| (inaya) she's a masterpiece struggling to master a piece |
| | (#)Jeu 25 Mar 2021 - 18:36 | |
| Dreams bloom in reality and flowers shine in flames You and I, We can fly You're another me, I'm another you Let’s just run for our lives
On ne peut pas dire qu’Eddie soit rentré très reposé de Jeju car il lui faudrait bien plus que cinq jours de vacances pour éliminer la fatigue accumulée ces derniers mois, et ce séjour a aussi été plus mouvementé que prévu, sur bien des points. Son genou lui dit merci par contre et pour lui aussi c’était des vacances, cette petite pause dans sa pratique intensive de la danse ayant laissé un peu respirer sa blessure et détendu par conséquent la corde sur laquelle le danseur tirait dangereusement depuis quelques semaines. La douleur reste présente mais il a réduit la dose d’antalgiques qu’il avait tendance à avaler comme des bonbons, alors il y a quand même du mieux. Eddie n’a en tout cas pas traîné pour se remettre au travail, sa valise n’était pas défaite qu’il reprenait déjà ses fonctions à la Northlight et la gestion de ses cours à côté, deux vies qu’il va encore mener à bras-le-corps et concilier du mieux qu’il peut - tant qu’il le peut. Ce soir il est à son studio comme presque tous les soirs, prêt à dispenser ses cours après une journée bien chargée au théâtre et son agenda lui indique justement qu’il accueille aujourd’hui une nouvelle élève. Il n’a en sa possession que son nom, Inaya Hopkins, et comme il est possible de s’inscrire à ses cours en fournissant un minimum d’informations et aucune photo il ne sera en mesure de mettre un visage sur ce nom que lorsque sa nouvelle recrue daignera apparaître. En attendant il prépare sa playlist Eddie, et puis il range aussi un peu la salle car les garçons du groupe se sont visiblement entraînés en son absence. Disons que ça se voit, ce n’est pas ordonné comme lorsqu’il est le dernier à utiliser ce studio et il leur en touchera d’ailleurs deux mots la prochaine fois qu’il les verra. C’est pendant qu’il fait face à son ordinateur et tourne le dos à la porte que celle-ci s’ouvre derrière lui, provoquant un courant d’air qui fait aussitôt voltiger les papiers laissés à côté de l’appareil. Des croquis de comment Eddie visualise les costumes pour son futur spectacle, qu’il s’empresse de rattraper au vol avant de tomber nez-à-nez avec celle qui doit être sa nouvelle élève. Et après le courant d’air c’est comme si une mini tornade déferlait à son tour dans le studio car elle est assez décoiffante la fameuse Inaya, une sorte de poupée à taille humaine et au charme ravageur. Le danseur en perd sa voix et pourtant ici on entend généralement que lui, mais il y a truc impressionnant chez elle qui le dépasse en plus de sa taille, et subitement il se demande pourquoi ce visage lui est étrangement familier quand il n’a pourtant pas tiqué sur son nom ? Il tente de se rappeler où il aurait pu la voir, dévisageant sans le vouloir la belle blonde à qui il finit quand même par se présenter. Car oui, c'est un peu la moindre des choses. « Salut Inaya, bienvenue dans mon studio. Moi c’est Eddie, on va bosser ensemble pendant les prochaines semaines alors j’espère que t’es d’attaque. » Le ton est donné, ici on se tutoie et il n’y a pas de monsieur Yang comme il a déjà pu l’entendre. En initiant lui-même les choses Eddie s’assure que ses élèves savent tout de suite comment l’appréhender, et ne s’égarent pas inutilement vers des usages trop formels dont il a personnellement horreur. Il ne veut pas de ça entre eux, mais cette familiarité annoncée n’est pas une invitation à s’adresser à lui comme à un pote. Il y a des limites tacites qui sont instaurées très rapidement entre ses murs, il peut sembler accessible de par son âge Eddie mais il ne l’est en fait pas du tout.
Et zut. Ça y est, après plusieurs secondes d’intense réflexion il croit pouvoir dire qu’il remet enfin Inaya. C’est comme si l’évidence le frappait d’un coup, il fallait juste le temps que ça monte au cerveau comme on dit. La superbe fille des panneaux publicitaires, celle qu’il voyait tous les jours sur le trajet du théâtre en passant à moto. Ce regard perçant qui l’accompagnait au boulot, cette silhouette de déesse qui le détournait si facilement de la route. Il n’a pas pour habitude de flasher sur des demoiselles qu’il n’a jamais vu en vrai Eddie mais celle-là est à part, pendant des mois il a même considérablement réduit les risques de se planter à moto grâce à elle parce qu’il ralentissait systématiquement quand il savait qu’il approchait de ces panneaux et allait donc la voir. Et puis un jour cette campagne a été remplacée par une autre, et elle s’est évaporée dans la nature sans qu’il connaisse son nom, ni rien d'autre d'elle. Elle est restée à ses yeux la superbe fille des panneaux publicitaires et il pensait à vrai dire ne jamais la revoir, elle était même sortie de son esprit avec le temps mais voilà qu’elle y ressurgit aujourd’hui. Il réalise qu'elle ne lui fait pas moins d'effet en vrai et c’est très curieux comme sensation car jusqu’ici elle n’avait rien de réelle pour lui, c’est aussi pour ça qu’il lui a fallu quelques instants pour faire le rapprochement car c’est la première fois qu’il peut l’admirer en trois dimensions. Eddie n’a plus quinze ans, c’est un fait, alors il estime pouvoir conserver ses moyens devant la belle blonde même si son unique celebrity crush qui se matérialise devant lui ça lui fait quand même un sacré truc, et il mentirait s’il disait qu’il est parfaitement à l’aise à cet instant. Son assurance, elle, a d’ailleurs un peu foutu le camp. Il se doit de rester professionnel comme il l’a toujours été jusqu’ici mais lui qui s’emploie à imposer des limites et une distance entre ses élèves et le jeune professeur qui est, ça risque d’être d’autant plus nécessaire ici. Alors il se pose la question, forcément : lui en parler ou non ? Il ne pense pas se tromper mais il n'aime pas rester sur un doute, même minime. Et ce serait l’occasion, aussi, de justifier ce regard insistant qu’il pose sur elle depuis qu’elle est entrée. « Pardon. Je suis un peu distrait parce que j’ai l’impression de te connaître. » Approche douteuse et maladroite de celui qui ne sait pas comment amener la chose subtilement, il reprend alors sans attendre et pas de sa voix la plus assurée. « Enfin non, de t’avoir déjà vue plutôt. Sur une campagne d’affichage y’a de ça quelques mois, pas très loin d’ici. Si c’était pas toi je m’excuse, tu me fais juste énormément penser à cette fille qui posait pour un parfum ou.. peut-être des bijoux, je sais plus trop. » Peut-être même ni l’un ni l’autre en fait. C’est drôle comme il se souvient mieux du modèle que du produit mis en avant dans la campagne en question, et clairement Eddie ne fait pas partie de ceux qui ont été sensibles au message publicitaire en lui-même. Non, lui, il n’a eu d’yeux que pour la belle blonde et tout ce qu’il y avait autour il est passé totalement à côté. Il sent qu’il s’enfonce là, alors quitte à patauger dans cette gène palpable entre eux Eddie étire un léger sourire, des fois que ce soit susceptible de le sauver. « Hum, bon. Si tu me parlais de toi ? De ce qui t’amène, et puis de ton niveau pour que je sache d’où on part. » Il ne dirait pas non au fait de se faire un peu oublier là Eddie alors pour ça il tente un changement de sujet pas très habile, et pourtant nécessaire s’il veut cerner les attentes de son crush sa nouvelle élève et établir avec elle un plan d’action pour les cours à venir. S’il y a un projet en vue avec une deadline il doit en avoir connaissance, et puis il est disposé à recueillir toute information qu’Inaya jugerait importante comme un problème de santé dont il lui faudrait tenir compter pour adapter ses cours, ou bien encore un style de danse qu’elle refuserait de pratiquer. Il a déjà eu droit à tout ici, plus rien ne peut l’étonner et quoi qu’elle lui apprenne il doute de toute façon qu’elle puisse détrôner certains de ses élèves qui étaient vraiment des cas, dont un en particulier qui a usé sa patience comme jamais personne ne l’avait fait jusque là. Eddie a même mentalement établi un classement de ses pires élèves dans le but de se donner du courage quand il rencontre un cas vraiment compliqué, histoire de ne pas oublier qu’il est parvenu à faire de véritables miracles dans ce studio.
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| | | | (#)Ven 26 Mar 2021 - 15:35 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsLa journée a été longue, un gros shooting pendant plusieurs heures où elle avait la tête ailleurs. Son esprit ne pensait qu'à ce soir, qu'à la danse, qu'à ce cours. Elle est stressée, Inaya. Plein de possibilités lui passe en tête depuis des jours, entre des scénarios positifs et négatifs, qui ne font qu'accentuer son stresse. Quand elle rentre chez elle, elle passe une heure plantée devant son dressing, comme s'il était compliqué d'enfiler une simple tenue de sport. Elle se met la pression plus que de raison, sur les moindres détails même insignifiants. L'heure du rendez-vous approchant à grands pas, elle souffle un bon coup avant de quitter son appartement pour rejoindre le studio, le lieu du rendez-vous. Après de très longues minutes de marche, où elle bat contre elle-même pour ne pas faire demi-tour sur le champ, elle arrive et elle hésite. Les paroles de son père la hantent encore même plus de dix ans après. La danse n'est qu'un passe-temps, qu'un loisir. Elle ne l'a jamais vu de cet oeil-là et elle a ressenti un immense vide quand ils ont finalement décidé qu'elle devait arrêter. Du jour au lendemain, elle avait dû faire une croix dessus, sans jamais réellement y arriver. La main tremblante, elle ouvre la porte de ce studio dans lequel sa confiance reprend le dessus immédiatement. Elle est habituée à ne pas montrer ses émotions, à rester de marbre dans toutes les situations, elle compte bien continuer aujourd'hui. Son regard fait un tour rapide des lieux avant de s'arrêter devant une silhouette qui semble être son nouveau professeur. Elle le sait déjà en réalité vu le nombre de recherches qu'elle a fait sur ce fameux Eddie Yang. Son visage, elle le connaît déjà par coeur. « Ravie de vous.. Te rencontrer. » Un léger sourire s'affiche sur ses lèvres, elle est plus que d'attaque, ça fait plus de dix ans qu'elle attend ce moment. Maintenant qu'elle est là, qu'elle a réussi à passer le pas, elle ne pourra plus se défiler. Sauf qu'il y a un problème : il la dévisage. Il ne parle plus, il bloque et elle comprend. Sûrement l'habitude depuis le temps, elle sait quand quelqu'un la reconnaît. Mais elle relève qu'il n'a pas eu l'air de la reconnaître à son nom, qu'il a déjà entre ses mains depuis plusieurs jours, seulement grâce à son visage. Avec un peu de chance, il ne fait pas partie de sa communauté et surtout, il ne sera pas un fan lourd. Elle l'espère en tout cas. Sans un mot, elle l'observe, attendant qu'il sorte de ses pensées.
La campagne d'affichage. Elle n'a pas besoin de réfléchir longtemps avant de comprendre de quoi il parle. Pendant des semaines, on pouvait l'admirer partout en ville sur d'immenses panneaux dans la rue. Même elle, elle a fini par ne plus en pouvoir de voir son visage dès qu'elle mettait un pied hors de chez elle. La situation est étrange, il ne semble pas très sûr de lui alors qu'elle réfléchit encore à la meilleure manière de réagir. « C'était bien moi, je suis mannequin. » Elle n'a aucune raison de lui mentir et surtout, ce serait stupide de démarrer cette nouvelle relation sur un mensonge. « J'espère que ça ne te dérangera pas de devoir encore supporter ma tête pendant quelques semaines. » Qu'elle ajoute en riant légèrement, essayant comme elle le peut de détendre l'atmosphère. Elle se demande ce qu'il pense des mannequins ou bien des célébrités en général, tout le monde a son petit avis là-dessus. Autant positif que négatif. Même si au fond, lui aussi il est connu, dans son domaine. Elle se demande aussi s'il agira de la même manière avec elle qu'avec ses autres élèves. Elle ne veut surtout pas un traitement de faveur parce qu'elle est célèbre. A sa question, elle passe nerveusement sa main dans ses cheveux, plantant son regard dans le sien. « J'ai pratiqué de mes 10 ans à mes 16 ans avant de devoir arrêter pour me concentrer sur ma carrière. J'ai toujours eu un très bon niveau. » Ca paraîtra peut-être narcissique pour certains mais elle a toujours su ce qu'elle valait. Elle était douée, c'était fait pour elle et elle l'a toujours su. Maintenant, la vraie question est : qu'est-ce qu'elle fait là ? Qu'est-ce qu'elle attend d'Eddie ? Elle ne le sait même pas elle-même. Si ce n'est qu'elle ne veut plus vivre dans les regrets. Ses parents ne sont plus maîtres de sa vie maintenant, elle peut prendre ces décisions elle-même et faire ce qu'elle veut. « Pour être honnête avec toi, j'ai fait mes recherches avant de venir ici. Dans ce domaine, tu es considéré comme un des meilleurs et c'est pour ça je suis ici. » Elle a aussi lu qu'il est strict et qu'il a un sacré caractère mais ça, ce n'est pas un problème. Dans le pire des cas, elle sait se défendre et elle n'est pas du genre à se taire quand quelque chose ne lui plaît pas. Mais s'il garde une aussi bonne réputation, c'est qu'il doit être réellement doué malgré tout. « J'aimerais avoir un avis sur mon niveau actuel, sur celui que je pourrais atteindre ensuite grâce à tes cours et.. » Elle marque une pause n'étant pas sûre elle-même de ce qu'elle veut pour la suite. « Et voir où ça pourrait peut-être me mener. » Qu'elle ajoute en haussant les épaules. Elle a confiance en elle la blonde normalement mais dans ce domaine, elle est toujours remplie de doute. Parce qu'elle se demande si elle pourrait encore réussir, s'il n'est pas trop tard pour espérer se retrouver au coeur d'une représentation au moins une fois dans sa vie. Mina lui répète sans cesse que tout est possible quand on le veut vraiment. Elle espère qu'elle a raison. |
| | | | (#)Dim 28 Mar 2021 - 19:26 | |
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Eddie demande toujours le minimum d'informations à ses futurs élèves lors de leur inscription car il se fiche bien de connaitre leur âge, leur profession ou encore la tête qu'ils peuvent avoir. Et il n'a pas non plus la curiosité d'aller checker leur nom sur les réseaux sociaux pour s'offrir un petit aperçu de ce qui l'attend, car quel en serait l'intérêt pour lui ? Tout le monde peut disposer de ses cours, les débutants comme les confirmés, les enfants comme les adultes.. le danseur ne fait aucune distinction quand il s'agit de partager ses compétences et sa passion avec d'autres car le plus important à ses yeux est bien ce qu'il peut leur transmettre. Mais s'il s'était employé à rechercher le nom d'Inaya Hopkins sur internet il aurait découvert que la demoiselle est loin d'être une illustre inconnue, et probablement qu'à ce moment-là le rapprochement se serait tout naturellement fait avec la sublime créature qui lui avait tapé dans l'œil sur ces panneaux publicitaires. Son nom à lui seul ne lui indique pas grand-chose au départ, ce n'est vraiment que lorsque la belle blonde fait son entrée dans le studio que quelque chose s'enclenche en lui et que très vite ses pensées s'emballent. Il tente de dissimuler la confusion qui est la sienne mais il lui est compliqué de procéder avec une surprise de cette ampleur, car quelles étaient ses chances de rencontrer un jour celle qu'il admirait sur des impressions grand format il y a encore quelques mois ? Et surtout de croiser sa route grâce à la danse, qui lui réserve décidément son lot de rencontres inattendues et étrangement coïncidentes ces derniers temps.
Eddie restant Eddie il impose tout de suite un ton qui sera celui à adopter avec lui, sans quoi la communication dans ce studio pourrait être difficile. Le vouvoiement est laissé à la porte, en clair ce ne sont pas des rapports élève-professeur traditionnels qui se joueront ici durant les prochaines semaines mais il se pourrait qu'elle ait moins de mal à s'adapter que d'autres, c'est en tout cas ce qu'il ressent au premier abord et son intuition le trompe rarement. Et si c'était lui qui était voué à rencontrer des difficultés d'adaptation pour une fois ? Car ce n'est pas une élève comme les autres qu'il prend en charge aujourd'hui, et il ne tient pas bien longtemps avant de confier à celle-ci son impression de la connaitre. Eddie se doute que son regard le trahit depuis déjà plusieurs minutes et le bonhomme n'est pas du genre à faire un secret de quoi que ce soit, quitte à accentuer l'embarras déjà présent d'un côté comme de l'autre. Et puis Inaya mérite bien de savoir pourquoi il bloque sur elle depuis qu'elle est apparue devant lui, elle ne semble d'ailleurs pas tellement surprise de l'entendre comme si cette situation n'était pas inhabituelle pour elle. La belle blonde lui confirme être mannequin, et avoir bien été l'égérie de cette fameuse campagne. Eddie n'envisageait pas trop de pouvoir se tromper, mais au moins le lien qu'il aura mis un peu de temps à reconstituer est officiellement établi. « Et encore plus grande que je le pensais. » il remarque tandis que son regard ne peut s’empêcher de l'inspecter furtivement de haut en bas. C’est qu’il se sent un peu nabot Eddie à côté lui qui ne dépasse pas le mètre soixante-quinze, mais qui a souvent été entouré de demoiselles plus petites que lui à l’image de sa sœur ou encore de sa noona. Il ne lui dit pas mais sa taille pourrait être un handicap dans sa pratique de la danse, et initialement ce n’est à vrai dire pas le point qu'Eddie pensait relever. Il se retient en fait de glisser qu’elle est encore plus jolie en vrai car il sait très bien pour qui il passerait en disant ça, et c’est important ici qu’il reste dans son rôle de professeur. Quant au fait de supporter sa tête encore plusieurs semaines c'est en principe dans ses cordes, et on ne peut pas dire que cette perspective soit très dérangeante pour le danseur - bien au contraire. « Je devrais pouvoir m'y faire. » il énonce en retour tout en étirant un léger sourire. Il ne va pas s’en plaindre on s’en doute, même s’il est assez frustré que cette rencontre se soit faite dans le cadre de son travail, et pas en dehors. Il est piégé Eddie, si jamais il voulait démontrer un intérêt autre que professionnel à son élève il ne pourrait même pas car c’est une chose qu’il s’est toujours interdit de faire. Alors il ne sait pas comment sont susceptibles de se passer les cours avec Inaya mais ce qu’il sait, en revanche, c’est qu’il lui faudra se concentrer deux fois plus avec elle qu'avec tous les autres. Se dire qu’avant d’être la fille de la pub sur laquelle il avait flashé elle vient pour danser, et qu’il n’a donc qu’une chose à faire de son côté : son boulot.
Inaya ne débarque pas en tant que novice, elle aurait même six années de pratique derrière elle mais là tout de suite ce n’est pas vraiment ce que retient Eddie. Ce qu’il entend avant tout c’est qu’elle était bien lancée mais a tout stoppé un beau jour, et si sa dernière fois sur un parquet de danse remonte à ses seize ans ça fait quand même un bon bout de temps qu’elle est hors circuit. Il ne connaît pas son âge mais il l’estime à peu autour du sien, et c’est vraiment malheureux à son sens toutes ces années de perdues. « Arrêter est la pire décision que tu pouvais prendre Inaya, surtout s'il s'agit d'une passion pour toi. C'est le cas ? » Il se fiche assez de savoir qu’elle se débrouillait très bien à l’époque où elle pratiquait, c’est visiblement lointain alors une mise à jour s’impose. Par contre si la danse est plus qu’un défouloir ou un passe-temps pour elle alors oui, c’est d’autant plus dommage de s’être concentrée sur autre chose au lieu de poursuivre ce qu’elle avait commencé. Il n’est pas là pour juger les choix de qui que ce soit Eddie mais il a du mal à être parfaitement impartial et objectif quand quelqu’un lui confie avait arrêté pour telle ou telle raison, car c’est ce qu’on a attendu de lui pendant des années, c’est ce qu’il aurait aussi fait s’il avait laissé ses parents décider pour lui. On ne danse pas toujours par passion, certains de ses élèves cherchent davantage à prendre confiance en eux et à se sentir bien dans leur peau, mais parmi les vrais passionnés beaucoup tentent d'en faire leur métier pour ceux dont on ne vient pas couper les ailes et briser les rêves comme sa propre mère a tenté de le faire avec lui. Ce n’était pas du tout la danse qui lui ouvrait les bras au départ mais c’est la voie que lui a choisi, car il a toujours senti qu’il était fait pour ça. Et Inaya, pour quoi se sent-elle réellement faite ? Elle dit s’être en tout cas dirigée vers lui car il est réputé dans son domaine, et s’être donc adressée à l’un des meilleurs que l’on puisse trouver. Eddie est flatté chaque fois qu’on lui dit ça même s’il sait pertinemment ce qu’il vaut, et a aussi pleinement conscience d’avoir aidé un paquet de personnes à s’ouvrir ou à se réconcilier avec la danse. Sa réputation il ne l’a pas volée, pour une fois qu’on parle de lui en bien et qu’il a de quoi se vanter. « Les avis à mon sujet sont vrais. Je peux te promettre qu'avec moi tu ne perdras ni ton temps ni ton énergie, par contre il faudra travailler dur et je t'en demanderai beaucoup. » Les attentes vont dans les deux sens, ses élèves demandent à progresser et lui demande de la rigueur. C’est un travail collectif et jusqu’ici Eddie a toujours rempli son contrat, avec lui on a l’assurance d’en avoir pour son argent mais il faut bien s’attendre à en baver, à quitter ce studio sur les genoux et à même ressentir parfois l’envie de tout abandonner. Le vouloir est une chose mais le faire est impossible, car à partir du moment où on s’engage avec lui il n’y a qu’une seule issue envisageable. « Tu viens avec un objectif et on l'atteint ensemble, c'est comme ça que ça fonctionne ici. L'échec n'est pas admis dans ce studio. » Son regard croise celui d’Inaya avec intensité, et il espère ne pas devoir répéter tout ça par la suite. Elle aura le droit de trouver ses méthodes dures car tout le monde est déjà passé par là, tant qu’elle donne son maximum et ne relâche jamais ses efforts sous peine de froisser les exigences du jeune professeur. Il l’écoute après ça parler de son niveau, sur lequel elle souhaiterait avoir son avis de professionnel ainsi que ses interrogations concernant ce qu’elle peut espérer accomplir après ça. « Je vois. » Eddie l’observe, il commence à cerner son profil et le genre d’élève qu’elle sera. Il ne s’inquiète vraiment pas pour sa motivation et son investissement durant les cours, car elle semble viser plus haut que la plupart des élèves passant entre ses mains. Aux yeux d'Eddie tout est réalisable à partir du moment où on s’en donne les moyens, et ce n’est pas lui qui risque de freiner les ambitions de qui que ce soit, surtout pas dans le domaine de la danse. « Tu veux dire que t'aspires à une éventuelle reconversion en tant que pro ? N'aie pas peur de le dire si c'est le cas, tu sais j'ai pas mal de contacts dans le milieu que je pourrais faire jouer pour toi mais je dois déjà voir ce que t'as gardé de tes six années de pratique pour estimer le niveau que t'auras après pas mal de cours. » Avant de dire ce à quoi elle peut honnêtement aspirer ou non il doit la voir à l’œuvre, et cette question-là Eddie aimerait bien la régler tout de suite histoire d’être rapidement fixé. « Tu te sentirais de faire une petite impro pour que je vois où t'en es ? Musique et style libres, t'as l'ordi à disposition si tu veux. » C’est très soudain mais il a tendance à solliciter très vite les élèves qui ont déjà pas mal de pratique derrière eux, et comme ça au moins Inaya pourra récolter l’avis qu’elle désire avoir sur son niveau. Eddie en profite d’ailleurs pour la tester, il ne lui indique volontairement pas de s’échauffer avant pour voir si elle va y penser toute seule. Si elle oublie ce n’est pas bien grave mais si c’est une danseuse dans l’âme comme il se plaît maintenant à le croire en principe il ne devrait pas avoir besoin de lui dire.
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| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 10:16 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsA ce moment précis, elle est aussi heureuse que stressée d'être là. Elle a l'impression d'être à sa place sans l'être, elle est confuse et perdue avec elle-même. Mais elle ne montre rien, elle tente de garder un léger sourire accroché aux lèvres face à son nouveau professeur particulier. Qui, malheureusement pour elle, la connaît déjà. Elle espère que ça ne changera rien et que ça ne posera pas de soucis pour les cours. C'est dans ces moments-là qu'elle déteste sa célébrité et qu'elle aimerait pouvoir passer inaperçu partout. Elle sait qu'elle ne peut pas se plaindre, elle a une belle vie et pour beaucoup, elle a énormément de chance. Elle ne pourra pas dire le contraire même si elle rêve parfois d'une autre vie. C'est bien trop tard pour y changer quelque chose même si aujourd'hui, elle fait un immense pas en avant pour tenter de réaliser son rêve. Est-ce que ça va marcher ? C'est un mystère. Quand Eddie relève sa grandeur, elle sourit légèrement parce qu'elle a bien vu qu'il était plus petit qu'elle. Ca l'amuse toujours quand les hommes sont plus petits, elle assume entièrement sa taille même si elle a souvent des remarques là-dessus. Elle hoche positivement la tête à la suite de ses paroles, heureuse de savoir qu'il ne va pas être gêné par sa présence pour les prochaines semaines. Sa seule préoccupation étant de savoir si elle va être à la hauteur, au niveau.
Elle répond à ses questions le plus honnêtement possible mais en quelques secondes, elle se retrouve de nouveau gênée. Bien sûr que l'arrêt de la danse était une décision stupide, elle le sait et elle aurait bien aimé l'éviter. Malheureusement, ce n'est pas elle qui a pris la décision et même quand elle est devenue majeure et indépendante, elle n'a pas réussi à sauter le pas rapidement pour recommencer. « C'est une passion, oui. » Elle réfléchit quelques secondes, elle ne sait pas si c'est une bonne idée de lui dire la vérité ni même si ça serait une information importante pour lui. Après tout, il est là pour lui donner des cours de danse et non pour connaître sa vie. « Ce n'était pas ma décision d'arrêter. Je n'ai pas eu le choix et je l'ai toujours regretté. » Ca ne sert à rien de rentrer dans les détails sur sa vie ni de lui expliquer que ses parents trouvaient que c'était qu'un loisir sans intérêt. Inaya n'aime pas raconter sa vie, encore moins aux inconnus. Elle a toujours peur que ces confidences se retrouvent dans des magazines comme de simples potins et c'est hors de question que cette partie de sa vie soit exposée. Ca ne regarde qu'elle. Elle lui avoue ensuite avoir fait des recherches sur lui, elle voulait le meilleur pour cette reprise de la danse et il a semblé être le candidat idéal. Elle espère qu'elle ne regrettera pas son choix mais pour l'instant, il a l'air d'être comme elle l'imaginait. « Je suis prête à travailler dur, il n'y a aucun souci pour ça. » Les efforts ne lui font pas peur. Elle peut bosser jusqu'à l'épuisement et pousser ses limites au maximum. Après tout, elle est venue pour ça. Elle a tellement de choses à se prouver et peut-être aussi à prouver à ses parents. Si elle réussit quelque chose dans ce milieu, ce sera évidemment médiatisé et ses parents le verront. Ce serait une belle revanche qu'elle prendrait sur eux et rien que cette idée la motive encore plus à tout donner. Mais sa motivation et sa détermination partent en fumée à la suite des paroles d'Eddie. Une reconversion, c'est sûrement trop demandé et inenvisageable. Est-ce qu'elle veut vraiment arrêter le mannequinat ? Est-ce qu'elle le peut ? « J'ai 26 ans, je pense que c'est trop tard pour imaginer une reconversion dans ce milieu. » Elle n'arrive à dire que cela. Pour l'instant, elle attend la suite, elle attend de savoir comment il va juger son niveau. Et honnêtement, elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui demande de faire une impro maintenant, d'un seul coup. Elle observe l'ordinateur, puis Eddie, elle sent le stresse montée en elle mais elle ne peut pas se démonter maintenant. « Bien sûr, pas de soucis. » Elle a envie de mourir en réalité mais elle va quand même le faire.
D'un pas hésitant, elle s'approche de l'ordinateur, réfléchissant à la chanson et au style de danse qu'elle va faire. Son regard fixe l'ordinateur mais avant tout, elle commence par s'échauffer un minimum, n'ayant rien oublié de ses cours de danse. Elle sait que c'est important et même s'il ne lui a pas dit, elle préfère prendre un peu de temps pour le faire quitte à le faire attendre quelques minutes. Son regard ne se tourne jamais vers Eddie, elle a peur d'être tétanisée en le voyant l'observer et juger certainement le moindre de ses mouvements. Elle a essayé plusieurs styles de danse mais en y pensant, elle se dit qu'elle devrait mieux faire celui qu'elle a le plus pratiqué. Son échauffement terminé, elle se baisse à l'ordinateur pour chercher une musique qu'elle apprécie et qui l'inspire. Ce sera du contemporain pour cette improvisation et la seule chose qu'elle espère, c'est qu'elle ne sera pas ridicule. Elle souffle un bon coup, fermant les yeux quelques secondes avant de mettre la musique en route et de revenir au milieu de la pièce. Comme toujours quand elle danse, quand les notes de musique démarre, elle se met dans sa bulle pour se laisser porter et laisser son corps s'exprimer. C'est aussi son moyen d'exprimer ses émotions, de se libérer de ses pensées. En temps normal, elle évite justement de danser devant les autres parce qu'elle a l'impression de devenir un livre ouvert. Mais peu importe, aujourd'hui, elle est venue pour changer ses habitudes et pour se démontrer à elle-même qu'elle est capable d'y arriver. Elle ne pense plus à rien, elle en oublie presque qu'elle n'est pas seule dans son appartement mais en train d'être jugé par un danseur professionnel. D'un pas hésitant au début, elle commence à danser tout en prenant de plus en plus d'assurance au fil des pas et du temps qui passe. La musique se termine, elle ne sait absolument pas ce que ça a donné alors qu'elle se tourne pour faire face à Eddie. Sûrement qu'elle a fait des erreurs, c'est presque évident vu qu'elle n'a pas pratiqué depuis longtemps. Ses pas ne devaient pas être parfaits, ses mouvements pas toujours aussi fluides qu'il le faudrait. « C'est le style que j'ai le plus pratiqué, celui que j'ai continué aussi chez moi ces dernières années. » Qu'elle lance doucement en passant une main dans ses cheveux, incapable de savoir ce qu'il pense. Son visage reste impassible, elle ne peut qu'attendre son avis alors que son coeur bat à une vitesse hallucinante. En réalité, elle espère juste qu'il ne va pas démonter toute son improvisation. C'est un professeur dur qui ne mâche pas ses mots, elle l'a compris. |
| | | | (#)Sam 10 Avr 2021 - 21:59 | |
| Dreams bloom in reality and flowers shine in flames You and I, We can fly You're another me, I'm another you Let’s just run for our lives
S’il lui demande si la danse est pour elle une passion c’est aussi parce qu’il est loin de ne donner des cours qu’à des passionnés Eddie, combien d’élèves simplement désireux de retrouver confiance en eux sont venus le voir en pensant que la danse pourrait les y aider ? Et effectivement ça aide, le jeune danseur en sait quelque chose pour revenir lui-même de très loin à ce niveau-là. Forcément les cours qu’il dispense aux passionnés un minimum initiés comme Inaya et à ceux qui ne le sont pas sont différents, Eddie prend en charge des élèves de tous niveaux et de tous horizons et ses capacités d’adaptation doivent en partie justifier le petit succès qu’il rencontre puisque tout le monde peut prétendre apprendre avec lui, avec ou sans bases, et avec volonté ou non de faire une véritable place à la danse dans sa vie. À choisir il préfère travailler entre passionnés c’est une évidence, mais il aime aussi avoir un vaste champ de progression et il semblerait qu'il coche ces deux cases avec sa nouvelle élève ce qui lui laisse entrevoir un partenariat intéressant. Elle a plusieurs années de pratique derrière elle mais ça commence à dater, et le fait d’avoir arrêté lui a probablement fait perdre en endurance au même titre qu’elle ne doit plus être aussi souple qu’autrefois. Ils ne partent pas de zéro ensemble mais il va falloir renforcer ce que le temps a fragilisé, et là où Inaya pourrait être un peu à plaindre c’est qu’Eddie en attendra certainement beaucoup d’elle, puisqu’il ne la considère pas comme novice ses exigences pourraient être particulièrement hautes avec la belle blonde. Au passage il ne résiste pas au fait de lui signifier qu’arrêter était la pire décision qu’elle pouvait prendre avec son honnêteté brute habituelle, ce dont elle a parfaitement conscience même si ce n’était pas son choix, Inaya le précise bien. Il l’entend Eddie, à défaut de pouvoir réellement le comprendre car il conçoit difficilement qu’on ne soit pas maître de son destin. Il ne connaît pas sa vie à Inaya, il peut juste se référer aux propres difficultés qu’il a rencontrées au moment où la danse est arrivée dans sa vie et s’il ne s’était pas battu il serait sûrement professeur des écoles comme le voulait sa mère aujourd’hui. Ou ingénieur comme son père, en admettant qu’ils auraient un jour réussi à le convertir aux longues études. « Tu m’en vois navré. » il formule en croisant son regard, sans réagir davantage alors qu’il pourrait lui dire qu’il a lui aussi connu ça, en imaginant que ceux qui ont décidé à la place d’Inaya soient ses proches tout comme ceux du danseur ont tenté d’étouffer sa passion dans l’œuf à peine avait-il exprimé son souhait de danser. Il pourrait établir ce parallèle assez évident entre leurs deux vécus mais il ne le fera pas ici. Eddie est son professeur et doit rester dans son rôle avec la distance que ça implique de garder, quand bien même il est révolté d’entendre qu’Inaya n’a pas pu suivre son rêve. Il trouve ça injuste, et en même temps il s’estime d’autant plus chanceux d’être parvenu à vivre de sa passion malgré la désapprobation de ses parents. Il a envoyé valser les grandes attentes qu’ils avaient pour lui et même si aujourd’hui il lit de la déception dans leurs yeux son rêve il le touche du doigt, c’est le prix à payer il le sait et il ne regrette rien. Contrairement à Inaya, or vivre avec des regrets est vraiment la pire chose à son sens. « Le mannequinat n’était pas un rêve, alors. » il se permet de supposer même si Inaya lui semble faite pour ça quand il la regarde, il visualise même bien mieux un top model qu’une danseuse là tout de suite mais ça il ne lui dit pas, par contre. Son but n’est pas d’écraser les ambitions de ses élèves, et il se garde surtout bien de juger tant qu’il ne l’a pas vue à l’œuvre car elle va peut-être l’étonner Inaya, il n’en sait rien. C’est rare qu’il soit émerveillé par le potentiel de ses élèves dès le premier cours Eddie, ça n’arrive même presque jamais mais il reste tout de même une toute petite marge pour le surprendre.
Des élèves motivés, c'est vraiment tout ce qu'il demande Eddie. Cette soif d'apprendre et de progresser il exige de la retrouver en chacun d'eux, sans quoi ils ne risquent pas d'aller très loin ensemble. Le mental c'est encore autre chose, tous ne l'ont pas mais savoir pourquoi on vient et ce que l'on vise, c'est la base à ses yeux et c'est bien pour ça qu'il prend le temps à chaque fois d'analyser leurs attentes et leurs objectifs. Certains sont de grands optimistes et pensent devenir de véritables danseurs en deux semaines, d'autres ont bien conscience du temps que ça prendra et des efforts qu'ils devront surtout fournir dans ce sens. Eddie se montre toujours très honnête sur ce qui les attend car il ne se voit pas leur vendre quelque chose de facile quand il sait pertinemment qu'ils en baveront. Personne n'a jamais trouvé que sa méthode était simple, beaucoup s'en sont plaints mais combien en ont réellement tiré profit à l'arrivée ? Absolument tous. Il est exigeant c'est vrai, il ne laisse même rien passer et il arrive que ses remarques blessent certains égos, mais il semble évident qu'Eddie n'obtiendrait pas de tels résultats s'il n'enseignait pas avec acharnement et rigueur, il ne serait pas le jeune professeur réputé qu'il est aujourd'hui sans ça. Inaya sait forcément à qui elle a affaire puisqu'elle a fait ses petites recherches avant de venir, la réputation d'Eddie elle la connait mais se dire prête à travailler dur est une chose, ce qu'il attend lui ce sont des efforts continus y compris quand ce sera vraiment ardu. Car ça le sera, ça l'est toujours avec lui. « Au début ils disent tous ça. Et puis après ça se corse, c’est là qu’on voit qui est vraiment déterminé et qui a surestimé sa résistance. » Il n’a pas trop de craintes avec Inaya tout comme il a par exemple pu en avoir avec Penny au tout début de leur collaboration. La jeune actrice n’était pas du tout à l’aise et n’avait aussi jamais pris de cours, sans parler du fait qu’elle a très vite manifesté de l’agacement face à la rigidité du danseur. Il espère du coup qu’Inaya ne sera pas une élève qui lui donnera du fil à retordre car sa patience qui laisse déjà à désirer en temps normal ne tient vraiment pas à grand-chose ces derniers temps, et forcément ce sont ses élèves qui en voient la couleur. Rien ne semble pour le moment aller dans ce sens mais il ne peut pas encore réellement en juger Eddie, il faut même parfois plusieurs cours pour que les cas difficiles se révèlent. Inaya estime qu'il est trop tard pour viser une pratique de la danse en tant que professionnelle, et il manquait en fait une information à Eddie qui remet tout de suite les choses en perspective. « Vingt-six ans ? Alors oui ce n’est pas la peine d’y penser, en effet. » Il ne va pas lui mentir car il n'aurait aucun intérêt à faire ça, elle sait certainement que la carrière professionnelle d’une danseuse est courte et qu’à son âge on a généralement déjà pas mal d’expérience en tant que pro. Eddie a commencé à vingt ans lui, et déjà à cet âge-là il cumulait un certain nombre d’années de pratique intensive alors le temps de se remettre au niveau il paraît évident qu’Inaya ne pourra pas espérer une reconversion à proprement parler. « Je te croyais plus jeune, va savoir pourquoi. » il reprend en haussant brièvement les épaules et preuve en est une fois de plus qu’il n’a pas triché en allant chercher des informations sur elle avant leur rencontre dans ce studio. Inaya n’était vraiment qu’un visage et une silhouette pour lui, c’est l’image pour le moins superficielle qu’il en a gardé durant ces derniers mois et c’est aussi un peu ce qui le perturbe à présent, la découvrir peu à peu au-delà de ça quand il s’était fait à l’idée de ne jamais la voir en vrai.
Inaya semble prise de court quand le danseur l'invite à lui montrer ce qu'elle a gardé de ses années de danse à travers une petite improvisation. Le propre de l'improvisation c'est comme son nom l'indique que ce n'est pas préparé, et peut-être que la belle blonde le perçoit comme un numéro d'équilibriste qu'on lui demanderait d'exécuter sans filet à ce moment-là. Elle semble hésitante mais ne bronche pas comme d'autres ont pu le faire, ce qui est déjà un bon point en soi. Eddie de son côté se place contre le mur dans un coin de la pièce, il croise ses bras et l'observe tandis qu'elle effectue son échauffement, puis son regard la suit jusqu'à l'ordinateur pour le choix de la musique, laissée libre par ses soins pour qu'elle ne se sente pas non plus piégée. C'est très personnel ce qu'il lui demande, et jamais il ne se permettrait d'émettre un jugement sur la musique ou même le style de danse choisis. Il reste neutre Eddie, il analyse ce qu'il voit en professionnel et met complètement de côté le fait qu'il avait il y a quelques mois de ça craqué sur la beauté fatale de la jeune femme. À ce moment-là il est son professeur et uniquement ça, il ne perçoit rien d'autre chez elle que la danseuse qu'elle aspire à redevenir et il note dans un coin de son esprit les points sur lesquels il conviendra de revenir ensuite ensemble. Car c'est évident que ce n'est pas parfait, Inaya a des capacités indéniables mais le temps a fait son œuvre comme ils s'en doutaient tous les deux. Une fois le solo contemporain d'Inaya terminé il quitte sa place pour revenir vers elle avec ses impressions de professeur, un verdict probablement redouté qu'il ne laisse pas en suspens plus de quelques secondes afin que son élève soit rapidement fixée. « C’était pas trop mal. » il laisse dans un premier temps entendre, et il faut savoir que ça s'apparente à un compliment venant de lui car on le sait exigeant, et très difficile à contenter dans le domaine de la danse comme dans n'importe quel autre. « Y’a du boulot évidemment, mais on voit que t’as déjà de bonnes bases. Certains pas n’étaient pas assez marqués au sol donc on travaillera ça, et puis j’ai trouvé que tu ne t’appropriais pas assez l’espace. Tu dois l’explorer et l’occuper dans sa totalité. N’hésite pas te déplacer davantage, si tu campes trop ton public s’ennuie. » Eddie se montre durement honnête comme à son habitude, il se doit de souligner les points faibles de l'interprétation d'Inaya mais tout est parfaitement corrigeable à son sens, il n'y voit vraiment rien d'infranchissable aujourd'hui et il considère même qu'ils ont d'excellentes bases pour progresser ensemble. Dans un sens il préfère même ça, ce ne serait pas très palpitant pour lui si Inaya démontrait déjà une maitrise quasi parfaite de leur art et honnêtement si c'était le cas elle n'aurait pas vraiment besoin de lui. « Je vais te montrer ce que j’entends par là. » Parfois une démonstration vaut mieux que des explications alors Eddie décide de se livrer lui aussi à une improvisation afin de se prêter au même exercice qu'elle et de se placer dans les mêmes conditions, sans se donner l'avantage. Improviser il fait ça très bien Eddie c'est même une qualité que les grands noms du milieu ont toujours souligné chez lui, cette capacité à anticiper, à imaginer et à créer en un temps record. Il opte pour une musique au hasard, en faisant jouer la lecture aléatoire de son logiciel et puis il vient se placer au centre de la pièce, son corps commençant à se mouvoir avec ampleur sur le tempo. Chaque geste est affirmé, chaque pas ancré dans ce rapport au sol qu'il évoquait un peu plus tôt mais il contrôle les forces qu'il investit ici, il ne s'épuise pas malgré le fait qu'il s'adonne à un enchainement plutôt énergique. Une fois son improvisation terminée Eddie est à peine essoufflé, il a maitrisé ce qu'il a donné et il lui resterait largement de quoi enchainer derrière s'il le fallait. « Bon. Tu me parlais du style que tu as le plus pratiqué et j'ai effectivement pu voir ça. Mais avec moi tu seras amenée à tenter d'autres choses, d'autres techniques que tu n'as peut-être jamais vues et c'est normal. » Tout le monde a un style de prédilection, pour Eddie c'est le hip-hop car c'est par le biais de celui-ci qu'il est tombé dans la marmite de la danse il y a douze ans. Ses premières inspirations étaient celles-là mais il en a aujourd'hui beaucoup d'autres, et sa pratique du contemporain et du moderne ne connait pas de limites, comme il vient de le montrer. « Tu aimerais t'essayer à quelque chose en particulier ? C'est le moment d'ouvrir ton champ des possibles, considère qu'ici tu n'as pas de barrières, tu peux tout faire à partir du moment où tu le veux vraiment. » Et il l'y aidera, c'est le deal passé entre eux et le rôle qu'il s'engage à tenir. Il n'est pas question de ce qu'Eddie veut, ce n'est pas lui qui détermine la direction qu'ils vont prendre car il est important que ses élèves expriment leur volonté d'aller dans un sens ou un autre. Lui s'adapte et leur crée des cours en conséquence, chaque cas est différent et chaque élève libre de dire ce qui l'intéresse et ce qui ne l'intéresse pas.
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| | | | (#)Dim 11 Avr 2021 - 17:22 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsElle ne peut pas s'empêcher d'être gênée par les questions d'Eddie, bien qu'il n'y ait rien de méchants dans ces mots. Ca lui rappelle simplement des mauvais souvenirs, ce moment où elle a compris que c'était fini pour elle et sa passion. Ce jour-là, elle s'en souvient comme si c'était hier. Les mots de son père avaient été durs, violents, pour la jeune adolescente de seulement quinze ans. 11 ans plus tard, elle lui en veut toujours autant d'avoir brisé son rêve. Elle a une belle vie malgré tout, elle a énormément de chance et elle en a conscience. Mais elle sait que ça aurait pu être différent et si elle avait osé tenir tête à ses parents, elle n'en serait peut-être pas là aujourd'hui. Tiraillé par ses regrets, à prendre des cours de danse pour se remettre à niveau et se sentir vivante. Parce qu'au fond, elle est là que pour ça. Libéré toute cette colère qu'elle ressent et pouvoir réussir à passer à autre chose. Si seulement c'est possible pour elle de laisser toute cette rancoeur derrière elle pour enfin être heureuse et ne plus y penser. Elle relève les yeux vers Eddie quand il parle du mannequinat. Ca n'a jamais été son rêve, c'est certain. Mais elle aime ce qu'elle fait, elle adore défiler sur des podiums et voir son visage en une des magazines. Jamais elle ne pourra dire le contraire. « Effectivement. Mais j'aime quand même ce que je fais, j'imagine que c'est le principal. » Qu'elle répond en haussant les épaules, essayant sûrement de s'en convaincre elle-même. Elle n'est pas malheureuse et d'après beaucoup de monde, elle devrait remercier ses parents qui l'ont toujours poussé dans cette voie. Sans eux, elle n'en serait pas là, elle n'aurait pas une aussi belle carrière. Puis les parents, ils savent toujours ce qui est le mieux pour leur enfant, non ?
Elle comprend très rapidement qu'il n'ira pas en douceur avec elle. Comme il a l'air de le faire avec tous ses élèves, elle en a conscience. Elle savait à quoi s'attendre à venir ici mais ça lui met quand même une petite pression supplémentaire. Même si elle est motivée et qu'elle a toujours été bien trop exigeante envers elle-même, c'est différent quand cette exigence vient d'une personne extérieure. S'il place le niveau trop haut, est-ce qu'elle arrivera à être à la hauteur ? D'autant plus qu'elle n'est pas novice, alors il risque d'être encore plus pointilleux avec elle. Elle commence à se poser plein de questions et comme toujours quand ça touche la danse, elle se met à douter. Peut-être qu'après ce premier cours, elle va être lâche, fuir et ne jamais revenir. Tout est possible, la danse est certainement sa plus grande faiblesse. Elle se contente d'hocher la tête à ses mots, il a dû voir tellement de profils différents pendant ses cours, elle se dit qu'il doit cernes les autres assez facilement. Alors encore une fois, elle se demande ce qu'il peut bien penser d'elle. En règle générale, l'avis des autres l'importe peu, elle se moque de ce qu'on pense d'elle mais avec Eddie, c'est bien différent. Il a le mérite d'être honnête avec elle en ce qui concerne la reconversion. Au fond, elle ne veut pas se lancer dans une carrière mais elle a quand même envie de pouvoir monter au moins une seule fois sur une scène. « Je m'en doutais. Mais, est-ce que je peux espérer pouvoir monter sur scène au moins une fois ? » Puisqu'il est honnête, autant le demander. Elle voudrait pouvoir faire cela autant pour elle que pour montrer à ses parents qu'elle était douée. Que les choses auraient pu être différentes si elle l'avait voulu et qu'elle ne s'était pas laissé dicter sa vie. « Je vais le prendre comme un compliment. » Elle ne dira pas non à faire plus jeune que son âge, déjà qu'elle a un peu de mal à supporter de voir la trentaine qui approche doucement mais sûrement.
En s'avançant vers l'ordinateur une fois son échauffement terminée, elle tente de canaliser doucement son stresse. C'est un exercice difficile pour elle d'improviser devant un danseur professionnel mais elle ne pouvait pas dire non. Alors elle enclenche la musique en revenant au milieu de la pièce, se mettant dans sa bulle pour laisser son corps s'exprimer. Elle ne réfléchit plus réellement, elle danse simplement en suivant le rythme de la musique et quand la musique s'arrête, le stresse revient. C'est le moment du jugement alors qu'elle se tourne vers lui pour entendre son verdict. Pas trop mal. C'est toujours mieux qu'un c'était nul. Elle prend ces quelques mots avec plaisir, ça veut au moins dire qu'elle n'a pas été complètement ridicule et c'est tout ce qui compte. Elle écoute attentivement son analyse en hochant la tête. D'elle-même, elle se rend compte qu'elle est restée au même endroit mais ça ne l'étonne pas, elle n'a plus l'habitude. Ce n'est pas pour rien si elle est ici après tout, elle a besoin de cours. Sans un mot, elle vient de coller contre le mur pour laisser Eddie lui faire une démonstration. Elle suit chacun de ses mouvements, elle analyse ses pas et sa façon de marquer ses mouvements. Sans aucun doute, la blonde se retrouve hypnotisée par le danseur, son regard ne décroche pas de lui. Il sait exactement ce qu'il fait, tout est fluide, il n'y a pas une seule erreur dans ses pas et elle ne peut pas s'empêcher d'être admirative. C'est magnifique et pendant quelques secondes, elle réalise même à quel point il est beau. Une pensée qu'elle chasse très vite de son esprit cependant, hors de question qu'elle commence à craquer pour son professeur particulier. Il manquerait plus que ça, déjà qu'elle pourrait fuir à tout moment les cours à cause de son manque de confiance en elle, il ne faut pas qu'elle se donne une raison de plus. « Je comprends mieux mes erreurs maintenant. » Qu'elle lance une fois sa démonstration terminée. Elle compte bien donner son maximum pour s'améliorer et retrouver son niveau d'avant. Si c'est possible, évidemment. Elle l'écoute et elle se dit que ça ne peut être qu'intéressants d'apprendre de nouvelles choses. Qu'est-ce qu'elle aimerait bien essayer ? C'est une grande question et elle n'y a jamais vraiment réfléchi. « Je dois avouer que j'ai toujours principalement fait du contemporain au final, je n'ai jamais pensé explorer autre chose. » Parce qu'elle était douée là-dedans alors elle ne voyait pas l'intérêt d'essayer autre chose. A l'époque, elle pensait réellement pouvoir en faire son métier et devenir une grande danseuse, alors elle se concentrait sur cette pratique-là. « Mais j'ai toujours été intriguée par le moderne-jazz. Je trouve que c'est vraiment magnifique même si ça a l'air particulièrement sportif. » Parce qu'elle a continué de regarder des compétitions de danse. Certains amis à elle ont continué la danse, eux, alors elle partait régulièrement les voir en compétition pour les soutenir. A travers eux, elle vivait sa passion d'une certaine manière. Et beaucoup se sont tournés vers le moderne jazz. « Je suis prête à en essayer d'autres cela dit, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas vraiment pratiqué, je ne veux me fermer à rien. » Qu'elle rajoute en l'observant, ne sachant pas réellement sa danse de prédilection à lui. Elle a fait des recherches sur lui, oui, mais surtout sur ses compétences en tant que professeur. Elle n'a pas recherché toute sa vie non plus. Cela dit, Inaya a bien compris que le jeune danseur a une vie bien remplie. « Tu as toujours su que tu voulais devenir danseur ? » Qu'elle demande d'un coup, sorti de nulle part alors que son regard vient se planter dans celui du danseur. Depuis le début du cours, elle se contente de répondre à ses questions et de faire ce qu'il lui demande mais elle a envie d'en savoir un peu plus sur lui. Peut-être aussi parce qu'elle envie Eddie qui vit ce rêve qu'elle ne pourra plus jamais atteindre. |
| | | | (#)Mer 14 Avr 2021 - 20:04 | |
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Il va peut-être un peu loin Eddie en supposant que le mannequinat n'était pas un rêve originalement pour Inaya, car après tout quel besoin a-t-il de lui poser cette question ? Pourquoi ne peut-il pas se contenter des précédentes réponses de celle-ci, pourquoi toujours creuser même quand son rôle ne s'y prête pas ? Il ne saurait pas dire s'il frôle l'indiscrétion ou non car à vrai dire le danseur n'est pas trop familiarisé avec ce concept de choses qu'on peut demander et d'autres qu'il vaut mieux garder pour soi, dans une discussion sa curiosité a bien souvent le malheur de ressortir et il lui arrive aussi d'appuyer sur les points sensibles des autres sans même chercher à retourner le couteau dans la plaie, juste parce qu'il est doté d'une incroyable maladresse. Ou indélicatesse, selon comment on décide de voir les choses. Son intention n'est pas de rappeler à Inaya que son rêve de danser en tant que professionnelle lui est passé sous le nez car d'autres personnes ont décidé à sa place qu'elle consacrerait sa jeune vie à autre chose, mais ça ne doit pas être très fin de sa part de la maintenir sur le sujet comme il le fait, surtout pour lui demander confirmation sur ce qu'il pense déjà savoir. Alors non le mannequinat n'était pas son rêve mais elle assure aimer ce qu'elle fait, elle ne subit donc pas totalement non plus les choix qui ont été faits à sa place et sans qu'il ne sache trop pourquoi cette pensée le rassure. « Ça doit un peu compenser alors. » il formule dans un léger hochement de tête, plutôt disposé à croire que c'est en quelque sorte une petite consolation pour elle. Elle aspirait à autre chose mais cette voie-là lui plait aussi, et il préfère ça plutôt que d'entendre qu'elle erre depuis des années dans un milieu où tout l'horripile. Il n'en oublie pourtant pas la passion qu'ils ont en commun et qui les réunit dans ce studio aujourd'hui, une passion à laquelle il aimerait la rattacher et qui n'a jamais cessé de brûler en elle, il en est convaincu.
Comme à son habitude le danseur ne passe pas par quatre chemins pour signifier les choses, et ça donne un petit aperçu de l'ambiance qui règnera pendant ses cours car Eddie n'a pas pour habitude de ménager qui que ce soit entre ces murs, loin de là même. Ce n'est pas qu'il a absolument besoin d'ébranler les autres, il considère simplement que les choses rentrent mieux dans la tête par la manière forte, plutôt qu'en empruntant mille et un détours et en saupoudrant tout ça de bons sentiments. Ce n'est pas son rôle après tout d'alimenter les illusions des uns et des autres quand il sait que s'y accrocher sera vain, alors il ne va certainement pas prétendre à Inaya que son âge n'est pas un frein pour espérer encore pratiquer la danse à un niveau professionnel alors qu'il sait pertinemment que si, qu'à ce stade elle ne peut plus espérer se faire un nom en tant que danseuse. La reconversion elle peut l'oublier mais ce n'est peut-être pas ce qu'elle veut réellement, puisqu'elle se permet d'espérer pouvoir monter sur scène, juste une fois. Si ce n'est que ça alors ils pourront peut-être s'arranger, car il peut comprendre ce besoin de tâter son rêve afin de se dire qu'elle l'aura vécu au moins une fois, il comprend qu'elle pourrait avoir possiblement besoin de ça pour faire d'une certaine façon son deuil. Il se laisse aller à pas mal d'interprétations dans sa tête Eddie mais il le ressent comme ça lorsque Inaya lui en parle, même s'il s'interdit de le prendre trop à cœur et s'efforce de conserver encore une fois la distance qui s'impose selon lui. Le danseur prend son temps pour lui répondre, histoire qu'elle ne s'imagine pas qu'il a tranché un peu trop vite sur la question de l'y aider ou non. « Je pense pas que ce soit infaisable, mais pour ça il faudra sûrement te rapprocher de quelqu’un qui a de bons contacts dans le milieu. » il glisse en lui lançant un regard entendu, mais où veut-il en venir au juste Eddie ? Lui le sait très bien mais Inaya c’est peut-être moins sûr, et il se rend compte que ce qu’il avance n’est pas forcément clair. C’est mal formulé surtout, il ne sait pas pour qui il est en train de passer là mais il suffit d’avoir l’esprit un peu mal placé pour lui attribuer des intentions pas très clean. « Enfin va pas croire que.. » Il en perdrait presque son anglais Eddie, il sent que ses précédents propos pourraient être sortis de leur contexte ou mal compris alors il se doit de rectifier les choses immédiatement. Le fait d’évoquer un rapprochement c’est là qu’il craint qu’il y ait méprise, surtout maintenant qu’elle sait qu’il l’avait repérée sur des affiches avant de devenir son professeur.. Pour peu qu’Inaya s’imagine qu’il a recours à de sales combines pour profiter de ses élèves et abuser de son pouvoir, non vraiment ce serait beaucoup trop gênant si c’était le cas et son regard guette la concernée avec une certaine appréhension désormais. « Te méprends pas Inaya, je parlais bien de moi mais je voulais juste dire que si t’as vraiment du potentiel je pourrai peut-être t’arranger quelque chose avec ma compagnie. » Sans contrepartie ça va de soi, s’il décide de lui filer un coup de main en lui trouvant une place dans un spectacle juste le temps d’une soirée il n’attendra rien en retour car ses méthodes ne comprennent pas la moindre forme de chantage ou ce qui y ressemble. Et il ne se fait pas non plus payer en nature pour ses cours Eddie, ce genre de pratiques n’ont pas du tout leur place ici et il espère ne pas avoir besoin de le préciser.
Elle n'est vraiment pas ridicule Inaya, et si elle connaissait mieux son professeur elle saurait qu'un pas trop mal sortant de sa bouche équivaudrait à un franchement bien venant d'autres danseurs tous aussi calés sur le sujet mais simplement moins sévères dans leur façon d'évaluer. La barre est placée très haut ici, Eddie en attend beaucoup de ses élèves et particulièrement de ceux qui n'en sont pas à leurs débuts dans la danse alors forcément Inaya prend un peu plus cher que ce serait le cas pour d'autres, mais ça n'enlève rien au fait que son improvisation était propre et plutôt bien exécutée compte tenu du fait qu'elle n'a pas pratiqué depuis un bail. Elle gère bien la pression en plus de ça car elle ne devait pas s'attendre à ce qu'Eddie lui demande de danser et la laisse livrée à elle-même sur ce parquet juste quelques minutes après leur rencontre. Elle s'est franchement bien débrouillée mais bien sûr lui ne le formule pas exactement comme ça, il y a toujours une sacrée nuance dans ce qu'il dit par rapport à ce que ça signifie vraiment et Eddie ne serait pas vraiment Eddie s'il ne s'empressait pas après ça de souligner les erreurs qu'il a pu noter pendant sa petite prestation. Rien qui ne soit pas ajustable avec du travail mais il ne laisse pas entendre que les choses seront faciles, il ne lui fait pas miroiter le fait de retrouver le niveau qu'elle avait autrefois en claquant des doigts. Elle y arrivera il n'en doute pas mais il ne peut pas dire en combien de séances, pas même après l'avoir vue à l'œuvre car ça ne s'estime pas comme ça, il peut juste désormais se rendre compte du potentiel qu'elle détient et se représenter mentalement ce qu'ils vont pouvoir entreprendre ensemble. De belles choses c'est certain, avec deux amoureux de la danse qui se rencontrent il ne peut pas en être autrement. Puis à son tour Eddie laisse voir ce qu'il a dans les jambes, il n'est pas forcément au top de ses capacités en ce moment avec son genou qui fait des siennes mais il se doit aussi de montrer ce qu'il attend, notamment quand il mentionne un petit souci d'ancrage des pas au sol ou d'occupation de l'espace. Inaya ne perd rien de ce qu'il montre et c'est ce qu'il veut Eddie, des élèves observateurs et désireux d'assimiler ce qu'il s'emploie à leur transmettre. Maintenant qu'ils ont bien transpiré l'un et l'autre il convient pour le jeune professeur de savoir où emmener son élève, et celle-ci lui apprend avoir toujours principalement baigné dans le contemporain, elle n'a même jamais exploré autre chose dit-elle. Il intègre ce qu'il entend Eddie, et à ses yeux ce n'est pas du tout une tare d'avoir jusqu'ici évolué dans un seul et unique genre. « On utilise beaucoup le contemporain pour revendiquer quelque chose. L'envie d'être libre, par exemple. » Son regard glisse jusqu’à elle comme accompagné d’un sous-entendu silencieux, car il croit ressentir que ce besoin de liberté anime justement la belle blonde. Le contemporain c’est la danse sans artifices par excellence, qui permet tout, sans véritable cadre contrairement au moderne ou au classique qui possèdent leurs propres codes. Les possibilités d’expression et de créativité y sont infinies, et l’improvisation y tient une place importante d’où l’exercice qu’Eddie lui a proposé un peu plus tôt. Car il a compris quand il l’a vue, il a su où Inaya se situait dans le grand spectre de la danse avec tous les genres qui le composent. Elle dit avoir toujours été intriguée par le modern jazz et elle gagne sans mal l’attention du danseur avec ça, car elle vient le chercher directement dans sa zone de confort, pile dans ce qu’il connaît le mieux puisqu’il en a fait l’une de ses spécialités avec le temps. « Bon choix. Tu vises pas le plus simple mais c’est bien, t’as le mérite d'être ambitieuse. » Il lui accorde ça dans un sourire et dieu sait qu’Eddie apprécie de travailler au côté de personnes ambitieuses, pour l’être lui-même excessivement. Dire que le modern jazz est sportif est effectivement un euphémisme, il en sait quelque chose pour le pratiquer depuis longtemps et autant il ne gagnerait sûrement pas à un bras de fer, autant il en a dans les cuisses Eddie. Il lui montrerait bien ce qu’il en est mais est-ce vraiment raisonnable avec son genou blessé ? Même un bête salto lui ferait prendre des risques inconsidérés pour juste quelques secondes de démo alors pour aujourd’hui il va s’abstenir, ça vaut mieux. « C’est le style que je pratique le plus, et peut-être aussi celui que je préfère. » il précise alors même si ce n’est pas ce qu’on lui demande, et pour le coup c’est une confidence qui ne fait pas trop avancer leurs affaires. Le danseur aimerait ravaler ses paroles, il se demande s'il ne se dévoile pas un peu trop ici alors qu'il ne s'agit pas de lui mais d'elle, des attentes de son élève et uniquement ça. Inaya prétend en tout cas n’être fermée à rien et ça tombe bien, à partir du moment où elle ne définit aucune limite quant à ce qu’elle veut apprendre ou revoir avec lui ils auront beaucoup de choses à explorer ensemble, dans des styles parfois même radicalement opposés. « Si vraiment t’es motivée ici tu toucheras un peu à tout. » il formule à son attention telle une promesse, celle de l’emmener un peu partout dans le vaste univers de la danse où les possibilités ne manquent pas et où de belles surprises l’attendent aussi sans l'ombre d'un doute.
Et puis une véritable discussion s'engage, où il devient finalement question de lui. Sur le moment il est un peu désarçonné Eddie, les questions de ce style c'est bien souvent lui qui les pose pour savoir d'où partent exactement ses nouvelles recrues et pour bien visualiser la relation que celles-ci entretiennent avec la danse. « J’ai pas l’habitude que mes élèves me demandent ça. » il concède d’abord à avouer car en temps normal ses élèves ne le questionnent pas sur son parcours, ils estiment en savoir assez pour ceux qui ont fait des petites recherches sur son compte au préalable et, surtout, ils n’osent pas aller jusque là. Il ne paraît pas très accessible Eddie quand on le voit comme ça et effectivement il est peu disposé à se dévoiler dans ce studio lui qui s’efforce de se tenir à une certaine distance de ses élèves, par professionnalisme. Pourtant la question d’Inaya ne le dérange pas, et il n’a même pas besoin d’y réfléchir puisqu’elle appelle une réponse évidente, tout du moins pour lui. « Mais non, absolument pas. J’ai eu ma révélation pour la danse assez tard et vraiment par hasard, ça m’est tombé dessus un beau jour alors que je m’y prédestinais pas du tout. » Le destin, il y croit certains jours et d’autres non mais là tout de suite il aurait tendance à dire que le sien n’était pas de devenir le danseur qu’il est aujourd’hui. Il n’est pas né avec des chaussons aux pieds Eddie, pour imager grossièrement la chose. « La danse ne faisait pas partie des options qui m'étaient offertes à l'origine, j'en ai simplement décidé autrement. J’aime bien dire que je suis né pour ça mais c’est pas tout à fait vrai, la vie et mes parents avaient d’autres plans pour moi. » Des plans sur lesquels il ne s’étendra pas car il serait obligé d’exposer cette éducation très influencée par la culture coréenne que sa mère a longtemps fait reposer sur sa sœur et lui. Une recherche de l’excellence propre au pays du matin calme que les australiens ont toujours un peu de mal à comprendre, une pression incroyable mise sur les épaules des enfants par leurs parents obsédés par l’idée de les voir réussir, au point de planifier l’université dans laquelle ils iront dès leur naissance. Au final il a quand même réussi Eddie, juste pas dans la branche qu’on avait initialement choisi pour lui et à cause de ça il lira toute sa vie de la déception dans leurs yeux. Mais ça va, il trouve quand même le sommeil la nuit en sachant qu'il a brisé les attentes et les espoirs de sa famille. C'est un artiste ne leur en déplaise, même si son père se plait davantage à le voir comme un saltimbanque. « Tu dois trouver ça injuste. T’as eu ce rêve certainement bien avant moi et de nous deux aujourd’hui je suis le seul qui peut en vivre. » Son regard croise celui d’Inaya qu’il observe à présent en silence, tandis qu’il aimerait savoir ce qui lui passe par la tête. Ce qui est certain c’est qu’il n’imagine à présent plus sa vie sans la danse Eddie, que ce soit juste ou non. C’est une véritable passion pour lui et une passion il n’en a qu’une, c’est la seule qui l’anime et quand il est d’humeur profondément fataliste il la perçoit même comme l’une de ses principales raisons d’exister. Et dans tout ça il ne s’estime même pas chanceux car la chance on ne l’a pas, on la crée soi-même en se donnant les moyens de ses ambitions. Le fait que cette passion soit née assez tard chez lui l’a justement poussé à travailler encore plus dur, il n’a jamais ménagé ses efforts et encore aujourd’hui il est incapable de lever le pied alors qu’il a déjà atteint la plupart de ses objectifs à un âge où beaucoup de danseurs n’atteignent pas le tiers des leurs. Il veut aller vite dans tout ce qu’il entreprend Eddie, peut-être même trop vite, car la carrière d’un danseur est une constante course contre la montre et il ne veut pas en perdre une seconde.. même si c’est aussi comme ça qu’on peut se brûler les ailes, et il ne serait vraiment pas étonnant de le voir fané avant l'heure.
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| | | | (#)Dim 18 Avr 2021 - 18:03 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsInaya se contente d'hocher la tête aux mots d'Eddie. Ca compense, oui, un minimum. Elle n'a pas le choix de toute façon, elle le sait. Ca reste un beau métier, un métier difficile à obtenir au même niveau qu'elle en plus de cela. Il y a tellement de personnes qui rêveraient d'être à sa place alors qu'elle rêverait d'être à la place du danseur. C'est comme ça, elle s'imagine qu'on ne peut pas tous atteindre ses rêves et que ça fait simplement partie de la vie. Malgré tout, elle espère pouvoir toucher de rêve du bout des doigts. Une simple représentation, une seule fois pour monter sur scène et montrer son talent, rien de plus. Bien évidemment qu'à 26 ans, elle ne peut pas espérer une reconversion et elle reste heureuse de voir qu'il ne lui laisse pas croire le contraire. Il dit les choses, même si ça fait mal à entendre et au moins elle peut l'encaisser. Mais à la suite de ses mots, ses sourcils se froncent légèrement alors qu'elle l'observe. Il faudra sûrement te rapprocher de quelqu’un. La jolie blonde se pose deux questions à cet instant précis. Premièrement, est-ce qu'il parle de lui ou d'une autre personne ? Deuxièmement, quel type de rapprochement ? Sans même s'en rendre compte, les traits de son visage se sont fermés alors que des souvenirs qu'elle tente d'oublier refont surface. Ce jour où ce photographe a posé ses mains sur elle, ce jour où sa vision des hommes a radicalement changé. Elle sait qu'ils ne sont pas tous les mêmes, évidemment, mais elle a toujours peur Inaya. Alors quand elle entend une phrase comme celle-là, elle ne peut pas s'empêcher de penser à ça. Parce qu'il y a des abus dans tous les milieux, surtout dans les milieux où la célébrité est en jeu. Elle l'a appris malgré elle et encore plus avec le temps. Mais Eddie a l'air encore plus gêné qu'elle, il se reprend assez rapidement pour mieux s'exprimer. « Je vois. » Qu'elle lance sur un ton bien plus sec qu'elle le voulait. Ca a été plus fort qu'elle, ses pensées étant perturbés par des souvenirs que le danseur face à elle ne pourrait pas imaginer. Personne ne le sait à part Mina après tout, elle a toujours gardé le secret, même dix ans après. « Ce serait très gentil de ta part effectivement, si tu m'aides pour ça. Sans contrepartie, évidemment. » Sa voix est devenue plus douce, cette conversation étant devenue gênante en l'espace d'une seconde. « Cela dit, je peux toujours te payer ou te proposer un dîner pour te remercier quand même, enfin.. » Et merde. Elle panique maintenant. Elle n'a aucune idée de ce qui est bon à proposer pour remercier d'un geste comme celui-là et là, elle a l'impression de passer pour une riche snob qui pense tout obtenir grâce à son argent. Quant au dîner, ça pourrait s'apparenter à un rendez-vous selon le point de vue et ça aussi, ça la gêne. « On verra ça au moment venue et selon ce que tu penses de mon niveau déjà. » Du mieux qu'elle le peut, elle tente de se rattraper, affichant un léger sourire. Il faut croire qu'elle est aussi douée que lui avec les mots.
Finalement, elle laisse place à la danse, un moyen d'expression dans lequel elle est plus douée. Tout du moins, elle fait de son mieux et Eddie n'a pas l'air de la trouver ridicule. C'est déjà un bon point. Alors quand il lui offre une démonstration, elle est attentive et observe chacun de ses mouvements. Elle est venue ici pour s'améliorer, retrouver un niveau le plus excellent possible et apprendre de nouvelles choses. Quand elle voit le niveau de son nouveau professeur, elle comprend qu'elle a fait le bon choix. Comme elle a pu le voir sur internet lors de ses recherches, il est vraiment doué, il est fait pour la danse. Et au fond, elle est autant admirative que jalouse face à cette scène. Mais la jalousie ne sert à rien et ça ne la fera pas revenir en arrière. Elle préfère se concentrer sur le présent et le futur que pourrait lui offrir ces cours de danse. Elle hoche la tête à ses mots, un léger sourire aux lèvres. Le contemporain, ça a toujours été son favori. Ce n'est pas étonnant vu comme les paroles d'Eddie lui parlent. A l'époque, elle cherchait à revendiquer sa liberté auprès de ses parents. La jeune adolescente était persuadée qu'ils accepteraient et qu'elle pourrait aller dans une grande école de danse. Le modern jazz, elle a toujours trouvé ça très beau même si elle a conscience de la difficulté. « J'ai envie de dépasser mes limites. Ce serait moins intéressant que je reste seulement dans ma zone de confort. » Même si elle adore le contemporain et qu'elle ne dirait pas non à rester là-dedans si elle n'avait pas le choix. Mais puisqu'il lui donne le choix, pourquoi se fermer des portes inutilement ? Elle ne pensait pas que c'était son style préféré mais elle est heureuse de l'apprendre. Elle s'imagine qu'il sera encore plus apte à lui donner des cours et à la faire progresser dans ce sens-là. Tant qu'elle peut danser, ça lui convient en réalité. Elle veut juste retrouver toutes ces sensations de ces années en club. Toute cette joie à chaque nouveau pas et chaque mouvement qu'elle arrivait enfin à maîtriser après des heures de pratique, des heures à essayer encore et encore jusqu'à ce que ça marche. C'est une satisfaction inégalable malgré la fatigue qu'on peut ressentir à la fin. « C'est parfait. » Elle le suivra, elle fera ce qu'il lui demande, il n'y a aucun soucis là-dessus. Il y a peu de chance pour qu'elle refuse quelque chose, elle est bien trop motivée pour ça.
Inaya se mord légèrement la lèvre aux mots d'Eddie, elle ne peut pas s'empêcher de se sentir gênée. « Oh, désolée si ça ne se fait pas normalement. J'avais juste envie d'en savoir un peu plus sur ton parcours à toi aussi. » Comme il sait déjà plusieurs choses sur elle maintenant, elle se dit que la conversation ne doit pas être que dans un sens. Peut-être que les élèves n'osent pas normalement, il faut dire qu'il reste assez impressionnant et qu'on peut hésiter à lui poser des questions. Mais sur le moment, la jolie blonde n'a pas réfléchi. Le danseur répond quand même à sa question et elle est surprise par sa réponse. Vu son niveau, alors qu'il est jeune, elle s'imaginait qu'il avait commencé très tôt les cours de danse. Mais ça veut dire qu'il a dû bosser dur pour avoir un niveau comme celui là et rien que pour ça, elle peut être admirative. Alors que les mots d'Eddie font étrangement écho à sa propre histoire. Elle comprend que ses parents n'approuvaient pas et qu'ils n'imaginaient pas ça pour lui. A la différence qu'il ne s'est pas laissé faire, lui. « Vu où tu en es aujourd'hui, ça devait quand même t'être destiné au fond. » Même s'il ne le savait pas et que ça ne faisait pas partie de ses plans au départ. Il a beaucoup de chance. C'est ce qu'elle aime se dire Inaya même si elle sait que ça n'a rien à voir avec la chance. Ses parents n'avaient pas l'air de vouloir cela pour lui et pourtant, il l'a fait quand même. Il s'est battu pendant qu'elle a laissé ses parents gagnés sur sa propre vie. Elle relève les yeux vers Eddie, surprise par ses mots. Est-ce qu'elle trouve ça injuste ? Non, elle ne peut pas. C'est la vie, elle ne peut s'en prendre qu'à soi-même. « Peu importe quand j'ai eu cette révélation pour la danse par rapport à toi, je peux pas trouver injuste la réussite de tous les danseurs de la planète. » Ce serait idiot. Bien sûr qu'elle aimerait être à sa place, bien sûr qu'elle voudrait vivre de cette passion elle aussi. Mais elle n'a pas saisi sa chance et elle doit faire avec. « Ce que je comprends, c'est que tu as eu le courage d'affronter tes parents alors que moi.. » Elle, non. Elle n'a même pas essayé, cette discussion sur la danse avec ses parents a été réglé en deux minutes top chrono. C'est d'un ridicule quand elle y pense, elle aurait dû faire les choses différemment et non se taire. « Je voulais qu'ils soient fiers de moi alors j'ai pas osé aller contre eux. » Qu'elle rajoute en haussant les épaules, son regard se baissant vers ses pieds. Elle le regrettera sûrement toujours mais à quoi bon vivre dans les regrets ? Maintenant, elle écoute ses propres envies et c'est bien pour ça qu'elle est ici aujourd'hui. « Je suis ici pour me prouver que ce n'était pas qu'un loisir et que j'étais douée, en réalité. » C'est ça, le vrai point. Avec les années, elle a fini par croire les paroles de son père. Qu'elle n'aurait jamais pu réussir, qu'elle n'était pas si douée et qu'elle ne pourrait pas devenir connue dans ce domaine. Elle ne sait même pas pourquoi elle raconte tout ça à Eddie, elle s'est laissé emporter par ses pensées. « Je suis désolée, je sais pas pourquoi je te dis tout ça. » Comme toujours, elle s'excuse. Elle a toujours peur de mal faire, elle a toujours peur de gêner les autres. Pour un mannequin reconnu dans le monde entier, elle manque cruellement de confiance en elle en réalité. |
| | | | (#)Mar 20 Avr 2021 - 20:27 | |
| Dreams bloom in reality and flowers shine in flames You and I, We can fly You're another me, I'm another you Let’s just run for our lives
Qu’est-ce qui lui prend d’évoquer un rapprochement sans préciser dans un premier temps ses pensées, c’est la porte ouverte à tous les malentendus et c’est dingue qu’il lui faille plusieurs secondes pour le réaliser. D’un coup il se sent bien bête Eddie, et il aurait voulu rajouter une bonne couche de gêne à cette situation déjà sensiblement embarrassante qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Il n’ose pas imaginer ce qu’Inaya peut penser de lui à cet instant et l’image que ça doit lui donner, mais il peut déjà voir le visage de celle-ci se fermer et là, il comprend. Il comprend qu’il a merdé et qu'il ne peut plus espérer passer rapidement à autre chose. Alors il se reprend, aussi vite qu’il le peut dans le but de dissiper une éventuelle confusion quant à ses intentions. Il tâche d’être un peu plus adroit dans ses mots mais il a le sentiment de s’enfoncer plus qu’autre chose, un sentiment renforcé par le regard que la belle blonde fait reposer sur lui. Quant au ton qu’elle emploie il ne laisse rien présager de très bon non plus, le danseur n’ose alors plus rien dire et dieu sait pourtant que ce n’est pas donné à tout le monde de lui couper le sifflet. C’est qu’il ne sait plus trop où se mettre Eddie, heureusement pour lui Inaya finit par s’adoucir et lui fait même savoir qu’elle apprécierait beaucoup qu’il puisse l’aider pour ça. Okay, tout n’est peut-être pas foutu en fin de compte. Pas de contrepartie ça lui va très bien à Eddie, seulement son élève évoque quand même la possibilité de le payer pour ça. Ou de l’inviter à dîner, c’est au choix. Il a bien entendu, un dîner ? Il bloque une demi-seconde sur ce qu’il entend avant de considérer l’argent qu’Inaya se dit prête à lui donner en échange de son coup de main, et qu’il ne peut évidemment pas accepter. Ni aujourd’hui ni jamais, il ne veut pas de ça entre eux et s’il est vrai que le bonhomme est très opportuniste il n’est pas envisageable pour lui d’en arriver là. Pas alors qu’il propose juste de parler d’elle dans sa compagnie, ça ne lui coûtera vraiment rien de le faire et il sera même content de lui offrir cette opportunité-là si son niveau le permet. « Tu vas certainement pas me payer pour ça. » il laisse entendre en remuant fermement la tête, car il est hors de question qu’on monnaie ses services en dehors de ces cours. S’il fait jouer ses relations pour elle ce sera parce qu’il le voudra bien, il n’attendra aucune compensation qu’elle soit financière ou autre. Et l’autre option ? Il y pense Eddie, ça fout même ses idées en vrac là tout de suite même s’il tente de ne pas le montrer. « Pour le dîner en revanche.. » Il laisse sa voix en suspens quelques secondes, qui doivent paraître bien longues à Inaya. Ce n’est pas tellement qu’il hésite car il a assez envie de dire oui avant même de savoir si ça se fera un jour mais il n’oublie pas son rôle ici, et cette distance qu’il s’est toujours imposé avec ses élèves. Pourquoi ce serait différent cette fois ? Il n’en sait rien, il a juste un peu de mal à la voir comme une élève à part entière et ce n'est pas bon, il s'agirait vraiment de se reprendre. « On verra, comme tu dis. » C’est plus prudent comme ça, il vaut mieux pour lui qu’il laisse entrevoir ça comme une possibilité et pas plus, pas pour le moment. Mais il ne dit pas non Eddie, et on ne peut pas dire que l’idée le dérange beaucoup. C’est tout sauf raccord avec ses principes et sa volonté de ne jamais dépasser des rapports professionnels avec ses élèves mais encore faudrait-il qu’Inaya reste sagement dans son rôle, elle aussi. Or aux yeux du danseur elle est autant cette inconnue venue renouer avec sa passion que cette sublime créature qui l’avait fait craquer quelques mois plus tôt, et c’est bien le problème. Si seulement il pouvait oublier où il l’a vue auparavant et ce que sa beauté a pu lui inspirer, tout serait beaucoup plus simple et confortable pour tous les deux. Son erreur a peut-être bien été de l’avouer dans le départ, mais s’il ne l’avait pas fait il aurait forcément fini par se trahir, tôt ou tard.
Eddie en a connu des élèves difficiles, et d’autres manquant cruellement de motivation qui étaient très peu enclins à dépasser leurs limites avec lui. Sans parler de ceux qui n’acceptaient pas sa rigueur, rendant du coup leurs rapports avec le jeune professeur assez conflictuels. Ces élèves-là lui donnent non seulement du fil à retordre mais ils jouent surtout dangereusement avec sa patience, que l’on sait pour le moins limitée. Les gens qui ne se laissent pas mener à la baguette en temps normal il les comprend Eddie car il a longtemps été comme ça aussi, mais dans le cadre de ses cours il n’est pas question d’opposer la moindre résistance à ce qu’il dit ou demande. Parce qu’il dispense ces leçons sur son temps libre, un temps qu’il consacre à de jeunes (et moins jeunes) inconnus auxquels il souhaite avant tout transmettre sa passion, mais en dehors de ça ce n’est pas tellement une partie de plaisir pour lui alors celles et ceux qui débarquent ici avec une bonne dose de mauvaise volonté ne sont généralement pas très bien reçus. Quand on signe avec lui ce n’est pas pour se la couler douce, il explique toujours clairement ses attentes au départ et ce n’est pas faute non plus d’être reconnu pour son intransigeance dans le milieu, en somme ses élèves sont censés savoir à quoi s’attendre et pourtant certains arrivent encore à être surpris par ses méthodes. Il est d’une nature profondément calme Eddie mais il ne faut pas le chauffer, encore moins considérer qu’on peut prendre à la légère ce qu’il dit sous prétexte qu’il est jeune, car ça n’excuse vraiment rien. Combien de fois a-t-il dû justifier son âge entre ses murs, mais aussi en dehors ? Combien d’allusions au fait qu’être professeur à son âge est surprenant, et combien de tentatives visant à le décrédibiliser par rapport à ça.. Il ne doute pas facilement de lui-même et heureusement, car les autres le font très bien à sa place. Et pourtant sa réputation parle d’elle-même, jeune peut-être mais compétent avant tout, beaucoup s’accordent à le dire. La confiance de ses élèves ne lui est pas toujours automatiquement acquise mais il sent qu’il peut déjà compter sur celle d’Inaya, qui semble même aujourd’hui faire reposer tous ses espoirs sur lui. C’est un sacré challenge pour Eddie, ils sont loin de partir de zéro ensemble mais l’idée est qu’elle retrouve le niveau qu’elle avait autrefois. Dix plus plus tôt, plus exactement. Il sait que c’est possible et carrément dans ses cordes même s’il ne peut pas estimer de combien de temps ils auront besoin pour ça, et il sait aussi qu’Inaya ne ménagera pas ses efforts dans ce but. C’est la différence avec ceux qui ne sont pas initiés à la danse, la belle blonde connaît déjà les exigences et les contraintes du milieu alors il n’a aucun doute sur le fait qu’elle se donnera à fond car elle a un véritable objectif en ligne de mire. « Il n’y a pas de zone de confort ici de toute façon, pour personne. » il l’informe avec sérieux tandis qu’il retire sa veste pour la nouer autour de sa taille. Une façon de lui dire qu’il l’accompagnera dans autant de styles qu’il leur sera possible de voir, sans s’enfermer dans l’un d’eux en particulier car ce qui compte aussi c’est de faire de ses élèves des danseurs polyvalents. Comme lui l’est devenu avec le temps, en commençant à pratiquer le hip-hop avec son groupe avant d’adopter le contemporain sous toutes ses formes, et le moderne également, à côté. Il n’y a finalement qu’aux sirènes du classique auxquelles Eddie n’a pas cédé mais c’est un choix qu’il a fait, il estime que ce n’est pas pour lui car bien trop strict et guindé pour l’électron libre qu’il est.
Elle s'excuse Inaya, alors qu'elle ne devrait pas. Au moins elle s’intéresse, et elle ne se contente pas des informations qui peuvent circuler sur son compte et qui ne disent effectivement pas grand-chose de son parcours. Il n’est pas assez célèbre dans son domaine pour avoir sa propre page wikipédia et il y a peu de chance que ce soit le cas un jour puisque ce n’est pas la notoriété en tant qu’artiste qu’il vise, mais bien la pérennité de son œuvre dans le temps. Les confessions très personnelles de son élève font suite aux siennes, qui l’ont été au moins autant avant ça. Tous deux se livrent et réalisent qu'ils ont au final connu des choses similaires, à savoir la désapprobation de leurs proches qui ont voulu décider à leur place et anéantir leur rêve alors que l'amour de la danse ne s'éteint pas comme ça. Inaya en sait quelque chose, elle vit avec des regrets aujourd'hui parce qu'elle n'a pas su leur tenir tête mais Eddie ne connait pas son contexte familial, peut-être qu'elle n'a pas eu la réelle possibilité de se rebeller comme lui l'a fait. Peut-être qu'elle avait bien trop à perdre, peut-être qu'elle avait peur, il n'en sait rien mais il refuse de considérer qu'elle a manqué de courage là-dessus simplement en se basant sur ce qu'il entend et qui ne représente finalement qu'une infime partie de l'histoire. « Je ne sais pas si c’est tellement une question de courage, Inaya. » Il parle surtout pour lui ici, car il n’a pas le sentiment d’avoir été réellement courageux Eddie. Déterminé, ambitieux et sacrément têtu, oui par contre. Lui a surtout eu la volonté féroce d’aller à l’encontre des attentes de ses parents, il avait une frustration immense à extérioriser Eddie et cette frustration il l’a transformée en énergie. À l’époque il s’est autant démené pour toucher son rêve du doigt que pour leur donner tort finalement, car à partir du moment où ils ont décidé que la danse n’était pas une option il s’est mis en tête de contredire ça. « Et au final, fiers de toi, ils le sont ? » qu’il se permet de demander, puisque Inaya n’a pas osé s’opposer à eux pour cette raison. Il lui souhaite pour le coup que ce soit le cas, qu’elle n’ait au moins pas renoncé à son rêve pour rien. Eddie suppose qu’à partir du moment où elle a cédé à leurs attentes ils étaient contents, c’est ce qu’ils voulaient pour elle après tout et elle semble avoir particulièrement bien réussi dans le mannequinat. Ça ne lui parle pas au bonhomme, lire de la fierté dans les yeux de ses parents lui ne connait pas et pour cause il a emprunté le chemin inverse et récolté les conséquences allant avec. « Je peux pas en dire autant. Et le prix à payer pour tout ça, tu vois, c’est notamment celui-là. » il réplique dans un bref haussement d’épaules comme si ça ne l’atteignait pas. Alors que si, plus qu’il n’osera jamais l’avouer. Ce n’est d’ailleurs pas le seul prix à payer comme il le laisse entendre, il ne compte plus les sacrifices faits pour vivre de sa passion et pour la vivre surtout à une telle intensité. Sa vie personnelle se casse la gueule chaque jour un peu plus, il est de plus en plus seul et c’est vrai, il l’a entièrement cherché Eddie. « C’est juste à toi que tu veux le prouver ou un peu à eux, aussi ? » Il poursuit avec ses questions car le sujet évoqué capte toute son attention, et forcément aussi sa curiosité. Inaya a apparemment douté d’elle et de son potentiel dans le passé, et peut-être même que c’est encore le cas. Quand il entend ça Eddie veut l’aider à réaliser que oui elle est douée, il est quand même bien placé pour le dire, et que oui la danse peut être tellement plus qu’un simple hobby. Il ne faut pas avoir peur de rêver en grand, même à son âge Inaya peut encore certainement accomplir de belles choses même si ce n'est que le temps d'une soirée, elle devra juste s'en donner les moyens. « J’aimerais comprendre pourquoi tant de parents n’arrivent pas à considérer la danse comme un métier ou une passion aussi honorables que n’importe quels autres. Ça me dépasse. » Et sa voix en témoigne, il est fatigué de constater qu'à leur époque la danse est encore si peu prise au sérieux. À croire qu’on peut embrasser n’importe quelle voie professionnelle mais pas celle-là car ce n’est pas une façon convenable de gagner sa vie. D'ailleurs beaucoup doutent encore qu'on puisse en vivre, c'est dire. C’est pourtant loin d’être accessible au premier venu, il faut des années de pratique intensive pour atteindre un niveau professionnel et Eddie a aussi effectué trois années de conservatoire pour concrétiser ça, pour au final décrocher un diplôme et une ribambelle de prix derrière qui aux yeux de ses parents ne valent rien. Ils n’étaient même pas là pour sa remise, mais bien sûr ils ne rateront celle de sa sœur sous aucun prétexte puisque sa branche à elle est prestigieuse, d’après eux, en comparaison. « Mais sois pas désolée. Je me rends compte que tu es la première personne à pouvoir me comprendre là-dessus depuis longtemps, et j’ai l’impression que la réciproque est vraie, je me trompe ? » Son regard soutient celui d’Inaya alors qu’il étire un léger sourire. La danse fait partie intégrante de sa vie mais il n'en parle presque pas autour de lui, ou beaucoup moins qu'à ses débuts où là oui, il avait effectivement tendance à bassiner tout le monde avec ça. Depuis Eddie a compris que le sujet ne passionne pas grand monde, à la limite ses amis et sa famille veulent bien connaitre les dates de ses prochains spectacles mais tout le côté technique de son métier, ainsi que ses doutes et les difficultés qu'il peut rencontrer en tant qu'artiste ça c'est mieux qu'il les garde pour lui en revanche. C'est le sentiment qu'il a, que ça ne les intéresse pas vraiment alors ça fait longtemps qu'il n'aborde plus le sujet. Il parle, il parle, mais ce cours Eddie c'en est où ?
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| | | | (#)Dim 25 Avr 2021 - 8:53 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsL'ambiance est bien différente tout à coup. Une simple phrase d'Eddie et la blonde s'est mise à repenser à son passé. Ca a été plus fort qu'elle, même si elle essaye d'oublier, elle sait au fond d'elle qu'elle n'y arrivera jamais. Pour autant, le danseur face à elle se rattrape assez rapidement pour mieux exprimer ses pensées. Et elle, elle réfléchit. Il n'a pas l'air comme ça, s'il était ce genre de personnes, elle est persuadée que ça se saurait. Elle est bien naïve car après tout, pour son photographe ça n'a jamais été rendu public et pourtant, elle est persuadée qu'elle n'est pas la seule. Mais elle a envie de croire que tous les hommes sont différents et que Eddie fait partie de la bonne catégorie. Encore plus quand elle voit comme il a l'air gêné en réalisant que ces paroles pourraient être mal pris. S'il était réellement du genre à vouloir des contreparties en nature, il ne se serait pas rattrapé de cette manière, elle en est certaine. Alors elle reprend une voix plus douce, elle se détend de nouveau l'espace de quelques secondes seulement. Ses paroles sont sortis sans réfléchir et maintenant, elle panique un peu. Elle ne veut pas passer pour ce qu'elle n'est pas, déjà qu'elle sait que l'étiquette célébrité peut parfois lui porter préjudice auprès des autres. Evidemment, il refuse l'argent, comme elle s'en doutait. Mais il ne termine pas sa phrase sur le dîner ce qui intrigue la blonde. Est-ce que c'est un oui ou un non ? Est-ce qu'il ne sait pas lui-même s'il a envie d'accepter ? Peut-être aussi qu'il est simplement surpris par cette proposition et qu'il cherche les bons mots pour dire non sans la mettre mal à l'aise. Elle ne connaît pas les codes de ce monde et elle n'a jamais été la plus douée avec les autres. Son cerveau cherche toutes les explications possibles alors qu'il reprend la parole. On verra. C'est tout, rien de plus. Au fond d'elle, elle se dit que c'est un non caché. Une façon de refuser à lire entre les lignes pour qu'elle ne propose plus rien en échange de son aide. Une chose est sûre, elle ne fera plus allusion ni à l'argent ni à un dîner. Elle n'ose même plus parler de peur de dire une nouvelle bêtise qu'elle pourrait regretter préférant laisser le silence s'installer avant de reprendre réellement le cours pour une démonstration.
Sa réputation est sans aucun doute réelle. Elle le sent à sa façon de lui expliquer comment vont se dérouler les prochaines semaines, elle comprend très vite qu'elle devra tout donner et dépasser ses limites. Même si elle comptait déjà le faire avant même qu'elle lui dise, elle ne peut s'empêcher d'être stressée. Même dans son métier, elle a toujours peur de ne pas être à la hauteur. Elle a appris à gérer la pression et à devoir toujours être meilleure mais dans le domaine du mannequinat elle a l'habitude. La danse, après dix ans d'arrêt, elle n'est pas certaine de réussir à tenir le rythme. Une nouvelle fois, elle hoche la tête à ses mots avant de vite reprendre la parole. « Tu as déjà une idée du temps qu'il faudra pour atteindre mon objectif ? » Elle a tout le temps qu'il faut mais elle se demande s'il sait maintenant qu'il l'a vu danser. Même si elle a bien conscience qu'il est difficile de juger l'évolution de son niveau seulement grâce à sa démonstration. « Ou peut-être plutôt quel rythme tu penses être le mieux ? » Par là, elle entend bien le nombre de cours par semaine. Parce qu'ils ne l'ont pas encore fixé, ce cours sert justement à bien tout mettre en place selon ce qu'il jugera être le plus adéquat. Elle, elle se pliera simplement à ses demandes. Elle dégagera toujours du temps pour pouvoir venir ici maintenant qu'elle s'est lancée dans cette nouvelle aventure. Mais elle a conscience du rythme de vie qu'elle risque d'avoir entre les cours et le mannequinat qui lui prend déjà énormément de temps. Elle espère simplement qu'elle arrivera à tenir la cadence sans finir par s'effondrer de fatigue en voulant trop en faire. C'est bien le problème avec Inaya, elle a parfois du mal à écouter son corps et à se poser des limites dans son rythme. Elle a ce besoin constant d'être la meilleure et de se surpasser dans tous les domaines, peu importe le prix à payer. C'est autant une qualité qu'un défaut selon le point de vue.
Sur le moment, elle était persuadée que tout le monde devait lui poser des questions sur son parcours mais il faut croire qu'elle a tort. Cela dit, elle ne regrette pas maintenant qu'elle en apprend un peu plus sur lui et qu'elle comprend qu'ils ont plus en commun qu'elle aurait pu l'imaginer. Bêtement, elle pensait que son avenir dans la danse était tracé depuis le début, sans embûches. Finalement, ces parents ont l'air d'être comme les siens. Elle ne peut pas s'empêcher d'être encore plus admirative. Déjà qu'elle enviait son parcours, elle envie maintenant son caractère qui l'a poussé à tenir tête à ces parents. Et si elle l'avait fait, est-ce qu'elle en serait au même point que lui maintenant ? Est-ce qu'elle aurait pu réussir ? Ca ne restera que des questions sans réponses malheureusement. « Oui, ils le sont. » Ils sont même très fiers d'elle. Ils en parlent tout le temps, sa mère lui envoie toujours des messages à chaque nouvelle campagne, chaque fois qu'elle réalise quelque chose. Ils sont présents pour elle et ils la soutiennent toujours dans cette voie-là. En revanche, s'ils savaient qu'elle s'est décidée à reprendre des cours de danse comme avant, elles se demandent comment ils le prendraient. Peut-être qu'ils seraient déçus ou tout du moins, ils ne comprendraient pas. Elle est censée rester concentrée sur sa carrière, les nouveaux projets et la recherche de nouveaux partenariats. Pour le moment, elle préfère ne rien dire et le garder pour elle. « Même si tu as réussi dans ce domaine, ils ne sont pas.. fiers ? » Qu'elle se risque à demander en relevant les yeux vers lui. Qu'ils aient été déçus au début, elle peut le concevoir. Qu'ils aient eu peur aussi, c'est compréhensible. Mais maintenant, il a sa carrière, c'est un danseur quand même reconnu et il a réalisé son rêve. Elle ne peut pas imaginer qu'ils soient encore buté. Elle n'arrive pas à savoir s'il s'en moque ou si ça le touche, il a l'air très doué pour cacher ses émotions. « Les deux... » Bien sûr qu'elle veut montrer à ses parents qu'elle est douée. Ou qu'elle l'était, elle ne sait plus vraiment maintenant. Mais en réalité, est-ce qu'ils en ont quelque chose à faire ? « Je sais que c'est stupide mais ça reste une source de motivation de pouvoir faire ce que je veux maintenant, sans qu'ils puissent y faire quelque chose. » Il y a dix ans, ils ont pu la faire arrêter, elle n'a pas eu le choix. Mais à 26 ans, elle peut prendre ces décisions seule maintenant et décider de ce qui est le mieux pour elle. Sûrement qu'elle aurait pu le faire plus tôt et si elle en avait eu le courage, elle aurait pu prétendre à une reconversion. Peu importe, mieux vaut tard que jamais. Et cette conversation la rassure en réalité. Il est bien placé pour la comprendre et elle est persuadée qu'il va pouvoir l'aider encore plus qu'elle aurait pu l'imaginer. « C'est un domaine dans lequel il est parfois dur de se faire une bonne place. J'imagine que les parents ont peur pour l'avenir et l'argent. Même si je ne conçois pas qu'on puisse briser des rêves pour autant. » Bien sûr qu'elle ne le comprend pas, elle en voudra toujours à ses parents de ne pas avoir cru en elle. Elle aurait aimé qu'ils la soutiennent dans cette voie autant qu'ils l'ont soutenus dans le mannequinat. Après tout, c'est aussi une voie compliquée et elle aurait pu se planter. Ce n'est pas toujours simple de s'y faire une place, de réussir à faire décoller sa carrière. Son regard vient se planter dans celui d'Eddie, un sourire venant s'afficher sur son visage. « Exact. Ca fait du bien de pouvoir parler de tout ça sans être jugé. » Quand elle tente de parler de ses regrets, on lui dit souvent qu'elle ne doit pas se plaindre. Elle a une belle vie, une carrière internationale, pourquoi rester bloqué sur des rêves d'adolescente ? Pour beaucoup, ça n'a aucun intérêt et elle ne fait qu'un caprice. Il est difficile de comprendre l'importance qu'à la danse dans sa vie. Mais avec le danseur face à elle, elle peut s'exprimer sans qu'il trouve ça stupide. Même si le parcours est différent, ils ont des relations familiales complexes et cet amour de la danse en commun. Sauf qu'à la base, elle est ici pour un cours de danse et non pour discuter de sa vie et de celle de son professeur. Elle a l'impression d'avoir légèrement bouleversé le cours prévu. « Quel est la suite du cours maintenant ? » Elle ne sait même pas combien de temps il reste. En tout cas, elle est bien moins gênée maintenant qu'ils ont parlé et elle n'a plus envie de fuir ce cours, ni les prochains. |
| | | | (#)Ven 30 Avr 2021 - 21:20 | |
| Dreams bloom in reality and flowers shine in flames You and I, We can fly You're another me, I'm another you Let’s just run for our lives
Ce on verra, il n’est même pas sur lui-même de savoir ce qu’il signifie exactement. La question du dîner n’est pas censée se poser en réalité et pourtant il ne rejette pas directement l’idée Eddie, il se surprend même à imaginer ce que pourrait engendrer le fait de dépasser cette limite-là avec son élève. Il se l’est toujours interdit jusqu’à présent, il a même rembarré certains élèves qui voulaient copiner avec lui en dehors des cours et un ou deux rencards soumis par d’autres qui n’avaient pas froid aux yeux.. et à présent il pourrait envisager un dîner avec Inaya ? Sous quel prétexte au juste ? Tout ça n’a rien de logique et Eddie n’est pas le moins du monde cohérent, la seule réponse acceptable ici serait un non proprement formulé et pourtant il laisse planer cette éventualité, tout du moins de son côté. Car peut-être qu’Inaya ne le perçoit pas comme ça, et se dit que s’il n’avait pas été fermé à l’idée il aurait accepté d’emblée. Sauf que ça il ne peut pas, pas comme ça et pas ici. Accepter ce dîner ou autre chose de sa part, si ça ne concerne pas directement les cours, dans ce studio c’est impossible. Il n’est déjà plus vraiment dans son rôle en prétendant qu’ils verront ça par la suite, alors qu’en réalité il fera son possible pour filer un coup de main à Inaya si son niveau le permet, qu’il y ait un dîner à la clé ou non. Le danseur ne le prend pas comme une motivation pour parler d’elle à sa compagnie, il a bien dit qu’il ne demandait pas de compensation pour ça alors quelque part si ce dîner se tient à l’avenir ce n’est pas dit qu’il le verra exactement de la même manière qu’elle. Reste à voir si la question se posera réellement un jour, et surtout si Inaya n’est pas déjà en train de regretter sa petite proposition face à la réaction nuancée de son professeur. Une réaction qui en révèle bien plus que ce qu’elle doit paraître, quand on sait à quel point Eddie tient à marquer la distance entre ses élèves et lui. Pour le coup il a raté l’occasion de le faire totalement ici, et ce n’est que le premier cours alors c’est à se demander si cette distance sera finalement bien longtemps de rigueur entre eux. Lui y tient car il sait où est sa place et quel doit être son rôle, mais visiblement c’est tout de suite questionnable quand l’élève concernée est une demoiselle qui lui a tapé dans l’œil quelques mois plus tôt. Et si elles étaient là, finalement, les limites de son professionnalisme..
Pas de zone de confort entre ces murs, ça a le mérite d'être clair et Inaya semble facilement se faire à l'idée qu'il lui en demandera sûrement beaucoup. Eddie tient à former des élèves tout-terrain, même si la grosse majorité d'entre eux ne visent pas une pratique de la danse professionnelle il reste important pour lui de leur faire explorer différentes nuances de celle-ci, et non de les maintenir éternellement dans le même registre. Alors oui, dans cette optique aucun cours ne se ressemblera et c'est bien pour ça que ses élèves ont parfois du mal à suivre la cadence ainsi que ses grandes attentes, parce qu'il ne les laisse pas tellement s'habituer ni prendre leurs marques dans un genre plutôt que dans un autre. Inaya se demande s'il a déjà une idée du temps qu'il leur faudra pour lui rendre le niveau qu'elle avait autrefois, et face à cette question le jeune professeur remue lentement la tête. « Ça ne s’estime pas comme ça. » il l’informe calmement, en gardant évidemment en tête la prestation qu’il vient de voir et son niveau dont il peut maintenant juger, mais ce n’est pas aussi simple. Eddie est habitué à travailler en gardant en vue des deadlines strictes comme ça à été le cas récemment avec Penny, mais le fait qu’Inaya n’ait pas d’échéance dont ils doivent tenir compte leur laisse du coup l’opportunité d’aménager ces cours comme ils le souhaitent. Le danseur ne peut (ou ne veut) pas estimer avec précision le temps qu’il leur faudra car à partir du moment où ils n’ont pas besoin de collaborer dans l’urgence il ne se fixe aucun objectif de temps. « Justement il faut qu’on convienne d’un rythme à adopter et auquel se tenir pour les cours. » Il le fait avec tous ses élèves avant de plonger dans les choses sérieuses car Eddie a un planning et il se doit de s'organiser pour ne pas dépasser ses propres capacités. En ce moment ça va encore, il n'est pas dans une période où il cumule beaucoup d'élèves mais il doit aussi considérer son premier boulot à côté, qui lui par contre le sollicite énormément ces temps-ci avec le grand projet dans lequel il s'est lancé au théâtre. Il tente de tout concilier Eddie mais ce n'est pas dit qu'il le pourra encore très longtemps, et viendra sûrement un moment où un choix se devra d'être fait entre ses cours et son groupe, puisque la priorité sera toujours donnée à sa compagnie. Ce ne sont pas ces cours qui payent ses factures et son loyer tous les mois et même lorsque les affaires marchent bien il est loin d'en tirer des bénéfices énormes. « Je peux te proposer deux leçons par semaine, mais si tu as peu de disponibilités on peut partir sur une. C’est à toi de me dire ce qui t’arrange, sachant que les cours seront toujours le soir. » Ça c’est la seule chose qui n’est pas ajustable car il a un boulot Eddie en dehors de ces cours, il fait des journées de huit heures comme tout le monde et c’est seulement une fois qu’il est rentré du théâtre que peut commencer sa deuxième vie au studio, consacrée aussi bien à ses élèves qu’à son groupe. Les deux passant de toute façon après son principal gagne-pain car Eddie ne peut pas du tout se permettre de devenir professeur à temps plein. Alors oui c’est un temps personnel qu’il pourrait investir dans sa vie privée mais qu’Eddie préfère utiliser de cette façon histoire de vivre entièrement pour la danse, pas étonnant que ses amis se plaignent de ne presque plus le voir et qu’il n’ait pas l’ombre d’une vie sociale - amoureuse, n’en parlons même pas.
Il comprend à la réponse d'Inaya que la similitude de leurs deux parcours s'arrête au fait d'avoir l'un et l'autre voulu transformer leur passion en métier, car après ça ils ont emprunté des chemins opposés au point qu'aujourd'hui la belle blonde peut compter sur la fierté de ses parents en échange de son sacrifice, tandis qu'Eddie doit vivre avec la déception des siens pour pouvoir concrétiser son rêve et mener la vie qu'il entend. Quelle est la meilleure situation ? Celle d'Inaya ou bien la sienne, il n'en sait franchement rien et c'est un peu à l'appréciation de chacun. Ce qu'il sait par contre c'est qu'il ne regrette rien des décisions qu'il a été amené à prendre quelques années plus tôt, même s'il n'obtiendra jamais l'approbation de ses parents pour ça et qu'ils seront déçus de lui à vie, à ses yeux c'est toujours mieux que d'avancer avec le regret d'avoir laissé filer le grand rêve de sa vie. La question d'Inaya lui arrache un sourire teinté d'une certaine amertume, car sa réussite en tant que danseur peu de gens dans son entourage la considèrent réellement et pour le coup ses parents sont bien les dernières personnes à y accorder la moindre importance. « Non. » il répond aussitôt d’une voix lourde sans même prendre le temps d'étudier la question, car il n’a même pas besoin de leur demander pour savoir ce qu’il en est, Eddie. Et cette discussion de toute façon ils ne l'auront jamais ensemble, il ne le souhaite surtout pas. « À partir du moment où ils rejettent tout ce qui concerne la danse ils se fichent bien de ce que je peux accomplir dans le domaine. Tant que je gagne ma vie ça leur va mais les détails de mon métier ne les intéressent pas, et ils sont incapables de faire semblant. » Et dans un sens il préfère Eddie, car il n’aimerait pas les voir jouer les parents concernés alors qu’ils n’ont jamais approuvé sa passion et n’ont jamais tenté de comprendre pourquoi il avait opté pour cette voie-là et non une autre. Une passion, ils ne savent même pas ce que ça fait d'en avoir une et d'être habité nuit et jour par celle-ci. « Alors j’avoue ne plus les tenir informés de grand-chose aujourd’hui, car à quoi bon ? » il reprend dans un bref haussement d’épaules tandis que son regard se perd autour d’eux pendant quelques secondes. Ça le rend pensif tout ça, il réalise qu’il ne leur a même pas annoncé son tout nouveau statut de chorégraphe à la Northlight alors que c’est son plus grand accomplissement depuis cinq ans. Ça devrait être un automatisme pour n’importe quel enfant mais lui ne l’a plus du tout, il ne juge plus utile de les tenir informés et une part de lui attend toujours qu’ils viennent eux-mêmes aux nouvelles, mais sincèrement. Sauf que ça n’est pas près d’arriver, il le sait bien et ne compte vraiment pas dessus. Les paroles de son élève après ça ne le laissent pas sans réaction, car il conçoit parfaitement qu'elle puisse autant vouloir se prouver des choses à elle-même que prouver des choses à ceux qui ont longtemps eu un pouvoir de décision sur sa vie. Une revanche en quelque sorte, il le ressent comme ça même si le terme n'est pas expressément formulé. « Ce n’est pas du tout stupide. » il tranche en remuant vivement la tête car il y perçoit tout sauf de la stupidité lui. C’est son libre arbitre qu’elle défend Inaya, maintenant qu’elle peut faire les choix qu'elle entend et qu’ils n’ont plus la possibilité de décider à sa place. « Je suis juste surpris que tu viennes me voir aussi tard, enfin moi ou un autre. Ça fait longtemps que tu es en âge de décider pour toi-même Inaya, et tu vois j’aurais aimé que nos routes se croisent plus tôt pour que tu aies moins de regrets à l’arrivée. » Eddie sort encore un peu plus de son cadre de professeur mais il ne peut pas rester indifférent face à la situation de son élève, qu'il peut décidément comprendre sous bien des aspects. S’il prend son cas autant à cœur c’est parce qu’il ne peut pas s’empêcher de se voir en elle et de comparer leurs parcours. Il ne fait jamais ça d’ordinaire Eddie, mais c’est la première fois qu’il se retrouve comme ça en quelqu’un, et qu’il a le sentiment qu’on peut le comprendre aussi en retour. Il n’a personne à qui parler de tout ça et avec le temps il en a forgé une certaine frustration, mais elle doit être minime à côté de celle d’Inaya aujourd’hui, qui contrairement à lui ne touche pas vraiment son rêve du doigt. Pas comme elle l’aurait voulu, et pas comme elle l’aurait aussi mérité selon lui. « Il y a briser les rêves d’un enfant, et tenter en plus de lui imposer ses propres ambitions. » Ce qu’ils ont connu l’un et l’autre, leurs parents ne s’étant pas contentés de désapprouver leur passion pour la danse. Ses parents à lui auraient pu lui demander de choisir une autre voie, même s'il n'en aurait de toute façon fait qu'à sa tête au moins Eddie aurait eu l’impression d’avoir le choix. Mais non ils avaient tout prévu pour lui et c’est bien pour ça qu’ils n’ont jamais pu accepter la vie qu’il a choisie, parce qu'ils en avaient une autre en tête toute tracée pour lui.
Quelle est la suite du cours maintenant ? La voix d'Inaya le ramène à la réalité, ils ont beaucoup échangé tous les deux mais ils sont réunis dans ce studio pour une raison et ce n'est pas celle d'apprendre à se connaitre. Le danseur réalise que tout ça est parti beaucoup trop loin, à l'origine ce n'était qu'une question à laquelle il a consenti à répondre mais il ne pensait pas qu'ils s'étendraient l'un et l'autre longuement en confidences ensuite. Et ça le gêne quand il y pense, car ça n'a pas sa place ici entre eux. Revenir au cours après ça est un peu compliqué car il a fait voler pas mal de barrières en se livrant à elle, idem pour Inaya qui n'est déjà plus franchement une inconnue pour lui. « Oui pardon, je me suis un peu égaré. » il souffle en fuyant automatiquement son regard pour se rendre à son ordinateur, car cette discussion l'a tellement absorbé qu'il ne s'est même pas rendu compte que depuis tout à l'heure la musique se poursuit en fond. Il ne s'est pas qu'un peu égaré en réalité Eddie mais ça il est le seul à le savoir, car Inaya ne connait pas comme lui le déroulement normal de ses cours. Elle ne sait pas qu'il ne s'autorise jamais ce genre de parenthèses confessions avec ses élèves, et il conviendrait donc de redonner très vite à tout ça une dimension officielle et sérieuse. « Comme je l'ai relevé tout à l'heure tes pas ne sont pas suffisamment marqués au sol, on va donc travailler là-dessus dans un premier temps. » C'est une petite lacune qui peut vite être corrigée s'ils prennent le temps pour ça, et c'est donc le prochain point qu'ils vont voir ensemble. « Tu dois avant tout prendre conscience du poids de ton corps pour l'utiliser efficacement. Ainsi l'exécution de tes mouvements n'en sera que meilleure, et pour ça on va notamment voir des notions de balance et d'équilibre. Mais aussi les chutes contrôlées, comprenant l'abandon du poids du corps, point que j'aimerais aborder maintenant. » Eddie rejoint à nouveau le centre de la pièce alors que plus aucune musique ne résonne derrière eux, le silence règne même en maître à présent et seule la voix du danseur vient ponctuellement le rompre. « Je voudrais que tu réalises une chute glissée, pour ça il va te falloir contrôler la détente progressive de ton corps et éviter une réception au sol qui pourrait être douloureuse. Je te montre, et tu refais ensuite. » Il est convaincu que ce langage un peu technique va parler à Inaya puisqu'elle n'en est pas à son premier cours de danse, mais il se doit évidemment de montrer ce qu'il entend par là. Eddie offre toujours une démonstration à ses élèves après avoir énoncé ses attentes, mais ici tout pourrait ne pas se dérouler comme prévu. Les chutes contrôlées exigent une maitrise et une résistance musculaire qui lui fait un peu défaut en ce moment avec sa blessure au genou, et celle-ci décide justement de le rattraper au plus mauvais moment. Cette réception sans douleur au sol soulignée juste avant Eddie la rate complètement, son équilibre l'abandonne et c'est son genou blessé qui récolte tout le poids de son corps. Non seulement sa démonstration est un cuisant échec, mais en plus son genou trinque une nouvelle fois alors qu'il n'avait vraiment pas besoin de ça. « Eh merde. » il grogne en se relevant péniblement tandis que la douleur le saisit violemment. Ne me lâche surtout pas maintenant, j’ai besoin que tu sois opérationnel jusqu’en septembre au moins. Cette douleur Eddie la connait bien pour tenter de l'ignorer et de l'étouffer depuis des mois alors il fait ce qui est à présent une habitude chez lui, il se rend jusqu'à son sac et y récupère un comprimé d'antalgique qu'il s'empresse d'avaler avant de décider que finalement il en prendra deux. Sentant le regard de son élève posé sur lui il se retourne vers elle, soucieux de faire bonne figure malgré le fait qu'il boite désormais. « C'est rien. » il lui assure dans un sourire forcé et à présent il prie intérieurement pour que les médocs fassent rapidement effet. Son genou le lance atrocement, plus que ça n'a même jamais été le cas jusqu'ici. « L'exercice, donc. Tu as saisi ce que je voulais, tu penses pouvoir le faire à ton tour ? » Et faire mieux que lui du coup, ce ne sera pas difficile. Il tente de capter de nouveau l'attention d'Inaya au niveau du cours, et nulle part ailleurs. Mais quand même, il se demande s’ils ne feraient pas mieux d’arrêter là pour aujourd’hui car ça fait beaucoup de choses que la belle blonde a le luxe de découvrir sur lui et indéniablement la faiblesse de trop qu’il dévoile devant elle.
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| | | | (#)Dim 2 Mai 2021 - 18:34 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsLe moment de gêne passé, elle essaye directement de changer de sujet. Parce qu'elle a vraiment l'impression d'avoir fait une énorme erreur face au danseur, dès le premier cours. Autant dire qu'elle aurait préféré éviter ça. Alors le mieux à faire est de parler de la danse, la raison pour laquelle elle est ici et sur quoi elle doit se concentrer. Et elle a besoin d'une ligne de conduite, de connaître exactement ce qui l'attend pour réussir à se projeter. Inaya a compris qu'elle allait devoir beaucoup travailler, que ça allait prendre du temps et certainement beaucoup de son énergie. Il ne peut pas estimer le temps de travail qu'il faudra et elle le comprend. Même si ça doit durer pendant des semaines, ce n'est pas quelque chose qui la dérange. Le principal étant de réussir à atteindre son objectif. Elle a attendu tellement d'années avant de venir ici qu'elle peut bien attendre encore quelques mois pour y arriver. Maintenant, elle sent qu'elle peut y arriver et qu'elle a trouvé le bon professeur pour ça. C'est ce qu'elle ressent au fond d'elle, qu'elle est sur la bonne voie et qu'elle a fait le bon choix. Bien qu'il y ait encore quelques minutes, elle se demandait si elle reviendrait ici une nouvelle fois ou si elle ne ferait pas mieux de tout arrêter. C'est juste son manque de confiance qui lui joue des tours de temps en temps. Elle hoche la tête aux mots d'Eddie, deux cours par semaine, ça lui semble bien. « Ca me convient totalement. Et de toute façon je ne suis disponible que le soir alors c'est parfait. » Son boulot doit rester sa priorité même si elle veut s'investir au maximum dans les cours. Elle devra toujours être en forme et tenir le rythme. Est-ce qu'elle va y arriver ? Mystère. Déjà qu'elle a du mal à concilier sa vie sociale et sa vie professionnelle, ça risque de devenir encore plus difficile. Sûrement que les jours off, elle voudra seulement être seule et dormir au maximum pour être en forme. Est-ce que ses amis le comprendront ? Elle l'espère. Elle demande juste à être soutenue dans cette nouvelle aventure qui l'attend. Il n'y a plus que ça qui compte, le reste passera en second comme elle l'a toujours fait. Sa carrière a toujours été sa priorité, quitte à perdre un peu de son entourage au fil des années. Ses amis se comptent sur les doigts d'une main, elle est devenue plus solitaire qu'elle l'aurait cru. Quant à sa vie amoureuse.. Elle est inexistante. Mais ça, c'est parce qu'elle le veut bien. Elle n'a ni le temps ni l'énergie de s'investir dans une relation amoureuse. A quoi bon, l'amour brise plus qu'autre chose à ses yeux. Son coeur a été brisé qu'une seule fois et elle ne veut pas donner la possibilité à un autre homme de lui briser de nouveau. Elle a peur, Inaya, c'est tout. Personne ne peut changer ça, elle n'en laisse pas l'occasion.
Cette conversation devient personnelle, ils se confient l'un et l'autre en oubliant presque qu'ils devraient être en train de faire un cours de danse. Pendant quelques secondes, la blonde se demande si c'est toujours comme ça. Est-ce que lors du premier cours, il apprend à connaître ses élèves ? Il essaye d'en savoir plus sur eux et leurs parcours ? Elle se dit qu'il doit raconter son histoire à chaque fois et que c'est pour cette raison qu'il semble aussi détaché quand il parle de ses parents. Elle, ça lui fait mal au coeur d'entendre ses mots. Elle a de la peine pour lui en comprenant que même après toutes ces années, ils ne sont pas fiers. Et elle comprend pas, Inaya. Pourquoi ils ne changent pas d'avis en voyant leur fils épanoui ? Parce qu'il a l'air heureux dans cette vie Eddie. « Peut-être que s'ils te voient danser, ils changeront d'avis. » Elle n'en sait rien, elle ne fait qu'imaginer ce qui pourrait se passer. Mais la danse reste un art dans lequel on peut faire passer des émotions une fois sur scène. Alors, peut-être qu'ils seraient touchés en le voyant sous les feux des projecteurs. Mais elle préfère ne rien dire de plus parce que tout ça, ça ne la regarde pas. Elle ne veut pas paraître trop indiscrète, déjà qu'elle a l'impression de dépasser un peu les limites depuis le début. Même s'il lui répond, ça ne pourrait être que par pure politesse. Son regard se baisse aux mots d'Eddie parce qu'elle sait qu'il a raison. Bien sûr qu'elle aurait pu venir plus tôt, dès sa majorité, dès qu'elle a commencé à voler de ses propres ailes. Mais ses parents l'avaient tellement bridés qu'elle s'est convaincu elle-même que ça ne servirait à rien. « J'étais pas prête, je crois.. Je me suis dit que c'était inutile parce que je devais me concentrer sur ma carrière et ne pas perdre du temps sur du superflu. » La danse, c'était un loisir, c'était secondaire. Son père lui a tellement répété que ça a fini par être inscrit au plus profond de son esprit. « On peut dire qu'ils ont bien réussi à me retourner la tête. » Qu'elle lance sans trop réfléchir alors qu'un rire s'échappe de ses lèvres. Un rire sarcastique, un rire qui ressemble à tout sauf à de la joie. Mais elle se rend vite compte de sa phrase qui semble tout à coup bien trop personnelle. Ca la gêne, une nouvelle fois. Déjà qu'elle ne parle pas souvent de tout ça, elle n'a pas envie de trop s'ouvrir avec un inconnu. Eddie, c'est seulement son nouveau professeur et elle ne devrait que danser avec lui, rien d'autre. Elle espère juste qu'il ne va pas relever cette phrase et qu'il va rapidement passer à autre chose. Briser les rêves d'un enfant. Ca résonne en elle, évidemment. Elle comprend plus qu'elle ne le voudrait, encore une fois. Et ça lui fait toujours aussi mal. Une énième blessure qu'elle n'arrive pas à effacer et à guérir. Jusqu'à maintenant en tout cas. Ce nouveau chapitre de sa vie doit justement l'aider à enfin avancer pour être pleinement heureuse et ne plus vivre dans tous ses regrets.
Elle sourit légèrement quand il dit s'être égaré parce que c'est sûrement à cause d'elle. « Je suis désolée, c'est ma faute. » C'est elle qui a posé une question qui a engagé toute cette discussion imprévue. Quand elle est venue ici, elle n'aurait jamais cru que ce cours se passerait comme cela et qu'elle se confierait. Mais il faut aussi dire qu'elle n'aurait pas cru se retrouver dans les mots d'Eddie et trouver quelqu'un qui pourrait la comprendre. Au fond, c'est sûrement parce qu'ils se ressemblent que ce cours a légèrement dévié de son but premier. Le danseur reprend vite sa place de professeur en coupant la musique pour lui expliquer la prochaine étape de ce cours. Elle est attentive et prête à apprendre quelque chose de nouveau. Si elle sort de ce premier cours en ayant réussi au moins un exercice, ce sera déjà une petite victoire. Les chutes contrôlées, c'est noté. Cela fait tellement longtemps qu'elle n'a pas pratiqué, elle ne sait pas si elle sera capable d'y arriver du premier coup. Mais tout ne se passe pas comme prévu quand il lui offre une démonstration. Il se loupe et Inaya affiche un simple oh en espérant qu'il ne s'est pas fait trop mal. Les erreurs, les chutes, ça arrive à tout le monde. Même quand on est un danseur professionnel, elle le sait. Alors sur le moment, elle ne s'inquiète pas plus que ça. Jusqu'à ce que son regard suive la silhouette d'Eddie jusqu'à son sac pour.. prendre un cachet. Ca, en revanche, ce n'est pas normal. Malheureusement pour lui, elle connaît ce monde et les blessures qui peuvent arriver. Alors, quand il lui dit que ce n'est rien, elle sait que c'est faux. C'est à peine si elle écoute sa phrase d'après, elle n'a pas l'intention de tenter à son tour. Ca n'est plus sa priorité. « Si c'était rien, tu n'aurais pas pris un cachet. » Doucement Inaya. Sa franchise lui porte souvent préjudice et elle a du mal à faire preuve de tact. Certes, ils ont eu un instant confessions mais ils ne se connaissent pas pour autant. Même si ce cours permet d'apprendre bien plus de choses sur le danseur qu'elle l'aurait cru. Et Inaya s'apprête sans aucun doute à se mêler de quelque chose qui ne la regarde pas, une nouvelle fois. « Tu es blessé, c'est ça ? » Une blessure au genou, ça peut être grave. Sauf s'il se repose et qu'il ne fait pas trop d'efforts, ce qui n'a pas l'air d'être le cas d'Eddie. Normalement, il ne devrait pas être là à lui donner un cours. « Tu vas me dire que ça me regarde pas mais tu es mon professeur maintenant alors je préfère savoir s'il y a des risques. » Des risques d'un arrêt forcé, par exemple. Parce que si c'est grave et qu'il continue de forcer comme il a l'air de le faire, il risque de devoir ensuite s'arrêter pendant une période plus ou moins longue. Elle pourra donc dire adieu à ses cours. Mais elle ne pense pas qu'à elle, sur le moment. Elle pense aussi à lui et à sa carrière. De ce qu'elle a entendu sur son caractère et sa façon de voir les choses, ça ne l'étonnerait pas qu'il n'écoute pas pour les médecins et qu'il préfère continuer de danser. Elle le comprendrait, aussi. C'est parfois dur de s'arrêter quand la danse est plus qu'une passion. « C'est peut-être mieux d'arrêter le cours ici pour que tu te reposes, non ? J'ai pas envie que tu fasses des efforts inutiles avec moi si t'es en train de souffrir. » Ce n'est pas à elle de faire ça, c'est à lui de décider quand le cours se termine mais elle n'a pas envie de le voir forcer pour tenir ses engagements. Alors elle prend les devants, elle le propose d'elle-même parce que ça ne la dérange pas. Maintenant, elle n'a aucune idée de la manière dont Eddie va prendre ses mots. Elle pense à son bien, la blonde, sauf qu'elle ne sait pas ce qui se passe dans sa tête à lui et comment il va interpréter la situation. |
| | | | (#)Jeu 6 Mai 2021 - 18:48 | |
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Il note dans un coin de sa tête que les disponibilités d’Inaya sont au final les mêmes que les siennes, et ils ne devraient du coup pas avoir trop de mal à s’accorder sur un planning qui conviendra à l’un comme à l’autre. Car il a connu son lot d’élèves pénibles même là-dessus Eddie, des élèves qui pensaient être les seuls dont il s’occupait et qui attendaient de lui qu’il revoit tout son emploi du temps juste pour leurs beaux yeux. Deux cours du soir par semaine donc, c’est adjugé. Elle semble être décidément bien arrangeante cette Inaya, le genre d’élève qui ne remettra sans doute pas en cause ses méthodes ou la cadence qu’il lui imposera, et ça c’est assez rafraîchissant pour lui après pas mal de collaborations houleuses dans sa carrière de jeune professeur. La simplicité, enfin. Non seulement ils marchent du même pied mais en plus ils sont assimilables sur bien des points tous les deux en ce qui concerne la danse, et ça aussi c’est tout nouveau pour lui. D’où cette facilité avec laquelle il se confie, sans réprimer quoi que ce soit ni songer à la gêne qui s’était emparée de ce studio quelques instants plus tôt. Il a si rarement l’impression d’être compris qu’il ne se méfie pas Eddie, au point de mentionner ses parents dont très peu de personnes dans cette ville ont le luxe d’entendre parler venant de lui, vu la relation qui le lie à eux. Là encore il ne se réfrène pas, le sujet s’amène tout naturellement dans le courant de leurs confessions. À la remarque de son élève Eddie a alors un léger rictus. « Ils ne changeront pas d’avis. » il tranche avec toute la conviction du monde, pour les connaitre plus que bien et savoir que la danse ne sera jamais acceptable pour eux. Ils n’ont pas la volonté de revoir leur jugement et ils ne s’intéressent pas à ce qu’il fait, comme il le disait un peu plus tôt l’essentiel c’est qu’Eddie gagne sa croûte avec son métier de saltimbanque, comme dirait son père. Pourtant il aimerait leur montrer ses créations, les inviter à ses spectacles et leur prouver que cette passion censée durer rien qu’un mois à l’époque est bel et bien la passion de sa vie mais il sait, ou croit savoir qu’il essuierait un refus net et précis. Leur fils commence à se faire un petit nom dans le monde de la danse australien mais ils passent complètement à côté puisqu’ils préfèrent mettre des œillères et ne pas voir combien il bosse dur, et combien ça lui tient à cœur surtout. Ce n’est même plus triste là, c’est sa normalité. Il pourrait poursuivre, lui dire qu’ils ne sont même pas venus à sa remise de diplôme car à leurs yeux un diplôme ne vaut rien dans sa branche, mais quel intérêt aurait-il à se dévoiler encore plus ? Inaya en sait déjà plus que tous ses autres élèves réunis, il doit mettre des limites à ce qu’il lui confie ou elle connaitra bientôt les noms de ses chats. Ses mots ensuite ne visent pas du tout à enfoncer la belle blonde, il déplore juste de ne pas avoir pu lui venir en aide plus tôt mais comme Inaya le dit elle n’était probablement pas prête. Sûrement qu’à force d’entendre ses parents décrier son intérêt pour la danse elle a fini par se convaincre que ça n’en valait pas la peine, c’est ce qu’il comprend et ça écorche forcément le danseur qu’il est. C’est possible effectivement qu’elle se soit laissée un peu manipuler Inaya mais elle ne doit pas s’en vouloir, tout comme lui n’a pas le droit de penser qu’elle aurait dû réagir comme lui et se rebeller car ils sont tous différents. Et puis c’est fait surtout, il n’y a plus rien à réécrire mais plutôt une nouvelle page à entamer, ensemble. « C'est le passé, ça. Concentre-toi sur le présent, et sur tes objectifs aujourd’hui. » il laisse entendre dans un sourire bienveillant. Pas sur ce qu’elle a manqué d’accomplir quelques années plus tôt, pas sur les regrets qu’elle peut avoir, ce qui compte c’est ce qu’elle veut maintenant et les moyens qu’elle va se donner pour y parvenir. Et il l’y aidera, il partage un peu sa frustration pour être en mesure de la comprendre alors elle peut être sûre qu’il prendra son cas au sérieux et qu’il n’oubliera pas, non plus, la possibilité de parler d’elle à sa compagnie si elle retrouve son niveau d’autrefois. Il l’a dit et il s’y tiendra Eddie, la question sera réellement étudiée le moment voulu et il s’engage aussi à rester toujours très honnête avec elle. Si à l’arrivée son niveau coince encore il lui dira, pas de langue de bois entre ces murs c’est clairement sa devise.
Et ce satané genou, il ne lui foutra donc jamais la paix ? Comme si sa blessure était susceptible de guérir par magie, alors que depuis des mois tout ce qu’il fait c’est en étouffer la douleur à grands coups d’antalgiques, ce qui n’est évidemment pas une solution. Et en retombant dessus ça ne risque pas de s’arranger, il peut d’ailleurs sentir quelque chose de différent par rapport à avant. La douleur est bien plus vive, il la décrirait comme pulsative et c’est limite s’il peut encore poser le pied à terre. Alors son réflexe dans ces cas-là est toujours le même, sauf qu’il n’échappe pas à Inaya dont la réaction ne se fait pas attendre. Si c'était rien, tu n'aurais pas pris un cachet. A-t-il bien entendu ? Le regard du danseur se heurte à celui de son élève, un regard qui s’assombrit à mesure que celle-ci se permet des remarques et des questions. Non il n’est pas blessé Eddie, pour elle il ne l’est pas car Inaya n’a rien vu, voilà. Il aurait peut-être dû se montrer plus discret en allant prendre ses cachets mais il ne pensait pas qu’elle s’arrêterait là-dessus, il pensait que la seule chose qui lui importait venant de lui ce sont les cours qu’il peut lui donner mais en fin de compte c’est peut-être bien le cas, puisqu’elle évoque les risques qu’il prend vis-à-vis d’elle. C’est donc intéressé, tout ça ? Il n’en sait rien et il ne tient même pas à le savoir. La seule chose de sûre c’est qu’elle n’a pas à se mêler de ça, car il ne lui doit aucune vérité, rien du tout. « En effet ça ne te regarde pas. » il confirme d’une voix retombant avec lourdeur dans ce studio où désormais elle résonne. « Écoute, c’est pas parce qu’on s’est confiés l’un à l’autre que tu gagnes le droit d’estimer ce qui est bon ou non pour moi et que je vais partager avec toi tous les détails de ma vie. J’espère que je suis clair. » Ses mots sont assez durs, son ton aussi. Eddie tient à lui rappeler sa place, elle est son élève et s’ils ont certes pas mal discuté avant ça il ne lui donne en aucun cas le droit d’en profiter. Car c’est le sentiment qu’il a, que parce qu’il a un peu fendu l’armure et brisé la distance professionnelle pourtant de mise entre eux Inaya pense pouvoir se permettre ce genre d’intrusion. Elle connaît son parcours, d’accord, un parcours d’ailleurs semblable au sien mais il reste son professeur avec tout ce que ça implique et il y a des limites à ce qu’il veut bien partager avec elle. « Je sais très bien ce que je fais. » il réplique durement tandis qu’il commence à ranger la salle, ce qui est assez annonciateur de la suite. Inaya suggère justement d’arrêter le cours mais ce qu’il retient surtout c’est que selon elle il ferait bien de se reposer. Eddie soupire, il croirait entendre son médecin, sa sœur ou encore Dani, toutes ces voix bien-pensantes qu’il prend soin d’ignorer depuis des mois. Qu’on lui foute la paix avec son genou, qu’on arrête de croire tout savoir mieux que lui alors que c’est son corps, et sa santé. C’est son problème s’il tire dangereusement sur la corde et il n’a de conseils à recevoir de personne. Même si c’est bienveillant et que certaines personnes sont réellement inquiètes pour lui, Eddie ne veut ni les voir ni les entendre. Il veut croire qu’il contrôle mais en réalité le contrôle il ne l’a déjà plus sur grand-chose, et ça plutôt crever que de l’admettre. « Mais oui on va s’arrêter là pour aujourd’hui, puisque tu ne veux plus travailler. » Et à vrai dire, lui non plus. Ce n’est pas pour répondre positivement à la suggestion de la belle blonde, Eddie n’a juste pas envie de continuer dans ces conditions. Ça ne l’intéresse plus là tout de suite, il en a trop entendu et maintenant il aimerait bien morfler tout seul sans qu’on vienne lui faire la morale. Oui il souffre, oui c’est probablement grave à ce stade, et oui il est beaucoup trop buté pour admettre qu'il fonce droit dans le mur. Alors il se braque mais il fallait s’y attendre, et si c’était ça finalement qu’il infligeait aux autres quand il lui prend l’envie de s’introduire dans leur vie privée ? C’est très désagréable, il ne dira pas le contraire. Le danseur termine de mettre de l’ordre dans son studio s’agissant de son dernier cours de la soirée, au passage il éteint son ordinateur puis il se tourne vers Inaya, qu’il s’étonne même de voir encore là. « J'apprécierais que tu me laisses. » il ne l’ordonne pas mais il pourrait, même si son ton est bien assez sec et grinçant comme ça. « Je t’enverrai le planning par mail. » Et ce seront ses derniers mots, ainsi que le dernier regard qu’il lui adressera aujourd’hui. Sans rien annoncer de plus Eddie rejoint en trombe le petit vestiaire à l’arrière du studio pour se changer, et tout ce qu’il souhaite c’est qu’Inaya ne soit plus là quand il en sortira.
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| | | | (#)Dim 16 Mai 2021 - 9:19 | |
| she's a masterpiece struggling to master a piece @Eddie Yang & Inaya HopkinsElle comprend très bien que ça ne sert à rien d'insister sur le sujet de ses parents. Ils n'ont pas l'air de vouloir comprendre qu'Eddie est heureux dans cette vie et malheureusement, elle ne peut rien y faire. Après tout, il les connaît mieux qu'elle alors s'il dit qu'ils ne changeront pas, elle ne peut que le croire. Même si ça la rend triste pour lui, c'est toujours gratifiant d'avoir droit à la fierté de ses parents. Inaya est heureuse de pouvoir l'avoir même si elle a dû stopper son rêve pour cela. Elle devait faire un choix, elle l'a fait. Enfin, ses parents ont choisi pour elle et elle a suivi sans trop y réfléchir. Sans même penser à l'idée de se rebeller, de continuer la danse, de ne pas céder à ses parents. Jamais. Elle a juste accepté l'idée de devoir arrêter pour se concentrer sur le mannequinat et elle n'a pas bronché. Peut-être bien qu'elle est faible, qu'elle n'a pas autant de caractère comme tout le monde le croit. Face à ses parents, elle a bien trop tendance à s'écraser. C'est grâce à eux qu'elle a une belle vie, qu'elle n'a plus de problèmes d'argent, c'est difficile de rejeter cette vie aux apparences parfaite. Peu importe, elle est dans ce studio de danse maintenant, elle veut profiter de ce moment. Elle sourit aux mots du danseur, relevant les yeux vers lui. « Tu as raison, je vais me concentrer là-dessus. » Elle peut remuer le passé autant qu'elle le veut, elle ne peut plus le changer. C'est fait maintenant et elle doit juste le comprendre pour réussir à passer au-dessus de tout ça. C'est idiot quand elle y pense, si elle avait réagi plus tôt, peut-être qu'elle aurait pu espérer une carrière dans la danse. Ca se joue à rien, à quelques années de déni où elle n'a pas osé passer le pas. Cela dit, si elle avait mis un terme à sa carrière de mannequin pour se lancer dans la danse, il ne fait aucun doute que ses parents auraient été très énervés. Ca aurait gâché cette relation construite entre eux depuis des années et ça n'aurait sûrement pas été une bonne chose. Peut-être que ça ne l'aurait pas rendu plus heureuse qu'elle le pense. La blonde se dit ça seulement car elle voit le manque qu'Eddie a à cause de ses parents. Elle se projette en lui, essayant de peser autant le négatif que le positif.
Mais ce cours, c'est les montagnes russes des émotions. La gêne, la joie, la surprise, la colère. Ils passent à cette nouvelle étape : la colère. Elle voit le regard d'Eddie qui change quand elle se permet de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Evidemment qu'elle en a conscience Inaya mais au fond, elle trouve que ça la concerne un minimum cette histoire de genou et de possible blessure. Si seulement elle ne l'avait pas vu prendre ce cachet, elle n'aurait rien dit et elle aurait simplement tenté de reproduire l'exercice. Ce qu'elle n'a plus du tout l'intention de faire, préférant se concentrer sur Eddie et son genou. Aux mots du brun, la blonde ressent un mélange de surprise et d'énervement. « C'est très clair, oui, et ce n'est pas ce que je te demande. Je veux juste être au courant si mon professeur a des soucis de santé, c'est le minimum. » Qu'elle répond sur un ton aussi froid que lui. Elle ne va pas s'écraser ou s'excuser Inaya, ce n'est pas son genre. Surtout qu'elle n'a rien fait de mal, non ? Elle s'inquiète juste pour elle, pour ses cours, pour l'état d'Eddie. A aucun moment elle demande son état de santé complet juste une précision sur ce qu'il a exactement au genou. Elle l'observe alors qu'il commence à ranger le studio et à couper son ordinateur. Le cours s'arrête donc ici, de cette manière, et la phrase d'Eddie a le don d'irriter Inaya. Tu ne veux plus travailler. S'il n'avait pas eu ce problème à son genou, elle aurait pu travailler encore des heures sans vouloir s'arrêter alors elle trouve ça assez culotté de sa part. « Tu veux plutôt mettre un terme à ce cours le plus vite possible, ne met pas la faute sur moi, merci. » Sûrement qu'elle devrait se taire, accepter son ton froid et quitter le studio sans réfléchir. Mais ce serait mal connaître Inaya que de croire qu'elle est capable de se taire surtout quand elle considère qu'elle n'est pas en tort. Sans lui laisser le temps de réagir ou de répondre, il quitte le studio pour aller se cacher dans les vestiaires. Certes, il va seulement se changer mais Inaya le voit comme une fuite à cette conversation. Elle est énervée, ce cours ne s'est finalement absolument pas passé comme elle le voulait et elle se demande si tout ça est une bonne idée. Est-ce qu'elle a envie de revenir ? Est-ce qu'elle a envie de se retrouver de nouveau face à Eddie ? Elle n'en sait rien, elle n'arrive pas à réfléchir convenablement. D'un pas décidé, elle se dirige vers son sac d'où elle sort un bout de papier et un stylo, écrivant un mot guidé par sa colère plus que sa raison. « Vu la tournure qu'a pris le cours, il vaut mieux en rester là. Inutile de m'envoyer le planning pour la suite. Merci pour ce cours et bonne continuation. » Elle vient le poser sur l'ordinateur, ne sachant absolument pas quand il le verrait mais ce n'est plus son problème. Son sac en main, elle quitte le studio en râlant intérieurement et en se refaisant le film de cours. Elle cherche le moment où tout a vrillé, elle repense à ses phrases en cherchant si elle a été trop loin ou si elle a réellement dit une bêtise à un moment ou un autre. Elle cherche la faille et surtout, elle cherche à comprendre pourquoi il a réagi de cette manière. Quand elle a fait ses recherches, elle a compris qu'il avait un fort caractère mais elle ne s'attendait pas à ça. Sûrement qu'elle va regretter cette décision prise sur un coup de colère. Elle a juste beaucoup de mal à ce qu'on lui parle de cette manière quand elle ne pensait qu'en bien et qu'elle ne s'imaginait pas une seconde braquer autant le danseur. Après une bonne nuit de sommeil, il ne fait aucun doute qu'elle remettra en doute sa propre réaction. Au point de refaire un pas vers Eddie pour ne pas définitivement perdre ses cours de danse ? Ca restera un mystère pour le moment. |
| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 19:17 | |
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Ça partait si bien qu'Eddie ne s’est pas méfié. Pourtant il devrait savoir que son mauvais karma finit toujours par le rattraper lorsque tout roule, et il faut aussi avouer que dernièrement il cherche les problèmes en négligeant cette blessure qu’il traine depuis des mois déjà. Pas un jour ne passe sans que son genou ne soit durement sollicité alors qu’Eddie est censé se ménager, c’est ce que son médecin lui a préconisé pour éviter les injections, ou pire, l’opération. Le risque il le connaît mais ce n’est visiblement pas encore assez concret pour qu’il le considère réellement, au même titre que les recommandations de ses proches qui rentrent par une oreille et ressortent aussitôt par une autre. Eddie n’écoute personne d’autre que lui, ce n’est pas nouveau alors il n’est pas étonnant de le voir se braquer quand Inaya s’interroge sur ses capacités à honorer ce cours et les suivants. Du repos, c'est ce qu'elle lui conseille de prendre et il n'en peut plus d'entendre ce genre de choses. Ça l'irrite même car il n’aime pas l’idée qu’on puisse penser de lui qu’il n’est peut-être pas capable, alors qu’il s’efforce justement de le rester. À grands coups de médocs, certes, mais il n’a pas trouvé mieux pour contrer cette douleur qui tend à empirer au fil des semaines. Ça reste supportable, c’est ce qu’il se dit mais sans même s’en rendre compte il augmente aussi progressivement les doses. Il se contentait d’un cachet au départ, maintenant c’est deux. Alors oui il est tombé, oui son équilibre l’a lâchement abandonné mais il sait qu’il sera de nouveau en état de danser lorsque les antalgiques auront pleinement fait effet. Ou disons qu’il s’en convainc très bien Eddie car s’il y a bien une chose qu’il conserve en dépit de tout c’est un mental d’acier, qui à lui seul contribue aussi beaucoup à faire taire cette douleur quand il ne veut vraiment pas l’entendre. C’est dans la tête, c’est ce qu’il se dit et comme d’habitude il nie l’existence de ses problèmes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune issue. Les questions d’Inaya l’agacent profondément parce qu’elles le forcent à admettre que ça ne va pas, elle a compris les choses et il s’en veut d’avoir fait tomber ce rempart-là devant elle. De s’être trop dévoilé aujourd’hui, au point de lui laisser voir sa plus grande faiblesse. D’ailleurs il lui en veut à elle aussi d’en profiter, sous prétexte qu’ils se sont confié l’un à l’autre juste avant. Et finalement elle lui confirme que ce qui l’intéresse avant tout c’est de s’assurer qu’il pourra honorer ses cours, elle estime même être en droit de savoir si son professeur rencontre des soucis de santé. C'est le minimum qu'il lui devrait, apparemment. Eddie laisse échapper un bruyant soupir et serre les poings tandis qu’il s’affaire au rangement de sa salle, car cette discussion l’exaspère au plus haut point. Et peut-être bien qu’il est piqué aussi, piqué que l’inquiétude de la belle blonde ne se situe pas où il aimerait. Son ego est touché, et il peut être vraiment mauvais quand c’est le cas. « T’en fais pas, je suis encore en état d’assurer mes cours. Tu en auras pour ton argent si c’est ça qui t’inquiète. » Son ton est toujours plus froid et grinçant, et ses yeux se détournent adroitement d’elle car son regard noir risquerait de ne pas l’épargner non plus. « Mais dis-moi j’ai fait une intoxication alimentaire il y a deux semaines, est-ce que je dois le consigner quelque part ça aussi ? » Elle qui veut être au courant du moindre souci de santé chez son professeur, et bien voilà elle est servie et puis il pourra aussi l’avertir la prochaine fois qu’il chopera une gastro par exemple. TMI ? Sans doute, mais il ne fait que la prendre au mot là-dessus. Il met en tout cas au même niveau son intoxication et sa blessure au genou, et ça en dit sacrément long sur le fait qu’il minimise complètement cette dernière. « Ça va pas le faire Inaya. » il finit par souffler alors qu’il se retient d’évacuer des semaines de frustrations en tous genres devant elle, car objectivement elle ne mérite pas de tout prendre. Non, il n’est quand même pas aussi injuste. C’est notamment pour ça qu’Eddie part se réfugier dans son vestiaire, il a grand besoin de se calmer avant de dire un truc qu’il pourrait regretter car il est un peu plus sous tension à chaque minute qui passe, ne supportant vraiment pas que son élève lui tienne tête dans un moment où il se sent vulnérable. Sa blessure exposée, ses capacités remises en question, il déteste cette fin de cours où il n’a plus le contrôle sur rien. Qu’elle ne s’avise surtout pas d’être encore là quand il reviendra, c’est vraiment préférable pour tous les deux qu’ils s’en tiennent à ça pour aujourd’hui.
À son retour dans le studio Inaya a effectivement disparu, et il considère toujours qu’il lui fera parvenir le planning de leurs cours par mail en laissant juste quelques jours passer pour que l’un comme l’autre puissent redescendre en pression. C’est ainsi qu’Eddie voit les choses mais son élève ne les perçoit visiblement pas de la même façon, à en juger ce mot qu’elle a laissé près de son ordinateur. Il aurait pu ne pas le voir tout de suite mais il a des affaires à récupérer à côté de l’appareil, alors il ne peut tout simplement pas passer à côté du mot en question. Eddie doit toutefois le relire plusieurs fois pour bien assimiler ce dont il est question, et il n’en revient pas qu’Inaya lui signifie la fin de leur collaboration comme ça. Vraiment, c’est ce qu’elle veut ? Car lui non, ça ne lui convient même pas du tout. Il est extrêmement vexé qu’elle ne lui ait pas signifié les choses en face quelques minutes plus tôt, ce n’est pas une façon de faire qu’il approuve et en fait il trouve aussi bien à redire sur le fond que sur la forme. Ce bonne continuation lui reste en travers de la gorge, il ne peut ou ne veut pas croire que c’est déjà terminé. La vérité c’est qu’Eddie ne supporte pas qu’on le congédie comme ça, surtout pas après la discussion qu’ils ont eue sur l’importance pour Inaya de renouer avec sa passion. Il comptait l’y aider, ça lui tenait à cœur et il comprend que ça ne se fera pas. Il l’a mauvaise oui, et s’il n’était pas extrêmement fier il tenterait de la joindre sur le champ pour obtenir des explications et la faire reconsidérer sa décision. Elle a besoin de lui et de ses cours, c’est ce qu’il se dit pour se convaincre qu’elle reviendra. Le fait est qu’il n’aimerait pas devoir faire une croix sur cette élève Eddie, pas maintenant qu’il s’est intéressé de près à son parcours et qu’il sait ce qu’il peut lui apporter. Même pour lui c’est important car il a le pouvoir de la reconnecter à la danse, et il trouverait fortement dommage de gâcher ça pour une histoire de fiertés mal placées d’un côté comme de l’autre. Mais se remette en question Eddie ne sait pas faire, ça reviendrait à admettre qu’il n’a pas eu la bonne réaction et aussi, indirectement, qu’il devrait davantage écouter les autres au sujet de sa blessure. Pourtant si quelque chose a foiré il y a de grandes chances que ça vienne de lui, et s’il était un peu moins fermé à la discussion sur sa santé les choses ne tourneraient pas de cette façon. C’est bien beau d’ignorer systématiquement ces voix autour de lui, mais combien de temps croit-il encore tenir comme ça, avec un genou en compote et une dépendance toujours plus forte aux antalgiques ?.. Il continue quand même de penser que sa principale erreur a été de prendre ces cachets devant elle, même s’il n’aurait vraiment pas pu prévoir que les choses prendraient une telle tournure. La prochaine fois il fera plus attention, mais pas avec elle du coup puisqu’elle ne veut plus de lui comme professeur. Le message est passé, il ne pouvait même pas être plus clair.
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| | | | | | | | (inaya) she's a masterpiece struggling to master a piece |
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