Il apparaît sur la terrasse Damon. Là où les rayons du soleil frappent fort. L'été tire à sa fin, mais les canicules sont toujours au rendez-vous. Il fait toujours chaud dans ce pays. Les joies de l'Australie. Tu t'es simplement redresser de sur ta chaise longue. Sans plus. La surprise se lit rapidement sur ton visage, alors qu'elle ne devrait pas s'y trouver. C'est que tu ne sais toujours pas sur quel pied danser avec ton fils. Quelque chose a changé. Tu es la seule à blâmer. Tu peux encore te considérer chanceuse qu'il soit là, qu'il n'est pas complètement couper les ponts, qu'il ne te déteste pas. Si c'est le cas, il cache bien son jeu. Ta main vient se poser par-dessus tes yeux qui se plissent à la lumière du jour pour mieux le voir. Tu as l'impression qu'il y a une éternité que tu ne l'as pas vu, alors qu'une poignée de jours est passée depuis qu'il a quitté la maison. Tu as l'impression qu'il a vieilli, qu'on lui a arraché les dernières années de naïveté qu'il lui restait encore. Et la maison… ce qu'elle est grande et vide sans lui. Tu as pourtant toujours eu l'habitude de d'y vivre seul, mais officiellement, d'autres personnes y habitaient aussi, même si Saül comme Damon n'était là que de passage. Plus personne n'est de passage maintenant. C'est que toi. La solitude d'avant n'a rien à voir avec celle que tu vis en ce moment. Tu t'étais habitué à le voir ici, tout le temps. Tu avais adoré l'avoir avec toi sous le même toit. Cosimo est un grand garçon. Il devait bien un jour ou l'autre voler de ses propres ailes. C'est juste pas pour les bonnes raisons qu'il a pris cette décision.

« Ça s'est bien passé ? »  Tu sais parfaitement d'où il arrive; la lecture du testament de son grand-père, là où chaque Williams a dû recevoir un gros chèque - ou juste les chouchous si Elon est cruel. Il semble préoccupé Damon. Ou peut-être est-il simplement encore un peu chamboulé par les derniers événements. La mort de son grand-père étant la cerise sur le sunday. « Et toi, comment tu vas ? » Parce qu'en réalité, l'héritage des enfants Williams ne t'intéresse pas vraiment - surtout parce que tu touches rien soyons honnête - et ça ne s'est sûrement pas bien passé. Il y a toujours quelqu'un qui finit par faire une crise - a cassé la gueule de l'autre. C'est presque un soulagement de ne plus avoir à supporter les réunions de la famille Williams. Mais Cosimo, lui, tu en fais et en fera toujours ta priorité. Comment il va lui, c'est tout ce qui t'importe.

@damon williams

troubles carried.

@elise rinehart

***Les paysages avaient défilé bien plus rapidement qu’il n’aurait aimé qu’ils le fassent. Le temps était quelque-chose de précieux, et il en manquait cruellement en cette journée particulière. Le vent s’était engouffré malgré la réticence du chauffeur de taxi à l’intérieur de l’habitacle du véhicule, alors qu’il avait besoin d’éclaircir ses pensées. Tout semblait s’y chambouler, et en même temps tout semblait récupérer une place qui lui était juste, simplement perdue au fil des années.

Revoir la silhouette de la maison dans laquelle il avait pourtant vécu près d’une année entière vint lui faire un pincement au coeur. Ce n’était pas pour les bonnes raisons qu’il avait quittée foyer, Damon. Même si elles s’étaient finalement empilée pour ne plus tenir debout, ce n’étaient pas pour celles qui s’étaient montrées en avant plus que les autres qu’il avait plié bagage. Surtout que ça n’avait été en rien désagréable, de vivre aux côtés de sa mère - pour une fois, s’il s’osait à ajouter. Des années durant, ses parents avaient toujours fait en sorte qu’il se retrouve à plusieurs frontières d’eux, s’étaient appliqués à ne pas l’avoir dans leurs pattes. Se savoir le bienvenu au sein de son propre foyer avait été plaisant, au moins pour un temps.

« Ça s'est bien passé ? » La voix de sa mère vint le tirer de ses pensées, alors que ses pas s’étaient laissés aller naturellement vers le jardin de la maison. Elle se tenait là, sur son transat, presque surprise de voir son fils débarquer ici - et elle avait raison, de l’être. Il n’avait en rien prévu de passer ici après la lecture du testament, Damon; seuls sa raison et son coeur étaient responsables de ce changement de situation et de cette décision de dernière minute. Soupirant quelque peu, le garçon vint s’asseoir sur le deuxième transat aux côtés de sa mère, haussant quelque peu les épaules, le temps de reprendre contenance dans ses pensées. Pouvait-on dire qu’une lecture de testament s’était bien passée, alors que le sujet principal de la conversation était la disparition d’un proche ? « Et toi, comment tu vas ? » A cette seconde formulation, il vint relever ses prunelles pour les ancrer dans celles de sa mère. Comment allait-il ? Il n’en avait aucune idée. Rien ne s’était déroulé comme prévu sur le plan initial, et ses émotions se retrouvaient toutes chamboulées. « J’ai connu mieux ? » Le pire dans toute cette histoire, c’était qu’il ne se sentait pas ainsi pour lui, mais pour quelqu’un d’autre. Car c’était quelque-chose, que lui se sente mal d’avoir perdu son grand-père - et ce ressenti était on ne pouvait plus légitime. Un être cher avait quitté son rôle auprès de lui, et personne ne pourrait le remplacer. Mais ce n’était pas pour ce côté là que Damon était boulversé, mais pour toute la partie où s’en voulait de l’être, si la justesse des propos était de mise.

« Tu savais que papa avait été adopté ? » Parce-que le point noir de cette lecture de testament était là. Ca ne le concernait pas, ce n’étaient pas ses oignons, et pourtant il se sentait davantage investi en cet instant dans cette partie là de l’histoire plutôt que dans la suite des événements qui attendaient patiemment lecteur, sous forme d’une lettre adressée à un certain Cosimo Williams, de la part d’Elon Williams. Cette lettre là, encore non-lue en cet instant, bouleverserait l’ordre de priorité des choses dans peu de temps.

La lecture du testament s'était-elle bien passée ? Il hausse les épaules en guise de réponse. Tu fronces doucement les sourcils. Il y a quelque chose dans son regard que tu es incapable d'identifier, mais il y a bien quelque chose qui laisse prévoir que ce n'est pas simplement la mort de son grand-père qui le met dans un tel état. Il s'est passé quelque chose là-bas ? Peut-être que ça n'a aucun rapport à ça. Peut-être que c'est ainsi que ce sera entre vous désormais. Il semble… inconfortable ? Il a de quoi l'être lui qui doit se sentir comme un inconnu dans cette famille - ou c'est Saül et toi les inconnus désormais ? Les deux réponses sont plausibles. Mais, lui, comment il va ? « J’ai connu mieux ? » Il a connu mieux, mais est-ce qu'il va mieux que la dernière fois ? Il a connu pire ? Tu es toujours aussi incertaine de la manière dont tu as le droit d'agir avec lui. Tu n'oses plus l'approcher. Tu l'appelles à peine. Un message de temps en temps pour t'assurer qu'il n'est pas mort te suffit. Tu le laisses souffler parce que tu ne sais pas quoi faire d'autre. Tu espères juste qu'un jour les choses se replacent entre vous. Tu espères juste qu'il te laisse la chance d'être sa mère encore.

« J'aimerais pouvoir faire quelque chose... » Pour qu'il aille mieux. Prendre son mal. Porter le fardeau à sa place. Il ne va pas bien Damon. Et ça te crève le coeur. Tu oses tendre le bras vers lui, déjà prête à encaisser qu'il évite le contact. Tu viens doucement prendre sa main dans la tienne, ton pouce la caressant doucement. Il ne va pas bien, mais il est ici. Il doit bien être venu chercher un certain réconfort, non ? Pourquoi serait-il ici sinon ?

« Tu savais que papa avait été adopté ? » Oula. Celle-là tu ne l'avais pas vu venir du tout. Pour l'effet de surprise, c'était bien réussi. Tu dois cligner des yeux un nombre incalculable de fois en secouant doucement la tête pour assimiler l'information. « Quoi ? Non. C'est quoi encore cette histoire ? » C'est n'importe quoi, voilà ce que c'est. C'est pas possible que Saül soit adopté. Tous les autres, oui, mais pas lui. Ah. Mince. Voilà qui explique tout. Il a beau parfaitement coller avec l'image de ses parents (?). Il est vrai qu'il ne colle pas avec celle de son frère et ses soeurs. Il n'a jamais rien de simple avec les Williams. Un réel bonheur de ne pas avoir assisté à ce charmant événement, et plus aucun autre qui suivra non plus. C'est finalement un rire qui s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu te redresses - comme si de haut tu pourrais mieux capter la bonne blague qu'il est en train de te faire. Ce n'est pas une blague. Karma's a bitch, voilà ce que c'est. Il l'aura bien mérité. Ton tour viendra probablement aussi.

troubles carried.

@elise rinehart

***
« J'aimerais pouvoir faire quelque chose... » Mais il n’y avait rien à faire, là résidait le soucis. Damon pouvait comprendre sans soucis que Elise aurait aimé pouvoir faire quelque-chose pour lui, et que malgré tout son instinct maternel ressortait en cet instant. Le soucis n’était pas - il se trouvait dans le fait qu’elle aurait du agir, il y a des années de ça. Ce n’était finalement pas maintenant qu’elle se devait de faire quelque-chose, ça aurait été vingt ans en arrière qu’elle aurait du agir. C’était une constatation qui faisait mal au coeur du jeune homme, de se rendre comptes que sa mère ne pouvait pas faire grand chose pour lui présentement, alors qu’elle s’était forcée à être présente pour lui pendant toutes les autres années de sa vie. Mais force était de constater que pour l’instant, autre qu’avoir une oreille attentive, elle ne pouvait pas grand chose pour lui.

Alors, il se contenta d’un soupire avant d’enchainer sur le sujet pour lequel il était venu discuter. Il se devait de savoir si Saül avait bien joué la comédie, s’il s’était encore fichu de toute sa famille, ou si ce secret là était véritable. Elise et lui avaient partagé mille et une chose pendant des années, ils avaient été main dans la main dans bien des affaires. Si son père avait été au courant avant aujourd’hui pour son adoption, Elise se devait d’être au courant aussi. « Quoi ? Non. C'est quoi encore cette histoire ? » Les yeux du jeune italien ne lâchaient pas d’un millimètre le visage de sa mère, alors qu’il décelait la surprise à travers ses traits. Saül n’avait donc pas menti - pas cette fois. Le coeur du blond vint se déchirer un brin davantage à cette idée. La réaction de son père avait été vraie du début à la fin, et il n’avait pu être présent pour lui en cet instant. Pas que la réciproque s’était avérée vraie, puisque Saül avait sauté dans le premier avion lorsque la bombe Cosimo avait été lâchée, mais le jeune homme ne pensait pas comme ça en cet instant.

« T’en savais rien, alors. » Et alors, ce ne fut qu’en cet instant qu’il resserre légèrement la main de sa mère dans la sienne, avant que cette dernière ne vienne se lever et ne laisse échapper un rire d’entre ses lèvres. A cette réaction, les sourcils de Cosimo vinrent se froncer sur son visage. « Qu’est-ce qui te fait rire comme ça ? » Il y avait mille et une raisons qui défilaient devant les yeux du jeune homme, mais il ne voulait y prêter attention. Ce n’était qu’un juste retour des choses, pouvait-on dire, mais ce n’était pas de la sorte qu’il souhaitait voir cette scène. Apprendre que l’arbre généalogique sur lequel vous vous reposez depuis tant d’années n’était que mensonges et fausses illusions n’était en rien une sensation agréable. Et il ne voulait en rien, en cet instant tout du moins, rire de cette révélation - même si cela concernait son père.

« T’en savais rien, alors. » Non. Tu n'en savais rien. Les parents Williams n'ont visiblement pas été mieux que Saül et toi pour garder un secret. Quoi qu'ils ont au moins réussi à doubler le temps. Il a placé ça comme une bombe dans son testament Elon ? C'est vraiment n'importe quoi. C'est plus fort que toi. Tu dirais même que c'est sortit tout seul sans même que tu t'en rende vraiment compte le rire qui a suivi juste avant que tu te redresses. « Qu’est-ce qui te fait rire comme ça ? » Les sourcils de Cosimo se froncent, ne comprenant pas ta réaction à toi, mais comprenant parfaitement celle que son père a dû avoir en l'apprenant. « Rien, c'est juste-  » C'est juste quoi ? n'importe quoi, pas possible, un juste retour des choses, name it. Tu ne peux pas vraiment les traiter de parents ingrats. Tu ne peux en rien critiquer ce qui se passe dans la vie de Saül sans que ça n'interfère aux sentiments de ton fils qui vit exactement les mêmes blessures, les mêmes mensonges. « - comme une mauvaise plaisanterie. » Il s'est dit la même chose Cosimo quelques semaines plus tôt ? Il l'a sûrement espéré plus d'une fois que tout ceci ne soit qu'une mauvaise plaisanterie. La vie ne veut pas aller s'acharner sur une autre famille ? La tienne a assez écopé pour les années à venir.

Tu souffles un peu, passant la main dans ton visage, avant de reprendre place devant Damon. « C'est vraiment ça qui te met dans cet état là ? » Parce que tu l'as remarqué tout de suite que quelque chose le travaillait. C'est ça ou il y a d'autres choses en plus ? « Comment ça s'est passé ? » que tu demandes ensuite pour tenter de mieux comprendre l'état d'âme de ton fils. Comment l'as t-il appris Saül ? Devant tout le monde ? Probablement. L'italien se serait probablement arrangé pour garder cette information privée des autres, de son fils plus que des autres mêmes. Si Cosimo sait. Tout le monde le sait. À quoi ça servait de le lui dire autant d'années plus tard ? Vient un temps où il est trop tard pour dire la vérité. C'est ce qui s'est passé pour Cosimo et c'est exactement la même chose pour ton ancien mari. Il était trop tard pour rebrousser chemin. Voyons voir si l'annonce s'est mieux passé pour le père que le fils, mais ton petit doigt te dit déjà que non. Qui a cassé la gueule de qui ? C'est comme ça que se sont terminés les dernières réunions de famille chez les Williams après tout.

troubles carried.

@elise rinehart

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« Rien, c'est juste - » Il attendait de voir l’excuse que sa mère allait lui donner, alors qu’il savait très bien d’avance pourquoi un rire était venu à lui échapper. Il n’était pas dupe, et comprenait son point de vue; vraiment. Dans toute autre circonstance, il serait surement venu en rire avec elle. Il n’était en rien d’humeur aujourd’hui. « - comme une mauvaise plaisanterie. » Pourtant, ce n’en était pas une. Et il l’avait parfaitement lu dans les yeux de son père, lorsque la vérité était tombée. Il avait compris que la nouvelle faisait l’effet d’une bombe pour lui aussi. Il aurait voulu lui dire que ce n’était pas si grave, que les choses pouvaient quand même être belles et qu’elles ne changeraient pas pour autant grand chose aux faits tissés avec le temps. Mais là étaient des paroles en lesquelles il avait lui-même du mal à y croire, bien qu’il les entende régulièrement de la part de ses proches; il ne saurait les répéter de façon convaincante à qui que ce soit, et surtout pas à son père.

« C'est vraiment ça qui te met dans cet état là ? » Les sourcils du gamin étaient toujours de trop froncés sur son visage pour que cela oit physiologique. Les soucis qui s’en suivaient de cette lecture de testament lui faisaient un nouveau poids sur ses épaules, et c’était quelque-chose dont il se serait bien passé. Alors bien sur que les répercutions de la nouvelle concernant l’adoption de Saül le perturbait, il ne nierait pas. Cependant, sa mère voyait juste en demandant si c’était vraiment ça qui le mettait dans cet état là; car ce n’était pas le plus important d’appris pour aujourd’hui, sauf qu’il ne désirait pas en parler avec Elise pour le moment. « Comment ça s'est passé ? » Un léger soupire vint s’échapper des lèvres de l’italien. « Aussi bien que peut se passer une lecture de testament. Version Williams. » Pour d’autres situations, sa propre remarque l’aurait fait au moins sourire. En cet instant, ses traits de visage étaient dénués de ce dernier. « Mamie va bientôt plus avoir de larmes à force de pleurer papy, je pense. Il s’avère d’ailleurs qu’il était criblé de dettes plutôt que de fortunes, et chacun des enfants doit maintenant rembourser une partie de ces dernières. » Il vint prendre un instant, une seconde, avant de venir ajouter finalement le détail qui changerait surement la vision d’Elise sur la situation. « Sauf papa, du coup, puisque papy a bien précisé que seuls les enfants biologiques seraient gagnants de ce cadeau de départ. »

« Ensuite, la routine. Papa est parti du bureau, Auden l’a suivi mais il n’y avait pas sang sur la moquette du couloir. Ana a voulu étrangler sa mère, on l’a arrêté avec Savannah pour être sûrs qu’elle ne fasse pas de conneries. » Siégeaient là une multitude de déjà-vus, à travers le récit du jeune homme. Des similitudes avec leur dernier repas de famille, où une bombe avait déjà imposé au sein de la famille. « Je… » Un soupire, une petite moue en coin - le secret perdurerait encore une journée de plus. « Je suis surtout triste que papy soit derrière nous, maintenant. » Il vint hausser les épaules, venant poser son regard sur ses doigts jouant les uns avec les autres.

« Aussi bien que peut se passer une lecture de testament. Version Williams. » Un sourire s'esquisse sur ton visage, alors qu'aucun ne prend forme sur le visage de Damon. Pas encore. Pas tout de suite. Tu n'as toutefois aucun doute sur le chaos que peut former un tel événement au sein de la famille Williams. Même les événements supposément heureux se terminent mal entre eux.« Mamie va bientôt plus avoir de larmes à force de pleurer papy, je pense. Il s’avère d’ailleurs qu’il était criblé de dettes plutôt que de fortunes, et chacun des enfants doit maintenant rembourser une partie de ces dernières. » Tes yeux deviennent rapidement tout rond. Wow. Ça va de surprise en surprise. Les Williams criblés de dettes ? Tu n'aurais jamais pensé. Saül non plus vu tous les efforts qu'il a mis pour toucher la totalité de la fortune - vu tout ce qu'il a brisé plutôt. « Sauf papa, du coup, puisque papy a bien précisé que seuls les enfants biologiques seraient gagnants de ce cadeau de départ. » Quel charmant cadeau. Encore une fois, c'est Saül qui se sauve avec la meilleure partie du contrat. C'est presque fâchant. L'adopté serait le préféré finalement. « Et toi ? » que tu te renseignes par la suite. Probablement qu'il est dans la même case que Saül puisqu'il n'est pas l'un de ses enfants, mais il reste tout de même son petit-fils biologique. S'il faut que tu te retrouves avec les dettes du Williams… oh oui comme si c'était Damon qui allait payer tout ça. Pas Saül qui est fauché non plus. Ce serait toi qui écoperait de la dette.

« Ensuite, la routine. Papa est parti du bureau, Auden l’a suivi mais il n’y avait pas sang sur la moquette du couloir. Ana a voulu étrangler sa mère, on l’a arrêté avec Savannah pour être sûrs qu’elle ne fasse pas de conneries. » Tu confirmes. Du grand Williams. Enfin, Saül et Auden qui ne se battent pas, ça c'est nouveau. Ou ils ont effacé les traces de leur bagarre. Tu n'étais même pas là et juste d'entendre le récit, tu es déjà épuisé. « Je… » Tu quoi ? Il soupire doucement. Comme s'il changeait d'idée. Comme s'il choisissait de garder cette pensée là pour lui. Peut-être que ce sera ainsi maintenant entre vous deux. Peut-être qu'il ne sera plus aussi transparent qu'il l'était. « Je suis surtout triste que papy soit derrière nous, maintenant. » Son regard s'abaisse sur ses doigts qui jouent nerveusement entre eux. Tu fronces doucement les sourcils, poses un regard triste, impuissant, sur ton fils. « Je sais. Viens là. » que tu lui dis doucement en ouvrant les bras vers lui pour le prendre dans tes bras. Que pouvais-tu vraiment faire d'autre ? Aucune parole ne ramènerait son grand-père. Aucune parole n'apaisera ses maux (encore).

« Tu… tu as parlé avec Auden ? » que tu lui demandes ensuite en mettant fin à l'étreinte. Il lui a parlé, depuis la dernière discussion que vous avez eu tous les deux ? Ou peut-être à son père ? Il en a parlé avec quelqu'un d'autre tout court ?

troubles carried.

@elise rinehart

***
« Et toi ? » La question était légitime, même si finalement Damon ne se l’était jamais posé réellement. C’était Saül qui avait devancé tout le monde, lors de la lecture du testament, en demandant à la notaire si son fils serait impacté cette nouvelle donnée dans leurs vies. Elle leur avait assuré que seuls les enfants - biologiques, donc - auraient le droit à une part des dettes. Il était biologique, Damon, mais en rien enfant directement. « T’en fais pas pour moi, ce sont que les enfants qui ont eu cette chance. » En cet instant, le jeune italien ne s’était pas un seul instant dit qu’elle posait cette question par rapport à elle; il ne pensait qu’à l’aspect qui pourrait le toucher lui, et à l’inquiétude dont pourrait preuve Elise - dont elle avait toujours fait preuve à on égard, mensonge sur sa maternité ou non dévoilé. Il avait surement beaucoup de choses à lui reprocher, à sa mère, mais pas de ne jamais s’être inquiétée pour lui; il n’en dirait pas autant de son père, mais là n’était pas la question.

Le regard de Cosimo avait beau s’être perdu dans le vague après les quelques explications qu’il venait de donner à Elise, sur le déroulement de cette lecture de testament, ses pensées elles ne pouvaient réellement partir ailleurs que sur le sujet qui s’était fait principal pour lui - inconnu aux yeux des autres pour l’instant. Il aurait pu tout déballer à sa mère dès cet instant, lui confier ce qu’il avait appris et la montagne de doutes qui s’en étaient venues avec cette nouvelle par la même occasion. Il aurait pu lui faire confiance, partager avec elle ses pensées comme il l’avait tant fait auparavant. Il aurait pu - mais toutes les fibres de son corps lui murmuraient de garder cette information pour lui et lui seule; encore un instant du moins. Alors, il préféra lui dire qu’il était simplement triste de ne plus avoir son grand-père à leurs côtés, dans ce monde; cette excuse n’était en rien fausse, simplement utilisée dans un contexte qui n’était pas le bon. « Je sais. Viens là. » Pour une fois, il ne se fit pas prier davantage. La seconde d’après, il vint se réfugier dans les bras que lui tendait sa mère. Il avait besoin de réconfort, il avait besoin de se sentir soutenu. Il n’avait jamais connu meilleure endroit que près du coeur d’Elise, malgré tout. C’était idiot à dire, mais il se sentait moins trahi par elle que par Saül bien qu’ils fussent tous les deux coupables de la mascarade tissée au fil des années. Au moins, elle avait tenté d’agir en maman pendant tout ce temps, elle.

Plusieurs minutes de silence s’étaient écoulées, lorsque Elise vint finalement reprendre la parole. « Tu… tu as parlé avec Auden ? » Si leur étreinte n’avait pas pris fin l’instant d’avant, Damon s’en serait chargé à cet instant là. Il n’était pas venu pour ça, à la base. Pour venir remettre sur le tapis des conversations qu’il n’aimait guère avoir. Il avait déjà le coeur assez lourd de la sorte avec les événements de la journée - et il savait pertinemment que Elise ne venait pas parler de cette dernière en demandant si son fils avait discuté avec son père; elle sous-entendait des autres informations. « Toujours pas, non. » Il n’avait pas eu le temps - n’avait pas pris le temps, surtout - de venir aborder de tels sujets avec Auden. Les deux hommes ne s’étaient même pas croisés, depuis le jour où Damon était venu le voir à la maternité. Les occasions auraient pu être présents, mais aucun des deux n’avaient pris l’initiative; le père laissait encore l’espace dont le fils avait besoin, et ce dernier avait préféré être partout plutôt qu’auprès des siens ces derniers temps - même si les événements ne lui avaient pas vraiment laissé le choix que de côtoyer de trop près ses parents. « Je lui parlerai plus tard. » Plus tard, c’était un peu comme un en attendant. Les deux portaient sur la temporalité, mais aucun ne venait apporter une telle précision. Plus tard donnait l’intention de le faire, la forme sans le fond. Il souhaitait discuter avec Auden, mais n’avait pas envie de venir déterminer précisément quand; cela rendrait les choses bien trop concrètes, et avec le contenu de l’enveloppe qu’il avait reçu aujourd’hui, il n’aurait en rien envie de choses concrètes dans ce domaine là. Ou pas de suite, en tous cas.

« J’ai discuté avec Jack, en revanche. » C’était petit, c’était bas. Il n’avait au début en rien l’intention de venir mentionner cette entrevue à Elise, mais cela lui permettait de venir détourner drastiquement l’attention d’une conversation qu’il n’aimait guère vers une qu’il n’aimait pas mais un peu moins fort. Son regard vint alors se poser dans celui de sa mère, un souci légèrement haussé. « Par hasard, mais ne sois pas surprise s’il te dit que je l’ai menacé avec des sous-entendus la prochaine fois que tu le verras. » Les mots avaient été dits avec douceur, mais le fond avait été présent, lui. Damon ne laisserait pas Jack faire du mal à sa mère, et le trouver dans une boutique de bijoux en train d’observer des bagues ressemblant fortement pour certaines à des bagues de fiançailles, il ne s’était pas gêné pour venir exprimer au canadien son ressenti sur la situation. Personne ne l’avait demandé, mais il l’avait quand même exprimé.

« T’en fais pas pour moi, ce sont que les enfants qui ont eu cette chance. » Cette chance, sympa. Il aura quitté ce monde avec un dernier coup de gueule, Elon. Ces enfants ne sont sûrement pas prêts à oublier ce cadeau d'adieu. Elle devait être énorme la dette du Williams sénior, parce que tout le monde y a vu du feu. Personne n'aurait jamais pu prédire que leur fortune se serait éteinte un jour. Comme quoi les apparences sont souvent trompeuses.

Tu viens prendre ton fils dans tes bras lorsqu'il te dit être surtout triste de la perte de son grand-père. Il vient se réfugier sans protester. Il y vient, comme avant, comme si rien n'avait changé. C'est comme un baume sur ton coeur. Il sera toujours ton fils, peu importe ce que la génétique en dit, ça ne veut pas pour autant dire que toi tu restes sa mère à ses yeux. Avec des moments comme ceux-ci, ils te donnent envie de croire que c'est toujours le cas pour lui aussi. Que la vérité fait mal, que la trahison est difficile à avaler, mais qu'elle ne change rien à votre famille. Mais lorsque tu évoques le prénom de Auden, il semble soudainement se raidir. C'est un sujet dont il n'a pas envie de parler. Pourtant, il le faudra bien un jour ou l'autre. « Toujours pas, non. » Tu te surprends à te demander s'il dit vrai ou s'il veut garder les informations de Auden pour lui tout seul. Pourquoi il mentirait ? Il a de meilleures valeurs que ses parents. « Je lui parlerai plus tard. » Tu acquiesces doucement d'un signe de tête. Alors ce sera pour plus tard la suite de cette conservation. « Tu sais que si tu as d'autres questions tu peux me les demander ? » Parce que parfois après le recul, il y en a des millions d'autres qui ont pu lui venir à la tête. L'abcès est déjà crevé avec toi. C'est probablement moins difficile émotionnellement de continuer la vôtre que d'en débuter une nouvelle, que ce soit avec Auden ou avec Saül même. Tu oses espéré que Saül prendra également le temps de se poser avec votre fils - quand il arrêtera de jouer au lâche probablement.

« J’ai discuté avec Jack, en revanche. » Avec Jack ? Vraiment ? Pour une surprise, c'en est toute une. Tu sais pas bien qu'ils avaient déjà une relation entre eux bien avant que tu t'intéresses réellement au canadien. Tu te demandes si votre histoire à détruit ce qu'il y avait entre eux ou si ça n'a rien changé. Les possibilités que ça n'ai rien changé sont probablement très faibles. « Par hasard, mais ne sois pas surprise s’il te dit que je l’ai menacé avec des sous-entendus la prochaine fois que tu le verras. » « Tu l'as menacé ? » que tu répètes comme si tu voulais vraiment être certaine que tu avais bien entendue ses paroles. Il y a un mince sourire qui vient s'installer contre tes lèvres. Tu aurais certainement pu lui demander ce qui l'avait poussé à le menacer. Tu aurais certainement pu poser des millions d'autres questions à propos de leur entretien. « Où ça ? » Mais c'est celle-là qui te vient en tête, sans trop savoir pourquoi. Dans quel endroit est-ce que Cosimo peut tomber par hasard sur Jack ? Tu n'aurais pas dû demander. Tu n'es définitivement pas prête à entendre la réponse.

troubles carried.

@elise rinehart

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Il aurait préféré qu’elle ne vienne pas aborder le sujet. Il venait tout juste de sortir de la lecture de testament de son grand-père, ses émotions étaient sans dessus-dessous, et il se faisait du soucis pour son père. Il aurait aimé que ce soit pas le cas, mais il ne savait s’en empêcher. Qu’importe ce qu’il avait appris ces dernières heures, ces dernières semaines, il ne saurait faire autrement que de se demandait comment se sentait Saül en cet instant. Apprendre que votre figure paternelle n’en était pas vraiment une était quelque-chose qui vous marquait facilement. Remettre toute sa vie et son histoire en question, qui plus était, n’avait rien de plaisant. Il le savait, et il ne pouvait s’empêcher de se dire que son père devait forcément être boulversé par ces nouvelles. Il ne l’aurait pas montré devant sa famille, encore moins devant son fils, mais il ne pouvait en être autrement. « Tu sais que si tu as d'autres questions tu peux me les demander ? » Il ne sut retenir le petit soupire qui vint s’échapper d’entre ses lèvres, Damon. Il aurait surement du - ça aurait été la réaction normale du gamin bien élevé qu’il était. Mais il n’en fit rien. « Je sais. » Il n’en aurait pas, d’autres questions - pas pour le moment, pas aujourd’hui. Et même si tel fut le cas, il ne les aurait pas posé aujourd’hui.

A la place, Damon préféra rediriger la conversation vers un autre sujet, quelque-chose à ses yeux de plus léger, de moins émotionnellement encombrant. « Tu l'as menacé ? » Il ne mit pas longtemps avant d’apparaître, le petit sourire sur les lèvres d’Elise. Trouvait-elle ça mignon, de la part de son fils, de venir menacer la personne qui hantait ses pensées et ses sentiments ? « Où ça ? » La question tordue se trouvait ici, en réalité. La partie amusante était que Damon se soit permis de venir menacer un de ses ainés, là où il n’était en droit de rien. La partie qui venait jeter une ombre sur l’histoire concernait le fait qu’il avait rencontré Jack dans une boutique appartenant à la MHI. Et ça, ce n’était pas le genre d’informations qu’il souhaitait diffuser à sa mère - pas aujourd’hui, ni en aucun jour; ce n’était pas son rôle et il n’avait pas à mettre davantage son nez dans une affaire qu’il ne le regardait pas. Pas que l’envie n’était pas présente, mais il avait appris au fil des années à rester dans le chemin où il était attendu. « Enfin, menacé. Je l’ai prévenu qu’il avait pas intérêt à faire foire les choses avec toi. » Depuis l’annonce du divorce de ses parents, il ne fallait pas être devin pour comprendre le parti que Damon avait pris. C’était simplement le reflet des années passées aux côtés de sa mère, là où son père avait préféré le faire fuir à l’autre bout du monde plutôt que de rester aux côtés de son fils pour le voir grandir et s’épanouir, devenir l’homme qu’il était aujourd’hui.

« Et je l’ai croisé à la librairie. » Mentir n’était en rien une seconde nature pour Damon. Il n’avait jamais été doué avec un tel comportement, mais il savait d’autant plus aujourd’hui qu’il se devait de tenter le coup. Il ne serait pas celui qui dirait à sa mère que l’homme qu’elle aimait menait une double vie avec quelqu’un qu’il connaissait particulièrement bien - il aurait pu être cette personne, s’il souhaitait rester au plus droit dans ses baskets; mais ce n’était pas ses affaires, et Jack saurait il espérait faire ce qu’il fallait en temps et en heures pour que Elise ne se retrouve pas dans une situation délicate une fois de plus. « Ca a été l’occasion pour nous de discuter un peu, ça faisait longtemps que je l’avais pas vu. » Cette partie là de l’histoire était, en revanche, on ne pouvait plus vrai. Si Jack avait vu le blond grandir, lorsqu’ils étaient tous au Canada, ces dernières années leur lien s’était complètement étiolé avec le temps.

C'est rien. C'est qu'un petit soupir de rien du tout, pourtant il arrive à te faire sentir coupable d'avoir évoqué le sujet. Si Saül aurait été présent, il aurait sûrement fait comprendre à son fils de ne pas manquer de respect à sa mère. Saül n'est pas là. Plus rien n'est comme avant. Plus rien ne le sera jamais. « Je sais. » Son je sais n'en ressemble pas à un vrai. C'est pas à toi que reviens le reste de ses interrogations. « Pardon, je- » que tu bredouilles en baissant le regard. Tu, quoi ? Tu ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. Tu veux faire au mieux pour lui, mais tu ignores complètement comment le faire. Tu veux tout réparer même si c'est impossible. Tu veux retrouver ton fils. Tu veux encore être sa maman. Tu veux qu'il te pardonne. L'histoire de sa naissance est un horrible mensonge, mais le reste est vrai. Il y a encore tellement de choses à dire. « J'aimerais qu'on en reparle quand tu seras prêt. » Tu voudrais le faire maintenant, mais ça ne servirait à rien. Il n'est pas du tout réceptif. Il est fermé comme une huître.

C'est lui qui initie le changement de sujet. Il dévie la conversation vers Jack. C'est qu'il ne doit vraiment pas avoir envie d'en parler pour aborder ce sujet-là. « Enfin, menacé. Je l’ai prévenu qu’il avait pas intérêt à faire foire les choses avec toi. » Oui. Tu avais parfaitement compris où il voulait en venir. Et bien sûr que ça te touche droit au coeur. Tu les prend toutes les formes d'affection, même les menaces. Surtout les menaces ? « Et je l’ai croisé à la librairie. » « À la librairie ? » que tu répètes immédiatement après lui peu convaincu par ses propos. Tu meurs d'envie de lui demander pourquoi il ment. Tu préfères faire défiler dans ta tête la liste d'endroits où tu n'apprécierais pas une rencontre entre les deux hommes. En fait, tu ne sais pas si c'est Damon ou si c'est Jack qui n'avait pas sa place au dit endroit. Damon ment mal, mais Jack est pire encore. C'est lui qui aura droit à un interrogatoire digne de ce nom. « Ca a été l’occasion pour nous de discuter un peu, ça faisait longtemps que je l’avais pas vu. » Tu acquiesces doucement. Les années passées loin d'ici et les récents événements n'ont sûrement pas aidé. « J'ai gâché ce qu'il y avait entre vous deux ? » Ça n'a jamais été ton but. Tout comme ça n'a jamais été ton but de détruire l'amitié qui unissait Saül et Jack - enfin, ça, tu l'a moins détruit que tu ne peux te l'imaginer. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Ça nous tombe dessus, sans prévenir.

« Il m'a proposé de partir quelques jours avec lui pour une tournée. » C'est presque annoncé comme si tu attendais le feu vert de ton fils. C'est un peu ça même si ta décision est déjà prise. Tu lui as déjà dit oui, consciente que tu reviendrais sur ta décision si Damon ressentait le besoin que tu restes. « C'est en Australie. Je pourrais revenir n'importe quand. » Si tu as besoin. Ce serait bien que parfois tu te rappelles qu'il a vingt ans et qu'il est capable de se passer de sa mère pour une poignée de jours. Il ne vit même plus ici. Il ne s'en serait sûrement même pas rendu compte si tu ne le lui aurais pas dit. Tu n'aurais tout de même jamais accepté si la tournée aurait été hors du pays, mais là, tu ne seras pas loin. Et un petit changement d'air ne peut qu'être bénéfique.

troubles carried.

@"elise rinehart"

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« Pardon, je- » Tu ? « J'aimerais qu'on en reparle quand tu seras prêt. » Il serait prêt un jour, pour sûr. Ce jour n’était pas aujourd’hui, la journée ayant déjà été assez longue et assez centrée sur la famille - était-ce encore réellement une famille, avec toutes les péripéties qui leur étaient tombées dessus ces dernières semaines ?

« À la librairie ? » Damon vint hocher la tête, pour confirmer de gestes ses paroles. Bien sur qu’il mentait, et il y avait fort à parier que Elise l’avait surpris en flagrant délit. Mais peu lui importait, car l’endroit où il avait rencontré Jack n’était pas son secret à dévoiler. Si le canadien voulait expliquer à sa mère pourquoi il se trouvait dans la boutique de bijoux, grand bien lui fasse. Damon ne viendrait pas vendre la mèche entre temps, cependant. « J'ai gâché ce qu'il y avait entre vous deux ? » Les azurs du gamin vinrent se relever pour se planter dans celles de sa mère, un brin confus, les sourcils venant faire un peu d’ombre à ses yeux. « Entre Jack et moi ? » Elle se devait de parler de ça, il ne voyait quoi d’autre elle pouvait mentionner avec ses mots. « Non, non tu n’as rien gâché voyons. » Il était honnête, en cet instant, Damon. Les choses avaient changé entre le Epstein et lui, mais ces changements n’étaient en rien dûs à la relation qu’il entretenait désormais avec sa mère. Le temps, et la distance, les changements de vie, avaient été les principaux acteurs  de ces modifications. Si Jack et lui avaient passé un temps considérable ensemble lorsque le petit habitait encore au Canada, ils ne s’étaient pas vus depuis bien des années ensuite pour que seule la nouvelle relation entre lui et Elise soit responsable de quoi que ce soit.

« Il m'a proposé de partir quelques jours avec lui pour une tournée. » Un sourcil de surprise vint se hausser sur le visage angélique du blond. « Ah oui ? » L’étonnement n’était en rien faussé. Il ne doutait pas que Jack avait de bonnes intentions envers sa mère, mais il lui semblait qu’après la discussion qu’ils avaient eu tous les deux l'autre jour, il n’en viendrait pas à faire ce genre de choix. N’avait-il pas une image publique à garder intacte, pour le coup, avec une jeune femme qui n’était en rien Elise Rinehart ? « C'est en Australie. Je pourrais revenir n'importe quand. » Là, ce fut un sourire attendri qui vint s’étirer sur les lèvres du gamin. « Tu pars où tu veux, et combien de temps tu veux, tu sais. » Son regard était quelque peu amusé, et si on y regardait d’un peu plus près, il était même rieur, amusé. Car s’il faisait en sorte de se détacher au maximum de ses parents, de leur emprise, de leur pouvoir sur lui, il oubliait dans le procédé que encore quelques mois plus tôt, sa mère et lui ne faisaient pas un trajet quelque-part ou un voyage sans prévenir l’autre. Leur duo avait toujours fonctionné de la sorte, mais les mensonges étaient venus entacher les belles couleurs par des nuances de gris. « Si c’est quelques jours, je vais survivre. » Il avait bien été habitué, en parallèle, à vivre à des milliers de kilomètres de ses parents pendant des années.

« Entre Jack et moi ? » Tu acquiesces doucement. Oui, entre Jack et lui. Est-ce que ça a fait un froid entre eux ? Probablement. Ce ne sera sûrement plus comme c'était. C'est un fait. Ça ne veut tout de même pas dire qu'il n'y a désormais que du négatif entre eux, pas vrai ? « J'ai jamais voulu ça. » Jamais voulu gâcher leur amitié, ou peu importe comment ils qualifient ce qu'il y a entre eux.  Jamais voulu détruire l'amitié entre Saül et Jack non plus. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Tu n'avais jamais vraiment compris cette phrase avant que ça te tombe dessus. Pouvoir choisir, ton choix ne se serait certainement pas arrêté sur lui. Tu serais probablement retourné avec quelqu'un de la même envergure que ton précédent mari. Ton avenir a toujours été tracé aux bras d'un homme en son genre. On peut dire que tu prends un sacré détour en essayant une histoire d'amour avec le musicien. « Non, non tu n’as rien gâché voyons. » C'est un sourire un peu soulagée qui prend forme sur ton visage. Si Damon arrive toujours a apprécier Jack, c'est déjà ça de gagné. Il ne lui fera certainement pas autant la vie dure que Ellie te le fera dans leur famille.

« Ah oui ? » La surprise semble se lire sur le visage du jeune homme sans que tu comprennes ce qu'il y a de si surprenant - ou sans que tu veuilles le comprendre peut-être. C'est un peu idiot, du haut de tes 42 ans, d'être presque en train de demander la permission à ton fils d'à peine 20 ans, de partir. Tu n'es pas la seule à voir l'absurdité de la fausse question quand un sourire amusé illumine soudainement le visage de Cosimo. « Tu pars où tu veux, et combien de temps tu veux, tu sais. » Bien sûr que tu n'as pas à le lui demander. Il a déjà assez souffert de la fuite de son père. Tu ne veux pas qu'il pense que c'est ce que tu fais. Tu ne fuis rien. Ce n'est pas pour éviter une quelconque discussion. S'il ressent le besoin de poser à nouveaux de questions ou s'il a juste besoin de se sentir épauler, tu rentreras à la maison. « Je sais, c'est juste… pas le bon moment. » C'est pas le bon moment pour partir pour Cosimo - ou c'est ce que tu crois - mais pour toi par contre, cette proposition tombe à pic. Tu as absolument besoin de changer d'air. Partir, c'est réussir à respirer un peu mieux pour la première fois depuis des semaines, depuis le dernier repas de Noël. « Si c’est quelques jours, je vais survivre. » La bénédiction est donnée. Ce n'est que quelques jours. Que pourrait-il arrivé en quelques jours seulement ? Oh, bien des choses.

« Tu as faim ? Tu as envie qu'on commande quelque chose ? » que tu lui proposes pour changer un peu de sujet, pour tenter du mieux que tu peux de délaisser l'ambiance un peu plus lourde, pour retrouver celle plus légère, pour faire comme avant, pour voir si c'est possible tout simplement.

troubles carried.

@elise irish

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« J'ai jamais voulu ça. » Il vint soupirer doucement. « Je sais. » Tout comme, de son côté, il n’avait jamais voulu tout ce qui lui était arrivé ces dernières semaines mais à aucun des deux l’avis n’avait été demandé avant que les choses ne se fassent. Il paraitrait que c’était ainsi qu’allait la vie - et parfois, Damon avait enfin d’en vouloir au Destin de s’amuser de la sorte.

Aborder le sujet de Jack ne fut cependant en rien une mauvaise idée, puisqu’apparemment, sa mère avait l’intention d’y venir à un moment ou à un autre - et le plus tôt serait le mieux. Elise en vint à venir demander la permission à son fils pour s’échapper quelques jours avec le musicien, à parcourir les routes australiennes lors d’une tournée. Bien sur que cette idée là vint étirer un petit sourire sur les lèvres de Damon, et une part de lui trouvait ça attendrissant que Elise en vienne à toujours fonctionner comme s’il était un petit garçon. Il avait cependant, et ce depuis des années, appris à vivre sans ses parents proches de lui, voire même à des milliers de kilomètres et habitant sur un autre continent. S’il avait eu le choix, il n’en serait pas venu à ce type de résultat. Il aurait préféré vivre avec ses deux parents proches de lui et à portée de main - mais les choses n’avaient jamais été faites selon ses désirs à lui. « Je sais, c'est juste… pas le bon moment. » Il vint attraper la main de sa mère, avant d’y déposer un baiser rapide sur le dessus. « Il n’y aura jamais de bon moment. Alors je décide pour toi que le bon, c’est maintenant. » Si ce n’était pas la meilleure des bénédictions qu’il était en train de lui donner, il ne savait que faire désormais. Il avait été surpris, lorsque sa mère lui avait parlé de sa relation avec Jack, mais désormais il s’y était fait. Et si c’était cet homme là qui la rendrait heureuse, il était content pour elle.

« Tu as faim ? Tu as envie qu'on commande quelque chose ? » La précédente conversation était close et désormais, ils pouvaient se contenter de revenir à des choses bien plus simples. Un instant, et seulement un supplémentaire, Damon vint penser à la lettre qui l’attendait et à ce qu’elle pouvait contenir. Un instant de plus, il vint repasser en vitesse accélérée les événements de la journée. Un instant de plus - et finalement, il vint se relever du transat et étirer un petit sourire en direction de sa mère. « C’est une excellente idée, je commence à avoir faim en plus. Je fais juste un plongeon pendant que tu sors les brochures des restaurants du coin. » Il était persuadé qu’Elise n’aurait pas touché aux quelques affaires qu’il avait laissé dans la maison - et, l’instant d’après, il disparaissait en courant dans le couloir comme lorsqu’il était petit, Cosimo.