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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyJeu 22 Avr 2021 - 8:36

the call of the void utters my name (ft. @Lou Aberline the call of the void utters my name ▽ lou&vic 3094304322 )

Voilà, c’était la fin. Tout ses progrès, sa vie relativement stable qu’elle était en train de se construire, sa sobriété, tout est mort. Dire que tout ça a commencé par le stupide vol d’un stock de cookies confectionnés par la pâtissière pour une vente caritative. La police avait été notifiée mais elle n’a jamais envisagé d’enquêter sur un délit aussi ridicule. Tout aurait pu en rester là si les voleurs n’étaient pas venus visiter sa pâtisserie en suivant, saccageant tout à l’intérieur et ne laissant plus aucun doute à Victoire. C’est probablement un gang rival de la Ruche qui a repéré leur petit trafic et a cru toucher le jackpot en récupérant cette commande énorme de cookies. Mais ce n’était que des cookies alors ils sont venus faire une descente à la source, à la pâtisserie, l’endroit n’était vraiment pas protégé et Victoire a réalisé à cet instant qu’elle aurait pu se trouver face à des hommes armés si elle avait été sur place à ce moment. Quand elle est arrivée à la pâtisserie en retard ce jour-là, sa collègue avait déjà appelé la police. Vic s’est ruée vers sa cachette où il restait quelques sachets de cocaïne extrêmement bien cachés parmi les stocks de farine. Pas assez apparemment, parce qu’ils ont disparu, les voleurs les ont trouvés. Elle s’est effondrée à cet instant, la boss de la Ruche allait la tuer c’était sûr ! Elle leur avait encore fait perdre une quantité considérable de came. Et la police qui arrivait ! Elle devait partir de là à tout prix. Elle avait réussi à faire taire Siloë tout ce temps mais là c’était fini, elle allait la dénoncer à la police à coup sûr !

Alors Victoire s’est enfuie de là, elle a erré une partie de la journée en ignorant les appels téléphoniques qui ne cessaient de faire vibrer son téléphone. Siloë, ses autres collègues, puis des numéros inconnus… Sa vie est finie. Elle va soit finir en prison, soit avec une balle dans la tête. Alors, elle a erré de bar en bar, elle a brisé des mois d’efforts et de sobriété, elle est morte saoule quand elle finit par rentrer chez elle en fin de journée, elle a versé toutes les larmes de son corps et maintenant, elle se retrouve dans son salon et regarde la veste que Byron a laissé sur le dossier d’une chaise. Il n’est pas là, il doit travailler, pas de signe de son chien Diablo non plus. Elle réalise soudain qu’être ici est une très mauvaise idée, elle va leur attirer des ennuis, elle ne peut pas mettre Byron en danger. Tout cela c’est de sa faute, elle a merdé de A à Z et maintenant, elle doit s’en aller, s’éloigner de son colocataire et ami, avant qu’il ne soit trop tard. Alors, en larmes, elle sort sa valise, la jette ouverte sur son lit et commence à la remplir frénétiquement d’affaires sans vraiment faire attention à ce qu’elle choisit. La bouteille de whisky à la main, elle ne peut s’empêcher d’y prélever, gorgée après gorgée, l’ivresse dont elle a besoin pour oublier qu’elle se trouve dans une merde noire. Une fois sa valise bouclée, elle s’assoit sur son lit et prend le temps d’envoyer une série de sms à Byron, juste pour lui expliquer et ne pas disparaître sans prévenir. Elle a du mal à écrire, ses yeux pleins de larmes et la vue troublée par le whisky, c’est un adieu qu’elle fait à Byron et elle essaye de le remercier pour tout ce qu’il a fait pour elle mais elle n’a pas de temps à perdre, elle doit s’enfuir de là avant qu’il ne rentre ou que quelqu’un d’autre bien moins sympa pointe le bout son nez.

Soudain, elle entend un bruit dans le salon et elle s’immobilise, tétanisée. Elle n’entend pas les pattes de Diablo cliqueter sur le sol, ni même le trousseau de clés de Byron atterrir bruyamment sur le comptoir de la cuisine comme il fait tous les soirs. Elle se lève et tient désormais sa bouteille de whisky comme une arme en direction de sa porte entrouverte qui donne sur le salon. Tu es parano ma pauvre, tu as imaginé un bruit c’est tout. « Y a quelqu’un ? Je suis armée, n’approchez pas ! » beugle-t-elle d’une voix étranglée par la peur et l’alcool. S’il y a quelqu’un, elle vient de signaler sa position et elle n’a pas d’arme, pas vraiment. Elle sent sa dernière heure arriver et étrangement, les larmes arrêtent de couler sur ses joues.  
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMar 27 Avr 2021 - 15:00

► the call of the void utters my name
@Victoire Laclos & Lou Aberline

Despicable thoughts come alive and as I descend, the demons arise

Ce n’était pas un hasard. Lorsque Lou avait appris que la pâtisserie où officiait Victoire avait été vandalisée le même jour que ce local municipal dans lequel se trouvaient des centaines de ses confections, ce fut la première chose qu’elle se dit. Ce n’était pas un hasard non plus si, en passant devant la boutique en question, la jeune femme aperçut une voiture de police et plusieurs agents à l’intérieur, fouillant les lieux, posant des questions. Et ce n’était définitivement pas un hasard si, soudainement, Victoire avait déserté son lieu de travail et s’était rendue injoignable. Cependant, cela n’était pas le genre de course logique des événements que l’australienne appréciait. Elle sentit cette chaleur, cette démangeaison dans la base de son crâne, le picotement de son cerveau reptilien qui lui susurrait que quelque chose ne tournait pas rond, qu’elle devait s’inquiéter, se méfier. Son instinct -ou était-ce sa paranoïa ?- lui soufflait que la pâtissière était derrière tout ceci, qu’elle avait craqué, que sa langue était trop pendue. En route pour l’appartement de la française, Lou maudissait Jet qui avait placé cette femme sur leur chemin. Elle sentait les ennuis à des kilomètres, elle l’avait su dès leur première rencontre. Rien de bon ne résulterait de son implication dans les trafics de la Ruche, ni pour elle, ni pour eux. Victoire était un problème dont elle aurait dû s’occuper dès le départ. Elle était désormais un problème dont elle s’occuperait ce soir.

Toujours accompagnée de Solas, Lou arriva au pied de l’immeuble de la pâtissière et monta jusqu’à son étage avec lui. Elle trouva la porte de l’appartement ouverte et fit signe à son chevalier noir d’attendre dans le cadre de celle-ci, prêt à entrer, prêt à déguerpir. Browning à la main, les reflets dorés de la crosse se réverbérant sur les murs, la jeune femme inspecta le salon vide, prenant soin de ne rien toucher. Si Victoire s’était envolée, ses suspicions s’avèreraient fondées. Les innocents ne fuyaient pas. « Y a quelqu’un ? Je suis armée, n’approchez pas ! » Un sourire apparut sur les lèvres de la brune pour la première fois depuis le début de cette décevante journée. La voilà. Et elle aurait la satisfaction de lui faire payer son indiscrétion. “Ca c’est de l’accueil.” Les menaces de Victoire, elle n’en croyait pas un mot. La petite chose qui se décomposait à chacune de leurs entrevues, tétanisée par la peur, noyée dans ses larmes, n’avait pas le cran de s’armer et de l’attaquer, pas même en étant au pied du mur. “Allez Juliette, je veux juste discuter.” Non, Lou n’avait plus la patience de discuter. Si la marchandise présente dans la pâtisserie n’avait pas été subtilisée par les voleurs, alors la police avait mis la main dessus, et aucun de ces deux scénarios ne lui plaisait ou n’était en faveur de la française. Ou sa dette venait de considérablement augmenter, ou la petite souris avait glissé un mot aux agents en croyant se débarrasser de la Ruche. Dans un cas comme dans l’autre, le numéro d’équilibriste prenait fin. “Julie, Julie, Jules… Montre-toi...” La provenance de la voix, Lou ne l’avait pas déterminée. D’un pas lent et feutré, elle arpentait donc l’appartement, vérifia la cuisine, tomba sur les toilettes et la salle de bains. Elle ricanait, chantonnait, narguait la pâtissière et ses nerfs fragiles. Et enfin, elle la trouva dans la chambre, la valise à moitié remplie sur le lit, visiblement prête à partir. L’arme de la jeune femme était une bouteille de whisky. Celle de Lou pointait droit vers elle, le canon sombre prêt à cracher une balle. “Fais pas de bêtises, ma belle, tu vas te faire mal…” souffla-t-elle en indiquant la bouteille d’un signe de tête. Lui faire mal serait son privilège à elle seule ce soir. D’une main tendue, elle réclama le whisky. Puis elle indiqua à Victoire de se rendre dans le salon d’un geste du pistolet. “Allez, bouge.”

Lou escorta la pâtissière arme au poing. L’envie d’ôter la vie d’une personne n’était pas un souhait qui lui était étranger et il n’était pas rare qu’elle s’imagine, armée de pensées fort imagées, toutes les manières possibles de faire durer l’agonie. Elle n’avait jamais manqué d’options, seulement d’opportunités. Tirer sur Strange avait changé quelque chose, désacralisé l’arme à feu. C’était si simple, au final, d’appuyer sur la gâchette. C’était enivrant de tenir entre ses mains ce pouvoir de vie ou de mort sur quelqu’un. Elle ne l’avait pas tué, mais elle l’aurait pu. Et elle qui n’avait jamais assassiné quelqu’un elle-même ou mené le souhait de tuer à un aboutissement, ne ressentait plus le même blocage qu’avant. Non, la fuite de Mitchell lui avait appris une leçon importante ; elle ne devait plus jamais hésiter. D’un geste brusque, empoignant le bras de Victoire, Lou la fit s’asseoir. Sol scrutait toujours l’intérieur depuis l’entrée, grande ombre noire derrière la reine des abeilles. “T’allais où comme ça ? Encore des vacances ?” demanda la jeune femme. Elle ne se sentait pas paranoïaque ; le projet de fuite de la française ne faisait que confirmer son pressentiment. Elle avait quelque chose à se reprocher, quelque chose en rapport avec les poulets et l’ensemble de la basse-cour enquêtant dans la pâtisserie. “Tu veux peut-être m’expliquer pourquoi les flics étaient dans ta boutique ce matin ? Qu’est-ce que tu leur as dit, frenchie ? Et t’avise pas de me mentir.” Car il n’y avait aucune parole capable de sauver sa vie.
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMar 27 Avr 2021 - 18:04

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Victoire prie de toutes ses forces d’avoir imaginé le bruit entendu dans le salon, il était si léger, ça pouvait être juste le parquet qui craquait naturellement. Alors sa question terrorisée était sortie toute seule et les quelques secondes de silence qui suivirent furent presque un soulagement. Jusqu’à ce que : “Ça c’est de l’accueil.” La voix qui s’éleva du salon la tétanisa immédiatement, elle la reconnaît tout de suite, la voix de la cheffe de la Ruche, celle que Jet appelle parfois la reine des abeilles, c’est son nom de code apparemment et Victoire ne le connaît que sous ce pseudonyme. Cette femme est dangereuse, très dangereuse et Vic a beau avoir l’esprit embrumé par l’alcool, elle sait qu’elle ne sortira pas indemne de ce petit entretien. Vic regarde désespéramment les murs de sa chambre et l’absence d’issue, seule ouverture de la pièce : un velux inaccessible sans l’échelle rangée dans le placard mural de l’entrée. Elle ne peut plus fuir, c’est fini. “Allez Juliette, je veux juste discuter.” Il n’y a même pas de verrou à sa porte, et même si c’était le cas, cela n’arrêterait pas la jeune femme. Elle entendait la jeune femme se déplacer dans l’appartement, elle ne savait pas encore où Victoire était et elle visitait toutes les pièces. FAIS QUELQUE CHOSE ! NE RESTE PAS PLANTÉE LA ! RÉAGIS PUTAIN DE MERDE!, finit par hurler la voix dans sa tête et comme prise d’un électrochoc, elle s’élance vers son téléphone abandonné sur sa table de chevet. “Julie, Julie, Jules… Montre-toi...” Ses mains tremblent sur l’écran et pourquoi ne choisit-elle pas d’appeler la police ou d’appeler Byron ? Peut-être car elle a encore l’espoir que tout ceci peut se terminer sans réels débordements, elle croit qu’elle va pouvoir expliquer sa version des faits et qu’elle évitera le pire. Alors elle n’appelle personne, ce qu’elle fait c’est envoyer l’enregistrement audio qu’elle avait pris la dernière fois qu’elle a rencontré Lou. L’enregistrement audio sur lequel on l’entend la menacer, la frapper même et lui ordonner de continuer les livraisons pour éponger sa dette. Cet enregistrement qu’elle gardait comme un as dans sa manche et dont Lou n’était pas au courant, elle l’envoie à Byron. Soudain, les pas se rapprochent et Victoire jette son téléphone au milieu de ses vêtements dans la valise avant de brandir la bouteille vers la porte qui s’ouvre avec fracas. Elle voit tout de suite l’arme à feu au canon scintillant braqué sur elle et elle en a le souffle coupé. “Fais pas de bêtises, ma belle, tu vas te faire mal…” La bouteille de whisky entre ses mains n’est pas une arme, surtout pas quand elle la tient en tremblant comme une feuille, surtout face au flingue braqué sur son cœur. « J’ai rien fait… C’est… c’est pas de ma faute... » bredouille-t-elle avec un regard suppliant envers la cheffe de gang, elle sait très bien de quoi ça a l’air tout ça, elle et sa valise, sur le départ. Elle laisse la femme récupérer la bouteille de whisky sans rien tenter, qu’est-ce qu’elle pouvait faire contre une arme à feu ? Et même si elle arrivait à la désarmer, elle n’était probablement pas venue seule… “Allez, bouge.” Victoire déglutit difficilement et lève instinctivement les mains pour se montrer le plus inoffensive possible en se dirigeant lentement vers le salon, sans mouvement brusque. « Je vous en supplie, je n’y suis pour rien, je n’ai rien dit à personne ! » Elle pense à son téléphone, l’enregistrement audio est très long, le fichier est lourd,  il prendra de longues minutes à s’envoyer avec le réseau pourri dans sa chambre mais Victoire prie pour qu’il arrive à son destinataire. Au moins, si le gang l’embarque ou lui fait du mal, il y aura un témoignage de ce qu’elle a vécu et de pourquoi elle a été forcée de faire passer de la drogue pour le gang.

Une fois dans le salon, la femme la fait asseoir sans ménagement sur un fauteuil et Victoire apparaît le gorille posté dans l’entrée. “T’allais où comme ça ? Encore des vacances ?” Bien entendu, la tentative de fuite n’allait pas jouer en sa faveur. « Je sais p...pas, j’ai eu peur de la po...police et… de vous... » Elle ne savait même pas où elle serait partie en réalité, elle n’avait aucun plan et la police ou le gang l’auraient probablement rattrapée bien avant qu’elle ait réussi à quitter le Queensland. “Tu veux peut-être m’expliquer pourquoi les flics étaient dans ta boutique ce matin ? Qu’est-ce que tu leur as dit, frenchie ? Et t’avise pas de me mentir.” Elle s’empresse de répondre car elle ne demande que ça, s’expliquer, clarifier les choses : « Ma collègue est arrivée avant moi ce matin… Y a eu une effraction à la pâtisserie, ils ont tout retourné et ils… ils ont trouvé... » Elle regarde le canon de l’arme toujours pointé sur elle, elle s’attend à en voir jaillir un éclair lumineux à tout instant et à ne plus jamais rien voir d’autre après ça. La fin, elle est semble si proche en cet instant et pourtant elle n’en est pas moins terrifiante. « Ils ont trouvé la planque, y avait plus rien... » Elle ferme les yeux comme si le coup de feu allait partir, mais rien ne se passe. Elle réalise qu’elle n’a répondu à aucune des questions et donc précise en entrouvrant les yeux d’un air inquiet : « Ma collègue était au téléphone avec la police quand j’suis arrivée et je… je suis partie avant qu’ils arrivent… Je leur ai rien dit, je leur ai même pas parlé ! » Ils ont essayé de l’appeler toute la journée, elle est sûre que c’est eux tous ces appels manqués esquivés pendant son après-midi de beuverie, mais elle n’a même pas écouté sa messagerie. Elle se demande soudain si son téléphone est en silencieux, elle prie pour qu’ils ne réessayent pas de l’appeler ou que Byron ne la harcèle pas de messages, Lou pourrait entendre les sonneries ou les vibrations et s’inquiéter soudain de récupérer le téléphone de Vic et alors elle tomberait sur l’envoi d’audio en cours, et là ce serait fini pour elle. Elle tremble toujours comme une feuille, elle est terrifiée mais bizarrement les larmes ont totalement disparues, elles sont incapables de couler. « Est-ce que vous… vous pouvez baisser votre arme ? Je vous jure que je n’ai rien fait, je vous avais dit que... » Elle lui avait dit qu’elle avait peur que les allers et venues des camions et les livraisons étiquetées par la pâtisserie finiraient par éveiller les soupçons de la police ou de la concurrence… Elle ne l’avait peut-être pas dit dans ces termes exacts, mais elle lui avait clairement dit que tout ceci n’était pas discret et : « … que ça finirait mal. »
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMer 28 Avr 2021 - 4:57

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@Victoire Laclos & Lou Aberline

Despicable thoughts come alive and as I descend, the demons arise

Elle était dans le rush, la pâtissière. La valise en vrac était une preuve suffisante pour Lou. Victoire fuyait la situation qu’elle avait causée et espérait s’en sortir indemne. Ou l’avait-elle vraiment cru l’espace d’une minute ? Avait-elle vraiment songé à la possibilité de s’enfuir et de s’en sortir à si bon compte ? Lou ne l’avait jamais trouvé maligne, mais désormais elle la trouvait particulièrement stupide. Tandis que la brune s’approchait, elle devinait l’odeur familière de l’alcool former un nuage de vapeurs autour de sa proie. La bouteille de whisky était fortement entamée. Visiblement, Victoire avait des choses à oublier, à fuir, autant à Brisbane que dans son propre esprit. La culpabilité, se confirmait Lou. Cela ne faisait aucun doute. « J’ai rien fait… C’est… c’est pas de ma faute... - C’est jamais ta faute, je connais la chanson. » Pourtant la pâtissière ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Mauvaise décision après mauvaise décision, elle avait créé cette situation, et avec cette nouvelle erreur, elle avait creusé le trou dans lequel elle serait jetée pour pourrir. Le sort des balances depuis la nuit des temps. « Je vous en supplie, je n’y suis pour rien, je n’ai rien dit à personne ! » Un rire sarcastique résonna dans l’appartement tandis que Lou faisait avancer la jeune femme jusqu’au salon. “T’entends ça Sol ? Elle nous supplie.” Pathétique, Vic l’avait toujours été. Et dans les derniers instants, elle était fidèle à elle-même. L’australienne avait pu constater que l’approche de la mort révélait véritablement ce qui se cachait dans le fort intérieur de chacun. Elle avait vu Strange devenir plus sincère que jamais. Elle voyait maintenant la grande blonde trembler à s’en pisser dessus au moindre sursaut, et cela était tout simplement sa nature profonde. Faible, misérable, éternel petit animal recroquevillé dans un coin, la queue entre les pattes. “Supplie plus fort, mon lapin.” Même si cela ne changerait rien, elle offrirait de la musique à ses oreilles.

Si Victoire pensait avoir là une opportunité d’exposer la réalité des faits à une Lou voulant faire la lumière sur la situation, elle se mettait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Elle n’écouterait rien, Aberline, elle n’entendrait pas raison ; elle s’était faite son idée sur cette affaire et elle savait qu’elle savait raison. La seule chose qui l’intéressait dans le récit de la pâtissière était l’ampleur des dégâts. La police avait-elle saisi la drogue ? Quelqu’un d’autre ? Qui d’autre était au courant ou l’était désormais ? Elle avait une toute une to do list à dresser pour corriger le shit storm lancé par Victoire, et cela allait impliquer probablement plus d’un cadavre. « Ils ont trouvé la planque, y avait plus rien... » qu’elle marmonnait, voyant sa dernière heure se profiler au coin de chacune de ses révélations. “Qui ça “ils” ?” Et sa collègue, que savait-elle ? Lou n’avait pas le luxe de prendre le risque que le moindre témoin puisse dire quoi que ce soit de plus compromettant que la situation ne l’était déjà. La liste commençait déjà à s’allonger dans l’esprit de la brune, derrière sa moue impassible. De l’innocence de la française, elle ne croyait pas un mot. Elle avait probablement parlé à la police, et si cela n’était pas le cas, elle finirait par le faire une fois bien à l’abri. L’hypothèse de son innocence, non seulement elle ne l’achetait pas, mais elle ne pouvait pas la risquer. Victoire était une variable bien trop dangereuse dans l’équation.

« Est-ce que vous… vous pouvez baisser votre arme ? Je vous jure que je n’ai rien fait, je vous avais dit que ça finirait mal. » Je vous l’avais dit ? Etait-ce le moment approprié pour des je vous l’avais dit ? Prétentieuse petite frenchie à la con. Le coup de crosse sur le coin de son crâne échappa spontanément à Lou, ouvrant l’arcade de Vic. Immédiatement, le sang roula sur sa tempe. “Et comment tu croyais que ça allait arranger ta situation d’ouvrir ta grande gueule chez les flics ?!” crachait-elle à quelques centimètres de son visage. Elle n’avait plus de patience pour les lamentations de la pâtissière, elle n’en avait jamais vraiment eu. Le fait était que depuis leur première rencontre, elle vivait en sursis. Au fond, tout ceci était inévitable depuis le début, et elles le savaient sûrement toutes les deux. “J’achète pas ton bullshit, Vic. Je pense que t’as mal fait ton taff et que maintenant mon produit est entre d’autres mains et que c’est ta faute. Je pense qu’à la seconde où t’as compris dans quelle merde t’étais, t’as appelé la police en espérant qu’ils te protègent. Devine quoi ? Ils peuvent faire que dalle pour toi.” C’était ce qu’il s’était passé, point. Lou était tout particulièrement bien placée pour savoir que les flics n’étaient d’aucune aide. Tout ce qu’ils avaient su faire pour elle était de la bouger d’hôtel en hôtel en attendant d’avoir de nouveau assez d’éléments pour attraper Mitchell après l’avoir eux-mêmes remis dans la nature. Ils étaient des clowns en bleu.

Brrr-brr. Voilà plusieurs fois que Lou discernait ce son tandis qu’elle parlait par-dessus en essayant de l’ignorer. Brr-brr. C’était agaçant, irritant pour les nerfs en pelote de la jeune femme, comme une fourchette sur de la porcelaine, une craie sur un tableau. Brr-brr. La fois de trop, la brune fit volte-face en direction de son garde du corps. “SOL ! Tu crois que c’est le moment de texter ?!” Mais ses mains ne tenaient rien d’autre que son arme, et ses deux jambes ancrées dans le sol étaient sur le qui-vive, son regard perçant à l’affût de tout retournement de situation. Le bruit ne provenait pas de lui. Il ne provenait pas d’elle. Il venait de Victoire. “Téléphone. Maintenant.” ordonna Lou en pointant son arme vers elle avec plus d’insistance encore. Me dis pas que t’as appelé les flics, frenchie. T’as pas été stupide à ce point.
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMer 28 Avr 2021 - 7:42

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Lou n’écoute rien de ce que lui dit Victoire, elle n’est pas intéressée et elle n’a visiblement aucune intention de la croire, son opinion est déjà toute faite. Vic tente de lui faire entendre raison, la supplie de lui laisser au moins la chance de s’expliquer. Elle ne voit pas bien ce qu’elle peut faire d’autre, Victoire n’a jamais été dans son élément dans cette histoire, elle n’est pas une criminelle endurcie, elle est pleine de peurs et d’angoisses et elle se bat avec les seules armes dont elle dispose : la vérité et l’espoir futile d’inspirer la pitié à l’impitoyable reine des abeilles. “T’entends ça Sol ? Elle nous supplie.” Difficile de savoir si les supplications de la pâtissière l’amusent ou l’énervent, mais en tous cas, elles n’ont pas l’effet escompté. “Supplie plus fort, mon lapin.” Ça l’amuse visiblement, elle prend son pied à voir Victoire terrorisée face au canon de son arme, elle veut la voir se débattre jusqu’au bout tel un poisson hors de l’eau, à l’agonie… Vic se mord la lèvre et baisse les yeux pour fixer le sol, réalisant que faire appel à l’humanité de son interlocutrice serait vain et que quoi que celle-ci ait en tête, il serait quasi impossible de la faire changer d’avis. Alors elle ne supplie pas davantage, elle ne se jette pas au sol à genou en fondant en larmes, elle se concentre sur le seul acte de rébellion qu’elle avait tenté : l’enregistrement. Envoie-toi putain, je t’en supplie, envoie-toi.

Dès qu’elle lui donne la parole cependant, ce stupide espoir renaît aussitôt en elle et elle essaye vraiment de plaider sa cause. Elle suppose que le fait que la police n’aura rien à saisir dans la pâtisserie est une bonne chose, non ? Il vaut mieux que ce soit un autre gang, non ? La came est quand même perdue mais au moins, la police n’est pas sur leurs traces… Pas encore en tous cas… C’est bon pour elle ça, non ? “Qui ça “ils” ?” Qu’est-ce qu’elle en sait, elle ? Elle repense au briquet trouvé sur les lieux du vol de la cargaison de cookies. Le « message » pour la Ruche. Il est dans la poche arrière de son jean et elle se demande si le donner à la gangster jouera en sa faveur ou sa défaveur. « Je sais pas qui… mais je suppose que ça doit être d’autres dealers… des ennemis, je sais pas... » Vic commence à s’agiter sur son fauteuil, elle sent le briquet tempête dans sa poche et elle décide qu’il sera toujours mieux qu’elle dise la vérité, c’est la seule issue qu’elle voit à présent et ça lui fera peut-être aussi gagner du temps. Elle entend son téléphone vibrer depuis sa chambre, c’est faible mais ça finira par être remarqué, alors autant détourner l’attention tout de suite. « Hier, ils ont volé une livraison de gâteaux qui était entreposée dans un local, ils devaient penser que c’était de la drogue… Et j’ai trouvé ça sur les lieux... » Elle lève lentement la main, désigne la poche arrière de son jean et va attraper doucement le briquet et elle tend l’objet d’une main toujours tremblante et le regard toujours fuyant face à l’arme à feu qui la fixe de son œil unique et meurtrier. Le briquet est en métal, il n’est clairement pas neuf et il comporte plusieurs gravures anciennes qui n’ont aucune signification pour Victoire. Mais sur une des tranches, une gravure visiblement récente présente une abeille morte, sur le dos, pattes recroquevillées vers le ciel et comme si le message n’était pas déjà assez clair, elle était barrée d’un X. Victoire expire profondément en jetant des regards inquiets à l’arme à feu, elle a l’impression d’avoir prouvé sa bonne foi, non ? Elle voudrait que se lève, même pour quelques instants seulement, ce sentiment de danger immédiat et de mort imminente qui la fait se sentir si vulnérable et fébrile. Elle demande à Lou de baisser son arme, elle clame à nouveau son innocence et se permet même de signaler qu’elle avait essayé de la prévenir que cela finirait mal. Excès de confiance de la part de Vic, elle est si pressée de se faire absoudre de toute responsabilité qu’elle ne réalise pas que ses mots peuvent mettre le feu aux poudres en une fraction de seconde. Elle ne voit même pas venir le coup, son regard étant à nouveau fixé sur le sol. Le métal de l’arme frappa son crâne durement envoyant son visage et tout le haut de son corps contre l’accoudoir du fauteuil. Son cri de surprise et de douleur est resté étranglé dans sa gorge, elle est sonnée mais sent tout de même le liquide couler sur sa tempe. Sa main se porte par réflexe à son arcade et ses doigts se teintent du liquide rouge vif qui en jaillit abondamment et coule dans son œil. Le visage de la trafiquante à quelques centimètres du sien est déformé par la colère : “Et comment tu croyais que ça allait arranger ta situation d’ouvrir ta grande gueule chez les flics ?!” « J’AI RIEN DIT, PUTAIN ! » crie-t-elle soudain, sentant ses nerfs prêts à lâcher, désespérée de réaliser qu’elle ne la croirait jamais. Les voisins, peut-être que quelqu’un va l’entendre crier… Peut-être que quelqu’un va appeler les flics, peut-être que tout cela va bien se finir? Mais Victoire a beau essayer de garder espoir, les issues les plus horribles s’imposent à son esprit. Je vais mourir. Je vais mourir ici et maintenant, et je n’aurais rien accompli de ce que je voulais accomplir... Elle aurait peut-être dû, finalement, aller voir la police… Mais elle ne saura jamais ce qui se serait passé si elle avait choisi cette option au lieu de se convaincre qu’elle réussirait à se sortir toute seule de ce merdier. “J’achète pas ton bullshit, Vic. Je pense que t’as mal fait ton taff et que maintenant mon produit est entre d’autres mains et que c’est ta faute. Je pense qu’à la seconde où t’as compris dans quelle merde t’étais, t’as appelé la police en espérant qu’ils te protègent. Devine quoi ? Ils peuvent faire que dalle pour toi.” Vic essuie le sang qui ruisselle dans son œil, teintant la moitié de sa vision d’un voile rouge et flou, elle pousse un soupir de renoncement, elle ne voit pas ce qu’elle peut dire d’autre pour convaincre la jeune femme qu’elle n’a rien dit à la police. Est-ce l’énergie du désespoir, la désinhibition due à l’alcool, le réveil soudain de son courage ou de sa fierté ? A moins que ce ne soit simplement de la résignation, une acceptation de son sort, peut-être même un élan suicidaire... « J’aurais dû… J’AURAIS DÛ VOUS BALANCER, PUTAIN ! » hurle-t-elle. « J’suis vraiment trop conne d’avoir cru que vous tiendrez parole, que vous me laisseriez partir... » Elle s’en veut Victoire, d’avoir fait confiance à des criminels, d’avoir voulu attendre de voir comment les choses évoluaient, d’avoir eu peur de la police et de ce que ses aveux pourraient vouloir signifier pour son avenir à elle…

Brrr-brrr… Brrr-brrr… Putain Byron si c’est toi, arrête je t’en supplie... Mais c’est trop tard, la jeune femme aux dreadlocks se retourne vers le gorille dans l’encadrement de la porte agacée : “SOL ! Tu crois que c’est le moment de texter ?!” Il ne lui faut pas longtemps pour réaliser que le téléphone qui produit ce son n’appartient à aucun d’entre eux et elle braque son regard noir et le canon de son arme sur Victoire, le canon est à quelques centimètres à peine de son visage, tellement que la pâtissière louche dessus de ses yeux écarquillés par la peur. “Téléphone. Maintenant.” « Je- je… j-j-e l’ai perdu... » ment-elle en se plaquant contre le dossier du fauteuil pour s’éloigner le plus possible de l’arme à feu, comme si cela pouvait la sauver si le doigt sur la gâchette venait à se crisper brusquement. « J-j’ai dû l’oublier d-d-dans un b-bar, je sais pas où il est, v-v-vous pouvez me fouiller... » bégaye-t-elle, les yeux fermés avec force, le visage entièrement froncé comme attendant le coup de feu qui le fera voler en éclats. Son cœur semble prêt à exploser dans sa poitrine  alors qu’elle entend encore la vibration de son téléphone retentir dans sa chambre, étouffée par les vêtements sur lesquels il a atterri dans sa valise, mais pas assez pour passer inaperçu ad vitam æternam. « Ça… ça doit être chez le voisin... » tente-t-elle en se disant que si la femme pensait qu’on pouvait entendre le téléphone du voisin vibrer, le voisin devait entendre absolument tout ce qu’il se passait dans cet appartement. Les éclats de voix et les éventuels coups de feu. Victoire a vu assez de films pour savoir qu’il faut un silencieux pour tirer un coup de feu discrètement et l’arme de Lou n’en est pas muni, si elle tire en l’état, tout l’immeuble va débarquer… Vic prie pour qu’elle n’ait pas de silencieux dans sa poche et qu’elle ne décide pas de finir le travail tout de suite et ici.  
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMer 28 Avr 2021 - 14:57

► the call of the void utters my name
@Victoire Laclos & Lou Aberline

Despicable thoughts come alive and as I descend, the demons arise

A plus d’un titre, la situation était mauvaise pour Victoire. Elle l’était également pour Lou qui, après s’être chargée de la jeune femme, allait devoir faire le ménage de ce joyeu bordel que celle-ci avait semé. La came s’était envolée, l’attention était portée sur l’ancienne planque, l’un de ses canaux de vente tombait à l’eau, mais plus encore que les problématiques matérielles, c’était le message qui importait et qu’il était de son devoir de corriger. Sa marchandise n’était pas assez sécurisée, ses vendeurs manquaient de discrétion, elle s’était probablement fait trahir volontairement par la pâtissière, et tout ceci donnait une faible image de la Ruche autant que de sa reine des abeilles. Rectifier le tir et effacer toutes les personnes liées à l’incident était devenu une question d’honneur, de réputation. Montrer le sort des traîtres, renforcer les défenses ; hors de question de laisser entrevoir une brèche. Peu de choses valaient autant que la réputation dans le milieu, Lou l’avait appris de la manière forte. Elle ne pouvait pas s’offrir le luxe de traiter tout ceci comme un événement mineur. Elle n’avait aucun autre choix que de se montrer intraitable. Alors non, la brune n’était pas venue négocier la reddition de Victoire, seulement pour déterminer l’ampleur des dégâts et faire ce qu’elle avait à faire ; que la française se taise à jamais. « Je sais pas qui… mais je suppose que ça doit être d’autres dealers… des ennemis, je sais pas... » Lou riait de nouveau. “Des ennemis ? La bonne affaire.” La Ruche était pourtant tellement aimée de tous, quelle idée, vraiment. L’hypothèse de Victoire était si générique qu’elle éveillait un peu plus les suspicions. La brune sentait qu’on cherchait à la duper, à changer de proie. « Hier, ils ont volé une livraison de gâteaux qui était entreposée dans un local, ils devaient penser que c’était de la drogue… Et j’ai trouvé ça sur les lieux... » Elle s’empara du briquet d’un geste vif et l’inspecta de près. Le gribouillis enfantin d’une abeille éradiquée la fit sourire. “Flatteur.” souffla-t-elle avant de glisser l’objet dans une de ses poches. Mais la seule chose que cela prouvait était que Victoire avait travaillé son récit jusque dans les détails. Tout ceci paraissait de plus en plus scénarisé, cousu de fil blanc, et Lou ne tombait pas dans ce genre de panneau. Son cas exposé, la française ne manqua pas de regagner en confiance en elle, persuadée d’avoir eu le dernier mot. Une insubordination qui lui valut le plaisir de goûter un peu de sa propre hémoglobine. « J’AI RIEN DIT, PUTAIN ! » qu’elle se défendait encore dans un élan désespéré. “FERME LA.” renchérit Lou, le canon de son arme collé au visage de Victoire, l’odeur de sang chatouillant ses narines. L’issue était évidente et pourtant, jusqu’à présent, une lueur d’espoir apparaissait par intermittence dans le regard de la pâtissière -lueur qui s’était enfin éteinte. Celle de s’en sortir une fois de plus et quitter la ville en un seul morceau, refaire sa vie ailleurs, encore une fois. Celle de faire entendre sa version à Lou et que celle-ci écoute, comprenne, fasse encore preuve de tolérance comme précédemment. Non, cette fois, Victoire voyait la vérité en face. Il n’y avait aucune échappatoire. « J’suis vraiment trop conne d’avoir cru que vous tiendrez parole, que vous me laisseriez partir... » Pourtant Lou lui avait offert une porte de sortie, une opportunité d’effacer son ardoise, et elle l’avait ruinée, juste comme ça. Et elle aurait tenu parole, peut-être, probablement -et s’en serait mordu les doigts plus tard. Victoire était trop craintive pour tenter de faire quoi que ce soit, elle se serait contentée de regarder par-dessus son épaule jusqu’à la fin de ses jours de crainte d’être éternellement observée par la Ruche, garantissant son silence. Du moins, c’était ce que Lou pensait avant ce jour. Désormais il était clair comme de l’eau de roche que derrière l’aspect naïf de Victoire se dissimulait quelque chose de pernicieux. “Tu peux t’en prendre qu’à toi-même.” conclut-elle. Depuis le jour où elle avait croisé la route de Jet, Vic s’était perdue dans le terrier du lapin blanc. Il était temps qu’on lui coupe la tête.

Puis les bruits de vibration de téléphone se firent de plus en plus distrayants. Lou déduisait aisément que la française avait appelé la police ou prévenu quelqu’un de son plan de s’échapper. Elle en avait eu le temps entre le moment où elle et Solas étaient entrés dans l’appartement et celui où ils mirent la main sur elle. Victoire refusa de céder son portable, bafouillant de faux prétextes. La peur la rendait incohérente. Le bar, le voisin ; ils seraient tous rapidement fixés. “Tu sais ce qui va arriver si tu me mens.” avertissait la brune. Et elle se tourna vers Solas, lui indiqua de fouiller l’endroit d’un signe de tête en direction de la chambre. Quelque chose lui disait qu’ils trouveraient l’appareil là-bas. En attendant, Lou s’asseya sur la table basse du salon, face à Victoire. L’air détendue, révolver au bout du bras, elle mourrait d’envie d’une cigarette ou d’une ligne. Mais elle avait retenu la leçon ; elle avait perdu une proie une fois par la faute de la poudre, pas deux. “T’sais quoi ? J’commence à croire que c’est toi qui a forcé le local, et c’est toi qui a vandalisé la boutique. T’as probablement planqué la came ailleurs, et le joli petit briquet, c’est ton œuvre." fit-elle en attendant le retour de son ombre dont elles pouvaient entendre les pas dans le couloir, les grands gestes entre les affaires de la jeune femme, et même sentir la présence, imposante, inquiétante, même hors de leur champ de vision. Et pendant ce temps, l’arcade de Victoire continuait de ruisseler de liquide carmin. “J’pense que t’as tout mis en scène juste pour nous piéger, nous lancer sur une fausse piste et mettre les flics sur notre dos. J’pense que tu comptais foutre un joli bordel et disparaître.” Voilà la théorie 2.0, améliorée, finalisée. Avant que la pâtissière puisse tenter de plaider sa propre cause une nouvelle fois en vain -si elle comptait s’en donner la peine-, Solas revint avec le téléphone. Lou le récupéra et le secoua sous le nez de Victoire. “Tiens, regarde ce qui est réapparu.” Messages non lus, appels en absence, tout y était. Sèchement, la brune s’empara d’une main de la jeune femme et appuya son index sur la reconnaissance d’empreinte afin de débloquer le portable. L’écran s’ouvrit sur une conversation en cours, un certain Byron, et un fichier son en cours d'envoi, sitôt annulé. Le regard de Lou s’assombrit alors qu’elle appuya sur le bouton de lecture, prise de curiosité.
“S’il n’y a pas de fin à tout ça… Je n’aurais rien à perdre et…
- Et ? Et quoi, Juliette ? Tu crois que tu peux venir ici et mener la danse comme ça te chante ? Tu crois que tu peux me menacer comme ça ?
- N-non… J-je suis dé-désolée…
- Je peux t’apprendre ce que c’est vraiment de n’avoir rien à perdre, et quand j’en aurais fini tu te souviendras de notre petit arrangement en te disant que c’était le bon vieux temps.”
Oui, Lou l’avait prévenue, elle aussi.
Son corps s’était raidit entièrement, poil hérissé, l’aura palpitante d’une ébullition muette. Les doigts serrés autour de l’appareil à en trembler, jointures pâles, elle tentait de maîtriser sa respiration, profonde, fébrile de rage. Victoire l’avait enregistrée. L’enregistrement aurait pu partir dans la nature. Mâchoire crispée, Aberline ferma les yeux un court instant afin de faire le vide. Son cœur galopait. Un grand frisson froid la traversa de part en part. “Juliette…” Son souffle brûlant était imprégné de la colère qui nouait ses tripes. Du reste, plus rien ne bougeait. Pendant une minute, même la trotteuse cessa sa course. “T’as signé l’arrêt de mort de Byron.” furent les paroles finales qui résonnèrent avant que le bras de Lou se dresse et son index presse la détente. Et ce afin que le dernier souvenir terrestre de Victoire soit la culpabilité d’avoir laissé derrière elle une future traînée de désolation pour ses proches. AU moins elle ne mourrait pas avec un faux nom.

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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyMer 28 Avr 2021 - 19:45

the call of the void utters my name (ft. @Lou Aberline the call of the void utters my name ▽ lou&vic 3094304322 )

Victoire vit ses derniers instants et même si elle ne le sait pas encore, elle le pressent déjà. En réalité, elle l’a su au fond d’elle dès qu’elle a entendu les pas dans son salon, elle a su que tout serait fini. L’instinct de survie a pourtant repris le dessus dès qu’elle s’est trouvée face à Lou, la poussant à supplier pour sa vie, à s’accrocher à la moindre lueur d’espoir, à vouloir croire que sa parole aurait du poids dans l’issue de cette visite à domicile. Elle donne toutes les informations qu’elle peut à Lou en espérant qu’elle se montrerait clémente mais tout ce qu’elle récolte est un violent coup de crosse sur la tempe. Le visage en sang, sonnée par le coup, elle se défend pourtant avec véhémence, elle clame son innocence avec toute la force qu’il lui reste mais la gangster hurle plus fort qu’elle. “FERME LA.” et le canon froid de son arme vient buter si violemment contre le front de la pâtissière qu’elle sent son contour laisser son empreinte sur sa peau. Elle ferme les yeux, croyant sa dernière heure arrivée, mais après quelques secondes, l’arme se détache et la voix de la cheffe de Ruche s’élève à nouveau. Elle expose sa vision des choses, une vision qui ne tient aucunement compte des dires de Victoire et c’est à cet instant qu’elle comprend que tout cela est vain, qu’elle n’a aucune chance de se sortir vivante de cette situation, qu’elle aurait dû aller à la police. C’est le renoncement et la colère qui prennent possession d’elle à présent, elle s’en veut d’avoir été aussi stupide. “Tu peux t’en prendre qu’à toi-même.” Et ça lui arrache le cœur de l’avouer, mais elle a raison. Si elle avait su se gérer, si elle avait réglé ses problèmes d’addiction bien plus tôt, elle n’aurait jamais croisé la route de Jet. Si elle avait sérieusement travaillé sur ses traumatismes et névroses avant, jamais elle n’aurait réagi aussi violemment face à l’attitude menaçante du dealer. Jamais elle n’aurait attiré l’attention d’un flic, jamais des dizaines de milliers de dollars de drogue n’auraient disparu dans les canalisations des toilettes du bar. Jamais elle ne se serait retrouvée endettée auprès d’un gang... Et elle n’aurait jamais eu à proposer de faire passer la drogue dans ses pâtisseries pour éviter de finir dans l’effectif des prostituées de la Ruche. Rien de tout cela ne serait arrivé si elle avait été clean… Mais il est inutile de réécrire l’histoire à présent, car tout est espoir est perdu. Son seul espoir est désormais que son téléphone ne soit pas découvert, que son unique tentative de riposte ne soit pas réduite à néant mais surtout, que le nom de Byron ne soit pas connu de la reine des abeilles. Mais le téléphone continue de vibrer et sous la menace du flingue, Victoire fait ce qu’elle peut pour mentir, elle bégaye autant à cause de l’arme que de l’urgence qu’elle ressent. Elle réalise que s’ils trouvent le téléphone et qu’ils accèdent aux sms, qu’ils voient ce qu’elle a dit et envoyé à Byron, ils risquent de lui rendre visite à lui en suivant. Elle réalise qu’elle a été d’une imprudence incroyable, qu’elle voulait partir pour ne pas mettre son colocataire en danger mais qu’en lui en révélant trop, elle avait probablement signé son arrêt de mort. Brr-Brr… Byron, ou qui que ce soit, je vous en supplie, arrêtez d’appeler... Comme si cela allait changer quelque chose maintenant, comme s’ils n’allaient pas mettre la main dessus… “Tu sais ce qui va arriver si tu me mens.” Elle sait ce qu’il va lui arriver tout court, qu’elle mente ou dise la vérité n’a plus aucune espèce d’importance. Elle n’est plus dupe, elle sait qu’elle ne verra plus jamais aucun lever de soleil, qu’elle n’aura plus jamais le bonheur de voir Byron déguster ses pâtisseries, qu’elle ne verra jamais ni son violeur ni celui de Penny derrière les barreaux, qu’elle ne trouvera jamais l’amour. Elle va mourir seule et malheureuse, quelque part elle l’avait toujours pressenti, il n’y avait pas de happy ending pour elle.

Le regard hagard, elle suit le fameux Sol du regard tandis qu’il se dirige vers sa chambre. Sa voix tremble quand elle tente encore : « Il n’y a rien, là-bas… vous perdez votre temps... » Byron, pardonne-moi, je t’en supplie... Mais les deux criminels endurcis n’en ont que faire, et si Vic fixe la partie de sa chambre qu’elle entrevoit depuis le fauteuil pour surveiller ce que va trouver le gorille de Lou, elle est forcée de retourner son regard vers elle. Détendue, assise sur la table basse avec son arme en main, sa présence est totalement déplacée dans ce salon qui a été le foyer de Victoire, son refuge, là où elle se sentait en sécurité autrefois. “T’sais quoi ? J’commence à croire que c’est toi qui a forcé le local, et c’est toi qui a vandalisé la boutique. T’as probablement planqué la came ailleurs, et le joli petit briquet, c’est ton œuvre." Victoire la dévisage avec un mépris non dissimulé, elle a presque envie de rire, s’il arrivait à franchir ses lèvres ce serait un rire nerveux mais un rire tout de même. Elle n’arrive pas à croire qu’avec tout ce qu’elle vient de lui raconter, elle en vienne à faire des conclusions aussi stupides, elle n’a même plus envie de nier, de toutes façons son sort est déjà scellé. « Quelle intéressante théorie... » balance-t-elle avec ironie. Elle va mourir et elle en a marre d’avoir peur, de pleurer, de supplier, elle l’a fait toute sa vie. “J’pense que t’as tout mis en scène juste pour nous piéger, nous lancer sur une fausse piste et mettre les flics sur notre dos. J’pense que tu comptais foutre un joli bordel et disparaître.” Il sort finalement, le rire nerveux, désabusé, moqueur, presque inexistant, un simplement raclement de gorge, un soufflement du nez. « Quelle perspicacité, je suis sur le cul. » Elle n’en a plus rien à foutre à présent, elle se fout de la gueule de la jeune femme sans s’en cacher, peut-être qu’ils abandonneront la recherche du téléphone si elle la met assez rapidement rogne et qu’une balle vient se loger dans son crâne. Peut-être qu’ils seront obligés de fuir, si le bruit alerte les voisins, peu importe, peut-être qu’ils oublieront son téléphone qui vibre.

Mais l’homme ressort de sa chambre et elle voit son téléphone dans sa main. Elle déglutit difficilement et se surprend à prier pour un miracle, pas pour elle mais pour Byron. “Tiens, regarde ce qui est réapparu.” Elle reste silencieuse, jusqu’à ce que Lou saisisse sa main pour déverrouiller le téléphone. Elle se débat comme une folle, elle ne veut pas, il ne faut pas qu’elle puisse accéder à son téléphone : « Non, lâchez-moi ! LACHEZ-MOI » crie-t-elle en envoyant même des coups de pied pour essayer d’envoyer valser son téléphone des mains de la reine des abeilles. Elle reçoit un coup de poing d’une puissance insensée directement dans la trachée de la part du gorille ce qui a pour conséquence immédiate de l’empêcher de hurler, de lui couper net la respiration et de la faire s’étouffer dans une toux douloureuse. Elle sent que son doigt est appliqué de force sur son téléphone tandis qu’elle tente de reprendre sa respiration, son corps entier paniquant face à l’écrasement de sa trachée, c’est douloureux et seul un filet d’air insignifiant arrive passe à chacune de ses tentatives d’inspiration. L’homme de main la replace sans ménagement contre le dossier du fauteuil, il l’y maintient fermement tandis que ses mains se portent à sa gorge par réflexe, comme si ça allait l’aider à respirer mieux. Elle entend l’enregistrement de la conversation entre elles se lancer.

“…
- Je peux t’apprendre ce que c’est vraiment de n’avoir rien à perdre, et quand j’en aurais fini tu te souviendras de notre petit arrangement en te disant que c’était le bon vieux temps.”


La femme face à elle se raidit, elle se crispe sur le téléphone, la rage se lit dans son regard, dans son langage corporel, dans ses muscles tendus, sa mâchoire serrée à en fissurer sa dentition. C’est maintenant, c’est le moment. Sa vie va prendre fin. “Juliette…” Ce prénom qui l’a vue naître, le premier mot qu’on lui a adressé et un des derniers qu’elle entendra. Elle n’a plus peur de mourir, mais elle a tant de regrets qu’ils pourraient l’ensevelir toute entière. Elle regrette toutes ces choses dont elle s’est privée par peur, ses années de dépression, ce désespoir qui lui avait collé à la peau et tué sa mère de chagrin, son père qu’elle n’avait jamais cherché à retrouver en se disant qu’elle le ferait plus tard, quand elle irait mieux, ces histoires d’amour manquées, ces amitiés avortées avant même qu’elle ne leur ai laissé leur chance, son isolement, toutes ces choses qu’elle a fait trop tard… Les secondes semblent s’étirer alors que le bras de celle qui va lui ôter la vie se lève au ralenti, que l’arme à feu fait sa lente remontée jusqu’à elle. Son plus gros regret à présent, c’est Byron. Byron qui lui a sauvé la vie, qui a été le meilleur ami dont elle aurait pu rêver, qui l’a défendue, qui l’a comprise, qui l’a réconfortée et qui l’a secouée quand elle en avait besoin. Il lui a sauvé la vie et elle va partir persuadée d’avoir condamné la sienne. Et comme un écho à ses propres pensées, la voix de celle dont elle ne connaîtra jamais le nom s’élève : “T’as signé l’arrêt de mort de Byron.” La confirmation orale de ses plus grandes craintes lui déchire le cœur au même instant où la balle le transperce. Elle baisse les yeux sur sa poitrine instantanément inondée de sang, puis elle se sent partir, disparaître, cesser d’exister pour toujours. Elle pense à Byron et à l’horrible position dans laquelle elle le l’abandonne. Mais sa dernière pensée n’est pour personne d’autre que pour elle-même, c’est fini, elle a fini de souffrir, elle va pouvoir se reposer. Enfin. Son corps sans vie s’affaisse sur le fauteuil, Juliette Pottier n'est plus. Victoire Laclos n'est plus.
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyJeu 29 Avr 2021 - 11:29

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Ce qui fut Victoire trente secondes plus tôt n’était qu’un tas de peau, de chair et d’os sur un sofa tâché. Pas plus vivante qu’une côte de boeuf, mais encore tout aussi juteuse. Lou détaillait le cadavre d’un regard froid, sans éviter ni le visage ni la blessure fatale qu’elle lui avait causée. Elle aurait plus de compassion pour un animal heurté par une voiture que pour celle qui s’était éteinte dans son propre appartement. Non, la pâtissière ne lui avait suscité que dégoût, aversion et colère dans les derniers instants ; maintenant qu’elle était morte, elle ne lui inspirait plus rien. La jeune femme confia le téléphone portable à Solas, et en se tournant vers lui, les traits figés dans une expression froide et calculatrice, elle murmura : “Pas de corps, pas de meurtre.” Et pour cela, ils avaient du travail devant eux, mais peu de temps. Il était probable que le fameux Byron ne tarderait pas à rappliquer en panique. Le plan le plus simple et efficace qui s’imposa à Lou fut de faire croire à la fuite de Victoire ; elle avait prévenu son ami de son intention de partir, le scénario s’imposait de lui-même. Rapidement, et avec une synchronicité naturelle, l’un se chargeait de remplir les valises de Victoire avec le parfait kit de la fuyarde -et Lou s’avérait tout particulièrement bien placée pour cette mission-, l’autre d’emballer le corps dans le tapis sans aucune cérémonie. Elle était morte, elle ne pouvait plus se formaliser. Ils récupérèrent tout ce qu’ils étaient susceptibles d’avoir touché, essuyèrent le reste comme la table et les poignées de porte à la vitesse d’un courant d’air. Ils trouvèrent les clés de la voiture de la française pour parfaire la mise en scène.

Le canapé restait un problème, qu’ils réalisèrent tandis qu’ils s’apprêtaient à quitter l’appartement. Dégoulinant de sang, le rouge imbibé dans les fibres du textile, ils n’avaient ni le nécessaire ni le temps de le nettoyer, le déhousser ou de s’en débarrasser à la déchèterie, mais tout ceci ne servirait à rien s’ils se faisaient trahir par la pièce maîtresse du salon. Rapidement, les rouages dans l’esprit de Lou tournèrent et fumèrent, l’adrénaline dans ses veines pour moteur. La bouteille de whisky dans la main, son briquet dans la poche, la seule solution possible lui apparut ; elle déversa l’alcool sur le meuble et jeta la flamme dedans. Avant de partir, Victoire avait mis le feu à son propre appartement afin d’effacer toutes ses traces et que le gang à ses trousses ne puisse pas mettre la main sur le moindre effet personnel, la moindre piste du lieu où elle avait l’intention de se rendre. Mesure extrême et désespérée d’une femme qui avait déjà englouti l’autre moitié du whisky, la peur au ventre. Quelqu’un allait forcément acheter cette version de l’histoire.

Lou et Solas partirent peu de temps avant que l’alarme incendie ne se mette à hurler. Déjà la fumée sombre faisait son chemin dans les couloirs de l’immeuble tandis qu’ils rejoignaient le parking à la recherche de la voiture de Victoire, son corps sans vie sur l’épaule du géant. Les quelques récentes heures de conduite de l’australienne devraient suffire à amener le véhicule jusqu’à la gare. De là, elle avait l’intention d’acheter un billet de train au nom de sa victime pour n’importe quelle destination. Quant au cadavre, elle laissait à Sol le soin de s’en occuper. “Bazarde-la dans le fleuve, débrouille-toi pour qu’on mette pas la main dessus. On se retrouve chez moi dans une heure.” Le rendez-vous donné, elle alluma le moteur. A plusieurs blocs de distance, Lou croisa la route d’un camion de pompier, les sirènes braillardes projetant le rouge et le bleu sur les bâtiments bordant le boulevard. Elle esquissa un sourire, persuadée que personne ne serait un jour en mesure de remonter jusqu’à elle.

Quelques jours plus tard, en revanche, ce fut le corps de Victoire qui remonta, sur les berges.
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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyJeu 29 Avr 2021 - 14:22

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Message(#)the call of the void utters my name ▽ lou&vic EmptyDim 2 Mai 2021 - 12:32




THE CALL OF THE VOID UTTERS MY NAME
Feat @Luana Reyes (feue Victoire Laclos)
Je n’ai plus de réponse. Rien. Ses derniers mots raisonnent dans ma tête. Un ultime adieu. Une fuite. Un abandon. [VICTOIRE ???] Les secondes s’égrainent. Son silence est assourdissant. Je n’arrive pas à me concentrer. Le couteau glisse. Je frôle le drame. Je ferme les yeux. Je respire. Je pose le couteau. Je prends mon portable. Nouveau message [Tu ne peux pas partir comme ça] Une ultime main tendue. Dans l’espoir qu’elle soit éprise d’un doute, réfléchisse à ses actes et fasse machine arrière.Partir n’est pas la solution. Un moyen de la sortir de son guêpier existe. Je n’en ai aucun doute. Elle doit répondre. Me donner une chance de l’aider. J’observe nerveusement l’écran de mon téléphone. Dans l’attente d’une notification. ‘Putain ! Putain ! Putain ! Victoire, à quoi tu joues bordel ?’ Je pose mes mains sur le plan de travail. J’observe mon reflet sur la surface lisse en inox. Je m’impatiente. Dernier message, empreint d’énervement [PUTAIN VIC REPONDS MOI BOOOOOOOOORDEL ! ] Violemment je pose mon téléphone. J’enrage. Je sens les regards braqués sur moi. « Qu’est ce que vous avez à me regarder comme ça ? » dis-je en fusillant chacun du regard. Silence de plomb. Brisé par un homme. Alec. Il s’approche de moi. La mine renfrognée. Énervé. Il m’agresse. « Putain Byron, tu t’es cru où ? T’es pas là pour te tourner les pouces ! FOOOOOOOCUS ! On a un restaurent à faire tourner ! Eteins-moi ton putain de téléphone où il fait un aller simple dans le four ! » Regard menaçant. Avant de tourner les talons. J’attrape mon mobile. Dernier coup d’œil Dernier espoir. ‘Victoire… S’il te plaît ! Dis quelque chose ! Je mérite mieux que ça !’ Je presse le bouton ‘off’ du téléphone. L’écran se noircit. Il est éteint.

Concentration maximale. Pourtant, elle hante mes pensées. Je ne désire qu’une chose. Finir le service. Allumer mon téléphone. Voir un, deux, trois messages d’elle. Simplement un [Tu as raison. Je t’attends chez nous… Avec des gaufres !] L’horloge annonce vingt-trois heures passées. Le service touche à sa fin. Je respire. J’extirpe le téléphone de ma poche. Je tremble. J’espère. Je pianote mon code Pin. Je ferme les yeux. Je prends une bouffée d’air. J’entends des notifications. Des dizaines. C’est elle. J’imagine ses messages [Je t’attends By’], [Les gaufres vont refroidir !], [Je n’ai pas pu résister. Elles sont si bonnes. Mais ne t’inquiète pas ! Il en reste!]. J’ouvre les yeux. Des appels en absences. Numéros inconnus. Un message sur le répondeur. Rien à propos de Victoire. Ni texto. Ni appel. Silence radio. Je déglutis difficilement tandis que je reçois un appel vocal, enregistrée sur ma messagerie. Je décroche. « Monsieur Oberkampf, un incendie s’est déclaré dans votre appartement. Nous n’arrivons pas à joindre votre colocataire Madame Laclos. Nous vous attendons sur place. Rapidement. Merci ! ». Coup de massue. Mon visage se décompose. Mes jambes flageolent. Je me rattrape au comptoir. Comme je peux. Je regarde autour de moi, hébété. Quelqu’un s’approche. Je reconnais @Stacey Gallagher. « Ça va pas ? ». Elle attrape un verre d’eau. Elle me le tend.  Je le bois d’une traite. Je me tape les joues pour me ressaisir. « Faut que je rentre… Tu peux prévenir Alec ? » Je laisse tout en plan. Juste mon téléphone, mes clefs, ma veste. Je me dirige vers la sortie de secours. « S’il te dit quelque chose, tu peux l’envoyer se faire foutre ! ». Je m’éclipse.

Je m’approche de l’immeuble. Une lumière bleue se diffuse dans la nuit. Je croise des badauds curieux. Des discussions bruissent. Je cours, jusqu’à atteindre les premiers véhicules de police. Ils font barrage. « J’habite ici ! Laissez-moi passer ! ». Je fends la foule. J’atteins les rubalises. J’observe l’immeuble. Il est noirci par les flammes. Les vitres de l’appartement ont explosé sous l’effet de la chaleur. De la fumée s’échappe. Les pompiers sont toujours à pied d’œuvre. Sans un mot, je me glisse sous le ruban. Je m’approche. Mon cœur bat la chamade. Un pompier m’aperçoit. Il m’attrape par le bras. « Hey oh Monsieur, on ne passe pas ! » Je le regarde… je me débats. Comme un forcené. « Mais j’habite cet appartement ! Laissez-moi passer ! » Un homme, plus âgé, s’approche. Il a la mine grave. « Monsieur Oberkampf, vous ne pouvez pas passer. La structure est fragile... » Je ne le laisse pas poursuivre… « Où est Victoire ? » Silence. Il me regarde. Il pose une main sur mon épaule. « Il n’y avait personne là-haut… mais tout a brûlé » Silence. « Mais Victoire, où elle est ? » Demande-je encore. Perdu. J’observe l’immeuble. Je recule. « Elle est où ? » Des larmes commencent à couler sur mes joues. Nouvelle rengaine : « Il n’y avait personne Monsieur... » Je recule. J’ai l’estomac noué. La gorge sèche. Soudain, mes jambes s’effondrent sous mon mon poids. « VICTOIIIIIIIIIRE ! » M’époumone-je. Je suis en larme. Je tape violemment des poings contre le bitume. Pour calmer mes nerfs.

Dans la pénombre, deux hommes s’approchent. Tous les deux en habit de pompiers. « Monsieur Oberkampf… Malgré l’intensité des flammes, nous avons pu sauver quelques effets personnels... » Silence. Je lève les yeux vers eux. Dans un premier temps, ils me tendent une chaîne. Celle de Victoire. Une main à plat, je réceptionne l’objet. J’ouvre le pendentif. Une photo. La mère de Victoire. Je fonds en larmes… « Je suis désolé… J’aurais dû être là pour elle ! ». Je referme le bijou. Je passe la chaîne autour de mon cou. Et je pose une main sur le cœur. « Nous avons pu sauver ça aussi… » Je reconnais la boîte de Greg. Elle renferme les photographies de ma mère. Sa correspondance. Je n’ose la toucher. C’est une relique. Sauvée des flammes. Comme la seule photographie de Victoire et moi, prise lors de son emménagement. Léchée par les flammes, elle aussi a survécu. Ce n’est presque rien et presque tout à la fois. Il manque l’essentiel. Victoire.

Prostré, je me mure dans le silence, le pendentif de Victoire sur le cœur et sa photo sous les yeux. Je n’ai plus la force de bouger. Plus la force de rien.  Prévenu, j’attends une seule personne. Mon phare. Ma bouée de sauvetage. @Gregory Morton.

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