the end is the beginning
Megan Monroe & @Eleonor Sanders - premiers jours de l’épidémie

J’ai compris qu’il fallait quitter les villes. J’ai compris qu’il fallait quitter Brisbane. J’ai cessé d’attendre des nouvelles de Cameron, j’ai cessé d’attendre des nouvelles des Williams, j’ai cessé d’espérer que Shiloh passe la porte de notre appartement. J’ai accepté le fait d’être seule au monde. J’ai accepté et je tente depuis quarante huit heures de me convaincre que je suis capable de l’encaisser, que j’ai été seule des années et qu’être seule, je sais faire. Me débrouiller seule, c’est une corde que j’ai à mon arc. J’ai appris à cuisiner à même pas huit ans parce que ma mère tenait rarement debout. J’ai appris à nettoyer son vomi et la traîner jusqu’à son lit alors qu’elle pesait bien trop lourd pour mes bras frêles. Je me débrouillais seule avant de savoir poser des additions, et je réapprendrai.


Je dois quitter la ville et j’ai pris la décision de le faire ce matin. J’ai sorti de sous mon lit mon plus gros sac à dos de randonnée. A l’intérieur, j’ai fourré un duvet et toute la nourriture conservable plusieurs jours que j’ai pu trouver dans la cuisine. J’ai glissé le plus grand des couteaux que j’ai trouvé dans la poche externe du sac, avant de retourner dans la chambre pour récupérer la batte de baseball que je conserve toujours sous mon lit en cas d’agression. Agression, quelle blague.

Mon cœur se serre alors que j’abandonne mon réflexe derrière moi. Dans une tentative idiote de le préserver du temps et des morts vivants, je le glisse au fond de mon armoire et en claquant la porte de l’appartement, je suis prise d’une bouffée de panique. Impossible de faire demi-tour à présent et, arrivée au pied de l’immeuble, j’ajuste ma casquette avant de resserrer mes doigts autour du manche de la batte.

J’ai marché une heure, peut-être deux à la recherche d’une voiture avec les clés sur le contact, puisque je n’ai jamais appris à en démarrer une comme dans les films. Jusqu’ici je fais chou blanc et, arrivée quelque part autour de l’ancien quartier de towoong, je distingue un mouvement sur ma droite. Jusqu’ici, j’ai cheminé sans croiser de créature et j’espérais que les choses restent ainsi. Les doigts agrippés à mon arme improvisée, je fais quelques pas dans sa direction avant de réaliser que la demoiselle qui s’avance vers moi et bien vivante, et que je la connais en plus de ça. « Plus de deux millions d’habitants et fallait que je tombe sur toi. » Certainement un peu moins, à présent, ceci dit. Beaucoup moins, même. Eleonor, je la connais et, si nous avons été amies à une époque (plus elle que moi, ceci dit), je doute qu’elle soit ravie de me retrouver dans ces conditions. « Surprise que t’aies survécu. T’as poussé la chansonnette pour dompter les morts vivants ? »

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Cétait pas censé arriver. Ils avaient dit qu'il y a un remède. Les journalistes ont menti à tout le monde mais ont-ils déjà fait autrement ? Tout le monde parlait de la liberté d'expression à part qu'elle n'a jamais existé. C'était juste une illusion pour garder le peuple sous contrôle. S'ils avaient pu avertir la population, personne n'en serait là. Ellie n'en serait pas là, elle serait avec sa famille, ses amis … Ceux qui comptaient mais qui ont disparus les uns après les autres. Tantôt mordu, tantôt transformés. Elle les a vu tous vu partir d'une manière différent sans compter ceux qui ont quitté la ville sans se retourner ne pensant qu'à leur propre gueule. Dans le fond, c'est eux qui ont eu raison et Ellie aurait du les suivre quand elle l'a pu mais elle pouvait pas abandonner Erin, blessée, ne pouvant faire un mouvement. Elle la savait condamné mais elle est restée auprès d'elle jusqu'au bout ou presque car elle n'a pas eu le courage de mettre fin à ses jours une fois la transformation activée. Elle l'a laissée dans cette chambre, attachée au lit. Tout en sachant que ces liens se briseraient assez vite.

Ellie est alors partie de l'appartement de la Sanders en prenant tout ce qu'elle pouvait trouver d'utile. Quelques conserves, des pâtes, et de l'eau, beaucoup d'eau. Il lui manquait une arme pour se défendre alors elle a du aller piller ce qu'iil restait dans un magasin de sport. Un arc et quelques flèches, c'est tout ce qu'elle a trouvé de bien alors qu'elle n'a jamais appris à tirer et devoir apprendre dans ces circonstances, c'est pas l'idéal. Tant pis, elle a pas le choix de toute façon. Maintenant, il faut qu'elle quitte la ville, qu'elle trouve un moyen de partir. La blonde a sa voiture mais elle ne démarre plus, saccagée par ces monstres. Il lui reste sa moto à part qu'elle est en manque de carburant alors elle va devoir en trouver.

C'est dans ce but qu'elle errer dans les rues de Brisbane, un bidon vide à la main, espérant pouvoir siffoner une voiture ou deux. Encore, si elle y arrive car elle a jamais fait ça. Alors qu'elle marche dans les rues désertes de la ville, une silhouette se dessine. De suite, la blonde met une main sur une flèche qu'elle descend vite s'aperçevant que ce n'est pas un monstre mais bel et bien une humaine. Pas n'importe laquelle en plus de ça. Megan, celle qu'elle pensait son amie alors qu'elle n'a fait que la trahir du début à la fin. “ Je te retourne la phrase. Mais je ne devrais pas être étonnée. Les meilleurs partent en premier et tu n'en fais pas partie.” Ses yeux se lèvent au son de sa voix et les mots qui en sortent. “ Oui tu ne savais pas qu'ils adorent ça et qu'ils obéissent à tous mes ordres de cette façon” Lâche-t-elle avec ironie alors que c'est franchement pas le moment de se crêper le chignon. A croire que même dans un moment comme celui-ci, les rancoeurs ont la dent dure. “ Tu m'excuseras mais j'ai une ville à quitter “ Pas question de partager sa moto, pas avec cette personne qui n'a fait que l'enfoncer et déblatérer tous ses secrets. Bien que ceux-ci n'ont plus la moindre importance. Dans ce monde, Ellie n'est plus rien, elle est comme tout le monde, une personne voulant juste survivrre. Tout comme Megan, elle suppose. Mais la connaissant, elle doit avoir des plans comme toujours.

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« Je te retourne la phrase. Mais je ne devrais pas être étonnée. Les meilleurs partent en premier et tu n'en fais pas partie. » Je hausse les épaules, peu touchée par ce qu’elle pense peut-être être une insulte. Je n’ai jamais aspiré à faire partie des meilleurs. Je n’ai jamais voulu être admirée comme l’exemple à suivre,  l’élève ou le citoyen modèle. Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est tirer mon épingle du jeu et ne l’ai-je pas fait en survivant ? On s’adapte aux règles qu’on met à notre disposition, après tout. « C’est pas le but ? De pas partir en premier ? » Je hausse un sourcil et mes lèvres s’étirent d’un sourire carnassier.

Ma batte n’est plus pointée dans sa direction, et j’observe un instant la blonde. Bidon d’essence vide à la main, arc passé autour de l’épaule, elle me fait rire. « Tu te la joues Robin des bois ? A qui tu va donner ton butin ? » Plus de riches, plus de pauvres, n’est-ce pas le silver lining de toute apocalypse qui se respecte après tout ? « Oui tu ne savais pas qu'ils adorent ça et qu'ils obéissent à tous mes ordres de cette façon ? » « J’espère qu’ils se formalisent pas des fausses notes. » Pour être tout à fait honnête, je n’ai même pas fait semblant de m’intéresser à sa musique : ce qui m’attirait, c’était sa célébrité et tout ce que je pouvais en tirer. Elle aurait pu avoir une voix de castafiore que ça ne m’aurait pas émue plus que de raison.

Aujourd’hui, je n’ai que faire de sa célébrité : il n’y a plus aucun magazine pour me payer au prix d’or un cliché volé. Non, ce qui m’intéresse, c’est le bidon rouge qui pend au bout de sa main ou, plutôt, le véhicule qu’il trahit. « Tu m'excuseras mais j'ai une ville à quitter. » Je l’observe tourner les talons avant de pousser un soupir audible. « Tu vas où avec ce bidon princesse ? » Je ne peux résister à l’envie de lui adresser un sourire moqueur. « Tu sais siphonner un réservoir ? » Parce que moi, oui.

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Est ce qu'Ellie vient de tenter de blesser la blonde devant elle ? Probablement mais n'étant pas douée pour ça, elle se vautre royalement. En y réfléchissant, qu'est ce qui pourrait bien blesser une personne comme Megan ? Elle n'en sait rien du tout et pourtant, elle pensait la connaître. Celle-ci a bien joué son rôle pendant leur fake amitié. La starlette y a cru, trop naïve qu'elle est. Son regard se pose sur elle alors qu'elle roules des yeux. “ Je me le demande sincèrement “ En partant en premier, il y a la douleur en moins de voir ses proches disparaître. Ceux qui restent souffrent et doivent en plus mettre tout sentiment de côté pour se concentrer sur la survie.

A la réplique de la blondinette, elle soupire longuement comme si elle avait eu le choix de son arme alors que tout avait été dévasté. Elle a bien tenté de chercher l'arme d'Elias mais le coffre fort dans lequel il la range, elle n'en a pas le code. “ J'aurais préféré que tu fasses référence à Hunger Games tout de même.” Dit-elle tout en haussant les épaules. Autant les attaques de Megan l'ont touchées auparavant, autant elles lui passent au dessus de la tête vu ce qu'il se trame. “ Ne t'en fais pas pour ça, ils sont bons public, le meilleur que j'ai pu avoir” Ellie a toujours été fière de sa musique et elle s'en fout pas mal de faire l'unanimité. Quand tout était encore normal, elle ne se formalisait pas si on disait ne pas aimer ce qu'elle faisait, c'est normal en soi. Dire que ça ne l'attristait pas un peu au début serait faux mais à la longue, elle s'est blindée.

Voulant mettre fin à cet échange de sourd, elle balance qu'elle doit quitter la ville. Seulement ce qu'elle tient entre ses mains n'échappent pas au regard espiègle de la paparazzi. Cela n'aurait pas du l'étonner, c'est son métier d'épier tout ce qui se passe autour d'elle. Ellie ne peut réprimer une grimace en l'entendant la surnommer de la sorte et encore plus quand elle lui demande si elle sait siphonner un réservoir. Bien sur que non, elle ne sait pas. “ Car toi tu sais bien sur ? Tu as appris ça tout en volant des photos de la vie privée des gens ? “ N'empêche que si elle est  réellement capable le faire, cela pourrait arranger la blonde à part qu'elle aura une dette envers elle. Un dilemme se profile dans son esprit pendant quelques secondes bien que son instint de survie prend le dessus. “ Car il se pourrait que j'ai un moyen de locomotion”  

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« Je me le demande sincèrement. »
« Y’a une solution plutôt rapide et efficace si t’as envie de les rejoindre. »

Qu’elle ne se pose pas la question trop longtemps, ça n’apporte rien de bon dans un monde comme celui-ci. On survit parce qu’on a pas le choix. On survit parce qu’on a peur de la mort, et parce que ne pas se battre serait une insulte à tous ceux qui ont perdu la vie en essayant. Où se trouvent mes proches ? Ils se comptent sur les doigts d’une main mais je ne peux m’empêcher de me poser la question. Shiloh ne m’aurait pas laissée en arrière, et la blonde est trop douce pour un univers comme celui-là : je ne me fais pas trop d’illusion sur son sort. Cameron est plus coriace et j’ai envie de penser qu’il s’en est sorti, même si cela signifie qu’il a choisi sa femme et m’a laissée derrière. Quant aux Williams, le mariage n’ayant même pas été prononcé, je doute qu’ils aient eu le moindre scrupule à oublier jusqu’à mon prénom. Me reste plus qu’Eleonor, la bonne blague. « J'aurais préféré que tu fasses référence à Hunger Games tout de même. » « Calme toi Primrose où tu vas exploser à la fin du bouquin. » Mes lèvres s’étirent d’un sourire amusé mais un peu plus détendu. Cela me change de parler à quelqu’un, même si ce quelqu’un m’est aussi insignifiant. Cela me fait même un sacré bien, après plusieurs semaines seule enfermée dans mon appartement. « Ne t'en fais pas pour ça, ils sont bons public, le meilleur que j'ai pu avoir. » « Qu’est ce que t’attends pour les rejoindre ? » Ca aussi c’est plutôt simple. Peut-être pas indolore, mais il n’en reste pas moins vrai qu’au moins après ça elle ne se posera plus de question.

« Car toi tu sais bien sur ? Tu as appris ça tout en volant des photos de la vie privée des gens ? » Je la toise de haut en bas, un sourire énigmatique au coin des lèvres. Tu connais pas un quart de ma vie, princesse. « Car il se pourrait que j'ai un moyen de locomotion. » « Et il se pourrait que je sache faire, ouais. » Je hausse les épaules, comme si c’était rien, comme si ça ne comptait pas. Parce que ça ne compte pas, à moins qu’elle envisage de m’emmener avec elle. « Mais je fais rien gratuitement. » Je suppose que ça, elle s’en doute. « Et il se pourrait que moi aussi j’ai envie de me tirer d’ici. »

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Un haussement d'épaule en guise de réponse suffit pour faire comprendre qu'Ellie n'ira pas plus loin dans ce débat. Même si elle a émis l'idée que de partir avant les autres était plus simple, ce n'est pas pour autant qu'elle n'a pas envie de survivre ou encore de se battre. Si cela était le contraire, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Puis, elle a promis à Erin qu'elle ne se laisserait pas aller, qu'elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour arriver à quitter Brisbane et ces monstres qui y ont élu domicile. Une promesse est sacrée chez la blonde alors elle la tiendra coûte que coûte. Si Megan n'était pas … Et bien juste elle, la blondinette aurait pu rire à sa blague mais elle se retient et elle fait bien vu que les remarques acerbes suivent. “ Je n'ai pas envie de te faire ce plaisir” Dit-elle accompagné d'un clin d'oeil. Le désir de partir est présent mais malheureusement, si c'était si simple, elle ne serait déjà plus là. Une a besoin d'un moyen de locomotion et l'autre de savoir siffoner de l'essence. A elles deux, elles ont tout mais ont-elles réellement envie de survivre à deux? C'est moins sûr. A part que dans ce monde, il faut mordre sur sa chique et faire quelques compromis par ci, par là. “ Cet aspect de ta personnalité, je ne le connais que trop bien” Un fin sourire se pose sur les lèvres de l'ancienne chanteuse. Pour une fois, elle ne peut pas dire en avoir fait les frais mais elle a vu Megan à l'oeuvre. Même si elle n'acceptera jamais sa trahison, elle doit avouer qu'elle sait ce qu'elle veut et fait tout pour l'avoir. “ Peut-être qu'on pourrait s'arranger alors” Lance-t-elle en haussant les épaules non sans un long soupir. Des compromis Ellie, des compromis. “ Tu te doutes que je ne parle pas de voiture” Ajoute-t-elle mais Megan doit s'en souvenir pour avoir grimpé plusieurs fois sur son deux roues par le passé.

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« Je n'ai pas envie de te faire ce plaisir. »
« Tu vis trop pour les gens Ellie, je te l’ai déjà dit. »

Sorti de ma bouche, ce diminutif d’allure pourtant affectueuse n’en est rien. Au contraire, il n’est qu’une manière de plus de la railler, de la ramener à cette époque où elle me faisait confiance, où elle est tombée dans le panneau plutôt royalement. Elle est toutefois trop dure avec elle de s’en vouloir : elle n’a été ni la première, ni la dernière, j’ai toujours fonctionné de la sorte et cela n’avait rien de personnel. Pourtant, je le pense, qu’elle vit trop pour le regard des autres. Qu’elle se préoccupe trop de ce qu’ils pensent et qu’elle s’en rend parfois malade. C’est le cas autrefois en tout cas, je me doute que ces dernières semaines l’ont changée, elles ont changé tous les survivants.

« Cet aspect de ta personnalité, je ne le connais que trop bien. » - « Touché. » Je lui adresse un grand sourire, un sourire conquérant, avant de secouer la tête. Si elle pense que quiconque fait quoi que ce soit gratuitement, elle est à mon sens complètement idiote. « Au moins t’apprends. Tu retiens. » Si me côtoyer l’a aidée à comprendre qu’il ne faut pas faire confiance au premier venu, à être moins naïve, alors se faire rouler a au moins servi à quelque chose.

« Peut-être qu'on pourrait s'arranger alors. » Si elle semble étonnée d’apprendre que j’ai ce type de talent caché, elle ne laisse rien paraître et tant mieux : je n’ai pas l’intention de lui rendre de compte, ni à elle ni à personne. Pour expliquer pourquoi et quand j’ai appris à siphonner un réservoir, il faudrait que je lui raconte mon histoire et ce n’est pas au programme, ni celui d’aujourd’hui, ni celui de demain. « Voilà ce que je voulais entendre. » Finalement, c’était peut-être le destin que nous nous retrouvions ici et aujourd’hui. Peut-être qu’à deux, on a ce qu’il faut pour quitter la ville en un seul morceau. « Tu te doutes que je ne parle pas de voiture. » - « J’aurais préféré. » Je n’aime pas l’idée de me cramponner à elle à l’arrière du deux roues qu’elle conduit et conduisait déjà à l’époque. « Mais je suis pas en position de faire la fine bouche. Elle est garée loin ? T’as repéré une bagnole ? » Une avec un réservoir plein, cela va sans dire.

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Ce n'est pas tant qu'Ellie vit pour les autres. Megan n'a jamais compris que dans son métier, le regard d'autrui est important, que c'est grâce à eux qu'elle s'est retrouvée où elle était. Néanmoins, elle ne peut pas donner totalement tort à la journaliste qui a cerné l'effet toxique que cela donné chez Ellie à l'époque. Elle aurait pu totalement mettre la faute sur son manager, Sergio à part qu'elle aurait pu dire non à ce qu'il demandait, contrat ou pas. La vie est faite de choix et prendre les bons n'est pas toujours ce qu'on a envie de faire. La cocaïne en a fait partie. Tout cela est le passé et il ne reviendra pas. La vie telle qu'elles l'ont connue a été abolie pour toujours.

Les iris bleues d'Ellie se pose sur Megan alors qu'elle se vante presque de lui avoir appris une leçon. “ Ce n'est pas car j'ai été stupide avec toi que je l'ai été avec d'autres” Dans le monde dans lequel elle vivait, elle était consciente des dangers mais Megan a un don pour mentir et manipuler tout ceux qui l'approchent alors non, la blonde n'a rien vu et a plongé dedans. “ Peu importe, tout cela n'est plus au goût du jour de toute façon” Soupire-t-elle tout en levant les bras en l'air.

Ellie ne sait pas comment elle peut connaître la technique de siphonnage et ça ne l'intéresse pas. La jeune femme n'a jamais trop parlé d'elle, de son passé et ça aurait du, à l'époque, lui mettre la puce à l'oreille alors ce n'est pas aujourd'hui qu'elle le fera. Cependant, Ellie sait que tout se sait un jour, alors oui, elle saura que ce soit dans dix jours ou dans dix ans. Une sorte d'accord verbal est établi entre les deux. Une fourni l'essence et l'autre le moyen de locomotion. Une moto en l'occurence. Même si la voiture aurait été plus pratique et plus sécurisée. Elles n'ont pas trop le choix. “ Dans le garage que je loue qui se trouve près de l'appartement Sanders.” Car elle n'y a pas encore touché et que c'est bien pour cela qu'elle est encore en un seul morceau. “ Rien pour le moment, je pensais aller voir au parking du centre commercial, c'est là qu'on aura le plus de chance” A part que le chemin sera semer d'embûches et qu'il faudra qu'elles y arrivent en un seul morceau avant de pouvoir prendre la route. Ellie se met en marche sans spécialement attendre Megan de base puis se tourne et la regarde. “ Tu viens ?”

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« Ce n'est pas car j'ai été stupide avec toi que je l'ai été avec d'autres. » Je hausse les épaules avec détachement. Peut-être, ou peut-être bien qu’elle se voile la face mais, surtout, peut-être aussi que je m’en fous. « J’ai toujours été spéciale de toute façon. » Je lui adresse un sourire immense qui dévoile mes dents, bien décidée à avoir le dernier mot. S’il y a quelque chose à savoir sur moi, c’est que j’ai toujours le dernier mot, je suis têtue jusqu’à la bêtise, jusqu’à l’épuisement. « Peu importe, tout cela n'est plus au goût du jour de toute façon. » En effet, là elle marque un point et si cette petite joute verbale m’a au moins remise en route - je réalise à peine à quel point les dernières semaines, seule dans mon appartement et terrifiée ont été difficiles - il est temps de se focaliser sur des considérations moins triviales : survivre, par exemple et, pour ça, quitter la ville le plus rapidement possible. La concentration d’habitants à Brisbane donne aujourd’hui une jolie concentration de ces choses à moitié humaines et, si je n’ai jamais été le genre de fille à aspirer à se mettre au vert, je me dit qu’il est temps de donner sa chance à la campagne. Loin, très loin de tout être vivant - ou non.

«  Dans le garage que je loue qui se trouve près de l'appartement Sanders. » - « Et c’est à quelle distance d’ici ? » Traverser toute la ville sans véhicule, c’est du suicide. Ça grouille de morts vivants ici. « Rien pour le moment, je pensais aller voir au parking du centre commercial, c'est là qu'on aura le plus de chance. » Je hoche la tête. Le centre ville n’est qu’à quelques rues d’ici et ça me semble faisable. « Une chance que tu sois tombée sur moi. Je vois pas comment t’aurais porté le bidon plein avec ces bras là. » Autrement dit : je te suis. « Tu viens ? » Je l’observe du coin de l’oeil un instant, avant de me mettre en route. « T’as pas intérêt de me la faire à l’envers une fois que t’auras eu ce que tu veux. » Si elle me laisse en plan, je viendrai la hanter, vivante ou morte. « Contrairement à toi et ton arc pour gamins, je sais me servir de ce truc. » Je fais tourner la batte entre mes doigts. En théorie je sais. Serrer le manche fort, et frapper. Cela ne doit pas être plus compliqué que ça.

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Megan a toujours eu cette façon de tout tourner à son avantage, ce qui avant émerveillait Ellie l'agace actuellement. Si bien qu'elle décide ne pas surrenchir. Cela ne servirait à rien vu qu'elle s'arrangerait toujours pour avoir ce dernier mot auquel elle tient temps. Malgré tout, elle émet le fait que tout ça est du passé. Une triste réalité qu'elles subissent toutes les deux et qui n'est pas des plus plaisantes. Ellie aurait largement préféré pouvoir dire cette phrase dans d'autres circonstances, plus joyeuses ou pas mais pas celle-ci. Voir la ville qui a bercé son enfance et son adolescence à feu et à sang par des monstres qui étaient autrefois des amis, de la famille, des personnes croisées dans la rue ... C'est juste inssuportable et pourtant, c'est bel et bien leur monde actuel et quoiqu'elles en disent, elles doivent s'y faire.

En parlant de s'y faire, Ellie n'a d'autre choix que de s'associer à l'ancienne journaliste si elle veut pouvoir quitter la ville avant que l'inévitable arrive. « Deux kilomètres à vol d'oiseau » Souffle-t-elle se rendant compte que ce n'était rien avant mais que là, ce sera le parcours du combattant. Mais avant de s'en faire sur ce chemin, il faut que les deux jeunes filles trouvent de l'essence au plus vite. N'ayant rien trouvé jusqu'à présent, Ellie emet le parking du centre commercial, leur meilleure option présentement. « Ne te prends pas non plus pour mon sauveur » Lance-t-elle en avançant et roulant des yeux. Il va falloir qu'elles y mettent toutes les deux du leur si elles veulent s'en sortir mais les rancoeurs du côté d'Ellie sont tenaces et du côté de Megan et bien ... Ellie suppose qu'elle est juste elle et rien de plus, ce qui est bien suffisant. « Je ne suis pas toi » Répond-elle de suite quand elle ose parler de la faire à l'envers. Même si l'ancienne chanteuse ne la porte pas dans son coeur, elle a certains principes et laisser une personne à une mort certaine n'en fait pas partie. «  Si tu ... Sers toi en maintenant «  Crie-t-elle alors qu'un de ces monstres se trouvent à quelques centimètres de Megan. Saleté, sûrement attiré par leurs jacassements inutiles depuis tout à l'heure.

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Elle me laisse avoir le dernier mot et elle a bien raison : si cette joute verbale l’exaspère, moi elle me met en jambes et je pourrais continuer des heures avec un peu de répondant en face. Avoir le dernier mot avec moi lorsque j’ai décidé du contraire, c’est presque mission impossible et au moins elle semble l’avoir bien compris. Ne pas s’engager dans un combat perdu d’avance, il paraît que c’est une preuve de maturité après tout. « Deux kilomètres à vol d'oiseau. » Deux kilomètres, cela ne représente pas grand-chose. Deux kilomètres, c’est moins d’une heure de marche mais à présent, c’est autant de distance sur laquelle nous pouvons tomber sur des créatures tout droit sorties de mauvais films post-apocalyptiques. « Et le centre commercial est à un kilomètre d’ici, à vue d'œil. En tout, l’aller retour devrait nous prendre presque une heure. » Si on se relaie pour porter le bidon une fois plein, on devrait y arriver. Il pèsera lourd, on sera épuisées et en nage, mais ça n’a rien d’impossible. « Ne te prends pas non plus pour mon sauveur. » - « Je me prends pour rien du tout. J’énonce des évidences. » J’oublie simplement de préciser que la réciproque est tout aussi vraie : j’aurais été dans de beaux draps si je n’avais pas croisé sa route puisque de mon côté, je ne suis pas véhiculée. « Je vois personne d’autre qui vole à ta rescousse là. » Moi aussi, j’ai été laissée en arrière. Mais c’est encore une fois un fait que je ne mentionne pas.

« Je ne suis pas toi. »
« C’est une excellente nouvelle. »

Aurais-je été prête à me servir d’elle avant de l’abandonner ? Non, je ne suis pas un monstre tout de même. Toutefois, il reste vrai que si j’avais le choix entre fuir et sauver ma peau et risquer ma vie pour l’aider, je me choisirais moi. Je l’ai toujours fait puisqu’il fallait bien quelqu’un pour le faire. « Si tu ... Sers toi en maintenant. » Elle hurle et je tourne la tête vers elle, surprise. J’aurais mieux fait de la tourner dans l’autre sens, et cette réaction me vaut d’être propulsée à terre par une menace que je n’ai pas vue venir. La batte est toujours serrée dans mes mains, sauf qu’à présent elle me sert à tenir à distance la créature qui s’est jetée sur moi et qui essaye de toutes ses forces d’approcher ses dents de ma nuque dévoilée.

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«  Une heure «  Repète-t-elle tout en glissant une main sur son visage épuisé. Ce n'est rien dit comme cela mais c'est soixante minutes où elle vont risquer leurs vies. Il serait peu probable que tout se passe bien et qu'elles ne rencontrent aucune créatutes, morts-vivants ou encore zombies. Tout un tas de noms pour les décrire, eux, qui étaient comme elles avant. « L'évidence est surtout que tu as autant besoin que j'ai besoin de toi » Une phrase qui écorche les lèvres d'Ellie au moment de la prononcer. Avoir besoin de Megan, si un jour elle avait penser dire ça et pourtant les choses font que c'est bel et bien le cas. « Ils sont tous morts «  Souffle-t-elle en parlant de ses proches, d'Erin et Elias en particulier. Les autres, elle n'en sait rien, elle suppose que c'est pareil. Si pas, tant mieux bien qu'elle en doute fortement. S'ils étaient en vie, ils l'auraient contacter. Du moins, c'est ce qu'elle a envie de croire, naïvement sûrement. À choisir, elle les préfère vivants même s'ils l'ont plantée là bien que cette pensée ne l'égaye pas du tout.

Ellie ne répond rien de plus et se met en marche. Cependant, elle n'a pas le temps de faire deux mètres qu'elle se tourne pour voir si Megan la suit et qu'elle voit ce monstre lui sauter dessus. Son alerte met trop de temps à arriver que la jeune femme se retrouve à terre. Seul la batte la sépare de cette morsure fatale qui la transformera à son tour. Ellie attrape son arc les mains tremblantes et pourtant, c'est pas le moment de taper une crise de panique. Comme elle le peut, elle tente d'enfiler la flèche. Mais celle-ci lui donne du fil à retordre. Alors pour gagner du temps, elle lance un caillou ramasser sur le sol en le lance. Cela a le don de faire lever les yeux de cette créature et lui donne le temps d'enfin réussir à placer la flèche dans ce foutu arc.

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