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 (MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart

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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyVen 30 Avr 2021 - 23:03


@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Il est parti et le cauchemar est terminé.

Semble terminé.

Ou peut-être commence-t-il seulement ?

Mitchell est parti avec la promesse d’une fin, la promesse de revenir et cette fois ci d’en finir. Et même là, Alec a été incapable de tirer sur l’homme, de mettre fin au cauchemar. Il n’a pas eu assez de courage. Pas assez de force pour le faire. Pas assez de haine dans son cœur. Dès le moment où la porte a claqué, sa main a enfin arrêté de trembler alors qu’il a posé l’arme sur la table, son cœur battant encore bien trop vite alors qu’il vient s’agenouiller de nouveau auprès de la femme qu’il aime.

« Ca va aller. » Qu’il affirme avec une conviction qui n’est qu’apparence rassurante. « Ca va aller. » répète-t-il en l’aidant à se relever, en la faisant s’asseoir sur le canapé, caressant sa joue, en grimaçant en voyant le sang qui couvre maintenant son t-shirt. Elle est de plus en plus pale. Le choc semble être passé, comme si maintenant que son frère est sorti de l’équation, il arrivait enfin à réfléchir.  « On peut pas aller à l’hôpital. » lui explique-t-il d’une voix tourmentée parce qu’il donnerait tout en cet instant pour pouvoir l’y emmener. « Mais ça va aller. » répète-t-il comme si ça allait arranger quoique ce soit. Il va dans la cuisine allant lui chercher un torchon propre. « Appuie ça dessus. Je sais que ça fait mal, mais le but c’est que tu ne perdes pas trop de sang. Je vais appeler quelqu’un. Quelqu’un qui va pouvoir aider. » Il reste près d’elle, sortant son téléphone, contactant un médecin travaillant pour le Club depuis des années.

Tout lui semble aller vite, chaque moment plus flou que le précédent, alors qu’il fait au mieux pour rassurer la jeune femme en attendant que l’homme arrive. L’homme se met vite au travail, sans poser de question, et Alec lui laisse la place auprès de Mia, pour qu’il puisse recoudre son épaule, s’assurer qu’aucun dommage grave n’a été fait.  

Alec serait incapable de dire combien de temps s’est écoulé depuis que Mitchell a quitté cet appartement, depuis que le médecin est arrivé, mais enfin ce dernier semble en avoir terminé et va se laver les mains, Alec le suivant dans la cuisine. « Elle a eu de la chance, beaucoup de chance,  ça aurait pu être bien pire, j’espère que tu t’en rends compte. » Le médecin le regarde d’un air dur. Cela fait combien de temps que les deux hommes se connaissent ? Combien de fois est-il venu soigner les hommes blessés du Club à l’arrière de la cuisine d’Alec ? Alec ne compte plus. Ce dont il est sûr cependant, c’est que cela doit être la première fois qu’il soigne une civile blessée par la faute du Club. Les principes du médecin ressortent et cela se voit au regard entaché de dégoût qu’il lui adresse.  « Je sais. » murmure-t-il sans croiser de regard, déjà rongé par la culpabilité. Le médecin s’arrête de nouveau devant Mia avant de pointer la boite d’antidouleurs qu’il lui a donné. « Ils ne devraient pas tarder à faire effet. Vous pourrez en reprendre dans quelques heures. »  Son ton se veut rassurant, plein d’empathie pour la jeune femme qui n’a rien demandé.  Le médecin se tourne à nouveau vers Alec en attrapant ses affaires, prêt à partir.

« Tu crois que tu vas pouvoir cacher à Raelyn que Mitch est venu ici ? » demande l’homme en rangeant son matériel. « Je lui dirais en temps voulu. » répond-t-il froidement. Il n’a plus le choix en réalité, il a besoin que Mia soit sous la protection du Club et vite. Mais il n’a aucune intention que cette histoire s’ébruite, pas sans en contrôler la narration alors au moment où les deux hommes se dirigent vers la porte, Alec lui attrape le bras.

« Tu dois combien d’argent au Club Jay ? Ca fait combien de temps qu’on accepte que tu paies pas un rond de ce que tu nous dois en échange de tes petits services ? » Sa voix est devenue glaciale, son regard s’ancrant dans le regard du médecin à la botte du Club depuis des années. « Tu mentionnes  pas son existence, tu mentionnes pas ce qui s’est passé ici à quique ce soit, ou c’est moi qui vais te trouver Jay. » L’homme pâlit, déglutissant face à la montagne de colère qui se dresse devant lui. « Je dirais rien. Tu me connais. » Le cadet des Strange hoche la tête. C’est vrai, il le connait et il ne l’aurait pas appelé ici s’il ne lui faisait pas confiance. « Merci. »

***

La porte est refermée, fermée à double tour et enfin Alec s’autorise à prendre une profonde respiration, fermant les yeux un instant. Ils sont seuls à présent. La peau de Mia est recousue et le salon est couvert des vestiges de cette interaction. Le t-shirt de la jeune femme couvert de sang traîne au sol, l’arme est toujours sur la table et Alec s’approche prudemment de la jeune femme dont la peau a toujours les traces de sang séché. Il reste un peu à distance cette fois, comme s’il avait peur de sa réaction maintenant que l’urgence n’est plus là, maintenant qu’ils prennent enfin conscience de ce qui s’est passé ce soir. « Je…je suis désolé. Jamais ça n’aurait dû arriver…Je… » il est à court de mots, sa gorge se serrant alors qu’il s’approche lentement , s’accroupissant pour être à sa hauteur sur le canapé, avec l’intention de serrer ses mains dans la sienne. « Pardon. » souffle-t-il sans oser croiser son regard, honteux, détruit, et terrorisé à l’idée qu’elle ne le regarde plus jamais de la même façon maintenant qu’elle sait.


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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyDim 2 Mai 2021 - 21:58

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A partir du moment où cette balle est venue transpercer ma peau, je ne me souviens plus de rien. Comme un sifflement long bourdonne dans mes oreilles alors que le tir n’a produit aucun bruit. Ma vue se floute, mon regard incapable de quitter le sol sur lequel je me trouve désormais à genoux, la douleur trop intense m’ayant fait vaciller alors qu’Alec me rattrape de justesse. Ma main ensanglantée tient mon épaule, et je suis incapable de relever le regard, de faire un quelconque geste quand, à nouveau, Alec brandit l’arme sur son frère. Des échanges qui ne parviennent que par bribes jusqu’à moi. La seule chose qui me fera relever le regard est le départ enfin de Mitchell de l’appartement, alerté par les sirènes de police au loin. Alec revient auprès de moi dès l’instant où la porte se referme « Ca va aller », répète-t-il par deux fois. Pourtant, j’ai l’impression que tout vient de s’écrouler autour de moi. Autour de nous. Subitement. Sans crier gare. Il m’aide à reprendre place sur le canapé, je n’accorde pas d’importance à ce geste tendre qu’il a mon encontre car je suis encore en état de choc. Je sens une vague de chaleur m’envahir et essaye de reprendre mes esprits malgré tout. « On peut pas aller à l’hôpital ». Mon regard, qui porte les marques des nombreuses larmes de douleur et de détresse qui ont pu s’échapper, vient alors à se relever doucement sur Alec. Je ne pouvais pas rester comme ça et il peut voir l’incompréhension dans mes yeux « Mais ça va aller ». Je lui fais confiance alors que la douleur se réveille au fur et à mesure que je retrouve mes esprits. Il revient avec un torchon propre qu’il m’invite à utiliser comme compresse sur l’endroit de l’impact « Appuie ça dessus. Je sais que ça fait mal, mais le but c’est que tu ne perdes pas trop de sang. Je vais appeler quelqu’un, quelqu’un qui va pouvoir aider ». J’étouffe un cri de douleur quand j’appuie sur la plaie, ressentant cette vague de chaleur m’envahir à nouveau, ma vue se brouillant pour la deuxième fois. Je viens à m’appuyer sur Alec en attendant l’arrivée du médecin, pour me maintenir alors que je me sens vacillante. Je souffre, mais je tente de le faire en silence, pour ne pas l’inquiéter plus qu’il ne l’est déjà…

Le médecin arrive et m’invite à m’allonger. Il me fait une piqure pour endormir le plus possible l’endroit où il va devoir me recoudre, afin que j’en ressente le moindre effet. Pourtant, à chacun de ses gestes, j’ai l’impression qu’on m’arrache les tripes. J’ai des haut le cœur, je peine à retenir mes cris de douleur alors que son aiguille transperce ma peau. Il m’invite à prendre de longues respirations, à ne pas regarder alors que je tente de conserver mon regard à l’opposé de mon épaule gauche. Le temps me semble interminable et les larmes roulent à nouveau sur mes joues. J’évite le regard d’Alec pendant tout le temps du processus, haïssant à cet instant de tout mon être celui qui est l’auteur de tout ça. Mitchell Strange. Celui aussi qui est et va être à l’origine d’une tournure dans notre relation, qui me remet face à cette vérité que je tentais d’ignorer pendant tout ce temps : cette menace liée à l’appartenance d’Alec au Club, à la dangerosité de cette vie qu’il a choisi et qui, tôt ou tard, me retomberait dessus. La menace d’une vengeance, celle que je n’aurai jamais pensé possible pourtant, celle de son propre frère, prêt à tout, jusqu’à tuer la femme qu’il aime juste pour avoir un semblant de sentiment de justice… Cette vérité vient de me retomber dessus et je ne peux plus l’ignorer désormais…

Le médecin termine, me laisse seule alors qu’il se dirige dans la cuisine et que je suis incapable d’entendre les échanges entre lui et Alec. Quand il revient pour récupérer ses affaires, il me glisse quelques mots qui se veulent, encore une fois, rassurant « Ils ne devraient pas tarder à faire effet. Vous pourrez en reprendre dans quelques heures ». J’acquiesce alors et d’une voix faiblarde, le remercie « Merci… ».

***

Alec revient dans le salon. Toujours allongée sur le canapé, je tente de me relever. Difficilement mais je parviens à retrouver une position assise mais vient à m’appuyer contre le dossier du sofa pour ne pas retomber, alors que je sens ma tête me tourner. L’état de la pièce est déplorable, mon t-shirt ensanglanté qui jonche le sol, les taches de sang présente celui-ci tout comme sur le canapé. Je relève mon regard sur Alec qui ne semble pas oser m’approcher, ses pas hésitants alors qu’il prononce quelques mots « Je… je suis désolé. Jamais ça n’aurait dû arriver…Je… ». Il s’en veut. Je le vois dans son regard, je le sens à sa manière de parler, je le vois dans ses gestes. Il s’accroupit pour être à ma hauteur, mon regard ne le quittant plus « Pardon ». Il n’ose pas me regarder, je le sens honteux, je reconnais l’air coupable qui transparait sur son visage. Ma gorge se noue à mon tour alors que de ma main droite je viens à poser celle-ci sous son menton pour l’inciter à me regarder « Tu n’y es pour rien » je murmure alors mes yeux embués trouvant les siens. Ce simple geste m’arrache une grimace du fait de la douleur qui se manifeste dans l’autre épaule. Je laisse ma main retombée, grimaçant un peu « Viens… » je fais à l’invitant à venir s’asseoir à côté de moi. J’ai besoin de me retrouver dans ses bras, j’ai besoin qu’il me rassure, qu’il me garantisse que cela n’arrivera plus jamais. Une fois à mes côtés, je viens m’appuyer à nouveau contre lui et je laisse mes larmes s’échapper de plus belle « J’ai eu peur Alec… » je laisse échapper entre deux sanglots… « J’ai eu peur du pire… » fais-je en repensant à cette arme braquée sur mon crane pendant de longues, bien trop longues minutes. Je n’ai plus que cette image en tête, oubliant pour le moment les révélations qui ont été faites au sujet de leur père… Ce père qu’Alec a lui-même tué… « Tu crois qu’il va revenir ? ». Il peut entendre la panique dans ma voix à chacune de mes questions, le besoin aussi qu’il me rassure, qu’il me garantisse que le cauchemar est désormais terminé. J’essaye de me blottir un peu plus dans ses bras mais cela me coûte trop, m’arrachant un petit cri de douleur. Je suis effrayée, prise de tremblement alors que je semble reprendre conscience à chaque seconde qui passe des événements qui viennent de se dérouler. Et puis, je pense à mon meilleur ami qui peut rentrer d’une minute à l’autre… « Knox… il ne doit pas voir ça Alec ». Parce que cela impliquerait de tout révéler, que je sais aussi qu’Alec ne veut certainement pas que cela arrive et que je n’ai pas envie d’inquiéter mon meilleur ami quand lui-même a déjà beaucoup à traverser avec sa maladie.

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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyDim 9 Mai 2021 - 9:56


@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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Elle relève son menton d’une main et il se force à la regarder dans les yeux cette fois. « Tu n’y es pour rien. » Immédiatement, il ferme les yeux, secouant la tête de droit à gauche. Bien sûr qu’il y est pour quelque chose. C’est à cause de sa trahison que Mitchell est venu ici. C’est par vengeance qu’il s’en ait pris à elle. « Tu sais bien que c’est faux. » murmure-t-il, en réouvrant les yeux juste à temps pour voir la grimace de douleur étirer ses traits. Il est encore sous le choc, ne comprenant pas comment Mia a pu se faire tirer dessus quand il a fait de son mieux pour la garder loin du Club, pour cacher cette relation aux yeux des autres. « Viens… » Il s’assoit à côté d’elle, l’entourant doucement de ses bras, faisant attention à son épaule, et vient déposer un baiser sur sa tempe, comme s’il devait se rassurer qu’elle soit encore en vie. « J’ai eu peur Alec… J’ai eu peur du pire… » Chaque sanglot le déchire un peu plus et il la serre doucement contre lui. « Je sais…je…ça va aller…Il est parti maintenant. » Mais reviendra-t-il ? S’amusera-t-il à le torturer encore et encore ? Alec n’en sait rien, mais la haine qu’il ressent pour son ainé aujourd’hui n’a jamais été si forte.

« Tu crois qu’il va revenir ? » Il caresse doucement ses cheveux. «  Il ne reviendra pas.  Je vais te protéger. » Il y a une certaine résolution dans sa voix. S’il essaye de la rassurer elle, c’est aussi lui au fond qu’il cherche à calmer. Il aimerait pouvoir lui dire qu’il réglera le problème, que si Mitchell ose revenir, il tirera cette fois mais il a prouvé ce soir être incapable de tirer une balle dans le corps de son frère même avec le risque de perdre la femme qu’il aime. Qui est-il à part un lâche ? Peut-être restera-t-il à jamais le chien en laisse de son ainé. Peut-être que tout le monde a toujours eu raison sur lui.

«  Knox… il ne doit pas voir ça Alec » Le nom de son colocataire semble le ramener à la réalité, lui rappeler qu’il y a du sang sur le sol, que Mia ne peut être trouvé comme ça. « On va aller chez moi d’accord ? Tu vas rester quelques semaines avec moi, le temps…le temps qu’on trouve une solution. » Une solution qui sera de prier pour que quelqu’un dans le Club trouve Mitchell et lui mette enfin une balle dans le crane pour qu’il n’ait pas à le faire.  Il serait bien incapable de laisser Mia ici, encore moins de la laisser seule. « Ne bouge pas, je vais te faire un sac… » il réfléchit, son regard se posant sur le sang. « Je vais nettoyer…tout ça. » Effacer toutes les traces de violence, prétendre que la scène n’a pas eu lieu, qu’elle n’a jamais existé. Il commence par nettoyer le salon, avant d’aller dans sa chambre, emportant les affaires qu’il l’a vu le plus porter. « Je reviendrais te chercher des affaires s’il faut. » lui dit-il doucement.

***

Une demi-heure plus tard, ils sont dans sa maison, celle-ci verrouillée à triple tours. Il l’a installée sur le canapé du salon, l’entourant de plaids. Otis à ses pieds, comme s’il sentait le besoin de protection. Dans la cuisine, un instant seul, il soupire, avant de sortir une bouteille de whisky et de ramener deux verres. « Je me suis dit qu’on en aurait besoin. » ironise-t-il d’un ton sombre. Il leur serre un verre chacun et on pourra presque croire à une soirée normale, s’il n’avait pas posé son arme sur la table basse devant eux et la journaliste ne s’était pas fait tirer dessus plus tôt dans la soirée. « Je n’ai jamais voulu te mêler à tout ça Mia….j’ai cherché à te cacher du Club le plus longtemps possible mais…ce soir, ça me confirme que ce n’est plus possible … J’ai besoin de te protéger et je ne peux te protéger qu’avec les ressources du Club. »  avoue-t-il sans la regarder, serrant son verre dans ses mains, penché en avant, son regard posé sur son arme. Il ne pourrait la protéger que si elle devenait officielle, que si sa relation n’était un secret pour personne et qu’elle était protégée par le gang.  Il sait que les questions vont finir par venir, celles auxquelles il n’échappera pas, celles qui lui rappelleront qu’elle ne le regardera plus jamais de la même façon maintenant qu’elle sait, mais il ne sent pas capable d’amener le sujet, buvant une longue gorgée de son verre comme si la chaleur de l’alcool pouvait effacer la culpabilité.  


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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyDim 9 Mai 2021 - 22:51

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Je cherche à le rassurer, si je lui dis qu’il n’y est pour rien, c’est pour qu’il ne se sente pas coupable et surtout, qu’il comprenne que je ne lui en veux pas. Il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer « Tu sais bien que c’est faux ». Je sais que mes mots ne suffiront pas, qu’il n’arrêtera pas de se blâmer pour ce qui venait de se passer. Je ne cherche pas à argumenter davantage surtout quand je ressens comme une décharge électrique dans mon épaule du fait du simple mouvement que je venais de faire. Je lui demande de venir à mes côtés, parce que tout ce que je souhaite maintenant c’est qu’il m’entoure de ses bras, qu’il me serre contre lui et m’assure que désormais, je suis en sécurité. La peur me reprend quand les images de cette arme braquée sur mon crâne me reviennent, des tremblements parcourant mon corps alors que je ne peux contrôler les larmes et tente d’exprimer mes craintes à Alec. « Je sais…je… ça va aller… Il est parti maintenant ». J’acquiesce alors que je tente de reprendre un semblant de respiration normale, de calmer l’angoisse qui commence à m’habiter à l’idée qu’il puisse revenir. Je me blottis un peu plus contre lui mais le moindre geste m’arrache une grimace, mon épaule se réveillant doucement après les soins administrés par le médecin « Il ne reviendra pas. Je vais te protéger ». Les mots me rassurent, je veux y croire. Croire que je ne recroiserais plus jamais la route de Mitchell Strange, croire qu’Alec parviendra à me protéger. Je ne lui reproche pas ce qu’il s’est passé, son frère est qu’un parano sans pitié, avec une soif de vengeance bien supérieure à la raison. Une raison qui aurait été de ne jamais tirer sur la petite amie de son frère, malgré la trahison, malgré la déception. Alec a tenté de me protéger, avec cette arme qu’il a su braquer contre son propre frère dès l’instant où il est arrivé dans l’appartement. Et je serai incapable de lui reprocher de ne pas avoir tiré. Je ne suis pas sûre que, s’il en était arrivé à ce stade, j’aurai pu l’accepter… « Je le sais Alec… » que tu vas me protéger, je laisse échapper dans un murmure pour le conforter, le rassurer que je lui faisais confiance malgré tout.

L’appartement est dans un état déplorable et l’inquiétude s’agrandit quand je pense à Knox qui pourrait débarquer d’un moment à l’autre. Il ne doit pas voir ça et surtout, il ne doit pas être au courant de ce qui s’est passé. C’est impossible. Je ne veux pas qu’il s’inquiète et je sais très bien que si la vérité vient à lui être révélé, même qu’à moitié, il ne tolèrera jamais que je reste avec Alec. Cela ne ferait que conforter ses doutes à son propos et ce n’est pas ce que je veux. Parce que je sais qu’il ne comprendra jamais mon choix. « On va aller chez moi d’accord ? Tu vas rester quelques semaines avec moi, le temps… le temps qu’on trouve une solution ». J’acquiesce alors, cela me semble être l’unique solution si je ne veux pas que Knox se doute de quoi que ce soit. L’unique solution aussi si Alec doit me protéger de son propre frère qui n’a pas manqué de nous menacer de revenir. De toute manière, je ne peux pas m’imaginer loin d’Alec après ce qui vient de se passer, même si ce chamboulement pourrait être aussi la raison qui me pousserait à m’éloigner de lui… J’en suis consciente et pourtant, à cet instant, je n’ai pas envie d’y penser, je rejette cette idée. Je me raccroche à lui parce qu’il est aussi l’unique personne qui sera au courant de ce qui s’est passé quand il m’est impossible d’en parler autour de moi… Quand ce qui vient de se passer va devoir rester secret aux yeux de tous… de mes proches, de ma famille. « Ne bouge pas, je vais te faire un sac… ». Evidemment, je tente de bouger, je veux l’aider, je ne veux pas rester cloitrée dans le canapé, pas encore une fois quand j’ai déjà cette mauvaise expérience d’il y a quelques mois encore. Mais, une douleur se manifeste aussitôt, ce qui me fait pester alors que je regarde Alec s’afférer « Je vais nettoyer… tout ça ». Je me sens inutile alors qu’il s’empresse de tout effacer, comme s’il était possible de tout faire disparaitre, comme par magie. Si les traces de sang disparaissent aisément, il n’en sera rien du traumatisme subi par les faits de son frère. Quand il a terminé de nettoyer et de me préparer un sac d’affaires, il m’aide à me relever pour qu’on parte « Je reviendrais te chercher des affaires s’il faut ».  

***

Nous sommes désormais chez lui. Alec a pris soin de m’installer sur le canapé pour que je me repose et puisse récupérer de cette balle qui a laissé son empreinte dans mon épaule. Il y a un mince sourire qui se manifeste au coin de mes lèvres alors qu’il fait tout pour que je me sente bien. Otis est même à mes pieds, l’animal ayant très certainement senti que je ne suis pas bien. Il s’absente quelques instants et lorsque je le vois revenir avec deux verres à la main et une bouteille de whisky, un sourire un peu plus grand étire mes lèvres « Je me suis dit qu’on en aurait besoin ». « Je crois aussi ». Je me redresse un petit peu, non sans grimacer, avant de me saisir du verre qu’il me tend. Mon regard vient à se poser sur Alec, je sens que la culpabilité le ronge alors que j’ai envie de le rassurer à nouveau à ce sujet. Il est même distant assis sur le canapé, perdus dans ses pensées, fixant son arme posée sur la table. Une arme que j’essaye d’ignorer, dont j’essaye de faire abstraction, me rappelant cette violence qu’elle traduit, cette violence que j’ai envie d’oublier « Je n’ai jamais voulu te mêler à tout ça Mia… j’ai cherché à te cacher du Club le plus longtemps possible mais… ce soir, ça me confirme que ce n’est plus possible… J’ai besoin de te protéger et je ne peux te protéger qu’avec les ressources du Club ». Je comprends alors qu’il va devoir parler de moi au gang, et je ne sais pas comment réagir. Cela doit à la fois me rassurer mais peut-être aussi m’effrayer que je ne sois encore plus la cible à abattre si jamais quelqu’un souhaitait à nouveau se venger de lui « Si tu estimes que c’est pour le mieux… Je te fais confiance Alec ». Il est loin, beaucoup trop loin de moi, il ne m’adresse aucun regard et j’ai l’impression que ce qui vient de se passer va peut-être signer un tournant dans notre relation. Mon bras se tend vers lui après qu’il ait bu une longue gorgée de son verre alors que je n’ai pas encore touché au mien qui est toujours dans ma main « Regarde-moi » je murmure alors pour l’inciter à venir trouver mon regard. J’ai envie d’effacer les dernières heures qui viennent de s’écouler, j’ai envie de retrouver l’innocence de notre relation qui était encore ainsi ce matin. J’ai envie de retrouver ses bras, de me perdre dans ceux-ci, de retrouver la chaleur de son corps contre le mien. De retrouver ce quotidien si normal et simple que nous sommes parvenus à nous construire ces deux derniers mois… mais il semblerait que ce soir, celui-ci soit bien loin derrière nous. « Alec, tu as fait ce qu’il fallait… ». Je marque une pause, mon regard se posant sur l’arme qui se trouve sur la table basse « Tu n’es pas comme lui… Je ne te reproche pas de ne pas lui avoir tiré dessus. Même avec cette arme braquée sur mon crâne, je n’aurai pas voulu que tu en arrive à tuer ton propre frère… ». Je tente à nouveau un geste mais je ne peux l’atteindre, j’en perds déjà patience le démontrant par le soupir qui s’échappe d’entre mes lèvres. Je me contente alors de lui attraper sa main à défaut de pouvoir faire plus « Tu n’es pas un monstre… Tu n’es pas lui et tu ne seras jamais comme lui » je susurre alors. Ma main serre un peu plus la sienne alors que j’ajoute « Je ne t’en veux pas Alec… ». J’ai envie de l’embrasser mais il est encore beaucoup trop loin. Ma gorge se serre quelque peu « J’ai fais ce choix d’être avec toi… j’ai accepté ce risque aussi, j’en étais consciente… ». Consciente parce qu’on a aussi su me le dire, repensant aux mots prononcés par ma meilleure amie. Mais aussi consciente par moi-même quand je savais très bien ce que sa vie impliquée aussi.

Il y a un nouveau moment de silence. Les mots de Mitchell me reviennent alors progressivement… Ca fait quoi de dormir à côté d’un meurtrier Mia ? Il a tué Papa Strange… Si ces mots je n’ai pas voulu les entendre, les mots d’Alec, eux, ne m’ont pas laissé le choix. Le choix de réaliser qu’il est passé réellement à l’acte, qu’il est à l’origine de la mort de son propre père... Ce n’est pas un mensonge. J’ai tué mon père Mia. Mon regard se porte à nouveau sur lui et je parviens à prononcer ce simple mot « Comment… ? ». Je suis persuadée qu’il comprendra très bien ce que je sous-entends derrière cette question, voulant comprendre comment il en est arrivé à tuer son père et comment cela a pu se produire. Parce que si encore à l’appartement, j’ai fait abstraction de tout ça, je ne peux plus le faire désormais. J’ai besoin de comprendre alors que des questions se bousculent dans ma tête. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine, l’appréhension d’entendre à nouveau ces mots qui ont fait que mon regard a pu changer à son égard au moment même où il est passé aux aveux… La peur que tout puisse changer.


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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyDim 16 Mai 2021 - 17:45


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« Je crois aussi ». Le whisky n’est pas la solution à leurs problèmes mais peut-être qu’il apaisera l’angoisse, le stress créé par cette soirée. Certainement pas la culpabilité qui elle est vivace, telle qu’il est incapable de la regarder, de s’approcher, de la serrer contre lui. Il porte son verre à ses lèvres pour en boire une longue gorgée qu’il apprécie à peine.

Il comprend qu’il va devoir parler d’elle au Club, obtenir une protection qui devient nécessaire car il a prouvé ce soir être incapable de la protéger seul. « Si tu estimes que c’est pour le mieux… Je te fais confiance Alec ».  Son bras se tend et pourtant il garde le regard fixé devant lui, terrifié en réalité de ce qui aurait pu se passer ce soir,  déjà horrifié pourtant de qui s’est passé en réalité. « Regarde moi. » Et la regarder semble être quelque chose dont il est incapable, comme si croiser son regard ne ferait que raviver la honte qu’il ressent. Pourtant, il se force à tourner la tête vers elle, à croiser son regard, déglutissant difficilement.  « Alec, tu as fait ce qu’il fallait… » Alors pourquoi est-ce que cela lui semble si difficile de la regarder ?   « Tu n’es pas comme lui… Je ne te reproche pas de ne pas lui avoir tiré dessus. Même avec cette arme braquée sur mon crâne, je n’aurai pas voulu que tu en arrive à tuer ton propre frère… » « Si je l’avais fait tu serais en sécurité. Beaucoup de gens seraient en sécurité. » il murmure doucement, conscient que l’envie de vengeance de Mitchell n’allait pas cesser du jour au lendemain, qu’il pourrait très bien revenir demain. « Tu n’es pas un monstre… Tu n’es pas lui et tu ne seras jamais comme lui » L’homme secoue la tête, passant une main sur son visage, sortant son paquet de cigarette, s’en allumant une. « Je peux prétendre tout ce que je veux Mia, lui et moi, fondamentalement, on est pareils. » Ils avaient été construits de la même manière, ils avaient été élevés de la même façon, si l’un avait fait des choix, l’aurait l’avait suivi. Il n’était peut-être pas le meurtrier que Mitchell était, mais il avait accompagné sa quête de pouvoir pendant des années. Et aujourd’hui, il en payait les conséquences.

« Je ne t’en veux pas Alec… ». Il plonge enfin son regard dans le sien, plus doux, sa main venant doucement caresser la joue de la jeune femme un instant avant de retomber. Cela n’a pas importance qu’elle ne lui en veuille pas, lui s’en voudra toujours pour ce qui est arrivé ce soir. « J’ai fais ce choix d’être avec toi… j’ai accepté ce risque aussi, j’en étais consciente… » « Non. T’as pas accepté de te faire tirer dessus Mia. T’as pas accepté ça…je… » Il fuit de nouveau son regard, en sachant ce qu’il avait été prêt à lui dire. Qu’il n’aurait jamais dû être avec elle. Il ferme les yeux un instant, soupirant.

« Comment… ? » elle ne finit pas sa phrase et il sait pourtant la question qu’elle veut poser. Ses épaules se tendent, il boit une nouvelle gorgée de son verre. Cela fait combien de temps qu’il n’a pas penser à ces souvenirs-là ? A ceux qui il y a un temps hantaient ses nuits ? Cela lui semble loin, une autre vie, un autre lui, un passé qui semble pourtant plus facile à accepter maintenant que lui et Mitchell ont passé plus de quinze ans dans la criminalité. « Il était violent. D’aussi loin que je me souvienne. Du genre à t’écraser ses cigarettes sur la peau et à t’envoyer à l’autre bouler à l’autre bout d’une pièce. Du genre à laisser hématomes sur hématomes jusqu’à ce que ça devienne normal. Ca allait encore tant que notre mère était en vie. » Il ne peut s’empêcher de rire tristement. « Parce que c’était elle qui prenait les coups pour nous. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus et qu’elle s’ouvre les veines dans la cuisine. J’avais sept ans, Mitch, onze. » Il n’a pas évoqué ce passé depuis des années et les mots ont dû mal à sortir, comme s’ils étaient acides. Il déglutit difficilement. « Et après ça…après ça c’était soit il nous frappait nous, soit il frappait nos sœurs, il ne les a jamais touché. » Non lui et Mitchell avaient tout fait pour l’éviter.

« Mais il y a un moment où je suis devenu plus grand que lui, plus fort que lui. Ce jour-là, je pouvais plus encaisser un énième coup. Je… On s’est battus, j’ai rendu les coups et à un moment donné, je l’ai envoyé se fracasser contre le mur… sa tête s’est claquée contre… » les mots s’étranglent sans qu’il ne parvienne à finir la phrase. « Il est mort sur le coup et Alex, Alex m’a trouvé peu de temps après. » Le prénom revient lorsqu’il parle de son frère et de cette scène. « Il ne m’a pas jugé, il ne m’a pas accusé de quoique ce soit, il m’a calmé et a pris les choses en mains.  On a maquillé ça en suicide. Et on a tout quitté. A nos sœurs, on n’a jamais avoué la vérité. Et dès le moment où on a quitté Las Vegas, Alexander est devenu Mitchell et Finnegan est devenu Alec. » Et la loyauté était née, déjà forgée par une enfance qui les avait forcés à se serrer les coudes et à s’entraider. Mais la loyauté qui était née ce jour-là était plus qu’une simple entente fraternelle,  c’était une promesse de ne jamais s’abandonner, une promesse de tout surmonter ensemble, une promesse pour Alec de donner sa vie à cet ainé sans retour en arrière possible. Pourtant aujourd’hui, tout semblait détruit. « J’pourrais dire que c’était un accident. » Il soupire, en croisant le regard de Mia, déboutonnant sa manche pour dévoiler les cicatrices de brûlure sur son avant-bras pour lesquelles il aura toujours donner milles et unes explications plus fausses les unes que les autres. « Mais ça ne serait pas vraiment la vérité Mia. Parce que pour chaque marque qu’il a laissée sur moi, sur nous, j’aimerais le tuer une nouvelle fois. » Pour lui, pour son frère, pour sa mère. Surtout pour sa mère.



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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyMer 19 Mai 2021 - 16:06

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Je lis la culpabilité dans le regard d’Alec, ce même regard qui m’évite, ce même regard qui fixe cette arme posée sur la table. Son comportement montre clairement qu’il s’en veut pour ce qui s’est passé ce soir. Ce frère, avide de vengeance, qui est entrée chez moi par infraction pour me trouver, pour me blesser afin de blesser son frère en retour. Répondre de cette trahison qu’Alec a fait preuve à son égard. Je suis incapable de lui en vouloir, j’essaye de lui faire entendre raison. Raison surtout quand je sais qu’il regrette de ne pas avoir éliminé son frère, de ne pas avoir tiré à temps avant que lui ne me tire dessus. Jamais je n’aurai accepté qu’il passe à l’acte et je lui en fais part « Si je l’avais fait, tu serais en sécurité. Beaucoup de gens seraient en sécurité ». Peut-être a-t-il raison, peut-être que la menace qui plane encore sur moi, sur nous serait inexistante s’il avait appuyé sur la gâchette. Mais Alec n’est pas un monstre, le fait qu’il n’ait pas tiré est totalement justifié, surtout quand la personne en face n’était autre que son frère. Frère sans scrupule, frère à qui il ne ressemble en aucun cas « Je peux prétendre tout ce que je veux Mia, lui et moi, fondamentalement, on est pareils ».  Et j’ai l’impression que j’ai beau dire ce que je veux, il ne voudra pas entendre raison, il ne voudra pas se résigner et reconnaitre qu’il n’est pas comme lui et qu’il a bien agi ce soir. Alors, je baisse les bras, soupirant, ne cherchant pas à en ajouter davantage à ce sujet.

Je lui signifie que je ne lui en veux pas, que je ne lui reproche pas ce qui s’est passé ce soir quand il est évident qu’il ne pouvait pas le prévoir. Lui qui a tout fait pour me préserver de tout ça. A cet instant, il daigne enfin me regarder et j’esquisse un sourire rassuré, fermant mes yeux quand je sens sa main caresser ma joue alors que je penche légèrement la tête pour savourer un peu plus l’instant. Parce que c’est tout ce dont j’ai besoin maintenant : sa présence, sa tendresse et  retrouver cette proximité qui nous unit au quotidien. Pourtant, la distance est maintenue, difficile à supporter alors que je poursuis en lui disant que j’ai choisi d’être avec lui, que j’étais consciente aussi de ce danger-là « Non. T’as pas accepté de te faire tirer dessus Mia. T’as pas accepté ça…je… ». Il s’interrompt et mes sourcils se froncent légèrement. « Je… quoi Alec ? ». Je veux l’entendre dire ce qu’il a à dire, je sens bien ce regard fuyant, similaire à ces regards que j’ai bien trop longtemps connus lorsque sa vie était encore un secret pour moi. Il n’y a aucune animosité dans ma question, prononcée dans un murmure alors que mon regard cherche à recapter le sien, me penchant légèrement pour ressaisir cette main ayant quitté ma joue bien trop vite. J’étouffe la douleur que cela me procure mais j’ai besoin que cette franchise que nous avons désormais établie entre nous reste intacte.

Et c’est sûrement pour cette raison que je me permets de lui demander des explications à propos des révélations de son frère. Celles qui ont poussé Alec à me dire la vérité à propos du décès de son père. Ce père qu’il a tué… sans regrets. Sans aucun scrupule. Cette vérité qui m’a fait le regarder différemment, comme ce soir où j’ai découvert cette face cachée de lui, cette violence que je ne lui connaissais pas et qui semblait pourtant si naturelle au détour de cette ruelle. J’ai besoin de savoir, de comprendre comment à défaut de demander pourquoi. Je l’observe, il n’a pas besoin de plus pour comprendre ce que je lui demande alors qu’il prend une gorgée de son verre, comme pour se donner du courage. Celui de me parler de ce jour où tout a, finalement, basculé « Il était violent. D’aussi loin que je me souvienne. Du genre à t’écraser ses cigarettes sur la peau et à t’envoyer boulet à l’autre bout d’une pièce. Du genre à laisser hématomes sur hématomes jusqu’à ce que ça devienne normal. Ça allait encore tant que notre mère était en vie (…) Parce que c’était elle qui prenait les coups pour nous. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus et qu’elle s’ouvre les veines dans la cuisine. J’avais sept ans, Mitch, onze ». Le récit est glaçant et me donne des frissons alors qu’il se livre pour la première fois sur son passé, sur cette enfance dont il ne m’a que très peu parlé. « Je suis désolée, Alec… » Cela ne changera rien mais je me sens dans l’obligation de lui dire quand je comprends que ce père qu’il a tué était en réalité un monstre, ayant poussé sa mère à se donner la mort… « Et après ça… après ça c’était soit il nous frappait nous, soit il frappait nos sœurs, il ne les a jamais touché ». Je me redresse un peu plus sur le canapé et surtout je m’approche davantage de lui qui se trouve toujours assis loin de moi. J’ignore la douleur à ce moment là quand la sienne est certainement plus grande du fait des blessures du passé, passé dans lequel je l’oblige à replonger pour comprendre. Ma main droite vient alors délicatement caresser ses cheveux alors que je l’écoute poursuivre « Mais il y a un moment où je suis devenu plus grand que lui, plus fort que lui. Ce jour-là, je pouvais plus encaisser un énième coup. Je… On s’est battus, j’ai rendu les coups et à un moment donné je l’ai envoyé se fracasser contre le mur… sa tête s’est claquée contre… ». Il s’interrompt, je sens que les mots peinent à sortir, ma main venant se glisser dans son dos alors que je le frictionne doucement. Son récit me touche, au point qu’une larme finit par s’échapper sans que je ne m’en rende compte, horrifiée par son histoire et ce qu’il a pu vivre pendant des années. « Il est mort sur le coup et Alex, Alex m’a trouvé peu de temps après. Il ne m’a pas jugé, il ne m’a pas accusé de quoi que ce soit, il m’a calmé et a pris les choses en mains. On a maquillé ça en suicide. Et on a tout quitté. A nos sœurs, on n’a jamais avoué la vérité. Et dès le moment où on a quitté Las Vegas, Alexander est devenu Mitchell et Finnegan est devenu Alec ». Je comprends alors d’où est née cette loyauté sans faille qu’il a porté jusqu’alors à son frère. Cette même loyauté dans laquelle il a fini par se perdre, mais cette loyauté aussi que je peux comprendre quand Alex a tout fait pour protéger son frère. Le protéger d’une peine trop lourde quand on connaissait la violence d’un père qui n’avait aucune pitié à asséner les coups à ses enfants et à sa femme. Et surtout, je comprends aussi pourquoi Alec a été incapable de tirer sur son frère ce soir. Parce que, malgré tout, cette relation qui les unissait était forte, quand, à deux, ils ont tout traversé ensemble. « J’pourrais dire que c’était un accident ». Il trouve à nouveau mon regard alors que je suis le mouvement de sa main qui vient à déboutonner sa manche pour laisser apparaitre des cicatrices que j’avais bien de nombreuses fois remarquées, mais dont je n’avais jamais posé de questions à ce sujet « Mais ça ne serait pas vraiment la vérité Mia. Parce que pour chaque marque qu’il a laissée sur moi, sur nous, j’aimerais le tuer une nouvelle fois ». Mon regard vient retrouver le sien quelques secondes quand il vient à exprimer cette capacité, si l’occasion lui était donnée de recommencer à nouveau, à tuer ce père qui lui a fait vivre, à lui et sa famille, un enfer. Mon visage est inexpressif et ma main gauche tant bien que mal vient à parcourir les cicatrices sur son avant-bras. Un silence s’installe, peut-être un peu pesant, pouvant faire craindre à Alec que je ne lui pardonne pas son geste, que je ne puisse pas accepter ce qu’il a fait, alors que dans ma tête, tout est clair. Mes yeux plongent dans les siens, il peut y lire l’amour que je lui porte et une tristesse certaine suite à ce récit qu’il vient de me livrer « Je comprends… » je laisse échapper alors dans un murmure « et je ne te jugerai pas pour ce que tu as fait. Je suis désolée que tu ais eu à supporter une ordure de père pareille, que tu ais dû supporter… tout ça » je fais alors que mes doigts parcourent délicatement ses blessures. « Je comprends d’autant plus pourquoi tu t’es senti redevable face à Mitch pendant toutes ces années. Alors, je te le répète, je ne t’en veux pas. Parce que si tu avais fini par tirer sur ton frère, tu ressentirais une culpabilité bien plus grande. Et cette violence dans laquelle tu as grandi, et cette même violence dont ton frère fait preuve, ne doivent pas pour autant te définir ». Je marque une légère pause alors que ma main droite vient caresser doucement sa joue et que mon visage s’approche du sien « Tu n’es pas comme eux, Alec. Je t’interdis de le penser une seconde de plus ». Dans un petit mouvement en avant qui m’arrache une légère grimace, mes lèvres viennent alors trouver les siennes, une larme se mêlant alors à ce baiser qui se veut tendre et doux. Lorsque je me détache, sans trop m’éloigner, je baisse le regard quelques secondes, fermant les yeux pour contenir la douleur qui se manifeste à nouveau. J’inspire profondément et finit par retrouver son regard « Je t’aime Alec. Rien de ce qui a pu se passer aujourd’hui, rien de ce qui a pu être dit aujourd’hui n’y changera quoi que ce soit ». Les larmes s’invitent à nouveau sur mes joues, incapable cette fois d’effectuer un geste pour les essuyer d’un revers « Promets-moi que rien ne changera, promets-moi que tu ne vas pas t’éloigner pour me protéger. Je ne veux pas Alec… ». Ma gorge se serre alors que mon regard se baisse et que je laisse échapper dans un murmure « je ne le supporterai pas une fois de plus… ».
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Message(#)(MIALEC #15) Stitch by stitch I tear apart EmptyLun 24 Mai 2021 - 22:30


@MIA MCKULLAN & ALEC STRANGE
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« Je…quoi Alec ? » Il pourrait finir sa phrase, avouer qu’elle n’aurait jamais été blessée si elle n’était pas avec lui. Avouer qu’elle serait mieux sans lui, plus en sécurité, plus heureuse, mieux. Pourtant il est incapable de prononcer ces mots là, pas quand il l’aime comme il l’aime aujourd’hui, pas quand il est incapable d’envisager de la quitter, l’idée faisant se serrer son cœur. Il soupire, serrant cette main qui s’est glissée dans la sienne, l’attrapant pour la porter à ses lèvres et l’embrasser avec tendresse.  « Rien. » Ce n’est pas rien, mais il sait pertinemment que s’il prononce les mots à voix haute, il devra en tirer les conséquences, il devra accepter qu’elle est mieux sans lui et il en est incapable. Incapable de la quitter et incapable de ne pas l’aimer.

Et pourtant ce soir, la culpabilité est telle que sa main quitte la sienne, qu’il est incapable de la regarder quand il se lance dans l’histoire de son passé. C’est un souvenir qu’il a cherché à enterrer, auquel il n’a plus jamais cherché à parler. Les mots sont durs à prononcer et les images encore plus dures à revivre et pourtant il se force à s’ouvrir et à raconter. « Je suis désolée, Alec… » Cela ne changea rien et pourtant malgré cela, les mots aident un peu, comme un baume sur son cœur qui l’incite à continuer, alors que seule la main qu’elle glisse dans ses cheveux puis dans son dos lui rappelle qu’il n’est plus à Las Vegas mais ici, qu’il n’est plus le gamin qu’il était à l’époque, qu’il n’est plus vulnérable comme il le fut un temps.

Il le tuerait une nouvelle fois s’il pouvait, il en est parfaitement conscient et c’est sans doute ça qui le fait être persuadé qu’il est bien cet assassin dont Michell parlait. Il n’ose pas croiser son regard pendant un temps, trop peureux de ce qu’il pourrait y lire. Le dégoût ? La honte ? La pitié ?  Lorsqu’enfin il la regarde, il ne voit que son amour et de la tristesse. « Je comprends… » Il la regarde sans comprendre, comme s’il ne pouvait pas avoir bien entendu. « et je ne te jugerai pas pour ce que tu as fait. Je suis désolée que tu ais eu à supporter une ordure de père pareille, que tu ais dû supporter… tout ça » Alec fuit son regard, se concentrant sur ses doigts qui parcourent sa peau, la gorge serrée par l’émotion.  « Je comprends d’autant plus pourquoi tu t’es senti redevable face à Mitch pendant toutes ces années. Alors, je te le répète, je ne t’en veux pas. Parce que si tu avais fini par tirer sur ton frère, tu ressentirais une culpabilité bien plus grande. Et cette violence dans laquelle tu as grandi, et cette même violence dont ton frère fait preuve, ne doivent pas pour autant te définir » L’américain reste silencieux, les mots réparant doucement une partie de ce qui a été brisé ce soir.

« Tu n’es pas comme eux, Alec. Je t’interdis de le penser une seconde de plus » Elle se penche pour l’embrasser, ses lèvres se posant sur les siennes avec tendresse alors que la main d’Alec vient se poser sur sa joue, lui rendant doucement ce baiser, cherchant son regard lors que leurs lèvres se séparent. La tension semble enfin s’apaiser, la distance se réduisant, la culpabilité s’atténuant. « Je t’aime Alec. Rien de ce qui a pu se passer aujourd’hui, rien de ce qui a pu être dit aujourd’hui n’y changera quoi que ce soit » Dès que les larmes roulent sur ses joues, il vient doucement les essuyer avec ses pouces. « Promets-moi que rien ne changera, promets-moi que tu ne vas pas t’éloigner pour me protéger. Je ne veux pas Alec… je ne le supporterai pas une fois de plus… ». Les mots restent bloqués dans sa gorge, son cœur tonitruant dans sa poitrine. Il l’observe un long moment, caressant sa joue. Il semble hésiter, conscient de toutes les raisons qui devraient le pousser à partir. Pourtant il soupire, conscient aussi de tout ce qui le pousse à rester. « Je te le promets. » Il vient coller son front contre le sien. « Je t’aime. Peu importe le reste. »  dit-il en se voilant la face, ses lèvres se joignant de nouveau aux siennes délicatement.

Il n’a pas le cœur de penser aux conséquences de cette promesse comme de ce choix, pour l’heure tout ce qui importe c’est qu’elle soit en sécurité contre lui.






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