Tu fais du baby-sitting, ce soir ? » Elle rit mais ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, buvant une gorgée de la boisson offerte par le politicien. « Disons que j’ai fait l’erreur de mentionner cette soirée à mes collègues et qu’ils ont toujours rêvé d’y participer. Quelle ironie … Ceux qui n’ont pas d’invitation veulent être de la fête, et ceux qui en ont … préfèreraient être ailleurs ... » Elle plongea un regard coquin chargé dans les yeux de Camil. « Peut-être en compagnie plus restreinte. » Elle haussa les épaules avant de se retourner vers ses collègues. Elle se décida à tutoyer Camil, comme il l’avait quelques instants plus tôt, ne sachant si cette proximité serait réservée à leurs échanges privés ou pourrait être révélée aux autres convives. « Et puis, tu sais, je ne suis que miss-météo, pas encore journaliste … Alors les scoops et autres articles, ce n’est pas pour les stagiaires qui rêvent d’avoir leur carte de presse un jour. » Elle ne riait plus, et se contenta de boire une nouvelle gorgée du liquide ambré. Elle se fit vaguement la réflexion que ce soir, elle était accompagnée par pire que sa mère : son chef et ses collègues. Si elle voulait un jour avoir la chance de devenir journaliste pour ABC, et laisser la météo derrière elle, elle devait faire attention à son comportement. Et par conséquent, à son taux d’alcool. « Plaisir partagé. » En deux mots, le politicien avait réussi à redonner son sourire à la brunette. Elle repensait à ces instants de plaisir charnel partagés lors du dernier gala, à l’abri des regards, non loin des convives. Une union secrète, et temporaire, c’était déroulée si proche de tous les invités, que Lexie en avait été toute émoustillée. « Belle couverture médiatique, en tout cas. Félicitations, l’événement a été un succès. Maman devrait être ra-vie. » Personne n’avait rien vu, rien entendu, rien compris, y compris sa mère. Et c’était tant mieux. De toute façon, Lexie n’en était pas à son premier coup d’essai, et si elle pouvait parfois faire la une des tabloïds, elle avait aussi appris très jeune à éviter sa mère. Aujourd’hui, elle était capable de semer les bourges et les paparazzis. La brunette sourit aux propos du politicien. « Elle était aux anges, elle a parlé d’une soirée délicieuse. J’aurais peut-être employé un terme un peu plus … sauvage, mais pour une fois, j’étais d’accord avec elle. Et je lui transmettrai tes félicitations avec plaisir. Comment qualifierais-tu cette soirée ? Que je puisse répéter tes termes exacts ? » Elle jouait, et s’amusait beaucoup. Discuter du pied de nez qu’ils avaient fait à tous était exquis. Mais plus que d’en parler, Lexie aurait aimé recommencer. « Ce n’est pas ma tasse de thé. Mais on notera tout de même que je n’ai pas poussé le vice jusqu’à enfiler un masque. Mon côté Christian Grey a des limites. » Camil aussi était taquin, ce soir, et faisait beaucoup rire la brunette, qui rougit légèrement. « Dommage, je crois que ce Christian Grey me plairait bien. » Le politicien poursuivit, détaillant la tenue de Lexie. Cette dernière ne put s’empêcher de frissonner, comme s’il observait son corps nu, qu’il avait découvert il y a quelques temps. « Et toi, que fais-tu ici ? Tu es supposée faire un duplex, ou cette tenue n’est que pour le plaisir des yeux ? » Elle haussa un sourcil amusé. Elle voulait le toucher, mais la présence de son chef la retenait d’aller plus loin. Ce soir, elle devrait être sage. « Non, il n’y aura pas de couverture médiatique de cette soirée, pas par nous en tout cas. Mes collègues, et mon chef surtout, aimeraient simplement profiter de l’occasion pour étoffer leur carnet d’adresses. Moi, je ne suis là que parce que je suis une Walker, c’est mon nom qui les a fait entrer. » Une nouvelle fois, une pointe d’amertume se fit entendre. La brunette se savait capable de faire mieux que de se tenir devant un fond vert à montrer des nuages qui, en l’espèce, semblaient s’accumuler au-dessus de sa tête. Ce fut le moment que choisit Jack, son supérieur, pour faire son entrée, et se présenter à Camil. Le politicien devait avoir l’habitude d’être interrompu et sans cesse sollicité, et Lexie fut impressionnée par sa politesse. « Jack. J’ai beaucoup entendu parler de vous. » Une nouvelle fois, la brunette leva les yeux au ciel, faisant attention à ce que son chef ne la remarque pas. Il était évident que Camil était un bon menteur, comme tout politicien qui se respectait. « Les sujets ne doivent pas manquer, j’imagine. Mais si jamais c’était le cas, sachez que j’ai peut-être quelque chose pour vous. » Jack ne fut pas le seul à se redresser instantanément, soudain captivé par ce que Camil pouvait avoir à dire. Lexie aussi, qui était bien plus sérieuse qu’au début de leur conversation, observait attentivement son interlocuteur. Le journalisme, elle avait ça dans le sang, et elle ne souhaitait pas passer à côté d’un scoop. « Sous conditions, évidemment. » Jack esquissa un sourire entendu : on avait l’habitude de négocier avec lui, et il savait comment s’y prendre. « Bien entendu. De quel genre d’information parlons-nous ? » Il fallait donner au journaliste un petit quelque chose à se mettre sous la dent pour qu’il aille plus loin dans la conversation et estime si le jeu en valait la chandelle. « Et de quelles conditions ? » Lexie n’était peut-être pas encore journaliste, mais les négociations, ça la connaissait. Et elle avait récemment fait craquer Camil. C’étaient plus les exigences du politicien qui l’intéressaient. En fonction de celles-ci, elle jugerait si l’information proposée était à sa portée, ou plutôt à la portée d’ABC. |
| | | | (#)Mar 27 Avr 2021 - 23:23 | |
| « Prise à ton propre piège. » Constata le politicien, alors qu’un petit sourire narquois glissait sur ses lèvres. Mais finalement, il n’allait pas s’en plaindre : l’insistance et la détermination des collègues de Lexie permettait à cette dernière d’être présente, ce qui donnait à Camil l’espoir d’un dénouement heureux pour cette fin de soirée. « L’un n’empêche pas l’autre. » Fit-il remarquer en haussant les épaules, aucunement dérangé par cette configuration. Ils pouvaient parfaitement faire acte de présence, discuter avec leurs interlocuteurs privilégiés, être présentés à d’autres — et se retrouver ensuite pour passer un moment plus agréable. « Et au passage, tu es bien placée pour savoir que la présence de tierces personnes n’est pas un problème. » Lors de leur dernière entrevue, l’Australienne et l’Américain s’en étaient donnés à coeur joie. Le politicien s’était laissé guider par Lexie, qui connaissait précisément les lieux, et qui avait rapidement été en mesure de leur trouver un coin tranquille. Les yeux de Lexie balayèrent les alentours, sans doute pour vérifier qu’aucune oreille indiscrète ne traînait pour écouter leur conversation. « Ne t’en fais pas : tout vient à point à qui sait attendre. » Déclara Camil en souriant. Cependant, il avait cru comprendre que l’ambition de l’héritière Walker était mordante, débordante. Si être miss météo avait dû la satisfaire pendant quelques temps, elle avait vite eu envie de plus. « Tu auras ton heure de gloire, j’en suis persuadé. » Confia l’Américain. Il savait que la brune rassemblait tous les critères pour monter en grade : motivée, dynamique, ayant du talent pour la repartie — trois qualités que les chaînes d’informations appréciaient particulièrement. Il était persuadé que les recruteurs et autres rédacteurs en chef avaient été sensible au charme et à la beauté de la miss météo, mais qu’ils avaient freiné des quatre fers en constatant qu’elle avait un parcours de vie plutôt chaotique. Dommage ; c’était aussi par le biais des soirées mondaines et autres festivités scandaleuses qu’elle parviendrait à obtenir quelques informations croustillantes, et quelques scoops.
Camil profita de leur parenthèse d’intimité pour évoquer la dernière soirée qu’ils avaient passé ensemble. Ils s’amusèrent des propos à double-sens qu’ils tenaient, et Camil fit la moue quand Lexie lui demanda s’il avait un meilleur qualificatif en tête pour décrire la soirée qu’ils avaient eu ensemble. « Là, tu vois, le seul mot qui me vient en tête, c’est bandante. » Confia-t-il en esquissant un sourire amusé. « Mais je ne voudrais pas que ta mère se méprenne. » Moquerie, encore et toujours. Il n’avait pas caché à Lexie que sa mère avait une piètre opinion de lui, en raison notamment de son attitude avec la gente féminine. « Donc en plus de délicieuse, je dirais… Réussie. Efficace. Intéressante. Et épanouissante. » Il fit un clin d’oeil à l’Australienne, avant de plonger ses lèvres dans son verre. D’humeur taquine, les deux amants prolongèrent leur conversation sur un thème on ne peut plus équivoque, représenté par un personnage dont le nom était devenu familier à de nombreuses personnes. « Je peux te faire visiter ma chambre ce soir, mais tu risques d’être déçue. » Admit le politicien en faisant la moue. Même si la proposition était faite sur un ton badin, Camil ne plaisantait pas : son appartement était vide, dans la mesure où il avait accordé son week-end à Deborah. Quant à Sixtine, elle était actuellement en traitement à l’hôpital, et ne rentrait que sporadiquement. « Tant mieux. » Déclara l’Américain, alors que son index effleurait l’avant-bras de son interlocutrice. Cette dernière venait tout juste de lui confier qu’ils n’étaient pas venus ici pour faire une couverture médiatique de l’événement, ce qui arrangeait bien les affaires de Camil. Son petit jeu de séduction pourrait perdurer, sans qu’il ne soit mis en cause. « Comme ça, même s’ils s’aperçoivent de quelque chose, il nous suffira de nier. » Et dans ce domaine là, le politicien excellait.
Il allait poursuivre, mais le supérieur de Lexie fit son entrée et les interrompit sans la moindre gêne. « Vous n’êtes pas sans savoir que des élections vont se tenir, l’année prochaine. » Commença le politicien, avant de porter son verre de scotch à ses lèvres. En tant que journaliste politique, Jack Donovan devait déjà être sur tous les fronts à ce sujet. En quête de nouveautés, de ragots, de scoops. « Je pourrais avoir quelques informations croustillantes à ce sujet. » Poursuivit-il, sur un ton neutre qui laissait sous-entendre un manque d’intérêt de sa part. Sauf que ce n’était pas le cas : il était directement concerné, et serait prochainement particulièrement exposé. « Mais je ne suis pas disposé à les confier à n’importe qui. J’ai besoin d’une personne de confiance. » Déclara le politicien d’une voix calme et posée. Il évita volontairement le regard interloqué de Lexie, qui semblait attendre la suite de cette conversation avec impatience. « Mademoiselle Walker pourrait être cette personne, par exemple. Je la connais bien, depuis longtemps, et suis suffisamment en confiance en sa compagnie pour lui faire part de quelques… Projets. »
@Lexie Walker |
| | | | (#)Sam 15 Mai 2021 - 22:30 | |
| Lexie ne voulait pas être ici. Si ses collègues n’avaient pas insisté pour qu’elle les fasse entrer, elle serait ailleurs, dans une soirée moins guindée, à enchaîner les verres d’alcool et se déhancher sur de la musique branchée. Elle rêvait d’une nuit plus folle, ce qui pour Camil, n’était pas incompatible avec les présentes mondanités. « L’un n’empêche pas l’autre. » Un sourire coquin illumina le visage de la jeune femme alors qu’elle dévorait des yeux le politicien, avide de savoir s’il voulait vraiment retenter l’expérience de la précédente soirée. Elle, était prête à recommencer, sans aucune hésitation. C’est ainsi qu’ils échangèrent leurs impressions sur la soirée mondaine organisée par Mary Walker il y a quelques mois au cours de laquelle, après des années de vaines tentatives, Lexie avait fini par réussir à attirer Camil dans ses filets. « Là, tu vois, le seul mot qui me vient en tête, c’est bandante. Mais je ne voudrais pas que ta mère se méprenne. » La brunette s’étouffa avec sa gorgée d’alcool et tenta de respirer normalement, sans pouvoir s’empêcher de rire. Elle n’avait pas imaginé que le politicien puisse être aussi cru et direct, surtout avec tant d’oreilles indiscrètes autour d’eux. Décidément, à jouer ainsi avec le feu, il lui plaisait de plus en plus. « Donc en plus de délicieuse, je dirais … Réussie. Efficace. Intéressante. Et épanouissante. » Après un moment d’hésitation, la brunette reprit. « A tout bien y réfléchir, je crois que je vais éviter de mentionner qu’on s’est croisé ce soir. Et qu’on a échangé. Je pense qu’elle risquerait de se faire des idées … Et nous n’aimerions pas qu’elle se méprenne. » Evoquant ensuite Christian Grey, personnage principal d’une trilogie que Lexie avait dévoré, la jeune femme avoua qu’elle aurait aimé que cet homme fictif existe. « Je peux te faire visiter ma chambre ce soir, mais tu risques d’être déçue. » La brunette se mordilla la lèvre en se rapprochant de Camil pour remettre le col de sa veste, un simple prétexte pour pouvoir se rapprocher et le toucher ici, en public. « D’après ce que j’ai découvert lors de la précédente soirée, je doute pouvoir être déçue de quoi que ce soit. Si tu es sérieux, envoie moi l’adresse par texto et je te rejoindrai une fois que j’aurais pu me débarrasser de mes collègues. » Elle frissonna lorsque le Smith lui effleura l’avant-bras, rêvant déjà de ses caresses, mais sursauta presque lorsque son chef se joignit à la conversation. Camil ne départit pas de sa bonne humeur et répondit avec professionnalisme, comme seuls savent le faire des politiciens. Mieux, il attisa la curiosité de son chef, et celle de Lexie par la même occasion. « Vous n’êtes pas sans savoir que des élections vont se tenir, l’année prochaine. Je pourrais avoir quelques informations croustillantes à ce sujet. » Nul doute que le chef de Lexie devait déjà penser avoir gagné sa soirée, si un politicien tel que Camil était prêt à lui confier quelque chose. La brunette, quant à elle, se demandait si après cela, elle pourrait donc s’éclipser directement, puisqu’elle aurait fait plus que sa part. Ce soir, elle aurait fait entrer ses collègues à ce gala, et aurait permis à son chef d’approcher Camil. N’était-ce pas largement suffisant ? Néanmoins, sa curiosité journalistique fut piquée par la suite de la conversation. « Mais je ne suis pas disposé à les confier à n’importe qui. J’ai besoin d’une personne de confiance. » La brunette était suspendue à ses lèvres, ne voyant pas très bien où il voulait en venir. « Mademoiselle Walker pourrait être cette personne, par exemple. Je la connais bien, depuis longtemps, et suis suffisamment en confiance en sa compagnie pour lui faire part de quelques … projets. » Mon Dieu, qu’il était brillant ! En quelques phrases, il réussissait un coup de maître : charmer le chef de Lexie, lui vendre un scoop, donner à la brunette la possibilité de briller, et se débarrasser de Jack. La jeune femme ne masqua pas sa surprise, et dut se retenir de sauter de joie. Son regard quitta le politicien pour se poser sur son chef qui la dévisageait, semblant jauger la situation. Evidemment, qu’il voulait connaître les informations que Camil pourrait lui donner. Mais Lexie n’était pas une journaliste. Finalement, en lui donnant une liste de questions, en préparant bien l’entrevue qu’elle aurait avec le politicien, elle devrait pouvoir se débrouiller. Surtout s’ils se connaissaient, elle arriverait mieux qu’un autre collègue à le faire parler. Jack était prêt à accepter, mais il ne pouvait pas donner l’impression qu’il acceptait à contre cœur, simplement pour obtenir l’information voulue. « Excellent choix, Lexie est un de nos meilleurs éléments. Je vous laisse convenir ensemble d’une date pour une entrevue, si possible dans la semaine. » Il tendit la main à Camil avant de s’éloigner. « Monsieur Smith, ce fut un plaisir. » Après son départ, Lexie finit son verre avant d’adresser un sourire impressionné à l’Américain. « Tu es doué ! Je suis impressionnée. » Elle se fit plus sérieuse en reprenant la parole. « Merci. Ca compte beaucoup pour moi. J’apprécie. » Sa carrière était importante, le journalisme lui tendait les bras. Grâce à Camil, elle allait se rapprocher de son objectif. Le sérieux de la brunette la quitta rapidement alors qu’un sourire coquin illuminait son visage. Elle reposa son verre sur le comptoir avant de dévisager le politicien. « Envoie-moi ton adresse par texto, et je saurai te montrer ma gratitude durant toute la nuit. » A contre-cœur, elle s’éloigna pour rejoindre ses collègues et son chef, bien décidée à leur fausser compagnie dès qu’elle le pourrait pour rejoindre Camil chez lui. |
| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 14:27 | |
| « Tant que je ne passe pas pour son futur gendre, alors tout ira bien. » Ricana l’Américain, alors que Lexie suggérait de ne pas mentionner à sa mère qu’ils avaient, une fois de plus, eu l’occasion d’échanger. Lexie s’approcha de lui, et entreprit de remettre son col de chemise en place. « Tu joues à un jeu dangereux. » Murmura-t-il, alors que les notes sucrées de son parfum venait chatouiller ses narines. Il devina qu’elle cherchait une bonne excuse pour se rapprocher de lui, et assurer à leur discussion toute la discrétion qu’elle méritait. « Prends ton temps ; j’ai quelques connaissances à aller voir, avant de pouvoir m’éclipser. » Confia-t-il, alors qu’il venait de voir la silhouette de l’un de ses alliés en politique passer à quelques mètres d’eux. Il n’en avait pas particulièrement envie, mais il savait qu’établir de bonnes relations avec les membres de son parti était nécessaire. « J’en ai encore pour une bonne heure, avant de rentrer chez moi. » Estima-t-il, après avoir jeté un coup d’oeil aux alentours. Il avait identifié deux personnes, dont la réputation n’était plus à faire, à qui il devrait faire la cour. À son grand désespoir, d’ailleurs ; il aurait préféré directement passer à la case « festivités » en compagnie de Lexie.
Coupé dans son élan par l’intervention d’une tierce personne qui s’avérait être le supérieur de Lexie, Camil comprit bien vite les raisons qui l’avait poussé à s’incruster. Suspendu aux lèvres du politicien, qui réclamait un entretien avec Lexie Walker pour lui faire part de ses futurs projets, Jack ne put que consentir à accepter. Il s’éclipsa ensuite, et alla papillonner auprès d’un autre groupe de politiciens — eux-mêmes toujours très enclins à passer un accord avec les journalistes, quand il s’agissait de bénéficier d’un peu de notoriété. « J’ai plus d’un tour dans mon sac. » Ricana le politicien, avant d’enchaîner : « En même temps… J’évolue dans ce monde depuis tellement de temps que je connais toutes les ficelles. » Les bonnes, mais aussi les moins bonnes. Fin observateur, Camil cernait rapidement ses interlocuteurs — ce qui lui permettait de s’adapter rapidement à eux. C’était l’une de ses plus grandes forces en politique, mais aussi dans la vie de manière générale. « Je t’en prie. Je t’avais dit que je te mettrais le pied à l’étrier, à l’occasion. » Déclara Camil, alors que l’héritière le remerciait d’avoir oeuvré pour elle auprès de son supérieur. À vrai dire, il ne l’aurait pas mise en avant de la sorte s’il ne l’avait pas parfaitement crue capable de mener à bien cette interview. « Ou peut-être que je ne te l’ai pas dit, mais que j’y pense depuis quelques semaines. » Expliqua-t-il, alors qu’un sourire amusé glissait sur ses lèvres. Lors de leur dernière rencontre, Lexie n’avait pas caché son ambition et ses rêves de grandeur. Camil, conscient que la brunette ne manquait ni de potentiel ni de sérieux, avait donc décidé de l’aider à grimper les échelons. « Maintenant, je suis au regret de t’annoncer que je risque de te coller la pression. Cette annonce, pour moi, est importante… Et passer au travers n’est pas envisageable. » Il préparait sa candidature depuis de longs mois. Il avait démissionné de son poste de directeur de cabinet, afin de se consacrer exclusivement à sa future candidature à la Chambre des Représentants. Il savait que l’échec était possible, mais préférait l’occulter : pour le moment, il fonçait. Il avait tout prévu — et notamment la mise en scène de sa propre vie privée. Considéré comme un beau-parleur et un homme à femmes (à juste titre, il ne pouvait pas le nier), Camil avait entrepris de redorer son blason. Deborah, qui s’avérait être une alliée fidèle et une amie précieuse, s’affichait à son bras depuis de longs mois maintenant. Camil ne laissait rien au hasard, jamais : il savait qu’un petit grain de sable pourrait venir enrayer la machine. Et il n’était pas question qu’une vulgaire poussière ne vienne perturber ce qu’il avait mis des mois, voire des années, à construire. « Mon équipe prendra contact avec toi dans les prochains jours. » Finit-il par dire, pour clore le sujet. « 525 Water Street, Spring Hill. » Souffla-t-il à voix basse, alors qu’elle lui demandait son adresse. « Dernier étage, évidemment. » Précisa-t-il, afin que son interlocutrice puisse facilement trouver où il vivait. Au pire, elle pourrait toujours demander au concierge. Alors que l’héritière Walker se détournait de lui pour aller retrouver ses collègues et autres connaissances éventuelles, l’Américain attrapa son poignet pour la retenir le temps d’un instant. « Lexie ? » Murmura-t-il pour capter son attention, alors que ses doigts couvraient légèrement sa peau pale. L’héritière était droite, et semblait attendre que vienne la suite. « Viens par envie, pas par gratitude. » Le ton était sans appel : il ne voulait pas d’une femme dans son lit, qui ne désirerait pas pleinement l’être. Mais au vu du regard malicieux que Lexie prit le temps de lui lancer avant d’aller retrouver ses collègues, l’Australien comprit qu’elle ne ressentait pas la moindre obligation.
@Lexie Walker |
| | | | | | | | keep on dancing (lexie&camil) |
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