« ne mens pas mais mens moi encore un peu » dylane bradford & elias sanders
Ses démons ont repris du poil de la bête, il a besoin de sentir cette adrénaline, cette pression quasi constante pour se sentir vivant. Il a besoin de frôler la mort pour se sentir existant, et si il n’a encore rien éprouvé de tel que depuis qu’il fait ses courses, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Il pensait pourtant avoir enfin trouvé un équilibre auprès d’elle, qu’elle soit encore plus importante que cette bagnole et ses cris quand sa voiture frôle la perfection. Mais si elle est parvenue une énième seconde à le retenir, à le lui faire croire, la sentence a fini par sombrer, retomber dans le néant. A l’emporter à la seconde même où son regard s’est posé avec fierté sur son bolide, garé sagement dans un des box qu’il loue, sans en avoir parlé à quiconque. Il y retourne, tantôt pour l’apercevoir, le simple fait de caresser du bout des doigts l’engin lui permet de réaliser dans quel monde, il vit aujourd’hui, et combien il lui sera impossible à présent de se dérober de ce doux rêve. De cette sensation unique de tout contrôler, quand même lui perd le contrôle. Jamais, il n’en prétendra le faire, encore moins à la Bradford. Lui, qui pensait qu’elle serait que de passage, comme ses autres femmes. Qu’il ne pourrait plus jamais re goûter au bonheur d’être deux, parce que c’est pas pour lui, et parce qu’il finit toujours par tout détruire. Et peut-être même qu’elle aurait mieux fait de partir loin, très loin de lui, à la seconde même où son corps s’était détaché du sien. Elle aurait dû jamais le croire, jamais avoir confiance en ce flic, parce qu’il n’y a pas de place pour deux. Il n’y aura jamais de place pour elle et pour ses courses et il en a conscience. A la minute même où elle devinera, où elle saura, elle lui tournera le dos. Elle fuira. Et jamais, il ne devra la retenir. Jamais, il ne devra faire croire qu’il pourrait changer, qu’il pourrait être un autre. Parce que ses courses ont toujours su le guider dans ses choix, et ne l’ont jamais abandonné, elles. Pas comme Freya. Pas comme ses femmes. Pas comme Dylane, le fera probablement un jour. L’air est si pur à présent qu’il est dans cette ruelle. Il se sent comme revivre, alors même qu’on ne le savait pas mort. Il y a du monde, beaucoup de monde et si il a tendance à fuir habituellement ce genre d’endroit, cette fois ça lui fait du bien. Si bien, qu’il se fond dans la masse rapidement, sans heurt. Il est comme un caméléon dans son environnement. Et plus rien ne devrait surprendre avec lui. Il se tient dos à cette voix, face à une femme, une bimbo dirait certains, mais c’est même pas pour ça qu’il est là le flic. Il ne les regarde même plus de cette façon depuis des mois maintenant. Et même si peu de monde en seront convaincus… « Elias… » Qu’il n’entend pas… Alors même que son regard n’accroche pas encore avec le sien, que son souffle ne se mélange pas encore au sien. Il ne sait pas qu’elle est là, à quelques pas de lui et que tout tourne dans sa tête. Qu’elle se fait déjà des films. Qu’elle est peut-être même prête à rompre au premier mot de travers qu’il prétendrait. A une quelconque embrassade qu’il aurait. Son rire se répand à la seconde même où la femme parle, glisse ses lèvres non loin de son oreille, se penchant dangereusement vers lui. En d’autres circonstances ils auraient finis la soirée dans une chambre. En d’autres circonstances, et avant que la Bradford atterrisse dans sa vie. Puis, il relève son visage et ses yeux se perdent au loin, là où même sa petite amie se situe. Mais le verdict est là, cinglant, épuisant et ne lui laisse aucun répit. Son sourire s’efface de ses lippes, et son cœur est même prêt à s’arrêter alors qu’elle s’avance non sans jeter un regard noir à la bimbo devant un Elias qui lève les yeux au ciel devant tant de fierté. « Je peux savoir ce que tu fais là ? » Ici, il n’est pas flic. Ici, il est un citoyen comme les autres, frôlant l’illégalité, se moquant même de ses collègues et de l’homme qu’il est le jour. « Dylane… » Qu’il laisse glisser se frottant le sommet de son crâne, un sourire forcé. « Qu’est-ce que tu fais là, je croyais que tu m’attendais à la maison ? » Jouant le jeu parfait de l’homme qui batifole pendant que sa nana attend sagement à la maison, le parfait registre de ses gens du coin, alors qu’il laisse en plan la bimbo qui s’est déjà désintéressée de lui, à la seconde même où Dylane a envahi le périmètre. « T’es folle de débarquer ici, comme ça ? » Son bras qu’il tient fermement entre ses mains, « je suis pas Elias ici… » Et c’est pas le flic dont elle est amoureuse non plus, il glisse ses lèvres contre ses oreilles, « je suis en planque, fait rien capoter. » Regard complice, il est presque parfait dans son rôle, elle n’y verrait que du feu… C’est du moins ce qu’il espère !
« ne mens pas mais mens moi encore un peu » dylane bradford & elias sanders
Tout aurait pu être différent si elle avait été pas là. Si sa présence ne le dérangeait pas, mais Sanders n’a jamais appris à partager son monde avec les autres. Il a toujours été ce type indifférent, préférant ses courses aux femmes. Il a toujours été du genre à disparaître avant même d’officialiser la relation, pire encore avant même que l’étau ne se referme et quand bien même, il n’était pas en danger. Quand bien même personne ne le soupçonnait. Il est égoïste Elias, il est égoïste et ne s’en rend même pas compte. Mais Dylane n’a aucune chance de rivaliser avec ses bolides, et au fond de lui, il le sait. Elle le sait elle aussi. Et lui dans tout ça ? Qu’à t’il comme chance de survivre si elle venait à tout apprendre ? Si sa raison d’être ici devenait pour l’ambulancière limpide ? Ne sait-il pas combien elle a horreur de ses courses depuis la mort de son frère ? Il semble finalement, ne même pas s’en soucier, ça lui passe au-dessus de la tête. Il se souvient à peine de leur conversation et de cette haine qu’il avait pu lire dans ses yeux lorsqu’elle a tenté de le piéger ce jour-là, dans l’ambulance. Lorsqu’elle a tenté de lui venir en aide, d’en apprendre plus sur lui, alors qu’il souhaitait qu’une chose : prendre sa revanche ! Ce soir-là, aussi il avait couru. Il avait perdu. Mais jamais, il n’en avait rien dit… Un flic en planque, il en abuse. Jusqu’au jour où ce sera la fois de trop. « Tu me fais mal, » elle se débat quand lui, grimace et qu’elle finit par lui échapper. Il soupire Elias, priant pour qu’on ne le remarque pas. Priant pour avoir un peu de paix. « Pourquoi tu m'en as pas parlé avant si c'est le cas ? » Ca l’embête cette question, il y a nulle doute qu’il maitrise la situation parfaitement, sans craindre de heurt, qu’elle sache la vérité. Jamais. Pas comme ça… « J’étais pas censé bosser ce soir, mais j’ai dû remplacer un collègue au pied levé, pas même Erin ni Ellie savent que je suis là… » Et c’était un peu la vérité, mêlé sa sœur et sa cousine, il devrait avoir honte ! « Elles doivent croire que je suis avec mon amie imaginaire… » Parce qu’il n’a encore rien voulu céder, Dylane reste son jardin secret. Le seul encore plus ou moins intact, malgré les nombreuses questions et pièges des deux rusées ! Elles ne lâchent jamais le morceau ! « Regarde moi dans les yeux et jure moi que tu bosses là ? » Elle non plus, n’allait pas le lâcher. « T’as pas confiance ? » Elle se heurte devant un mur, refusant même l’idée qu’elle puisse mettre sa parole en doute quand rien n’indique le contraire. Il refuse de lui dire la vérité parce qu’il y a pas à s’inquiéter, parce qu’il gère (ou pense gérer). Et parce qu’il sait aussi qu’il la perdra si elle venait à apprendre le quart de ses courses ! « Et si c'est vrai, tu vas devoir courir ? » Une moue sur son visage, un haussement d’épaule, « si on me mets au défi, j’aurai pas le choix Dylane. » Il s’avance vers elle, « je voulais pas t’inquiéter, je vais gérer… » Qu’il tente en feintant un sourire aussi rassurant qu’il peut lui offrir – et qui ne sera jamais assez pour elle, depuis le temps, il la connaît. Mais il n’y avait pas de raison qu’il tombe, qu’il cède à la panique. Pas de raison qu’on découvre qui il est, le flic est mis au placard ce soir… Comme beaucoup de soirs. « Il ne m'arrivera rien ok ? » Finalement il rompt cette distance qu'elle a instaurée pour la prendre dans ses bras et la réconforter à l'idée qu'elle n'allait pas le perdre, pas encore, pas dans l'immédiat. Il est beaucoup trop confiant Elias, pour ses courses.
« ne mens pas mais mens moi encore un peu » dylane bradford & elias sanders
Rien ne semblait aller comme il l’aurait voulu. Il pensait pas qu’elle serait là et qu’elle se tiendrait ce soir devant lui, remettant en cause tout ce qu’ils ont vécu. Elle semble hésiter, et remettre ses paroles en doute. Si elle ose le dire à peine ouvertement, il le ressent davantage dans son regard accusateur. Il n’est pas d’humeur à ce qu’elle découvre tout, à ce qu’elle lui fasse une leçon de moral. Il n’est pas apte encore à parler de tout ça, de cette vie et de cette passion qui se déferle dans ses veines de bien des façons. Il n’est pas capable de lui dire à quel point ce monde est le sien, qu’il vit dans un seul but : remporter une énième victoire. Parce qu’elle pourrait jamais comprendre, parce que la mort de Tommy fait qu’elle deviendrait une de ses ennemies à la seconde même où elle comprendrait à quoi s’adonne son petit ami quand ils ne sont pas ensembles. Les cartes du château s’effondreraient à la seconde même, et elle serait dégoûtée en le regardant. Il n’est pas prêt à ça parce qu’elle a pris une place qu’il ne pensait pas lui donner. Parce qu’il n’aurait pensé offrir cette place à personne mais Dylane a rayé, balayé ses doutes. Pas cette fierté qu’il ne parvient pas à dissimuler lors d’une course. Il s’amuse à paraître avec les femmes pour obtenir des infos sur ses concurrents, et parce qu’il est plus judicieux d’être accompagné de quelqu’un de ce monde, que d’un étranger ou seul. Elias l’a bien compris. Il s’arme souvent de patience, de son plus beau sourire et de cette faculté de rompre ses propres chaînes pour obtenir quelques billets supplémentaires, ou une confiance d’une élite du lieu. Mais tout ça, Dylane l’ignorera parce qu’il n’est pas celui qui lui dira réellement comment les choses fonctionnent. Il ignore ce qu’elle fait là, as t’elle encore en tête de se venger ? Bien sûr et il serait idiot de penser le contraire. Elle a un moment de recul quand il l’attaque, lui fait retourner sa question sur elle comme il sait si bien le faire, lui offrant ce désir d’être sincère. Là où lui se ment à lui-même. « Je dis pas ça, j'ai juste besoin de l'entendre. » Un soupire qui sort de ses lèvres alors que son regard ne quitte pas celui de l’ambulancière. Ca semble si compliqué à comprendre qu’il a besoin des courses pour survivre dans ce monde ? Pourquoi il ne parvient pas à trouver quelqu’un qui se satisfait, mais loin de faire paraître un quelconque doute, il ajoute, « entendre quoi ? » Qu’il passe en défense aussitôt qu’elle tente de mettre des pincettes. Non il ne jurera rien du tout, ni fera des promesses parce que c’est la vie qu’il a décidé de mener, et qu’elle ne sera pas en mesure de les comprendre. Elias tente de s’avancer un peu vers elle, il voudrait détendre l’atmosphère mais ne semble pas avoir réellement les mots adéquat et la situation ne lui prête pas main forte. Peu importe, Dylane ne tarde pas à réagir, évidemment pas comme il l’aurait souhaité, mais plutôt comme il l’aurait prédit : mal. « Je t'interdis de dire ça, » Elle n’est malheureusement pas en état d’interdire quoi que ce soit au flic. Davantage quand ça concerne ses courses. Peut-être que Elias ressemble à son frère, qu’il a cette arrogance, cette prétention de se penser au-dessus des autres. « Tommy aussi disait toujours ça et regarde où il est maintenant. » Qu’elle ajoute, se pinçant la joue intérieurement, alors qu’il glisse sa main dans la sienne pour l’attirer à lui, et de son autre main libre il vient caresser sa joue pour l’apaiser, « arrête, Dylane… » Il tente de la rassurer, « je suis pas Tommy ok ? Pourquoi tu veux qu’il m’arrive quelque chose ? » Il pourrait lui dire que les flics sont pas loin, qu’il surveille et qu’ils sont prêts à intervenir à la moindre occasion, mais ce serait mentir. Parce qu’il n’y a aucun autre flic que lui dans les parages et qu’il n’est pas vraiment là dans le besoin d’une enquête, bien qu’il se sert parfois de ses courses pour arrêter des délinquants la journée, lorsqu’il arrive à avoir des tuyaux. « Et si tu es tué comme Tommy ? » Il fronce les sourcils, il voit très bien où elle veut en venir. « Pourquoi tu me dis un truc pareil ? » Il hausse les épaules avant de lui demander, doucement, pressant davantage son pouce sur la joue de l’ambulancière. « C’était pas un accident ? »
« ne mens pas mais mens moi encore un peu » dylane bradford & elias sanders
Toute cette histoire qu’il avait vécue avec Freya se répétait sous ses yeux, mais il avait appris de ses erreurs. Il lui avait tout raconté à l’époque, jusqu’à ce qu’elle découvre une vérité encore plus troublante : il avait tiré une balle sur celui qui représentait son petit ami de l’époque. Elle lui en avait voulu davantage sur ça que sur le reste. Ce mensonge quand elle lui avait posé la question, et qu’il avait répondu qu’il n’était pas le flic qui avait tué son ami. Elle avait finis par découvrir la vérité et il n’avait pas cherché à démentir. Il avait appris de ses erreurs, c’est du moins ce que le flic voudrait croire mais devant Dylane, il se sent désemparé. Il cherche à rendre le change, qu’elle ne découvre jamais que son monde est sous ses yeux. Qu’il allait sans aucun doute mourir un jour lors de ses courses comme son propre frère parce que c’est une passion qui le dépasse et que si on lui demandait comment il aimerait mourir, ce serait dans son bolide, en quête de victoire, d’une étiquette qu’on lui colle à la peau. Ici il est différent du flic de la journée, il n’est pas le Sanders qu’elle connaît, sans doute bien moins qu’elle aime. Ce monde pourtant l’attire plus que de raison, et il ne saurait vivre sans ses courses, quand il sait que l’ambulancière n’acceptera jamais. Il repousse l’échéance comme il sait si bien le faire, prétextant n’importe quelle excuse, tout est bon pour qu’il continue, pour qu’il poursuive sa destinée. « Que tu sois lui ou pas ne change rien. Ces courses sont dangereuses. » Et il le sait mieux que personne mais il n’a pas le choix ; maintenant que ça fait partie de son quotidien, il n’est pas certain de parvenir à s’arrêter à temps, et même si clairement il y a toujours un risque qu’on apprenne la vérité. Un flic qui fait des courses illégales ça fait tâche non ?! « J’roule pas si vite… » C’est faux, il le sait. Elle le sait. Qu’il est joueur, impulsif, qu’il serait capable de déclencher une bagarre juste parce qu’il a perdu. Qu’il a cette prétention de se vouloir au-dessus des autres et qu’il n’accepterait jamais de perdre ! C’est pourtant lors de ses courses qu’ils se sont rencontrés Dylane et Elias. Dans une course poursuite avec les flics venus éparpillés les coureurs, Elias s’est blessé, et elle est arrivée avec son ambulance. Les débuts ont étés compliqués, parce qu’il voulait pas se laisser approcher, ni toucher par une femme. Il se voulait plus résistant, mais ils ont finis par se plaire malgré les piques. Ils se sont cherchés et aujourd’hui, ils sont ensembles. Jamais, il ne l’aurait cru. Ses courses n’ont pas qu’un effet néfaste. Elle relève sa tête de son torse pour plonger son regard dans le sien un instant, « non il a été tué. » Les mots sont douloureux et il sent bien la colère de Dylane quand ses mots franchissent la barrière de sa gorge, se raclement de gorge lorsqu’elle prend conscience de tout ça. « Sa voiture a été piégèe ... Au moindre acoût trop fort, elle explosait. Tout ça car il a battu un connard et que sa fierté en a pâtit. » Tommy n’est pas le premier, et ne sera sûrement pas le dernier, son bras passe autour de son cou alors qu’il se tient toujours face à elle, sa main libre est posée sur sa joue qu’il caresse avec tendresse avant de la poser contre son torse. « Je te promets qu’il va payer… Mais pour l’heure je vais m’occuper de toi, je serai là d’accord. » Son front contre le sien, il souffle, pour tenter de la calmer. « Alors oui j'ai peur pour toi que tu le veuilles ou non, que tu bosses ou non. » Il dépose ses lèvres sur les siennes, caressant toujours sa joue de son pouce. « Il faut encore que j’obtienne quelques informations, et je rentre te retrouver okay ? » Sa voix est réconfortante et il ne voit pas le danger, il ne comprend pas qu’elle pourrait tout lui reprocher si il lui arrivait quelque chose. Cette douleur en elle qui est plus fort que tout.