| | | (#)Jeu 1 Avr 2021 - 8:00 | |
| Son rendez-vous s’est terminé il y a quelques minutes. Jacob pense que celui-ci s’est bien déroulé. Le client doit encore en parler avec son épouse, mais il y a de fortes chances qu’ils concluent cette vente avant la fin de la semaine. C’est rassurant, pour l’agent immobilier, qui se prouve à lui-même – et à tous ceux qui doutent de lui – qu’il est encore capable de faire son métier. Après la mort de June, il délaissait énormément la paperasse pour aller sur le terrain et ne faire que des visites. Depuis sa séparation avec Olivia, tous les prétextes sont bons pour rester enfermé dans son bureau et faire semblant de plancher sur des dossiers qui, à terme, ne sont jamais rendus. Ses employés se sont aperçus de la supercherie – de ça et de la douce odeur d’alcool qui s’échappait de son bureau – et ont fait le nécessaire pour qu’il aille consulter un psychologue. Aujourd’hui, il continue de faire semblant quand il se cache derrière son ordinateur mais, pour leur faire plaisir à eux et à Joachim, il retourne de temps en temps en visites. Il n’a pas eu le moindre mauvais retour depuis, il suppose que sa technique est la bonne et n’est pas prêt d’en changer. Tant pis si ça ne leur plaît pas, aux autres, après tout, c’est lui qui signe les chèques, non l’inverse. C’est en se répétant cette même phrase dans son crâne pour pouvoir justifier de n’avoir rien fait de son après-midi quand on lui demandera qu’il rejoigne le défilé organisé par la mairie de Brisbane. Il a su l’éviter en arrivant un peu plus tôt, avant son ouverture, mais il n’a pas d’autre choix que de le traverser et de prendre son mal en patience, au retour, pour ensuite pouvoir rentrer à son agence. Le but est malgré tout de le remonter suffisamment rapidement pour pouvoir échapper aux chars et danseurs, et rentrer tranquillement, que d’attendre dans sa voiture que tout le monde s’en aille. S’il est pris au piège, il devra attendre bien trop longtemps et évidemment, Jacob à mieux à faire : ne rien faire derrière un clavier est toujours plus agréable que derrière un volant, allez savoir pourquoi. Il passe au travers d’une foule qui commence peu à peu à s’agrandir – elle sera bientôt trop compacte pour la traverser – et se retrouve au milieu de la rue. Il fronce les sourcils, regarde aux alentours : les chars arrivent d’un côté, des danseurs avancent de l’autre. Il soupire légèrement et porte son attention sur un homme qui traverse la rue, de son côté, avec deux cartons dans les mains. Aucune logique ne semble vouloir atteindre le cerveau de Jacob, sûrement déjà trop abruti par les liqueurs consommées depuis ce matin. C’est peut-être pour ça qu’il n’arrive pas à accepter l’idée que cet homme cherche à échapper le défilé, comme lui, et qu’il l’imagine comme un intermittent de ce spectacle. Il s’élance jusqu’à lui et, quand il arrive à sa hauteur, cherche ses mots tout en avançant à côté de lui. Ça dure bien dix secondes, dix longues secondes où il se contente de marcher à côté d’un inconnu qui n’a rien demandé. Vous avez quand même un drôle de costume. C’est tout ce qu’il trouve à dire, finalement. Déménageur, ce n’est pas commun. Il s’enfonce dans sa bêtise sans s’en rendre compte, un air très sérieux sur le visage : il aurait pu faire cette blague, il y a quelques mois, et avoir l’air tout autant dans le premier degré. Le problème entre cette époque-là et aujourd’hui c’est que, là, il ne rigole pas du tout – et ça en devient encore plus amusant.
@Asher Buckley |
| | | | (#)Jeu 1 Avr 2021 - 18:41 | |
| Ton boss cherche peut être bien à te pousser à démissionner vu toutes les différentes « missions » qu’il te donne qui n’ont absolument rien à voir avec la description de ton job. Sauf qu’il ne sait pas que t’aimes bien changer de décor et qu’il t’offre ça sur un plateau d’argent pensant de saouler. Sauf qu’il ne sait pas non plus qu’en ce moment tu as plutôt de très bonnes nuits et c’est même des fois compliqué à te retirer ce sourire de tes lèvres. Quand t’es un peut trop longtemps tout seul, tu vogues dans tes pensées et bien sûr, elles se tournent toutes vers Levi. Ses lèvres sur ta peau, ses mains, sa langue sur ta… Hem. De ce fait tu peux bien porter deux caisses de bouteilles d’un point A à un point B sans trop rechigner. Oui t’aimes bien faire genre sous le nez de ton boss juste pour qu’il pense qu’il va arriver à ses fins alors que non. Faut dire que t’es plutôt du genre flemmard et chercher un autre boulot, très peu pour toi. Malheureusement l’argent de ta carrière musical n’est pas encore suffisant pour ne faire que ça. T’as encore un bon chemin à parcourir. Après c’est vrai que Levi t’a dit qu’il était riche. Pas vraiment, mais vous en avez bien plaisanté. Il va quand même chanter dans une salle de 13000 personnes tranquille. Oui. Il a certainement bien plus d’argent que toi.
T’as garé ta voiture super loin parce que bien sûr, c’est blindé. C’est pile à l’endroit du carnaval, le défilé ou tu sais pas trop quoi. T’es pas intéressé par ce genre de truc, t’étais même pas au courant mais du coup, tu comprends bien mieux le malin plaisir de ton boss dans cette demande. Le fils de pute. Car ces cartons pèsent un âne mort et vu le trajet que tu dois faire avec eux dans tes bras, tu sais déjà que demain tu vas avoir des courbatures. Tu fais des pauses sur le trajet où tu peux poser les cartons pendant une minute avant de reprendre. Faut en plus que tu te frayes un chemin au travers de la foule. Allé c’est reparti, tu reprends les cartons, tu marches, déjà en train de chercher un nouvel endroit où tu vas pouvoir faire une pause pas trop loin, vu le monde, tu peux pas trop avancer aisément en plus. Vous avez quand même un drôle de costume. Tu tournes la tête vers ce gars qui est à côté de toi depuis quelques mètres. Déménageur, ce n’est pas commun. Ce con trouve le moyen de te faire sourire. « Le costume de l’employé qui se fait exploiter plutôt. » Y’a une poubelle, tu vas poser les cartons dessus pour reposer tes bras. Tu soupires doucement pour reprendre ton souffle. Tu sors ton téléphone de ta poche pour vérifier sur Google Map si t’es toujours dans la bonne direction. « Je dois livrer ces deux cartons dans un bar au bout de la rue. » T’as clairement pas pris le chemin le plus court MAIS tout le reste est bloqué pour les voitures ainsi que les piétons. Tu sais déjà que tu vas rester au bar un moment après. Tu vas même piquer une bouteille au passage, tu sais pas encore comment tu vas faire, mais tu vas essayer. Et après tu penses que tu es un employé model Asher LOL. Ton boss a raison de te faire chier. Y’en a pas un pour attraper l’autre. C’est un cercle vicieux.
Dernière édition par Asher Buckley le Dim 4 Avr 2021 - 11:12, édité 3 fois |
| | | | (#)Dim 4 Avr 2021 - 10:24 | |
| Les remarques de Jacob ne sont pas déplacées, non, mais elles n’ont pas le moindre sens malgré tout. Ça taperait dans l’œil de n’importe qui que cet homme n’est pas un acteur du défilé mais un simple type qui transporte des cartons. Son malheur dans cette histoire est que le seul chemin à emprunter du point A au point B est le carnaval, mais Jacob préfère voir les choses différemment. Il l’imagine original et audacieux, d’avoir mis ce costume alors que ça n’a rien à voir avec la fête célébrée aujourd’hui et depuis quelques jours. Il se dit que celui-ci a confondu avec Halloween. Mais, en y réfléchissant bien, il n’y aurait aucune logique à ce déguisement-là même durant le 31 octobre. Sauf s’il y a un cadavre découpé dans ses cartons. Jacob jette un coup d’œil à ceux-ci avant de relever les yeux vers le blond, il préfère rapidement retirer cette idée de son esprit avant de se persuader faire face à un tueur en série. Il pourrait, tout est possible dans l’esprit du quadragénaire depuis qu’il s’est mis à boire. Le costume de l’employé qui se fait exploiter plutôt. Un sourire se pose sur les lèvres du jeune homme, ce qui fait que celles de Copeland s’étirent automatiquement. Au moins, l’autre ne semble pas le voir comme un perturbateur et ne l’a pas envoyé paître. Un employé qui se fait exploiter, ça titille directement le patron qui se trouve en Jacob. Il n’aime pas quand des personnes se font maltraiter au travail. Lui, il donne des ordres parfois durs, mais il a toujours une douceur obligatoire qui fait que toutes ses demandes passent comme une lettre à la poste. À vrai dire, c’est l’avis qu’il s’en fait lui-même, mais puisqu’il n’a encore jamais eu aucune plainte et aucune démission à cause d’un abus d’autorité, il se dit qu’il doit avoir raison. En vingt ans, il en aurait vu passer, sinon. Je dois livrer ces deux cartons dans un bar au bout de la rue. Jacob regarde le bout de la rue – enfin, ça, c’était dans son espérance. En réalité, il regarde la foule qu’il y a avant le bout de la rue, et il a juste envie de tapoter l’épaule de l’homme et de lui souhaiter bon courage. Ce n’est pourtant pas ce qu’il fait, il a entendu le mot « bar » et il faut dire que sa nouvelle dépendance prend le dessus immédiatement, quand elle entend un mot de son champ lexical. Il y a quoi dans vos cartons ? Il demande, curieux. Il espère réellement qu’il ne va pas lui répondre qu’il y a des doigts et trois oreilles – ça voudrait dire deux cadavres, imaginez – mais bien des bouteilles, ou quelque chose en lien avec sa destination. Je peux vous aider, si vous voulez. Il n’a que ça à faire, et Jacob est assez généreux. Le don de soi, c’est une qualité primordiale pour un bon agent immobilier. Est-ce que ça doit également l’être pour un homme lambda au milieu du défilé d’un carnaval ? Pas sûr, mais il tente. Mais, je veux une récompense à la fin. Il se rend compte que ça peut être mal interprété, surtout par les plus jeunes ; et il n’a plus son alliance à la main gauche pour prouver qu’il ne lui demande pas de le payer en nature. Euh, un verre, par exemple ! Il se rattrape rapidement en espérant dissiper le doute, qu’il était peut-être le seul à avoir dans son esprit. On a toujours dit à Jacob qu’il a une manière de voir les choses différente des autres, peut-être que ça a été le cas, là encore, et que son exemple n’était pas une nécessité. Cela dit, de l’avoir mentionné, il en a réellement envie. Reste à savoir si le blond est d’humeur à avoir un compagnon aussi étrange que peut-être l’agent maintenant, ou s’il va lui dire de retourner d’où il vient – ce serait problématique puisque, vu le monde, il ne sait pas d’où est-ce qu’il vient. |
| | | | (#)Dim 4 Avr 2021 - 11:34 | |
| Il y a quoi dans vos cartons ? Il est gentil mais t’es pas totalement con non plus. Tu lui dis ce qu’il y a dedans, il fait trois têtes de plus que toi, il te pique les cartons et ton boss aura eu raison de ton incapacité. Je peux vous aider, si vous voulez. Mais là, ça change la donne. Il fait trois têtes de plus que toi et en plus il a des gros bras. Là c’est même plus qu’intéressant. Est-ce que tu peux avoir confiance en ce mec ? T’en sais rien. Mais, je veux une récompense à la fin. Toi aussi tu veux une récompense à la fin.
Euh, un verre, par exemple ! « Une bouteille plutôt. Une bouteille pour nous deux. »
Car c’est ce qu’il se trouve dans ces cartons et il va certainement bien vite s’en rendre compte. Tu lui en mets un dans les bras et le bruit du verre qui s’entrechoque se fait entendre. Tu regardes le type. « C’est du vin. » Toi qui ne savait pas comment voler une bouteille sans te faire cramer, voilà que le gars vient de te donner la solution à ta fourberie. Parfait. Tu prends l’autre carton qui attendait sagement sur la poubelle et reprend la route avec les épaules bien plus légère. Tu ne vas plus avoir besoin de t’arrêter toutes les deux secondes pour reprendre ton souffle et relaxer tes bras. Tu gardes un oeil sur le type alors que vous marchez, t’es pas trop confiant, mais en même temps tu t’en fou si ça tourne au vinaigre. L’amour du risque et puis, t’auras toutes les excuses de la Terre possible avec tout le monde qui est là. Y’a sûrement plus de voleur et de gens mal intentionné qu’on ne le pense. Les pickpockets doivent s’en donner à coeur joie. T’as juste ton téléphone et tes clés de voiture sur toi. Ton téléphone d’ailleurs, il se met à sonner et la jolie voix de Katy Perry se fait entendre BEAUCOUP trop fort. Let’s go all the way tonight. No regrets, just love. We can dance until we die… Tu ne te rends pas compte qu’il s’agit de ton téléphone en premier lieu parce qu’il est toujours en silencieux. Mais tu sens justement la vibration dans ta poche et la chanson qui ne s’arrête pas. YOU MAKE ME, FEEL LIKE IM LIVING A TEENAGE DREAM THE WAY YOU TURN ME ON… Y'a qu'une seule personne capable de te mettre une sonnerie pareille. Oh fuck you Birdie. Parce que c’est toujours elle qui s’amuse à changer les paramètres de ton téléphone à ton insu. Tu ne sais pas quand elle a fait ça, aucun doute que cette farce est dans le collimateur depuis de longs mois. Tu as enlevé le mode silencieux de ton téléphone pour entendre plus fort le GPS dans la voiture. Tu trouves un coin pour poser ton carton et tu sors le téléphone de ta poche pour le remettre en silencieux. Tu ne fais aucun commentaire.
|
| | | | (#)Mar 6 Avr 2021 - 20:22 | |
| Une bouteille plutôt. Une bouteille pour nous deux. Il n’en faut pas plus à Jacob pour se dire à lui-même que lui proposer son aide était une excellente idée. Il n’a pourtant pas besoin qu’on lui paie un verre – ou une bouteille, en l’occurrence. Il a les moyens de se payer tout ça, il est même tellement bien financièrement qu’il pourrait se payer un bar entier, le barman avec. Mais il pense ne pas en être là. Il justifie de boire un coup s’il est accompagné : aider, se faire récompenser, discuter. Arroser une conversation, ça s’est toujours fait entre hommes, ça continuera de se faire bien après le Copeland et le Buckley. Il a toutes les raisons du monde de l’aider, ce type – déjà parce que sa générosité d’antan ressort de temps à autres, et puis pour tout ce qui vient d’être énoncé. C’est du vin. Le bruit des bouteilles a fait un fracas suffisant pour faire comprendre au blond que, sa récompense, il va l’avoir entre les mains jusqu’à leur destination. La précision sur ce qu’il s’agit conforte encore le blond dans l’idée qu’il a fait le bon choix. Parce que le vin est un alcool traître et que s’il rentre ou rencontre quelqu’un en ayant trop bu, il pourra tout mettre sur le compte de cette bouteille, celle-ci seulement. Oui, il préfère déjà exclure de son esprit les verres déjà descendus, ceux qui arriveront après également. Il n’y a que le vin, traître – encore une fois. Oui, va rester sur cette idée jusqu’au bout. Le carton entre les bras, il avance avec le jeune homme, ils ne s’échangent pas le moindre mot. Il trouve ça assez étrange et il aurait peut-être été un peu mal à l’aise si les âges avaient été inversés, mais le fait d’être plus âgé le fait relativiser. Il n’y a aucun abus de confiance, aucun esclavagisme, juste un type qui en aide un autre. Let’s go all the way tonight. No regrets, just love. We can dance until we die… Les premiers mots de la chanson ne perturbent pas Jacob plus que cela, même si elle est très forte. Tout simplement parce qu’il y a beaucoup de monde autour d’eux et que la sonnerie peut venir de n’importe qui. YOU MAKE ME, FEEL LIKE I’M LIVING A TEENAGE DREAM THE WAY YOU TURN ME ON… Elle continue et le blond pose son carton, sort son téléphone et éteint la fameuse sonnerie. Jacob suit la scène des yeux, il ne dit pas un mot mais son sourire est tellement grand qu’il dépasse ses oreilles. Il croise le regard d’Asher et c’est trop difficile : il éclate de rire, en tenant au mieux le carton contre lui pour ne pas le lâcher, mais c’est dur. Hé bah, quelle sonnerie ! Il dit, finalement, en reprenant son calme. Un teenage dream, oooouh. Il ne sait pas pourquoi il se permet tant de réflexions alors qu’ils ne se connaissent pas. Peut-être parce qu’il a appris à se foutre de tout et de tout le monde, ces dernières semaines, et que l’avis des autres ne comptent pas pour lui. Encore moins celui d’un employé qui se fait exploiter et qui exploite lui-même sous promesse d’une récompense – ok ce n’est pas la définition exacte de exploiter mais c’est le fond de la pensée de Jacob. Avec qui tu le vis, ton rêve, alors ? Il demande, curieux. Et le vouvoiement s'est barré, au passage, mais ne le soulignons pas. Si le type a envie de se confier, qu’il le fasse. S’il n’en a pas l’envie, Jacob marchera jusqu’au bar dans un silence glacial, comme tout à l’heure, ça ne le perturbera pas plus que ça. |
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 5:55 | |
| Tu sais pas pourquoi t’as cru un quart de seconde que tu n’aurais pas le droit à quelconque remarque sur ce qui vient de se passer. Cette sonnerie sur ton téléphone. Mais le gars qui t’aide à porter tes cartons est hilare. Tu ne le regardes pas mais tu le sens et capte son sourire immense de ta vue périphérique. Jusqu’à ce qu’il se marre ouvertement et là clairement tu ne peux plus nier. Mine de rien, ça te fait rire de l’entendre comme ça. Ca te fait rire aussi de penser à Birdie qui va t’entendre un jour. Ou pas ? Peut être que ça va la frustrer encore plus de ne pas savoir si sa farce a fonctionné. Hé bah, quelle sonnerie ! Tu espérais qu’il ne commenterait pas plus mais, tu as eu faux. Ce type là, plus tu le regardes et l’écoute, plus tu te dis qu’il est pas sobre. Un teenage dream, oooouh. Cette remarque te fait plutôt sourire. Il prend ça au pied de la lettre le gars alors qu’en fait, Katy Perry est juste une de tes artistes guilty pleasure. Bien sûr que Birdie le sait et qu’elle aime te faire chier avec ça à la première occasion. Par contre tu ne l’as pas loupé, le SMS de Levi. Car oui, toute cette sonnerie pour un message. Toute cette sonnerie pour lui. Tu récupères le carton, toujours sans mot dire, tu reprends à marcher, le but de la manœuvre c’est d’arriver jusqu’au bout de la rue en slalomant entre toutes les personnes.
Avec qui tu le vis, ton rêve, alors ? Sa question t’arrache un réel rire parce que t’étais justement en train de rêvasser au visage de Levi et que la sonnerie ne pouvait pas être plus juste dans son sens. « Avec celui qui a déclenché cette magnifique sonnerie. » La fin de ta phrase est tout à fait sarcastique. Par contre tu te rends compte Asher que tu as dit celui ? Il est un parfait étranger et le message de Levi t’a donné des ailes. Comme souvent quand tu vois une notif de sa part, ton humeur change. Tu oses de plus en plus parler de ce détail de ta vie. Surtout quand c’est à un parfait inconnu. T’as déjà réfléchit à quel nom tu lui donneras à ton attention si jamais il cherche à le savoir. Ce nom, ça ne sera pas le tient. C’est bien plus simple quand t’es un inconnu toi aussi. Que tu gardes ton anonymat. Tu te sens bien plus libre. Ca ne t’empêche pas de jeter un coup d’oeil au type histoire de voir s’il fait une grimace ou s’il décide enfin de se tirer en courant avec ton carton pour être le plus loin possible de ton gay ass. Tu joues avec le feu Asher, mais t’es juste en train d’étudier les réactions de la société à ton vrai toi. Tu n’as eu que des bonnes réactions jusqu’à maintenant. C’est toujours trop beau pour être vrai. Comme si tes peurs étaient irrationnelles toute ta vie.
|
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 15:36 | |
| Jacob connaît évidemment cette chanson. Ce n’est pas le genre qu’il ira écouter de lui-même, mais la radio a fait son œuvre et il l’a eu en tête bien plus de fois qu’il ne s’en rappelle réellement. Il ne sait pas si, actuellement, cette artiste est une honte à écouter ou si les gens le font avec une certaine fierté. Il a compris que dans le monde musical, on en écoute certains sans jamais le dire, d’autres en le criant sur tous les toits. S’il a rigolé, c’est parce que ça dénote totalement avec le côté déménageur qu’il vient de découvrir chez cet inconnu. Les gros muscles et le caractère fermé, ça ne va définitivement pas avec Katy Perry. Le type ne fait pas la gueule jusqu’au bout : un sourire se forme sur son visage, mais ce n’est pas suffisant pour lui décrocher un ou deux mots. Il reprend son carton et reprend sa route. Ça ne convient pas tellement à Jacob qui lui pose une nouvelle question : très indiscrète, certes, mais il espère en obtenir une réponse. Parce qu’il s’embêterait presque, là, à simplement marcher avec un carton entre les bras. Avec celui qui a déclenché cette magnifique sonnerie. Il entend le ton sarcastique et ça le fait sourire. Il imagine que la sonnerie ne vient pas de lui, que lui-même ne devait pas s’y attendre. Jacob, lui, il fait parti de ces personnes qui n’ont jamais changé leur sonnerie de téléphone, et il n’imagine pas que ça arrivera un jour. C’est à vrai dire tout ce qu’il relève réellement dans sa phrase, loin d’être le genre de personne à être dérangé par l’orientation sexuelle d’une autre personne. L’amour se vit comme chacun l’entend, selon Jacob, et peu importe si des personnes ne sont pas d’accord avec lui. C’est évidemment facile à dire pour un homme qui a toujours été avec des femmes et qui finira sa vie avec elles – avec elle – mais il est à l’encontre de rien, bien au contraire. Il s’appelle comment ? Il demande, de manière toujours très intrusive. Et toi, d’ailleurs, je ne t’ai pas demandé ? Moi, c’est Jacob. Il sait qu’il est plus facile pour quelqu’un de se présenter quand on le fait avant soi, c’est pourquoi il donne son prénom en premier. Il jette un coup d’oeil au blond. Quitte à boire un verre… non, une bouteille ensemble, autant faire la causette, non ? Ça lui semble tout à fait logique, bien qu’il ne sache pas si l’autre est du même avis que lui. Pourtant, lui, il se dit que s’il était plus jeune et qu’il s’envoyait encore des messages mignons avec Olivia à n’importe quelle heure du jour, il voudrait en parler au monde entier. Sa femme a toujours été son sujet de conversation préféré, il pense qu’elle finira par le redevenir, un jour, quand ça ne sera plus autant compliqué entre eux – et douloureux pour lui seulement. En attendant, il veut bien entendre les histoires des autres, pour vivre quelque chose de différent, presque par procuration. |
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 16:03 | |
|
Il s’appelle comment ? Tu hausses bien haut les sourcils en l’entendant poser cette question. Le gars il a vraiment cru que t’allais aller jusque là dans les confidences ? Vous n’avez pas élevé les cochons ensemble. Il ne t’est d’utilité que pour apporter ces cartons au bout de la rue et ok peut être bien qu’il t’est utile pour voir qu’il n’a pas l’air choqué le moins du monde par ta révélation. C’est une phrase extra ordinaire juste pour toi en fait Asher. Tout le monde en a rien à foutre que tu aimes les hommes. Lui il veut même en savoir plus. Sur ton boyfriend. Et toi, d’ailleurs, je ne t’ai pas demandé ? Moi, c’est Jacob. Et sur toi aussi. Hmmm. Ça fait beaucoup de question en pas longtemps. Le gars te file son prénom, va savoir si c’est véritablement son prénom par contre. C’est un prénom. Il doit bien voir ton air perplexe vu comme il a l’air d’un coup beaucoup plus raisonnable et moins fou avec ce qu’il ajoute. Quitte à boire un verre… non, une bouteille ensemble, autant faire la causette, non ? Le soucis là étant que tu n’es pas de ceux qui font la causette en temps normal. Il est vrai également que tu as déjà donné bien plus d’information à ce type là qu’à des gens que tu connais depuis que tu es né.
« Hmmm. Je suis AJ. » Un pieu mensonge. Ce sont les initiales de tes deux prénoms. Tu l’as sous le coude depuis pas longtemps celui là. Prêt à rester anonyme à tout prix. « Il est connu. Je préfère pas donner son nom. » Tu t’hallucines tout seul à oser dire ces choses là à voix haute. La promesse de l’anonymat et la présente certitude de ne voir aucun dégoût dans les yeux de Jacob qui te donnent des ailes. C’est réellement beaucoup d’information que tu lui as donné. Tu oses espérer que ça va lui suffire. Ou peut être bien que tu as envie de parler de Levi sans dire qu’il s’agit de lui. L’air bienheureux sur ton visage qui te vend Asher.
Tu marques une brève pause dans ton avancée dans la rue car il y a un groupe d'enfant qui traverse. Des écoliers dans un endroit pareil ? Un centre aéré ? Tu sais rien sur les calendriers scolaires mais tu sais une chose c'est que c'est inconscient de ramener autant de gosse dans un endroit si bondé. « Je suis généralement pas le meilleur pour faire la causette. » Que tu ajoutes en reprenant ses termes. Tu ne veux pas qu’il mette trop d’espoir dans le moment que vous allez passer tous les deux avant et après avoir entamé la bouteille. Oui parce que tu ne sais pas si vous allez la boire intégralement à deux. Vous allez la commencer, ça c’est certain. Personne ne sait de quoi l’avenir est fait. Peut être que vous allez en prendre deux au final. Toujours plus dans la connerie Asher, toujours plus. Oui.
@Jacob Copeland
|
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 17:16 | |
| Hmmm. Je suis AJ. Le type fait de drôles de tête depuis tout à l’heure, depuis que Jacob a commencé à poser des questions. S’il était parano, le Copeland recommencerait à croire qu’ils transportent réellement un cadavre et que cet homme est recherché. Après tout, il a très bien pu mettre deux bouteilles dedans pour faire semblant que ça en soit, sans ouvrir pour vérifier. Le blond n’est pas parano, mais avec un verre de plus, il aurait très bien pu le devenir. Il y a aussi la possibilité qu’il ne veuille pas discuter avec les inconnus, ou bien qu’il soit plus solitaire que sociable. Ça se comprend, ça se respecte, mais pas dans un état dans lequel est le blond. Il est connu. Je préfère pas donner son nom. Connu. Il répète, avant d’hausser ses épaules. Ça le fait marrer parce que l’homme en face de lui ne doit pas savoir que lui aussi, il est connu. Jacob a pris la décision de ne pas s’exposer publiquement – avec un ancien juge de père et une femme policière, c’était risqué – alors, tout le monde ne sait pas qui il est, quand on le croise dans la rue. Pourtant, le nom Copeland, lui, est extrêmement connu, que ce soit à Brisbane ou dans le reste du monde. T’as déjà acheté une maison ? Loué un appartement ? Il demande, parce qu’il a envie de savoir s’il est passé par son agence ou celle d’un autre. Copeland Estate, ça te parle ? Il demande, toujours aussi curieux, sans pourtant avouer dès le départ qu’il s’agit de lui. Il a envie de lui prouver que, des gens connus, il y a dans tous les recoins de la ville et que de dire leur nom, peu importe la situation, ça ne les engage à rien. Il pourra dire qu’il sort avec son mec connu et que Jacob Copeland était bourré aujourd’hui : deux histoires pour le prix d’une, que c’est beau. Les deux hommes sont forcés de s’arrêter à cause d’enfants qui traversent la rue. Jacob a le réflexe de regarder au début de la file et à la fin, pour vérifier les adultes qui s’occupent d’eux. Ils n’ont pas l’air d’avoir des visages malveillants, mais il a appris à se méfier du monde entier en devenant père : personne ne pouvait mieux s’occuper de June que lui-même ou Olivia, à son humble avis. Il se dit que si elle était encore de ce monde, il serait en guerre constante avec ses professeurs – un papa poule, vous avez dit ? Je suis généralement pas le meilleur pour faire la causette. AJ lui avoue ça, et Jacob hausse ses épaules. Alors tu boiras et tu m’écouteras. J’ai beaucoup de choses à raconter. Il dit ça alors qu’il n’a strictement rien derrière la tête. Il dit cependant vrai : quand il boit, ses idées fusent et ses mots sortent, obligatoirement. Ses proches arrivent à savoir s’il a bu ou non rien qu’en l’écoutant parler. Quand il commence à déblatérer sur des sujets qui n’ont pas le moindre intérêt et à poser des questions soit-disant existentielles qui finalement n’ont aucune importance, c’est que ça y est, il a abusé. Ça fait longtemps que tu fais ce boulot ? Il demande, encore une question indiscrète : il va vraiment finir par se le mettre contre lui, ce type. Ça le titille, à chaque fois, d’en demander pour en savoir toujours plus. Mais à quoi bon faire ce petit voyage avec lui si c’est pour être totalement silencieux alors qu’il y aurait tant à dire ? |
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 17:52 | |
| Connu Oui. Connu. Que tu répètes de manière insolante mais seulement dans ta tête. C’est une information déjà de trop que tu lui as donné. Tu ne vas pas non plus insister. T’es pas là pour convaincre qui que ce soit que ton boyfriend est connu. T’as déjà acheté une maison ? Loué un appartement ? Tu lèves un sourcil alors que tu lui donnes un regard en coin. Qu’est ce qu’il veut dire par là ? Où est-ce qu’il veut en venir ? Copeland Estate, ça te parle ? Ca te parle pas du tout. Une chose qu’il ignore le monsieur Jacob, c’est que tu t’en fous de bien des choses dans ce monde. « Tu veux me vendre une maison ? » Pour toi et ton boyfriend ? C’est comme ça que tu prends sa question au gars. Il est en train de voir une opportunité car tu t’en fou peut être de tout sur la surface de cette planète, tu n’en restes pour autant pas con. Tu as fait 1 + 1 avec sa question.
Un petit moment de flottement se passe alors que les gosses passent devant vous. Toi t’es plutôt ennuyé de cette gêne alors que Jacob a l’air focalisé sur le groupe. Y’a son gosse au milieu ? Tu sais pas pourquoi il serait aussi intéressé si ce n’était pas le cas. Alors tu boiras et tu m’écouteras. J’ai beaucoup de choses à raconter. Tu hoches la tête. « Deal. » Ca c’est vraiment le plan parfait. T’es pas forcément friand d’écouter les inconnus mais lui il te parle toujours alors qu’il sait que tu es un homosexuel et rien que pour ça, tu apprécies sa présence car il approuves la tienne. Pas comme ton père qui serait déjà en train de se jeter d’une falaise à ton avis. Peut être que je devrais lui dire en fait. Car le voir se jeter d’une falaise sonne doux à ton esprit.
Ça fait longtemps que tu fais ce boulot ? C’est le moment où la voie est de nouveau libérée, tu reprends la marche, débatant intérieurement à quel niveau tu vas lui mentir. « Ca va bientôt faire une année. » Tu ne lui mens pas. Ta conscience qui t’a repris car si tu mens sur ça, peut être que tu aurais menti sur ta relation et ce n’est pas le cas. Tu n’as pas envie qu’éventuellement il se dise que tu as tout inventé alors que ce détail là est trop important pour toi. « Tu vends des maisons donc hmmm ? » Beaucoup de hmmm dans tes phrases Asher. T’es perplexe de naissance on dirait bien. « Tu vends des appart’ aussi ? » Peut être bien que ça peut t’intéresser cette affaire là. Tu ne penses pas finir ta vie ici et l’idée de quitter Brisbane est si douce.
|
| | | | (#)Mer 7 Avr 2021 - 19:30 | |
| Tu veux me vendre une maison ? Le jeune homme ne répond pas de la manière qu’attendait Jacob, ce qui le brusque légèrement : il ne sait pas quoi répondre à ça. L’agent immobilier – et le patron – en lui a envie de sauter sur l’occasion et de dire que oui, il en a envie, et qu’il peut se pencher sur son dossier dans l’heure qui suit. Mais ce serait lui mentir, l’efficacité légendaire de Jacob a décidé de prendre des vacances en même temps que son couple : si l’agence qu’il gère encore seul survie, c’est grâce aux employés qu’il a au sein de celle-ci et qui font tourner la boutique même s’il ne tourne plus très rond. Il ne dit plus un mot et se contente de marcher aux côtés de ce drôle de déménageur – même s’il lui a dit ne pas en être un, il va continuer de l’imaginer ainsi jusqu’à la fin des temps. On dit que la première impression compte : Jacob le prouve encore parfaitement aujourd’hui avec l’image ancrée qu’il a de cet homme. C’est devant un groupe d’enfants qui passent qu’il reprend la parole. Car ils sont tous les deux bloqués et qu’un silence aussi gênant, Copeland n’aime pas ça. Il pourrait l’accepter s’il n’avait pas bu et qu’il avait d’autres choses à penser mais, ayant l’esprit embrumé, tout va plus vite et plus fort : il se pose un milliard de questions et refuse le silence prendre de la place. Deal. Sauf qu’il n’est vraiment pas bavard, l’autre. Jacob a l’impression qu’il le pousse à lui poser des questions, ou alors qu’il s’en tape royalement de sa présence. Mais si tel est le cas, pourquoi prend-t-il la peine de l’aider ? Il devrait lui rendre le carton. Non, mieux, il devrait le ramener de l’endroit où il a commencé à le porter pour le laisser dans sa galère. Il l’aurait fait, s’il avait six ans d’âge mental et l’envie de rebrousser chemin. Mais l’envie n’est pas là et contre toutes attentes, l’autre blond décide enfin de lui répondre et de dire plus de deux mots. Ça va bientôt faire une année. Tu vends des maisons donc hmmm ? Tu vends des appart’ aussi ? Enfin un brin de curiosité de l’autre côté : ça fait du bien à Jacob qui n’a plus la sensation de parler avec un mur mais avec un véritable être humain. Oui, je suis le patron des agences dont je t’ai parlé, du coup… Il hausse ses épaules et grimace légèrement. Ça commence à tirer sur les trapèzes, son carton. On est bientôt arrivés ? Il est incapable de discerner si le bout de la rue est encore loin ou non. Ils reprennent leur marche. J’aide à vendre, à acheter, à louer ou à faire louer. Ce que fait un agent immobilier lambda, quoi. Il dit, avant de poursuivre. La seule différence, c’est que mes agences sont connues et existent jusque sur d’autres continents. Tu vois, tu peux être connu et porter le carton d’un type qui ne sait pas qui tu es, ça ne changera en rien qui il est, ce qu’il fait et ce qu’on dira sur lui. Il essaie de rassurer un peu l’autre homme, qui semble surprotéger celui avec qui il vit une relation. Jacob a beau s’être fait un nom, il n’a jamais essayé de se donner un rôle ou de se cacher des autres. Il n’a jamais demandé à Erika ce que ça fait d’avoir un visage célèbre – car lui ce n’est pas le cas – mais il imagine que ce n’est pas si pire. |
| | | | (#)Lun 12 Avr 2021 - 20:43 | |
| Tu ne remarques même pas spécialement qu’il n’a pas répondu à ta question. Le silence est un de tes meilleurs alliés depuis la nuit des temps. Moins tu parles, moins on te parle, mieux tu te portes. Avec des exceptions bien évidemment, mais pour les gens qui ne font pas parti de ton entourage proche, c’est ça qui prévaut. Souvent ton job est compliqué parce que les clients qui squattent le comptoir veulent trop souvent faire la conversation. Certainement qu’il va falloir que tu réfléchisses à quoi faire de ta vie lorsque tu te feras enfin viré de ce job. Ta gueule d’ange ne résout pas tout, malheureusement.
T’es en train de cogiter à propos de son job car t’as bien un appart’ à vendre à un moment dans ta vie future. Même si pour l’instant ça reste le meilleur QG de la Terre avec Johnny, Agnes et Levi. Oui, je suis le patron des agences dont je t’ai parlé, du coup… Le patron rien que ça. Tu le regardes, attendant qu’il en dise plus. On est bientôt arrivés ? Mais d’un coup il te donne l’impression d’être un enfant avec sa question. Ca te fait penser à ta soeur, y’a fort longtemps de ça. « Numéro 451. » Tu cherches le numéro le plus proche que tu peux voir sur les immeubles au bord de la rue que vous foulez. Tu vois un 439. Vous devriez plus être trop loin. J’aide à vendre, à acheter, à louer ou à faire louer. Ce que fait un agent immobilier lambda, quoi. Tu l’écoutes. Tu te dis que tu vas garder son nom quelque part, ça pourra être utile. C’était quoi déjà ?
La seule différence, c’est que mes agences sont connues et existent jusque sur d’autres continents. Tu vois, tu peux être connu et porter le carton d’un type qui ne sait pas qui tu es, ça ne changera en rien qui il est, ce qu’il fait et ce qu’on dira sur lui. Oh. Tu comprends où il veut en venir. Tu considères une nano seconde lui dévoiler le prénom de ton boyfriend jusqu’à ce que tu réalises que tu ne sais pas s’il est out. Tu as toujours pensé que oui, mais au final, depuis qu’il est dans l’oeil des projecteurs, il n’a été avec personne du même sexe que lui. Tu ne sais pas de quoi était fait sa vie et ses relations - enfin si un tout petit peu - avant que tu le rencontres. Tu réalises qu’il va falloir que tu lui demandes. « On est arrivé. » Que tu dis alors que le 451 est presque là. Tu te débrouilles avec les cartons pour récupérer les deux et choper une bouteille que tu mets dans les mains de Jacob. « Je reviens. » Tu te demandes s’il va véritablement être là quand tu ressortiras du bar les mains vides. Il pourrait très bien se tirer avec cette bouteille tombée du ciel. Surtout qu’il t’a donné son nom et son métier. C’était quoi son nom déjà?
@Jacob Copeland
|
| | | | (#)Sam 8 Mai 2021 - 7:56 | |
| Ce moment est hors du temps et n’a pas le moindre sens. Jacob ne porte aucun réel intérêt à cet homme et à son histoire. Il s’intéresse à lui parce qu’il s’ennuie et qu’il n’a que ça à faire. S’il avait été occupé – comme il l’était régulièrement autrefois – il serait passé devant lui sans s’en soucier, en le laissant se débrouiller avec ses deux cartons. Il est possible que l’alcool l’aide à se focaliser sur d’autres points que lui-même, même si le blond est tout sauf égoïste, à la base. Son métier est une preuve de générosité en elle-même, mieux vaut ne pas prétendre que Jacob Copeland est égocentrique. Il en a les caractéristiques, parfois, mais ça reste raisonnable. À petite dose, le blond veut bien avoir tous les défauts du monde : le cocktail final n’en est que meilleur. Savoir composer avec ses faiblesses et ses tares et une véritable force, qu’il possède depuis de nombreuses années. Mais l’alcool chamboule tout et modifie son comportement. Il s’en prend à ses proches, il est plus énervé qu’à l’accoutumée, bien plus émotif qu’il ne le pensait également. Et aujourd’hui, pour aucune raison apparente, il a décidé de devenir déménageur le temps de quelques minutes pour aider un homme qui semblait en avoir besoin. Il ne cherche aucune reconnaissance, Jacob, il s’est d’ailleurs rapidement prouvé à lui-même que cet acte était intéressé : les bouteilles à l’intérieur des cartons, il les a sûrement entendues dès le départ. Et dire qu’il n’y a pas longtemps encore, il était de ceux qui pensaient que l’alcool n’impulse aucun acte désespéré, que tout est réfléchi. Il était persuadé que les hommes qui faisaient la manche pour une pièce – transformée ensuite en alcool – étaient tout à fait lucide. Maintenant qu’il a le carton dans les bras, il se rend bien compte que non. Il a eu l’impression de savoir ce qu’il faisait mais une partie de son cerveau était endormie, incapable de le contrôler. La soif est plus forte que le reste, et étrangement, c’est encore insuffisant pour l’effrayer. Il laisse ça dans un coin de sa tête et se replonge dans la conversation – ou le monologue – qu’il a avec ce jeune homme. Il lui explique qu’il est patron, essaie de lui faire comprendre qu’il est mondialement connu – sans vraiment l’être puisque son visage est assez peu exposé – et que pourtant, il n’est pas constamment reconnu. C’est presque trop compliqué pour être résumé alors Jacob espère avoir clairement fait passer le message. Le type a l’air de réfléchir mais quand il ouvre la bouche, ce n’est pas pour lui répondre le nom de son copain. On est arrivé. Jacob fait une légère moue ; il est à la fois satisfait à l’idée d’enfin poser ce carton et, dans le même temps, l’homme n’a pas l’air de vouloir se confier plus que cela. Je reviens. Il dit, après avoir donné une bouteille au blond. Jacob la regarde un assez long moment – au moins une seconde, quoi – avant de prendre sa décision. L’homme a l’air dans son monde, incapable de s’exprimer, n’en ayant pas l’envie également. Jacob, lui, ne désire qu’un verre – ou une bouteille. Il vient de l’obtenir, à quoi bon rester ? Et c’est sans essayer de se répondre à cette question que ses pieds le font reculer d’un pas, d’un autre, avant de finalement quitter l’endroit sans attendre le retour d’Asher. La bouteille obtenue, il n’a plus aucune raison d’essayer de lui arracher les vers du nez même si, il faut l’avouer, il a bon espoir de retomber sur lui un de ces jours. Pas qu’il puisse dire l’avoir apprécié mais, c’est vrai, cet homme est intriguant.
FIN @Asher Buckley |
| | | | | | | |
| |