“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw & birdie cadburry

A faire la politique de l’autruche comme elle sait si bien faire, Birdie a peut-être perdu pied avec la réalité. Sa jolie réalité où il n’y a pas de perturbations, où tout est absolument parfait, où son anniversaire a été célébré mille et une fois avec chaque personne différente et qu’elle a déballé ses cadeaux avec empressement. Oui mais non parce que la réalité n’est pas aussi idyllique et qu’il y a une tâche qui a pris bien trop de place depuis des semaines sans qu’elle ne soit allée dans le vif du sujet. Une brune, une petite chose mexicaine qui a fait son apparition soudaine après des années d’absence et de silence bien méritées. Comme si le mois de mars n’est pas déjà assez lourd à porter, non, il faut lui en rajouter. Les troubles, les hauts, les bas (beaucoup trop de bas), se sont emmêlés et Birdie n’a pas son pareil pour savoir comment réagir. Spoiler alerte : ses réactions ne sont jamais celles qui sont correctes. Est-ce que l’on peut s’attendre à autre chose pour quelqu’un d’aussi impulsive et téméraire que la blonde ? Certainement pas. Prévisible dans son imprévisibilité. Donc ce n’est pas étonnant qu’elle a rameuté la terre entière autour de son unique problème sauf les concernés eux-mêmes, ironiquement. Elle a fait la tronche à Will pendant des jours avant qu’il vienne la confronter - il ne l’aurait pas fait qu’elle n’aurait pas fait le premier pas. Elle n’était pas en faute mais il est clair qu’elle ignore prendre ce genre d’initiative, Birdie. Mais il est venu. Après qu’elle se soit défoulée auprès d’autres. Cependant cela ne suffit pas.

Alors c’est pour ça qu’elle s’est retrouvée à faire une recherche dans le listing du St Vincent Hôpital. Pour s’informer. En premier lieu. Réfléchir ensuite. A quoi ? Elle n’en sait trop rien. Au prochain mouvement à faire. Parce que maintenant, il lui manque qu’une pièce à voir, la pièce maîtresse. Avant de la croiser par surprise, Birdie préfère prendre les devants et aller lui faire la surprise à la hauteur de celle qu’elle lui a faite - non, ça ne sera jamais pire que les murs de ton univers qui flanchent, n’est-ce pas. C’est toujours chez Birdie que le vent est le plus violent, c’est bien connu (non). Donc comme si elle jouait aux échecs, elle décide de son prochain mouvement et il lui paraît très simple ; aller voir Sofia sur son lieu de travail. La kiné sera au milieu de ses collègues et de ses patients, elle ne pourra pas lui échapper tout comme elle ne pourra pas avoir un mot plus que haut l’autre. Parce que Birdie prend son téléphone pour planifier un rendez-vous en précisant bien qu’elle veut “Doctor Shaw” tout en se faisant passer pour un pseudo quelconque. Elle a songé une demi-seconde à prendre l’identité d’Heather car ça aurait pu être hilarant à évoquer à la concernée mais elle n’est pas sûre que ça fasse rire la concernée. Et surtout, Heather est une tête connue donc pour la couverture, on repassera. Il faut vraiment songer à agrandir ton cercle d’amis féminins. Ce n’est pas de ta faute si les femmes sont source de contrariété, et souvent à cause des hommes. Ironiquement. Et pourtant, c’est aux hommes qu’elle s’accroche.

Dans la salle d’attente, Birdie a le nez qui porte sa monture et les yeux fixés sur le tableau de mots croisés qu’elle a apporté. Une chance qu’elle passe son temps à en faire, cela lui évite de lever les yeux en attendant son tour. “Rachel Starr?” La Cadburn a un léger sourire qu’elle seule peut comprendre ; un nom d’une célébrité de l’industrie du sexe prononcé aussi innocentement par la gourgandine Shaw, c’est son petit plaisir à elle. “C’est moi!” Qu’elle dit en relevant la tête avant d’attraper son sac et de lever tout le reste. Elle s’approche puis en enlevant ses lunettes d’une main, elle a un léger hoquet de surprise surjoué. “Sofia? Ca alors! Le monde est vraiment petit.” Évidemment que tu ne t’y attendais pas, pourquoi aurais-tu masqué ton identité autrement ? Un sourire faux aux lèvres, Birdie file vers la salle de massage ouverte où elle laisse tomber son sac sur la table d’entrée, une main sur ladite table et l’autre sur la hanche. “C’est vraiment incroyable parfois. On pense ne plus revoir les gens et bim! Ils réapparaissent quand on s’y attend le moins!” Son claquement de doigts pour appuyer ses propos à double tranchant, la Cadburn se sent prête pour la confrontation finale. Tant que c’est sa reine qui survit la partie.

“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw & birdie cadburry

Sa vie a prit une tournure qu'elle n'avait pas envisagé, et si toute sa vie est chamboulée par ce qu'elle vient de traverser, il lui reste une chose qui ne change pas et à laquelle elle tient particulièrement : son métier. L’hôpital, les patients, les consultations, elle a encore ça dans sa vie qui tient et elle ne compte pas tout gâcher. Sa vie affective est un désastre, sa vie sociale est un désert, mais son travail c'est son espoir en ce moment. Elle vit chez Will, elle ne sort plus seule à l'exception des balades pour Sparky, elle reste enfermée à la coloc, le téléphone éteint pour ne pas avoir à entendre ses messages vocaux. Elle tourne la page petit à petit, elle veut aller de l'avant, mais elle a besoin d'un peu de temps, un peu de stabilité et de sécurité pour oublier qu'elle a aimé un tel homme, pour oublier les circonstances de son départ aussi, pour oublier que son amour l'a aveuglé et qu'elle s'est laissé faire comme une conne, elle a juste besoin de reprendre un peu confiance, et elle trouve tout ça chez Will, en compagnie de son ex-mari. Ce n'est pas forcément le premier endroit ou elle pensait trouver la paix et pourtant, c'est dans son bureau à lui qu'elle s'est réfugiée. Auprès de lui qu'elle a été quand elle était en panique, et apeurée. Et c'est désormais dans son lit qu'elle dort, seule et mal à l'aise de le gêner mais pourtant reconnaissante de tout ce qu'il fait pour elle, de cette aide qu'il lui propose et de cette solution qu'il lui a donné au moment ou elle se retrouvait démunie. Elle ne va pas abuser de lui très longtemps, elle le sait, et elle cherche déjà d'autres solutions, pas temporaires, une solution définitive pour redonner sa liberté à Will, mais en attendant, elle tente de tourner la page et elle le fait grâce à la présence de Will. Son premier amour, son premier mari aussi. Et le seul d'ailleurs. Le seul ? Mari ou amour ? Peut-être les deux, mais chut, personne ne doit savoir que Sofia la grande romantique qui veut croire en l'amour, ne sait plus vraiment aimer, pas comme elle l'a aimé lui. Mais c'est un secret bien-sûr, même elle ne le sait pas. Et elle ne contente de vivre des aventures qui échouent toutes, mais c'est sa spécialité ça, elle a fait échouer son mariage aussi.

Une autre journée à l’hôpital, une autre matinée à gérer les urgences, une après-midi plus calme. C'est ce qu'elle croyait du moins. Parce qu'au moment ou elle a passé la tête dans la salle d'attente, au moment ou elle a appelé sa prochaine patiente, elle l'a vu, elle. Et si en divorçant de Will, il y a bien eu une chose de positive, c'est qu'elle n'a plus eu à supporter la blonde qui lui sert de meilleure amie. Sauf que Sofia est de retour de la vie de Will depuis genre vingt minutes plusieurs jours pour être exacte et voilà que la blonde débarque elle aussi et elle le fait sur le lieu de travail de la kiné. Sous un faux nom. Et Sofia se sent trompée, prise au piège. Elle a toujours tout prix comme un jeu la blonde, et si Sofia est plutôt bon public généralement, mais cette fois, ça ne fait pas rire la Mexicaine, pas du tout. “C’est moi!” C'est toi ! Oui je vois ça. Et clairement, tu n'es pas Rachel Starr. “Sofia? Ca alors! Le monde est vraiment petit.” A cet instant précis, elle pourrait presque oublier qu'elle est sur son lieu de travail, qu'elle est là en tant que professionnelle, mais l'envie de renvoyer la Cadburry là d’où elle vient est grand. Parce qu'il y a tant de kiné dans cette ville, tant de professionnels, pourquoi faut-il qu'elle vienne ici ? Le seul jour de la semaine ou elle reçoit les gens de l'extérieur, là voilà à supporter Birdie jusqu'ici dans sa salle de massage. Elle soupire, elle garde pourtant une posture professionnelle, parce qu'il a du monde autour d'elles. Des collègues, des patients, un public et qu'elle ne donnera pas ce plaisir à Birdie. Elle se décale pour laisser Birdie entrer avant de prendre la parole, un air faussement détaché alors qu'elle s'agace de la voir s'installer en déposant ses affaires. « Rachel Starr alors ? C'est fou comme ce nom te va à ravir, tu as toujours aimé faire ton numéro et être le centre du monde. » Qu'est-ce que tu fous ici ? Pourquoi tu viens sur mon lieu de travail, ça t'amuse peut-être? Beaucoup de questions qu'elle ne formule pas. Parce qu'elle ne veut pas lui laisser plus d'avance qu'elle n'en a déjà. Elle cherche à saisir les ambitions de Birdie, et finalement, avec ce faux nom il n'en faut pas beaucoup pour qu'elle comprenne. Elle comprends qu'elle est tombée dans un guet-apens orchestré par la blonde et elle n'a pas besoin de beaucoup réfléchir pour saisir que sa présence ici, est sans aucun doute possible liée à la présence de Sofia chez Will. Birdie sait alors. Bien sûr qu'elle sait, elle sait toujours tout quand il s'agit de Will, tu devrais le savoir, elle était toujours la première à tout savoir, bien avant toi Sofia, tu le sais et ça t'as toujours agacé. La jalousie est tenace, son couple n'existe plus, mais la jalousie et l'amertume qu'elle ressent envers la blonde n'a visiblement pas disparu après la signature des papiers du divorce. Mais ce n'est pas vraiment le sujet, Birdie est au courant et visiblement, elle n'a pas perdu de temps pour venir. Et c'est que ça pourrait presque amusée Sofia, si ça ne l'agaçait pas autant. L'amuser de voir Birdie accourir à la minute pour protéger William Dunham, pour protéger ses arrières, parce que bien sur personne n'a le droit de toucher à Will, même si Birdie s'évertue à faire croire au monde entier qu'elle n'a pas envie de le toucher elle non plus. Mais bien sur on y croit Birdie, on y croit. Elle en fait beaucoup pour le protéger, d'un danger qui n'existe même pas. Elle a tout préparé, tout orchestré pour se retrouver seule avec la kiné et Sofia doit gérer désormais. Elle doit faire face à la blonde qui semble s'amuser de cette situation sans comprendre qu'elle dépasse les bornes. Elle vient de mettre Sofia dans une situation qu'elle n'avait guère préparé, guère anticipé et ces derniers temps, elle est bien trop tendue et sous pression pour trouver ce petit jeu amusant. Tu ne l'as jamais vraiment trouvé drôle de toute façon, alors ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer. “C’est vraiment incroyable parfois. On pense ne plus revoir les gens et bim! Ils réapparaissent quand on s’y attend le moins!” Tu as toujours détesté son attitude de princesse et là voilà devant toi, à s'amuser de cette situation, ne pas lui montrer que tu es agacée et même déstabilisée, ne rien lui donner. « Oh oui c'est incroyable. Quelle coïncidence malheureuse de tout les kinés il a fallu que tu tombes sur moi, c'est vraiment pas de chance. » Elle sourit, alors qu'elle ferme la porte de la salle d'examen derrière elle, elle sait que ce n'est pas pour protéger l'intimité de sa patiente, mais plus pour protéger sa réputation parce que ce dont elle va parler désormais, ce n'est pas de l'ordre du domaine médical. Elle a l'obligation de soigner les patients qui arrivent oui, mais elle a Birdie Cadburry devant elle, pas Rachel Starr, alors ce n'est pas en tant que patiente qu'elle est là et elle ne vient sûrement pas demander un massage. « Bon maintenant que tu as fais ton entrée, il n'y a plus de spectateurs pour applaudir ta pitoyable prestation, tu peux me dire ce qui t'amènes ici ? Sur MON lieu de travail ? » Elle s'assoit sur le rebord de son bureau, les bras croisés devant elle. Elle ne bougera pas, elle ne lèvera pas le petit doigt pour Birdie, et elle le lui fait bien comprendre. « Il y a des gens qui ont vraiment besoin de soins, et toi tu prends tout ça comme un jeu, tu ne respectes rien. Will avait raison, il y a des choses qui changent pas avec le temps, toi tu as pas changé malheureusement. » Elle lève les épaules, elle fixe la blonde, le jeu ne fait que démarrer, elle le sait. Birdie est douée pour ça. Et si elle est arrivée jusqu'ici, jusqu'à la kiné Shaw, c'est qu'elle doit avoir un plan en tête, il ne reste plus qu'à ne pas tomber dedans.

« Rachel Starr alors ? C'est fou comme ce nom te va à ravir, tu as toujours aimé faire ton numéro et être le centre du monde. » Elle a de la retenue, la Shaw, tu peux au moins lui reconnaître ça. Plus de retenue que quand elle était avec ton meilleur ami, c’est certain. C’est dommage qu’elle ne se soit pas montrée aussi professionnelle et sérieuse dans sa relation avec Will comme elle peut l’être en ce moment sur son lieu de travail ; ça t’aurait évité de venir te perdre dans le coin bien trop blanc, bien trop malaisant pour le commun des mortels. Et tu aurais moins de rancœur dans le creux des intestins ; non, ça, c’est du passé. Parce que ton visage est rayonnant, t’es véritablement satisfaite de ta manœuvre et de ta surprise qui n’en est une pour personne, à part la concernée. Qui aurait pu se douter que ce moment allait arriver de toute façon, n’est-ce pas ? “Tu me connais si bien, c’est totalement moi.” Le rire surfait qui n’a rien de très chaud, tu joues toujours alors que tes paroles ne sont que vérité et constation ; tu apprécies avoir les yeux rivés sur toi, ton excentricité naturelle cumulée à une gestuelle digne des plus grands du cinéma ne peuvent qu’attiser un peu plus cette attention qui ne manque jamais de déferler sur toi. Mais là, il n’y a que l’attention de la jolie mexicaine qui t’intéresse, celle-là même que tu es venue spécialement piquer sur son lieu de travail juste pour savourer les miettes d’une victoire qui est la tienne. « Oh oui c'est incroyable. Quelle coïncidence malheureuse de tous les kinés il a fallu que tu tombes sur moi, c'est vraiment pas de chance. » Posant une main sur la hanche, tu appelles au scandale en tapant deux doigts sur ton front. “Vraiment pas de chance, clairement.” Tu as beau être dans son bureau, sur son territoire, il n’empêche pas que tu te sens complètement reine de la situation et ton buste relevé n’en est que l’apparence de cette jubilation interne que tu ne cherches même pas à camoufler.

Non, tu ne montreras pas à quel point ce retour t’a contrarié. Non, tu ne lui feras ni le plaisir ni l’honneur ni même la considération de lui démontrer que ce n’est pas anodin, ce qu’elle a fait. De venir frapper à la porte de Will, à jouer les pauvres jouvencelles en détresse, de dormir dans son lit et de profiter de l’hospitalité naïve de ton meilleur ami. Mais toi, tu n’es pas dupe. Will a beau t’avoir dit que rien n’arrivera plus jamais avec elle, le doute persiste et t’as quand même besoin de vérifier. Ce n’est pas en venant voir Sofia que tu t’en réconforteras mais c’est déjà un pas vers la direction. « Bon maintenant que tu as fais ton entrée, il n'y a plus de spectateurs pour applaudir ta pitoyable prestation, tu peux me dire ce qui t'amènes ici ? Sur MON lieu de travail ? » C’est qu’elle mord d’entrée de jeu, la jolie brune, et ça te fait encore plus sourire quand tu l’observes se poster sur son bureau en croisant les bras. « Il y a des gens qui ont vraiment besoin de soins, et toi tu prends tout ça comme un jeu, tu ne respectes rien. Will avait raison, il y a des choses qui changent pas avec le temps, toi tu as pas changé malheureusement. » Tu pinces les lèvres, tu passes une main dans tes mèches blondes, tu tapes ta langue contre ton palais dans un bruit rythmé en parcourant d’un regard absent le bureau de la kiné. “Oui oui, tu sauves des dos et des squelettes, quel métier remarquable. C’est marrant parce que j’ai l’impression que tu respectes plus tes patients que ton propre ex mari à l’époque. Peut-être parce qu’eux te paient ?” Sourire mielleux, sous-entendus outrageants, tu tapotes tes phalanges contre la table de massage. “Je suis peinée que tu puisses me juger alors que ça ne fait que cinq minutes qu’on savoure nos retrouvailles, ma chère Sofia.” On ne t’a jamais demandé de changer, bien au contraire ; on t’a toujours dit de rester toi-même et de continuer à briller. Alors pourquoi ne pas écouter les conseils avisés (et absolument objectifs) de tes proches alors que tu plonges ton regard océan dans le chocolat de la brune ? “Tu ne pensais quand même pas pouvoir te pointer chez Will sans que je ne sois au courant, bella. Heureusement que Will m’a prévenu parce qu’il aurait été fâcheux que je l’apprenne par accident.” Même s’il t’a prévenu par message - ce qui n’a pas été franchement très délicat de sa part - tu ne l’as pas au moins surprise dans son lit - ce qui aurait résulté à pincer et tirer les oreilles de Will (pour ne pas dire autre chose) jusqu’en Alaska. “Tu l’as ignoré pendant des années, même pendant votre mariage. Alors pourquoi tu reviens ?” Là, le ton est un peu plus dur et sérieux parce que tu peux être salope, mais tu peux être aussi l’amie et la femme qui se soucie et qui s’inquiète, qui protège et qui veille. Et clairement, tous les signaux sont actuellement au vert pour te donner l’autorisation d’une scène pareille. Et pour ce qui est de passer ton annulaire gauche sur ton nez, faisant scintiller ta bague en forme de couronne, quelqu'un te l'a autorisé aussi ?
 

“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw &  @Birdie Cadburry

“Oui oui, tu sauves des dos et des squelettes, quel métier remarquable. C’est marrant parce que j’ai l’impression que tu respectes plus tes patients que ton propre ex mari à l’époque. Peut-être parce qu’eux te paient ?” Le jeu a commencé et si les règles ne sont pas définies entre elles, une chose est sûre faire mal à l'autre n'est pas interdit, c'est peut-être même là tout le but du jeu qui s'est initié dès l'entrée de Birdie dans le bureau de Sofia. C'est en tout cas, ce qu'elle cherche la blonde, sans aucun doute, alors qu'elle ramène dans la discussion Will, l'ex mari, et l'échec du mariage, par sa faute. Et à côté les sous-entendus de Birdie sur un quelconque lien entre argent et respect ne font que peu d'effet à Sofia. L'échec de son mariage est de loin son plus grand échec mais elle ne l'avoue pas, et surtout pas à Birdie. Elle se tient droite, du moins la tête est droite, les épaules relevées, prête à encaisser même si elle sait qu'elle ne se laissera pas faire. Il est loin le temps ou elle était impressionnée par Birdie, ou elle se sentait menacée aussi par la blonde. « C'est sur que se trémousser et exhiber ses formes pour donner la météo c'est tellement un métier remarquable. » Elle ne fait pas le métier de ses rêves Sofia, mais elle est fière de ce qu'elle fait, elle aime son métier et elle n'a aucune raison de laisser Birdie venir la dénigrer ainsi. « Et de nous deux Birdie, celles qui risquent de se faire payer un jour pour ses services c'est toi vu ton mode de vie. » Elle n'en sait rien Sofia, des années qu'elle n'a pas côtoyé Birdie, des années loin d'elle, plutôt l'un des rares avantages de son divorce. Tu m'attaques Cadburry, je réponds. Il n'y a plus Will entre nous, plus Will à protéger de nos querelles puériles, et on peut se haïr mutuellement sans soucis, c'est bien pour ça que tu es là d'ailleurs non ? Pour me rappeler comme tu me détestes ? Juste parce que j'ai eu le malheur d'épouser Will ? Elle n'est pas méchante Sofia, au contraire. Son frère lui a souvent dit qu'elle vivait au Pays des Bisounours, qu'elle était trop sociable, trop ouverte, trop joyeuse, trop optimiste mais après cette dernière mésaventure, elle l'est peut-être un peu moins naïve. Et, avec Birdie elle n'est rien de tout ça, parce qu'elle sait qu'avec cette fille là, elle se ferait bouffer et qu'elle peut laisser le monde l'attaquer, elle peut même laisser un homme la menacer, une fois, mais pas Birdie. Parce qu'elle la connaît et qu'elle a déjà une opinion toute faite sur elle, et ce même s'il s'est passé plusieurs années depuis leur dernière entrevue. “Je suis peinée que tu puisses me juger alors que ça ne fait que cinq minutes qu’on savoure nos retrouvailles, ma chère Sofia.” Des deux elle est visiblement la seule à savourer l'instant, Sofia est prise au piège dans son propre bureau, prise au piège par une mise en scène organisée et orchestrée d'une main de maitre par le blonde face à elle, qui savoure, qui prends bien trop de plaisir et Sofia n'a rien demandé, rien voulu, elle n'était pas préparée pour ça. Pas ici, pas comme ça et elle ne fait que confirmer les propos de la kiné, tout n'est qu'un jeu pour Birdie, un jeu dans lequel elle entraîne les autres, que ça leur plaise ou non. Et, ça ne plaît pas à Sofia. « Tu m'avais pas manqué, et je n'ai jamais demandé à te revoir moi. » Comme ça au moins c'est assez clair non ? Tu étais la meilleure amie de mon mari, je suis divorcée, je n'ai plus de mari et plus à te supporter non plus. “Tu ne pensais quand même pas pouvoir te pointer chez Will sans que je ne sois au courant, bella. Heureusement que Will m’a prévenu parce qu’il aurait été fâcheux que je l’apprenne par accident.” Sofia n'est pas surprise, elle l'a comprit au moment ou elle a vu Birdie sous un faux nom dans la salle d'attente. Elle a comprit que son retour dans la vie de Will avait déclenché des effets non désirables, dont celui qui l'entraîne à faire face à Birdie. Et finalement, elle lui sourit légèrement, un peu pour provoquer, un peu pour l'énerver aussi. C'est donc ça le problème ? Tu viens protéger Will ? Tu viens marquer ton territoire ? Mais ce que tu ne prends pas en compte c'est que je ne compte pas me battre pour Will, plus maintenant, donc tu fais tout ça pour rien Birdie. Elle veut jouer la blonde, Sofia entre dans son jeu tant pis si elle se fait avoir. « J'avais perdu ton numéro, j'ai pas pu te prévenir. Et puis, j'ai pas forcément pensé à toi quand je me suis couchée dans son lit. » Elle ne sait pas ce que Will a dit, elle ne sait pas ce que Birdie sait de son retour et des circonstances de celui ci, elle n'en sait rien mais elle s'en fout. L'avis de Birdie a compté au début, tout au début et elle a vite comprit que jamais elle n'aurait les faveurs de la blonde, ni avant et encore moins maintenant mais elle n'en a plus besoin. “Tu l’as ignoré pendant des années, même pendant votre mariage. Alors pourquoi tu reviens ?”Elle se relève Sofia, elle quitte son bureau, elle se tient bien droite, remettant en place sa blouse. C'est la façon dont Birdie parle, la façon dont elle prétends que Sofia lui doit des réponses qui entraîne cette réaction de la kiné. La façon avec laquelle elle juge son mariage aussi qui agace Sofia qui ne le cache pas, ni dans son attitude, ni dans la manière avec laquelle elle lui réponds. « De quoi tu te mêles encore Birdie ? » Elle peut se mêler de la vie de Will mais c'est à lui qu'elle doit aller rendre des comptes, Sofia en a fini avec elle, c'est du moins ce qu'elle espérait jusqu'à il y a encore quelques minutes. « Je l'ai jamais ignoré, et tu le sais très bien, tu devais d'ailleurs t'en réjouir de voir qu'il n'en avait plus rien à foutre de moi, ça devait t'amuser beaucoup trop pour que tu aies oublié ce détail non ? » Elle a trompé son mari, elle l'assume, elle assume ses fautes et l'échec de son mariage, et on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais surement pas d'avoir ignoré son mari alors qu'elle a tout fait pour attirer son attention. Et ça la blesse d'avouer ça, ça lui fait mal de revenir sur cette période de sa vie, ça lui rappelle qu'elle a perdu beaucoup, qu'elle a aimé Will aussi mais que leur couple n'est plus. Tant pis, mais ça lui fait mal et elle ne veut pas le montrer à la blonde face à elle. « Je croyais que vous vous disiez tout avec Will, tu dois déjà savoir pourquoi je me suis retrouvée devant lui, ça a du te faire plaisir d'ailleurs de savoir que ma vie craint. » A deux doigts de sous-entendre que Birdie devait apprécier d'apprendre que Sofia avait été victime de violence de la part de son petit-ami, à deux doigts seulement. « Mais Will est assez grand pour savoir ce qu'il fait sans que tu n'aies encore à venir te mêler de mes affaires, je suis plus sa copine, plus sa femme, alors tu peux te détendre et m'oublier, je te le laisse puisque tu l'as toujours voulu que pour toi. » Personne n'aura jamais une place auprès de Will parce que personne ne sera jamais bien aux yeux de Birdie, elle a essayé de l'être Sofia, elle a vraiment essayé mais elle n'a jamais été suffisante aux yeux de la meilleure amie. Tant pis, elle s'y était faite, elle avait du supporter leur relation, la saint valentin gâchée parce qu'il était partie en virée avec Birdie, elle en avait supporté des choses mais désormais, elle n'a plus à le faire et Birdie dans son bureau, c'est le genre de truc qu'elle ne devrait plus avoir à supporter.  

« C'est sur que se trémousser et exhiber ses formes pour donner la météo c'est tellement un métier remarquable. » Sofia est droite, Sofia est sûre d’elle, Sofia sait qu’elle va se manger une tempête, une marée et des orages. Tout juste pour elle, c’est un grand honneur, n’est-ce pas ? “C’est le seul métier où on est payé à mentir, avoue que ça te tente de me dire que ça me va bien.” Après tout, la météo n’est pas une science exacte et il arrive que les cartes qu’elle présente ne sont pas fidèles à la réalité. Le ton enjoué de Birdie est accru, il sonne faux mais il a tout à fait sa place au milieu de deux femmes qui ont dû se supporter pendant des années, accepter la présence de l’une et l’autre par amour pour une tierce personne - Will, qui n’est pas n’importe quelle tierce personne. Mais maintenant que le lien entre Sofia et son ancien mari est rompu, il n’y a plus de faux semblants à avoir. Pourtant, c’est exactement le comportement de Birdie ; faussement ravie, faussement mieilleux, faussement la bonne copine qu’elle ne sera jamais avec la jolie brune. « Et de nous deux Birdie, celles qui risquent de se faire payer un jour pour ses services c'est toi vu ton mode de vie. » La Cadburn hausse les épaules, ne prenant pas cela comme une attaque car oui, ça serait largement possible mais ce n’est pas du tout prévu. “Je n’ai pas besoin de faire payer mes services pour attirer, darling.” Le sourire soutenu, les bras croisés tout pareillement, et c’est une évidence même ; la réplique qui tombe sous le sens.

« Tu m'avais pas manqué, et je n'ai jamais demandé à te revoir moi. » La main sur le cœur, Birdie mime une expression des plus touchées et des plus dramatiques. “Mon coeur, docteur, je crois qu’il me lâche sous l’assaut de vos mots acerbes.” Elle abuse, du temps et de la patience de la jeune femme en face d’elle qui commence déjà à grincer des dents ; certainement qu’elle doit maudire la blonde dans sa tête, autant que Birdie a pu la maudire quand Will lui a annoncé la grande nouvelle qui n’était qu’une catastrophe incroyable. « J'avais perdu ton numéro, j'ai pas pu te prévenir. Et puis, j'ai pas forcément pensé à toi quand je me suis couchée dans son lit. » Birdie hausse ses sourcils, les dents qui se serrent un peu sous l’image qui se forme dans sa tête de cette idiote dans le lit de son meilleur ami. “Comme c’est dommage, on aurait pu blablater toute la nuit, se faire des tresses de l’amitié, te laisser mon épaule pour pleurer et manger de la glace." Qu’elle aura sûrement empoisonné au préalable - Birdie.

« De quoi tu te mêles encore Birdie ? »
“Y a Will dans l’histoire. Je m’en fiche de la tienne mais tant que ça le concerne, je m’en mêle si j’ai envie. Et j’en ai très envie, là.” C’est son meilleur ami, son frère de coeur, son âme soeur fraternel, son mari et absolument tout ce qui le concerne la concerne elle aussi. Will n’approuverait pas forcément mais ce n’est pas comme si Birdie lui avait demandé son avis. Il a l’habitude, il peut prévoir qu’une rencontre de troisième genre de ce type allait arriver. « Je l'ai jamais ignoré, et tu le sais très bien, tu devais d'ailleurs t'en réjouir de voir qu'il n'en avait plus rien à foutre de moi, ça devait t'amuser beaucoup trop pour que tu aies oublié ce détail non ? » Oui mais ça, ils n’auraient pas pu s’en rendre compte avant de se passer la bague au doigt ? Il faut dire que Birdie n’était pas présente quand cela s’est passé mais au vu du résultat saissant, il est certain que Will a fait preuve d’une faute de jugement incroyable. Et que Sofia a beau être appétissante, il n’empêche que ses courbes n’ont pas suffi pour lui faire ôter celles qu’il préfère le mieux ; celles d’une bonne vieille manette de console. « Je croyais que vous vous disiez tout avec Will, tu dois déjà savoir pourquoi je me suis retrouvée devant lui, ça a dû te faire plaisir d'ailleurs de savoir que ma vie craint. » Oh oui, elle sait, Birdie ; à vrai dire, elle aurait aimé que la raison soit moins sérieuse car non, Sofia, cela ne lui fait plaisir d’apprendre qu’il existe encore des hommes abusifs dans ce monde, qui parlent avec les poings plutôt qu’avec leurs mots. « Mais Will est assez grand pour savoir ce qu'il fait sans que tu n'aies encore à venir te mêler de mes affaires, je suis plus sa copine, plus sa femme, alors tu peux te détendre et m'oublier, je te le laisse puisque tu l'as toujours voulu que pour toi. » Sur ces derniers mots revient son sourire, jouant volontairement avec la bague à son doigt à elle, cette fois-ci. “J’ai eu vent de l’affaire, en effet. Will ne m’a rien caché, ça n’a pas changé. Mais je voulais l'entendre de ta bouche. Et que ça ne répond pas à ma deuxième question : pourquoi lui ?” Même si l’annonce par message, Birdie ignore encore de savoir si c’était une bonne ou mauvaise technique. Le débat est lancé. “J’ai beaucoup de défauts mais celui d’être une garce sans cœur qui souhaiterait ce genre de maux à quelqu’un n’en fait pas partie.” Pas même à toi, Sofia. Birdie est bien placée pour savoir ce qu’est le sentiment d’être sous le joug d’autrui, surtout d’un homme. “Ceci étant dit, je suis parfaitement consciente que tu n’es plus sa femme puisque j’ai pris ta place.” Là, le sourire est brandit en même temps que la bague dont le doigt est tapoté contre sa lèvre avant de l’agiter devant Sofia. “J’ignore s’il te l’a dit, faux, elle sait que Will n’a rien dit, mais il partage mon nom de famille maintenant.” Et elle est en est bien trop fière. "Ça protège Will de faire des erreurs absurdes.” Si jamais l’idée saugrenue de se marier avec quelqu’un lui vient en tête, Will ne pourra faire autrement que d’en informer sa meilleure amie. “Donc si jamais tu tentes quoi que ce soit, je le saurai.” D’une façon ou d’une autre. Même si Sofia lui a dit que rien n'arrivera. Que Will aussi l'a répété en amont. Mais Birdie est une tête de mûle quand elle s'y met. Surtout quand ça concerne une personne chère à ses yeux.

“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw & birdie cadburry

“C’est le seul métier où on est payé à mentir, avoue que ça te tente de me dire que ça me va bien.” S'il y a bien une chose qui différencie les deux jeunes femmes c'est ça. L'une est payée à mentir et est plutôt douée pour le faire. Mentir hein, pas la miss météo, ça Sofia l'avouera pas et elle a prit l'habitude de regarder la météo sur son téléphone, tout ça pour éviter d'avoir à voir la blonde dans son salon. Birdie sait mentir, Sofia ne sait pas. Elle essaye mais elle n'est pas douée, la plus belle preuve c'est bien les deux fois ou elle a trompé son copain/mari et qu'il l'a su les deux fois. Même quand il semblant n'en avoir plus grand chose à faire d'elle, il l'a su alors vraiment mentir Sofia ne sait pas faire. Pourtant devant Birdie, elle doit jouer un rôle. Elle doit dissimuler ce qu'elle ressent pour ne pas se faire bouffer par la tornade blonde. Elle doit se protéger parce qu'elle a toujours eu un regard sur Birdie qui oscillait entre admiration et crainte, parce qu'elle est bien trop influente la blonde, parce qu'elle est trop présente, trop exubérante, trop fière, trop elle quoi. Et qu'elle a toujours la repartie juste, les mots qui claquent et atteignent leur cible avec trop de justesse et Sofia le sait, Sofia veut s'en protéger mais elle sait qu'elle ne fait que jouer au jeu de Birdie. “Je n’ai pas besoin de faire payer mes services pour attirer, darling.” Elle est venue préparer pour cette entrevue, Sofia non et elles ne sont pas sur un même pied d'égalité quand bien même elles sont sur le terrain de Sofia, c'est Birdie qui à la main, et elle n'hésite pas à lui rappeler en usant des surnoms bien agaçants pour la kiné. « Encore mieux qu'une pute alors, tu es gratuite, c'est sympa pour les hommes ça. » Elle sait que son frère aurait été fier de sa reparti alors que sa mère aurait été outrée d'entendre de tels mots sortir de la bouche de sa petite fille adorée, mais y'a rien à faire, Sofia est ainsi en présence de Birdie, Sofia est ainsi quand elle se sent menacée et prise au piège. “Mon coeur, docteur, je crois qu’il me lâche sous l’assaut de vos mots acerbes.” Et elle l'est dans son bureau, face à une Birdie qui se moque d'elle, de son métier et qui continue son spectacle juste pour une Sofia qui n'a jamais demandé à en être une spectatrice privilégiée. « Ton cœur ? Je doute que tu en es eu un, un jour. » Froide et définitivement agacée, elle ne le cache pas Sofia. Elle a souvent eu des choses à lui dire il y a quelques années, des choses qu'elle n'a jamais pu dire par respect pour l'amour qu'elle ressentait pour Will, mais désormais tout ça n'appartient plus qu'au passé et elle ne se taira pas devant la blonde et si elle peut à son tour l'énerver en évoquant sa présence récente dans le lit de Will, elle n'hésite pas à le faire. C'est après tout de ça que vient la haine de Birdie, alors autant appuyer là ou ça fait mal et elle voit sur le trait du visage de la blonde une réaction à ses mots, une réaction qui semble presque faire plaisir à Sofia, parce qu'elle arrive malgré tout à la déstabiliser un peu. “Comme c’est dommage, on aurait pu blablater toute la nuit, se faire des tresses de l’amitié, te laisser mon épaule pour pleurer et manger de la glace."  Blablater toute la nuit, elle n'en doute pas Sofia. Elles auraient sans doute trouver le moyen de s'envoyer des méchancetés toute la nuit, les connaissant c'est fort possible. Pour le reste à moins d'arriver dans un univers parallèle, ce genre de choses n'existeront jamais et Sofia le sait et bizarrement elle ne le regrette pas une seule seconde. « Oh oui comme c'est dommage, mais j'ai préféré la compagnie de Will et son épaule, et bien d'autres choses. » Insinuation claire, insinuation infondée, pas qu'elle n'aurait pas préféré la compagnie de Will, mais elle n'en avait pas profité, du moins pas au lit en tout cas, cette époque était révolue, leur histoire était terminée mais Birdie n'était peut-être pas au courant de tout et puis après tout, Sofia et Will dans un lit ça avait eu lieu, il y a des années mais c'était une chose réelle qui devait suffire à déranger la blonde.

La question arrive enfin, la question sur la présence de Birdie ici même pour se mêler d'une chose qui ne la concerne pas. “Y a Will dans l’histoire. Je m’en fiche de la tienne mais tant que ça le concerne, je m’en mêle si j’ai envie. Et j’en ai très envie, là.” Will voilà le problème et ça a toujours été Will le problème entre elles. Sofia n'en est pas étonnée, bien qu'exaspérée malgré tout. Parce qu'elle n'a plus à faire semblant avec la meilleure amie, parce qu'elle n'a plus à retenir ses remarques pour éviter une dispute avec son mec, parce qu'elle n'a plus à se sentir en concurrence parce qu'elle n'est plus dans la partie. Elle s'est retirée de l'équation le jour ou elle a divorcé et ça Birdie ne semble pas l'avoir encore comprit puisqu'elle est là dans le bureau de la kiné. « Tu as envie de te mêler et de contrôler la vie de Will c'est avec lui que tu dois voir ça, là tu es dans mon bureau, l'université n'est pas très loin, tu devrais vraiment aller faire ton petit spectacle devant quelqu'un qui te supporte encore. » Sous-entendus bien sur qu'elle, elle ne le supporte plus Birdie. Elle n'a pas envie d'entendre les reproches de Birdie, pas envie qu'elle ramène ses échecs sur le tapis, pas envie de l'entendre évoquer ce mariage qui a fini par échouer. Elle n'a pas envie parce qu'elle sait comme cet échec a pu rendre heureuse au moins une personne et cette personne est devant elle en ce moment même. Quand bien même d'autres en aient souffert, Birdie s'en moque et c'est bien ainsi qu'elle le voit Sofia et c'est pour cela qu'elle devient encore un peu plus dure, un peu plus sur la défensive quand elle réponds à Birdie, quand elle évoque la fin de son mariage, la fin aussi de sa relation catastrophique avec un homme abusif. Parce que tout est d'un coup trop pour Sofia, trop d'échecs, trop de ratés qu'elle doit évoquer devant l'une des femmes qu'elle redoute le plus. “J’ai eu vent de l’affaire, en effet. Will ne m’a rien caché, ça n’a pas changé. Mais je voulais l'entendre de ta bouche. Et que ça ne répond pas à ma deuxième question : pourquoi lui ?” L'affaire c'est donc ainsi qu'elle le perçoit Birdie, une simple affaire. “J’ai beaucoup de défauts mais celui d’être une garce sans cœur qui souhaiterait ce genre de maux à quelqu’un n’en fait pas partie.”  Pourtant garce sans cœur serait presque une belle manière de résumer la manière dont Sofia perçoit Birdie. Mais au moins sur ce point les choses s’apaisent un peu. Birdie ne se réjouit pas du malheur de Sofia et voilà que la kiné envisage presque de répondre aux interrogations de la blonde. Pourquoi lui, c'est pour ça qu'elle est là Birdie ? Pour savoir pourquoi c'est vers lui que Sofia s'est tournée quand elle allait mal ? « Je n'ai pas de compte à te rendre Birdie. » Ce n'est pas une réponse, mais elle a depuis longtemps compris que de toute manière les explications n'étaient jamais à la hauteur pour contenter Birdie. Alors à quoi bon lui répondre ? Pourtant elle le fait Sofia, pas parce qu'elle lui doit une explication mais parce qu'elle veut être débarrassée de Birdie au plus vite. « Mais peut-être que le fait que j'ai partagé une bonne partie de ma vie avec lui et que je sache qu'il est tout sauf violent à sans doute jouer. Je me sentie en confiance avec lui, et ça je sais que tu peux le comprendre. » Il y a une chose qu'elle partage réellement c'est qu'elles ont aimé toutes les deux Will.

“Ceci étant dit, je suis parfaitement consciente que tu n’es plus sa femme puisque j’ai pris ta place.” Et les mots qui suivent lui font regretter amèrement d'avoir apporté des éléments de réponses. Parce qu'ils claquent dans l'air et qu'elle a l'impression de les recevoir de pleins fouets. Les coups font mal, elle le sait mais les mots aussi. Et là, à cet instant précis elle a envie de traiter Birdie de garce. Elle serre les poings, elle serre la mâchoire, elle ne veut pas y croire. Will marié ? Will marié à Birdie ? Si la première idée n'est en soit pas très agréable, la seconde lui donne presque la nausée. Et pourtant elle doute pas une seconde des mots de Birdie, parce qu'elle sait qu'elle ne viendrait pas se pavaner de la sorte si ce n'était pas vrai. Alors elle ne peut qu'encaisser la vérité bien qu'elle ne la comprenne pas. “J’ignore s’il te l’a dit mais il partage mon nom de famille maintenant.” Le couteau qu'elle enfonce encore un peu plus en apprenant à l'ancienne madame Dunham que son mari a renié son nom, sa famille pour prendre celui de cette fille. Il n'y a rien qui va dans cette union, rien qui ne convienne à Sofia, et tout pour la faire bouillir de l'intérieur. Du silence de Will à ce sujet, à la manière dont Birdie vient étaler toute cette histoire avec beaucoup trop de fierté, tout fait mal à Sofia. Tout l'énerve et la dégoûte. Et l'idée de les voir mari et femme consommer leur mariage, non ça c'est trop pour elle. Tu n'as pas ton mot à dire Sofia. Tu n'as pas le droit d'être jalouse. Tu n'as même pas le droit de te sentir trahis, tu l'as trahis en première.  Abasourdie, bien trop silencieuse, elle encaisse et elle découvre que le piège de Birdie vient de se refermer sur elle avec beaucoup trop de facilité. Elle ne peut même pas s'en échapper puisqu'elle continue la blonde. « Ca protège Will de faire des erreurs absurdes. » Un rire sans joie, un rire nerveux sort de la bouche de Sofia. « Des erreurs plus absurdes que de se marier avec toi tu veux dire? » Elle a les mots qui lui brûlent la langue, elle a un tas de mots qui veulent sortir mais elle tente de contrôler son sang froid pour ne pas donner à Birdie l'occasion de la voir s'écrouler tant l'effet de l'annonce lui fait mal. Vraiment mal. « Donc si jamais tu tentes quoi que ce soit, je le saurai. » Même sans être mariée elle l'aurait su de toute manière mais ça elle ne le dit pas Sofia. Cette réflexion elle la garde pour elle. « Tu as enfin eu ce que tu voulais. » Les premiers mots sont froids. « Tu le voulais pour toi toute seule quand bien même tu avais déjà la terre entière, et bien bravo tu as réussi. » Bien entendu les félicitations sont sarcastiques. « Tu as le contrôle sur la vie de Will, tu peux désormais choisir les meufs qu'il se tape, à moins que ça aussi tu en ais l'exclusivité après tout c'est monsieur Cadburry désormais si j'ai bien compris ? » Oh oui tu as compris Sofia, mais tu es loin de comprendre le sens de ce mariage. Mais ce n'est pas ta faute parce que Will ne t'a rien dit et que Birdie est bien trop fière de venir te présenter les choses comme elle l'entends. « C'est pour ça que tu es venue jusqu'ici ? Pour me montrer que tu comptes plus ? Mais tu peux bien te marier avec lui, coucher avec lui autant que tu veux si tu en as envie, j'ai déjà eu tout ça, et regarde j'ai fini par aller voir ailleurs, et je suis sûre que tu le fais aussi. » C'est moche Sofia ce que tu fais là. Oser prétendre que tu t'en moques, que tu n'as pas honte d'avoir trompé Will. Oh oui c'est moche et loin d'être vrai en plus. Mais elle a mal, elle se sent trahis par Will, parce qu'il n'a rien dit et qu'à cause de lui elle se retrouve à devoir gérer l'annonce devant les yeux d'une Birdie qui n'attends sans doute qu'une chose, qu'elle craque.

« Encore mieux qu'une pute alors, tu es gratuite, c'est sympa pour les hommes ça. »
“Oh, pas que les hommes, ma chère.”

Ton clin d’oeil laissant entrevoir que tu es ouverte au monde, qu’importe s’il y a une présence entre les jambes ou non. Tu n’as jamais fait la fine bouche devant un corps qui attire ton regard et pour le peu que ton attention soit happée, tu te laisses facilement influencer pour te lancer dans une relation sans attache et sans lendemain. Contrairement à l’histoire de Will et Sofia qui a duré bien trop longtemps à ton goût. Leur distance et l’absence de la brune dans vos existences te convenaient parfaitement ; tu aurais aimé que le temps soit plus long pour cela. Mais il a fallu que la métisse arrive avec une histoire à faire pleurer les chaumières et les vieilles biques pour que son ex-mari lui offre le logis et le refuge tant espéré. Pourtant, toi-même tu sais que ce n’est pas évident d’aller voir les forces de l’ordre. Toi qui n’a que ta culpabilité à ravaler car tu t’es tue tout pareillement, tu n’as rien dit, tu ne t’es pas plainte le jour où tu as été agressé, ni même ceux d’après. Mais ta mauvaise foi qui découlent de tes sentiments envers Sofia suffit pour que tu trouves qu’elle aurait pu aller les voir eux plutôt que Will si son ex fut toxique et violent à ce point. « Ton cœur ? Je doute que tu en ai eu un, un jour. » “C’est que tu n’as jamais eu les échelons nécessaires pour le voir.” Ton cœur est présent, il est parfois bruyant et tu agis souvent (beaucoup) sous son impulsion plutôt que par la réflexion de ton cerveau. La preuve en est ce jour où tu n’as toujours pas digéré sa réapparition et que c’est la pure spontanéité par amour de ton meilleur ami qui t’a amené à venir jusqu’ici. Mais Sofia fait partie de ces personnes qui ne l’ont jamais vu de par son statut de femme, et donc automatiquement de menace, de danger. Evidemment qu’elle ne peut que douter de l’absence de ton coeur. « Oh oui comme c'est dommage, mais j'ai préféré la compagnie de Will et son épaule, et bien d'autres choses. » Là, tu as une pointe de doute qui est marquée par un sourcil qui se fronce. Est-ce que Will t’aurait menti ? Est-ce qu’il s’est vraiment rien passé lors de leurs retrouvailles ? Non… Tu ne peux pas douter de la parole de ton mari. C’est incensé. Sofia n’affirme cela que pour brouiller les pistes, se jouer de toi comme tu le fais avec elle mais tu ne peux pas accorder une once d’importance à ses propos. Ceux de Will sont fiables et tu as confiance en ton meilleur ami et sa sincérité.

« Tu as envie de te mêler et de contrôler la vie de Will c'est avec lui que tu dois voir ça, là tu es dans mon bureau, l'université n'est pas très loin, tu devrais vraiment aller faire ton petit spectacle devant quelqu'un qui te supporte encore. » Tu lâches un rire sans chaleur mais ne réplique rien parce que cela n’en vaut pas la peine. Pas pour cette pique ni pour cette remarque qui tombe sous le sens de toute façon ; évidemment que Sofia ne te supporte pas. Autant que l’inverse est réciproque. Que dieu vous en soit témoin, vous avez pourtant essayé. Mais entre ton statut d’amie proche et le sien, de la petite gourgandine qui cherchait à s’accaparer ton meilleur ami, rien n’était statué pour que tu l’acceptes. Les dés ont été jetés rapidement mais vous avez quand même essayé. Cela a échoué et voilà le résultat. Tu ne prétendras pas que venir ici te comble de bonheur mais… La raison qui s’y cache derrière, si. Totalement, même. « Je n'ai pas de compte à te rendre Birdie. » “A moi, non. Aux flics, oui.” L’audace de ton hypocrisie est affligeante mais cela, il n’y a que toi qui en a conscience. Une conscience que tu camoufles alors que tu restes le buste et le menton relevés face à Sofia, tes yeux ne cillant pas un seul instant pour capter toute l’amertume et l’étendue de votre désamour commun - au moins, vous avez ce point-là en accord. « Mais peut-être que le fait que j'ai partagé une bonne partie de ma vie avec lui et que je sache qu'il est tout sauf violent à sans doute jouer. Je me sentie en confiance avec lui, et ça je sais que tu peux le comprendre. » Oh oui tu peux le comprendre. Will a toujours été là même quand tu n’y étais plus. Quand tu es revenue à Brisbane, c’est uniquement pour lui. Derrière les gaucheries et les instincts de geek de Will, ce dernier reste un homme hors du commun dont tu es fière d’être la meilleure amie. Il n’est pas violent, il n’est pas égoïste, il n’est pas méchant, ni macho, ni hautain. Il est le même gamin avec des années au compteur en plus - mais son cerveau reste inchangé, pour le meilleur comme pour le pire. Le pire étant devant toi. “Et pas avec ta propre famille ? Tu ne voulais pas assumer devant eux l’échec d’une deuxième relation, c’est ça ?” Les mots sont crus et le ton est amer ; il n’y a pas à dire, tu te montres vile, Birdie. Tu aurais des talons qu’on pourrait croire que tu t’amuses à la piétiner joyeusement avec. Tu ne le souhaites pas retrouver le malheur dont elle a réussi à s’échapper mais tu aurais quand même préféré qu’elle aille trouver sa confiance ailleurs. Cela t’aurait épargné une dispute avec ton meilleur ami.

Quand tu balances la nouvelle à Sofia en même temps que ta main devant son nez, tu l’observes attentivement. Will t’avait lui-même confirmé qu’il n’avait rien dit à propos de cette histoire. Il aurait dû. Mais cela t’aurait fortement attristé parce que la réaction de Sofia est assez intéressante à analyser. Elle n’est vraiment pas au courant et tu ne vois pas en quoi Will a cru bon de lui omettre ce léger détail. « Des erreurs plus absurdes que de se marier avec toi tu veux dire? » Ton sourire est rempli de faux semblants alors que Sofia ne va pas par quatre chemins pour balancer en une phrase ce qu’elle en pense. Le contraire t’aurait étonné, il faut bien l’avouer. « Tu as enfin eu ce que tu voulais. Tu le voulais pour toi toute seule quand bien même tu avais déjà la terre entière, et bien bravo tu as réussi. » Sofia ne comprend toujours pas. Sofia se fourvoie dans un jeu cinglant qui la dépasse. Sofia se trompe sur toute la ligne, encore et toujours, elle qui a toujours cru que tu attendais plus de Will que ce que vous avez - ce qui est affreusement faux. “J’ai toujours la terre entière.” Le monde t’appartient, il n’y a aucun changement là-dessus et c’est un fait que tu soulignes parce qu’il est important. « Tu as le contrôle sur la vie de Will, tu peux désormais choisir les meufs qu'il se tape, à moins que ça aussi tu en ais l'exclusivité après tout c'est monsieur Cadburry désormais si j'ai bien compris ? » Tes mains se mettent à applaudir du bout des phalanges. “Bravo, t’as tout compris, tu veux une friandise ?” Avant de secouer la tête. “De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais besoin de faire une très grande surveillance de ce côté-là ; il semblerait que tu aies vacciné Will de toute relation humaine sur le long terme. Il aime bien trop sa liberté retrouvée.” Que ton meilleur ami ne te ressemble pas de ce côté-là t’arrange grandement ; tu n’apprécierais pas de devoir faire attention à ses conquêtes perpétuelles comme tu as pu le faire avec Asher. La liberté d’être seul(e), voilà ce qui est important. Au final, ça t’arrange aussi de pouvoir débarquer à la colocation quand tu veux ; les colocataires sont plus flexibles que son ex femme qui finissait toujours agacer de vous voir enfoui dans le canapé à enchaîner les parties de Mario Kart jusqu’au levée du soleil. « C'est pour ça que tu es venue jusqu'ici ? Pour me montrer que tu comptes plus ? Mais tu peux bien te marier avec lui, coucher avec lui autant que tu veux si tu en as envie, j'ai déjà eu tout ça, et regarde j'ai fini par aller voir ailleurs, et je suis sûre que tu le fais aussi. » Là, tu ne peux pas t’empêcher d’exclamer à voix haute et forte ton dégoût certain de l’image que Sofia se fait, elle qui n’a vraiment jamais rien compris. “Mon dieu mais c’est pas possible d’être aussi obtue et fermée à ce point! Combien de fois dois-je te répéter que Will et moi n’avons jamais été autre chose qu’une relation spirituelle ? C’est comme si je te disais d’aller coucher avec ton jumeau, c’est dégueulasse.” Il faut croire que le temps n’a rien aidé, sûrement que Sofia croit que l’amitié entre les genres est incompatible ; aussi ironique que cela soit, la majorité de tes proches amis n’entretienne à ton égard qu’une relation platonique et sincère. Alors que Sofia cesse ce genre de réflexions complètement absurde, il n’y a pas besoin de cul dans la vie pour être attaché à quelqu’un. “Et pourquoi t’es pas allée voir ailleurs avec ton ex aussi ? Pourquoi t’as préféré subir son emprise plutôt que de reprendre ta vie en main ? Pourquoi tu n’as pas été courageuse, Sofia ?” Tes bras croisés, tu la toises sans retenu ; est-ce que tu serais en train de lui reprocher tout ce que tu n’as pas fait toi, Birdie ? Tu n’as pas été courageuse mais c’est plus simple de blâmer autrui. Surtout si c’est Sofia.

“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw & birdie cadburry

“C’est que tu n’as jamais eu les échelons nécessaires pour le voir.” Et peut-être qu'au final, elle n'a jamais vraiment cherché à le voir, trop occupée à la voir comme une potentielle menace. A essayer de comprendre cette relation si particulière, cette place que la blonde occupait dans le cœur de son petit ami, et mari. Sofia a essayé de faire bonne impression, elle a vraiment essayé mais personne n'aurait trouvé grâce aux yeux de Birdie, et ça elle l'a comprit il y a bien longtemps désormais. Parce que d'une manière bien à eux, ils s'aiment Birdie et Will, et si Sofia n'a jamais pu déceler les contours de cet amour, il est clair que pour Will, Birdie a un cœur qu'elle referme à toute personne qui s'approche de mister Dunham. Et Sofia a eu le malheur de s'approcher un peu trop près, et de laisser sa trace dans la vie du duo et pour ça elle sait qu'elle n'aura jamais une place dans le cœur de Birdie. C'est un fait qu'elle ne regrette pas, ce qu'elle regrette en revanche c'est d'avoir de nouveaux à supporter les attaques de la miss météo jusque sur son lieu de travail. C'est ça de s'approcher trop prêt de Will, et finalement Sofia se demande si ça en vaut encore la peine. Elle tient à Will, ça c'est sur, mais est-ce que pour lui elle est prête à supporter ça ? Pour son amour elle était prête à le faire, mais pour une amitié, à cet instant précis elle se met à en douter un peu. Surtout que les attaques ne faiblissent pas et que Birdie n'hésite pas à évoquer cette histoire encore si récente dans la vie de Sofia.

“A moi, non. Aux flics, oui.” Les flics, elle a songé à porter plainte, oh oui elle en a passé des nuits les yeux ouverts à contempler les marques sur ses poignets et même une fois les marques disparues, elle a regardé ses bras, elle s'est souvenue de la peur qu'elle a ressenti face à lui. Et ces nuits elle a voulu aller porter plainte plus d'une fois et à chaque fois, il y avait cette voix qui lui rappelait qu'elle avait réussi à le sortir de sa vie, qu'elle s'en était sortie et qu'elle ne voulait plus qu'une chose, oublier. « Je veux juste passer à autre chose et tourner la page et je sais qu'avec une procédure ça rendrai tout ça encore plus compliquée. » Elle apporte une réponse sincère à Birdie, bien qu'elle ne l'a mérite sans doute pas et qu'elle s'en moque aussi d'ailleurs. Tout ce qu'elle veut c'est savoir pourquoi et comment Will s'est retrouvé mêlé à tout ça, c'est bien ça le nœud du problème non ? Will. C'est à cause de lui que la kiné doit subir cette interrogatoire et cette visite qui est tout sauf une visite de courtoisie. Elle veut des réponses Birdie et Sofia finie par lui en donner quelques unes, dans l'espoir peut-être qu'une fois la curiosité de Birdie rassasiée elle pourra retrouver son travail et ses patients, les vrais, ceux qui ont réellement besoin de soin médicaux. Enfin, peut-être que Birdie aurait besoin de soins médicaux aussi mais la psychiatrie ce n'est pas dans mon registre. La pensée de Sofia est aussi puérile que le comportement qu'elles ont l'une envers l'autre et alors que la Mexicaine se livre un peu, Birdie en profite pour attaquer et balancer sous les yeux de Sofia ses échecs. “Et pas avec ta propre famille ? Tu ne voulais pas assumer devant eux l’échec d’une deuxième relation, c’est ça ?” Elle secoue la tête, elle redresse un peu son dos, et elle jugerai avoir entendu les os de sa nuque craquer au moment ou elle resserre les dents pour ne pas montrer que les mots de Birdie ont un réel impact sur elle. Elle a été la responsable de l'échec de sa première relation, elle le sait et elle doit vivre avec. La tromperie, le divorce, c'est sa faute et elle l'assume mais elle n'a jamais demandé à subir la violence d'un homme et par ses mots Birdie semblent le sous-entendre et ça blesse Sofia, un peu trop. Même si elle tente comme elle le peut de ne pas lui donner la satisfaction de réussir à la perturber. « Tu fais chier Birdie. » Les mots sont froids, sans émotions, pas un regard vers la blonde. « Je ne voulais pas qu'ils aient à s'inquiéter pour moi et qu'ils me voient comme une petite chose à protéger, ça te va comme réponse, tu es satisfaite ? » Elle n'aura pas le dernier mot Sofia, elle le sait. Elle n'était pas préparée à cette venue, elle ne s'attendait pas à subir un interrogatoire à charge alors que sa seule faute fut de se réfugier dans un moment de panique auprès d'un homme qui à défaut d'avoir su être tendre durant tout leur mariage, à au moins prouver qu'il n'avait pas une once de violence en lui. C'est sa seule erreur, et elle est en train de le payer durement parce que Birdie semble bien trop s'amuser de cette situation.

 “J’ai toujours la terre entière.” A ce moment précis Sofia ne pourrait pas désapprouver ces mots. Bien au contraire. Elle a tout Birdie, tout lui appartient et même ce qui n'est pas à elle, elle se l'accapare, elle fonce, elle prends, elle garde, elle est chez elle partout. C'est ainsi que Sofia la voit. Elle le rappelle à la Mexicaine qui n'a qu'à subir l'annonce, comme elle subit les mots de Birdie depuis qu'elle s'est immiscée dans cette salle de soin dans laquelle elle n'a rien à faire mais elle est là. Un bel exemple pour montrer que ce que Birdie veut, Birdie obtient. “Bravo, t’as tout compris, tu veux une friandise ?” Elle rage Sofia, elle retient une ou deux insultes, plutôt cent en réalité. Elle qui aime tout le monde, qui voit le bon partout, à cet instant précis tout lui semble noir, moche et cruellement douloureux alors qu'elle se fait piétiner par Birdie, métaphoriquement même si sincèrement elle préférait se faire littéralement marcher dessus que de devoir encore soutenir le regard d'une Birdie bien trop fière de l'effet de son annonce. “De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais besoin de faire une très grande surveillance de ce côté-là ; il semblerait que tu aies vacciné Will de toute relation humaine sur le long terme. Il aime bien trop sa liberté retrouvée.” Oh ça ne surprends pas Sofia, c'était aussi un peu le fond du problème de leur couple. L'un voulait plus de liberté, l'autre voulait plus d'engagement alors finalement au moins l'un d'eux a obtenu ce qu'il voulait. Mais, le plus drôle dans toute cette histoire c'est que ce soit celui qui voulait plus de liberté qui soit de nouveau marié, à croire que même sur ça le destin s'amuse à se foutre d'elle et de son échec cuisant dans la gestion de sa vie sentimentale. “Mon dieu mais c’est pas possible d’être aussi obtue et fermée à ce point! Combien de fois dois-je te répéter que Will et moi n’avons jamais été autre chose qu’une relation spirituelle ? C’est comme si je te disais d’aller coucher avec ton jumeau, c’est dégueulasse.” Une relation spirituelle qui s'est embrassé étant enfant à plusieurs reprises, et ça ferait presque rire Sofia que Birdie compare cela avec sa relation avec son jumeau. « Tu viens de comparer ta relation avec Will, avec ma relation avec mon frère ? Mais c'est complètement con, vous vous êtes embrassés, vous vous êtes mariés, jamais je ferais ça avec mon frère alors arrêtes avec tes comparaisons débiles, je suis peut-être fermée mais vous es complètement cinglés si tu penses que c'est pareil. » Tu aurais du demander à tes parents chelous d'adopter Will si tu voulais absolument qu'on ne pense pas que tu couches avec l'homme que tu as épousé, dans un contrat de mariage il y a l'obligation d'honorer son conjoint et après c'est moi la folle qui comprends rien ? Elle fait le tri dans ses pensées, elle doit rester calme. Pour être honnête, ça c'est déjà raté. Mais, elle est sur son lieu de travail et des cris provenant d'une salle de soin n'ont jamais été bons pour l'image et la réputation. « Mais c'est vrai je suis conne je connais Will, même dans un vrai mariage il n'a pas le temps d'honorer sa femme, alors je ne vois pas pourquoi je pense à ça pour vous deux. » Birdie est là pour lui, il est la cause du problème, des tensions et c'est tout naturellement qu'il n'est pas épargné finalement par les piques qu'elles se lancent ou du moins que Sofia tente de lancer à Birdie même si elle est définitivement acculée dans son propre bureau. Mais, après tout Monsieur Dunham s'est bien gardé de prévenir Sofia, il l'a laissé aux mains de Birdie et il devait se douter que ça ne se passerait pas bien non ? Il n'a pas pensé que prévenir Sofia aurait pu être une bonne idée alors la colère qu'elle ressent, le moment très désagréable qu'elle est en train de passer, elle considère qu'il en est en partie responsable finalement. “Et pourquoi t’es pas allée voir ailleurs avec ton ex aussi ? Pourquoi t’as préféré subir son emprise plutôt que de reprendre ta vie en main ? Pourquoi tu n’as pas été courageuse, Sofia ?” Les questions reprennent et encore une fois la victime est sous le feu des jugements. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Mais de quoi tu te mêles Birdie ? Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu me pousses à bout ? Pourquoi tu me rabaisses et pourquoi ça semble t'amuser? « Et toi, pourquoi tu te mêles de ma vie Birdie ? Qu'est-ce que ça peut te foutre que je sois courageuse ou non ? » Que je me sois faite taper dessus ou non ? Que je sois heureuse ou non ? Que j'ai subis ou non l'emprise de mon ex ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu ne m'aimes pas de toute manière alors pourquoi toutes ses questions? Elle serre les dents Sofia, enfonce les mains dans le fond des poches de sa blouse, et serre les poings pour ne pas exploser. « Tu l'as dis, tu as la terre entière à tes pieds alors pourquoi venir me faire chier jusqu'ici ? » Elle sent la colère monter en elle encore un peu plus. Cette émotion qui bouillonne depuis un moment n'attends qu'une étincelle pour s'embraser et exploser. « Je regrette tellement l'époque ou tu avais disparu de Brisbane. » Cette phrase c'est presque plus pour elle même qu'elle le dit, mais de façon bien claire pour que Birdie entende malgré tout, le tout dans un long soupir, très long alors qu'elle tente de retenir les mots et les méchancetés qu'elle pense depuis un moment maintenant. « Mais tu veux savoir pourquoi je n'ai pas été courageuse ? Tu veux savoir pourquoi j'ai rien dis à mes proches, tu veux savoir pourquoi j'ai du mal à reprendre ma vie en main ? Je suis terrifiée. C'est ça que tu voulais entendre ? Je suis terrifiée à l'idée de sortir seule et de le croiser parce que je sais qu'il n'a pas aimé que je lui tienne tête et que je m'enfuis. Je suis terrifiée à l'idée d'allumer mon téléphone et d'avoir des messages de menaces parce qu'il aura encore trop bu et qu'il pensera que je suis la cause de tout ça. Je suis terrifiée quand je ferme les yeux parce que j'ai peur de revivre ça. Ok, je suis terrifiée et je veux pas le dire parce que je veux juste tenter de garder le sourire et avancer comme je peux pour ne pas le laisser avoir le pouvoir, je veux juste tourner la page et oublier mais merci à toi de venir me rappeler à quel point je suis faible et lâche. » Les nerfs qui lâchent au fil des mots qui sortent d'eux même. Elle ne contrôle plus son émotion, son attitude ou même ses mots. La visite surprise de Birdie. Les mots acerbes, les critiques, les reproches, les souvenirs de ses échecs, le mariage avec Will et ces mots. pourquoi t'as préféré subir. Pourquoi tu n'as pas été courageuse. c'est trop pour Sofia. Elle n'était pas prête pour tout ça, pas prête à subir une telle pression et c'est devant l'une des personnes qu'elle déteste le plus qu'elle craque et elle se déteste pour ça. Elle tourne le dos quelques secondes à Birdie, juste le temps de contourner son bureau et de se laisser tomber sur sa chaise, elle rends les armes, elle laisse tomber ses épaules et elle abdique. Elle a gagné Birdie, elle gagne toujours de toute façon. « Alors désolée de ne pas réussir à reprendre ma vie en main comme tu le voudrais mais je fais comme je peux on est pas tous aussi parfait que toi. » Elle a tout Birdie, rien ne lui résiste, personne ne peut lui dire non, et Sofia a l'impression d'être de nouveau cette jeune fille, pas encore adulte face à la tigresse Birdie. Droite, à la démarche assumée qui se baladait de soirées en soirées en vagabondant au milieu des gens sans laisser personne indifférent, elle se sent faible Sofia. Pas faible non, juste pas courageuse et surtout lâche. Voilà ce que je suis. Lâche et seule.

« Je veux juste passer à autre chose et tourner la page et je sais qu'avec une procédure ça rendrai tout ça encore plus compliqué. » espèce de lâche, d’égoïste, fausse sainte nitouche, autant de noms (ou plutôt insultes) traversant ton esprit perfide à cet instant précis alors que tu serais presque prête à lui balancer un stylo de son bureau à la figure pour se montrer aussi peureuse. Mademoiselle veut tourner la page. Mademoiselle ne veut pas compliquer son existence. Mademoiselle dit qu’elle soigne les maux mais ce ne sont que des os qu’elle replace ou des tendons qu’elle détend, elle ne fait rien, sinon, à part vouloir “passer à autre chose” et être la plus égoïste malgré son visage d’ange. Elle se fait passer pour une victime, larmoyante et stupide qui va geindre dans les jambes de son ex-mari en lui demandant un asile que le bougre lui a forcément donné parce que comment aurait-il pu en être autrement ? Comment dire non à l’adorable et pétillante Sofia dont le visage de poupon a dû être complètement défiguré par le chagrin et la peur de revoir un jour son ex ? C’est sordide, c’est idiot, ta réaction est disproportionnée mais les fondements sont bien plus obscures et plus profonds qu’on ne peut le penser. « Tu fais chier Birdie. » ce n’est pas nouveau et ça n’a pas changé. Blablablabla, change de disque, Sofia, il est rayé, celui-là, abusé comme jamais, et pas original pour un rond. « Je ne voulais pas qu'ils aient à s'inquiéter pour moi et qu'ils me voient comme une petite chose à protéger, ça te va comme réponse, tu es satisfaite ? » “Donc tu as préféré que ce soit Will qui le fasse ? Charmant.” mais le ton que t’emploie montre que toi, tu n’es pas charmée et encore moins satisfaite. Car ça retombe sur les épaules de ton mari qui n’a rien demandé et qui était très bien avant que la brune revienne dans son existence. Tu crains qu’elle repile son monde autour de lui, qu’elle remette ses griffes autour de lui ou quelque chose de ce goût-là - même si honnêtement, Will a juste besoin d’être lui-même pour la faire fuir une nouvelle fois.

« Tu viens de comparer ta relation avec Will, avec ma relation avec mon frère ? Mais c'est complètement con, vous vous êtes embrassés, vous vous êtes mariés, jamais je ferais ça avec mon frère alors arrêtes avec tes comparaisons débiles, je suis peut-être fermée mais tu es complètement cinglé si tu penses que c'est pareil. » tu vas finir par le lui prendre, ce stylo, pour le lui balancer à la gueule si elle te traite encore une fois de cinglé. Elle a de la chance d’avoir le bureau qui vous sépare car s’il y a bien une chose que tu n’apprécies pas, c’est de te faire traiter de la sorte. Tu n’es pas cinglé, tu n’es pas folle, tu es juste originale. Tu n’es pas à mettre avec de vraies personnes véritablement cinglées dans le sens médical du terme, ce n’est pas juste ni pour toi ni pour eux. Tu n’as jamais aimé ces termes et vraiment, heureusement que le bureau vous sépare. Si tu étais véritablement cinglée, tu serais déjà en train de monter dessus pour l’étouffer de tes doigts. Mais ça ne restera qu’un fantasme, malheureusement. « Mais c'est vrai je suis conne je connais Will, même dans un vrai mariage il n'a pas le temps d'honorer sa femme, alors je ne vois pas pourquoi je pense à ça pour vous deux. » alors là, tu restes coi car tu ne sais que penser ; est-ce que Will n’a pas été là pour Sofia lors de leur lune de miel ? Ou est-ce qu’elle parle de toi ? Tu es en pleine confusion des mots que tu viens d’entendre et tu préfères ne pas rebondir dessus ; tu n’es pas censée traîner dix ans dans cet affreux cabinet dans cet affreux hôpital. “Notre délire ne regarde que nous. Mais traite-moi encore une fois de cinglée et je te jure qu’on t’entendra crier jusqu’au bout du couloir.” un poil dramatique, Birdie ? Non, ce n’est pas le genre (si, totalement). Le pire est que tu en es capable. Il n’y a qu’à voir le regard dur et menaçant, tu ne rigoles pas - pour une fois. Les réactions disproportionnées te connaissent bien, tu devrais peut-être faire une thérapie ou quelque chose de ce goût pour contrôler tes pulsions - shut up.

« Et toi, pourquoi tu te mêles de ma vie Birdie ? Qu'est-ce que ça peut te foutre que je sois courageuse ou non ? » parce qu’il faut bien que quelqu’un le soit et t’es la mieux placée pour ça, bordel d’une grenouille à pois! Des mots qui resteront dans ta tête jusqu’à ce que t’en décides autrement. Tu rejettes sur Sofia tes propres erreurs, les gestes que tu n’as pas su faire, les réactions que tu n’as pas pu avoir. Ta propre faiblesse, ta propre lâcheté, la facilité dont elle parle ne t’étant pas inconnue. Vos épreuves sont différentes mais le résultat reste le même ; un homme tyrannique dont l’idée qu’il apparaisse à un coin de rue terrifie plus que tout au monde. « Tu l'as dit, tu as la terre entière à tes pieds alors pourquoi venir me faire chier jusqu'ici ? » parce que t’es de retour, parce que t’es là, offerte sur un plateau d’argent, le dos prêt à se faire battre car je t’ai piégé comme la première des garces que je suis. La terre entière ne suffit pas, et la terre entière comporte aussi tous ses inconvénients. Tu n’es pas dénuée d’amour ; au contraire, tu en es débordante. Mais il faut bien compenser, contrebalancer, faire chavirer le navire pour trouver un équilibre certain. Il y a une rage en toi et ce n’est pas celle de la brune en face qui te fait peur - la tienne peut être bien pire. « Je regrette tellement l'époque ou tu avais disparu de Brisbane. » la douche froide. L’époque où tu avais disparu de Brisbane. L’époque où tu as été au fond du gouffre. L’époque où tu as fui. Tu ne vas pas t’excuser d’être partie mais tu peux te sentir coupable de ne pas avoir été à la hauteur. De la confiance envers ta famille, tes amis. De quémander de l’aide. Du soutien. Une période affreuse où tu as préféré courir à Melbourne près d’Asher, en pensant que si tu n’y pensais plus, ça sera comme si rien ne s’était passé. Une période obscure, douloureuse, où tu as écrit des pages et des pages, qui te répugne autant qu’elle te chagrine. Tu n’as pas été toi-même, pendant cette période. Et voilà que Sofia te balance ça comme ça.

Tu restes la mâchoire serrée et avant même avoir eu le temps de réagir, la brune enchaîne. « Mais tu veux savoir pourquoi je n'ai pas été courageuse ? Tu veux savoir pourquoi j'ai rien dis à mes proches, tu veux savoir pourquoi j'ai du mal à reprendre ma vie en main ? Je suis terrifiée. C'est ça que tu voulais entendre ? Je suis terrifiée à l'idée de sortir seule et de le croiser parce que je sais qu'il n'a pas aimé que je lui tienne tête et que je m'enfuis. Je suis terrifiée à l'idée d'allumer mon téléphone et d'avoir des messages de menaces parce qu'il aura encore trop bu et qu'il pensera que je suis la cause de tout ça. Je suis terrifiée quand je ferme les yeux parce que j'ai peur de revivre ça. Ok, je suis terrifiée et je veux pas le dire parce que je veux juste tenter de garder le sourire et avancer comme je peux pour ne pas le laisser avoir le pouvoir, je veux juste tourner la page et oublier mais merci à toi de venir me rappeler à quel point je suis faible et lâche. » tu n’en attendais pas autant ; et surtout, tu ne t’attendais pas à entendre ce que tu as vécu. Dans un autre monde, celui où vous seriez amies, tu aurais partagé sa peine. Ses ressentis. Ses émotions. Vous en auriez parlé, et pleuré aussi sûrement. Mais vous n’êtes pas amies. Mais vous restez des femmes ayant chacune à sa manière subi les sévices d’un homme. S’il n’y a pas de cordialité, il peut au moins y avoir une compassion quelconque. Parce que tu comprends. Tu serres le poing pour éviter que ta main tremble. Tu regardes Sofia s’asseoir sur ton fauteuil d’un air abattu. « Alors désolée de ne pas réussir à reprendre ma vie en main comme tu le voudrais mais je fais comme je peux on est pas tous aussi parfait que toi. » tu la toises avec l’air le plus condescendant qui soit. “J’ai jamais dit que j’étais parfaite.” t’es même frustrée de savoir de quoi elle parle, ça se sent. Tu vas vouloir prétendre que sa petite tirade ne t’a rien fait mais ton intérieur sait. Ta conscience aussi. Tu poses tes deux mains à plat sur le bureau de Sofia en t’y penchant légèrement. “Je peux te comprendre bien plus que tu le penses. Tu vois, si j’ai disparu pendant deux ans, c’est exactement pour les mêmes raisons qui t’ont amené chez Will ; j’ai eu peur et j’ai voulu faire l’autruche.” tu en dévoiles bien plus que tu ne l’aurais songé ou voulu. Sans dire la cause du problème, tu tournes autour du pot car tu n’es pas dans les confessions ; t’ignores ce qui te pousses à agir ainsi. La frustration, sûrement, de savoir qu’il y a des idiotes comme toi qui prennent les mauvaises décisions comme toi et qui le regretteront comme toi. Sofia ne t’écoutera sûrement pas au final mais tant pis. “Flashnews : ce n’est pas une technique qui fonctionne. En allant chez Will, tu le mets aussi en danger. C’est là que j’interviens. Que tu veuilles faire la sourde et l’aveugle, c’est ton problème. Mais si tes problèmes viennent nuire d’une façon ou d’une autre à Will, ça ne sera pas le même discours. Pour toi, ça n’est peut-être qu’une amitié stupide mais pour moi, c’est comme un frère. Si jamais un truc lui arrive, tu vas vite comprendre ce que le mot cinglé veut réellement dire.” parce qu’il est clair et certain que s’il arrive malheur à tes proches, tu ne répondras plus de rien. Tu peux crever ou aller en prison pour eux, tu ne réfléchirai pas ; tu foncerai, tu te battrai et tu défendrai jusqu’à la fin. Tu t’es penchée, t’as tapé des doigts pour appuyer sur les mots importants, t’es passée de la sagesse à la menace en un tiers de seconde. Ce n’est pas pour rien que même à l’école, tu laissais passer les moqueries de ta personne comme de la soie sur toi mais que tu sortais les griffes dès qu’on s’en prenait à Will ; avec le temps, ça n’a pas changé. Tu te redresses en chevauchant tes paumes l’une contre l’autre, comme pour ôter toute trace de résidu qu’il pourrait y avoir sur tes mains. “Si j’avais été là au lieu d’être à Melbourne, vous n’auriez pas eu à vivre cette mascarade de mariage. Tu m’aurais sûrement remercié.” dis-tu avec une prétention certifiée ; il faut dire que t’es sûre de tes propos que t’aurais dissuadée Will dès que l’idée a franchi ses lèvres. Malheureusement, tu l’as laissé seul avec elle et voyez le résultat ; elle l’a trompé et il a songé qu’un mariage serait la solution. Bien sûr, tu as essayé de le dissuader après ton retour mais tout était prêt et tu ne te sentais pas pleinement à l’aise à peine ton retour de fait pour remettre en cause la légitimité de son couple. Rien que la façon dont Will te l’avait annoncé de vive voix était un signe ; cette histoire allait droit dans le mur. Tu le savais mais ils n’ont pas voulu t’écouter. L’un par idiotie, l’autre par désespoir. Comme quoi, l’amour est une belle mascarade.

“stop, what the hell are you talking about? get my pretty name outta your mouth we are not the same with or without”  feat @sofia shaw & birdie cadburry

 “Donc tu as préféré que ce soit Will qui le fasse ? Charmant.” Elle a toujours eu le don de se mêler de tout et si se mêler de la vie de Will fait partie des activités préférées de Birdie Cadburry, la Mexicaine avait oublié que s'approcher de Will c'était risquer de se retrouver aussi avec une blonde sur le dos. Enfin dans son bureau qui vient étaler du sel sur une blessure qui n'est pas encore refermée et je vous jure que ça fait un mal de chien. Mais elle le sait Birdie, du moins Sofia est persuadée que Birdie sait ce qu'elle fait. Elle a toujours du comment diriger son monde et Sofia n'a aucune chance, elle n'en a jamais eu. Elle est plus belle la blonde. Plus forte. Plus assumée. Plus dévergondée, plus libre dans sa tête et avec son corps, elle est ce que Sofia a voulu être pendant un temps mais elle n'est pas cette fille et elle ne le sera jamais et elle l'a accepté désormais mais pourtant face à la blonde elle reste toujours un peu impressionnée et impressionnable même si jamais elle ne l'avouera. Elle est comme elle est Birdie, son esprit étant à lui seul un monde qui regorge de subtilité auxquelles Sofia n'a pas accès et auxquelles elle ne s'intéresse pas. Il y a bien que la relation avec Will qu'elle a essayé de comprendre, de juger, d'intégrer. Trop proche pour être de simple amis aux yeux de la Mexicaine, les voilà désormais mariés. Un mariage sans sexe, un mariage que Birdie compare à la relation entre Sofia et son jumeau et si rien de ce que Birdie peut dire en général ne surprends Sofia, cette fois c'est avec énormément de surprise qu'elle reçoit cette comparaison plus que douteuse à ses yeux. Elle est cinglée de croire qu'un mariage aussi bidon soit-il peut être comparé à la relation entre jumeaux. Elle est cinglée de croire que moi j'aurais pu dans mon enfance embrasser mon frère. Beurk. Mais la remarque ne plaît pas à Birdie. “Notre délire ne regarde que nous. Mais traite-moi encore une fois de cinglée et je te jure qu’on t’entendra crier jusqu’au bout du couloir.” La violence, toujours la violence et si les cris de disputes de son précédent couple n'étaient pas encore aussi présents dans son esprit, elle aurait sans doute pu provoquer encore un peu plus Birdie, parce qu'après tout, leur délire ne regarde qu'eux oui mais ce n'est pas Sofia qui a été s’intéresser à leur mariage. C'est Birdie qui est venue se pavaner dans son bureau avec une bague en toc et un mariage tout aussi faux que la bague, après tout elle emploie le mot délire et c'est plutôt un terme associée à la folie non ? Sofia a envie de lui hurler ces mots, de lui dire que c'est elle qui est venue l'importuner sur son lieu de travail, elle qui a monté tout ce stratagème uniquement dans le but de venir défendre un homme qui n'a pas besoin d'être défendu et Sofia se doute qu'au fond ce n'est pas Will qu'elle est venue défendre, mais uniquement sa place auprès de lui. « Votre délire comme tu dis. » Elle insiste sur les mots, parce que ce sont ceux de Birdie et qu'elle ne risque rien en reprenant ceux là non ? « C'est toi qui est venu me l'annoncer, et je me porterai tout aussi bien si tu respectais ce que tu dis, ça ne regarde que vous, vous faites ce que vous voulez, vous êtes majeurs et vaccinés. » Bien que pour la seconde partie Sofia aurait pu émettre à nouveau un doute, une remarque sur la famille Cadburry mais elle se retient, elle tient quand même encore à son visage même si finalement y'a t-il un meilleur lieu qu'un hôpital pour se faire casser la gueule ?

A peine l'annonce du mariage, du délire de mariage, que Birdie enchaine. Elle est en mission. Quelle mission ? Elle seule le sait, mais Sofia n'a clairement pas les armes pour gagner, ni même pour continuer à vraiment lutter. Elle est en colère, elle est perdue, elle est acculée dans un lieu qui était jusqu'à présent son dernier refuge. Ses erreurs qu'on vient lui rappeler, ses failles qu'on vient mettre en évidence, sa lâcheté et sa faiblesse qui sont soulevées, et elle finit par craquer. Elle ne l'avait pas encore fait depuis ce fameux jour ou elle avait quitté l'appartement de son ex apeurée et paniquée. Elle avait tenu, elle avait joué le jeu, un sourire de façade que tant de gens s'attendent à voir sur son visage. Parce que c'est Sofia, parce qu'elle sourit beaucoup, parce qu'elle veut voir le beau dans la vie, le beau dans l'être humain aussi mais aujourd'hui c'est la noirceur qui l'envie, c'est la colère qu'elle ressent, la honte aussi et le sourire s'efface, les yeux s'assombrissent et l'être humain que ce soit son ex ou Birdie face à elle à ce moment, elle perds espoir parce que l'homme n'est pas bon et qu'elle fait parti des méchant elle aussi. Les mots sortent, les émotions refoulées refont surface, toutes en même temps, de manière non contrôlées et non contrôlables pour Sofia. Elle se lâche et si au moins ça peut faire plaisir à Birdie et la faire partir alors finalement le résultat ne pourra pas être si pathétique et si mauvais que ça en a l'air non ? Mais elle reste là Birdie. “J’ai jamais dit que j’étais parfaite.” Oh tu n'as pas besoin de le dire, tout chez toi pu la perfection même si ce n'est que de façade tu gères le monde à ta façon, tu écris l'histoire comme tu veux l'écrire et nous à côté on subit la grandiosité (oui je sais ce mot n'existe pas mais Birdie mérite un tel mot) et l'excentricité de Miss Cadburry. Le bureau était censé protéger les deux filles, mais Birdie s'est approchée alors que Sofia se referme sur elle même, elle voudrait pouvoir se cacher sous le bureau ou plus précisément sous sa couette là maintenant mais elle ne peut pas. Elle doit faire face au regard de Birdie qui la toise d'un peu plus haut.  “Je peux te comprendre bien plus que tu le penses. Tu vois, si j’ai disparu pendant deux ans, c’est exactement pour les mêmes raisons qui t’ont amené chez Will ; j’ai eu peur et j’ai voulu faire l’autruche.” Serait-ce une once d'humanité, de faiblesse que Sofia peut voir dans le regard et dans les mots de Birdie ? Non impossible, elle ne fuit pas Birdie, elle est là et ce sont les autres autour qui bougent, qui s'écartent sur son chemin alors elle ne peut pas avoir fuit par peur non ? “Flashnews : ce n’est pas une technique qui fonctionne. En allant chez Will, tu le mets aussi en danger. C’est là que j’interviens. Que tu veuilles faire la sourde et l’aveugle, c’est ton problème. Mais si tes problèmes viennent nuire d’une façon ou d’une autre à Will, ça ne sera pas le même discours. Pour toi, ça n’est peut-être qu’une amitié stupide mais pour moi, c’est comme un frère. Si jamais un truc lui arrive, tu vas vite comprendre ce que le mot cinglé veut réellement dire.” « Encore des menaces ? » Elle soupire Sofia alors que quelques secondes auparavant Birdie semblait comprendre ce que la Mexicaine venait de vivre, là voilà qui reprends sa place de bourreau en menaçant à nouveau la kiné. « Si tu pouvais vraiment me comprendre tu saurais pourquoi c'est vers lui que j'ai été me réfugier, mais si ça peut te rassurer, je ne veux pas qu'il arrive quelque chose à Will et jamais je ne laisserai quelqu'un s'en prendre à lui par ma faute. » Bien sur que Sofia y a pensé aussi, bien sur que ça fait partie des choses sur lesquelles elle est vigilante depuis qu'elle a fuit. Bien sur qu'elle s'assure de ne jamais être suivis, de ne jamais pouvoir lui montrer ou elle vit, et elle en devient sans doute parano et même si elle n'est plus la femme de Will et que ce statut est désormais celui de Birdie, elle a aimé son ex-mari, elle l'a véritablement aimé et même si l'amour n'est plus, l'affection est encore là alors elle aussi elle s'inquiète pour lui, mais elle n'a pas besoin de menacer la planète entière pour le montrer. “Si j’avais été là au lieu d’être à Melbourne, vous n’auriez pas eu à vivre cette mascarade de mariage. Tu m’aurais sûrement remercié.” Sofia se lève d'un bond, le regard qu'elle jette à Birdie est de nouveau plein de haine et de colère. Son visage enfantin a sans doute prit quelques années d'un coup. Elle a laissé la noirceur l'envahir, elle qui est si solaire habituellement et c'est rare de la voir ainsi, pour elle aussi c'est rare de ressentir autant d'émotions si fortes. Elle se tient debout derrière son bureau, fait face à Birdie. « Je n'ai aucune remarque à recevoir de ta part sur mon mariage, tu n'étais pas là, tu prétends être prête à casser la gueule à tout le monde pour Will mais tu ne t'inquiétais pas trop de savoir ce qu'il pouvait lui arriver pendant deux ans. Et madame revient et prétends tout comprendre, tout savoir, j'ai accepté beaucoup par amour pour Will mais aujourd'hui je n'ai plus à accepter tes scènes et tes intrusions dans ma vie, alors sors d'ici ou j'appelle la sécurité. » Elle est à bout Sofia, les mains qui tremblent, le regard noir, la voix qui craque, elle a voulu faire face à Birdie, elle a voulu lui montrer qu'elle ne serait plus intimidée par elle mais c'est faux et si elle avait su qu'elle aurait de nouveau à faire face à Birdie, peut-être qu'elle aurait fini par fuir loin, très loin elle aussi, sans pouvoir compter sur Will parce que si Will s'est montré présent pour elle, le prix a payé est cher, trop cher peut-être ?