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 Nory#16

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Message(#)Nory#16 EmptyLun 5 Avr 2021 - 15:33

Je sais pas si il répond pas parce qu’il veut vraiment plus me parler, je sais pas si il répond pas parce qu’il est au travail, qu’il est très occupé, mais j’ai tenté de l’appeler toute la journée. J’suis persuadée qu’il m’en veut, enfin, je le sais. Il me déteste, j’en suis sure. Un appel ou deux, ça peut arriver, il les voit pas. Greg est pas un accro de son téléphone et quand il est au travail, c’est pas la peine d’essayer de le joindre, je sais exactement à quelle heure il est disponible et quand c’est foutu. C’est exactement pour ça que j’ai pas tenté de l’appeler en dehors de ces heures-là. Mais on sait jamais, peut être qu’il peut vraiment pas décrocher… J’ai plusieurs solutions : aller frapper chez lui, voir s’il répond, mais il y est surement pas. J’me pointe à son taf et là, il va me détester encore plus pour l’afficher devant ses collègues, je vais au parc pour attendre qu’il fasse son footing quotidien ou alors j’attends qu’un de ses voisins rentrent, prétextant que j’ai oublié mes clés et que j’vais attendre Greg jusqu’à ce qu’il revienne de je ne sais où… Ou alors…
J’me mets à fouiller partout, j’vais bien retomber sur ce flyer que j’avais gardé en souvenir de notre première rencontre. C’est dans les sacs que j’avais pas encore défait, en fouillis entre mes dernières fiches de paies et une facture du dentiste. C’est forcément par là. Après être retombée sur les vieilles cartes postales de colo envoyées par Arrow et mon diplôme d’éduc, j’la vois la petite feuille cartonnée qui dépasse. Le speed dating de la Saint Valentin, j’vais passer pour une psychopathe à garder ce genre de chose et pour le plan que j’suis en train de me monter dans la tête.
Je file chez lui, je glisse la carte dans sa boîte au lettre et le premier reflex qu’il aura en rentrant, c’est de regarder vite fait dedans, pensant qu’il y aura rien, comme quatre-vingt-dix pourcent du temps. Les dix pourcent restant, il fait sa tête de surpris, regarde l’enveloppe ou le courrier et repose dans la boite en se disant que la prochaine fois que j’passe, je m’occuperai de tout monter. Sauf que ça, c’était quand on était ensemble… Il verra le post’it qui dit : je m’en occupe.
Mon autre étape : aller au premier restaurant qu’on s’est fait pour notre premier vrai rendez-vous. Et quand je passe devant, j’en ai des frissons. J’me souviens de tout : le menu qu’on a pris, nos pas de danse, ce mec qui a voulu partager avec Greg, notre retour chez moi, notre première nuit. J’prends le menu à emporter.
Troisième étape : j’oublie pas Doowap et je passe à l’animalerie où Greg va lui prendre ses friandises préférée qu’il trouve que la bas. Parce que Doowap mérite pas non plus mon abandon.
Dernière étape : j’repasse rapidement à l’appart, parce que c’était pas prévu, mais j’file mettre la robe sur laquelle il avait flashé et qu’il m’a offert y a trois semaines et que j’ai encore pas eu l’occasion de porter avec lui. C’est d’ailleurs la première fois et mon dieu, c’que j’me sens ridicule de faire tout ça alors que j’suis pourtant sure qu’il m’ouvrira jamais la porte. Si non, il m’aurait déjà rappelé ou répondu à mes appels.
Le repas va être froid à force de faire tout dans le désordre, mais j’sais même plus comment j’m’appelle à cette heure-ci, j’fais rien qui aille, j’fais rien qui ai du sens… j’finis par me garer devant son immeuble, j’me dis qu’entre mon premier passage tout à l’heure et là, il est bien rentré… et si c’est pas l’cas, j’attendrai. Le voisin, Ed arrive presque au même moment que moi, j’en profite pour rentrer ni vu ni connu, je jette un œil à la boite aux lettre et j’regarde rapidement à l’interieur si j’vois quelques chose mais c’est tout noir, même si j’ai l’impression que mon flyer est toujours là, j’sais pas sure… je souffle, j’ai peur, j’ai si peur… c’est ma dernière chance à moi. Je tente le tout pour le tout, je file dans l’ascenseur et monte… sonne à la porte et j’attends… j’ai chaud, mon cœur s’emballe à nouveau…
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Message(#)Nory#16 EmptyMar 6 Avr 2021 - 16:31

T’es au courant qu’elle a essayé de t’appeler toute la journée et que t’as pas décroché une seule fois ? T’as même pas regardé ton téléphone de la journée, à vrai dire. T’étais trop occupé à fumer, à glander sur ton canapé devant ta télé et à attendre que le temps passe. T’es vraiment une grosse merde, Greg, ça fait exactement neuf jours qu’elle t’a largué et on aurait l’impression que t’es en dépression depuis plusieurs semaines. Bon, elle n’avait pas donné signe de vie pendant quatre jours avant, alors ça peut se comprendre. Mais tes cernes sont aussi profondes que les poches de ton jean, et ta gueule… Franchement, ta gueule donne pas envie d’être regardée. Et puis, ça fait combien de temps que t’as pas pris de douche ? T’es même pas allé courir, alors que ça te fait du bien, pourtant, de courir. Mais là pour l’instant, tu préfères te morfondre dans ton salon, t’es resté dans cette pièce les trois quarts du temps, t’as demandé à Ed de promener ton chien à ta place, t’as prolongé tes congés au boulot, et t’as abusé des clopes. T’as doublé ta consommation en deux semaines et tu t’en veux même pas alors que tu sais que ton cardio va en prendre un sacré coup quand tu vas te remettre à courir. La seule fois où t’es sorti, c’était pour aller te bourrer la gueule dans ton bar préféré. Tu t’étais dis que t’allais pouvoir choper de la gonzesse et oublier ta brune, mais t’as pas été capable de tenir la route, t’as fini par appeler Leslie pour l’insulter de tous les noms, et, sans savoir comment, t’avais fini chez elle le lendemain. C’est d’ailleurs la seule qui est au courant de ta rupture avec Noa, t’as beaucoup trop honte de l’annoncer à Amos ou à Marius pour l’instant, t’as trop honte parce que tu t’étais autorisé à être vulnérable et à montrer de cette vulnérabilité – non seulement avec elle, mais aussi avec tes potes. Si tu veux pas finir dans un cercueil très prochainement, il faudrait peut-être que tu te bouges le cul, que tu te retrouves un projet. Pourquoi pas le bar ? Oui, c’est bien ça, le bar. Focalise ton attention dessus, comme tu sais bien faire quand ça va pas : fais abstraction de ta rupture, concentre ton énergie sur la recherche d’un local et la lancée d’un bar à saucisson. Lâche ton job pour de bon, vis pour toi, et vis bien. Allez Greg, bouge, s’il te plait, c’est dur de te voir comme ça, c’est dur de te voir inactif quand toi, t’es incapable de rester sans rien faire plus d’une journée…

La sonnerie se met à sonner, et Doowap, lui, se met à courir devant la porte en chialant. S’il pouvait l’ouvrir à ma place pour envoyer chier la personne qui est derrière, ça m’arrangerait. Je jette un coup d’œil sur l’horloge du salon : il est 19h12. Ca doit être Ed qui vient prendre de mes nouvelles, encore, s’assurer que je me suis pas tiré une balle. A moins qu’il ne vienne plus tôt pour la balade de Doowap ? Le gars est gagnant quand même, je le paie quasi 20 balles de l’heure pour qu’il marche avec mon clebs et lui lance deux ou trois fois la balle. Putain, je dois me lever, fait chier. Le chien pleure de plus en plus fort, de plus en plus rapidement. « Oui c’est bon, j’arrive, fait pas chier, tu me gonfles », que je grogne. T’as jamais parlé aussi mal à ton chien, le pauvre, il t’a rien fait. Au fond, tu lui en veux presque parce qu’il aimait beaucoup, beaucoup, beaucoup Noa. Il l’avait totalement acceptée, et il y avait cru, lui aussi, à votre histoire d’amour. Alors à chaque fois que tu le vois, t’as juste envie de l’envoyer chier quand il te regarde avec son regard tout triste, t’as l’impression qu’il t’en veut, lui aussi, d’avoir laissé Noa s’échapper.
Je déverrouille ma porte sans grande conviction, prêt à remercier aussi poliment que possible Ed – parce que j’avoue que sans lui j’aurais été bien embêté pour sortir Doowap – tout en l’envoyant gentiment chier s’il venait encore à me demander de mes nouvelles. Depuis quand on est devenu si proche ? Depuis quand venir tous les jours pour savoir si je vais bien fait partie de ses préoccupations ? Depuis quand est-ce que quelqu’un s’intéresse à moi, à part Noa ? Enfin… S’intéressait à moi. Il est mignon, Ed, mais bien trop collant. Quand je relève les yeux vers celui qui est sur mon paillasson, c’est pas un grand mec chauve et ses lunettes rondes qui me fait face, mais une petite brune dans une robe que j’avais achetée il y a trois semaines. Mais qu’est-ce qu’elle fout là ? Pourquoi elle porte cette robe ? Pourquoi est-ce qu’elle a un sac de bouffe du resto qui est devenu nôtre ? Elle vient chercher le reste de ses affaires et repartir pour un date, c'est ça ? Aucun son ne sort de ma bouche et encore une fois, Doowap fait le boulot pour moi : il lui saute dessus, jappe et chouine en même temps. Mon visage à moi, reste stoïque. « Tu viens récupérer le reste ? » Evidemment que non, Greg, toi-même tu sais qu’elle n’est pas là pour ça. Réfléchis deux secondes vieux con. « T’aurais pu prévenir. » T’es sacrément culotté de lui dire ça alors que t’as pas regardé ton téléphone depuis 2 jours. « Viens, reste pas là », que j'annonce finalement à contre-coeur. J'aurais aimé qu'elle ne mette jamais les pieds chez moi. C'est trop dur de la voir ici, toute belle, l'air de rien. C'est trop dur de ne pas craquer, de ne pas la supplier de me reprendre, de ne rien dire. C'est trop dur d'accepter qu'elle m'ait vraiment jeté.
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Message(#)Nory#16 EmptyMar 6 Avr 2021 - 17:16


C’est long, beaucoup trop long, je colle même mon oreille contre la porte pour tenter d’entendre un son, n’importe quoi, mais cette porte est blindée et elle laisse rien passée. J’devrais le savoir, pour le nombre de fois où j’ai toujours cru rentrer seule et que pourtant, une fois la porte ouverte, y avait un vrai vacarme à l’intérieur avec le son de la télé super fort parce que Greg se fait de plus en plus vieux. Mais au fond de moi, je sais qu’il est pas là et je sais que j’vais encore attendre au moins deux heures qu’il daigne rentrer du travail ou de ne je sais où. J’suis prête à attendre… j’ai toujours la joue collée à la porte quand je sens la poignée bouger juste sous mon bras. Oh merde. Greg est là ? Et si c’est quelqu’un d’autre qui allait ouvrir cette porte ? Et si c’était une nana qui allait ouvrir la porte ? Oh merde, j’ai envie d’faire demie tour. Sauf que la porte s’ouvre vraiment et que c’est lui, là, en face de moi. C’est Greg et merde, retiens toi de pleurer Noa, pas encore, pas maintenant c’est pas le moment. Le voir me rassure, me fait du bien et me terrifie à la fois. Il a pas dormi depuis combien de temps ? Il a une barbe comme je l’ai jamais vu, d’habitude, elle est taillée et bien rangée, là tout est en bataille. Il a une tâche de je ne sais quoi sur son t-shirt qu’il met quand il veut pas sortir. Mais qu’est ce qu’il fait ? J’ai envie de lâcher mon sac de bouffe et de lui sauter dans les bras et de lui dire combien j’suis désolée, combien j’m’en veux, combien j’m’en fou de tout ce qu’il s’est passé, que c’était pas important, que j’me suis emballée, que j’en ai fais des tonnes encore, que ça n’a rien à voir avec un manque de confiance en lui et que c’est sans doute plus un manque de confiance en moi, que tout l’temps j’me dis qu’il y a forcement mieux, qu’une belle et vraie histoire c’est pas fait pour moi, que ça finira par se retourner contre moi tout ça. Alors à la moindre faille, j’me dis que c’est l’heure pour moi, que ça y est, j’avais raison de douter, que j’aurai jamais du m’emballer comme ça. Parce que Leslie s’est pas contenté de moi, parce qu’elle a trouver mieux. Parce que Andy a pas su se contenter de moi, qu’il voulait plus, qu’il en voulait d’autres. Parce que Coni m’a plus jamais donné d’nouvelle lorsqu’il est repartie à Gold Coast alors qu’on s’était promis d’essayer.  Alors pourquoi pas Greg ?
Doowap me saute dessus, Doowap me lèche les mains, agrippe le sac de bouffe, me tourne autour. Mais même si Doowap est le meilleur chien du monde, c’est pas pour lui que j’suis là. J’le calcul même pas en vrai, désolée Doo. « Tu viens récupérer le reste ? » Tu vois rien Greg ? Tu vois rien de particulier là ? J’ai l’air de vouloir venir récupérer mes affaires ? Dans cette tenue ? Et avec de repas dans les bras ? Je secoue la tête, j’ai même pas de mots qui me viennent, j’ai la voix coupée, la gorge nouée. « T’aurais pu prévenir. » c’est gonflé ça, parce que j’ai essayé milles fois de l’appeler et qu’il a jamais répondu. Mais quand je vois la tête qu’il a, les fringues qu’il porte, j’me dis que son téléphone doit être en silencieux dans sa piaule ou même éteint dans son manteau. J’allais rétorquer, mais il m’invite à rentrer chez lui. Je m’attendais pas à ça, j’m’attendais à ce qu’il me ferme la porte au nez après tout ce qu’il avait pu me dire aussi, quand je suis revenu l’autre jour. J’entre, timidement, comme si c’était la première fois que je mettais les pieds chez lui, comme si j’avais jamais partagé ce loft avec lui. Je finis enfin par faire une caresse à Doowap alors que petit à petit j’me sens en sécurité et apaisée… enfin, c’est peut-être un grand mot.
« Je viens pas récupérer mes affaires… » je dépose le sac en papier recyclé sur la table et me tourne vers lui. « T’es pas sortie d’ici depuis quand ? » je demande quand l’odeur de renfermé et de transpiration me monte au nez. Ça pu ici. L’appartement est encore plongé dans le noir, les volets ne sont même pas ouverts, franchement, Greg… je m’approche de lui, glissant une main sur sa joue pour retirer une miette de je ne sais quoi, nichée dans sa barbe. « Tu m’accorde 7 minutes ? » 7 minutes pour faire connaissance, 7 minutes pour repartir de zéro, 7 minutes pour s’écouter, 7 minutes pour être pardonnée…
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Message(#)Nory#16 EmptyMer 7 Avr 2021 - 19:05

Je pensais clairement pas la voir là, Noa, et tout ce qui sort de ma bouche sort machinalement. Je l’invite à rentrer chez notre ancien chez nous à contre-cœur, presque automatiquement, persuadé qu’elle est là pour récupérer le reste de ses fringues. Sa brosse à dent dans la salle de bain, son linge sale toujours dans la corbeille parce que j’ai pas lancé une seule machine depuis, et peut-être même son énorme meuble qui me pollue l’espace. Il est pas si gros ce meuble, Greg, c’est juste qu’il est planté en plein milieu de la pièce et qu’à chaque fois que tu le regardes, tu repenses au jour où vous avez emménagé. Et c’est ça qui te blesse, savoir que c’est de l’histoire ancienne alors que ça fait si peu de temps qu’elle t’a largué. Savoir qu’elle a pu tourner la page aussi facilement étant donné que t’as pas entendu parler d’elle depuis. Elle ne répond à aucune de mes questions, se contente de rentrer et de caresser Doowap. Ok, donc elle est vraiment venue pour récupérer ses affaires et a décidé de ne pas me parler. Bien, tu veux jouer à ça ? On va jouer à ça. Je m’apprête à retourner dans le canapé pour l’ignorer le temps qu’elle fasse ses trucs, mais sa petite voix s’élève finalement dans les airs. « Je viens pas récupérer mes affaires… » Pourquoi alors ? Je tourne mon regard vers elle alors qu’elle pose son sac de bouffe sur la table. Fais comme chez toi, je t’en prie. « T’es pas sortie d’ici depuis quand ? » « Je crois que t’as perdu le droit de me demander ce genre de truc, Noa. » Elle grimace et à ce moment, j’ai juste envie de la jeter dehors. Ben oui je pue des dessous de bras, de la gueule, de tout tout tout tout. Et alors ? Elle vient me narguer avec sa jolie petite tenue ? Me dire qu’elle s’en sort très bien sans moi ? Qu’elle est déjà prête à rencontrer d’autres gars mieux que moi ? Ou d’autres nanas, je sais plus à quoi m’attendre avec elle. Elle s’approche de moi et établit un contact, sa main venant s’approcher de ma joue. A quoi elle joue ? Arrête de me regarder comme ça putain. Je sais pas si c’est de la pitié ou de la culpabilité, mais j’ai pas envie de croiser ce regard, ce regard qui commence déjà à me tordre les boyaux. « Tu m’accorde 7 minutes ? » Quoi ? Je comprends vraiment pas où elle veut en venir, miss Jacobs. Ouais, t’as perdu toute capacité à déchiffrer ses gestes on dirait : t’es même pas capable de voir qu’elle t’aime encore, rien que quand elle te regarde, ça se voit mon grand. T’es même pas capable de voir qu’elle cherche à se rattraper, qu’elle cherche à t’impressionner, à se racheter… Greg, arrête de jouer le con, ouvre les yeux pour une fois, t’es intelligent pourtant… Ca sert à rien d’essayer de te protéger contre elle, c’est contre toi qu’il faut que tu fasses la démarche. « Si tu veux » que je finis par souffler en m’éloignant. Comment est-ce qu’elle peut rester aussi proche de moi alors que je pue le chacal ? Même moi je sens mon odeur corporelle, et ça, c’est franchement mauvais signe. Je vais m’asseoir sur le canapé, et l’invite à parler d’un geste de la main. « Je t’en prie. » Sept minutes, comme au premier rendez-vous Greg. Même ça t’as pas compris ?
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Message(#)Nory#16 EmptyMer 7 Avr 2021 - 22:25

« Je crois que t’as perdu le droit de me demander ce genre de truc, Noa. » bon. Ça a le mérite d’être clair et c’est vrai que j’reviens presque un peu trop sûre de moi dans son territoire. Après tout, on est chez lui, dans son appartement et s’il décide de pas vouloir aérer son appartement pendant quatre jours, grand bien lui fasse… mais ça me rappelle quand même que c’est fini entre nous et que j’sais pas si mon idée est vraiment la bienvenue… en tout cas, j’me dis que s’il voulait pas m’voir, s’il me détestait autant que c’que j’avais imaginé, il m’aurait pas invité à entrer… je crois, hm ?! Inspiration, expiration… j’me lance. J’ai mon air de gamine pas sûre d’elle et pourtant, je sais exactement comment je veux que cette soirée se passe et comment il faut qu’elle finisse… le seul truc, c’est que j’suis pas seule à jouer ce soir et que sans partenaire, j’pourrais aller nulle part.
J’vois bien son regard quand j’lui demande s’il a sept minutes à m’accorder, il capte pas. J’ai envie de facepalm, ça commence mal. Il fait pas le lien, peut être qu’il y a que moi qui peut m’accrocher à ces petits détails. Après tout, si ca se trouve, il se souvient pas que notre rencontre a été conditionnée à sept minutes, il se dit peut être que c’était huit, ou dix, ou qu’il s’en fou en fait. Pourquoi j’me pose ces questions ? « Si tu veux » qu’il souffle en s’éloignant de moi alors que j’le suis du regard en restant où j’suis sans oser broncher. Il va s’assoir sur le canapé et me fait signe de le rejoindre. C’est bon signe ça non ? « Je t’en prie. » j’arrive à côté d’lui, et m’installe en posant mes mains sur mes genoux, me frottant doucement la paume sur la robe qui remonte juste au-dessus des rotules. « J’m’appelle Noa. » mon dieu, c’que j’suis ridicule. J’le regarde même pas que j’imagine déjà sa tête à se demander c’que j’fou. Mais j’continue, j’vais jusqu’au bout, j’assume – presque – « C’est pas la première fois que j’fais ça. J’ai déjà tenté l’année dernière et j’me suis un peu ridiculisé… mais j’regrette pas. » mes yeux finissent enfin par se poser sur lui, à oser l’affronter, juste pour essayer de voir où j’veux en venir. « J’suis directrice d’une association… je pèse plutôt pas mal dans l’milieu. » pas du tout, mais c’est juste l’image qu’il se fait de son ex nana qui est directrice. « J’ai rien contre les flics, j’trouve ça même plutôt sexy… » autant virer les moments gênant, virer les faux pas. On recommence et on met d’côté nos erreurs. « Il parait qu’on doit donner une note sur dix à la fin de la session… » charisme, humour, intérêt, physique… « tu crois que tu mériterai un 9?» ça y est Greg, t’as compris où j’voulais en venir ou toujours pas ?
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Message(#)Nory#16 EmptyMer 7 Avr 2021 - 23:48

Je suis saoulé de sa présence, saoulé de voir qu’elle a l’air d’aller bien, saoulé qu’elle voit à quel point je suis un déchet à côté d’elle, saoulé d’avoir accepté qu’elle parte sans avoir rien tenté pour la rattraper, saoulé de tout en fait. Pourquoi elle est là déjà, si c’est pas pour récupérer le reste de ses affaires ? Affalé dans mon canapé, j’attends juste qu’elle déblatère ses reproches, qu’elle me balance qu’elle va mieux depuis qu’elle n’est plus avec moi, qu’elle m’annonce que j’ai été toxique pour elle et que la situation est mieux telle qu’elle est maintenant. Allez, vas-y, utilises tes sept minutes et barre-toi, Noa. « J’m’appelle Noa. » Quoi ? Je tourne la tête vers elle tandis qu’elle, elle me fuit du regard. « C’est pas la première fois que j’fais ça. J’ai déjà tenté l’année dernière et j’me suis un peu ridiculisé… mais j’regrette pas. » Je comprends pas ce qu’elle raconte, je suis perdu. Ses yeux se posent sur moi, et l’expression que j’y vois n’a rien d’une attitude de reproches. Elle est gênée par ce qu’elle est en train de dire, elle a son air tout timide, celui que je retrouvais à chaque fois que je lui disais à quel point je la trouve belle, son air tout timide du début de relation, le même air que j’avais perçu au speed-dating. Ah. Putain. Le speed-dating ? C’est pour ça les sept minutes ? Mais pour quoi au juste ? « J’suis directrice d’une association… je pèse plutôt pas mal dans l’milieu. » Un infime sourire se trace sur mes lèvres. « J’ai rien contre les flics, j’trouve ça même plutôt sexy… » Cette fois, mon sourire s’élargit davantage. Nos regards se croisent, vraiment, et je crois lire dans ses yeux qu’elle veut nous donner une autre chance. Ben putain, t’es bien long à la détente Morton. M’enfin, mieux vaut tard que jamais… Heureusement que Noa n’attend pas de toi que tu lises entre les lignes, heureusement qu’elle est là pour te mâcher le boulot quand même. Mon cœur se resserre dans ma poitrine. Pas parce que j’ai mal, pas parce que je suis blessé, mais parce que je crois voir une lueur d’espoir pour nous deux. « Il parait qu’on doit donner une note sur dix à la fin de la session… tu crois que tu mériterai un 9?» Je ricane doucement alors que mes muscles semblent se détendre petit à petit. « Un 9 ? C’est tout ce que je vaux ? » Un peu culotté de demander ça. Tu vaux même pas un 2 pour tout ce que tu lui as fait subir. « Viens-là… » que je souffle finalement alors que mon bras enroule ses épaules pour la rapprocher de moi. Je pose mon menton sur le haut de son crâne en soupirant de soulagement, avant d’embrasser son cuir chevelu du bout des lèvres. L’odeur de son shampoing m’avait manqué. La chaleur de son petit corps aussi. Elle, elle m’avait manqué. Je la serre un peu plus contre moi, embrasse son front avec plus d’assurance. Mes mains se posent sur son visage, mes pouces caressant doucement ses joues, et je m'autorise à effleurer ses lèvres de ma pulpe, comme pour lui demander si je peux l’embrasser. « Tu es sûre de vouloir encore de moi ? » Parce que je sais pas y faire, Noa. Tu as bien vu comme j’ai merdé, tu as bien vu comme je t’ai blessée. Est-ce que t’es sûre de vouloir te torturer encore une fois ?
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Message(#)Nory#16 EmptyJeu 8 Avr 2021 - 15:49


J’arrive à lui arracher un sourire et la pression se relâche automatiquement. J’préfère le voir comme ça plutôt qu’avec son air dur et sévère. J’crois que j’y suis allée vraiment fort la dernière fois qu’on s’est vu et j’pourrais pas dire que j’pensais pas ce que j’ai dit, c’est dur pour moi d’admettre tout ça et en même temps… en même temps, je sais qu’il est maladroit pour un tas de raison que j’devrais peut être pas laisser passer… en même temps j’lui trouve peut-être des excuses trop facilement. C’est vrai, mais en même temps, je sais que j’suis folle de lui et que jamais j’ai pu me projeter si loin avec n’importe qui d’autre. Jamais, j’ai imaginé avoir une bague au doigt, jamais, j’ai imaginé me regarder dans un miroir et y voir un ventre rond pousser de jour en jour, jamais, j’ai rêvé de visiter des maisons et d’y faire des plans sur la comète. J’veux une histoire qui dure, j’veux une histoire vraie et sans fin et cette histoire, c’est à ses côtés que j’veux la construire.
« Un 9 ? C’est tout ce que je vaux ? » forcément qu’il voudrait même que j’aille au-dessus de la note maximale, forcément Greg que t’as un égo surdimensionné et que c’est aussi la source de nos querelles mais cette fois ci, je souris et attrape un coussin que j’viens à peine cogner contre sa poitrine. J’me trouvais déjà bien généreuse avec mon 9. « Viens-là… » et je sens mon corps tomber contre lui, son bras qui m’emmitoufle et qui m’fais sentir aussi bien que jamais. Beaucoup mieux que ces quelques derniers jours, en tout cas. « Tu es sûre de vouloir encore de moi ? » Encore, ça m’rappelle la seconde chance, puis la dernière chance et nous y revoilà… combien encore ? Et si c’était ça finalement ? J’espère pas, j’espère juste qu’on finirait par caler nos partitions ensemble pour former la plus belle des mélodies. C’est juste que parfois, y a des fausses notes et que le chef d’orchestre est un peu pointilleux sur la justesse… « certaine… » que je souffle, en allant chercher sa main du bout de mes doigts. Je ferme les yeux un instant, et je finis par me retirer en fronçant les sourcils. « va falloir que t’aille prendre une douche, Greg. » et c’était sérieux là. « Et pendant ce temps, j’prépare la suite, ok ? » parce qu’on a pas fini nos retrouvailles. « Fais toi beau. » j’me relève rapidement, viens me poser juste en face de lui, collant mes genoux aux siens. Je me baisse à nouveau pour l’embrasser et à l’instant même où mes lèvres touchent les siennes, c’est explosions de sensations, c’est si fort que j’en ai presque envie de pleurer. « J’suis désolée. » parce que c’était sincère, vraiment désolée pour les mots durs que j’ai pu lui dire.
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Message(#)Nory#16 EmptyJeu 15 Avr 2021 - 15:29

Elle arrive à détendre un peu l’atmosphère avec ses phrases de loveuse, avec ses répliques qu’elle a dû répéter dix fois avant de venir me voir. Un sourire se trace sur mon visage, signe qu’elle m’a déjà convaincu, et je m’autorise à établir un contact entre nous, je m’autorise à la serrer contre moi. Et si elle sait que je suis partant à 100%, j’ai besoin de savoir qu’elle est sûre de ce qu’elle fait. Si je suis sûr à 100% de l’aimer, je suis beaucoup moins certain du fait que je ne la ferai plus souffrir. Est-ce qu’elle partira à nouveau à ce moment-là ? Est-ce qu’elle m’abandonnera encore ? J'ai besoin de savoir si elle veut vraiment se relancer dedans avec moi. « certaine… » Elle cherche à se rapprocher de moi, elle aussi, quand elle glisse ses doigts entre les miens. Cette sensation-là m’avait manqué aussi. J’en aurais presque oublié mon haleine et ma transpiration si Noa ne me l’avait pas rappelé. Personne ne peut oublier ça, Greg, personne tu entends ? Tu pues et c’est terrible. Comment est-ce que Noa a pu rester aussi près de toi pendant ces quelques minutes ? On dit que l’amour rend aveugle, mais visiblement, il fait aussi perdre l’odorat. Je me marre face à ses piques, ne la quitte pas du regard lorsqu'elle se lève, nos mains toujours jointes, et qu’elle vient se positionner devant moi. Qu’elle est belle, Noa. Et là, à cet instant présent, t’as un regard de canard mon vieux. T’as des cœurs dans les yeux et tu te rends compte à quel point tu as de la chance de l’avoir. Elle est trop bonne pour toi, trop conne sans doute de t’accorder le bénéfice du doute et de t’autoriser à jouer avec son petit cœur encore. Mais au moins, cette fois, t’as ouvert les yeux sur l’importance de votre relation. Au moins cette fois, tu vas faire en sorte de pas tout foutre en l’air. Parce que t’as beau faire le bonhomme Morton, mais tu sais très bien que Noa c’est ta petite perle rare, et tu sais aussi que t’en trouveras pas d’autres comme elle.
Elle se baisse et s’approche tout doucement de mes lèvres pour m’embrasser, comme si c’était la première fois depuis des années mais en même temps, comme si on n’avait jamais arrêté de le faire. Si son odeur est la première chose qui m’avait manqué, je crois bien que ses baisers arrivent en deuxième position. « J’suis désolée. » qu’elle souffle alors que je ne m’y attends pas du tout. Elle s’excuse pour la première fois, elle accepte sa part de responsabilité dans cette altercation. Ses mots m’avaient blessé, je ne sais pas si je parviendrais à faire abstraction des coups qu’elle m’a assenés par ses accusations, mais ses excuses pansent pour l’instant. Et toi par contre, tu t’excuses pas, Greg ? T’es au courant que c’est quand même en grosse partie de ta faute si vous en êtes là ? « Je t’aime. » que je me contente de répondre en caressant doucement sa joue. Je l’embrasse tendrement une nouvelle fois, puis je me lève, direction la salle de bain. « J’en ai pour 15 minutes. »

La douche fait vraiment beaucoup de bien à ma peau (et à mon odeur) et le dentifrice n’a jamais été aussi frais qu’à cet instant. Je sais qu’il faut que je m’excuse, moi aussi, auprès de Noa, mais je ne sais pas comment le faire. Je ne vais pas poser un "je suis désolé" comme ça sans préavis ? Est-ce que je suis vraiment obligé de lui dire que moi aussi je m’en veux ? Elle l’a suffisamment compris en voyant mon état, non ? Pourquoi tu te poses ce genre de questions dont les réponses sont évidentes ? Tu veux juste pas t’excuser parce qu’elle, elle l’a fait, et que pour toi, ça signifie que t’as eu ta petite victoire quelque part. Je sors de la salle de bain, serviette enroulée autour de la taille, pour aller chercher des fringues propres dans mon dressing. Je choisis le premier polo qui matche avec mon jean et reviens tout frais auprès de Noa. Elle a eu le temps de ranger mon bordel sur la table, d’y mettre une nappe et de la dresser comme si on était au resto. Elle a pris le soin de choisir le plat que je commande toujours à ce resto – l’entrecôte de 400 grammes avec frittes et salade – et nous a servi deux grands verres de vin. Combien de temps je suis parti sous la douche au juste ?
Je souris devant tant d’attention de sa part, et viens timidement enrouler sa taille de mes bras. « Merci… » que je glisse tout bas, avant de déposer un baiser sur son cou. Merci pour ce soir, merci d'être revenue, merci de me faire confiance encore une fois. J'inspire lentement, mon coeur bat vite, mais je sens que c'est le moment, je lâche finalement un : « Pardon. » Et étonnement, il sort assez naturellement (bien que rapidement) ce ‘pardon’. Elle sait pourquoi je m’excuse, et je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet à nouveau. « Alors elle te plait cette robe ? » que je demande tout sourire, tirant sa chaise pour qu’elle s’y asseye, puis m'installant à mon tour face à elle. Je ne lui laisse pas le temps de rebondir sur mes excuses, j’enchaîne le plus rapidement possible. « Je savais qu’elle t’irait à merveille. »
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Message(#)Nory#16 EmptyVen 16 Avr 2021 - 17:51

« Je t’aime. » Il y a rien qui m’fait plus de bien que d’entendre ses mots, que de sentir sa chaleur et ses lèvres sur les miennes. Y a rien qui m’fait plus de bien que Greg avec moi. Autant de bien que de mal d’ailleurs. Mais j’prends tout, j’prends l’packaging complet parce que j’arrive pas à faire sans et que mon corps à créer une accoutumance à tout ça. J’ai besoin de lui, de nous, de ce qu’on représente, de ce qu’on est ensemble. « J’en ai pour 15 minutes. » top chrono. Je me redresse, le laisse disparaitre alors que comme prévu, je m’occupe de tout ici. J’reprends mes droits, mes habitudes, j’ai l’temps de mettre la table, nappe, petites bougies que j’ai trouvé planquées dans un tiroir fourretout. J’entends la porte s’ouvrir et mon regard se glisse sur lui, avec sa serviette autour de la taille, il a pas totalement terminé de se préparer et moi, je gère les derniers détails. Le plat est encore chaud – heureusement – et il a plus qu’à venir s’installer maintenant que tout est prêt, il reste plus que la vin à servir, et ça aussi, c’est pile poil à la bonne température. Greg revient tout juste à temps, beau et frais et surtout, il sent bon ! Son parfum qui m’enivre quand ses bras s’enroulent autour de ma taille. « Merci… » j’ai l’air d’une gamine de 15 ans qui découvre ses premiers sentiments, ses premières sensations. Comme si c’était une nouvelle rencontre, aujourd’hui. « Pardon. » il lâche alors que nos lèvres sont presque encore scellées. La balle est au centre, match null ou alors, on est deux gagnants. Je sais pas, en tout cas, j’ai pas envie de revenir sur tout ça… Je réponds par un nouveau baiser, la page se tourne, du moins, j’espère. Elle se tourne là, j’ai pas envie de revenir dessus, même si j’ai encore des interrogations, même si j’ai l’impression de pas en avoir totalement fini, de rester sur ma faim, mais va falloir aller de l’avant, faire avec ce que j’ai et finalement, c’est peut être juste ce que j’ai à savoir : il n’y a rien eu entre Leslie et Greg. Qu’est ce que j’ai besoin d’me prouver de plus ? C’est avec moi qu’il est, c’est au creux de mon cou qu’il dépose ses lèvres ce soir et j’ai juste à me satisfaire de ça…
« Alors elle te plait cette robe ? » je m’écarte enfin, regardant le seul vêtement que je porte aujourd’hui, pour la première fois d’ailleurs, et elle a fait mouche dès que je me suis regardée dans le miroir chez Jane. Bien sûr qu’elle me plait. « Je savais qu’elle t’irait à merveille. » qu’est ce qu’on a l’air con à s’faire des compliments comme ça. Ca m’fait sourire. « J’mérite le 10 aussi, non ? » je glisse mes doigts autour du verre à vin devant moi. « Bon appétit, et force pas trop sur le vin, j’attends toujours que tu m’apprennes à danser la salsa comme une reine. » parce qu’il avait eu à plusieurs reprises l’occasion de me montrer ses talents de danseur, de me guider sur la piste de danse, mais à chaque fois bien trop court à mon goût et ce soir, la playlist était aussi choisi d’avance pour enflammer la piste éphémère qui nous attendrait lorsqu’on aura fini ce repas et poussé la table. Et cette fois, personne pour interrompre notre danse.
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Message(#)Nory#16 EmptyMar 20 Avr 2021 - 12:35

Elle n’a pas l’air de chercher d’explications, Noa, elle se contente de mes excuses, m’embrasse et me regarde amoureusement. Comme avant. Avant que je ne fasse encore le con, avant que je ne sabote encore notre relation, avant que je ne perde sa confiance. Elle ne dit rien face à mes excuses mais je comprends qu’elle me pardonne malgré ses interrogations qui restent en suspens. Elle n’a pas eu toutes les réponses à ses questions mais elle veut aller de l’avant elle aussi, elle veut juste arrêter d’être prise pour une conne, elle veut tout simplement avancer. Avec moi. Je ne sais pas comment je devrai lui annoncer ce qu’il s’est passé entre Leslie et moi et je ne sais pas si je le ferai d’ailleurs (oui Greg, va bien falloir que tu portes tes couilles à un moment. Elle pardonne elle pardonne mais elle va finir par se barrer si tu continues à lui cacher tout ce qui te rend mal à l’aise), mais pour l’instant, elle et moi, on veut juste profiter de l’instant. Alors je lui tire la chaise pour qu’elle s’y asseye, je la complimente sur sa tenue et je la sens complètement réceptive à ce mood-là. « J’mérite le 10 aussi, non ? » Elle mériterait bien plus que ça, Noa. Elle me sourit à nouveau et mon cœur se resserre davantage. Elle est si belle quand elle sourit. Mais qu’il est niais ce Greg, un vrai canard d’amour. Tu serais presque mignon si t’étais pas aussi con Morton. « Rien que parce que tu m’as ramené mon entrecôte dans cette tenue, je veux bien te donner ton 10. » Elle aurait ramené une pizza surgelée, elle m’aurait fait le même effet. Mais elle a quand même pris le soin d’aller chercher le plat que je commande tout le temps à notre resto. Sacré niaise quand même la Jacobs. Euuuh tu peux parler, t’as vu comme tu la dévores des yeux ? Comme t’es heureux qu’elle ait mis sa fierté de côté pour venir te chercher ? T’es beaucoup trop amoureux d’elle mais t’arrives toujours pas à l’accepter, ça non plus.

« Bon appétit, et force pas trop sur le vin, j’attends toujours que tu m’apprennes à danser la salsa comme une reine. » Je ricane (niaisement) et lève mon verre pour trinquer avant de fermer brièvement les yeux en dodelinant la tête au rythme de la musique. « T’as tout prévu hein ? » que je demande alors qu’un remix d’Obsesion passe en fond sur l’enceinte. Le repas, le vin, la musique, Noa face à moi, une belle soirée qui s’annonce. L’appétit me revenant tout à coup, j’attaque mon premier vrai repas depuis… Depuis combien de temps j’ai pas nourri mon corps avec autre chose que du café, des chips et du saucisson déjà ? La viande saignante ravive mes papilles et le vin ne fait qu’accentuer ce bonheur en bouche. On mange presque en silence, la musique nous berçant, tandis que nos regards se croisent amoureusement et que nos doigts s’entrelacent entre deux bouchées. C’est comme si les mots n’étaient pas nécessaires, comme si tout ce dont nous avions besoin, c’était de se retrouver. La dernière bouchée avalée, je nous ressers du vin et me lève pour lui tendre la main : elle voulait danser, on va danser. « Vous m’accordez cette danse madame Jacobs ? » que je lui demande, l’attirant tout près de moi, de façon à ce que nos lèvres ne soient séparées que de quelques centimètres. « Faut qu’on soit super près l’un de l’autre, c’est beaucoup plus facile pour l’apprentissage des pas. » C’est complètement faux et elle le sait. J’ai simplement besoin de la sentir tout contre moi. Ma main se place sur le bas de son dos et je la rapproche davantage avant de débuter les pas de mambo, de la faire tourner sur elle-même en enchufla, vacilala et sombrero. Elle voulait apprendre, elle va être servie. Je continue mon show et termine la chanson avec una copelia et la récupère tout contre moi quand la chanson prend fin. « Alors ? Je te fais tourner la tête ? » Ne jamais oublier les phrases de beauf avec toi hein Greg. Je dépose un bref baiser sur ses lèvres avant de la lâcher pour récupérer les verres de vin et lui tendre le sien. « Bois si tu veux pas mourir de soif avant la fin de la soirée. » que je lui ordonne juste avant de prendre une gorgée du vin, mon regard ne lâchant pas le sien. Elle m’avait beaucoup trop manqué.
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Message(#)Nory#16 EmptyDim 25 Avr 2021 - 23:04


Il avait pas intérêt à contredire que j’méritais un dix, parce que j’tente tout pour pas ruiner tout c’qu’on a créer jusqu’à aujourd’hui. J’tente tout pour pas laisser tomber et parce qu’au plus profond de mon cœur, je crois en lui et en nous. Et que j’ai juste l’impression d’avoir un manque de confiance en tout et ce sentiment de pas être à la hauteur pour les autres. Ce sentiment de toujours devoir me battre pour avoir de la valeur aux yeux de quelqu’un et qu’il sera jamais difficile d’avoir mieux que moi. Je connais Leslie, je sais ce qu’elle vaut, je sais ce dont elle est capable et je sais comme Greg peut aussi, malgré ce qu’il dit, peut se faire mener par le bout du nez. Leslie est si intelligente et si parfaite, qu’il est difficile de lui résister. Leslie m’a envouté à la première seconde où mes yeux se sont posés sur elle, elle m’a embrouillé, elle m’a complètement chamboulé et j’me dis qu’à côté d’elle, je dois pas peser bien lourd. Je fais pas le poids. Et pourtant, elle m’a dit droit dans les yeux qu’il y avait rien eu entre elle et Greg. J’ai réussi à dompter ce manque de confiance en moi et à gonfler mon estime grâce à elle d’ailleurs et si sa trahison m’avait fait du mal, notre relation ne reste vraiment qu’un bon souvenir et sans Leslie, je serai pas la femme que je suis aujourd’hui. Puis, il y a eu l’enquête, l’arrestation, ces quarante jours en prison qui m’ont complétement ramenée à un état primaire. Confiance brisée, ce sentiments d’être un corps sans âme, de ne compter pour rien. A la merci des plus forts, moi, j’étais pas à la hauteur non plus. Un bout d’viande dans un super marché, des vautours qui me tournent autour, quarante jour à me protéger, à me renfermer, ça à suffit à faire un bon en arrière. Bien entourée lors de ma sortie, aujourd’hui, on pourrait croire que rien ne s’est passé, qu’aucun traumatisme ne se soit encré en moi. J’étais libre, forte, fière ? En apparence. J’essaie. J’me suis reconstruite doucement, grâce à la présence d’Andy dans ma vie, son amour qui m’avait porté autant qu’il m’avait déchiré. Mais grâce à lui, j’avais tenu bon. Sentant que je m’éloignais du bord, allant vers le large, portée par les vagues, j’avais plus pied, j’me noyais, Andy a été ma bouée, celui qui petit à petit m’a ramené vers la plage, buvant la tasse de temps en temps et quand de nouveau j’ai sentie que j’avais pied, on s’est séparés. J’me suis retrouvée, sachant plus que jamais ce que j’voulais. Jusqu’à Greg. Il a tout basculé. Au premier abord, il pourrait représenter tout c’que je déteste. Cet homme sûre de lui, qui joue la virilité au possible, qui se veut protecteur, bon patriarche, humour contestable. Et pourtant, il m’a charmé en moins de deux secondes. Il m’a charmé avant d’ouvrir la bouche. Il m’a bouleversé à mesure qu’on se voyait. A mesure qu’il se livrait, qu’il s’ouvrait. Sa grosse carapace qui a finit par s’effriter, pas totalement, j’en suis encore qu’à retirer quelques écailles, il reste à gratter. Ce mec sur de lui, il a pourtant une part de sensibilité et il est empli de craintes et de doutes. Son humour me fait sourire, me fait rire, me fait crisser des dents, mais il m’interpelle et me bouscule aussi. Cet homme que j’aime et que j’ai pas envie de laisser filer… celui que j’ai peur de voir filer.

« T’as tout prévu hein ? » il fallait bien, tout calculer ou presque, pouvoir le toucher, justement, l’interpeler pour lui prouver que je le connaissais si bien, lui montrer qu’il comptait pour moi. J’ai fière de moi, fière de lui faire plaisir, de voir que j’avais visé juste. Le repas est servi et y a pas besoin d’en dire davantage. Le vin est bon, les plats sont bons, y avait peu de chance d’être à côté d’la plaque en visant comme ça.

« Vous m’accordez cette danse madame Jacobs ? » j’accroche sa main, me lève et suis prête à suivre le guide. « Faut qu’on soit super près l’un de l’autre, c’est beaucoup plus facile pour l’apprentissage des pas. » je hoche la tête, m’approche de lui, jouant le jeu. Mon sourire toujours présent, il ne quitte pas mon visage. J’aime cette complicité, j’aime cette proximité. Comme un besoin physique, une dépendance. Les pas se lancent, s’enchainent, je lui marche deux ou trois fois sur les pieds, il fait comme si de rien n’était alors que j’l’entends se plaindre intérieurement. Ça m’fait doucement rire mais je reste concentrée. Je suis la cadence, toujours aussi impressionnée qu’il sache aussi bien danser et j’trouve ça tellement sexy, son regard qui reste focus, les pas sont comptés et réfléchis à l’avance, j’ai plus qu’à suivre et à me laisser porter. « Alors ? Je te fais tourner la tête ? » « retiens moi, je crois que j’ai perdu l’équilibre. » que je glisse, amusée, en me laissant tomber contre lui. Ses lèvres m’avaient manquées, elles aussi. « Bois si tu veux pas mourir de soif avant la fin de la soirée. » c’est vrai, c’est important de s’hydrater, surtout après l’activité physique. J’agrippe le verre qu’il me tend. « Heureusement que tu penses à moi. » glisse le cristal (mouais) sur mes lèvres et termine, presque cul sec, le verre. J’ai presque envie de lui demander où il avait appris à danser comme ça, parce que je lui ai jamais posé la question en réalité, mais je crois que là, j’ai pas envie d’avoir la réponse. J’ai pas envie qu’il me dise qu’il avait commencé à prendre des cours avec une ex et qu’il avait jamais vraiment arrêté de danser. J’ai pas envie de laisser une tierce personne se glisser dans nos plans. C’est lui et moi, et j’accepte juste Doowap qui sait pas se faire oublier de toutes façons. Parce que s’il était calme depuis mon retour, y a toujours ses ronflements en fond sonore, comme s’il avait peur qu’on le mette vraiment de côté.
Je me ressers un autre verre et l’emporte avec moi vers le canapé où je vais m’installer, invitant Greg à me suivre, sans un mot, juste un regard. « Y a une chose que tu m’as jamais dite ? » je questionne, sans aucun sous entendu. On est là pour reprendre les bases, pour envoyer balader les erreurs, pour oublier les actes manqués. J’veux toujours en apprendre davantage de lui, toujours en savoir un peu plus. Je le sens hésitant, je sens qu’il voit pas où j’veux en venir. « C’est pas une question piège. » que je rassure, le laissant s’installer sur le canapé, je me glisse à califourchon sur lui, mon verre de vin qui tien en équilibre entre mes doigts. Un faux pas et c’est sa chemise qui aura une belle tache rouge. « J’ai jamais séché les cours. » c’est une info ça, vraiment ? « J’ai jamais… » je réfléchis, deux secondes… « J’ai déjà conduis en étant complétement bourrée… et j’ai failli écraser une vieille. » est-ce que le vin me monte déjà à la tête pour reparler de cette vieille histoire, ca m’fait rire. « Personne n’est mort. Je l'ai évité à temps. » que je glousse à l’oreille de monsieur l’agent.
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Message(#)Nory#16 EmptySam 8 Mai 2021 - 23:42

Elle est pas super détendue dans ses gestes Noa, ça se voit qu’elle n’a pas l’habitude de se laisser entièrement faire quand il s’agit de danser. Non, Noa, elle aime bouger à son rythme, faire chavirer les cœurs, faire chavirer mon cœur. Mais ce soir, c’est moi qui mène, ce soir, c’est moi qui impressionne. Et si elle me marche deux ou trois fois sur le pied, ça me fait simplement sourire même si ses talons me font un mal de chien. Et elle commence à se laisser entièrement faire, ma petite Jacobs à moi, elle commence à se laisser entièrement guider, finit par se lover contre moi pour m’embrasser tendrement entre deux chansons, et ces quelques minutes me font presque oublier tout ce manque que j’ai pu avoir en quelques semaines. Elle décide de prendre une pause pour se désaltérer (ou se bourrer la gueule, au choix), et m’invite à la suivre sur le canapé. La soirée était parfaite jusque-là, jusqu’à ce qu’elle me demande si je lui ai déjà caché quelque chose. Eh, oh ! C’est pas tout à fait comme ça qu’elle l’a formulé petit con ! Arrête d’interpréter à ta sauce. Je sais franchement pas quoi lui répondre parce que de trucs cachés, il y en a pas mal oui. C’est sûr : ton histoire avec Leslie, ta bisexualité inavouée, tes accès de colère, tes petits actes de délinquance plus jeune, tes histoires d’ados pas du tout gratifiantes. Oula, oui, tu pourrais y passer la nuit. « C’est pas une question piège. » qu’elle ajoute, comme pour me rassurer, avant de venir s’asseoir sur moi. Si elle souhaite avoir des confidences en usant de son charme, ça risque fortement de marcher. Mes mains se posent presque timidement sur ses cuisses, comme si j’osais pas encore m’autoriser à la toucher comme avant. Je réponds pas tout de suite, et c’est finalement elle qui prend la parole. Ce qu’elle me raconte me rassure carrément : ça va, j’aurais pas besoin de faire de trop grosses confidences ce soir. Et encore heureux parce que t’aurais bien bousillé la soirée comme tu sais bien le faire…

« T’as J-A-M-A-I-S séché les cours ? Non, sérieusement ? »

Beaucoup, beaucoup trop innocente cette petite. Elle te dit qu’elle a failli écraser une vieille et qu’elle a conduit complètement ivre, mais toi, tu restes focus sur le fait qu’elle était une élève modèle ? T’as un grain vieux. « Même une petite heure de permanence ? Genre t’as jamais voulu faire la petite rebelle ? » que je taquine, rapprochant mes lèvres des siennes pour y déposer un baiser. En même temps, c’est vrai que je l’aurais pas vraiment vue révoltée, ado, Noa. Elle est très carrée aujourd’hui, très naïve et très douce, on ne change pas du jour au lendemain. « Je faisais pousser de la marijuana dans le jardin de mes parents. » que j’avoue, sourire sur les lèvres. Je devrais pas m’en vanter, j’ai quand même été flic pendant la moitié de ma vie, mais c’est une petite anecdote pas bien méchante. Moins révélatrice que tout ce qui me vient en tête en tous cas. « J’avais mon petit business, puis j’ai fini par me lasser. C’est chiant d’avoir à prendre soin de plantes quand même. » J’avais déjà du mal à prendre soin de mon propre cul, c’était plus facile d’en acheter de la toute prête. « C'est quand que t'as fumé pour la première fois ? Et ta première cuite ? » que je demande, sourire espiègle aux lèvres. Quand est-ce qu'elle s'est vraiment lâchée ?
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Message(#)Nory#16 EmptyDim 9 Mai 2021 - 0:24

« T’as J-A-M-A-I-S séché les cours ? Non, sérieusement ? » Oh lala, j’ai l’impression que c’est LA révélation de l’année. Je me redresse devant lui, moi qui pensais que mon scoop sur mamie presque morte était intéressant et drôle. Non, Monsieur focalise sur l’adolescente modèle que j’ai pu être – et sincèrement, j’en suis plutôt fière. « Même une petite heure de permanence ? Genre t’as jamais voulu faire la petite rebelle ? » je secoue la tête, ce sourire d’ange sur mes lèvres, tu la vois la fierté là, Greg ? « J’ai jamais osé. » pas une seule seconde j’y avais pensé, à mon avis. Trop flippée ou alors, pas envie d’attirer l’attention. « Moins on me remarquait, mieux j’me portais. » du genre passe partout, à raser les murs, confiance en soi zéro. Oui, bon, c’était peut être pas une fierté alors, de se dire que pour toutes ses raisons, j’ai pas fait une seule fois l’école buissonnière. J’aurai sans doute pu gagner en assurance, si ça avait été le cas. J’hausse les épaules, de toutes façons, c’était pas si intéressant.
J’attendais maintenant sa petite révélation. J’ai pas envie d’entendre quelques chose de grave ou de triste, juste une petite anecdote qu’il m’a encore jamais dit. J’ai pas envie de ruiner cette soirée, après ces quelques jours compliqués, loin de lui. « Je faisais pousser de la marijuana dans le jardin de mes parents. » mes lèvres s’étirent à nouveau. J’suis pas étonnée. Mais quand même, il avait pas du tout l’profil pour devenir flic, Greg. Ou alors, grosse hypocrisie quand même. Mais j’vais éviter d’aborder ce sujet, c’est encore trop tabou pour lui de l’admettre, pas touche à la justice, j’ai bien compris. « J’avais mon petit business, puis j’ai fini par me lasser. C’est chiant d’avoir à prendre soin de plantes quand même. » son petit business, quand même. « C’est autorisé pour les lieutenants, ça ? » quand même, entre faire pousser et revendre, c’est deux mondes. J’trouve ça ironique, drôle, ça mérite quand même d’être pointé du doigt.
Mes yeux passent au-dessus de son épaule, focus sur la bouteille de vin posée sur la table alors que j’ai pas encore totalement fini celui que je tiens toujours entre mes doigts. « C'est quand que t'as fumé pour la première fois ? Et ta première cuite ? » Ok. Bon, le verre, j’le termine, en deux secondes, parce que si la question semble tout à fait innocente, la réponse elle, l’est un peu moins. Je me relève en moins de deux secondes, perte d’équilibre, je tombe à côté de Greg, le verre toujours entre mes mains, au moins, il est pas cassé. « Je l’ai sauvé ! » et j’ai mal aux pieds, aussi. Je retire mes chaussures en m’aidant de mes pieds et me relève, bien plus à l’aise à plat pour tenir debout. (pas du tout à cause de l’alcool, non.) « J’suis pas une précoce. » je fais le tour du canapé pour aller chercher la bouteille et remplir à nouveau mon verre, il en reste moins de la moitié dans cette bouteille, je l’apporte avec moi pour la posée près de nous. « J’devais avoir 20 ou 21 ans… » 21 ans exactement, j’me souviens même du jour exact. Pour la cuite, en tout cas. S’il fait le calcul tout seul, il se doutera que ça correspond à la période où j’ai fréquenté Leslie. « Par contre, j’ai fumé mon premier joint à l’école d’éduc. » ça remonte à 6 ou 7 ans maintenant ça. « Le cliché de l’éducateur fumeur de pète et qui fait du djembé. » ça m’fait rire, beaucoup trop rire d’ailleurs par rapport au degré d’humour de cette phrase. Je réussi à m’installer à nouveau sur Greg et me voilà silencieuse et impressionnée. Je l’observe un instant, un petit sourire illumine mon visage à nouveau. « j’t’ai manqué ? »
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