JL’échange a été bref. Je voulais simplement prendre des nouvelles d’Erin, savoir comment elle allait quand, quelques jours plus tôt, elle m’avait annoncé qu’elle ne garderait pas l’enfant. Une décision qu’elle n’a pas prise seule mais avec celui qui faisait battre son cœur : Nel. Une décision qui ne m’a pas étonnée quand le Nel en question n’était autre que Geo. Un Geo qui nous a appelé à l’aide mon père et moi dès l’instant où il a appris sa paternité prochaine. Paniqué, surtout avec cette vie qu’il mène, cette vie qu’il se refuse de quitter malgré tout. Ce secret que j’ai découvert quelques mois plus tôt, celui de son appartenance à un gang de la ville et dont je lui ai fait la promesse de ne jamais en parler. Alors, quand je me suis rendue compte que l’homme qui avait mis Erin enceinte n’était autre que lui, que je l’ai reconnu sur cette photo, j’ai préféré nier. Lui mentir, prétendre que je ne le connaissais pas, tentant d’échapper à cette situation où je me retrouvais le cul entre deux chaises. Parce que, la réponse à sa question, ce soir-là, quand elle m’a annoncé attendre son enfant, je la connaissais. Mais je ne pouvais pas être honnête avec elle, même en lui avouant que je savais qui était son amant. Une culpabilité de devoir en arriver là avec elle, mais un choix pourtant que j’ai fait et que je suis dans l’obligation d’assumer. D’autant plus maintenant, alors que je me dirige vers la maison de Nel où Erin se trouve actuellement.
Elle a appris notre lien, je ne sais de quelle façon. Mais ce n’est pas ce qui me tracasse alors que j’effectue le trajet entre Spring Hill et Bayside. Non, ce qui me tracasse est l’explication que je vais bien pouvoir lui donner pour justifier ce mensonge. Parce que je me doute que Geo ne lui aura pas avoué qu’il fait partie d’un gang, qu’il mène cette double vie de laquelle il tente de la préserver. Mon cœur s’accélère un peu plus alors que les kilomètres se font moindre, mais je n’ai d’autres choix que de l’affronter. Pour tenter de m’excuser, pour tenter de lui faire comprendre la situation délicate dans laquelle je me trouvais. La rassurer aussi sur ce lien qui nous unit lui et moi, parce que je ne suis pas certaine qu’elle n’ait pas des doutes sur la nature de notre lien, quand même mon père a pu en avoir. Je me gare alors dans l’allée de cette maison que je connais par cœur, coupant le contact, prenant une grande inspiration avant de descendre de la voiture.
Je toque, attendant qu’elle vienne m’ouvrir. Je me doute qu’elle est seule, que Geo ne doit pas être là et finalement, c’est peut-être préférable ainsi. Quelques secondes plus tard, j’entends des pas derrière la porte et cette jolie blonde apparaitre sur le pas de la porte. Un sourire s’affiche malgré tout sur mon visage « Bonjour Erin ». Sa rancœur transparait alors qu’elle n’a pas encore prononcé un mot. Je pénètre rapidement dans cette maison, mon regard venant se porter sur cette babiole toujours aussi hideuse présente sur le meuble de l’entrée, avant de retrouver le regard d’Erin « Je suis désolé Erin de ne pas avoir été honnête avec toi ». Un premier pas, des excuses mais que je sais pas suffisantes « J’ai été surprise quand j’ai reconnu G… Nel sur cette photo. J’ignorais qu’il voyait quelqu’un parce qu’il ne m’en a pas parlé » Et surtout parce que j’étais en froid avec lui, mais ça, je ne l’évoque pas « J’ai peut-être voulu échapper à la floppée de questions que tu aurais pu avoir à son sujet… Parce que je le connais depuis des années et que… je n’ai pas voulu le trahir… ». J’ai l’impression que mes explications n’ont aucun sens, quand je cherche là encore à ne pas mettre Geo en porte à faux. Je laisse échapper un soupir « Comment tu l’as su ? ».
Jeudi 25 mars -> Ça ne fait que quelques jours qu’elle a investi les lieux. Nel n’avait pas hésité à lui proposer de s’installer là le temps qu’elle le souhaite. Pour ne pas la laisser seule dans sa détresse. Leur détresse … Et elle doit avouer que depuis qu’elle est entre ces quatre murs, elle se sent plus sereine pour la suite. Ils sont même partis trois jours pour s’offrir une bulle d’oxygène. Le couple en est sorti encore plus fort. Vivre ce quotidien avec lui, ça lui plaisait à Sanders. Nel prenait soin d’elle avec des petits gestes, des mots, des petites intentions qui la rendait encore plus amoureuse. Ça la rassurait de voir à quel point il tenait à elle. Et c’est aussi réciproque de son côté. Les deux paresseux dorment encore à poings fermés. Il ouvre les yeux le premier alors qu’elle dort encore profondément. Le poids de son regard la sort de son sommeil. Erin papillonne des paupières encore groggy, elle lève ses deux émeraudes sur son amoureux qui semble l’admirer depuis déjà un moment. « Coucou toi » dit-elle d’une petite voix encore endormie. Un sourire s’étire ses lèvres. Sanders a encore du mal à réaliser que tout ça n’est pas le fruit de son imagination. Ça semble si parfait. Tout droit sorti de d’un rêve. Sa main glisse sur son torse dénudé, tandis qu’elle pose sa tête sur son buste pour un câlin matinal. Le regard dans le sien, elle lui sourit avec tendresse tout en glissant ses doigts dans ses cheveux. Quel bonheur que de découvrir son visage en premier lieu. Sentir son odeur, la chaleur de son corps contre le sien. Elle penche ses lèvres vers les siennes pour un baiser plein d’amour. Son ventre crie famine alors que sa bouche est encore plaquée contre la sienne. Leur mini eux est encore présent et il ne manque pas de leur rappeler. Le prochain rendez-vous est prévu le vingt-neuf mars. C’est leur dernière chance pour prendre les choses en mains. Ils se sont mis d’accord sur ce point. Ce n’est plus qu’une histoire de jours avant de pouvoir fermer cette parenthèse. Burton vient poser sa grosse truffe contre le bras de Nel. Il lui donne des coups de museau pour l’inciter à sortir de son lit. Erin relève la tête en fixant son chien. « Heyy !! Tu veux bien partager ouiii » Les deux s’entendent comme larrons en foire. Tellement que parfois elle se demande si c’est son chien ou celui de Nel. De toute façon elle a beaucoup trop faim pour se prélasser encore au lit. Elle pivote ses jambes et sort de leur nid douillet pour se diriger vers la salle de bain. Face au miroir elle sourit en voyant Nel se placer derrière elle. Ses mains charnues viennent se poser sur ses frêles épaules. Elle laisse sa tête reposer contre lui en admirant leur reflet. « On est beaux »Il la faisait rayonner de tout son éclat. Elle faisait de son mieux pour le lui rendre.
Il opte pour un café. Erin se contente d’une boisson chocolatée. Depuis qu’elle est enceinte, la caféine ne passe plus vraiment. Par contre la fraise c’est une autre histoire … Elle en abuse sans vergogne. Tartinant ses pains au lait avec excès, ça déborde. Et Nel ne manque pas de lui dire. « Tu pourras reprendre de la confiture ? Y en a presque plus » Le brun roule des yeux, bizarrement ça ne l’étonne pas vraiment. Mais pour sa Bonnie il déplacerait des montagnes. Alors un petit pot de confiture, il peut bien lui offrir; Juste pour avoir le plaisir de voir un sourire naître sur ses lèvres. Nel s’apprête à passer la porte avec Burton, Erin le rejoint pour un dernier baiser. « Revient vite, tu me manques déjà » Ils s’échangent un sourire. Puis elle le laisse enfin partir faire sa course avec son chien. Dos à la porte, elle observe les lieux non sans sourire. Un petit brin de ménage s’impose. Même s’il lui a interdit de le faire. Soit disant elle n’était là pour ça. Bla bla bla. Erin est bien décidée à profiter de son absence pour faire la ménagère. Elle passe l’aspirateur de long en large, en travers. Les fenêtres sont toutes grandes ouvertes. Elle chante tel un rossignol. Trois pchit sur les carreaux, elle astique férocement la moindre trace. Puis elle s’attaque aux poussières récalcitrantes. Chiffon à la main, Sanders passe sur les surfaces des meubles. Elle tousse face à un nuage de particules. Chaque babioles est soulevées minutieusement. Elle grimace en voyant celle de l’entrée. Mais elle n’était là pour juger la déco. Quoi qu'elle se demande bien d’où ça vient ! Erin la repose puis passe au salon. Malencontreusement elle fait basculer un cadre qui se trouve sur la bibliothèque. Elle le redresse et en profite pour passer un coup de torchon dessus. Le cliché représente une blonde en bonne compagnie de Nel. Ses instincts de femme amoureuse tiquent un peu. C’est qui cette mégère ? Son regard se fronce davantage lorsqu’elle reconnaît les traits du visage de « Mia ? » Impossible ! La blonde lui avait soutenu qu’elle ne le connaissait pas. Même avec la photo sous le nez. Et ce n’est pas faute de lui avoir posé la question. Mais Erin ne pouvait nier l’évidence. Les deux se connaissaient bel et bien. Et apparemment ils semblaient bien s’entendre. Erin repose le cadre à sa place en tirant la gueule. Si y a bien une chose qu’elle déteste c’est qu’on lui mente. Encore plus quand c’est dit droit dans les yeux. Pour calmer ses nerfs, elle continue de nettoyer le logement. Mais la fête n’est plus. Elle ne chante plus. Son sourire est aux abonnés absent. Si Nel se pointe il va pas comprendre ce revirement si soudain. Et elle ne pourra pas s’empêcher de lui en parler. Il y a trop de questions sans réponses. Il n’est pas censé savoir que les deux blondes se connaissent mais il ne tardera pas à être mis au courant. Mais là c’est avec Mia qu’elle souhaite régler ses comptes. Les deux s’échangent régulièrement des textos pour s’assurer que tout va bien dans les meilleurs des mondes. Erin l’attend au tournant. Connaissant Mia, elle ne devrait pas tarder à avoir de ses nouvelles. BINGO. Son portable émet un bip sonore. Sanders se retient et tente de rester sobre en lui répondant simplement que ça va. Même si ce n’est qu’à moitié vrai. L’absence de smiley dans son message peut déjà mettre la puce à l’oreille. On sait tous que la blondinette en abuse en temps normal. Mais sa sagesse n’aura pas duré longtemps. Au deuxième texto elle s’emballe en lui faisait clairement comprendre qu’elle sait ! Mia se retrouve face à l’évidence. Elle assume sans broncher de venir lui donner des explications sur tout ça.
Erin fait les cent pas. Elle ne cesse de surveiller l’heure. Il ne faut surtout pas que Nel rentre maintenant. Au premier coup sur la porte, Sanders s’empresse d’aller ouvrir à son invitée. « Bonjour Erin » Elle la regarde sans un sourire. Il sonnerait faux… et y a bien assez de mensonges comme ça. « Salut » Qu’elle répond sèchement avant de refermer la porte dernière elle. « Je suis désolé Erin de ne pas avoir été honnête avec toi » Les excuses d’entré de jeu. C’est la ligne de défense de Mckullan. Erin la toise du regard prête à dégainer. Elle est en position de force et elle le sait. Du haut de ses un mètre cinquante sept, elle savait se faire respecter. « Oui excuse toi. Je te faisais confiance. Tu m’a regardé droit dans les yeux en me disant que tu ne le connaissait pas. POURQUOI ? » Il y avait anguille sous roche. Et Sanders est bien déterminée à savoir ce qui se trame là-dessous. Pourquoi tant de secret ? Pourquoi tant de mensonge ? « J’ai été surprise quand j’ai reconnu G… » « G ? » Qu’elle reprend aussitôt. Encore une info qu’elle a ratée ? Parce qu'aux dernières nouvelles il s’appelle Nel. « ..Nel sur cette photo. J’ignorais qu’il voyait quelqu’un parce qu’il ne m’en a pas parlé » Mia se reprend aussitôt et ça ne manque pas de la surprendre. « Et ? Je vois pas pourquoi ça te donnerai de bonnes raisons de me mentir ? » Elle aurait dû se réjouir de savoir qu’il avait rencontré quelqu’un. À moins que ça la dérange de le voir aux bras d’une gamine de vingt-six ans. « J’ai peut-être voulu échapper à la flopée de questions que tu aurais pu avoir à son sujet… Parce que je le connais depuis des années et que… je n’ai pas voulu le trahir… » Mia s’enfonce un peu plus. Sanders ne la lâche pas du regard. « Vous vous connaissez comment ? Il est qui pour toi ? » Une amie ? Une ex ? Elle cherche à comprendre. « Trahir de quoi ??? Mia j’aimerai vraiment que tu me dise les choses cartes sur table. Si j’ai des trucs à savoir c’est maintenant » Bien décider à mettre les choses aux claires avec elle. Du moins c’était à Mia de l’être avec elle. Car Erin ne lui jamais cacher quoi que se soit. Même pas sa grossesse. « Comment tu l’as su ? ». Sanders s’éloigne vers le salon pour se saisir du fameux cadre. « Vous êtes mignons tous les deux ! » Les lieux ne sont pas riche en photo mais celle-ci est belle est bien présente. Erin s’assoit sur le canapé, toujours avec le cadre dans les mains. « Je suis prête à tout entendre. Vas-y, je t’écoute. » Elle lui glisse le cliché dans les mains pour bien lui mettre l’évidence sous les yeux.
Son regard est froid, son visage est fermé. L’accueil n’a rien de chaleureux. Le « Salut » qu’elle prononce est uniquement dit par politesse. Il annonce la couleur de cet échange que nous nous apprêtons à avoir. Un échange qui devait arriver tôt ou tard, je le savais. Je savais que, par mon mensonge, il y a de ça un peu plus d’un mois, il arriverait un moment où Erin apprendrait la vérité. Où elle saurait que Nel et moi nous connaissons. Où elle apprendrait que je lui ai menti ce jour-là, lorsqu’elle m’a montré une photo d’eux deux, qu’elle a bien vu que je me suis figée quelques instants, zoomant même sur la tête de l’homme à ses côtés, l’incitant à me redemander par deux fois si je le connaissais. Un mensonge que j’ai volontairement choisi, que je suis prête à assumer même si le justifier va être difficile. Parce que je ne pourrais pas, là non plus, être à cent pour cent honnête avec elle quand je sais qu’il n’a pas dû lui parler de cette double vie qui mène. Pour la protéger… comme Alec l’a longtemps fait pour moi, s’interdisant d’être avec moi pour cette raison lorsque je l’ignorais encore, s’interdisant d’être avec moi parce qu’il voulait me protéger de cette vie, cette vie que je ne pouvais pas accepter non plus quand j’ai découvert qui il était. Malgré tout, j’étais à ses côtés désormais, nous formions ce couple que nous nous sommes longtemps interdis. J’ai fini par accepter… mais il m’a fallu du temps. Je ne connais pas Erin suffisamment pour savoir si, à son tour, elle en sera capable. Mais ce qui est certain, c’est que je ne trahirais jamais la confiance de Geo. Même si cela implique de mettre en danger ce début d’amitié que j’ai pu créer avec la jeune femme.
Alors, commence les excuses, celle que je lui dois parce que je lui ai menti en la regardant dans le blanc des yeux. La moindre des choses à faire, même si pour l’instant, je ne me justifie pas encore « Oui excuse toi. Je te faisais confiance. Tu m’as regardé droit dans les yeux en me disant que tu ne le connaissais pas. POURQUOI ? ». Je ressens sa colère et je m’en veux. Je ne m’énerverai pas à mon tour, quand pourtant c’est aussi une chose aisée chez moi. Mais là, il y a trop de culpabilité et je reconnais amplement mes torts, je comprends sa colère. Alors, je reste apaisée malgré tout devant elle. J’ai envie de lui dire que la raison de mon mensonge est compliquée, mais elle ne se contentera pas de ça. Et qui s’en contenterai finalement ? Moi la première si j’étais dans son cas, je creuserais davantage. Alors, je tente de lui donner un début d’explications. Ma surprise tout d’abord en découvrant Nel sur cette photo. « Et ? Je vois pas pourquoi ça te donnerai des bonnes raisons de me mentir ? ». Elle a raison, ça n’expliquait en rien mon mensonge. Je soupire alors et continue à argumenter en disant que, si je n’ai rien dit, c’était pour ne pas avoir à répondre aux questions qu’elle aurait nécessairement eu sur Geo. Parler de mon lien avec lui ne me dérangeait pas du tout, au contraire. Mais c’est plus le fait de lui dire que je le connaissais depuis des années qui aurait amené la jeune femme à me demander comment je pensais que Geo allait bien pouvoir réagir face à la nouvelle. Je ne voulais pas lui mentir en lui faisant des faux espoirs mais je savais aussi que je n’étais pas capable de lui dire la vérité car ce n’était pas à moi de lui dire. Lui dire que Nel ne voudrait certainement pas de cet enfant parce que la vie qu’il mène n’est pas compatible. Qu’il est surement trop tôt dans leur relation pour qu’il l’accepte. Alors, oui, j’ai choisi le mensonge « Vous vous connaissez comment ? Il est qui pour toi ? ». Sa réaction est celle que j’attendais. Il n’y a pas de surprise face à sa question mais, sur ce point, je compte bien la rassurer « Tu n’as aucun souci à te faire Erin à ce sujet. Il est le meilleur ami de mon père. Je l’ai connu il y a cinq ans quand mon propre père a préféré utiliser Nel pour me surveiller plutôt que de venir lui-même. Et c’est ainsi qu’on s’est connu. On a gardé contact pendant des années, il a été le soutien paternel qui me manquait pendant cinq ans. Il est important à mes yeux, il est comme un père, rien d’autre Erin ». J’insiste bien parce que, s’il y a bien un point sur lequel je serai totalement transparente avec elle, c’est celui-là. Je sais que c’est la seule explication où je n’aurais pas d’hésitation parce que c’était un point où je n’avais rien à lui cacher. « Trahir de quoi ??? Mia j’aimerai vraiment que tu me dises les choses cartes sur table. Si j’ai des trucs à savoir c’est maintenant ».Voilà la question difficile, celle où j’allais devoir m’expliquer sans trop en dire, sans trahir Geo. « Comme je viens de te le dire, je connais Geo depuis des années, je sais comment il est… Et la décision qu’il a prise à propos de votre bébé … Je m’en doutais au fond… Et je ne pouvais pas être celle qui te laissait croire qu’il accepterait, tout comme je ne pouvais pas être celle qui t’annoncerait qu’il ne l’accepterait pas. Et puis, je ne connaissais pas votre relation, je ne pouvais pas en juger. Alors, par précaution, j’ai préféré me taire, ne rien dire. Être là pour toi, tenter de te rassurer au mieux sur cette épreuve que tu étais en train de traverser… ». Mon ton est apaisé durant tout le long de ma justification. Il y a bien sûr des choses que je ne lui dis pas, que je ne lui dirai pas de toute manière. Et là encore, je marche sur des œufs car je ne veux pas que mes explications entraînent d’autres suspicions. Je voulais être convaincante au maximum pour qu’elle ne se pose pas d’autres questions sur Nel… qui pourrait le mettre en porte à faux et surtout l’obliger à lui dire la vérité… ou l’obliger à s’éloigner d’elle…
Je lui demande alors comment elle est au courant. « Vous êtes mignons tous les deux ! ». Elle revient avec un cadre et je sais quelle est cette photo qu’elle a pu voir. Celle prise ce dimanche de juillet, lorsqu’il est venu me chercher devant mon immeuble pour aller faire cette ballade en moto que je n’oublierai jamais. Ce même jour où il a usé de patience pour m’apprendre à conduire sa moto. Où il a encore joué son rôle de père de substitution à la perfection… Malgré tout, un petit sourire s’affiche sur mon visage du fait des souvenirs qui me reviennent. Je vais rejoindre doucement Erin sur le canapé, m’asseyant sur le bord de celui-ci à ses côtés. « Je suis prête à tout entendre. Vas-y, je t’écoute ». J’ose venir saisir ce cadre qu’elle tient, lui prendre délicatement des mains « Erin, il y a rien de plus à dire. Cette photo que tu vois, c’est le Nel que tu connais. Ronchon, qui n’a pas du tout aimé que je prenne ce selfie de nous deux. Cela faisait quelques jours qu’il était sur Brisbane. C’était en juillet. Il est venu me chercher un dimanche matin pour qu’on fasse une balade en moto. Il avait prévu tout un itinéraire, me faisant découvrir des lieux que je connaissais déjà parce que je suis du coin, comme d’autres dont j’ignorais l’existence. Il m’a même initié à la conduite de sa moto ce jour-là. Et puis, nous avons piqueniquer, il avait tout préparé minutieusement, il a même pensé à prendre du thé parce qu’il sait que j’adore ça. Et puis nous avons fini notre journée à Gold Coast où je lui ai mis une raclée au volleyball. Tu te doutes qu’il a pas aimé ? » je lance alors avec un petit rire que je laisse échapper « Je pense qu’en te racontant tout ça je ne t’apprends rien de plus que ce que tu ne sais déjà sur Nel, sur qui il est, Erin ». Je marque une pause, déposant le cadre sur la table basse « Je pourrais t’en raconter plein d’autres des souvenirs comme celui-là. Et je le ferai avec plaisir si tu me le demandes. Mais, jamais je ne me mettrais entre lui et toi. Et c’est pour ça que j’ai décidé de te mentir, parce que je ne voulais par le mettre en porte-à-faux. Parce qu’il compte beaucoup pour moi et que, si c’est plus lui qui me protège d’habitude, ce jour-là, les rôles se sont peut-être inversé ».
Jeudi 25 mars -> On a l’habitude de la voir souriante, pleine d’amour et de tendresse. Mais Mckullan n’a le droit qu’à un regard froid, glacial, qui vous givre instantanément. Son regard est si sombre que le vert de ses yeux est à peine perceptible. Non, Erin n’est vraiment pas d’humeur à être sociable avec la blonde. Elle a osé lui mentir en la regardant droit dans les yeux. Des explications s’imposent et vite. Un simple salut et les voilà déjà dans le vif du sujet. Sanders n’hésite pas lui rentrer dans le lard malgré ses plus plates excuses. S’il y a bien quelque chose qu’elle ne supporte pas c’est le mensonge. Son père l’a tellement bassiné avec ses promesses dans le vent. Si bien qu’aujourd’hui sa tolérance est quasi-nul. Voir inexistante. Mia allait devoir user d’ingéniosité pour la convaincre. Mais une question la taraude. Comment les deux se connaissent ? Même si elle a entièrement confiance en Nel de ce côté-là, elle veut savoir. Une amie ? Une ex ? Quelqu’un de sa famille ? Finalement elle ne sait pas grand chose sur la vie du brun. Même pas sa date de naissance ou son plat préféré. Ils ont encore tout à construire. « Tu n’as aucun souci à te faire Erin à ce sujet » Le regard toujours franc, elle la fixe sans lui adresser le moindre sourire. « Je m’en fais pas de ce côté là. Je lui fais entièrement confiance »Plus qu’à elle en tout cas … Si seulement elle savait …! « Il est le meilleur ami de mon père. Je l’ai connu il y a cinq ans quand mon propre père a préféré utiliser Nel pour me surveiller plutôt que de venir lui-même. Et c’est ainsi qu’on s’est connu. » Son regard se fonce. Erin essaye de comprendre. Quelque chose lui échappe. « Attends attend ! Ton père te fait surveiller par un homme que tu ne connais pas ? » Y a vraiment des gens bizarre dans ce bas monde. Mais là c’est vraiment tirer par les cheveux. « Tu m’explique pourquoi tu ne connaissais pas le meilleur ami de ton père avant cela ? Je comprend pas … Et Nel a accepté de faire ça ? Hm… » Ça l’étonne de sa part. Elle n’a jamais entendu parler de ce meilleur ami avant aujourd'hui. Indirectement si. Mais elle n’a pas encore fait le lien. « On a gardé contact pendant des années, il a été le soutien paternel qui me manquait pendant cinq ans. Il est important à mes yeux, il est comme un père, rien d’autre Erin ». A l’écouter, Nel est son père de substitution. Erin imagine alors que le lien qu’elle a avec son paternel n’est pas plus joyeux que le sien … Un bien triste point commun. « Oui je comprends … Et je n’ai pas l’intention de briser votre relation. J’essaye juste de comprendre. J’ai le sentiment qu’on m’a un peu prise pour une conne alors tu comprends, je suis un peu remontée. » Elle évite son regard pour se concentrer sur son chien qui bizarrement reste coucher dans son panier. À croire qu’il ressent les nerfs à vif de sa maîtresse. Erin lui demande de jouer cartes sur table. Pas besoin de prendre des pincettes avec elle. Elle est déterminée à savoir ce qui se passe. « Comme je viens de te le dire, je connais Geo depuis des années, je sais comment il est… Et la décision qu’il a prise à propos de votre bébé … Je m’en doutais au fond… Et je ne pouvais pas être celle qui te laissait croire qu’il accepterait, tout comme je ne pouvais pas être celle qui t’annoncerait qu’il ne l’accepterait pas. Et puis, je ne connaissais pas votre relation, je ne pouvais pas en juger. Alors, par précaution, j’ai préféré me taire, ne rien dire. Être là pour toi, tenter de te rassurer au mieux sur cette épreuve que tu étais en train de traverser… » Les choix de Mia semblent légitimes. Même si ça n’excuse pas à 100% son mensonge. « Comme je viens de te le dire, je connais Geo depuis des années, je sais comment il est… Et la décision qu’il a prise à propos de votre bébé … Je m’en doutais au fond… Et je ne pouvais pas être celle qui te laissait croire qu’il accepterait, tout comme je ne pouvais pas être celle qui t’annoncerait qu’il ne l’accepterait pas. Et puis, je ne connaissais pas votre relation, je ne pouvais pas en juger. Alors, par précaution, j’ai préféré me taire, ne rien dire. Être là pour toi, tenter de te rassurer au mieux sur cette épreuve que tu étais en train de traverser… » Elle se pince les lèvres. Mia avait la réponse bien avant elle. Il aurait suffit qu’elle précise qu’elle ne souhaite pas se prononcer sur cette grossesse. Plutôt que de lui relater l'expérience de ses propres parents et lui faire miroiter l’infime espoir que c’était possible. Un soupire lui échappe. « Admettons. Mais j’aurais quand même préféré que tu sois sincère avec moi. Je ne supporte pas le mensonge. T'aurais pu au moins me dire que tu le connaissais. Le reste je l’aurai réglé avec lui directement. De toute façon je me doutais un peu de l’issue de cette grossesse. » C’est juste son instinct maternel qui lui jouait des tours. Mais dans sa tête s’est parfaitement clair.
Erin se dirige vers salon pour se saisir de ce fameux cadre photo. Celui qui a malencontreusement allumer la mèche. Mia voulait savoir le pourquoi du comment elle a découvert le poteau rose. Erin lui montre les preuves. Mckullan récupère aussitôt le cliché en s’asseyant timidement aux côtés de Sanders. C’est encore palpable mais peu à peu les tensions redescendent. « Erin, il y a rien de plus à dire. Cette photo que tu vois, c’est le Nel que tu connais. Ronchon, qui n’a pas du tout aimé que je prenne ce selfie de nous deux. » Les deux demoiselles lâchent un rire comminutif. Nel ne serait pas ce qu’il est sans cette expression du visage qui est lui est propre. « Bizarrement ça ne m’étonne pas vraiment » Un sourire apparaît enfin sur ses lèvres. Erin se détend peu à peu. Imaginer Nel faire la gueule bizarrement ça l’amuse. Penser à lui tout court ça lui remet du baume au coeur. L'Amour .... « Cela faisait quelques jours qu’il était sur Brisbane. C’était en juillet. Il est venu me chercher un dimanche matin pour qu’on fasse une balade en moto. Il avait prévu tout un itinéraire, me faisant découvrir des lieux que je connaissais déjà parce que je suis du coin, comme d’autres dont j’ignorais l’existence. Il m’a même initié à la conduite de sa moto ce jour-là. Et puis, nous avons pique-niquer, il avait tout préparé minutieusement, il a même pensé à prendre du thé parce qu’il sait que j’adore ça. Et puis nous avons fini notre journée à Gold Coast où je lui ai mis une raclée au volley-ball. Tu te doutes qu’il a pas aimé ? » Elle les imagine partager ce moment à deux. Presque jalouse de les deviner aussi complice l’un envers l’autre. Pas de jalousie malsaine mais jalouse dans le sens où il tarde de partager avec lui des moments aussi agréables. Rêveuse, Erin l’écoute en posant son menton dans le creux de sa main. Les regards fixant un point sans importance. « Je doute qu’il me laisse piloter sa moto un jour » Il faudrait que ses pieds touchent le sol pour ça … Un sourire s’étire timidement sur ses lèvres en repensant à ce fameux soir où tout avait commencé. Erin avait levé bien grand les bras pour prendre son envol avec lui. Des souvenirs qui resteront à jamais graver dans son coeur. « J’aurai aimé voir ça ! Je l’imagine bouder » Elle se retient d’en rire en posant sa main devant sa bouche. Les deux filles se regardent. Plus légère, Erin lui adresse un sourire sincère. Sa rancoeur est presque mise de côté. Même si elle reste quand même blesser d’avoir été trompée par Mia. « Je pense qu’en te racontant tout ça je ne t’apprends rien de plus que ce que tu ne sais déjà sur Nel, sur qui il est, Erin ». La blonde hoche la tête en se pinçant les lèvres. Elle reconnaissait bien son amoureux dans son récit. « Je pourrais t’en raconter plein d’autres des souvenirs comme celui-là. Et je le ferai avec plaisir si tu me le demandes. Mais, jamais je ne me mettrais entre lui et toi. Et c’est pour ça que j’ai décidé de te mentir, parce que je ne voulais pas le mettre en porte-à-faux. Parce qu’il compte beaucoup pour moi et que, si c’est plus lui qui me protège d’habitude, ce jour-là, les rôles se sont peut-être inversé ». Elle la regarde poser le cadre sur la table tout en plantant son regard sur le cliché pendant que Mckullan lui parle. Ses poumons se gonflent pour prendre une grande inspiration. Puis elle se tourne vers Mia en la regardant droit dans les yeux. « Je n’ai pas l’intention de m’interposer entre vous deux. Je ne vous empêcherai pas de vous voir non plus. Tu peux continuer de le considérer comme un père mais … Je te demanderai juste de ne pas considérer comme ta belle mère…ça serait vraiment bizarre » Un petit rire lui échappe. Erin retrouve sa gaité qu’on lui connaît bien. « Plus sérieusement. Ce n’est pas votre relation que me dérange. Je pense que tu l’as bien compris. Je demande juste à ce que tu sois sincère avec moi. On commence tout juste à ce connaître, autant toi que lui. J’ai pas envie qu’on démarre sur une base toute branlante. Si t’as quelque chose à me dire tu me le dis. J’en ferais autant pour toi. » Finalement elle pose une main sur la sienne pour enterrer définitivement la hache de guerre. Puis elle se lève pour revenir avec son Polaroïd. Un cadeau de Mayers qu’elle traîne partout avec elle. « Ça manque de photo ici. Viens, on en fait une de nous deux pour la mettre à côté de la votre » Sa tête s’incline contre celle de Mia. Sanders affiche son plus beau sourire pour laisser apparaître ses petites fossettes. « Cheeseeeeee » Son doigt vient appuyer sur bouton déclencheur. Comme par magie la photo apparaît. « Parfait ! Il va l’adorer j’en suis sûr. » Les deux blondes apparaissent toutes souriantes. Elle imagine déjà la tête qu’il va faire en constatant qu’elles se connaissent. Erin se lève et s’en va mettre les deux photos sur l’étagère de la bibliothèque. Puis elle file en direction de la cuisine. « Je t’offre un thé ? » Elle se retourne, souriante, tout en continuant de s’éloigner. Mia lui a dévoilé sans le savoir que sa boisson de prédilection est l'infusion. Mais Sanders n’en mène pas large lorsqu’elle se retrouve face aux meubles de la cuisine. Un doigt sur ses lèvres, elle réfléchit où les sachets de thé pourraient se trouver ranger. « Mia ? Tu sais où il range le thé ? » Elle commence à ouvrir tous les placards pour chercher. Du café, y en a ! Faudrait vraiment être aveugle pour pas comprendre qu’il aime ça. Il lui tarde de pouvoir en reboire. Mais depuis sa grossesse ça lui donne la nausée. Erin laisse finalement son amie mettre la main sur ce qu’elle cherche. « Je vais en prendre un aussi tiens »Elle se charge de sortir deux tasses et de faire bouillir dans l’eau. « Ça me fait tout bizarre d’être ici. Mais ça me plaît » Il n’y a qu’a voir l’expression de son visage pour comprendre qu’elle est sur son petit nuage. « Ça se passe bien avec ton copain ? Alec c’est ça ? Vous habitez ensemble ? » Elle choisit un thé aux fruits rouge puis verse l’eau bouillante dans sa tasse et celle de Mia.
« Je m’en fais pas de ce côté-là. Je lui fais entièrement confiance ». J’acquiesce alors doucement. Erin a le droit de m’en vouloir, sa colère s’explique et est compréhensible parce que je n’ai pas été franche avec elle. Je ne peux pas lui reprocher son comportement. Au contraire, je dois essayer de la rassurer au mieux sur cette relation qui nous lie Geo et moi. Et c’est ce que je fais en le présentant comme le meilleur ami de mon père « Attends attends ! Ton père te fait surveiller par un homme que tu ne connais pas ? ». Je grimace, parce que cette question m’oblige aussi à devoir parler de mon histoire, celle de mon père qui est parti à mes quinze ans, et donc raviver cette blessure que je tente de laisser derrière moi désormais. Je soupire alors « Tu m’expliques pourquoi tu ne connaissais pas le meilleur ami de ton père avant cela ? Je comprends pas… Et Nel a accepté de faire ça ? Hm… ». A défaut de ne pouvoir être totalement honnête sur les raisons de mon mensonge, je peux au moins lui raconter mon histoire, ou plutôt l’histoire de mon père et moi « Mon père est parti à mes quinze ans. Ils se sont connus aux Etats-Unis après son départ et c’est pour ça que je n’ai pas connu Nel avant. Et à vrai dire, je n’aurai pas dû le connaitre s’il avait réussi à me suivre sans se faire remarquer. Manque de bol pour lui, je l’ai repéré » Un mince sourire apparait sur mon visage « Mon père avait semble-t-il besoin de s’assurer que j’allais bien. Au lieu de s’en charger lui-même, il a envoyé Nel me suivre durant mon séjour à Mexico. Et s’il a accepté de le faire, c’est parce qu’il a voulu rendre service à son meilleur ami, c’est tout ». Du moins, c’est ce que je suppose. Peut-être qu’il y a d’autres raisons qui ont poussé Geo a accepté mais j’en doute. Je viens à expliquer ensuite à Erin mon lien particulier avec son amant. « Oui je comprends… Et je n’ai pas l’intention de briser votre relation. J’essaye juste de comprendre. J’ai le sentiment qu’on m’a un peu prise pour une conne alors tu comprends, je suis un peu remontée ». « Ne dis pas ça, je n’ai pas cherché à te prendre pour une conne ». Je ne lui reproche pas d’être en colère quand elle a toutes les raisons de l’être, mais je refuse qu’elle puisse penser que je la considère comme une idiote. Je viens alors à entrer dans une sorte de monologue pour expliquer le pourquoi de mon mensonge. Je parviens à le faire, non sans mal car je ne veux en aucun cas trahir Geo sur son appartenance au Club. La jeune femme n’est pas au courant et ce n’est pas à moi de lui annoncer. J’espère juste que cela sera suffisant pour apaiser la jolie blonde. Alors, lorsque je termine mon explication, il y a une certaine appréhension « Admettons. Mais j’aurai quand même préféré que tu sois sincère avec moi. Je ne supporte pas le mensonge. T’aurais pu au moins me dire que tu le connaissais. Le reste je l’aurai réglé avec lui directement. De toute façon je me doutais un peu de l’issue de cette grossesse ». Un regard désolé se pose alors sur la jeune femme. Je n’aborde pas le sujet de sa grossesse, préférant aborder le sujet une fois que les choses seront apaisées entre nous « Je sais… Je pense que j’ai paniqué inutilement. Je suis sincèrement désolé, Erin, vraiment ». Et je me sens hypocrite à ce moment là quand je sais que je continue à lui mentir encore. Je sais qu’il arrivera très certainement le jour où il découvrira la vie que Geo a lui aussi choisi, et qu’elle me demandera forcément si je suis au courant. Là encore, je devrais être transparente avec elle, mais je ne suis pas certaine que, cette fois-là, elle me le pardonnera…
Elle me montre le cadre qu’elle a trouvé sur l’étagère de la bibliothèque de Nel. L’objet du délit, le coupable qui a tout révélé. Alors, je lui raconte l’histoire derrière cette photo, en commençant déjà par la prise même de celle-ci. Nous échangeons un rire quand je parle du côté ronchon de Geo, sceptique à l’idée de prendre cette photo. « Bizarrement ça ne m’étonne pas vraiment ». Je poursuis mon récit, lui racontant cette journée de juillet où Geo m’avait amené en balade en moto. Il avait tout prévu et elle peut voir mon sourire sur mes lèvres, signe que cette journée resterait graver dans ma mémoire à jamais. « Je doute qu’il me laisse piloter sa moto un jour » « Tu sais, il a pris le risque avec moi, alors je ne vois pas pourquoi il ne le fera pas avec toi ». Je lui lance un clin d’œil complice et pense alors à Geo qui va sûrement m’en vouloir d’avoir dit ça si Erin vient à lui répéter. « J’aurai aimé voir ça ! Je l’imagine bouder ». Je vois qu’elle se retient de rire et cela me fait sourire davantage. Les choses semblent s’apaiser entre nous et je suis soulagée. Je n’avais pas envie de devoir me battre pendant des heures avec elle et surtout qu’on ne parvienne pas à résoudre le problème en restant en froid. Je la rassure encore, lui disant que je ne pense pas lui faire découvrir un Nel différent de celui qu’elle connait déjà. J’ajoute également que si j’ai menti, c’était aussi pour protéger Nel et ne pas le mettre en porte-à-faux. « Je n’ai pas l’intention de m’interposer entre vous deux. Je ne vous empêcherai pas de vous voir non plus. Tu peux continuer de le considérer comme un père mais… Je te demanderai juste de ne pas me considérer comme ta belle mère… ça serait vraiment bizarre ». Je laisse échapper un rire franc à son commentaire « Promis », je lâche entre deux rires. « Plus sérieusement. Ce n’est pas votre relation qui me dérange. Je pense que tu l’as bien compris. Je demande juste à ce que tu sois sincère avec moi. On commence tout juste à se connaitre, autant toi que lui. J’ai pas envie qu’on démarre sur une base toute branlante. Si t’as quelque chose à me dire tu me le dis. J’en ferais autant pour toi ». Mon sourire s’efface peu à peu mais je tente de ne rien laisser transparaitre. Parce qu’elle me demande d’être sincère avec elle et je sais que je ne peux pas l’être totalement. Ça me déchire le cœur, mais je n’ai d’autres choix… celui de prétendre l’être « Je comprends et je le serai à l’avenir, Erin ». Je ne rajoute rien de plus parce que j’en suis incapable. J’accompagne mes paroles d’un sourire alors que sa main vient se poser sur la mienne. Je viens poser ma deuxième main par-dessus et la serre doucement comme pour appuyer mes paroles.
« Ca manque de photos ici. Viens, on en fait une de nous deux pour la mettre à côté de la votre ». Je prends la pose alors qu’elle brandit le Polaroid qu’elle a été récupéré quelques secondes plus tôt « Cheeseeeeee ». Je sors aussi mon meilleur sourire et me penche pour voir le résultat « Parfait ! Il va l’adorer j’en suis sûre ». « J’en suis certaine » je lance alors qu’elle se lève pour aller les déposer sur l’étagère de la bibliothèque. « Je t’offre un thé ? ». Je me lève pour la rejoindre dans la cuisine « Avec plaisir, tu as bien compris que c’était mon pêché mignon ». Je laisse échapper un petit rire et je vois qu’Erin semble chercher désespérément le placard où il peut cacher les sachets de thé « Mia ? Tu sais où il range le thé ? ». J’acquiesce alors, sourire aux lèvres, m’approchant d’un placard du bas qu’elle n’a pas ouvert « Oui, car c’est moi qui lui ai fait le stock. A chacune de mes visites, je lui ramenais un nouveau thé à déguster. Je suis persuadée qu’il adore ça maintenant, même s’il l’avouera peut-être pas ». Je sors alors plusieurs saveurs que j’entrepose sur le comptoir « Je vais en prendre un aussi tiens ». Elle sort alors deux tasses et je viens m’installer derrière le comptoir, sur un des tabourets « Ca me fait bizarre d’être ici. Mais ça me plait ». J’acquiesce doucement d’un signe de tête. Je la vois radieuse et je n’ose pas aborder le sujet de sa grossesse. Pourtant, je m’apprête à le faire quand elle m’interroge alors « Ca se passe bien avec ton copain ? Alec c’est ça ? Vous habitez ensemble ? ». Je prends un sachet de thé que je dépose dans ma tasse alors qu’elle me sert. Je la remercie puis lui répond « Oui c’est ça Alec. Et ça se passe bien. On ne vit pas ensemble mais tous les soirs, on se rejoint soit chez l’un soit chez l’autre. On arrive pas vraiment à rester éloignés bien longtemps ». J’ai ce sourire qui montre que, moi aussi, je suis comblée. Malgré le Club, malgré cette peur parce qu’il est affilié à tout ça, je me sens bien à ses côtés et n’éprouve aucun regret… Pour l’instant. « Et toi, Erin… comment tu vas ? ». Je ne prononce pas le nom bébé et grossesse mais je suis certaine qu’elle comprendra ma question.
Jeudi 25 mars -> Erin tente de comprendre. Quelques infos lui échappent. Elle essaye de relier le point A avec le point B. Mia lui explique alors que son père a été absent dans sa vie à l’aube de ses quinze ans. Aussi étrange soit-il, Sanders a subit plus ou moins le même sort avec le sien. Un triste point commun qu’elle aurait préféré éviter. C’est moche. Ça ne devrait pas avoir lieu. Si t’es pas capable d’assumer ton enfant alors n’en fait pas. C’est ce qu’elle se tue à dire. « Je ne peux que te comprendre sur ce point. Le mien n’est pas beaucoup mieux. » Toujours des promesses dans le vent. Toujours absent. Son boulot est plus important que sa propre fille. Elle avait tenté par tous les moyens d’attirer son intention. Un dessin, une chanson, il lui claquait la porte de son bureau au nez. Fait moins de bruit. Je travaille Erin. Arrête de chanter tu me casses les oreilles … Des mots qui blessent un enfant à vie. Ça résonne encore dans sa tête comme un vieux vinyle fatigué « Mon père avait semble-t-il besoin de s’assurer que j’allais bien. Au lieu de s’en charger lui-même, il a envoyé Nel me suivre durant mon séjour à Mexico. Et s’il a accepté de le faire, c’est parce qu’il a voulu rendre service à son meilleur ami, c’est tout » « Au moins à il s’intéresse à toi. C’est triste à dire, mais c’est mieux que rien. Je pourrais crever sous un pont que le mien ne sourcillerait pas » C’est exagérer mais elle a tellement de rancœur envers son géniteur que les mots lui échappent. C’est noble de la part de Nel d’avoir voulu rendre service son meilleur ami. Même si ça aurait été plus judicieux de sa part de dire au père de famille de s’en charger lui-même. « Ne dis pas ça, je n’ai pas cherché à te prendre pour une conne » Pourtant elle en a eu l’impression lorsqu’elle lui a ouvertement menti en la regardant droit dans les yeux. Elle se doute que Mia n’avait pas de mauvaises intentions. N’empêche qu’elle c’est senti trahie. Sanders se contente d’un regard sans en ajouter. C’est assez blessant. Elle ne veut pas remuer d’avantage le couteau dans sa plaie. Erin aurait préférée qu’elle soit sincère. Elle ne lui aurait pas demandé de se positionner sur sa grossesse à la place de Nel. Il est assez grand pour lui dire les choses tout seul. « Je sais… Je pense que j’ai paniqué inutilement. Je suis sincèrement désolé, Erin, vraiment ». Elle soupire. « Ça passe pour cette fois » Sanders veut bien passez l’éponge. Mia lui plaît bien, elle ne veut pas se fâcher. Elle avait répondu présent quand elle était désemparée. « Les secrets c’est de famille apparement … oui je suis au courant pour Jax. » Elle lui offre un léger sourire. « J’espère vraiment qu’a l’avenir tu te confieras plus à moi. » Pour une amitié plus solide, plus sincère surtout.
Le cadre entre ses mains, Mia lui raconte avec nostalgie son escapade avec Nel. L’étudiante l’écoute, rêveuse de pouvoir en faire autant avec lui. Elle revient tout juste de trois jours d’évasion avec son bien-aimé. Mais déjà elle rêve de repartir. « Tu sais, il a pris le risque avec moi, alors je ne vois pas pourquoi il ne le fera pas avec toi » Peut-être parce qu’elle est très maladroite et qu’il tient beaucoup à sa moto. « Je crois que je serais capable de rester la main bloquée sur l’accélérateur et de partir en wheeling. » Elle pouffe de rire en imaginant la scène. Non, il y a peu de chance qui lui laisse tenir le guidon de son noble destrier de fer. Pour le bien de tous, c'est mieux ainsi. L’ambiance devient plus joyeuse. Surtout quand elles parlent de Nel et de sa bonne humeur légendaire. Erin arrive même à ironiser sur son statut de « belle-mère ». Chose qui fait bien rire Mckullan. Un rire communicatif. La blondinette la regarde non sans sourire. « Je comprends et je le serai à l’avenir, Erin » Ses mains sur les siennes, Mia lui soutient de faire des efforts. Erin acquiesce. Elle veut croire que c’est possible. Les secrets n’ont pas lieue d’être entre elles. Surtout quand ça les concerne autant.
Sanders immortalise le moment avec son Polaroïd. Tout sourire, le cliché est parfait. Elle s’empresse de mettre la photo sur l’étagère de la bibliothèque, juste en face de celle de Mia. Une manière subtile faire comprendre à Nel qu’elles se connaissent. Il lui tarde de voir sa réaction. En attendant, l’heure du thé à sonné. « Avec plaisir, tu as bien compris que c’était mon pêché mignon » Erin se dirige vers la cuisine, suivit de prés par Mia. Mais face aux placards elle bug un peu. Ça ne fait pas longtemps que ses valises ont atterri ici. Elle ne maîtrise pas encore les lieux. Devant son désarroi, Mia vient à son secours. « Oui, car c’est moi qui lui ai fait le stock. A chacune de mes visites, je lui ramenais un nouveau thé à déguster. Je suis persuadée qu’il adore ça maintenant, même s’il l’avouera peut-être pas » Un petit rire sort d’entre ses lèvres. Elle n’imagine tellement pas son gros bourru boire du thé. Le café c’est tellement plus viril pour un homme comme lui. Moins nocif que le whisky … ça c’est une autre histoire. Erin se prend une tasse aussi. Pour le bébé c’est plus sage. Même si elle n’est pas dans l’optique de le garder, ça ne fait pas d’elle une mère indigne. Elles s’installent toutes les deux face au comptoir, sur des tabourets haut perchés. Mia lui présente tout à un tas de variétés d’infusions. Elle craque pour les fruits rouges. Puis elle interroge Mia sur sa relation avec ce fameux Alec. « Oui c’est ça Alec. Et ça se passe bien. On ne vit pas ensemble mais tous les soirs, on se rejoint soit chez l’un soit chez l’autre. On arrive pas vraiment à rester éloignés bien longtemps » Un sourire tendre s’étire sur ses lèvres. Ça lui faisait plaisir de voir que leur couple progresse dans le bon sens. « Autant y aller doucement. Un jour vous aurez sûrement votre chez vous. Je n’avais pas prévu de me retrouver là. Nel me l’a gentiment proposer suite à … » Elle perd les mots en repensant à cette IVG ratée. Un moment difficile qui fait encore mal quand elle y repense. « Et toi, Erin… Comment tu vas ? ». Elle se mord la joue tout en versant l’eau bouillant dans sa tasse. « Ça va mieux. Avec Nel on a beaucoup discuté. Il m’a amené trois jours hors de Brisbane pour me vider la tête. NOUS vider la tête. Et j’avoue que ça nous à fait du bien. L’IVG est prévu lundi. Ça devrait bien se passer. » Il le faut, pas le choix. C’est leur dernière chance d’interrompre cette grossesse. Après, le délai sera passé. Elle trempe ses lèvres timidement dans l’eau chaude puis repose sa tasse en balayant la pièce du regard. « J’ai bien envie de remettre un coup d’jeune ici, pas toi ? » Il va râler comme un putois s’il sait qu’elle a fait le ménage … Encore plus si les filles entreprennent de tout réorganiser. Ses habitudes de vieux gars vont en prendre un sacré coup. Ça l'a fait sourire. Changement de conversation. « Tu sais que c’est bientôt l'anniversaire de Virgil ? Va falloir faire une méga fête. Il faut que tu sache que c’est mon mini amoureux … Mais chut ! Ne dis rien à Nel, je ne voudrais pas le vexer. Tu remarqueras que l’âge n’est vraiment pas un critère pour moi. » Elle éclate de rire. Beaucoup trop jeune ou trop mature pour elle, Erin ne sait pas trouver un juste-milieu. Et elle s’en fout parce que ça lui convient très bien comme ça.
« Je ne peux que te comprendre sur ce point. Le mien n’est pas beaucoup mieux ». J’en apprends un peu plus sur Erin qui semble avoir été blessée par son père aussi, cela me fait marquer une pause dans mon récit. Je ne fais qu’acquiescer tristement de la tête, la mine désolée pour elle surtout. Je continue alors expliquant à Erin ma rencontre avec Nel, mais surtout pourquoi il en est venu à me suivre « Au moins il s’intéresse à toi. C’est triste à dire, mais c’est mieux que rien. Je pourrais crever sous un pont que le mien ne sourcillerait pas ». Les mots utilisés sont forts et je suis peinée pour elle. Je ne connais pas son histoire et je me rends compte à ce moment là que nous ne nous connaissons que très peu encore. Pourtant, le courant est si facilement passé, que j’ai aussi cette sensation de la connaitre depuis toujours. Est-ce peut-être aussi parce qu’elle a cette place si spéciale auprès de Geo. Ce qui expliquerait donc que je me sente coupable de devoir lui mentir à ce point. Elle pense que je l’ai prise pour une fille stupide en lui mettant mais c’est loin d’être le cas. Là encore, j’essaye de m’excuser, encore et encore, et il semblerait qu’Erin finisse, malgré tout, par me pardonner pour mon mensonge « Ca passe pour cette fois ». A ça, je souris, ravie de voir qu’elle ne m’en tienne pas rigueur longtemps, même si je redoute le jour où elle va apprendre que j’étais au courant pour les activités illégales que mènent Nel « Les secrets c’est de famille apparemment… oui je suis au courant pour Jax ». Je suis étonnée par le début de sa phrase, me demandant pourquoi elle me dit une telle chose et finit par comprendre rapidement avec la suite « Lui et moi n’avons pas encore passé de test ADN. Et même si, pour moi, et je pense que pour lui aussi, on sent bien qu’il n’y a pas de doutes à ce qu’on soit lié, on garde aussi ça pour nous par précaution… Au cas où. Et puis, on essaye doucement de construire notre lien alors, peut-être, qu’égoïstement, on préfère le garder pour nous. pour le moment. ». Je souris, je ne reproche pas à la jeune femme sa remarque et comprend bien qu’elle ai pu être étonnée de ce lien qui nous unissait, surtout après avoir prétendu être que de simples amis. « J’espère vraiment qu’à l’avenir tu te confieras plus à moi ». J’acquiesce doucement, sourire sincère au bout des lèvres « Je tâcherai de le faire Erin ».
Je partage avec Erin le souvenir de cette photo qu’elle tient entre les mains. Geo et moi, par un dimanche matin de juillet pour une balade en moto que je ne suis pas prête de l’oublier. « Je crois que je serais capable de rester la main bloquée sur l’accélérateur et de partir en wheeling ». Je me joins à son rire, imaginant facilement la scène. « Il est un bon prof. Bon j’ai pas été très attentive au niveau de la vitesse et évidemment, j’ai eu droit encore à monsieur grognon mais… j’en garde vraiment un bon souvenir ». Mon sourire traduit tout ce que Geo représente pour moi, à quel point il compte et à quel point je suis heureuse de l’avoir dans ma vie.
Après cette discussion et surtout après avoir mis les choses à plat, Erin et moi sommes désormais dans la cuisine où elle nous prépare un petit thé. Une fois installé sur les tabourets face au comptoir, elle me demande des nouvelles de ce nouveau couple que nous formons avec Alec, ce couple que nous nous autorisons enfin d’être. Je lui explique que tout se passe bien mais que pour autant, nous ne vivons pas encore ensemble, bien que nous ayons déjà échangé les clés de nos habitations respectives et qu’il n’y a pas un jour sans que nous ne nous voyions « Autant y aller doucement. Un jour vous aurez sûrement votre chez vous. Je n’avais pas prévu de me retrouver là. Nel me l’a gentiment proposé suite à … ». C’est là qu’un petit doute s’installe, quand elle émet l’hypothèse qu’un jour, Alec et moi parvenons à avoir notre chez nous. C’est tout ce que j’espérais et je sais que c’est son cas aussi. Mais l’état des choses fait que, pour le moment, j’ignore si nous en arriverons là tôt ou tard. Parce qu’il y a ce doute toujours subsistant quand je sais que sa vie au Club peut être un frein aussi à ce que nous avancions dans notre vie de couple… Je ne fais pas part de mes doutes à Erin et préfère rebondir sur ses derniers mots, lui demandant comment elle va « Ca va mieux. Avec Nel on a beaucoup discuté. Il m’a amené trois jours hors de Brisbane pour me vider la tête. NOUS vider la tête. Et j’avoue que ça nous a fait du bien. L’IVG est prévu lundi. Ca devrait bien se passer ». « Ça va aller Erin » je réponds aussitôt, posant ma main sur la sienne pour la serrer doucement. Je sais que c’est très difficile pour la jeune femme cette grossesse qui lui est tombée dessus comme ça du jour au lendemain. Et je sais aussi qu’elle n’est pas parvenue à aller jusqu’au bout la première fois. « Je suis contente de savoir que tout va bien avec Nel. Je sais que ce n’est pas une décision facile à prendre, autant pour lui que pour toi. Mais le plus important est que, malgré ça, vous restez soudés. Vous avez besoin de l’un et de l’autre ». Mon sourire est toujours sincère, le sujet étant cependant délicat, essayant de ne pas froisser Erin par mes mots. J’apporte ma tasse de thé aux lèvres pour en boire une petite gorgée. « J’ai bien envie de remettre un coup d’jeune ici, pas toi ? ». Je pouffe de rire, reposant ma tasse sur le comptoir « Tu es sûre que tu veux te risquer à ça ? Non parce qu’avec monsieur grognon, tu peux être sûr qu’il ne va pas être content. Si tu fais ça, c’est à tes risques et périls et je me défile tout de suite, je ne veux pas être complice de ça ». Je laisse échapper un rire franc avant d’ajouter « Mais on est d’accord que sa vieille garçonnière mériterait un bon rafraichissement ».
« Tu sais que c’est bientôt l’anniversaire de Virgil ? Va falloir faire une méga fête. Il faut que tu sache que c’est mon mini amoureux… Mais chut ! Ne dis rien à Nel, je ne voudrais pas le vexer. Tu remarqueras que l’âge n’est vraiment pas un critère pour moi ». Je repose mon regard sur elle, non sans rire à sa dernière phrase « J’ignorai que c’était l’anniversaire de Virgil bientôt. Jax ne m’a pas encore présenté au petit, et je peux le comprendre, là aussi, dans l’incertitude, il ne vaut mieux pas qu’il en parle encore à Virgil. Mais en effet, il va falloir organiser une grande fête pour le petit bout ». J’ai toujours été proche des enfants de mes amis, jouant ce rôle de tata super cool qui fait plein de cadeaux. Au grand dam de beaucoup, dont Adam à qui je repense à ce moment-là, sourire aux lèvres. J’espère en tout cas pouvoir avoir le même rapport avec Virgil que je peux avoir avec les jumeaux ou encore Maddox, le fils de ma meilleure amie. « Et l’âge n’a pas d’importance je te l’ai déjà dit », je fais en lui faisant un clin d’œil avant de boire à nouveau une gorgée de mon thé. « Dis-moi… Tu me parlais de ton père tout à l’heure… Vos rapports sont si… tendus que ça ? » je demande alors prudemment, enfin d’en apprendre un petit peu plus sur elle et son histoire.
Jeudi 25 mars -> Erin lui fait comprendre qu’elle est au courant pour Jax. Contrairement à elle, Collins c’est confier à la blonde. Un reproche ? Surtout une constatation. Mais encore une fois, Sanders remarque que Mia lui cache bien des secrets. « Lui et moi n’avons pas encore passé de test ADN. Et même si, pour moi, et je pense que pour lui aussi, on sent bien qu’il n’y a pas de doutes à ce qu’on soit lié, on garde aussi ça pour nous par précaution… Au cas où. Et puis, on essaye doucement de construire notre lien alors, peut-être, qu’égoïstement, on préfère le garder pour nous. pour le moment. » Un lien encore fragile, elle peut comprendre. « Mais ? Comment ça se fait que vous vous êtes perdu de vu tout ce temps ? » Elle n’a pas grandi avec son frère ? Erin avait cru comprendre que ses parents l’avaient eu très tôt. Ça voudrait dire qu’ils ont eu Jax en étant encore plus jeune ? Décidément, la vie de Mia lui semblait bien compliquée. Et très secrète aussi… Erin lui demande d’être plus honnête avec elle à l’avenir. « Je tâcherai de le faire Erin » Elle un léger hochement de tête, son sourire est timide. Sanders espère sincèrement que Mia tiendra parole. Elle sait pardonner mais il faut savoir mériter sa confiance. Pour le moment, elle reste encore méfiante envers Mckullan. Elle doit faire ses preuves. La conversation dérive sur Nel et tout de suite ça apaise les tensions. Rien que d’aborder le sujet de sa moto ça le redonne du baume au coeur. Erin n’est pas sans se rappeler que c’est grâce à son bolide qu’ils se sont rencontré. « Tu sais que c’est grâce à cette moto qu’on s’est connue ? » Elle pose la question. Peut-être que Nel lui a raconter tout ça. Mais elle se permet d’en douter. Erin l’imagine mal parler de ses « amourettes » à qui que ce soit. Il n'est pas du genre bavard. Surtout à ce sujet !
Les deux blondes quittent le salon pour se rendre à la cuisine. Erin propose à Mia de boire un thé. Mais finalement, c’est son invitée qui prend un peu les choses en mains. Sanders n’a pas encore prit toutes ses marques dans la maisonnette. Elle n’est ici que depuis quelques jours. Pour combien de temps encore ? Elle en sait rien. Nel lui a proposé de s’installer ici le temps que ça aille mieux. Mais avait-elle seulement envie de repartir ? Mia lui demande alors comment ça va. Elle comprend où elle veut en venir. Le sujet principal étant cette grossesse impromptue. Erin se confie en lui expliquant leur conversation. Leur escapade de trois jours, loin de Brisbane. De cet autre rendez-vous prévu lundi. « Ça va aller Erin » Son regard se fixe sur cette main qu’elle pose sur la sienne. Elle ravale en repensant à cette première tentative qui fût un échec. Elle n’avait plus le droit à l’erreur cette fois. Il était hors de question de garder cet enfant. Ils ne sont pas prêts. Leur couple est tout juste naissant. Sans parler des craintes de Nel. Ça ne serait vraiment pas raisonnable de mener à terme cette grossesse. « Je suis contente de savoir que tout va bien avec Nel. Je sais que ce n’est pas une décision facile à prendre, autant pour lui que pour toi. Mais le plus important est que, malgré ça, vous restez soudés. Vous avez besoin de l’un et de l’autre ». Erin lui offre un sourire, sur ce point elles sont à mille pour-cent d’accord. D’ailleurs, il n’a pas hésité à la soutenir en lui proposant de loger là. Indirectement il voulait veiller sur elle. Elle n’est pas stupide. Mais l’idée ne lui déplaisait pas du tout. Le brun devient plus démonstratif à son égard et ça lui plaît à Erin. Elle a espoir que cette idylle soit vraiment sérieuse. Avec humour elle lance les hostilités en disant qu’elle donnerait bien un coup de jeune à cette bicoque. Une plante verte ici et là, des cadres sur les murs. Elle aimerait bien reprendre les volets en bleu pour donner un peu de couleur à cette façade défraîchie Le bleu c’est beau, ça rappelle l’océan. Ou la couleur de ses yeux … Mia pouffe de rire aussitôt. Erin la regarde en prenant un air faussement surpris. « Tu es sûre que tu veux te risquer à ça ? Non parce qu’avec monsieur grognon, tu peux être sûr qu’il ne va pas être content. Si tu fais ça, c’est à tes risques et périls et je me défile tout de suite, je ne veux pas être complice de ça » La blondinette fait une mine boudeuse. Déçue de voir que son acolyte quitte le navire si vite. « T’as pas le goût du risque toi ! Tu crois qu’il va voir que j’ai fait un peu de ménage ?… » Elle lève les yeux au ciel d’un air innocent. « Mais on est d’accord que sa vieille garçonnière mériterait un bon rafraîchissement ». « Haaaaaa !!!! Je ne suis pas folle !! Je verrais ça directement avec lui. Ça m’évitera de m’attirer les foudres. Bon après, entre nous, je ne sais pas jusqu’à quand je suis là. Je ne voudrais pas qu’il pense que je profite de la situation. Et mon frère risque de vouloir retourner Brisbane pour savoir où je suis. Je lui ai dis de pas s’inquiéter. Mais c’est son côté flic qui veut ça. Il est chiant » Soupire t-elle en pensant à Elias. Elle l’aime d’amour son frère. Mais son côté protecteur la fatigue parfois.
« J’ignorai que c’était l’anniversaire de Virgil bientôt. Jax ne m’a pas encore présenté au petit, et je peux le comprendre, là aussi, dans l’incertitude, il ne vaut mieux pas qu’il en parle encore à Virgil. Mais en effet, il va falloir organiser une grande fête pour le petit bout » Connaissant Jax, elle n’est pas surprise. Et il avait tout à fait raison. À cet âge-là les enfants s’attachent trop vite. « Oui je comprends. Virgil vraiment un enfant adorable. Franchement, t’as pas à t’en faire. Si tu veux lui faire plaisir, offre lui des figurines de super-héros. Il adore tous ceux de Marvel. En même temps avec son père … » Elle roule des yeux en souriant. Sa première rencontre avec Jax était épique. Erin en avait perdu sa langue. « Dis-moi… Tu me parlais de ton père tout à l’heure… Vos rapports sont si… tendus que ça ? » Sanders perd son sourire. Son père … un sujet délicat, qu’elle évite d’aborder. Machinalement elle glisse ses cheveux derrière l’oreille en ravalant. « C’est un con » lâche t-elle sèchement. « Sa carrière est plus importante que sa propre fille. Il m’ignorait totalement quand on vivait encore sous le même toit. Alors quand je lui ai dis que je voulais être chanteuse, il m’a rit en nez en me conseillant de garder les pieds sur terre. J’ai donc fais le choix de devenir vétérinaire en raflant les meilleures notes pour lui prouver que je n’étais pas une incapable. » Jusqu'à se priver de s’amuser en semaine. Erin ne comptait plus ses nuits blanches à réviser inlassablement ses cours. Aujourd'hui ça s'avère payant. Elle est sur le point d’ouvrir son propre cabinet. Mais son rêve de percer dans la chanson reste quant à lui qu’un lointain souvenir. « Les rapports avec le tien se sont améliorés ? » Sanders lui retourne la question. Elle aimerait savoir le comportement qu’elle devra avoir face à cet homme. Car il est fort probable que ces deux-là se rencontrent un jour. Surtout si elle fricote avec son meilleur ami.
« Mais ? Comment ça se fait que vous vous êtes perdu de vu tout ce temps ? ». Je laisse échapper un soupir car l’histoire est compliquée et qu’elle n’est pas des plus évidentes à raconter… même si je sais que je ne dois pas me sentir fautive à ce propos « Mes parents ont eu Jax à l’âge de seize ans. Ils étaient très jeunes et … visiblement, de ce que mon père m’a raconté, ils ont eu aussi la pression des parents de ma mère qui l’ont obligé à abandonner l’enfant à sa naissance… d’abandonner Jax. Je n’ai pas grandi avec lui et j’ignorais jusqu’au retour de mon père que j’avais un frère. Ma rencontre quelques mois plus tôt avec Jax n’a fait que confirmer ce sentiment bizarre que j’ai ressenti dès notre première rencontre. Que quelque chose nous liait lui et moi ». Il y a de la tristesse qu’elle peut non sans mal ressentir quand je prononce ces mots. Parce que j’aurai aimé avoir l’opportunité de grandir à ses côtés, d’avoir ce lien fraternel que nous n’avons pas eu la chance de pouvoir construire ensemble au fil des années. Alors, désormais, nous essayons au mieux lui et moi de nous rapprocher, d’établir ce lien même si cela ne nous permettra pas de rattraper les trente dernières années passées l’un loin de l’autre.
« Tu sais que c’est grâce à cette moto qu’on s’est connue ? ». Je tourne alors doucement mon regard vers Erin, sourire aux lèvres. « Non, et je compte sur toi pour que tu me racontes TOUTE l’histoire de votre rencontre, parce que tu te doutes bien que ce n’est pas Nel qui va le faire ». Je ris doucement, imaginant mal avoir une conversation de ce type avec celui que je considère comme mon second père. Mais je ne doute pas qu’Erin se chargera de me raconter sa rencontre avec lui, et peut-être un peu plus sur cet amour qui semble être né entre eux.
Dans la cuisine, une fois le thé près, nous discutons autour de celui-ci et vient alors le sujet de la décoration quelque peu vieillotte de Geo. Erin semble vouloir se lancer dans des travaux de rénovation et je dois avouer que je me désolidarise immédiatement de son projet, sachant pertinemment la réaction que risque d’avoir Nel, l’éternel monsieur ronchon « T’as pas le goût du risque toi ! Tu crois qu’il va voir que j’ai fait un peu de ménage ?... ». « Pas quand il s’agit de Nel non » je laisse échapper en riant doucement « Et je pense qu’il va vite s’en rendre compte, même moi ça m’a sauté aux yeux dès l’instant où j’ai passé le pas de la porte. J’espère qu’il sera ravi ». J’ajoute alors accompagné d’un clin d’œil. Je rajoute qu’elle n’a pas tort cependant et que sa vieille garçonnière mériterait en effet un bon rafraichissement « Haaaaaa !!!! Je ne suis pas folle !! Je verrais ça directement avec lui. Ça m’évitera de m’attirer les foudres. Bon après, entre nous, je ne sais pas jusqu’à quand je suis là. Je ne voudrais pas qu’il pense que je profite de la situation. Et mon frère risque de vouloir retourner Brisbane pour savoir où je suis. Je lui ai dis de pas s’inquiéter. Mais c’est son côté flic qui veut ça. Il est chiant ». J’arque un sourcil alors qu’elle évoque ce frère flic chiant. « J’ai une amie à moi qui sort avec un flic aussi. Chiant pour le qualifier est faible. Ca doit être un critère quand ils recrutent » je dis alors non sans un sourire amusé au coin des lèvres « Je suppose que tu n’as rien dit à ton frère ? Tu as peur de sa réaction ? ». Et je le comprends parfaitement, la situation dans laquelle Erin est tombée enceinte restant tout de même délicate. Pas sûr que son frère qui semble être plus que protecteur avec elle apprécie de l’apprendre…
« Oui je comprends. Virgil est vraiment un enfant adorable. Franchement, t’as pas à t’en faire. Si tu veux lui faire plaisir, offre-lui des figurines de super-héros. Il adore tous ceux de Marvel. En même temps avec son père… » J’acquiesce doucement alors qu’elle évoque Jax. « Merci pour le tuyau, ça va beaucoup m’aider. Et j’ai pu voir Virgil lors de notre première rencontre avec Jax et il a, en effet, tout d’un petit garçon adorable. J’ai normalement pas trop de mal à me faire apprécier des enfants. Espérons qu’il en soit de même pour lui ». Un petit silence s’installe et je me permets alors de poser une question délicate à Erin, pour rebondir sur un commentaire qu’elle a pu faire au sujet de son paternel « C’est un con. Sa carrière est plus importante que sa propre fille. Il m’ignorait totalement quand on vivait encore sous le même toit. Alors quand je lui ai dis que je voulais être chanteuse, il m’a rit en nez en me conseillant de garder les pieds sur terre. J’ai donc fais le choix de devenir vétérinaire en raflant les meilleures notes pour lui prouver que je n’étais pas une incapable ». Je suis désolé qu’elle puisse avoir de si mauvais rapport avec son père. Je me pivote un peu plus vers elle pour lui faire face « Je suis désolé que ton père soit un abruti… Tu ne regrettes pas ? D’avoir abandonné l’idée de suivre tes rêves ? » Parce que c’est un peu ce qu’elle a fait en renonçant de devenir chanteuse. « Les rapports avec le tien se sont améliorés ? ». « Oui. Je l’ai rejeté lorsqu’il est revenu mais, je commence peu à peu à comprendre pourquoi il est parti. Même si j’aurai aimé qu’il m’explique tout ça quinze ans plus tôt, cela m’aurait évité d’en souffrir durant tout ce temps… Mais, j’ai envie de lui redonner sa chance, j’ai envie de retrouver cette complicité que nous avions parce que, malgré tout, il reste mon père et j’ai besoin de lui dans ma vie ». Il y a un petit pincement au cœur quand je parle de mon père, ma gorge se serrant un peu parce que je me rends compte que je l’aime mais que les blessures restent. La peur aussi… « Il y a aura toujours la crainte qu’il puisse recommencer, partir du jour au lendemain sans explication… Mais je prends le risque ». Elle qui me disait justement que je n’ai pas le goût du risque, finalement, voilà le contre-exemple parfait. Est-ce le meilleur pour autant ? Je n’en sais rien.
Jeudi 25 mars -> Un soupir sort d’entre les lèvres de Mia. Elle sent que le sujet est plutôt difficile. Et pour cause, son histoire avec Jax n’a vraiment rien de commun. La blonde lui explique cette malheureuse expérience. Cet enfant, arrivé trop tôt. Ce lien familial qu’ils doivent à présent tisser ensemble. « Mes parents ont eu Jax à l’âge de seize ans. Ils étaient très jeunes et … visiblement, de ce que mon père m’a raconté, ils ont eu aussi la pression des parents de ma mère qui l’ont obligé à abandonner l’enfant à sa naissance…(…) ». Le regard d’Erin se baisse. Évidemment qu’elle pense à sa propre situation. Ce bébé quelle porte. Même si l’histoire est tout autre. « Je vous souhaite de trouver ce lien fraternel. Même si vous ne pouvez pas rattraper toutes ses années, l’important c’est le présent. Le destin à voulu vous réunir. Il faut saisir cette chance » Erin lui caresse la main avec tendresse en penchant sa tête sur le côté pour capter son regard. Sanders ne peut pas être plus sincère. C’est ce qu’elle aurait fait si elle était dans la même situation. Le lien quelle a avec son frère est unique. Même si il est vraiment casse bonbon parfois, pour rien au monde elle ne voudrait un autre ainé. Sous ses airs revêches se cache un vrai cœur tendre. Il ne le montre juste pas. Pudique ou bien trop fier. Erin sait lire entre les lignes.
« Non, et je compte sur toi pour que tu me racontes TOUTE l’histoire de votre rencontre, parce que tu te doutes bien que ce n’est pas Nel qui va le faire » Erin se met à rire gaiement. Cette rencontre est épique. A chaque fois qu’elle ressasse ses souvenirs ça la fait halluciner. Comment ils ont pu arriver à ce stade quand on connaît leurs débuts. C’est surréaliste. « Ha ça c’est clair qu’il ne risque pas de te la raconter ! » Vu comment il a voulu la jeter, il ne risque pas de s’en vanter. « A la base j’allais à un rendez-vous Tinder. Sauf que c’était un guet apens orchestré par un mec frustré que j’avais rembarré quelques jours plus tôt. Quand je l’ai reconnu au loin j’ai commencé à faire demi-tour. Je sentais le coup foireux tu vois. Il m’a vu et il a commencé à me courser. J’ai pris peur. Je suis grimpé sur la moto de Nel sans réfléchir, en lui disant de déguerpir. Sauf qu’il m’a regardé avec des gros yeux en me disant de dégager de là. Sauf que j’ai insisté et il a fini par céder. Ne me demande pas pourquoi mais j’avais envie de prolonger cette soirée avec lui. On a finit à un fête foraine. Il était raviiiiiiit. Pense-tu. Il m’a gerbé sur mes chaussures le bougre » Elle rit en repensant à la scène. « Je ne suis pas prête de l’oublier cette soirée. C’était vraiment … rah.. hors du commun » C’est toute cette relation qui sort du lot. Tellement improbable et pourtant. Erin est sur son petit nuage-là. Elle a encore du mal réaliser.
Les filles rejoignent la cuisine pour parler autour d’un thé. Les yeux d’Erin se perdent sur l’environnement qui les entoure. Un lieu qui manque un peu de féminité à son goût. Elle évoque la possibilité d’y mettre son grain de sel. Elle pensait pouvoir compter sur l’aide de Mia. « Pas quand il s’agit de Nel non » Mais faut croire que non. Ça la fait sourire Erin. Loin de la décourager, bien au contraire. Ses volets bleus elle pourra les peindre avec lui. Et pour ce qui est du ménage qu’elle c’est autorisé de faire, elle ose espérer que ça passe crème. « Et je pense qu’il va vite s’en rendre compte, même moi ça m’a sauté aux yeux dès l’instant où j’ai passé le pas de la porte. J’espère qu’il sera ravi ».Elle pouffe de rire en mettant sa main devant sa bouche. Elle a vraiment l’impression d’avoir tenter le diable en dépoussiérant les étagères. LE crime ! Cependant, Sanders ne souhaite pas s’imposer ici. Elle estime déjà bien de pouvoir passer quelques jours ici. Elle évoque alors son frère protecteur et chiant sur les bords. « J’ai une amie à moi qui sort avec un flic aussi. Chiant pour le qualifier est faible. Ça doit être un critère quand ils recrutent » Elle a vraiment l’impression d’avoir une description de son frère. Un rire l’emporte. « Ha ha ! Sûrement ouais, je ne les côtoie pas trop. J’en ai assez d’un à la maison. Et c’est un beau spécimen déjà. » Elle doute que l’ami de sa copine soit aussi chiant. Impossible ! « Je suppose que tu n’as rien dit à ton frère ? Tu as peur de sa réaction ? » « Hooo détrompe toi ! Elias nous est tombé dessus au détour d’une rue, il a péter un scandale. J’étais tellement blasée que je lui ai balancé que j’étais enceinte. Je te laisse imaginer sa réaction … Je sais c’est violent mais c’est sorti tout seul. C’est un peu mon refuge ici en final. » Elle l’évite en quelque sorte. Le temps qu’il calme ses nerfs. Ça ne sera pas sur elle en tout cas.
« Je suis désolé que ton père soit un abruti… Tu ne regrettes pas ? D’avoir abandonné l’idée de suivre tes rêves ? » Elle hausse les épaules en ayant un petit pincement au coeur d’avoir mit la musique de côté. « Je vis mes rêves à travers ma cousine qui a percé dans le milieu. Un peu grâce à moi » Elle sourit en repensant à Ellie. D’ailleurs, ça lui fait penser que ça lui manque de passer du temps avec elle. Erin retourne la question à Mia concernant sa relation avec son paternel. Soucieuse de savoir s’il y a une amélioration de ce côté. « Oui. Je l’ai rejeté lorsqu’il est revenu mais, je commence peu à peu à comprendre pourquoi il est parti. Même si j’aurai aimé qu’il m’explique tout ça quinze ans plus tôt, cela m’aurait évité d’en souffrir durant tout ce temps… Mais, j’ai envie de lui redonner sa chance, j’ai envie de retrouver cette complicité que nous avions parce que, malgré tout, il reste mon père et j’ai besoin de lui dans ma vie ». Est-ce qu’elle redonnerait une chance au sien ? Il faudrait qu’il ai les bons arguments pour ça. Elle n’est pas facile à convaincre. Elle est rancunière surtout. « Il y a aura toujours la crainte qu’il puisse recommencer, partir du jour au lendemain sans explication… Mais je prends le risque » « Si t’essaye pas tu ne le sauras jamais. J’ai bon espoir que ça se passe bien. Autant pour ton papa que pour Jax. » Elle porte la tasse à ses lèvres pour finir son thé. Nel ne devrait plus tarder. Erin regard brièvement son portable pour regarder l’heure. « C’est pas que je m’ennuie mais faut que je range tout mon bazar avant qu’il ne rentre. Il ne faudrait pas lui mettre la puce à l’oreille. Je suis curieuse de voir s’il se rend compte de quelques choses » Ça l’amuse intérieurement de l’imaginer ruminer dans sa barbe mal rasée (Voir pas rasée du tout). Erin accompagne Mia jusqu’à la porte. Elle va pour lui faire la bise, mais finalement elle la serre dans ses bras. « Ça m’a fait du bien de te parler. » Elle lui offre un sourire sincère en espérant que Mia tienne sa promesse. Elle a espoir en tout cas. Accoudée contre l’encadrement de la porte, elle regarde la voiture de son amie s’éloignée pour disparaître à l’autre bout de la rue. Rapidement elle pivote sur elle même et s’empresse de cacher toutes les preuves de son petit ménage. Curieuse de voir si son bougre de chéri a du flair.
« Je vous souhaite de trouver ce lien fraternel. Même si vous ne pouvez pas rattraper toutes ces années, l’important c’est le présent. Le destin a voulu vous réunir. Il faut saisir cette chance ». Je sens la caresse d’Erin sur ma main, ce regard qu’elle me porte pour me rassurer à son tour. J’apprécie son geste et je lui retourne son sourire. Jax et moi sommes sur la bonne voie pour construire et consolider ce lien fraternel. Cependant, il y a encore ce test ADN que nous devons passer, une question que je n’ose pas réellement aborder avec lui, ne voulant pas le précipiter car accepter que nous puissions être de la même famille a déjà été difficile pour lui. Il y a aussi la crainte du résultat, celui qui confirmerait notre lien, ou qui, au contraire l’infirmerait… Je donne du temps au temps, appréciant chaque moment passé avec lui, en espérant que ce lien n’en devienne que plus fort. Car, désormais, c’est tout ce qui m’importe… Quel que soit le résultat.
« Ha ça c’est clair qu’il ne risque pas de te la raconter ! » A ça, nous rions communément avant qu’elle n’entreprenne son récit « A la base j’allais à un rendez-vous Tinder. Sauf que c’était un guet apens orchestré par un mec frustré que j’avais rembarré quelques jours plus tôt. Quand je l’ai reconnu au loin j’ai commencé à faire demi-tour. Je sentais le coup foireux tu vois. Il m’a vu et il a commencé à me courser. J’ai pris peur. Je suis grimpé sur la moto de Nel sans réfléchir, en lui disant de déguerpir. Sauf qu’il m’a regardé avec des gros yeux en me disant de dégager de là. Sauf que j’ai insisté et il a fini par céder. Ne me demande pas pourquoi mais j’avais envie de prolonger cette soirée avec lui. On a finit à un fête foraine. Il était raviiiiiiit. Pense-tu. Il m’a gerbé sur mes chaussures le bougre. (…) Je ne suis pas prête de l’oublier cette soirée. C’était vraiment… rah… hors du commun ». J’ai le sourire aux lèvres en écoutant son récit. Et surtout, je remarque parfaitement à quel point elle est attachée à Geo, et à quel point l’amour qu’elle lui porte est sincère. « Comme toi avec le selfie, je n’ai aucun mal à l’imaginer bougon tout le long de votre soirée. En revanche, le coup de la gerbe » je ris de bon cœur « tu m’autorises à l’utiliser contre lui ? ». Parce que taquiner Geo était un de mes passe-temps favoris, ma façon à moi de lui montrer à quel point je tenais à lui. « En tout cas, le destin a semble-t-il fait en sorte que vos chemins se croisent et je trouve que cette rencontre est juste unique en son genre. Et je suis certaine que Nel ne le regrette pas même s’il a pu montrer le contraire ce soir-là », je fais alors en lançant un clin d’œil à la jolie blonde.
« Ha ha ! Sûrement ouais, je ne les côtoie pas trop. J’en ai assez d’un à la maison. Et c’est un beau spécimen déjà ». Erin vient à me parler de son frère qui semble être flic. Forcément, cela me fait penser au petit-ami de ma sœur de cœur, que je trouve insupportable. Et le sentiment est, de toute manière, partagé, puisque lui-même ne me porte pas dans son cœur. J’apporte ma tasse de thé aux lèvres pour en prendre une gorgée, attendant qu’elle me dise si elle a parlé à son frère de sa grossesse « Hooo détrompe toi ! Elias nous est tombé dessus au détour d’une rue, il a péter un scandale. J’étais tellement blasée que je lui ai balancé que j’étais enceinte. Je te laisse imaginer sa réaction … Je sais c’est violent mais c’est sorti tout seul. C’est un peu mon refuge ici en final. ». Quand elle prononce le prénom d’Elias, je manque de m’étouffer. Je repose la tasse doucement sur le comptoir, la regardant avec des gros yeux « Elias Sanders est ton frère ? Le Elias Sanders qui sort avec ma Dylane ? No way… Je te jure le monde est vraiment trop petit là par contre ». Je grimace alors « Désolé, c’est ton frère et je te parle de lui comme ça, mais lui et moi ne pouvons pas nous voir ». Je ris doucement avant d’ajouter « J’espère quand même que vous parviendrez à vous parler et que cette histoire ne va pas vous éloigner pour autant. Mais je reste persuadée, malgré tout, que ça s’arrangera entre vous ».
Je me permets d’interroger la jeune femme à propos de ses rapports compliqués avec son père. Visiblement, celui-ci a eu raison de ses rêves, ne lui permettant pas de s’épanouir dans sa passion pour la musique « Je vis mes rêves à travers ma cousine qui a percé dans le milieu. Un peu grâce à moi ». J’acquiesce alors même si je dois reconnaitre que je trouve ça triste qu’elle n’est pas pu le réaliser d’elle-même. A mon tour, je lui confie la relation que j’ai avec mon père, depuis son retour notamment « Si t’essaye pas tu ne le sauras jamais. J’ai bon espoir que ça se passe bien. Autant pour ton papa que pour Jax ». Elle a des mots rassurants, que j’entends et que j’apprécie. Je lui souris une nouvelle fois pour l’en remercier.
« C’est pas que je m’ennuie mais faut que je range tout mon bazar avant qu’il ne rentre. Il ne faudrait pas lui mettre la puce à l’oreille. Je suis curieuse de voir s’il se rend compte de quelque chose ». « Je dois m’éclipser aussi de toute façon ». Je me lève du tabouret et nous nous dirigeons vers la porte « Ca m’a fait du bien de te parler ». Elle m’étreint et j’en fais de même « Moi aussi, Erin. Je suis encore une fois désolé de ne pas avoir été honnête avec toi ». Je fais une légère grimace gênée avant de lui sourire sincèrement et de tourner les talons, laissant la jeune femme reprendre là où elle en était.