Il connaissait ces galas par cœur, à tel point qu'il lui était avec le temps facile de deviner quel champagne et quels amuse-bouches y seraient servis. Les mêmes saveurs, les mêmes invités triés sur le volet et cette impression persistante de devoir y faire doublement ses preuves parce qu'il était encore il y a quelques années le fils de son père pour une partie d'entre eux. Heureusement le temps avait fait son œuvre et convaincu même les plus sceptiques, ceux qui ne voyaient en lui qu'un jeune ambitieux qui se brûlerait les ailes à vouloir bousculer les codes et tout réinventer du haut de ses vingt-six ans. Lorsque ses premiers défilés avaient fait parler, certains y avaient vu un coup de chance, d'autre un élan de curiosité de la part du gratin australien. Mais le succès n'avait pas tardé à le frapper à nouveau, la presse s'était rapidement emparée du phénomène et la machine s'était emballée pour bientôt faire de lui l'un des jeunes créateurs les plus en vogue du pays. Une ascension faite de sacrifices, de blessures qu'il avait toujours gardé bien à l’abri des regards. Mais une ascension dont il était profondément fier, et plus que de représenter sa revanche sur ceux qui avaient un jour douté de ce succès, elle représentait aussi une revanche sur la vie. Créer, surprendre et marquer les esprits ; voilà ce qu'il avait toujours aspiré à faire. Mais réussir avait pour autant toujours fait partie de ses aspirations secrètes, de ce mantra qu'il se récitait chaque matin depuis qu'il était en âge de comprendre qu'on ne devenait pas un créateur influent sans travailler d'arrache-pied pour écraser la concurrence. James quittait rarement son atelier de création et il y a encore quelques temps les préoccupations financières suscitaient bien peu d'inquiétude à ses yeux, mais entre temps Weatherton avait essuyé un léger déclin et tout avait été remis en perspective. Il y avait eu l'arrivée d'Archie, aussi, qui bien que James refuserait de l'avouer n'y était peut être pas pour rien dans l'intérêt que revêtaient depuis peu ces questionnements pour lui. Ils avaient redressé la barre, ensemble, et renoué avec un succès fulgurant à leur retour de Paris, mais James avait tiré des enseignements de cette mauvaise passe. Weatherton était une entreprise familiale, et bien qu'elle se tienne droite depuis plus de cinq décennies elle n'en était pas pour autant infaillible. Et lui, en plus d'être son créateur, serait un jour son héritier. Il se devait de perdurer leurs efforts pour lui assurer une longue et durable croissance.
Loin d'avoir seulement pris part aux mondanités de ce soir pour saluer les bonnes personnes et échanger quelques bons mots, James comptait en réalité y poursuivre une quête bien précise, débutée il y a plusieurs semaines lorsqu'il était apparu opportun de réfléchir à la place que pourrait bientôt prendre Weatherton dans la mode masculine. Les hommes n'étaient pas leur cœur de cible à l'époque où son grand-père créait exclusivement des tenues pour ces dames, mais les temps avaient changé et Weatherton avait opéré un changement de cap en créant des collections masculines et en leur dédiant des défilés qui s'étaient toujours fait le reflet de leur désir d'innover toujours plus. Bien loin des costumes sages que ses yeux voyaient défiler depuis le début de la soirée, ses couturières ne lésinaient pas sur les broderies pour magnifier les pièces classiques de la garde-robe masculine. Les modèles étaient toujours uniques, nécessitant parfois un savoir-faire presque chirurgical mais sans jamais trahir la sobriété qui se retrouvait toujours d'une manière ou d'une autre dans la patte de son créateur. S'il y a une chose que James avait pu observer au fil des années, c'est que les hommes aussi éprouvaient de plus en plus un désir de sur-mesure. Car qui voudrait porter le même costume que son voisin, quand il pourrait retrouver un sentiment d'exclusivité au milieu d'une foule faite d'individus tous vêtus à l'identique ?
Son regard scrutait les environs à la manière d'un radar, la ligne de ses lèvres s'étirant derrière sa coupe de champagne. A quelques mètres devant lui, une silhouette avait attiré son attention et le créateur n'était pas sans savoir que l'homme qu'il observait était l'une des attractions de cette soirée. Channing Walker, héritier d'un des groupes immobiliers les plus influents du pays dont il avait récemment pris les rênes. Une prise de fonction médiatisée et très commentée, rien que ce soir où de nombreuses conversations s'orientaient vers la présence de l'héritier à ce gala. James avait toujours été fin observateur et plus que tout, il savait tendre l'oreille lorsque ça s'avérait précieux. Il avait entendu dire beaucoup de choses sur ce jeune prodige qui n'attirait pas seulement l'attention de ces dames, et sur le papier Channing semblait réunir toutes les qualités pour séduire le tout Brisbane : la jeunesse, le charisme et une réussite déjà incontestable. Mais ce qui intéressait James, c'était aussi cette enveloppe physique avantageuse qui valait au jeune homme de ressembler à un acteur de Cinéma dans son costume. Sa silhouette était élancée, son regard perçant et malicieux, sa mâchoire bien dessinée, et il y avait aussi chez lui quelque chose qui ne le faisait pas ressembler à tous les hommes qu'on croisait à ce genre de soirées. Non, il avait définitivement quelque chose en plus et c'était ici un raisonnement purement objectif de la part de James. Pas tout à fait désintéressé, toutefois, car le créateur avait une idée bien précise du genre de profils dont Weatherton devait s'entourer et qu'à mesure qu'il admirait celui dont le nom était sur toutes les lèvres, il ne pouvait s'empêcher de voir en sa présence une aubaine. Il cherchait le prochain visage masculin des collections Weatherton et pressentait tout au fond de lui qu'il pourrait bien l'avoir trouvé. « Channing Walker ? » James fendit la foule au moment de s'approcher de lui, laissant deviner à son interlocuteur que sa réputation l'avait précédé. « James Weatherton, de la Maison Weatherton. » Il se présenta dans un sourire poli, tendant au jeune homme l'une des deux coupes de champagne qu'il s'était procuré. « Je n'ai pas pu m'empêcher de voir que votre coupe était presque vide. » Et c'est pour ça que, tout naturellement, il s'assurait qu'il ait de quoi trinquer si par chance cette rencontre était vouée à connaître une issue satisfaisante pour tous les deux. « Vous voyez, j'aime ces soirées pour deux choses. Le champagne qu'on y boit, et les rencontres qu'on y fait. » Et si James préférerait toujours les soirées passées dans son atelier à ces galas pompeux, il en avait pour autant très tôt appris tous les codes. « Vous auriez un moment à m'accorder ? » Pour discuter, en apprendre davantage sur ce parcours qui suscitait chez lui un véritable intérêt en attendant le moment où il lèverait le voile sur ses intentions avec l'espoir de capter son intérêt en retour.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Un énième gala, sûrement le dernier du mois. Une soirée mondaine parmi tant d'autres, à l'exception que celle-ci est une à laquelle le grand brun se plaît à prendre part. Elle apporte un peu de banalité dans son quotidien, un peu de simplicité dans le tourment de ses journées et il ne s'y refuse pas. Il est bien plus simple de sourire au gratin de Brisbane plutôt que d'affronter ses idées noires, assis chez lui avec un verre à la main. Parler affaires et se plonger cette bulle hors du temps, celle dans laquelle il doit évoluer prudemment pour l'avenir de la société, celui de sa soeur et le sien, est une bien plus saine distraction que celle de boire seul. Bien plus sage que celle de risquer sa vie ou de confronter son joli minois à des poings, et il s'y résout pour une fois de bon coeur. Prends soin de toi et de ta vie, Channing. Car même pour une entreprise habituée à briller sous le feu des projecteurs, rien n'est jamais acquis et il en avait pleinement conscience maintenant qu'il avait accès aux comptes bancaires de cette dernière. Le souhait de Mary, sa mère, de voir Lexie épouser le riche héritier Bishop n'était pas une allusion sans fond. Car aux yeux de sa maternelle, voir sa fille dire oui à Carlisle était l'issue la plus sûre et la plus simple pour assurer au Walker Group de remonter la pente glissante sur laquelle elle l'avait entraîné. Car pourquoi vouloir se débarrasser des débris d'une famille brisée quand une pièce du puzzle pouvait encore servir ? La femme n'avait aucune limite, et l'idée avait valu au brun un haut-le-cœur lorsqu'elle avait été mentionnée lors d'un dîner à la demeure familiale. Elle le tendait toujours en y pensant, même maintenant qu'il était aux rênes de la société et confronté à la réalité. Comment pouvait-elle envisager sérieusement cette issue ? Elle était exclue pour le brun, qui préférait de loin entamer une dangereuse danse avec le destin plutôt que de ruiner la vie de sa petite soeur.
L'héritier jongle d'une conversation à une autre, focalisé sur ses objectifs et préférant y consacrer toute son énergie. Face à lui cette fois-ci, une quinquagénaire habituée de ces événements qui souhaite le mettre sur une recherche précise de bien de prestige. Depuis peu, l'agence étend ses horizons sur des services sur-mesure comme celui-ci et la demande afflue. C'est une bonne surprise pour Channing qui a pris la décision de proposer ce service afin de diversifier les prestations et d'atteindre une clientèle plus large. Une nouvelle branche qui permet de faire connaître l'entreprise sur un secteur différent de celui sur lequel elle s'est déjà imposée, et qui de par ce fait peut fidéliser de potentiels investisseurs sur le domaine de prédilection du groupe. Une idée qui, il l'espère bien, permettra entre autres de redresser la barre. et alors que la femme prend congé une fois sa requête décrite, il se retourne à l'entente de son nom. « Channing Walker ? » Un homme, à la silhouette sculptée et la mâchoire carrée, fend la foule pour s'approcher de lui. Il a déjà vu son visage dans ces mondanités, même s'il ne repose pas son nom immédiatement. « James Weatherton, de la Maison Weatherton. »Weatherton. La maison de haute couture dont sa soeur lui a déjà fait quelques louanges, et cela lui semble évident maintenant qu'il peut poser chastement son regard sur la tenue couture que porte son interlocuteur. Channing n'est pas spécialement épris de mode, mais il a le goût des belles choses et sait en reconnaître lorsqu'il en voit. Ce que porte l'homme est loin d'être ordinaire, et pourtant il l'arbore comme une seconde peau. Est-ce surprenant ? Non, l'inverse l'aurait été. « La maison Weatherton. Vos collections font parler d'elles. » répond il afin de faire savoir au directeur artistique qu'il n'est pas le seul à être précédé par sa réputation. « Je n'ai pas pu m'empêcher de voir que votre coupe était presque vide. » Il sourit à son tour en s'emparant de la coupe tendue après avoir délaissée la sienne sur le plateau d'un serveur. « Je vous remercie. » Heureusement pour ces mondanités, le champagne coulait à flot. Il maintenait les esprits en vie et chassait de son mieux l'ennui, et Channing ne peut s'empêcher d'être sincère en remerciant l'homme. « Vous voyez, j'aime ces soirées pour deux choses. Le champagne qu'on y boit, et les rencontres qu'on y fait. » Ils ont déjà un point en commun, et la remarque le fait doucement sourire. Est-ce que lui aussi préfère le confort de ses ateliers, celui où il peut travailler ses tissus et ses croquis sans avoir de pression autre que celle qu'il juge bonne de s'infliger ? Préfère t'il ajuster ses pièces et les peaufiner plutôt que de se prêter à cette immense pièce de théâtre que sont les soirées mondaines ? Sans aucun doute, puisqu'on ne produit pas d'aussi belles collections capsules sans un minimum de passion. « Vous auriez un moment à m'accorder ? » Son sourire s'éternise un peu sur ses lèvres alors qu'il l'écoute, avant d'hocher posément la tête à sa demande. « Bien sûr. Ma coupe est pleine, j'ai tout le temps du temps. » Le plein d'essence est fait, James est prévoyant, et Channing est tout à fait disposé à écouter ce que l'artiste veut lui dire. Sa curiosité est piquée, il mentirait en prétendant le contraire puisqu'il doute que l'homme veuille déménager les locaux de son agence et il n'est pas sans savoir depuis qu'il a ouvert la porte de sa villa durant la fête des voisins qu'il est très bien logé. Le Walker ne s'y est pas rendu de lui-même, mais il en a assez entendu parler pour se faire une idée. Non, James a sûrement quelque chose d'autre en tête et s'il tenait simplement à le féliciter cela pourrait déjà être terminé. Le regardant, le grand brun porte son champagne à ses lèvres en étant pendu à celles du styliste. Le naturel curieux du Walker trahit le fait qu'il a déjà son attention.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
L'on pourrait croire qu'il n'y avait rien de plus commun qu'un homme élégant au milieu d'une folle de personnes vêtues de costumes hors de prix, mais l'élégance allait en réalité chercher beaucoup plus loin que le prix que vous étiez prêt à mettre pour vous faire remarquer en société. L'élégance, c'était une attitude, un naturel, une allure, une intelligence du corps que trop peu de gens apprenaient vraiment à maîtriser. On pouvait être la personne la plus fortunée de la pièce et pourtant être dépourvu d'élégance – des hommes riches et grossiers, James en avait fréquenté dès son plus jeune âge. Avec le temps, le styliste avait développé un véritable radar pour ce genre de choses, l'élégance étant devenue au fil des années comme une sorte de nectar qui attirait immanquablement son regard lorsqu'il était en présence d'une personne raffinée. Et c'était incontestablement le cas de Channing Walker, dont l'élégance était aussi avérée qu'indéfinissable, et qui semblait avoir bien peu d'efforts à faire pour capter l'attention d'une partie de l'assemblée. Comme celle de James, qui n'hésita pas plus longtemps à aller à la rencontre de l'homme d'affaires, qui en plus de transpirer l'élégance semblait également d'un abord facile. Il ne le nierait pas, ça lui faciliterait les choses et il aurait bien moins de mal à en arriver à son propos initial. En attendant, et parce qu'il ne saurait lui parler d'entrée de jeu de cette proposition qu'il mûrissait depuis près d'une heure, le blond comptait préparer subtilement le terrain. « J'admets qu'au-delà de la passion qui m'anime, j'ai toujours aimé l'idée de marquer les esprits. » Une étincelle de fierté se mit à briller au fond de ses yeux. James ne rougirait jamais d'entendre dire que son art faisait parler de lui, au contraire c'était pour inspirer toutes sortes de réactions autour de lui qu'il repoussait toujours plus loin les limites de ce que la mode avait déjà donné à voir. Bonne ou mauvaise presse, il prenait tout et faisait toujours en sorte de faire encore plus fort au coup suivant. A la place qui était la sienne, on ne saurait se satisfaire de laisser qui que ce soit indifférent. « Je suppose que c'est le cas de beaucoup de personnes dans cette salle. » Faire parler de soi, dans ce milieu, était après tout une question de survie. Une image soignée et entretenue avait une incidence directe sur les chiffres et donc, sur la pérennité d'un empire tout entier. Se complaire dans l'anonymat était presque pire que l'échec. « Vous êtes une véritable attraction ce soir, Monsieur Walker. » Et pour cette raison, un homme comme James ne pouvait que se sentir flatté de partager quelques minutes de son temps assurément précieux. Il aurait été contrariant pour l'image du styliste qu'il doive l'arracher à deux de ses probables admiratrices, mais en aucun cas il n'aurait hésité à le faire. Quand il voulait quelque chose, il se donnait toujours les moyens de l'obtenir. « Dans ce milieu, les gens adorent les success story. Le fils reprenant les rennes de l'empire familial, ça plaît généralement beaucoup. » Mais ça, Channing l'avait sans doute constaté bien avant cette soirée. Probablement même qu'il connaissait déjà parfaitement les codes de ce milieu, lui que James observait depuis tout à l'heure se mouvoir avec grâce dans son costume. L'espace d'une seconde, le styliste regretta l'absence d'Archie, qui aurait sans aucun doute été bien meilleur orateur que lui pour l'échange de ce soir. Après tout, l'actionnaire était doté d'un charisme et d'une aisance pour les discours qui faisaient de lui le roi de ce genre de soirées. James, lui, était avant tout un artiste qui éprouvait bien plus de plaisir à créer dans la pénombre de son atelier qu'à se montrer à ces galas. A croire que finalement, tous les deux se complétaient vraiment bien.
Observant son interlocuteur comme s'il imaginait déjà sa silhouette vêtue d'un ensemble Weatherton et placardée sur tous les panneaux publicitaires de la ville, James se reconnecta à la réalité au moment de souffler, avec un intérêt entier et sincère. « C'est courageux de votre part d'assumer ces responsabilités à votre âge. Pour certains, ça s’apparenterait sans doute à un insupportable carcan. Mais il y a des personnes à qui on a tout simplement appris à penser petit. » Son regard balaya l'assemblée avant de se reporter sur son interlocuteur. Il connaissait plus d'un homme de leur âge qui préférerait se complaire dans une vie de liberté et d'insouciance plutôt que d'endosser un costume aussi lourd que celui de dirigeant. Parce qu'une fois bien ajusté, il ne vous autorisait plus ni erreur, ni amateurisme. Vous aviez des responsabilités, et il n'était pas question de vous dérober. « Ce n'est pas votre cas, je me trompe ? » Il ne prétendrait pas qu'il avait lu ses interviews dans la presse, il n'en avait pas eu le temps et préférait de toute façon se faire son propre avis sur les gens. C'était là simplement une intuition, mais par chance elle l'avait rarement détrompé. « Vous avez toujours voulu prendre la suite de votre père ? » Peut être avait-il été préparé toute sa vie pour ce moment, ou peut être avait-il un jour rêvé d'une autre voie. « J'imagine combien une partie de vous a sans doute peur de le décevoir. Je sais qu'il n'y a pas pire pression que d'assurer la relève familiale. On attend de nous de réussir plus vite que les autres et en plus, on est constamment comparés à nos aînés. » Un fin sourire étira la ligne de ses lèvres, bientôt dissimulée derrière le rebord de sa coupe. James ne confiait jamais rien par hasard et surtout pas sur sa vie personnelle, alors s'il le faisait à demi-mot sur la pression pesant sur ses propres épaules depuis qu'il avait rejoint l'entreprise familiale, c'était pour que Channing entrevoit dans leurs deux parcours quelque chose d'assez similaire pour piquer son intérêt avant la proposition qu'il comptait lui faire. James ne cherchait jamais à apparaître sympathique, mais il savait quand il était dans son intérêt de se montrer un peu moins fermé et ici, il désirait faire sentir à Channing qu'il était peut être en partie à même de comprendre ce que pouvait ressentir un jeune homme dans sa position.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Authentique, humble et charismatique. Channing l'était, et ce sans avoir eu à faire d'efforts démesurés. Il était né avec cet atout, celui d'inspirer confiance en étant avantagé d'une enveloppe corporelle plaisante à l'oeil, sublimée d'un tempérament facile qui lui en revanche avait été travaillé et peaufiné au fil des années. On pouvait dire du Walker qu'il avait eu de la chance, qu'il était né avec une cuillère en argent dans la bouche et qu'il n'avait pas d'autre mérite que celui de porter son nom. On pouvait dire bien des choses sur sa personne, en imaginer encore davantage, mais pourtant très peu le connaissaient réellement et il ne s'en déplaisait pas. Il s'en amusait même, quelques fois, en lisant ce qu'on disait de lui dans les médias alors qu'il rentrait au petit matin des quartiers sombres de Brisbane, l'esprit vide et le corps encore empreint d'adrénaline. Encore couvert de frissons après avoir quadrillé la ville endormie au volant de sa sportive, après avoir risqué sa petite vie parfaite comme il le fait depuis tant d'années que cela lui parait parfois surnaturel de ne pas avoir été démasqué au moins une fois.
Mais ce soir n'est pas une nuit de folie ou de danger, et il a paisiblement revêtu son costume d'homme d'affaires pour arpenter le hall de récéption de l'hôtel où il a été invité. Une coupe bientôt vide à la main, il ondule d'un sujet de conversation à un autre en sentant sur lui bien des regards. Plus ou moins bienveillants, plus ou moins chaleureux, mais aucun auquel il n'est pas habitué. Il s'adapte vite l'héritier, il compose avec son quotidien pour en tirer le meilleur et c'est sûrement l'une des choses qu'il fait qui agace le plus les langues de vipère. mais une aussi qui fascine le plus ceux qui voient en lui un potentiel plutôt qu'une concurrence. « J'admets qu'au-delà de la passion qui m'anime, j'ai toujours aimé l'idée de marquer les esprits. » qui attire les passionnés comme James Weatherton, qui plaît à ceux qui ont appris à voir plus loin que leurs semblables cachés derrière des œillères. « Je suppose que c'est le cas de beaucoup de personnes dans cette salle. » et en quelques mots, il met le doigt sur des similitudes pas si évidentes à déceler. On dit souvent qu'il faut une poignée de secondes seulement à une personne à la recherche d'un bien immobilier pour savoir si celui qu'elle visite sera le bon ou non, et Channing croit que cette théorie s'applique aussi bien à un appartement qu'à une rencontre. Il peut déjà cerner grossièrement le styliste alors qu'il s'empare de la coupe tendue, captant les lignes conductrices de sa personnalité. Un passionné, sûr de lui et qui sait où il va. Son instinct le trompe rarement, et le grand patron veut lui faire confiance une fois de plus tandis qu'il hoche la tête dans un sourire aux paroles de l'homme. Ils sont d'accord. « Marquer les esprits est l'objectif de beaucoup. Mais la passion est l'une des rares choses qui ne s'achète pas. » Car elle n'est pas sur le moindre étal de marché, car tous les zéros possibles sur un compte en banque n'y changeront rien. L'inspiration, celle apportée par la véritable passion, est l'une des plus convoitées dans l'univers de la création et puisqu'elle ne peut s'obtenir elle est d'autant plus rare et prestigieuse. « Vous êtes une véritable attraction ce soir, Monsieur Walker. » Sa remarque lui arrache un sourire un tantinet plus franc, ce genre de constat ayant toujours le don de le faire rayonner un peu. C'est un bel accomplissement que celui d'être sous le feu des projecteurs, mais c'est aussi une responsabilité supplémentaire même si cette dernière ne l'effraie pas. Il en faudrait davantage. « Dans ce milieu, les gens adorent les success story. Le fils reprenant les rennes de l'empire familial, ça plaît généralement beaucoup. » C'est un fait. Les médias se régalent des aventures du fils cadet qui reprend les rênes de l'entreprise laissées par son père, la presse est ravie par ce scénario et l'image que le Walker dégage est tout bonnement parfaite pour alimenter les gossips. Tout cela convient à tout le monde, et à lui le premier. Pourvu que cela dure le plus longtemps possible. « C'est le cas. Mon parcours plaît et inspire, vraisemblablement. »
Le blond a cet oeil minutieux alors qu'ils poursuivent leur conversation, celui qui serait sûrement capable de lui donner ses mensurations exactes s'il venait à tourner sur lui même assez lentement pour le laisser analyser plus en détail sa carrure. Ou cherche t'il plus simplement à savoir de quelle maison sort son costume ? « C'est courageux de votre part d'assumer ces responsabilités à votre âge. Pour certains, ça s’apparenterait sans doute à un insupportable carcan. Mais il y a des personnes à qui on a tout simplement appris à penser petit. » Courageux ou complètement stupide, comme il l'a déjà entendu. De l'autre côté du miroir, on est loin de se douter des conditions bien moins reluisantes que celles officielles de sa prise de fonction. La version de l'histoire où le père décède brusquement, où fils aîné s'enfuit à l'autre bout du monde, où la mère est incapable de ne pas mener l'entreprise à sa perte et où, par déduction, le suivant à qui revient le rôle est celui qui s'est sacrifié une fois de plus pour apaiser les tensions de sa famille déchirée. Heureusement pour lui, il se contemple à merveille dans le domaine de l'immobilier et préfère se dire qu'il l'a choisi plutôt que l'inverse. En tout cas, James l'approche du bon côté et avec les bons mots. Il continue de l'écouter attentivement, flatté d'un sourire toujours omniprésent sur ses traits. « Ce n'est pas votre cas, je me trompe ? » Il marque une pause, comme pour laisser planer un doute, souriant toujours à son interlocuteur sans rompre le contact visuel. « En doutez vous, monsieur Weatherton ? » il est doux dans cette question à laquelle il n'attend pas de réponse directe, plutôt un brin taquin pour guetter sa réaction. Sont-ils réellement sur la même longueur d'ondes ? Il porte son champagne à ses lèvres en le laissant poursuivre. « Vous avez toujours voulu prendre la suite de votre père ? » Sa gorgée s'attarde dans sa bouche alors qu'il repousse lentement sa coupe de ses lèvres après cette dernière. « J'imagine combien une partie de vous a sans doute peur de le décevoir. Je sais qu'il n'y a pas pire pression que d'assurer la relève familiale. On attend de nous de réussir plus vite que les autres et en plus, on est constamment comparés à nos aînés. » Les paroles qu'il entend sonnent davantage comme une confidence personnelle plutôt qu'une réelle interrogation. Toutefois, il tient à y répondre et il cherche ses mots une seconde durant. Il aurait sûrement choisi cette voie si on la lui avait proposée plutôt qu'imposée, mais les choses n'avaient pas eu exactement cette tournure et cela n'était un secret pour personne. « C'est l'avenir auquel j'aspirais, oui. » il marque une courte pause avant de poursuivre. « et même si les choses ne se sont pas déroulées exactement comme prévues et que j'aurais parfois aimé qu'elles soient différentes, je ne regrette rien pour autant. Elles ont contribué à mon parcours professionnel et ont embelli ma vie personnelle, elles ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui et ce n'est pas un regret. » Il s'ouvre une phrase durant au styliste, entrouvrant une porte sur la personne qu'il est derrière son costume de dirigeant, et ce n'est pas une chose qu'il fait régulièrement. Car les mots sont chers et les aveux rares dans l'univers mondain, et que la confiance est l'une des armes les plus destructrices que l'on peut se procurer pour ruiner quelqu'un. Mais jusque lors, personne ne veut ruiner personne, et la suite de la conversation pourrait même bien surprendre le brun. « Mais vous occupez également une place de choix dans la maison Weatherton, je me trompe ? Comment vont les affaires ? » Sa curiosité est sincère, à l'image de leur échange, et c'est l'occasion pour lui d'en savoir davantage sur cette maison de haute couture qu'on ne présente plus. « En toute honnêteté, ma soeur Lexie est plus au courant de vos dernières collections que je ne le suis. Mais j'ai un faible pour les belles choses, ça et une curiosité à satisfaire. » pas mal placée ni ayant un quelconque but, juste une curiosité qui fait très Channing davantage que directeur général.
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why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Il suffisait à James de lancer un coup d’œil à travers la salle pour déceler des regards curieux et deviner qu'ils étaient nombreux à espérer toucher un mot à l'héritier depuis que son nom s'était retrouvé sur la liste des invités. Tant mieux, James n'avait jamais rougi de devancer qui que ce soit et mieux valait que la coupe tenue entre les doigts de l'homme d'affaires lui ait été proposée par le styliste plutôt que par quelconque concurrent. James avait la fâcheuse tendance à être possessif et lorsqu'il plantait ses griffes quelque part, il ne relâchait la pression qu'une fois arrivé à ses fins. Que Channing se rassure, toutefois, le créateur ne comptait pas le mettre au pied du mur. Il ne l'avait pas approché sans raison, c'est vrai, mais il comptait aussi particulièrement sur cet échange pour apprendre à connaître l'homme sous le costume de marque. « Je suis amplement d'accord. J'ai toujours pensé qu'un homme, aussi brillant soit-il, ne va nulle part s'il n'est pas transporté par un but, quelque chose qui l'anime. » On pourrait lui reprocher de prêcher pour sa paroisse, mais James était depuis toujours convaincu que sa vie aurait manqué de saveur s'il n'avait pas été animé dès son plus jeune âge par l'envie de devenir un créateur influent. Pour ça il n'avait jamais fait de cadeau à personne et moins encore hésité à marcher sur ceux qui lui barraient la route, il le reconnaîtrait volontiers. Sans passion il ne serait sûrement pas le quart de ce qu'il était aujourd'hui. Sans passion, il se serait même éteint plusieurs années auparavant parce qu'aucun but ne l'aurait maintenu à la surface quand tout le reste aurait pu l'engloutir vers le fond. « J'ai la chance d'être entouré au quotidien de personnes passionnées. Il faut l'être pour travailler des centaines d'heures sur un même modèle et tenir des délais aussi rigoureux que dans mon milieu. » On ne l'entendrait jamais minimiser le travail de ses employées, ce qu'elles accomplissaient était remarquable. « J'imagine qu'il en va de même pour vous dans un domaine aussi exigeant que l'Immobilier. J'espère avoir un jour la chance de séjourner dans un de vos complexes hôteliers. » Si James avait consciemment évité de lire les dizaines d'interviews que Channing avait accordé à la presse, il avait fait ses devoirs pour ce qui était du groupe Walker. Influent, ancestral, assez proche de Weatherton sur pas mal de points. Cela tombait bien, se trouver des points communs avec l'homme d'affaires était moins anodin qu'en apparences. Le parcours de Channing, lui, faisait sans aucun doute l'admiration d'une partie de l'assemblée et s'il y avait sans doute comme dans toutes les histoires certains détails moins féeriques que le portrait qui était fait de l'héritier un peu partout, James était d'avis que tout le monde n'avait pas besoin de tout savoir. Les hommes comme eux avaient bien plus intérêt à enfermer leurs failles à double tour dans un coffre à l'abri des regards : en affaires plus que n'importe où ailleurs, les gens n'attendaient toujours qu'une occasion pour les utiliser contre vous.
Des failles, il peinait pourtant au premier regard à en trouver au grand brun, dont les épaules semblaient taillées pour les obligations qui allaient de paire avec sa fonction. Il ne semblait pas du genre à trembler devant une pile de responsabilités et donnait l'impression de pouvoir mettre le monde à ses pieds d'un claquement de doigts, ce qui confortait naturellement James dans son intuition qu'il pourrait faire un représentant d'exception pour Weatherton. Et si le styliste se fendit d'un sourire entendu comme pour souligner le fait qu'en réalité il croyait déjà fort bien savoir à quel genre d'homme il avait à faire, les confessions de Channing happèrent son attention. Il le fixa avec curiosité, croyant voir s'esquisser un portrait encore un peu plus précis – et flatteur – du jeune homme. « Vous avez parfaitement raison. Beaucoup de gens cherchent à renier leur passé plutôt que de faire corps avec lui. Je crois que les regrets sont le plus grand frein qui puisse exister. » Et de la même manière qu'il avait cru percevoir dans le discours de Channing la volonté d'ouvrir une page plus personnelle de sa vie rien que le temps d'une seconde, James lui aussi parlait par expérience. Le cas d'Alessandro restait un sujet sur lequel il serait mal à l'aise de s'exprimer justement parce qu'il s'agissait là d'une faiblesse qu'il n'avait jamais laissé prendre plus de passe dans sa vie et son présent. Au lieu de ça, le créateur tâchait d'y puiser sa force depuis maintenant plusieurs années. Ce n'était pas parfait, et sans doute que Channing pourrait le comprendre mieux qu'il n'en avait peut être conscience, mais c'était toujours mieux que de regarder constamment en arrière. « Vous avez selon moi toutes les raisons d'être fier de la personne que vous êtes devenu. Et entre nous, personne n'aime les parcours parfaits. Vous suscitez probablement bien assez de jalousies comme ça. » Un soupçon d'amusement étira son sourire. Ils connaissaient tous les deux fort bien cet univers impitoyable fait de galas mondains comme parfois de coups bas motivés par l'envie. Des envieux, tout homme qui réussissait était amené à en faire et chacun savait que derrière une poignée de main amicale et un sourire engageant pouvait se cacher une rivalité certaine. Fort heureusement, Channing et James n’œuvraient pas dans le même domaine et n'avaient donc à ce niveau-là rien à craindre l'un de l'autre. Ils n'étaient pas des concurrents, ou seulement pour ce qui était de s'illustrer pour leur classe et leur élégance à ce genre de soirées. Et James ne prenait vraiment plaisir à être là que lorsque les rencontres qu'il pouvait faire rentabilisaient à elles seules les efforts qu'il avait pu faire pour se préparer. Autrement, boire du champagne dans un joli costume ne l'enthousiasmait pas autant qu'on pourrait le croire. « C'est exact. Mon père en est le Président-Directeur Général et je m'occupe de nos collections de Haute Couture. Je supervise aussi la Direction Artistique de nos défilés. » Que Channing se montre curieux à son tour pourrait n'être qu'une marque de politesse, mais James décelait dans ses questions une sincérité certaine. A son tour, donc, de se montrer parfaitement transparent avec lui. « Les affaires se portent très bien. Je ne vous mentirai pas en vous disant que Weatherton n'a pas traversé une crise légère, l'année passée, mais heureusement rien qui n'ait pu être facilement inversé. Le temps peut mettre à l'épreuve même les Maisons les plus anciennes. » Et la manière qu'il avait aujourd'hui de dédramatiser cet épisode, sa coupe de champagne à la main, tendait à prouver que James ne se laissait jamais ébranler. Weatherton devait son salut à Archie pour plus d'une raison, mais il ne jugea pas opportun de pousser les confessions jusque là. Finalement, un éclair de surprise passa dans son regard et James inclina la tête, intrigué. « Vraiment ? Je suis ravi de l'entendre. Beaucoup pensent encore que la Haute Couture se réserve exclusivement aux femmes, mais de plus en plus d'hommes se présentent chez Weatherton avec l'envie de détenir eux aussi quelque chose d'unique. » Et c'est non sans satisfaction qu'il accueillit l'idée que Channing venait sans le savoir de lui offrir une transition toute trouvée vers la vraie raison de sa présence ici, face à lui. Son intérêt n'avait rien de factice, bien sûr, mais son but était clair depuis le départ. « Je suis certain qu'on a déjà du prendre vos mesures pour réaliser un costume à votre taille. Si j'ai raison, je suis sûr que vous serez d'accord pour dire que c'est un sentiment satisfaisant que de porter quelque chose qui ne ressemble à personne d'autre. » Channing possédait une silhouette imposante. Il était grand, visiblement athlétique, probablement qu'il avait au moins déjà du faire ajuster un costume à sa taille. « Nous sommes justement sur le point d'étendre nos collections masculines pour répondre à cette demande grandissante. Mais une ligne de vêtements ne saurait trouver son public sans un visage charismatique pour la représenter, vous n'êtes pas d'accord ? » Cette fois il reposa sur le jeune homme un regard où brillait une malice qu'il ne prit pas la peine de dissimuler. James avait appris à mettre les formes, mais plus les secondes passaient et plus il était certain d'avoir trouvé en Channing le parfait candidat pour ce qu'il avait précisément en tête.
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
L'héritier aime le challenge et les personnes qui l'apprécient aussi. C'est sûrement ce qui rend l'échange avec James facile et intéressant, entre autres. Le styliste s'est affirmé dès le début de leur conversation avec son approche directe, s'emparant d'une coupe de champagne et abordant le Walker lors d'un moment de répit. Son naturel confiant lui plaît car le blond sait ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Ces galas mondains sont assez récurrents sans avoir besoin d'être plus ennuyants que nécessaire, et combien de fois avait-il été abordé par ennui plutôt que par réel objectif ? Le schéma ne se reproduit pas cette fois et il en est ravi, satisfait d'entretenir un dialogue qui pique sa curiosité. Son interlocuteur a bel et bien une idée en tête, mais il n'est pour le moment pas en mesure de la décerner avec précision, et il se contente de l'écouter avec attention en attendant d'en savoir plus. « Je suis amplement d'accord. J'ai toujours pensé qu'un homme, aussi brillant soit-il, ne va nulle part s'il n'est pas transporté par un but, quelque chose qui l'anime. » C'est un sourire entendu qu'ils échangent, se comprenant avec facilité mais surtout sincérité. Bien sûr, l'entente est essentielle pour mener un tel dialogue, mais au-delà de simplement la prétendre ils semblent réellement la vivre et le constat arrache un sourire au brun. Les domaines artistiques sont en plus de ça ceux où la passion doit, aux yeux de l'agent immobilier, être omniprésente plus encore que dans d'autres domaines. Elle peut être feinte dans d'autres milieux, plus facilement du moins, mais comment concevoir et travailler aussi longtemps sur des pièces sans être inspiré ? Comment donner vie à des collections entières sans y penser jour et nuit ? « J'ai la chance d'être entouré au quotidien de personnes passionnées. Il faut l'être pour travailler des centaines d'heures sur un même modèle et tenir des délais aussi rigoureux que dans mon milieu. » Sans parler des délais, naturellement. Se satisfaire de son travail tout en respectant les échéances imposées, l'héritier ne doute pas que la combinaison doit parfois être délicate. Mais James semble être en bonne compagnie dans ses ateliers, et cela étire ses lèvres une nouvelle fois. On néglige souvent à tord l'équipe derrière un nom ou une personne, et le fait que le styliste mette en valeur ses associés le conforte dans son idée qu'il fait face à quelqu'un de bien. « Je n'en doute pas une seule seconde. L'équipe derrière une maison de cette renommée doit être particulièrement talentueuse. » et il visait par là l'équipe à son grand complet, chaque petite main ayant son importance. « J'imagine qu'il en va de même pour vous dans un domaine aussi exigeant que l'Immobilier. J'espère avoir un jour la chance de séjourner dans un de vos complexes hôteliers. » Les milieux de prestige sont tous confrontés à l'exigence, et l'immobilier ne fait pas exception à la règle. Qu'il s'agisse de construire ou trouver des biens, la tâche n'est jamais mince pour cocher toutes les cases d'une requête, qu'elle soit d'un client ou parfois sienne. Channing est le premier à ne vouloir se contenter que du meilleur, et il a tendance pour parvenir à ses fins à ne pas lésiner sur les moyens mis en œuvre. La concurrence fait souvent la grimace lorsque les initiales du Walker Group se posent sur un dossier, et cela plaît à son dirigeant. « Nous en avons semé aux quatre coins du globe. Je ne serais pas surpris qu'un jour vos défilés vous offrent l'occasion d'y passer quelques nuits. » Les défilés Weatherton ne se cantonnent pas au continent australien, du moins il en doute fortement, et le fait que le directeur artistique se retrouve à séjourner dans l'un des complexes de l'agence ne le surprendrait pas.
Leurs deux maisons, bien que différentes, ont toutefois plus de similitudes qu'on ne leur en accorde au premier regard. Elles ont toutes les deux été confrontées à un déclin récent, comme pour leur rappeler que rien n'est définitivement acquis et ce même dans les milieux qu'elles dominent depuis des décennies, et sont à présent sur une nouvelle page de leur histoire grâce à leurs héritiers. Grâce aux deux hommes qui se sont installés à la place qui leur revient de droit, ceux qui ont imposé leurs idées et ce parfois en jouant des coudes car ils sont persuadés qu'elles en valent la peine. Car ils ont confiance en eux et leurs projets, et ont bien l'intention de le prouver à ceux qui n'y croient pas. Son visage est quadrillé par les yeux curieux de l'homme en face de lui, et Channing continue sur sa lancée en se sentant écouté. « Vous avez parfaitement raison. Beaucoup de gens cherchent à renier leur passé plutôt que de faire corps avec lui. Je crois que les regrets sont le plus grand frein qui puisse exister. » James soulève ici un point très juste, comme s'il lisait avec une facilité déconcertante dans les propos tenus par le Walker. Le brun n'a effectivement pas honte de quoique ce soit, ni de aucune de ses actions. Il ne considère pas ses erreurs comme telles mais davantage comme des leçons, et s'il cache d'une main de maître ses secrets personnels, il ne cherche pas pour autant à se défiler sur la façon dont il est arrivé jusque ici. Plutôt que d'offrir des énigmes à résoudre à ses concurrents, il assume pleinement ses actions et son passé et déconcerte de cette façon bien davantage qu'en cherchant à se cacher. « Échec et mat. » acquisse t'il. Une fois cela compris, difficile d'arrêter les idées de quiconque croit en lui même. « Vous avez selon moi toutes les raisons d'être fier de la personne que vous êtes devenu. Et entre nous, personne n'aime les parcours parfaits. Vous suscitez probablement bien assez de jalousies comme ça. » James le flatte de part la sincérité de ses mots, et Channing n'éprouve pas le besoin d'ajouter quoique ce soit à voix haute dans l'immédiat. Il a conscience de faire bien assez d'envieux sans avoir besoin d'un parcours plus parfait encore, les murmures et regards sur sa personne bien assez lourds déjà. La conversation continue sur cette même lancée légère et facile, peut-être parce-que les deux hommes sont redoutables mais ce dans leurs domaines respectifs. Ils ne sont pas en concurrence ce soir et ne le seront jamais, et peuvent s'offrir tout le loisir d'en apprendre davantage l'un sur l'autre sans se faire de tord. Ils ne s'imposent pas sur les mêmes terrains et fort heureusement pour eux deux, car le combat aurait été rude. « La jalousie témoigne de la réussite, et si je n'ai pas un oeil expert en matière de Haute Couture, je sais toutefois reconnaître l'intérêt que bon nombre d'invités portent à votre tenue ce soir. Vous pouvez être fier également. » ajoute t'il avec une pointe de légèreté, comme s'ils trinquaient en un regard aux langues de vipères et aux paroles discrètes qui s'échangent en ce moment même dans leur dos. Les deux hommes ont toutes les cartes en main pour associer leurs atouts, et il n'avait pas fallu plus qu'une coupe de champagne et quelques mots pour qu'ils en prennent officiellement conscience. Parlant de champagne, le brun porte sa boisson à ses lèvres pour en dérober une gorgée. « C'est exact. Mon père en est le Président-Directeur Général et je m'occupe de nos collections de Haute Couture. Je supervise aussi la Direction Artistique de nos défilés. » Les affaires familiales ont tendance à être les plus puissantes et les plus fermement implantées. Rien de très surprenant lorsque l'ambition coule dans les veines, et que de tels empires comment ceux que leur confient leurs parents réclament passion et dévotion. À regarder le personnage de James, Channing doit admettre avoir du mal à le visualiser ailleurs que dans le monde du prêt-à-porter, signe que son interlocuteur est parfaitement à sa place dans ses ateliers ou à superviser son équipe. « Les affaires se portent très bien. Je ne vous mentirai pas en vous disant que Weatherton n'a pas traversé une crise légère, l'année passée, mais heureusement rien qui n'ait pu être facilement inversé. Le temps peut mettre à l'épreuve même les Maisons les plus anciennes. » Sa transparence le fait sourire, et à nouveau il prouve au travers de ces mots qu'il ne cherche pas à cacher quelconque évènement moins reluisant. Derrière les aprioris, l'honnêteté est parfois la décision la plus sage à prendre pour préserver ce qu'on veut garder vraiment privé. « Contrairement aux idées reçues, le temps ne fait effectivement pas de distinction. Je suis heureux d'entendre que ce renouveau ait l'effet escompté. » Un coup de fouet, une bouffée d'air, un électrochoc. C'est parfois indispensable pour marquer le début d'une nouvelle ère, et ce n'est pas une fatalité. Bien au contraire. Channing témoigne de son intérêt sincère pour la Haute Couture, et la réponse de l'héritier ne se fait pas attendre. « Vraiment ? Je suis ravi de l'entendre. Beaucoup pensent encore que la Haute Couture se réserve exclusivement aux femmes, mais de plus en plus d'hommes se présentent chez Weatherton avec l'envie de détenir eux aussi quelque chose d'unique. » L'annonce de James ne le surprend pas réellement et le brun se met à sourire. Lui le premier a un faible pour les belles choses, et cela ne s'arrête pas uniquement aux belles voitures ou jolies montres. Le fait que ces messieurs s'intéressent davantage à la mode est un fait qui sans nul doute plaît aux affaires du styliste, et Channing est ravi de constater que les mentalités évoluent. Les belles tenues ne se destinent plus uniquement à ces dames. « Vraiment. » hoche t'il avant de le laisser poursuivre. « Je suis certain qu'on a déjà du prendre vos mesures pour réaliser un costume à votre taille. Si j'ai raison, je suis sûr que vous serez d'accord pour dire que c'est un sentiment satisfaisant que de porter quelque chose qui ne ressemble à personne d'autre. » Effectivement, le Walker est souvent confronté à un certain ruban lors d'achats de costumes, et il mentirait en ne prétendant ne pas être satisfait après des ajustages. Ce sont de petites choses qui changent la donne, et puisque la Haute Couture a encore un peu de chemin à faire pour combiner confort et élégance, le fait d'apporter des retouches apporte un sentiment de satisfaction qui n'est pas négligeable. « Vous avez raison. Pour la prise de mesures, mais aussi pour le sentiment que cela apporte. » James a amorcé une partie importante de sa prise de contact avec le grand brun, et Channing n'a aucun doute quant au fait que sa curiosité est sur le point d'être satisfaite. « Nous sommes justement sur le point d'étendre nos collections masculines pour répondre à cette demande grandissante. Mais une ligne de vêtements ne saurait trouver son public sans un visage charismatique pour la représenter, vous n'êtes pas d'accord ? » La malice qui s'est mise à se refléter dans les yeux bleus de l'homme l'amuse et lui non plus ne cherche pas à taire son sourire un peu plus large. Il sait à présent où veut en venir l'homme, et il ne peut prétendre ne pas être un tantinet surpris. Un visage charismatique, peut-être, mais au point de poser devant les photographes pour le nom de la grande maison dont il est question ? Il n'est pas ceux qui doutent des compliments qui peuvent être adressés, mais celui-ci est surprenant et c'est une première. En revanche, l'idée ainsi proposée l'attire plus qu'elle ne le freine, et c'est une bonne chose. « Je le suis. D'accord, je veux dire. » précise t'il en jouant de la situation, le ton de voix enjoué. Toutefois, ses sourcils se froncent un peu même s'il ne se défait pas de son sourire, et sa tête se penche légèrement sur le côté d'un air interrogateur. « Dois-je comprendre que vous, que je ne soupçonnais pas, empiétez sur mon terrain pour trouver une égérie Haute Couture ? » C'est d'un air taquin et un brin joueur que Channing lance sa question, une qui n'en est pas vraiment une puisqu'il a bien compris être la cible choisie et que ce n'est pas sur une maison que Weatherton souhaite poser sa patte, mais bien sur le visage qui représente le Walker group. « Je ne doute pas de ma polyvalence, mais sous-entendez vous croire que je peux mettre en avant un costume aussi bien qu'un complexe hôtelier ? » L'offre lui plaît, James l'aurait su immédiatement dans le cas inverse. Mais si l'héritier pensait que sa curiosité allait être satisfaite, elle n'en est en réalité que plus piquée. Dis m'en plus, James.
rainmaker
Spoiler:
je ne sais pas ce qui m'a pris, c'est beaucoup trop looong désolé, je m'en suis rendue compte trop tard, j'espère que ça te plaît quand même
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Dernière édition par Channing Walker le Mar 29 Aoû 2023 - 18:57, édité 1 fois
Si James avait toujours aimé les rapports de force, découvrir au gré de cette rencontre que Channing et lui percevaient les choses de la même façon n'était pas déplaisante, bien au contraire. En mettant de coté tous ceux qui se sentaient obligés de le brosser dans le sens du poil ou ne l'approchaient qu'avec l'idée d'ajouter leurs noms sur la liste d'invitations VIP de son prochain défilé, le couturier ne se trouvait pas souvent d'alliés dignes de ce nom au sein de ce genre de soirées. Mais ce qu'il avait cru déceler chez Channing au premier regard tendait ici à se confirmer : en plus d'avoir un charisme indiscutable, l'homme d'affaires alliait jugeote et répartie, ce qui faisait une combinaison particulièrement divertissante aux yeux de James. Et cerise sur le gâteau, son intérêt pour l'univers du créateur ne semblait pas uniquement être une marque de politesse. « Je ne manque jamais de leur rappeler combien je suis satisfait de leur travail, même si beaucoup diraient que je reste avare en compliments. » Et James ne le contesterait pas, encenser ses équipes était une chose qu'il jugeait importante pour que chacun sente que son implication était reconnue à sa juste valeur, mais ces moments-là ne suffisaient pas toujours à contrebalancer sa froideur habituelle. « Je crois que c'est l'un des secrets d'une entreprise prospère. Savoir se montrer encourageant tout en conservant une distanciation hiérarchique. » Channing était pleinement en droit de le contredire, peut être avait-il après tout une approche plus chaleureuse des relations au sein d'une équipe et accordait-il un soin particulier à entretenir des rapports plus que cordiaux avec chaque employé. Mais du point de vue de James, le respect se gagnait lorsque vos employés vous percevaient comme leur supérieur et non comme leur égal, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir noué certaines amitiés au fil du temps. Avec Shiloh notamment, fraîchement revenue à Weatherton et à qui il avait toujours été attaché dans une certaine mesure. Quant à sa relation avec Archie, il ne saurait la définir même s'il en éprouvait l'envie. De toute façon, l'actionnaire ne travaillait pas pour lui mais bien à ses cotés. Et si son intérêt pour les affaires du groupe Walker était déjà piqué, la perspective de découvrir de lui-même les hôtels du groupe Walker ajoutait encore à son enthousiasme. « Êtes-vous implantés à Paris ? Nous y voyageons régulièrement et bien que nous y ayons nos habitudes, je serais personnellement ravi d'en changer. » Il serait effectivement ravi de tromper la routine en changeant pour une fois leurs plans. De plus, quelques minutes à discuter avec Channing suffisaient pour qu'il soit certain que le jeu en vaudrait probablement la chandelle. « Comptez sur moi pour me renseigner lors de mes prochains déplacements. Je ne peux pas passer à coté de l'occasion de découvrir les hôtels qui font sans doute votre fierté. » Il était sincèrement curieux de s'en faire une idée, aussi parce qu'il n'oubliait pas la raison première pour laquelle il l'avait approché et voyait là encore dans cette perspective un pont encore plus direct vers la collaboration dont il rêvait pour Weatherton. Prouver sa confiance envers celui dont il aspirait à faire une future égérie aurait tout d'intéressant, après tout le domaine de réussite de l'héritier était au centre de l'intérêt du styliste.
Les sujets de conversation se faisaient plus variés à mesure que les minutes s'égrenaient, forçant James à reconnaître que son instinct ne l'avait pas trompé cette fois encore. Les pensées de l'un semblaient compléter les pensées de l'autre, et c'était fascinant de voir à quel point deux hommes issus en apparences de deux mondes assez distincts se comprenaient parfaitement. James n'était pas facilement mal à l'aise, y compris en public et même si ça ne constituait pas la part de son travail qu'il préférait, mais ce soir il avait décidément trouvé une compagnie de choix en la personne de Channing. « Oh, j'aime effectivement penser qu'à nous deux nous volons aisément la vedette à ces jet-setteurs passant leur temps à conter leurs aventures sur le yacht de papa et maman. » Qu'on lui pardonne le mépris qui se devinait dans l'intonation de sa voix, mais James n'avait que peu d'estime pour ceux qui n'avaient jamais eu à prouver leur valeur pour jouir d'une opulence souvent à la limite de l’indécence. Attaché à mériter chaque centime qu'il se versait après avoir parfois passé deux jours de suite à parfaire une création sans s'octroyer autre chose qu'une courte sieste, il concevait difficilement qu'on puisse se satisfaire de tout avoir sans avoir eu à faire le moindre effort. « Excusez mon langage, je m'abstiens d'habitude de parler en ces termes. D'autant plus que certains sont mes clients. » Ça aussi, ça avait parfois le don de surprendre les personnes autour de lui, mais James se gardait de tout jugement lorsqu'il se voyait proposer un contrat juteux. Il se gardait bien à vrai dire d'avoir la moindre opinion sur qui que ce soit lorsque ça touchait à son travail, auquel cas il n'habillerait probablement pas grand monde et ce serait profondément regrettable pour la pérennité de Weatherton. Il n'y a que lorsqu'il participait à ce genre de galas qu'il pouvait retirer son masque d'imperméabilité et oser des confessions qu'il ne ferait pas d'ordinaire. Peut être le champagne aidait-il aussi un peu.
Sa transparence au sujet des affaires de Weatherton montrait chez James l'envie de gagner la confiance de Channing, et ses efforts furent visiblement récompensés à en juger par la réaction bienveillante de l'héritier. James ne prétendrait pas avoir le moindre mérite quant à la manière dont l'entreprise avait efficacement redressé la barre, mais ce renouveau leur permettait à tous de repartir du bon pied et de se réinventer comme ils l'avaient toujours fait. Ces derniers mois, Weatherton avait su conserver sa place au sein des Maisons les plus prestigieuses du pays et c'était sans nul doute la plus grande fierté du créateur. Et le voilà maintenant, un sourire entendu au coin des lèvres, distillant des indices sur la vraie raison qui l'avait initialement poussé à approcher Channing. Sous ses yeux, l'héritier semblait n'avoir aucun mal à rentrer dans son jeu, et même probablement se plaire à le faire. James le voyait dans son regard, le brun était intrigué et son intérêt visiblement piqué. Les intentions du créateur apparaissaient de moins en moins mystérieuses, et son air joueur se fit le miroir de celui arboré par l'héritier. « Je ne répondrai qu'en présence de mon avocat. Par chance, il doit se trouver quelque part près d'un plateau de petits fours. » Dans un rictus mutin, James laissa volontiers planer le doute sur la véracité de ses propos. Retrouvant un air cette fois beaucoup plus sérieux et professionnel, il plongea son regard assuré dans celui de son interlocuteur et énonça sans l'ombre d'une hésitation dans la voix. « C'est exactement ce que je crois. C'est d'ailleurs ce que vous faites ce soir sans même avoir à faire le moindre effort, si bien que demain tout le monde voudra se procurer le même costume que vous lorsque votre photo paraîtra dans le journal. » Et James serrerait probablement les dents à l'idée que ce ne soit pas sa création qui suscite un tel engouement, mais par chance l'idée qu'il s'apprêtait à partager avec Channing pourrait dans le meilleur des cas lui rapporter beaucoup mieux qu'un cliché dans la presse. Lisant toute la curiosité dans le regard de l'héritier, James leva finalement le voile. « Mais ce n'est pas seulement votre capacité à capter l'intérêt d'une salle entière qui me fascine, mais votre parcours. Parce que ce ne sont pas les jolis visages qui manquent dans cette ville. » Il côtoyait la beauté sous toutes ses formes depuis des années et loin d'en être blasé, James était pour autant conscient qu'elle ouvrait certaines portes mais ne permettait pas de gravir les plus hautes montagnes. Aussi séduisante soit-elle, une coquille vide restait toujours une coquille vide. « Vous, vous symbolisez une authentique success story et ce que ces personnes perçoivent en vous voyant, c'est un jeune homme assuré et ambitieux à qui les responsabilités ne font pas peur. Quelqu'un que l'on n'oublie pas une fois qu'on a croisé sa route. Et c'est l'image que nous souhaitons renvoyer à travers nos collections : celle que pour l'homme accompli d'aujourd'hui, les actes sont beaucoup plus importants que les mots et les objectifs jamais trop hauts pour être atteints. Nous voulons symboliser l'audace, l'intégrité et l'accomplissement. » Et faire de ces costumes de véritables élixirs de pouvoir, toujours dans l'optique que ceux qui les porteront se sentent spéciaux et inspirés pour repousser leurs propres limites. « Trois notions qui d'après moi vous caractérisent, et je suis certain que vous ne me contredirez pas. » Channing avait peut être pour lui une certaine humilité, mais il lui paraissait tout à fait conscient de ses atouts. Il ne serait dans le cas contraire sans doute pas là où il était, la conquête du monde des affaires nécessitant une assurance incontestable qu'il percevait sans aucun doute chez Channing. « J'ai conscience que ça doit être une proposition assez inhabituelle, mais j'ai toujours aimé provoquer ma chance. Et je préfère que vous me disiez honnêtement que ça ne vous intéresse pas plutôt que de laisser un concurrent vous faire cette proposition en premier. » Il ne prétendrait pas ne pas déceler dans son regard une curiosité tout à fait satisfaisante pour un James profondément déterminé, mais sa proposition n'en était pas moins soudaine, probablement inattendue, et Channing en droit de prendre le temps nécessaire pour l'étudier.
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aucun souci pour la longueur, c'est parfait et puis j'ai fait long moi aussi et mille pardons pour l'attente
Channing Walker
La couronne d'épines
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
« Je ne manque jamais de leur rappeler combien je suis satisfait de leur travail, même si beaucoup diraient que je reste avare en compliments. » Être avare en compliments n'est pas un défaut, pas du point de vue de l'héritier toutefois. Ceux qui se réservent pour certaines occasions offrent de ce fait bien plus de valeur à leurs propos que ceux qui sont plus généreux au quotidien. Cela va pour les compliments, entre autres. Mais féliciter ses employés demeure important à ses yeux, reconnaître leur travail et leur investissement également. Channing est le premier à se manifester lorsque quelque chose lui déplaît, lorsque ne serait-ce un détail le chagrine. Pour autant, il sait reconnaître un travail bien fait lorsqu'il en voit un, et n'hésite pas à le faire savoir de la même façon. C'est ici que réside le secret d'une bonne cohésion avec son personnel, car si le pdg demeure leur supérieur il n'a pour autant pas besoin d'être perçu comme une menace. Le brun préfère le terme de force tranquille, et c'est une image qu'il s'est approprié au fil du temps en travaillant pour le Walker Group. Il n'est pas de ceux dont le passage dans les rangs effraie ou rend silencieux, mais plutôt celui qu'on interpelle une seconde durant pour un ajustement ou un avis sans avoir peur de mettre sa place dans l'entreprise en jeu. Son équipe est solide, et il aime l'idée de leur faire confiance, même si son oeil expert n'est jamais bien loin. « Je crois que c'est l'un des secrets d'une entreprise prospère. Savoir se montrer encourageant tout en conservant une distanciation hiérarchique. » Il hoche doucement la tête, approuvant ce qu'il entend. Des employés sont des employés, et si quelques exceptions peuvent confirmer la règle, des relations quelles qu'elles soient ne sont que rarement en faveur du professionnalisme. La pyramide hiérarchique est faite pour être respectée, et si le Walker peut paraître vieux jeu en optant pour ce point de vue, on ne lui a jusque lors jamais prouvé l'inverse. Bien au contraire. Les choses sont plus simples de cette façon, plus faciles, et puisque son quotidien personnel lui réserve bien assez d'imprévus, il ne juge pas nécessaire de mélanger le boulot à tout cela. Chaque chose à sa place. « Nos agences ont définitivement davantage de points en communs que je ne leur en soupçonnais. » avoue t'il dans un sourire entendu, celui qui avoue silencieusement qu'il le rejoint sur les points qu'il vient de citer. Les deux hommes communiquent avec une facilité déconcertante, mais celle-ci se justifie un peu davantage au fil des leurs échanges. Ils se ressemblent et se comprennent, et ce sans même avoir à le prétendre. « Êtes-vous implantés à Paris ? Nous y voyageons régulièrement et bien que nous y ayons nos habitudes, je serais personnellement ravi d'en changer. » « Nous le sommes, depuis quelques années maintenant. » Un complexe dans la capitale de l'amour qui fait la fierté de Channing. Un dont il avait été à l'initiative plusieurs années en arrière alors qu'il n'était pas encore dirigeant, et maintenant l'un des plus prisés d'Europe. Leurs complexes sont prestigieux, cependant certains se démarquent plus que d'autres et celui implanté en France est l'un d'eux. Il en fait la promotion à James les yeux fermés. « Comptez sur moi pour me renseigner lors de mes prochains déplacements. Je ne peux pas passer à coté de l'occasion de découvrir les hôtels qui font sans doute votre fierté. » Il est flatté par l'intérêt du créateur, car de la même façon que lui-même est sincèrement intéressée par la Haute Couture, l'artiste semble l'être tout autant concernant les complexes du Walker Group. Il paraît l'être d'une manière aussi professionnelle que personnelle, liant l'utile à l'agréable, et cela plaît au grand brun. Les deux hommes visent juste dans leurs démarches. « Vous ne serez pas déçu. » assure t'il avec une confiance qui lui est propre, un léger sourire serein sur les lèvres alors qu'il prend une gorgée de sa coupe.
« Oh, j'aime effectivement penser qu'à nous deux nous volons aisément la vedette à ces jet-setteurs passant leur temps à conter leurs aventures sur le yacht de papa et maman. » Sa remarque lui décoche aisément un sourire alors que son regard se reporte hasardeusement sur les hommes et femmes d'affaires qui les entourent. Channing est persuadé de la même chose, certain qu'ils attirent à eux deux bien plus d'attention que d'autres n'y parviendront jamais. Ils ont ce parcours qu'on ne peut se procurer même avec tout l'argent du monde, ils ont cette passion qui ne peut perdurer si elle n'est pas réelle. C'est ce que les autres mondains leur reprochent, c'est ce que la presse s'arrache. L'héritier est un homme modeste, humble de par son tempérament, toutefois il sait reconnaître ses qualités et en tirer le meilleur. Dans un monde comme celui-ci, si vous prétendez être mauvais on vous en persuadera sans la moindre hésitation. « Excusez mon langage, je m'abstiens d'habitude de parler en ces termes. D'autant plus que certains sont mes clients. » Ses lèvres s'amusent et il secoue légèrement la tête en signe de paix, clamant son innocence. Le champagne encourage les confessions, il en a conscience, pas que cela l'amuse moins. « Vous l'avez dis, pas moi. » Il se moque, gentiment, quand il ne cherche pour autant pas une seule seconde à défendre ces enfants gâtés pour qui la réussite et l'argent n'ont aucune valeur. Ils considèrent ce qu'on leur a livré sur un plateau comme acquis, et ce n'est certainement pas Channing qui va prendre leur défense face aux propos de James. « Certains sont mes clients également. » Il le regarde, un brin de malice au fond des yeux. « Pas que je prenne leur défense pour autant. »
Leurs paroles se sont faites plus légères l'espace de quelques minutes, et si James plaisante une dernière fois au sujet de son avocat il ne tarde toutefois pas à retrouver son sérieux pour en venir aux faits. Pour en venir à ce qui l'a poussé dans un premier temps à l'aborder, et ce sont leurs visages à tous les deux qui retrouvent leur aspect pro. Le styliste confirme ses dires après avoir laissé planer un doute quant à l'interprétation qu'il en avait eu, et Channing l'écoute avec une attention toute particulière. L'homme lui vante son minois, mais pas seulement. Ce n'est pas uniquement l'enveloppe du Walker qui intéresse le créateur, puisque comme il en fait la mention, ce n'est pas ce qui manque ici à Brisbane. Non, c'est l'ensemble qu'il représente qui lui plaît, sa personne toute entière au travers de laquelle il décèle un potentiel dont il veut s'approprier l'exclusivité avant qu'un autre grand nom ne mette la main dessus. C'est l'image que dégage l'héritier qui pousse ce soir James à tenter sa chance en lui proposant de faire de lui une égérie masculine de la marque, et Channing mentirait en prétendant ne pas être un tantinet décontenancé. Il a confiance en lui et ses projets professionnels, se sait d'un tempérament facile et n'a jamais eu à rougir en se voyant devant un miroir, mais ce que lui propose le styliste est gros. La proposition est sérieuse et visiblement mûrement réfléchie, mais ce n'est pas le genre auquel l'héritier est habitué à être confronté. et s'il est polyvalent, il est toutefois pris de court face à la certitude du potentiel que James voit en lui. « J'ai conscience que ça doit être une proposition assez inhabituelle, mais j'ai toujours aimé provoquer ma chance. Et je préfère que vous me disiez honnêtement que ça ne vous intéresse pas plutôt que de laisser un concurrent vous faire cette proposition en premier. » Il ne l'a pas quitté des yeux durant son discours et le Walker laisse un nouveau sourire, plus léger que les précédents puisque entaché par son sérieux, se former sur ses traits. « Pour être une proposition inhabituelle, c'est une proposition inhabituelle. » Sa surprise ne fait pas taire l'étincelle de son regard, mais il ne prend pas la chose à la légère. Il s'octroie quelques secondes de réflexion à chaud, gardant le silence un instant alors que son regard se reporte sur l'artiste. « Bien sûr, je suis flatté. Flatté et intéressé, parce-que je suis sans doute trop curieux pour me refuser à une telle opportunité. » Il ne s'est jamais imaginé aller au coeur d'ateliers pour qu'on lui confectionne des pièces sur-mesure pour réaliser des photoshoots, encore moins poser devant des caméras dans un contexte autre que celui des tapis rouges, mais l'idée ne le rebute pas. Il est incapable de savoir s'il va y prendre goût ou non, mais la chose dont il est certain est celle de vouloir essayer. « Je ne suis pas mannequin et loin de vouloir le devenir, mais ce n'est pas ce que vous attendez de moi et je l'ai compris. Vous savez déjà que j'aime m'investir pleinement dans mes projets, et pour pouvoir le faire ici aussi je pense avoir besoin d'un temps de réflexion mais également d'un avant goût. » Son sourire reprend un peu d'espièglerie. Il sait ne pas avoir de raison de se refuser à l'offre de James et le styliste peut le deviner à la façon dont il parle de la chose, son sourire toujours aussi transparent quant il s'agit de témoigner son enjouement. « Un avant goût, synonyme d'une place dans votre agenda pour une visite de la grande maison. Entre autres. » L'homme lui inspire confiance, et s'il a conscience de devoir se méfier de tout et de tout le monde dans ce milieu mauvais qu'est celui des mondanités, il ne peut nier que James est différent. Son instinct le trompe rarement, et le Walker veut lui faire confiance. À lui, et à ce qu'ils peuvent créer ensemble.
rainmaker
Spoiler:
bon j'ai pas été très rapide à mon tour, désolé je pense que ce sujet arrive progressivement à sa fin, dis moi ce que tu en penses
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Ce serait mentir que de prétendre que James ne s'attendait pas à ce que Channing donne raison à sa vision des rapports qu'un bon chef se devait d'entretenir avec ses employés, quel que soit le degré d'affect qui se créait inévitablement avec le temps. James n'était pas d'un abord chaleureux mais il n'en avait pas moins noué quelques relations privilégiées au fil des années, à force de côtoyer les mêmes personnes et de mener à bien avec elle des projets qui fatalement aidaient aussi à la cohésion de groupe. Mais il savait où était sa place et que Weatherton se serait déjà éteinte si en son temps son grand-père ne veillait pas lui aussi à distinguer les relations professionnelles qui se nouaient naturellement de toute forme d'affection qui n'avait pas sa place durant les heures de travail. « Et j'ai le sentiment qu'elles ne sont pas les seules. » Il releva ainsi dans un sourire courtois, forcé d'admettre qu'il ne s'était pas trompé lorsqu'il avait supposé que Channing et lui abordaient plus généralement les affaires de la même façon. L'homme d'affaires et le styliste avaient beau occuper deux fonctions bien distinctes, ils n'en étaient pas moins l'un comme l'autre à la tête d'une équipe plus ou moins vaste qu'il convenait de diriger tout en dosant fermeté et bienveillance. « Je me réjouis décidément que nous parlions le même langage. » Il s'en réjouissait pour la simple et bonne raison qu'il ne l'avait pas simplement approché pour faire connaissance et apprendre à connaître celui dont le nom était sur toutes les lèvres à ce genre de soirées. Channing était un homme en tous points intéressant et c'est aussi pour ça que la démarche du styliste n'était, elle, pas complètement désintéressée. « Bien sûr, une ville aussi pleine de charme ne pouvait qu'accueillir des hôtels d'un tel standing. Voilà qui me rend plus impatient encore de les découvrir. » Et voilà qui rendrait son prochain voyage dans la capitale française plus fascinant encore, James n'ayant jamais caché que Paris avait gagné son cœur toutes les fois où son travail l'avait conduit à y séjourner. Au-delà d'être pour certains la ville des lumières ou celle des amoureux, Paris était surtout la capitale du luxe, de l'Art et, bien entendu, celle de la Mode. « J'en suis certain. » Il ne pensait pas un instant pouvoir être déçu, n'imaginant pas les hôtels du groupe Walker autrement que comme des modèles de raffinement et d'élégance, à l'image de leur nouveau dirigeant.
Parler en des termes peu élogieux de ses clients n'était pas habituel pour un homme comme James, réputé pour son extrême professionnalisme autant que pour sa capacité à garder un visage imperméable même lorsque la contrariété lui hérissait les poils. Mais le créateur savait qu'il ne prenait aucun risque à se confier à demi-mot auprès d'un Channing sans doute tout aussi habitué à serrer les dents face à ces jeunes privilégiés qui n'avaient jamais eu à prouver quoi que ce soit pour avoir ce qu'ils avaient. S'il était certes né dans un milieu loin d'être défavorisé, James n'avait jamais bénéficié d'aucun traitement de faveur même lorsqu'il aurait été aisé pour lui d'en réclamer un. Et il en allait sans doute de même pour Channing, qui bien que fils d'un illustre homme d'affaires n'avait assurément pas chômé pour en arriver là, à l'inverse de ceux qui se pavanaient sur des yachts sans avoir jamais eu à prouver leur valeur. « Ils ne nous laissent jamais rien passer, pour une fois je suppose qu'on peut se permettre de ranger notre conscience professionnelle cinq minutes. » Il répondit dans un rictus entendu, sachant qu'ils la retrouveraient suffisamment tôt pour qu'un peu de franchise ne fasse de mal à personne. Ils étaient entre eux, après tout, et à ce genre de soirées tout le monde était bien trop occupé à se placer au centre des conversations pour prêter la plus petite attention à celles des autres.
Sa proposition, elle, sembla piquer l'intérêt de Channing et c'est sans plus laisser planer le moindre mystère sur ses intentions que James leva le voile sur celles-ci. La dernière chose qu'il souhaitait c'était que l'homme d'affaires puisse douter de la sincérité de son approche, là où le fait d'apprendre à le connaître n'avait fait que renforcer son envie de collaborer avec cet homme définitivement aussi distingué qu'intéressant. Ils avaient tout pour s'entendre, tout pour faire de grandes choses. « J'aime surprendre. C'est une chose que vous découvrirez si nous sommes amenés à collaborer ensemble. » Bien sûr la précision n'avait rien d'anodine et il comptait bien lui prouver, argument après argument, que signer avec eux pourrait être une opportunité plus qu'intéressante pour lui comme pour le groupe Walker. « Je suis ravi de l'entendre. Je me doutais que la proposition piquerait votre curiosité. » Channing était incontestablement un homme qui aimait les challenges, une chose que James avait immédiatement décelé chez lui et qui faisait de lui un choix d'autant plus évident pour représenter les collections masculines de Weatherton. Quelqu'un d'excessivement prudent aurait peut être décliné une offre aussi soudaine et inattendue, mais ça n'était pas son cas. Et ça, ça lui plaisait. « Je sais que vous vous investissez énormément dans tout ce que vous entreprenez, tout comme je sais que je n'aurai pas à regretter mon choix si vous acceptiez mon offre. Mais vous avez raison, on ne saurait attendre de vous que vous preniez une décision sans avoir eu droit à un avant-goût. » James était peut être particulièrement déterminé mais il n'aurait pas le moindre intérêt à précipiter les choses, pas alors qu'il aurait tant d’atouts dans sa manche s'il lui ouvrait simplement les portes de son atelier et montrait à Channing que la Maison Weatherton n'usurpait pas sa réputation et faisait depuis des décennies rimer prestige et excellence. « Je me ferais une joie de vous faire visiter aussi bien notre atelier que nos bureaux, et notre studio photo évidemment. Vous pourrez bien entendu rencontrer certains de mes collaborateurs et, ça va sans dire, me poser toutes les questions que vous désirerez une fois sur place. » James avait déjà prouvé qu'il savait être d'une transparence totale et il n'y a rien qu'il ne comptait cacher à Channing, du nom de leurs fournisseurs textiles au nombre d'intermédiaires qui intervenaient sur chaque création, en passant par le curriculum vitae détaillé de leurs photographes – l'homme d'affaires n'avait sans doute nulle envie de voir son image être confiée à n'importe qui, ce que James concevait. « Le café est évidemment compris dans l'offre. » Il précisa dans un fin sourire, comme une manière de lui faire comprendre qu'ils pourraient parler affaires et collaboration tout en passant un moment agréable et détendu. Passant sa main dans la doublure de sa veste, il en sortit bientôt une carte qu'il lui tendit. « Voici ma carte de visite. Je vous propose de nous rappeler dans la semaine pour convenir d'un rendez-vous. Nous sommes tous les deux très occupés mais je suis sûr que nous trouverons un créneau qui saura se glisser dans nos deux emplois du temps. » James ne saurait convenir de ce genre de choses sans avoir son agenda précis sous les yeux et il en allait sans doute de même pour Channing, chacun sachant que jongler entre les rendez-vous était presque un sport à part entière dans leur fonction. Heureusement qu'on avait inventé les assistants, leur propre fonction sollicitant déjà toute leur énergie. « Channing, ce fut un plaisir. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, je crois que vous avez du monde à voir. » Il balaya un instant la salle du regard, constatant que Channing était toujours l'attraction principale de cette soirée. Rien d'étonnant à ça, il représentait une relève ambitieuse et dynamique, pour beaucoup de monde ce soir il était assurément la personne à saluer. James le premier avait saisi la première occasion de l'approcher, après tout. « Passez une bonne soirée. » Et c'est après une poignée de main cette fois moins formelle et plus engageante qu'il prit congé de Channing et glissa à travers la foule avec le sourire satisfait d'un homme qui avait planté un arbre dont il espérait maintenant pouvoir récolter les fruits.
Spoiler:
parfait, je me suis permise d'amorcer la fin du coté de James, je te laisse répondre une dernière fois si tu le souhaites