PENNY & CLYDE Where does the good go? What do you do with the left over you? And how do you know, when to let go? Where does the good go, where does the good go?

La journée avait commencé comme toutes les autres, soumises à une forme d’habitude et de routine qui aurait fait passer Clyde pour casanier si seulement une partie de ses activités ne prêchaient pas le contraire. Lorsqu’il n’avait rien de spécial de prévu, il n’était pas du genre à se sentir forcé de rester constamment en mouvement, si bien qu’il avait pris son temps avant de partir au boulot à moto, profitant de l’air matinal pour allonger un peu son trajet avant de se garer au parking réservé aux employés d’ABC, sur lequel sa bécane l’avait attendu jusqu’au milieu de l’après-midi où il avait enfin surgi à nouveau. Il n’avait pas fini de bosser et savait déjà ce qui l’attendait le soir chez lui, mais l’important était bouclé et il lui restait désormais à se consacrer à la partie la plus singulière de sa journée.

Si la journée avait commencé comme toutes les autres, son regard désormais posé sur la vitrine d’une bijouterie réputée allait à contre-courant de tout ce à quoi il était habitué, représentant là l’imprévu qu’il avait pourtant pensé durant de longues semaines avant de se décider à sauter le pas. Le brun ne faisait que regarder et si ses yeux scrutaient avec concentration toutes les pierres - et tous les prix plus faramineux les uns que les autres - c’était à la fois car il n’était pas encore certain qu’il s’agisse là d’une idée à concrétiser, mais également car il voulait pourtant faire le choix le plus réfléchi qui soit. Situation paradoxale pour un cadeau qui n’en était pas un, et qui avait pour destinataire une certaine brune qui ne s’y attendait sans doute pas et ne le méritait pas vraiment non plus. Il n’y avait là aucune forme de volonté d’engagement dans son geste, et Halsey lui avait suffisamment répété maintes et maintes fois qu’elle avait perdu sa bague qui coûtait très cher tu t’en rends compte quand même, parce que j’en ai pas l’impression, pour que cela soit en théorie suffisant à lui faire passer l’envie de lui en racheter une. Pourtant, la signification du diamant perdu avait assez agacé le brun au fil des années pour qu’il veuille y trouver un remplacement, à son image à elle et de sa part à lui, ce qui restait la motivation principale de ce geste.

Pour ponctuer d’un point d’honneur cette situation délicate dans laquelle le brun se trouvait bien mal aisé car n’ayant jamais acheté de bague de cette valeur - sentimentale et financière - il ne manquait plus que la présence d’un visage connu, évidemment. Penny, à quelques mètres seulement, derrière la foule amassée dans son dos et au milieu de la cacophonie de la parade qui descendait la rue et semblait à cet instant-là être une distraction moins dérangeante que la blonde qui s’approchait de lui un sourire aux lèvres, qu’il lui rendit bien vite comme pour masquer qu’elle ne surgissait pas au meilleur des instants. “Changer de couleur tous les mois ça fait partie de tes nouvelles résolutions?” La dernière fois qu’il l’avait vue, elle était brune, chose à laquelle il avait à peine eu le temps de s’habituer avant qu’elle ne fasse volte-face, visiblement. “Parce que rose saumon ça t’irait à merveille.” Rose saumon, rose bonbon, c’était à peu près pareil, non?

@clyde wakefield
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Les journées sur le tournage sont encore difficiles. Tu sais que ce n’est que le début et qu’il faut toujours se permettre une période d’adaptation, mais tu trouves ça particulièrement pénible comme départ. Peut-être parce que tu n’es pas encore tout à fait à l’aise avec tout l’aspect danse du film, ou peut-être parce que de jouer avec quelqu’un qui n’a presque aucune expérience en comédie te donne l’impression que vous n’êtes pas du tout à la même place, que vous ne parvenez pas à vous comprendre malgré vos tentatives respectives. Tu soupires juste à y penser alors que ton regard se tourne vers la parade du Carnaval qui défile dans les rues bondées de la ville. Tu n’avais pas prévu de venir passé la fin de ta journée ici, mais tu n’avais pas pu t’empêcher de voir la foule bougée à ta sortie du plateau et tu avais laissé ta curiosité prendre le dessus sur le reste. Tu n’avais rien de prévu pour la soirée après tout et tu ne souhaitais pas vraiment te retrouver toute seule à nouveau, ou pire encore devoir partager ton espace vital avec Yelahiah, ce colocataire que tu ne parvenais pas à saisir non plus. Comme un thème récurrent dans ta vie, tu semblais avoir bien du mal à gérer avec tous ses hommes qui s’imposaient de manière particulière à ton quotidien.

Tes pas te guident le long de la rue, ton regard se promenant autour sur la parade que sur les différentes boutiques qui semblent toutes bien occupées vu l’influx important de personnes se promenant autour. Tu ne peux t’empêcher de reconnaître une silhouette bien précise pourtant, se trouvant au milieu d’une bijouterie. Tu croirais presque tes yeux te font défaut, mais après quelques secondes à l’observer, il n’y a aucun doute : c’est bel et bien Clyde qui se trouve là. Curieuse, tu fais ton chemin jusqu’à l’entrée de la bijouterie et tu offres un sourire au brun alors que son regard croise le tien. « Changer de couleur tous les mois ça fait partie de tes nouvelles résolutions? » « J’ai entendu dire entre les branches que tu me préférais en blonde, j’ai voulu te faire plaisir. » Tu passes une main dans ta chevelure nouvellement blonde tout en t’approchant de lui, ton regard passant derrière lui pour apercevoir quel genre de bijoux il était en train de regarder. Tes yeux s’agrandissent légèrement quand tu remarques que c’est un présentoir de bagues qui se trouve derrière lui. « Parce que rose saumon, ça t’irait à merveille. » « Je prends note pour la prochaine fois. » Jamais que tu n’oserais une couleur aussi éclatante par toi-même, mais qui sait, ça peut toujours être utile pour un futur rôle. Tu contournes le jeune homme, regardant de plus près le présentoir rempli de bijoux éclatants. « C’est pour moi que tu magasines une si jolie bague? » Tu pousses ta connerie à fond, définitivement amusée de l’avoir pris par surprise. Tu l’as pas cru la dernière fois quand il te disait qu’il n’y avait rien entre Halsey et lui, mais jamais t’aurais cru qu’il en serait au point d’acheter une bague. Tu ne mentionnes pas la brune toutefois, préférant toujours repoussée le moment ou il te faut penser à Halsey et vos rencontres des moins agréables. « Tu m’as enfin pardonné de t’avoir menti sur mon âge et t’as envie qu’on se donne une deuxième chance, avoue. » Tu dis vraiment n’importe quoi Penny, comme en témoigne le sourire niais sur tes lèvres, mais tu aimes bien t’amuser de pas grand-chose quand tu le peux.

Si Clyde aurait été d’ordinaire ravi de croiser Penny par hasard alors qu’il savait à quel point elle était occupée actuellement par son tournage et qu’il était difficile de lui mettre le grappin dessus le temps de quelques heures, il s’agissait pourtant là d’une situation pour laquelle il se fustigea mentalement. Il aurait dû rentrer dans la bijouterie, se mettre à l’abri des regards curieux et surtout du plus curieux d’entre tous, et certainement l’un des rares dont il n’avait pas besoin de l’opinion. Paradoxalement, la blonde aurait été bien placée et devait s’y connaître au moins un peu mieux que lui en terme de bijoux, mais il s’agissait là d’un cadeau pour Halsey - et par définition, Penny était la dernière personne à qui demander de l’aide. “J’ai entendu dire entre les branches que tu me préférais en blonde, j’ai voulu te faire plaisir.” Peut-être n’avait-elle pas jugé bon de pousser sa curiosité trop loin pour l’instant, et Clyde ne put alors que lui rendre son sourire en affichant une moue qui aurait pu être séductrice si seulement ce temps-là n’était pas derrière eux désormais. “Je prends note pour la prochaine fois.” “Du coup je préfère définitivement le rose.” Ce qu’il ne préférait pas, en revanche, c’était le regard que Penny venait enfin de poser sur la vitrine alors que ses yeux s’agrandissaient légèrement en réalisant qu’il s’agissait là de bagues qui valaient leur poids en or. “Mais le blond te va bien.” Il n'était pas ingrat et avare de compliments à ce point-là, tout de même.

“C’est pour moi que tu magasines une si jolie bague?” Elle pouvait se foutre de lui autant qu’elle le souhaitait, ce n’était pas ça qui allait le faire se liquéfier sur place quand bien même il avait conscience d’avoir été en partie pris la main dans le sac. Heureusement, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans une situation délicate - car c’en était clairement une - et il ne se laissa pas démonter en gardant l’air sûr de lui. “T’as gâché ma surprise, mieux vaut que je laisse tomber c’est mauvais karma.” Le karma ne les avait pas épargnés, d’ailleurs, même s’il n’avait pourtant jamais fait ce genre de cadeaux à la blonde. Certaines choses, par-ci par-là lorsqu’ils se fréquentaient vraiment, mais jamais avec une pareille signification. “Tu m’as enfin pardonné de t’avoir menti sur mon âge et t’as envie qu’on se donne une deuxième chance, avoue.” “Je t’ai jamais pardonné, te fais pas d’idée.” Son sourire prêchait pourtant le contraire, mais l’esprit de contradiction était plus fort que tout et évitait surtout de devoir lui expliquer ce qu’il faisait vraiment là. “Avoue, si on se rencontrait maintenant tu te rajeunirais?”

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Si tu n’étais pas encore retournée vers Clyde pour mettre au point cette investigation vers laquelle tu l’avais poussé, la vie se chargeait pourtant de vous mettre sur le chemin l’un de l’autre dans des moments jugés aussi inopportuns que cocasses, sans le moindre doute. Devant la vitrine de la bijouterie, c’est avec un sourire aux lèvres et une envie de l’agacer que tu l’approches, donnant ainsi la donne sur une rencontre loin de la pesanteur de ce sujet que tu ne te sentais pas d’humeur d’aborder dans le moment présent. Si les interactions entre Clyde et toi étaient encore limités depuis vos ‘’retrouvailles’’, il n’en demeurait pas moins que vous sembliez avoir retrouvé cette complicité qui avait toujours bercé vos rencontres au fil des années. Tu n’avais pas besoin de prétendre auprès du Wakefield, pas besoin de jouer un rôle ou de te faire des à croire et c’est ce qui rendait cette amitié renouvelée et un brin particulière si précieuse à tes yeux. « Du coup je préfère définitivement le rose. » Tu échappes un petit rire. T’es vraiment pas convaincue par la proposition du brun, surtout que tu viens tout juste de retrouver ton blond et que tu comptes bien le garder pendant quelques mois, au moins le temps du tournage de ton nouveau long-métrage. « Mais le blond te va bien. » « Merci. T’as jamais pensé a essayé? » que tu lui demandes, d’humeur toujours aussi joueuse. Le visuel est particulier, mais le brun tirant déjà sur une couleur assez pâle, tu te dis que ce serait peut-être pas un si gros choc tout compte fait.

S’il est mal à l’aise de s’être fait prendre en train de regarder des bagues, il ne laisse rien paraître le Wakefield, embarquant plutôt dans ton jeu. « T’as gâché ma surprise, mieux vaut que je laisse tomber c’est mauvais karma. » Tout de suite, tu t’empresses de jouer la déception à son maximum tout en secouant la tête. « Oh je suis certaine que t’as plus d’un tour dans ton sac pour me surprendre. Je t’ai connu plus insistant. » Tu essayes de te prendre au sérieux, mais il y a toujours ce sourire qui s’installe au coin de tes lèvres et le rire qui s’échappe entre chaque réplique. Il n’avait jamais été question d’engagement entre vous, ni même à cette époque ou tout portait à croire que vous étiez un couple sans vous en donner l’appellation. Elle semble loin cette époque d’ailleurs, malgré les souvenirs qui restent et qui refont surface, toujours sous ce thème de légèreté et de plaisanteries. « Je t’ai jamais pardonné, te fais pas d’idées. » « Brise pas mon coeur comme ça Wakefield, j’me suis excusée. » T’avais pas vraiment eu le choix d’ailleurs quand à votre rencontre, tu lui avais fait croire avoir atteint la vingtaine pour camoufler le fait qu’il existait cinq ans de différence entre vous et que quelques semaines plus tard, il était tombé sur ton permis de conduire annonçant avec bien trop d’évidence le fait que tu étais à peine majeure à l’époque. « Avoue si on se rencontrait maintenant, tu te rajeunirais? » « Est-ce que tu insinues que je n’assume pas ma trentaine en approche? » Tu le regardes avec un air soudainement sérieux, fronçant les sourcils. « Parce que c’est totalement le cas. » Tu échappes un rire plus franc cette fois. Non, tu n’assumes pas du tout le changement de dizaine qui approche, quand même bien il te reste une bonne année et demi dans la vingtaine. « T’as des conseils? Histoire que je me prépare mentalement, toi qui frôle la quarantaine maintenant. » Toi, exagérée? À peine.

Il l’avait toujours connue blonde et il l’avait aimée comme ça - quand bien même la définition du mot aimer comprenait de nombreuses facettes relativement floues lorsqu’il s’agissait des sentiments de Clyde. Tout du moins, elle était blonde lorsqu’ils s’étaient rencontrés et qu’il avait instantanément songé que cette fille avait un charme indéniable, et quoi qu’elle puisse faire subir à ses cheveux, elle resterait sans doute à jamais blonde à ses yeux. Pour le potentiel de blagues de mauvais goûts que cela apportait également, bien sûr. “Merci. T’as jamais pensé à essayer?” “Ça dépend, c’est quoi ton cachet? Pour ça, peut-être que je pourrais me laisser convaincre.” Il se fichait bien de combien elle touchait et n’avait aucun semblant d’envie de jamais toucher à ses cheveux qui lui allaient très bien naturellement, mais encore une fois, leurs joutes verbales étaient trop tentantes pour qu’il songe à baisser la tête et la laisser gagner. Ce n’était pas un combat et leurs sourires se répondaient mutuellement, mais il avait quand même besoin de garder la face - pour le principe de contradiction, s’il devait être honnête.

“Oh je suis certaine que t’as plus d’un tour dans ton sac pour me surprendre. Je t’ai connu plus insistant.” “Me tente pas Stringer, tu vas me retomber dans les bras sans comprendre.” Ils étaient déjà trop loin pour ça, tout était bien trop compliqué et Halsey tout comme Rory étaient bien trop présents dans leurs vies pour que l’un et l’autre y voit réellement là un jeu de séduction. Malgré tout, cela ne le rendait pas moins amusant à faire durer, en souvenir du bon vieux temps qui semblait si lointain et si proche tout à la fois. “Brise pas mon cœur comme ça Wakefield, j’me suis excusée.” Certes, et il finit par hocher la tête comme pour prétendre qu’il s’agissait là de nouvelles excuses, ou presque. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis et il n’en retenait rien contre elle, à part une perche si facile à saisir lorsqu’il voulait l’embêter avec cette histoire. “Est-ce que tu insinues que je n’assume pas ma trentaine en approche?” L’âge d’une femme était un sujet épineux mais il n’aurait pas hésité à confirmer avec applomb, si seulement elle ne l’avait pas devancé. “Parce que c’est totalement le cas.” Son rire se joignit à celui de la blonde, oubliant presque un instant qui elle était et le fait qu’elle allait évidemment lui renvoyer l’ascenseur pour la simple et bonne raison qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. “T’as des conseils? Histoire que je me prépare mentalement, toi qui frôle la quarantaine maintenant.” Un rictus mauvais étira les lèvres de Clyde alors qu’il se détournait définitivement de la vitrine pour fixer Penny tout en croisant les bras. “Dans mon milieu on se bonifie avec le temps.” La pique était dure et malheureusement réaliste, alors qu’il savait bien que l’industrie du cinéma n’était pas tendre avec les actrices lorsqu’elles atteignaient la quarantaine, justement. “Profite, il te reste au moins deux bonnes années.” Il espérait avoir complètement tort, évidemment.

@clyde wakefield
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Tu avais longuement hésité avant de prendre la décision de retrouver ce blond qui était pourtant la couleur à laquelle tu retournais sans cesse entre deux folies capillaires. Mais faute était d’admettre que tu associais désormais tes cheveux bruns au personnage d’Annabel et qu’après tout ce qui s’était passé récemment entre Rory et toi, tu préférais encore mettre derrière la moindre chose qui te ramenait à ce tournage et les souvenirs de Los Angeles, autant les bons que les mauvais, derrière toi. Tu plaisantes quand tu demandes à Clyde si lui a déjà considéré changé sa couleur de cheveux et si tu t’attendais à un non catégorique, il parvient toujours à te surprendre. « Ça dépend, c’est quoi ton cachet? Pour ça, peut-être que je pourrais me laisser convaincre. » Tu éclates de rire un peu plus alors que ton regard se perd à nouveau sur les bagues qui s’étalent le long de la vitrine. « Tu le ferais pour le prix d’une de ces bagues? » que tu lui demandes sur un ton de défi, poussant toujours un peu plus loin le jeu qui vous caractérisait si bien depuis si longtemps.

« Me tente pas Stringer, tu vas me retomber dans les bras sans comprendre. » Tu lui envoies un regard l’air de dire même pas dans tes rêves alors que la simple idée, bien que lancée à la blague, semble complètement folle tellement vos vies respectives semblent vous avoir emmener sur des chemins complètement différents. Il ne restait plus rien de cette ambiguïté entre vous, laissant tout simplement les autres aspects de votre relation, le besoin constant de pousser l’autre, les joutes verbales à l’amiable et la conviction profonde qu’au bout de tout, vous pourriez toujours compter l’un sur l’autre. C’est d’ailleurs avec un rire que tu te remémores ce petit mensonge sur lequel votre relation avait commencé et le fait que les choses avaient bien changé dans la dernière décennie. Si tu avais été impatiente de rentrer dans la vingtaine à l’époque, tu ne pouvais en dire autant de la trentaine qui approchait à toute allure. Trentaine dans laquelle baignait le Wakefield depuis plusieurs années déjà. « Dans mon milieu on se bonifie avec le temps. » Tu fais mine d’être choquée devant les paroles du brun, la bouche grande ouverte tout en secouant la tête. « Dans ton milieu j’ai plutôt l’impression que vous perdez en crédibilité avec le temps. Et un journaliste pas crédible, ça vaut pas grand-chose tu sais... » Toi aussi, tu peux jouer à ce jeu-là. « Profite, il te reste au moins deux bonnes années. » « Oh j’ai bien l’intention d’en profiter. Je t’ai pas dit que je suis la tête d’affiche d’un film de danse? » Oh qu’il risque de rire à t’entendre parce qu’il sait Clyde, que tu n’as rien d’une danseuse née. « Et avant de te moquer, sache que j’ai suivi des cours intensifs et que je me débrouille plutôt bien aujourd’hui. » Assez bien pour ne pas avoir été remplacé pour les scènes de danse, du moins, pour l’instant.

Si l’option lui était proposée, Clyde refuserait catégoriquement de changer quoi que ce soit à ses cheveux qui étaient ainsi et auxquels il n’avait jamais accordé plus d’importance que cela. Pourtant, s’il était capable de laisser Halsey se bercer dans les bras d’un autre pour qu’ils en ressortent avec un gros chèque au bout de l’opération, nul doute qu’il serait tout aussi capable d’accepter de passer pour un type aux goûts douteux s’il en retirait le type de cachet que Penny devait sûrement toucher. “Tu le ferais pour le prix d’une de ces bagues?” Il lui avait demandé son cachet, pas le prix des bagues, enfin. Il se laissa aller à un léger rire qui se mêla au sien avant que ses lèvres ne s’arquent dans une moue incertaine qui ne dura pas bien longtemps avant qu’il n’acquiesce. “Demain si tu veux. Tu m’achètes laquelle? Je connais pas mon tour d’annulaire par contre.” Et ce n’était pas demain la veille que la moindre alliance y serait glissée, c’était chose sûre.

L’air presque dédaigneux que Penny lui offrit alors qu’il plaisantait encore sur le charme qu’il pouvait toujours avoir auprès de la jeune femme ne laissait pas à penser qu’elle était sur le point de lui passer la bague au doigt, au contraire. Clyde savait que l’homme qui épouserait la blonde un jour serait extrêmement chanceux mais il avait tout autant conscience que ce ne serait pas lui et il ne s’y était jamais laissé à l’imaginer, même au plus sérieux de leur relation. Certaines choses étaient faites pour exister mais pas nécessairement pour durer, et si leur complicité ne s’était jamais effritée avec les années, l'ambiguïté avait pourtant laissé la place à ce que le brun aurait qualifié d’une réelle amitié. Faite de hauts et de bas, tout de même, mais plus solide qu’elle n’y paraissait. “Dans ton milieu j’ai plutôt l’impression que vous perdez en crédibilité avec le temps. Et un journaliste pas crédible, ça vaut pas grand-chose tu sais...” Il nia en secouant la tête alors que ses yeux se levaient au ciel. Avait-il besoin de lui préciser que les médias confiaient davantage de responsabilité à un mec ayant quinze ans d’expérience derrière lui plutôt qu’à un rookie? Sans doute pas, puisqu’elle le contredirait bec et ongles en dépit de toute vérité, et il le savait. “Oh j’ai bien l’intention d’en profiter. Je t’ai pas dit que je suis la tête d’affiche d’un film de danse?” Cette fois-ci, Clyde ne put retenir un hoquet de surprise alors qu’il manquait presque d’avaler de travers quand un éclat de rire resta coincé dans sa gorge. “Et avant de te moquer, sache que j’ai suivi des cours intensifs et que je me débrouille plutôt bien aujourd’hui.” “C’est sûr que lorsqu’on part de zéro on ne peut que progresser.” Il était sans doute mal placé pour juger de son niveau de danse alors qu’il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, mais c’était justement car Penny ne se débrouillait pas mieux que lui qu’il trouvait très ironique qu’elle ait été engagée pour un tel film. “Vous avez été castés par un unijambiste ou comment ça se passe?” Facile, trop facile, et pourtant presque véridique si Penny avait été retenue.

@clyde wakefield
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Il n’y a bien qu’avec lui qu’un sujet aussi banal que la couleur de tes cheveux puisse devenir un terrain de jeu. Terrain de jeu de celui qui poussera l’autre aussi loin que possible et voir de quoi vous êtes faits. Le gage est sa couleur de cheveux, le prix soudainement imposé est le prix d’une des bagues que tu l’as surpris à regarder. Est-ce que vous iriez vraiment jusque là? Pas le moins du monde, mais ça ne vous empêche pas de pousser l’hypothèse à son maximum, juste pour voir ce qui pourrait éventuellement faire tiquer l’autre. « Demain si tu veux. Tu m’achètes laquelle? Je connais pas mon tour d’annulaire par contre. » Oh c’est qu’il n’a pas compris ce que tu avais en tête, le Wakefield. « On achète pas pour toi, c’est ma surprise la bague, t’as déjà oublié? » Il a parlé de mauvais karma, blabla tout ça, t’as pas vraiment l’intention de le laisser changer complètement le sujet de la conversation sans essayer de savoir sérieusement ce qu’il faisait devant une bijouterie. « À moins que ce soit pour une certaine brune à la personnalité douteuse. » Brune avec qui il a juré ne pas entretenir une relation le moindrement sérieuse, même si tu n’y as pas cru une seule seconde. Vous n’êtes pas entrés dans les détails la dernière fois, trop occupés à retrouver cette harmonie entre ce qui était et ce qui doit être désormais, mais tu ne comptes pas partir sans réponse une fois de plus.

Ils sont bas, les coups que vous vous envoyez mutuellement juste parce que vous en êtes capables. Et il est complètement faux le choc qui vient habiter tes traits devant chaque insulte savamment soufflée du brun alors que tu t’entêtes à lui renvoyer la donne sur cette note toujours aussi joueuse. Tu sais que tu vas t’en prendre plein la gueule quand tu mentionnes ton nouveau rôle et de quoi il est fait. Et comme toujours, il ne te déçoit pas, le Wakefield, de par sa réaction. « C’est sûr que lorsqu’on part de zéro on ne peut que progresser. » Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait pas vraiment tort. Tu partais de loin quand tu avais entrepris les cours auprès d’Eddie, encore un peu incertaine de comprendre pourquoi tu avais été jugé être le meilleur choix pour ce rôle et clairement Clyde se posait la même question. « Vous avez été castés par un unijambiste ou comment ça se passe? » « T’as tellement aucune foi en mon talent, c’est vraiment décevant de ta part. » T’es peut-être pas la danseuse de l’année, mais qu’est-ce que t’es douée pour jouer la fausse indignation, à peine trahie par un autre rire qui file trop rapidement d’entre tes lèvres. « Ils ont eu envie d’essayer quelque chose d’un peu débile je crois. Prendre une actrice d’expérience et la jumelée avec un danseur sans aucun background au cinéma. » Et jusqu’à maintenant, l’expérience était loin d’être un succès, et pas juste pour les scènes dansées. « J’te dirais qu’en ce moment, les chances que le film se rende à la production sont d’environ 3 sur 10. » Et encore, t’étais presque généreuse là. Mais c’était encore le début et certainement, si les réalisateurs y voyaient du potentiels, c’est qu’il devait y avoir une raison, pas vrai? « Et si je lis ça dans un journal quelconque, j’te poursuis. » que tu dis, prétendant d’être sérieuse à fond. Tu le pointes du doigt en lui offrant ton regard le plus méchant. Il ne faudrait quand même pas oublier la nature de journaliste du jeune homme après tout.

“On achète pas pour toi, c’est ma surprise la bague, t’as déjà oublié?” “C'est encore une surprise? C'est bien t'es pas difficile à surprendre. Dommage que j'sois pas un pigeon.” Ses mots transpiraient d’ironie et reflétaient pourtant le fond de sa pensée, ce qui paraissait d’autant plus paradoxal alors que quelques minutes avant il était réellement en train de reluquer les bagues. Dans son esprit, les hommes capables de se défaire de telles sommes d’argent pour offrir à des femmes ce qui avait la taille d’une noisette tout au plus étaient des pigeons, malplaçant leur argent qui valait bien mieux que ça. Il venait de se faire prendre la main dans le sac alors que cela ne lui ressemblait pas, et pourtant, il trouvait encore des justifications pour tromper son esprit sur la signification réelle de son geste. “À moins que ce soit pour une certaine brune à la personnalité douteuse.” Bien évidemment que Penny n’allait pas pouvoir s’empêcher de mentionner Halsey - c’était couru d’avance et Clyde aurait presque pu parier sur le nombre de minutes qu’elle tiendrait avant de craquer. La moue du brun s’étira pour lui concéder silencieusement qu’elle avait touché juste, alors que ses sourcils se fronçaient pourtant légèrement, comme s’il cherchait à comprendre de quoi il en retournait. “Une brune à la personnalité douteuse? Ça me dit rien.” Halsey n’avait pas une personnalité douteuse, elle était tout simplement… Halsey. “Avant de revenir à ça t’aurais pu correspondre” rajouta-t-il en désignant d’un tour rapide du poignet ses cheveux désormais blonds comme les blés. Elle avait voulu jouer - il ne la laisserait pas gagner si facilement.

Si seulement Penny ne lui avait pas offert d’elle-même le meilleur des prétextes pour qu’il se moque d’elle sans limite, il n’aurait pu trouver mieux. Ils étaient mutuellement suffisamment piètres danseurs pour ne pas s’être beaucoup observés dans cet environnement, mais cela en disait long sur leurs capacités qui laissaient à désirer et qui avait pourtant valu à la jeune femme d’être castée dans un film de danse. Quelques secondes après, l’air étonné de Clyde n’avait pas disparu et il se demandait encore comment cela était possible, un sourire amusé sur les lèvres. “T’as tellement aucune foi en mon talent, c’est vraiment décevant de ta part.” “En ton talent de danseuse.” La pique était gratuite et ne faisait qu’enfoncer le clou, mais signifiait également qu’il ne remettait pourtant pas en cause tout son talent - même si le compliment aurait trop détonné pour être prononcé à voix haute en cet instant. “Ils ont eu envie d’essayer quelque chose d’un peu débile je crois. Prendre une actrice d’expérience et la jumelée avec un danseur sans aucun background au cinéma. J’te dirais qu’en ce moment, les chances que le film se rende à la production sont d’environ 3 sur 10.” “Parce que le danseur est aussi doué en acting que toi en danse?” Idée plutôt débile, en effet - mais c'est elle qui l'avait dit. Tout dans ce tournage avait le don d’amuser Clyde, même s’il était au fond déçu que la jeune femme en arrive à devoir accepter ce genre de production qui ne volait visiblement pas bien haut. Et désormais, il savait un peu mieux pourquoi sa carrière en avait pris un coup l’année passée. “Et si je lis ça dans un journal quelconque, j’te poursuis.” “Me fais pas croire que tu lis encore les journaux.” Pour son propre bien à elle, il espérait vraiment que ce n’était pas le cas et que les couvertures suffisaient à la garder éloignée de ce qui pouvait se cacher d’encore pire à l’intérieur. Le ton du brun, non tout à fait dépourvu d’ironie, s’était pourtant fait plus sérieux à cette idée. “La série dont tu m’avais parlée, elle est partie en production elle?”

@clyde wakefield
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« C’est encore une surprise? C’est bien t’es pas difficile à surprendre. Dommage que j’sois pas un pigeon. » « Non, j’suis juste vraiment bonne pour jouer la comédie. » Tu n’étais pas devenue une actrice sans raison après tout. Pour ce qui est du fait qu’il se dit ne pas être un pigeon, tu ne peux t’empêcher d’avoir des doutes dans le moment. Tu l’avais après tout surpris devant la bijouterie, passablement intéressé par ce qui se trouvait derrière la vitrine et même si tu trouvais amusant de faire croire que c’est pour toi qu’il magasinait une belle bague hors de prix, tu n’en demeurais pas moins lucide et capable de deviner qui serait réellement la récipiendaire d’un tel cadeau. La moue que t’offres Clyde à l’allusion que tu fais d’Halsey te confirme le tout, même si verbalement, il ne semble pas si pressé de te le faire entendre. « Une brune à la personnalité douteuse? Ça ne me dit rien. » « Crois-moi, j’aimerais bien pouvoir oublier moi aussi. » Tu ricanes doucement. Ce n’est pas comme si tu pensais bien souvent à Halsey, même que tu parvenais très bien à ne pas penser à elle de manière générale, mais vos rencontres laissaient quand même un goût amer dans le fond de ta gorge dès que le sujet était moindrement approchée. « Avant de revenir à ça t’aurais pu correspondre. » Il pointe tes cheveux et toi, tu ne résistes pas à venir le frapper à l’épaule. « C’est pas de ma faute si tu sais pas choisir tes copines. » Qu’est-ce qu’un peu d’auto-dérision si ça te permet de l’insulter au passage?

Tu ne sais pas pourquoi tu lui offres l’exclusivité sur ton nouveau film et l’occasion de se moquer de toi à la puissance infinie, mais voilà qu’il est trop tard pour faire marche arrière et tu accueilles chaque commentaire comme tu as toujours su si bien le faire avec le Wakefield. « En ton talent de danseuse. » « J’ai entendu dire qu’ils offrent des cours de samba ce mois-ci pour le carnaval, tu veux aller voir lequel de nous deux est plus talentueux peut-être? » Tu pointes plus loin dans la rue, là ou tu sais qu’il y a un petit studio de danse. Tu le mets au défi, t’es qu’à moitié sérieuse même si tu ne doutes pas une seule seconde que ça serait bien plus humiliant pour lui que pour toi s’il décidait vraiment de te suivre dans cette énième connerie. Une partie de toi espère que son égo soit incapable de refuser, oh que tu pourrais utiliser le fou rire. « Parce que le danseur est aussi doué en acting que toi en danse? » « Quelque chose comme ça. » Tu dirais même qu’Abel est moins bon acteur que toi danseuse, mais c’est peut-être simplement parce que t’es pas capable de le sentir. « Me fais pas croire que tu lis encore les journaux. » Tu échappes un léger soupir. Tu sais que c’est toi qui en a parlé en premier, mais c’est encore un sujet que tu préfères éviter quand tu le peux. « Pas vraiment. J’ai arrêté quand ils ont sorti les premières rumeurs sur Rory et moi. » Et puis faut le dire, moins tu suis ce qui se dit sur Byers et sur votre supposé triangle amoureux, mieux tu te portes. « La série dont tu m’avais parlée, elle est en partie en production elle? » Tu hoches la tête, retrouvant un sourire de fierté. « La sortie est prévue pour la fin de cette année. T’as changé d’idée et décidé que tu donnerais une chance à cette rom-com? Je savais au fond que t’étais un grand romantique. »