@boyd amaranth
- - - - - - - - - -

@ariane parker-williams
- - - - - - - - - - - - -

« Rosie qu’est-ce que tu fous? » Depuis quand est-ce que Lachlan s’intéresse à savoir ce que tu fais au moment où tu le fais? Et puis c’est quoi cette pointe de reproche dans sa voix? Tu peux pas le voir au bout du fil, mais tu l’imagines nerveusement tiré sur sa chemise, comme il le fait chaque fois qu’il commence à s’énerver, même si dans le moment, t’as vraiment aucune idée de ce que tu peux encore avoir fait. « J’ai une rencontre avec Boyd dans 5 minutes, pourquoi? » Il est bruyant le soupir qui résonne dans tes oreilles. Clairement, t’as oublié quelque chose. T’oublies jamais rien pourtant. « On a une rencontre à la pâtisserie pour le gâteau. » Fuck. Il faut le dire, en ce moment, ton niveau d’organisation est désastreux, presque aussi déplorable que ton ouverture à communiquer avec ton fiancé c’est-à-dire complètement absente. Ce qui n’aide clairement pas quand vous êtes au milieu de préparatifs pour un mariage qui semble voué à l’échec avant même que vous n’ayez dit je le veux. Et si tu ne prends jamais le blâme Rosie, tu sais très bien que tout ça, c’est entièrement de ta faute. C’est à ton tour de lâcher un soupir, alors qu’automatiquement tu songes à une façon de te défiler de cette obligation qui ne te tente pas la moins du monde, comme elle ne semble pas tenter à un Lachlan qui ne manquera pas de te rappeler son horaire dans trois, deux, un...

« J’ai déplacé des rendez-vous pour être ici à l’heure Rosalie. » C’est jamais bon signe quand il passe de Rosie à Rosalie.
« Je me suis double-bookée, je suis - »
« Alors annule ton rendez-vous et viens me rejoindre. » Ça sonne comme un ordre et tu commences à perdre patience.
« Je devrais pas être trop longue, commence sans moi. »
« T’es sérieuse? J’ai pas juste ça à faire. »
« Moi non plus. »
« Bien. »

T’as même pas le temps de répliquer que la ligne est coupée et il a raccroché. Elles se font de plus en plus fréquentes, les disputes, surtout quand ça touche le mariage de l’année comme ta mère se fait tant plaisir à l’appeler. Tout va un peu mieux quand c’est elle qui gère les détails, tout semble s’effilocher dès l’instant où Lachlan et toi devez prendre des décisions. Parce que t’as pas la tête à ça, t’as le cœur ailleurs et il le voit bien, ton fiancé. Mais jamais qu’il ne met la conversation sur la table. Jamais qu’il aborde le problème parce que c’est bien plus facile de se terrer dans un silence et prétendre que tout va bien aux yeux de tous. T’es énervée quand tu rentres dans le bâtiment où se trouve la maison d’éditions et t’as l’impression que tes talons claquent plus fort que nécessairement contre le plancher à chaque pas que tu fais. Tu ne mets pas longtemps à te retrouver sur l’étage, offre un sourire poli à la nouvelle à l’accueil, sans vraiment t’arrêter, pas particulièrement d’humeur à faire la conversation à qui que ce soit sur quoi que ce soit. Boyd ne t’a pas dit pourquoi il voulait te voir et t’as pas vraiment cherché à savoir non plus, tu te dis que ça a peut-être un lien avec les dernières pages que tu lui as envoyé il y a quelques jours mais en vrai, en ce moment, tu t’en fiches de la raison pour laquelle il t’a convoqué, t’es juste contente d’avoir une bonne raison de ne pas avoir à rejoindre Lachlan en quatrième vitesse comme il l’aurait voulu. Tu passes devant les différentes pièces pour finalement te rendre devant la porte du bureau de Boyd. Tu cognes trois petits coups contre la porte mais tu n’attends pas un signe quelconque de la part de l’éditeur avant d’ouvrir la porte. « Hey désolée je suis en retard, je - » Tu ne finis pas ta phrase quand ton regard se pose sur un visage que tu ne connais que trop bien. Un visage que tu ne t’attendais pas à voir ici et maintenant, un visage que t’aimerais bien ne jamais revoir mais qui semble toujours se mettre sur ton chemin dans les moments les plus inopportuns. « Ariane. » Un parfait sourire qui se place sur tes lèvres alors que ton regard passe de la rousse jusqu’à Boyd. Tu ne sais pas ce qu’elle fait là mais déjà, tu appréhendes le pire. Déjà, il y a cette colère sourde qui gronde en toi parce que c’est l’effet qu’elle a sur toi, la Parker, bien que tu t’efforces de ne rien laisser paraître. « Je croyais qu’on avait rendez-vous. » que tu lâches finalement à Boyd, toujours dans le cadre de porte, définitivement hésitante à rentrer dans ce bureau, clairement pas d’humeur à entendre des choses qui pourraient te déplaire.

let the games begin:

Il ne se doute rien Boyd.
Non, absolument rien. Parce que dans sa tête, il est plutôt content, il est vraiment content d’avoir enfin Ariane, une nouvelle auteure arriver dans sa maison. C’est le premier jour, il lui a fait la visite dans Amar’s Bookmark, maintenant elle connaît les alentours, elle sait tout de cette maison, de ces employés qui se connaissent tant les uns et les autres, qui appellent Boyd Mr Amar ou patron. Il a été prévenu par Sophie oui, l’ancienne éditrice de Ariane Parker, qu’elle est une véritable tornade, qu’elle va mettre toute la maison au sens dessus et dessous. Mais bien sûr, Boyd, il saura gérer ça, parce qu’il en a vu des tornades, il en a contrôlé oui. Il est toujours là, en un morceau. Il a déjà survécu à un accident d’avion, alors pour lui les tornades, c’est du pipi de chat (Elgato, il prie qu’il n’a pas fait pipi dans la maison en dehors de sa litière ce con de chat). Donc voilà, il se retrouve enfin dans son bureau, avec leurs cafés respectifs.  « Ah oui, j’allais oublier la règle très importante au sein de cette maison: personne ne vole personne, y compris les tasses de café. La tienne n’est pas lavée ? Tant pis, pas notre problème. Rien ne justifie un vol. » Il la regarde au dessus de ses lunettes, en haussant les sourcils l’air assez sérieux là-dessus. Personne ne vole les tasses des autres, c’est l’une des règles d’or.

Puis voilà que quelqu’un toque à la porte. « Ah ça doit être l’auteure dont je t’ai parlé ! » heureusement qu’il lui a donné l’heure du rendez-vous qui était à 14h30, alors qu’il est censé avoir lieu véritablement vers 14h45. Il a fait exprès Boyd, connaissant l’esprit retardataire de Rosalie. Mais ce qu’il n’a pas fait exprès, c’est qu’il a oublié de mentionner le nom de Rosalie à Ariane, et quand il voit l’auteur retardataire ouvrir la porte, s’excuser et puis… « Ariane. » Boyd regarde tour à tour, Rosalie, Ariane, puis Rosalie, encore Ariane. Il scrute les moindres réactions et il essaye d’analyser un peu la situation. Pourquoi l’atmosphère qui était agréable devient d’un coup électrique ? Qu’est-ce qui se passe ? Il joint les mains, accoudé au bureau, après avoir déposé la tasse de café. Il regarde les deux femmes, attendant que l’une d’entre elles remarque son existence et c’est Rosalie qui est la première. « Je croyais qu’on avait rendez-vous. » Boyd hoche la tête et bouge la main pour lui désigner un fauteuil. « Oui effectivement, on a bien et bel un rendez-vous. Tu peux fermer la porte s’il te plait ? » Demande-t-il avant de la regarder s’installer tranquillement sur le fauteuil.


Rosalie l’inquiète dans le fond, dans ses mots, dans ses manuscrits, mais aussi dans ses réactions. Il a l’impression qu’elle commence à perdre foi en elle et ça altère son style d’écriture, donc forcément… Ce n’est absolument pas agréable à vivre, pour elle, pour lui… Pour tout le monde en vrai. Il fait un petit sourire. « Ariane est la dernière arrivante au sein de Amar’s Bookmark. On vient de signer un contrat et je vais faire publier son livre. Je me suis dit que ça pourrait être bien pour vous deux de vous connaître… Mais je vois que vous vous connaissez déjà ? Je savais que le monde des auteurs est petit, mais pas à ce point-là… » remarque-t-il avant de se redresser un petit peu de son fauteuil, veillant à ne pas faire craquer son dos. Pourquoi il a vraiment un mauvais pressentiment Boyd ? Comme s’il venait de marcher sur une mine, en déclenchant ce bruit désagréable qui ressemble à un clic. Ce clic qui fait bien comprendre qu’il peut exploser d’un coup, sans prévenir au moindre faux geste.

Ce qu’il y a de bien avec le fait d’avoir enfanté un suppôt de Satan, c’est à quel point personne nous fait chier à lui toucher les cheveux ou à lui pincer les joues sur le chemin du boULoT tellement Abel terrorise les passants en hurlant pour signifier sa présence au creux de son carrosse. Saül a tenu à me raccompagner à pieds à la maison d’édition ce matin et ouais, vous pouvez rire, je risque de me moquer de sa gueule jusqu’à la fin des temps et même après rien que parce que ça démontre clairement qu’il est né au Moyen-Âge avec ses effluves de romantisme courtois. Il aurait pu juste me payer un Uber et me gaver de tiramisu que j’aurais été satisfaite, mais si ça lui fait plaisir de raccompagner sa chère et tendre épouse là où elle va signer un contrat aussi pesant que les billets qui rentreront à la maison ensuite, be my guest.

Boyd est calme, si calme, trop. Il me donne envie de tester sa patience. J’ai évalué quinze façons et quinze autres de le faire depuis qu’il m’a serré la main, amenée à travers les bureaux en me pointant des gens dont j’ai rien à foutre et d’autres qui ont l’air sympa mais que j’ignore parce qu’on devient pas la nouvelle fille cool du bureau en léchant des bottes et en battant des paupières. « Ah oui, j’allais oublier la règle très importante au sein de cette maison: personne ne vole personne, y compris les tasses de café. La tienne n’est pas lavée ? Tant pis, pas notre problème. Rien ne justifie un vol. » « Tu prends quoi dans le tien? » ouais bon s’il pense gérer en une seconde top chrono mes habitudes de pickpocket développées depuis le berceau et ma faculté à crocheter des serrures pour piquer des espressos s’ils me font envie, il part de loin. Mais je tâte, peut-être que s’il a mauvais goût en matière de caféine y’aurait moyen de s’entendre, que je laisse sa tasse en paix. Ouais donc bon, il est calme. Mais il est foutument brillant. Il aurait pu juste me parler de comment il a monté son affaire, m’assommer avec ses critiques littéraires, il aurait pu me faire taire en un claquement de doigt s’il avait voulu. Et ça, peu de gens peuvent s’en vanter tant j’ai envie de l’entendre parler de sa vision à lui.

Mais apparemment, il veut que je me fasse une nouvelle meilleure amie. « Ah ça doit être l’auteure dont je t’ai parlé ! » et elle est en retard, je le savais pas jusqu’à ce que j’attrape le regard de Boyd qui dérive vers l’horloge au mur et ça m’amuse. Pas si calme que ça, pas si patient même s’il ne montre rien. Y’a du passif agressif derrière le personnage et ça le rend encore plus intéressant. « Ariane. » fuck. Bon, dans les faits, c’est pas étonnant qu’on veuille nous présenter, à savoir que du temps où Rosa était pas une imbécile, y'avait des consonances dans nos manières d’écrire. Mais quand on décide comme elle de bâtir sa carrière en piquant les mots des autres, j’imagine que c’est une constance d'avoir la plume similaire à d’autres. Sans rancune. « Je croyais qu’on avait rendez-vous. » ouais, il voulait te renvoyer parce qu’il a découvert que "auteure" ça allait pas trop sur ton CV compte tenu du fait que ton seul véritable succès est en grande partie rédigé par la main de mon frère. Passons. « Oui effectivement, on a bien et bel un rendez-vous. Tu peux fermer la porte s’il te plait ? » ahahaha, ça c’est du bonbon. Me calant dans mon siège, les yeux vissés sur la silhouette de Craine, je sens mon sourire venir jusqu’à chatouiller mes tempes. « Trop aimable. » quelle polie créature je fais. Et elle, elle ferait une bonne assistante, j’imagine. C'est pas tout perdu.

« Ariane est la dernière arrivante au sein de Amar’s Bookmark. On vient de signer un contrat et je vais faire publier son livre. Je me suis dit que ça pourrait être bien pour vous deux de vous connaître… Mais je vois que vous vous connaissez déjà ? Je savais que le monde des auteurs est petit, mais pas à ce point-là… » « Rosa était – oh, elle a été bien des choses. » je vais certainement pas la laisser prendre la parole la première, pas de poussette à portée veut dire pas de roues pour lui écraser les orteils et dans toute mon impeccable logique, l’un ne va pas sans l’autre. « On se connaît oui. » alors clarifions les faits, jouons réglo.  « Assez pour savoir que t’as eu la vie dure ce matin. » ou à peine, mais c’est de bonne guerre. On est en famille, non? « Tu veux reporter? » entre le retard et la tête qu’elle tire, probablement que ça vaudrait mieux. Depuis quand je m’inquiète pour elle? On non, pas du tout, vous méprenez pas. Je veux juste qu’elle nous foute la paix pour que les adultes puissent reprendre la conversation où ils en étaient.

@boyd amaranth
- - - - - - - - - -

@ariane parker-williams
- - - - - - - - - - - - -

Elle est grande la surprise quand ton regard se pose sur Ariane. Il est désagréable, le choc quand tu comprends peu à peu la scène qui est sur le point de se dérouler sous tes yeux. C’est qu’il ne semble pas y avoir un pan de ta vie sur lequel la rousse n’a plus eu une influence quelconque et ça commence franchement à te faire chier. Parce que ta relation avec Boyd, ce lien de confiance que vous avez été en mesure de créer dans la dernière année, le travail que tu as accompli ici, il ne touchait en rien Ariane, elle n’avait eu aucune influence interne ou externe sur tout ça. Et tu détestais la simple idée que par sa simple présence, elle puisse venir gâcher tout ça avec son venin. C’est qu’elle n’est pas connue pour gêner ses diverses opinions sur ta personne et t’aimerais bien éviter un carnage dans le bureau de Boyd, même si la marche arrière, elle semble tout simplement impossible. « Oui effectivement, on a bel et bien un rendez-vous. Tu peux fermer la porte s’il te plaît? » Est-ce tu peux la fermer et disparaître derrière? Non? C’est pas ça le plan? Tant pis. D’un geste lent, tu t’exécutes et tu viens prendre place sur la chaise à côté de celle d’Ariane. « Trop aimable. » Tu sais ce qui serait aimable aussi Ariane? Mon poing dans ta gueule. Oh qu’elle est puissante l’envie, oh que tu résistes pourtant même à l’envie de serrer tes poings, retient même un soupir alors que tu concentres ton regard sur Boyd. Boyd et son calme légendaire. Boyd et sa patience infinie. Si seulement il pouvait t’en insuffler un peu, ce serait drôlement utile dans le moment.

« Ariane est la dernière arrivante au sein de Amar’s Bookmark. On vient de signer un contrat et je vais faire publier son livre. Je me suis dit que ça pourrait être bien pour vous deux de vous connaître… Mais je vois que vous vous connaissez déjà? Je savais que le monde des auteurs est petit, mais pas à ce point-là... » Autant tu te doutais bien que Ariane n’était pas ici juste pour te faire chier, autant d’entendre Boyd confirmer qu’il avait signé avec elle et qu’elle ferait maintenant du quotidien de la maison d’édition était sans aucun doute l’un de tes pires cauchemars. Il fut un temps, vous étiez excellentes à travailler ensemble. Il y a dix ans, ça aurait sans aucun doute été une collaboration idéale. Aujourd’hui, ce n’était que mettre de l’huile sur un feu qui brûlait depuis déjà trop longtemps et qui ne prenait rien ni personne en pitié. C’est la voix d’Ariane qui s’élève, qui répond avant même que tu n’aies le temps de penser à quelque chose à dire. « Rosa était – oh, elle a été bien des choses. » Tu te pinces les lèvres, elle semble se la jouer douce la Parker mais tu l’as connais assez pour savoir que rapidement, the other shoe will drop. « J’ai été la première mentor d’Ariane. » D’abord et avant tout. Avant d’être son amie, puis sa meilleure amie et éventuellement la copine de son frère. Avant de devenir la vermine, la traîtresse, la voleuse, la menteuse, l’hypocrite et elle est longue, la liste d’insultes qu’Ariane aime à te relancer dans le visage. Mais soyons polies et civiles et concentrons-nous sur l’écriture, oui? Même s’il bouille, ton sang. Même si son air suffisant t’horripile. Même si t’aurais bien envie de lui dire à Boyd, qu’il vient de faire la pire erreur de toute sa vie. Faire confiance à Ariane Parker, c’est signé son arrêt de mort. « On se connaît oui. Assez pour savoir que t’as eu la vie dure ce matin. » Comment ça se fait, bordel, qu’après tout ce temps, elle peut encore te lire si facilement? Tu les maudits tous autant qu’ils sont, les putain de Parker. « Tu veux reporter? » « Pas besoin. Tout va bien. Et puis, on est là. » Autant en finir rapidement. « Mais les présentations en longueur ne seront pas nécessaires, on est familières avec le travail de l’autre. » Peut-être un peu trop. Tu ne sais pas ce que Boyd espérait créer ici aujourd’hui, mais peu importe quels étaient ses espoirs, ces derniers sont morts et enterrés. « Je suis surprise que tu te remettes à travailler si rapidement. » Quel dommage qu’elle n’ait pas eu envie de prendre un congé de maternité éternel, quel dommage. « Je ne pensais pas que tu cherchais des nouveaux auteurs Boyd, j’aurais eu quelques noms à te proposer. » Et jamais au grand jamais celui d’Ariane ne serait sorti.

« Tu prends quoi dans le tien ? » Petite alarme, un voyant rouge s’allume en réalisant la demande de Ariane. Il se retourne à demi pour la regarder dans les yeux et il plisse son regard. « Café turc… » le café le plus fort même et comme monsieur a des goûts de luxe en matière de café, il a du mal à prendre d’autres types de boissons caféinées. Depuis qu’il a bu un café turc, il ne jure que par ça. « Pourquoi cette question…? Tu veux tenter de me voler le café turc et ma tasse ? » Elle veut jouer avec sa patience ? Oh, qu’est-ce que ça va (pas) être amusant. On dirait qu’elle se donne une mission pour jouer sur les nerfs avec les gens, elle a dû entendre des rumeurs sur le living buddha qu’il est maintenant. Il a entendu des avertissements sur la personne qu’elle est et les quelques heures passées en sa compagnie fait qu’il peut très bien se méfier de la personne qu’est Ariane.

Mais en vrai, il aurait surtout dû se méfier sur le fait que Rosalie et Ariane se connaissent. Après tout, le monde littéraire est si petit, surtout à Brisbane. Il aurait vraiment dû s’en douter et bien que le courant semble passer entre les deux jeunes femmes, il a l’impression de regarder un remake de Games of Thrones; une Sansa face à une Daenerys, avec les sourires bien forcés pour être sincères et les petites piques assez subtiles. Le trop aimable était un peu de trop. Il regarde les deux femmes et il essaye d’alléger un peu la pression, en expliquant la raison de leur présence… Tout pour qu’elles comprennent que ça n’a rien de méchant derrière, que ça n’a pas été un vil stratagème de sa part, qu’il ne cherche pas à les piéger en les confrontant, en faisant mine qu’il connaît leurs relation.

« Rosa était – oh, elle a été bien des choses. » « J’ai été la première mentor d’Ariane. » « Ah. » Tout s’explique pour lui. La réalisation se lit sur son visage. Ok, il comprend très bien pourquoi quand il a l’impression de lire Ariane, il reconnaît un peu le style de Rosalie. Mais surtout, le j’ai été est déjà mauvaise augure. Ok, il savait très bien qu’un jour ou l’autre, ce genre de situation arriverait: que deux auteurs s’apprécient très cordialement, que ce serait une confrontation entre l’URSS et les USA. Ok, ce n’est pas grave, elles sont assez matures les femmes, à savoir qu’il faut laisser le personnel de côté et mettre le professionnel en avant, parce que voilà… Boyd n’a absolument rien contre elles, tout autant qu’il apprécie beaucoup Rosalie qui est son amie. « On se connaît oui. Assez pour savoir que t’as eu la vie dure ce matin. » Boyd regarde Rosalie pour scruter ses réactions, c’est vrai qu’en ce moment, cela ne va pas fort pour elle, mais il n’oserait pas le dire à voix haute de cette manière. Elles ont vraiment dû être si proches ces femmes…« Tu veux reporter? » « Pas besoin. Tout va bien. Et puis, on est là. »  Comme si elle voulait qu’on lui arrache le pansement tout de suite, comme ça c’est fait et puis basta, elle vit le reste de sa vie. Sauf que Boyd en a prévu autrement et il n’en vient même pas à regretter ça, c’est ça le pire. Pour lui, entre la haine et l’amour, il y a une très fine barrière et elles peuvent tout autant franchir cette limite. « Mais les présentations en longueur ne seront pas nécessaires, on est familières avec le travail de l’autre. »  « Je crois comprendre oui, vu que tu étais la première mentor de Ariane… J’aurai dû me douter que vous vous connaissiez, parce que j’ai voulu vous faire rencontrer car vous représentiez des points en commun toutes les deux et je me suis dit que ce serait intéressant d’organiser une rencontre entre vous deux dans le but de faire une collaboration. »

Hop.

La bombe est lancée.

Allez, est-ce qu’elle va exploser ? Pas du tout, de toute manière, elles ont signé le contrat avec lui et elles sont engagées dans cette maison d’édition à faire ce qu’il leur demande de faire. Elles doivent serrer les dents, en espérant que cela s’arrangera entre elles, même un duel d’écriture entre elles pourrait être intéressant. À cette pensée, Boyd se retient de sourire. « Je suis surprise que tu te remettes à travailler si rapidement. »  Il préfère ne pas répondre, et l’envie de prendre un café turc est forte. « Je ne pensais pas que tu cherchais des nouveaux auteurs Boyd, j’aurais eu quelques noms à te proposer. »  Il hausse les épaules à Rosalie tout en restant bien impassible, ayant le contrôle de ses émotions. « Tu sais que je suis toujours en recherche de nouveaux auteurs, et ce, constamment. Je ne fais jamais de pause là-dessus. » Pour un woralcolic comme lui, bien sûr qu’il ne s’arrêtera jamais, il continuera toujours à chercher un auteur, quoiqu’il advienne. Même s’il est malade.  « Mais puisque tu as de nouveaux noms à me proposer, je suis à l’écoute. » Parce que oui, voilà, il saisi la moindre occasion pour entendre de nouveaux noms et pouvoir démarcher auprès d’eux tout simplement, même si de base, c’est plutôt les auteurs qui démarchent les éditeurs. Boyd aime bien inverser la tendance et bousculer les habitudes du milieu. En tout cas, il a sorti le stylo et semble être prêt à noter un nom. Prenant ça très au sérieux, sans forcément perdre le projet de la collaboration de vue. Parce que dans le fond, son petit doigt lui dit que les filles voudront prendre l’occasion de détourner le sujet assez rapidement.

« J’ai été la première mentor d’Ariane. »
« La seule. »
« Ah. »

C’est bon, maintenant que tout le monde est sur la même longueur d’ondes on peut continuer ou Rosa a encore besoin de se prouver qu’elle est là pour faire autre chose que tenir la chandelle ? « Pas besoin. Tout va bien. Et puis, on est là. » « Si t’insistes. » c’est tout un effort surhumain and shit qui me prend, de ne pas soupirer, de tout garder derrière un éternel sourire presque rassurant. Pour le monde entier sauf elle, elle qui l’a vu trop de fois pour pas le connaître par cœur. Le sourire de celle qui la tue lentement mais sûrement dans sa tête. C’est une petite habitude qu’on a prise, Rosa et moi. Elle sait juste pas à quel point toutes les tortures du Moyen-Âge sont passées sur son corps qui a l’air foutument fatigué même sans que je l'ai écartelé. Et c’est moi, la mère d’un nouveau gamin qui fait pas ses nuits. Le karma me plaît ces jours-ci. « Mais les présentations en longueur ne seront pas nécessaires, on est familières avec le travail de l’autre. » smart move, Craine. M’empêcher de faire une longue présentation lui évitera de passer pour celle qu’elle est vraiment devant Boyd. Évidemment. « Je crois comprendre oui, vu que tu étais la première mentor de Ariane… J’aurai dû me douter que vous vous connaissiez, parce que j’ai voulu vous faire rencontrer car vous représentiez des points en commun toutes les deux et je me suis dit que ce serait intéressant d’organiser une rencontre entre vous deux dans le but de faire une collaboration. »

Ahaha. J’aurais payé, pour voir sa tête. Mais mes prunelles sont vissées à celles de l’éditeur, Rosa existe pas. S’il veut qu’on bosse ensemble, c’est qu’il me donne une occasion sur un plateau d’argent de prouver ce que je me tue à dire depuis des années : elle vaut rien. Il va avoir un comparatif, il verra, il saura. Il est assez brillant pour faire son boulot en conséquence après ça. « Je suis surprise que tu te remettes à travailler si rapidement. »  « J’ai jamais vraiment ressenti le besoin d’arrêter. L’inspiration tout ça, tu sais. » les attaques de bac à sable, épisode 45 saison 159. C’est devenu le pilote automatique de lui répondre sans vraiment réaliser que je le fais. Elle dit travailler, mais c’est elle qui passe pour l’immature pas professionnelle. Elle me rend les choses si faciles, le jeu est même pas fun tant il est prévisible. « Je ne pensais pas que tu cherchais des nouveaux auteurs Boyd, j’aurais eu quelques noms à te proposer. » et elle pense qu’elle peut faire mieux son job que lui en plus de ça ? Oh Rosa, sit down be humble. « Tu sais que je suis toujours en recherche de nouveaux auteurs, et ce, constamment. Je ne fais jamais de pause là-dessus. Mais puisque tu as de nouveaux noms à me proposer, je suis à l’écoute. » « Mais oui Rosa, vas-y, qui est dans ta ligne de mire cette fois-ci ? » qui tu envies assez au point de l'avoir sous ton radar pour piquer son style, ses phrases ? Que je leur envoie des mémo et le lien d’un bon avocat en droit du copyright.

« Quel genre de collaboration ? » c’est qu’il y a des gens qui ne perdent pas le nord ici. « Parce que le temps qu’elle joue les assistantes je peux commencer à bosser sur ma partie. » fais ta liste Rosa. Fais-la bien.

@boyd amaranth
- - - - - - - - - -

@ariane parker-williams
- - - - - - - - - - - - -

« La seule. »
« Ah. »

Qu’est-ce qu’il y a de plus à dire sur ce fait, vraiment? Ça appartient au passé, tout comme une quelconque entente entre Ariane et toi. De te retrouver ici avec elle, c’est une forme de torture nouvelle dont tu n’avais absolument pas besoin, mais c’est la vie qui se moque de toi de manière même pas subtile, à te faire payer pour des années de supercheries et de mensonges. Dans ta gueule Rosalie. « Si t’insistes. » C’est que ça lui ferait bien trop plaisir à Ariane, de remettre à plus l’inévitable. Que de te montrer un peu plus vulnérable devant elle alors qu’elle sait sans même que tu n’aies besoin d’ouvrir la bouche que t’es sur le point de craquer, que d’ici deux minutes, tu pourrais envoyer valser tout le contenu qui se retrouve sur le bureau de Boyd dans un élan de rage que tu es épuisée de retenir. Tu n’en fais rien toutefois, tu refuses de lui donner la satisfaction de pousser tous tes boutons et de te voir perdre la carte en plus. Tu restes droite sur ta chaise, attend de comprendre le but réel de cette rencontre à trois, prête à toute éventualité. « Je crois comprendre oui, vu que tu étais la première mentor de Ariane… J’aurai dû me douter que vous vous connaissiez, parce que j’ai voulu vous faire rencontrer car vous représentiez des points en commun toutes les deux et je me suis dit que ce serait intéressant d’organiser une rencontre entre vous deux dans le but de faire une collaboration. »

Non.
T’as mal entendu.
C’est sûr qu’il est pas en train de proposer ça.

Mais plus les secondes filent et plus tu les assimiles, les mots de Boyd. Il n’y a personne qui cri CAMÉRA CACHÉ et force est d’admettre qu’il était bel et bien là, le but de cette rencontre. Elles sont pincées au maximum, tes lèvres, l’une contre l’autre ne laissant aucun air passé alors que jamais tu ne te retournes en direction d’Ariane, préférant concentrer ton regard sur un Boyd dont le regard continue de passer de la rouquine à toi, et puis en chemin inverse. « Une collaboration. » Tu répètes. L’assimilation est longue. T’aimerais mieux être en train de goûter à des gâteaux insignifiants tout compte fait. « J’ai jamais vraiment ressenti le besoin d’arrêter. L’inspiration tout ça, tu sais. » Va chier Parker. C’est que t’es en train de perdre le contrôle de tous les aspects de ton univers et si ce simple fait est frustrant au plus haut point, de devoir le faire devant Ariane est la pire chose qui aurait pu t’arriver. Et pourtant, tu es là et elle profite du spectacle Ariane, elle se régale comme jamais, tu l’entends dans chacun de ses mots, tu le lis dans ses yeux chaque fois que vos regards se croisent. « Tu sais que je suis toujours en recherche de nouveaux auteurs, et ce, constamment. Je ne fais jamais de pause là-dessus. Mais puisque tu as de nouveaux noms à me proposer, je suis à l’écoute. » Comme si tu allais faire ça ici et maintenant. T’es peut-être déjà au sol, mais t’allais certainement pas donner des armes à Ariane en plus. « Mais oui Rosa, vas-y, qui est dans ta ligne de mire cette fois-ci? » Le sourire que tu lui offres est ce qu’il y a de plus hypocrite, mais c’était ça ou tu serrais les poings et t’es pas certaine que t’aurais possédé le self-control nécessaire pour qu’il ne finisse pas sur sa gueule arrogante. Ce serait pas la première fois que ça devient physique entre elle et toi après tout. « On pourra toujours en rediscuter une autre fois. » que tu dis finalement en direction de Boyd. T’es pressée de sortir d’ici après tout, t’as un autre rendez-vous. Même si t’as aucune intention de te rendre à la pâtisserie après cette rencontre.

« Quel genre de collaboration? » Le genre qui n’existera jamais, par pitié. « Parce que le temps qu’elle joue les assistantes je peux commencer à bosser sur ma partie. » Elle est pas sérieusement en train d’envisager donner suite à cette idée débile? Que quelqu’un me pince par pitié, toute cette scène est un cauchemar, surely. « Il y a une raison particulière pour laquelle tu voulais qu’on fasse quelque chose ensemble plutôt que de continuer à travailler sur nos projets respectifs? » À part te pousser au bord du gouffre, évidemment. Tu essayes de rester professionnelle, ouverte d’esprit même, mais tout de ton être et de tes mots crient ton désaccord face à cette idée. C’est que c’est pas toi, l’actrice dans la famille. « Parce qu’aux dernières nouvelles, Ariane ne fait plus vraiment dans le suspense. » Et que c’est tant mieux comme ça.

Une collaboration.
Ça lui semble être une bonne idée pour lui, lui qui sent que Rosalie a besoin d’aide pour s’aiguiller, pour se remettre un peu sur les bons rails pour l’écriture de son roman. Autant qu’elles écrivent à deux, ensemble. Seulement, il ne savait pas qu’elles se connaissaient, même si ça lui retire l’étape de présentations qui pouvaient être assez longues, il a l’impression de marcher sur les mines. Et rien que de voir leurs échanges, de les écouter parler, ces sourires… Il observe tout Boyd. Rosalie semble ne pas prendre avec joie cette idée de collaboration, tandis que Ariane semble être plus que toute partante.

« Mais oui Rosa, vas-y, qui est dans ta ligne de mire cette fois-ci? » le grand sourire que Boyd connaît bien, le sourire forcé de Rosie vis à vis de Ariane qui semble la titiller. « On pourra toujours en rediscuter une autre fois. » Boyd hoche la tête et bouge sur son fauteuil. « D’accord alors. » dit-il, préférant entendre ça, surtout qu’elle n’a pas vraiment son mot à dire sur les choix des auteurs. Si elle veut faire son travail, elle pourrait postuler pour être sa directrice, mais il se doute bien que ce n’est pas ce qu’elle veut et surtout, il se doute bien qu’être avec Ariane, c’est encore moins ce qu’elle veut vu les échanges et les signes qu’elles lancent depuis le début de la conversation.

« Quel genre de collaboration? Parce que le temps qu’elle joue les assistantes je peux commencer à bosser sur ma partie. » « Ce n’est pas une collaboration où chacune d’entre vous fera quelque chose dans son coin. » réplique Boyd en regardant Ariane, les sourcils haussés. « J’attends de vous à ce que vous vous considérez comme égales, c’est-à-dire des auteures respectables. » Pas celles qui se croient à la cour de récréation et qui aiment dire de l’une et l’autre qu’elles sont des assistantes. Non, ça c’est quelque chose que Boyd n’aime pas entendre, encore moins le manque de respect envers l’autre. « Il y a une raison particulière pour laquelle tu voulais qu’on fasse quelque chose ensemble plutôt que de continuer à travailler sur nos projets respectifs? » Rosalie sait très bien les raisons derrière, elle sait bien. Il sait qu’elle patine avec son livre actuel et qu’elle a besoin d’un coup de boost et il s’est dit que ça pourrait l’aider. « Parce qu’aux dernières nouvelles, Ariane ne fait plus vraiment dans le suspense. » « Si elle ne fait vraiment plus dans le suspend - ce dont je doute vu la raison du pourquoi elle a signé chez moi, raison de plus de l’aider. Tout comme elle va t’aider. » réplique Boyd encore une fois, il garde malgré tout son calme. Ce n’est pas parce que les femmes lancent des piques comme des gamines de maternelle à qui on a volé une poupée barbie qui va l’agacer, il a vu pire que ça. « Je pense sincèrement que vous pouvez apporter quelque chose l’une et l’autre, même si vous aviez déjà travaillé ensemble. Vous me semblez être en tension et quoi de mieux à chercher à vous calmer à travers l’écriture d’une nouvelle ensemble ? Parce que je n’aime pas savoir les auteurs au sein de ma maison d’édition être fâchés, ça n’apporte jamais rien de bon. » Sur ces mots, il prend une feuille et la tend à ces deux femmes, que l’une d’entre elles prenne ce bout de papier qui explique ce qui les attend. « Un journal m’a contacté et cherche à faire publier un recueil de nouvelles à partir de différents auteurs, de différentes maisons d’édition. Je voudrais que vous deux écriviez une nouvelle sur un thème de la morale. Vous pouvez écrire ce que vous voulez toutes les deux, mais il faut qu’il y ait une morale à la fin de votre nouvelle. » Et pourtant, quelque chose lui dit que les deux femmes ne vont pas accepter ça aussi facilement…

Elle flippe. Elle cherche ses mots. Elle m’énerve et je la voudrais morte, mais ça c’est pas nouveau. « On pourra toujours en rediscuter une autre fois. » « D’accord alors. » c’est qu’elle cave out rapidement, l’auteure vedette. Elle sait plus qui référer parce qu’elle a plus aucun pote dans le milieu, ils la regardent tous par-dessus leurs lunettes guindées, savent qu’elle les pousserait tous sous le bus si elle pouvait. Cherche, cherche Rosa, si t’as le moindre allié qui te reste : la réponse est dans le majeur que je lève pas à son intention mais qui paraît dans tous les pores de ma peau. « Ce n’est pas une collaboration où chacune d’entre vous fera quelque chose dans son coin. » oh Boyd, come on, joue un peu. « J’attends de vous à ce que vous vous considérez comme égales, c’est-à-dire des auteures respectables. » il essaie, faut lui donner. Faut aussi lui donner qu’il va foncer droit dans un mur en croyant qu’écrire quelques pages l’une avec l’autre va relancer notre nostalgie des vieilles années, mais hey, c’est beaucoup mieux de le laisser y croire pour que la chute du piédestal soit mille fois pire.

« Il y a une raison particulière pour laquelle tu voulais qu’on fasse quelque chose ensemble plutôt que de continuer à travailler sur nos projets respectifs? » remettre en question celui qui décide de ton salaire est une excellente raison pour que je te trouve idiote, Rosa. Au moins, fais-le subtilement, mets-le dans le doute, joue de ta condescendance pour le piquer, j’sais pas, innove. « Parce qu’aux dernières nouvelles, Ariane ne fait plus vraiment dans le suspense. » « Si elle ne fait vraiment plus dans le suspend - ce dont je doute vu la raison du pourquoi elle a signé chez moi, raison de plus de l’aider. Tout comme elle va t’aider. » « Ça fait longtemps que t’as mis ton nez dans mes affaires Rosa. C’est presque blessant. » Ariane à la rescousse, la peau de porcelaine et le sourire de poupée, la pire des traîtres qui bat des cils et joue avec la ganse de mon sac. Je veux juste que Boyd explique ce pour quoi on est là, je veux juste avoir les détails et l’entendre de sa voix. La sienne à elle, elle m’agresse, y’a pas moyen que je tolère. Allons à l’essentiel. « Je pense sincèrement que vous pouvez apporter quelque chose l’une et l’autre, même si vous aviez déjà travaillé ensemble. Vous me semblez être en tension et quoi de mieux à chercher à vous calmer à travers l’écriture d’une nouvelle ensemble ? Parce que je n’aime pas savoir les auteurs au sein de ma maison d’édition être fâchés, ça n’apporte jamais rien de bon. » et le voilà qui lit dans mes pensées, qui trace la trame, qui fait un truc bien. « Un journal m’a contacté et cherche à faire publier un recueil de nouvelles à partir de différents auteurs, de différentes maisons d’édition. Je voudrais que vous deux écriviez une nouvelle sur un thème de la morale. Vous pouvez écrire ce que vous voulez toutes les deux, mais il faut qu’il y ait une morale à la fin de votre nouvelle. » il revient encore avec ses discours à abolir les tensions, est beaucoup trop évident sur la fin, mais oh well, au point où on en est nous non plus.

« Parfait pour moi, boss. » le sac donc, et la bretelle que je glisse sur mon épaule. J’ai ce que je voulais, le sourire avec, Rosa a l’air au bout de sa vie et Boyd est rassuré que la gamine dont tout le monde dans cette pièce sauf lui et moi se fera un plaisir de le mettre en garde agisse aussi docilement. Il veut qu’on collabore ? On va collaborer. Ma tête se tourne vers Rosa, les derniers mots que je lui chanterais presque, ravie, satisfaite, flottant sur mon nuage. « Je passe chez toi ce soir, pour qu'on commence à travailler sur ça. Hâte de rencontrer Lachlan. » la seconde d’après, c’est prête à faire mes devoirs comme personne que je passe la porte.

@boyd amaranth
- - - - - - - - - -

@ariane parker-williams
- - - - - - - - - - - - -

Elle a toutes les cartes dans les mains et t’es complètement désarmée. Tu parles en travers de la bouche, et elle répare tous les pots cassés Ariane. Elle se donne le beau rôle alors que t’as l’air de celle qui passe à côté de tout, ingrate et insignifiante et oh que tu ne fais que la détester un peu plus Ariane, quand elle réussit à s’en tirer comme si tout de ce plan ne lui puait pas au nez autant qu’à toi. C’est qu’elle se régale de la scène la Parker, t’as même pas besoin de la regarder pour savoir. Chaque pas de travers que tu fais est comme une jouissance pour la rousse et tu te maudis de la laisser prendre le contrôle complet du moment. C’est d’une oreille distraite que tu entends les mots qui sortent de la bouche de Boyd, n’en saisis pas complètement le sens, mais tu t’en fiches. Il parle d’une collaboration avec Ariane et c’est bien la dernière chose dont tu as envie et tu n’essayes même pas de t’en cacher. Tu suis qu’à moitié, t’es à côté de la plaque, ça te rentre pas dans la tête et elle en joue contre toi Ariane, elle s’amuse. Tu voudrais juste pouvoir disparaître, mais t’es collée contre la chaise alors que tout va trop vite autour de toi. Ariane rit, elle joue l’indignée, les mots qui quittent ses lèvres ne font pas le chemin jusqu’à ton cerveau, tu suis pas la conversation de la même manière que tu prétends ne pas suivre sa carrière. Tu t’en fiches, tu veux être ailleurs. C’est pas toi, de rester silencieuse, d’éviter, mais c’est comme si t’avais black out la scène qui se joue sous tes yeux tout en étant parfaitement réveillée.

Boyd parle, parle encore. Explique ses idées, sa vision. Comment il imagine le projet, la collaboration. Tu voudrais t’indigner un peu plus, lui dire que ça ne fait pas de sens ce qu’il essaye de t’imposer, mais il y a votre dernière discussion qui tourne en boucle dans ta tête et tu le sais qu’il a compris, que t’as besoin d’aide. Mais il a pas compris que demander de l’aide à Ariane, c’est de te pousser dans le gouffre et s’assurer que t’en ressortes pas vivante. Tu perds si tu parles pas et tu perds si tu parles, deviens l’auteure arrogante et insolente qu’Ariane croit déjà que tu es. Tu prends des grandes respirations, ton regard ne quitte pas les lèvres de l’éditeur quand bien même les mots n’ont aucune logique. « Un journal m’a contacté et cherche à faire publier un recueil de nouvelles à partir de différents auteurs, de différentes maisons d’édition. Je voudrais que vous deux écriviez une nouvelle sur un thème de la morale. Vous pouvez écrire ce que vous voulez toutes les deux, mais il faut qu’il y ait une morale à la fin. » Tu retiens un ricanement, tu t’empêches de rouler des yeux devant les tentatives si peu subtiles de Boyd de rétablir un certain équilibre entre Ariane et toi alors qu’il a pas la moindre idée de l’ampleur des problèmes qui existe entre elle et toi. C’est du coin de l’oeil que tu regardes Ariane qui hoches déjà de la tête, prête à bondir sur l’occasion alors que tout de ton être rejette la simple idée de devoir passer ne serait-ce qu’une minute de plus à respirer le même air qu’elle. « Parfait pour moi, boss. » Fais ta docile maintenant Ariane, on sait toutes les deux que ça durera pas. Elle se lève alors que tu ne peux qu’acquiescer de la tête. Qu’est-ce que t’es censée faire de plus maintenant qu’elle a déjà approuvé? T’as plus d’autres choix que de jouer le jeu et faire ta part, même si ça te tue. Mais elle pousse le vice toujours un peu plus loin Ariane. T’es pas surprise, mais tu préférais de loin l’époque ou c’était à ton avantage et non à ton inconvénient qu’elle le fait. « Je passe chez toi ce soir, pour qu’on commence à travailler sur ça. Hâte de rencontrer Lachlan. » Elle rêve en couleur si elle pense une seule seconde que tu vas la laisser passer le seuil d’entrée de ta maison. « La bibliothèque Ariane. À 19h. » que tu lances dans sa direction même si elle est déjà partie. T’as pas besoin de spécifier quelle bibliothèque, elle sait la rousse après tout. C’est juste une autre de ces choses qui ne changent pas avec le temps. Tu offres un dernier regard à Boyd avant de te lever à ton tour. « T’as aucune idée de ce que tu viens de faire. » que tu lâches avec un soupir et puis sans rien dire de plus, tu sors à ton tour du bureau de l’éditeur, même si tu ne te presses pas à sortir de l’édifice. La dernière chose dont tu as envie en ce moment, c’est de prolonger l’instant avec Ariane. C’est qu’ils sont maudits, les putain de Parker.