Depuis que Nicholas avait quitté ce monde, Dinis passait bien moins de temps avec son appareil photo en main. Il avait ressenti ce besoin – pour la première fois depuis le début de sa carrière de paparazzi – de freiner un peu son rythme. Parce qu’il pouvait dire ce qu’il voulait, l’australo-chilien avait ressenti une grande douleur à l’annonce de la perte de son ami et il savait plus que jamais qu’il manquerait une grande personne à sa vie. Son ami, presque sa moitié. Nicholas avait été celui qui en savait plus sur lui, celui qui savait tout d’ailleurs. J’arrive chez Am, les mômes doivent être au lit depuis un moment, vu l’heure, mais j’lui avais promis d’apporter les boites de céréales et deux jeux de play qui trainaient chez moi depuis deux semaines déjà. A chaque fois, j’oubliais, à chaque fois, j’avais autre chose à penser. J’allais finir par croire que c’quartier était devenu ma nouvelle maison. J’ai toujours détesté trainer à Bayside si ce n’est pour venir boire un coup ou mater un match chez Nicho. Mais en dehors de ça, ce quartier pu les focus et les faux semblants. C’est pourtant l’un de mes lieux de prédilection de Brisbane, là où tous les merdeux viennent poser leur valise pour avoir un semblant de vie de star. Les maisons sont grandes et belles, ca pu pas trop la merde dans l’coin, y a pas d’ordure qui traine partout et les pelouses sont assez bien entretenus. C’est ici que j’ai choppé des clichés du dernier petit buzz sur les tromperies du couple star des adolescents. Ils ont encore rien compris ces mômes, c’est pas en se cachant derrière une haie bien taillée qu’on est vraiment à l’abris de tous les regards. Des clichés qui m’ont pas bien rapporté gros mais en même temps, c’était si facile à prendre, j’ai pas cherché à négocier plus. J’finis ma clope en sortant d’la voiture et balance le mégot dans l’caniveau, y a mamie Paulette qui m’répète à chaque fois que j’sors de chez moi qu’il faut pas jeter l’mégot dans les égouts, pollution de l’eau et toutes ces conneries. Elle croit qu’elle respire un air pur et frais, grand-mère ? Elle a bien d’la chance de finir sa vie dans quelques années, elle souffrira pas d’voir dans quoi on allait tous finir notre bout d’chemin. Il fait déjà nuit et j’ai toujours mes lunettes de soleil sur le crâne, comme si ça allait m’aider à passer inaperçu si quelqu’un qui voulait ma peau m’croisait. Je trotte sur trois mètres pour arriver sous l’porche, en matant l’gazon, avant d’frapper pour annoncer mon arrivée et entrer. « J’suis là. » que j’dis, pas trop fort, parce que les gosses sont au lit, j’veux pas les réveiller. « J’ai les jeux, les céréales. » bon, elle fou quoi Amalia ? Elle pointe le bout d’son nez, elle a l’air surprise d’me voir, genre ? « T’es prête à t’coucher mamie ? » je me décharge en déposant mes trésors sur la table du salon. « Faudrait songer à passer la tondeuse dehors… » elle a pas l’air d’avoir la tête à ça, bien sûr qu’elle a jamais fait ça. Je souffle. « J’te fais ça demain. » a
Les jours et les nuits se ressemblaient depuis la mort de Nicholas, des jours qui me paraissaient interminable. Préparer les enfants pour aller à l’école, les emmener à l’école, faire le ménage, mon dieu que je déteste ça ! Ma vie se résume à faire des tâches ménagères jusqu’au retour des enfants, puis il y a les devoirs, la douche et je souffle enfin lorsqu’ils sont au lit. Je ne comprends vraiment pas comment font les mères au foyer pour vivre la même journée sans fin. Avant le décès de mon époux j’étais beaucoup prise par mon travail, Nicholas faisait beaucoup à la maison et quelques jours par semaine venait une femme de ménage pour nous aider, malheureusement elle a démissionné peu de temps avant sa mort et je me retrouve à faire tout moi-même. Je n’ai pas vraiment eu l’esprit à remplacer Zoé depuis le départ de Nicholas, à vrai dire j’ai la tête à rien. C’est à peine si j’ai le temps de prendre du temps pour moi. Les enfants ne sont pas faciles à vivre non plus, la mort de leur père les a fortement touchés et je me sens impuissante face à leur chagrin. Je fais de mon mieux pour les aider à avancer, mais comment faire quand je fais moi-même du surplace ?
Je regardais Stella et Aaron qui rechignaient à aller au lit alors que j’étais à bout de force. « J’veux pas dormir ! » Je perdais presque patience face à mes deux enfants et pourtant je tentais de garder mon calme, je les bordais chacun leur tour, déposant un baiser sur leur front. « Reposez-vous, une grosse journée vous attend demain. » Stella allait faire une sortie avec l’école et Aaron avait un match de soccer. Après quelques minutes à batailler je rejoignais enfin la cuisine, épuisé comme jamais. La vaisselle s’était entassé dans l’évier et pourtant mon regard fut attiré par une bouteille de vin qui trainait dans un coin sur le comptoir. Je n’hésitai pas une seule seconde et attrapa un verre pour m’en servir. Je méritais bien ça après tout. Je restais planter là, contre le plan de travail regard dans le vide jusqu’à que le bruit de la porte d’entrée m’interpela. Je déposais mon verre et m’empressais de rejoindre le hall d’entrée ou mon regard surpris se posé sur Dinis. Que faisait-il là à cette heure-ci ? « On ne t’as pas appris à frapper ? » Je l’avais clairement pas entendu frapper à la porte et je l’avais encore moins inviter à entrée, mais je passais d’en rajouter quand J’observa les boites de céréales et les jeux qu’il tenait en main avant de le voir les déposer sur la table du salon. « Tu y a pensé finalement. » Que je disais avant de réaliser qu’il venait de me traiter de mamie. J’observai ma tenue qui laissait à désirer, un pantalon de pyjama et un débardeur à peine trop serré. J’avais sûrement dû prendre un peu de poids en un mois songeais-je d’un seul coup tout en arrangeant mes cheveux. « Je viens de me servir un verre de vin, tu veux quelque chose ? Laisse-moi deviner » je faisais mine de réfléchir. « Une bière ! » Le tiroir du frigo était rempli de bière, mon défunt mari gardais toujours un stock pour ses soirées entre pote. « Je n’attendais pas vraiment sa réponse et me dirigeais vers le comptoir de la cuisine qui était ouverte sur le séjour, ouvrant le frigo sans attendre pour saisir une bouteille que je lui tendis sans attendre. « D’ailleurs si tu veux en apporter chez toi, tu es le seul à boire de la bière ici à présent. » Mon ton était rempli de chagrin, mais mon visage lui se contentait d’être neutre. Je m’apprêtais à lui dire que je n’étais pas du genre à tondre le gazon, punaise le gazon. Le jardin avait toujours été impeccable et à présent lorsque je passais à côté je faisais mine de ne pas le voir, bien que l’idée d’avoir un jardin négligé ne me plaisais pas vraiment. Qu’allait penser les voisins ? « Je te remercie. » Que je lui disais avec un petit sourire. « Mais tu sais, tu n’es pas obligé, je devrai sûrement engager un jardinier.» Et une femme de ménage et éventuellement un psy pour m’aider à franchir cette épreuve. Je rejoignais le canapé. « T’es au courant que le soleil est couché depuis un moment ? » Ajoutais-je en regardant ses lunettes de soleil avec un sourire.
« On ne t’as pas appris à frapper ? » j’me tourne un cours instant vers la porte, ma mémoire ne me faisait jamais défaut et j’étais pourtant bien sure d’avoir frapper à la porte. Certes, je n’avais pas attendu d’y être invité mais depuis quand il fallait attendre qu’on me donne l’autorisation pour entrer ? Jamais ? C’est bien ce qu’il me semblait. Alors, pour la forme, je frappe contre le mur à côté de moi. « C’est ok là ? » je lui lance un clin d’œil, pas besoin de relever davantage. « Tu y a pensé finalement. » qu’elle me lance en voyant les paquets que j’apportais. Elle me prend pour quoi miss parfaite ? Bon, j’ai oublié les deux ou trois dernières fois, mais une parole est une parole, ca allait bien finir par arriver. C’est vrai que si ça avait été des céréales au chocolats, y a peut être longtemps que j’les aurais gobé devant mon pc à retoucher des photos, mais là, le miel, c’est dégueulasse. « Je viens de me servir un verre de vin, tu veux quelque chose ? Laisse-moi deviner… Une bière ! » c’est qu’elle me connaitrait par cœur, à force. Elle a beau râler à chaque fois que j’viens dans l’coin, elle fait toujours un peu attention à moi, ca m’fait sourire. « Dans l’mile. » et je la regarde encore un peu plus, elle a vraiment une sale tête mais si elle compte sur moi pour la ménager, c’est mal barré. Mais, non, j’suis sûre qu’elle a aucune attente vis à vie de moi, elle reste lucide. « J’pensais plutôt que t’allais t’faire une tisane. » Lui lançais-je alors qu’elle avait la tête dans le frigidaire, à la recherche d’une bière. « J’vais la décapsuler, merci. » je saisie le saint graal et dégaine un briquet de ma poche, technique apprise depuis le lycée et qui me permet un peu de frimer. La capsule saute et je la rattrape au vol tout en me concentrant sur la canette avant que la mousse de sorte du goulot, j’anticipe et empêche le massacre. Pas de tâche sur le sol de madame Burke, c’est le principal. « D’ailleurs si tu veux en apporter chez toi, tu es le seul à boire de la bière ici à présent. » hors de question de piquer la réserve de mon vieil ami. « J’en aurai besoin pour les prochaines visites. » parce que je n’ai pas l’intention de laisser tomber Am’ et que je viendrai ici aussi souvent que possible. Peut être qu’elle veut pas me voir dans les parages, mais venir me poser dans l’canapé où on avait passé d’excellents moment avec Nicholas, ca m’faisait aussi me sentir aussi proche de lui. Mais ça, ça reste entre nous. Amalia était aussi fermée qu’une huitre, ne laissait paraitre aucune émotion et ça en était flippant à voir. Pourtant, sa voix pouvait la trahir de temps en temps. Elle était forte, pour dissimuler sa peine, mais parfois, elle se trahissait. Et ouais, j’avoue que moi, ca m’rend toujours un peu con, que j’suis pas fait pour faire face à la peine des autres. J’veux bien être là, j’peux toujours déconner, mais consoler ? Bordel, c’est pas pour moi… J’préfère faire des vannes qui la feront peut être même pas rire, mais, j’ai mes limites. « Mais tu sais, tu n’es pas obligé, je devrai sûrement engager un jardinier.» « J’te fais ça, juste pour dépanner, pour cette fois, et après, t’embauche qui tu veux. » faut pas croire non plus que j’vais m’convertir dans l’jardinage. Tondre une pelouse une fois, ca me dérange pas. « T’es au courant que le soleil est couché depuis un moment ? » je lève mes yeux vers les lunettes qui tiennent sur ma tête. « C’est pour passer inaperçue dans l’coin. Y parait que c’est une bonne technique pour qu’on ne nous reconnaisse pas. Les stars font ça. » comme si je me comparait à celles-ci. Moi, le paparazzi, bien sûre que je savais que ce n’était pas une bonne technique, mais j’aime me moquer de ceux qui en sont persuadé. « Ma tête peut être mise à prix, dans l’coin. » je lui tends ma bière pour trinquer contre son verre de vin. « Les enfants sont couchés ? Comment ils vont ? » dis-je en étant tout de même inquiet pour eux. Tout comme, en réalité, je le suis pour Am.
Je ne pouvais m’empêcher de sourire amusé face à Dinis qui venait de frapper à la porte après que je lui ai fait la remarque de ne pas l’avoir fait en arrivant et je me contentais d’hocher la tête pour confirmer avant de poser mon regard sur les boites qu’il tenait en main, ce qui me fit oublier rapidement le fait que je ne l’avais pas invité à entrer. « Une tisane ? J’ai l’air à ce point dépressive ? ou tu m’prends vraiment pour une mamie ? » Je reprenais finalement que ses mots prononcés à son arrivé. « Le vin c’est un bon moyen de se détendre, puis c’est bon pour le cœur ! A ce qui paraît. » C’était mon excuse depuis quelques temps. Une excuse que je donnerai à quiconque remarquerai le nombre de bouteille de vins vide dans la poubelle destinée au verre. Je m’empressai de lui donner une bière et l’observa l’ouvrir alors que je m’apprêtais à lui donner un ouvre bouteille. « Tu comptais m’impressionner en faisant cela ? » Que je disais en haussant un sourcil, ayant pris peur de voir la capsule atterrir sur le sol, mais surtout de voir la bière elle-même déborder jusqu’à sur le tapis. Fort heureusement il limita le massacre. « Très charmant ! » Dis-je d’un air taquin avant de lui proposer d’emmener les bouteilles restantes au frigo. Il estimait ne pas avoir besoin de les ramener, n’hésitant pas à me faire part qu’il reviendra pour en profiter. « La prochaine fois, préviens-moi. » Comme ça je ferai un effort pour ne pas paraître au bord du laissé allé continuais-je dans ma tête. Nicholas passait beaucoup de temps ici-même avec Dinis, des soirées à entières à boire des bières et à rire de tout et de rien, peut-être voulait-il revivre ces instants pour ne pas oublier. « Tu seras toujours le bienvenu. » Ajoutais-je avec un petit sourire. C’était la moindre des choses.
Il me proposait de tondre la pelouse et j’appréciait sa proposition. « C’est très aimable de ta part. » Dis-je avec un sourire, me sentant presque ridicule sur le moment. Ma pelouse n’avait pas belle allure et si Dinis m’en faisait part c’était que j’étais complètement à côté de la plaque. Il se proposait de s’en occuper et c’était vraiment gentil de sa part, mais je devais me mettre la pression pour trouver un jardinier qui prendrai soin du jardin au quotidien ne pouvant pas me permettre de paraître négligé auprès des voisins. « Mise à part attirer l’attention sur toi, je ne suis pas convaincu par cette théorie.» Répondais-je d’un air dubitatif. S’il voulait passer inaperçu, il lui fallait bien plus que des lunettes de soleil. « Tu devrais essayer de mettre une perruque, ça serait peut-être plus … discret. » Je ne pouvais pas m’empêcher de rire en l’imaginant avec une perruque sur la tête.
« Ils vont bien. » Dis-je sans attendre trinquant par la même occasion avec le brun. Je reprenais cependant très vite la parole. « Je n’en sais rien en réalité, ils sont turbulents en ce moment, leur père leur manque et je suis impuissante face à tout cela. » Je devais arrêter de me voiler la face, j’avais beau tout faire pour que tout soi parfait, je ne pouvais pas contrôler leurs émotions et encore moins les miens. « Comment suis-je censé les rassurés alors que je ne le suis pas moi-même ? » Je n’étais pas du genre à dévoiler ce que je pensais vraiment, mais ce soir j’en avais gros sur la patate et le vin m’aidait sûrement à me dévoiler un peu plus que d’habitude, bien que pour cela j’aurai choisi une autre personne que Dinis, le meilleur ami de mon défunt mari qui à mes yeux prenait les choses avec trop de légèreté. Il était à la fois la bonne et la mauvaise personne pour me confier, je savais qu’il ne me jugera pas, mais je savais également qu’il ne serait pas forcement de bons conseils, n’ayant pas d’enfants et prenant la vie d’un tout autre point de vu que le miens. Je terminai mon verre un peu trop rapidement suite à cela et n’hésitais pas à m’en resservir un autre. « Et toi dis moi ! Tu récoltes suffisamment de clichés pour faire le buzz ? » Je n’appréciais pas particulièrement le métier de Dinis, espionner les stars pour vendre des potins aux magasines people c’était trop pour moi, mais cela ne m’empêchais pas de m’y intéresser. « Je ne t’apprend sûrement rien, mais ma nouvelle voisine est plutôt célèbre, une actrice je crois. » Que j’ajoutais avec un sourire, comptant bien m’éloigner de mes problèmes. « Bien sûr je te demanderai d’éviter de te faire prendre, je n’aimerai pas qu’on pense que j’aide un nuisible à obtenir des clichés non voulus. Excuse-moi pour le mot nuisible, c’est juste celui qui est utilisé pour les paparazzi dans le coin. » Je levais mon verre vers lui avec un sourire en coin avant d’en prendre une bonne gorgée.
Dépressive, mamie, ce sont ses mots, pas les miens. Bien sûre, qu’elle peut l’être. J’veux dire, non, Amalia n’a rien d’une mamie, j’parle d’être dépressive. Elle a perdu son mari, elle se retrouve du jour au lendemain seule avec deux monstres à élever et à gérer seule. Qui tomberait pas en dépression, après ça ? Elle peut dire c’qu’elle veut, je l’vois, dans ses yeux, dans son regard, que ça va pas. Et même si elle tente de garder la tête haute, là, c’est bon, y a personne d’autre que moi dans cette pièce, et les gosses sont au lit. Elle peut craquer, j’m’en fou. La vérité, c’est qu’Amalia me fait d’la peine. C’est pas péjoratif, c’est juste, qu’on dirait que pour la première fois d’ma vie, j’sois capable d’un peu d’empathie envers quelqu’un. Et si j’aime passer mon temps à emmerder la femme de mon meilleur ami, j’ai aussi passé pas mal d’année à apprendre à la connaitre et à reconnaitre que c’est une femme bien. Ce que j’ai pas cessé de répéter à Nicholas, bon nombre de fois, quand il faisait l’con à aller voir ailleurs. Mais après tout, c’est pas mes histoires et ça l’a jamais été. J’suis pas un con, j’allais quand même pas salir son tapis, quand j’sais combien il a couté. Parce que Nicho s’en est plaint pendant des mois de cet achat, j’ai toujours veillé à ne jamais y faire la moindre tâche, ne voulant pas être témoin d’une scène de ménage dont j’étais à l’origine. Et aujourd’hui encore, j’avais beaucoup de respect pour ce tapis horrible qu’Amalia aimait tant. Alors j’avais encore mes vieux réflex d’étudiant, on ne perd pas une seule goute de bière, chaque bulle qui déborde termine dans ma bouche illico presto. « La prochaine fois, préviens-moi. » je m’essuis la bouche et lève les yeux au ciel. « J’comprends rien aux femmes, j’croyais que vous aimiez les surprises. » et c’est peut être parce que j’y comprends rien que j’ai pas envie de m’emmerder avec une femme tous les jours. Vive le Célibat, vive la Liberté, vive l’Australie. « Tu seras toujours le bienvenu. » donc, je préviens ? Je préviens pas ? Surprise ou pas surprise ? C’est un peu une invitation à me pointer quand j’veux ça, non ? Si. « Mise à part attirer l’attention sur toi, je ne suis pas convaincu par cette théorie.» merde. Statégie à revoir. Porter des lunettes de soleil, une fois le soleil couché n’était donc pas la meilleure façon d’être incognito ? « Tu devrais essayer de mettre une perruque, ça serait peut-être plus … discret. » bingo, c’était ça la solution ! « Je prendrai rendez-vous pour une séance coaching camouflage. » je suis sûre qu’elle avait plus d’un tour dans son sac. Je m’étale, élance mes jambes qui ont grandement besoin d’aise. Ca me tire et ça me brise le cœur de le dire, mais je crois bien que l’âge ne me réussis pas. Tout juste quarante ans (et quelques années) et déjà le corps d’un vieux retraité. Je devais sans doute me remettre au sport, de temps en temps. Je change de sujet en parlant des terreurs qui habitent cette maison. Spécimens qu’on ne soupçonnerait pas des pires choses et pourtant. « Je n’en sais rien en réalité, ils sont turbulents en ce moment, leur père leur manque et je suis impuissante face à tout cela. » la réponse ne me surprend pas mais je sens que je me suis lancée sur un terrain très glissant. Je sens que j’ai ouvert une porte que je ne vais pas du tout maitriser. « Comment suis-je censé les rassurés alors que je ne le suis pas moi-même ? » et c’est c’que j’disais. Pourquoi j’suis là ? C’est pas l’heure de fuir ? J’peux pas rester silencieux là, j’suis obligée d’l’ouvrir et d’trouver une réponse adaptée. D’abord, je bois. Ca m’fait gagner du temps. Très bonne cette bière. Et finalement, c’est elle qui change de sujet. « Et toi dis moi ! Tu récoltes suffisamment de clichés pour faire le buzz ? » ouf. Ca m’fait sourire, comme soulagé. « tu remets en causes mes capacités à être au bon endroit et au bon moment ? » toujours dans les bons tuyaux, le vieux Dinis. « Je ne t’apprend sûrement rien, mais ma nouvelle voisine est plutôt célèbre, une actrice je crois. Bien sûr je te demanderai d’éviter de te faire prendre, je n’aimerai pas qu’on pense que j’aide un nuisible à obtenir des clichés non voulus. Excuse-moi pour le mot nuisible, c’est juste celui qui est utilisé pour les paparazzi dans le coin. » Nuisible donc. « Nuisible, mais tenace. J’suis comme un cafard, j’ai survécu à toutes les époques et aux pires tentatives d’exterminations. » que je m’amuse, enfin heureusement pour moi, personne n’a jamais essayé de me tuer, du moins, pour l’instant. Par contre, de me faire taire… ou plutôt, de m’empêcher de travailler… c’est une autre histoire. Et moyennant argent, on peut obtenir beaucoup. Parfois, ces stars sont prêtes à payer plus cher une photo qu’ils ne veulent pas voir publier qu’un de ces médias à la recherche de sensation fortes. « Tu sais. Tu peux craquer. » que ça sort, comme un cheveu sur la soupe, parce que j’ai bien capté qu’elle faisait diversion en revenant sur mon cas. Mais que ses yeux et son regard ne trompent pas.
« Oui et non, tout dépend des surprises en réalité ! » Répondais-je. « Quand c’est hors de notre contrôle, c’est toujours troublant. » Ajoutais-je en haussant les épaules avant de lui dire qu’il était malgré tout le bienvenu dans cette maison. Je riais légèrement suite à sa réponse à ma remarque sur son manque de discrétion. « Oui n’hésite pas, les enfants pourront s’amuser à te déguiser ! » Que je disais avec humour. « Je crois que c’est moi qui jouerai au paparazzi ! » Rigolais-je avant de prendre une gorgée dans mon verre. Malgré la surprise de sa visite, avoir Dinis à la maison me faisait du bien et du mal à la fois. Il me permettait de penser à autre chose, mais me rappelait également la tristesse que je ressentais au sujet de Nicholas. Habituellement, les deux homes passaient leur soirée à boire des bières sur le canapé sans avoir à subir ma présence, mais ce soir, il était venu pour me voir et buvait un verre avec moi et c’était troublant, bien que ça me faisait du bien de rire un peu. « Je n’en doute pas, la preuve, tu es là ce soir pour me voir dans un état pitoyable ! » c’était le cas de la dire. Habituellement, j’arrivais à maintenir l’apparence, mais ce soir, c’était tout l’inverse. Je tentais de changer de sujet en lançant la conversation sur son métier et sa façon de vivre. Un moment de répit pour penser à autre chose. « Un jour, tu t’attireras de sales problèmes, mais bon, tu as de la chance d’avoir une amie avocate ! » Ajoutais-je pour le taquiner. C’était la première fois que je prononçais ce genre de mot face à Dinis que je n’avais jamais considéré comme un ami, mais uniquement l’ami de mon mari.
Il disait que je pouvais craquer. Était-il en train de me défier à enfin me laisser aller ? À enfin laisser tomber toutes les barrières que je me forçait à mettre tout autour de moi ? Je le regardais sans un mot, j’avais presque envie de prendre sa proposition à la lettre et de fondre en larme, mais je faisais de mon mieux pour résister. Craquer, c’est pour les faibles que je me disais intérieurement, fuyant finalement son regard pour me rabattre sur mon verre de vin qui ne faisait pas long feu entre mes mains, me forçant à m’en resservir un autre. « Puis quoi ? Tu vas me dire que tout ira pour le mieux, que ça va aller, que c’est qu’une question de temps pour faire mon deuil ? » Je marquais une pause. J’avais eu le droit à de bons nombres de phrases qui était censé me réconforter, de la part des voisins, de collègues. « Non merci. » Personne ne pouvait imaginer à quel point j’étais perdu et triste et ce n’était pas des paroles qui allaient m’aider à aller mieux. Contre toute attente, des larmes coulèrent sur mes joues. Je levais les yeux vers Dinis avec amertume. « Tu as gagné. » Dis-je en tentant d’essuyer les larmes sur mon visage. « Tu devrais prendre une photo histoire de marquer l’événement ! » M’exclamais-je ironiquement avant de lui tourner le dos pour reprendre mes esprits. Pleurer ne faisait pas partie de mes habitudes et je n’assumais pas le fait de me montrer faible face à l’homme qui avait été le meilleur ami de mon défunt mari jusqu’à sa mort. Avais-je honte de me montrer faible ? Oui. La faute à mon éducation qui ne laissait pas de place pour les sentiments. La faiblesse était un point à éviter à tout prix d’après mon père et j’étais en plein dedans. J’avais essayé de faire bonne figure comme toujours, mais là, c’était trop, je n’en pouvais plus et l’alcool n’aidait pas.
Je notais : je n’étais pas une bonne surprise. Mais qu’elle s’y fasse, j’avais jamais pris l’habitude de prévenir de mon arrivée, du vivant de Nicholas, j’allais pas changer mes habitudes pour m’assurer que Madame Amalia Burke se refasse la façade avant que j’arrive. Je sais jamais quand je suis disponible de toutes façons, je peux être appelé à n’importe quel moment sur une exclusivité. C’est aussi pour cette raison que souvent, on me taxe de mec impoli, d’irrespectueux, parce que je sais rarement honorer mes rendez-vous et qu’en plus, je prends aussi rarement le soin de prévenir que je pourrais pas venir. Alors je préfère faire comme bon me semble. Si j’veux me pointer, j’me pointe. S’il y a quelqu’un, très bien, s’il n’y a personne, j’vais voir quelqu’un d’autre. Je suis un papillon qui vole de fleur en fleur, n’est-ce pas ? Au moins, ma présence ce soir à le mérite de faire rire Amalia, et s’il y a un rôle que je rempli à merveille, c’est bien celui du bouffon du roi, monsieur clown. Ca m’évite à devoir m’étendre sur des sujets bien trop sérieux que je ne maitrise pas. L’humour, l’art de l’esquive. Rions de bon cœur. Moquons-nous de mon allure, de mes lunettes, des enfants qui pourraient se faire plaisir à me relooker, moquons-nous… il n’y a que ça à faire. « Un jour, tu t’attireras de sales problèmes, mais bon, tu as de la chance d’avoir une amie avocate ! » j’avais la chance d’avoir mon meilleur ami avocat, celui qui m’avait tout appris, comment exercer mon métier sans jamais n’être hors les clous, toujours sur la ligne, toujours à un millimètre de la limite, mais jamais de l’autre côté. Celui qui avait fait en sorte que je puisse vivre de mes photos, vivre de mes frasques, celui qui m’assistait dans tous les procès qu’on me collait au cul, ceux que moi-même j’assignais à d’autres. Mais aujourd’hui, Nicholas n’était plus là pour me défendre. Était-ce la place d’Am ? Je l’ignorais… j’en doutais, même. « je préfère pas te faire tremper dans mes galères. Nicholas avait les épaules pour ça. » sous le ton de l’humour, je pique quand même. Allait-elle mal le prendre ? Je n’y pensais pas. Je l’invite à se laisser aller, craquer une bonne fois pour toute. Si ce n’était en présence du pote de son mari, avec qui pouvait-elle bien le faire ? Il manquerait plus que je ne sache pas me retenir à mon tour et qu’on se mette à chialer tous les deux. « Puis quoi ? Tu vas me dire que tout ira pour le mieux, que ça va aller, que c’est qu’une question de temps pour faire mon deuil ? » c’est du bullshit ça. Bien sûr que ce sera toujours dur. « Non merci. » et les voilà, les larmes. Et son regard qui m’en veut un peu de l’avoir poussé à ça. « J’crois pas que tout ira pour le mieux. » que j’lui réponds, c’est pas forcément très réconfortant. « Il nous manquera toujours. » et même si ca irait quand même, même si notre quotidien suit son court, il sera plus là et ça, ce sera plus jamais pareil « Tu as gagné. » yep et quelle fierté… « Tu devrais prendre une photo histoire de marquer l’événement ! » « tu m’rapporteras pas grand-chose. » c’est même pas intéressant. Je taquine encore, j’suis pas à l’aise et pour autant, c’est pas non plus si compliqué que ça d’être là. Am me tourne le dos, elle se cache, comme si vraiment, y avait besoin de se cacher. J’ai la gorge un peu nouée, Nicholas est avec nous, si ca s’trouve, il nous regarde et il se fou bien d’notre gueule. Enfoiré. Si tu m’entends, dès que j’te rejoins, j’m’occupe de ton cas ! Quant à Am, j’m’approche d’elle et pose ma main sur son épaule, la forçant à se tourner vers moi. J’ai pas envie de la laisser pleurer dans son coin, c’est moi qui l’ai poussé à ça, après tout. « Nicho avait une sacrée chance de t’avoir. » chose que j’avais jamais reconnu en public, et en même temps, Nicholas le savait, même si j’ai jamais été très tendre avec Am. « C’est peut être l’heure d’aller s’coucher. »
Je ne manquais pas de froncer les sourcils lorsqu’il mit Nicholas sur un pied déstale pour le défendre. Je ne devais pas le prendre mal, mais c’était plus fort que moi. Je considérais que Nicholas n’était pas meilleur que moi, loin de là, il était bien trop gentil pour être plus fort que moi dans un tribunal. Comment pouvait-il imaginer que je n’avais pas les épaules pour supporter ses frasques ? « Tu rigoles, j’espère ? » Dis-je d’un ton très sérieux. Nicholas n’avait même pas les épaules pour me supporter quelques fois, un fait que je me retenais de prononcer à voix haute tout comme le fait que je me considérais comme bien meilleure que mon défunt mari. « Crois-moi, j’en ai vu des bien pires que toi ! » Ajoutais-je avec un clin d’œil pour détendre l’atmosphère alors que j’étais sur le point de m’emporter, clairement contrarier par le fait qu’il ne m’estimait pas à ma juste valeur. J’oubliais rapidement cette contrariété alors que le sujet Nicholas prenait de l’ampleur. Il me manquait, il manquait aux enfants et je me sentais seule, très seule. Dinis me poussait à bout et les larmes ne tardèrent pas à couler sur mes joues. Putain. J’avais réussi à être forte, à ne pas craquer et là, je fondais en larmes face à lui. Il allait dans le sens inverse de ce que quiconque aurait fait. Il n’était pas là à tenter de me réconforter en m’offrant de belles paroles. Il avouait que tout n’irait pas pour le mieux et en l’écoutant, je ne pouvais pas m’empêcher de froncer les sourcils à nouveau, mais également de sourire également. Je me posais la question que je m’étais posée, il y a déjà bien longtemps à son sujet. D’où sortait-il ? « Rappel moi de ne pas compter sur toi pour être réconforté. » Que je disais, ignorant ce qu’il ajouta sur le fait que Nicholas nous manquerait toujours. Ça allait sûrement être le cas, mais je refusais de me l’avouer, car cela signifiait que j’allais souffrir encore longtemps. Je décidais de prendre la voie de l’humour, lui proposant de prendre une photo pour immortaliser ma tristesse, une image très rare. D’après mon père pleurer, c’est pour les faibles et au fil de toutes ces années, j’avais retenu mes émotions, passant pour une femme froide comme une armoire à glace. Sa réponse m’importait peu au final. Je n’allais pas lui rapporter grand-chose. « Oui, tu as raison. » Je stoppais net la taquinerie et lui tournais le dos, laissait finalement mes émotions prendre le dessus. Je repensais à beaucoup trop de choses, à tous ces moments passées avec Nicholas ou son seul but était de me faire sourire. Contre toute attente, je sentis les mains de Dinis sur mes épaules me forçant à lui faire face. Je fus davantage surprise lorsque je l’entendis prononcer ces quelques mots. Il n’était pas en train de blaguer, il tentait réellement de me réconforter ? Je me retenu de grimacer, me contenter de le regarder avec un petit sourire. Nicholas avait peut-être la chance de m’avoir, mais est-ce que moi, je méritais de l’avoir dans ma vie ? Se rendait-il vraiment compte de la chance qu’il avait, puisqu’il ne se retenait pas d’aller voir ailleurs ? Encore des questions qui tentaient les larmes de couler. « Oui … Je n'en suis pas si sûr, mais si tu le dis. » J’avais sûrement abusé avec le vin et la proposition d’aller se coucher tombait sûrement à pic. « Oui, je pense que ça me fera que du bien, puis les enfants vont sûrement se lever à l’aube. » Je lui faisais un petit sourire, en profitant pour terminer mon verre. « Merci d’être venu. » Dis-je simplement avant de m’éloigner. « Si jamais tu veux rester, le canapé est libre. » Je m’empressais de déposer mon verre dans l’évier de la cuisine fuyant le regard du brun au maximum, alors que je me rendais compte que j’avais baissé la garde face à lui et que je lui avais montré une facette de moi que je montrais à personne.
« Tu rigoles, j’espère ? » Outch, piquée à vif Amalia. Son petit égo de femme qui vient d’en prendre un coup. « Crois-moi, j’en ai vu des bien pires que toi ! » Ce que les femmes peuvent être susceptible, mais quoi qu’elle dise, je lui épargnerai d’être trop dans ses pattes. Si Nicholas avait le rôle parfait pour ça, ce n’était pas pour aller me réfugier dans les petits papiers de sa femme ensuite. Elle était à fleur de peau, bien trop pour que je lui tienne rigueur de sa jalousie mal placée envers son mari. « Te vexe pas pour si peu. » j’hausse les épaules, je saurai me débrouiller de toute façon, et pour le moment, je n’avais besoin d’aucun avocat pour défendre mes fesses lors d’un procès, mais je notais que Miss Burke était bien placée pour jouer ce rôle. Qui sait. J’avais pas la réputation pour dire ce que chacun voulait bien entendre. J’avais pas la réputation pour être une bonne écoute, de toutes façons. J’allais pas continuer à lui faire croire que dans deux jours, elle se portera bien, je sais bien qu’Am avait tout donné pour son couple, pour sa famille, alors maintenant qu’il en manquait un élément des plus importants, forcément, que ça serait bancale. Une maison sans toutes ses fondations est sur le point de s’écrouler, c’était pareil pour elle. Qu’elle soit forte, ou pas. Elle finirait par craquer et elle avait déjà commencer, alors, pas avec moi. « Rappel moi de ne pas compter sur toi pour être réconforté. » j’haussais les épaules et termina ma bière, en réponse. Autrement dit, tant pis. Et puis, si on ne me demandait pas mon avis, j’aimais le donner quand même. Tout ça, c’était quand même pour dire à Am que je serai là et que finalement, elle pourrait quand même compter sur ma présence, pas forcément pour la réconforter, mais pour lui apporter un peu de soutien, même avec les gamins. J’avais pas fais le choix d’avoir des gosses un jour, ceux là m’étaient arrivés entre les pattes sans pouvoir les rejeter, parce qu’ils étaient comme mes propres neveux et nièces, ils étaient même mieux traiter que mes neveux et nièces d’ailleurs. Le pire, c’est que j’avais même pas besoin de me forcer à les supporter quand même. Amalia me tournai le dos, pour se cacher de je ne sais quoi. Je m’en foutais, qu’elle pleure, si ca lui faisait du bien, à vrai dire, je préférais la voir triste et épleurée, ça me réconfortait en me disant que Nicholas n’avait pas perdu son temps avec elle, qu’elle le méritait vraiment. Enfin… si on mettait de côté toutes ses maladresses à lui. Ouais, appelons ses tromperies des maladresses. Elle était crevée et vue l’heure, vue tout ce qu’elle devait supporter, il était peut être temps pour moi de m’en aller aussi et la laisser aller se reposer. J’étais venu accomplir ma mission du jour, apporter les céréales aux gamins, prendre de leurs nouvelles, boire ma bière, c’était suffisant. « Merci d’être venu. » un clin d’œil en guise de réponse, toujours là pour la femme de mes amis. Hein. Nous étions dans le même bateau à présent. J’allais ensuite déposer ma canette vide sur la table de la cuisine, lui laissant l’honneur d’aller la jeter dans la poubelle du verre. « Si jamais tu veux rester, le canapé est libre. » je regardais tour à tour Am et le canapé, pas qu’il était pas confortable, j’avais passé plusieurs nuits sur celui-ci, jamais mal au dos, mais être réveillé à l’aube par des gosses en pleine forme, c’était trop pour moi. « J’te remercie, j’vais rentrer. » une bière, ca passait en cas de contrôle de la police. Je m’approchais à nouveau d’Am pour venir lui déposer un baiser sur le front. « Prend soin de toi. » et c’était sincère. « T’as pas fini de me voir par ici. » que je lance comme un challenge auquel elle allait devoir s’habituer. Les clés de voiture en main, je les fais voler à quelques centimètres au-dessus de ma paume avant de les rattraper. « Aller, je file. » et me voilà presque déjà avec un pied dehors.