it's a lovely day today-- @Joy Petterson

☽ 6 mai 2021.Quand on est en couple, on apprend à faire des compromis. Quand on est en couple, on apprend à faire des concessions. Parfois, ces compris, ces concessions prennent des airs de petites tortures. On a le sentiment de céder du terrain au partenaire. Mais, en fin de compte, on se découvre sous d'autres facettes, des facettes jusque là inconnues. Au cours de sa relation avec Joy, Aiden a découvert de nombreuses facettes de sa personalité jusque là encore inconnues. Des habitudes sont devenus des rituels, des traditions. Certains endroits sont devenus presque emblématiques. Cet endroit en faisait également partie. Il y avait mis les pieds avec Joy, en marmonnant. Il ronchonnait car il aurait de loin préféré passer la journée dans son lit, à essayer de se recharger les batteries. Mais non, Joy avait finalement fini par le convaincre. Et il se retrouvait là, au grand air. Quelques minutes avaient fini par le convaincre totalement. Il avait été sous le charme au moment même où il comprit ce que cela signifiait, l'importance de cet acte, de ses gestes. Koala pine sanctuary. A son retour à Brisbane, il lui avait semblé normal de reprendre place parmi les bénévoles. Après tout, il y avait vécu de moments plutôt chouettes … il s'y était même fait des amis en fin de compte. « Je suis en train de me demander comment est-ce-que j'ai fait pour attendre aussi longtemps avant de revenir ? », dit-il en jetant un coup d'oeil à celle qui l'accompagnait à l'endroit où on avait besoin de lui, de plusieurs paires de main en fin de compte. « J'avoue que j'étais plus que ravie de savoir que tu étais de retour. On a vraiment besoin d'un coup de main. On est en train de retaper pas mal d'enclos. » Elle lui donna un petit coup de coude pour lui faire comprendre qu'il devait tourner à droite ; le regard d'Aiden s'était perdu sur les différents animaux, qui ne cessaient de l'émerveiller. Il redevenait toujours un gamin quand il était dans les lieux. Il accélèra le pas pour se retrouver dans un endroit vide. Dommage. En quelques mots, on lui expliqua ce qu'on attendait de lui : restaurer l'enclos, nettoyer, ranger. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait câliner les koalas. Dommage, version 2. Il retourna sa casquette pour finalement taper dans les mains, faisant comprendre à celui qui allait lui donner les ordres toute la journée qu'il était prêt pour en recoudre.

Quelques heures plus tard, il essuyait de son avant-bras les quelques perles de sueur de son front. Ce qu'il avait cru être du travail rapide se révélait un peu plus complexe que prévu. « Voilà du renfort! » La phrase fut prononcée avec soulagement alors qu'Aiden tournait la tête vers ce qui apparaissait être une illumination. Joy. Joy Petterson. Il manqua de lâcher la planche qu'il tenait entre ses mains en appercevant la jeune femme. Sourire timide aux lèvres, il lui fit un bref signe de main … lâchant par conséquent la planche qu'il tenait entre ses mains quelques secondes plus tôt. Cassidy tourna la tête vers lui, levant un sourcil. Inutile de dire qu'elle était plutôt amusée de voir le géant se comporter comme un adolescent mal à l'aise face à la jeune femme. «  Joy! Hi. » dit-il finalement tout en s'abaissant pour reprendre son boulot. «  Oh vous vous connaissez ? C'est niquel ça … on va pouvoir travailler un peu plus vite.J'ai promis à Aiden qu'il pourrait aller cajoler avec les koalas une fois qu'on aura fini ici. » Sans le savoir, Cassidy était sur un terrain miné. Celui de cet ancien couple mythique, atypique. Aiden pencha la tête sur le côté en haussant les épaules alors que l'homme à ses côtés lui faisait comprendre d'un coup de coude qu'il devait tenir la planche plus haut. Alors, il s'exécuta. Un peu gêné, mais il s'exécuta. La concentration était au plus bas. Son regard ne parvenait pas à se détacher de Joy.
Vivre à Brisbane signifiait donc avoir à se trouver partout. Tout le temps.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. En ce dimanche, la jeune femme avait besoin de se déconnecter, et de ne voir personne, du moins personne qu'elle connaissait. En effet, la vie de la jeune femme était tourneboulée ces derniers temps, et l'interne avait réellement besoin de poser son cerveau. Elle n'arrivait plus à réfléchir correctement. Son cœur était complètement broyée, elle ne savait plus ni quoi faire ni quoi penser. Elle était elle aussi en train de se perdre sur son propre chemin, et c'en était ahurissant pour la jeune femme. La brune voulait se convaincre qu'elle pouvait continuer à vivre malgré le retour fracassant de Aiden, donc elle était énormément sortie. Elle s'était retrouvée dans des fêtes diverses et variées, notamment avec sa petite sœur, avec Jordan aussi, et elle avait même passé cette drôle de soirée avec Maxence... Il y avait aussi Nolan qui s'était immiscé dans sa tête pour ne plus en sortir alors que lui aussi était en plein tourment avec son ex-femme. Joy se disait que le mieux à faire était d'encadenasser son cœur pour ne plus avoir à réfléchir. La brunette se disait que les histoires de cul et de cœur n'étaient pas faits pour elle car peu importait, elle semblait s'investir émotionnellement beaucoup trop dans les deux cas...

Elle avait donc décidé de se rendre au pine sanctuary qu'elle avait l'habitude de visiter puisqu'elle y était bénévole depuis un paquet d'années maintenant. En effet, c'était son petit jardin secret, elle y venait quelques demi-journées pour se vider la tête, câliner les koalas, et se rendre utile. C'était bon pour le cœur, et le karma. Le temps était un peu couvert, elle avait donc enfilé un jeans ainsi qu'un body de sport gris avec des baskets noires - simple et cosy pour une après-midi à nettoyer, et bricoler très certainement. Elle s'était rendue à l'accueil saluant Laura, qui lui indiqua où se rendre pour l'après midi. Elle avait accroché son petit badge qui désignait qu'elle faisait partie du staff et se rendit donc jusqu'à l'enclos en question. Elle se sentait légère, et heureuse de se trouver ici. Elle pourrait enfin déconnecter, poser son cerveau, ne penser ni à l'hôpital, ni aux hommes de sa vie qui semblaient vouloir lui tourmenter l'esprit, à moins que... « Joy! Hi. » Sa bouche entrouverte, elle ne savait plus quoi dire, comme si elle avait perdu toute motricité, et contrôle de son corps. Mais qu'est ce qu'il fichait ici ? C'était pourtant son jardin secret... « Oh vous vous connaissez ? C'est niquel ça … on va pouvoir travailler un peu plus vite. J'ai promis à Aiden qu'il pourrait aller cajoler avec les koalas une fois qu'on aura fini ici. » Joy adressa un regard à la jeune femme en soupirant alors qu'Aiden semblait perturber qu'elle soit ici. La dernière fois qu'elle avait entendu parler de lui c'était pour lui apprendre qu'il avait eu un date avec la nana de services juridiques. Ils ne s'étaient plus vraiment reparlés depuis cette soirée étrange dans la ruelle... Joy avait méthodiquement évité son service, et ne s'était jamais retrouvée seule en sa compagnie. « Salut » dit-elle brièvement en évitant son regard, elle n'arrivait plus à le regarder en face. Elle passa donc à ses côtés pour venir récupérer un balai, et mettre à neuf cet enclos. Eviter tout eye contact serait la stratégie de la belle pour le reste de l'après midi, ils n'allaient de toute manière pas avoir besoin de se parler... Si ? Pas plus tôt qu'elle pensait à une manière de se retrouver ailleurs qu'elle vit l'homme s'en aller pour aller chercher d'autres outils. Joy était située dos à Aiden, elle balayait, puis elle s'arrêta tout à coup, posant ses yeux sur lui alors qu'il n'avait pas bougé de place : « Pourquoi venir ici ? Je croyais que tu détestais venir ici ? » Bon, c'était plus fort qu'elle, elle devait demander. Faisait-il en sorte de la suivre ? De trouver un moyen d'être avec elle ? Parce qu'elle avait été persuadée d'être enfin tranquille pour la journée, et voilà qu'elle se retrouvait à faire face à ses démons.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.Le « Salut » de Joy plantait le décor de la journée. Il résumait même bien l'ambiance, l'atmosphère. Il ne fallait pas être le roi de la sociologie pour comprendre que le temps était à l'orage. Alors, Aiden prenait sur lui. Il prenait sur lui afin de ne pas créer davantage de vagues dans cet océan suffisamment tumulteux. Il ne fallait pas agraver la situation. Elle ne voulait pas de lui. Elle ne voulait plus de lui. Il devait s'y faire, à ses silences, à son air mauvais, à son regard sombre. Il devait s'y faire bien que son cœur était toujours au bord de l'implosion. Se concentrer sur les tâches à accomplir : voilà ce qu'il devait faire, voilà ce qui comptait. Ne pas penser à la présence de l'âme sœur, de l'être tant aimé. Il fallait l'ignorer. Il fallait placer dans un coin de son esprit l'envie de faire volte-face et de l'embrasser. Une fois. Une fois encore pour lui montrer qu'ils sont faits l'un pour l'autre, ou qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Passé, présent et futur : avec elle, tout perdait son sens. La voix de Joy vint néanmoins briser ce silence lourd et pesant. « Pourquoi venir ici ? Je croyais que tu détestais venir ici ? » Les paupières d'Aiden restèrent closes quelques secondes alors qu'il reculait d'un pas pour finalement se retourner et lui faire face. La question était justifiée. Il avait longtemps traîné les pieds pour l'accompagner ici. « Qui a dit que je détestais venir ici ? C'est vrai qu'au début, j'étais rétiscent mais il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, pas vrai ? », dit-il en se frottant les mains. « Il n'y a pas que du mauvais dans notre relation, Joy. Il y a eu des choses plutôt chouettes et cet endroit en fait partie. Je n'y associe que des bons souvenirs. Est-ce que ça te dérange à ce point de me voir ici ? Est-ce que tu veux que je demande si je peux aider ailleurs … » C'était un principe qu'il suivait ; qu'il apprenait en fait. Sa thérapeute lui avait dit de se nourrir des choses positives de ces expériences passées afin de s'armer pour les aventures à venir. Alors, il avait décidé de se focaliser sur les instants positifs, les bons souvenirs. Il avait décidé de leur donner la place qu'ils méritaient pour arrêter de se focaliser sur les instants sombres et bancals de sa vie. Avec Joy, la chose était plutôt facile à faire : la fin était un chaos mais leur relation était parsemée de chouettes instants qu'il avait décidé de chérir et de s'y accrocher.
Néanmoins, il lui proposait de prendre la tangente pour la laisser en paix. Il avait peur qu'elle le lui confirme : oui Aiden, je n'ai pas envie de t'avoir à mes côtés alors casse-toi et vite. Bordel, qu'il était con d'avoir tendu le bâton pour se faire battre. Alors comme pour dissimuler le fait que son cœur s'était mis à battre un peu plus vite, il leva un sourcil … attendant le verdict de la belle.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021.
Joy s’était rendue faible l’autre soir. Cela remontait déjà à un peu plus de deux semaines et pourtant, les bribes qu’elle avait gardées en souvenir n’avaient rien arrangé. Elle s’était montrée fébrile face à lui, elle l’avait même embrassé dans une pulsion partagée entre la douleur nostalgique et le désir ardent qui les avait toujours unis. Depuis, l’interne faisait son possible pour l’éviter d’autant plus quand elle avait appris que suite à cette soirée étrange, il avait demandé Helena en rendez-vous. Cela voulait tout dire… alors qu’elle avait, sans le vouloir, ouvert une porte, Aiden avait décider de prendre la porte de sortie. Très bien, c’était probablement un mal pour un bien. Même si entre entendre dire et voir de ses yeux qu’Aiden passait à autre chose était tout à fait différent, Joy s’était aussi martelée l’idée qu’il fallait qu’elle avance coûte que coûte.

Se retrouver face à lui alors que c’était un endroit qui lui apportait de la paix. C’était un endroit où elle aimait se réfugier quand rien n’allait. Et ces dernières semaines, sa vie était tourmentée, elle n’arrivait plus à toucher terre. Entre colère, déception, passion, tristesse, amour, l’interne ne savait plus vraiment comment canaliser toutes ces énergies. Et voir Aiden ici, dans son havre de paix, la piqua légèrement. Pouvait-elle passer une journée sans devoir penser à lui d’une manière ou d’une autre ? Joy s’était mise à l’autre bout de l’enclos venant passer un coup de propre mais lorsqu’elle se retrouva seule avec lui, elle mit quelques secondes avant de lui demander pourquoi venir ici… « Qui a dit que je détestais venir ici ? C'est vrai qu'au début, j'étais rétiscent mais il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, pas vrai ? » Elle se mordit l’intérieur de la joue, levant le regard alors qu’il s’était tourné pour la regarder. « Il n'y a pas que du mauvais dans notre relation, Joy. Il y a eu des choses plutôt chouettes et cet endroit en fait partie. Je n'y associe que des bons souvenirs. Est-ce que ça te dérange à ce point de me voir ici ? Est-ce que tu veux que je demande si je peux aider ailleurs … » Elle ravala difficilement sa salive parce qu’à chaque fois qu’elle était en sa présence, ses pensées n’étaient plus très claires. « Fais ce que tu veux. » soupira-t-elle, elle détourna le regard sentant son cœur se serrer dans sa poitrine. Aiden avait probablement bien fait de stopper cette frénésie du moment l’autre soir, il avait décidé de la laisser partir ce soir-là, et depuis, plus le temps passait, plus Joy se disait qu’il ne se retournerait jamais. La brune avait bien compris qu'elle n'avait plus aucune emprise sur sa vie, qu'il était en droit d'avancer et de faire les choix qu'il le voulait, comme inviter une autre femme à un rendez vous. Il fallait donc qu’elle apprenne à vivre avec lui parce qu’il semblait hanter son quotidien. Au moins, il n’était pas venu avec sa pouffe pour faire du bénévolat, c’était déjà un bon point. Elle reprit son balayage, lui tournant le dos parce qu’elle était incapable de lui faire face, les souvenirs de cette soirée pas si lointaine lui revenait en tête, et elle sentait sa gorge se serrer.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.« Fais ce que tu veux. » Il y avait mieux comme réponse pour le rassurer, non ? Au moins, elle ne l'envoyait pas balader. C'était déjà un bon point. Il essayait de se rassurer de cette manière. Mais quand il la vit détourner le regard, il eut l'impression qu'elle laissait une fois encore un énorme vide dans sa poitrine. Elle partait. Une fois de plus. Elle lui filait entre les doigts. Une fois de plus. Elle n'était plus sienne. Elle était désormais un électron libre, bien loin de son univers. Une torture à laquelle il ne serait jamais prêt. Impossible. Il se pinça les lèvres en la suivant du regard. Un instant, il s'imaginait lui saisir le poignet pour l'obliger à se retourner et pour pouvoir l'embrasser. Pendant un court instant, il s'imaginait prendre son courage à deux mains pour le lui prouver que le feu de la passion n'était pas éteint. Il ne pouvait pas être éteint. Pas le leur. Il ne pouvait pas accepter cette vérité. Quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, il avait le sentiment de faire du sur-place quand il lui faisait face. Pourquoi était-il si difficile de passer à autre chose ? Pourquoi ne pouvait-il pas faire le deuil de cette relation ? Pourquoi ne pouvait-il pas être de nouveau heureux ? Pourquoi ? « Ok. » eut-il le temps de marmonner alors qu'elle reprenait son boulot, tout en l'ignorant royalement. Il baissa la tête en soupirant, regroupant les différents outils utilisés pour fixer l'enclos. Et, sans s'en rendre compte, ses gestes se faisaient rapides, brusques. Il était énervé. Il était agacé. Il était sous pression. Les ustensiles métalliques produisaient alors une étrange mélodie : la mélodie de la rancoeur, de la colère, de la frustration, quelque chose comme ça.

Il se redressa finalement pour laisser tout en plan et franchir les quelques pas qui les séparaient. Il posa la main sur son bras pour la contraindre à lui faire face. « Est-ce qu'on doit faire comme s'il ne s'était rien passé ? Est-ce qu'on doit faire comme si tu avais un peu trop bu et que tu ne te souviens absolument pas de cette soirée ? J'pose la question, Joy car moi, je n'y arrive pas. », dit-il d'une traite après lui avoir lâché le bras. « Il voulait dire quoi ce baiser ? Il va falloir arrêter de me fuir. Je suis là. Je suis bel et bien là, et je ne suis pas prêt de mettre les voiles alors s'il te plaît, explique-moi. » Si ses propos sonnaient comme ceux de quelqu'un qui sait ce qu'il fait et dit, son regard hurlait son incertitude. Et elle le connaissait suffisamment bien pour le percevoir, cet air perdu. Car, il l'était. Perdu. Aiden avait beau essayé de remonter à la surface, de sortir de cette dépression et de cet état léthargique, à chaque fois qu'il croisait le chemin de Joy, ses cicatrices se rouvraient … et il avait le sentiment de couler. Pourquoi avait-il ce besoin viscéral de se rapprocher de la source de toutes ces douleurs ? Était-il devenu aussi stupide que le moustique, attiré par la lumière au point d'en perdre la vie ?
Son regard était planté dans celui de l'être aimé, à la recherche d'une issue de secours, d'une réponse. Il recherchait ce qu'il voulait y lire et y voir. Sans vraiment être persuadé que ce soit une bonne idée. Et à la regarder de la sorte, il ne se rendit même pas compte qu'il était à quelques centimètres d'elle. Près. Trop près.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. Joy n’avait même plus la force de continuer à le regarder. Elle devait déjà le faire au travail quand ils étaient obligés d’être dans la même pièce. Aujourd’hui, c’était censé être son jour off, celui où elle posait son cerveau pour seulement donner de son temps et de son énergie autre que pour ses problèmes personnels. Lorsqu’elle vit qu’Aiden avait visiblement décidé de retourner ici, un soupir s’était échappé de ses lèvres. Jamais donc pourrait-elle se déconnecter complètement ? Elle avait laissé faire les employés du sanctuaire, puis elle s’était retrouvée seule avec Aiden, et c’était plus fort qu’elle. L’interne devait savoir pourquoi il était ici, était-il venu ici dans l’idée de la retrouver ? Depuis cette soirée dans la ruelle, la jeune femme ne lui avait pas reparlé. Elle l’avait soigneusement évité, surtout après avoir appris qu’il avait enchaîné cette soirée avec un date. Joy avait compris le message, un message qu’elle avait tenté de prendre comme un signe. C’était le signe qu’il fallait qu’ils avancent tous les deux. D’ailleurs, elle s’était elle aussi autorisée des folies, comme avec Maxence par exemple, et puis sans parler de Nolan où elle avait dérapé le mois dernier. Elle aussi faisant en sorte de l’oublier, comme Aiden souhaitait le faire.

Elle s’était finalement tue, laissant le chirurgien finir sa tache. Il faisait bien ce qu’il voulait, de toute manière il ne lui avait pas demandé son avis quand il était parti du jour au lendemain, il ne l’avait pas fait non plus quand il était revenu sans prévenir, donc autant continuer sur la lancée… Elle se perdait dans ses pensées alors qu’Aiden semblait s’activer autour de l’enclos, le bruit métalliques résonnant dans ses oreilles, quand le silence se fit entendre, elle fronça les sourcils, et n’eut pas le temps de le voir arriver qu’il l’eût attrapé par le bras pour la tourner vers lui. Elle se retrouva face à lui : « Est-ce qu'on doit faire comme s'il ne s'était rien passé ? Est-ce qu'on doit faire comme si tu avais un peu trop bu et que tu ne te souviens absolument pas de cette soirée ? J'pose la question, Joy car moi, je n'y arrive pas. » Il semblait pourtant très bien arrivé étant donné qu’il datait toutes les femmes qu’il croisait. « Il voulait dire quoi ce baiser ? Il va falloir arrêter de me fuir. Je suis là. Je suis bel et bien là, et je ne suis pas prêt de mettre les voiles alors s'il te plaît, explique-moi. » Elle avait soutenu son regard sans pour autant cacher sa surprise, les sourcils froncés, elle finit par poser ses yeux sur ses lèvres qui bougeaient pour exprimer sa colère. Elle leva de nouveau les yeux vers lui lorsqu’il eut fini ses propos, elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’exprime de la sorte, tout à coup, encore moins à ce sujet. Elle ne bougea pas d’un centimètre parce qu’au fond, cette proximité avec lui… elle en avait l’habitude, mais elle se dégagea tout de même de son emprise, libérant son bras de sa main elle finit par répondre : « Il ne s’est rien passé, non ? » demanda-t-elle finalement, ne comprenant pas quel numéro il jouait. « Comment va Helena ? » continua-t-elle pour lui faire comprendre qu’elle était au courant, que ce rendez vous avait suivi ce moment dans la ruelle et que donc, Joy avait pris ça pour un moment d’égarement qu’ils devaient tous les deux oublier. Emily lui avait dit, et d’autres rumeurs avaient confirmé que Dr Iaro était en train d’aller de l’avant. « Et puis, tu es là pour combien de temps, Aiden ? Je ne peux plus te faire confiance. » Voilà ces derniers mots. La dernière fois il avait tourné les talons sans se retourner, même si c’était elle qui avait mis fin à leur relation, lui avait décidé d’abandonner, pire même, de fuir… Alors comment pouvait-elle lui faire confiance maintenant ? Elle avait l’impression qu’il avait répondu tout seul à ces questions en décidant d’inviter une autre femme au restaurant. Pour elle, en tout cas, le message avait été clair et elle avait donc continué à vivre elle aussi. Tout du long, Joy avait maintenu cette proximité, son regard planté dans le sien... Elle restait tout de même surprise de voir qu'il en avait apparemment aussi énormément sur le coeur...

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.
« Il ne s’est rien passé, non ? » Les yeux plissés, il se demandait si elle se foutait royalement de sa gueule. Etait-ce ce qu'elle voulait ? Qu'il se sente comme le roi des crétins ? Qu'il ait une fois encore le sentiment de se faire dévorer le palpitant ? Ou alors était-elle aussi perdue que lui et c'était la raison de telles paroles ? Pourquoi n'y avait-il pas de modes d'emploi ? De notes à suivre ? Pourquoi est-ce qu'on se retrouvait toujours seul ? Perdu ? Ne pas avoir les réponses à toute cette énigme le rendait tout simplement malade. Alors peut-être que c'était ça la maladie d'amour. « Si c'est ce que t-- », il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'elle l'enchaînait avec une question qui le fit presque tressaillir. « Comment va Helena ? » Il recula d'un pas, les sourcils froncés, l'air presque ahuri. Il ne s'attendait pas à ce que le prénom de la demoiselle apparaisse dans la conversation. Helena Cohen. Une rencontre fortuite qui avait eu sur lui l'effet d'un après-midi ensoleillé en plein novembre. Son sourire, sa bonne humeur, son enthousiasme naturel avaient fait en sorte qu'il daigne finalement sortir de son trou et découvrir le monde. Il secoua la tête de droite à gauche, tout en laissant échapper un rire nerveux, sûrement parce qu'il était surpris qu'elle ait à ce point un œil sur sa vie. « Et puis, tu es là pour combien de temps, Aiden ? Je ne peux plus te faire confiance.  », il releva la tête vers Joy, l'air sérieux. « Tu ne peux plus me faire confiance ? Parce que je suis parti, c'est ça qui te hante et te tourmente ? Que j'ai pris la décision de retrouver ma famille au moment où tu as tiré un trait sur notre histoire, au moment où tu as décidé de me dégager de ta vie ?  » Il leva les bras doucement en l'air avant de les laisser retomber le long de son corps. « Tu peux me reprocher un tas de trucs, Joy. Mais je te rappelle que c'est toi qui a mis fin à cette relation. C'est toi qui l'a prise cette porte, sans te retourner.  » Il secoua la main, comme s'il décidait d'abandonner cette conversation qui ne ménerait à rien, qui n'alimentait que de vieilles cicatrices loin d'être guéries.

« Fais chier, putain. » marmonna-t-il alors qu'il passait une main nerveuse dans ses cheveux. Il perdait ses moyens, face à l'interne. Il perdait ses moyens comme à chaque fois qu'il prenait conscience de la fin de leur relation. A chaque fois, il la revivait. A chaque fois, il en souffrait. Idiot ! « Je dois donc faire comme s'il ne s'était rien passé, c'est ça donc ce que tu veux ? » demanda-t-il alors qu'il venait de refaire un pas dans sa direction, comme si cette question l'animait entièrement. « C'est vraiment ce que tu veux ? Je ne sais pas lire entre les lignes, Joy. Tu m'as dégagé de ta vie alors qu'au fond, tu voulais que je reste apparemment. Alors est-ce que c'est la même chose maintenant ? Est-ce que tu me dis que ce baiser ne voulait rien dire mais que dans le fond, tu es aussi paumée que moi ? Qu'est-ce que je dois faire ? », finit-il par dire en concluant ce petit monologue en plantant son regard dans le sien. Les prunelles brillaient, non pas à cause des larmes mais á cause de cette vague d'émotions qui venait de le prendre par surprise. Une fois de plus. Dire qu'il voulait passer une journée tranquille et caliner des koalas. Génial.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. Il avait l’habitude de se sentir comme le roi des crétins, non ? Joy ne préférait même pas imaginer ce qu’il lui était passé par la tête en invitant cette autre nana. Rien que l’idée qu’il puisse poser ses mains sur une autre femme l’énervait alors qu’elle était loin d’être innocente ces derniers temps de ce côté-là. Mais lorsqu’elle avait appris qu’il avait fait ce move avec cette nana, Joy avait pris cela comme une réponse à toutes ces questions : ils devaient avancer chacun de leur côté. La jeune femme était donc sortie, elle s’était changée les idées, et avait évité à tout prix de recroiser Aiden depuis ce soir-là. Pourtant, quand elle plongea son regard dans le sien, elle comprit qu’Aiden n’était pas réellement passé à autre chose. Elle ne comprenait pas à quoi il jouait. Pour elle, ils étaient passés à autre chose, et elle continua même en évoquant Helena. C’était le déclic qu’elle avait eu besoin d’avoir pour comprendre que c’était terminé. Aiden avait l’air presque choqué qu’elle soit au courant de cela, mais il devrait savoir qu’à l’hôpital, tout se savait. Elle avait même cru que c’était lui qui avait fait passer le message mais à en voir la surprise dans ses yeux, elle comprit que ce n’était pas le cas. Elle finit par lui dire qu’elle ne pouvait plus avoir confiance en lui de toute manière. « Tu ne peux plus me faire confiance ? Parce que je suis parti, c'est ça qui te hante et te tourmente ? Que j'ai pris la décision de retrouver ma famille au moment où tu as tiré un trait sur notre histoire, au moment où tu as décidé de me dégager de ta vie ? » Il s’était reculé, et la jeune femme ne lâchait pas ses émeraudes, elle sentait son palpitant s’emballer dans sa poitrine. « Tu peux me reprocher un tas de trucs, Joy. Mais je te rappelle que c'est toi qui a mis fin à cette relation. C'est toi qui l'a prise cette porte, sans te retourner. » Elle soupira, retenant presque un grognement. Ils n’étaient décidément plus sur la même longueur d’onde. « J’en sais rien d’où tu es parti Aiden. De ce que t’as fait pendant un an, d’avec qui tu étais. J’ai décidé de tirer un trait sur notre histoire parce que t’étais plus là Aiden. T’étais plus le même depuis que j’avais perdu le bébé. C’était plus toi, on n’était plus nous… » dit-elle alors qu’elle sentit sa gorge se nouer, elle sentait presque un sanglot l’envahir, mais elle ravala sa salive pour le réprimer. Elle devait rester forte face à lui, même s’il semblait déboussolé. Depuis tout ce temps, Joy ne savait pas où il était parti, ce qu'il avait fait pendant un an mais elle était bien trop fière pour demander quoique ce soit. « Fais chier, putain. » Elle plissa les yeux, en le regardant. « Je dois donc faire comme s'il ne s'était rien passé, c'est ça donc ce que tu veux ? » Et à chaque fois qu’il posait ses yeux sur elle, son cœur se tordait, elle ferma ses yeux un court instant venant récupérer sa respiration comme elle le pouvait… Quand elle les réouvrit, il s’était rapproché d’elle à nouveau et elle retint son souffle alors qu’il rajouta : « C'est vraiment ce que tu veux ? Je ne sais pas lire entre les lignes, Joy. Tu m'as dégagé de ta vie alors qu'au fond, tu voulais que je reste apparemment. Alors est-ce que c'est la même chose maintenant ? Est-ce que tu me dis que ce baiser ne voulait rien dire mais que dans le fond, tu es aussi paumée que moi ? Qu'est-ce que je dois faire ? » La bouche entrouverte, un soupir s’échappa de ses lèvres. Ses yeux brillaient, elle vit au fond de lui qu’il n’était qu’un oiseau blessé mais elle ne savait pas si elle avait les bonnes armes pour le sauver. « Arrête, par pitié, de dire que je t’ai dégagé ! » rouspéta-t-elle, les sourcils froncés, énervée. Ces mots étaient en train de la détruire. « Si tu crois vraiment que je voulais qu’on se sépare, c’est que tu n’as pas compris à quel point je t’ai aimé. Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme je t’ai aimé. Jamais avant toi, jamais après toi. Tu m’as fait croire qu’une famille pouvait être unie avant de me confirmer que non, j’avais bien raison. On ne peut compter sur personne. » répondit-elle sans jamais quitter ses yeux des siens. Elle ravala difficilement sans salive avant d’ajouter : « J’aurais aimé que tu restes, que tu te battes mais tu ne l’as pas fait. Maintenant de l’eau a coulé sous les ponts, j’ai appris à vivre sans toi, et j’ai cru comprendre que tu vivais très bien sans moi aussi. » finit-elle par dire en soupirant, elle détacha son regard du sien, regardant au loin un autre enclos où des koalas faisaient leurs mignonneries. Elle était détruite, elle sentait son palpitant s’animer dans sa poitrine, étant incapable de lui donner des réponses claires et précises.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.
« J’en sais rien d’où tu es parti Aiden. De ce que t’as fait pendant un an, d’avec qui tu étais. J’ai décidé de tirer un trait sur notre histoire parce que t’étais plus là Aiden. T’étais plus le même depuis que j’avais perdu le bébé. C’était plus toi, on n’était plus nous… » Un soupir l'interrompit mais il n'eut pas la force d'ajouter quoique ce soit d'autre.

« Arrête, par pitié, de dire que je t’ai dégagé ! Si tu crois vraiment que je voulais qu’on se sépare, c’est que tu n’as pas compris à quel point je t’ai aimé. Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme je t’ai aimé. Jamais avant toi, jamais après toi. Tu m’as fait croire qu’une famille pouvait être unie avant de me confirmer que non, j’avais bien raison. On ne peut compter sur personne. J’aurais aimé que tu restes, que tu te battes mais tu ne l’as pas fait. Maintenant de l’eau a coulé sous les ponts, j’ai appris à vivre sans toi, et j’ai cru comprendre que tu vivais très bien sans moi aussi. » S'il pensait avoir toucher le fond, il se surprenait désormais à découvrir les catacombes de sa vie. Apparemment, il y a toujours possibilités de creuser. Creuser plus profondément. Le sol s'ouvrait sous ses yeux et il tombait. C'était le sentiment qui venait de l'envahir alors que les paroles de la jeune femme avaient l'effet d'une pluie de sel sur les plaies béantes de son cœur. La mâchoire serrée, les muscles de sa mâchoire tapaient contre ses joues. Il encaissait, il ne disait pas un mot et pourtant il avait le sentiment que chaque phrase était un coup de fusil à bout portant. Alors que son âme vacillait, il restait droit comme un « i » et la fixait. Elle et cette force qu'elle avait toujours eu et qu'elle ne semblait pas avoir perdu. Elle parvenait à le regarder droit dans les yeux et à lui balancer ces vérités au visage. N'avaient-ils pas fini de se torturer ? Y aurait-il une fin ? « Oh parce que tu crois que j'arrive à vivre sans toi ? », souffla-t-il comme amusé par autant de folie. « Je te donne un scoop, Joy. Je n'y arrive pas. C'est de la survie, rien de plus. J'essaie de survivre. De survivre avec ce trou béant que tu as laissé ... » Si son cœur entier avait envie de hurler, sa voix demeurait posée. Il ne criait pas. Il ne criait plus. Il ne devait plus en avoir la force. Aiden était un survivant. Il n'avait pas la folie de croire pouvoir vivre de nouveau. Il savait qu'il était en mode automatique depuis qu'il avait commencé son traitement et sa thérapie. Il parvenait à se lever grâce aux médicaments, qui le tenaient dans le pays de la bonne humeur et chasser ses idées noires. Il était un survivant. Rien qu'un survivant.

« Que je reste, que je me batte … J'étais une putain de loque humaine, Joy. Tu t'souviens pas ? », et il se tapota la tempe du bout des doigts. « Je n'ai fait qu'empirer, que tout empirer ... » dit-il les sourcils froncés, les poings serrés … il se souvenait de combien il avait été un moins que rien, incapable de la rendre heureuse, de remplir les promesses faites par le passé. Il s'en voulait. Il s'en voulait de ne pas avoir pu la rendre heureuse, de ne pas avoir pu les sauver. Mais il avait déjà eu de la chance de pouvoir se sauver … ou presque … car était-il vraiment sain et sauf ? « Mais je suis là. », dit-il en pointant du doigt le sol. « Je suis là. Je suis là car nulle part ailleurs n'a de sens. Sans toi, rien a de sens. Tu ne me fais pas confiance ? Je n'en ai pas peur, je relève le défi, je vais te prouver que tu peux me faire confiance. Je suis là. Et il ne te suffit que d'un geste, d'un mot de ta part... » Il posa sa main sur sa joue pour la contraindre à le regarder dans les yeux. « J'y crois suffisamment pour deux, alors je vais te le répéter … quitte à en perdre ma voix. »

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. Ils n’avaient été que l’ombre d’eux-mêmes durant cette année 2019. Suite à la perte de ce bébé, Aiden s’était perdu et Joy n’avait pas su le rattraper. Ils n’avaient fait que s’éloigner, et ils avaient mis du temps avant de tirer sur l’alarme. Aujourd’hui, ils se retrouvaient plus d’un an après leur rupture, et voilà deux inconnus qui s’affrontaient. Joy avait l’impression de découvrir un nouvel homme, elle était complètement perdue. Elle avait l’impression que de vieux sentiments se ravivaient à chaque fois que son regard se poser sur lui, en même temps que ses cicatrices qui se réouvraient et qui lui arrachaient le cœur. Mais sans tressaillir, elle affrontait son regard, elle le soutenait même en lui interdisant de dire qu’elle l’avait dégagé, comme s’il n’avait été qu’une vieille chaussette à ses yeux. Les mots qu’il portait aujourd’hui sur elle étaient en train de l’anéantir. « Oh parce que tu crois que j'arrive à vivre sans toi ? --- Je te donne un scoop, Joy. Je n'y arrive pas. C'est de la survie, rien de plus. J'essaie de survivre. De survivre avec ce trou béant que tu as laissé ... » Il avait rigolé, peut-être un rire ironique à ce qu’elle venait de dire, mais ce qu’il répondit lui fit froncer les sourcils. « Que j’ai laissé ? » répéta-t-elle en écarquillant les yeux. Elle n’en revenait pas. « Arrête de faire comme si j’étais la seule fautive dans cette histoire ! » rétorqua-t-elle sur un ton véhément, on pouvait lire sa colère dans ses yeux. « Que je reste, que je me batte … J'étais une putain de loque humaine, Joy. Tu t'souviens pas ?  Je n'ai fait qu'empirer, que tout empirer ... » Elle se mordit l’intérieur de la joue, en le fixant. Remuer ses souvenirs était en train de lui tordre les boyaux. En effet, il avait tout anéanti, il avait écroulé ce château de cartes qu’ils avaient mis si longtemps à construire ensemble, elle, Joy Petterson, celle qui ne croyait pas aux histoires d’amour avait chaviré pour Aiden, pensant que c’était le bon. « Mais je suis là.  Je suis là. Je suis là car nulle part ailleurs n'a de sens. Sans toi, rien a de sens. Tu ne me fais pas confiance ? Je n'en ai pas peur, je relève le défi, je vais te prouver que tu peux me faire confiance. Je suis là. Et il ne te suffit que d'un geste, d'un mot de ta part... » Il avait dit ces mots avec une telle assurance, qu’elle avait presque envie d’y croire, mais elle n’en avait plus la force. Il s’était encore rapproché pour venir poser sa main sur sa joue et Joy eut un moment de recul sans pour autant qu’il retire sa main. Joy avait le souffle coupé, elle n’arrivait plus à réfléchir correctement quand il était dans son cercle vital. « J'y crois suffisamment pour deux, alors je vais te le répéter … quitte à en perdre ma voix. » Elle se souvenait vaguement de tout ce qu’il avait pu lui dire ce soir-là, dans la ruelle. Mais Joy était brisée, et c’était lui qui l’avait brisée. Comment pouvait-elle retourner dans les bras de l’homme qui l’avait détruite ? « Je ne sais pas à quel jeu tu joues Aiden, mais je n’ai pas envie d’y jouer. » dit-elle alors que l’étincelle dans son regard s’était éteinte. A cause de lui. Elle n’était plus la Joy qu’il avait connue, tout autant qu’il n’était plus l’homme dont elle était tombée amoureuse. Pourtant elle sentait tous ses sentiments se remuaient au fond de son estomac, ses tempes battre au rythme de son cœur qui était en train de se serrer à chaque mot qu’il osait prononcer comme un conquérant. Elle pensait à Maxence avec qui une sorte de relation était en train de naître, elle pensait à Nolan qui avait su rallumer cette flamme au fond de son cœur, et elle se demandait si elle pourrait être heureuse un jour à nouveau. Le regard toujours plongé dans celui qui l’avait détruite. Elle passa sa langue sur ses lèvres avant de les pincer, et d’enfin ajouter : « Un coup je te vois flirter avec des nanas, un coup tu me dis vouloir me reconquérir. Sois au moins constant dans ce que tu veux. » Elle soupira, se disant qu’il était paumé, et qu’il ne savait pas ce qu’il voulait. Qu’il n’était pas réellement sûr de vouloir être avec elle, qu’il était tourmenté probablement autant qu’elle.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.
«Que j’ai laissé ? Arrête de faire comme si j’étais la seule fautive dans cette histoire ! » Une fois encore, il ne parvenait pas à lui faire comprendre ce qu'il ressentait. Alors qu'il voulait lui exprimer le vide qui était venu prendre place dans sa vie quand ils s'étaient séparés, elle comprenait une faute poussée de son côté. Il ferma les paupières. « Ce n'est pas ce que je dis. », lâcha-t-il d'un ton las, épuisé alors que la bataille ne faisait que de commencer. «Je ne sais pas à quel jeu tu joues Aiden, mais je n’ai pas envie d’y jouer. Un coup je te vois flirter avec des nanas, un coup tu me dis vouloir me reconquérir. Sois au moins constant dans ce que tu veux.  » Il laissa son bras retombe le long de son corps dans un long et profond soupir. Un grognement las s'échappa de ses lèvres alors qu'il laissait également tomber la tête en avant. Pourquoi tout devait être aussi épuisant et éprouvant ? Pourquoi ? Il releva la tête en ouvrant les bras en croix : « Qu'est-ce que tu veux de moi, Joy ? Bordel ! Je comprends pas. Tu m'envoies balader, tu me joues la carte du « on est collègues » alors que je te dis n'avoir jamais cessé de t'aimer, j'accepte et respecte. Tu m'offres ce baiser l'autre soir … pour finalement ne plus m'adresser la parole et m'éviter. Tu me balances des reproches tordus à propos de nanas avec qui je flirterais … et je sais même pas d'où elles te viennent ces idées ... » Il secoua la tête. « Je ne joue à aucun putain de jeu. Je ne joue pas, Joy. Je n'ai jamais joué et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer.  » Il laissa tomber les bras et recula d'un pas.« Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ? Qu'est-ce que tu veux m'entendre dire ? Que je suis incapable d'aimer qui que ce soit depuis que nous nous sommes séparés, pas même ma propre personne … Que je suis complétement paumé sans toi, que ma vie sans toi n'a aucun sens et que ce qui me reste, c'est juste me battre … pour nous. Pour toi.  » ll passa les mains sur son visage qu'il frottait comme à chaque fois que les larmes de colère montaient. Ne pas craquer. Pas maintenant. Pas tout de suite.

« Dis-le moi. Je veux que tu me le dises, que tu me dises que tu ne m'aimes plus, que tu ne m'aimeras plus jamais, que j'appartiens au passé et que nous ferions mieux de nous ignorer. Dis-le moi.  » Il reculait de nouveau d'un pas tout en soufflant. « Moi, je suis là pour toi. Parce que je crois en un « nous ». C'est entre tes mains, Joy.  », et il tendit les mains dans sa direction en appuyant sur la fin de sa phrase.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. « Ce n'est pas ce que je dis. » Ce n’était pas ce qu’il disait, ce n’était pas ce qu’elle comprenait. Il était clair que l’ancien couple n’arrivait plus à se comprendre. Elle ne savait plus sur quel pied danser avec lui, elle marchait constamment sur des œufs. Elle ne savait plus comment agir face à lui. Elle lui reprocha même de ne pas être constant dans ce qu’il voulait. Il envoyait des signaux divergents et la brune avait pris la tangente après avoir appris qu’il voyait une autre femme. « Qu'est-ce que tu veux de moi, Joy ? Bordel ! Je comprends pas. Tu m'envoies balader, tu me joues la carte du « on est collègues » alors que je te dis n'avoir jamais cessé de t'aimer, j'accepte et respecte. Tu m'offres ce baiser l'autre soir … pour finalement ne plus m'adresser la parole et m'éviter. Tu me balances des reproches tordus à propos de nanas avec qui je flirterais … et je sais même pas d'où elles te viennent ces idées ... Je ne joue à aucun putain de jeu. Je ne joue pas, Joy. Je n'ai jamais joué et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ? Qu'est-ce que tu veux m'entendre dire ? Que je suis incapable d'aimer qui que ce soit depuis que nous nous sommes séparés, pas même ma propre personne … Que je suis complétement paumé sans toi, que ma vie sans toi n'a aucun sens et que ce qui me reste, c'est juste me battre … pour nous. Pour toi. » Elle avait dégluti en l’écoutant parler, le fixant alors qu’il passa ses mains sur son visage pour probablement retrouver une certaine contenance. Elle ferma les yeux un court instant, laissant ses paroles résonner dans sa tête. « Dis-le moi. Je veux que tu me le dises, que tu me dises que tu ne m'aimes plus, que tu ne m'aimeras plus jamais, que j'appartiens au passé et que nous ferions mieux de nous ignorer. Dis-le moi. » Il reculait de nouveau d'un pas tout en soufflant. « Moi, je suis là pour toi. Parce que je crois en un « nous » C'est entre tes mains, Joy. » Elle avait réouvert les yeux pour le regarder. Il jouait avec ses nerfs, avec son cœur. « Je ne peux pas. » Non, elle ne pouvait pas. Aiden était écrit dans ses veines, sans aucun doute. Elle avait détourné le regard un instant pour venir poser ses noisettes dans son regard perdu : « Je t’ai évité seulement parce que j’ai appris que tu avais invité Helena en date. J’ai du coup fait pareil, je vois quelqu’un en ce moment. » finit-elle par répondre en soupirant. Elle voyait Maxence, entre autres. Elle s’était convaincue qu’il était le plan parfait pour se changer les idées et passer à autre chose, loin d’elle l’idée qu’il finirait par aller dans les bras d’une de ses meilleures amies, mais ça c’était une autre histoire à venir. « Mais je ne peux pas te dire que je ne t’aime plus. Ce serait un mensonge. » ajouta-t-elle sans quitter son regard, et pourtant tout faisait qu’ils s’éloignaient avec le temps, mais c’était plus fort qu’elle, ses sentiments qu’elle ressentait encore pour lui alors qu’il l’avait détruite.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.
« Je ne peux pas. » Il respirait. « Je t’ai évité seulement parce que j’ai appris que tu avais invité Helena en date. J’ai du coup fait pareil, je vois quelqu’un en ce moment. » Il fronça les sourcils, confus. Helena. Un date avec Helena. Emily, les collègues. Évidemment, il avait oublié combien les informations circulaient dans l'hôpital. Helena était la première personne qu'il laissait entrer dans son univers. Elle avait été la première personne avec qui il avait décidé de laisser tomber quelques barrières. Il lui avait ouvert les portes des ténèbres de son âme. Il avait fait tomber les masques et elle n'était pas partie en courrant. Avait-il eu envie de poser ses lèvres sur les siennes pour le plaisir charnel ? Il ne pouvait pas le nier. Mais a vrai dire, il avait surtout eu envie de se blottir dans ses bras. Pour une nuit. Rien qu'une nuit, où la douceur d'un corps pourrait venir réchauffer son âme. Et pourtant, il n'avait pas agi de la sorte. Parce qu'il l'appréciait cette Helena. « Oh … tu vois quelqu'un ... », dit-il en se pinçant les lèvres pour cacher sa colère et la jalousie qui venait gonfler ses veines. Elle voyait quelqu'un. Un homme posait les mains sur elle. Un homme cueillait son souffle. Un homme avait l'audace de poser ses lèvres sur cette peau qu'il avait tant connu. Elle ne lui appartenait pas. Elle ne lui avait jamais appartenu et pourtant, il avait comme le sentiment d'être dépouillé d'une partie de lui-même en l'imaginant, les joues rosies, avec un autre homme. L'humain est idiot. «Mais je ne peux pas te dire que je ne t’aime plus. Ce serait un mensonge.» Et le voilà, le filet de lumière parmi les ténèbres. Elle ne pouvait pas lui dire ne plus l'aimer … alors cela signifiait qu'elle l'aimait. Qu'elle l'aimait toujours.

« Et, on est censés faire quoi maintenant ? », qu'il lui dit en levant les épaules, d'un air désabusé. « Est-ce que je d--- », avait-il commencé par dire en s'approchant d'elle alors qu'un bénévole venait d'apparaître dans le décor pour le couper dans son élan : « Woh ! Vous avez super bien avancé. Ca a de la gueule maintenant … Vous voulez faire une petite pause ? Boire un truc ? Allez jouer avec les koalas d'à côté …? » Histoire de planter l'ambiance, il y avait du niveau … Aiden glissa les mains dans les poches arrières de son jean, en haussant les épaules. On venait de lui couper l'herbe sous le pied et il en avait perdu l'usage de la parole.

it's a lovely day today-- @Aiden Iaroslavtsev  

☽ 6 mai 2021. Suite à leur baiser, Aiden était parti en date avec Helena et c’était la seule raison pour laquelle elle avait fini par l’éviter. Elle ne voulait pas s’expliquer sur ce baiser qu’elle lui avait offert alors que deux jours après il était parti chiner ailleurs. A vrai dire, elle avait été blessée dans son égo, et avait fini par elle aussi aller voir ailleurs. Elle s’était laisser aller au plaisir charnel d’un autre homme, oubliant tous les maux qui lui pesaient sur les épaules. Joy s’était adonnée à plusieurs hommes, et même femmes, quand elle pensait à Merry. Elle ne s’était pas laissée vivre Joy, surtout qu’elle s’était convaincue ne pas être faite pour les relations sérieuses, alors elle s’était lâchée de ce côte-là. Aiden en serait même étonné de le savoir, elle qui jusqu’ici ne s’était livrée au plaisir charnel qu’avec des personnes qu’elle avait aimées. « Oh … tu vois quelqu'un ... » Elle croisa son regard, et hocha la tête. Comme si lui s'empêchait de le faire... Elle ne savait pas pourquoi elle ajouta : « Oui, on essaye quelque chose. » Non, c’était complètement faux. Elle n’essayait rien du tout avec Maxence, ils passaient juste du bon temps, ils se donnaient un peu de compagnie, une parenthèse dans leur journée parfois difficile. Ils n’avaient rien commencé du tout et pourtant la jeune femme était en train de se convaincre du contraire. Toutefois, elle ne put lui dire qu’elle ne l’aimait plus, c’était impossible. « Et, on est censés faire quoi maintenant ? » Elle avait relevé les yeux vers l’homme qu’elle avait un jour aimé plus que sa propre vie. Elle ne pouvait se résigner à ne plus l’aimer, comme elle ne pouvait se résigner à le voir heureux avec une autre femme. Joy était terriblement égoïste. « Est-ce que je d--- » Il s’approchait d’elle, mais.. « Woh ! Vous avez super bien avancé. Ca a de la gueule maintenant … Vous voulez faire une petite pause ? Boire un truc ? Allez jouer avec les koalas d'à côté …? » Comme si le destin avait décidé de les maintenir à l’écart, son regard se posa sur le bénévole qui venait d’interrompre un moment qui aurait pu changer les choses. « On arrive, merci. » dit-elle en lui offrant un petit sourire. « Super, on est à la buvette ! » Le bénévole tourna les talons pour les laisser seuls à nouveau. Elle s’approcha de Aiden pour planter ses yeux dans les siens. « Est-ce que quoi ? » demanda-t-elle finalement alors qu’ils n’avaient pas beaucoup de temps, ils devraient les rejoindre pour boire un verre et faire comme si de rien était. Est-ce qu'ils devraient se laisser du temps ? Très certainement.

it's a lovely day today-- @Joy Petterson  

☽ 6 mai 2021.
« Oui, on essaye quelque chose. » Le coup de grâce. Il appartenait donc au passé, au monde des souvenirs. Il essaya de ne rien laisser transparaître sans vraiment être certains que ses émotions ne soient pas révélées au grand jour par son petit air dépité. Il ne prit pas la peine de répondre car il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait lui répondre, lui répliquer. Il ne trouvait pas les mots et n'avait pas non plus la force de les chercher.

Le bénévole tourna les talons pour les laisser seuls à nouveau. Elle s’approcha de Aiden pour planter ses yeux dans les siens et il ne savait plus où il était, ni même ce qu'il voulait lui dire. Qu'avait-il prévu de lui dire ? Que voulait-il lui dire ? Il suivit du regard le bénévoler tourner les talons pour finalement affronter le regard de Joy. « Est-ce que quoi ? » lui demanda-t-elle alors qu'il avait toujours ce couteau planté dans son cœur. « Je ne sais pas si je vais réussir à te voir « essayer quelque chose » avec qui que ce soit. Je sais que je n'ai pas mon mot à dire, que je n'ai plus mon mot à dire … mais je ne suis pas certains d'y parvenir. » Ce n'était pas ce qu'il avait voulu lui dire. Ce n'était pas les mots qui s'étaient apprêtés à s'échapper de ses lèvres quelques minutes plus tôt.« J'suis même sûr de ne pas y parvenir. », et une lueur de jalousie vint brûler ses prunelles. Oui, il serait jaloux. Jaloux bien que Joy semblait vouloir appartenir à son passé et rester là. Il baissa les yeux, se massa l'épaule avant de soupirer. « J'te laisse les rejoindre à la buvette … Je crois que c'est mieux si je rentre. », et il recula de quelques pas pour rassembler la boîte à outils qu'il avait utilisé quelques heures plus tôt. Il ne pourrait pas rester. Il ne pourrait pas jouer la comédie, rire aux éclats, sourire … alors que son cœur venait une fois de plus de saigner. Il ne pouvait pas, il n'avait jamais pu.