Amaya ne réussit pas à s’empêcher de retenir un enième baillement, elle était accouder à côté de la caisse prête à s’endormir à tout moment. Ca lui apprendrait à se coucher à 4h du matin parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de regarder un autre épisode de sa série. Elle avait beau se droguer au café depuis son réveil, impossible de ne pas se déboiter la machoire. Le reste de la journée allait être long jusqu’à la fermeture du magasin. En plus le magasin était d’un calme aujourd’hui, il y’avait eu peu de client. Wendy n’était même pas là pour lui faire une présence vu que c’était son jour de repos, Amaya sentait qu’elle allait finir par faire une sieste sans le vouloir. Heureusement qu’il y’avait eu un arrivage de nouveaux films X en DVD à midi qu’il était maintenant temps de ranger. Au moins ça lui permettrait du mettre un peu d’action dans son après-midi. Elle était même arrivée à prier pour qu’une personne avec un kink un peu particulier vienne la déranger pour prendre plus de temps que d’habitude à renseigner et chercher des produits à potentiellement commander. Comme une idiote elle oublié sa switch chez elle ce matin en partant en coup de vent. Il fallait vraiment qu’elle réfléchisse un peu à ses actions car se dire qu’elle verrait plus tard finissait toujours par lui faire regretter ou oublier un truc. Enfin elle attrapa le premier carton de DVD pour aller vers le rayon des DVD et commencer à installer les nouveaux. En attrapant une boite, elle regarda l’image et le contenu derrière, elle ne pouvait toujours pas s’empêcher de rigoler en voyant les résumers et rougir ensuite en voyant les images. Un jour il faudrait vraiment qu’elle en ramène un chez elle pour regarder. Si pendant longtemps elle trouvait presque tout ce monde vraiment trop osé pour elle, aujourd’hui sa curiosité était piquée. Il lui arrivait souvent de regretter sa curiosité mais la demoiselle se disait que si les gens les achetaient c’est qu’au final ça ne devait pas être si nul que ça.
Après avoir mis les deux derniers cartons dans la réserve, Amaya finit par entendre la porte s’ouvrir et se dirigea rapidement dans le magasin. Enfin un client, elle allait pouvoir avoir un peu de compagnie car elle se sentait terriblement seule même si ça ne serait peut-être pas pour très longtemps. Elle alla accueillir le potentiel nouveau client et son sourire s’étira en reconnaissant immédiatement la personne qui venait d’entrer.
- Oooohh coucou Prim ! Qu’est ce que tu fais là ?
Depuis qu’elle avait reprit ce magasin c’était la première fois que son amie venait lui rendre visite. Prim faisait partit des rares personnes qui étaient au courant qu’elle avait toujours gardé le sexshop ouvert. Pendant longtemps elle n’avait pas assumé de dire à son amie qu’est ce qu’était le magasin de sa tante quand elle lui avait annoncé qu’elle quittait tout pour reprendre la boutique. Mais elle savait qu’elle pouvait faire confiance à son amie et puis le fait de n’avoir personne à qui en parlait lui avait pesé de plus en plus. Elle était tellement heureuse de voir son amie ici, c’était la meilleure chose qui lui était arrivée dans la journée jusqu’à présent.
- Tu es enfin vu juste découvrir mon antre ou tu avais besoin de quelque chose de particulier ?
Amaya rougit un petit peu à la deuxième proposition même si elle avait voulu se montrer assuré. Cela serait la première fois qu’elle discuterait de ce genre de chose avec quelqu’un qu’elle connaissait. Elle n’était pas certaine d’être spécialement à l’aise de découvrir les plaisirs possiblement récherchés par son amie.
Il a fallu un moment avant que Primrose se décide à franchir le seuil. Et par “un moment”, on sous entend un paquet de mois. Voilà bien un an qu’Amaya a aquérit ce… magasin et un an que Primrose lui promet de venir la voir là-bas sans pour autant se décider à y aller. Ce qui est absurde parce qu’elle franchit tous les jours le seuil d’un strip club. Mais il semblerait qu’un sex shop soit un autre niveau et surtout, il n’y a pas de porte discrète pour y rentrer. Non, c’est à la vue de tous et toutes, de leurs pensées et de leurs jugements et la jolie brune n’a pas encore ce niveau de confiance pour se dire que ce n’est pas son problème. Quand elle y pense ou quand Amaya lui en parle, elle a la rougeur qui continue à colorer ses joues ; pourtant, si Amaya réussit à le faire tous les jours, pourquoi pas elle ? Alors ce jour-ci, elle a décrété que c’était le bon. Qu’il est temps de prendre un peu de confiance sur l’échelle et qu’elle n’y va pas pour des délires pervers mais simplement pour son amie. Elle peut bien le faire pour son amie, voilà, c’est une pensée totalement saine et rationnelle. Alors c’est en s’accrochant à son sac qu’elle trouve l’adresse et que ses pas l’y entrainent tout en empêchant sa tête de sillonner chaque personne dans les environs. Comme s’il y a un néon multicolore au-dessus de sa tête qui annonce où elle se dirige. C’est vraiment ridicule pour quelqu’un qui gagne sa vie en se déshabillant, vraiment.
Pousser la porte sans regarder derrière elle, voilà l’épreuve la plus sordide. C’est un magasin comme un autre, c’est juste ce qu’il y a en vente qui est plutôt inédit. Mais elle y va pour son amie, qu’elle se martèle, sans cesse. Même amie qui apparaît dans son champ de vision alors que Primrose entrait timidement dans l’établissement. “Oooohh coucou Prim ! Qu’est ce que tu fais là ?” Et bien, elle se le demande aussi, Amaya, pour être honnête, alors que son regard ne peut s’empêcher de regarder les rayons les plus proches - erreur, elle se sent encore plus effarouchée à la minute. Alors Primrose se décide à poser ses yeux sur Amaya, qui a l’air plutôt à l’aise dans ces lieux et c’est presque étrange. “Tu es enfin venue juste découvrir mon antre ou tu avais besoin de quelque chose de particulier ?” Oh boy, Spellman. Voilà que la brunette se mortifie un peu plus, ce qui n’empêche pas le sourire gêné se poser sur son visage. “Oh non non non, je viens pour te voir, je n’ai pas-” Ses prunelles claires se posent sur des objets ronds en fronçant des sourcils. “-besoin de ça. Qu’importe ce que c’est.” Elle ne veut pas savoir, clairement. “Je viens faire ma curieuse, il était temps que je prenne mon courage à deux mains. On pourrait croire que j’aurai l’habitude de ce genre d’endroits mais pas du tout.” Un constat affligeant, vraiment. Elle n’ose même pas imaginer qui pourrait avoir besoin de quelque chose qui se trouve ici. Comment pouvait-elle avoir besoin de quelque chose alors que Tim et elle n’ont toujours pas passé ce cap de toute façon ? Jésus, elle n’imagine même pas la réaction de Tim si elle l’entraînait ici. “Ca doit te changer de l’administration, c’est sûr. Tu t’y plais ?” Si Amaya y travaille depuis un an, il y a des chances que oui, n’est-ce pas ? Primrose espère qu’elle n’est pas comme elle, à faire quelque chose dont elle se fait violence tous les jours pour continuer. Elle sait que ce n’est pas la meilleure situation du monde que de détester son travail.
Quel plaisir Amaya éprouvait en voyant le visage si familier de sa meilleure amie. C’était la première fois qu’elle la voyait pénétrer le magasin. Et franchement la demoiselle ne serait pas celle qui lui jetterait des pierres pour ne pas l’avoir fait plus tôt. Il lui avait fallu du temps à elle pour s’habituer à gérer un sex-shop. Rien que les débuts avaient été compliqué et même un an après certain produit la faisait toujours rougir. Mais maintenant surement pas habitudes elle était beaucoup moins gênée quand on lui demandait des conseils, il ne fallait juste pas rentrer dans les détails sinon la jeune femme finissait toujours par balbutier un petit peu. Cependant elle était vraiment contente que Prim vienne la voir, c’était l’une des rares personnes à savoir qu’elle gérait un sex-shop en y réfléchissant il n’y avait pas grand-chose dans sa vie dont sa meilleure amie n’était pas au courant. Même sa famille savait moins de chose sur elle et chaque fois qu’elle les voyait une boule de plus en plus grosse se formait dans son estomac. Il est vrai que dans un premier temps Amaya avait été surprise de voir que la brune était aussi gênée qu’elle quand elle parlait de son magasin, après tout vu le métier de Prim elle aurait imaginé qu’elle était à l’aise avec ce genre de chose. Mais elle avait vite compris qu’être stripteaseuse signifiait plus un plaisir pour les yeux de la part de l’autre que d’action réelle. En accueillant son amie, Amaya se retint de prendre la jeune femme dans ses bras pour étreinte, elle voulait garder un minimum de professionnalisme au cas où il y’aurait des clients qui rentreraient. La réaction de Prim face à sa proposition pour avoir un objet et son regard gênée sur un objet la fit rire légèrement. Elle attrapa l’objet en question et lui montra.
- Tu es sûre, d’après les clients c’est parfait pour se faire un plaisir solo, il prend bien en compte les désirs de la femme.
Elle tenta de garder son sérieux comme si elle était en face d’un client normal mais Amaya était aussi rouge qu’une pivoine. Ce n’était vraiment pas le genre de discussion que les deux jeunes femmes avaient l’habitude d’avoir entre elles. La blonde n’était pas du genre à trop rentrer dans les détails quand elle parlait de son boulot.
- Et bien écoute bienvenue dans mon magasin où les gens peuvent venir trouver de quoi réaliser la plupart de leur fantasme. Elle leva son bras pour le faire tourner comme pour présenter son magasin avant d’avoir un sourire doux sur son visage. Tu sais ça fait un an que je bosse et je n’arrive toujours pas à complétement m’y faire. Hier des clients m’ont demandé un objet précis en m’expliquant l’utilisation, je n’arrivais pas à rester sérieuse et ne pas bégayer toutes les 5 secondes.
Rien que d’y repenser Amaya avait le feu aux joues, c’était rare maintenant les gens qui venaient avec des besoins très précis et assez spécial. D’habitude elle laissait ce genre de client à ses employés mais hier elle n’avait pas eu le choix. Un autre sourire se dessina sur ses lèvres, c’est sûr que pour changer de l’administration ça lui changeait. Mais cela avait vraiment été une véritable épopée et rien qu’en un an cela l’avait beaucoup changé.
- Oh oui et ça ne me manque pas du tout. C’était tellement ennuyant l’administration. Sinon ça va mieux maintenant, tu te rappelles au début c’était vraiment compliqué… Mais bon j’ai fini par mieux m’entendre avec l’équipe et ils m’ont changé ma vision des choses sur le magasin. Et toi comment tu vas
C’est un repère moins décadent qu’un strip club mais il n’empêche que les deux jeunes femmes évoluent toutes les deux dans l’univers vamirique du sexe. Pourtant, quand on les observe, nul doute à avoir que ce ne fut pas leurs domaines de prédilection. Peut-être que Primrose est la plus érudite de ce côté-là, ayant commencée à l’adolescence à être camgirl et à faire fantasmer des hommes via le biais d’une webcam - ce qui a été un scandale traumatisant pour l’adolescente qu’elle fut quand ça s’est su, que ce soit auprès de sa famille ou à l’école. Et pourtant, cela ne l’a pas empêché d’aller pousser les portes d’un stripclub, le même club dans lequel elle évolue depuis maintenant la moitié de son existence toute entière. Et ça ne l’a pas non plus freiné pour piquer la tête la première dans la poudre. Autant de facilité prise dans sa vie pour tout simplement assouvir ses idées de grandeur matériel qui ne finissent toujours qu’à la foutre au fond du gouffre pour mieux la mener à sa perte.
Il est donc surprenant que Primrose n’est pas fait plus d’efforts dans le passé pour venir voir Amaya, d’autant qu’elle a pu voir que son amie a géré avec difficulté ses débuts dans l’entreprise. En même temps, ce n’est pas anodin, comme magasin. Pourtant, la jolie brune est persuadée que la grande blonde voulait modifier le fond de commerce, ou est-ce qu’elle s’est fourvoyée ? En tout cas, cela n’empêche pas Primrose de grimacer légèrement quand Amaya lui fout l’objet d’une curiosité non voulue sous le nez en lui sortant une petite boutade, ce qui lui montre au moins que sa meilleure amie a réussi à prendre le dessus et qu’elle n’aura pas à la ramasser en pleurs un prochain soir de sitôt ; c’est une très bonne chose et ça rassure Primrose qui pousse l’objet de la main en secouant la tête. “J’ai ce qu’il me faut pour ça.” Oh. Là, non seulement, tu évoques que tu peux t’en sortir toute seule (évidemment, l’exploration de la sexualité a été faite et acquise depuis longtemps) mais en plus, tu sous-entends que t’as déjà ce qu’il te faut. Anderson, si Amaya pose des questions, ne viens pas pleurer. A part si Primrose se met à parler en première, ceci dit. Les joues roses, ses prunelles bleutées regardent son amie lui présenter son magasin tout en lui racontant sa plus récente anecdote. Ce dont, en toute bonne foi, la brunette aime bien entendre car ça l’amuse toujours autant. “Est-ce que t’as au moins réussi à les aider ?” qu’elle insiste gentiment avec ce doux sourire de coin. “C’est bien si tu t’y sens plus à l’aise, Maya. Les collègues peuvent avoir une influence positive.” Elle en sait quelque chose ; ses propres collègues sont des modèles dans leur domaine, autant que des pièces de jalousie et de complexe. “Mais je croyais que tu voulais en faire un magasin d’autre chose, non ? Pourquoi tu l’as laissé… Comme ça ?” Ceci dit, ne pas sous estimer un tel commerce, ça peut rapporter gros.
Primrose hausse les épaules alors que ses yeux se lèvent vers les rayons où se réunissent les lubrifiants de toutes les couleurs, de toutes les tailles et toutes les formes de flacons possibles. Autant dire qu’elle ne pensait pas qu’il pouvait en exister autant. “Pour ma part, tout va bien.” Elle se mord la lèvre, elle se torture l’esprit pendant cinq secondes, comme les minutes et heures avant de venir, pesant le pour et le contre de ses prochaines paroles avant de soupirer légèrement. Tant pis. Primrose a confiance en Amaya, il n’y a aucune chance qu’elle puisse le dire à quelqu’un et encore moins que ça arrive aux oreilles des personnes qu’il ne faut pas. “A vrai dire, pour être honnête, ça va même mieux que bien.” Elle ne peut pas dire qu’elle va exceptionnellement bien parce qu’elle reste Primrose Anderson et que la tempête n’est jamais très loin dans son existence. Mais au moins, son train-train quotidien a de la lumière depuis quelques mois et il est tant d’en informer Amaya. Quitte à ne pas pouvoir le dire à son frère, elle peut au moins compter sur sa meilleure amie pour être des oreilles attentives. “J’ai voulu attendre que ce soit plus sérieux avant de m’enflammer un peu trop vite pour te le dire mais j’ai trouvé quelqu’un.” Est-ce que c’est clair dit comme ça ? Non, ça n’apparaît pas très clair, en vrai. “Enfin, ce que je veux dire, c’est que je suis avec quelqu’un. Dans une relation. Pour de vrai.” Là, voilà, dis comme ça, Amaya ne peut que comprendre, maintenant. D’autant que le visage de la brune a fini par se tourner vers la blonde, le sourire persistant et les yeux qui brillent intensément face à ses propos. Parce qu’elle est heureuse et que c’est si rare quand ça arrive qu’elle veut le transmettre à sa meilleure amie.
Si on lui avait dit il y’a plus d’un an, qu’elle reprendrait la tête du magasin du sa tante, qu’il s’agissait d’un sex-shop et qu’elle l’aurait gardé ainsi, Amaya n’y aurait pas cru. C’était un monde tellement loin du sien, avant de le reprendre, elle n’avait jamais mis les pieds dans un sex-shop. Personne ne s’imaginait le choc et la gêne qu’elle avait eu les premiers jours, elle avait toujours l’impression de se liquéfier sur place. Bon aujourd’hui elle n’allait pas dire qu’elle s’y sentait comme un poisson dans l’eau, loin de là. Mais au moins elle était beaucoup plus à l’aise dans son métier et surtout avoir sa meilleure amie dans le magasin de la mortifiait pas du tout. Il y’a quelque temps elle aurait rougit à l’arrivée de Prim car elle se trouvait quand même au milieu de jouets et accessoires pour les plaisirs adultes. Mais à présent elle avait tellement l’habitude du paysage qu’elle arrivait même à faire des petites blagues. Après il s’agissait aussi de sa meilleure amie, la seule au courant. Si c’était une autre personne de son entourage qui était rentrée, elle serait sûrement aller se planquer dans la réserve ou dans son bureau. La demoiselle ne savait toujours pas comment avouer à ses parents qu’elle n’avait rien changé et qu’elle n’avait plus l’intention de le faire. Elle adorait ses parents et s’ils la rejetaient pour ça, elle ne savait pas dans quel état elle finirait, sûrement pas bon du tout. Mais elle préférait largement la conversation qu’elle avait actuellement que ses insécurités par rapport à sa famille. A sa plus grande surprise Prim lui expliqua qu’elle avait ce qu’il fallait et à vrai dire Amaya ne s’y attendait pas du tout. Mais elle n’aurait pas dû être aussi étonnée après tout, vu les clients qu’elle l’avait, elle savait que la clientèle pouvait être n’importe qui.
- Comment ça tu as déjà tout ce qu’il faut ? Tu es allée voir la concurrence ?
Elle lui fit une petite moue triste comme si elle se sentait trahie par ça alors qu’au final elle s’était peut-être déjà équipée depuis bien longtemps. Elle ne rata pas une occasion de lui raconter sa dernière anecdote. Franchement elle préférait celle de sa tante qui avait croisé deux célébrités dans le magasin que la sienne avec des fétichismes un peu trop olé olé pour elle.
- Oui j’ai réussi à trouver ce qu’ils voulaient et passer la commande mais je n’ose même pas retourner voir le suivi de la commande. Oui je suis vraiment contente que ça aille mieux, j’ai failli abandonner à un moment.
Oui, lors des premiers mois, elle avait vraiment dû se battre avec elle-même pour ne pas tout simplement vendre le magasin et ne plus entendre parler de cette histoire. Même son plan de transformer le magasin ne lui semblait pas une bonne idée alors que même encore aujourd’hui, elle se disait que ne pas écouter Wendy aurait peut-être été le meilleur plan.
- Oui c’était le deal avec ma famille à la base, finir les stocks et le transformer en un autre style de boutique. Mais une de mes employés a réussi à me convaincre de ne pas le faire. Elle m’a dit que c’était vraiment important ce genre de magasin et que cela pouvait aussi aider la communauté lgbtq+ Et bon tu sais que je ne résiste pas pour apporter mon aide dans ce genre de situation.
Il fallait dire que travaillant dans une association pour aider la communauté, il aurait été très ironique de sa part de fermer un lieu important. Surtout que depuis ils avaient mis en place des ateliers pour aider à la sexualité des gens de la communauté lgbtq+, du coup ses engagements avaient même réussi à s’introduire dans son travail et au final, elle était assez fière d’elle. Mais ce qui l’intéressait surtout c’était d’avoir des nouvelles de l’Anderson. Et quand elle commença à lui dire que tout allait plus que bien et qu’elle vit la jeune femme s’illuminer petit à petit, Amaya sentit la joie monter en elle et la curiosité de savoir qu’elle était la bonne nouvelle. Et effectivement quand Prim cracha le morceau, Amaya ne put s’empêcher de pousser un petit cri de joie et de prendre son amie dans ses bras.
- Mais non c’est pas vrai ?! Je suis trop heureuse pour toi Prim ! Tu mérites tellement d’être avec quelqu’un ! Raconte-moi tout ! Comment vous vous êtes rencontrés ? Comment il est ? C’est quoi son nom ? Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
Primrose n’est pas sans savoir qu’on ne rentre pas dans ce genre de domaine comme on s’engage dans n’importe quel autre secteur. C’est un univers avec ses codes, avec ses règles. Un monde que les autres s’entêtent à critiquer, à juger, à porter des mots qui peuvent blesser ; tout cela parce que certains ne peuvent ou ne veulent pas explorer cette partie d’eux. La sexualité fait partie de l’humain, il est naturel dans le processus du corps et de l’esprit, il n’y a rien de honteux à parler de ça comme de parler de la mort ou de la naissance. Après, la pudeur joue encore beaucoup et beaucoup ne peuvent que cacher leurs désirs par peur du jugement, justement. C’est bien pour cette raison que Primrose a toujours du mal à noter ou dire quel métier elle fait actuellement. Elle répondra quasiment toujours sans détour, avec le rouge qui monte aux joues ; un mélange de honte idiot et de cette frousse d’avoir une étiquette facile accrochée au front. On confond souvent les strippers avec les filles de joie et, même si les excès sont de mise au club, la jeune femme n’en est cependant une officiellement. Mais les amalgames sont si vite faits et elle a espéré que ce ne soit pas le cas avec Amaya, qui est la personne la plus innocente et la plus adorable du monde qui ne mériterait pas de voir son nom traîné dans la boue. Elle n’est pas comme elle, la jolie blonde. Elle est un petit rayon de soleil que sa jeune amie espère pouvoir protéger du mieux qu’elle peut mais force de constater que c’est souvent l’inverse qui se produit. Il faut dire que tu n’es pas terrible en tant qu’amie, Anderson.
Cette dernière qui ne peut s’empêcher de s’engouffrer un peu plus dans la gêne alors qu’Amaya fait la moue tout en l’accompagnant d’une suggestion qui ne se pose même pas. “Je-” Elle déglutit, tripotant la lanière de son sac avec une telle force qu’il faudrait peut-être songer à se calmer. “On peut dire ça.” Elle a fait mieux que d’aller voir la concurrence, il faut dire. Jamais la jolie brune n’a mis les pieds dans un sexshop, ce qui pourrait être presque surprenant. Ses vêtements, costumes et chaussures pour le club ont été achetés quasiment tous sur internet ; c’est déjà assez gênant en soi. “T’as persisté, c’est le plus important. Ta tante doit être fière de toi.” Un regard doux avec un sourire brillant, rassurant pour qu’Amaya comprenne bien que même si elle a mis un an à venir, elle la soutient quoiqu’il arrive. Sa tante serait encore plus fière d’entendre les raisons qui ont poussé sa nièce à garder les lieux intacts. Amaya est comme ça, elle se dévoue pour sa cause et c’est tellement honorable. “Je trouve ça courageux. Donc ta famille ne sait pas que… C’est resté intact ?” Si elle a bien suivi le discours de sa meilleure amie, elle n’aurait pas dû garder le magasin comme ça. Ont-ils peur que cela entache leur famille ? Ceci dit, pour voir comment la sienne réagit quand on se rappelle quel métier Primrose effectue, il n’est pas si surprenant que cela que celle d’Amaya puisse réagir aussi mal.
En tout cas, quant à elle, la blonde réagit tout sauf mal à l’annonce que la jolie brune lui fait. La seule à qui Primrose peut en parler, à vrai dire ; c’est une alternative dont elle se contente fort bien. Même si Amaya enchaîne les questions en même temps qu’elle vient l’étouffer de ses bras et son enthousiasme débordant fait rire la brunette. “Qu’est-ce que ça sera le jour où je tombe enceinte!” Réalisant ses propos, elle se fige et lève la paume en l’air pour stopper Amaya de dire quoique ce soit. “Non, je ne le suis pas et ce n’est certainement pas prévu. Il a déjà des enfants, en plus.” Elle est beaucoup trop jeune, leur relation l’est encore plus et la question ne se pose même pas, de toute façon. Elle s’avance un peu plus dans le magasin en passant à côté des rayons jouets qui attirent son regard sans attiser sa curiosité parce que vraiment, elle n’ose même pas imaginer leur utilisation. “Je l’ai rencontré au club il y a deux ans. Et l’univers a voulu qu’on se croise il y a quelques mois à la librairie où Tim travaille. Ça fait depuis février du coup je suppose.” La brune lève la tête pour capter le regard de son amie avec un sourire presque de honte. “Tu me connais, j’ai eu peur, évidemment. Mais il a persisté. Tu te rends compte ?” Ses pas la guident vers la partie vêtements, la partie qu’elle pourrait le mieux comprendre, où elle observe ce qui est exposé en penchant la tête. “Si je dis qu’il est incroyable et le mec le plus gentil de l’univers, ça fait quoi de moi ?” Et encore, elle pourrait faire toute la liste de ses qualités. Mais les prunelles bleutées pétillent, cela suffira à Amaya pour lire à quel point Primrose est attachée à lui. “Donc, je ne suis pas vraiment allée voir la concurrence, je ne t’ai pas fait d’infidélité. J’ai juste ce qu’il me faut.” Elle reprend ses mots précédemment prononcés, un léger sourire amusé qu’elle tourne vers Amaya pour lui faire un clin d’œil, suffisant à lui faire comprendre qu’elle n’a pas besoin de substitut. Oh non, vraiment pas.
Comme Prim, Amaya n’assumait pas vraiment de travailler dans ce domaine. Elle avait appris à accepter d’y bosser et d’y trouver un intérêt mais le dire, absolument pas. Sa meilleure amie était la seule à savoir et pas seulement parce qu’elle y bossait elle aussi, elle était capable de dire tout et n’importe quoi à la jeune femme et elle était vraiment heureuse de l’avoir dans sa vie. Elles faisaient vraiment une belle brochette ces deux-là même si elle avait des remords à comparer leur situation. Si certes elles travaillaient toutes les deux dans le monde du sexe, ce n’était pas du tout à la même échelle. Amaya vendait simplement, des jouets, des tenues, de quoi pimenter sa vie sexuelle alors que Prim devait être l’objet du désir. Ce n’était vraiment pas la même chose et puis il y’avait plus d’amalgame à être stripteaseuse que vendeuse de sextoys. La blonde n’avait jamais fait l’amalgame avec son amie, elle faisait ce qu’elle voulait de son corps tant que c’était dans les conditions qu’elle souhaitait. Elle espérait juste qu’un jour celle-ci trouve un métier qui lui plaise mieux car elle n’osait jamais trop en parler avec elle car ça lui rappelait quand elle se sentait morte intérieurement quand elle était assistante. Maintenant elle se trouvait à charrier Prim dans un magasin de sextoys en l’accusant d’en acheter ailleurs. Sa bouche fit un petit « o » quand son amie lui annonça que oui, elle allait en quelque sorte voir la concurrence. Alors comme ça la brunette lui cachait des choses après tout elle pouvait comprendre qu’acheter un gode à sa meilleure amie n’était peut-être pas le truc le moins gênant qui existe. Un grand sourire s’afficha sur son visage lorsqu’elle lui parla de sa tante, cela lui faisait vraiment chaud au cœur d’entendre ça. Elle espérait vraiment que sa tante était fière d’elle car pendant quelques temps, Amaya avait vraiment galéré.
- J’espère qu’elle est, j’essaye de faire de mon mieux chaque jour pour elle.
Et pour aussi comprendre ce qu’elle voulait lui faire comprendre quand elle lui avait légué le magasin. Mais c’était plus compliqué avec le reste de sa famille, le temps passait et elle s’engouffrait dans un mensonge dont elle n’avait plus la moindre idée de comment en sortir. Son visage devint beaucoup plus triste et rempli de culpabilité. Elle savait à quel point ils seraient déçus d’elle, qu’après tout ce qu’ils avaient accepté d’elle, elle faisait du mal à la réputation de la famille. Cependant elle avait une once d’espoir que ses parents acceptent, elle s’était toujours bien entendus avec et elle les aimait énormément. En plus elle savait qu’ils se doutaient que quelque chose n’allait pas, Amaya allait de moins en moins souvent les voir et ils commençaient en lui en faire la remarque.
- Courageux je sais pas, stupide peut-être… Mais non ils ne savent pas et je n’ose pas leur dire. La dernière fois qu’ils m’en ont parlé j’ai fait semblant en disant que j’arrivais au bout et que le changement était imminent. Je suis étonnée que ma sœur ne soit pas venue voir, elle cherche par tous les moyens à rappeler à mes parents, qu’elle est meilleure que moi.
Comme elle adorait rappeler qu’elle était fiancée à un superbe avocat alors qu’Amaya était toujours seule et n’avait connu que le célibat. En parlant de célibat, elle sauta de joie en apprenant que Prim avait enfin quitté cette catégorie. Elle était tellement heureuse pour elle et ses rires se joint au sien. Elle commença à se mettre les mains sur la bouche en imaginant sa meilleure amie enchainé en lui disant qu’elle était aussi enceinte. Mais elle fut rapidement coupée par celle-ci qui lui annonça qu’il en avait déjà, il devait donc être potentiellement plus vieux.
- Je t’aurais dit qu’il me tardait de devenir la meilleure marraine du monde ! Je lui aurais acheté un petit costume d’Harry Potter trop mignon. Mais ne jamais dire jamais Prim peut-être que tu en voudras et que lui en voudra d’autres.
Elle écouta rêveuse, Prim lui raconter leur rencontre. Alors il s’était rencontré au club, c’était un lieu étonnant à ses yeux pour rencontrer l’amour mais pourquoi pas. Ce qui lui plaisait c’était de savoir qu’il était libraire.
- Tim le libraire alors, il faudra que tu me dises le nom pour que j’aille voir comment est le chéri de la personne que je préfère le plus au monde. Il a bien fait de persister, tu es une fille tellement géniale qu’il avait raison de ne pas vouloir passer à côté. C’est déjà un bon point pour lui, il est intelligent.
Amaya imaginait à quel point cela devait être dur pour Prim de se confier et de laisser quelqu’un entrer dans sa vie. Le jugement était possible bien qu’idiot et voir son amie si heureuse ne faisait que gonfler son cœur à elle aussi. C’était la première fois qu’elle la voyait avec autant d’étoiles dans les yeux.
- Ca fait de toi la personne la plus gentille de l’univers pour aller avec lui.
Elle lui tira la langue car elle savait que Prim ne serait pas d’accord avec son affirmation. Elle rigole devant la déclaration de la jeune femme et son clin d’œil. Effectivement elle avait ce qu’il lui fallait mais si Amaya avait appris quelque chose ici c’est qu’il pouvait toujours avoir amélioration. Et si son amie s’amusait un peu, elle aussi pouvait le faire en sortant son blabla de vente habituel.
- Tu es sûre ? Contrairement aux hommes seulement 16% des femmes atteignent l’orgasme à chaque rapport alors si tu as besoin, j’ai de quoi augmenter ça et je peux même te faire un prix d’amis.
Elle était aussi rouge qu’une pivoine, si habituellement c’était une légère teinte rougeâtre que l’on pouvait voir sur ses joues. Ce n’était pas sa meilleure amie à qui elle annonçait ses facts sur l’orgasme féminin lors de rapports sexuels.
Elles se sont rencontrées dans des circonstances absurdes mais maintenant, Primrose ne pourrait voir son monde sans Amaya à ses côtés. La grande soeur qu’elle n’a jamais eu, son petit ange gardien qui veille à chacun de ses pas sans la juger, étant juste là pour elle, pour la soutenir, pour l’aider quand elle en a le plus besoin. Celle qui est devenue sa meilleure amie au fil des années est un élément central à présent, un pilier dont la jolie brune ne pourrait plus se passer. Amaya a vu le pire d’elle, elle a ramassé la plus ignoble de ses façades et elle n’a jamais émis un seul jugement ou une seule critique à son égard aussi loin qu’elle s’en souvienne ; et pourtant, dieu seul sait à quel point elle mériterait de recevoir de bonnes baffes à la figure de temps en temps. En ce qui concerne l’inverse, sûrement qu’Amaya a bien moins de casseroles et de secrets à cacher d’elle ; à part peut-être le lieu dans lequel elles sont actuellement. Entendre son amie lui dire qu'elle n’ose pas dire à sa famille qu’elle a gardé le magasin tel quel est un crève-cœur en soit ; pourquoi est-il si compliqué d’être soi face à ceux qui sont censés être les personnes les plus aimantes de son entourage ? La famille est supposée porter vers le meilleur et pourtant, les voilà, les deux idiotes qui cachent et qui mentent à leurs proches par simple peur de leurs réactions. “Il y a parfois du courage dans la stupidité.” que Primrose dit doucement en souriant. Si on est parfois stupide, c’est parce qu’on se retrouve par moments à écouter son coeur plutôt que sa raison ; d’où le courage qui est étroitement lié à cette notion. Même si Amaya n’est pas stupide, bien au contraire. “N’écoute pas ta soeur. Tu sais ce que tu vaux, Maya, tu n’as pas besoin de l’approbation de quiconque. Même si c’est sûr que c’est mieux avec leur bénédiction.” Elle sait de quoi elle parle, Primrose ; en étan stripper depuis autant de temps, elle sait qu’elle n’a jamais eu la validation de sa famille. Cela n’aide clairement pas à améliorer l’image qu’elle peut avoir d’elle-même, c’est certain. “Je vais peut-être poser une question stupide et je m’excuse d’avance de mon ignorance mais… T’as dit que ça peut aider la communauté LGBTQ+ ? Je t’avoue que je ne vois pas trop le lien, là.” Elle sait que son amie est dévouée à sa cause et même si Primrose la soutient totalement, elle manque encore cruellement d’explications sur le sujet. Et vraiment, elle ne voit pas en quoi un magasin de sextoys peut aider à la cause.
Voir le bonheur d’Amaya quand elle lui annonce qu’elle sort avec quelqu’un suffit à combler le petit cœur mou de Primrose sur le sujet. D’autant qu’elle parle d’être marraine et de costume d’Harry Potter et la jolie brune se plaît un peu trop à penser à l’image adorable que ça peut être. “Aw, ça serait vraiment si adorable. Je suis sûre que je pourrai aller auditionner pour les concours des meilleurs cosplays junior grâce à toi.” Elle voit déjà bien Amaya lui faire des mini versions de ses tenues et, okay, Anderson, on se calme un peu. “Mais oui, non, pour l’instant, on n’en est pas là. Du tout.” C’est la lune de miel mais sans le mariage non plus. “Je peux te montrer une photo, tu sais, ça sera plus rapide.” Primrose sort son téléphone tout en rougissant un peu parce qu’elle a véritablement l’impression de revenir à l’état d’adolescente éperdue. Mais avec Amaya aussi enthousiasme, le sien en est encore plus décuplé et elle lui fait totalement confiance pour ne rien lui cacher. Elle fait défiler les photos sur son téléphone jusqu’à atterrir celles de Tim (et elle) prises au sanctuaire des koalas. “Tiens, le voilà.” Elle se retient de dire à son amie d’admirer à quel point il est beau parce que ça serait sûrement trop excessif mais même Amaya ne pourra pas passer à côté du charme de son copain. “Il a une liste entière de bons points, crois-moi.” Elle ne va pas commencer à faire la pleurnicheuse de celle qui ne le mérite pas, elle n’est pas là pour récolter les compliments d’Amaya mais de lui partager son bonheur si nouveau mais déjà si précieux. “Je pense que tu pourrais bien t’entendre avec lui.” Elle regarde les lieux avec un sourire amusé. “Il serait aussi mortifié de venir dans un endroit pareil.” Mais elle ne lui fera pas une chose pareille. Pas sans son accord en tout cas. “Je suis sûre, pour l’instant, madame la commerçante. Je vois que tu te renseignes. C'est bien de prendre son rôle à coeur.” Et rien que pour l’embêter en retour, Primrose prend un gode pour venir titiller le visage d’Amaya de son bout avec une grimace riante. “Y a juste une petite contrainte.” Une toute petite légère contrainte. “Tu te rappelles de mon frère, Caleb ? Tu te rappelles qu’il a une fiancée, Alex, avec qui je ne m’entends pas très bien ? L’univers a voulu être drôle pour que Tim soit le meilleur ami d’Alex. Autant dire que je trouve cette blague très douteuse.” C’est un problème majeur et c’est avec appréhension qu’elle se mord la lèvre ; mais pouvoir en parler à quelqu’un de confiance la soulage énormément. Elle ne cherche pas forcément des conseils quelconques de la part d’Amaya - qui peut prétendre pouvoir comprendre une telle situation ? - mais ne serait-ce que juste son approbation comme quoi c’est effectivement assez affreux comme conjoncture lui suffira amplement.
Peut-être que c’était la manière dont elles s’étaient connue qui faisait qu’Amaya avait une confiance aveugle en Prim. Après tout cela les avaient rapidement rapproché l’une des l’autres. Et si la blonde savait que son amie continuait de prendre de la drogue et que cela l’inquiétait un peu, elle savait qu’elle se tiendrait toujours prête pour quand la brune accepterait enfin de saisir la main qu’elle lui tendait. Savoir que Prim ne la jugeait pas pour son magasin était l’une des rares choses qui l’avaient fait tenir. A chaque fois qu’elle s’était sentie au fond et qu’elle avait eu envie de tout arrêter et que ses pensées étaient devenues bien trop sombre, la Anderson avait été là pour ne pas qu’elle abandonne et se perde. Son secret était de toute façon bien gardé et cela lui permettait d’essayer de trouver un moyen de se dépatouiller de cette affaire. Le commentaire fit lâcher un rire à Amaya qui ne savait pas si c’était réellement vrai que le courage se trouve dans la stupidité. En tout cas elle était en plein dedans et elle n’avait pour le moment pas d’autres issues que mentir. Le regard d’Amaya se baissa sur le comptoir en écoutant les mots de Primrose lui disant de ne pas écouter sa sœur. Elle hocha la tête comme pour se convaincre que son amie avait raison. Mais elle détestait les conflits et l’idée perdre l’approbation ainsi que le soutien de ses parents était vraiment dur. Elle n’avait pas envie de se retrouver toute seule comme sa tante avait pu l’être.
- Je sais que tu as raison. Mais je les aime tellement Pimousse, ils ont toujours été tellement compréhensif avec moi… Que ce soit le fait que je ne veuille pas être avocat, que je n’épouse peut-être pas un homme. Je viens d’une famille avec beaucoup de standard et ils m’ont toujours laissé faire ce que je voulais malgré ça. Mais je sais que ça sera la goutte de trop ça, déjà qu’ils ont eu du mal que j’accepte de le reprendre temporairement… Alors tu imagines si je leur dis que finalement, je ne le fermerais pas du tout. Même si le scénario était souvent dans sa tête, elle n’arrivait jamais à s’imaginer une fin heureuse. Heureusement Prim dévia sur un sujet qui l’intéressa beaucoup plus et qui lui faisait plus chaud au cœur. Elle était assez fière d’avoir une boutique si LGBTQ+ friendly qu’elle savait que beaucoup de couple de même sexe venait chez eux.
- T’inquiète pas la question n’est pas stupide du tout. Déjà c’est l’une des boutiques les plus queer friendly niveau sex-shop. Les couples de même sexe peuvent venir poser des questions en étant sûrs de ne pas être jugés. On peut les conseillers pour les meilleurs lubrifiants ou en encore pour un homme trans l’aider à trouver un harnais s’il ne souhaite pas se faire opérer ou qu’il n’a pas les moyens de le faire pour pouvoir faire… tu sais quoi. Son visage devient rouge n’osant pas dire le mot « pénétration ». Même pour les lesbiennes. Après ma tante avait déjà lancé ça est on a continué. On a une fois par semaine des réunions pour l’éducation sexuelle car celle présenté à l’école et la manière hétérosexuelle, du safe sex et autres.
Elle lui ressortait un peu les arguments que Wendy lui avait sortis pour la convaincre de garder le magasin et son importance. Avec le temps elle s’en était rendue compte et lorsqu’elle en avait parlé à son association, ils avaient été ravi de voir qu’il existait un magasin avec ce genre de stage. C’était tout de même une fierté pour elle d’aider alors qu’elle n’aurait pas du tout imaginé que ce soit possible avec ce magasin. Mais une autre joie la percuta en sachant que Prim sortait enfin avec quelqu’un. Et tout de suite la demoiselle se faisait des films en imaginant la brune avec un enfant, qu’elle s’amuserait à cosplayer.
- Oui ou encore il aurait un petit costume de superman et moi je mettrais celui de supergirl.
Heureusement qu’Amaya n’avait pas d’enfant sinon les pauvres souffriraient avec elle. Chaque week-end ils auraient droit à un costume différent. Elle avait beau avoir deux nièces, Amaya ne les connaissaient pas trop. Comme elle ne s’entendait pas bien avec sa sœur, elles n’avaient jamais eu cette proximité qui faisait qu’elle pouvait se permettre ça. Elle fit presque une petite moue triste quand Prim lui affirma de nouveau que non le bébé n’était pas du tout au programme pour le moment.
- Ouuiiii montre le moi, je veux voir.
Amaya était vraiment curieuse de voir celui qui avait réussi à conquérir le cœur de sa meilleure amie. Qui avait réussi à briser ses barrières pour qu’elle le laisse pénétrer son cœur. Elle attrapa le téléphone de Prim et regarda la photo avec des cœurs dans les yeux. Elle swipa une ou deux fois pour voir d’autres photos.
- Olala vous êtes tellement mignons tous les deux, vous allez bien ensemble. Il a de beaux cheveux et yeux en tout cas.
Elle ne pouvait que croire la demoiselle qui lui disait qu’il avait plein de bon points, déjà elle mettait beau dans un de ces points-là. Elle sourit encore plus quand celle-ci lui dit qu’ils pourriaent bien s’entendre. Amaya espérait vraiment que ce soit vrai car elle serait réellement triste si le petit ami de l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde, ne l’accepte pas de son côté.
- Il faudra qu’on se prenne un café tous les trois un jour alors ! Je ferais des cookies pour essayer de gratter des points.
Parce qu’il était hors de question qu’elle le rencontre pour la première fois ici, même si au moins elle pourrait s’assurer qu’il s’occupe bien de Prim sur tous les tableaux. Cette pensée la fit rougir et elle rigola quand Prim lui mit un gode sous le nez, elle poussa avec sa main.
- Hey, tu sais que maintenant que tu l’as touché, tu le prends avec toi ! Mais oui il faut, je ne peux pas parler de ma propre expérience alors il faut bien que je me renseigne à côté.
Sa deuxième phrase était dite plus timidement car elle percevait toujours l’ironie entre son inexpérience et les produits qu’elle vendait. Une grimace se dessina sur son visage quand la jeune femme lui annonça qu’il y’avait un « mais » dans cette histoire qui semblait pour le moment idéal. Amaya eut un petit blanc quand Prim cracha le morceau et un son visage devint confus.
- Excuse-moi Prim mais je ne vois pas trop le problème. Au contraire je me dis que ça pourrait vous rapprocher non ? C’était peut-être naïf de sa part mais elle voyait ça de manière positive. Elle devrait être heureuse que son meilleur ami soit avec quelqu’un qui le rende heureux non ? Tu es quelqu’un de super en plus. Et puis ce n’est pas comme si elle allait vous séparer. Si elle n’est pas contente, elle est bien bête est nulle comme amie.
Les problèmes familiaux, l’impression de ne pas se sentir à la hauteur, de devoir cacher et mentir à ses proches, Primrose sait ce que c’est. Amaya parle à une convaincue, à une habituée, à celle qui ne ment pas vraiment mais qui cache du mieux qu’elle peut la vérité à ses parents. Mais la conjoncture est différente avec Amaya, même dans le fond, l’univers reste similaire ; cependant, gérer un sex-shop n’est pas aussi dégradant que de vendre ses atouts pour le plaisir mesquin et morbide d’hommes en chaleur. “J’espère qu’un jour, tu réussiras à leur dire. Les secrets ne le restent jamais très longtemps, alors pourquoi tu en as autant, Primrose ?, et je suis sûre que tu peux trouver les arguments pour les convaincre de ton choix. Tu ne penses quand même pas qu’ils puissent te tourner le dos pour ça… Si ?” Après tout, qu’est-ce qu’elle en savait, la petite brune ? Si sa famille n’a jamais accepté tout ce que ses membres ont pu faire, jamais personne n’a pu tourner le dos à personne, que ce soit dans le pire et le plus sordide. Primrose part du principe qu’il en va de même pour Amaya ; elle l’espère en tout cas car elle voit très bien à quel point le poids de cette double culpabilité pèse sur les épaules de son amie.
Cette dernière qui se lance dans des explications sur les questions sincères de son ignorante d’amie qui ne peut pas se tarir d’en connaître un rayon sur le sujet ; elle évolue dans un univers si hétérosexuel, après tout, le schéma typique d’un homme qui vient admirer une femme, le plus absurde étant qu’il la paie pour faire ça. Elle n’ignore pas qu’Amaya est active dans une association, ceci dit, et cela prouve que sa meilleure amie est bien meilleure qu’elle sur absolument tous les points d’une liste dont elle seule connaît l’existence. “J’ignorais qu’un magasin comme ça pouvait aider autant. C’est vrai qu’on ne pense qu’aux plaisirs… tu sais, mais pas à tout ce qu’il y a à côté.” Même si déjà, un couple venant ici est une épreuve alors qu’on est quelqu’un qui ne correspond pas aux “normes” de la société… Primrose se rend compte que le monde est bien plus vaste que son esprit peut l’emporter et l’imaginer à chaque fois. “Mais c’est bien. C’est cool si ça te permet de te sentir utile.” Primrose ne peut pas en dire autant même si certains diraient qu’elle évite bien des drames à assouvir le fantasme de ces messieurs. La cause d’Amaya reste toujours plus juste et honorable que la sienne.
La conversation dérive sur sa relation et Primrose a un léger rire en entendant Maya parler de costume. “Qui te dit que ça sera un garçon, en premier lieu ?” A vrai dire, la jolie brune a déjà une liste de prénoms filles prête pour le jour où cela arrivera ; mais il est certain que l’idée de tomber enceinte ne fait pas partie de ses projets immédiats. Certainement pas où elle n’est même pas fichue d’assumer leur relation. Amaya s’extasie sur la photo et Primrose éclate une nouvelle fois de rire. “Oui, il a de beaux cheveux, ça a été un point essentiel pour que je craque.” C’est dit avec légèreté mais aussi une moquerie à peine dissimulée alors qu’elle rentre son coude dans les côtes de son amie. “T’auras pas besoin de cookies pour gratter des points, il ne pourra que t’apprécier, j’en suis sûre.” Amaya attire le sourire et la bonne humeur et ils pourront établir le plus niais et mielleux des univers de l’optimisme et du bon sentiment ensemble, Primrose en roule des yeux à l’idée. Mais à défaut de pouvoir l’assumer à son véritable frère, elle peut au moins le faire avec sa sœur de cœur. “Si je le prends, il servira de jouet à Nutella et elle va le réduire en bouillis, ça serait une grande perte.” Alors qu’en vrai, l’idée la fait sourire bien plus qu’il ne le faudrait.
Sourire disparaissant peu à peu sous les mots de la blonde qui n’a pas l’air de comprendre l’étendue et l’ampleur du bordel et du désamour qu’il y a entre l’anglaise et elle. Pourtant, Amaya a été les oreilles des plaintes de Primrose concernant sa future belle-soeur mais visiblement, cela ne suffit pas à cette dernière de ne pas comprendre. “A partir du moment où elle affirme que je ne peux pas aimer quelqu’un et encore moins moi-même parce que je fais un boulot dégradant à ses yeux, je me dis qu’il y a peu de chance qu’elle accepte que je sois avec son meilleur ami.” Primrose soupire légèrement en reposant le gode en vrac - non, elle ne le prendra pas quoiqu’il arrive - avant de croiser ses bras sur sa poitrine, comme un signe de défense. “La seule chose qui va nous rapprocher, c’est mon nom de famille qu’elle va prendre. Je n’ai pas les reins assez solides pour l’instant. T’ignores comment Alex peut être.” Même si Primrose pensait qu’elle s’était assez plainte auprès d’Amaya pour que cette dernière le visualise. “Tim est quelqu’un de sensible et je suis à peu près sûre qu’elle va trouver tous les moyens de me tuer par-derrière. A vrai dire, je ne pourrai pas vraiment la blamer car j’ai fait la même à son encontre depuis qu’elle est avec Caleb - et même avant.” Au moins, Alex pourra trouver un moyen de se venger d’une façon ou d’une autre.
Amaya soupira, elle espérait vraiment que Prim aurait raison, que sa famille reviendrait à la raison et que lorsqu’elle leur avouerait qu’elle avait gardé le sex-shop ils ne lui en voudraient pas. Mais elle savait qu’elle se voilait la face en pensant comme ça. Pendant des années sa tante avait été le vilain petit canard de la famille, elle n’était invitée qu’aux grandes occasions pour faire bonne figure. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne ça avait toujours été comme ça. La blonde se souvenait très bien quand elle était petite ses parents lui dirent que sa tante avait un magasin bizarre et qu’elle voulait juste faire l’intéressante. Ce n’était que plus tard qu’elle avait compris qu’il s’agissait réellement de la seule personne qui avait décidé de suivre ses rêves quittent à ne pas plaire à la famille et de mettre en « danger » la réputation.
- J’espère aussi… Je me dis que je vais attendre que ma sœur soit mariée pour éviter les dramas familiaux ce jour-là et même avant. Elle soupira de nouveau. Tu sais ils ont tourné le dos à ma tante pendant des années à cause de ça. Soit disant que c’est mauvais pour la réputation de la famille. Même si je n’ai jamais trop compris pourquoi, ils sont tous des avocats, on n’est pas des aristocrates. Donc oui j’ai bien peur qu’ils le fassent mais contrairement à ma tante, je ne suis pas aussi forte qu’elle.
La jeune femme aurait bien aimé être dans une famille moins coincée, mais elle ne pouvait pas les juger car avant d’être dans le magasin, elle avait jugé le magasin comme mauvais malgré tout l’amour qu’elle avait pour sa tante. Alors elle vivait avec ce secret pesant sur ses épaules qui un jour où l’autre lui exploserait à la figure mais en attendant elle se contentait d’avoir la possibilité d’en parler avec sa meilleure amie. Heureusement Prim lui changea les idées en lui posant des questions sur le magasin, son esprit pu se concentrer et lui rappeler pourquoi elle le gardait. La fierté était assez distinguable dans ses propos.
- Moi aussi au début, je n’aurais jamais imaginé qu’il y’avait cette facette-là. Ceux sont les employés qui m’ont permis de voir tout ça et j’ai un peu compris pourquoi ma tante me l’a légué.
Elle savait que sa tante avait toujours aimé son côté vouloir toujours aider la veuve et l’orphelin. Et c’était peut-être aussi pour ça qu’elle lui avait légué. Elle savait qu’Amaya serait prête à tout pour aider les gens à s’accepter même si ironiquement, elle n’acceptait pas de dire qu’elle travaillait dans un magasin pour adulte.
- Oui j’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie dans un lieu où j’aurais jamais imaginé que ce soit possible.
Elle rigola à cette réalisation car franchement, personne n’aurait pu prédire ce retournement de situation. Autre retournement de situation, c’était le fait que sa Pimousse ait trouvé l’amour. Une nouvelle qui réjouissait tellement Amaya qu’elle s’imaginait déjà habillé son futur enfant.
- C’est vrai, je me suis laissée un peu emportée.
Elle avait toujours plein d’idées de cosplay en duo avec un garçon mais aucun qu’elle ne pouvait vraiment réaliser. Du coup elle s’était un peu emportée surtout qu’elle ne savait si Prim préférait avoir une fille ou un garçon. Amaya rigola en apprenant qu’effectivement les cheveux du jeune homme avait été un critère de sélection indéniable. Un sourire un peu fier se dessina sur son visage.
- Haha tu vois, je te connais bien, je sais ton point faible !
Mais elle espérait vraiment que Tim l’aimerait, s’il réussissait à rendre sa meilleure amie heureuse, c’est qu’il devait être un chic type. Alors elle voulait aussi faire bonne impression et son visage s’illumina encore plus quand Prim lui annonça qu’elle n’aurait pas à réellement forcer pour s’entendre avec lui.
- Tu penses ? Il faudra vraiment qu’on s’organise cette rencontre.
Elle explosa de rire à la possibilité de voir le chat de Prim jouer avec le gode. Ça lui donnait presque envie d’en ramener un chez elle pour voir si Salem jouerait aussi avec un. Mais elle n’était pas certaine d’assumer le fait de recevoir quelqu’un chez elle et que celui-ci tombe avec le « jouet » du chat et pense qu’il était en fait pour elle.
- Franchement si Nutella joue avec, je veux que tu filmes ce moment ! Surtout qu’il vibre celui-là en plus, ça devrait l’amuser encore plus.
« Comme les humains » qu’elle se rajouta en fin de commentaire dans sa tête sans le dire à haute voix. Mais son sourire s’attrista quand Prim lui expliqua le problème qu’elle rencontrait avec sa fameuse belle-sœur démoniaque. De tout ce que la Anderson lui avait raconté, cette fille n’avait vraiment pas l’air facile à vivre. Surtout qu’elle avait l’air de dire des choses à Prim qui était incompréhensible, la brune était un amour. Et pour le coup cela énervait réellement Amaya car ces commentaires débiles faisaient toujours perdre confiance à Prim sur le coup. Sa main alla attraper le bras de son amie et elle lui serra un petit peu pour la rassurer.
- Tu sais qu’elle raconte n’importe quoi, quand elle dit ça Prim hein ? Un jour je vais la rencontrer et lui dire le fond de ma pensée !
Elle se voulait menaçante dans ses propos mais la menace n’était jamais très concluante avec elle. Surtout qu’elle jugeait toujours Prim par rapport à son boulot comme si cela faisait d’elle une moins que rien c’était vraiment n’importe quoi. Amaya faisait de son mieux pour voir le côté positif de cette histoire. Car elle ne comprenait pas comment quelqu’un pouvait ne pas être heureux que son ami soit en couple. Certes si la personne était dans une relation toxique, elle comprenait mais là il s’agissait de Prim et elle connaissait les problèmes qu’elle avait dans sa vie sans pour autant que ça ne gâche la personne magnifique qu’elle était.
- Ouais je n’arrive pas à comprendre comment elle peut être aussi méchante. Du coup je ne comprends pas ton frère non plus qu’il accepte qu’elle te dise des méchancetés pareilles.
Bon elle n’était pas la mieux placée pour parler de famille car sa sœur attendait toujours la meilleure opportunité possible pour lui tirer dans les pattes. Amaya finit par prendre Prim dans ses bras et lui faire un gros câlin.
- S’il t’apprécie réellement, il arrivera à faire la part des choses, j’en suis certaine. Ça n’a pas empêché ton frère de pourtant la demander en mariage et franchement je me demande vraiment ce qu’il lui trouve. Il faut que tu aies confiance en lui Pimousse et si franchement il ne reste pas avec toi juste parce que sa meilleure amie lui dit que tu es « méchante » c’est qu’il n’en vaut pas la peine. Mais de ce que tu me racontes j’ai l’impression que ce n’est pas le cas.
Elle essaya de lui faire un sourire rassurant avant de la libérer de son étreinte.
“Donc oui j’ai bien peur qu’ils le fassent mais contrairement à ma tante, je ne suis pas aussi forte qu’elle.” je pourrai jamais prétendre comprendre comment fonctionne la famille d’Amaya ; je suis proche d’elle, mais pas assez proche pour avoir un jugement à leur encontre aussi objective que je pourrai. Après tout, la famille d’Amaya, je ne la connais que via Amaya et c’est clairement un avis défavorable qui se forge dans mon crâne au fur et à mesure que j’en apprends ici et là. Cependant, j’émets une opinion sur la véracité de sa dernière phrase en secouant la tête. “T’en as pas conscience mais je suis sûre que tu l’es. Ta tante a dû avoir des débuts difficiles, elle aussi, elle a sûrement dû se retrouver dans le même conflit que toi en ce moment. Ce n’est pas parce que tu l’as connue forte qu’elle l’a toujours été.” elle a bien dû commencer quelque part et, d’après les dires de mon amie, il est certain qu’elle a dû être prise de doutes et d’incertitudes à ses débuts, j’en suis persuadée. En tout cas, je tente d’être convaincante pour contrer les propos de Maya, qui est loin d’être faible ou dénuée de force quelconque, je ne la laisserai pas ternir sa propre image en ma présence. “Moi aussi au début, je n’aurais jamais imaginé qu’il y’avait cette facette-là. Ceux sont les employés qui m’ont permis de voir tout ça et j’ai un peu compris pourquoi ma tante me l’a légué.” là, je souris parce que je la retrouve, ma copine blonde avec le coeur bien trop gros pour ce monde et la générosité à portée de main à qui le voudra bien - ou non, d’ailleurs. Y a rien qui conquiert plus Amaya que la sensation de bien faire, du travail mélangeant un devoir qu’elle seule peut comprendre car moi, je ne peux toujours pas prétendre pouvoir y avoir un impact ou même un centième de sa culture sur le sujet. Je suis blanche, je suis hétérosexuelle, et je suis toujours aussi peu certaine de la direction que prend ma vie en général alors franchement, je ne suis pas un modèle ni en droit d’avoir une opinion - la seule valide est l’acceptation mais ça encore, c’est du trajet à grapiller que je laisse volontiers à Amaya, le regard brillant et fier, un sujet qu’elle apprécie d’évoquer. Tant mieux, je préfère la voir comme ça que de se foutre des coups dans le dos. “Oui j’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie dans un lieu où j’aurais jamais imaginé que ce soit possible.” au moins, ça en fait une de nous deux, même si en soi, j’y pense, à la proposition de Jamie. Celle-là même qui pourrait aussi me donner une voie quelque part dans ce monde. Mais il n’est pas de moi, là, il est d’elle et je suis son léger rire car clairement, nous n’aurions pas pu imaginer qu’elle finirait dans un tel lieu. “Il ne faut jamais se fier aux apparences.” une conclusion minable mais une conclusion qui a son sens, non ?
“Tu penses ? Il faudra vraiment qu’on s’organise cette rencontre.” une rencontre entre ma meilleure amie et mon copain secret caché de tous mais pas d’elle, oui, bien sûr que j’en ai envie. C’est la seule personne vers qui je peux me tourner pour ce genre de choses et ma confiance n’a d’égal mon envie de lui présenter Tim comme je pourrai présenter mon nouveau sac Vuitton que je pourrai m’acheter ; seulement, Tim a bien plus de valeur que tous les sacs et chaussures du monde, venant de moi, ça veut dire beaucoup. “Je lui en parlerai et je te tiendrai informée. Je préfère d’abord lui demander si ça ne le dérange pas, il est un peu… Timide.” il a l’air d’adorer la population et la masse humaine autant que moi, Tim (non). Un point important car au moins, ça veut dire que j’ai encore moins de scrupule à ce qu’on se coupe du monde entier quand on en a envie. “Mais y a pas de raison que tu ne l’adores pas.” y a aucune raison du monde suffisante pour qu’Amaya ne soit pas sous son charme discret et délicat ; et la réciproque est vraie aussi. Est-ce qu’il faudrait que je commence à m’inquiéter ? “Franchement si Nutella joue avec, je veux que tu filmes ce moment ! Surtout qu’il vibre celui-là en plus, ça devrait l’amuser encore plus.” je lâche un rire en secouant la tête. “J’oserai pas, j’habite pas seule, je te rappelle, c’est hors de question que mes colocataires voient mon chat jouer avec ça. T’as qu’à le ramener à Salem!” après tout, pourquoi je devrai sacrifier le peu de fierté qui me reste alors qu’elle, elle est toute seule et qu’elle a un chat ? C’est complètement ridicule.
“Tu sais qu’elle raconte n’importe quoi, quand elle dit ça Prim hein ? Un jour je vais la rencontrer et lui dire le fond de ma pensée !” “Maya…” que je dis doucement tout en passant une main contre ma nuque. “Je suis pas là pour que t’aille te la jouer donjons et dragons contre elle.” c’est ma némésis, Alex, pas la sienne. Et le pire, c’est qu’Amaya persiste, elle continue et, quand bien même ça me touche et ça m’émeut de la voir aussi fierce et protective, il n’empêche que je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi sauvage dans ses propos. “Tu penses bien qu’elle me fait part de ses commentaires derrière le dos de Caleb. Depuis la fois où il nous a enfermé dans une pièce et surtout avec ses problèmes de coeur, on fait en sorte de se tenir correctement quand on se voit mais… Il y a ce qu’il se passe devant lui et derrière lui.” et Alex mord, elle grignote et elle attaque sournoisement en ayant pleine conscience que je me laisse avoir à chaque fois. “Mais t’inquiètes pas, je me défends.” après tout, j’aurai déjà craqué depuis longtemps si ça n’avait pas été le cas. “Franchement, je n’ai pas envie d’emmerder Tim avec ça. C’est une relation naissante, c’est tout nouveau. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec Alex ou de foutre Tim dans la panade si jamais ça ne va pas plus loin. Je peux pas me risquer de tout foutre en l’air alors que c’est fragile et que j’ignore jusqu’où on va aller.” à mes yeux, ça ne sert à rien de provoquer un conflit si ce n’est que pour une amourette qui va durer trois mois. “Je préfère qu’on le dise une fois qu’on sera sûrs.” j’espère qu’elle comprendra ce que je veux dire même si l’optimisme de Maya reste désarmant pour la pessimiste que je suis. “Donc je vais devoir me priver de slow avec lui le jour du mariage de mon frère.” et là, je fais une grande moue triste surjouée mais dont les sentiments sont réels ; c’est un grand drame pour moi.
La famille, c’était vraiment quelque chose de compliquée… Si Amaya avait du mal à leur dire la vérité c’est qu’elle se sentait vraiment coupable. Toute sa vie ses parents ne lui avait pas mis la pression contrairement à sa sœur et là, elle savait qu’elle allait dépasser les limites du tolérable. Elle était d’accord avec Prim sur le fait que sa tante avait elle aussi dû subir des épreuves. Se faire rejeter par le reste de sa famille avait dû être compliqué. Mais la blonde ne savait pas si elle avait eu le même ressenti qu’elle, la culpabilité qui la rongeait de réellement décevoir ses parents après toute l’acceptation qu’ils avaient eu envers jusque-là.
- Oui tu as raison peut-être qu’avec le temps j’arriverais à me faire une carapace pour accepter que ma famille ne me parlera peut-être plus.
Et qu’elle se retrouverait seule, qu’elle pensa dans sa tête sans le dire à haute voix. Certes elle avait toujours ses amis, son association, son travail mais quand même il y’avait une différence avec son lien de sang. Mais bon cet héritage lui avait permis malgré tout de trouver sa voix, elle se plaisait largement plus dans ce magasin que lorsqu’elle était une assistante dans son ancienne entreprise. Elle avait vraiment l’impression de faire quelque chose qui avait du sens à ses yeux. Même si cela restait un monde qu’elle ne comprenait pas vraiment et qui parfait la dépassait complètement. La demoiselle restait curieuse d’apprendre et de sortir de sa zone de confort. Pour ça elle était vraiment reconnaissante que sa tante lui est tendue la main. Evidemment elle aurait préféré que cette main soit tendue de son vivant, quitte à avoir été son assistante pendant très longtemps. Surtout que se faire accepter par l’équipe du magasin n’avait pas été facile et si c’était Abby qui l’avait présenté bien avant, la reprise aurait été bien plus simple. Amaya était surtout heureuse de voir que Prim s’y intéressait aussi un petit peu en lui posant des questions et qu’il n’y avait aucun jugement. De son côté la blonde savait que le métier que Prim faisait ne lui plaisait pas et elle espérait qu’elle finirait par se sortir de la situation dans laquelle elle était et trouver son bonheur.
- Oui elles peuvent être bien bien trompeuses.
Elle fit un nouveau petit rire, ne réalisant toujours pas après tout ce temps qu’elle tenait réellement un sex-shop et qu’elle aimait ça. Des fois elle s’imaginait se réveiller et voir que tout ça été un rêve, un peu loufoque et réaliste mais qu’elle avait en fait encore sa vie d’avant la mort de sa tante. Si son amie n’était pas spécialement heureuse dans le monde professionnel, en tout cas elle avait l’air de l’être du côté sentimental. Et rien que ce qu’elle lui racontait lui donnait le sourire. Amaya n’était jamais sorti avec qui que ce soit mais quand elle voyait ses amis en couple, elle avait l’impression de ressentir le bonheur que eux avait. Une fois sa mère lui avait dit qu’elle ne devait pas être amoureuse des gens mais du sentiment de l’amour en lui-même. Amaya avait toujours été romantique mais n’avait jamais trouvé chaussures à son pied. Pourtant elle n’était pas spécialement difficile mais personne n’avait réussi à percer son petit cœur. Après elle était très mauvaise pour se rendre compte quand on avait des sentiments pour elle. Que Prim lui fasse assez confiance pour lui présenter son chéri, lui faisait chaud au cœur surtout qu’il avait l’air d’être assez réservé suivant ses propos.
- Pas de soucis, tu me diras si jamais c’est possible. Je suis dispo tout le temps pour vous, je ferais même une exception en me libérant si jamais j’ai quelque chose de prévu sur un jeu.
Et ce n’était pas une remarque à prendre à la légère de sa part. Le nombre de fois qu’elle avait annulé un rendez-vous ou une sortie car cela tombait pile poil avec un raid dans un jeu ou une soirée donjon et dragon. Elle avait même failli rater son bal de fin d’année car un jeu venait de sortir alors si elle faisait ce genre de promesse c’est que vraiment elle tenait à la personne. Elle rigola ensuite à l’image de nutella jouant avec un gode vibrant au sol. C’est vrai qu’elle avait oublié le détail que Prim se trouvait en colloc alors que le pire c’est qu’elle était en colloc avec un ami à elle. Un autre rire s’échappa de sa gorge en les imaginant, tomber sur le chat de Prim jouant avec ça.
- Ca mettra de l’ambiance dans la colloc comme ça Prim, tu fais la difficile. Et puis Salem il a déjà un petit canard qui vibre comme jouet.
C’était une entreprise qui lui avait envoyé ça en cadeau pour la remercier de l’achat qu’elle avait fait chez eux. N’en voyant pas d’utilité pour elle, elle l’avait donné à Salem qui se sentait l’âme d’un chasseur quand il jouait avec. De son côté aussi, Amaya était prête à se mettre en mode chasseuse si cette fameuse Alex continuait à mettre des bâtons dans les roues du bonheur de son amie. Elle rigola en voyant Prim tenter de faire une référence geek qui ne marchait pas très bien.
- Je ne vais pas la jouer « Donjons et Dragons » en allant frapper chez elle mais je n’apprécie réellement pas cette fille, qui fait tout pour te rendre malheureuse.
Elle avait beau avoir un tempérament doux, elle pouvait se montrer très protectrice quand on embêtait les gens qu’elle appréciait. Alors si quelqu’un s’amuser à rendre sa meilleure amie triste, il était hors de question qu’elle laisse ça passer.
- Il vous a enfermé ensemble dans la même pièce ? Confuse un peu par la scène que cela avait du être et le fait que c’était un peu violent. Mais heureusement que tu te laisses pas faire, t’es forte Prim ! Après vu ce que tu me racontes, si toi tu prends la tête, ça doit être la même chose de son côté. Mais il ne faut pas que tu laisses une personne pourrir toute ta relation avec Tim surtout si c’est quelqu’un qui te rend heureuse et qui est en plus adorable. Mais si tu sens qu’il faut attendre c’est surement le mieux.
Amaya n’avait pas assez d’expérience pour juger, elle ne comprenait pas trop toute cette histoire complexe alors qu’il s’agissait juste d’une amie à Tim. Franchement elle ne comprenait même pas comment elle pouvait être une bonne amie au jeune homme si elle était capable de lui en vouloir pour ça. Une petite moue triste se dessina sur son visage en voyant la mine triste de Prim réalisant qu’elle ne pourrait pas danser avec son petit ami. Elle lui attrapa la main et la serra avec un sourire plein d’espoir.
- Rien ne t’empêche de danser avec lui, j’ai fait plusieurs mariages et j’ai dansé des slows avec des gens sans être avec eux. Et puis de toute façon ça sera son mariage à Alex, elle sera bien trop occupée sur sa petite personne et sur Caleb pour vous voir danser dans la foule.
“Oui tu as raison peut-être qu’avec le temps j’arriverais à me faire une carapace pour accepter que ma famille ne me parlera peut-être plus.” La brune n’a que la contrariété au visage parce qu’elle est bien placée pour savoir que ce n’est pas une chose aisée à faire. “La carapace ne suffit pas, parfois. Il faudrait quand même que tu songes à leur dire plutôt qu’ils l’apprennent par un biais extérieur, ça serait encore pire, sinon.” Primrose donne des conseils et son intérieur hurle car elle est douée pour ne pas suivre ses propres lignes de conduite. Sa famille a connaissance de son métier mais cela ne veut pas dire qu’ils sont au courant du reste. Des dettes, de la drogue, du manque, de la passion dévorante qui la consume de l’intérieur. La jolie brune essaie toujours de faire bonne figure mais la carapace n’est pas une valeur sûre ; elle s’effiloche tellement, elle est remplie de trous que cela la surprend toujours à chaque fois de voir qu’elle réussit encore cependant à garder les murs relevés autour d’elle. “Oui elles peuvent être bien bien trompeuses.” Primrose sourit légèrement ; qu’Amaya approuve ses propos est une reconnaissance à ses yeux. Son amie est tellement plus posée et réfléchie qu’elle. De meilleurs conseils, aussi, sûrement, même si aujourd’hui la tendance est renversée. “L’important est que t’es trouvée ta voie.” Même si les débuts ont pu être compliqués. Même si ça semble insurmontable encore à ce jour. Mais Amaya est forte, elle l’est bien plus qu’elle ne peut l’imaginer.
“Pas de soucis, tu me diras si jamais c’est possible. Je suis dispo tout le temps pour vous, je ferais même une exception en me libérant si jamais j’ai quelque chose de prévu sur un jeu.” Primrose a un léger rire, secouant la tête car son amie a beau avoir changé de trajectoire niveau carrière professionnelle, il est clair que son fond reste le même et c’est une grande assurance. Elle va révolutionner le monde du sexe, Amaya, par sa douceur et son enthousiasme envers des jeux qui n’ont rien avoir avec ce qu’il y a autour d’elles présentement. “Ca mettra de l’ambiance dans la colloc comme ça Prim, tu fais la difficile. Et puis Salem il a déjà un petit canard qui vibre comme jouet.” Les mains se rajoutent à la tête qui gigote à la négative. “Non non, ça ira, je t’assure. On a déjà assez d’ambiance comme ça. Il y a un chat, un chien et un gamin de trente ans, c’est bien suffisant.” Will hurlerait de l’entendre parler de lui comme ça mais dans le fond, est-ce que ce n’est pas là la simple vérité ?
“Je ne vais pas la jouer « Donjons et Dragons » en allant frapper chez elle mais je n’apprécie réellement pas cette fille, qui fait tout pour te rendre malheureuse.” Pourtant, se la jouer “Donjons et Dragons” donne une image assez drôle dans l’esprit de la Anderson, qui ne serait pas contre l’idée d’aller souffler quelques flammes indolores contre la nuque de sa future belle-sœur. Primrose hausse les épaules, un simple “dommage” s’échappant de ses lèvres malgré tout car elle aurait été prête à sortir la caméra pour capturer cela à vie. “Il vous a enfermé ensemble dans la même pièce ? Mais heureusement que tu te laisses pas faire, t’es forte Prim ! Après vu ce que tu me racontes, si toi tu prends la tête, ça doit être la même chose de son côté. Mais il ne faut pas que tu laisses une personne pourrir toute ta relation avec Tim surtout si c’est quelqu’un qui te rend heureuse et qui est en plus adorable. Mais si tu sens qu’il faut attendre c’est sûrement le mieux.” Caleb est épuisé, il faut dire, par les querelles et les prises de tête incessantes de la femme de sa vie et sa petite soeur. Elles font des efforts, depuis, même si Primrose a la sensation qu’il n’y a qu’elle qui soit nourri d’une véritable envie d’entente cordiale à défaut de ne jamais pouvoir retrouver le petit lien d’amitié fort qu’elles ont eu dans le passé il y a presque une décennie. “Ma relation avec Tim n’est pas pourrie par Alex, t’inquiètes pas. Au contraire, ça rajoute un petit quelque chose en plus.” Les secrets, ça la connait. C’est sûrement pour Tim que c’est plus compliqué, lui qui se retrouve forcé à mentir à sa meilleure amie. “Rien ne t’empêche de danser avec lui, j’ai fait plusieurs mariages et j’ai dansé des slows avec des gens sans être avec eux. Et puis de toute façon ça sera son mariage à Alex, elle sera bien trop occupée sur sa petite personne et sur Caleb pour vous voir danser dans la foule.” Elle fait la moue, la jolie brune, peu indécise car l’idée de danser avec Tim ne passera pas inaperçue aux yeux d’Alex, elle en est persuadée. Amaya n’a pas entendu l’anglaise être déjà curieuse quand elle a dû cacher sa présence chez Tim. Et il est certain que ni l’un ni l’autre ne pourraient retenir les regards amoureux qui ne tromperait personne. “A la différence que je ne suis pas sûre qu’on se regarde comme si on se connaissait pas, Maya.” La danse n’est pas un problème, c’est ce qui peut en ressortir le véritable souci. “Enfin, on verra bien, il y a encore quelques mois avant le mariage.” Elle remonte son sac contre son épaule en retrouvant un léger sourire sur les lèvres. “Est-ce que tu as le temps pour un petit-déjeuner ou au moins une boisson chaude ?”
Amaya fit une petite moue un peu battue, elle savait que Prim avait raison sur toute la ligne. Garder le secret aussi longtemps à sa famille n’était pas bon du tout. Déjà que le jour où ils l’apprendraient de sa bouche cela irait super mal alors s’ils l’apprenaient de quelqu’un d’autres, elle pouvait être sûre qu’elle serait déshéritée et pire encore. Et elle n’aimait pas que la brune ait raison sur ce sujet-là, qu’elle touche la partie où elle était en déni total dessus.
- Oui tu as raison Pimousse mais faut que je trouve le courage ! Je te promets que je vais tenter de faire un effort.
Elle serra son poing comme pour essayer de se motiver. La blonde avait besoin de se préparer psychologiquement mais il fallait qu’elle fasse cet effort. Au pire elle irait toujours pleurer dans les bras de son amie, elle savait qu’elle aurait une oreille attentive dans tous les cas. Surtout qu’elle avait fini par se rendre compte que c’était vraiment un métier qui lui plaisait. C’était totalement incongru mais depuis qu’elle avait compris réellement ce qu’ils faisaient dans ce magasin et qu’une partie d’elle était fière, elle se levait avec le sourire pour aller travailler. Et c’était un sentiment qui n’avait pas de prix, elle se souvenait encore quand elle était assistante et que chaque jour lui donnait envie de se tirer une balle dans la tête.
- Oui et j’en suis très contente, tu n’imagines pas !
Malgré la joie de découvrir que sa meilleure amie avait enfin trouver la perle rare en Tim et que ça la rendait vraiment rayonnante. Elle ne pouvait s’empêcher d’être un peu inquiète quand elle énonça cette histoire avec Alex. Franchement elle trouvait vachement gonflé que cette fille soit si horrible que Prim ne pouvait pas montrer sa nouvelle idylle au grand jour. De son côté même si Prim ne l’aimait pas, elle n’avait pas l’air de mettre des bâtons dans les roues pour saccager le mariage de son frère avec elle. Amaya n’aimait pas dire des méchancetés sur les gens mais elle était vraiment prête à faire une exception pour cette personne. Elle reprit Prim dans ses bras pour le faire une accolade rapide quand celle-ci trouva quand même dommage qu’elle n’aille pas se battre contre Alex.
- Ne t’inquiète pas Prim, je serais toujours de ton côté.
Elle lui fit un grand sourire en la lâchant avant d’en apprendre encore plus sur cette relation définitivement bien compliqué. Heureusement cela n’avait pas l’air de totalement briser la période lune de miel avec son nouveau chéri même au contraire. Un petit rire s’échappa de ses lèvres lorsque la Anderson sous-entendu que cela mettait presque un peu de piment.
- Ooooohh coquine, je vois ce que tu veux dire.
Cela montrait aussi une évolution sur son innocence. A travailler dans un milieu pareil, Amaya avait ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Il y’a un an, elle n’aurait surement pas relevé ce que cette phrase impliquait mais maintenant elle le voyait. La demoiselle essaya de rassurer Prim pour le mariage en disant que quand même elle pourrait danser avec son chéri. Mais la jeune femme n’avait pas l’air d’y croire un instant.
- Quand même je veux bien qu’elle vous surveille à la limite d’autre soir mais là elle sera bien trop concentrée sur Caleb. Tu crois qu’elle va passer la soirée à vérifier qu’il n’y a pas de regard amoureux entre vous, j’y crois pas un instant.
Amaya secoua la tête ne pouvait définitivement pas y croire. Alex allait quand même célébrer son propre mariage et bon ce jour-là, la blonde était persuadée qu’elle aurait d’autres chats à fouetter que ça. Ravie de la proposition de Prim, pour aller boire un café, Amaya se retourna pour regarder la salle du fond en se disant qu’elle irait voir la vendeuse pour lui dire de venir ici le temps qu’elle aille boire un coup.
- Oui avec plaisir ! Je vais juste dire à Judith de venir me remplacer et j’arrive. C’est moi qui offre pour le café. Pour te remercier d’être venue me voir.
Au passage elle glissa quand même le petit jouet dans le sac de son amie avant d’aller prévenir sa salariée et attraper son sac et sortir du magasin en compagnie de sa meilleure amie.