Cette scène lui aurait paru surréaliste, quelques années plus tôt. Lui dans cette pièce, prodiguant les conseils qu'il avait si longtemps refusé de suivre, comme si le passé n'avait plus aucune emprise. Casey qui s'affairait à quelques pas seulement avec une aisance qu'il avait toujours soupçonnée. La perspective de lui lancer des regards épris sans craindre le jugement des autres était particulièrement séduisante, et Chad ne s'en privait pas. C'était même une grande fierté, d'accompagner celui qui avait bâti cette communauté solidaire. Il n'avait qu'une hâte : se retrouver seul avec lui afin de pouvoir à nouveau goûter ces lèvres dont il ne se lassait jamais. Son contact avait été rassurant ces derniers jours. Même essentiel.

Lorsque Chad avait appris l'accident de sa mère, il n'avait pas cogité deux fois avant de faire ses valises et de conduire jusqu'à Kilcoy en plein milieu de la nuit. La peur l'avait tenu éveillé. Il avait profité de son impatience dans la salle d'attente de l'hôpital pour annuler tous ses cours de la semaine et avertir ses proches, dont Kelly et Casey faisaient indubitablement partie, pendant que ses frères et son père s'agitaient nerveusement en silence. Les séquelles d'un AVC étaient imprévisibles, et c'était égoïstement ce qui avait inquiété Chad le plus. Il doutait que leur père, à son âge, puisse encore s'occuper de sa femme si elle devait tragiquement finir sa vie dans un fauteuil roulant. Le plan était déjà établi. Chad leur aurait proposé de venir vivre à la ville. D'abandonner la campagne, leurs responsabilités et toutes leurs attaches pour se rapprocher de leurs enfants, où ils auraient la possibilité de les soutenir quotidiennement. Amos aurait sans doute des objections. La ferme comptait autant à ses yeux qu'à ceux de leurs parents. Zach, sans surprise, s'opposerait à son cadet par principe, mais surtout parce qu'il tenait à leur prouver à tous qu'il pouvait assumer ce poids seul. Liam se rangerait certainement à son avis. Son absence justifiée n'était que la preuve d'une réussite à laquelle il n'était pas prêt d'abdiquer. De toute manière, Chad savait que leur père serait le plus fervent opposant à l'idée, et qu'il était bien trop têtu pour accepter le moindre compromis. Par chance, ils n'avaient pas eu à avoir cette discussion. Chad était tout de même resté plusieurs jours au chevet de sa mère, multipliant les allers-retours entre sa chambre d'hôpital et son ancienne chambre d'écolier. Kelly l'avait rejoint, et Casey aurait été prêt à se jeter dans la fosse aux lions si Chad n'avait pas décliné son offre de façon si catégorique. Il était dévoué à ce point. A son retour à Brisbane, ses bras avaient été les premiers dans lesquels il s'était réfugié. Ses valises étaient d'ailleurs restées près du lit qu'ils avaient partagés tous les deux depuis plusieurs nuits.

Le local de l'association commençait à se vider lorsque Chad avait pris place dans un fauteuil. Ces canapés colorés et autres sièges accueillant avaient certainement vu se succéder un grand nombre de conversations importantes, et épongé leur lot de larmes. Casey avait quant à lui raccompagné chaque personne jusqu'à la sortie, sans jamais priver qui que ce soit d'un sourire avenant au moment de se séparer. Chad l'observait un peu distraitement, à la fois hypnotisé par son charme et par les souvenirs éprouvant de ces derniers jours. Une fois la porte refermée, il s'efforça de reprendre ses esprits. « On t'a dit que t'étais beau en gourou LGBTQIA+ ? » avait-il ironisé. Ce sigle qu'il ne connaissait même pas deux mois plus tôt, et dont il apprenait un peu plus chaque jour. « Je suis désolé, je tenais à venir mais j'ai pas l'impression d'avoir été d'une grande aide aujourd'hui. J'avais surtout besoin d'être entouré je crois. »

Si Casey n'avait pas non plus à rougir de son gabarit, il paraissait inévitablement frêle à côté de Chad. Une aubaine pour celui qui ne se lassait plus de l'enlacer, de l'envelopper de tout son corps à chaque moment où ils se dérobaient au regard du monde, juste pour combler le temps perdu. Les premiers mois étaient toujours idylliques, le contact charnel et les gestes tendres aussi récurrents que l'image de l'autre assaillait les instants de contemplation. Même occupé à la salle ou à la caserne, Chad pensait à lui entre deux interactions ; à la perspective de le retrouver, et d'oublier qu'il avait un jour dû le quitter. Malgré des jours compliqués, le voir approcher et le sentir s'installer tout contre lui était grisant. Sa cuisse caressant la sienne, et son bras lové autour de sa nuque, c'était comme s'ils ne formaient plus qu'un seul être. « Bien-sûr, tu veux juste ménager ma jalousie. » avait-il ironisé, conscient que Casey devait nourrir les fantasmes d'autres que lui, mais satisfait d'imaginer qu'il était le seul à pouvoir les assouvir. A vrai dire, la question de l'exclusivité n'avaient jamais été mise sur la table, tout comme celle de qualifier leur relation de plus en plus fusionnelle et indispensable. A leur âge, ce genre de préoccupations semblaient trop évidentes pour être discutées, et Chad n'avait jamais douté que celui qu'il considérait désormais comme son compagnon accordait autant d'importance à la fidélité qu'à l'altruisme. Casey promena un regard distrait, et si son absence fut de courte durée, Chad l'avait remarquée. C'était le risque d'être scruté dans les moindres détails. Il accueillit son baiser sans opposition, comme on tendait la main à un geste désespéré, et balada sa main sur son genou, pensif. « Oui ça a l'air d'aller mieux. Je crois qu'ils ont déjà retrouvé leurs petits rituels, comme si de rien n'était. J'ai demandé à mon frère Zach de les surveiller de près, mais je doute qu'il le fera. Si c'était moi, elle bougerait même pas le petit doigt. Mais c'est pas le cas, je suis là et ils sont là-bas, donc est-ce que j'ai vraiment mon mot à dire ? » La rhétorique était manifeste, pourtant Chad savait foncièrement que Casey lui affirmerait le contraire. Que la distance entre son quotidien citadin, et celui de ses parents à la ferme, ne justifiait pas son manque de légitimité dans leurs affaires, et encore moins dans l'inquiétude qu'il était en droit de ressentir. Sa mère allait mieux, c'était le principal, et il s'en assurait tous les jours en appelant qui daignait bien répondre au téléphone. Naturellement, Casey l'avait soutenu sans montrer le moindre signe de faiblesse, et Chad réalisait que sa peine avait peut-être éclipsé la sienne. Ses drames familiaux avaient accaparé leurs discussions, motivé leur tendresse des derniers jours, sans jamais leur laisser de répit. « Toi comment tu te sens ? Je vois que tu veux faire bonne figure mais il y a un truc qui te chagrine. T'as pas à te sentir coupable d'avoir des problèmes pour préserver les miens, tu sais ? » dit-il finalement pour lui arracher quelques confessions. S'ils voulaient se targuer d'être un couple, ils devaient partager leurs fardeaux.

La modestie de Casey était plus charmante encore que les qualités superficielles qui le faisaient rougir étaient sincères. Cette façon un peu candide d'accueillir les compliments, et ce sourire un peu gêné qui sublimait ses joues rosies d'embarras, faisaient fondre Chad bien plus encore que ce physique qu'il ne se lassait pas de flatter. Depuis le temps, Chad avait fini par comprendre qu'il aimait cette beauté inconsciente autant qu'il s'aimait lui-même de façon bien plus insidieuse. Comme il était coutume de le dire, les opposés avaient tendance à s'attirer, et l'humilité authentique de Casey s'équilibrait parfaitement avec celle plus artificielle de Chad, qui au contraire se délectait des compliments pour cultiver sa vanité. « Si tu veux dire pour ta fierté, je veux bien te croire. Mais j'ai bien d'autres idées pour te flatter. » avait-il rétorqué, haussant un sourcil grivois. Chad ignorait si son mariage sexuellement bridé l'avait obligé à endormir ses désirs, ou si c'était simplement l'effet que lui faisait Casey. En tout cas il avait envie de lui sauter dessus dès qu'il le voyait. L'effet lune de miel avait aussi sans doute sa part de responsabilité. Il se demandait aussi à quel point Casey était jaloux. Si c'était un défaut qu'il réservait exclusivement à sa relation fusionnelle avec Kelly, ou s'il se surprenait parfois à avoir quelques pensées paranoïaques quand Chad décrivait ses collègues. Un sportif doublé d'un pompier côtoyait forcément son lot de testostérone et de virilité assumée. Ce qui était sûr, c'était qu'il était d'un soutien sans faille, et que s'il nourrissait peut-être quelques rancunes clandestines, il savait se montrer conciliant. Chad ne s'était pas attendu à une autre réaction de sa part. Il l'écouta attentivement, feignant un air penaud alors qu'il avait les mêmes certitudes que lui. Entre tous ses frères, c'était peut-être Zach qui avait la parole la plus légitime. Même Chad n'en démordrait pas, alors qu'ils continuaient d'entretenir une rivalité tenace. C'était bien une des rares batailles qu'il lui concédait. « T'as sans doute raison. Et c'est certain que leur rendre visite plus souvent me donnerait meilleure conscience. Mais j'ai pas l'impression que ça devrait être une corvée d'aller là-bas. Je culpabilise presque. » dit-il en se massant la tempe. Si le drame qui avait précipité son retour à Kilcoy avait bien souligné une chose, c'était que le temps était trop précieux pour être gâché par des remises en question futiles. Devait-il rendre visite à ses parents ? En avait-il véritablement envie, ou sa motivation était-elle mue par une espèce de contrainte sociale, une filiation de laquelle il devait être redevable ? En vérité le problème était très simple. Le mur qu'il avait érigé entre sa vie personnelle et sa famille lui semblait incontournable. Trop dense, trop haut, trop protégé. Et pourtant, ses récentes discussions avec Amos lui avaient laissé entrevoir une faille. Un petit pan de mur fissuré qui lui laissait entrevoir l'autre côté. Tout n'était pas perdu. Et de toute évidence, révéler l'existence de Casey à ses parents serait le coup de massue nécessaire pour en abattre les dernières fondations. La soudaine tendresse de Casey, loin d'être inhabituelle ou suspecte, était annonciatrice. Une caresse avant le mal. Le regard de Chad, déjà grave, s'était durci un peu plus. Comment avait-il pu l'écouter se plaindre sans jamais lâcher un mot ? Sans jamais craquer ou avoir l'air abattu ? « C'est horrible ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Elle s'est suicidée ? » demanda-t-il abasourdi par la nouvelle. Chad ignorait la connexion que Casey pouvait bien avoir avec cette femme. Si son émotion était profonde, ou simplement animée par le simple fait de l'avoir croisée un jour, et de se dire que la vie était aussi éphémère qu'une rencontre. « Je suis désolé, ça fait que me conforter dans l'idée que j'ai totalement négligé  tes problèmes ces derniers temps. Tu crois pas que tu as quelque chose à voir là-dedans quand même ? » demanda-t-il, prêt à dégainer tous les arguments pour déconstruire cette idée.

Il était révolu, le temps des œillades secrètes, de la tendresse discrète et des sentiments confinés. Chad ne le regrettait pas. En fait, il se demandait même comment il avait pu un jour dissimuler tout l'amour et le désir que lui procurait Casey. Se tenir près de lui éveillait tous ses sens, détendait tous ses muscles, comme une douche chaude après l'effort. On pourrait les épier qu'il ne le remarquerait même pas, trop occupé à offrir à Casey toute l'attention qu'il avait autrefois distillée, entre deux cours à l'université, plaisir coupable condamné à leur propre conscience. Le jeune homme, à l'époque, avait agi en saint, doué d'une patience infini dont Chad comprenait tout le sens seulement aujourd'hui. Il ne se lassait pas de flirter comme un adolescent aux hormones fébriles, d'insinuer dans leur humour graveleux toute leur complicité retrouvée. Un sourire ponctua leur échange évocateur. La main de Casey dans son cou avait un pouvoir apaisant. Il la sentait glisser instinctivement sur sa nuque, lui hérisser les poils du dos, sans jamais écraser le poids de sa présence. Chad se souvenait avoir eu une conversation similaire avec Kelly lors de leur visite impromptue à Kilcoy. A l'évidence il n'avait pas encore fait la paix avec son ingratitude présumée. Ce qui le marqua surtout, ce fut le naturel avec lequel Casey s'adressait à lui, comment il glissait les preuves de son affection, quelques mots tendres qui vibraient chaque fois dans sa poitrine. Mon amour. Ce n'était pas anodin à ses oreilles, et c'était surtout une mélodie qu'il n'avait pas entendue depuis longtemps. Si le sujet n'était pas si grave et leur timbre si sérieux, il l'aurait contourné. « C'est pas tant une corvée que le fait que je ne suis pas tout à fait moi quand je vais là-bas. Je sais pas ce qu'ils imaginent de ma vie, mais c'est pas la réalité. C'est toi la réalité. J'ai envie de leur parler de toi, de tout ce qui me rend heureux ici. C'est à moi d'être un peu courageux et de leur dire la vérité. » dit-il avec résolution, une promesse implicite qu'il faisait de l'intégrer dans les moindres recoins de sa vie.

Si Casey savait faire preuve d'une sagesse et d'une perspicacité remarquables, il était parfois freiné par l'inexistence de ses rapports familiaux. Un enfant unique ne pouvait pas comprendre toute la profondeur des liens fraternels, mais Chad était trop courtois pour lui dire si brutalement. « Sauf que je suis en compétition avec mes frères. Du moins avec Zach. Tu vois assez de gens perdus pour comprendre à quel point la famille est un sujet complexe... ça a toujours été comme ça, et ça risque pas de changer du jour au lendemain. » avait-il affirmé, catégorique, point final à cette conversation qui de toute façon devait se jouer entre lui et son frère. Il l'écouta alors se confier à son tour, réprimant ses envies de le consoler de baisers, de la tempe jusqu'au creux de son cou parfumé à l'après-rasage, en passant par sa joue, la commissure de ses lèvres et sa bouche. Au lieu de ça, il attrapa sa main et l'embrassa du bout des lèvres. « Tu l'as aidé du mieux que tu pouvais. Je sais que tu aimerais le contraire, et crois-moi à mes yeux tu en as toutes les qualités, mais tu n'es pas un superhéros. Tu donnes des conseils aux gens, tu les guides, mais tu ne peux pas faire les choix à leur place. » rétorqua-t-il, un regard de commisération planté dans le sien. Même l'influence des meilleurs avait ses limites. En partenaire exemplaire, Casey tenta de le rassurer à son tour. C'était plus fort que lui, il était altruiste à ce point. « C'est pas une raison. J'aurais dû être plus attentif. » trancha-t-il pour ne pas laisser à Casey l'opportunité de s'excuser à sa place. Le ton qui avait suivi était désemparé, presque résigné. En fermant les yeux, Chad aurait pu douter qu'il avait en face de lui l'homme optimiste et obstiné qu'il connaissait. « Ce n'est pas ton échec. Regarde autour de toi. Regarde tout ce que tu as construit. Toutes les personnes que tu as aidées. C'est ça la vérité. Tu donnes déjà tout. Et c'est pour ça que les gens t'aiment. C'est pour ça que je t'aime. » Ils l'avaient déjà dit. Ils savaient qu'ils s'aimaient. Pourtant Chad se sentait ragaillardi chaque fois que ce constat franchissait ses lèvres. Il l'embrassa pour de vrai cette fois-ci. « Tu veux que je t'aide à préparer quelque chose en sa mémoire ? »

L'amour avait le pouvoir de changer les gens. Comme lui, Casey était doué pour faire briller les autres, sublimer leurs talents, ou révéler des qualités insoupçonnées. Depuis qu'il avait eu la chance de revenir dans sa vie, Chad s'était de fait montré plus altruiste, plus ouvert, et moins borné dans ses convictions. Être pompier était loin d'être une preuve irréfutable et suffisante de générosité, une carte qu'on pouvait brandir pour se faire une place au paradis des saints. Le trentenaire avait péché par excès d'égoïsme, avait brisé plusieurs cœurs au passage, prétendument pour en préserver d'autres. Le résultat était bien pitoyable et, après avoir reconstitué le sien, il était prêt à reprendre là où il avait fait les mauvais choix. Une renaissance en quelque sorte. Dans cette histoire, tous se rassuraient d'avoir tout de même accompli des choses. Peut-être qu'à l'époque son amitié avec Kelly n'aurait pas survécu au choc. Peut-être aurait-il ralenti Casey dans ses projets de charité. Peut-être que leur peine avait nourri leurs ambitions finalement, et décuplé leur empathie. Chad en avait assez de se laisser tourmenter par les hypothèses d'une autre vie. Une vie potentielle. Il vivait la seule qui valait la peine d'être vécue en ce moment, se surprenait à être un homme meilleur chaque fois qu'il devinait son reflet glorifié dans les prunelles de Casey. Et si ce dernier était d'une clémence sans borne, Chad se chargeait bien lui-même de se corriger à ses inévitables sorties de route. Les louanges que lui chantait son homme étaient aussi sincères qu'elles étaient partiales. C'était drôle, mais chaque fois que Casey félicitait son courage ou ses progrès, il ne voyait que le chemin qu'il lui restait à parcourir pour l'égaler. A ses yeux ce n'était pas plus malsain qu'une forme de respect tendre et réciproque. Il avait envie de lui répondre que son courage était dérisoire face au sien, puis se ravisa. Il fallait savoir accepter les compliments de ceux que l'expérience avaient rendu sages et lucides. Il se contenta de hocher la tête et d'embrasser sa tempe. C'était une aubaine, car Chad ne se lassait jamais de l'embrasser chaque fois qu'il faisait preuve de compassion. Il en profitait d'ailleurs, conscient de ne pas avoir le monopole des problèmes familiaux. Une conversation qu'il avait la décence de reporter à plus tard, quand les projecteurs auraient fini d'être braqués sur lui. Ce qui arriva plus tôt que tard, même si l'air de Casey était sombre et abattu. Ils n'étaient pas si compatibles pour rien. Chacun traitait ses supposées erreurs avec une implacable fermeté. Un déséquilibre qu'ils modéraient mutuellement. Chad acquiesça à nouveau. Oui il avait raison, et il était bien heureux de constater que Casey savait lever le pied parfois quand il était question de ses propres déconvenues. La mort de Victoire était bien plus qu'une anecdote, mais pas plus la responsabilité de ceux qui lui avaient tendu la main que l'ultime symptôme d'une souffrance incurable. Que Casey admette les limites de ses compétences à voix haute était un premier pas vers la déculpabilisation. « De rien c'est normal. » répondit-il en lui rendant son baiser. « Ok, tu sais que dans tous les cas je serai là pour t'accompagner. » affirma-t-il sans le quitter du regard, le même sourire un peu désolé pendu aux lèvres. Par chance Casey décida lui-même de changer de sujet, et s'il ne l'avait pas souligné Chad aurait pu oublier la tristesse qui lui avait précédé. « Là tout de suite ? » demanda-t-il, aussi surpris qu'enthousiaste à l'idée de prolonger ce moment de communion. « Allez c'est parti ! » dit-il en amorçant de se lever pour laisser à Casey le temps de lui rendre ses genoux. Bientôt ces initiatives deviendraient rituel, et Chad s'en réjouissait d'avance.