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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyDim 21 Mar 2021 - 22:20

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Le dossier d'inscription enfin complété, c'était avec un certain enthousiasme que Norah se rendit à l'auto-école pour l'y déposer et enfin commencer ses cours de moto. "T'es vraiment sûre de ton coup ?" lui avait demandé Percy le matin-même, bien inquiet que sa petite soeur ne s'engage sur cette voie là alors qu'elle se remettait à peine d'un accident de voiture. Ce dernier aurait pu l'en dissuader tant cela avait traumatique, autant sur le plan psychique que mental. Mais cela avait tout de l'effet inverse : Norah s'était mise en tête de mettre des projets qu'elle avait laissé en bernes depuis un certain temps, avant qu'il ne soit trop tard. Cela laissait certains dubitatifs. Mais Norah savait ce qu'elle voulait et savait ce qu'elle faisait. "Sûre et certaine." lui assura-t-elle avec un sourire rassurant. Ils avaient pris un petit-déjeuner ensemble en ville après qu'elle ait emmené les enfants à l'école. Percy et elle se séparaient en fin de matinée, Norah étant attendue au travail pour treize heures et elle comptait se doucher avant d'aller à l'hôpital. Une fois arrivée dans son service et avoir eu les transmissions des collègues du matin, la belle brune se mit rapidement au travail. Elle était du genre efficace, ayant une sainte horreur de mettre les choses à plus tard si elle avait le temps de le faire. Elle était même assez intransigeante à ce sujet. Norah faisait parfois peur (apparemment) au boulot, parfois. Les actes devaient être faits, dans les règles d'hygiène, tout devait être organisé et rangé. Pas qu'elle ne s'y retrouvait pas dans le bordel dans autres, mais ça faisait perdre un peu de temps et Norah n'aimait pas perdre son temps. Un peu trop rigoureuse dans ce qu'elle faisait, elle était celle qu'il ne fallait pas trop contrarié. Si l'attitude d'un médecin ne lui convenait pas, elle ne se gênerait pas pour le lui faire remarquer, elle n'avait pas vraiment peur de leur statut que certains aimaient largement montrer en se pavanant avec un stéthoscope autour du cou. L'après-midi là, elle encadrait une étudiante plutôt dégourdie et quand la soignante avait confiance, elle laissait la future collègue gérer les patients qu'elle avait en charge, vérifiant par ci par là ce qu'elle faisait sans pour autant lui mettre trop de pression en restant collée à ses baskets à scruter le moindre de ses mouvements. Le but était d'autonomiser. Norah lui avait bien rappelé qu'au moindre doute, à la moindre question, elle ne devait pas hésiter. Elle préférait largement qu'on lui pose trop de questions plutôt que tout faire au feeling ou sans se soucier vraiment des conséquences. En milieu d'après-midi, alors que Norah revoyait avec son étudiante une démarche de soins que cette dernière avait du réaliser (une analyse de son patient d'un point de vue infirmier), le téléphone personnel de Norah retentit dans la poche de sa blouse. Elle s'excusait auprès de l'étudiante et s'éloigna d'elle pour prendre le coup de fil. L'appel la laissait bien perplexe. Comme quoi Julie se serait bagarrée avec des camarades de classe. Il y avait du avoir une incompréhension, dans la mesure où sa fille n'avait vraiment pas le sang chaud et qu'elle était plutôt diplomatique, préférant largement soulager les tensions plutôt que d'ajouter de l'huile sur le feu. Les circonstances de cette fameuse bagarre étaient encore extrêmement floues et la directrice de l'école tenait à voir les parents d'élève concernés. Norah levait les yeux au ciel à la fin de l'appel. Elle ne finissait pas avant vingt-et-une heures, elle doutait que l'on veuille bien l'attendre jusque là. Elle soupira et se rendit auprès de sa cadre afin de savoir si elle pouvait partir plus tôt (pour une fois qu'elle le demandait). Pour cela, sa supérieure s'assurait qu'il y ait une personne qui puisse la remplacer le reste du poste afin de pouvoir la libérer. Norah n'envisageait pas d'envoyer un des oncles de Julie à sa place. Ce n'était pas leur rôle. Et l'attitude changerait foncièrement si c'était Marcus, Percy ou Caelan devant la directrice. Non, Norah voulait gérer ça toute seule. Une fois qu'elle avait eu le feu vert, elle allait se changer pour retrouver sa fille à l'école.

Elle ignorait si elle devait être surprise de voir que Tommy était également présent, devant la porte encore close de la responsable de l'école. "On t'a aussi appelé toi ?" lui demanda-t-elle, afin d'être sûre qu'il soit là pour les mêmes raisons qu'elle. "Jamais l'une sans l'autre, je suppose." commentait-elle, un sourire bien jaune aux lèvres. C'était ça aussi, être parent : devoir être là pour les mauvaises choses et rectifier le tir autant que faire se peut. "J'ai du quitter le boulot au beau milieu de mon poste pour venir." Les justifications des filles avaient tout intérêt à être raisonnées et dignes d'intérêt, sinon Julie aurait droit à une belle soufflante. Une dizaine de minutes plus tard, Julie et Moïra arrivaient ensemble en compagnie, l'air bien peu fier, en compagnie de la directrice, à la mine bien sévère. Ils rentraient tous dans le bureau et s'installaient chacun sur une chaise. La directrice avait la mine sacrément sévère, presque antipathique. Au lieu de s'intéresser posément aux faits ayant mené à cette bagarre, elle blâmait le comportement des deux jeunes filles. C'est inadmissible, bla, bla, bla.... Norah avait le coude appuyé contre l'accoudoir, son menton logé dans la paume de sa main. L'air impassible, quoi qu'un peu blasé. "Avant de parler sanction, on pourrait peut-être avoir la version des filles, vous pensez pas ?" suggéra-t-elle dans le plus grand des calmes –. "Arrête-moi si j'ai tort," reprit-elle en s'adressant tout d'abord à Tommy. "mais ni l'une ni l'autre n'est vraiment du genre à se lancer dans des disputes juste comme ça, sans raison." Pas que Norah prenait immédiatement position en défendant les deux écolières. Mais elle tenait à avoir l'intégralité des faits avant de savoir quoi faire par la suite. "Maman, c'est pas de notre faute !" s'exclama Julie. "Ils ont été méchants avec Moïra, c'est pour ça que ça a commencé." Les yeux clairs de Norah observaient avec attention Julie, puis sa meilleure amie. Elle espérait avoir davantage d'informations venant de cette dernière, la jeune Lindley semblait soudainement bien embarrassée d'expliquer les causes de l'altercation maintenant qu'elles se trouvaient en présence des parents.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyMar 20 Avr 2021 - 2:54

Avait-il espéré de toutes ses forces que ce jour n’arrive jamais ? Oui. Était-il surpris que ce jour soit malgré tout arrivé ? Pas vraiment. Pour autant savoir que cela lui pendait au nez et qu’il valait mieux se faire à l’idée pour s’y préparer ne l’avait pas empêché de marmonner dans sa barbe d’un ton bougon et de se fendre d’un immense soupir lorsqu’il avait mis fin à la conversation téléphonique. A l’autre bout du fil, un membre de la vie scolaire l’avait prié de faire le déplacement jusqu’au collège pour récupérer sa fille, le tout après un passage en bonne et due forme dans le bureau de la Principale pour une sombre histoire de bagarre à laquelle Tommy ne croyait qu’à moitié … Ou un peu plus que la moitié, disons. Sa raison voulait le persuader que ce n’était pas le genre de Moïra, qu’il y avait forcément une méprise ou une explication rationnelle, mais il avait suffisamment fréquenté le bureau du principal ou du proviseur durant son adolescence pour savoir que ce genre de bêtises partaient parfois de presque rien, le genre de presque rien qui lorsque l’on n’était plus vraiment un enfant mais pas encore un adulte prenait des proportions exagérées … Et des raisons de prendre la mouche, Moïra en avait bien quelques-unes. Tout en récupérant son blouson sur le dossier d’une des chaises de la cuisine et ses clefs sur la serrure de la porte, Tommy s’était tout de même demandé ce qui se serait passé s’il avait eu un emploi aux horaires conventionnels … S’imaginait-on vraiment que les parents d’élèves étaient à la disposition du bon vouloir de l’administration scolaire ? Par chance pour lui, le bus que prenait habituellement sa fille pour se rendre au collège était passé presque à l’instant où il arrivait à l’arrêt, et au bout de trente-cinq minutes d’un trajet qu’il avait passé à échafauder tout un tas de scénarios et de réactions appropriées à y apporter, il était arrivé à destination.

Bien que ses grands-parents auraient été plus que ravis de payer une école privée « digne de ce nom » à leur petite-fille Tommy avait catégoriquement refusé d’en entendre parler, estimant être la preuve la plus évidente qu’un établissement de ce genre n’était la garantie ni d’un meilleur niveau scolaire, ni d’un environnement plus sain … Sans compter que privé, dans la bouche de ses parents, voulait surtout dire catholique et ça il en était tout bonnement hors de question. C’était donc pour ainsi dire la première fois que Tommy mettait les pieds dans l’établissement de sa fille, et malgré une apparence différente il avait été pris du même sentiment désagréable que lorsqu’il arpentait ces couloirs en étant adolescent … Réminiscence de mauvais souvenirs, probablement. Et s’il s’attendait de trouver le visage penaud de sa progéniture sur le banc qui trônait près de la porte de la principale, ce fut celui de Norah qui se leva vers lui en entendant ses pas. « On t'a aussi appelé toi ? » Clairement il n’était pas là de son plein gré, et ouvrant les mains en signe d’impuissance il jurait implicitement ne pas en savoir plus qu’elle. « Jamais l'une sans l'autre, je suppose. » Un bref instant l’esprit de Tommy avait été brouillé par le souvenir de Jill et Scarlett au même âge, et seigneur, il n’était pas prêt pour ça. « Ça, il faut leur reconnaître qu’elles ont de la constance. » Etait-ce une consolation ? Pas spécialement, mais au fond de lui Tommy n’était pas mécontent de retrouver le visage familier – et allié – de l’infirmière … Cela lui donnait un peu moins la sensation que c’était lui qui se retrouvait convoqué chez la principale. « J'ai dû quitter le boulot au beau milieu de mon poste pour venir. » N’ayant rien d’autre qu’une grimace compatissante à lui offrir, il n’avait de toute façon pas eu le loisir de répondre quelque chose que déjà un trio de bruits de pas résonnaient à l’autre bout du couloir. Marchant d’un pas décidé, la principale ouvrait la marche tandis que suivaient derrière elle leurs deux têtes blondes, la mine basse et l’air de ne pas en mener large.

Leur serrant la main avec sévérité, l’occupante du bureau avait laissé rentrer tout le monde et fermé la marche, puis la porte. Les politesses rapidement expédiées, elle était aussitôt rentrée dans le vif du sujet et avait exposé ce qu’elle estimait, selon ses propres termes, être une conduite inadmissible dans un établissement scolaire. Assise à la droite de son père, Moïra fixait ses pieds et écoutait en silence, sa natte impeccable le matin désormais à moitié défaite et les coutures d’unes des manches de sa veste arrachées sur une bonne dizaine de centimètres. « Avant de parler sanction, on pourrait peut-être avoir la version des filles, vous pensez pas ? » Da sa fille, l’attention de Tommy était provisoirement revenue à Norah, qui aussitôt avait ajouté en le prenant à témoin « Arrête-moi si j'ai tort, mais ni l'une ni l'autre n'est vraiment du genre à se lancer dans des disputes juste comme ça, sans raison. » Oh, une raison il y en avait forcément une, la question était plutôt de savoir s’il s’agissait d’une bonne raison … Encore que certains diraient qu’il n’y avait pas de bonnes raisons quand il s’agissait de se battre comme des chiffonniers. « Maman, c'est pas de notre faute ! » avait alors protesté Julie, première des deux filles à oser sortir de son mutisme. « Ils ont été méchants avec Moïra, c'est pour ça que ça a commencé. » Visiblement peu enchantée que sa copine soit plus bavarde qu’elle, Moïra la suppliait presque du regard de se taire – mais trop tard. « Tu nous expliques ? » Avait alors questionné Tommy, pas enchanté de devoir ainsi tirer les vers du nez de sa fille pour espérer en obtenir quelque chose. « C’était exprès pour m’énerver qu’il a dit des trucs. »« Des trucs ? » Nouveau silence. « Moïra, c’est pas le moment pour jouer aux devinettes. Quels trucs ? » Pinçant ses lèvres, elle avait marmonné en baissant à nouveau la tête « Des trucs sur toi. » et s’apprêtant d’abord à répondre, Tommy avait ouvert la bouche pour se raviser aussitôt. Évidemment. « Moïra lui a dit d’arrêter, c’est lui qui a commencé. » avait à son tour ajouté Julie, penaude, et interrompue par la principale avec une pointe d’agacement. « C’est bien mademoiselle Warren qui a porté le premier coup. Il y a des témoins. » Revenant à elle, Tommy avait questionné sur le même ton qu’elle « Et on peut savoir où est ce jeune homme ? » Et ses parents à lui, pourquoi ne les avait-on pas dérangés ? « Sa mère a préféré le ramener chez lui, il ne se sentait pas bien après son passage à l’infirmerie. » Pauvre chat. « Si je comprends bien vous nous avez convoqués concernant une bagarre … Mais sans y inclure tous les participants ? » La question n’était que purement rhétorique, et la situation quant à elle dérivait vers quelque chose qui ne plaisait que moyennement à Tommy. « C’est un élève qui ne nous a jamais posé le moindre problème, et je vous le répète ce n’est pas lui qui a porté le premier coup. Votre fille en revanche … »« … n’a jamais posé le moindre problème non plus jusqu’à présent, il me semble. Et je ne pense pas que les choses soient différentes pour Julie ? » Le regard se tournant vers Norah comme pour avoir sa confirmation, le brun n’avait pas obtenu de réponse à sa question mais un « J’ai eu vent de votre … situation, et mon rôle est de m’assurer que les élèves de cet établissement apprennent à devenir de bons citoyens. Pas des délinquants. » Et à ses yeux Tommy en était un, de délinquant, le sous-texte semblait assez clair. « Nos filles ne sont pas des délinquantes, elles ont onze ans. Et il n’y a jamais qu’un seul coupable dans une bagarre, alors j’ose espérer que vous n’aviez pas l’intention de les sanctionner toutes les deux mais pas le troisième concerné ? La loi est la même pour tous, c’est aussi ce qu’on enseigne aux citoyens, non ? » Redevenue un temps muette, Moïra était sortie de son silence pour préciser « C’est pas la faute de Julie. Elle a voulu nous empêcher, la bagarre c’est juste Dylan et moi. » avant d’échanger un regard avec sa copine. Celui de Tommy, un peu décontenancé, était quant à lui revenu à Norah tandis qu’il réalisait bien désolé qu’elle et sa fille étaient peut-être dans ce bureau pour rien, en fin de compte.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptySam 24 Avr 2021 - 18:34

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Jusqu'alors, Norah n'avait pas eu beaucoup de problème avec l'école. Depuis toujours, Julie était plutôt très discrète et indépendante. Alors oui, pour Aidan, on lui disait déjà souvent qu'il était difficile à suivre et qu'il ne manquait pas d'énergie, mais cela ne faisait pas de lui quelqu'un de violent pour autant. Il fallait juste savoir quoi faire pour le dépenser un peu. Voilà que la brune se retrouvait face au bureau de la directrice pour une dispute dans laquelle sa fille aînée était soit disant impliquée. Rien que ça, Norah avait bien du mal à le croire et elle avait hâte d'avoir en sa possession toutes les informations nécessaires pour remettre les choses dans l'ordre. A sa grande surprise, Tommy était aussi là. Elle n'arrivait pas à dire si savoir que Moira était aussi impliquée était rassurant ou non. Toujours est-il qu'elle s'était aussi installée, plutôt hâtive d'en terminer avec cette histoire. La directrice avait l'air bien peu commode et peu ouverte à la conversation. Norah ne se laissait néanmoins pas impressionnée par le statut de leur interlocutrice et mit en avant la nécessité d'entendre ce que les filles avaient à dire avant d'envisager n'importe quelle punition – si punition il devait y avoir. Julie était bien la première à s'exprimer alors, insistant sur le fait que ce n'était ni l'une ni l'autre qui avait commencé cette fameuse bagarre. Moïra semblait presque en vouloir à sa meilleure amie d'en avoir déjà trop dit. Tommy prit le relais pour chercher à comprendre ce qui avait bien plus déclencher toutes ces tensions. La mine de l'infirmière se fit plus perplexe lorsqu'elle entendait la fillette dire que cela avait un rapport avec son père. "Des trucs sur toi ?" demandait alors Norah au père célibataire. Elle n'était pas certaine de tout saisir alors que Julie continuait de défendre son amie, bec et ongle. "On a bien compris que vous avez les filles en ligne de mire, ça n'empêche pas que j'aimerais avoir quand même plus d'explications." siffla Norah à la directrice, quelque peu agacée par le manque de discernement de la directrice. Pourquoi un tel acharnement, d'ailleurs ? Tommy aurait aussi bien aimé rencontrer le garçon en question car clairement, il manquait tous les partis. "Bien évidemment." soufflait-elle, en levant les yeux au ciel. Norah posait son coude sur l'accoudoir de la chaise, la main maintenant sa tête pendant qu'elle écoutait les échanges.  "Jamais eu de problèmes, non." confirma-t-elle lorsque Tommy lui demandait indirectement l'approbation concernant ses propos. Et elle continuait de les écouter alors qu'ils se renvoyaient continuellement la balle. Les sourcils de Norah se fronçaient lorsque la directrice parlait de la situation de Tommy. Apparemment, ce dernier savait très bien de quoi elle parlait. Et Moïra aussi. La soignante passait affectueusement ses mains dans la chevelure décoiffée de sa fille, comprenant peu à peu qu'elles n'avaient probablement rien à faire dans ce bureau. Surtout que Moïra continuait de la dédouaner, comme si elle voulait s'assurer que la Lindley n'ait pas à subir des représailles alors qu'elle n'avait rien fait. Tommy semblait tout aussi désolé que sa propre fille, peut-être aussi un peu gêné que la directrice ait mis en avant un fait qu'il aurait apparemment préféré garder sous silence. "On va tout simplement ne pas vous laisser le choix. Il est hors de question que vous cherchiez à sanctionner qui que ce soit tant que toutes les personnes concernées se retrouvent dans ce bureau pour tout expliquer." dit-elle de son ton naturellement ferme. "Et il est clair que vous manquez également de subjectivité dans cette histoire." La directrice la regardait d'un air particulièrement offusqué. "Il est évident que la situation de Tommy vous pose aussi problème, quelle qu'elle soit. Ce n'est pas une raison pour le faire payer à Moïra." "Vous ignorez ce qu'il a fait ?" lui demanda la directrice. "Oui, je l'ignore. Et si d'aventure il veut m'en parler, il le fera. Je vais pas aller fouiner dans sa vie." Ce n'était pas ses oignons. Alors oui, il leur arrivait de passer du temps ensemble et Norah le trouvait gentil. Les seules aveux qu'ils avaient pu se faire concernait leur âme-soeur et la façon dont ils géraient la disparition  mais jamais Norah n'avait fait preuve de trop d'indiscrétion en lui posant des questions intrusives. C'était ainsi qu'elle fonctionnait. Elle ne forçait pas les choses, elle ne pressait personne. Le Warren ne faisait pas exception, même si les propos de la directrice avait quelque peu fait le travail pour lui. "Ce que je vous suggère, c'est que vous allez contacter les parents du fameux Dylan, il me tarde bien de les rencontrer. Et si possible me prévenir avec un peu plus d'avance que ça n'a été fait aujourd'hui. J'ai du quitter mon travail au beau milieu de mon poste et on a du me remplacer au pied levé et c'est pas un luxe qui peut être permis tous les jours à l'hôpital." Et jamais n'enverrait-elle Anwar, Marcus, Percy ou Caelan pour gérer ce genre d'histoires.  "En attendant, cette entrevue est terminée. Bonne soirée." conclut-elle en récupérant son sac à mains et incitant Julie à en faire de même, ainsi que Tommy et Moïra dans un second temps. Norah se leva de sa chaise, estimant qu'elle n'avait plus rien à faire là vu que cette entretien n'avait pas de véritable intérêt. "Il a fait de la prison, Mrs. Lindley." se permit de dire la directrice au moment même ou l'infirmière comptait ouvrir la porte. Son regarda se leva d'abord vers Tommy, puis vers son interlocutrice.  "Ca, par contre c'était plus que déplacé de votre part. C'est pas à vous de dire ce genre de choses, encore moins en la présence d'enfants." Norah haussait les épaules et quitta la pièce, sachant pertinemment que si la directrice continuait à prêcher sa paroisse, Norah continuerait à lui répondre avec toute la franchise avec laquelle on aimait bien la définir. Julie, sentant bien bien l'agacement de sa mère, lui prit la main et la regardait d'un air des plus navrés. Elle s'en voulait terriblement. "T'es fâchée, Maman ?" lui demanda-t-elle. "Pas contre toi." De ce qu'elle avait pu comprendre de cette histoire sans queue ni tête, c'était que Julie n'avait absolument rien fait, si ce n'est de défendre son amie et d'apaiser les tensions. "T'es fâchée contre Tommy ?" Surprise par la question, elle avait haussé les sourcils avant de répondre. "Non, bien sûr que non." Pourquoi le serait-elle ? Elle n'aimait juste pas la directrice et son jugement vraisemblablement hâtif. Si ça continuait ainsi, Norah n'hésiterait pas bien longtemps de faire changer sa fille d'école. Oui, elle envisageait cela car elle ne voulait pas que sa fille endure les foudres d'une directrice qu'elle pensait beuacoup dans le jugement et devait penser très fort que les chiens ne faisaient pas des chats. Or, Moïra était irréprochable. "Viens, on va discuter." dit-elle à Tommy après quelques minutes de réflexion. Elle lui adressait un sourire. Du genre qu'il n'avait pas à s'en faire. "Mais juste pas ici." Ce lieu était inapproprié. Il y avait un petit square un petit peu plus loin dans la rue de l'école. Un espace vert avec quelques bancs et un sentier. Un endroit bien plus calme et serein que ne l'était cette école à ce moment précis. "Pas sûre de l'apprécier, cette femme." fit-elle remarquer une fois qu'ils étaient en chemin. "Si tu veux pas parler de ta... situation, comme dirait l'autre, ne te sens pas obligé." Autant percer l'abcès de suite. "Je te forcerai pas. C'est selon ton envie." Son ton était posé, calme. Au moins, elle pouvait se dire qu'elle en savait un tout petit plus sur son passif, mais ce n'était certainement pas pour cette raison qu'elle l'évincerait de son cercle d'amis.  
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyMar 29 Juin 2021 - 22:01

L’air naturellement pincé de la principale avait semblé s’accentuer, à mesure que Tommy puis Norah insistaient sur l’absence dans le bureau du troisième concerné de ce qui ressemblait ni plus ni moins à une stupide bagarre de chiffonniers. En grattant un peu le vernis il était en effet devenu évident que la responsable de l’établissement n’envisageait pas les choses avec l’impartialité que l’on attendait d’elle, et que les à priori qu’elle possédait à l’égard du père de Moïra la poussait à considérer la pré-adolescente comme responsable peu importe la manière dont s’était déroulé l’incident. Pour les deux parents cependant, il semblait tout bonnement impensable que cette affaire se règle sans la présence de l’autre participant à la bagarre, et se sentant probablement dos au mur la principale avait cherché une porte de sortie en questionnant « Vous ignorez ce qu'il a fait ? » comme si elle espérait, ainsi, justifier sa façon de penser et transformer la mère de famille agacée en soudaine alliée. « Oui, je l'ignore. Et si d'aventure il veut m'en parler, il le fera. Je vais pas aller fouiner dans sa vie. » Tommy de son côté s’agaçait en silence de voir que l’on parlait maintenant de lui comme s’il n’était pas présent dans la pièce. Soucieux de ne pas donner à la principale une raison supplémentaire de prendre sa fille en grippe le Warren avait pourtant préféré ne pas relever, laissant à Norah le soin de mener la suite de l’entrevue comme elle l’entendait – et le moins que l’on puisse dire c’est que l’infirmière semblait n’avoir pas davantage de temps à perdre avec ces histoires. « Ce que je vous suggère, c'est que vous allez contacter les parents du fameux Dylan, il me tarde bien de les rencontrer. Et si possible me prévenir avec un peu plus d'avance que ça n'a été fait aujourd'hui. J'ai dû quitter mon travail au beau milieu de mon poste et on a dû me remplacer au pied levé et c'est pas un luxe qui peut être permis tous les jours à l'hôpital. En attendant, cette entrevue est terminée. Bonne soirée. » Récupérant son sac à main resté à ses pieds, la brune n’avait dès lors pas attendu d’y être invitée pour se lever et se diriger vers la porte, Julie dans son sillage et Tommy invitant d’un signe de tête sa fille à en faire de même ; Il n’avait qu’une hâte, quitter ce bureau avant que la harpie missionnée par l’enseignement ne trouve une nouvelle raison de les y retenir. « Il a fait de la prison, Mrs. Lindley. » La phrase résonnant dans le crâne du brun comme un coup de tonnerre, il avait perdu le peu d’impassibilité qu’il était jusque-là capable de feindre et son visage s’était décomposé, avant que croiser le regard de Norah ne lui fasse baisser la tête d’un air penaud. Soit, elle l’aurait probablement appris un jour ou l’autre, et après tout il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même de ne pas lui en avoir parlé … Mais qu’elle l’apprenne de cette manière, et de cette bouche, c’était un peu la double-peine. « Ça, par contre c'était plus que déplacé de votre part. C'est pas à vous de dire ce genre de choses, encore moins en la présence d'enfants. » Ce n’était pourtant rien que les enfants en question ne sachent pas déjà, en l’occurrence. Mais un peu pris au dépourvu par la réaction de Norah et souhaitant par-dessus tout ne pas envenimer les choses Tommy n’avait pas fait le moindre commentaire, se contentant de suivre le mouvement hors du bureau sans un regard supplémentaire pour la principale, mort de honte et les épaules semblant soudainement porter tout le poids du monde.

Laissant Julie et sa mère prendre quelques mètres d'avance sur eux jusqu'à la sortie, Tommy avait échangé un regard avec sa fille sans que ni l'un ni l'autre ne se résolve à ouvrir la bouche. La jeune fille n’espérait probablement pas s’en sortir sans rendre quelques comptes et son père cherchait quant à lui en effet la meilleure manière d’aborder la situation : il se sentait en grande partie responsable, mais ne pouvait pour autant pas laisser Moïra s’imaginer qu’elle avait bien agi sous prétexte de vouloir réparer une injustice. « Je suis désolée. » avait-elle pourtant fini par marmonner d’un ton penaud, réajustant machinalement la manche désormais déchirée de son blouson. « On verra ça à la maison. » Lui aussi l’était, désolé, mais trop peu à l’aise avec les mots il avait encore besoin de cogiter pour savoir par quel bout prendre la situation. Les couloirs du collège et la présence de Norah et Julie comme spectatrices n’étaient par ailleurs par les conditions idéales pour avoir cette discussion. De retour à l’extérieur le brun s’attendait d’ailleurs à ce que leurs chemins à tous les quatre se séparent, mais alors qu’il tentait d’un air absent de repérer la direction par laquelle il était arrivé pour récupérer le bus, Norah lui avait lancé « Viens, on va discuter. Mais juste pas ici. », le laissant un peu pris au dépourvu. Elle ne semblait pas fâchée, mais le brun n’excluait pas non plus l’éventualité que l’infirmière cherche simplement à ne pas provoquer de scandale supplémentaire devant leurs filles respectives. « Je sais pas, je … » Il s’était suffisamment senti humilié pour la journée et ne tenait pas spécialement à se prendre une salve supplémentaire de reproches ou de jugements. Quelque chose dans le ton de l’infirmière cependant le poussait à lui laisser le bénéfice du doute – un comble, vue la situation – et après quelques secondes d’hésitation il avait fini par acquiescer et fait signe à Moïra qu’elle pouvait rejoindre Julie.

Le square arboré situé de l’autre côté de la rue faisant officie d’oasis provisoire, le quatuor s’était dirigé dans sa direction d’un pas tranquille laissant supposer que, maintenant qu’elle s’était fait remplacer, l’infirmière n’était plus attendue sur son lieu de travail. Tacitement, les deux parents avaient suffisamment ralenti le pas pour laisser leurs filles prendre un peu d’avance, et attendant qu’elles se soient (un peu) éloignées Norah avait repris la parole. « Pas sûre de l'apprécier, cette femme. » Vraie remarque ou simple tentative de le dérider, Tommy avait en tout cas décroché un sourire un peu amer en répondant « Ça a jamais été l’amour fou entre la vie scolaire et moi. » Dissipé et peu intéressé par la plupart des matières, qui ne pardonnaient ni ses difficultés d’écriture ni son esprit trop cartésien, le brun avait toujours été plus bonnet d’âne qu’élève modèle … À ce sujet Moïra tenait assurément plus de sa mère que de lui, et Tommy en était le premier soulagé. Décidant de ne pas ignorer l’éléphant dans la pièce plus longtemps, la brune avait finalement repris « Si tu veux pas parler de ta ... situation, comme dirait l'autre, ne te sens pas obligé. Je te forcerai pas. C'est selon ton envie. » Le Warren en doutait, pourtant. Pas parce qu’il remettait en doute la bonne foi de la jeune femme, mais parce qu’il imaginait difficilement qu’elle puisse accepter de faire comme si elle n’avait rien entendu maintenant que le mal était fait. « J’ai l’impression que ça sera toujours sur mon chemin. » avait-il alors fait remarquer avec dépit. « Peu importe l’énergie que je mets à laisser tout ça derrière, au bout du compte ça sera toujours : Tommy l’ancien taulard. » Certains jours il trouvait cela profondément injuste, d’autres jours il se disait qu’il l’avait mérité et ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même … Aujourd’hui il ne savait pas trop, il se sentait quelque part entre ces deux extrêmes. « J’aurais probablement dû t’en parler dès que ça m’est retombé dessus après Race of Australia, mais je … T’étais l’une des rares personnes que je connaisse à être passée au travers, et je crois que j’avais envie que ça reste comme ça, au moins avec quelqu’un. » Et d’avoir eu la naïveté de croire que ce serait possible, il se sentait maintenant vraiment bête. « Et puis je … enfin, je t’aime bien, je veux dire, j’aime bien passer du temps avec toi, et je … Mais comme tu m’as dit que le père de Julie était policier, je … » Les mots peinant à s’assembler pour former une phrase correcte, Tommy s’était interrompu à nouveau pour tenter de remettre de l’ordre dans son discours et s’était éclairci la gorge. « Je me disais que si tu étais au courant tu ne voudrais plus entendre parler de moi. Ou que Julie continue de fréquenter Moïra, et ça fait déjà suffisamment longtemps qu’elle est un dommage collatéral dans cette histoire … Faut pas lui en tenir rigueur. Elle est pas responsable … C’est tout ce que je te demande. » Il était prêt à entendre que Norah ne veuille plus le voir, il l’accueillerait avec autant d’amertume et de tristesse qu’il l’avait fait avec d’autres, mais il ne voulait pas que Moïra en paye encore les pots cassés … Elle l’avait déjà trop souvent fait.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyLun 12 Juil 2021 - 23:32

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Norah savait ce qu'elle voulait. Souvent, elle l'imposait aux autres sans trop demandeur leur avis. Les réactions étaient multiples selon les types de caractère qu'elle avait face à elle. Tommy était plutôt incertain quant à cette entrevue qu'elle lui imposait. Par crainte d'être jugé peut-être, ou d'être mis à l'écart maintenant que la brune connaissait son antécédant carcéral. Si c'était le cas, alors c'était bien mal connaître Norah. Toujours est-il qu'il l'avait tout de même suivi (peut-être par dépit) jusqu'au square, où il pouvaient parler plus calmement. "Tu faisais partie des vilains garnements ?" lui demandait-elle avec un sourire amusé, histoire de le dérider un peu. "Pourtant, on dirait pas, comme ça." Le Tommy timide, réservé, gêné pour trois fois rien faisait-il partie des caïds de la cour de récré ? Elle le taquinait un peu, bien sûr. Norah lui avait laissé le choix d'en discuter avec elle ou non. Et elle était sincère. S'il avait refusé, elle aurait respecté son choix et serait passé à un autre sujet de conversation. La soignante n'aimait pas forcer les choses (quoi que parfois elle se devait d'être plus dure avec certains de ses patients pour qu'ils se bougent un peu, mais c'était dans leur intérêt). "Je vais sûrement paraître trop directe, mais c'est sûr que si tu te résumes et que tu te décris comme étant Tommy, l'ex-taulard, tout le monde va te regarder de cette façon-là." Il avait déjà semble-t-il une image si négative de lui. Il semblait être si peu sûr de lui, si réservé. Ceci expliquait cela, mais aux yeux de Norah il allait resté coincé dans ce cycle infernal pour le restant de ces jours. "Oui, t'as fait de la taule, et alors ? C'est pas le seul truc qui te définit." Il était père, il avait été amant, il avait un job... Il était bien plus qu'un taulard ou un veuf. "Envoie chier ceux qui ne pensent qui ne se focalisent que sur ça." ajoutait-elle en accompagnant ses paroles par un geste évasif de la main. "Tout le monde a déjà merdé dans sa vie, dans différentes mesures. Mais ce serait bien hypocrite de se dire qu tout le monde n'a pas droit à une rédemption." Une parole fort religieuse de la part de la belle brune alors qu'elle n'était pas croyante pour un sou. Frank y croyait suffisamment pour eux deux, peut-être même qu'il avait un petit peu dépeint sur elle. Il avait eu une telle foi en l'humanité malgré les horreurs qu'il voyait au quotidien. A côté de cela, son épouse côtoyait au quotidien des personnes de tous les horizons pour qui elle adaptait chacune de ses prises en charge. Alors avoir un ex-prisonnier ne devrait même pas être surprenant. Cependant, si ça se savait, elle mettrait sa main à couper qu'Anwar irait vérifier le dossier de Tommy; ne sait-on jamais. Warren avait tellement peur que Norah ne le rejette une fois qu'elle en sache un peu plus sur lui qu'il avait tout fait pour la tenir éloignée de cette réalité là. Ca s'entendait. Il disait qu'il appréciait passer du temps avec elle. Cet aveu la fit sourire. Pour quelqu'un comme Tommy qui était si timide, ce genre de confessions devait lui demander beaucoup d'énergie. "Et le fait que mon mari était flic et que tu aies fait un tour par la case prison soit incompatible avec le fait que nous puissions bien nous entendre ?" dit-elle afin de compléter sa phrase. Elle s'ancrait dans son regard. "C'est mal me connaître." lui fit-elle remarquer. "Et je vais certainement pas reprocher à Moïra quoi que ce soit, ni l'empêcher de voir Julie." Cette idée lui semblait si absurde. Ca ne lui était même pas venu à l'esprit. "Je suis pas un monstre, non plus." Ce serait absolument cruel de faire porter le chapeau à Moïra. Norah avait une sainte horreur des personnes qui faisaient porter leurs représailles par le biais de ses propres enfants. Ils n'avaient pas à payer des erreurs de leurs parents. "C'est une chouette gamine et Julie a besoin d'elle. Et je pense que l'inverse est plutôt vrai aussi. Elles sont toutes les deux vécues des moments traumatiques dans leur vie, elles le vivent chacune très différemment mais c'est comme ça que ça fonctionne. Elles se tirent vers le haut, ça crève les yeux." Jamais Norah n'irait ruiner une amitié pareille; elle était bien trop précieuse et ce genre de liens était extrêmement rare. Elle marquait une pause, peut-être trop longue peut-être. La belle brune avait conscience qu'elle ne pesait pas toujours très bien ses mots. Pas qu'elle était sans filtre, mais ça manquait parfois de délicatesse. Elle avait la sensation qu'elle devait faire un effort avec Warren. Il ne la connaissait pas assez pour comprendre que sa sincérité et ses paroles parfois crues partaient toujours d'une bonne intention (ou alors on l'avait vraiment saoulé). "C'est pas parce que t'as fait de la prison que t'es quelqu'un de mauvais, Tommy. Au contraire, je pense sincère que tu es quelqu'un de bien. Et parfois, même les gens bien font des erreurs." Elle haussait les épaules. "Ca ne les rend pas mauvais pour autant." fit-elle en glissant à nouveau son regard sur lui. "Tu crois pas ?" Bien que Norah savait être très peu tolérante envers certaines choses, autant elle se montrait incroyablement ouverte sur bien plus encore. Tommy ne faisait pas exception. "Je serai jamais contre une petite rando ou un café après avoir déposé ces deux énergumènes je-ne-sais-où pour une journée entre copines." lui assurait-elle, prenant en exemple des choses qu'ils avaient déjà fait ensemble. "Tu crois vraiment que ça va changer quoi que ce soit, maintenant que je le sais ? Que l'image que j'ai de toi va virer de tout au tout ?" Parce qu'à vouloir autant éviter le sujet et l'épargner de cette vérité là, c'était quq'il en avait vraiment peur. "Ca t'a jamais traversé l'esprit que ça puisse t'être libérateur, d'une certaine façon ? Que tu puisses en parler à quelqu'un sans avoir cette crainte constante d'être jugé ou éloigné ?" Simple curiosité. A en voir sa façon de penser, Norah avait déjà une petite idée de la réponse. "Je cherche simplement à comprendre, Tommy." dit-elle d'un ton peut-être plus ferme qu'elle ne l'aurait voulu. "Comprendre comment un papa bear comme toi, pas trop dingue de l'école quand t'avais l'âge de ta fille, ait pu faire vouloir autant m'éloigner du sujet. Mais si tu me dis que tu veux pas plus en parler, alors on ne reviendra plus sur le sujet. Et on parlera d'autre chose."
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyVen 16 Juil 2021 - 20:35

Elle avait débuté précisément à ce moment-là, la rivalité montée de toutes pièces par leurs parents entre Tommy et son frère aîné : l’école. Pourquoi n’était-il pas aussi studieux que Marius, pourquoi n’était-il pas aussi appliqué que Marius, pourquoi était-il si dissipé, insolent, inattentif … La comparaison lui collait à la peau tant aux yeux de ses parents qu’à ceux de ses professeurs, qui après avoir vu passer deux Warren aux allures d’enfants modèles avaient déchanté face à l’indiscipline des numéros trois et quatre de la fratrie. Et dans ce duo de déception, Tommy en étant le plus vieux récoltait l’écharpe de la mauvaise influence. « Tu faisais partie des vilains garnements ? » s’en était de son côté étonnée Norah, probablement surprise qu’un adulte aussi effacé ait pu être un fauteur de trouble à l’adolescence. « Pourtant, on dirait pas, comme ça. » La vérité c’est qu’il n’avait jamais été volontairement perturbateur, Tommy. L’insolence était plus souvent un mécanisme de défense qu’une volonté d’amuser la galerie, et le statut de cancre ne lui aurait peut-être pas autant collé à la peau si le système scolaire n’était pas ainsi fait : il fallait avoir l’esprit plus théorique que pratique, et le résultat n’importait pas tant que le cheminement pour y parvenir, peu importe qu’il ne semble être ni le plus simple ni le plus logique. « Rester assis pendant des heures à écouter un professeur ce n’était pas vraiment mon fort. » avait-il pourtant préféré résumer avec réserve. « Et on ne peut pas dire que j’étais un élève brillant … Mais j’évite de trop l’ébruiter auprès de Moïra, pour le moment elle a l’air de tenir de sa mère. » Et s’il y avait bien un sujet sur lequel le père espérait qu’il en soit toujours ainsi, c’était celui-là … D’abord parce que la scolarité de la jeune fille n’en serait que moins désagréable, mais aussi parce que si elle commençait à avoir des difficultés il serait bien incapable de l’aider. Pour l’heure, sa seule contribution majeure à la scolarité de sa fille résidait visiblement dans le fait d’avoir été pris en grippe par la principale du collège ; Mais de cela aussi le brun était un peu résigné. Ce n’était pas la première fois, ce ne serait pas la dernière non plus … Ne changeait que le nombre de personnes à avoir découvert simultanément le pot aux roses. « Je vais sûrement paraître trop directe, mais c'est sûr que si tu te résumes et que tu te décris comme étant Tommy, l'ex-taulard, tout le monde va te regarder de cette façon-là. » Les épaules basses et le regard fixant ses converses usées d’un air penaud, Tommy avait l’air d’un enfant se faisant sermonner. « Oui, t'as fait de la taule, et alors ? C'est pas le seul truc qui te définit. Envoie chier ceux qui ne se focalisent que sur ça. Tout le monde a déjà merdé dans sa vie, dans différentes mesures. Mais ce serait bien hypocrite de se dire que tout le monde n'a pas droit à une rédemption. » Elle semblait y croire, elle n’avait jamais aussi bien illustré l’adage du Plus facile à dire qu’à faire, et mal à l’aise le brun avait passé une main fébrile sur sa nuque « C’est pas aussi simple. T’as pas idée du nombre de boulots que j’ai pas eu ou que j’ai perdu parce qu’il a fallu expliquer le trou de trois ans dans mon CV, la dernière fois que j’ai perdu un job j’ai bien cru que j’allais pas pouvoir garder Moïra avec moi. » Elle serait retournée vivre avec Marius, qui au fond n’attendait que cela à l’époque. Et ni leurs parents, ni Beth, ni même peut-être Scarlett n’auraient trouvé à y redire parce que la plus malheureuse dans cette histoire n’aurait assurément pas été Moïra. « Et c’est pareil avec cette … sorcière. Si je réplique c’est pas moi qui paierai les pots cassés, peu importe que je trouve ça juste ou pas. » Les conséquences sur lui-même il pouvait y faire face, ce n’était pas de gaité de cœur et le cercle de ceux sur qui il pouvait compter avait été réduit à peau de chagrin, mais les conséquences que toute cette histoire avait sur sa fille, ça en revanche il ne parvenait pas à le digérer – alors le prendre avec philosophie ? « Mais je comprends ce que tu veux dire. » avait-il néanmoins concédé. « Et au moins on ne peut pas nier que tout ça m’a permis de faire le tri. C’est peut-être mieux comme ça. » Faire le tri, pour ne pas dire faire le vide. Oakley était restée, mais elle était pratiquement la seule – même Love n’avait fait de promesses que pour mieux les briser ensuite. Et Lene – oh, Lene.

Et Norah ? Elle versait plus dans le justicier que dans le repris de justice, aux dernières nouvelles, et là encore Tommy était prêt à l’entendre, bien qu’à contrecœur, mais par-dessus tout il ne souhaitait pas éclabousser Moïra d’une nouvelle déception dont il ne parviendrait peut-être pas à la consoler … Elle ne le lui pardonnerait pas, si Julie disparaissait du paysage par sa faute. « Et le fait que mon mari était flic et que tu aies fait un tour par la case prison soit incompatible avec le fait que nous puissions bien nous entendre ? » Elle attendait peut-être une réponse, mais le silence de Tommy parlait pour lui. « C'est mal me connaître. Et je vais certainement pas reprocher à Moïra quoi que ce soit, ni l'empêcher de voir Julie. Je suis pas un monstre, non plus. » Ouvrant aussitôt la bouche d’un air confus, le brun avait balbutié en secouant la tête « Non je … J’ai pas voulu dire ça, je … J’ai jamais pensé que tu étais un monstre. » Juste une mère avec la probable volonté de tenir sa progéniture loin de tout ce qui pouvait être considéré comme « à problème » … Norah et lui ne se connaissaient pas si bien au fond, elle ne lui devait rien, pas même l’obligation de lui laisser le bénéfice du doute. « C'est une chouette gamine et Julie a besoin d'elle. » avait en tout cas repris l’infirmière au sujet de leurs filles. « Et je pense que l'inverse est plutôt vrai aussi. Elles ont toutes les deux vécu des moments traumatiques dans leur vie, elles le vivent chacune très différemment mais c'est comme ça que ça fonctionne. Elles se tirent vers le haut, ça crève les yeux. » Ils étaient au moins d’accord là-dessus. Et leurs filles semblaient toutes les deux avoir la tête sur les épaules, ce qui rassurait également un petit peu Tommy qui préférait voir sur sa fille l’influence raisonnable d’une Julie plutôt que celle plus douteuse qui avait, bien des années plus tôt, lié sa sœur Scarlett à son amie Jill … En tant que frère et adolescent lui-même il n’y avait jamais vu rien de mal, en tant que père il n’était pas certain d’avoir le même avis sur la question. « C'est pas parce que t'as fait de la prison que t'es quelqu'un de mauvais, Tommy. Au contraire, je pense sincèrement que tu es quelqu'un de bien. Et parfois, même les gens bien font des erreurs. Ça ne les rend pas mauvais pour autant. Tu crois pas ? » Il n’en savait rien. Mais il espérait, parce qu’il considérait effectivement son propre méfait comme une erreur de parcours, un amas de mauvaises décisions qui l’avaient entraîné dans une mauvaise direction qu’il n’avait pas vraiment souhaité et dont il tentait de toutes ses forces de se tenir loin désormais. « Je serai jamais contre une petite rando ou un café après avoir déposé ces deux énergumènes je-ne-sais-où pour une journée entre copines. » Le regard qu’il avait jusque-là baissé vers le sol à nouveau s’était relevé vers Norah avec un brin de surprise. « Tu crois vraiment que ça va changer quoi que ce soit, maintenant que je le sais ? Que l'image que j'ai de toi va virer de tout au tout ? Ça t'a jamais traversé l'esprit que ça puisse t'être libérateur, d'une certaine façon ? Que tu puisses en parler à quelqu'un sans avoir cette crainte constante d'être jugé ou éloigné ? Je cherche simplement à comprendre, Tommy. » Elle était douce, la voix de Norah. Plus douce encore peut-être parce qu’elle prenait totalement à contre-pied la réaction que le brun l’aurait imaginée avoir en découvrant la vérité. « Comprendre comment un papa bear comme toi, pas trop dingue de l'école quand t'avais l'âge de ta fille, ait pu faire vouloir autant m'éloigner du sujet. Mais si tu me dis que tu veux pas plus en parler, alors on ne reviendra plus sur le sujet. Et on parlera d'autre chose. » Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui laisse le choix, c’était peut-être ce qui, en définitive, prenait le plus le brun au dépourvu. Parce qu’il y avait pensé bien sûr, en parler à quelqu’un en se persuadant que ses épaules s’en trouveraient plus légères il l’avait déjà envisagé – il avait même déjà sauté le pas. « Disons que la dernière fois que j’ai voulu prendre les devants, ça ne s’est pas passé comme je l’espérais. » Elle transparaissait encore un peu dans sa voix, l’amertume que lui inspirait Liviana, mais son besoin d’honnêteté cette fois-là avait moins été un pas en avant que le début de la fin, et sans dire que cela lui avait servi de leçon Tommy avait été diablement refroidi par l’idée que mettre cartes sur table puisse être la meilleure solution. « Mais y’a pas grand-chose à en dire, tu sais. C’est juste … Une mauvaise décision, qui en amène une autre, qui en amène encore une autre. Et un jour sans que tu l’aies vu venir tu dois des milliers de dollars à des types qui ont brisé des genoux pour moins que ça, et tu finis par aller chercher l’argent là où tu sais qu’il y en a – dans le coffre-fort de l’entreprise, en l’occurrence. » Mais le brun n’était ni Danny Ocean ni Arsène Lupin, et dans cette histoire-là le voleur terminait là où étaient supposés terminer les voleurs : en prison. « Je voulais juste rembourser mes dettes. Je sais que c’est pas une excuse, et ça change rien à ce que j’ai fait mais … J’ai pas fait ça pour m’enrichir, c’était pas … » Sentant qu’il se perdait dans ses explications il avait marqué une pause et mordu sa langue avec hésitation. « Je savais pas quoi faire d’autre. » Il ne s’était pas réveillé un matin avec l’envie soudaine et incontrôlable de vider le coffre de sa société, c’était probablement ce qu’il essayait de dire.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyDim 25 Juil 2021 - 18:48

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L'ouverture d'esprit de Norah lui avait permis plus d'une fois d'établir un contact avec des patients que l'on jugeait difficile. Ceux qui avaient des troubles psychiques, ceux qui étaient toxicomanes ou qui avaient une toute autre forme de dépendance, les personnes de nature agressive... Pas qu'elle se fichait totalement de leur passif, mais à ses yeux ils restaient des humains avant tout. Et qu'il y avait forcément eu quelque chose qui avait fini par les guider sur la mauvaise voie. "Einstein avait horreur de l'école et pourtant c'est bien lui qui a sorti la théorie de la relativité." répondit-elle  à Tommy. "Je vois pas trop l'intérêt de pas en parler à Moïra, cela. C'est pas parce que tu en parles qu'elle va forcément songer à faire la même chose. Mais c'est que mon avis." Rien ne l'obligeait à le prendre en compte. Les deux parents avaient très certainement des méthodes d'éducation très différentes, même dans le fond les principes inculqués devaient être les mêmes. Il s'inquiétait tellement sur les répercussions que son passif pouvait avoir sur sa fille qu'il s'était totalement enfermé dans une coquille dont il ne laissait l'accès à personne. Que de par ses mauvaises expériences, il pensait que tous se rangeaient du même côté. Que tout le monde ne ferait attention qu'à l'étiquette de prisonnier qu'il pensait avoir collé sur son front. Il faisait tout pour la cacher. "Ils ressentent ton manque d'assurance quand tu es confronté à ce genre de situations. Ils devinent rapidement que c'est un talon d'Achille qu'ils peuvent exploiter ne serait-ce que pour avoir un sentiment de supériorité. Histoire de gonfler leur égo pendant cinq minutes." Elle haussait les épaules. Les gens et leur manque d'amour-propre. "Alors oui, plus facile à dire qu'à faire, tu me diras, mais le jeu en vaut la chandelle. A ceux qui ceux restreignent à cette pensée que la pomme ne tombe jamais bien loin de son arbre, tu peux donner Moïra et toi comme exemple. Moïra aime l'école. Toi pas, mais ça ne t'a pas empêché de trouver un boulot, de construire une famille,..." Elle ne pouvait pas s'élancer plus loin que ça dans la mesure où elle était loin de tout savoir sur lui. "Tu vois, tu arrives à trouver des points positifs." Certes, pas joyeux que de faire le trie dans ses amis, mais au fond, c'était essentiel. Tommy, de peur d'avoir froissé Norah d'une façon ou d'une autre lorsqu'elle s'était volontairement et exagérément comparée à un montre, tentait de se rattraper de façon maladroite. "Détends-toi, Tommy. L'exagération était volontaire." lui assura-t-elle. Incroyable, ce premier degré, avait-elle alors songé. Difficile pour elle de devoir encore plus peser ses mots. Elle qui habituellement parlait sans trop de filtres. "Il m'en faut plus pour que je vienne à couper les ponts." lui assura-t-elle. Cependant, Tommy semblait quelque peu sceptique de la position de Norah vis-à-vis de la situation, surtout lié au fait qu'elle soit la veuve d'un inspecteur tué durant l'exercice de ses fonctions. Se cantonner à ce stéréotype commençait à la blaser plus qu'autre chose. Jamais n'avait-elle abusé de ce statut si peu glorieux pour obtenir faveurs et autres choses qu'elle n'aurait pas pu obtenir autrement. "Sérieux ?" rebondit-elle face au silence utilisé en guise de réponse à sa question. Pas qu'elle était vexée, mais au moins avait-elle désormais une idée de la façon dont il pouvait la voir. Le brun restait longuement silencieux face à tout ce que Norah avait à dire. Les mauvaises expériences qu'il avait du vivre l'avait mené à être ce qu'il était. Et quand bien même rien ne l'obligeait à dévoiler pourquoi il avait fini derrière les barreaux. Elle écoutait silencieusement son récit, qu'il essayait de rendre vague tout en étant étrangement concis. Toujours est-il que Norah avait fini par apprendre qu'il avait été emprisonné pour avoir volé une somme probablement coquette à son chef d'entreprise. Cela expliquait aussi pourquoi il peinait tant à trouver un travail. "Un acte désespéré pour une cause désespérée." L'on entendait souvent que les Hommes étaient capables de tout lorsqu'ils arrivaient à court d'option, jusqu'à franchir les limites de la loi et de la bienséance. "Surtout qu'on te foutait la pression. On fait souvent des choses totalement inconsidérées quand on a la tête dans le guidon. C'est pas une nouveauté." soulevait-elle après mûre réflexion. "Ca fait pas de toi un mauvais bougre, Tommy. C'était il y a longtemps ?" Son ton était calme, peut-être même presque doux. "Cette fameuse dette a été remboursée, depuis ?" lui demanda-t-elle, afin de savoir si le problème principal était résolu ou non. Norah gardait toujours un oeil sur Julie, qui semblait avoir une conversation particulièrement profonde avec sa meilleure amie. "Dis-toi que c'est fait, que tu sois parvenu à passer cet événement. Maintenant il faudrait que t'essaies de le... comment dire... De le surpasser." Il s'était loupé, il avait toutes les chances de se racheter. "En t'écoutant, j'ai l'impression que tu cherches avant tout à te racheter aux yeux des autres. Pour éviter que Moïra n'en subisse les conséquences. Ce que j'entends très bien." lui assura-t-elle avec un geste de la main. "Mais tu penses pas que ça devrait commencer par te racheter pour toi ? Faire quelque chose pour que tu te pardonnes toi ?" Elle l'interpellait, peut-être même qu'elle le titillait un peu trop. Norah n'avait jamais été du genre à passer par quatre chemins. "Ca commence par là." Encore une fois : c'était son point de vue, il en faisait bien ce qu'il voulait. Un conseil amical pour l'aider à aller de l'avant. Il restait coincé dans ce moule là, il n'était pas trop tard pour changer la donne s'il le voulait. "Et tu vois ? J'en sais plus sur toi et je suis toujours là à papoter et je laisse toujours ma fille fréquenter la tienne." lui dit-elle avec un sourire après quelques secondes silencieuses.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyDim 5 Sep 2021 - 18:12

Elle avait toujours réponse à tout, Norah. Ce qui dans le regard de Tommy était tout sauf un reproche, tant les mots lui manquaient souvent, à lui. Reste que si Einstein avait horreur de l'école il n'avait probablement pas deux aînés bien plus intelligents que lui pour faire de l'ombre à n'importe laquelle de ses tentatives pour se faire respecter, et s’il comprenait où voulait en venir l’infirmière en ajoutant « Je vois pas trop l'intérêt de pas en parler à Moïra, cela dit. C'est pas parce que tu en parles qu'elle va forcément songer à faire la même chose. Mais c'est que mon avis. » il n’était pas entièrement du même avis, sa fille ayant par ailleurs la langue bien pendue et une tendance à se montrer tête de mule. « Disons que si les choses se gâtent je préfèrerais éviter qu’elle considère que je suis mal placé pour lui faire la morale. » Alors qu’il le serait, il n’avait aucun doute à ce sujet … Mais Tommy souhaitait à sa fille un avenir scolaire plus brillant et moins chaotique que le sien, avec à la clef un métier qui ne la forcerait pas à compter chaque centime en fin de mois comme il le faisait déjà, quand bien même son faible niveau d’études n’était pas la seule chose réduisant le champ de ses possibilités professionnelles. Difficile pour Norah cependant de se faire une véritable idée des injustices et des fins de non recevoir auxquelles le brun avait été confronté du fait de son passé carcéral, et tandis qu’elle assurait « Ils ressentent ton manque d'assurance quand tu es confronté à ce genre de situations. Ils devinent rapidement que c'est un talon d'Achille qu'ils peuvent exploiter ne serait-ce que pour avoir un sentiment de supériorité. Histoire de gonfler leur ego pendant cinq minutes. » d’un ton apparemment certain, Tommy lui secouait la tête d’un air un peu las avant de rétorquer « Je te parle pas de gens qui en profitent. Je parle d’employeurs qui n’ont eu aucun scrupule à me foutre à la porte du jour au lendemain quand ils ont appris la vérité, et qui se foutaient bien que j’ai une gamine à nourrir. » À ceux-là, le Warren ne pouvait que souhaiter que le karma se charge d’eux, un jour. Mais puisque le Burrow n’avait toujours pas mis la clef sous la porte, force était de constater que la justice cosmique n’avait pas encore fait son travail. « Tout le monde n’est pas aussi tolérant que toi, Norah. » Elle parvenait à relativiser, elle cherchait le bon, le positif … Mais rien ne l’y forçait, et peu s’en donnaient autant la peine qu’elle, sans que le brun ne sache si elle agissait comme cela avec tout le monde ou s’il avait le droit à un (petit) traitement de faveur.

Il n’avait pas osé l’espérer, pourtant. Depuis qu’une précédente conversation lui avait permis d’apprendre le métier qu’exerçait le défunt mari de l’infirmière, Tommy avait eu mille fois le temps de se persuader que cette dernière n’aurait pas de tolérance pour les erreurs de jugement qui avaient été les siennes, sans s’embarrasser des circonstances ou des justifications éventuelles. Il avait douté de sa bienveillance, quelque part, et craignait désormais de l’avoir vexée en l’admettant même à demi-mot. « Détends-toi, Tommy. L'exagération était volontaire. » La remarque lui faisant piquer un fard, il avait hoché la tête d’un air un peu maladroit lorsqu’elle avait ajouté « Il m'en faut plus pour que je vienne à couper les ponts. » et admis avec hésitation que sa précédente tentative d’honnêteté ne s’était pas soldée par une réussite. Que Norah s’en étonne sincèrement n’était qu’une preuve supplémentaire que tout le monde ne possédait pas sa tolérance, et malgré quelques hésitations elle était finalement parvenue à le persuader d’aller au bout de la discussion et de livrer sa version des faits - car outre n’être que le sommet de l’iceberg, l’information lâchée par la principale du collège n’était que le dernier chapitre d’une histoire qui débutait bien avant sa condamnation. « Un acte désespéré pour une cause désespérée. » C’était comme ça qu’avait choisi de le résumer Norah lorsqu’il eut finalement terminé. « Surtout qu'on te foutait la pression. On fait souvent des choses totalement inconsidérées quand on a la tête dans le guidon. C'est pas une nouveauté. » Il n’aurait pas su dire pourquoi mais quelque chose dans le ton qu’elle employait le laisser penser qu’elle savait pertinemment de quoi elle parlait, et au risque d’avoir l’air trop curieux il avait fait remarquer avec un brin de sourire « Tu as l’air de parler en connaissance de cause. » Lorsqu’elle avait questionné « Ça fait pas de toi un mauvais bougre, Tommy. C'était il y a longtemps ? Cette fameuse dette a été remboursée, depuis ? » cependant, il avait secoué la tête avec résignation « Non, ça y’en a encore pour un moment ... » Il s’estimait déjà heureux que la portion que l’assurance n’avait pas remboursée ne soit pas plus élevée - il pouvait encore espérer avoir réglé sa dette avant d’atteindre l’âge de la retraite. « Et mon ancien patron était prêt à passer l’éponge, autant j’ai déjà bossé pour de parfaits crétins, autant lui c’était vraiment un gars bien … Mais c’est aussi une question de principe, je peux pas espérer de Moïra qu’elle comprenne que les actes ont des conséquences, si je n’assume pas les miens jusqu’au bout. » Elle pourrait lui reprocher un tas de choses plus tard, mais pas de ne pas avoir pris ses responsabilités.

Le regard de Norah allant se perdre un instant vers leur progéniture, celui de Tommy avait pris le même chemin et observé d’un air songeur la conversation sérieuse dans laquelle semblaient s’être plongées les deux adolescentes. Plus que tout le reste, il espérait réellement que cette mésaventure ne leur porterait pas trop préjudice pour le reste de l’année scolaire. « Dis-toi que c'est fait, que tu sois parvenu à passer cet événement. » avait finalement repris l’infirmière, récupérant son attention. « Maintenant il faudrait que t'essaies de le ... comment dire ... De le surpasser. En t'écoutant, j'ai l'impression que tu cherches avant tout à te racheter aux yeux des autres. Pour éviter que Moïra n'en subisse les conséquences. Ce que j'entends très bien … Mais tu penses pas que ça devrait commencer par te racheter pour toi ? Faire quelque chose pour que tu te pardonnes toi ? Ça commence par là. » A mesure qu’il écoutait attentivement, la tête du père de famille s’était penchée comme pour jauger un peu plus efficacement le poids des paroles de sa voisine … Cela semblait si simple, quand elle en parlait. Et le mieux que pouvait faire Tommy à l’heure actuelle c’était d’assurer « J’essaie. Vraiment. » quand bien même cela ne suffisait évidemment pas. « Rembourser ce que j’ai volé, ça en fait partie. Mais je pense pas que je pourrai vraiment passer à autre chose tant que j’aurai pas terminé. » Sans compter que la chose ne se faisait pas sans une certaine saveur douce-amère … Cet argent qu’il remboursait, c’était autant d’argent qu’il ne mettait pas de côté pour les études de Moïra, comme Alice et lui l’auraient souhaité. Mais les actes avaient des conséquences, la leçon restait toujours la même. « Et tu vois ? J'en sais plus sur toi et je suis toujours là à papoter et je laisse toujours ma fille fréquenter la tienne. » Arrivée après quelques secondes d’un silence pensif, la remarque lui avait arraché un bref éclat de rire. « C’est vrai. » Et il était soulagé. Pour Moïra, d’abord, mais aussi un peu pour lui, c’est vrai. « Merci. De me laisser une chance. » Pas de se racheter, il ne lui devait rien à elle, mais de se laisser le temps d’être autre chose que l’étiquette que la principale du collège venait elle aussi de lui coller sur le front comme s’il n’était que cela. « Si t’as un secret honteux à me dévoiler histoire qu’on soit à égalité, c’est le moment ou jamais. » Il plaisantait, bien sûr … Ou peut-être pas.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyMar 7 Sep 2021 - 23:32

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La position de Tommy par rapport à sa fille, sa famille, son boulot et toutes les sphères qui composaient sa vie semblait être des plus délicates. C'était du moins le ressenti de Norah, au fur et à mesure qu'elle en apprenait plus sur lui. Elle ne se permettait pas de juger ses principes d'éducation, ce qu'ils désiraient dévoiler ou non à Moïra. La brune ne faisait qu'exposer son point de vue – et il était clair qu'ils ne le partageaient pas. Ils avaient chacun leur propre histoire, leur propre expérience qui faisait qu'ils se débrouillaient comme ils le pouvaient. "Et si tu lui précises que tu regrettes ces choix ? Si c'est le cas, bien sûr." Tout le monde faisait des erreurs, chacun choisissait de les assumer ou non. Norah en avait fait plus d'une, de bourdes dans sa vie et elle savait qu'elle en ferait encore. Elle se souvenait de son père qui lui disait souvent que l'on apprenait de ses erreurs, quand elle était petite. A six ans, elle n'y comprenait pas grand chose, mais désormais, ces paroles prenaient tout leur sens. Tommy semblait passer beaucoup plus de temps à dissimuler ses tares que d'essayer d'en tirer quelque chose qui pourrait tourner à son avantage. Le Warren en voulait à tous ces employeurs qui ne lui laissaient pas de secondes chances. "Question bête, maintenant que tu parles d'employeurs." fit-elle en regardant devant elle. "T'as jamais songé à devenir ton propre employeur ?" Combien de personnes avaient cherché à créer sa propre entreprises ? Alors oui, il fallait une idée, un concept, quelque chose susceptible de fonctionner une fois que c'était sur le marché. Mais certains partaient de rien et avaient finalement créer quelque chose qui leur permettait de vivre dans de bonnes conditions et une partie d'entre eux n'avait pas nécessairement faits de grandes études pour y parvenir. Juste du culot et de la motivation. "Je sais pas, c'est juste une idée comme ça." commentait-elle en haussant les épaules. Elle échangeait ensuite un sourire compatissant avec lui. Tommy mettait en avant l'extrême tolérance de Norah. Celle-ci ne savait pas dire s'il s'agissait d'un simple commentaire ou d'un reproche. "C'est peut-être mon petit côté femme de flic qui ressort." plaisantait-elle. "A comprendre le pourquoi, le comment untel en est arrivé là ?" Frank se posait toujours ce genre de questions. Une quête éternelle de réponse et de justice. Cette même quête qui animait de façon de plus en plus viscéral chez Anwar aussi. "Le monde se porterait bien mieux si on laissait une seconde chance aux gens." Mais elle n'était qu'un petit individu parmi des milliards. Ce n'était pas elle qui allait changer la face du monde. Elle faisait ce qu'elle pouvait à son échelle, dans la mesure du possible.

Voir Tommy virer au rouge déchira un sourire à Norah, alors qu'elle comptait le détendre un petit peu. Son regard bleu virait de nouveau vers lui lorsqu'il supposait qu'elle savait de quoi elle parlait. "C'est pas aussi limpide que ton histoire." admit-elle. "Je pense que, inconsciemment, je cherchais mes propres limites, ces dernières années." Alfie avait raison, en fait, réalisait-elle. "Tu perds l'amour de ta vie, tu as deux gamins qui ne comprennent pas tout ce qu'il se passe, il y en a un qui n'aurait jamais de souvenirs propres propre de son père. Tu te dis que le meilleur moyen de surpasser le tout, c'est de continuer la routine, de forcer un peu et prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes." Candide. "J'ai eu la prétention de croire que j'étais plus forte que le deuil lui-même. Y'a pas plus stupide que ça." Norah n'était pas imbue d'elle-même, loin de là. Seulement elle pensait ne pas avoir besoin de passer par toutes ces étapes. Résultats des courses : tout lui est revenu en pleine face l'année précédente. Le burn out, la perdition, l'accident de voiture. "Je me rattrape comme je peux." Elle essayait de vivre aussi pour elle, un peu.De son côté, Tommy était endetté pour un certain moment. "Chaque jour, tu te rapproches un peu plus du bout." lui rappelait-elle, d'un ton optimiste. "Mais je comprends ce que tu cherches à lui inculquer." C'était quelque chose de noble, au fond. Les enfants avaient déjà tendance à idéaliser leurs parents, certains étaient prêts à faire n'importe quoi pour les rendre fiers, d'autres trouvaient une excuse pour chacun de leurs méfaits. Juqu'à ce qu'il y ait une brèche irréparable. Ce que Tommy cherchait à faire était noble.

Norah lui donnait des pistes dans l'espoir de pouvoir l'aider. Elle adorerait voir qui se cachait derrière ce grand gaillard plein de culpabilité avec un manque cruel d'assurance. Il ne se définissait peut-être que parce que ses méfaits, mais Norah était persuadée qu'il était quelqu'un d'autre aussi. "Je te crois." le rassura-t-elle avec un sourire sincère. "Mais il faudrait pas que ça t'empêche de vivre non plus. Même si tu te sens limité financièrement." Beaucoup de choses reposaient sur l'argent, mais pas tout. "Est-ce que ça te bloque au point de ne pas profiter des moments passés avec Moïra ?" la questionna-t-elle. "Je suis passée par là. A voir la vie défiler sans arriver à reprendre le rythme. Pas que j'ai l'impression de ne pas avoir vu mes enfants grandir dernièrement. Mais je sais que dans d'autres circonstances... j'en aurait bien plus profiter que je ne l'ai fait." admit-elle sans mâcher ses mots. Alors elle rattrapait le temps perdu. Moins d'heures de travail et plus de sorties avec les enfants. Même si ça ne se résumait qu'à une sortie à la plage ou aller en ville pour manger une glace. "C'est un plaisir." De lui laisser une chance. "Un secret honteux ?" Norah se prit le temps de réfléchir un peu. Elle n'avait pas foncièrement envie de ramener le sujet qui concernait Alfie. Dans la mesure où cette histoire restait en suspend comme il ne daignait pas donner de nouvelles. Elle supposait qu'elle pouvait tirer un trait sur leur amitié. "Un secret honteux... Enfin je m'en cache pas vraiment, mais j'ai l'intime conviction que les fantômes existent. Même les personnes les plus pragmatiques se laissent charmer par un peu de folklore." plaisanta-t-elle. "Quoi d'autres... Quand Frank est revenu dans ma vie et qu'on avait compris que ça collait plutôt très bien, j'ai plaqué mon ex peut-être un peu trop sèchement. J'en suis pas forcément fière parce que j'ai pas été très délicate. Mais je suis pas genre guimauve, ni y aller par quatre chemins. Dans ma tête c'était : fallait que ce soit fait." Norah étais certaine que son ex avait su s'en remettre et qu'il avait pu rencontrer une chouette fille après elle. "J'ai dépassé plus d'une fois mon... champ de compétences au boulot, mais je peux t'assurer que ce n'était à chaque fois que dans l'intérêt du patient. Je peux te garantir que ce n'était pas par sadisme, ni par goût du risque non plus." Et puis il y avait d'autres choses qui surprenaient, qui ne devaient pas être vraiment autorisés en soi, mais qu'elle se permettait. "J'aime surtout l'aspect que parfois faut sortir un peu en dehors des sentiers battus pour trouver de nouvelles solutions." conclut-elle avec un sourire satisfait.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyJeu 7 Oct 2021 - 19:06

À la manière dont Norah raisonnait on pouvait deviner qu’ils avaient eu une adolescence totalement différente. Mais le brun ne s’en étonnait pas, seule fille d’une fratrie composée en dehors de ça uniquement de garçon, elle avait forcément eu une place un peu à part – elle n’avait pas eu à forcer pour se faire remarquer, là où lui avait rapidement compris que les bêtises étaient le moyen le plus efficace d’obtenir un peu d’attention de la part de ses parents. Et là où Norah voyait « Et si tu lui précises que tu regrettes ces choix ? Si c'est le cas, bien sûr. » avec simplicité, Tommy lui ne voyait que le boulevard qui s’ouvrait vers la possibilité de prouver que la pomme ne tombait jamais très loin de l’arbre : « Si j’étais à nouveau ado et que j’avais cette conversation avec mes parents, je serais surtout persuadé d’être plus malin que ces deux gros ringards rabat-joie. » Et une partie de lui malgré tout continuait de penser que ses parents ne l’avaient simplement jamais compris : qu’il n’y mettait pas simplement de la mauvaise volonté et qu’il n’était véritablement pas fait pour cela, les études, l’intellectuel. « Mais je ne sais pas … je suppose que je verrai le moment venu. Elle n’est pas aveugle, elle voit bien qu’on galère … Je veux juste qu’elle sache qu’elle vaut mieux que ça. Qu’elle peut viser plus haut que ça. » Mais n’était-ce pas ce qu’espéraient la plupart des parents pour leurs enfants, au fond ? Il était prêt à une vie entière de boulots ingrats pourvu que cela suffise à aider sa fille à s’épanouir dans une voie professionnelle qu’elle aurait choisie, et qui lui plairait. « Question bête, maintenant que tu parles d'employeurs. T'as jamais songé à devenir ton propre employeur ? » Quelque part dans un coin de sa tête, il pouvait presque entendre Dale ricaner en disant “je te l’avais dit”. « Je sais pas, c'est juste une idée comme ça. » Le regard se perdant un instant du côté de leurs filles d’un air songeur, il avait répété « C’est une idée. » Et peut-être pas aussi “juste comme ça” qu’il ne continuait de l’affirmer à Dale. « Si un jour j’ai les fonds nécessaires. D’ici quelques années, qui sait. » Pour l’heure le problème restait toujours le même, point de risque sans mise de départ, l’argent restait le nerf de la guerre et Tommy en manquait véritablement. Mais contrairement aux employeurs peu scrupuleux et aux banques plus que frileuses, Norah semblait du genre à croire aux erreurs de parcours et aux secondes chances. « C'est peut-être mon petit côté femme de flic qui ressort. À comprendre le pourquoi, le comment untel en est arrivé là ? » s’en était-elle alors amusée. « Le monde se porterait bien mieux si on laissait une seconde chance aux gens. » Le monde, ça il n’en savait rien – mais lui, assurément.

Timidement, partagé entre l’envie de ne pas enrober la réalité et la difficulté à ne pas s’auto-saboter comme il en avait si souvent l’habitude, le brun avait en tout cas fini par s’expliquer à demi-mot sur ce qui l’avait conduit à, effectivement, faire un séjour derrière les barreaux. Plus qu’une véritable volonté de tordre le cou à la loi, il avait avant tout été rattrapé par de mauvais choix et par les erreurs qui en avaient aussitôt découlé ; Une position avec laquelle Norah semblait familière. Trop peut-être pour qu’il ne puisse s’agir que de clairvoyance. « C'est pas aussi limpide que ton histoire. Je pense que, inconsciemment, je cherchais mes propres limites, ces dernières années. » Curieux, il n’avait pas osé l’interrompre. « Tu perds l'amour de ta vie, tu as deux gamins qui ne comprennent pas tout ce qu'il se passe, il y en a un qui n'aurait jamais de souvenirs propres de son père. Tu te dis que le meilleur moyen de surpasser le tout, c'est de continuer la routine, de forcer un peu et prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes. J'ai eu la prétention de croire que j'étais plus forte que le deuil lui-même. Y'a pas plus stupide que ça. » Étrange, comme le deuil de leur moitié avait emmené les deux veufs vers une pente totalement différente. Tommy s’était effondré, incapable de s’occuper du bambin qu’était encore Moïra, à peine capable de la regarder – Norah avait tenu bon, tout ravalé, tout enfoui. Et au bout du compte ni l’une ni l’autre de ces options ne leur avait véritablement réussi. « On fait souvent des choix stupides, quand on souffre. » avait-il alors simplement commenté avec un fond de tristesse, acquiesçant avec un brin de sourire lorsqu’elle avait néanmoins conclu « Je me rattrape comme je peux. » C’était probablement le principal – et Tommy, de son côté, tâchait d’en faire de même en s’acquittant de sa dette. « Chaque jour, tu te rapproches un peu plus du bout. Mais je comprends ce que tu cherches à lui inculquer. » Restait à espérer que Moïra comprendrait, elle aussi.

Au bout du compte la personne à juger le plus sévèrement Tommy était peut-être lui-même. Il avait été à bonne école, et avait suffisamment intériorisé les remarques et marques de déception successives de ses parents pour les reproduire à l'identique sans qu'il n'y ait plus besoin qu'ils mettent eux-mêmes une pièce dans la machine. Il tâchait de se raisonner, d'intégrer le fait qu'une grande partie des raisons pour lesquelles il se flagellait n'avaient en réalité pas lieu d'être – mais à trente-sept ans passés les réflexes avaient la dent dure, plus dure que sa maigre confiance en lui. « Je te crois. » lui avait assuré l'infirmière tandis qu'il jurait essayer, faire de son mieux à défaut de réussir. « Mais il faudrait pas que ça t'empêche de vivre non plus. Même si tu te sens limité financièrement. Est-ce que ça te bloque au point de ne pas profiter des moments passés avec Moïra ? » Non, bien sûr que non disait la certitude avec laquelle il avait secoué la tête pour répondre « J'ai été loin d'elle pendant trop longtemps pour ne pas profiter de toutes les occasions maintenant. Même si ce n'est pas toujours idéal. » L'appartement était petit, les possibilités parfois un peu limitées, mais père et fille avaient appris à se satisfaire de peu. « Et puis elle va arriver à un âge où on n'a plus tant envie de passer tout son temps libre avec ses parents … Alors je profite. » Il ne le déplorait pas, c'était dans l'ordre des choses, et il espérait bien voir sa fille suffisamment épanouie dans sa vie d'adolescente pour avoir mieux à faire de ses week-ends que de les passer en tête-à-tête avec son vieux père … Mais de la même façon que l'époque où elle réclamait une histoire avant de s'endormir était révolue, l'époque où elle se contentait d'un dimanche à manger des pancakes et faire un puzzle en regardant un film avec lui ne durerait pas éternellement. « Je suis passée par là. À voir la vie défiler sans arriver à reprendre le rythme. Pas que j'ai l'impression de ne pas avoir vu mes enfants grandir dernièrement. Mais je sais que dans d'autres circonstances ... j'en aurais bien plus profité que je ne l'ai fait. » avait de son côté admis Norah, un brin songeuse, et offrant un sourire compatissant Tommy avait répondu « L'important c'est que tu puisses recommencer à profiter maintenant. Tu as encore le temps. » Et son petit dernier n'était encore pas si vieux, si ses souvenirs étaient bons.

Il ne s'agissait pas d'un concours bien sûr, mais d'avoir ainsi mis cartes sur table concernant son passé carcéral donnait au brun la sensation que l'infirmière le cernait désormais bien plus que lui-même ne pouvait s'en vanter à propos d'elle. Des excuses pour en apprendre plus sur Norah sans avoir l'air de manquer de discrétion il n'en aurait peut-être pas d'autres, et outre les banalités liées à leurs enfants respectifs il ne connaissait au final pas grand-chose d'elle, ni en bon ni en mauvais. « Un secret honteux ... Enfin je m'en cache pas vraiment, mais j'ai l'intime conviction que les fantômes existent. Même les personnes les plus pragmatiques se laissent charmer par un peu de folklore. » La surprise se lisant sans peine sur son visage, Tommy avait néanmoins eu l’air plus curieux que réellement dubitatif tandis que l’infirmière le laissait sur sa faim « Ok, non non attends, t’en as trop dit ou pas assez : tu crois aux fantômes ET tu travailles dans un hôpital, je peux pas croire que tu te bases uniquement sur une “intime conviction” ...  » Est-ce que ce n’était pas là le meilleur endroit, exception faite d’un cimetière, pour vérifier ses théories à ce sujet ? Le brun quant à lui n’avait pas d’idées arrêtées à ce sujet, ironiquement plus enclin à croire à ce genre de phénomènes qu’à ce qu’une enfance de catéchisme et de scoutisme avait tenté de lui dicter. « Quoi d'autres ... Quand Frank est revenu dans ma vie et qu'on avait compris que ça collait plutôt très bien, j'ai plaqué mon ex peut-être un peu trop sèchement. J'en suis pas forcément fière parce que j'ai pas été très délicate. Mais je suis pas genre guimauve, ni y aller par quatre chemins. Dans ma tête c'était : fallait que ce soit fait. » À cela il avait grimacé pour la forme, mais à peine – Alice avait abruptement délaissé Marius pour lui, il était mal placé pour donner des leçons en matière d’indélicatesse amoureuse. « J'ai dépassé plus d'une fois mon ... champ de compétences au boulot, mais je peux t'assurer que ce n'était à chaque fois que dans l'intérêt du patient. Je peux te garantir que ce n'était pas par sadisme, ni par goût du risque non plus. J'aime surtout l'aspect que parfois faut sortir un peu en dehors des sentiers battus pour trouver de nouvelles solutions. » Au sourire que lui avait adressé la jeune femme il en avait rendu un équivalent, et décollant son dos du dossier du banc il avait fait remarquer d’un ton amusé « Je vois, rappelle moi de ne jamais te contrarier s’il y a un scalpel ou un autre objet tranchant à proximité. » Est-ce qu’il se serait imaginé finir à plaisanter avec Norah sur un banc lorsqu’il avait reçu l’appel du secrétariat du collège l’invitant à se déplacer ? Assurément pas. Mais cela rendait définitivement sa fin d’après-midi moins amère.
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Message(#)norammy + kids spell love T-I-M-E EmptyMer 20 Oct 2021 - 10:09

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"Rien ne te dit qu'elle réagirait de la même façon que toi à son âge." souleva Norah avec un sourire. Bien que l'on retrouvait un certain nombre de traits chez les adolescents et leur crise identitaire, elle continuait de penser que chacun était un individu unique et que toute situation avait à se régler de façon différente. Tout dépendant du tempérament de base, du milieu dans lequel on avait grandi, de l'entourage de ce que l'on faisait. Tommy semblait très dévoué au bien-être de sa fille et c'était le genre de choses qu'un enfant pouvait tout à fait sentir. "C'est de notre devoir de leur montrer l'immensité de leurs valeurs. Elle se guidera toute seule vers la voie qu'elle aurait choisi." Norah gardait toujours en tête une phrase que sa grand-mère disait tout le temps dès que l'on parlait d'avenir : tant que vous ne devenez pas terroristes, moi ça me va. A côté, l'infirmière proposait une piste qui lui vint soudain en tête. "Ca vaut le coup de se pencher sur la question, nan ? Le temps que tu rassembles les moyens nécessaires pour y parvenir." Elle pensait que c'était un bel objectif, et quelque chose qui était tout à fait envisageable. "Ce genre de challenges, il faut être assez déterminé pour y parvenir. Mais je me dis que le jeu en vaut largement la chandelle." Norah aimait bien titiller les gens en leur posant tout un tas de questions. Elle aimait croire qu'elle pouvait les aider dans leur cheminement, les guider dans une étape de leur propre cheminement. "Et le jour où elle voudra gagner un petit peu en indépendance, ça te fera plus de temps libre pour toi." souligna-t-elle. Elle avait appris de façon assez brutale combien il était important de se consacrer du temps. "Et tu ne profiteras que davantage aux moments que vous passerez ensemble à ce moment-là." Norah se disait que ça les rendrait d'autant plus précieux. "Je te raconte pas déjà l'organisation qu'il faut que pour aller courir un peu." plaisantait-elle. Elle ne voulait pas que Julie soit responsable de son frère lorsque leur mère avait besoin d'un peu de temps libre, alors elle devait faire appel à ses proches. Elle avait appris à prendre le pli et à comprendre qu'ils le faisaient toujours avec plaisir. "Je suis autant apeurée qu'enthousiaste, de les voir grandir." confia-t-elle d'un air attendrissant.

Norah n'avait aucune honte d'admettre qu'elle croyait aux fantômes. Elle aimait se renseigner sur les expériences des autres, tout en gardant un certain sérieux parce qu'elle savait que dans beaucoup de cas, il s'agissait soi d'un canular, soit notre propre esprit qui nous jouait des tours. Elle aimait les enquêteurs paranormaux qui ne se laissaient pas berner par tout et n'importe quoi et qui gardait un bel esprit d'analyse. L'infirmière était particulièrement amusée de la stupéfaction qui se lisait sur le visage du Warren. "Il se peut que j'ai quelques petits vécus personnels qui m'ont convaincu que... y'a un truc, quoi." dit-elle en guise de teasing, la mine particulièrement satisfaite. "Puis ça a quelque chose de fascinant de se dire qu'il y a des choses que la science ne puisse pas expliquer. Je trouve ça plutôt chouette." Norah croyait en la science (sinon elle ne serait probablement pas infirmière), mais il fallait reconnaître qu'elle avait ses limites : l'Homme ne verrait jamais ce qu'il y a de plus grand que l'univers et ce qu'il y a de plus petit que le noyau d'un atome. La médecine avait aussi ses limites, sinon il n'y aurait plus de maladie et tout le monde serait immortel. Ca pouvait laisser croire qu'il y avait d'autres forces, ici et là, qui empêche l'humanité d'avoir le contrôle sur absolument tout. Et ce n'était pas un mal, au fond. Norah continuait à dévoiler quelques faits sur sa personnalité. "Je n'en suis jamais venue à menacer avec un scalpel, non." répondit-elle en riant. "Les armes blanches, c'est pas trop ma came. Sauf si on compte les aiguilles dedans. Mais souvent il leur faut moins que ça pour les faire flipper : la menace d'une pose de sonde urinaire, dès qu'ils voient une seringue remplie arriver près d'eux, ils ont peur qu'il s'agisse d'un médicament horrible alors que souvent ce n'est que du sérum physiologique." Les plus hypochondriaques de ses patients étaient assez terribles. Rien qu'elle ne puisse pas gérer, mais elle devait parfois s'empêcher de rouler des yeux devant eux; eux et leurs théories parfois trop complotistes. "Et puis, déjà, pour me contrarier, faut vraiment y aller." On avait déjà du lui faire perdre patience quelques fois. Mais elle ne savait même plus si quelqu'un avait réussi à la faire sortir de ses gonds au point de devoir crier. Rien ne lui venait à l'esprit en tout cas. "Alors la probabilité de me fâcher tout en ayant un scalpel entre les mains est particulièrement basse. Tu n'as rien à craindre de moi avec ce scénario là." conclut-elle avec un rire certain. "Je te garde mes histoires de fantômes pour la prochaine fois où on se verra." Elle voulait le rassurer. Lui garantir que cette après-midi, qui s'achevait plutôt bien, n'était pas la conclusion de leur amitié. "Autour d'un feu au milieu de la forêt, au milieu de la nuit tout en se faisant des marshmallows au bout d'un bâton trouvé sur place." Le cadre idéal selon, elle n'était pas certaine que cela convienne à tout le monde.  
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