Quelle semaine elle venait de passer, le genre qui la pousserait à vouloir rester dans son lit toute la sainte journée. En réalité, elle avait été contrainte d’y rester puisqu’elle s’était bien enrhumée, elle ne pouvait pas en bondir comme elle le faisait tous les matins. Sophia avait été là le vendredi soir alors que ce n’était pas dans ses habitudes, elle était rentrée avant elle et avait bien vu que son agente était trempée. Elle s’était presque moquée d’elle au début, en se demandant comme une femme aussi organisée qu’elle avait pu oublier son parapluie. Halston qui était si prompte à lui donner des leçons, se retrouvait bien bête, elle avait dépassé la date à laquelle elle devait faire contrôler sa voiture et ça n’avait pas manqué, elle était tombée en panne au pire moment. L’erreur était humaine, mais ça ne l’empêchait pas de se détester. Elle ne cessait de s’auto-flageller, je suis stupide de ne pas avoir été chez le mécanicien avant, je suis stupide de ne pas m’être mise à l’abri, je suis stupide d’avoir retenu mon ex-mari alors que je savais que j’allais en prendre pour mon grade. Fort heureusement sa colocataire n’avait pas le don de lire dans ses pensées, alors elle se soucia juste de sa santé. La rouquine s’était demandée si l’américaine n’était pas à deux doigts de faire un burn out, chose qu’elle nia. Cependant, elle lui avoua qu’elle avait effectivement passé plus de temps à son bureau ces derniers temps, pour rattraper du travail en retard, un mensonge pour éviter d’aborder le sujet qui fâche. L’actrice voulait bien la croire, parce qu’elle savait que sa vie tournait autour de son métier, mais elle lui demanda de lâcher du lest et d’accepter qu’elle ne pourrait sûrement pas aller travailler le lundi. La Hargreeves accepta et se laissa choyée par sa protégée, qui préféra l’aider à se remettre se pieds plutôt que de voguer à ses occupations habituelles. Elle eut l’impression de découvrir une nouvelle facette de sa personnalité, qui n’était pas aussi frivole qu’elle ne pouvait le montrer au final.
Elle avait profité de sa présence deux journées entières, c’était quelque chose qu’elle pourrait noter sur son calendrier parce qu’il était extrêmement rare que cela se produise. La colocataire d’Halston profitait à fond de sa vie de jeune femme et elle avait bien raison de le faire, même si cela voulait dire qu’elle se retrouvait abandonnée la plupart du temps. Elle n’avait pas le droit de le lui reprocher, elle n’était plus une enfant elle pouvait très bien s’occuper sans elle, sans compter qu’elle avait quelques amis dans le coin, mais elle n’aurait pas craché sur plus de moments avec la donzelle qui savait égayer son quotidien comme personne. Elles avaient passé beaucoup de temps dans leur salon, à regarder des films et à les analyser, elles s’étaient amusées à jouer les jurys et cela l’avait bien aidé à passer le temps. Le lundi fut une toute autre histoire, elle se retrouva seule avec ses remords. Elle devenue un véritable poisson rouge, tournant en rond dans son bocal, elle se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir faire de l’enregistrement de l'accusatrice de Nolan, qui était en sa possession. Elle connaissait bien un journaliste qui lui semblait digne de confiance, mais avait-elle envie que l’on sache que c’était elle qui avait envoyé cette preuve ? Elle savait qu’il essaierait d’en avoir plus, qu’il voudrait son avis en exclusivité sur l’affaire, mais elle n’était pas sûre de vouloir être mise en avant pour ça. L’agente de stars ne se décidera qu’en fin de journée, à une heure où tout le monde était censé être chez soi, elle alluma son ordinateur et ouvrit le site d’un journal. Elle glissa le fameux fichier et cliqua sur envoyer. Ce simple envoi fut suffisant pour soulager sa conscience, elle poussa un soupir qui fut remarqué par l’actrice qui entra dans la pièce. Halston eut pour réflexe immédiat de fermer la page et de lui faire un grand sourire.
Le lendemain, c'est avec détermination qu'elle se rendit à son agence, même si elle n’avait pas retrouvé toute son énergie. Elle avait trop de rendez-vous à honorer pour se permettre de se reposer encore un peu. L’agente de stars avait découvert avec surprise un nom dans son agenda, celui d’Eddie Yang, elle ne se souvenait pas de l’avoir accepté, mais elle avait dû un geste de la main et dire oui-oui à son assistant, comme elle en avait souvent l’habitude quand elle était plongée dans une tâche. Il se pointa à son bureau comme une fleur, alors qu’il avait refusé plusieurs de ses propositions. Il avait un culot certain de revenir alors qu’elle avait insisté pour qu’il continue de travailler avec elle auparavant, mais il valait mieux tard que jamais à ce qu’on disait. Trop occupée à enchaîner les rendez-vous, elle refusa plusieurs appels dont elle ne se souciait même pas des motifs, parce qu’elle savait que ses collègues utiliseraient les codes prévus pour signaler qu’il s’agissait de personnes importantes. La journée se déroula si rapidement qu’elle en avait presque oublié de regarder l’heure qu’il était, mais tout le monde était resté à l’intérieur, planté devant l’entrée avec un air catastrophé. Elle se glissa entre deux collègues et aperçue une marée de journalistes. Il était inutile qu’on lui dise quoique ce soit, elle savait déjà que c’était pour sa pomme. Halston sortit malgré tout, elle n’avait pas d’autre choix pour rejoindre sa voiture et de toute façon elle s’était habituée par se faire harponnée par ces gens-là. Elle avait une démarche rapide, elle était prête à esquiver le moindre micro, mais elle ne pouvait rien faire pour la caméra et les appareils photos. « Halston que pensez-vous de ce revirement de situation ? » « Avez-vous des regrets Mme Hargreeves ? » « Savez-vous que Nolan Waterford est actuellement en tournage à Brisbane ? » « Pourquoi avez-vous envoyé cet enregistrement au lieu de faire une déclaration ? » Elle s’arrêta l’espace de quelques secondes quand elle entendit la dernière question, comment savait-il que cela venait d’elle ? Est-ce qu’elle avait manqué de précautions ? Elle aurait peut-être dû changer d’adresse IP avant de l’envoyer. « Je ne répondrai à aucune de vos questions, laissez-moi passer. » La demande de l’agente de stars était tombée dans l’oreille d’un sourd, elle dut forcer le passage pour pouvoir avancer. « Laissez-moi passer BON SANG. » S’énerva-t-elle alors qu’elle n’était plus très loin de sa place de stationnement. Elle gagna sa voiture et recula à la va vite, en jetant un regard assassin à ceux qui auraient le malheur de vouloir lui bloquer le passage.
Halston prit des directions au hasard, parce qu’elle avait l’impression d’être suivie par un véhicule en particulier. Elle avait l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps, de se retrouver à nouveau à Los Angeles, poursuivie par des paparazzis. La brunette avait du mal à réfléchir, elle se demandait où est-ce qu’elle pourrait bien se réfugier. Elle se rendit compte qu’elle n’était plus très loin d’un studio de tournage, qui était normalement bien gardé par des vigils. Elle permit de se garer dans le parking du personnel, avant de rejoindre la bâtisse et de montrer sa carte, ce qui lui permit d’entrer sans le moindre problème. Elle se trouva dans une foule compacte de figurants, qui bavardait et buvait du café. Halston se fraya un chemin vers le couloir dans lequel se trouvait les toilettes. Elle y entra pour se débarbouiller et passa une main dans ses cheveux, elle se demanda dans quoi elle s’était encore embarquée. Elle sortit et entra en collision avec une personne. L’agente comptait s’excuser, jusqu’au moment où elle croisa son regard. « Je me disais bien que c’était toi qui étais entré. » Elle se racla la gorge, comprenant qu’elle aurait mieux fait de répondre aux journalistes, plutôt que de se retrouver avec le caméraman qu’elle avait rejeté quelques mois plus tôt. Il la poussa violemment, la propulsant contre le distributeur de papier. Abasourdie, elle ne comprenait pas comment il pouvait être assez fou pour l’agresser sur son lieu de travail. Il avança de quelques pas et ouvrit sa braguette. Elle comprit que cette fois, elle ne pouvait pas être une demoiselle sans défense, criant pour qu’un barman lui vienne en aide. Elle se releva progressivement, jusqu’au moment où en un fragment de seconde, elle s’empara de la poubelle pour la lui lancer en pleine figure. Halston profita de l’effet de surprise pour s’élancer vers la sortie.
Plusieurs jours s'étaient déjà écoulés depuis qu'il avait pu enfin se vider de toute anxiété. Le fait de balancer un nombre incalculable de vérités à Halston avait soulagé Nolan d'un poids qui le pesait depuis deux ans maintenant. Il s'était levé chaque matin plus serein, c'est certain. Pourtant, un doute subsistait dans son esprit. Elle lui avait confié avoir un enregistrement, un enregistrement d'une de ses pseudos victimes qui confiait à une amie qu'elle avait effectivement mentit pour quelques entrées dans le monde rose d'Hollywood. Nolan commençait à voir le bout de chemin alors même que le combat n'avait pas commencé. Cette preuve pouvait remettre en doute toutes les paroles de ces femmes qui l'avaient pointés du doigts, lui savait bien qu'il était innocent. C'est aussi le lendemain après cette rencontre fortuite qu'il avait repensé à tout ce qu'il avait évoqué avec Halston, et il regrettait d'avoir été aussi dur. Il lui avait porté des coups de maître et n'aurait pas apprécié être dans une telle situation à sa place. Il l'accablait de tous les maux qui lui incombait et même si c'était la dure réalité, être trop honnête pouvait être blessant. Le soir, Nolan s'était rendu à la maison des Waterford pour partager cette nouvelle. La simple évocation de son ex-femme créa une agitation chez tous les membres de cette famille névrotique. Sa mère s'était emportée, laissant tomber son chiffon pour laisser place à une furie enragée. « Peux-tu me dire cher fils pourquoi tu ne nous as pas dis qu'elle était en ville ?! » qu'elle s'était exclamée en croisant les bras. Effectivement, Nolan avait omit de leur dire qu'il l'avait déjà croisé au gala. Mais pour sa défense, ils n'avaient qu'à être présent. « Oui et pourquoi tu l'as aidé ? Elle a pas besoin de ta charité elle t'aurait laissé au bord de cette route elle. Je suis sûre que c'est qu'un mensonge bidon parce qu'elle veut te récupérer. » avait continué sa soeur. Nolan ne savait plus où donner de la tête, ça allait dans tous les sens et c'était incisif à l'encontre de son ex-femme. En signe d'innocence, Nolan avait levé les mains au ciel et avait tout expliqué. Il était persuadé qu'Halston ne lui mentait pas, et qu'elle n'aurait aucune raison de vouloir à nouveau se rapprocher de lui. « Y a intérêt, je t'étrangle de mes propres mains si tu te remets avec elle et maman ! tu le renies de la famille t'as compris ?! » Levant les yeux au ciel, il était repartit l'instant d'après alors que tout le monde criait comme des mégères malgré qu'il ait passé le perron. Ils étaient censés dîner ensemble mais Nolan n'avait pas la force de parler toute la soirée de son ex-femme. Il avait déjà eu son tarif la veille et ne souhaitait pas s'étaler à expliquer à toute sa famille qu'il ne comptait pas se remettre avec elle, mais qu'il voulait la croire. Peut-être même pourraient-ils devenir plus conciliant l'un envers l'autre dans un futur proche. En tout cas, il se sentait revivre.
La semaine passa à une vitesse fulgurante, avec un Nolan plus léger. Mais à mesure que les jours s'étendaient, il ne recevait aucune nouvelle de la publication d'un enregistrement. Il s'impatientait et se demandait s'il ne devait pas sonner à toutes les portes de Brisbane pour la retrouver et lui demander de lui remettre en main propre cet enregistrement. Il savait bien que si l'enregistrement était déposé par lui-même, ce ne serait pas du tout crédible et qu'on dirait qu'il l'avait monté de toute pièce. C'est pour cela qu'il garda son mal en patience, finissant tout de même la semaine par se ronger les ongles dans cette attente interminable. Lorsqu'il se réveilla ce jour-là, la première chose qu'il avait faite était de s'emparer de son portable pour vérifier si quelque chose était apparu. Mais rien. Il était donc descendu bredouille dans sa cuisine pour manger. Aujourd'hui, il avait une fin de journée de tournage alors il s'était levé tardivement. Se servant un jus d'orange et des pancakes, il s'installa sur son divan, les pieds en éventail sur sa table basse. S'asseoir ici l'apaisait et lui rappelait des souvenirs tout à fait incandescent qui le mettait de bonne humeur. Après être remonté pour se doucher, à nouveau possédé par des souvenirs sulfureux, il s'était rendu jusqu'à son dressing pour enfiler un t-shirt bordeaux et un jean confortable. Un coup d'oeil dans la glace pour remettre en place ses cheveux ébènes, il sortit de chez lui pour prendre la direction du studio de tournage. Tandis qu'il roulait, il reçut un appel de sa petite soeur. Il ne voulait pas lui répondre car il n'aimait pas le faire lorsqu'il conduisait. Pourtant, ses appels insistants et persistants le poussèrent à répondre pour mettre le haut parleur. « Qu'est-ce que tu veux épouvantable laideron ? Je conduis là. » Il entendait un bordel monstre derrière elle, et il se demandait même si elle n'avait pas appelé sans le savoir. Mais non, il entendit sa voix inquiète à travers le combiné. « Ta gueule Nolan c'est sérieux. Je crois que cette pimbêche de bonne femme t'as dit la vérité ! Y a des journalistes partout devant la maison, ils hurlent des trucs inaudibles mais je les ai entendu parler d'un enregistrement ! Elle l'a fait elle l'a publier ! » elle avait hurlé à travers le téléphone pour se faire entendre, et Nolan n'en crut pas ses oreilles. Il se mit à sourire, satisfait, mais ce sourire s'estompa en pensant à sa famille. « Restez à la maison et ne sortez pas ok ? Je pense qu'ils ne savent pas encore où j'habite ici, mais ça ne saurait tarder. » Nolan avait tenté de garder sa venue à Brisbane secrète, mais à présent c'était cuit. Le monde entier allait savoir qu'il était ici et ce n'était qu'une question de minute avant qu'ils ne se ruent chez lui à attendre qu'il rentre. Personne ne pourrait passer le studio et c'était un soulagement pour Nolan. Il devrait faire face à un nouvel épisode de paparazzis et journalistes qui chercheraient par n'importe quel moyen à l'atteindre. Depuis son divorce, ça avait été plus calme, le feu s'étant estompé à mesure des mois mais il restait tout de même un sujet d'actualité. Le moindre faux pas, le moindre mot pouvait le remettre à la lumière du jour. « Mais j'ai des trucs à faire moi tu déconnes là. Bordel, tu causeras ma perte Nolan ! » qu'elle s'était écriée. Il avait grimacé en entendant sa voix nasillarde hurler, mais il se mit à sourire à nouveau. « C'est parfait, t'auras pas à te coller de la peinture sur le visage pour aller voir ton plan cul du jour. » Il avait rit à sa propre vanne tandis qu'elle s'étouffait d'indignation de l'autre côté, en raccrochant violemment après un mot affectueux malgré tout. C'était ainsi entre eux : chien et chat qui pouvaient s'entretuer et se prendre dans les bras l'instant d'après.
Il gara sa voiture à la vitesse de la lumière sur le parking pour se faufiler jusqu'au studio. Passé les vigiles, il soupira car pour quelques heures il serait tranquille. L'acteur ne tarda pas à se rendre auprès de son équipe et leur expliqua ce qui se passait, ce qui allait arriver. Ca pouvait être une mine d'or pour le film à venir. Que ce soit vrai ou non, cela aller susciter un nouvel entrain pour la filmographie de l'acteur et c'était une opportunité non négligeable pour eux. Il souhaitait aussi être transparent envers ses collègues, que ce soit lui qui leur apprenne la nouvelle plutôt que les journaux, les réseaux sociaux ou un article internet. Après cela, c'est le réalisateur qui avait prit Nolan à part pour discuter avec lui sur ce sujet. Ils discutèrent de longues minutes après quoi il s'éclipsa pour renforcer la vigilance des vigiles et qu'ils ne soient pas perturber par les journalistes. Nolan comptait retourner auprès des autres lorsqu'il entendit un bruit sec vers les toilettes. Il n'eut même pas le temps de comprendre, ni de s'avancer, qu'il aperçut Halston débouler de nul part, inquiète. Il fronça les sourcils et se demanda ce qu'elle pouvait bien faire ici. Souhaitait-elle lui parler de la publication de l'enregistrement ? Mais pourquoi avait-elle l'air si haletante ? « Qu'est-ce que tu fais là ? » qu'il lui demanda en s'approchant à petit pas. Arrivé à sa hauteur, il comprit que quelque chose s'était passé car elle n'était pas dans son état normal. Elle sortait des toilettes et l'homme qui bondit brusquement juste après elle lui mit la puce à l'oreille. Sa tête se pencha pour observer l'individu. « Tu cherches quelque chose mon beau ? » qu'il lança avec dédain. Nolan avait bien vu sa braguette ouverte et quelque chose de terrible avait failli se passer pour Halston. Comme pour la protéger, il se mit devant elle en ne quittant pas le caméraman du regard. C'était bas et terriblement atroce de vouloir abuser d'une femme. C'était ce pour quoi il était accusé pourtant, mais il était toujours d'une humeur de chien lorsqu'il était témoin de chose pareille. « Rien qui te concerne Waterford. » c'était ce qu'il lui avait répondu. Le poing de Nolan se serra, et il serra fortement la mâchoire pour ne pas céder à ses pulsions. Il était sur son lieu de travail et ce n'était pas le jour pour faire des vagues à moins de se retrouver avec trois fois plus de journalistes à ses portes.
L’angoisse était à son paroxysme, Halston avait enchaînée les mauvais choix et elle se retrouvait désormais coincée. Elle n’avait nulle part où aller dans ce pays, pas un seul membre de sa famille pour lui ouvrir sa porte, si ce n’est une cousine mais elle n’en était pas proche, il s’agissait du mouton noir de la famille et elle avait dû l’éviter plus ou moins contre son gré. Il n’aurait pas été correct de lui passer un coup de fil, pour lui rappeler son existence pour lui dire « coucou je sais qu’on ne se parle jamais, mais j’ai besoin d’aller chez toi là maintenant tout de suite ». Elle avait bien quelques amis, mais ils devaient tous être à leurs travails et elle ne voulait pas les inquiéter. La discrétion dont pouvait faire preuve l’agente de stars allait la mener à sa perte. Halston avait reçu une certaine éducation, qui avait laissé des traces, elle ne devait pas se plaindre, elle devait juste se débrouiller avec ses propres moyens plutôt que de causer du mauvais sang aux autres. Elle l’avait plus que bien intégrée, puisqu’elle se mettait toujours dans l’ombre des autres, elle ne se faisait jamais remarquée volontairement. Une fois qu’elle avait atteint les trente-cinq ans, elle en fit un bilan plus que mitigé, partagée entre le soulagement d’avoir vécu une vie relativement tranquille, mais déçue de ne pas l’avoir totalement mené comme elle l’entendait. Elle avait appréhendé une certaine amertume, qu’elle n’avait jamais saisie avant, celle de n’avoir été connue qu’à travers son père ou son ex-mari, comme si elle n’était personne sans eux, qu’elle n’avait fait aucun accomplissement digne de ce nom. De nouveau liée à Nolan, elle allait devoir y être confrontée de nouveau, son nom ne figurerait dans la presse que pour être accolé au sien. Cependant une promesse est une promesse, elle ne pouvait pas s’y déroger, encore plus en l’ayant faite à l’une des personnes qui avaient le plus compté pour elle et qui comptait encore.
Halston avait payé sa dette, mais une force inconnue avait l’air d’avoir décidé qu’elle ne l’avait pas assez fait, puisqu’elle comptait encore lui en faire baver d’une manière encore plus cruelle, la pire qui soit. Elle se retrouva nez à nez avec l’homme qui devait le plus lui en vouloir sur cette terre, si on mettait le Waterford de côté. Il était tellement facile d’en imposer face à elle, qui atteignait péniblement le mètre soixante et qui ne dépassait pas les cinquante kilos. Il l’avait envoyé valdinguer comme une vulgaire poupée de chiffon, contre ce qui pouvait le plus lui faire mal dans les sanitaires. Le haut de son crâne avait frôlé les lames du distributeur, elle devait saigner, mais elle n’avait pas envie de le vérifier, elle avait plus important à faire. Elle ne les quittait pas des yeux, craignant le moment où il s’emparerait d’elle pour la jeter dans une latrine et l’enfermer avec lui. Cela voudrait dire terminer dans un endroit similaire à un bunker dans lequel personne n'entendrait ses appels à l'aide. Elle endurait des palpitations cardiaques intenses, se demandant si elle allait vraiment s’en sortir cette fois. Le seul objet qui se trouvait suffisamment proche d’elle était une poubelle, il ne s’attendrait sûrement pas à ce qu’elle plonge sa main dans une chose si répugnante, c’était l’outil parfait. Elle avait miraculeusement réussi son coup, elle avait mis un pied en dehors des toilettes féminins. Halston n’avait plus qu’à se lancer dans le sprint de sa vie, c’était ce qu’elle s’imaginait avant de regarder ses chaussures qui possédaient des talons. Elle releva sa tête et vit son ex-mari, qui l’interrogea bien vite sur la raison de sa venue ici. Les poils de l’agente de star s’hérissèrent, elle avait entendu le caméraman pestiféré contre le papier qui s’était collé sur ses semelles avant de les rejoindre.
Elle se décala et observa les deux hommes, qui commencèrent à se parler. Nolan se plaça devant elle, lui donnant le sentiment qu’elle était sortie d’affaire. Néanmoins, elle restait inquiète, elle avait peur qu’ils en viennent aux mains, même si le caméraman méritait bien qu’on lui refasse le portrait. Elle trouverait ça dommage que son ex se lance dans une bagarre, alors que son nom commençait à être blanchi, elle devait intervenir. « Je vais aller voir la police Shawn, c’est la deuxième fois que tu m’agresses, je ne vais pas laisser passer ça. » Il pouffa de rire ce qui n’était clairement pas la réaction qu’elle attendait de lui. « Et alors comment tu vas le prouver ? Je n’ai qu’à dire que tu es une allumeuse qui n’assume rien et on me comprendra. D’ailleurs je te pensais plus raffinée que ça Halston, donner un rendez-vous à ton ex-mari ici pour qu’il te saute dans les toilettes, sérieusement ? » Halston vit rouge, toutes ces paroles qu’il débitait avaient effacé sa peur pour ne laisser place qu’à l’irritation. Il se sentait tout puissant, elle ne savait pas pourquoi mais elle comptait bien le faire redescendre. « Tu as dû être filmé par les caméras de Brisbane la première fois… et puis j’ai un témoin, tu sais Asher Buckley celui qui t’a remis à ta place ?! » Les yeux de son agresseur devinrent à la limite de sortir de leurs orbites lorsqu’elle évoqua le barman. Il fit quelques pas en avant, mais elle garda la tête haute. « Ne crois pas que tu vas m’avoir comme ça petite conne… On n’est pas aux putains de states ici, on ne peut pas accuser n’importe qui de n’importe quoi, pas vrai Nolan ? » Il était plus que satisfait de sa réplique et n’attendait plus que la réaction de l’acteur. Elle craignait le pire, il allait vraiment finir par le mettre hors de lui. L’agente de stars regarda son ex-mari, elle essaya de capter son attention et de lui faire passer un message : qu’elle le suppliait de ne pas commettre quelque chose qu’il allait regretter dans les minutes à venir…
Nolan avait beaucoup donné pour sa carrière, trop donné. Il était inconcevable pour lui de tout abandonner lorsque le glas avant sonné pour lui. Il avait alors préféré se battre, bien que ce soit dans le vent, et a croire que sa carrière pouvait continuer. Bien sûr, il aurait fallu être fou pour croire que sa gloire d'antan serait toujours la même. Mais c'était derrière lui et malgré tout, il en avait bien profité. Il se contentait donc aujourd'hui de garder espoir et quel espoir, qu'Halston lui avait redonné. Il avait failli ne pas y croire, mais l'appel de sa soeur lui confirmait bel et bien, qu'elle avait tenu cette promesse. Il lui avait dit, qu'il attendrait de voir de ses propres yeux avant de croire quoi que ce soit. Et la moindre des choses qu'elle pouvait faire maintenant pour lui, c'était de lui accorder cette faveur. Il en avait fallu bien peu pour elle. C'était une bonne chose. Mais Nolan aurait préféré qu'elle le croit il y a deux ans déjà. Depuis, de l'eau avait coulé sous les ponts, et Nolan continuait à vivre. Si elle n'était partit, jamais il ne se serait abandonné dans les souffles chauds et doux de d'autres concubines. Une seule femme lui suffisait largement, surtout parce qu'il avait été fou d'elle. Mais les choses changent et ne durent jamais.
En arrivant sur le studio de tournage, Nolan avait été soulagé. Il pouvait éviter les journalistes au moins pour quelques heures, mais nul doute que bientôt, on entendrait leurs voix passer à travers le bâtiment. Lorsque le réalisateur avait lui aussi réalisé que ce serait pour bientôt, il s'était empressé de laisser Nolan pour avertir la sécurité. Et alors que l'acteur souhaitait retourner avec ses collègues, il aperçut Halston sortir en trombe des toilettes pour femmes. Il avait froncé les sourcils, que diable pouvait-elle faire ici ? Il ne s'attendait pas à la voir de si tôt, surtout pas alors que les journalistes rôdaient dans le coin, c'était même suicidaire. En les voyant ensemble, pile le jour où l'enregistrement avait été publié, d'énormes spéculations pouvaient retomber sur eux. Et ce n'était pas le moment pour lancer des rumeurs à ce sujet. Quand il s'approcha plus près de son ex-femme, il remarqua que le haut de son crâne saignait. Et l'homme qui sortit derrière elle, furibond, les yeux noircis par les ombres, faisait ressentir à Nolan qu'une terrible chose s'était passé à l'intérieur. Il avait bien connu Halston, et sur son visage, il reconnaissait la peur et le désarroi. L'acteur serra la mâchoire en observant le caméraman. Parce que oui, il le reconnaissait cet homme. Ils travaillaient ensemble depuis deux mois, mais Nolan ne lui avait jamais adressé la parole. Il écouta les dires que s'échangeaient les deux individus près de lui. « Je vais aller voir la police Shawn, c’est la deuxième fois que tu m’agresses, je ne vais pas laisser passer ça. » Nolan n'y comprenait rien, mais c'était évident, cet homme-là n'en était pas à son premier coup. Et dieu seul pouvait savoir s'il ne s'était arrêté qu'à Halston. « Et alors comment tu vas le prouver ? Je n’ai qu’à dire que tu es une allumeuse qui n’assume rien et on me comprendra. D’ailleurs je te pensais plus raffinée que ça Halston, donner un rendez-vous à ton ex-mari ici pour qu’il te saute dans les toilettes, sérieusement ? » Le poing de Nolan se serra. Ce putain de mec était vulgaire dans ses paroles, et le sang bouillonnait dans les entrailles du Waterford. Il n'allait pas pouvoir se retenir longtemps s'il continuait sur cette lignée. Et puis, quelle idée de croire que Nolan s'abaissait à appeler Halston pour prendre son coup dans les toilettes ! les toilettes ! « Tu as dû être filmé par les caméras de Brisbane la première fois… et puis j’ai un témoin, tu sais Asher Buckley celui qui t’a remis à ta place ?! » Le prochain à le remettre à sa place serait sûrement Nolan, mais il se battait férocement entre sa raison et son envie de cogner son poing jusqu'au sang et l'os à ce "Shawn". « Ne crois pas que tu vas m’avoir comme ça petite conne… On n’est pas aux putains de states ici, on ne peut pas accuser n’importe qui de n’importe quoi, pas vrai Nolan ? » L'aisance avec laquelle Shawn se permettait de l'appeler par son prénom percutait de plein fouet Nolan. Il lui parlait comme s'ils se connaissaient depuis des années alors que jamais ils ne s'étaient parlés sur le studio. L'acteur haussa les sourcils, le poing toujours aussi serré, serrant la mâchoire. Il jeta un coup d'oeil en arrière alors qu'il ne pouvait même pas voir Halston, puis autour de lui. Il n'y avait aucun témoin, ou alors aucun témoin visible dans le champ de vision de Nolan qui les observaient. Ca ne l'arrangeait pas, car au moins, ils auraient pu témoigner de que c'est le caméraman qui cherchait des noises. Nolan s'approcha à quelques mètres de Shawn, la rage dans les yeux. Fort heureusement ils faisaient la même taille tous les deux, car sinon, sa tentative d'intimidation n'aurait pas pu porter ses fruits. « Ton arrogance, tu peux te la mettre dans le cul. Ne me prends pas pour ce que je ne suis pas. » Sa main se posa sur son épaule, et il se mit à lui sourire. « Je pense qu'on peut facilement se passer d'un caméraman plutôt que d'un acteur qui tient un rôle principal. J'ai écrasé la carrière de personnes qui pesaient beaucoup plus qu'un mec comme toi. Alors t'en penses quoi ? Ne me prends pas pour un putain de violeur parce que la prochaine fois que tu laisses entendre ça, j'te règle ton compte dehors. » Il enleva sa main sans dissimuler son sourire, puis se recula. « Et je peux te dire que je suis pas un petit joueur. » qu'il termina en glissant un petit clin d'œil à son interlocuteur. Il se surprenait lui-même d'avoir eu le cran de ne pas lui mettre son poing dans la figure. C'est donc ainsi qu'il délaissa Shawn et tourna les talons pour déguerpir, faisant un signe de tête à Halston pour qu'elle le suive. « Va te faire foutre sale yankee ! » qu'il entendit. Nolan gesticula sa main en avant pour laisser tomber. Ce mec n'en valait même pas la peine, mais il se serait fait un plaisir de lui refaire le portrait. Avec Halston qui le suivait, il l'emmena dans sa loge pour la faire asseoir sur sa chaise. Puis, il s'empara d'une serviette qu'il mouilla légèrement pour la passer à la brune. « Tu peux me dire ce qu'il s'est passé au juste ?! » qu'il lui demanda en croisant les bras. Depuis qu'Halston était réapparue dans sa vie, il avait l'impression que tout se cassait la gueule. Rien n'était tranquille.
Les discours qu’elle avait entendu pendant des années, n’avaient jamais fait autant écho en elle que maintenant. Toutes ces femmes qui racontaient comment elles avaient été agressées, piégées par des hommes de tous genres, les détails sordides lui revenaient en tête. Un assaillant n’était pas forcément un inconnu que l’on croise dans une ruelle sombre, c’était souvent loin d’être le cas, mais cette croyance avait été encrée en elle comme dans de nombreuses personnes. N’importe qui pouvait être un prédateur, le facteur, le boulanger, le chauffeur de taxi ou même un voisin, qui parait être un parfait père de famille. S’apercevoir qu’un collègue d’une de ses actrices pouvait se comporter ainsi, lui faisait froid dans le dos. Était-elle sa première victime ? Il ne lui paraissait pas assez rodé pour qu’il en soit autrement, il avait l’air d’agir sous impulsions, sans le moindre calcul. Il avait commencé à ouvrir son pantalon avant même d’être à l’abri des regards, alors que l’entrée des toilettes était restée grande ouverte. Il la pensait être une proie prête à être dévorée, mais elle lui avait prouvé qu’elle en avait encore sous le pied. L’instinct de survie de la brune lui disait de prendre ses jambes à son cou, mais tomber sur Nolan la coupa dans son élan. Et s’il n’avait pas été là et qu’elle avait chuté dans un couloir désert ? Les scénarios n’arrêtaient pas de se bousculer dans sa tête. L’acteur avait vite saisi la situation, s’interposant entre eux. Le caméraman avait malgré tout trop d’assurance, comme si rien ne pouvait l’arrêter. Il se montrait insensible à sa menace, avait fait une supposition vulgaire à laquelle elle ne prendra pas la peine de répondre. Elle sentait son ex-mari bouillir, elle essaya de calmer le jeu en lui rappelant de quoi elle disposait pour l’incriminer. Une tentative bien vaine, parce qu’il se croyait toujours intouchable et s’était lancé dans une énième provocation. Elle observa Nolan, qui semblait chercher d’éventuels témoins, mais ils restaient désespérément seuls. Il s’approcha un peu trop de lui, mais contre toute attente il n’aura aucun geste violent, juste des répliques assez bien senties pour que Shawn les abandonne. Il lui fit signe de la suivre et elle ne se fera pas attendre, ne voulant plus se trouver une seconde de plus dans cet endroit de malheur.
L’agente de stars s’installa sur la chaise qu’il lui indiqua, prit la serviette tendue et passa une main sur son front. Elle la baissa au niveau des yeux pour observer le sang qui se trouvait au bout de ses doigts, qui se mirent à trembloter. La sidération qui la frappait, l’empêchait de répondre immédiatement à son interlocuteur. Elle se demandait encore comment cela avait pu se produire et se dérouler aussi vite. Un moment fugace, mais assurément marquant qui n’allait pas la quitter de sitôt. Cette vision d’un homme prêt à tout pour prendre sa revanche, lui faire endurer des tourments dont elle n’imaginait pas l’étendue... Elle posa la serviette sur sa tête et ferma les yeux. « Je… je voulais juste me réfugier quelque part… je fuyais les journalistes…. Et puis je me suis rendue compte que je me trouvais non loin d’un lieu gardé par des vigils, auquel je pouvais avoir accès alors j’ai foncé dedans. » Être une telle tête brûlée ne lui ressemblait pas, mais le fait qu’il s’agisse d’un endroit familier l’avait tout bêtement rassuré sur le fait qu’elle y serait en sécurité. « Je me suis faufilée parmi les figurants, sans faire attention à sa présence. Je me suis dirigée vers les toilettes, pour me rafraîchir. Alors que je m’apprêtais à partir, il sortit de nulle part et me bloqua, il m’a poussé suffisamment fort pour que j’atterrisse dans un distributeur. J’étais au sol quand il a commencé à… » Elle secoua sa tête dans tous les sens. « Ouvrir sa fermeture éclair… » Un bruit qu’elle allait assurément voir d’une autre façon à présent. « Il était prêt à se venger de cet affront que je lui avais fait quelques mois plus tôt. » Elle ouvrit ses paupières et se remémora ce moment. « J’avais accepté d’avoir un rendez-vous avec lui dans un bar, mais le courant n’était pas passé alors j’ai tout simplement abrégé et il ne l’a pas supporté. Il a fait semblant de partir, alors qu’il m’attendait à la sortie. Il s’est approché et a posé ses sales pattes sur moi… » Un frisson de dégoût s’empara de tout son corps. « Heureusement pour moi, le barman m’a entendu crier et est venu à mon secours, je ne sais pas ce qu’il me serait arrivé sans lui. » Elle lui en était éternellement reconnaissante, il n’avait pas idée d’à quel point. « Voilà tu sais tout… tout est parti d’un simple rejet mal digéré. » Elle posa la serviette sur ses genoux. « Tu as fait preuve d’un sang-froid… impressionnant. »
Il était infâme et terriblement vulgaire cet homme-là. Nolan n'aurait pas pensé tomber sur ce genre de dingue aujourd'hui. Et la journée si l'on pouvait dire ça, venait juste de commencer pourtant. Il n'allait pas être au bout de ses peines. Mais il avait cette terrible sensation, que depuis sa retrouvaille avec Halston, tout partait en vrille. Si d'un côté c'était une bonne chose pour lui car elle le croyait enfin et comptait bien l'aider, de l'autre, il ne savait pas à quoi s'attendre. Elle avait l'air de choper ennui sur ennui et ça ne ressemblait pas à Halston. Heureusement que Nolan s'était interposé entre eux, sinon le pire aurait pu se produire. Mais Shawn n'en démordait pas pour autant, toujours aussi insolent et sûr de lui. Ca révulsait totalement Nolan, et il n'avait qu'une envie c'était de l'attraper par le col pour lui foutre la raclée de sa vie. Il était donc seulement resté sur des menaces, mais des menaces bien réelles. Il avait bien brisé la carrière de la petite protégée de son ex-femme après tout, il pourrait recommencer. Il n'avait plus la même influence qu'auparavant, mais il lui restait tout de même des amis fidèles qui feraient tout pour lui. Déplaçant monts et merveilles. Et l'acteur n'avait rien de plus à lui dire, de toute manière rester ici n'était pas une bonne idée car il se battait intérieurement pour ne pas lui sauter au cou. Nolan avait toujours été une personne ayant le sang chaud, une montée de colère et ça pouvait être terrible de croiser son chemin. Il finissait souvent par regretter, mais ça lui faisait du bien, même un peu trop. Il avait donc fait signe à Halston de le suivre, il ne comptait pas la laisser avec ce malade car il serait sûrement prêt à lui faire du mal ici même puisque personne ne passait dans le coin.
Quand ils entrèrent dans sa loge, il prit une serviette qu'il humidifia pour la lui tendre. Il attendait des explications, car tout cela était irrationnel. Il avait prit parti alors même qu'il ne connaissait rien de l'histoire entre eux. Peut-être que ça pouvait être la fautive après tout ? « Je… je voulais juste me réfugier quelque part… je fuyais les journalistes…. Et puis je me suis rendue compte que je me trouvais non loin d’un lieu gardé par des vigils, auquel je pouvais avoir accès alors j’ai foncé dedans.» Fuir les journalistes ? Ils étaient donc remontés à elle, Nolan en était certain. Il ne savait pas par quel moyen elle était passée pour publier l'enregistrement mais elle l'avait bien fait. Il aurait pensé pourtant, qu'elle l'aurait fait de manière anonyme pour ne plus être associée à lui. C'était incroyable qu'ils aient déjà mis la main sur Halston et les Waterford sans pouvoir attraper le bon Waterford. « Je me suis faufilée parmi les figurants, sans faire attention à sa présence. Je me suis dirigée vers les toilettes, pour me rafraîchir. Alors que je m’apprêtais à partir, il sortit de nulle part et me bloqua, il m’a poussé suffisamment fort pour que j’atterrisse dans un distributeur. J’étais au sol quand il a commencé à… Ouvrir sa fermeture éclair… » Ceci expliquait la braguette ouverte. Nolan leva un sourcil, exaspéré et dégoûté. Il n'osait pas imaginer l'état dans lequel elle devait se sentir à présent. L'euphorie devait être encore présente dans chaque membre de son corps. Lui-même en tremblait encore. « Il était prêt à se venger de cet affront que je lui avais fait quelques mois plus tôt. J’avais accepté d’avoir un rendez-vous avec lui dans un bar, mais le courant n’était pas passé alors j’ai tout simplement abrégé et il ne l’a pas supporté. Il a fait semblant de partir, alors qu’il m’attendait à la sortie. Il s’est approché et a posé ses sales pattes sur moi… Heureusement pour moi, le barman m’a entendu crier et est venu à mon secours, je ne sais pas ce qu’il me serait arrivé sans lui. » Ainsi donc, elle aussi tentait de profiter de sa vie ? Il s'était peut-être trompé à son sujet la dernière fois. Il pensait qu'elle aurait pu sérieusement trouver mieux, ou peut-être simplement tenter quelque chose avec quelqu'un qui n'était pas du milieu. Pour Nolan, il avait déjà fait la quête d'être avec quelqu'un de son milieu, et il aurait préféré ne pas connaître ça. Tout était plus vif et enflammé quand cette personne partageait le même monde. Nolan trouvait pourtant que c'était une bonne chose pour elle, mais un petit pincement dans son ventre se fit ressentir. Il s'entortilla légèrement pour enlever cette sensation et continuer à l'écouter. « Voilà tu sais tout… tout est parti d’un simple rejet mal digéré.» Il soupira, irrité que ce Shawn en soit venu à une mesure extrême pour avoir son coup. Il aurait pu demander à Nolan, il lui aurait donné quelques tuyaux. « Je vois. Pas très joli joli comme histoire. » qu'il commenta simplement. Il était tout de même étonné qu'elle se confie à lui aussi facilement après toutes les horreurs qu'il lui avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient croisés. A sa place, il n'aurait même pas prit la peine de partir dans les détails. « Tu as fait preuve d’un sang-froid… impressionnant.» qu'elle continua. Les bras de Nolan se croisèrent et il se laissa aller contre le meuble derrière lui pour prendre appui. Evidemment qu'il devait le faire. « Il n'en valait pas la peine. Pas aujourd'hui. » Son visage se crispa et il regarda Halston. « Maintenant que tu es là, il faudrait que je te remercie. Apparemment tu as bien publié l'enregistrement et je t'en suis reconnaissant. Et d'après ce que je comprends... les journalistes cherchent à t'avoir ? Ils sont aussi devant chez mes parents. » D'ailleurs, il serait peut-être temps pour Nolan d'enfin entendre ce fameux audio. Mais il avait bien peur d'entrer dans une colère noire en entendant ces vérités. « Il va falloir que je réagisse sous peu. Un communiqué ou une interview pourrait faire l'affaire. » Il lui parlait comme si elle était encore son agente. Or, ce n'était plus le cas et en réalité elle n'avait pas besoin de le savoir. Mais Nolan tenait à ce qu'elle sache ce qu'il comptait faire dans les prochains jours. Car malheureusement, leurs noms allaient finir par être associés à nouveau. « Tu n'as pas publié anonymement ? » Une question qui le démangeait et il se posait de plus en plus de question à ce sujet. Que cherchait-elle à vraiment faire ? Et si cet enregistrement existait déjà depuis longtemps mais qu'Halston ne lui en avait jamais fait part ?
Si les assaillants de l’agente de stars avaient réussi à pénétrer dans le studio de tournage, s’ils avaient vu qu’elle se retrouvait toute seule dans la loge de son ex-mari, ils s’en donneraient sûrement à cœur joie. Cependant, cela n’avait plus autant d’importance, pour le moment sa tête était complètement ailleurs. C’était devenu bien futile, à côté de ce qui avait failli lui arriver, cela lui faisait remettre les choses en perspectives. Elle se lança dans son récit en commençant par le tout début, ce qui l’avait poussé à venir ici. Halston repensa aux visages des deux journalistes, qui s’étaient lancés dans une course poursuite, elle les détesta presque autant que le caméraman, si seulement ils avaient respecté son choix elle n’en serait pas arrivée à là. Cette succession d’événements malheureux, ils en étaient grandement responsables, à vouloir fouiner partout, tout le temps. Est-ce que cela intéressait tant que ça les gens, de savoir ce que pensait l’ex-femme de Nolan Waterford ? Ne voulaient-ils pas plutôt l’avis du principal concerné ? Ou n’étaient-ils pas passés à autre chose depuis le temps ? Le monde ne tournait pas autour du mouvement MeToo, du moins plus autant. Il existait tant de célébrités à travers le monde, pourquoi s’acharner sur eux ? Il fallait croire qu’il n’y avait pas plus croustillant que leur histoire actuellement.
L’acteur ne faisait pas le moindre commentaire, il la laissait dérouler son histoire. Il y avait pourtant de quoi rebondir, elle s’attendait à ce qu’il critique ses goûts en matière d’hommes, même si cela incluait de se critiquer lui-même. Il n’était pas marqué sur son front que Shawn était un potentiel violeur, il s’était comporté de façon tout à fait banale au début, il l’avait certes abordé avec certaine appétence mais cela ne l’avait pas alarmé. Au contraire, cela l’avait fait se sentir femme, un sentiment qu’elle avait oublié depuis un long moment. Elle s’était fermée comme une huître, était restée imperméable à la flatterie, mais cet homme avait su débarquer à une période où elle commençait à s’ouvrir. Halston s’était donc dit pourquoi pas, qu’est-ce que ça lui coûterait de donner un rencard, mais elle n’avait pas pris tous les paramètres en compte. La brune ne s’était pas dit qu’elle serait amenée à le recroiser alors qu’il était dans son milieu, elle se disait que ce n’était pas un de ses protégés cette fois et donc que c’était déjà suffisamment différent. Il donna finalement un bref avis sur tout ce qu’elle avait raconté. « Pas du tout même… Je suppose que si je suis amenée à avoir besoin de toi lors de ma déposition, je ne pourrais pas compter sur toi ? » Elle ne lui avait pas livré toutes ces confidences uniquement pour le plaisir de vider son sac, mais aussi pour qu’il connaisse bien sa version et puisse lui apporter son soutien, si jamais on lui demandait si elle avait un témoin. L’américaine ne savait pas si elle serait écoutée, crue, elle avait entendu tant de témoignages de femmes qui se disaient bâillonnées par les forces de l’ordre, qu’elle avait peur que cela lui arrive. Elle le complimenta sur sa maîtrise de lui-même, il lui dit qu’il n’en valait pas la peine, du moins pas aujourd’hui. Cela voulait donc dire que s’il était conduit à recroiser sa route, il ne réagirait peut-être pas de la même façon. Elle fut partagée entre l’envie qu’il le démolisse et celle qu’il n’ait plus l’occasion de le voir, parce qu’elle aurait réussi à le faire bannir des plateaux de tournages.
Il profita de sa présence pour la remercier d’avoir tenu sa parole, lui qui ne la croyait plus digne de confiance. « Je l’ai bien envoyé oui. Cela m’a valu d’être assaillie à la sortie de mon travail. Il doit sûrement y avoir l’un d’entre eux près de chez moi, comment ne pourraient-ils pas connaître une adresse qui est à la fois habitée par une agente de stars et son actrice… Par contre… pourquoi chez tes parents ?! » Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire par là, est-ce qu’il était en train de lui raconter que dans leur pays d’origine, les journalistes étaient aussi devenus fous ? Il évoqua ce qu’il comptait faire, chose sur laquelle elle n’avait plus de mot à dire. « Tu fais comme tu le sens, Nolan. » Elle avait démissionné de son rôle de conseillère depuis bien longtemps, et puis elle était persuadée qu’il n’était pas seul, qu’il avait d’autres personnes pour l’épauler. Une étrange interrogation apparue, elle devina rapidement qu’elle était à double sens, mais elle n’arrivait pas à savoir ce qui se cachait en dessous. « Si je l’ai fait de manière anonyme, mais ils sont quand même remontés jusqu’à moi. » Ils savaient toujours tout, elle ne serait pas étonnée d’apprendre qu’ils connaissaient l’immatriculation de sa voiture ou même son groupe sanguin. Les sourcils de la Hargreeves se plissèrent légèrement. « De toute façon même s’ils n’avaient pas réussi à le faire, j’aurais été irrémédiablement rattachée à toi. J’ai beau ne plus porter ton nom et mon alliance, je suis toujours ta chose, à leurs yeux. » Il était difficile de discerner si elle le disait de manière négative ou non. « Je n’existerai donc jamais de par moi-même… » Ajouta-t-elle dans un murmure.
Comme si les paparrazzis et les journalistes ne suffisaient pas, il fallait que les cieux viennent emmerder le Waterford dans un sauvetage in extresmis dont son ex-femme était la victime. Elle avait été bien chanceuse de croiser la route de quelqu'un. Car même si Nolan avait toujours une dent contre elle et qu'il ne lui pardonnerait pas aussi facilement, il ne souhaitait pas que quelque chose de mal lui arrive. Halston avait tout de même partagé sa vie, et il avait été amoureux d'elle. Ce n'était pas pour rien qu'il l'avait demandé en mariage, lui, le grand célibataire, beau gosse, et instable. Halston avait été sa seule chance de rédemption, mais il avait comprit qu'il était destiné à errer seul jusqu'à la fin. S'ils avaient été encore marié et qu'un homme touchait à un cheveux d'elle, il l'aurait sûrement fracassé en quelques mouvements. Habile dans les bagarres, Nolan avait tout de même été éduqué par un gros dur taré : son père. Hal était peut-être un père cool et immature, mais Nolan accordait une chose à son père, il avait bien éduqué ses fils et leur avait apprit des techniques de combat des Marines pour que lui, et feu son petit frère Archie puissent défendre la famille Waterford s'il était absent. Ca n'avait pas été de tout repos, et une vraie corvée pour Nolan. Mais parer les coups, en donner, le soulageait aussi d'une certaine manière. Son tempérament sanguin révélait cette colère qui s'époumonait au fond de ses entrailles. Nolan n'en doutait pas, il aurait gagné ce combat contre Shawn. Il devait être brutalement honnête avec Halston.
« Pas du tout même… Je suppose que si je suis amenée à avoir besoin de toi lors de ma déposition, je ne pourrais pas compter sur toi ? » Presque scié par une telle remarque, il arqua un sourcil face à cette question posée par Halston. « Et bien ça dépend. Il faudra à nouveau me promettre que t'arrêteras de te foutre dans la merde. Tu ne seras pas éternellement protégée. » Il avait cette impression qu'ils avaient tous les deux un mauvais karma. Toutes sortes de mauvais événements gravitaient autour d'eux, que ce soit ceux qu'ils côtoyaient, ou les rumeurs incessantes. Rien n'était tranquille. « Trouve-toi un mec pour te protéger, et pas un mec comme Shawn, je t'en prie. » qu'il souligna en démontrant son dégoût. Halston pouvait avoir qui elle souhaitait, elle était brillante et avait du coeur. Pourquoi se contentait-elle de minables comme lui ? Il tenait fermement à ce qu'elle continue sa route, bien que cette idée restait un peu désagréable pour lui. Son côté égoïste et vengeur chuchotait à son oreille que c'était le revers de la médaille pour elle. Elle avait laissé passer sa chance avec lui, peut-être n'aurait-elle pas dû. Dans tous les cas, Nolan ne souhaitait pas travailler avec des types comme Shawn, alors il s'évertuerait à le faire virer. Mais, tout cela ne pourrait pas être sans conséquence. Nolan avait été témoin de l'effet qu'un mensonge pouvait avoir sur la vie des célébrités, et Shawn pourrait propager une rumeur sur l'ancien couple. Car les faits étaient là : ils avaient été vu ensemble au sein du studio, le jour où l'enregistrement était sortit. Coïncidence ? L'acteur s'imaginait déjà tous les scénarios possibles et inimaginables. « T'aurais dû porter plainte la première fois. Si je t'accompagne et que tu t'en prends à lui, ça pourrait mettre le feu aux poudres sur des rumeurs que je ne souhaite pas voir apparaître. » Il faisait référence à : Nolan Waterford et son ex-femme et agente, Halston Hargreeves, de nouveau ensemble. Pas de point d'interrogation. Mais une véritable affirmation qui pourrait s'avérer être un nouveau problème pour Nolan.
« Je l’ai bien envoyé oui. Cela m’a valu d’être assaillie à la sortie de mon travail. Il doit sûrement y avoir l’un d’entre eux près de chez moi, comment ne pourraient-ils pas connaître une adresse qui est à la fois habitée par une agente de stars et son actrice… Par contre… pourquoi chez tes parents ?! » Ah oui, Nolan avait oublié de souligner ce détail à son ex-femme également. Il avait caché aux deux parties que l'une et l'autre était présente sur Brisbane. Les sourcils de Nolan se haussèrent et il dû prendre un air innocent pour faire passer la pilule. « Hm oui je trouvais que ne pas te dire que les Waterford s'étaient installés ici depuis près d'un an et demi était une bonne surprise. Oh ! je dois te dire que tu n'as pas le bonjour de maman d'ailleurs. » qu'il souligna en haussant les épaules, comme si c'était une chose à dire tout à fait anodine. Cependant, Nolan avait bien entendu cette partie où Halston lui parlait de l'endroit où elle vivait avec une actrice. Il espérait fermement que ce ne soit pas Sophia, mais il savait qu'il pouvait se mettre un doigt dans l'oeil. La situation était pire que ce qu'il avait imaginé dans ce cas. Si elles étaient colocataires, ce serait pire que tout selon lui. A nouveau, il se ferma donc comme une huître, lui déclarant ce qu'il comptait faire face à la situation. « Tu fais comme tu le sens, Nolan. » Réponse totalement vague et désintéressée. L'acteur ne s'attendait pas à plus. Mais il se permettait une ultime question. « Si je l’ai fait de manière anonyme, mais ils sont quand même remontés jusqu’à moi. » C'était étrange, mais il imaginait bien qu'Halston n'ait pas sécurisée son adresse IP et que c'était sûrement ce qui avait été l'élément qui l'avait mise à découvert. « Il ne manquait plus que ça... » qu'il soupira, las. C'était une très mauvaise chose pour lui, et il approuvait une partie de ce qu'elle lui confia après. « De toute façon même s’ils n’avaient pas réussi à le faire, j’aurais été irrémédiablement rattachée à toi. J’ai beau ne plus porter ton nom et mon alliance, je suis toujours ta chose, à leurs yeux. Je n’existerai donc jamais de par moi-même… » Leur divorce avait ravit les internautes autant que les journalistes. C'était toujours une épreuve pour les stars d'être toujours rattachés à leurs anciens partenaires. En l'occurrence ici, Halston avait été la seule à qui il avait passé la bague au doigt. Et il avait toujours su qu'elle n'avait jamais apprécié être mise sous le feu des projecteurs, pas comme lui. Il leva pourtant les yeux au ciel face à sa dernière phrase et s'approcha d'elle pour poser ses deux mains sur ses épaules. « Est-ce que tu peux arrêter de dire des conneries ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre de ce que la presse dit ? Je pensais que le scandale aurait rendu tes épaules plus dociles. Sache que ça ne me fait pas plus plaisir d'être de nouveau associée à toi, mais il va falloir que tu te prépares à parler à la presse. » C'était inévitable, elle devait au moins prendre la parole comme lui comptait le faire. Comme elle le disait, de toute manière, ils allaient être rattaché l'un à l'autre. « S'il faut que j'en vienne à m'afficher avec une autre femme pour faire taire les mauvaises langues, je le ferais. »
Halston roula des yeux, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle attendait de la part de son ex-mari, mais ses réponses ne lui convenaient clairement pas. « C’est vrai que je saute toujours à pieds joints dans les problèmes, c’est bien connu. » L’agente de stars n’en avait jamais autant eu que depuis qu’il était entré dans sa vie. Le quotidien de la brune s’était tranquillisé lorsqu’elle s’était éloignée de lui et maintenant qu’il était là, les soucis ne cessaient de lui tomber dessus, si ce n’était pas un signe qu’il était un oiseau de mauvais augure alors elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Il lui avait assené de trouver un type pour la protéger, l’inverse aurait été bien étonnant, il baignait encore beaucoup trop dans sa piscine de masculinité toxique pour lui donner de meilleurs conseils que cela. « Oui bien sûr, c’est bien de toujours dépendre d’un homme, c’est génial, bien mieux que d’apprendre à me défendre ou qu'être en possession d'une arme c’est certain. » Elle ne croyait pas du tout en ses capacités physiques, elle se sentait juste frêle et personne ne l’avait encouragé à s’endurcir. Elle était contre le port d’armes, jugeant qu’il était la cause de nombreuses tueries inutiles dans son pays, mais actuellement elle devait bien avouer qu’elle commençait à changer d’avis sur la question. C’était peut-être excessif de vouloir un flingue, mais elle se sentirait beaucoup plus en sécurité avec que sans et elle avait une personne toute trouvée pour lui en apprendre la maîtrise : Cade. Nolan lui reprocha de ne pas avoir porté plainte la première fois, il n’avait pas entièrement tort mais elle n’avait pas la moindre envie de lui donner raison. « Écoute je préfère encore que l’on croit que l’on se rabiboche, plutôt que ce type traîne dans la nature en toute impunité, je ne le supporterai pas. Je ne veux plus être pointée du doigt, je ne veux plus être considérée comme une complice par complaisance. S’il arrive quoique ce soit à des femmes, parce que je n’aurais pas réussi à l’incriminer je m’en voudrais pour l’éternité... » Elle ne pouvait pas fermer les yeux une seconde fois sur le caméraman, Halston était le genre de personne qui apprenait de ses erreurs, elles ne les réalisaient qu’une fois et non deux. « Je ne pense pas que tu aurais la conscience tranquille non plus… tu n’as pas un mauvais fond. » La Hargreeves l’avait suffisamment côtoyé pour l’affirmer, l’acteur n’était pas quelqu’un qui fermait les yeux sur les injustices. Il pouvait mettre de sa rancœur de côté, elle en était certaine, même s’il ne voudrait pas forcément l’admettre dans l’immédiat.
Halston n’arrivait pas à tout suivre, elle avait besoin d’éclaircissements sur ce qu’il venait de lui dire et plus particulièrement la partie concernant sa famille. Les bras de l’agente de stars tombèrent, elle fut bouche bée par cette nouvelle révélation. « Pardon ? C’est une plaisanterie j'espère ?! » Les parents et les sœurs de Nolan étaient partis des États-Unis il y a un an et demi, soit exactement au même moment qu’elle ? Elle ne pouvait qu’être la victime d’une malédiction, il ne pouvait pas en être autrement. Qui lui avait jeté ce mauvais sort ? Son ancienne belle-mère ? Apprendre qu’elle cacherait des poupées vaudous dans ses tiroirs accompagnées de ses mèches de cheveux, ne la surprendrait même pas. Il était donc bien parti pour rester, même une fois que son tournage serait terminé. Elle n’arrivait pas à savoir ce qui était le pire entre les probabilités de le croiser lui ou les miss Waterford, plus particulièrement deux d’entre elles. Halston avait presque envie de lui demander dans quel quartier elles se trouvaient, pour ne plus y mettre un seul pied. Il ne lui en laissera pas vraiment le temps, enchaînant avec une nouvelle interrogation concernant l’enregistrement. Il n’était pas ravi que le public puisse savoir qu’elle était à l’origine de cette publication, c’était bien le seul point sur lequel ils étaient d’accord. La brune lui délivra plusieurs de ses pensées, ce qui ne manqua pas de le faire réagir. Il s’était approché d’elle et avait déposé ses mains sur ses épaules, avant de lui débiter un flot de paroles blessantes. Elle se libéra de cette emprise et se leva brusquement, pour mieux lui faire face. « Je ne suis pas assez forte, je me soucie trop de ce que pensent les autres. J’ai bien besoin d’entendre ça, je ne l’ai pas assez entendu comme ça tu as raison… L’empathie est toujours ton point fort dis-donc. Je ne parlerai à la presse que SI ça me chante. Je préférais largement l’époque où j’étais considérée comme la ‘ fille de ’, au moins à l’époque j’étais rattachée à un homme pour qui j’avais de L’ESTIME. » Il avait réussi à déclencher sa colère, la rendant incapable de garder la maîtrise de ses mots, qui dépassèrent ses pensées. Le regard de la brune se noircit davantage, quand il lui évoqua la possibilité de s’afficher avec une autre pour la faire oublier. Le portable de l’agente de stars s'était mis à sonner pile au même moment, elle le sortit de sa poche et la déverrouilla, le nom et la photo de Sophia s’affichèrent en grand.
Elle s’empressa de prendre ses distances avec son ex-mari, avant que cette vision ne l’énerve suffisamment pour qu’il ne s’empare de son appareil pour y répondre à sa place. Halston garda un œil sur lui, tout en répondant à sa colocataire. « Je ne peux pas te donner d’explications tout de suite, je vais te rappeler bientôt. » Le visage de l’américaine s’adoucit, la rouquine lui avait apprit qu’elle se trouvait dans un endroit sûr, chez une amie anonyme et qu’elle pouvait la rejoindre dès qu’elle le voulait. Elle posa une main sur sa poitrine et lâcha un soupire de soulagement. L’agente de stars lui promit de la rejoindre dès que possible et raccrocha. « Indique-moi une sortie discrète, je dois partir tout de suite. » Si cela faisait plusieurs mois qu’il était ici, il devait bien connaître le studio de tournage comme sa poche. Elle comptait s’éloigner un peu plus loin avant de faire appel à un taxi, sa voiture pouvait bien attendre qu’elle ne vienne la chercher plus tard. Si sa présence pouvait faire croire qu’elle s’était éternisée ici plutôt que de partir, ça ne pourrait même qu’être bénéfique.
Ils en revenaient toujours à la même chose finalement. Ils ne s'entendaient pas, ne se comprenaient plus. « C’est vrai que je saute toujours à pieds joints dans les problèmes, c’est bien connu. » Sans le vouloir il avait hoché la tête pour approuver ses dires alors qu'elle le disait de manière purement ironique, et il en était bien conscient. Mais Nolan avait vraiment cette mauvaise impression qu'elle attirait les problèmes ces temps-ci. C'était aussi une aubaine pour l'acteur, car il était toujours malgré lui témoin et agissait en conséquence. Même les femmes de sa vie lui avaient dit qu'il n'aurait pas dû être aussi conciliant avec elle. « Oui bien sûr, c’est bien de toujours dépendre d’un homme, c’est génial, bien mieux que d’apprendre à me défendre ou qu'être en possession d'une arme c’est certain. » Nolan avait tenté d'être sympathique mais ses paroles n'avaient pas plu à son ex-femme. Evidemment, c'était un peu misogyne de sa part mais ça n'était pas partit d'une mauvaise intention. Le Waterford n'aimait pas le ton qu'elle commençait à prendre mais il ne pouvait pas lui en vouloir, car lui aussi lui en envoyait des pas mal. Il roula des yeux et répondit furtivement à cette remarque. « Et bien tu n'as qu'à le faire plutôt que de te plaindre. Je sens que de la rage au fond de toi ne demande qu'à sortir. » qu'il lui lança avec un petit sourire amusé. Quand elle se retrouvait en face de lui, il devait sûrement être un élément déclencheur à sa mauvaise humeur mais il ressentait qu'Halston avait besoin de se défouler. Il était persuadé qu'un cours de boxe lui ferait le plus grand bien. « Écoute je préfère encore que l’on croit que l’on se rabiboche, plutôt que ce type traîne dans la nature en toute impunité, je ne le supporterai pas. Je ne veux plus être pointée du doigt, je ne veux plus être considérée comme une complice par complaisance. S’il arrive quoique ce soit à des femmes, parce que je n’aurais pas réussi à l’incriminer je m’en voudrais pour l’éternité... » Il était partagé entre l'accord et le désaccord face à cela. D'un côté, il n'avait pas envie que le monde entier croit que le couple Waterford/Hargreeves s'étaient remis ensemble. Mais elle avait raison sur ce point, c'est qu'il ne fallait pas laisser courir un tel homme dans la nature car Halston n'était peut-être pas sa seule cible, ou n'avait pas été la seule... Pourtant, en grand nombriliste qu'il était, il pensait aussi à lui et à ce qu'il se dirait si on apprenait qu'il avait soutenu son ex-femme. Shawn n'avait pas l'air d'être le genre de type à se laisser facilement mener à la porte. Et il pourrait tout à fait lui aussi raconter des mensonges qui entacheraient encore plus feu le couple. C'était un choix cornélien. « Je ne pense pas que tu aurais la conscience tranquille non plus… tu n’as pas un mauvais fond. » Il tiqua à cette remarque et se redressa. « Ne fais pas celle qui me connaît bien s'il te plaît. » qu'il répondit sèchement en croisant les bras. Il savait qu'elle avait raison mais il ne souhaitait pas l'admettre devant elle. S'il devait soutenir sa plainte, il le ferait à sa manière.
« Pardon ? C’est une plaisanterie j'espère ?! » Sa réaction eu le don de faire plaisir à Nolan et c'était tout à fait machiavélique. Il secoua la tête pour lui faire comprendre que ce n'en était pas une. Si Halston devait se méfier de quelqu'un, ce n'était pas de lui, mais bien des femmes de sa vie. A savoir : sa mère et ses soeurs. Elles n'avaient été très friandes de son ex-femme même quand ils étaient ensembles, le pire étant Sally qui n'avait jamais apprécié la brune. Ses soeurs, quant à elles, ça avaient été plus tard, quand elle avait lâché Nolan. Le plaisir de se retrouver comme avant n'était pas du tout partagé entre toutes les parties et il pouvait comprendre qu'Halston en était quasiment... choquée. Nolan était peut-être cruel avec elle, mais elles, ce n'était rien à côté. Elles avaient une loyauté farouche envers leur frère et le protégeaient plus qu'elles ne se l'admettaient. L'inverse était la même mais Nolan le clamait sur tous les toits. Ils échangèrent sur le fait qu'ils n'avaient aucune envie d'être associés de nouveau l'un à l'autre, mais lorsque Nolan lui fit comprendre certaines choses qu'il pensait, il fit ressortir une Halston furieuse. Elle s'était levée brusquement pour lui faire face. « Je ne suis pas assez forte, je me soucie trop de ce que pensent les autres. J’ai bien besoin d’entendre ça, je ne l’ai pas assez entendu comme ça tu as raison… L’empathie est toujours ton point fort dis-donc. Je ne parlerai à la presse que SI ça me chante. Je préférais largement l’époque où j’étais considérée comme la ‘ fille de ’, au moins à l’époque j’étais rattachée à un homme pour qui j’avais de L’ESTIME. » Elle avait réussi à faire remonter son sang jusqu'à son cerveau en déblatérant de cette manière. Il était choqué par sa manière de prendre les choses alors que c'était tout à fait logique selon lui. Parler à la presse serait le moyen d'éclairer les choses de manière officielle pour ne pas laisser le public spéculer. Nolan était prêt à lui répondre, prêt à lui aussi en découdre et crier autant qu'elle avant qu'il ne soit coupé par un coup de téléphone provenant de la poche d'Halston. Il s'arrêta net quand il aperçut une tête rousse sur l'écran. Là, c'en était trop. Il se retourna furibond pour ne pas faire face à cet appel en passant sa main sur sa bouche pour tenter de ne pas sortir de ses gonds. Entre ce que venait de lui dire Halston et l'appel de Sophia, c'était une avalanche bouillante d'acidité qui coulait sur lui. Comment pouvait-elle encore être en contact avec cette pimbêche sans coeur alors qu'elle avait apprit que sa protégée avait sûrement mentit elle aussi ? Toujours dos à elle, il entendit l'échange entre les deux femmes et il serrait fort la mâchoire pour ne pas arracher le téléphone des mains d'Halston et faire un bonjour acide à la rouquine. Mais Halston coupa court et elle s'adressa à nouveau à Nolan. « Indique-moi une sortie discrète, je dois partir tout de suite. » Il ne se retourna même pas et n'hésita pas une seule seconde dans sa réponse. « Je suis pas ton chien. Démerde-toi. » Et sans même se retourner, il quitta sa loge pour reprendre ses plans initiaux : rejoindre le reste de ses collègues pour faire ce qui pourrait le calmer. Il avait remercié Halston et c'était suffisant. Si elle ne souhaitait pas plus l'aider, il l'accepterait et s'en sortirait tout seul. Comme il l'avait déjà fait sans elle il y a déjà deux ans. Savoir qu'elle avait toujours une affection profonde pour sa protégée qui avait été une des clés de sa descente en enfer ne lui donnait aucune envie d'en savoir plus. Il serait peut-être temps pour Halston de confronter sa sorcière d'amie, car elle n'en était pas une. Une amie n'aurait pas brisé la vie de l'homme à qui elle était mariée pour la garder jalousement pour elle toute seule. C'est ainsi que Nolan voyait les choses. Et il était persuadé que si d'avenir, ils étaient amenés à se recroiser, ce ne serait pas par plaisir. Encore une fois.
Le temps où ils avaient corroboré que les opposés s’attiraient, était désormais révolu, enterré six pieds sous terre. Leurs dialogues de sourds le prouvait à merveille. Halston avait longtemps été partisane du parti qui disait qu’il valait mieux se ressembler pour s’entendre, avoir une relation qui perdure. Elle ne savait plus pourquoi elle avait décidé d’oublier ses convictions pour quelqu’un comme lui, dont elle ne voyait plus que les défauts. Elle n’avait pas supporté d’entendre cette sommation de devoir se trouver un homme, qu’elle avait déjà intériorisé et qui était source de ses malheurs. L’agente de stars ne se serait jamais permise de faire lui faire la même chose, pas seulement parce qu’elle voulait égoïstement rester la seule femme à qui il avait passé la bague au doigt, mais aussi parce que cette injonction au bonheur était malvenue. Qui était-il pour dicter qu’elle ne pouvait être heureuse en restant célibataire ? Elle était dans un déni dont elle ne voulait pas se sortir, elle voulait se convaincre que s’accomplir professionnellement serait suffisant. Elle avait passé à l’as son désir de devenir mère et de passer le restant de ses jours avec une même personne. Il lui demandait de cesser de se plaindre, mais elle avait bien le droit de le faire, si elle ne le faisait pas maintenant quand le ferait-elle ? Elle qui avait cette fâcheuse de tout contenir jusqu’à ce que l’accumulation ne devienne intenable. Il avait mis le doigt sur quelque chose, cette rage qui ne demandait qu’à sortir. Elle n’avait pas envie de la laisser jaillir, ce n’était pas digne d’une Hargreeves. L’ex-époux d’Halston avait un don pour ne jamais la laisser de marbre, mais ce n’était pas une raison pour devenir incontrôlable. Il semblait prendre plaisir à entendre ses lamentations, ce qui l’irritait encore plus. Son silence aurait pu durer un moment, si elle n’était pas aussi tracassée sur ce qu’allait bien pouvoir faire Shawn à l’avenir. Elle sentait qu’elle avait suscité une certaine hésitation en lui quand elle avait abordé le sujet, mais il ne voulait pas lui en faire part. « Je ne vais pas faire semblant de ne plus te connaître parce que nous sommes divorcés. » Ils avaient atteint une certaine tranche d’âge, durant laquelle on ne changeait plus vraiment, le temps les avait déjà forgés et ils ne pouvaient pas sortir de ce moule aussi facilement qu’ils le voudraient.
S’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait plus expérimenter, c’était de croiser ces fichus Waterford. Les satanées femmes de sa vie pouvaient lui faire vivre un enfer, si elles le voulaient, en se rassemblant elles ne feraient sûrement qu’une bouchée d’elle. Contrairement aux Hargreeves, elles savaient montrer quel amour incommensurable ils se portaient entre eux, tout ce qu’ils seraient capables de faire pour soutenir un des leurs contre l’adversité. Il lui fit comprendre d’un mouvement de tête qu’il ne plaisantait pas. « Mais pourquoi ? Qu’est-ce que ta famille peut bien faire ici ?! » Si elle avait su qu’elle avait aussi porté son choix sur Brisbane, elle aurait sûrement opté pour Sidney, mais il était trop tard pour faire machine arrière, elle avait tout bêtement suivi Sophia dans la ville qu’elle désirait. Elle devait mettre cette préoccupation de côté pour celle qui était d’actualité ou plutôt qui ne n’arrêtait pas de l’être, celle d’être toujours dans l’ombre du brun. Elle avait dit ce qu’elle avait sur le cœur et cela lui valut d’entendre tout ce qu’elle ne voulait plus entendre. Il avait réussi à l’obtenir, ce courroux qui n’attendait que de pouvoir s’abattre. Halston avait décidé de lui faire un doigt d’honneur à sa manière, en refusant de parler à la presse. Il ne pouvait pas dire que c’était un retournement de veste, parce qu’elle lui avait seulement dit qu’elle diffuserait l’enregistrement et rien de plus. Ils pouvaient s’en donner à cœur joie dans cette loge où ils étaient seuls, mais une rousse venait de s’immiscer tout en étant à distance, elle leur imposa une trêve sans le savoir. Elle lui devait des explications et ne pouvait plus se cacher plus longtemps, l’évidence était là. Nolan était attentif, un peu trop à son goût et son regard lui donnait des sueurs froides. Elle avait toujours l’impression d’être face à un serial killer, quand elle le voyait penser à Sophia. Halston était consciente qu’elle avait jeté de l’huile sur le feu, mais elle pensait tout de même qu’il l’aiderait à partir, pour qu’elle disparaisse de manière efficace de son champ de vision. Il l’envoya bouler et partit le premier.
L’agente de stars s’élança hors de la pièce, regarda à droite et à gauche avant de prendre une direction à l’opposé du tournage, qu’il avait certainement rejoint. Il n’y avait pas de caméraman à l’horizon, ni qui que ce soit d’autre alors elle ouvrit la première porte et s’en alla. Elle marcha une dizaine de minutes avant de marquer un arrêt et d’appeler un taxi, qui arrivera à la vitesse de la lumière. Halston s’engouffra à l’intérieur et lui donna la fameuse adresse. Elle regarda à travers sa fenêtre et se plongea dans ses pensées. Qu’est-ce qu’elle pouvait détester d’osciller entre la tristesse et la colère. Elle aurait préféré restée cette agente de stars inanimée, qui restait volontairement enfermée dans son quotidien, plutôt que de se faire bousculer par Nolan, mais la vie n’était qu’un éternel recommencement…
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Quelle semaine elle venait de passer, le genre qui la pousserait à vouloir rester dans son lit toute la sainte journée. En réalité, elle avait été contrainte d’y rester puisqu’elle s’était bien enrhumée, elle ne pouvait pas en bondir comme elle le faisait tous les matins. Sophia avait été là le vendredi soir alors que ce n’était pas dans ses habitudes, elle était rentrée avant elle et avait bien vu que son agente était trempée. Elle s’était presque moquée d’elle au début, en se demandant comme une femme aussi organisée qu’elle avait pu oublier son parapluie. Halston qui était si prompte à lui donner des leçons, se retrouvait bien bête, elle avait dépassé la date à laquelle elle devait faire contrôler sa voiture et ça n’avait pas manqué, elle était tombée en panne au pire moment. L’erreur était humaine, mais ça ne l’empêchait pas de se détester. Elle ne cessait de s’auto-flageller, je suis stupide de ne pas avoir été chez le mécanicien avant, je suis stupide de ne pas m’être mise à l’abri, je suis stupide d’avoir retenu mon ex-mari alors que je savais que j’allais en prendre pour mon grade. Fort heureusement sa colocataire n’avait pas le don de lire dans ses pensées, alors elle se soucia juste de sa santé. La rouquine s’était demandée si l’américaine n’était pas à deux doigts de faire un burn out, chose qu’elle nia. Cependant, elle lui avoua qu’elle avait effectivement passé plus de temps à son bureau ces derniers temps, pour rattraper du travail en retard, un mensonge pour éviter d’aborder le sujet qui fâche. L’actrice voulait bien la croire, parce qu’elle savait que sa vie tournait autour de son métier, mais elle lui demanda de lâcher du lest et d’accepter qu’elle ne pourrait sûrement pas aller travailler le lundi. La Hargreeves accepta et se laissa choyée par sa protégée, qui préféra l’aider à se remettre se pieds plutôt que de voguer à ses occupations habituelles. Elle eut l’impression de découvrir une nouvelle facette de sa personnalité, qui n’était pas aussi frivole qu’elle ne pouvait le montrer au final.