| we're both the crazy kind ▽ garrett |
| | (#)Lun 22 Mar 2021 - 15:26 | |
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Depuis sa sortie du centre de désintoxication, Ana s’est retrouvée embarquée dans un mode de vie tranquille qui n’a jamais été le sien, tout cela s’est imposé à elle et sous la coupe de Wren et Gabriel, elle s’est finalement plus ou moins laissée dompter. Le fait qu’elle se soit faite tabasser par une bande de junkies avant d’avoir pu rompre la sobriété douloureusement atteinte en rehab, n’a pas été étranger à sa relative docilité. Les côtes brisées, le sentiment d’impuissance et le désespoir avaient ramollis sa carapace juste assez pour que Wren puisse voir clair dans son jeu et dans son cœur. Cet inconnu qui l’avait ramassée, mal en point, sur le trottoir et l’avait ramenée chez lui, la connaissait maintenant probablement mieux que sa propre famille. Il avait su lui redonner un semblant d’espoir dans l’avenir, réveiller une ambition en elle et une motivation pour rester clean. C’est la musique, ça a toujours été la musique pour Ana, une passion, un rêve, une drogue saine et légale pour tenter de se substituer à toutes les autres. Et elle fait partie d’un groupe qui déchire depuis quelques mois, un groupe qu’elle a déjà abandonné trop longtemps avec son séjour à l’hôpital, courtoisie d’Auden, puis sa rehab et enfin sa pension complète chez Wren et Gabriel le temps que ses côtes guérissent et qu’ils la protègent de ses pires instincts. En parallèle, elle a été à tous les rendez-vous obligatoires avec l’assistant social qui suit son cas, celui-là est moins détendu du gland que Schaffer, elle ne coupe à aucune analyse d’urine et il est sur son dos à mort pour qu’elle se « réinsère dans la société ». A ce compte-là, autant parler d’insertion tout court, vu que l’Italienne n’a jamais conservé un emploi plus de quelques jours et qu’elle a toujours été en marge de cette dite société. Mais la voilà à nouveau livrée à elle-même Ana, elle n’a plus Wren ou Gabriel pour surveiller ses moindres faits et gestes, ils ont fait leur taf, bien plus que ce qu’aucun de ses frères et sœurs n’a jamais fait pour elle, et ils lui font confiance pour ne pas merder maintenant. Ils ne devraient pas lui faire confiance. Même si Ana essaye vraiment cette fois-ci, elle se connaît ainsi que son absence de volonté, l’appel de la came finira probablement par être trop fort. Mais pour l’heure, elle est clean et elle se dirige à un entretien d’embauche. C’est une sacrée blague, mais Ana enchaîne les entretiens depuis quelques jours, son assistant social a su trouver les mots pour la convaincre de se bouger le cul. Les mots en question n’étant autres qu’ « expiration du visa », « expulsion du territoire » ou encore « retour en Italie ». Son visa expire ce mois-ci, à vrai dire il est déjà expiré depuis quelques jours et étant donné qu’elle n’a pas été une invitée irréprochable sur le territoire australien et qu’elle se retrouve dans le viseur de la justice, elle n’aura pas vraiment droit à un long répit. Ana sait très bien qu’elle pourrait demander à Saül de lui arranger le coup, depuis le temps qu’il la tanne pour lui donner un job « convenable » dans son entreprise et il a probablement assez d’influence pour exiger un visa malgré les incartades d’Ana. Mais, elle garde ce plan en ultime recours, ils viennent à peine de se retrouver et leur relation est encore bien trop fragile pour qu’Ana vienne foutre la merde dans son entreprise bien aimée. C’est trop important pour lui son travail, ça ne pourra clairement pas bien se passer entre eux si le travail s’en mêle. Les entretiens d’embauche ont tous été de vrais désastres, quelle surprise. Ana est clairement en train de réfléchir à trouver un pigeon australien pour l’épouser, ça sera de toute évidence bien plus aisé que d’obtenir un job. Aujourd’hui, elle a rendez-vous au siège de la SunCorp et elle y débarque presque à l’heure, avec un jean presque sans trou et un t-shirt relativement blanc recouvert d’une chemise à carreau ouverte. Elle a fait un effort selon ses propres critères, ses cheveux ont retrouvé leur couleur naturelle mais elle ne s’est tout de même pas départie de ses précieux piercings. Elle s’annonce à l’accueil et envoie bouler la secrétaire qui lui signale son retard. On la mène finalement dans une salle d’attente blindée de candidats tirés à quatre épingle et avec des chemises cartonnées sous le bras. Ridicules. Et bien plus susceptibles d’être embauchés qu’Ana. Mais de toutes façons, tous ces entretiens c’est simplement une tentative de prouver sa bonne foi, en toute mauvaise foi, au service d’immigration australien en attendant un miracle qui lui évite de retourner en Italie. Il n’y a plus rien qui l’attend là-bas, pas même sa chambre puisque la maison où elle a toujours vécu appartient désormais à Damon. Ana attend, et ce n’est pas son fort d’attendre. Ils appellent les candidats par ordre alphabétique apparemment, encore un putain de désavantage à être une Williams. Ana bouillonne, elle fait les cent pas, imagine comment elle fera bouffer le combiné à la réceptionniste à l’entrée qui a eu le culot de lui reprocher son retard alors qu’ils ont convoqué mille personnes (au moins) à la même heure. Elle sait très bien qu’elle va devoir poireauter toute la journée à ce rythme, tout ça pour se faire refouler d’un poste qu’elle ne veut même pas, au final, elle attend juste pour qu’on lui signe un bout de papier en cinq minutes qu’elle doit ramener à l’assistant social. Ça fait presque une heure qu’elle est là, elle a déjà insulté 95 % des candidats et usé le plancher à force de faire des allers-retours qui rendent nerveuses toutes les personnes présentes dans la pièce. Le premier nom en C vient d’être appelé et Ana ne tient plus, elle repousse du bras celui qui vient de se lever et se plante devant le secrétaire qui vient d’appeler le candidat : « Écoute, j’ai pas que ça à foutre d’attendre que t’égraine le putain d’alphabet jusqu’aux W, alors on va dire que c’est mon tour. » lui annonce-t-elle avec aplomb, la foule de candidats derrière elle ne proteste pas, probablement trop heureux de se débarrasser de sa présence plus tôt que prévu. Elle tapote la joue du secrétaire qui semble paralysé par le culot de l’Italienne : « T’es un amour ! » le gratifie-t-elle en sortant dans le couloir, le laissant planté là, pour foncer vers la porte en face qui indique « Garrett Craine - Président ». Ça doit être lui le grand manitou qui va la renvoyer d’où elle vient en cinq minutes et elle pourra retourner à des occupations bien plus divertissantes pour le reste de la journée. « Madame, non ! Vous ne pouvez pas ! » s’écrit le secrétaire qui semble avoir récupéré l’usage de son corps et de la parole en réalisant qu’elle se dirige vers le bureau du chef qui n’est pas du tout celui qui mène les entretiens. « Regarde-moi ! » prend-t-elle le temps de lui répondre en dressant un fier majeur à son intention. Une femme assise à un petit bureau devant la porte essaye de l’arrêter également, mais Ana ne ralentit pas et actionne la poignée pour se retrouver dans un bureau gigantesque et exagérément luxueux. Elle s’attendait à se trouver face à un vieux dégarni et bedonnant mais celui qui occupe les lieux est étonnamment jeune et agréable à regarder. « Je viens pour l’entretien d’embauche. » annonce-t-elle en claquant la porte au nez des deux subalternes qui commençaient à crier des excuses à leur patron depuis le seuil de la porte pour avoir laissé passer une intruse. Elle ne peut s’en empêcher, elle le dévore des yeux, le joli président, avant d’ajouter : « Je sais pas qui a organisé s’recrutement, mais c’est du foutage de gueule, vous feriez mieux d’le virer. » Ana s’avance dans le bureau et observe le mobilier avec un air attentif, ses réflexes de voleuse s’enclenchent alors qu’elle repère quelques objets de valeur dont elle estime instinctivement le prix et la faisabilité du vol. « Alors, c’est quoi le taf ? Faut vous faire des photocopies, faire du café, classer des dossiers, l’éclate totale j’imagine... » Ana ne s’est pas assise depuis son arrivée dans le bâtiment et elle n’a pas franchement envie de s’asseoir maintenant non plus, l’énergie qu’elle a toujours du mal à contenir n’a pas pu être évacuée par les cent mille pas alignés dans la salle d’attente.
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| | | | (#)Sam 1 Mai 2021 - 12:41 | |
| Le monde avance et si les jours défilent, ils ne se ressemblent pas. Leur seul point commun est une durée de vingt-quatre heures, soit mille cent quarante minutes soit encore quatre-vingt six mille quatre cent secondes. Il va de soi que c’est court -bien trop- pour l’aîné Craine qui voit depuis plusieurs mois les tâches innacomplies d’un jour se reporter sur le suivant. La paix est un mensonge, car même lorsque l’hypothèse d’un moment de quiétude se dessine fallacieusement au loin, cela signifie que la mémoire volatile de Garrett a oublié quelque chose. Toute cette activité névrotique a l’avantage de lui permettre d’éviter de réfléchir trop longuement sur ce qu’il est ou du tout moins ce qu’il est devenu. La cadence de travail qu’il s’est imposé de lui-même a pour avantage d’esquiver toute remise en question de ses actions physiques et morales. A ce petit jeu, le banquier a toujours était très doué néanmoins malgré toute la bonne foi qu’il met dans cette tâche, il existe un facteur incontrôlable qu’il ne peut au mieux qu’endiguer et que stérilement freiner : la fatigue. Elle s’accumule lentement mais sûrement, grapille patiemment ses nerfs et lui fait commettre des impairs parfois discrets et tantôt voyants. Pourtant malgré les signes évidents, l’imbécile signe et persiste dans une voie dangereuse qui ne peut au fond que se terminer par une tragédie dont l’australien ne discerne pas encore toute l’ampleur. Ironique pour celui qui a obtenu gaiement le surnom de “Visionnaire”.
Aujourd’hui est une journée spéciale pour la SunCorp puisque c’est les portes ouvertes et également la journée des entretiens d’embauche dirait-on presque massif. En réalité, le nombre de postes disponibles est faible et ils ne sont clairement pas avantageux. Pour les jeunes loups et louves possédant de l’ambition, il s’agit du premier pas à franchir vers une course pour une élévation vers les sommets. Les trois-quarts, ou l’écrasante majorité, suivra un chemin très balisé, quitteront la boîte pour peut-être y revenir plus tard pour mieux y faire leur nid. Fut un temps où Garrett s’occupait lui-même des entretiens afin de dénicher ce qu’il s’amusait à appeler les espoirs de demain. A plusieurs reprises le brun avait eu du flair et il est vrai que par rapport à certains collègues son nombre de désillusions a été assez restreint mais cependant pas inexistant même s’il niera le contraire. Désormais ses préoccupations sont ailleurs et c’est certains de ses proches lieutenants qui sont chargés de recruter la chair fraîche à sa place. Quoiqu’on en dise, et malgré la confiance qu’il a envers ses alliés, on est jamais mieux servi que par soi-même et ce n’est que par fatalisme qu’il a délégué cette tâche pourtant au combien importante à ses yeux. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’aller brièvement saluer les candidats qui sont déjà sur place, arrivés une heure en avance, en leur souhaitant bonne chance tout en prenant soin de ne pas se présenter. Il ne prend même pas particulièrement le temps de les saluer, officiellement trop pressé de rejoindre son bureau pour travailler alors qu’officiellement il a déjà commencé le boulot il y a deux heures déjà et que son déplacement de sa résidence à son travail n’est pour lui qu’une pause.
La journée est presque ordinaire et le début de la matinée se déroule sans aucun incident majeur à signaler. Garrett se surprend même, pour une rare fois, à être en avance sur son programme. Du moins c’était vrai jusqu’à ce qu’il entende un raffut venir de derrière la porte de son large bureau -la pièce-. Toutefois il ne s’importune pas du bruit et replonge dans sa tâche. Il ne relève même pas les yeux lorsqu’il entend le mécanisme de la porte s’enclencher. « Madame Griffith, je croyais vous avoir dit que je ne voulais pas être dé... » « Je viens pour l’entretien d’embauche. » Le brun ne lève qu’un sourcil, presque impassible, alors que la porte se claque. Il ne montre rien de sa surprise ou de l’agacement qui traversent tour à tour son état émotionnel. Cependant il tient à finir ce qu’il a commencé et ce n’est certainement pas ce minuscule cataclysme qu’il va l’empêcher de finir aussi près du but. « Je sais pas qui a organisé s’recrutement, mais c’est du foutage de gueule, vous feriez mieux d’le virer. » Cette blonde parle mal, très mal. Et de surcroît elle ne sait pas lire, c’est que Garrett s'offusquerait presque d’être pris pour le directeur des ressources humaines qui lui est inférieur dans la hiérarchie. La porte s’ouvre de nouveau : « Monsieur je suis absolument navrée de ce qui... » D’un geste de la main, il la coupe. « Ne vous en faites pas, tout va bien. N’embêtez pas la sécurité pour si peu. Je m’en occupe.» Un simple et bref échange de regard fait taire toute protestation chez le petit bout de femme. Ce n’est pas tant un acte de tyrannie -quoique- que le simple fait que la secrétaire sait qu’elle ne pourra pas faire changer d’avis à son boss qu’elle suit depuis maintenant presque neuf ans.
L’étrangère s’avance dans le bureau, comme si elle était en territoire conquis. Il sent son regard se balader dans la pièce alors que lui termine tout juste son rapport à transmettre à son unique supérieur sur la prochaine série d’investissement à faire. « Alors, c’est quoi le taf ? Faut vous faire des photocopies, faire du café, classer des dossiers, l’éclate totale j’imagine... » « Je pourrais peut-être t’aiguiller si tu commences par me dire qui tu es et pour quel poste tu viens postuler.» Vu ses manières et sa façon d’être, elle ne peut que venir de l’un des programmes de réinsertions auquel participe l’entreprise en échange d’une sommaire ristourne sur la fiscalité. Autant dire que c’était certainement pour un poste honorifique, sous-entendu inutile, qu’elle était venue. «Soit-dit en passant, tes manières sont déplorables. J’aime le culot mais je déteste être dérangé. »Le ton est parfaitement maîtrisé et calme, un léger sourire carnassier se présente sur son visage. La pauvre chose ne sait rien et elle ne comprend pas encore dans quel pétrin elle s’est mise. Un mail arrive et il est évident qu’il contient les informations nécessaires pour cerner l’olibrius qui se tient face à lui. Cependant le Craine est d’humeur joueuse. Voyons si elle est capable de le divertir. « Au lieu de regarder partout et nulle part à la fois, tu ferais mieux de te concentrer sur ma personne. » Le président de la SunCorp se lève de son fauteuil pour venir apposer son derrière sur le bureau afin de jauger la protagoniste. « J’ai deux questions. La première qu’est-ce que pour toi l’éclate totale ? Et la seconde, qu’est ce qui te fait croire que d’ici deux minutes je n’appelle pas la sécurité pour te dégager de mon bureau ? » @Anastasia Williams |
| | | | (#)Mar 4 Mai 2021 - 19:02 | |
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Ana claque la porte au nez de la secrétaire et s’annonce de la manière la plus directe qui soit, sans s’encombrer de la politesse habituellement d’usage dans ces circonstances. Pas une salutation, et encore moins d’excuse pour avoir débarqué dans le bureau sans y être invitée. Elle lui coupe même la parole alors qu’il croit probablement s’adresser à celle qu’elle vient d’enfermer de l’autre côté de la porte. Il réagit à peine et reste concentré sur sa tâche, ne lui adressant pas même un regard. Elle ne s’en formalise pas pour autant et se permet même de lui conseiller de virer la personne en charge du recrutement. A cet instant, la porte s’ouvre dans son dos et la secrétaire apparaît avec des excuses : « Monsieur je suis absolument navrée de ce qui... » « Ne vous en faites pas, tout va bien. N’embêtez pas la sécurité pour si peu. Je m’en occupe.» Il lui coupe la parole lui aussi et ça amuse Ana qui se retourne vers elle, hausse les sourcils d’un air de défi et lui adresse un sourire moqueur avant d’attraper le battant de la porte pour lui refermer à nouveau au nez. Ce qu’elle fait, non sans lui lancer sur un ton narquois : « Ciao donc ! » Elle a laissé échappé son italien, mais l’expression tant destinée à dire bonjour qu’au revoir a largement dépassé les frontières de son pays natal et est parfaitement comprise à l’international. L’italienne se permet de déambuler dans le bureau en essayant de deviner combien elle pourrait revendre tel ou tel objet tandis que l’homme garde les yeux rivés sur l’écran, les doigts tapotant à un rythme soutenu sur le clavier. Elle lui demande ce qu’elle va devoir faire, sans même faire simplement d’être enthousiaste à l’idée de bosser ici. Elle sait qu’elle n’aura pas le job de toutes façons et elle n’en veut pas, même si elle en a pourtant désespéramment besoin. « Je pourrais peut-être t’aiguiller si tu commences par me dire qui tu es et pour quel poste tu viens postuler. » Il lui adresse enfin la parole et commence par lui poser une colle. « Euh... ». Elle baisse les yeux sur le papier que lui a fourni son assistante sociale et ne prend pas plus la peine de le lire maintenant qu’elle l’a fait avant de se pointer à l’entretien. Elle s’avance et le lui pose sous les yeux sur le bureau, il trouvera bien plus efficacement qu’elle l’intitulé du poste sur la feuille. Elle se présente en même temps : « Voilà. Et pour mon nom : Ana Williams. » Il doit probablement avoir son prénom complet dans son système mais elle se refuse toujours à se présenter avec ce prénom de princesse qu’elle déteste. «Soit-dit en passant, tes manières sont déplorables. J’aime le culot mais je déteste être dérangé. » Il n’a pas l’air outré non plus, il sourit et ressemble plutôt à un chat qui vient de trouver une petite souris avec qui jouer longuement avant de lui arracher la tête. Ça ne fait pas peur à Ana, au contraire, ça la fait rire. Elle lâche un petit ricanement pour accueillir le reproche : « C’est une de mes plus grandes qualités... » Ses manières déplorables, son culot ou sa capacité à emmerder le monde ? Elle laisse planer le doute tandis que son regard continue à se promener sur les bibelots et meubles de la pièce et le banquier essaye de juguler son attention : « Au lieu de regarder partout et nulle part à la fois, tu ferais mieux de te concentrer sur ma personne. » Toujours debout au milieu de l’immense bureau, Ana reporte son regard sur l’homme tandis qu’il se lève de son fauteuil pour contourner son bureau. Elle croise les bras sur sa poitrine pour tenter de se canaliser, mais inconsciemment place dans le même temps tout son poids sur sa jambe gauche et sa droite se met à tressauter d’impatience. « T’es plutôt beau gosse si c’était ce qu’il fallait constater. » commente-t-elle en le regardant bien de haut en bas, après tout il lui a ordonné, non ? Là, elle ne se fait pas prier pour obtempérer étrangement, même si elle sait bien que ce n’est probablement pas ce qu’il espérait. « J’ai deux questions. La première qu’est-ce que pour toi l’éclate totale ? Et la seconde, qu’est ce qui te fait croire que d’ici deux minutes je n’appelle pas la sécurité pour te dégager de mon bureau ? » L’italienne affiche un sourire en coin, il a l’air bien plus fun que les apparences le laissait présager le gros bonnet de la SunCorp. « L’éclate totale, c’est clairement pas d’bosser derrière un bureau... » dit-elle en considérant celui de son interlocuteur avec une petite grimace de dégoût. De toutes façons, elle ne va pas mentir pour obtenir un job dans lequel elle ne tiendra pas une journée. L’éclate totale ce serait de n’avoir aucun taf, de faire ce qu’elle veut et de s’éclater la tronche avec toutes les drogues qui passent sans que personne ne vienne s’en formaliser. Mais c’est fini ça, c’est du passé et il faut que ça le reste. La véritable éclate ce serait d’être musicienne professionnelle, rock-star provoquant des émeutes, mais ça c’est pas pour demain et elle ne va pas balancer ses espoirs et ambitions les plus intimes à ce gratte-papier qui n’en a rien à foutre. « J’tiens pas en place, faut qu’j’bouge dans l’taff, que j’cours partout. J’aime bien courir. » C’est redevenu une de ses activités principales, avec l’ingurgitation de grandes quantités d’alcool, ça l’aide à se défouler et à ne pas avoir envie de se shooter pendant au moins quelques instants. « … et qu’personne me les brise avec des ordres totalement cons aussi. Vous avez un truc comme ça en stock ? » s’esclaffe-t-elle en sachant pertinemment que non et qu’il allait probablement finir par l’appeler, la sécurité. Elle lui répond d’ailleurs dans la foulée à la deuxième question avec un sourire de défi : « Et j’croyais qu’il fallait pas emmerder la sécu pour « si peu ». J’te semble plus si facile à gérer maintenant ? » Elle a besoin d’un travail, mais elle n’y croit plus, surtout pas ici en tous cas et elle est infoutue de se comporter comme une personne normale dans un entretien d’embauche et de mentir et se faire passer pour une personne parfaite pour le job. Le naturel ne revient pas au galop seulement car il ne s’éloigne jamais vraiment chez Ana. D’ailleurs, l’immobilité lui pèse déjà et elle se met à naviguer dans le bureau et saisit le premier objet brillant qui lui tombe sous la main, un bibelot de décoration en métal qui pèse une tonne et qu’elle commence à inspecter sous toutes ses coutures puis elle le repose en reprenant sa déambulation. « J’ai vraiment besoin d’un putain de job, pourtant. Ça fait chier. » conclut-elle, c’est sa façon à elle de montrer sa motivation, si on peut considérer qu’elle en a une.
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| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 8:59 | |
| Cette journée presque trop banale, comme si banal faisait partie du vocable d’un Craine, ne manquait pas de piquant. Une tarée, c’est comme ça que Garrett définirait la personne qui a pénétré dans son bureau et avait fait irruption de nulle part pour réclamer le droit d’être entendu. Pauvre petit être perdu qui ne semble pas savoir où allait ou même ce qu’elle faisait là. C’est presque ridicule au vu du culot dont elle a fait preuve jusqu'ici. La simple demande de ses motivations semblent la désarçonner. Cela lui fait pousser un soupir qu’il compte bien lui faire entendre. Ne pas savoir ce que l’on fait ni pourquoi on le fait est bien l’une des choses que Garrett Craine ne supporte absolument pas et autant dire qu’à ses yeux, l’intruse commence à mettre des clous sur sa propre tombe. L’envie de l’éjecter est forte mais parce qu’il est curieux, et surtout joueur, il lui laisse une chance, une ouverture. Elle ne se rendra pas compte de la largesse qu’il lui fait, et n’en aura certainement rien à fiche dans le cas où par miracle elle en aurait conscience, mais lui la gardera bien en mémoire. Elle dépose un papier sur son bureau. « Voilà. Et pour mon nom : Ana Williams. » « Anastasia Williams donc. » Il répète amusé et cherche à observer sa réaction. Visiblement elle a un souci avec son prénom, mais cela lui importe peu. « Il semblerait que le programme d’aide à la réinsertion nous envoie n’importe qui aujourd’hui. Je te jure. Il faudrait vraiment qu’il bosse mieux sur les profils des gens. » C’est autant une critique visant son interlocutrice qu’une attaque envers le système de réinsertion professionnelle qui n’offre guère d’opportunité aux dégénérés de la société autre que de donner un emploi factice.
L’homme d'affaires, toujours dans une approche ambigüe, loue le culot de cette Anastasia. « C’est une de mes plus grandes qualités... » « Je n'appellerais pas ça une qualité, mais chacun son avis. » Le sien valant évidemment plus que celui de son interlocutrice mais c’est une évidence. Il l’observe, elle est incapable de tenir en place et jette son regard partout ce qui l’agace un peu. Au moins, il ne pourrait lui reprocher de manquer de naturel, c’est le moins qu’il puisse dire. « T’es plutôt beau gosse si c’était ce qu’il fallait constater. » La remarque lui en touche une sans lui faire bouger l’autre. Il ne commente pas la superficialité de l’intruse et se contente de plisser les yeux. Il lui pose deux questions en ignorant ses provocations. « L’éclate totale, c’est clairement pas d’bosser derrière un bureau... » « C’est une définition limitée que tu me donnes là. Ils ne t’ont pas prévenu à ton centre qu’un employeur pouvait poser des questions sur tes passions ou hobbies ? » C’est sarcastique à souhait. Cette femme a dû râter un nombre d’entretiens d’embauche impressionnant et elle fait tout pour qu’on la jette. « J’tiens pas en place, faut qu’j’bouge dans l’taff, que j’cours partout. J’aime bien courir. » Voilà qui semble déjà plus intéressant pour les oreilles de l’homme d’affaires. « … et qu’personne me les brise avec des ordres totalement cons aussi. Vous avez un truc comme ça en stock ? » Voilà qui n’est guère surprenant également. Un souci avec l’autorité ? Garrett ne l’aurait jamais deviné. « Et j’croyais qu’il fallait pas emmerder la sécu pour « si peu ». J’te semble plus si facile à gérer maintenant ? » Il rit. « Tu crois que tu m’impressionnes ? Tu es très drôle tu sais. Mon opinion sur toi est égale à ta capacité à respecter les règles de bienséances. Tu ne te préoccupe pas des règles, je ne me préoccupe pas de toi donc je laisse autrui le faire.» Il ne laisse rien transparaître comprenant très bien que son sort était entre ses mains. Une position qui ne lui rendait aucun plaisir, après tout le banquier l’a dit précédemment : elle n’était rien. « J’ai vraiment besoin d’un putain de job, pourtant. Ça fait chier. » « Je sais, j’ai lu. Et donc tu t’es dis que j’allais faire office de charité en t’offrant un job parfait pour toi. » Il rit légèrement et de bon cœur, ce qui n’a d’ordinaire rien de rassurant. Le brun en avait vu des choses mais celle-là jamais.
Est-ce qu’au moins elle n’était pas une espionne envoyée par un de ses concurrents pour l’espionner ? Cette question se posait cependant au vu du caractère de son interlocutrice, cela lui semblait fade comme idée cependant sa méfiance naturelle le poussait évidemment à se méfier de tout un chacun. Il voyait cependant en cette Ana un amas de glaise encore brute à modeler, restez à savoir si le tout était seulement modable. Garrett partit se rasseoir après l’avoir dévisagé de la tête au pied. Le dos raide, il la toise en prenant quelques secondes de réflexion. « J’ai peut-être quelque chose pour toi si tu as besoin de bouger. On manque toujours de coursiers. » Et lui particulièrement d’un coursier fidèle. « Si ça te tente de faire de faire des trajets pas possible dans une durée limitée alors on va peut-être pouvoir faire quelque chose. » Il se gardait bien de terminer sa phrase par “tous les deux” ne souhaitant lui conférer aucune importance quelconque. « Cependant, et il n’est guère moindre, tu devras te plier aux ordres d’une stricte hiérarchie auquel cas le retour de bâton pourrait s’avérer terrible. Est-ce que tu t’en sens seulement capable ? » C’était un ricanement qui venait cette fois-ci ponctuer sa phrase. « Enfin dernier détail, ce job serait plus officieux qu’officiel. Des questions ? » @Anastasia Williams |
| | | | (#)Mar 3 Aoû 2021 - 7:06 | |
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« Anastasia Williams donc. »[/color] Bien entendu qu’il va corriger son prénom. Elle pousse un soupir d’agacement qui fait écho à celui qu’il a lâché quelques instants plus tôt. Et comme, en plus d’être désobligeante, elle ne sait pas quand la fermer, elle insiste : « Ana, ça suffira. » Quant au banquier, il ne se gêne pour la critiquer ouvertement, ce qui prouve qu’il ne se laissera pas impressionner par une petite frappe comme elle qui déboule dans son bureau. « Il semblerait que le programme d’aide à la réinsertion nous envoie n’importe qui aujourd’hui. Je te jure. Il faudrait vraiment qu’il bosse mieux sur les profils des gens. » S’il comptait sur le fait de la vexer ou de l’énerver cependant, c’est raté, elle n’accorde pas assez d’importance à ce qu’un inconnu tel que lui peut penser d’elle pour être touchée. « Alors déjà, j’t’arrête de suite, mon profil est parfait, Cléopâtre/20 ! » assure-t-elle en se plaçant de profil pour qu’il constate sa belle ossature faciale. Il n’y a plus qu’à compter les secondes avant qu’elle se retrouve mise dehors à grands coups de pieds dans le postérieur. « Par contre, on est d’accord que c’est des débiles profonds qui m’envoient ici. » Elle dans une banque ? Elle, la pickpocket, la junkie, l’hyperactive, l’allergique à l’autorité ? On dirait presque que leur but est qu’elle se plante. Il aime son culot mais ne lui accorde pourtant aucun mérite : « Je n'appellerais pas ça une qualité, mais chacun son avis. » Il se fiche de l’avis d’Ana et elle se fiche du sien, au moins ça créé une sorte d’équilibre d’indifférence. Pourtant, il essaye de recentrer l’attention volatile d’une Ana dispersée comme à son habitude, il ignore ses avances sur son physique et lui demande plus de précisions sur ce qu’elle voudrait d’un job. Elle est prise un peu au dépourvu par la question, et elle ne sait pas vraiment comment y répondre, elle reste vague avec une pointe de désobligeance comme marque de fabrique. « C’est une définition limitée que tu me donnes là. Ils ne t’ont pas prévenu à ton centre qu’un employeur pouvait poser des questions sur tes passions ou hobbies ? » « Encore faudrait-il que j’ai écouté ce que cette tête de cul disait... » Plus elle y pense, plus il y a de fortes chances qu’elle ait été si insupportable avec son conseiller qu’il ait décidé de l’envoyer au casse-pipe en l’inscrivant aux pires entretiens possibles pour son « profil » (comme s’il y avait un job fait pour elle alors qu’elle ne serait prête à faire aucun effort même si sa vie en dépendait). Elle lui lâche quelques infos sur son incapacité à tenir en place et ses qualités de sprinteuse qui elle n’en doute pas, n’auront rien d’attrayant pour un banquier, surtout quand elle énonce l’évidence de son problème avec l’autorité juste après. Il évoque la possibilité d’appeler la sécurité et Ana en profite pour ajouter un peu de provocation et piquer son égo en sous-entendant qu’il n’est pas équipé pour la gérer seul. « Tu crois que tu m’impressionnes ? Tu es très drôle tu sais. Mon opinion sur toi est égale à ta capacité à respecter les règles de bienséances. Tu ne te préoccupe pas des règles, je ne me préoccupe pas de toi donc je laisse autrui le faire.» Elle hausse les épaules, il la considère comme un déchet qu’il faut faire évacuer par le petit personnel et ça ne la surprend pas, elle a l’habitude d’être toujours de trop, elle a appris à s’en amuser et à assumer son pouvoir de nuisance. Elle lâche pourtant à regret qu’elle a besoin d’un job, vraiment, désespéramment même, il n’y a rien qui l’emmerde plus que d’être dépendante d’un éventuel employeur. « Je sais, j’ai lu. Et donc tu t’es dis que j’allais faire office de charité en t’offrant un job parfait pour toi. » « J’me suis dit qu’j’allais pas poireauter trois heures pour qu’on m’envoie m’faire mettre, du coup j’ai décidé d’prendre un raccourci. » La patience ça n’est pas son fort, mais ça le banquier a bien dû le réaliser. Elle soutient son regard alors qu’il semble envisager les possibilités, comme s’il s’apprêtait vraiment à lui proposer un boulot. Il va quoi ? L’envoyer aux JO des junkies ? Elle distanciera sans problème tous les fumeurs de cracks et autres héroïnomanes anonymes. « J’ai peut-être quelque chose pour toi si tu as besoin de bouger. On manque toujours de coursiers. » Le sourcil se lève, intriguée que malgré qu’elle soit qui elle est, il envisage de la recruter. « Si ça te tente de faire de faire des trajets pas possible dans une durée limitée alors on va peut-être pouvoir faire quelque chose. » Tout ce que ça lui évoque, c’est un go fast. En voiture ou à pied, à foncer dans la ville d’un point A à un point B, c’est clairement la proposition la plus intéressante qu’on lui ait fait (et la seule accessoirement). « Ça a pas l’air trop naze comme taff, j’ai droit à une bagnole de sport d’fonction pour aller plus vite ? » demande-t-elle dans un haussement de sourcil accompagné d’un sourire, elle imagine déjà ses frères la voir débarquer en bolide et s’imaginer qu’elle l’a volé. « Cependant, et il n’est guère moindre, tu devras te plier aux ordres d’une stricte hiérarchie auquel cas le retour de bâton pourrait s’avérer terrible. Est-ce que tu t’en sens seulement capable ? » Pas de job sans patron, pas de patron sans ordre, elle le sait bien Ana, mais ça ne l’emmerde pas moins. « Mouais... si j’ai à lécher le cul de personne, ça devrait le faire... » Elle ne comprend pas vraiment ce qu’il veut dire avec ses conséquences terribles, c’est une banque, pas une mafia, non ? Si la conséquence c’est de se faire virer ou d’aller en taule pour avoir volé un paquet plein de tunes, ça ressemble plus à la routine pour Ana. Ca ne fera que repousser un peu son éviction du territoire Australien d’avoir trouvé un taf, il se pourrait même qu’elle arrive à ne pas merder sur toute la ligne, qui sait ? « Enfin dernier détail, ce job serait plus officieux qu’officiel. Des questions ? » Son sourcil se lève à nouveau et elle reprend sa déambulation dans le bureau avec un air pensif. Officieux ça ne l’arrange pas vraiment, il faut que ce soit officiel pour qu’elle ait une chance de rester sur le territoire Australien. « C’est pour livrer les banquiers cocaïnomanes en came, c’est ça ? » demande-t-elle sur le ton sérieux de celle qui est consciente que ça pourrait tout à fait être ce qu’on lui propose. Au fond, elle est surtout déstabilisée à l’idée de transporter cette drogue qu’elle n’a plus consommé depuis des semaines et sur laquelle elle sauterait probablement sans réfléchir aux conséquences si elle en avait devant elle. Mais ça lui paraît quand même gros, le patron de la banque n’est quand même pas un dealer, non ça ne peut pas être ça. « Probablement pas. » répond-t-elle toute seule à sa propre question. Elle s’approche du bureau et se plante devant le Craine, les bras croisés : « J’ai trois questions : si c’est officieux, comment je chope mon visa ? C’est bien payé ? Et enfin : quand est-ce qu’on baise ? » Parce que ce sera un moyen comme un autre d’évacuer les tensions hiérarchiques, aussi parce qu’elle le trouve toujours aussi sexy et parce que son côté revêche et hautain en fait très certainement un vrai patron au pieu, et s’il y a bien un endroit où Ana accepte de se faire mener à la baguette c’est sous la couette.
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| | | | (#)Mar 10 Aoû 2021 - 8:19 | |
| « Ana, ça suffira. » « Ana car tu préfères aller au plus simple ou Ana parce que tu ne supportes pas ton prénom ? » C’est une question dont il a déjà une idée de la réponse, mais ça lui permet de jauger la patience de l’individue qui se tient face à lui. Derrière un ton calme et posé, il cherchait à l’égratigner un peu, la mettre dans une posture où elle serait un peu mal à l’aise, mais visiblement jusqu’ici elle ne semblait pas vraiment ressentir les choses ainsi. Est-ce qu’il fallait vraiment à autre chose de la part d’une personne sans-gêne. Le culot était une qualité qui plaisait beaucoup à Garrett mais encore fallait-il pouvoir assumer ses actions et c’est précisément ce qu’il cherchait à faire avec son interlocutrice. « Alors déjà, j’t’arrête de suite, mon profil est parfait, Cléopâtre/20 ! » Cette remarque lui faisait décrocher un léger rictus. « Par contre, on est d’accord que c’est des débiles profonds qui m’envoient ici. » « Si tu le dis. Je n’ai jamais eu à leur parler directement mais ça tu t’en doutes. » Et à vrai dire, c’est bien l’une des dernières choses qu’ils feraient sur terre, d’aller leur parler. Ce n’est certainement pas lui qui s'abaissait à s’occuper des novices intégrant la SunCorp, le banquier préférait plutôt s’occuper de cueillir les plus mûrs pour les mettre de son côté. « Encore faudrait-il que j’ai écouté ce que cette tête de cul disait... » Garrett l’écoutait, elle et sa complainte. Visiblement une jeune femme un peu perdue et pleine de colère. Il continuait son exercice, cherchant toujours à trouver où étaient ses limites en jouant le parfait connard, rôle qui lui allait soit dit en passant comme un gant. Il n’avait pas tant à forcer les traits que ça. Il l’écoutait avec attention, remarquant chacune de ses erreurs de langage rappelant un monde dont il n’avait vu l’esquisse qu’à travers les livres ou des reportages. « J’me suis dit qu’j’allais pas poireauter trois heures pour qu’on m’envoie m’faire mettre, du coup j’ai décidé d’prendre un raccourci. » « Et pas n’importe quel raccourci visiblement. » Il se contentait de commenter sans plus de conviction que cela, peut-être car dans son esprit, l’idée de l’embaucher avait déjà fait un bon bout de chemin. En toute mesure, Anastasia Williams incarnait le parfait fusible, dynamique avec un caractère affirmé mais aussi avec des antécédents qui parviendraient à faire taire toute retombée si jamais il advenait quelque chose. En somme une candidate parfaite.
C’est pour cette raison qu’il lui proposait une solution. « Ça a pas l’air trop naze comme taff, j’ai droit à une bagnole de sport d’fonction pour aller plus vite ? » Il riait un peu avant de s’arrêter net. « Non, certainement pas. » Il ne lui confierait même pas une voiture sans permis, ou en tout cas pas actuellement. « Mais par contre, si tu débrouilles bien on te payera la formation moto et tu auras le droit, en fonction des moyens et de primes, à un véhicule plus performant qu’un vélo électrique. » Cependant il ajoutait une précision importante, à savoir le fait qu’elle doive respecter son autorité. « Mouais... si j’ai à lécher le cul de personne, ça devrait le faire... » « A part moi, tu n’auras pas à cirer les bottes de grands mondes. Et je préfère les résultats à un simple cirage. » Cela lui importait peu qu’elle soit vulgaire, femme junkie passée par la case prison et tout les autres arguments négatifs -une liste longue comme plusieurs bras- que l’on pourrait lui trouver. Mais elle cherchait un job trépidant loin de la routine, et c’est ce qu’il lui offrait. Il ajouta une ultime précision qui ne manqua pas de provoquer une réaction chez la Williams. « C’est pour livrer les banquiers cocaïnomanes en came, c’est ça ? » Sa question surprit le Craine et à son tour il leva un sourcil intrigué.« Probablement pas. »« C’est que tu es plus intelligente que ce que tu veux laisser faire croire. Livrer de la drogue ne fera clairement pas partie de tes attributions sauf changement majeur, mais je doute fortement que la SunCorp en fasse une de ses activités. » C’était plutôt son activité à lui, d’une certaine manière et c’était hors de question qu’il partage cette information avec cette parfaite inconnue.
La jeune femme s’approchait du bureau d’ébène du président de la SunCorp. « J’ai trois questions : si c’est officieux, comment je chope mon visa ? C’est bien payé ? Et enfin : quand est-ce qu’on baise ? » Cette série de questions, particulièrement la dernière, aurait eu de quoi désarçonner n’importe qui, mais cela ne fait pas vraiment trémousser plus ça que le banquier qui en avait vu d’autres. « Tu seras officiellement coursière de la SunCorp mais tu seras directement mise sous la tutelle de mon autorité. C’est pour t’éviter certains déboires avec la chaîne de commandement. » Et si elle n’était pas totalement con, elle comprendrait que cela permettrait également à Garrett de ne pas passer par les instances de la société pour lui confier ses tâches. « Tu gagneras 800 par mois donc non c’est mal payé. Mais tu auras le droit à des extras si tu fais bien le travail que je te confie.» Il va porter son thermos contenant du café à ses lèvres avant de répondre à la dernière question. « Certainement pas tout de suite et sûrement jamais pour ce qui est de baiser. » Il s’amusait à faire tourner directement sur son doigt sa bague de mariage. Comme si ça l’avait empêché un jour de tromper Aly. Cependant sa réponse ne contenait pas un non définitif non plus. La chaire est faible. « Maintenant j’ai deux questions plus sérieuses. La première concerne le contrat, si tu décides de le signer ou non. Il te faudra impérativement respecter chaque clause auquel cas, il pourra y avoir des représailles de l’entreprise ; perte d’emploi et possible poursuite. Sachant que les termes de ce contrat valent aussi bien pour ton emploi officiel qu’officieux. » Clauses de responsabilité financière, de cession, de non-concurrence… tout un arsenal pour éviter que cette Ana ne moucharde quelque information que ce soit. « Ma seconde question est plus simplette. Tu veux commencer quand ? » Sachant que le plus tôt serait le mieux.
@Anastasia Williams |
| | | | | | | | we're both the crazy kind ▽ garrett |
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