| girls night out || jean #2 |
| | (#)Dim 28 Mar 2021 - 20:37 | |
| Tes doigts pianotent sur l'écran de ton téléphone, message en direction de Jean. Malgré l'heure tardive, elle répond quand même. Il suffit de deux-trois, peut-être quatre messages pour la convaincre de te rejoindre dans ce petit bar sur Spring Hills qu'elle ne connaît pas. Non, sans blague. Elle n'y est jamais venue. C'est pas vraiment un bar typiquement hétéro voilà. Il y avait cette fille avec qui tu bosses. D'après les quelques échanges que vous aviez eu dans la salle des profs, le courant semblait plutôt bien passé entre vous deux. Et puis, tu avais promis à Jean d'être plus ouverte aux nouvelles rencontres. Voilà pourquoi tu es ici ce soir. Parce que ta collègue t'avais donné rendez-vous ici. Mais, ouais, non, ce n'était pas aussi bien que tu l'aurais cru. En prenant le temps de vraiment s'asseoir pour parler, tu as vraiment compris que ses valeurs étaient bien loin des tiennes. Et l'inverse était probablement aussi vrai. Un vrai flop! La soirée s'est donc écourtée plus rapidement que prévu. Mais tant qu'à avoir fait garder Abby pour la nuit, tant qu'à avoir voler cette jolie robe à Chloe… tu n'as pas envie de rentrer. Pas tout de suite. Tu as envie de retrouver ta liberté le temps de quelques heures supplémentaires. C'est si bon de retrouver la Leslie qui n'est pas juste une maman. C'est pourquoi tu as envoyé un message à Jean pour qu'elle t'accompagne pour le reste de la soirée. « Jeeeeaaaannnn! » que tu hurles dès la seconde où tu la vois arriver. Heureusement, la musique est assez forte pour enterrer ton excitement alors que tu t'empresses d'aller vers elle. Tu lui sautes presque dessus quand tes bras s'enroulent autour de ses épaules, qu'ils viennent l'envahir, et qu'un baiser se perd sur sa joue. Oh oui, peut-être que tu as eu le temps de prendre quelques verres avant qu'elle arrive. Juste assez pour te dégourdir un peu. Tu as l'alcool heureux ce soir. Tellement que tu ne remarques absolument pas le malaise de ton amie de se trouver dans un tel endroit.
Tu la traîne avec toi jusqu'au bar histoire de trouver de nouvelles consommations. Hors de question qu'elle reste complètement lucide plus longtemps. C'est mieux si vous êtes dans un état… égale. À peine installé sur le comptoir du bar, tu commandes deux gin tonic sans même la consulter avant pour savoir ce qu'elle veut -excitement du moment dirons-nous. Toutefois, c'est un tout autre verre qui arrive devant Jean. C'est quoi ça ? Pourquoi y'en a juste un ? Il n'a vraiment rien compris le gars. « De la part de la demoiselle là-bas. » qu'il explique le barman en pointant la jolie brune assise complètement à l'opposé avec son regard d'allumeuse. Ohhhhh. Tu pouffes de rire instantanément. Bien sûr que c'est la fille mariée et hétéro qui te fait de l'ombre. Heureusement que tu n'en a rien à faire. « Ça, c'est injuste. » La moue boudeuse est rapidement remplacée par l'éclat de rire qui traverse tes lèvres. Les gin tonic arrivent quelques minutes plus tard, faudrait pas se déshydrater quand même. Tu en attrapes un que tu portes à tes lèvres avant de vraiment porter ton regard sur ton amie. Elle n'a pas l'air super bien. Quoi ? Elle est vraiment mal à l'aise que quelqu'un lui paie un verre ? « C'est flatteur, non ? » Casé ou pas, c'est toujours plaisant de voir qu'on plaît encore, non ? Même si l'autre personne ne nous intéresse pas, c'est bon pour l'estime. Enfin, c'est ton avis. Pas celui de Jean visiblement.
@jean atwood
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| | | | (#)Lun 29 Mar 2021 - 23:14 | |
| girls night out (ft. @Leslie Cohen )
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Les propos et pensées de ma petite Jean dans son placard ne reflètent pas ce que je pense
Jean débauchait de son shift de serveuse au Bacchus quand elle a reçu le sms de Leslie qui lui proposait de la rejoindre dans un bar. Dans les vestiaires du restaurant, elle prend donc le temps de se rafraîchir un peu, enfile sa robe d’été, retouche son maquillage et sa coiffure et la voici partie vers l’adresse que lui a indiquée Leslie. Elle envoie un sms à Matthias pour le prévenir de ne pas l’attendre, il est déjà minuit passé et elle ne sait pas quand elle va rentrer. Les soirées avec Leslie tendent à s’éterniser, pour son plus grand plaisir, voir même à terminer en soirée pyjama. La journaliste arrive quelques minutes plus tard dans la rue du bar, elle attache son vélo et se dirige vers l’entrée, enthousiaste à l’idée de voir son amie. Elle ne connaît pas ce bar et jette un œil distrait à la devanture en entrant, elle ne repère par les drapeaux arc en ciel, ni même les deux gars sur le trottoir dont les visages sont beaucoup trop proches pour que leurs intentions soient bien catholiques. Elle pousse la porte et se retrouve plongée dans un environnement très festif, la musique est forte et dansante, il y a du monde et devant ses yeux, deux hommes s’enlacent soudainement et s’embrassent goulûment. « Oh ! » lâche-t-elle de surprise, détournant le regard pour leur offrir plus d’intimité, bien qu’ils ne semblent pas vouloir être plus discrets que ça. Mais elle réalise bien vite que peu importe où elle tourne le regard, ça se bécote sans vergogne et c’est super gay, des femmes ensemble, des hommes ensemble, Jean commence à comprendre dans quel genre de bar elle se trouve quand la voix stridente de Leslie retentit : « Jeeeeaaaannnn! » La journaliste la repère, non loin d’elle à une petite table et, aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau, Jean considère les corps entremêlés qui la séparent de son amie. Il est encore temps de faire demi-tour, lui souffle le malaise qui s’amplifie de seconde en seconde dans sa cage thoracique. Mais Leslie fend la foule et bondit à ses côtés, l’enlace, l’embrasse sur la joue avec l’enthousiasme de celle qui n’est déjà plus sobre. Elle s’efforce de lui sourire et lui rend son étreinte avec empressement pour s’en défaire aussitôt. « Pourquoi t’as choisi ce bar ? » demande-t-elle, mal à l’aise, désignant les alentours du regard sans pour autant s’attarder sur les couples et autres prétendants en pleine danse nuptiale. Leslie l’entraîne jusqu’au bar, il faut dire que Jean a du retard à rattraper sur le niveau d’alcoolémie de son amie. La journaliste ne sait pas bien si elle doit boire pour ne plus se sentir aussi gênée dans cet antre LGBT ou si elle ferait mieux de rester sobre pour garder la tête froide et le contrôle de ses faits et gestes. Après tout, elle pourrait donner une fausse impression à la gent féminine en présence si elle devenait trop chaleureuse et désinhibée. Jean est appuyée au comptoir, à côté de Leslie, elles ont réussi à se frayer un chemin parmi la foule des assoiffés et la blonde se sent en sécurité ainsi collée au comptoir, tournant le dos au bar entier et à sa population diverse et variée, mais largement et sans conteste super gay. Elle entend Leslie commander et commence à protester : « Lee… Je sais pas si c’est une bonne idée… Une limonade ce serait pas plus mal... » Mais la barmaid s’est déjà éloignée avec la commande et c’est un autre barman qui vient déposer un cocktail devant Jean qui regarde le verre, confuse. « De la part de la demoiselle là-bas. » Jean suit la direction qu’indique la barman par réflexe et elle croise le regard de prédatrice d’une sublime brune installée à l’autre bout du bar. Jean baisse le regard aussitôt, gênée, elle sent le rouge lui monter aux joues et la honte la gagner. Leslie est morte de rire à côté. « Ça, c'est injuste. » commente-t-elle et Jean est d’accord pour une fois, c’est injuste. C’est injuste de la part de Leslie de l’avoir invitée ici sans la prévenir. Mais elle sait aussi que sa propre réaction est injuste, son éducation catholique n’excuse pas tout, elle ne devrait pas se montrer aussi coincée, elle qui défend toutes les causes, qui se bat contre toutes les discriminations, qui se place toujours dans le camps des opprimés et des minorités… Elle ne devrait pas se sentir agressée par deux hommes qui s’embrassent face à elle, elle ne devrait pas se sentir harcelée par cette femme qui lui a offert un verre et la dévore du regard, tout ça devrait être normal à ses yeux, la faire rire tout au plus, mais ce n’est pas le cas et elle culpabilise de ressentir ce qu’elle ressent. Elle est paralysée, perdue dans ses pensées, n’osant pas relever le regard vers sa prétendante, pendant que Leslie récupère leurs verres et prend une première gorgée. « C'est flatteur, non ? » lui demande Leslie qui vient enfin de remarquer qu’elle a l’air d’un lapin pris dans les phares d’une voiture. « Non, ce n’est pas flatteur ! J’ai l’air d’être homosexuelle ou quoi ?! » lâche-t-elle un peu abruptement en replaçant sa mèche derrière son oreille. C’est stupide, il n’y a pas d’archétype de la lesbienne, il y a quelques stéréotypes qui sont parfois réels mais les femmes qui aiment les femmes sont de toutes les formes. Jean le sait bien, mais elle ne réagit pas rationnellement, elle ne supporte simplement pas que les gens supposent qu’elle aime les femmes. Parce que c’est totalement faux bien entendu. Puis elle se tourne vers le barman et le hèle : « Hey ! Excusez-moi. Je ne veux pas de ce verre. Vous pouvez lui rendre et lui dire que je ne suis pas intéressée. Parce que je suis HéTéRo. » Elle aurait pu dire qu’elle n’était pas intéressée car elle est mariée en brandissant l’alliance à son doigt, mais non, ce qu’elle a tenu bon de préciser à nouveau c’est qu’il n’y a pas plus hétéro qu’elle, elle aime les hommes et rien d’autre, est-ce que c’est bien clair ? Puis elle prend le gin tonic, agrippe le bras de Leslie et s’éloigne du comptoir dans la direction opposée où se trouve la brune. Elles trouvent une petite table haute sur laquelle s’accouder en restant debout, Jean abandonne son idée de rester sobre et descend la moitié de son gin tonic en une gorgée, elle repose son verre avec une grimace, elle n’aime vraiment pas ça le gin tonic. « Qu’est-ce que tu me fais pas faire, Leslie... » ricane-t-elle, essayant de se détendre, de se contrôler et de faire taire tous ses instincts qui lui disent qu’elle ferait mieux de partir d’ici tout de suite. Mais son rire est nerveux et son sourire crispé, elle ne peut s’empêcher de repenser au regard de la brune sur elle et à la sensation que ça lui a fait, une sensation qui l’a mise très très mal à l’aise, mais qui n’était pourtant pas mauvaise à la base. Elle ne peut pas s’empêcher de revenir sur le sujet avec un air estomaqué : « Non mais pour qui elle s’est prise, elle ? Franchement ? Sérieux ! » Elle a l’air à la fois troublée, gênée, surprise et en colère à la fois et c’est bien la bataille qui se joue en elle, elle ne sait pas bien comment interpréter ces émotions contradictoires et elle a l’impression de devenir folle. |
| | | | (#)Mer 31 Mar 2021 - 0:32 | |
| « Pourquoi t’as choisi ce bar ? » Elle se défait de ton étreinte bien rapidement. Tu te poserais sûrement des questions sur ce rejet si tu étais un peu plus sobre. « C'est elle qui l'a choisis. » Tu désignes ton rencard du départ qui est en train d'embrasser à grande bouche une autre fille. Bon, tu as été rapidement remplacé. Toi aussi, tu l'as rapidement remplacé. Sauf que tu n'auras certainement pas autant de plaisir qu'elle. Arrivé au bar, tu prends l'initiative de vous commander deux verres. « Lee… Je sais pas si c’est une bonne idée… Une limonade ce serait pas plus mal... » La musique est forte. Tu entends a moitié ce qu'elle raconte. Elle dit des trucs que tu n'as pas vraiment envie d'entendre en fait. « Quoi ? Limonade-vodka ? » que tu gueules comme si tu pouvais vraiment enterrer la musique. Peu importe ce qu'elle veut ou ce que toi tu commandes, c'est autre chose qui arrive. Et ça ne fait vraiment pas son bonheur à la blonde. « Non, ce n’est pas flatteur ! J’ai l’air d’être homosexuelle ou quoi ?! » Tu restes un peu bête devant la réaction de ton amie. Ça te remet un peu les pieds sur terre. Ton effet euphorique causé par l'alcool disparaît soudainement. C'est sûrement pas le bon moment de lui dire en semi-blague qu'elle a en effet l'air d'une lesbienne. Disons simplement que vous avez comme un cinquième sens pour vous reconnaître entre vous. Ton gay radar ne s'était jamais trompé avant Jean. « Hey ! Excusez-moi. Je ne veux pas de ce verre. Vous pouvez lui rendre et lui dire que je ne suis pas intéressée. Parce que je suis HéTéRo. » Sérieux ? Elle redonne son verre au barman que tu interceptes dans la seconde. « Tut, tut, tut » C'est quoi cette idée de refuser un verre gratuit ? Comme si elle l'aurait refusé si c'était un gros nul qui lui avait offert. Mais non, ça vient d'une fille. Tu ne l'aurais jamais pensé aussi fermé d'esprit Jean. Tu réalises que c'est un sujet que vous n'avez jamais vraiment abordé. Tu n'as pas vraiment eu à lui dire que tu étais bisexuelle. Les faits parlaient d'eux mêmes. Son mec, il est pas bi lui aussi ? « Fais attention, tu pourrais devenir lesbienne si tu bois ce verre. C'est hyper contagieux c'truc. » Maladie que tu n'as aucunement peur d'attraper quand tu portes le verre de lesbienne à tes lèvres. Petite blague pour lui faire comprendre qu'elle exagère et pour surtout passer à autre chose.
Jean t'attrape par le bras. Tu titubes, glousses, avec tes deux verres en main jusqu'à cette table où elle s'arrête. Elle cale son verre presque d'un trait. C'est bien, qu'elle rattrape son retard la journaliste. « Qu’est-ce que tu me fais pas faire, Leslie... » Tu éclates de rire en alternant les deux verres. Ouais, pas la meilleure idée du siècle - le verre de la fille est beaucoup trop sucré. Personne ne sera surpris quand tu seras en train de gerber dans les toilettes du bar. Une option qui semble bien loin dans ta tête.« Non mais pour qui elle s’est prise, elle ? Franchement ? Sérieux ! » Et hop, elle revient sur le sujet. Tu pouvais encore être gentille à son premier commentaire. Tu pouvais encore lui faire comprendre gentiment que ses paroles étaient déplacées. C'est pas pour rien que tu n'as jamais été victime d'intimidation dû à ton orientation. Tu t'es toujours affirmé haut et fort. Tu as toujours su remettre à leur place ceux qui avaient des commentaires dénigrants. Tu étais catalogué la lesbienne du lycée et ce n'était bizarre pour personne. À cette époque - outch t'es vieille - c'était bien moins accepté que ce l'est aujourd'hui. « Tu as un problème avec les homosexuelles ? » Bah voilà. Sautons directement dans le sujet à pied joint. « On peut être amie tant que j'ai pas d'fille dans ma vie, c'est ça ? » Si le ton de ta voix semble s'offenser c'est parce que c'est le cas. Tu as invité Jean ici pour passer une belle soirée entre amies. On en est bien loin en ce moment. « Dis-le tout de suite si c'est le cas, j'vais arrêter de perdre mon temps avec toi. » L'ambiance à la fête n'est définitivement plus là quand tu viens sérieusement planter ton regard dans le sien en attente d'une réponse. Parce que tu ne tolérera pas quelqu'un avec de tels propos dans ta vie. Encore moins dans celle d'Abby. |
| | | | (#)Sam 3 Avr 2021 - 1:38 | |
| girls night out (ft. @Leslie Cohen )
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Les propos et pensées de ma petite Jean dans son placard ne reflètent pas ce que je pense
Jean n’est jamais entrée dans un bar gay et elle ne peut pas s’empêcher de se dire que Leslie l’a volontairement piégée en l’entraînant ici. « C'est elle qui l'a choisis. » répond son amie à sa question en désignant deux nanas qui s’embrassent goulûment. Jean ne s’attarde pas à regarder, c’est elle ou il fait 50 degrés dans ce bar ? La journaliste a l’impression que l’air est soudain brûlant comme dans un four et qu’elle va suffoquer si elle reste là. Mais la professeure la traîne jusqu’au comptoir du bar et commande pour elles deux. Jean essaye de protester, se disant qu’elle ferait probablement mieux de rester sobre pour rester maître de son environnement, sans s’avouer que c’est surtout pour rester maître d’elle-même. « Quoi ? Limonade-vodka ? » La musique est forte et elles doivent crier pour s’entendre. Jean voit bien que la barman a déjà pris la commande alors elle fait un geste de capitulation de la main avant de s’époumoner : « Non, laisse tomber ! »C’est alors qu’un cocktail fait son apparition devant elle de la part d’une jolie demoiselle qui la dévore du regard. Jean s’empourpre, la honte la tenaille et elle se sent attaquée de manière irrationnelle et injuste. La remarque amusée de Leslie est accueillie par une Jean sur la défensive qui s’indigne d’être prise pour une lesbienne. Elle voit le sourire de son amie disparaître mais elle n’y prête pas vraiment attention sur le moment, elle sent toujours le regard pesant de la brune qui lui a envoyé ce verre. Alors elle demande au barman de retourner le cocktail à l’envoyeur en précisant bien qu’elles ne jouent pas dans la même équipe. Mais Leslie intercepte le verre. « Tut, tut, tut » Leslie la juge, pour refuser un verre gratuit, mais surtout pour sa façon de réagir. Jean sent qu’elle a abusé, qu’elle aurait dû réagir autrement, qu’elle aurait juste dû faire un sourire à la jeune femme et lui montrer son alliance de loin pour se sortir de cette situation facilement. Mais elle n’a pas fait cela parce que tout cela la met bien plus mal à l’aise qu’elle ne l’aurait cru. Il fait toujours trop chaud, elle a l’impression que toutes les femmes de la pièce la regardent et se font des idées. Et Leslie fait une plaisanterie qui est aussi une sorte de gentille réprimande à son encontre. « Fais attention, tu pourrais devenir lesbienne si tu bois ce verre. C'est hyper contagieux c'truc. » La mine de Jean ne se détend pas pour autant : « Ahah, très drôle ! » raille-t-elle en la regardant siroter le verre qui lui était destiné. Le fait que la brune puisse les voir et que Jean sente son regard toujours fixé sur elle ne l’aide pas à se détendre. Elle veut s’éloigner d’elle et c’est pourquoi elle saisit son verre et le bras de Leslie pour aller se caler à une petite table à l’autre bout du bar. Jean abandonne bien vite ses résolutions de sobriété et enfile la moitié de son Gin tonic. Leslie éclate de rire à sa remarque et sirote ses deux verres alternativement. Mais la journaliste n’arrive toujours pas à se détendre et encore moins à accepter ce qu’il vient de se passer. Elle se sent vulnérable, personnellement attaquée, comme si toutes les personnes autour – la brune du cocktail entre autres – lui renvoyaient une image d’elle qu’elle ne peut pas supporter. Alors, elle revient sur le sujet, sur la défensive, s’agace contre celle qui a osé lui offrir un verre, quel affront ! Le visage de Leslie s’assombrit et elle s’écrit : « Tu as un problème avec les homosexuelles ? » Jean reste bouche bée devant une telle accusation. « Quoi ? Mais n’importe quoi ! » Pourtant, au fond, elle le sait qu’elle a un petit problème avec tout ça, qu’elle a des réactions excessives et que son éducation religieuse n’y est pas étrangère. « On peut être amie tant que j'ai pas d'fille dans ma vie, c'est ça ? » Elle a été trop loin et elle sent que son amie n’a plus du tout envie de rire à présent, elle l’a offensée et elle ne sait pas vraiment comment se faire pardonner. Elle essaye de se justifier en bégayant : « Mais non, enfin ! Ta vie privée ne me regarde pas ! Tu peux sortir avec qui tu veux ! » Sa vie privée oui, si elle reste de l’ordre du privé, si elle reste cachée et omise, cela ne posera aucun problème à Jean. Quelle hypocrisie ! Elle se rend compte elle-même que tout ça est dingue, elle ne devrait pas être si mal à l’aise avec tout cela, elle qui prône la bienveillance et la tolérance en toutes circonstances, elle ne devrait pas avoir un tel angle mort gigantesque en ce qui concerne l’homosexualité. « Dis-le tout de suite si c'est le cas, j'vais arrêter de perdre mon temps avec toi. » Mais Jean n’est pas prête à assumer ces sentiments affreusement injustes qu’elle ressent à chaque fois que ce sujet arrive sur le tapis, elle veut sauver les meubles, prouver à son amie qu’elle n’a aucun problème avec cela. « Leslie, arrête ! Je suis pas homophobe enfin, j’ai plein d’amis gay ! Tu te rappelles de Wendy ? Elle est lesbienne ! Et mon « oncle » Thomas est gay. Même Matthias est… bi. » Elle a hésité, pendant une seconde, parler de la sexualité « délurée » qu’a eu son mari par le passé, avant leur mariage, ne la met jamais bien à l’aise. La journaliste fait la liste de toutes ses connaissances LGBT comme si cela pouvait excuser tout ce qu’elle a pu penser, dire ou faire. Elle finit son Gin Tonic cul sec et enchaîne : « Les gens font ce qu’ils veulent, je ne me permet pas de juger mais c’est juste que… C’est pas mon truc, tout ça, à moi… Je… je... » Elle essaye de s’excuser mais elle a l’impression que peu importe ce qu’elle dit, elle va juste empirer les choses, elle se mord la lèvre comme pour s’empêcher de dire d’autres idioties mais elle a peur que Leslie finisse par la planter là et jeter leur amitié à la poubelle si elle ne trouve pas les bons mots. « Je suis désolée, Les’… Ça me met juste mal à l’aise qu’elle ait cru que... » … je suis gay... Elle n’arrive même pas à prononcer la fin de cette phrase, dire ces trois mots à voix haute ça lui paraît déjà bien trop, même dans un tel contexte. Elle a son regard suppliant planté dans celui de Leslie, elle ne veut pas qu’elle soit en colère contre elle, elle déteste voir son intolérance et ses contradictions se refléter dans son regard indigné. |
| | | | (#)Dim 4 Avr 2021 - 4:03 | |
| « Ahah, très drôle ! » Et la bombe semble désamorcer alors que tu lui adresse un clin d'oeil. C'est presque comme si ce verre n'était jamais arrivé en sa direction. Enfin, c'est ce que tu t'étais convaincu. Mais à peine quelques minutes se sont écoulés qu'elle revient sur le sujet, juste le temps d'aller prendre place à une table un peu plus loin. « Quoi ? Mais n’importe quoi ! » Ton commentaire la prend par surprise. Elle devrait pourtant avoir l'habitude que tu ne tournes pas autour du pot. Tu n'aimes pas ça quand c'est compliqué. Tu préfères aller directement au but. « Mais non, enfin ! Ta vie privée ne me regarde pas ! Tu peux sortir avec qui tu veux ! » Elle aurait le même discours si tu partagerais ta vie avec une fille ? Est-ce qu'elle serait à l'aise de venir chez toi ? D'accepter ta compagne dans sa vie ? Tu n'aurais jamais pensé cela de ton amie. Tu ne la connais peut-être pas aussi bien que tu ne le pensais. C'est dommage. « Leslie, arrête ! Je suis pas homophobe enfin, j’ai plein d’amis gay ! Tu te rappelles de Wendy ? Elle est lesbienne ! Et mon « oncle » Thomas est gay. Même Matthias est… bi. » Tu manques de t'étouffer avec ta gorgée quand le prénom de Wendy est prononcé. Oh oui, tu te souviens très (trop) bien d'elle. Tu ne sais même pas trop pourquoi tu ne lui as pas dit à Jean pour elle et toi. Probablement parce que tu sais que c'est pas une bonne idée cette relation. Que tu n'as pas envie d'entendre à voix haute ce que tu sais déjà. Quand ça a commencé, tu n'aurais jamais deviné que ça durerait encore trois mois plus tard. Tu t'attendais à ce qu'elle rencontre quelqu'un d'autre, quelqu'un de son âge. Tu le sais déjà que c'est comme ça que ça va se terminer. Tu prends ce qui passe. Demain n'existe pas. « Surrounded by gay. J'me rappelerai de l'inviter lui la prochaine fois. » Lui, Matthias le bi qui est visiblement plus ouvert d'esprit qu'elle. Il ne serait pas choqué d'être ici. Il y est sûrement même déjà venu si ça se trouve. C'est le meilleur endroit pour se trouver un partenaire du même sexe. Les gens ici ne se posent pas vraiment de questions sur l'orientation de l'autre. Tout le monde prend en considération que l'autre est guay. Ça plaît pas à tout le monde comme tu as pu le constater.
« Les gens font ce qu’ils veulent, je ne me permet pas de juger mais c’est juste que… C’est pas mon truc, tout ça, à moi… Je… je... » Elle se sent mal la journaliste. Heureusement qu'elle se sent mal de ses propos. Ça passe déjà mieux. Elle semble regretter. C'est déjà à moitié pardonné. Sérieux t'as le pardon un peu trop facile toi parfois. « Je suis désolée, Les’… Ça me met juste mal à l’aise qu’elle ait cru que... » « Que t'étais belle et attirante ? » C'est ça la vérité. Elle l'a trouvé belle et a tenté sa chance - et a frappé un énorme mur de brique. « Encore heureux que tu ne t'es pas rendu compte que j'ai essayé de coucher avec toi pendant longtemps. On ne serait jamais devenues amies. » Oh ouais, ça, tu aurais sûrement dû le garder pour toi. C'est peut-être toi finalement qui vient de gâcher votre amitié. Elle a pas trop l'air du genre à mêler sexualité et amitié elle, hétero ou pas. « J'essaie plus. Flippe pas. » Tu appréhendes déjà sa mauvaise réaction. Tu essaies de rattraper le coup, mais il est sûrement trop tard. Elle ne verra plus jamais tes compliments de la même façon même s'ils sont dit sans aucune arrière pensée. Tu as vite compris qu'elle n'était pas intéressée les premiers temps. Tu as rapidement su tourner la page là dessus. Votre amitié est bien plus précieuse que tout le reste a tes yeux.
« Ton verre est vide. » Et les tiens aussi. « Tu en veux un autre ou tu t'en vas ? » Qu'elle s'en aille si l'endroit la met autant mal à l'aise. Tu ne la forceras jamais à rien. Qu'elle reste si elle a envie d'oublier cet épisode maladroit et qu'elle a juste envie de s'amuser. Toi tu ne comptes pas partir. Si tu ne passes pas la soirée avec elle, ce sera avec une autre. |
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 16:22 | |
| girls night out (ft. @Leslie Cohen )
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Les propos et pensées de ma petite Jean dans son placard ne reflètent pas ce que je pense
Leslie n’y va pas par quatre chemins, elle demande crûment à Jean si elle a un problème avec les homos. La journaliste est prise de cours, choquée, touchée dans l’image qu’elle a d’elle-même. Bien entendu qu’elle refuse de se voir comme une homophobe intolérante, elle pour qui la bienveillance est un vrai mode de vie. Elle se débat comme elle peut, nie en bloc, se justifie, essaye d’expliquer ses réactions à Leslie autant qu’à elle-même, puis elle se met à citer ses proches LGBT, étrangement il semble y en avoir plus que d’hétéros dans son entourage, comme si inconsciemment elle s’était volontairement entourée de ceux qui la mettent mal à l’aise parce qu’au fond, elle sait. Elle sait qu’elle est bien plus proche d’eux qu’elle ne veut se l’avouer. « Surrounded by gay. J'me rappelerai de l'inviter lui la prochaine fois. » Elle fait référence à son bisexuel de mari, Matthias, elle semble soudain beaucoup plus fan de lui qu’avant. Après tout, Leslie a peut-être raison, c’est peut-être elle la méchante dans cette histoire, c’est peut-être parce que son mari a été avec des hommes aussi qu’elle n’arrive pas à l’aimer comme elle le devrait. Est-ce qu’elle est vraiment une personne aussi horrible que ça ? « Peut-être que tu devrais... » souffle Jean en baissant la tête quelque peu désespérée par elle-même et toutes ses pensées qui lui font du mal. Il y a des fois où Jean a le sentiment de savoir parfaitement qui elle est et d’être fière de sa trajectoire et de ses convictions. Puis il y a les jours comme aujourd’hui où elle remet tout son être en question, où elle se demande si elle n’est pas juste un monstre, des jours où elle ne comprend plus rien à ses ressentis et à sa propre personne. Comme si une incohérence, un glitch dans son système, faisait buguer sa personne dans son entièreté. Jean essaye de s’arracher à son auto-apitoiement, elle enfile le reste de son gin tonic et se concentre sur son objectif principal : sauver les meubles avec Leslie. Elle tient beaucoup à son amitié, elle ne veut pas la faire fuir à cause de ses névroses personnelles. Elle continue à s’expliquer, bégayant, cherchant ses mots et ne trouvant pas forcément les meilleurs. Elle se sent mal et coupable de ne pas arriver à trouver tout cela normal, à vivre bien une situation aussi simple qu’un verre offert par une femme. Ce qui la choque le plus, ce qui a appuyé là où ça fait mal, c’est qu’elle ait pu passer pour une lesbienne ou une bisexuelle, alors même qu’elle s’efforce depuis toujours à refouler cette éventualité. Jean n’est pas aussi clairement consciente de tout cela, elle sait cependant qu’elle s’est sentie attaquée dans son identité et que c’est cela qui l’a rendue si virulente. Elle ne finit pas sa phrase et c’est Leslie qui remplit les trous : « Que t'étais belle et attirante ? » Elle n’a pas tort après tout, ce verre c’était un compliment, et ça n’aurait pas dû la faire paniquer de la sorte. Elle baisse les yeux à nouveau et bredouille : « Je suis vraiment nulle... » Elle a envie de s’enfuir de là, d’aller se cacher dans un trou de souris et de ne plus sentir le regard de Leslie sur elle. Son amie n’a pas l’air de vouloir la ménager cependant, puisqu’elle lui fait une révélation inattendue : « Encore heureux que tu ne t'es pas rendu compte que j'ai essayé de coucher avec toi pendant longtemps. On ne serait jamais devenues amies. » Jean ne peut pas s’empêcher de se parer d’une expression choquée et stupéfaite alors qu’elle relève le regard pour vérifier si Leslie affiche son fameux air moqueur qu’elle ressort pour ses meilleures plaisanteries. Mais non, elle a l’air surtout réticente et dans l’attente de la réaction de son amie. Qu’est-ce qu’on répond à ce genre de déclarations ? Gay ou pas gay d’ailleurs… Jean se met à bégayer : « Euh… Je… je savais pas… je… je sais pas quoi dire... » Elle panique, est-ce que son amie l’a invitée ici dans l’espoir qu’il se passe quelque chose entre elles ? « J'essaie plus. Flippe pas. » ajoute-t-elle aussitôt comme pour retirer ce qu’elle vient de dire. Si ce n’est plus d’actualité, ça ne devrait pas être un problème pour Jean, non ? Un flash de leur dernière soirée vin sushi lui revient, quand Leslie avait posé sa tête sur son épaule et que Jean avait ressenti comme des papillons dans le ventre. Ce moment avait été bizarre et le fait qu’il ressurgisse dans sa mémoire à cet instant est encore plus bizarre. « Mais… T’as cru que je… que j’aurais pu être intéressée ?… Pourquoi ? » ne peut-elle s’empêcher de demander, sans réaliser qu’elle a croisé les bras sur sa poitrine de manière défensive, comme pour se protéger du regard de Leslie sur son décolleté. Il est vrai que quand elles se sont connues, Jean n’était pas encore mariée, elle était libre comme l’air, mais jamais elle n’a laissé entendre à Leslie qu’elle était ouverte à une relation homosexuelle. Jamais. Et elle ne s’est rendue compte à aucun moment que Leslie avait des vues sur elle, elle qui est pourtant si observatrice, elle aurait fermé les yeux inconsciemment là-dessus ? Peut-être parc qu’elle aimait tant leur amitié naissante, qu’elle n’avait pas voulu voir une ambiguïté. Mais maintenant qu’elle sait qu’elle a existé et qu’elle existe peut-être encore, malgré ce qu’en dit Leslie, elle ne sait pas bien comment réagir. « Ton verre est vide. Tu en veux un autre ou tu t'en vas ? » Jean regarde leurs verres, puis le visage déterminé de son amie. Elle la sent prête à encaisser un rejet total et à passer à autre chose et cela brise le cœur de la journaliste, elle ne veut pas repousser Leslie, elle ne veut pas perdre son amitié à cause de ces préjugés stupides dont elle n’arrive pas à se défaire. « Leslie... » souffle-t-elle de manière presque inaudible dans le brouhaha du bar. « Notre amitié, c’est tout pour moi, je suis vraiment désolée si je t’ai blessée et... si tu préfères que je m’en aille, alors je m’en vais... » Pour être tout à fait honnête, ce serait le plus confortable pour elle aussi, sortir de ce bar gay, de ce terrain glissant et miné à la fois, mais elle aurait également l’impression que laisser Leslie maintenant ce serait avouer que leur amitié est terminée. « Je sais que j’ai un problème. Je veux être tolérante avec tout le monde mais, ça me fait paniquer tout… ça…. » avoue-t-elle en désignant le bar et ses occupants. « C’est probablement mon éducation… Et j’ai beau ne pas être d’accord avec mes parents, on dirait que c’est quand même gravé au fer rouge quelque part... » Elle a beau utiliser toute sa logique et son intelligence pour savoir qu’elle ne devrait avoir aucun problème avec ce bar, les clients qui y évoluent et le fait que certains présument qu’elle aime les femmes. Pourquoi elle devrait en faire tout un drame ? Il n’y a aucune raison objective qui lui saute aux yeux. Et pourtant c’est comme ça qu’elle l’a ressenti et sa gêne ne s’envolera pas comme par magie juste parce qu’elle le voudrait. « Je veux bien un autre verre… Si tu as la patience de m’aider à m’acclimater à tout ça... » Sa voix tremble, elle se sent plus vulnérable que jamais et elle espère que Leslie ne va pas lui dire qu’elle est un cas désespéré et lui demander de partir. [/color] |
| | | | (#)Lun 12 Avr 2021 - 17:45 | |
| « Euh… Je… je savais pas… je… je sais pas quoi dire... » Oh bien sûr que cette révélation la choque, la surprend. Tu regrettes déjà de l'avoir dit à voix haute. Ce ne sont que quelques mots qui en plus appartiennent aux passés, mais tu as l'impression qu'ils viendront mettre un bémol dans votre amitié, qu'il y aura un petit quelque chose de changer. Peut-être que tu te trompes. Tu espères vraiment te tromper pour tout dire. « Mais… T’as cru que je… que j’aurais pu être intéressée ?… Pourquoi ? » Tu hausses les épaules. Tu n'es quand même pas pour lui dire que tu as eu un pressentiment ? Elle va encore flipper pour rien. Tu ne veux pas lui dire que tu as peut-être mal interprété ses signes. Tu t'es carrément mis les pieds dans les plats. Et puis, peu importe pourquoi, tu as vite compris toute seule que ce n'était pas son genre. Ou du moins que toi, tu l'étais pas. Les années suivantes d'amitié ont suffit à comprendre qu'elle n'était que purement hétéro. « J'pouvais pas savoir sans essayer. » que tu lui réponds finalement. Ce qui n'est pas tout-à-fait faux. Qu'elle soit hétéro ou gay, tu devais tenter le coup pour réussir ou pour échouer. T'as échoué, mais tu y as gagné une amitié précieuse. « Il y a des hétéros qui sont… curieuses. T'aurais pu l'être. » Elle n'aurait pas été la première à passer sous ta couette. Même si tu essayes de pas trop piger là dedans. Ça se termine toujours mal pour toi, jamais pour elles.
« Leslie... » Ton regard se détourne pour aller se poser dans celui de ton ami. « Notre amitié, c’est tout pour moi, je suis vraiment désolée si je t’ai blessée et... si tu préfères que je m’en aille, alors je m’en vais... » Tu lui fais signe de la tête que non. Tu ne veux pas qu'elle s'en aille. Tu ne comptes pas vraiment lui en tenir rigueur si elle s'excuse et ne recommence plus jamais comme elle est en train de le faire. Elle n'a sûrement pas mesuré la gravité de ses propos, mais elle le fera probablement les prochaines fois. Tu oses l'espérer. Ce n'est pas qu'elle t'a personnellement blessé - ça devient la routine quand on s'affiche officiellement avec une personne du même sexe - mais tu ne tolérera pas quelqu'un avec ce genre de penser dans ton cercle d'ami. « Je sais que j’ai un problème. Je veux être tolérante avec tout le monde mais, ça me fait paniquer tout… ça…. » Ça ne devrait pourtant pas. Ça ne devrait pas être important. Il y a quelque chose qu'elle ne te dit pas. Il s'est forcément passé quelque chose dans sa vie. Elle agit comme une personne qui aurait été abusée - bon tu exagères quand même un peu - mais reste qu'elle semble avoir un traumatisme. « C’est probablement mon éducation… Et j’ai beau ne pas être d’accord avec mes parents, on dirait que c’est quand même gravé au fer rouge quelque part... » Tu ne les a jamais rencontré ses parents et vaut sûrement mieux que ton chemin ne croise jamais le leur. Ça risquerait de très mal se passer. « C'est à cause de des commentaires comme ceux-là qu'il y a encore des personnes qui ont dû mal à afficher leur orientation. Personne ici te juge parce que tu es hétéro. Tu ne devrais pas avoir de préjugé sur eux juste parce qu'ils sont heureux. » Ta voix est déjà beaucoup moins sur la défensive. Elle est plus dans l'explication, dans l'ouverture l'esprit. « Tu trouves pas que c'est ce qui fait que le monde est si beau ? Qu'on soit tous différents ? » Parce que si on serait tous blanc et hétéro, la vie manquerait clairement de saveur. Il est fascinant l'être humain dans toute sa complexité.
« Je veux bien un autre verre… Si tu as la patience de m’aider à m’acclimater à tout ça... » « J'vais nous en chercher un autre. » que tu conclus en acquiesçant d'un signe de tête. Tu la laisses toute seule à cette table pour te frayer un chemin jusqu'au bar. Tu comprends pas trop c'était quoi cette histoire de limonade, mais si c'est ce qu'elle voulait, tu lui en commande une - alcoolisée bien sûr - et un autre gin pour toi. Tu l'as laissé seule quoi, cinq? dix minutes ? quand tu te retournes pour retourner à la table, la jolie brune de toute à l'heure fait sa deuxième tentative. Oh boy. Dater les filles, c'est pas vraiment mieux que dater les gars. Y'en a des collants dans tous les sexes. Même de loin, tu arrives à voir que la jolie inconnue est très flirty avec une Jean qui doit déborder de malaise. Tu reprends naturellement ta place, pose le verre devant Jean, garde le tien entre tes mains - et ouais, elle est bien rouge tomate ton amie. « Ton amie peut se joindre à nous si tu préfères. » ahahahah. Okay, t'as manqué un bout, un sacré bout. Comment en dix minutes ça peut tourner en plan à trois ? Bon, c'est peut-être pas ça, mais ça y ressemble drôlement. « Désolé, j'fais pas trop dans le partage. » Faut bien que quelqu'un dise quelque chose parce que Jean semble incapable de sortir un mot de sa bouche. Tu essaies vraiment de garder ton sérieux, mais tu as juste envie d'éclater de rire. Et la fille, elle, semble bien déçu de voir ses chances d'avoir une petite vite dans les toilettes se réduire à néant. « Si jamais tu changes d'idée… » Elle démontre la place où elle est assise, prend le temps de lui effleurer le bras avant de vous laisser entre vous deux. « Tu lui as vraiment tomber dans l'oeil. » Elle va encore faire une crise ? Peu importe, toi, tu ris de bon coeur en sirotant ton verre. |
| | | | (#)Jeu 15 Avr 2021 - 14:44 | |
| girls night out (ft. @Leslie Cohen )
- TW homophobie intériorisée :
Les propos et pensées de ma petite Jean dans son placard ne reflètent pas ce que je pense
Jean se prend vague d’inconfort après vague d’inconfort en plein visage, elle voudrait fuir de ce bar et ne jamais plus y revenir. Mais elle ne veut pas accepter ce que cela voudrait dire d’elle, qu’elle est une bigote intolérante, une homophobe non assumée qui veut bien avoir des amis LGBT tant qu’ils ne sont pas trop flamboyants et visibles, tant qu’ils ne lui en parlent pas trop et ne la traînent pas dans des bars gays. Elle ne veut pas être cette personne et elle ne veut pas vexer Leslie. Mais celle-ci ne lui rend pas la tâche facile en lui avouant qu’elle avait tenté de l’attirer dans son lit au début de leur relation. Jean panique à nouveau, elle ne sait plus où se mettre et même si Leslie lui assure que c’est de l’histoire ancienne, elle se sent un peu comme prise dans un piège, plus elle se débat plus les mailles se resserrent. Elle se pose des questions, pas les bonnes, mais déjà des questions qui la mettent mal à l’aise. Pourquoi la brune du cocktail et Leslie ont-elles pu envisager qu’elle joue dans leur équipe ? Est-ce que le fameux gaydar dont parle Wendy existe ? Le leur est en panne ou quoi ? « J'pouvais pas savoir sans essayer. » Ok. Ça, ça peut lui aller comme justification à Jean, elle n’est pas prête à s’entendre dire certaines vérités. « Il y a des hétéros qui sont… curieuses. T'aurais pu l'être. » Jean se met à rougir un peu sans se l’expliquer. Mais une pensée fugace traverse son esprit : c’est donc ça qu’il s’est passé pendant ces vacances en Irlande ? Elle avait été curieuse ? Juste une hétéro curieuse. Elle se racle la gorge toujours gênée cependant : « Eh bien non, je suis pas curieuse… Je… crois que je suis juste hétéro... » Elle croit. Elle ne réalise même pas qu’elle n’a pas été catégorique sur le sujet, un lapsus révélateur qui ne lui révèle rien car elle l’ignore totalement. Jean essaye de sauver les meubles avec son amie, elle lui dit à quelle point cette amitié compte pour elle, elle s’excuse encore et propose de partir si c’est ce que souhaite Leslie. Mais celle-ci lui fait signe que non, Jean est à la fois soulagée et elle sait qu’elle va devoir prendre sur elle. Pourquoi c’est si difficile ? Pourquoi ça n’est pas aussi simple que ça devrait l’être ? Pourquoi est-ce qu’elle ressent ce malaise si envahissant, presque même douloureux, comme une brûlure dans sa cage thoracique ? Une infime partie d’elle sait pourquoi, mais le refoulement fait bien son travail pour protéger Jean qui n’est pas prête à faire face à la vérité. Elle essaye de se justifier encore, elle blâme ses parents, son éducation, la religion, donc, indirectement. « C'est à cause de des commentaires comme ceux-là qu'il y a encore des personnes qui ont dû mal à afficher leur orientation. Personne ici te juge parce que tu es hétéro. Tu ne devrais pas avoir de préjugé sur eux juste parce qu'ils sont heureux. » Chaque parole de Leslie vient enfoncer le clou, renforcer son sentiment de culpabilité et confronter logique et bienveillance à ses sentiments inexplicables et discriminatoires. Elle hoche la tête, penaude en regardant ses mains posées sur ses genoux, telle une enfant prise en faute : « Je sais… Je suis désolée... » Elle ne fait que s’excuser car elle ne trouve rien d’autre à dire, elle n’est pas défendable et elle ne se sent même pas d’essayer, elle a dit ce qu’elle avait à dire : c’est de la faute de son éducation et elle n’en est pas fière. Elle a toujours eu honte de cela, c’est peut-être pour cela qu’elle s’est entourée de pas mal d’amis LGBT au final, comme si cela pouvait compenser les pensées et sentiments négatifs que tout cela fait naître en elle, comme si elle pouvait se guérir de ça. Mais elle n’en est pas guérie, loin de là, cette soirée en est la preuve. « Tu trouves pas que c'est ce qui fait que le monde est si beau ? Qu'on soit tous différents ? » « Mais si, bien sûr. Le problème c’est pas les autres, c’est moi... » avoue-t-elle douloureusement. Sa tête et sa logique lui disent bien qu’il n’y a rien de mal à ce que les gens aiment qui ils veulent, son cœur si bienveillant lui dicte d’accepter tout le monde, mais lorsqu’elle se retrouve confrontée de manière trop frontale à l’homosexualité, surtout féminine avouons-le, un violent rejet naît en elle. Un dégoût injuste mais qui au final est surtout tourné vers elle et vers les choses non assumées que cela lui fait ressentir au fin fond d’elle. Jean n’a pas le recul pour réaliser cela, elle ne veut pas le voir et elle restera dans le déni aussi longtemps qu’elle ne décidera pas d’arrêter de se voiler la face. Mais elle sent bien que tout cela est interne, gravé en elle, et que c’est un travail sur elle qu’elle doit faire, elle s’y prend simplement très mal. Jean finit par accepter un autre verre, comptant sur la patience de son amie pour l’aider à se détendre. « J'vais nous en chercher un autre. » Avant qu’elle n’ait pu protester que c’était à son tour de payer les verres, Leslie disparaît en direction du bar et l’abandonne dans cette jungle qui lui est tout à fait inconnue et qui lui fait peur. Pour se donner une contenance, elle sort son téléphone et se met à scroller sur son feed rempli d’actualités locales, nationales et mondiales. Elle ne perd jamais une occasion de lire des articles de presse et de se tenir au courant de ce qu’il se passe dans le monde. Elle n’a pas le temps de lire plus d’un paragraphe d’un article sur les nouvelles dérives autoritaires en Russie, qu’elle sent une présence s’approcher de la table. « Déjà de retour ? » remarque-t-elle étonnée avant de relever le nez de son téléphone pour constater qu’il ne s’agit pas de Leslie mais de la brune du cocktail qui lui adresse un clin d’œil charmeur. « So… You do not enjoy the Sex on the beach ? » Jean s’empourpre aussitôt, elle sait très bien que son interlocutrice parle du cocktail, mais également que le double sens est totalement intentionnel. La brune vient s’accouder à la table, proche de Jean, très proche de Jean. Sa hanche touche le genou de Jean qui est perchée sur un tabouret haut et la journaliste pousse ses jambes aussitôt. Elle a la gorge nouée et tout ce qu’elle réussi à bégayer c’est : « Oh, je… je croyais que… que tu étais... » « Ton amie ? Eh bien, non, moi c’est Cassie. D’ailleurs, c’est ta meuf ? Elle a eu l’air d’avoir apprécié mon cadeau plus que toi. » Jean secoue la tête aussitôt, les joues rouges, le coeur battant la chamade et le niveau de malaise atteignant des sommets : « Oh non, non, non… C’est mon amie... Mais je- » « Parfait alors, elle m’en voudra pas si je te kidnappe donc. T’es belle, tu sais, la plus belle de tout le bar... » la coupe-t-elle. Et elle fait courir ses doigts sur le bras de la journaliste qui est prise d’un frisson étrange, elle trésaille de surprise et n’arrive pas à comprendre ce qu’il se passe dans son corps, entre panique et… émoustillement ? Elle retire son bras et fuit le regard de la brune, le souffle court : « Je… Je… Non… Je... » … suis hétéro … suis mariée… suis pas intéressée... Mais, n’est-elle vraiment pas intéressée ? Mais l’autre est entreprenante, elle ne lui laisse pas le temps de trouver ses mots ou son souffle. « A-do-rable ! T’es une timide... Tant mieux, c’est les plus effarouchées que j’adore faire crier au lit ! » Jean est totalement tétanisée à présent, déchirée entre des sensations et sentiments contradictoires qui la font finalement totalement buguer, elle reste le regard rivé ses ses doigts qui tripotent la touillette de son gin tonic, comme si l’ignorer allait la faire disparaître tout à coup. Mais heureusement, Leslie arrive enfin. « Ton amie peut se joindre à nous si tu préfères. » « Désolé, j'fais pas trop dans le partage. » Toujours recroquevillée sur elle-même à éviter le regard des deux jeunes femmes, Jean remercie intérieurement Leslie de la sortir de l’embarras. « Si jamais tu changes d'idée… » et elle lui touche encore le bras avant de partir, la faisant tressaillir à nouveau et compliquant les choses encore plus dans sa tête et son corps. « Tu lui as vraiment tomber dans l'oeil. » rit Leslie tandis que Jean soupire et se met à trembler comme si elle était en état de choc. Elle a envie de pleurer, pourquoi a-t-elle envie de pleurer ? Elle qui n’a pas pleuré depuis des années ? Ce n’est pas la première fois qu’elle en a envie sans y arriver cependant. Elle a l’impression qu’un semi-remorque vient de lui rouler dessus, que quelqu’un essaye de lui faire rentrer quelque chose dans le crâne à coup de batte de baseball. « Leslie… Je… Je suis désolée mais... » sa voix est étranglée, fragile, bouleversée. « Je peux pas… Je me sens pas bien… Je... » Elle est en train de sentir une crise d’angoisse la prendre, cela faisait si longtemps que ça n’était pas arrivé et elle sait pourquoi ça arrive maintenant. Parce qu’une partie d’elle a ressenti quelque chose face à la brune, une sorte d’excitation, d’attirance, de curiosité peut-être ? Et tout son être refuse ce constat. Alors elle panique, tremble en glissant de son tabouret, attrape son sac avec des gestes fébriles, elle doit fuir d’ici. « Je suis désolée. » souffle-t-elle une dernière fois en croisant enfin le regard de Leslie puis elle s’élance à marche rapide vers la sortie, elle fuit, la brune, le bar, l’instant étrange qui vient de se dérouler, ses réalisations intérieures qu’elle ne veut pas accepter. Elle se retrouve dehors dans la fraîcheur de la nuit et se met à courir pour s’éloigner du bar de quelques mètres, de peur que la brune ne la suive sur le trottoir, croyant que son départ est une invitation. Puis elle s’adosse contre un mur, elle respire bruyamment, de manière saccadée comme si elle venait de manquer de se noyer. Elle ferme les yeux et essaye de retrouver ses vieux réflexes pour calmer une crise d’angoisse, de caler sa respiration, de la ralentir, mais elle n’y arrive pas. Elle a l’impression qu’elle va mourir étouffée, comme à chaque crise de cette ampleur, et tout ce qu’elle ressent, ce sont les doigts de la brune sur son bras et des questions qui se bousculent dans sa tête. |
| | | | (#)Mar 20 Avr 2021 - 23:29 | |
| La fille est insistante, mais la fille finit par se tirer. Ce que tu disais homme ou femme, des idiots qui ne comprennent pas le message, il y en a dans toutes les catégories. Quelque chose te dit qu'elle va sûrement devenir plus collante avec le taux d'alcoolémie qui montera dans son sang au fil de la soirée qui avance. Mais bon, ça ne fait rien. Vous trouverez une façon de vous en débarrasser à chaque fois. Enfin, sûrement plus toi que Jean qui ne semble pas avoir l'habitude de ce genre de situation. Pourtant, une jolie fille comme elle, elle doit bien en avoir renvoyé des mecs qui ne l'intéressaient pas. Too, t'es là ici, nonchalante, tu te marres de la situation. Oublie un peu la mésaventure de toute à l'heure. Tu n'as simplement pas envie de gâcher ta soirée sans enfant, mais du côté de la journaliste, plus rien ne vas. « Leslie… Je… Je suis désolée mais... Je peux pas… Je me sens pas bien… Je... » Elle semble prise de panique ? Tes sourcils se froncent. Qu'est-ce que tu as manqué ? Tu es confuse. Tu t'attendais possiblement à ce qu'elle réplique avec ces commentaires homophobes, mais là, tu es un peu déstabilisé. « Je suis désolée. » « Quoi ? Mais attends… » Tu n'as pas aimé cette lueur qui a traversé son regard. Mais, trop tard, elle est déjà partie. Enfin, elle s'est enfuie plutôt. Tu te lèves à ton tour, tente de la suivre, mais elle se perd dans la foule.
Lorsque tu arrives à l'extérieur, tu peux apercevoir sa silhouette au coin qui court comme si quelqu'un était en train de la pourchasser. Vraiment tu n'y comprends rien. Et fuck, tu as bien trop picolé pour partir à la course derrière elle. Tu vas te casser la gueule, c'est presque assuré. Pourtant, tu avances toujours en sa direction, d'un pas rapide, mais prudent. Et hop, elle disparaît à droite d'un immeuble. Merde, merde, merde. Tu continues même si tu es persuadé que lorsque tu tourneras à ton tour, elle se sera évadé dans la nature. Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir dire à Matt ? Désolé, j'ai perdu ta femme. Tu veux m'aider à la retrouver ? T'es dans la merde. T'es tellement dans la…. oh, elle est là. Et elle fait une crise d'angoisse. « Heyy, Jean. » Ta voix est douce. Si douce que tu te demandes si elle ne se perd pas dans sa respiration haletante. Tout son corps semble sur la défensive. « Regarde-moi. » Tes mains viennent se poser contre ses joues sans trop savoir si le contact allait la rassurer ou la faire paniquer encore plus. Son regard est toujours aussi fuyant. Mais à force d'insister, il finit par s'ancrer dans le tien. Ton sourire se veut doux et chaleureux. « Tout va bien. Tu vas prendre une grande respiration. » Inspire, un, deux, trois. Expire, un, deux, trois. Tu la suis dans ses respirations. Ça dura le temps que ça dura, jusqu'à ce que la crise passe.
« Allez, viens. Je te ramène chez toi. » Parce que tu es convaincu que c'est ce dont elle a envie. Parce que c'est là qu'elle devrait aller aussi. Et par je te ramène, c'est plutôt un taxi que tu vas appeler, parce que, ouf, c'est loin chez elle et que conduire ne serait pas très prudent. Tu la déposeras chez elle et tu rentreras chez toi par la suite. Plutôt nul comme fin de soirée, mais peu importe. Là, c'est Jean qui importe, qu'elle rentre chez elle, que Matt prenne soin d'elle. Peut-être qu'un jour elle acceptera de te parler de tout ça pour de vrai. |
| | | | (#)Ven 23 Avr 2021 - 0:11 | |
| girls night out (ft. @Leslie Cohen )
- TW homophobie intériorisée ::
Les propos et pensées de ma petite Jean dans son placard ne reflètent pas ce que je pense
Jean ne laisse pas le temps à Leslie de l’intercepter, elle court, à bout de souffle, elle s’éloigne de ce bar et de cette fille qui l’angoisse avec ses œillades, ses cocktails et ses mains baladeuse. Elle s’éloigne de ces sentiments qu’elle ne peut pas assumer surtout. Une fois dehors, elle continue sa course jusqu’à être à l’abri des regards et s’avachir contre le mur pour essayer de reprendre ses esprits. Mais bien vite, Leslie apparaît dans son champs de vision, elle l’a suivie et elle en est plutôt soulagée finalement. Parce qu’elle a beau savoir qu’elle ne va pas mourir, que ce n’est que la crise d’angoisse qui lui donne cette impression, la sensation est vachement réaliste et elle n’arrive pas à se calmer. « Heyy, Jean. » Son regard est fuyant, elle n’arrive pas à se focaliser sur Leslie et il faut que la professeure lui saisisse le visage entre ses mains pour la recentrer. « Regarde-moi. » Ça ne la calme pas, pas tout de suite en tous cas, mais Leslie finit par réussir à accrocher son regard. « Je- J’arri...ve pas… à res- » halète-t-elle le regard plein de panique. « Tout va bien. Tu vas prendre une grande respiration. » La voix douce de Leslie est aussi très directive et elle inspire et expire profondément face à Jean qui par effet de miroir arrive à se caler sur le rythme de son amie. Ça prend du temps mais finalement, elle réussit à reprendre le contrôle sur elle-même et c’est quand l’angoisse et la panique disparaissent que la honte s’installe. Que va se dire Leslie ? Qu’elle est incapable de supporter d’être dans un bar gay jusqu’au point d’en faire une crise pareille ? « Merci Les’… Excuse-moi, je sais pas ce qu’il s’est passé... » dit-elle en se redressant quelque peu mal à l’aise et le regard de nouveau fuyant. Elle ne sait pas et elle ne veut pas savoir. « Allez, viens. Je te ramène chez toi. » Elle se crispe aussitôt à cette idée, elle n’a pas envie de rentrer, elle n’a pas envie d’être avec Matthias et de ressasser ce qu’il s’est passé ce soir dans le noir de leur chambre à coucher en fixant le plafond. « Non, je ne veux pas rentrer... » Elle se redresse avec assurance, remet ses cheveux en place d’un geste de la main et affiche un sourire : « Ça va mieux, je veux pas rentrer tout de suite et je te dois au moins douze verres pour me racheter... » Parce que Leslie a déjà payé deux de ses verres, dont la dernière tournée qu’elle l’a forcée à abandonner en la poussant à la pourchasser jusque dans la rue. Puis, aussi pour sa façon de se comporter et son incapacité à tenir plus de quelques minutes dans ce bar pas assez hétéro à son goût. Elle a le regard suppliant d’une adolescente qui supplie sa mère de la laisser veiller encore une heure de plus. A quelques pas de là, il y a un autre bar, elle le désigne d’un coup de menton et demande timidement à Leslie : « Ça te dérange pas si on finit la soirée dans ce bar-là ? » Après tout, Leslie est aussi à moitié hétéro, non ? Alors, ça ne devrait pas la déranger de se faire éventuellement draguer par des hommes, non ? Ce qui est sûr que c’est que Jean compte être beaucoup plus saoule que ça avant de rejoindre son mari, avec ou sans Leslie, elle ira dépenser trop d’argent dans des cocktails et elle finir par envoyer un drunk-text à Matthias pour qu’il vienne la remorquer, elle et son vélo. |
| | | | | | | | girls night out || jean #2 |
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