Just the two of us *
@Rory Craine

Du coin de l’œil, elle le regarde, un sourire au coin des lèvres. Sa main effleure la sienne et elle s’en empare, glissant ses doigts contre les siens comme deux corps qui s’entrecroisent. Cela a beau faire quelques mois, elle n’arrive toujours pas à y croire pleinement. Son plan fonctionne au-delà de ses espérances et ses espoirs les plus fous semblent à portée de main. Papillon au ventre ou juste l’excitation face à ce projet incroyable, elle sourit, se retenant de crier à tout-va regardez-moi, c’est moi la copine du célèbre Rory Craine ! Avouons qu’elle a déjà googlé son nom pour voir si elle commençait à apparaître sur les journaux people afin d’accroître sa popularité naissante. Déception d’ailleurs de constater que ce n’était pas encore le cas. Cela commence doucement mais sûrement. Comme sa relation avec lui. Quelques followers gagnés sur les réseaux sociaux, quelques mp d’inconnus la questionnant sur son ‘’boyfriend‘’, un bon début, encore trop timide à son goût. Mais Stella ne veut pas forcer sa chance, pas pour l’instant. De plus, elle n’ose pas se l’avouer, mais elle apprécie vraiment sa compagnie. Il n’a pas qu’une belle gueule, il dégage une réelle aura et possède un vrai charisme.

Alors elle sourit de plus belle, fière de l’avoir attrapé dans ses filets, consciente aussi qu’il ne se doute de rien. Elle devrait en avoir honte d’ailleurs, mais cela ne lui vient même pas à l’esprit, davantage déterminée à obtenir la popularité et la gloire qu’elle mérite. Qui vient à point à qui sait attendre. Du moins, elle est plutôt de ceux qui prennent le taureau par les cornes pour avoir ce qu'ils désirent plus que tout. Silencieux tous les deux, ils profitent de ce beau temps de novembre, errant à Oates Park tel un couple profitant d’un amour naissant. « J’adore cette période de l’année, les couleurs sont si jolies. », dit-elle, en tirant un peu sur la laisse de son chien qui semble s’intéresser à une autre bête à poil. Les deux animaux se reniflent déjà, elle rigole légèrement, amusée par la situation. Les bêtes ne savent vraiment pas se tenir en société. « Tu imagines si l’on était comme eux, à se renifler pour se dire bonjour. », s’amuse-t-elle, hilare avant de s’approcher de lui, une idée en tête qu’elle ne tarde pas à mettre en application. « Bonjour donc », fait-elle en le reniflant avant de déposer un bisou dans son cou et de rire de plus belle. Mince, elle aurait du se filmer avec son téléphone, cela aurait fait une sublime story sur insta, version boomerang. Dommage, l'instant est passé, ce serait idiot de recommencer.

 

Just the two of us.

@STELLA MADSON & RORY

Il n'y avait jamais rien eu de tel qu'une longue balade au parc pour se vider la tête entre deux tournages ou deux rendez-vous importants, et c'était d'autant plus vrai qu'aujourd'hui la compagnie était particulièrement charmante et agréable. Avec Stella, les choses s'étaient faites doucement mais sûrement et certains jours Rory avait presque encore du mal à réaliser ce qui leur arrivait. Elle était entrée dans sa vie au moment où il s'y attendait sans doute le moins, quand il se pensait tout sauf prêt à entamer une nouvelle histoire et à laisser de nouveau quelqu'un entrer dans son cœur. Mais elle avait gommé une à une ses réserves, sans même s'en rendre compte, au point que leur histoire était aujourd'hui un nouveau moteur pour lui. Il ne l'avait pas vu venir, avec son visage d'ange et son sourire désarmant, mais il n'y avait pas un instant où il regrettait qu'elle soit entrée dans sa vie. « C'est vrai qu'elles sont jolies, mais tu l'es bien plus. » Il tourna son visage vers le sien, ses lèvres étirées dans un sourire doux, tandis qu'ils marchèrent main dans la main le long des allées du parc. Avec, bien entendu, Devine au bout de sa laisse. « Je suis presque sûr que j'arriverais à m'y habituer. » Si les chiens se reniflaient entre eux pour se saluer, alors il était d'avis que ça ne pouvait pas être si étrange – mais, c'est vrai, il préférait l'idée de respirer son odeur à elle dans le creux de son cou que celle de n'importe quel inconnu. « Bonjour. » Elle déposa un baiser dans son cou et son sourire s'étira tandis qu'il porta sa main toujours serrée dans la sienne jusqu'à ses lèvres, pour l'embrasser.

Le Jack Russell de la jeune femme, lui, se voulait tout aussi tactile avec son nouveau compagnon à quatre pattes. « Je me demande si on lui a donné des idées à force de passer du temps ensemble. La vie de célibataire a l'air de lui peser. » Il s'amusa, son regard attendri se posant sur l'animal qui à défaut d'avoir peut être rencontré l'amour semblait au moins s'être fait un ami. Rory s'était pris d'affection pour ce chien qui en plus de compter énormément pour Stella était une boule de poils vraiment attachante. « Il y a rarement des paparazzi, ici. On sera très bien. » A croire qu'ils n'étaient pas aussi friands de verdure que lui, et qu'ils lui sautaient plus volontiers dessus au détour d'une rue et là où il avait ses habitudes en plein centre ville. « Je voudrais pas qu'ils viennent tout gâcher. » Il souffla sincèrement, continuant de jouer avec ses doigts. Stella serait peut être très connue un jour, elle avait tout pour briller dans le milieu du mannequinat comme dans tout ce qu'elle pourrait décider de faire, mais leur intimité n'avait sans doute pas besoin de se retrouver dans la presse si tôt après leur rencontre, si ? « Et puis, imagine la tête de mes parents s'ils nous découvraient ensemble sur une couverture de magasine avant que je te les ai présentés pour de vrai. » L'idée lui tira un sourire amusé : il imaginait sa mère le harceler de coups de téléphone pour tenter de savoir pourquoi le reste de la population avait découvert sa petite-amie avant elle. Le seul point positif, c'est que ça lui ferait peut être momentanément oublier que le mariage de sa fille aînée avait été annulé après l'annonce de sa liaison avec son ex compagnon. Sans surprise, leur mère était celle qui le vivait le plus mal et chacune de ses visites au manoir était l'occasion pour Rory de veiller à ce qu'elle ne perde pas pied à nouveau. « Oh, y'avait pas de sous-entendu... au cas où ça en donnait l'impression. » Ses joues rougirent et il passa une main contre sa nuque. Vraiment, il ne disait pas ça pour qu'elle se sente obligée de rencontrer ses parents, pour ça comme pour le reste ils avaient tout le temps. Et il ne l'avait pas amenée dans ce parc pour lui tendre le moindre piège, bien loin de là, tout ce qu'il voulait c'était profiter de ce moment à deux – à trois, plutôt – pour apprendre à la connaître davantage et vivre un de ces moments délicieusement banals qu'il avait secrètement toujours envié auprès des couples de son entourage.