| I loved you with a fire red, now it's turning blue (Maxence) |
| | (#)Lun 29 Mar 2021 - 19:06 | |
| Des cours de Samba, jamais je n’aurais accepté et mon mari le sait pertinemment. Tout comme le bal costumé que j’ai évité avec grâce. Et oui, un de mes chantiers en cours, des plus importants, a eu une complication avec les investissements et je ne pouvais le laisser à l’abandon pour cause de masques fêtards. Surtout que la réunion de crise devait avoir lieu le surlendemain. J’ai par contre poussé mon conjoint à en profiter, qu’il retrouve ses amis et fête ce carnaval avec joie au lieu de me regarder être penchée sur des contrats plus longs et pointus les uns que les autres. Sauf que le feu de joie, il se fait pile le jour de mon congé. Celui que je dois respecter, celui qui nous permet de nous retrouver sans qu’un appel professionnel ne nous coupe. Me voilà donc à la plage, à regarder les personnes se rejoindre au lieu de rendez-vous ou s’accumuler autour de l’homme de bois pour y déposer un objet à brûler. Je peux voir à certaines tenues, aux sourires grandissants, voire à la mine un peu éméchée, que beaucoup d’entre elles viennent du défilé de l’après-midi. Il devait être particulièrement festif et ambiancé, j’en ai presque un petit regret d’avoir préféré profiter de la journée autrement. Une partie de moi ne voulait absolument pas me retrouver entourée de dix milles personnes, collées à moi. Mais cette aversion de la transpiration des autres m’a apparemment fait louper un sacré événement. Je souffle avec exaspération contre moi-même. Et un frisson glacé s’en suit sans prévenir. Il fait pourtant plutôt chaud, les températures restent celles de l’été, ce qui ne m’empêche pas de frissonner à nouveau. Je croise mes bras et les frictionne avec mes mains. Je cherche mon époux des yeux et le vois toujours en train d’attendre devant l’un des foodtrucks stationnés en bord de plage. Vu la ligne de personnes devant lui, il n’est pas près de me rejoindre. J’essaye tant bien que mal d’attirer son attention, mais il semble plonger dans la lecture de la pancarte annonçant les menus. Et voilà qu’il discute avec son voisin de derrière. Tant pis, j’essayerai de le garder en ligne de mire pour lui faire signe quand il voudra me retrouver. Je n’attends pas plus longtemps et marche sur la plage pour m’approcher de l’homme de bois. Si je ne pensais m’avancer que de quelques mètres pour sentir la chaleur du feu des flambeaux plantés autour, je finis par me retrouver malgré moi juste en face de la structure boisée. Mes yeux sont attirés par les différents objets déposés dedans ou dessus. Des objets d’hommage pour quelques-uns. D’autres sont là pour laisser derrière soi un acte regretté ou une histoire à terminer. Je sais que mon mari le voit plus comme un tribut à donner pour nous porter chance dans nos désirs et rêves et je peux voir des papiers et des lettres avec la même attention. Moi-même, je ne sais pas ce qui m’attire ici. Parce que, si je devais être honnête, mon cœur se pince à l’idée de participer à cette fin de carnaval. Pas de dégoût non. D’amertume, peut-être. De rancœur. De peur aussi. Ma main se serre autour du yoyo dans ma poche de veste. Je déglutis avec difficulté. Je le sors pour l’observer et hésite. Je ne sais pas si j’en suis capable. Je ne sais pas si je suis prête. Prête à quoi d’ailleurs ? A lui faire de la place dans ma vie ? A le croire ? Ou à l’oublier à jamais ? Je crispe ma mâchoire et fais brusquement volteface. A tel point que je rentre dans une personne, la bouscule et le jouet s’échappe de ma main pour rouler un peu plus loin dans le sable. « Excusez-moi, je n’ai pas fait attention, je ne vous avais pas v… » Je m’arrête net lorsque je reconnais l’homme que j’ai percuté. « Maxence… ? Qu’est-ce que tu fais là ? Enfin, je ne pensais pas que… » Mon regard se pose sur notre bibelot commun et je déglutis plus difficilement encore.
@Maxence Mayers |
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 11:01 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIl observe les gens qui font la fête, qui discutent, qui picolent et lui, il reste planté là. Il ne sait pas trop ce qu'il fait ici, il avait envie de bouger un petit peu et de sortir de chez lui. Tout lui rappelle encore Ava dans son appartement et même si Peter vit avec lui maintenant, ça ne change rien. Ces dernières semaines avec Ava étaient étranges et belles à la fois. Mais maintenant, elle est partie, il ne la reverra sûrement jamais et il n'aura jamais de nouvelles. C'est sûrement mieux ainsi mais ça n'empêche pas d'avoir mal. Aujourd'hui, c'est l'événement, ce grand homme de bois qui brûle sur la plage et dont tout le monde s'approche. Il sait que certains viennent jeter des objets ou autres bibelots dedans, sûrement pour des raisons diverses. Lui, il n'a rien dans les mains, il n'a rien à jeter. Ou tout du moins, il n'a pas eu le courage de venir avec quelque chose, de peur de finir par le regretter. Sa cigarette à la main, il préfère juste rester en retrait en marchant tranquillement sur la plage. Mais au fil des minutes, il se décide à approcher de ce grand feu au milieu de la foule qui profite du spectacle. Il tente doucement de se faire un chemin jusqu'à ce qu'on le percute d'un seul coup. « Excusez-moi, je n’ai pas fait attention, je ne vous avais pas v… » Il relève les yeux vers cette voix et reste surpris face à Cléo. Après Adriel, Théo, il ne manquait qu'elle. Bien qu'elle soit la seule qu'il rencontre par pur hasard mais honnêtement, il aurait pu attendre encore un peu. La seule chose qu'il se dit, c'est qu'elle risque d'être comme Théo à lui faire des reproches qu'il n'a ni la force ni l'envie d'entendre aujourd'hui. « Maxence… ? Qu’est-ce que tu fais là ? Enfin, je ne pensais pas que… » Ses sourcils se froncent légèrement alors qu'elle a l'air mal à l'aise. « J'ai pas le droit de venir profiter des festivités ? » C'est plus fort que lui, il peut pas s'empêcher d'être froid, il le contrôle même pas. C'est devenu une habitude, comme un mécanisme de défense. Il n'y a qu'avec Adriel qu'il arrive à ne pas être le con qu'on connaît et qu'il arrive à réellement exprimer ses sentiments. Même si c'est encore tout récent et qu'il n'est pas un expert dans ce domaine. Mais il voit que le regard de sa soeur est perdu sur le sable et non sur lui. Il baisse les yeux pour observer un jouet un peu plus loin dans le sable. Son coeur manque un battement quand il reconnaît l'objet et il comprend mieux pourquoi sa soeur est si mal à l'aise. Il récupère l'objet, l'observant quelques secondes avant de relever les yeux vers Cléo. « Tu comptes le jeter au feu ? » Ce jouet n'est pas anodin, il est lié à lui. Alors la seule chose qu'il se dit, c'est qu'il peut y avoir plusieurs significations à son envie de le mettre au feu. « Tu veux peut-être qu'on le jette ensemble pour briser complètement le lien ? » Tais-toi Maxence. Le problème, c'est que ça le blesse de savoir qu'elle est prête à le jeter au feu. Bien sûr qu'il le dira pas et qu'il préfère jouer au con avec elle, comme il le fait toujours avec les deux plus grands. Mais il se dit que si elle y pense, c'est qu'elle ne veut définitivement plus rien avoir à faire avec lui. |
| | | | (#)Mar 13 Avr 2021 - 14:57 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersMaxence. Il a tellement grandi. Il a tellement changé. Même si mon regard ne reste pas longtemps sur lui, je peux apercevoir toutes les différences. Est-ce le poids de tout son passé ou simplement les années écoulées et la maturité normalement venue ? Une partie de moi à envie de le détailler sous toutes les coutures, être sûre qu’il va parfaitement bien, comprendre comment il en est arrivé à ce jeune homme debout devant moi. Mais mes pensées ne sont focalisées que sur une chose. Un bibelot que je fixe désespérément alors que c’est bien la dernière chose à faire si je ne veux pas qu’il l’aperçoive. « J'ai pas le droit de venir profiter des festivités ? » Je ferme les yeux, de plus en plus mal. « Je n’ai pas dit ça. » Comment ai-je pu ne pas y penser ? C’est logique qu’il puisse être là. Il est revenu depuis un moment maintenant. C’est normal qu’il participe aux événements de la ville. Et qu’importe le nombre de personnes présentes autour de nous, il fallait bien qu’on se croise un jour. J’ai trop repoussé cet instant, le destin a juste décidé qu’il était plus que temps. En rouvrant les yeux, je le vois penché, sa main au-dessus du yoyo. Ma mâchoire se crispe, ma respiration se bloque. Le temps ralentit. J’ai beau essayé de réfléchir, aucun mot ne vient à mon esprit. Je suis juste pétrifiée en attendant sa réaction. « Tu comptes le jeter au feu ? » J’ai envie de hurler. NON ! Parce que c’est mon sentiment à cette seconde même. Je veux juste le lui prendre, le lui arracher des mains et le tenir contre moi. Que plus personne n’y touche, pas même lui. Ne pas lui laisser la chance de tout briser sans pouvoir revenir en arrière, jamais. « Tu veux peut-être qu'on le jette ensemble pour briser complètement le lien ? » « Non… » Ma main s’avance vers lui, dans un geste prémédité à l’arrêter s’il accompagnait ses mots du geste. Sauf qu’il ne bouge pas. Il attend mes réponses. Mes justifications sans doute. Et je ne sais pas quoi lui dire. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux. Je me force quand même. Je relève lentement la tête, l’observant doucement et spécifiquement au passage. Arrivé à son visage, je ne peux pas le déchiffrer. Je ne sais pas si ce sont les années ou s’il est juste fermé à moi. Mais rien, je ne lis rien. Juste un visage familier cachant une personne inconnue. « Que veux-tu que je te dise ? Que j’allais le jeter et détruire toutes possibilités de lien entre nous ? Et bien, je n’en sais rien ! Voilà ! J’y ai pensé. A ça, mais aussi à le détruire pour ne plus penser au mal que ça m’a fait. Laisser derrière nous ce passé qui met une barrière entre nous. Et, en même temps, je ne peux pas le détruire. La preuve, j’ai voulu t’arrêter. » Je regarde de nouveau l’objet entre les doigts de mon frère et un doute s’immisce. Une personne inconnue derrière un visage familier. Un jouet empli de souvenirs enfantins dans les mains de l’adulte changé. Je me mords la mâchoire en fixant de nouveaux ses yeux. Y a-t-il encore réellement un lien entre lui et notre jeu commun ? Ou je m’accroche simplement à un espoir vain ? « Il signifie quoi pour toi ? Tu en as quels souvenirs ? Que ce soit en y jouant ou juste avec moi… Est-ce que ça t’importe encore aujourd’hui ? » J’ai besoin de savoir. J’ai besoin de savoir si ça vaut encore le coup de s’y accrocher ou s’il a raison. Si sa suggestion est la mieux et qu’ils se retrouvent une dernière fois pour tout oublier. |
| | | | (#)Dim 18 Avr 2021 - 15:36 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIl ne s'attendait pas à croiser le route de Cleo aujourd'hui. Comme les autres membres de la famille, il la fuit. Ils n'ont pas longtemps été proches, si ce n'est quelques années quand il était encore jeune et avant qu'il décide de devenir la honte de la famille. Au fond, il se doute qu'elle pense comme Théo tellement ils ont toujours été identiques. Elle doit lui en vouloir autant que lui et elle devait espérer qu'il ne remette jamais les pieds à Brisbane. « Je n’ai pas dit ça. » Il hoche la tête, l'air de rien, comme s'il se moquait bien de ce qu'elle pouvait dire. Ce qui est à moitié vrai. Il s'en moque mais en même temps, il a envie de savoir ce qu'elle pense. Et quand il voit le regard de sa grande soeur bloqué plus sur le sable que lui, il suit sa direction pour repérer un jouet. Un vieux bibelot qui le concerne directement. Grande surprise de la voir venir jusqu'ici avec ça, près d'un grand feu où bon nombre de personnes viennent brûler des souvenirs du passé pour oublier. Il vient l'attraper, l'observant quelques secondes alors que ses doigts le parcours pour la première fois depuis de très nombreuses années. Sa tête, elle, se pose plein de questions. Pourquoi elle est venue avec ça ? Dans quel but ? Qu'est-ce qui se passe dans la tête de sa soeur ? Elle se rapproche tout à coup de lui avant de s'arrêter, comme si elle avait peur qu'il le jette sans réfléchir au milieu des flammes. Mais il ne bouge pas, son visage reste fermé alors qu'il la fixe pendant qu'elle fuit son regard. « Que veux-tu que je te dise ? Que j’allais le jeter et détruire toutes possibilités de lien entre nous ? Et bien, je n’en sais rien ! Voilà ! J’y ai pensé. A ça, mais aussi à le détruire pour ne plus penser au mal que ça m’a fait. Laisser derrière nous ce passé qui met une barrière entre nous. Et, en même temps, je ne peux pas le détruire. La preuve, j’ai voulu t’arrêter. » En réalité, il ne sait pas quoi penser. Il se dit qu'il vaudrait mieux qu'il lui redonne le jouet et qu'il reparte loin d'elle. Mais il en a marre de toujours fuir les situations complexes. « Il signifie quoi pour toi ? Tu en as quels souvenirs ? Que ce soit en y jouant ou juste avec moi… Est-ce que ça t’importe encore aujourd’hui ? » Et merde. Pour répondre à ses questions, il devrait se confier et dire ce qu'il ressent, autant dire tout ce qu'il déteste. D'autant plus qu'il ne sait pas quoi lui répondre, il ne sait pas ce qu'il ressent. Il bloque tout ça pour éviter de souffrir, comme toujours. « J'en ai des souvenirs d'un gosse qui s'amuse. Un gosse sans soucis et heureux avant qu'il arrive à tout foutre en l'air. » Qu'il lâche en plantant son regard dans le sien. Parce que c'est bien ce qui s'est passé, il a tout détruit sur son passage, il a détruit la famille. « Franchement.. C'est qu'un vieux jouet. Je pensais que tu l'avais déjà jeté. » Il hausse les épaules en observant le bibelot, essayant de se convaincre lui-même qu'il s'en fout et que l'avenir de ce jouet l'importe peu. Est-ce que ce simple truc peut jouer sur les liens entre eux ? Il n'en sait rien. « Est-ce que ça changerait quelque chose que je te dise que c'est important de toute façon ? T'es comme les autres, Cleo. » Par les autres, il parle évidemment de Théo et il ne doute pas qu'elle le comprendra. « T'as envie que je reparte loin d'ici et que je vienne pas foutre la merde dans vos petites vies parfaites. Mais désolé, j'ai pas l'intention de repartir. » Qu'il finit en lui tendant le jouet, comme pour lui dire qu'elle peut en faire ce qu'elle veut. Il tente de garder le contrôle sur la situation, préférant l'attaque plutôt que de rentrer dans les sentiments comme il a pu le faire avec Adriel quelques semaines plus tôt. |
| | | | (#)Sam 24 Avr 2021 - 16:53 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersMon cœur bat fortement dans ma poitrine. Il lâche une seconde pour repartir à toute vitesse la seconde suivante. Je le sens qui pulse sous ma peau. Comme je sens l’air refroidi qui s’infiltre entre mes lèvres, se réchauffe le long de ma gorge pour ressortir à la bonne température sous mon expiration. Chaque sensation, chaque interaction de la nature avec ma peau et mon organisme sont comme exacerbées. Par l’attente. L’attente de sa réponse. De ses conséquences. Sur lui, sur moi, sur nous. « J'en ai des souvenirs d'un gosse qui s'amuse. Un gosse sans soucis et heureux avant qu'il arrive à tout foutre en l'air. » Je ne lâche pas son regard alors qu’il me fixe. Je continue de l’observer, même si mon propre regard se remplit de tristesse. Parce que je l’ai vu, je l’ai connu. J’ai joué avec ce gosse sans soucis et heureux. Et je n’ai jamais compris son changement. Il était trop braqué pour que je puisse comprendre, que je puisse imaginer ce qui avait mal tourné. « Franchement.. C'est qu'un vieux jouet. Je pensais que tu l'avais déjà jeté. » Mes épaules s’affaissent alors qu’il détourne les yeux vers l’objet dans ses mains. Je déglutis difficilement. « Est-ce que ça changerait quelque chose que je te dise que c'est important de toute façon ? T'es comme les autres, Cleo. » Toute tristesse et boule d’émotion dans la gorge disparaissent pour laisser la place à un certain énervement. Pas une fois. Pas une seule fois il ne m’a laissé ma chance. Jugement sur jugement, des cases où me placer sans même me consulter. Parce qu’il me l’a déjà dit, il m’a déjà rejetée maintes et maintes fois. Et en entraînant Adriel en plus de ça. Qu’il le sache ou non. « T'as envie que je reparte loin d'ici et que je vienne pas foutre la merde dans vos petites vies parfaites. Mais désolé, j'ai pas l'intention de repartir. » « Est-ce qu’un jour tu me laisseras parler en mon nom ? Est-ce que tu veux bien, juste une fois, me laisser m’exprimer au lieu de me mettre des mots en bouche que je ne pense même pas ?! Quelle idée tu te fais de moi Maxence au juste ? Cette fille superficiellement parfaite qui rejette son petit frère parce qu’il va mal ? Vraiment ? A croire que c'est plutôt toi qui es comme les autres, avec tes visions impossible à changer. » Je souffle furieusement, essayant de me contenir. Les battements de mon cœur se sont accélérés sous la colère, sous la frustration de me voir confiner dans sa vision sans pouvoir en sortir. « Combien de fois je suis venue te voir ? Combien de fois je suis venue te chercher en soirée ? Vas-y calcule ! Rajoute les fins de nuit à m’assurer que tu ne sombres pas plus, que tu te réveilles sans trop de dégâts. Et rajoute le nombre de fois où j’aurais voulu le faire mais où tu m’as tellement rejetée et mis une réputation de destructrice de soirée que je ne pouvais pas faire un pas vers toi. » Je crispe ma mâchoire. Je prendre quelques secondes pour réunir toutes les pensées dans mon esprit en des propos cohérents. Mais tout se mélange. « Explique-moi pourquoi je ne te voudrais pas dans ma vie quand ce ‘vieux jouet’, comme tu le dis, est avec moi depuis des années, sur notre étagère de souvenirs. Dis-moi comment je t’ai complètement oublié avec les photos de notre enfance encadrées partout chez moi. Explique-moi pourquoi je continue de me justifier encore et encore, que j’essaye toujours de comprendre en te posant des questions, alors que je découvre que tu héberges Peter Mulligan chez toi ?! Celui-là même qui t’a entraîné dans les pires soirées. De plus en plus. Tu dis que tu reviens, que tu ne partiras pas. Mais comment ? En allant vraiment mieux comme les parents me le répètent. Ou pour mieux retrouver les personnes qui te voulaient tellement de bien à l’époque ? Parce que c’est ce que tu penses, non ? Qu’on ne voulait pas de toi. Qu’on ne veut pas de toi. Qu’on ne te veut pas de bien. Mais eux si, ils sont parfaits, dans ta vision. Sache juste une chose Maxence, dans la mienne, je ne peux pas te revoir sombrer. Et encore moins quand si je ne peux absolument rien faire pour toi. Je ne revivrai pas ça. » Je croise les bras sur ma poitrine, défensivement. |
| | | | (#)Dim 25 Avr 2021 - 15:53 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIl essaye de rester au maximum détacher face à sa soeur et cette situation. Il se dit clairement qu'il aurait mieux fait de rester chez lui plutôt que de se retrouver ici face à son passé, une nouvelle fois. Au moins, il aura fait le tour de la famille. Elle était la dernière à voir, à affronter. C'est d'ailleurs plus difficile avec elle qu'avec Théo parce que dans la réalité, il n'a rien de vraiment concret à lui reprocher. Avec son frère ça a toujours été la guerre, sûrement dû à leur fort caractère. « Est-ce qu’un jour tu me laisseras parler en mon nom ? Est-ce que tu veux bien, juste une fois, me laisser m’exprimer au lieu de me mettre des mots en bouche que je ne pense même pas ?! Quelle idée tu te fais de moi Maxence au juste ? Cette fille superficiellement parfaite qui rejette son petit frère parce qu’il va mal ? Vraiment ? A croire que c'est plutôt toi qui es comme les autres, avec tes visions impossible à changer. » Voilà, ils commencent à s'engueuler au milieu de toutes ces personnes qui s'éloignent discrètement mais pas trop loin non plus. Ce serait dommage de manquer le spectacle qu'ils offrent, non ? « Combien de fois je suis venue te voir ? Combien de fois je suis venue te chercher en soirée ? Vas-y calcule ! Rajoute les fins de nuit à m’assurer que tu ne sombres pas plus, que tu te réveilles sans trop de dégâts. Et rajoute le nombre de fois où j’aurais voulu le faire mais où tu m’as tellement rejetée et mis une réputation de destructrice de soirée que je ne pouvais pas faire un pas vers toi. » Un soupire s'échappe de ses lèvres alors qu'il ne lâche pas le regard de sa soeur. Il a tellement l'habitude de se faire engueuler qu'il ne réagit quasiment plus à ce genre de choses. Il attend juste qu'elle termine. « Explique-moi pourquoi je ne te voudrais pas dans ma vie quand ce ‘vieux jouet’, comme tu le dis, est avec moi depuis des années, sur notre étagère de souvenirs. Dis-moi comment je t’ai complètement oublié avec les photos de notre enfance encadrées partout chez moi. Explique-moi pourquoi je continue de me justifier encore et encore, que j’essaye toujours de comprendre en te posant des questions, alors que je découvre que tu héberges Peter Mulligan chez toi ?! Celui-là même qui t’a entraîné dans les pires soirées. De plus en plus. Tu dis que tu reviens, que tu ne partiras pas. Mais comment ? En allant vraiment mieux comme les parents me le répètent. Ou pour mieux retrouver les personnes qui te voulaient tellement de bien à l’époque ? Parce que c’est ce que tu penses, non ? Qu’on ne voulait pas de toi. Qu’on ne veut pas de toi. Qu’on ne te veut pas de bien. Mais eux si, ils sont parfaits, dans ta vision. Sache juste une chose Maxence, dans la mienne, je ne peux pas te revoir sombrer. Et encore moins quand si je ne peux absolument rien faire pour toi. Je ne revivrai pas ça. » Peter. Qu'est-ce qu'il vient faire dans la conversation ? Et comment elle est au courant qu'il l'héberge actuellement ? « C'est bon ? Tu te sens mieux ? » Qu'il commence sur un ton le plus calme possible. Hors de question qu'il gueule lui aussi, ce serait inutile. « Pour commencer, les personnes que j'héberge, ça te regarde pas. Pete est un ami et il le restera, même si ça te plaît pas. » A vrai dire, il s'en moque complètement. D'autant plus que Pete est clean maintenant et qu'il l'aide justement à aller mieux. « Tu ne veux pas revivre ça hein, c'est ce que tu dis Cleo ? Vous me faites tous bien rires d'un seul coup à vous inquiéter alors que toi, comme le reste de la famille, vous n'avez pas hésité à couper les ponts avec moi du jour au lendemain. C'est à ce moment précis que j'ai le plus plongé dans les conneries parce que je n'avais plus de repère. » Parce qu'il a compris qu'il avait perdu sa famille et qu'il pensait dans sa tête d'adolescent qu'il ne pouvait plus revenir en arrière. Que c'était trop tard maintenant. « Puis t'as peut-être besoin que je te remercie pour ne pas m'avoir oublié après toutes ces années ? Pour avoir gardé des photos et le jouet ? Super, merci, c'est super sympa d'avoir gardé des souvenirs pendant que j'étais dans la merde de mon côté, seul. » Qu'il continue en venant applaudir, gardant toujours un ton très calme, ce qui est surprenant. « Tu veux savoir le problème, Cleo ? C'est que tu me parles encore de mon passé. Tu me parles encore et toujours des erreurs que j'ai fait, des mauvaises décisions, de l'alcool, de la drogue. Je ne suis résumé que par ça dans ta vision de ma vie. Ca fait dix putains d'années qu'on s'est pas vus, les parents t'ont bien dits que je suis clean depuis près de quatre ans, que j'ai une vie bien plus stable. Mais faut croire que c'est pas suffisant pour que tu passes à autre chose. » Qu'il lâche dans un dernier soupire, sa tête venant se secouer de gauche à droite parce qu'il est fatigué Maxence. Fatigué de devoir se justifier alors qu'il fait des efforts depuis des années. C'est ça le plus dur dans sa sobriété, qu'on continue sans cesse de le ramener à son passé et à croire qu'il va replonger. |
| | | | (#)Dim 25 Avr 2021 - 19:36 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence Mayers« C'est bon ? Tu te sens mieux ? » Non, pas vraiment non, bien au contraire. Mais ça n’a pas l’air de le toucher lui. A croire qu’il m’a tellement rejetée de sa vie que mes mots ne l’atteignent plus. « Pour commencer, les personnes que j'héberge, ça te regarde pas. Pete est un ami et il le restera, même si ça te plaît pas. » Je crispe ma mâchoire. Pour pas me plaire, ça ne me plaît pas. Mais, comme toujours, mon avis ne compte guère pour lui. Je l’ai bien compris à force. « Tu ne veux pas revivre ça hein, c'est ce que tu dis Cleo ? Vous me faites tous bien rires d'un seul coup à vous inquiéter alors que toi, comme le reste de la famille, vous n'avez pas hésité à couper les ponts avec moi du jour au lendemain. C'est à ce moment précis que j'ai le plus plongé dans les conneries parce que je n'avais plus de repère. » Mes doigts se serrent sur mes bras alors qu’une boule d’émotions se reforme dans ma gorge. Je ne le savais pas. Je n’avais plus de nouvelles à l’époque. Pas après que mes parents nous aient forcé à couper les ponts. Je m’en doutais, surtout vu leurs inquiétudes le soir, leurs regards toujours perdus pendant plusieurs jours et leurs sursauts à chaque appel. Enfin, je me doutais juste que ça n’avait pas amélioré les choses pour lui. Pas que ça avait empiré. « Puis t'as peut-être besoin que je te remercie pour ne pas m'avoir oublié après toutes ces années ? Pour avoir gardé des photos et le jouet ? Super, merci, c'est super sympa d'avoir gardé des souvenirs pendant que j'étais dans la merde de mon côté, seul. » Il se met à applaudir. A chaque clap, ses mots s’engouffrent un peu plus dans mes pensées. Ils me percutent. Des frissons me parcourent. Seul. Dans la merde. Seul. Sa voix calme ne fait que rajouter un effet plus dur encore. Il n’est pas en colère. Plus peut-être. Il annonce des faits. Des faits que je ne veux pas entendre, que je ne veux pas savoir. « Tu veux savoir le problème, Cleo ? C'est que tu me parles encore de mon passé. Tu me parles encore et toujours des erreurs que j'ai fait, des mauvaises décisions, de l'alcool, de la drogue. Je ne suis résumé que par ça dans ta vision de ma vie. Ca fait dix putains d'années qu'on s'est pas vus, les parents t'ont bien dits que je suis clean depuis près de quatre ans, que j'ai une vie bien plus stable. Mais faut croire que c'est pas suffisant pour que tu passes à autre chose. » « Parce que c’est suffisant pour toi ? Tu es prêt à changer ta vision de moi ?! Après 10 ans, voire plus ? » Dans élan de défense, je réplique sans réfléchir. Ma voix monte d’un coup et je m’aperçois alors les regards des passants autour de nous. Enfin, jusqu’à ce que mon regard se brouille. Parce que ses paroles continuent de tambouriner dans mon esprit, passant d’un côté à l’autre. Me murmurant les doutes qui se sont insinués en moi tellement de fois pendant toutes ces années. Je souffle, d’épuisement d’émotions cette fois. « Tu attends quoi de moi Maxence ? Honnêtement, dis-moi, qu’attends-tu vraiment de moi ? » J’essuies d’un geste rapide et frustrée une larme qui essaye de s’échapper. « J’ai essayé d’être là pour toi, mais tu ne voulais pas de mon aide. Aujourd’hui, tu m’accuses de ne pas avoir été là, de t’avoir abandonné. Je ne le voyais que comme une autre façon de te faire réaliser tes erreurs. Les parents nous l’ont expliqué comme ça et j’ai suivi parce que rien d’autre n’avait fonctionné. J’ai eu tort, c’est ce que tu me dis ? » Ma voix est calme cette fois-ci. Elle évoque juste la lassitude d’un combat si complexe, impossible à gagner. Ou même à perdre. Parce qu’ils avaient déjà tous perdus d’avance. « Et comment voulais-tu qu’on t’aide quand tu étais seul alors que tu avais disparu ? On ne savait plus rien de toi, ni où tu étais, ni comment tu allais. Les ponts étaient complètement coupés. De notre faute, sans doute. Mais il était trop tard. Tout ce que je pouvais faire, c’était espérer que tu t’en sortes d’une façon ou d’une autre. De ne pas recevoir d’appel nous annonçant le pire. » Mon ton se casse brusquement, comme si ma force avait quitté mes cordes vocales. Le déni peut être fort dans certaines situations, mais il ne peut pas rester quand le portable annonce l’appel des parents à des heures non habituelles. Même si ça avait surtout été pour des bonnes nouvelles, en vérité. « Et après, quand tu t’es relevé, seul, sans nous, comment je pouvais être sûre que tu veuilles me voir ? Tu t’en es sorti loin de nous, alors c’est peut-être ce qui te convient le mieux. Une vie sans ta famille. Sans moi et Théo en tout cas, c’est ça ? Si on est responsable de ton malheur, alors peut-être préfères-tu qu’on reste loin, pour rester bien ? » Je me pose vraiment la question. Comme depuis que je sais qu’il va mieux. J’ai une peur sans nom de le voir ressombrer. De lui-même et de le perdre à nouveau. Ou à cause de nous, après tous les torts de partout. Les regrets et les rancunes. N’est-ce pas une cause terrible des rechutes ? « Que veux-tu que je fasse Maxence ? Pour toi ? Comment passer outre ce passé et toutes les années entre ? Effacer tout ça serait efficace, c’est ça ? Qu’attends-tu de moi Max ? Dis-le-moi… » |
| | | | (#)Dim 2 Mai 2021 - 13:52 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIl lâche tout, Maxence. Parce que c'est sûrement le bon moment. Enfin, est-ce vraiment bien de faire ça en public au milieu de la foule ? Certainement pas. Mais il ne fait plus attention à ça, il lâche juste ce qu'il a à dire, il se libère de ce qu'il pense d'elle, de ce qui continue de le ronger de l'intérieur même après toutes ces années. Et ça fait autant de bien que de mal. « Parce que c’est suffisant pour toi ? Tu es prêt à changer ta vision de moi ?! Après 10 ans, voire plus ? » Il en sait rien, il ne sait même pas ce qu'il pense réellement d'elle. Il ne connaît plus rien d'eux, de sa propre famille. Le lien a été coupé pendant tellement de temps qu'il ne sait même pas comment agir avec eux. Alors il attaque parce qu'il a toujours fonctionné comme ça avec sa famille. Ca a l'air d'être la meilleure chose à faire. « Tu attends quoi de moi Maxence ? Honnêtement, dis-moi, qu’attends-tu vraiment de moi ? » Il ne lâche pas son regard et il voit cette larme. Il la voit et il ne comprend pas. En tout cas, il s'attendait pas à ce que ça la touche autant et même s'il ne le dira pas, ça le touche à lui. « J’ai essayé d’être là pour toi, mais tu ne voulais pas de mon aide. Aujourd’hui, tu m’accuses de ne pas avoir été là, de t’avoir abandonné. Je ne le voyais que comme une autre façon de te faire réaliser tes erreurs. Les parents nous l’ont expliqué comme ça et j’ai suivi parce que rien d’autre n’avait fonctionné. J’ai eu tort, c’est ce que tu me dis ? » Il ne dit rien, ça se bouscule dans sa tête parce qu'il a l'impression de perdre le contrôle de la situation et il déteste ça. « Et comment voulais-tu qu’on t’aide quand tu étais seul alors que tu avais disparu ? On ne savait plus rien de toi, ni où tu étais, ni comment tu allais. Les ponts étaient complètement coupés. De notre faute, sans doute. Mais il était trop tard. Tout ce que je pouvais faire, c’était espérer que tu t’en sortes d’une façon ou d’une autre. De ne pas recevoir d’appel nous annonçant le pire. » Nous annonçant le pire. Elle y a pensé, alors. Elle a compris que c'était une possibilité. Parce que ça aurait pu lui arriver, il le sait lui-même. Il a eu peur, parfois. Tellement il allait loin dans ses conneries, tellement il prenait de dose de drogue dans une même soirée, voir dans la même heure. « Et après, quand tu t’es relevé, seul, sans nous, comment je pouvais être sûre que tu veuilles me voir ? Tu t’en es sorti loin de nous, alors c’est peut-être ce qui te convient le mieux. Une vie sans ta famille. Sans moi et Théo en tout cas, c’est ça ? Si on est responsable de ton malheur, alors peut-être préfères-tu qu’on reste loin, pour rester bien ? » « J'ai jamais dit que vous étiez responsables. » C'est la seule chose qu'il arrive à dire entre toutes ces phrases, toutes ces choses qui sortent après des années de silence. Il a longtemps considéré qu'ils étaient responsables mais il sait que c'est faux. Ils ont fait des erreurs, oui, mais c'est bien lui qui en a fait le plus. « Que veux-tu que je fasse Maxence ? Pour toi ? Comment passer outre ce passé et toutes les années entre ? Effacer tout ça serait efficace, c’est ça ? Qu’attends-tu de moi Max ? Dis-le-moi… » Il baisse les yeux pour sortir son paquet de cigarettes, sans un mot. Il en a besoin, la seule drogue qui lui reste de tous ses démons. Cette discussion, il aurait bien aimé l'éviter et il est à deux doigts de fuir comme il l'a toujours fait. C'est plus simple face à Théo, il ne cherche pas à comprendre lui. Il se déteste autant l'un que l'autre. Mais avec Cleo, c'est différent. « Je demande juste qu'on me laisse une chance. » Qu'il lance enfin en relevant les yeux vers elle après avoir tiré sur sa cigarette. « Maman, elle me laisse ma chance. Elle me croit, elle me soutient. Certes, elle me surveille mais je le comprends parfaitement. » Ca reste une mère et autant dire qu'il n'a pas été un fils facile à vivre. Comment lui en vouloir de voir l'inquiétude dans son regard ? C'est impossible. « J'ai changé, Cleo. Je suis toujours con, j'ai toujours un mauvais caractère, je suis pas devenu parfait. Mais je suis plus ce drogué et alcoolique et je veux qu'on arrête de me traiter de cette manière. » Parce qu'il en a marre de devoir se justifier, marre qu'on lui parle de son passé. Mais il a l'impression que sa soeur est plus ouverte à la discussion que son frère. Peut-être qu'il arrivera un minimum à communiquer avec elle même si c'est loin d'être gagné. « On a tous fait des erreurs et.. Je sais que je suis le plus grand responsable. » Comme c'est dur pour lui de le dire à voix haute, face à sa soeur. Autant dire qu'il n'avoue que très rarement ses torts alors ça relève du miracle. « Maintenant, c'est à vous de faire des efforts. Parce que moi, j'ai fait ma part du boulot et je peux pas faire plus. » Il pourrait peut-être arrêter de jouer au con et de chercher la merde mais ça.. Faut pas trop lui en demander non plus. |
| | | | (#)Dim 9 Mai 2021 - 21:23 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersTout se tourne dans mon esprit. Je repasse les décisions prisent, les actions faites avant et après. Les conséquences de nos choix, celles qu’on n’avait pas bien prévues mais qui sont bel et bien arrivées. Et aussi les annonces de sa route de la guérison. Sans nous. Alors, oui, je me demande si on est responsable de ses malheurs. Comme je me le demandais déjà à l’époque. Surtout quand il nous le martelait sans cesse, ivre de sa soirée. Quand il me rejetait pour rester plus longtemps, pour sombrer plus loin. Et je n’hésite pas à le lui dire, à savoir si c’est nous son problème, sa kryptonite malveillante. « J'ai jamais dit que vous étiez responsables. » Pas quand il était sobre du moins. Enfin, pas quand il était sobre et non énervé, plus précisément. Mais ce n’est pas parce qu’il ne le dit pas, qu’il ne le ressent pas. Il peut juste être dans le déni, ne pas vouloir vraiment le voir. Et ce n’est pas grave en soi. Enfin si… Mais je me suis faite en partie à l’idée. Je crois… Alors je lui pose la question. Je lui demande ce qu’il attend, ce qu’il veut de moi. Même pas de la famille. Juste de moi, de notre relation à tous les deux. Parce que s’il ne veut rien, il n’y a rien à recoller dans la globalité, juste à lâcher prise d’une manière ou d’une autre. Douleur comprise. Je le vois prendre une cigarette et je suis à deux doigts de lui en quémander une. Mais je ne me sens pas à ma place pour faire une telle revendication. « Je demande juste qu'on me laisse une chance. » Ça peut s’entendre. Comment, je ne sais pas, mais ça peut se comprendre. La fumée se lève entre nous, déviant légèrement nos regards connectés. « Maman, elle me laisse ma chance. Elle me croit, elle me soutient. Certes, elle me surveille mais je le comprends parfaitement. » Je crispe légèrement la mâchoire à ces remarques. Certes, maman y arrive, mais justement, c’est une maman. J’ai beau ne pas vouloir la fibre maternelle, ça ne m’empêche pas de comprendre que toute la vie d’une mère est centrée sur ses enfants. Alors, forcément, elle a envie d’y croire et elle fait attention. Et je n’ai jamais dit que je n’y croyais pas, je ne sais juste pas comment laisser entrer cette brèche de possible douleur dans ma vie. « J'ai changé, Cleo. Je suis toujours con, j'ai toujours un mauvais caractère, je suis pas devenu parfait. Mais je suis plus ce drogué et alcoolique et je veux qu'on arrête de me traiter de cette manière. » Je baisse les yeux. Je sais que je ne peux pas lui promettre de ne pas le voir comme ça. Pas en une seconde. Ni même en une soirée. Pas quand mes derniers souvenirs de lui sont exactement ce qu’il a décrit. « On a tous fait des erreurs et.. Je sais que je suis le plus grand responsable. » Je relève rapidement les yeux vers lui, surprise. Je ne m’y attendais pas. Jamais je ne l’avais entendu parler ainsi, assumer ses propres erreurs. La vie n’allait jamais, mais ce n’était pas sa faute. C’était la nôtre. Et c’est en grande partie vraie, je l’ai déjà dit et je le redirai. Je l’ai accepté depuis longtemps, même si je ne pouvais plus rien y faire. « Maintenant, c'est à vous de faire des efforts. Parce que moi, j'ai fait ma part du boulot et je peux pas faire plus. » Enfin si, je peux peut-être maintenant. « Est-ce que tu seras patient avec nous ? Enfin, avec moi ? » Le reste de ma famille n’est pas ma responsabilité en cet instant. Je n’ai pas à faire d’engagement pour les autres alors que je ne suis pas sûre de tenir les miens. Pas de façon sûre dès les premières fois en tout cas. « Je veux te donner ta chance. Je le veux vraiment. C’est ce que j’ai toujours voulu. Te voir guéri de toutes ses addictions, de toutes tes pensées sombres. Mais dès que j’avais un espoir, la déception suivait. » Ce n’est pas la meilleure façon de lui montrer que je peux faire des efforts. Bravo Cleo. « Je peux ? » Je lui désigne son paquet de cigarette de l’index d’un geste hésitant. Je n’en ai plus dans le mien, sinon je n’aurais pas posé la question. Je souffle un peu avant de poursuivre. « Je te demande si tu seras patient parce que je ne sais pas si j’arriverai à faire tous les efforts que tu demandes dès cette minute. Tu as eu plusieurs années pour t’en remettre. Alors, est-ce que tu peux me laisser un peu de temps pour me faire à l’idée ? Pour qu’on réapprenne à se connaître ? Peux-tu me laisser le temps d’assimiler que le con que tu restes avec ton mauvais caractère ne veut pas dire une chute imminente ? Après tout, il faut bien que tu me remontres comment ta connerie ressort pour que je trouve de nouvelles répliques à te balancer, histoire qu’on soit à égalité. » J’essaye une petite taquinerie censée être plus pour le faire sourire qu’autre chose. Mais, déjà, l’essai est rempli de malaise. Peut-être qu’un retour à notre relation d’avant n’est pas possible. Même si je me dis qu’il est possible de construire autre chose, non ? |
| | | | (#)Lun 17 Mai 2021 - 7:39 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersSa cigarette entre les doigts, il tente d'être le plus honnête et sincère possible avec Cleo. Il fait un immense effort actuellement et il espère qu'elle le remarque. Le brun vient quand même de reconnaître ses torts et ça, c'est rare. D'ailleurs, même s'il le fait aujourd'hui avec elle, rien ne dit qu'il tiendra le même discours pendant un repas de famille ou quelque chose de ce style. Mais là, tout de suite, il veut essayer d'apaiser un minimum les choses. Cleo est peut-être différente de Theo, finalement. Elle a l'air moins butée et elle n'a pas l'air de le détester. C'est déjà un bon point pour qu'ils arrivent à s'entendre peut-être un jour. « Est-ce que tu seras patient avec nous ? Enfin, avec moi ? » Au nous, il affiche une grimace. Il est prêt à faire des efforts avec Adriel, avec elle, avec maman. Mais avec les deux autres hommes de la famille... Ca ne semble absolument pas envisageable à l'heure actuelle. « Avec toi, oui. » Il ne va pas rentrer dans les détails parce que même lui il ne sait pas comment ça va pouvoir se passer. Aussi bien ils vont se revoir dans quelques semaines et s'engueuler comme deux idiots. Tout est possible mais il est prêt à essayer quand même. « Je veux te donner ta chance. Je le veux vraiment. C’est ce que j’ai toujours voulu. Te voir guéri de toutes ses addictions, de toutes tes pensées sombres. Mais dès que j’avais un espoir, la déception suivait. » Malheureusement il ne peut pas la contredire. Il a arrêté à plusieurs reprises avant de reprendre encore plus fort. Bien sûr qu'il comprend qu'on puisse avoir du mal à lui faire confiance mais ça fait quasiment quatre ans maintenant. Jamais auparavant il n'a réussi à tenir autant, jamais il ne l'a voulu. Et il a pris de l'âge Maxence. C'est peut-être idiot et pourtant, ça lui a réellement fait gagner en maturité. « Je comprends. Je te demande pas de me faire confiance en deux jours. Juste de me laisser le temps de le prouver. » Ils ont tous besoin d'actes plutôt que de paroles. Parce que les paroles ça ne sert à rien au fond dans la famille Mayers, surtout quand on a été un immense menteur comme lui. « Je peux ? » Ses sourcils se froncent légèrement alors qu'elle montre le paquet de cigarettes. Il en sort une pour lui tendre, un petit sourire taquin aux lèvres. « Ca doit pas plaire aux parents ça. » Ca n'a rien de méchant, il constate juste. Sûrement à cause de lui, ils ne supportent pas toute forme de drogues et la cigarette en fait partie. Sa mère continue de râler quand elle le voit une cigarette à la main. Même si au fond, elle est rassurée de voir qu'il ne lui reste que ça comme addiction. « Je te demande si tu seras patient parce que je ne sais pas si j’arriverai à faire tous les efforts que tu demandes dès cette minute. Tu as eu plusieurs années pour t’en remettre. Alors, est-ce que tu peux me laisser un peu de temps pour me faire à l’idée ? Pour qu’on réapprenne à se connaître ? Peux-tu me laisser le temps d’assimiler que le con que tu restes avec ton mauvais caractère ne veut pas dire une chute imminente ? Après tout, il faut bien que tu me remontres comment ta connerie ressort pour que je trouve de nouvelles répliques à te balancer, histoire qu’on soit à égalité. » Il affiche un léger sourire alors que son regard se plante dans celui de Cleo. Vu comme la discussion était parti entre eux, ça relève du miracle de voir la tournure que ça prend. Mais ce n'est pas pour déplaire à Maxence. Surtout que s'il arrive à avoir Cleo et Adriel de son côté, ça rendra fou Theo et ça, c'est un gros point positif. Il l'a dit, son caractère n'a pas changé, ce n'est pas étonnant. « Je te laisserais le temps. Je te dis pas que je vais être adorable et que je risque pas de te rentrer dedans si ce que tu me dis ne me plaît pas. Mais je vais tenter de faire un effort. » Il peut pas être plus honnête Maxence. C'est dur de savoir comment ça va se passer, c'est compliqué pour lui de s'imaginer se taire et ne rien dire si on lui dit quelque chose qui va l'irriter. « Et je peux pas te garantir que t'arriveras à atteindre mon niveau pour l'égalité. » Qu'il rajoute en riant légèrement avant de tirer sur sa cigarette. S'il peut finir cette discussion avec une touche d'humour, autant le faire. |
| | | | (#)Lun 31 Mai 2021 - 18:52 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersL’ambiance s’est apaisée entre nous. Les reproches ne grondent plus au-dessus de nous, prêts à envoyer la foudre dès que l’ego est touché. C’est même plutôt l’inverse à présent. Notre enfant intérieur se glisse entre nos jambes, se laisse voir à l’autre et montre les blessures du passé, les cicatrices à panser. On se laisse approcher, sans donner l’opportunité de faire un câlin, pas même un baiser sur la joue, mais on ne reste pas loin d’un contact. « Avec toi, oui. » Un obstacle est tombé. Et j’en profite. Je saisis cette occasion unique pour être franche, pour montrer mes craintes et mes espérances. Quitte à lui laisser une chance, autant montrer tout ce qui se joue pour moi. Pas de trophée à gagner cette fois, juste une place dans sa vie, dans la mienne. Et je le lui affirme. C’est ce que je souhaite, de tout mon cœur. J’en ai juste peur. Peur de voir cette nouvelle retrouvaille en adieu plus déchirant encore. Enterrée au fin fond d’un tombeau rempli de reproches et déceptions. « Je comprends. Je te demande pas de me faire confiance en deux jours. Juste de me laisser le temps de le prouver. » Les mots sont là, les promesses annoncées. Du moins, les essais d’aller vers une plus belle promesse, un plus grand engagement. Mais ça ne me rassure pas pour autant. Parce que la route a à peine commencé. Elle n’est que peinte, en partie, tout juste la ligne de départ. Ce qui est un miracle, si on regarde le début de notre conversation. Voire la façon dont on s’est revus, enfin, après toutes ces années. Alors, pour soulager cette pression de la première étape, je finis par tenter ma demande repoussée, celle de lui enlever une cigarette de son paquet et inspirer un peu de ce mélange rassurant. « Ca doit pas plaire aux parents ça. » J’ai senti son doute au moment de me tendre l’objet désiré, ainsi que son expression montrant définitivement qu’il ne s’y attendait pas. Mais son sourire ne me juge pas, je peux le dire sans aucun doute. Je me laisse le temps de sortir mon briquet, allumer le bout et prendre une inspiration avant de lui répondre, un sourire également aux lèvres. « Ça donne une certaine classe, ils ne peuvent pas le nier. Et je ne suis pas la plus scrutée dans la famille, tu vas vite t’en rendre compte. » Une petite tension dans la sphère proche ? Peut-être bien, mais je ne l’avais encore jamais dit à voix haute. J’en viens même à consommer le produit responsable de cette faiblesse plus vite encore. En soi, ce n’est pas censé être un mal que de se confier entre frangins, c’est la preuve d’une belle confiance. Mais là, la confiance est censée être à construire totalement, et non à prouver. Enfin, la petite touche de plaisanterie va cacher le tout, j’en suis sûre. Et rien ne vaut une petite insistance sur les possibilités entre nous. Les doutes restent présents et, d’autant plus, les mauvaises surprises ne seront pas des plus appréciables. « Je te laisserais le temps. Je te dis pas que je vais être adorable et que je risque pas de te rentrer dedans si ce que tu me dis ne me plaît pas. Mais je vais tenter de faire un effort. » Je souris franchement. Maxence n’a vraiment pas tant que ça changer sur le caractère pur, toujours aussi honnête et direct. « Et je peux pas te garantir que t'arriveras à atteindre mon niveau pour l'égalité. » « Si tu m’apprends, je peux peut-être dépasser le maître. Ce serait dommage qu’Adriel nous surpasse facilement sans contrer, tu ne penses pas ? » Je ne sais pas ce qu’il en est entre eux, je m’en rends compte au moment où je l’évoque. Alors je détourne l’attention et pointe de ma main libre la toupie dans ses mains. « Que veux-tu en faire du coup ? » Parce que tout est parti de là après tout, alors ça peut symboliser le premier pas entre nous. Reste juste à savoir comment. |
| | | | (#)Jeu 3 Juin 2021 - 7:47 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIl s'ouvre un peu, Maxence. Il faut au mieux pour apaiser cette relation même si ça ne deviendra pas parfait en une conversation. Au fond, il sait aussi qu'il doit essayer de se calmer pour faire plaisir à Adriel et à ses parents. Tout le monde a l'air de rêver à des petits repas de familles parfaits. Est-ce que c'est réellement réalisable ? Difficile à dire. Des efforts, il peut en faire avec Cleo. Mais avec Théo et son père.. Ca paraît tout de suite bien plus difficile. Trois caractères forts, trois personnes qui ont du mal à se taire et à être raisonnables. Mais ce n'est pas la question aujourd'hui, c'est Cleo sa priorité. Tout du moins, elle l'est devenue grâce au hasard qui s'est décidé à la mettre sur sa route. Un mal pour un bien, peut-être. « Ça donne une certaine classe, ils ne peuvent pas le nier. Et je ne suis pas la plus scrutée dans la famille, tu vas vite t’en rendre compte. » La cigarette donné, Maxence fronce les sourcils. Est-ce qu'il y a des histoires dont il n'est pas au courant ou elle parle de lui ? Il a un doute. Après tout, après tant d'années passées loin de sa famille, ce ne serait pas étonnant qu'il y ait eu un paquet d'histoires dont il n'a pas été mis au courant. « J'ai raté des choses ou tu parles de moi ? » Qu'il demande directement, n'ayant pas envie de tourner autour du pot, ça ne lui ressemble pas. Il tire sur sa cigarette en attendant sa réponse. Ce ne serait pas surprenant qu'elle parle seulement de lui cela dit. Vu tout ce qu'il a fait, il sait déjà qu'il est attendu au tournant et qu'il est surveillé. « Si tu m’apprends, je peux peut-être dépasser le maître. Ce serait dommage qu’Adriel nous surpasse facilement sans contrer, tu ne penses pas ? » Le brun se met à rire, un rire franc qu'il ne pensait pas pouvoir avoir au côté de sa soeur. Comme quoi, tout est possible. « Impossible. Il a un caractère bien trop gentil pour nous dépasser. » C'est une réalité, Adriel est le plus gentil de cette famille, celui qui a le caractère le plus facile. Il faut croire que la mère Mayers a donné tout le sale caractère aux autres et elle a épargné à lui. Même s'il sait qu'il peut parfois s'énerver, il en a fait les frais, ce n'est rien comparé aux autres. « Que veux-tu en faire du coup ? » Son regard se baisse sur la toupie dans ses mains, ce fameux jeu à cause duquel ils parlent maintenant. Il réfléchit quelques secondes avant de relever les yeux vers sa soeur. « Ca ferait un bon jeu pour mon chien. » Qu'il lance l'air de rien en haussant les épaules, observant la réaction de sa soeur qui le regarde de manière étrange. Ce qui le fait rire, évidemment. « Je rigole. » Qu'il rajoute sans lui laisser le temps de réagir, histoire qu'elle ne commence pas à mal le prendre. Puis Opale est assez pourrie gâtée comme ça, elle n'a clairement pas besoin d'un nouveau jeu. « Par contre.. Je veux bien le garder, si ça te dérange pas ? » C'est sûrement idiot mais ce simple bibelot est un rappel au lien positif qu'ils avaient avant. Quand il était encore jeune et qu'il n'était pas totalement parti en vrille. Alors il aimerait le garder comme un rappel d'une bonne entente passé qui pourrait recommencer, s'il y arrive. |
| | | | (#)Mer 30 Juin 2021 - 12:19 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersEt mince, la gaffe est faite et la plaisanterie n’efface rien. Quelle idée de dire tout haut mes pensées de l’instant aussi. L’atmosphère a beau être détendue entre nous, je ne me suis jamais confiée à qui que ce soit sur nos dynamiques internes jusqu’à présent. Pas même à mes frères. Et pour de bonnes raisons. C’est une chose que de se voir un par un, mais l’ambiance est tellement différente en groupe. Sauf que, maintenant, j’ai parlé et mon frère fronce les sourcils, dans le mauvais sens du terme. Raison typique de mon silence sur nos relations familiales. En plus du déni, sans doute. « J'ai raté des choses ou tu parles de moi ? » Je souffle. Pas par dépit de m’être faite coincée, juste par lassitude des mots toujours restés coincés. J’inspire un peu plus de nicotine avant de lâcher la fumée et de lui donner ce qu’il attend. « Aucune des deux options, pour être honnête. Maman va sans doute faire attention à toi, mais tu n’es pas le sujet le plus présent dans nos conversations, comme tu t’en doutes. Les tabous, tu sais. » Décidément, dix ans d’absence, des vérités qui explosent de chaque côté, et voilà que je ne tiens plus ma langue. Et puis, qu’importe. Après tout, ce n’est pas le silence qui nous a aidé toutes ces années. « Mais tu n’as rien raté non plus, tu ne l’as juste peut-être pas vu… Si maman n’a pas vraiment de préférence parmi nous, à part peut-être son chouchou de petit dernier, mais c’est normal ! Papa, lui, ce n’est pas la même. On ne sera jamais à la hauteur de l’héritier. Pas plus à l’adolescence qu’adulte… » Voilà, les choses sont dites. J’adore mon grand frère… Quand on est seuls, sans compétition. Même avec, on arrive à en rire et à profiter ensemble, mais la pression n’est tout de même pas la même de mon côté. Mais bref, Théo n’est pas le sujet de conversation actuellement, encore moins avec Max. Alors je reviens à nous deux, avec beaucoup plus de légèreté. Même si Adriel est évoqué lui aussi, plus joyeusement. « Impossible. Il a un caractère bien trop gentil pour nous dépasser. » « Il a quand même du répondant quand il s’y met ! Il le fait juste en taquineries sympas, c’est tout. » Je souris en repensant à toutes ses tentatives de protestations. Maxence a raison, c’est le plus gentil de nous quatre. Et celui avec le moins de pression, sans doute. Tant qu’il en profite, c’est le principal. En attendant, on a toujours une décision à prendre à propos d’un certain objet, celui de tous les conflits. Surtout, de tous les souvenirs. « Ca ferait un bon jeu pour mon chien. » Je le vois alors hausser les épaules mine de rien et je ne sais pas comment réagir. J’essaye de rester la plus neutre possible, mais l’idée que ce jouet commun aille à un chien me dégoûte. Et je ne sais pas quoi dire. « Je rigole. » Je plisse les yeux, pas sûre que ce soit la totale vérité. Est-ce qu’il se souvient seulement que je suis allergique à ses bestioles ? Quoique, ce n’est pas sûr, il était déjà parti quand j’ai commencé à avoir mes réactions. « Par contre.. Je veux bien le garder, si ça te dérange pas ? » Mes lèvres s’étirent en un léger sourire. Je m’avance et pose mes mains autour des siennes. « Il est à toi. » Je reste quelques secondes encore comme ça. Le premier contact entre nous depuis tant d’années. Puis, je le lâche et me recule. « Par contre, tu dois me faire la promesse de ne pas le transformer en jeu pour animaux ! » J’ajoute cette demande dans un ton de défi, mi-amusée, mi-sérieuse. Comme pour cacher l’émotion que ce rapprochement à provoquer en moi. HJ - Je suis vraiment désolée pour ce temps de réponse |
| | | | (#)Mer 4 Aoû 2021 - 10:27 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue @Cleo Felix-Mayers & Maxence MayersIls arrivent à parler sans se disputer. C'est comme un miracle, vraiment. Et autant l'un que l'autre, ils s'ouvrent un peu plus. Comme s'ils faisaient un pas vers l'autre, pour prouver qu'ils sont prêts à changer et à tenter d'arranger les choses. Max ne sait pas combien de temps ça va durer, combien de temps il faudra avant que tout vole en éclats de nouveau. Parce que c'est évident que ça ne tiendra pas, on parle de la famille Mayers, elle finit toujours par exploser. « Aucune des deux options, pour être honnête. Maman va sans doute faire attention à toi, mais tu n’es pas le sujet le plus présent dans nos conversations, comme tu t’en doutes. Les tabous, tu sais. » Il y a toujours eu des tabous dans cette famille. C'est difficile de savoir si on est au courant de tout, difficile de faire le tri parmi les secrets bien gardés par les parents. « Mais tu n’as rien raté non plus, tu ne l’as juste peut-être pas vu… Si maman n’a pas vraiment de préférence parmi nous, à part peut-être son chouchou de petit dernier, mais c’est normal ! Papa, lui, ce n’est pas la même. On ne sera jamais à la hauteur de l’héritier. Pas plus à l’adolescence qu’adulte… » Et là, il rit Maxence. Un vrai rire, plus que franc. « C'est que maintenant que tu t'en rends compte ? » Il n'y a rien de méchant dans sa phrase, c'est une vraie question. Parce que oui, le grand frère a toujours été le préféré, l'exemple à suivre, le parfait petit toutou du père. C'est sans aucun doute pour cette raison qu'il ne s'entend absolument pas avec lui. « Honnêtement Cléo, vit pour toi. Ca sert à rien de chercher son approbation. » C'est peine perdue à vrai dire. On peut pas dire que Maxence l'a déjà cherché une fois dans sa vie mais quand il a changé, qu'il est devenu celui qu'il est aujourd'hui, il n'y a que sa mère qui a été fière. Et il n'en demandait pas plus, c'est suffisant pour lui. « Il a quand même du répondant quand il s’y met ! Il le fait juste en taquineries sympas, c’est tout. » Il sourit, fier de savoir qu'il tente quand même. Ca a toujours été celui avec lequel il s'est le mieux entendu, il ne va pas le cacher. Et il est surtout fier qu'il ait suivi son propre chemin, c'est sûrement ce qui était le plus important pour le brun. Mais maintenant, il est l'heure de prendre une décision sur ce jeu du passé. Et Max, pour une raison qu'il ignore presque lui-même, il a envie de le garder. « Il est à toi. » Qu'elle lance en venant poser ses mains sur les siennes. Et cette situation est étrange, ce contact est étrange. Tout est étrange dans ces retrouvailles, quand il y pense. « Par contre, tu dois me faire la promesse de ne pas le transformer en jeu pour animaux ! » Il peut pas s'empêcher de rire en levant les yeux au ciel. « Promis, je vais en prendre soin. » De toute façon, il vaut mieux pas qu'il le donne à Opale. En quelques heures, elle le détruira et il sera bon pour le mettre à la poubelle alors que ce n'est pas le but. « Je.. Je vais y aller. » Il est temps de quitter les lieux pour Maxence et de retourner chez lui. Quitter cette plage et repenser à tout ça, se refaire le film. « Je suis content qu'on ait pu discuter. » Nouvel effort venant de lui, autant dire qu'il aura fait son maximum aujourd'hui et que maintenant, il ne faut pas lui en demander plus. C'est largement suffisant. Il affiche un dernier sourire en direction de sa soeur avant de tourner les talons pour quitter les lieux. |
| | | | (#)Lun 9 Aoû 2021 - 17:36 | |
| I loved you with a fire red, now it's turning blue Cleo Felix-Mayers & @Maxence MayersJe ne sais pas si c’est une bonne idée de continuer avec la franchise sans aucun tabou, mais c’est chose faite. Après tout, il se rendra peut-être ainsi compte qu’il a une vision de moi, et même de Théo, qui n’est que basé sur le regard de notre père. Qu’on n’adhère pas à tous ses comportements, ni même à ses réflexions. Avec ça en tête, il ne nous mettra sans doute plus dans le même panier et il nous laissera un peu plus rentrer dans sa vie sans laisser les jugements des deux côtés prendre le dessus. Moi, du moins, rien n’est certain pour l’aîné. Son rire résonne alors entre nous. Presque dans la seconde, je croise les bras contre ma poitrine, mon expression se renfermant. Qu’y a-t-il de si drôle à ma confession ? Certes, on n’a pas l’habitude de ce genre de déclaration de la vérité, ni même un partage de pensée, mais de là à en rire, il y en a des étapes quand même. « C'est que maintenant que tu t'en rends compte ? » Même s’il n’y a aucune agression, ni même de moquerie dans sa voix, je ne me détends pas pour autant. Je ne sais pas si je dois être plus vexée par le fait qu’il m’ait cru naïve, limite stupide de suivre les conventions, ou par le fait qu’il ait parfaitement su la pression que j’ai pu subir en étant une fille et seulement deuxième enfant tout en me jugeant de la même façon que les autres, c’est-à-dire hautaine et jaugeant tout le monde. « Honnêtement Cléo, vit pour toi. Ca sert à rien de chercher son approbation. » Mes épaules finissent par relâcher la pression et se détendre, un petit souffle se libérant avec l’écho de mon petit rire interne. A garder en tête, nous n’avons pas la même vision de cette famille, des promesses et attentes qui nous lient les uns des autres et des tentatives pour y arriver. Je ne fais que hocher la tête doucement à son conseil, comme pour approuver. Il n’a pas tort en soi, il ne sait juste pas que, si j’en suis arrivée où j’en suis, c’est bien en passant outre les commentaires de notre père. Je ne pourrais pas nier que son assentiment me ferait plus que grandement plaisir, je ne l’attends juste pas pour autant. Enfin, tout ça ne va faire que nous crisper, il ne sert à rien de si attarder et de continuer la discussion là-dessus. Après quelques échanges plus décontractés, le cercle des retrouvailles en vient à sa fin. Je boucle la boucle en lui offrant notre toupie commune, mes mains contre les siennes. Le monde s’arrête un instant, nous rappelant qu’un contact est possible entre nous, même si encore bien étranger pour le moment. Je ne peux pourtant pas rester ainsi très longtemps, finissant par m’éloigner presque intimidée. Je dévie rapidement toute émotion par une demande de promesse presque sérieuse sur l’utilisation de ce jouet. Ce qui fait rire mon frère, forcément, même s’il finit tout de même par me faire cette promesse. Je ne réponds rien, mais je compte bien vérifier ça un jour. Quand on pourra se taquiner sur le sujet sans doute. « Je.. Je vais y aller. » Je hoche la tête. Si ça n’avait pas été lui, je l’aurais sans doute dit, d’une façon ou d’une autre. Il devient plus dur de savoir quoi dire sans casser le semblant de traité de paix qui s’est instauré entre nous. Un temps de réflexions de notre côté est plus conseillé que de continuer à se rendre mal-à-l’aise. « Je suis content qu'on ait pu discuter. » Je souris. « Je suis contente aussi. J’espère qu’on pourra se revoir. » Vraiment, pas au hasard. Mais chaque chose en son temps, ces mots sont déjà une immense avancée. Je le regarde partir avec un soulagement au cœur. « Tout va bien ? » Je sursaute avant de me retourner vers mon mari. Après quelques secondes de méditation, je me cale contre lui et observe le grand feu. « Oui, je vais bien. Tu t’en es sorti avec l’attente ? » Le résumé de ces retrouvailles sera pour un autre jour, le temps que je l’intègre, mais il n’en prendra pas ombrage. Et puis, la soirée ne fait que commencer. |
| | | | | | | | I loved you with a fire red, now it's turning blue (Maxence) |
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