Think I can fly, think I can fly when I'm with you My arms are wide, catching fire as the wind blows I know that I'm rich enough for pride, I see a billion dollars in your eyes Even if we’re strangers til we die I wanna run away anywhere out this place
(Octobre 2020) Elle avait légèrement le tournis, pourtant l’œnologue avait encore toute sa tête. Ses sensations, elle les connaissait que trop par cœur. Lorsque ce n’était pas à cause d’une énième dégustation avec des clients, elles étaient dû à ses soirées un peu trop arrosées avec ses copines. Bon cette fois-ci à défaut d'avoir eu le temps de se faire des nouveaux amis à Brisbane, Dani était sortie avec ses collègues. Cela faisait un mois, jour pour jour qu’elle avait pris ses nouvelles fonctions au vignoble et par conséquent posée ses valises sur le sol australien. A sa grande surprise, elle avait été plutôt bien été accueillie par l’équipe déjà présente au O’Reilley Vineyards. Au cours de ses voyages, Dani avait pu côtoyer de nombreux vignobles. Chacun d’eux avaient leurs particularités. Les français étaient connus pour leur excellence qui n’était plus à démontrée après des siècles. Cependant le français aimait se vanter et se pavaner. L’œnologue n’avait rien à reprocher à leurs vins qui étaient plus exquis les uns que les autres, par contre, les personnes travaillant dans ce milieu étaient encore trop souvent des « vieux croutons » comme elle aimait les surnommer. Ensuite, la coréenne avait fait un tour dans les vignobles italiens. Eux aussi faisait partis des incontournables en termes de leader dans la production de vin. Cette fois-ci Dani avait eu l’occasion de travailler avec des grands maîtres de chai plus sympathiques et plus enclins à transmettre leurs savoirs. Il fallait croire que le sang italien était plus chaleureux et accueillant que celui des français. Et finalement, l’œnologue avait continué sa route vers d’autres horizons. Elle avait toujours eu ce projet de petite fille qui ne l’avait jamais quitté : retrouver ses origines et travailler au sein d’un domaine viticole australien, en hommage à son grand-père viticulteur. C’est les yeux pleins d’étoiles et tout sourire que l’œnologue avait finalement quitté cette soirée sentant que morphée allait bientôt prendre le dessus sur elle.
Il se faisait tard, elle n’avait pas vraiment regardé l’heure en quittant ses collègues, et l’ambiance rétro du BB-8. Une chose était sûre Dani était toujours aussi nulle au bowling. Elle était persuadée que si les quilles étaient remplacées par des bouteilles de vins, elle serait capable de faire un strike les yeux fermés. D’ailleurs Dani n’avait pas franchement les yeux bien ouverts lorsqu’elle avait décidé de quitter les lieux. Au lieu de ressortir par l’entrée principale, voilà qu’elle avait emprunté une petite sortie qui donnait sur l’arrière de bâtiment. En se retrouvant plongé dans la pénombre de cette petite ruelle, elle fronça les yeux, essayant de s’habituer à cette obscurité. Elle haussa les épaules, persuadée que si elle continuait sa route vers le bruit de la ville, elle retrouvera le carrefour principal et pourra commander son taxi. L’inconsciente s’enfonça donc dans l’obscurité de la nuit et au bout d'une dizaine de mètres, elle se rendit bien compte qu’elle était bloquée dans une impasse. C’était incroyablement silencieux et flippant. A quoi servait ce lieu ? Dani en déduit qu’en plein jour cet endroit devait servir de pause-clope des serveurs de Bowling. Mais en pleine nuit, cette impasse était vide de vie. Sans se laisser impressionnée par l’ambiance quelque peu flippante, elle fit marcher arrière, remontant sur ses pas, elle était persuadée que si elle agissait ainsi elle allait retrouver son chemin comme une grande. Sans encombre. « Tu t’es perdue ma jolie ? » D’où venait cette voix ? La coréenne resta figée sur place après avoir entendu cette voix masculine, pas très sympathique, s’élevant dans ce silence de mort. Dani ne bougea pas, avant d’avoir l’action la plus stupide et irréfléchie du monde. Merci l’alcool. Elle fit un pas, puis deux, dans l’attention de se barrer en mode « ni vue ni connue ». « Hey ! Tu vas où ? » Dani accéléra le pas. Okey, elle commençait à vraiment flipper. « Reviens ! » Run. Dani ne réfléchissait plus du tout, elle ne voulait pas mourir si jeune, si tôt, ou alors elle dramatisait dans sa tête. Mais elle avait encore plein de choses à faire dans sa vie, elle ne pouvait se permettre cette petite erreur de parcours, ou plutôt de chemin. Donc Dani se mit à courir dans le noir, comme si sa vie en dépendait, ne sachant pas trop où tout cela allait la mener.
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(Octobre 2020) Dans quoi Dani s’était-elle encore mise ? Elle n’eut pas vraiment le temps d’y réfléchir davantage qu’elle entendit les pas et la voix masculine se faire de plus en plus bruyante dans son dos. Et là, ce fut le drame. Dans la pénombre, elle manqua de se heurter contre un mur dans sa course, elle s’arrêta de justesse, son cœur loupa un battement avant de s’agiter à toute allure dans sa poitrine. Prise au piège dans cette impasse, elle se retourna pour voir la gravité de sa situation, elle ne comprit pas ce qu’il se passa devant ses yeux impuissants. Tout se passa très très que la douleur n’eut le temps de monter à son cerveau. La brute se rua sur elle, elle ferma les yeux pour ne pas subir visuellement la brutalité de la scène. En vain, elle lutta alors qu’il s’emparra de ses poignets. Putain. C’était donc la fin ? La première pensée qui lui vint à l’esprit fut Eddie. Comment allait-il faire sans elle alors qu’il venait à peine de se retrouver ?
« Il y a un problème ? » Mais.. mais à qui appartenait cette voix ? Était-elle celle de son ange gardien ? Naturellement, elle avait toujours visualisé cette image avec le portrait de son grand-père qui veillait là-haut sur elle. Mais non. La coréenne n’était-elle donc pas encore arrivée au paradis ? Son voyage sur terre allait-il perduré encore un peu plus longtemps ? Elle ouvrit les yeux, comprenant qu’elle était toujours vivante et surtout en regardant cette femme qui était venue à sa rescousse. Dans la pénombre, Dani assista sans un mot au combat des deux personnes. Celle de l’ange et du démon. L’œnologue fut bouche bée par l’allure, la prestance et surtout la force de son ange tombée sur ciel. C’était une petite brune comme elle mais au teint plus mate et le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’avait pas la langue dans sa poche. Elle eut les justes mots pour détourner l’attention du malfaiteur de sa proie. Elle prenait soin dégainer chacune de ses paroles pour faire monter encore plus en pression son adversaire jusqu’au coup fatal. Un coup dans les bijoux de famille et.. un poignet cassé. Putain. Il ne fallait surtout pas l’énerver. Dani était encore sous le choc qu’elle ne s’était pas rendue compte que ses mains s’étaient mises à trembler par la peur. « Dégage. » furent les derniers mots de cet échange sanglant avant que la mauvaise bête ne s’éclipse dans la nuit.
« Ca va ? Il t’a blessée ? » le dos de la frêle coréenne était toujours scotché au mur de pierres. Son corps tout entier était paralysé par la peur. Sa respiration était encore animée par cet ascenseur émotionnel. « Merci. Je ne crois pas. » qu’elle arriva enfin à sortir au bout d’une longue minute de silence. Alors que tout à l’heure l’alcool eut le don de la rendre légère et joyeuse, elle ressentit soudainement le vilain contre-coup. Elle commençait à avoir l’alcool mauvais qui lui faisait tourner la tête. « Je crois que j’ai un peu trop bu ce soir.. je me suis carrément trompée de chemin pour la sortie du bowling. » qu’elle soupira d’une petite voix agacée contre elle-même. La naïve était loin de se douter que le BB8 était le théâtre d’activités illégales. Sentant l’adrénaline finalement un peu retomber elle finit par dire. « Toi, il ne faut pas t’embêter. » La coréenne eut un rire nerveux avant de reporter son attention sur ses poignets pour constater l’étendu des dégâts. La poigne masculine avait laissé des traces. Rien de grave, juste des marques superficielles qui se manifesteront sans doute par des ecchymoses dans les prochains jours. Sur le coup, la coréenne regrettait d’avoir une peau si pâle, on ne verrait que ça à son travail. Il faudra trouver une solution pour camoufler tout cela en temps voulu.
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(Octobre 2020) Et si cela avait été pire ? La question éveilla l’esprit de la coréenne. Et si… il était allé plus loin ? Et si elle avait été seule dans son cauchemar ? Toutes ces hypothèses macabres turlupinaient l’œnologue. Tous ses sens étaient en éveille malgré la pénombre de la ruelle et la froideur de la nuit. Sa respiration était encore incertaine. Elle avait encore peur, son dos ne faisait qu’un avec le mur de briques. Elle pouvait sentir l’ambiance malsaine de cette allée sans issue qui lui avait joué des tours. Elle pouvait percevoir les mauvaises odeurs environnantes et les ondes négatives qui les accompagnaient. Ses oreilles étaient à l’affut du moindre nouveau bruit d’un potentiel ennemi. Elle ne voulait pas revoir cet horrible homme sans coeur. Ses yeux s’étaient habitués à l’obscurité et seules les étoiles de la nuit venaient apporter un peu de lumière au mauvais rêve de la coréenne. L’une de ses mains serrait encore son poignet. Les billes féminines s’abaissèrent pour voir l’étendu des dégâts. Rien de grave, rien de sérieux, c’était juste superficielle. Heureusement qu’un ange gardien veillait sur elle.
« C’est pas de ta faute. Tu ne pouvais pas savoir que tu allais tomber sur un abruti. » Les mots de la brunette se voulaient bienveillants et rassurants. Pourtant Dani n’arrivait pas à s’enlever cette culpabilité d’elle. Sans parler de cette peur enivrante qui prenait trop de place à cet instant. Son inconscience mêlée à l’étourderie l’avait mis en danger. Si elle avait simplement suivi la bonne direction et opté pour la bonne sortie, elle ne se serait pas mise toute seule dans ce sacré pétrin. Dieu merci, elle n’avait pas été seule et une jeune femme était venue la secourir juste au bon moment. Dani le savait, elle ne faisait pas le poids -physiquement parlant- face à de gros méchants comme elle en avait pu en croiser ce soir. « C’est vrai. » qu’elle murmura dans un soupir désolé. Il fallut plusieurs profondes inspirations à la coréenne pour essayer de caler mon palpitant encore affolé. « Il t’aurait fait pire, ce n’est qu’un juste retour de baton. » Elle le sait. Elle en avait parfaitement conscience. Elle s’estimait vraiment chanceuse. « Encore merci. » qu’elle répéta, elle lui était redevable. Dani n’oubliera pas de sitôt ce geste. « Tes amis sont partis ? Tu habites loin ? » Elle se pinça les lèvres aux questions féminines. Ses collègues devaient être partis avec l’heure tardive. Les minutes avaient tourné depuis le départ de l’œnologue. « Je crois oui… » Elle marqua une pause avant d’ajouter. « J’habite à Bayside, c’est pas la porte à côté. » Dani avait encore du mal à rassembler ses idées pour y mettre un peu de clarté. Elle était encore en état de choc. Elle n’avait osé bouger. Son regard vacillait entre ses mains puis sa sauveuse. D’ailleurs qu’elle était son nom ? « Tu t’appelles comment ? » qu’elle lui demanda presque à l’instantané. Oups. Dani avait pensé à voix haute, elle sauta du coq à l’âne. « Je t’en dois une. » qu’elle continua en énonçant le flot de ses pensées. « Je préfère pas imaginer ce qu’il aurait pu se passer si tu n’étais pas intervenue à temps. » De nouveau, la brunette abaissa son regard. C’est sûr, ce soir elle n’allait pas trouver facilement le sommeil, elle ne voulait pas faire de nouveau cauchemar.
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(Octobre 2020) « Ma voiture est pas loin, je peux te raccompagner si tu veux. » que lui proposa gentiment l’inconnue. Dani était encore sous le choc, sa respiration était fébrile et ses pensées en ébullition. Et si cela avait été pire ? Et si il t’avait fait mal ? La coréenne ferma les yeux un instant afin de chasser cette sombre idée de sa tête. « Oui je veux bien s’il te plait… » qu’elle arriva finalement à prononcer en rouvrant ses paupières. L’atmosphère de la ruelle commençait à l’oppresser et elle sentait des ombres posées sur elle. Instinctivement, elle resserra sa veste autour de son corps. Alors, comme pour se changer les idées, elle demanda le prénom de son ange gardien. « Tu ne me dois rien. Ca va aller, il est parti maintenant. » Une main réconfortante vint se poser sur l’épaule féminine. La coréenne suivit des yeux le mouvement de la brune et essaya de tempérer sa respiration. Ca va aller, qu’elle se répéta comme pour intégrer cette vérité dans son esprit. « Je m’appelle Danika, et toi ? » Les yeux de la coréenne s’arrondirent de surprise. A une syllabe près, elle portait le même prénom. Cette rencontre était-elle un signe du destin ? Était-elle préméditée ? « Je vais te raccompagner. Tu es en sécurité. » Dani essaya de détendre ses épaules et accepta la proposition Danika « Je m’appelles Dani. » Elle sourit timidement dans l’obscurité de la nuit. « C’est drôle, on porte quasiment le même prénom. » Et elle supposait que le diminutif de la jeune femme était probablement « Dani » ou « Dan ». Drôle de coïncidence, Dani se souviendra de cette rencontre.
Alors que l'œnologue commençait doucement à se détendre, Danika se mit à lui parler. « Tu penses que c’est de ta faute ? » Bonne question, la coréenne n’avait pas encore eu le temps méditer sur cela avec ce trop-plein d'émotions. Dani pensait à son appartement, le seul endroit où elle se sentira encore en sécurité. « Pourquoi ? » Toutes les femmes s’étaient déjà posées cette question au mois une fois dans leurs vies. Mais laquelle d’entre elles avaient trouvé la réponse exacte ? Combien d’entre elles avaient été assez fortes physiquement et mentalement pour affronter les mauvaises âmes de ce monde ? Ce n’était pas ce qu’on leur apprenait généralement en grandissement. C’était souvent des mauvaises expériences qui poussaient la gente féminine à trouver les armes pour se défendre. « Je travaille dans un dojo quand je bosse pas dans ce bowling. J’en ai vu beaucoup des femmes qui se sont faites agressées ou pire. Elles pensent toutes que c’était de la faute. Le verre de trop. La jupe trop courte. Le sourire de trop. » Dani avait été victime du verre de trop. « Tu sais ce qu’elles ont en commun ? C’est jamais de leur faute. » Elle secoua doucement sa tête de haut en bas en signe d’approbation. « C'est au dojo que tu as appris à te défendre comme ça ? » qu’elle la questionna en faisant allusion au poignet cassé de l'homme égorgeur de chots. Dani n’était pas familière à ce genre d’endroit qui lui était totalement inconnu. « Allez viens. Tu te sentiras mieux loin de cette ruelle. » Dani se sentait à présent en sécurité et elle accepta de suivre la brunette.
Dans le silence de la nuit, elle marcha à ses côtés jusqu’à sa voiture. Au bout de quelques minutes, la coréenne finit par dire. « Je n’ai jamais eu le besoin d’apprendre à me battre physiquement parlant. » Les attaques verbales, elle savait les manier à la perfection dans le cadre d’un repas d’affaires et non au fin fond d’une ruelle abandonnée. Cependant, son corps, elle ne savait pas en faire grand-chose lorsqu’elle se retrouvait devant un fauve. Elle en avait vécu les frais ce soir. Son être s’était tétanisé sur place devant le monstre de nuit. « Chez moi, tu pourrais oublier ton sac dans un bar qu’on te le volerait pas. » Pourtant la coréenne n’avait pas grandi l’entièreté de sa vie dans le pays du matin calme. Elle avait vécu de nombreuses années en Europe, mais elle n’avait jamais vécu de scénario catastrophe jusqu’à aujourd’hui. Elle avait toujours été au bon moment au bon endroit et surtout, elle avait toujours été accompagnée. « Les mecs s’excusent quand ils te bousculent. » Elle soupira alors que son regard en croisant celui de Danika. « Après j’suis bien consciente qu’on ne vit pas dans le monde des bisounours. » L’œnologue était beaucoup trop habituée à la tranquillité de son vignoble. Les gens à la campagne étaient très différents des citadins. « Je dois dire que j’ai été prise au dépourvu ce soir. » Ses épaules s’afférèrent et elle se demanda ce qu’elle pourrait faire à l'avenir si lui arrivait de vivre un scénario similaire, ce qu’elle ne souhaitait absolument pas.
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(Octobre 2020) Doucement mais surement les muscles de l’œnologue se détendirent. Savoir que sa sauveuse portait le même prénom qu’elle à une syllabe près la rassura. Cette coïncidence était-elle un signe ? « C’est marrant ! C’est comme ça qu’on me surnomme ! » Elles échangèrent un sourire complice avant que Dani questionne Danika sur ses aptitudes de combat. Elle avait été bouche bée par la raclée qu’elle avait foutu à l’affreux monstre. « C’est le dojo de mon père, je m’y entraîne depuis que je suis gamine. J’ai fait carrière dans la boxe et le karaté…un temps. » Ceci expliquait cela, tout était soudainement plus limpide dans l’esprit de la coréenne. « Oh.. je vois. » Elle marqua une légère pause avant d’ajouter. « Tu n’as pas perdu le coup de main en tout cas. » Coup de main qu’il avait sorti la coréenne d’un mauvais cauchemar. Cauchemar dans lequel elle s’était retrouvée sans défense. Elle avait été paralysée par la peur et n’avait su comment se battre. Les mots avaient refusé de sortir de bouche et elle n’avait osé lever la main sur l’homme sachant pertinemment qu’elle ne faisait pas le poids. Elle était un poids plume à côté du géant. « Tu sais il y en a beaucoup qui en savent même pas se battre mentalement parlant. » La battante marquait un point et Dani se mordit les lèvres en guise de réponse. Peut-être qu’un jour elle devait penser à apprendre à se battre ou du moins se défendre en cas de danger. « C’est où chez toi que j’y déménage ? » Elle sourit doucement à la question féminine. « Séoul, en Corée du Sud. » qu’elle répondit simplement aux souvenirs nostalgiques de sa vie au pays du matin calme. Ce dernier portait bien son nom.
Finalement, les deux femmes avaient rejoint la voiture sans encombre. « Ca arrive à tout le monde. C’est ma voiture. Désolée pour le bordel. » « Ce n’est pas grave. » Dani n’allait pas jugé Danika alors qu’elle lui proposait très gentiment de la raccompagner chez elle. « Mon fils prend de la place même quand il n’est pas là. » Discrètement, son regarde se porta vers l’arrière du véhicule et elle aperçut le siège pour auto. Un fin sourire se dessina alors qu’elle ouvrit la portière pour prendre place à l’intérieur. L’ambiance était plus calme et chaleureuse que celle de tout à l’heure. Dani se sentit plus sereine et apaisée. Les battements de son cœur reprenaient doucement un rythme normal et ses doigts n’étaient plus aussi crispés qu’auparavant. Elle attacha sa ceinture avant d’entendre Danika lui demander. « Tu fais quoi dans la vie Dani ? » La voiture se mit à ronronner dans le silence de la nuit. « Je suis œnologue. » qu’elle répondit humblement en guettant la réaction de son interlocutrice. Sa profession avait le don de surprendre pour plusieurs raisons. La principale était que le visage de la douce coréenne semblait incroyablement jeune et elle surprenait de nombreuses personnes en révélant son âge véritable. La suivante était que son métier était encore principalement masculin. Cependant l’œnologue voulait changer les choses et prouvait que les femmes avaient leurs places également dans ce domaine prestigieux.
Dani avait indiqué son adresse à Danika et la voiture avait tranquillement pris la direction de Bayside. Le trafic était plus calme à cette heure-ci. Dani regardait les étoiles au travers du barre-brise avant de demander à la conductrice. « Il s’appelle comment ton fils ? » qu’elle questionna avec un petit sourire. La demoiselle était un brin curieuse d’en apprendre plus sur la jeune femme qui lui avait sauvé la mise ce soir.