Je suis devant l'appartement d'Henry et je ne sais pas pourquoi ni comment j'ai atterrie ici. Je suis sorti du commissariat et Daniel a beau m'avoir rassurer un tant soit peu, je ne le suis plus dès lors que je me sois engagé sur le trottoir. Gale s'est proposé à me ramener en voiture chez moi, mais j'ai refusé. J'avais besoin d'être seul. Mais j'aurais du accepté. Alors que je me dirigeais vers l'arrêt de bus, le vent s'est brusquement levé et la pluie a éclaté. En même pas une minutes j'étais totalement trompé. Et comble de l'horreur: je me suis tromper de bus. Il me ramène certes, à Redcliff, mais à l'opposé d'où j'habite. Et ici la pluie est encore plus violente ici, j'ai l'impression.
Enfin. Je sors donc à l'arrêt là, n'ayant que peu le choix, et prend à droite. Je connais la route, mais... je crois que je prends délibérément un autre endroit. Je passe devant l'appartement de Daniel et reste quelques instants arrêté devant. Ce profond sentiment de vide se propage à nouveau en moi alors que je pince les lèvres et refoule des larmes qui menacent de couler. Soupirant doucement, je me détourne et continue de rouler.... jusqu'à que je remarque que mon fauteuil n'est plus aussi maniable qu'avant. Comme si une roue bloquait. Je me penche un peu en avant et vers la droite puis soupire lourdement et jure, désespéré, en voyant la roue a plat.
Je soupire et me passe les mains sur le visage et dans les cheveux. Je suis dans la merde, cela va de sois. L'appartement de Madison est beaucoup trop loin pour que je puisse l'atteindre dans cet état là. Je clos les paupières fortement pour refouler à nouveau les larmes qui sont sur le point de couler et regarde autour de moi. Mes yeux se posent finalement sur l'appartement d'Henry. Je fixe l'entrée et hésite longuement. Est-ce que je dois y aller? Est-ce que je dois lui demander mon aide? Je soupire et décide que finalement c'est la meilleure solution.
Tant bien que mal je pousse sur mes roues et parviens à atteindre la porte d'entrée. Je me passe le dos de ma main sur le visage pour essuyer un peu la pluie qui dégouline sur mon front avant de me redresser et appuyer sur la sonnette. Attendant qu'il arrive, je me recule un peu contre le dossier, croise les bras devant mon torse et baisse le regard. Et s'il n'est pas là? Je n'ai même pas prit mon portable avec moi aujoud'hui.
Journée à l’appartement. Cela fait un moment que tu n’as pas eu l’occasion de profiter de ne rien faire ainsi. Lea était venue te réveiller en milieu de matinée voulant faire un gâteau pour l’anniversaire d’une de ses amies. Tu avais longtemps grogné avant de te lever. Ta fille avait tout sorti pour le gâteau. Vous passiez donc la fin de la matinée dans la cuisine tous les deux à faire de la pâtisserie sur la dernière musique qui passait à la radio. Il n’y avait aucun doute, tu adorais être papa, tu aimais ta fille plus que tout et tu ne pouvais pas t’imaginer la perdre ou ne jamais l’avoir eue dans ta vie. Et c’était ces petits moments simples et sans prétention entre vous qui te le rappelaient le mieux en fait. Et tu adorais ça, tu adorais que l’on te rappelle que tu aurais pu ne pas avoir cette vie que tu avais aujourd’hui. Tout n’avait pas toujours été facile mais tu avais réussi à trouver un équilibre. Alors que le gâteau cuisait, Lea était partie se doucher et tu étais passé sous la douche après elle alors qu’elle se préparait pour son anniversaire qui allait se faire sous la pluie. Cela ne lui faisait pas réellement plaisir mais une fois dans la voiture avec le gâteau, le cadeau et de la musique, elle sembla oublier un peu tout cela pour se concentrer sur le fait qu’elle allait passer l’après-midi avec ses amies alors que tu allais glander dans ton appartement. Super programme n’est-ce pas ? Tu t’en fichais, tu avais besoin de rien faire des fois. Tu avais quelques dossiers de patientes à regarder mais tu n’étais même pas certain de le faire. Tu déposais Lea chez son amie en lui faisant promettre d’être sage et de venir la chercher autour de dix-huit heures. Tu repris ensuite ton véhicule en passant chez ton pâtissier chercher des petites douceurs avant de revenir chez toi.
Tu chantonnais alors que tu montais les marches de ton immeuble et c’est les clés à la main que tu te dirigeais vers ton appartement mais quelqu’un se trouvait déjà devant. Ce quelqu’un n’était autre que Nathan. Tu ne connaissais que Nathan avec un fauteuil roulant et il était trempe, complètement trempe. Tu ne pus t’empêcher de penser à la dernière fois que tu l’avais vu, décidément la pluie à Brisbane semblait amener Nathan dans ta vie. Il ne t’avait pas encore vu, il était en train de sonner à ta porte sans relâche cependant. Tu finis par t’approcher avant de dire : « Nathan ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Oui, ce n’était pas comme si tu avais eu beaucoup de nouvelles du jeune homme depuis votre dernière rencontre et puis un coup d’œil à son visage te fit comprendre qu’il n’allait pas très bien. Du moins tu n’en avais pas l’impression. « Tout va bien ? » Demandas-tu alors que tu ouvrais la porte de ton appartement. Tu fis signe à Nathan d’entrer avant de lui dire : « Ne bouge pas, je vais te chercher une ou deux serviettes. » Oui, il allait tomber malade s’il continuait et tu n’avais pas vraiment envi que ton ami attrape mal par ta faute. Tu allais donc chercher deux serviettes dans la salle de bain que tu tendis à Nathan avant de lui dire : « Sèche-toi je peux te prêter des fringues si tu veux. » Nathan parlerait s’il avait envi de parler, c’était quelque chose que tu avais appris avec le temps. Entre temps il y avait toujours les pâtisseries que tu venais d’acheter à manger.
La pluie est décidément quelque chose qui pourrait nous définir, Henry et moi. Notre première rencontre ici, à Brisbane, s'est faite alors que nous nous abritions tous les deux dans la librairie. Cette seconde rencontre, se fait aussi sous une pluie torrentielle. Je crois qu'en ce moment je donnerais vraiment tout pour un peu de soleil. Je déteste la pluie. Surtout en fauteuil roulant. Fauteuil qui a, d'ailleurs, décidé d'en faire qu'à sa tête aujourd'hui. Je ne sais pas comment ni pourquoi mais en tout cas un pneu vient de crever. Et je suis bien trop loin de chez moi pour pouvoir rentrer. Seule solution : Henry. C'est, en espérant que l'homme soit là, que je décidé d'aller sonner chez lui.
Mais mes espoirs sont bien vite mis à mal lorsqu'au bout de cinq minutes personne ne m'a ouvert. Je sonne, toque et sonne encore, mais rien n'y vais. Je prends une profonde inspiration puis me passe une main dans les cheveux et suis sur le point de me résigner lorsque j'entends la voix de mon ami derrière moi. Je me retourne et soupire de soulagement en le voyant. Soulagement qui s'envole bien rapidement lorsqu'il me demande ce que je fais là. Mais, avant que je n'ai pu dire quoique ce soit, il ouvre la porte et me laisse entrer. Je le suis à l'intérieur et frissonne lorsqu'il referme la porte derrière moi.
J'hoche doucement la tête quand il me dit qu'il va aller chercher quelques serviettes. Comme dit, je reste sur place, tremblant comme une feuille morte. J'essaie de me calmer, mais n'y parviens pas. Henry revient assez rapidement avec deux serviettes et je lui adresser un petit sourire pour le remercier avant de les attraper. J'en pose une sur mes jambes et me sèche les cheveux avec l'autre. « Je … je veux bien ...» soufflais-je lorsqu'il me demande s'il doit me prêter des affaires à lui . Je pense sincèrement que c'est le mieux. Bien que j'en ai un peu rien à foutre de tomber malade.
Je fini par rouler vers le salon et me calme un peu. Lorsque mon ami reviens avec des habits sec, je relève mon regard sur lui « Merci, c'est ...» je ne peux en dire d'avantage car mon corps est secoué d'un sanglot avant que je n'éclate en pleur devant Henry. Je m'en veux, mais je ne peux tout simplement plus retenir mes larmes. Je sais bien que mon ami sera le dernier à me juger. J'enfouie mon visage dans mes mains et essaie de me calme à coup de grandes inspirations « Dé ...désolé. Je … putain » la respiration courte et saccadée je secoue la tête et déglutit. Lorsque je parviens à reprendre le contrôle sur mon corps, je prends une profondes inspiration et me redresse un peu «Désolé Henry » soufflais-je en me passant une main sur les yeux « C'est juste que … que mon fauteuil .. la roue est crevé et je ...je sais pas co...comment rentré» reprenais-je à mi voix. C'est la demie vérité. Évidement, si je pleurs là, ce n'est pas à cause de ça mais à cause des merdes qui se sont accumulés dans ma vie dernièrement.
Dire que tu ne t’attendais pas à la visite de Nathan était un euphémisme, tu t’attendais à le croiser de nouveau par hasard en ville un jour vu que ni toi ni lui n’avait initié le contact par téléphone ou par mail alors que vous vous étiez laissés vos coordonnées. Donc tu pensais le recroiser un jour à Brisbane comme la première fois, tu ne t’étais pas du tout attendu à retrouver Nathan devant ta porte alors que tu rentrais de déposer Lea à un anniversaire. La pluie tombait de manière torrentielle, tu étais complètement perdu quant à la présence de Nathan surtout que ce dernier était trempe, il avait dû venir en fauteuil et il tremblait de partout, il allait attraper mal. Tu ne pus cacher ta surprise de voir le jeune homme ici et tu ne manquais pas de noter l’ironie de cette rencontre une nouvelle fois lors d’un jour de pluie. Il n’y en avait pas des masses à Brisbane mais quand ces derniers arrivaient, ils semblaient signifier une rencontre avec Nathan. Il y avait bien pire manière de passer sa journée bien entendu mais c’était assez drôle. Tu ne tardais pas à ouvrir la porte de ton appartement avant de laisser entrer Nathan. Il ne fallait pas être un géni pour voir qu’il n’allait pas bien. Non, cela se voyait mais tu n’étais pas certain de ce que tu devais dire ou faire. Avant de t’occuper de ce problème, tu décidais de t’occuper d’un problème plus pressant qui était d’éviter que ton ami ne fasse une pneumonie en lui proposant des serviettes et des vêtements secs. Il accepta ces derniers et tu partis vers ta chambre chercher un pantalon de survêtement et un t-shirt alors que Nathan se séchait un peu à l’aide des serviettes. Tu trouvais Nathan dans le salon et tu posais les vêtements sur la table près de lui. Tu n’étais pas encore habitué au fait qu’il ait un fauteuil, tu ne savais pas si tu pouvais lui proposer ton aide pour mettre les vêtements ou si cela allait l’offenser et comme il semblait ne pas aller bien tu ne voulais pas en rajouter. « Merci, c'est ...» Nathan éclata alors en pleurs sous tes yeux. Une chose était certaine, il n’allait pas bien et c’était vers toi qu’il se tournait pour que tu le sortes de là. Il fallait donc que tu assures, tu n’avais pas le droit de ne pas être là pour lui seulement tu ne savais pas du tout ce qui le mettait dans cet état. Avant que tu n’aies pu dire quelque chose, il enchaîna : « Dé ...désolé. Je … putain. Désolé Henry. C'est juste que … que mon fauteuil .. la roue est crevé et je ...je sais pas co...comment rentré» Tu avais du mal à croire que c’était seulement cela qui le faisait pleurer de cette manière mais tu ne voulais pas insister pour l’instant. Il allait falloir que tu prennes les choses en main. Tu n’étais pas quelqu’un de très à l’aise avec les pleurs, tu allais cependant essayé d’aider ton ami du mieux que tu le pouvais. Tu pris alors une grande inspiration avant de dire : « Voilà ce qu’on va faire. Tu vas te changer, tu vas t’installer sur le canapé avec les pâtisseries que je viens de ramener et une boisson de ton choix, je vais voir ce que je peux faire pour ton fauteuil et je te ramènerai chez toi mais d’abord tu vas me dire ce qui te met dans cet état d’accord ? » Oui parce que même si vous ne vous étiez pas vus depuis longtemps, tu voulais être là pour Nathan et l’aider du mieux que tu pouvais quel que soit le problème. « Laisse-moi t’aider d’accord ? » Lui dis-tu avant de l’aider à enfiler les vêtements que tu lui avais amenés. Tu l’aidais ensuite à s’installer dans le canapé, le fauteuil était trempe il avait lui aussi besoin de sécher. Tu allais mettre les habits de Nathan dans le sèche linge avant de prendre ton téléphone et d’appeler un collègue pour savoir où tu pouvais trouver du matériel pour changer la roue d’un fauteuil roulant. Tu notais l’adresse en te promettant de t’y arrêter sur le chemin en ramenant Nathan. Tu revins alors dans le salon en lui demandant : « Qu’est-ce que tu veux boire ? » Tu installais les pâtisseries près de Nathan pour qu’il puisse les attraper avant de dire : « Tu peux me faire confiance tu sais, si tu veux me parler de ce qui ne va pas. » Dis-tu avant de te lever pour aller chercher vos boissons.
Qu'est-ce que je peux être con et débile parfois. Voilà ce que je me dis quand j'éclate en sanglots devant Henry. Il a sans doute autre chose à faire que de m'écouter me plaindre de ma vie. Mais il m'a déjà laisser entrer. N'est-ce pas un bon début ? Il m'apporte des serviettes et des habits de rechanges et, lorsque je m'excuse alors que je suis en pleurs, il me dit que ce n'est pas grave et reste rationnel. Il chercher a une vitesse folle une solution et me l'expose : je vais me sécher et me changer puis m'assoir le canapé avec une boisson et une pâtisserie, mais surtout je vais lui raconter ce qui se passe. Je lève mon regard embué de larmes sur lui et l'observe.
Puis-je lui faire confiance ? Daniel m'a dit de ne rien dire à personne et je le lui ai promis. Je n'ai tout simplement pas le droit de faillir à ma parole. Mais j'en peux plus, littéralement. Ça fait presque une semaine que ça dur, une semaine que je n'ai plus dormi correctement, que je ne mange plus comme je devrais, que je m'isole. Alors que c'est exactement ce que mon copain m'a dit de ne pas faire. Il m'a dit d'être fort et je le suis face à lui. Face à lui j'agis naturellement, je blague, j'essaie de lui changer les idées. Mais ne dehors de la cellule je ne suis plus le même. Je n'arrive à rien faire, je n'ai envie de rien faire. Et je ne parle à personne. C'est sans doute pour cette raison là que je craque maintenant, ici, devant Henry. J'ai retenu mes larmes depuis cette première visite à la prison et elles reviennent en force ici.
Je parviens finalement à me calme un peu. Du moins, assez pour pouvoir lui parler et m'excuser, lui expliquant que je suis ici en premier lieu à cause de mon fauteuil roulant. Henry semble me croire dans un premier lieu. Il m'aide à me changer. Pendant tout ce temps je garde le regard baisser, n'osant pas le regarder dans les yeux, et pour cause : j'ai horreur qu'on me voit torse nu, n'assumant aucunement les cicatrices qui sont resté là où ma peau a été brulée au second degré, voire carrément troisième degré au niveau de mon omoplate droite. Mais je n'ai tout simplement pas la force de le repousser.
Une fois habiller et installer sur le canapé, Henry me demande ce que je veux boire. A dire vrai, je n'ai envie de rien, mais fini tout de même par relever le regard sur lui. « Tu … un chocolat chaud serait parfait » disais-je doucement, presque timidement. Il reprends que je peux lui faire confiance et que je peux sans problème lui dire ce qui ne va pas avant qu'il ne s'en va en cuisine.
Pendant qu'il prépare ma boisson et, regard fixé sur les pâtisseries, j'hésite sincèrement. Ais-je réellement le droit de lui raconter tout ce que j'ai sur le cœur ? Je n'en sais rien. Mais peut-être est-ce la meilleure solution ? J'attrape la tasse entre mes mains lorsqu'Henry revient de la cuisine et le gratifie d'un petit sourire. Lorsqu'il s'installe à mes côtés, je pince les lèvres et soupire doucement, hésitant, avant de finalement prendre la parole.
« Mon copain est en prison » murmurais-je en fermant les yeux pour empêcher les larmes de couler «Et ...et je... je sais pas quoi faire »voilà c'était sorti. Cash. Sans détour. J'avoue autre choses en même temps là : que je suis en couple et que j'aime un autre homme.
Tu ne savais pas vraiment quoi faire mais il fallait faire quelque chose. Tant que tu ne savais pas ce qui tracassait Nathan, tu ne pouvais rien faire de toute manière. Du moins, tu ne pouvais rien faire à ce sujet. Ce que tu pouvais faire c’était t’arranger pour qu’il ne tombe pas malade vu qu’il tremblait encore même dans la chaleur de l’appartement dans ses vêtements complètement trempes. Tu pris donc les choses en main pour aller lui en chercher d’autres avec des serviettes pour qu’il se sèche un peu sinon cela ne servait à rien. Tu ne savais pas encore comment gérer le fait que Nathan soit en fauteuil, ce que tu pouvais faire et ne pas faire mais il semblait perdu et à bout de force alors tant pis si tu devais t’excuser pour tard d’avoir été incorrect, de l’avoir trop aidé, tu t’excuserais sans souci, tu voulais juste l’aider mais tu pouvais comprendre que ce n’était pas simple pour lui. Tu fus soulagé quand Nathan n’essaya pas de s’échapper quand tu commençais à l’aider. Tu l’aidais à enlever son t-shirt et tu le laissais sécher un peu son torse avant de lui donner ton t-shirt. Tu ne commentais pas les cicatrices qui se trouvaient sur son torse, ce n’était pas le moment. Tu ne savais toujours pas ce qui s’était passé en Angleterre, tu ne savais toujours pas ce qui avait mis Nathan dans un fauteuil, il t’avait simplement parlé d’un accident mais même si tu n’étais pas un spécialiste ses cicatrices ressemblaient à des traces de brûlures. Mais si c’était le cas, ce ne serait pas le moment d’en parler de toute manière donc tu ne diras rien du tout. Tu l’aidais à sortir du fauteuil avant de l’aider à enfiler un survêtement propre. Il y avait des couvertures sur le canapé s’il en voulait, elles y restaient tout le temps, il n’avait qu’à les attraper. Tu partis ensuite mettre les vêtements de Nathan au sèche linge pour qu’ils soient secs quand il repartira, même s’il ne les met pas, c’est mieux qu’ils soient secs. Tu te renseignais aussi auprès d’un de tes collègues pour savoir comment réparer la roue de son fauteuil avant d’aller lui proposer quelque chose à boire. Il avait l’air d’aller un peu mieux. Tu ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas croiser ton regard pendant un moment mais il finit par te dire : « Tu … un chocolat chaud serait parfait » Tu lui répondis : « Je t’amène ça. » Avant de filer à la cuisine. Tu préparais donc deux chocolats chauds avec des marshmallows sur le dessus parce que c’était toujours bon non ? Et un peu de chantilly parce que cela ne pouvait que faire sourire. Tu n’oubliais pas le fait que tu aies dit à Nathan qu’il pouvait te faire confiance mais il n’était pas obligé de te raconter quoi que ce soit s’il n’en avait pas envi, vous parleriez d’autre chose. Quand tu revins avec les chocolats chauds cependant, Nathan ouvrit la bouche et tu pouvais dire que tu ne t’attendais pas à ce qu’il te dit : « Mon copain est en prison. Et ...et je... je sais pas quoi faire » Quoi ? Nathan avait un copain ? Là tu ne t’y attendais pas, Nathan ne t’avait jamais confié qu’il pourrait aimer les hommes. Tu étais bien loin de le juger là dessus mais tu ne pouvais pas t’empêcher d’être surpris. Et son copain était en prison ? Dans quel pétrin s’était-il fourré depuis que vous vous étiez vu exactement ? Tu ne savais même pas par quoi commencer face à ce qu’il venait de te confier mais une chose était sûre, Nathan avait besoin de ton soutien. Le problème était que tu n’avais jamais eu à conseiller qui que ce soit dans cette situation. « Il est en prison pour quoi ? » Oui parce que ce n’était pas certain que Nathan puisse faire grand chose s’il devait passer devant un juge Nathan devrait simplement attendre le verdict. S’il fallait payer une caution c’était une autre histoire. « Est-ce qu’il a simplement besoin d’une caution pour sortir ? » Oui parce que peut-être qu’il n’avait personne pour la payer, tu n’en savais rien. Mais déjà ces questions te donneraient des pistes sur comment consoler Nathan. « Et depuis quand es-tu intéressé par les hommes ? Loin de moi l’idée de te juger, ce serait hypocrite mais j’ai loupé un épisode je pense … » Ca c’était sûr et certain …
Pourquoi Henry et pas un autre ? Non seulement est-ce parce que j'étais justement dans sa rue au moments où mon fauteuil roulant m'a dit merde, mais en plus est-ce parce que c'est sans doute l'un des seuls à qui je peux faire totalement confiance. Je sais bien que je l'ai beaucoup blessé dans le passé en ne donnant plus aucune nouvelle de ma part et en coupant totalement les ponts, mais de l'eau a coulé sous ces mêmes ponts depuis et je regrette maintenant amèrement d'avoir mit un trait sur notre relation. Et pourtant, Henry n'est aucunement rancunier. Il ne m'en veut pas et me le fait bien comprendre là, maintenant, en m'invitant à entrer chez lui, en me donnant des serviettes et en m'aidant à me changer. Et le must ? Un chocolat chaud avec des marshmallow et de la chantilly. Si ça c'est pas une preuve d'amitié sincère, je ne sais pas ce que c'est.
C'est alors, tasse en main, que je trouve enfin le courage de lui dire de quoi il retourne. Directement et sans passer par quatre chemins, je lui dit que mon copain est en prison et que je ne sais absolument pas quoi faire. Je vois bien qu'Henry est réellement surpris. Est-ce mon aveux d'être en couple avec un autre homme qui le fait ainsi hausser un sourcil ? Ou est-ce plutôt le fait que je sois en couple avec prisonnier ? Sans doute les deux. Dans tous les cas, je l'écoute parler. Il me demande ce que Daniel a fait pour être derrière les barreaux. Je me pince les lèvres. Je ne peux pas parler de la drogue. Impossible. Je ne veux pas qu'Henry émette un faux jugement par rapport à l'homme que j'aime.
«Je … il … enfin on était à une soirée » commençais-je a expliqué « On discutait quand deux mec bourré qui m'ont déjà emmerder avant sont revenu. D... mon copain a pété un plomb, tout simplement » je me retiens à temps pour ne pas prononcer le prénom de Daniel. Au moins comme ça je garde encore un peu l’anonymat de mon chéri. « Il s'est mit à frapper l'homme et je … enfin avec l'aide de quelques personnes ont a réussi à l'arrêter avant qu'il ne commette l'irréparable » je déglutis et ses un peu plus la tasse dans mes mains « On est rentré, les flic ont débarqué et … ils ont découvert qu'... qu'il était sous l'emprise de la drogue. » je lance un rapide coup d’œil vers Henry « C'était juste une fois. Une seule et unique fois. Le genre qui arrive pendant les fêtes de jeunes, tu sais ? L'alcool, la drogue … on test ses limites et … voilà. Ça n'a rien arrangé pour lui » je referme les yeux et prends une profonde inspiration pour essayer de me calmer à nouveau.
C'est alors qu'Henry souhaite savoir depuis quand j'aime les hommes. J'hausse les épaules «Pas longtemps. Avec lui c'est partie d'un simple délire, en mode 'action vérité'. Il m'a demandé si j'avais déjà embrassé un autre homme puis m'a lancé le défit de le faire là, avec lui. » je déglutis « Je l'ai fais. Je l'ai embrassé et je … j'ai apprécié le baiser. Plus que de raison.» je me mordille la lèvre inférieure «P...pendant longtemps, surement 1 mois ou un truc dans ce genre, je n'ai rien assumé. J'ai carrément regretté le baiser mais en voyant que je commençais à perdre mon meilleur ami j'ai décidé de jouer le tout pour le tout et je … enfin voilà. 2 semaines qu'on est ensemble » finissais-je en un souffle..
Tu ne pouvais t’empêcher d’être inquiet pour ton ami. Retrouvé Nathan trempé devant chez toi ce n’était pas quelque chose qui arrivait tous les jours non plus, il ne fallait pas se mentir. Tu étais donc inquiet de savoir ce qui lui était arrivé mais il ne semblait pas blessé, juste trempé. Tu fis donc tout ton possible pour qu’il se retrouve sec et bien installé dans ton canapé avec des couvertures et un chocolat chaud. Beaucoup de personnes sous estimaient ce que la pluie à Brisbane pouvait donner, tu doutais que c’était le cas de Nathan. Quand tu te rassis à côté de lui et qu’il te confia ce qui n’allait pas, tu ne pouvais qu’être surpris. Dans la même phrase Nathan venait de t’annoncer qu’il était amoureux d’un homme et que ce dernier était en prison. Pour la première question, c’était ton domaine, tu pouvais gérer comme il fallait, ce n’était pas un souci. Pour ce qui était de la question de la prison, c’était une autre question. Tu avais déjà été chercher Emily dans un commissariat mais pour des faits mineurs, une petite caution et c’était réglé. Tu demandais à Nathan comment son copain c’était retrouvé en prison. Tu ne voyais pas vraiment Nathan tomber sous le charme d’un criminel mais des fois il en fallait peu pour que quelqu’un se retrouve en prison. «Je … il … enfin on était à une soirée. On discutait quand deux mec bourré qui m'ont déjà emmerder avant sont revenu. D... mon copain a pété un plomb, tout simplement. Il s'est mit à frapper l'homme et je … enfin avec l'aide de quelques personnes ont a réussi à l'arrêter avant qu'il ne commette l'irréparable. On est rentré, les flic ont débarqué et … ils ont découvert qu'... qu'il était sous l'emprise de la drogue. C'était juste une fois. Une seule et unique fois. Le genre qui arrive pendant les fêtes de jeunes, tu sais ? L'alcool, la drogue … on test ses limites et … voilà. Ça n'a rien arrangé pour lui » Tu ne pouvais nier que tu étais un peu soulagé. Tu ne savais pas encore quoi penser de la drogue mais au moins son copain avait terminé en prison pour le défendre, ce n’était pas un gros criminel, c’était déjà ça. Cela ne t’avançait pas beaucoup sur la manière de rassurer Nathan cependant. Tu ne savais pas comment cela se passait, s’il allait y avoir un tribunal ou pas. Par contre tu ne pouvais t’empêcher de te demander si Nathan ne pensait pas indirectement que c’était de sa faute. Tu posais une main rassurant sur le genou de Nathan avant de lui dire : « Je ne vais pas juger ton copain Nathan, pas quand il a terminé en prison pour te défendre. Il a été trop loin et au mauvais moment s’il était sous influence de stupéfiant mais ça partait d’une bonne intention. Tu sais que ce n’est pas de ta faute pas vrai ? » Lui demandas-tu simplement pour vérifier que cela était clair pour le jeune homme. « Vu qu’il est toujours en prison qu’est-ce qu’ils attendent ? Une caution ? Il va être jugé ? » Lui demandas-tu parce qu’avec ces informations tu allais enfin pouvoir peut-être aider Nathan, l’épauler au moins.
Tu décidais ensuite de te tourner vers l’autre surprise de la soirée, Nathan était avec un homme. Ce n’était pas un problème pour toi, simplement une surprise, tu n’avais jamais entendu Nathan te dire que la gente masculine l’attirait. «Pas longtemps. Avec lui c'est partie d'un simple délire, en mode 'action vérité'. Il m'a demandé si j'avais déjà embrassé un autre homme puis m'a lancé le défit de le faire là, avec lui. Je l'ai fais. Je l'ai embrassé et je … j'ai apprécié le baiser. Plus que de raison. P...pendant longtemps, surement 1 mois ou un truc dans ce genre, je n'ai rien assumé. J'ai carrément regretté le baiser mais en voyant que je commençais à perdre mon meilleur ami j'ai décidé de jouer le tout pour le tout et je … enfin voilà. 2 semaines qu'on est ensemble » Ah … En plus d’avoir son petit ami en prison, Nathan était en train de traverser une crise sur sa sexualité, à ne plus savoir où il en était, tu comprenais que cela fasse beaucoup en même temps. A sa place tu aurais péter les plombs aussi. Et cela faisait deux semaines qu’ils étaient ensemble … Soit pas longtemps du tout pour une situation pareille mais ils se connaissaient apparemment. « Là je vais peut-être pouvoir plus t’aider. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. « Qu’est-ce qui te faisait peur dans le fait d’avoir apprécié ce baiser ? » Lui demandas-tu intrigué. « Ce serait hypocrite de ma part de te juger là-dessus, l’essentiel c’est de trouver la bonne personne c’est tout. » Dis-tu avec un sourire.
Je n'aurais pas du lui parler de Daniel. Non. J'aurais dut me la fermer et ne pas trahir mon copain. Putain, et si Henry le répète ? Je ne sais pas à qui il pourrait le dire, mais il se pourrait très bien que sa lui échappe lors d'une conversation totalement banale ? Et si c'est le cas ? Et si la rumeur comme quoi Daniel, le jeune homme tellement gentil et adorable, est en prison pour agression sur une tierce personne ? Et sous l'emprise de stupéfiant ? Et si ça arriverait jusqu'à ses oreilles à lui ? Putain, mais je ne me le pardonnerais jamais. Jamais. Mais ce qui est dit est dit et le passé est malheureusement totalement immuable. Je n'ai donc pas le choix que de laisser Henry parler.
Il m'explique que Daniel a certes été trop loin mais que jamais il ne le jugerait parce qu'il m'a défendu moi.Et puis, il me pose une question. LA question. Est-ce que je sais que ce n'est pas de ma faute ? Je relève le regard embué de larme sur Henry et l'observe, les lèvres tremblantes. Putain. Comment peut-il ainsi connaître le fond de mes pensées ? Car oui, quelque part je m'en veux et je pense que c'est de ma faute que Daniel est là, en prison. Pourquoi ? Simplement parce que j'aurais pu faire plus attention. Je n'aurais pas dut lui proposer de sortir. En faite, j'aurais directement dut accepter qu'on reparte chez lui. La soirée n'aurait pas dégénérée ainsi et Daniel ne serait pas en prison en ce moment. Il serait surement chez Cash ou chez lui à se droguer ce qui n'est peut-être pas bien mais toujours mieux que d'être enfermé derrière des barreaux
J'hoche doucement la tête «Ou … oui. Oui je le sais ça. Je … enfin je crois. Je sais pas ... » répondais-je avant d'hausser les épaules «Il pourrait sortir sous caution mais il n'a pas les moyens de se les payer. Il sera jugé la semaine prochaine. Ju … jusque là il … il est dans un centre d'incarcération à Sydney » je retiens un énième sanglot. Déjà qu'il est derrière les barreaux, en plus il est à plus de 1000 km de chez moi. C'est loin. Beaucoup trop loin.
J'explique ensuite à Henry comment je suis arrivé sur la conclusion que j'aime Daniel. Je n'entre pas dans les détails mais lui explique tout de même clairement qu'il s'agissait, à la base, d'un parie totalement débile. Et là, Henry peu m'aider. Il me le dit et je le sais. Il aime les hommes lui. Je viens tout juste de m'en rappeler. Et sérieux, si j'y avais pensé avant je lui aurait peut-être poser deux ou trois questions avant que ne risque de perdre totalement mon Daniel. J'écoute donc mon ami me demander ce qui me faisait peur d'avoir apprécier le baiser avant de préciser qu'il ne me jugerait pas parce que le tout c'est de trouver la bonne personne. Je soupire et hausse les épaules en secouant la tête.
«Je … je sais pas » soufflais-je en relevant mon regard sur mon ami « Tu sais, j'ai toujours penser aimer les filles. Je veux dire … jusqu'à Daniel je n'ai eu que des aventure avec des filles et ...» je me tais brusquement en me rendant compte que j'ai finalement annoncer le prénom de mon copain. Je me mordille vivement la lèvre et supplie Henry du regard «Je le repête à personne. Je t'en supplie, c'est super important que personne ne le sache ... » je ne parle pas du fait que je sois gay ou bisexuel, mais surtout du faite que mon copain, qui est en prison, s'appelle Daniel.
Déglutissant, je me passe une main dans les cheveux et soupire avant de reprendre « Et ma mère n'est pas ce qu'il y a de plus ouvert d'esprit, tu sais ?» je regarde Henry en grimaçant. Il connait ma mère, il sait exactement de quoi je parle « Je veux dire, elle n'est pas là, je le sais bien et … putain, j'en sais rien. Henry, je … je ne sais rien du tout » je ferme les yeux et pose une main sur mon visage en secouant la tête. Je suis totalement paumé sur ce coup..
La situation de Nathan était une situation que tu qualifierais d’hors du commun. Du moins de ton point de vue. Ce n’était pas réellement simple pour toi de lui fournir une quelconque assistance sur l’incarcération de son petit ami parce que c’était un milieu que tu ne connaissais pas. Tu avais été récupérer Emily quelques fois au commissariat mais pour des bagarres sous l’effet d’alcool, des choses dans ce genre là, des choses qu’une petite somme d’argent peuvent régler. Tu ne jugeais pas le copain de Nathan, pas quand ce dernier le défendait en premier lieu mais tu devais avouer que pour le coup il s’était mis dans une belle merde. Des fois vous avez l’impression que la vie est contre vous, ça devait être le cas pour ce coup ci. Tu voyais bien que Nathan était mort d’inquiétude pour le jeune homme, c’était évident mais tu ne savais pas quoi faire pour le rassurer. Tu ne connaissais pas le copain en question, tu ne l’avais jamais vu. Par contre, tu sentais bien dans le récit de ton ami qu’il se blâmait pour cette soirée, du moins tu le pressentais. Tu n’avais peut-être eu que très peu de contact avec Nathan ces dernières années mais il n’avait pas réellement changé au fond. Il avait juste un fauteuil roulant et un petit ami désormais, chose à laquelle tu ne te serais jamais attendu mais pourquoi pas, tu n’étais pas du genre à juger surtout sur ce sujet. «Ou … oui. Oui je le sais ça. Je … enfin je crois. Je sais pas ... Il pourrait sortir sous caution mais il n'a pas les moyens de se les payer. Il sera jugé la semaine prochaine. Ju … jusque là il … il est dans un centre d'incarcération à Sydney. Tu n’es pas responsable. Tu ne pouvais pas savoir qu’un idiot t’insulterait, tu ne pouvais pas savoir que les circonstances allaient vous jouer un mauvais tour. Ce n’est pas de ta faute d’accord et je suis certain que ton copain serait d’accord avec moi sur ce point. » Tu l’espérais fortement en tout cas mais tu savais que Nathan serait bien pire si son copain lui rejetait la faute dessus. Donc cela ne devait pas être le cas. Quand à son copain, cette histoire de caution était un problème. Il ne pouvait pas la payer c’était un fait mais n’avait-il pas de famille prête à le sortir d’affaire ? Tu espérais qu’il avait au moins un bon avocat. « Quand à ton copain, il n’a pas de famille qui peut lui prêter un peu d’argent ? J’espère en tout cas qu’il a un bon avocat. C’est le cas ? » Parce que même si tu ne pouvais pas réellement aider pour la caution, tu pourrais aider Nathan à trouver un très bon avocat. Tu pouvais faire au moins cela pour ton ami si cela lui permettait de soulager un peu son esprit.
La conversation se tourna ensuite sur le fait que le copain de Nathan était un homme, nouvelle inattendue pour toi, tu ne savais pas que Nathan était intéressé par les hommes. Lui non plus apparemment avant de rencontrer Daniel. Peut-être que Nathan n’était pas réellement homosexuel, peut-être qu’il aimait les hommes que quand ceux-ci étaient Daniel. Tu en avais entendu parler de ça un jour quand tu te renseignais sur ton orientation au lycée et à l’université mais cela n’étant pas le cas pour toi tu n’avais pas cherché plus loin. «Je … je sais pas. Tu sais, j'ai toujours penser aimer les filles. Je veux dire … jusqu'à Daniel je n'ai eu que des aventure avec des filles et ... Je le repête à personne. Je t'en supplie, c'est super important que personne ne le sache ... » La panique … Tu ne comprenais pas pourquoi Nathan paniquait que tu saches que son copain s’appelait Daniel. Tu ne comprenais pas ce que cela changeait, tu ne comprenais pas pourquoi il fallait que cela soit un secret. Tu ne comptais pas le crier sur tous les toits de toute manière mais bon. « Du calme, je ne compte pas le raconter à qui que ce soit mais pourquoi est-ce que cela doit rester un secret ? » Tu ne savais pas pourquoi mais ton inquiétude était de retour, les secrets tu n’aimais pas ça du tout et tu espérais que Nathan n’était pas en train de s’enfoncer dans quoi que ce soit. Mais Nathan continua ainsi : « Et ma mère n'est pas ce qu'il y a de plus ouvert d'esprit, tu sais ? Je veux dire, elle n'est pas là, je le sais bien et … putain, j'en sais rien. Henry, je … je ne sais rien du tout » Tu ne savais pas ce que pouvait en penser la mère de Nathan, à l’époque le sujet n’avait pas été aborder mais tu pouvais le comprendre. Perdu il l’était, cela se voyait. Il allait falloir que tu l’aides. « Ne pense pas à ta famille pour l’instant, il faut que ce soit clair et assumé pour toi avant tout. Je pense sincèrement que l’on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Ce n’est pas parce qu’on est intéressé par les filles depuis qu’on est né que cela ne peut pas changer. Pour moi cela a toujours été une évidence, les filles ne m’ont jamais attirées mais il ne faut pas que tu aies honte de quoi que ce soit d’accord ? » Tu ne savais pas si tu avais tapé au bon endroit mais il fallait essayer.
Quelle galère. Non en fait, à ce point là, ce n’est plus de la galère, c’est la grosse merde. J’ai l’impression de ne plus pouvoir rien gérer, que tout m’échappe et que la vie me file entre les doigts. Dans un sens, le temps passe vite, les évènements s’enchaînes à une vitesse horriblement rapide. D’un autre côté, le temps semble s’éterniser, si bien que j’ai l’impression que jamais ne viendra le moment où Daniel sera juger, que jamais je ne pourrais le revoir. Au final, c’est là que réside ma plus grande peur. Celle que mon copain ne passe sa vie derrière les barreaux. Bien que ce soit impossible, dans le fond je crains le jour où Danny passera devant le juge. Et c’est pour ça, parce que je m’inquiète horriblement et que je ressens ce besoin de me confier à quelqu’un que je suis ici, chez Henry. Certes, par pur hasard, mais d’un côté, je pense que dans tous les cas je serais venu chez lui.
Alors que la pluie m’a trempé et qu’un pneu crevé m’a empêcher de continuer mon chemin jusqu’à chez Madison, j’étais devant l’appartement de mon ami. Et quand celui-ci m’a fait entrer et m’a donné de quoi me sécher, j’ai éclaté en sanglots avant de lui expliquer pourquoi j’allais aussi mal. Je le sentais bien choqué par le fait que j’ai un copain et que ce même copain soit en prison. Il me dit que ce n’est pas de ma faute, mais je ne suis pas persuadé. Il trouve les mots qui pourraient me rassurer, me dit être certain que Daniel est de son avis et que son incarcération n’est aucunement due à mon comportement. Je déglutis et hoche doucement la tête, ne sachant pas quoi dire. Au final, henry reprends son questionnement, me demandant si mon copain a de la famille qui accepterait de lui payer un avocat et s’il en a déjà un.
« Il s’est fortement engueulé avec ses parents. Je … je crois qu’ils acceptent de lui payer l’avocat et tout ce qui s’en suit, mais il devra les rembourser » disais-je en pinçant les lèvres « J’espère qu’ils ne vont pas trop lui en vouloir, il n’a pas besoin que ses parents le renient … pas maintenant. Il a déjà bien assez de soucis comme ça »
C’est pour ça que je prends sur moi, que je tente de rester positif. J’accumule, j’éponge sa mauvaise humeur. Je me retire quand ça dégénère, ne dit rien et accepte le comportement de mon copain. Je ne veux pas l’énerver et ajouter une deuxième dose de stresse. J’implose, préfère rester gentil et à l’écoute alors que dans le fond je ne peux rien faire. C’est beaucoup trop dur pour moi. La discussion dévie ensuite vers le sujet de l’homosexualité. J’avoue à mon ami que je pensais toujours aimer les filles alors qu’au final, je suis éperdument amoureux de mon Daniel, remettant en cause mon orientation sexuelle que je pensais acquise et immuable.
Lorsque je prononce par mégarde le prénom de mon copain, c’est la panique. Henry me dit de me calmer puis souhaite savoir pourquoi je ne dois rien dire. Il n’aime pas les secrets, je le sais ça. J’hausse doucement les épaules, le regard toujours baissé «je … je ne sais pas. Je lui ai promis de ne jamais rien révéler à qui que ce soit. Les mauvaises langues sont partout, il suffit que cette nouvelle tombe dans les oreilles de la mauvaises personne pour qu’il finisse encore plus mal » je déglutis « Mais je ne peux tout simplement plus garder tout ça pour moi. Ce … c’est beaucoup trop dur.» je relève un regard suppliant sur le jeune père « Je t’en pris Henry, ne le dit à personne, ok ? Tu … t’es un des seuls à qui je fais aveuglément confiance… »
Il reprend ensuite que je ne dois pas penser à ma famille, qu’avant tout je dois moi-même assumer mon attirance envers Daniel. Il dit penser sincèrement qu’on ne choisit pas qui on aime, que ce soit une fille ou un homme importe peu. Oui, certes. Mais bien que nous sommes au 21ème siècle, il y a toujours des personnes qui nous jugeront sur notre orientation sexuelle. J’hoche tout de même la tête et prends une gorgé de mon chocolat chaud « merci Henry, sincèrement » je regarde le jeune homme et lui souris doucement « Tu ne peux pas savoir à quel point tu me rassures là …» je pince les lèvres et m’efforce à agrandir un peu plus mon sourire avant de désigner les pâtisseries posée sur la table «je … je peux en prendre une ? » demandais-je timidement.
Perdu, toi aussi tu l’étais dans cette situation. Tu ne savais pas comment être un bon ami pour Nathan, tu ne savais pas quoi faire d’autre que le rassurer, essayer de le soulager mais tu ne pouvais pas enlever de son esprit le fait que son petit ami était en prison et allait être jugé pour avoir de la drogue sur lui. Pour toute autre affaire il aurait certainement pu s’en sortir avec pas grand chose, mais la drogue, c’était pas quelque chose que l’Australie prenait à la légère, bien au contraire même. D’après l’histoire que Nathan venait de te raconter, c’était surtout une question de mauvaises circonstances, tu l’avais bien compris mais des fois, la vie a cette manière de s’acharner contre vous. Nathan n’avait pas non plus l’air d’être tombé sur l’homme le plus clean de la ville mais tu n’allais pas le juger pour cela, son cœur l’amenait à aimer cet homme, c’était comme cela et pas autrement et puis tu ne voulais pas l’offenser. Non, tu essayer de l’amener vers des solutions mais tu n’étais ni juge ni devin donc tu ne pouvais pas réellement améliorer le sort de son petit ami. Tu n’avais pas l’argent pour le sortir de prison non plus très certainement donc bon … Tu continuais à poser des questions à Nathan cependant pour mieux comprendre la situation, pour voir les chances qu’avait son copain de s’en sortir sans trop de dégâts. Ses parents étaient sa meilleure chance pour le coup et puis un sacrément bon avocat, ils jouent un rôle plus important que ce que beaucoup pensent. « Il s’est fortement engueulé avec ses parents. Je … je crois qu’ils acceptent de lui payer l’avocat et tout ce qui s’en suit, mais il devra les rembourser. J’espère qu’ils ne vont pas trop lui en vouloir, il n’a pas besoin que ses parents le renient … pas maintenant. Il a déjà bien assez de soucis comme ça » Ah … Donc en plus de tout le reste, le jeune homme s’était embrouillé avec ces parents … Voyez-vous cela … Bon, au moins ils acceptaient de l’aider ce qui aurait pu être pire, ils auraient pu ne pas l’aider du tout mais ce n’était pas le top non plus. En même temps, tu te mettais à la place des parents du jeune homme et tu pouvais les comprendre. Ce serait à Daniel de se racheter. « C’est déjà bien qu’ils acceptent de l’aider. Cela ne doit pas être facile pour eux non plus, ce serait certainement à Daniel de se racheter quand cette affaire sera réglée. » Tu souris à Nathan qui était toujours paniqué à l’idée que tu allais parler de tout cela à quelqu’un. «je … je ne sais pas. Je lui ai promis de ne jamais rien révéler à qui que ce soit. Les mauvaises langues sont partout, il suffit que cette nouvelle tombe dans les oreilles de la mauvaises personne pour qu’il finisse encore plus mal. Mais je ne peux tout simplement plus garder tout ça pour moi. Ce … c’est beaucoup trop dur. Je t’en pris Henry, ne le dit à personne, ok ? Tu … t’es un des seuls à qui je fais aveuglément confiance… » Tu n’allais le dire à personne. Tu n’avais personne à qui le confier et puis tu savais garder un secret. Tu ne voyais pas vraiment pourquoi les choses pourraient empirer mais bon, tu n’allais pas contredire Nathan, tu voyais déjà assez que cette histoire le bouffait de l’intérieur. « Je ne dirai rien. Et tu as bien fait de vider ton sac, cela fait toujours du bien. Je suis désolé de ne pas pouvoir plus t’aider. » Cette affaire allait durer encore un moment certainement et elle ne disparaîtrait pas comme cela mais elle serait derrière eux et ils pourront aller de l’avant ce qui est franchement le mieux que tu puisses leur souhaiter vu leur situation actuelle. « Je suis là en tout cas, si tu as besoin de soutien malheureusement je ne peux rien faire pour Daniel, toi non plus, il faut juste attendre. » Oui, malheureusement c’était tout ce que tu pouvais faire.
Soupirant, tu te rendis compte qu’en plus de ces problèmes là, Nathan était en train de traverser une crise d’identité sexuelle. Tu te souvenais de Nathan te parlant de filles et tout d’un coup il te disait avoir un copain. Certaines personnes pensaient que cela changeait comme cela, du jour au lendemain mais ce n’était pas vrai. Pour toi, cela avait été une évidence mais ce n’était pas le cas pour tout le monde et tu voulais aider ton ami. « merci Henry, sincèrement. Tu ne peux pas savoir à quel point tu me rassures là … Je … je peux en prendre une ? » Tu hochais la tête et tu lui laissais prendre une pâtisserie. Tu espérais que Nathan allait arriver à passer au dessus de la honte ou du sentiment qui le hantait à propos de son histoire amoureuse. Tu ignorais quel était ce sentiment mais tu voulais qu’il s’en débarrasse. « Même si c’est terriblement cliché, l’amour ce n’est pas une question de sexe ou de genre. » Dis-tu en prenant aussi une pâtisserie. Tu avais oublié pourquoi tu les avais achetées à la base d’ailleurs …
Je pensais que parler avec Henry de tous mes soucis me ferait du bien. Mais j'ai, au final, l'impression que ça ne fait qu'empirer mon mal être. Je l'aime beaucoup Henry, mais puis-je réellement lui faire confiance ? Je ne sais pas. J'espère sincèrement que oui, qu'il ne répètera jamais ce que je viens de lui confier là. Il a beau m'assurer que mon secret est en sécurité avec lui, ma paranoïa est un peu trop grande.
De plus, les conseils qu'Henry me donne, je les ai déjà tous essayer. Il ne m'apprends rien de nouveau, ce qui me frustre quelque peu. Je ne dis pourtant rien, me contentant d'hocher la tête et de prendre une pâtisserie. Je la mange distraitement alors que mon ami répète encore une fois que l'amour ce n'est pas que le sexe ou le genre. Je relève un instant le regard sur Henry et l'observe avant de soupirer doucement « je sais ...» soufflais-je en prenant une gorgé de mon chocolat chaud « Mais ce … j'sais pas. Au moment où je commence à m'assumer, à me dire que ce n'est pas grave d'aimer un autre homme, il y a ça qui arrive » je lève les yeux au ciel pour tenter de retenir mes larmes avant de prendre une inspiration tremblante « Je … mais ça va aller. » tentais-je d'assurer « Je vais tout faire pour que ça ailles et je ne vais pas me laisser abattre par ça ...» souriais-je. Et pourtant, si je savais ce que me réserve l'avenir je ne serais pas aussi souriant et assurer.