Une discussion le matin même avec Alec me fait prendre la direction de l’appartement de ma meilleure amie ce soir en sortant des locaux du Brisbane Times. Toute la journée, je n’ai fait que ruminer, me demandant si je devais aller la voir directement ou attendre un peu de réfléchir à tout ça. Mais mon impulsivité a eu raison de ma décision. Ce n’est pas de guetter de cœur que je me rends chez Danika mais je me dois d’avoir cette discussion avec elle. Elle qui a pourtant su me reprocher d’être en couple avec Alec, elle qui a su me reprocher de me mettre en danger avec lui parce qu’il appartenait au Club. Des inquiétudes que j’ai su entendre mais que j’ai su comprendre aussi quand elle ne cherchait finalement qu’à me protéger de ce monde dans lequel Alec a décidé d’évoluer. La tempête du feu de joie était derrière nous, Danika ayant fait le premier pas pour s’excuser de son comportement, pour s’excuser des mots qu’elle a pu avoir à mon encontre. J’en ai fait de même car, ce soir-là, je ne l’ai pas épargné non plus.
Et pourtant, alors que j’entre dans le quartier de Redcliffe, une certaine colère renait en moi. Parce que je me remémore justement ce qu’elle a pu me cracher à la figure, les reproches qu’elle a pu me faire en acceptant la vie que menée Alec, cette vie dangereuse qui pouvait me mettre en danger. Quelle hypocrite. Je comprends peu à peu comment elle pouvait être aussi bien renseignée sur qui il était. Elle est même très bien placée pour le savoir puisque Alec m’a révélé que le bowling dans lequel elle travaillait n’était autre que le QG du gang rival du Club. Et si elle a su me parler des activités de ce dernier, elle ne pourra pas trouver l’excuse qu’elle est simplement une employée ignorant totalement ce qui se passe en coulisses. Parce que les coulisses de ce qui semble porter le nom de la Ruche ne sont pas plus glorieuses que celle du Club. Alec est resté vague mais il m’en a dit suffisamment pour me faire réagir et m’obliger à aller confronter celle qui se prétend être ma meilleure amie. Je frappe alors à la porte de son appartement et entend rapidement des bruits de pas. Je me retrouve nez à nez avec elle et préfère prétexter pour le moment que ce n’est qu’une simple visite de routine « Surprise » je fais en me forçant à afficher un grand sourire sur mes lèvres. Elle me laisse entrer, la laissant refermer la porte derrière moi. « Tu es toute seule ? », je lance alors que je m’avance dans le salon à la recherche de Maddox.
Le fait que le petit ne soit pas là m’arrange parce que la discussion que nous nous apprêtons à avoir ne va pas être très plus agréable. Nous connaissant toutes les deux, il est certain qu’il risque d’y avoir des éclats de voix, surtout avec ce que je m’apprête à dire « Tu ne travailles pas ce soir ? ». Je m’installe alors sur un des fauteuils, croisant mes jambes toujours l’air de rien. Je viens alors à trouver son regard « T’as pas une petite vente à faire ou un truc louche ? ». Le sourire que je pouvais avoir jusqu’à maintenant vient à disparaitre subitement laissant place à de la colère « Non parce que, figure-toi, que j’ai appris que le bowling dans lequel tu travailles semble être le quartier général de… mince aide moi j’ai un trou de mémoire… ». Je fais mine de réfléchir, portant alors mon index à mon menton avant de claquer alors des doigts « …ah oui, de la Ruche… le gang rival du Club. Tiens donc, le monde est petit tu ne trouves pas ? ». Je marque à nouveau une pause « Et évidemment, tu ne t’es pas dit que ce serait peut-être bien d’en parler à ta meilleure amie, n’est-ce pas ? ».
Lorsqu’on sonne à la porte, elle ne peut s’empêcher d’être surprise au vu de l’heure tardive, n’attendant personne et pourtant lorsqu’elle voit Mia sur le pas de sa porte un large sourire apparaît sur ses lèvres.
« Surprise. » Elle la regarde avec surprise, contente de voir son amie malgré tout. « Tu es toute seule ? » La jeune femme hoche la tête. « Maddox dort chez Law. Qu’est ce que tu fais là ? » demande-telle avec un sourire, la laissant entrer et refermant la porte derrière elle.
« Tu ne travailles pas ce soir ? » « Pas de soir non. » Mais elle était en train de se dire qu’elle irait bien au Bowling malgré tout, peut être rejoindre Channing sur le ring illégal. Mia s’installe sur un fauteuil en croisant les jambes. « T’as pas une petite vente à faire ou un truc louche ? ». Le sourire de la brune se fragilise alors que son regard se fixe dans celui de son amie. « Qu’est ce que tu racontes ? » Elle avait cependant une petite idée de ce dont elle était en train de parler. « Non parce que, figure-toi, que j’ai appris que le bowling dans lequel tu travailles semble être le quartier général de… mince aide moi j’ai un trou de mémoire… …ah oui, de la Ruche… le gang rival du Club. Tiens donc, le monde est petit tu ne trouves pas ? Et évidemment, tu ne t’es pas dit que ce serait peut-être bien d’en parler à ta meilleure amie, n’est-ce pas ? ».
Elle avait su dès le moment où Mia s’était rapproché d’Alec Strange, que cela finirait mal. Et pas que pour la jolie blonde, mais aussi pour tous les secrets que Danika lui cachait. Tout comme elle avait pu identifier Alec Strange, tout comme elle avait entendu parler de lui, elle savait qu’à défaut de savoir les détails de ce qui se tramait à la Ruche, le Club savait au moins que le QG des abeilles était au Bowling. Cela avait été une question de temps avant que Mia, bien trop liée au Club, bien trop liée à Alec ne finisse par l’apprendre. Danika avait simplement espéré avoir un peu plus de temps et à présent elle ne savait pas quelle réaction avoir. Alors elle ne dit rien, restant silencieuse un instant, puis se dirige vers la cuisine pour aller chercher une bouteille de vodka avant de revenir s’asseoir en face de Mia avec un verre à shot. Elle n’avait pas de doute sur le fait qu’elle en allait en avoir besoin aussi elle s’en sert un, toujours silencieuse avant d’enfin relever son regard vers Mia.
« Alec je suppose ? » Un léger rire secoue ses épaules. Un rire jaune face à cette situation qui est en train de lui filer entre les doigts sans qu’elle ne contrôle quoique ce soit. « J’aurais dû t’en parler comme tu comptais me parler de lui je suppose ? » Elle est facile cette attaque prononcée avec bien trop de calme. Elle boit le shot cul sec, laisse l’alcool effacer la panique. « Je suis barman au Bowling, Mia, c’est tout. Et tu me sembles pas idéalement placée pour me faire la morale quand ton petit ami est le bras droit du plus gros gang de la ville. »
Sauf que ce n’est pas tout. Bien sûr que ce n’est pas tout, mais elle est si engloutie dans ses mensonges qu’elle ne sait pas par quoi commencer.
Je me devais d’avoir une explication avec Danika. Surtout après qu’elle ait su me faire la leçon de morale au sujet de mon couple avec Alec. Il avait à son tour éveillé des suspicions au sujet de ma meilleure amie tout comme elle avait su le faire à son égard. Peut-être qu’il y avait aussi une certaine vengeance de la part d’Alec en me livrant de telles informations, comme pour lui rendre la pareille quand elle m’avait mené sur la piste de ses secrets. Il n’empêche qu’à mes yeux, cela n’a pas d’importance. C’est surtout le fait de savoir mon amie d’enfance mêlée à ce genre d’histoires qui me mette en colère. J’ai besoin de voir si elle sera capable d’assumer et me dire la vérité à son tour « Maddox dort chez Law. Qu’est-ce que tu fais là ? ». Evidemment qu’elle ne s’attendait pas à ma visite et encore, cela n’est pas quelque chose de surprenant venant de moi. En revanche, il est certain qu’elle ne s’attends pas à la suite de mes propos. Je préfère la jouer fine pour le moment, lui demandant si elle travaille ce soir « Pas ce soir non ». Ce qui m’arrange bien, pour être sûre qu’elle ne se défile pas face à la conversation que nous nous apprêtons à avoir.
Une fois installée dans le fauteuil, jambes croisées, chaque bras sur un accoudoir et le regard planté dans celui de ma meilleure amie, je ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet, lui demandant si elle n’a pas quelque chose de louche à faire « Qu’est-ce que tu racontes ? ». Le bénéfice du doute, celui où elle ne s’attends évidemment pas que je lui parle de son lien avec cet autre gang qui semble sévir à Brisbane, gang rival du Club. Elle semble ne pas comprendre, ou du moins ne pas réaliser tout de suite que je sais des choses, alors je deviens plus explicite.
Je l’observe se lever, se diriger vers la cuisine pour y prendre certainement une bouteille. Rien que ce geste démontre déjà que les révélations d’Alec sont vraies. Je laisse échapper un soupire et un de mes sourcils s’arque alors que Danika vient reprendre place face à moi « Alec je suppose ? ». Je déteste quand elle agit comme ça. Je reconnais son air mauvais, celui qu’elle a déjà eu à mon égard lorsque nous avons été bien trop souvent en désaccord. Cette indifférence aussi qu’elle adopte m’insupporte alors que je la mets devant le fait accompli. « D’après toi ? ». Je lui réponds alors que j’ai ce sourire mauvais au coin des lèvres « J’aurai dû t’en parler comme tu comptais me parler de lui je suppose ? ». Ce sourire s’estompe immédiatement, alors que je me penche légèrement « T’es tellement pathétique avec ta mauvaise foi Dani’ ». Je commence à bouillonner et son comportement n’aide en rien. Elle se cache en me renvoyant des questions dans la figure quand il n’est pourtant plus question d’Alec et moi, mais d’elle uniquement et de ses mensonges. « Je suis barman au Bowling, Mia, c’est tout. Et tu me sembles pas idéalement placée pour me faire la morale quand ton petit ami est le bras droit du plus gros gang de la ville ». « Arrête ! Il n’est plus question d’Alec là mais de TOI et uniquement de TOI ! ». Je marque une pause alors que je commence à m’agiter sur mon fauteuil, ayant abandonné cette posture décontractée adoptée quelques minutes plus tôt « Parlons-en justement de ça. Tu as su me faire la leçon de morale sur la personne qu’était réellement Alec. Mais tu penses valoir mieux Danika ? Ne prétends pas être juste une simple serveuse, il y a forcément plus ! Alors, crache le morceau ! ». Je ne lui laisse pas le choix que d’être honnête ce soir avec moi. « Et si moi je me mets en danger en étant avec lui, on en parle de ton implication dans un gang alors que tu as ton fils ? Tu as pensé à Maddox ? ». En pensant à mon filleul, je m’emporte « Putain mais pourquoi tu fais ça Danika ?! ».
« T’es tellement pathétique avec ta mauvaise foi Dani ». Son regard devient froid en réponse, un sourire tout sauf chaleureux déformant ses traits. « Regarde toi dans un miroir. » réplique-t-elle froidement. A ses yeux, tomber amoureuse d’Alec Strange était bien plus pathétique, sans doute, parce qu’elle ne s’autorisait pas à aimer qui que ce soit. « Arrête ! Il n’est plus question d’Alec là mais de TOI et uniquement de TOI ! ». Sujet dont elle ne veut pas parler, sujet que Mia ne semble pas prête de lâcher ce soir.
« Parlons-en justement de ça. Tu as su me faire la leçon de morale sur la personne qu’était réellement Alec. Mais tu penses valoir mieux Danika ? Ne prétends pas être juste une simple serveuse, il y a forcément plus ! Alors, crache le morceau ! » Pense-t-elle réellement pouvoir la faire parler de cette manière quand chaque phrase prononcée ne fait que la fermer un peu plus, alors qu’elle s’installe dans le fauteuil confortablement, la colère sous contrôle, la colère qui pourtant bouillonne sous sa peau, son regard la trahissant. « Oh non je ne pense pas valoir mieux. » Elle se pense au même niveau, elle se pense tout sauf recommandable aujourd’hui. L’air détendu est fictif, il est la seule chose qui calme son cœur qui bat bien trop vite, elle s’appuie sur le dossier, croisant les jambes.
« Et si moi je me mets en danger en étant avec lui, on en parle de ton implication dans un gang alors que tu as ton fils ? Tu as pensé à Maddox ? » C’est à la mention de son fils, que la colère se révèle sur son visage, que son ton claque avec froideur dans la pièce. « Tu crois que ce n’est pas à lui que je pense ? Parle pas de ce que tu comprends pas. » Lou avait été claire, les implications de son manque de participation dans la Ruche étaient évidentes, son fils serait la première cible, son nom et sa réputation les deuxièmes.
« Putain mais pourquoi tu fais ça Danika ?! » Pourquoi ? Pourquoi tout le monde agit comme si elle avait le choix ? Comme si c’était une situation qu’elle avait cherchée et dans laquelle elle se complaisait ? « Je sais vaguement ce que ce que ce Bowling cache, tout comme je suppose que les employés de ton très cher Alec se doutaient forcément de ce que le restaurant cachait. » Elle se serre un verre, l’amertume palpable. Elle pourrait avouer toute la vérité en cet instant, mais elle ne peut pas, ne voulant pas mêler Mia à tout ça, elle qui est déjà impliquée bien trop dans ces histoires.
« Ca veut pas pour autant dire que je participe à leurs activités. Je suis pas dans ce gang Mia. » Le premier mensonge est là, il vient avec facilité, parce qu’elle ne se considère pas comme membre de la Ruche, parce qu’elle voit le chantage de Lou et les missions de cassage de gueule comme des détails qu’elle peut passer sous silence, qu’elle préfère oublier. Autrement dit, Danika préfère se voiler la face tout simplement parce qu’elle ne se considère pas comme une des abeilles de Aberline. Pourtant, c’est exactement ce qu’elle est.
Elle soupire, consciente qu’elle ne pourra pas lui mentir complètement, qu’elle n’est pas capable de ne rien révéler. « Il y a un fight club…Je fais des combats… ça me permet d’avoir un peu d’argent en plus. » Deuxième mensonge, ça lui permet d’avoir beaucoup d’argent en plus, qui s’ajoutent à son salaire dans la Ruche. Mais en réalité ce n’est pas pour cela qu’elle a commencé, mais bien pour le besoin de trouver un ring, pour déverser une colère qui ne la quitte plus depuis la mort de son père. « Je t’en ai pas parlé parce que ça ne mérite pas qu’on en parle Mia. Tout est sous contrôle. » affirme-t-elle d’un ton qui se veut rassurant comme si elle pouvait reprendre le contrôle de la situation, calmer la blonde en furie dans son salon, éviter que la rage ne devienne omniprésente dans cette pièce.
« Regarde toi dans un miroir ». Mon sourcil s’arque, cette répartie puérile dont elle use m’agaçant au plus haut point. Parce qu’elle préfère évidemment retourner les arguments contre moi plutôt que d’y répondre. C’est plus facile pour elle de fuir que d’assumer et, surtout, de me dire la vérité. Alors évidemment, elle en vient à parler d’Alec, parce qu’elle sait qu’il est impliqué aussi dans une histoire de gang. Le gang rival même de celui pour lequel elle semble travailler. « Oh non je ne pense pas valoir mieux ». Cette réponse me prend au dépourvue quand elle se met au même niveau qu’Alec, elle qui l’a si longuement critiqué et qui est opposé à ma relation avec lui. Même s’il me faut quelques secondes pour avaler ce qu’elle vient de dire, je finis par rétorquer « Dans ce cas, je dois te fuir aussi ? ». Les mots font mal à sortir parce que je n’ai pas envie de m’éloigner de ma meilleure amie, elle qui est un de mes plus solides piliers depuis toujours. Mais la déception est telle que je ne peux penser autrement.
« Tu crois que ce n’est pas à lui que je pense ? Parle pas de ce que tu comprends pas ». Elle n’apprécie pas que j’évoque Maddox, qu’elle met sur le devant de la scène en travaillant pour la Ruche. Je ne comprends pas comment elle peut être aussi insouciante à ce sujet, et surtout avoir l’audace de prétendre qu’elle fait tout ça pour lui « Encore mieux Danika, tu utilises ton fils pour justifier tes faits et gestes. Comment tu peux prétendre penser à lui quand tu l’exposes autant !? » Je marque une pause comme pour reprendre mon souffle « Eclaire moi Danika, en effet, je ne comprends pas ». Mes mains s’agitent alors que je lui parle et que je cherche à comprendre ce choix qu’elle semble avoir fait elle aussi. Je m’emporte, renchérissant en lui demandant pourquoi elle fait ça, parce que je ne vois rien qu’il le justifie « Je sais vaguement ce que ce Bowling cache, tout comme je suppose que les employés de ton très cher Alec se doutaient forcément de ce que le restaurant cachait (…) Ca veut pas pour autant dire que je participe à leurs activités. Je suis pas dans ce gang Mia ». « Que tu le veuille ou non tu en fait partie Dani’, quelque soit ton rôle là-dedans ! ». Je marque une pause, ma colère laissant place à l’inquiétude, qu’elle peut facilement lire sur mes traits « Tu le sais très bien, je pense que tu n’es pas stupide à ce point pour ne pas te rendre compte du danger auquel tu t’exposes ». Je ne suis pas convaincue non plus par le fait qu’elle ne soit que simple serveuse pour eux. Autrement, elle aurait sûrement cherché un autre bar pour ce job, ce n’est pas ce qui manque à Brisbane. Elle ne me laisse pas vraiment le temps de l’interroger à nouveau à ce sujet qu’elle semble passer aux aveux… en partie « Il y a un fight club… Je fais des combats… ça me permet d’avoir un peu d’argent en plus ». Mes yeux s’écarquillent car ses paroles m’effraient. Le silence s’installe alors que mon regard vient à trouver le sol, réfléchissant sûrement à la manière de lui répondre « Je t’en ai pas parlé parce que ça ne mérite pas qu’on en parle Mia. Tout est sous contrôle ». Si elle a ce ton rassurant, qu’elle semble plus apaisée que tout à l’heure, cela me fait aussitôt relever le regard sur elle, surtout suite à ses derniers mots. « Des combats… » je murmure alors que je replonge mon regard dans le sien. « Danika, tu prends conscience de ce que tu es en train de me dire ? Tu ne peux pas dire que tout est sous contrôle quand tu te mets toi-même en danger en pratiquant des combats que je suppose illégaux dans un fight club. Ça te rapporte peut-être un peu d’argent mais ensuite ? Ça ne t’a pas suffi de voir ton abruti de petit ami KO sur un ring ? Qu’est-ce qui se passera quand tu auras pris le coup de trop Danika ? Tout ça pour quoi au final ?! Pour quelques billets ? ». Je me lève alors car je suis incapable de rester assisse une minute de plus, bouillonnant bien trop, ayant besoin de me calmer un peu en faisant quelques pas. « Tu te devais de m’en parler Danika ! Tu te DOIS d’être honnête avec moi ! Je l’ai toujours été avec toi, je t’ai toujours tout dit, je ne t’ai jamais rien caché ». Je me doute que je lui tends la perche pour ce qui concerne Alec et moi, mais cette précision me semble anodine à côté de son secret à elle « J’en ai assez que tu me mettes toujours à l’écart », je faisais notamment référence à cette dispute que nous avons eu lors de la disparition de son père « Je ne cherche pas à t’enfoncer, je cherche juste à te venir en aide ! Si c’est l’argent le problème, pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? ». Je pose la question mais je connais déjà la réponse quand Danika a toujours eu cette carapace, celle de ce petit bout de femme forte et indépendante. « Ca avait largement le mérite que tu m'en parle » je finis par dire alors que mon regard s’attriste, l’inquiétude prenant largement le pas désormais.
« Dans ce cas je dois te fuir aussi ? » Peut être que son regard se fait un peu plus triste le temps d’un instant avant d’être recouvert du voile habituel de protection, du froid qui le cristallise alors que son regard fuit le visage de son amie. « Encore mieux Danika, tu utilises ton fils pour justifier tes faits et gestes. Comment tu peux prétendre penser à lui quand tu l’exposes autant !? Éclaire moi Danika, en effet, je ne comprends pas. » Ses poings se serrent alors qu’elle mord sa langue pour s’empêcher de prononcer des paroles qu’elle regretterait, pour contrôler la colère et la rage alors que le goût du sang se répand dans sa bouche, acre et métallique.
« Que tu le veuille ou non tu en fait partie Dani’, quelque soit ton rôle là-dedans ! Tu le sais très bien, je pense que tu n’es pas stupide à ce point pour ne pas te rendre compte du danger auquel tu t’exposes ». Son regard fuit, elle ne pourra jamais lui parler de la Ruche, elle ne pourra jamais entrer dans les détails de sa relation avec Lou, elle ne peut pas inclure la jeune femme là-dedans, encore plus maintenant qu’elle sait sa relation avec Strange.
L’aveu des combats est difficile, comme une partie d’elle qu’elle a caché au monde extérieur, une part de violence qu’elle aurait voulu cacher. Car s’il y a quelque chose de digne dans des compétitions officielles, dans une pratique journalière d’un art martial, il n’y a plus rien de tout ça lorsque le poing s’abat dans l’ombre, dans un ring tout sauf légal. Il n’y a plus rien de digne au goût du sang dans la bouche et au corps endolori. Lorsque Mia relève enfin son regard dans le sien, l’incompréhension ternit son regard. « Des combats… Danika, tu prends conscience de ce que tu es en train de me dire ? Tu ne peux pas dire que tout est sous contrôle quand tu te mets toi-même en danger en pratiquant des combats que je suppose illégaux dans un fight club. Ça te rapporte peut-être un peu d’argent mais ensuite ? Ça ne t’a pas suffi de voir ton abruti de petit ami KO sur un ring ? Qu’est-ce qui se passera quand tu auras pris le coup de trop Danika ? Tout ça pour quoi au final ?! Pour quelques billets ? ». Si elle voit le danger c’est justement ce qui l’attire. La mention de Lawrence par contre fait assombrir son regard, serrer sa mâchoire et crisper son corps, comme si la simple mention de l’homme était un poing lancé à son visage. « Laisse Lawrence hors de ça. » crache-t-elle froidement, se levant, trop agitée, allant se poser à la fenêtre. « « Tu te devais de m’en parler Danika ! Tu te DOIS d’être honnête avec moi ! Je l’ai toujours été avec toi, je t’ai toujours tout dit, je ne t’ai jamais rien caché ». Alors que Mia s’agite, bouillonnante dans la pièce, elle ne peut s’empêcher de rire froidement. « Bien sûr tu ne m’as jamais rien caché. T’es sûre que Strange déteint pas sur toi ? T’es tout aussi peu honnête que moi. Et tu sais pourquoi ? Parce que t’as pas le choix. » Son regard s’ancre dans le sien, brûlant d’une vérité dure à entendre, qui est qu’en le choisissant lui elle a choisi aussi la vie qu’il mène et les mensonges qu’ils impliquent. Elle a choisi le mensonge et si elle venait à parler cela pourrait bien vite se retourner contre elle. Tout comme cette conversation vaudrait sans doute à Danika une balle dans le corps si Lou avait les oreilles qui trainaient. Danika ne se faisait plus d’illusion sur la violence de ce monde. Elle était présente partout sur cet échiquier et Mia et elles n’étaient que des pions à déplacer quand les hommes comme les frères Strange ou Aberline plaçaient leurs pièces sur l’échiquier.
« J’en ai assez que tu me mettes toujours à l’écart » Il est là le rappel d’une situation qu’elle n’a pas envie de se souvenir, de la mort de son père et du rejet de tous ses proches. Son regard se détourne. « Je ne cherche pas à t’enfoncer, je cherche juste à te venir en aide ! Si c’est l’argent le problème, pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? Ca avait largement le mérite que tu m'en parle. ». La colère brille de nouveau dans ses yeux.
« Je te dois rien. C’est mon problème pas le tien, j’ai pas besoin de ton aide. » Elle a bien trop de fierté pour accepter la main tendue, préfère la mordre plutôt que d’accepter qu’elle a été trainée au sol depuis longtemps et a besoin d’aide pour se relever. Pourtant, cette main tendue, celle de Mia est bien une des rares qu’elle est capable d’accepter et à peine les paroles prononcées, elle les regrette, soupirant, passant une main sur son visage. « Je dois de l’argent. Pas un peu d’argent. Beaucoup d’argent. Mon père… mon père s’est endetté avec des paris sportifs. » Elle minimise, ne dit pas qu’il les a ruinés. L’aveu est amer et la haine qui brûle dans son corps se ressent dans la dernière phrase. « J’pourrais te dire que c’est que ça, que c’est que pour cet argent que je monte sur ce ring Mia. Mais la vérité, c’est que j’aime ça. » Cet aveu-là raisonne dans la pièce sans qu’elle n’ose la regarder, son regard se perdant sur l’extérieur. Elle ne comprendra pas, elle en est persuadée et c’est sans doute ce rejet qu’elle attend de pied ferme, construisant les murs autour de son cœur, se rassurant sur le fait qu’elle n’ait besoin de personne.
« Laisse Lawrence hors de ça ! ». Cette remarque me fait avoir un haussement de sourcil, surprise que sa seule réponse soit en rapport avec le Cabbott. La voilà qu’elle le défend, ce qui m’amène à me demander s’il est au courant de tout ça lui aussi. Je ne me risque pas à poser la question cependant, la gardant pour plus tard ou jamais, tant j’en ai rien à faire de ce qu’il sait ou ne sait pas présentement. Je la regarde se diriger vers la fenêtre alors que je lui demande d’être honnête avec moi, que je ne lui ai jamais rien caché, excepté ma relation récente avec Alec, mensonge que je ne juge pas égal au sien « Bien sûr tu ne m’as jamais rien caché. T’es sûre que Strange déteint pas sur toi ? T’es tout aussi peu honnête que moi. Et tu sais pourquoi ? Parce que t’as pas le choix ». Je la déteste à la seconde où elle prononce ses mots, la colère présente dans mon regard alors qu’elle semble s’amuser de cette situation. Le pire, c’est que je sais qu’elle a raison et le fait qu’elle le dise à voix haute m’est insupportable. Parce que je sais qu’en étant avec lui, désormais, je devrais aussi mentir à mon tour. Et à mes proches notamment. Sauf à elle, parce qu’elle est désormais la seule au courant de qui il est, elle pourrait être celle sur qui je peux m’appuyer quand le mensonge sera bien trop lourd, quand le pire pourrait arriver… Mais à cet instant, alors que je pourrais lui dire que le fait qu’elle soit au courant est ce qui me rassure le plus dans toute cette histoire, je ne le fais pas. Parce que je suis déçue qu’elle agisse de la sorte, déçue de voir qu’elle ne me fait pas suffisamment confiance en retour « Tu détournes la conversation, comme toujours, c’est bien plus facile ». Je me pondère, préférant ne pas répondre de manière plus virulente, plus cinglante, mon ton restant ferme cependant.
« Je te dois rien. C’est mon problème pas le tien, j’ai pas besoin de ton aide ». Cette affirmation ne calme en rien ma colère quand je vois qu’elle reste bornée et que le passé ne lui a pas servi de leçon. Elle prétend ne pas avoir besoin de mon aide, et pourtant, elle a su la trouver de nombreuses fois, notamment lorsque Lawrence a été mise au courant de sa paternité caché. Il y en a bien eu d’autres occasions, mais visiblement, elle ne juge pas opportun de m’appeler à l’aide quand il s’agit de problème d’argent. Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres, peut-être de la déception parce qu’elle n’en démord pas, peut-être de la lassitude aussi parce que je me résigne. « Je dois de l’argent. Pas un peu d’argent. Beaucoup d’argent. Mon père… mon père s’est endetté avec des paris sportifs ». Et je ne sais pour quelle raison, soudainement, elle s’adoucit et finit par passer aux aveux. Je m’apaise à mon tour, regardant ma meilleure amie d’un air étonné, dans l’incompréhension quand elle me justifie que ses problèmes sont liés à son défunt père. Je la fixe alors du regard, un regard qu’elle fuit, préférant surement l’éviter « J’pourrais te dire que c’est que ça, que c’est que pour cet argent que je monte sur ce ring Mia. Mais la vérité, c’est que j’aime ça ». L’inquiétude prend place sur mon visage alors que je fais un pas vers elle pour m’en approcher doucement. « A quel point ? » je demande alors dans un souffle. A quel point son père s’est endetté, parce que si ce n’était que de petites factures, elle ne fricoterait pas avec un gang. « Est-ce que c’est ce qui te pousse à travailler pour le gang ? Tu reçois des menaces de leur part ? C’est eux qui sont derrière tout ça ? ». Ça n’a peut-être rien à voir, et sûrement rien même, mais je préfère m’en assurer. Cette partie là m’effraie mais encore plus quand elle me dit qu’elle aime les combats dangereux auxquels elle s’adonne dans ce fight club : « Tu aimes ça jusqu’à quel point Dani ? Pourquoi tu n’as pas repris les compétitions plutôt que de te mettre en danger de la sorte ? Qu’est-ce que ce fight club a de plus ? ». Je ne comprends pas comment elle peut aimer ce danger auquel elle s’expose, comment elle en oublie presque qu’elle est mère et que son fils a besoin d’elle, et pas d’une mère qui risque sa vie à chaque instant. Même si l’incompréhension est bien présente, mon ton lui reste doux quand je l’interroge à ce sujet. L’inquiétude se lit grandement sur mon visage alors que je fais un pas de plus vers elle « Même s’il t’a foutu dans une merde sans nom, et que je déteste qu’il ait pu te faire ça, je ne suis pas certaine que ce qu’il aurait aimé… pour toi ». Je sais que je me risque à nouveau en évoquant son père, je sais que je risque d’éveiller en elle une colère incommensurable mais je ne peux me résigner à la savoir exposer au danger à ce point… Ironie du sort encore une fois, quand on sait que je m’y expose également par ma relation, tout comme j’accepte pourtant cette vie choisie par Alec.
« Tu détournes la conversation, comme toujours, c’est bien plus facile ».
Bien sûr que c’est plus facile. Plus facile pour elle de mordre plutôt que d’accepter de s’ouvrir. Elle a beau tenter de calmer la colère, de l’apaiser et de répondre à ses questions, de lui dire toute la vérité, elle en est incapable. Non elle n’est capable que de dévoiler une partie de son monde, celui des combats et de l’endettement.
« A quel point ? » A quel point aime-t-elle les combats ? A quel point aime-telle le ring illégal de la Ruche ? Comme une accroc à la cocaine, comme une accroc en quête non pas de poudre blanche mais de danger et de violence, d’entendre son cœur battre bien trop vite dans sa poitrine. Mais elle comprend quand Mia reprend la parole qu’elle ne parle pas des combats mais des dettes, de celles qui sont désormais les siennes. « Est-ce que c’est ce qui te pousse à travailler pour le gang ? Tu reçois des menaces de leur part ? C’est eux qui sont derrière tout ça ? »
La remarque lui arrache un rire jaune. « Mon père s’est endetté comme un grand, que ce soit dans ces magouilles là ou dans des autres ça n’a pas d’importance, c’est moi qui dois régler l’addition. J’ai besoin d’argent Mia. Pas un peu d’argent. Pas le genre d’argent que t’as avec un salaire fixe. » Elle plante son regard dans le sien avant de boire une nouvelle gorgée de son verre, avouant finalement que ce n’est pas la seule raison de combats, qu’elle y va pour une toute autre raison.
« Tu aimes ça jusqu’à quel point Dani ? Pourquoi tu n’as pas repris les compétitions plutôt que de te mettre en danger de la sorte ? Qu’est-ce que ce fight club a de plus ? ». Danika reste silencieuse, observant le visage de Mia sans expression. Elle ne sait pas comment expliquer, elle ne sait pas expliquer que le danger n’est pas le même, l’ivresse qu’elle ressent sur le ring non plus. Mais surtout elle n’arrive pas à admettre la peur de l’échec, la peur de n’être plus jamais assez bien. Et peut être aussi la colère, la colère contre un père qui n’est plus là et qui l’a poussé au sommet, pour mieux la faire chuter. Un voile froid recouvre son regard, elle se persuade avant même de prononcer les mots que Mia ne pourra jamais comprendre, que cela ne sert à rien d’argumenter. « Je reprendrais jamais la compétition. Ma carrière est terminée Mia. » Le ton est implacable, la carrière de championne est derrière elle, de ce temps d’avant où son père n’était pas tombé malade, où elle n’était pas tombée enceinte. Elle est consciente de ne pas répondre à toutes les questions de la journaliste mais reste incapable de parler de ça sans en dire trop, sans révéler le merdier dans lequel elle est aujourd’hui. « Même s’il t’a foutu dans une merde sans nom, et que je déteste qu’il ait pu te faire ça, je ne suis pas certaine que ce qu’il aurait aimé… pour toi ». C’est la mention de son père qui l’a fait redresser la tête et laisser apparaître la colère froide sur ses traits alors que sa mâchoire se contracte. « Non. » Sa voix claque sèchement. « T’as pas le droit de le mentionner. Tout comme t’as pas le droit de l’utiliser pour me souligner à quel point il serait déçu de moi. Parce que tu sais quoi ? J’en ai plus rien à foutre de ce qu’il aurait pu penser. Pas après tout ça. Tout comme j’en ai rien à foutre de ce que toi ou Law pouvaient penser. Ce ne sont pas vos affaires ça ne vous concerne pas. Et si ton mec avait été un peu plus intelligent Mia, c’est aussi ce qu’il t’aurait dit. Parce que ça ne te concerne pas, parce qu’il est hors de question que tu sois mêlée à tout ça d’une manière ou d’une autre. Et si t’es pas capable de comprendre ça et bah tu peux partir. La porte est grande ouverte. » Elle la regarde froidement, croisant les jambes, les mains posées sur l’accoudoir de son fauteuil et au fond d’elle, se répète encore et encore que c’est le mieux pour elle, qu’elle fait ça pour elle et non pas pour se protéger de son regard et de son jugement.
« Mon père s’est endetté comme un grand, que ce soit dans ces magouilles là ou dans des autres ça n’a pas d’importance, c’est moi qui dois régler l’addition. J’ai besoin d’argent Mia. Pas un peu d’argent. Pas le genre d’argent que t’as avec un salaire fixe ». Je comprends que la dette qu’elle doit recouvrir, que son père lui a légué, et quel héritage qu’il lui laisse là, n’est pas minime. Elle est importante, trop importante au point qu’elle en soit arrivée à faire un choix dangereux, celui de se lancer dans des combats illégaux et de travailler pour un gang. Ces révélations m’inquiètent davantage parce que je ne peux même pas lui proposer une autre solution, si ce n’est peut-être de reprendre les compétitions, celles légales cette fois dans lesquelles elle a, à mes yeux, toute légitimité. Mais il semblerait que je sois la seule à le penser. « Je reprendrais jamais la compétition. Ma carrière est terminée Mia ». Et si ça me démange de lui répondre qu’elle a tort, qu’elle n’a juste pas le courage d’essayer à nouveau alors qu’elle serait légitime, je me mords une nouvelle fois la langue. Parce que ça ne ferait qu’alimenter cette tension déjà bien trop palpable entre nous et que tenter de la raisonner m’est plus important que de la braquer davantage et de perdre cette bataille qui s’avérera bien compliquée de toute évidence…
Mais mon combat sera vain ce soir. Lui dire que son père n’aurait certainement pas voulu ça pour elle, bien qu’il soit fautif et que je lui en veuille moi-même de la mettre dans une telle situation, est à double tranchant. Malgré le ton doux que j’adopte, mon inquiétude et ce pas en avant vers elle, elle explose. « Non. T’as pas le droit de le mentionner. Tout comme t’as pas le droit de l’utiliser pour me souligner à quel point il serait déçu de moi. Parce que tu sais quoi ? J’en ai plus rien à foutre de ce qu’il aurait pu penser. Pas après tout ça. » Les choses auraient pu s’arrêter là, je l’aurai comprise sa colère et je n’aurai pas pu lui reprocher. Mais elle va bien plus loin… « Tout comme j’en ai rien à foutre de ce que toi ou Law pouvaient penser. Ce ne sont pas vos affaires ça ne vous concerne pas. Et si ton mec avait été un peu plus intelligent Mia, c’est aussi ce qu’il t’aurait dit. Parce que ça ne te concerne pas, parce qu’il est hors de question que tu sois mêlée à tout ça d’une manière ou d’une autre. Et si t’es pas capable de comprendre ça et bah tu peux partir. La porte est grande ouverte ». J’effectue un pas en arrière, recevant son flot de paroles en pleine face telle une claque. Si elle fait encore référence à Alec et que je préfère l’ignorer une nouvelle fois, c’est surtout le fait qu’elle me rejette à nouveau, comme lors du décès de son père et qu’elle ne cherche pas à me retenir quand elle m’indique la direction de la sortie. L’inquiétude laisse place à la déception, et si je reste silencieuse quelques secondes, mes lèvres finissent par se délier « Puisque tu en a rien à foutre de mon opinion Danika, puisque tu penses être suffisamment forte encore une fois pour t’en sortir, seule, puisque tu estimes ne pas avoir besoin de moi, encore une fois, alors ainsi soit-il ». Je récupère mon sac posé négligemment au sol une bonne demi-heure plus tôt, tournant les talons en me dirigeant vers la porte et alors que ma main se pose sur la poignée, je me retourne une dernière fois « Au revoir, Danika ». Mon ton est ferme et calme même si ma gorge se serre alors que je referme la porte de l’appartement et que je laisse derrière moi ma meilleure amie, à contrecœur…
Accueil
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Une discussion le matin même avec Alec me fait prendre la direction de l’appartement de ma meilleure amie ce soir en sortant des locaux du Brisbane Times. Toute la journée, je n’ai fait que ruminer, me demandant si je devais aller la voir directement ou attendre un peu de réfléchir à tout ça. Mais mon impulsivité a eu raison de ma décision. Ce n’est pas de guetter de cœur que je me rends chez Danika mais je me dois d’avoir cette discussion avec elle. Elle qui a pourtant su me reprocher d’être en couple avec Alec, elle qui a su me reprocher de me mettre en danger avec lui parce qu’il appartenait au Club. Des inquiétudes que j’ai su entendre mais que j’ai su comprendre aussi quand elle ne cherchait finalement qu’à me protéger de ce monde dans lequel Alec a décidé d’évoluer. La tempête du feu de joie était derrière nous, Danika ayant fait le premier pas pour s’excuser de son comportement, pour s’excuser des mots qu’elle a pu avoir à mon encontre. J’en ai fait de même car, ce soir-là, je ne l’ai pas épargné non plus. 
