| old enough to understand | saülden #18 |
| | (#)Sam 15 Mai 2021 - 23:42 | |
| Il a un style d'enfer, Saül Williams, avec sa poussette et ses lunettes de soleil malgré le temps couvert. Abel bave sur un jouet que Saül lui a attaché au poignet pour qu'il cesse de le lancer par terre. Maintenant, il trouve cela beaucoup moins drôle. Emmerder son papa, c'est sa spécialité. Saül n'a pourtant encore jamais perdu patience, lui qui affectionne tous les instants passés avec son fils. Aujourd'hui, bien qu'il ait prévu de passer la journée chez eux à s'occuper de Abel-l'alarme-à-incendie, ses pas le mènent chez Auden. Ginny est partie. Il y a autre chose, aussi, qui crispe les poings de l'italien. Autre chose que lui a révélé Ariane sur le ton de la confidence, comme ils le font toujours au sujet des gens qu'ils aiment ou qu'ils détestent, comme deux adolescents dispersant les ragots du lycée. Cette révélation-là, pourtant, n'a pas beaucoup plu à l'aîné.
C'est résigné qu'il s'avance jusqu'à chez son frère. Les petits caractères du contrat de mariage disaient "pour le meilleur et pour le pire", mais peut-être ont-ils oublié ce commandement là. Voilà ce qu'on gagne à ne pas se marier à l'église, dirait probablement tout haut le Saül d'il y a quelque temps, en n'ayant jamais posé un pied devant l'autel pour épouser Ariane. Il n'en sait rien, de toute façon, à vrai dire. Les mariés sont très secrets, surtout quand il s'agit de divulguer leur vie à l'aîné des Williams - comme c'est surprenant. On ne choisit pas sa famille, mais on choisit de faire un tiramisu à son frère pour enterrer la hache de guerre. Si Auden a accepté de l'accueillir, c'est bien qu'ils sont en paix... pas vrai ? Et puis, il y a le restaurant. Les promesses en sortant de chez la notaire, pour le testament... Ce n'est que lorsque la porte s'ouvre que Saül ôte ses lunettes de soleil. « Tu ne bois pas de vin, alors je t'ai amené à manger. » Oui, Saül a retenu ce détail, depuis le temps. Bonjour, Auden. L'alarme à incendie - comprenez Abel - n'a pas trouvé de quoi se plaindre, agitant ses petites mains en direction de son oncle. Saül l'a peut-être oublié, mais c'est la première fois que les cousins vont se rencontrer. Les vrais cousins. Ceux qui ne vivront jamais dans le mensonge.
Dehors, il fait encore chaud, mais le temps se gâte à mesure que la mauvaise saison gagne du terrain. Planté devant Auden, un sac au bras et Abel dans l'autre, Saül est enfin en mesure de se rendre compte de l'état dans lequel se trouve son frère. Aucune moquerie ne lui vient à l'esprit. Le sourire condescendant qu'il arbore d'habitude a pris un congé bien mérité. « Comment va Sloan ? » C'est Auden que vise Saül au travers de sa question. La poser directement au cadet n'aurait de toute façon eu aucun effet, son frère le connaît assez bien. Son regard, pourtant réellement concerné, ne lâche pas l'artiste. Abel décide alors de pousser un cri de mécontentement, brisant au passage toute l'importance du moment. Les yeux de l'aîné ne lâchent pourtant pas ceux, cernés, de l'homme qui lui fait face. @auden williams |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mar 18 Mai 2021 - 15:18 | |
| Une part de moi espérait encore que mon frère se contenterait de paroles en l’air et qu’il ne viendrait pas. Non pas que je n’ai pas envie de le voir (oh si, bien sûr que je n’en ai pas envie) mais c’est surtout qu’il a le don de choisir les pires moments qui existent. Je sais que ce n’est pas une coïncidence s’il décide de venir me parler soudainement après que j’ai échangé quelques mots avec sa femme, tout comme je sais que même si j’avais fait promettre à cette dernière d’être une tombe, elle ne l’aurait pas été. L’amour et toutes ces conneries. C’est de toute façon plus facile si l’annonce vient de quelqu’un d’autre. Comme ça, Saül aura au moins eu le temps de digérer la nouvelle et de m’épargner toutes ses leçons de morale du siècle passé. Je n’ai absolument pas besoin de lui pour distinguer le bien du mal, et à en juger par son apparence du jour, j’ai encore moins besoin de mon aîné pour des conseils de style. « Tu ne bois pas de vin, alors je t'ai amené à manger. » C’est comme ça qu’il parle de son fils maintenant? Peu importe. Le gamin agite ses mains potelés en ma direction, raison pour laquelle je ne tarde pas à me baisser à sa hauteur pour le prendre dans mes bras. Son père le tenait comme un sac à patates, de toute façon, et ce n’est pas son poids qui réveillera les douleurs entre mes côtes. Ou si, oui, ça les réveille. Foutu Beauregard.
Sa progéniture enfin volée, j’ai la furieuse envie de lui refermer la porte au nez pour ne pas avoir à passer par une discussion qu’on détesterait tous les deux. Il va pourtant plus vite que moi en besogne et je suis trop occupé à soutenir le bambin pour m’occuper de faire claquer la porte. Pizza, lui, ne sait plus où donner de la tête alors qu’il était certain que le seul bébé de la maison dormait à l’étage. “Tu grossis vite bonhomme.” Je murmure dans un sourire contre sa joue, confidence d’un oncle à son neveu. Son père a, lui, bien d’autres sujets de conversation. Je peux au moins lui concéder une certaine délicatesse qu’il n’avait pas avant. « Comment va Sloan ? » Ses yeux brûlent mon visage mais heureusement que le plus jeune est là pour me sauver, apparemment mécontent que l’attention se porte sur son cousin plutôt que lui. C’est bien un Williams, à n’en pas douter, et son cri sorti d’outre tombe n’en est qu’une confirmation de plus. “Il dort depuis au moins dix minutes, donc ça veut dire que la sieste est bientôt terminée.” Il va bien. Pas bien, bien puisqu’il ne comprend pas où est partie sa mère mais sinon il n’est pas malade. “Toi aussi tu veux passer à la télévision, avec ce look? Je sais que t’aimes bien avoir toute l’attention sur toi, mais quand même.” Une émission du genre ‘relookez moi je ressemble à Cruella d’enfer’ serait parfaite pour lui. Tu sais que je te raconterai rien Massimo, pas vrai? “Ton neveu aimerait beaucoup mettre ses doigts gras sur tes lunettes.” Puisqu’il risque de se réveiller d’une seconde à l’autre, il peut au moins aller le chercher dans sa chambre de lui-même. Les gens appellent ça ‘confiance’, paraît-il. |
| | | | (#)Sam 5 Juin 2021 - 23:27 | |
| Il est blessé, Auden, mais Saül ne le voit pas. Il est trop occupé à surveiller que Abel ne glisse pas d'entre les bras de l'artiste. Abel qui, comme la dernière fois, s'applique à le dévisager d'un air sévère. Il prend exemple sur son père, à coup sûr. Quand il pourra parler, Saül lui apprendra toutes les insultes en italien, pour qu'il rende dad's side of the family fière. Peut-être que Auden s'en chargera avant, s'il est nommé parrain de l'enfant. Saül n'en a pas encore reparlé à son cadet. Ce dernier a d'autres soucis, de toute façon. Ginny est partie. Problème numéro un dont découlent tous les autres problèmes. « Tu grossis vite bonhomme. » Abel pousse un cri de contestation, s'applique bien vite à mordre dans son petit poing et à baver sur le tee-shirt que porte son oncle. La scène arrache à Saül un énième sourire. « Il grossit vite et il bave toujours autant. C'est un bébé escargot. » Il toussote, Saül, en se rendant compte qu'il a pris sa voix spéciale bébé, celle qu'il n'avait plus utilisée depuis plus de vingt ans. Auden devra s'habituer. Déjà, Saül lui lance un regard de travers. Tout sourire a disparu de son visage. « Dis rien. Ne te moque pas. » Trop tard ?
Comment va l'autre petit escargot, d'ailleurs ? Comment est-il, sans sa maman ? « Il dort depuis au moins dix minutes, donc ça veut dire que la sieste est bientôt terminée. » Bébé Abel s'attaque à la barbe de Auden, qu'il tire maladroitement entre ses mains. Peut-être que ça aussi, il peut baver dessus. « Toi aussi tu veux passer à la télévision, avec ce look? Je sais que t’aimes bien avoir toute l’attention sur toi, mais quand même. » « Je laisse la télévision aux artistes. » Ce qu'il serait pénible à regarder à la télé, Saül. Il aime l'attention, mais pas ce genre d'attention. Pas celle des gens d'en bas. Seulement ceux qui gens qui sont au dessus de lui - et si on l'écoute, il n'y a personne de ce côté là du ciel, à côté du Dieu qu'il s'imagine être. « Ton neveu aimerait beaucoup mettre ses doigts gras sur tes lunettes. » « Ne fais pas tomber Abel. » Il est déjà parti dans la chambre de son neveu aux doigts gras, Saül. Effectivement, Sloan est réveillé.
Dans les bras de Saül, il ne pèse pas grand chose. L'italien est très ému d'enfin le tenir tout contre lui, ses yeux ne le lâchent d'ailleurs pas une seule seconde. Pas même alors qu'il quitte la pièce pour rejoindre Auden. « Il te ressemble beaucoup. Tu étais aussi mignon quand tu étais petit. Ensuite... » Ensuite ça s'est gâté. La suite de la phrase restera implicite et Saül présente Sloan à son cousin. Ils n'ont pas de sang en commun, mais l'aîné leur trouve déjà des ressemblance - comme leur capacité à se dévisager mutuellement. Bien sûr, à la bataille de regard, Abel ressort toujours grand gagnant. « Il a tes yeux. » Parfois, Saül aimerait beaucoup retourner à cette étape de la vie, quand tout était si simple, avant de devenir infiniment injuste et compliqué.
Quand les bébés et leurs pères se sont assez dévisagés, il est temps de rendre à chacun celui dont il est en charge. Abel n'avait pas l'air si déboussolé, dans les bras de son oncle. « J'ai envie de t'emmener quelque part où on ne pourra pas emmener les enfants. » Les yeux de l'aîné ont retrouvé ceux du cadet. « On ne pourrait pas y emmener nos femmes non plus. » Le sourire joyeux s'est fait plus malicieux, alors que Saül repose Abel dans sa poussette. « Ariane ne travaille pas et le type qui garde Abel quand on est tous les deux au travail doit passer récupérer quelques trucs. Je lui donne quelques billets de plus et on leur laisse les enfants. » C'est un plan qui ne se discute pas, mais Saül sait que Auden conteste déjà dans sa tête. « Comme quand on était ados, Modesto. On fugue. » Ils n'ont pas été ados en même temps très longtemps, Saül était un jeune homme quand il attirait son frère dans les pires ennuis, dans les pires bars et dans les pires recoins de la ville. Peut-être que ce soir, juste ce soir, ils pourraient tout recommencer. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mer 16 Juin 2021 - 15:17 | |
| Abel est le meilleur neveu mais incontestablement pas le meilleur enfant, place volée par Sloan et Damon, ex æquo. Il a beau me faire les yeux doux et baver presque délicatement contre mon tee-shirt, c’est une technique que je connais et qui ne risque plus de m’affaiblir désormais. Le fait qu’il soit un bambin incapable de faire quoi que ce soit de ses deux mains et pire encore de ses jambes suffit à m’attendrir. « Il grossit vite et il bave toujours autant. C'est un bébé escargot. » Je ne me souvenais pas de cette voix qu’il avait parfois tendance à développer lorsqu’il parlait à Damon, dans le temps. Elle me rappelle de bons souvenirs que les mois passés n’ont finalement pu que teinter de tristesse à cause des nouvelles informations apportées. Trop fier, le grand méchant loup toussote pour tenter de cacher l’évidence. La scène aurait pu m’apporter un sourire et même une remarque dans d’autres circonstances mais je n’ai cette envie. « Dis rien. Ne te moque pas. » Pas cette fois Saül, je n’en ai pas la force. L’absence de commentaire parle à ma place, ironiquement. Il est presque attendrissant lorsqu’il montre de l’affection, mon frère, et c’est une preuve de plus (dont je n’avais pas besoin) pour que je puisse lui donner l’autorisation d’aller récupérer mon propre fils dans sa chambre.
« Ne fais pas tomber Abel. » Oui, oui.
Je veille sur Abel comme sur ma propre chair et même si nous ne partageons finalement aucun sang commun, il n’en est pas moins un Williams pour autant, en témoignent les mots que j’avais pu avoir à l’égard de Saül. « Il te ressemble beaucoup. Tu étais aussi mignon quand tu étais petit. Ensuite... » Ensuite, les choses ont mal tournées. Je connais la chanson et n’ai aucun mal à y voir tous les efforts de Saül pour arranger les choses, que ce soit en général ou bien entre nous. Il doit voir que quelque chose cloche, cet imbécile de frère qui me connaît parfaitement. Et c’est justement parce qu’il me connaît autant qu’il sait que je ne m’étalerai à propos d’aucune confession, parce qu’il n’y a que les bonnes femmes pour faire ce genre de choses. Je préfère encore observer les deux garçons qui, eux, sont occupés à se dévisager. « Il a tes yeux. » Il aurait dû garder ceux de sa mère, les miens n’ont rien d’incroyables. “Et les cheveux de Ginny.” J’aurais sûrement dû faire un commentaire sur Abel et dire qu’il est un magnifique bébé mais je l’ai déjà fait, tout ça, à ma façon, lorsque je l’ai découvert pour la première fois. C’est la seule façon qu’il aura d’entendre parler de la peintre.
Les minutes s’écoulent en silence, si ce ne sont les petits cris d’enfants qui occupent la pièce. Ils se sont rapidement familiarisés l’un à l’autre, les cousins. Tant mieux. La famille est importante. « J'ai envie de t'emmener quelque part où on ne pourra pas emmener les enfants. » Ses yeux clairs cherchent les miens, lesquels je relève en sa direction sans aucune expression. “Tu viens de décrire un endroit dans lequel j’ai aucune envie d’aller.” Je ne lâche pas Sloan d’un seul centimètre depuis qu’il ne reste que nous deux et cela n’est pas voué à changer. Personne d’autre que moi ne peut s’occuper de lui parce que personne ne le connaît comme c’est mon cas. « On ne pourrait pas y emmener nos femmes non plus. » Il a un sourire certain, je n’ai qu’un rire qui n’en a que le non. Il est nerveux, on pourrait dire. Je n’en sais rien, m’en moque, vous demande d’aller vous faire foutre. Ma femme ne voudrait sûrement pas aller où que ce soit avec moi maintenant. "Le mariage t'ennuie déjà ? Toujours pas assez jeune à ton goût ?"
Il donne des arguments sans poids, me donne l’impression de vouloir délaisser nos deux enfants sans la moindre once de remords. J’ai besoin de temps et de beaucoup d’arguments pour lui concéder une victoire et une sortie dont je n’ai aucune envie. La seule chose qui lui donne l’avantage, c’est que je n’ai pas la force ni le temps de me battre avec lui. Ce ne sera que l’histoire de quelques heures, après tout. “Sloan n’a pas intérêt à avoir le moindre bobo ou d’avoir pleuré.” Je sais toujours quand il a pleuré, tout comme je sais parfaitement reconnaître les moments où mon fils n’est pas heureux. J’ose espérer pour mon frère qu’il sait ce qu’il fait, parce que je ne lui pardonnerais pas qu’il arrive quoi que ce soit à mon fils. “C’est quoi, ta superbe idée ? J’hésite entre acheter une voiture hors de prix, ou un appartement Dieu sait où dans lequel tu irais une fois tous les cinq ans.” Il fait toujours ce genre de choses qui n’ont aucun sens, mon aîné. Fort heureusement que Crésus a eu quelques baisses de ressources, finalement. |
| | | | (#)Jeu 1 Juil 2021 - 13:27 | |
| Saül est un frère qui a beaucoup de défauts, mais Saül essaie de faire des efforts - c'est juré. S'il faut traîner Auden derrière lui, il le bâillonnera pour l'emmener où ils pourront enfin se retrouver pour de vrai, comme avant. Un bar, le plus bruyant possible de préférence, en souvenir de l'Italie et de ses jolis excès. « Tu viens de décrire un endroit dans lequel j’ai aucune envie d’aller. » « "Auden Williams rangé" est une version de toi que je déteste profondément. » La version d'avant n'était pas non plus dans les faveurs de l'homme d'affaires, mais il se garde bien de le souligner. Pour autant, il garde une tendresse sans bornes à ce petit frère qu'il a vu évoluer sous les plus fâcheux auspices. Auden est un garçon débrouillard, mais un garçon débrouillard brisé. A l'aîné de se charger de lui procurer l'aide nécessaire à sa reconstruction. Mais encore faut-il que le cadet se saisisse de cette main tendue qui sait se faire rare - un véritable don des dieux, à ce stade. C'est peut-être ce que Saül sait faire de mieux, après tout; prétendre qu'il est un don de dieu - ce qui n'est pas au goût des moins dupes.
« Le mariage t'ennuie déjà ? Toujours pas assez jeune à ton goût ? » L'homme d'affaires lève les yeux au ciel. « C'est l'hôpital qui se fout de la charité. » Mais Saül est celui à qui la remarque va le mieux. Abel quémande à nouveau l'attention de son père, qui a l'attention ailleurs. Saül est déjà en train d'échafauder le plan de l'escapade, une gymnastique qu'il avait l'habitude de pratiquer étant plus jeune. Certaines choses ne changent jamais. « Sloan n’a pas intérêt à avoir le moindre bobo ou d’avoir pleuré. » Alors, Saül a gagné. Un sourire se dessine sur ses lèvres à mesure que Auden cède. Aussitôt, l'aîné opine du chef, remettant Abel dans sa poussette. « C’est quoi, ta superbe idée ? J’hésite entre acheter une voiture hors de prix, ou un appartement Dieu sait où dans lequel tu irais une fois tous les cinq ans. » « Tu verras. » Fais moi confiance, une locution qui passe presque la barrière de ses lèvres. Même Saül n'ose pas la lancer à Auden, la confiance est un sujet plus que brûlant entre les deux frères. Pour autant, Saül n'abîmera pas la confiance que lui accorde son cadet, comme une trêve au milieu de la tempête. Il y a longtemps que les choses n'ont pas été aussi tranquilles, entre eux.
* L'endroit est bruyant, parfait pour couvrir les états d'âme des uns et des autres. C'est un bar où Saül s'est laissé allé à trop de déboires et où toutes les classes sociales se côtoient joyeusement dans une trêve imposée par la nuit. Ici, les costumes fréquentent les tenues de chantier et les yeux de touts les hommes - ou presque - sont attirés par les mêmes podiums et par les mêmes courbes. Saül entraîne son frère vers un endroit plus calme, où la musique et les conversations se font plus sourdes. Un coin où on domine le bar, un recoin pour les rapaces qui veulent voir sans être vu. « On va vous prendre des verres de votre meilleur rhum. » Le serveur file en hochant la tête. Le regard de l'aîné se fixe dans celui du cadet. « Tes principes, tu te les mets là où je pense. Sortir, ça te fera du bien. » En un éclair, les voilà pourvus de verres. Saül fait trinquer son verre contre celui de Auden, sans le lâcher des yeux. La boisson est engloutie en une gorgée et l'aîné s'apprête déjà à faire à nouveau signe au serveur qui vient de disparaître derrière le bar. « Bois. » La soirée ne fait que commencer. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
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audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
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cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 1 Juil 2021 - 15:18 | |
| Je verrai. J’ai eu tout le mal du monde à laisser Sloan entre les mains d’une personne autre que moi et sa mère, mais je sais que mon frère ne l’aurait pas fait avec son propre fils s’il avait eu le moindre doute. Les cousins seront ensemble, ils parleront bébé à leur guise et seront heureux, j’imagine, alors c’est tout ce qui importe. Nous, on va enchaîner les mauvaises idées en tant que parfait adultes que nous sommes, largement majeurs, et sûrement vaccinés même si j’en sais trop rien, à force. Peu importe. Là n’est pas le sujet, et c’est le Auden rangé qui suit son aîné à travers la ville qui sent à nouveau comme l’Italie de notre enfance alors que nous nous entraînions déjà au même schéma. Il avait toujours les pires meilleures idées du monde, mon frère dont je vantais tant les mérites et la gloire sans jamais mâcher mes mots. Il était décrit comme un demi Dieu et faisait pâlir tout l’Olympe à lui seul, Saül, dès qu’il avait le dos tourné pour que je puisse parler de lui en paix sans risquer que ses chevilles ne prennent une taille anormale.
La fausse bonne idée du jour prend la forme d’un bar, comme j’avais commencé à m’y attendre. Ce soir, il n’y aura pas de ‘je ne bois pas’ ni rien dans le genre. Je suis tombé trop bas pour encore me retenir à des conneries dans le genre. Aucun mini-moi ne risque de venir au monde dans la nuit, alors je peux retrouver des vieilles habitudes datant d’une vie plus toi, jusqu’à me demander pourquoi est-ce que je l’ai bien abandonnée. Demain, je m’en voudrai d’avoir eu de telles pensées. Ce soir, je n’en ai plus rien à faire de rien ; je n’ai plus rien à perdre non plus. « On va vous prendre des verres de votre meilleur rhum. » Du rhum ça reste du rhum, l’alcool des pirates. Mes lèvres restent scellées, mon regard a grande peine à confronter celui de mon aîné qui ne demande pourtant que ça. Je sais ce qu’il va dire et me reprocher, déjà, tout comme je sais que je n’aurai rien à lui répondre. « Tes principes, tu te les mets là où je pense. Sortir, ça te fera du bien. » Par esprit de contradiction je voudrais faire tout l’inverse, l’insulter, lui proposer d’aller se faire foutre et de surtout ne plus jamais revenir dans ma vie si c’est pour me donner de pareils conseils et m’entraîner dans ses idées stupides. « Bois. » Et pourtant, je bois. La boisson brûle ma gorge qui n’avait plus rien connu de tel depuis des années. “Encore.” Je demande au barman de remplir de nouveau nos verres, puisque quitte à boire, un seul ne suffira pas pour noyer tous les problèmes qui sont miens. Saül sera sans doute simplement heureux de pouvoir m’utiliser comme la parfaite excuse et ainsi ne pas me laisser seul dans la boisson. Le temps d’une nuit, j’oublie le moindre de mes principes. Ils ne sont valables qu’en temps de paix et de sérénité, ces foutus principes.
Il y a eu le premier, le second, le troisième. Les autres n’avaient déjà plus de numéros. “Elle me manque.” La confession d’un Auden qui a enchaîné les verres dans le simple but d’avoir le courage de la prononcer, abandonnant son incapacité probante à parler de ses sentiments depuis vingt années de sobriété. Saül le savait sûrement, il s’est contenté de ne pas le préciser à haute voix. Il sait qu’avec quelques verres, la langue de son cadet se délie particulièrement bien - et l’inverse est tout aussi vrai. Les yeux noirs du benjamin ne traînent jamais en direction des danseuses pour lesquelles il n’a aucun intérêt. Ce sont les yeux du chef d’affaire qu’ils retrouvent, là où il n’y voit pourtant qu’un frère. “J’ai merdé. Vraiment merdé. Je sais pas si elle reviendra et j’imagine juste pas ma vie sans elle.” Il fait un tourbillon de son rhum au fond du verre, adulte qui n’a rien perdu de son agitation et qui ressent éternellement le besoin de s’occuper les mains en plus de l’esprit. Sa gorge est nouée sans que ce soit à cause des différentes liqueurs, cette fois. “Je brise le coeur des gens, pas l’inverse. J’aime pas ça, c’est une idée à la con.” Les Williams font du mal autour d’eux, mais personne ne fait de mal aux Williams. A défaut que ce soit réellement une règle, Auden pense que ça devrait le devenir. Les choses seraient bien plus simples ainsi, même s’il sous entend que rien de tel n’est jamais arrivé à son frère, le grand et invincible Saül. |
| | | | (#)Jeu 1 Juil 2021 - 18:18 | |
| Il y a des lustres que Saül n'a pas vu Auden porter un verre à ses lèvres de cette façon. Satisfait, l'aîné peut savourer sa boisson sans y réfléchir à deux fois. « Encore. » Saül opine du chef et se fait resservir, lui aussi. La boisson, c'est une très bonne solution au genre de problème que rencontre Auden. Quand le serveur s'éloigne, Saül le suit du regard. Il reviendra vite, voilà qui est sûr. Saül est déjà en chemin pour son troisième verre.
L'alcool délie les langues, délie aussi les esprits. Libre de vagabonder où il le souhaite, celui de Saül a décidé de rester vide. A moitié avachi sur la table, les cheveux en vrac, Saül perd son regard dans le vague. Rien ne retient son attention, pas même les danseuses qui, au fond de la pièce, jouent de leurs charmes pour les quelques clients attablés. Il y a longtemps que l'homme d'affaires a perdu le fil sans que la conversation avec son frère ne prenne un bon train. Et soudain... « Elle me manque. » « Mmh ? » Les yeux hagards de Saül cherchent ceux, plus perdus encore, de Auden. Bien sûr qu'elle lui manque. Elle ne peut que lui manquer. Même si Saül n'a pas toute la mesure de ce qui a déchiré l'épouse de Auden et ce dernier, il ne peut s'empêcher de compatir. Enfin, d'essayer de compatir. C'est déjà bien. « J’ai merdé. Vraiment merdé. Je sais pas si elle reviendra et j’imagine juste pas ma vie sans elle. » « Si Ariane m'a dit la vérité, ouais, t'as vraiment merdé. Heureusement, t'as Sloan. » Elle reviendra, Saül veut le croire. Il est entièrement du côté de son frère, aussi terrible que cela puisse sonner pour le reste du monde. Mais Auden est seul et il mérite qu'elle soit partie. Il mérite d'être laissé en arrière après l'horreur de ses gestes, dont Saül ne découvrira l'ampleur qu'en allant faire un tour du côté de la planque de Ginny. En attendant, il se contente de finir un autre verre. « Je brise le coeur des gens, pas l’inverse. J’aime pas ça, c’est une idée à la con. » « T'as joué au con et t'as perdu. » Saül inspire un grand coup avant de commander d'autres verres. Il y a longtemps qu'il n'a plus eu à se soucier de ce problème. Son cœur a lui n'a plus été brisé depuis très longtemps.
C'est une histoire qui se cache dans l'ombre, que Saül ne raconte jamais à personne pour des raisons évidentes. C'est une histoire que Massimo a vécue dans le silence et dans la douleur. C'est une histoire dont les souvenirs ne frappent Saül que lorsqu'il n'est pas assez alerte pour les renvoyer d'où ils viennent; dans les méandres de son esprit. Son prénom, Saül s'en souviendra pour toujours, mais il n'ose pas y penser. « Y'avait quelqu'un. Quand on était encore en Italie... j'avais quelqu'un. » Le regard ailleurs, Saül se plonge dans les souvenirs de Massimo. La musique lui rappelle leur rencontre, dans un bar plus festif que celui-ci. La musique couvrait sa voix, mais pas assez pour empêcher Massimo de tomber sous le charme de chacun des mots prononcés ce soir là. L'été était brûlant, cette année là. Et bien que les images se fassent plus rares avec le temps qui passe, Saül peut encore se souvenir de toutes les lignes, de toutes les courbes, du grain de peau... Il ferme les yeux, le quarantenaire. Il y applique les paumes parce qu'il voudrait les arracher pour ne plus voir, pour empêcher sa gorge de se serrer d'angoisse au souvenir de la fin de cet été là. « Il était plus âgé que moi. » Il.
Quand Saül ouvre les yeux, c'est pour ne pas manquer d'attraper son verre. « Et j'arrive pas à faire la paix. Avec les souvenirs. » Par dessus la musique, il n'est pas certain que Auden l'ait entendu. Pour l'heure, il n'est pas assez sobre pour regretter les confessions. Ginny manque à Auden. Massimo manque à Saül. Sa liberté manque à Saül. Son innocence manque à Saül. Son amour manque à Saül. Il lui manque un morceau depuis que ses parents l'ont envoyé de l'autre côté du pays pour le planquer, pour le changer. Ils ont créé une place pour mettre ce que Massimo était alors; une place de honte, de haine et de dégoût. Une place dans laquelle l'esprit de Saül habite depuis trop longtemps. Une place de laquelle il n'est jamais sorti. italique = italien dans le texte. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 1 Juil 2021 - 19:52 | |
| S’il savait par avance que se confier à son aîné avait tout d’une mauvaise idée, Auden n’a pour autant pas su s’en garder. Il a trop bu et a bien fait exprès. Son frère est là et il ne l’insulte pas, il ne le frappe pas non plus. Toutes les pièces sont en places pour qu’il ose ouvrir son cœur, pour la première fois depuis plusieurs décennies. Même avec sa femme, il a du mal à se laisser aller à un tel exercice, alors nul doute de préciser à quel point tout est plus difficile encore avec un aîné qu’il a autant craint qu’admiré durant toute son existence. « Si Ariane m'a dit la vérité, ouais, t'as vraiment merdé. Heureusement, t'as Sloan. » Pour le moment. Qu’en sera-t-il lorsqu’elle décidera qu’elle ne veut plus vivre loin de son fils, mais qu’elle ne désire pour autant pas voir Auden à nouveau. Les juges statuent toujours en faveur de la femme, elle a tous les pions de son côté. Elle en gagnera la garde sans mal et il n’aura plus rien, pas même son premier fils, déjà volé. Cette fois-ci au moins, Saül n’y est pour rien, il se contente d’écouter sa femme à la langue trop bien pendue. C’était prévisible, l’italien savait ce qu’il risquait à ainsi se confier à elle. « T'as joué au con et t'as perdu. » Saül ne sera jamais là pour le rassurer ni le brosser dans le sens du poil, ce n’est qu’une confirmation de plus. Auden râle sans trop savoir pourquoi, à force. Sûrement parce que son aîné a raison et que ça l’emmerde bien plus que quoi que ce soit en ce monde.
Il est con mais l’alcool a aussi des effets certains sur son organisme. Des effets intéressants, aux yeux d’Auden. « Y'avait quelqu'un. Quand on était encore en Italie... j'avais quelqu'un. » Sa tête cogne déjà de l’intérieur mais Auden la tourne néanmoins en direction des iris bleutées de son aîné, sincèrement intrigué. Il n’a jamais entendu parler de cette histoire, ni de près ni de loin. Le seul quelqu’un qui lui connaît, c’est sa nonne d’ex-femme. Elle n’est pas assez intéressante pour avoir le droit à ce qu’on lui concède quelques paroles, ce soir. « Il était plus âgé que moi. » Il ? Il comme il ? Ou il comme ‘j’ai trop bu Auden aide moi, petit frère que j’aime plus que tout et sans qui je ne serais rien, ô grand Auden’ ? La première hypothèse semble être la plus probable, aussi fou cela puisse-t-il paraître. Certaines paroles font encore écho dans son esprit et son cœur s’en retrouve toujours serré à y penser, cela ne peut donc être vrai. Il a trop bu et mélange les mots de sa langue natale. Auden n’a pas remarqué le changement d’intonation bien plus chantant, comprenant de toute façon parfaitement les paroles de l’italien dans une langue ou l’autre. « Et j'arrive pas à faire la paix. Avec les souvenirs. » L’artiste a un sourire certain, bien trop grand pour qu’il ne soit causé par une mauvaise idée. Oubliant son verre l’espace d’un instant, il rapproche son visage de celui de son homologue pour mieux murmurer face à lui (il ne voudrait rater la réaction au creux de ses yeux pour rien au monde) : “Tu me dégoûtes, Massimo.” Il n’utilise plus l’italien dans sa vie de tous les jours mais pour les besoins dramatiques de la chose, il déroge à la règle avec grand plaisir. Même sous l’emprise de l’alcool, il reste un petit con animé de rancœur, surtout à l’encontre de paroles qui l’ont tant brisées. Même à quarante ans ou presque, il n’a toujours pas su les accepter. Rapidement, pourtant, il reprend place sur son siège, ne pouvant rester ainsi impassible face à la détresse de Saül - il pense pour autant qu’il la mérite sincèrement. Désormais, l’italien ne sert plus qu’à se faire garant de son secret. “Avec quelle partie, t’arrives pas à faire la paix ?” Avec le fait même que cet homme ait justement été un homme, ou avec le fait que leur histoire se soit terminée ? “C’était avant ou après que je te dise pour moi ?” Il y a invariablement une bonne et une mauvaise réponse de savoir s’il a connu cette histoire d’amour avant ou après avoir brisé l’adolescent qu’était à l’époque Auden, un beau jour sacré. Dans sa question, il est toujours incapable d’en cacher l’amertume. Lui aussi mérite bien ce qui lui est arrivé. |
| | | | (#)Jeu 1 Juil 2021 - 23:28 | |
| Saül n'ose plus regarder ailleurs que droit devant lui. Il n'ose pas venir trouver le regard embrumé de son cadet, mais Auden se charge d'accrocher ses yeux à ceux de son frère. C'est douloureusement que Saül soutient son regard, parce qu'il sait ce qui arrive. Un écho, perdu depuis longtemps entre les murs d'une église. Une déchirure, quelque chose que les frères ont perdu ce jour là. Quelque chose qu'ils ne se sont pas battus pour retrouver. « Tu me dégoûtes, Massimo. » L'aîné voudrait avoir la force d'envoyer paître son frère. Il voudrait pouvoir lui dire combien il le déteste de lui cracher ces mots au visage des années plus tard, alors qu'il a lui-même présenté ses excuses. Rien ne vient, pourtant. Rien du tout. Sa bouche reste sèche et sa gorge nouée, alors que les mots de Auden tournent en boucle dans son cerveau alcoolisé. Quand Auden éloigne son visage du sien, Saül reste figé sur place. Ses yeux sont restés plantés dans ceux de l'artiste alors qu'il attend la force d'en venir aux mains. La force de le cogner, comme ils le font d'habitude. Un langage d'amour filial qu'ils partagent depuis que leur monde est monde.
Bien vite, Saül tente de reprendre contenance. Il chasse ses souvenirs, il chasse aussi la rancœur qui lui noue l'estomac. D'un autre verre, il chasse aussi l'amertume qui lui accrochait la langue. Un signe indique au serveur d'apporter d'autres verres. L'idée est maintenant d'oublier les confessions et tout ce qu'elles impliquent. « Avec quelle partie, t’arrives pas à faire la paix ? » « Toutes les parties. » qu'il murmure dans un soupir. Accoudé à la table, Saül se masse les tempes. Il n'arrive pas à faire la paix avec le Massimo jeté sur le bord de la route, devant le Centre qui est devenu sa maison pour les mois suivants. Il n'arrive pas à faire la paix avec cet été et avec le silence qui a suivi le départ de celui qui, l'espace de quelques semaines, a fait de son cœur un foyer. Ses doigts passent et repassent sur la chevalière offerte par Ariane. Cette histoire, elle ne la connaît pas, ne la connaîtra probablement jamais, sauf dans un moment comme celui-ci. « C’était avant ou après que je te dise pour moi ? » « Avant. » Il était jaloux, Massimo. Jaloux que son frère puisse vivre plus librement que lui, jaloux que Modesto prenne les risques pour lesquels son grand frère avait été puni avant lui. Jaloux qu'il gâche sa chance et qu'il risque, lui aussi, d'être abandonné sur le bas-côté comme un chien galeux. La gorge de Saül est à nouveau nouée alors il prend un instant, juste un instant pour essayer de retrouver un peu d'oxygène avant de reprendre son récit.
Les verres suivants arrivent et Saül s'y noie dedans sans attendre. Bientôt, il s'endormira sur la table. Tant mieux. Demain, tout sera oublié. Demain, il pourra nier. « J'ai passé deux mois chez les prêtres. Ils voulaient me soigner. » Et ils infligeaient des traitements dont Saül ne parlera pas, jamais. Son esprit refuse de s'en souvenir et c'est pour le mieux. « Et puis t'es arrivé, avec tes conneries de discours de merde, à l'église. » Voilà qu'il l'attrape, Auden. Il l'attrape par le col d'un geste pataud. L'aîné le secoue maladroitement avec toutes les forces qu'il lui reste. « Ils t'auraient emmené, toi aussi. Mais t'en avais rien à foutre, hein ? T'en avais rien à foutre. » Saül a toujours été plus lâche que Auden. Il ne s'est bâti que sur des cendres et des pierres bancales. Et ce soir, l'édifice menace de s'effondrer. « Je suis content qu'tu te sois barré. Si c'était à refaire, je le r'ferai. Ils t'auraient emmené. » Tu comprends, Auden ? Quand Saül lâche son cadet, ce n'est que pour avaler quelques gorgées de plus. Dans ses yeux, pas de haine. Pas de colère. Pour une fois, c'est la tristesse qui prime. Elle a enfin le droit de remonter à la surface, après toutes ces années cachée dans l'ombre. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Ven 2 Juil 2021 - 4:15 | |
| « Toutes les parties. » Outch. Le plus étonnant dans tout ça n’est pas qu’il ait eu le cœur brisé, mais bien qu’il en ait un, de cœur. « Avant. » Il avait un cœur, avant de briser celui de son cadet d’une façon bien différente, bien plus traître que tout ce que l’Amour n’aurait pu lui faire endurer. Il a été mis au sol par son propre sang, Auden, et c’est quelque chose qu’il n’arrive toujours pas à pardonner, même vingt ans plus tard. Dans les confessions de son aîné, il essaye d’en trouver les raisons l’ayant conduit à se conduire de cette façon aussi horrible, plus encore qu’à son habitude.
Même lorsqu’il garde sa rage pour lui, l’italien ne peut pas nier l’agitation de son aîné. Il comprend bien qu’il ne lui dit pas tout et sait que l’histoire ne peut pas être tournée qu’autour de sa seule personne, alors à défaut de vouloir le presser, il attend en prenant un verre de plus. C’est une habitude qu’il n’a eu aucun mal à perdre du jour au lendemain, ni même à retrouver ce soir. « J'ai passé deux mois chez les prêtres. Ils voulaient me soigner. » Il fronce les sourcils, Auden. Ce n’est pas une histoire qui lui a été contée, jamais. On lui a parlé d’un grand frère chez les scouts, il a compris qu’il allait embrasser des filles sous les tentes et qu’il était toujours celui à qui les parents donnaient le plus d’attention et de cadeaux. Il l’avait encore plus détesté le jour de son retour, quand il n’avait montré aucun signe de reconnaissance ni même une once de joie. “J’savais pas. Les parents ont rien dit.” Je suis désolé. Aujourd’hui, les indices s’ajoutent et forment une histoire cohérente, un puzzle aussi complet qu’immonde. Ses yeux se portent sur les rainures du bois alors qu’il revit cet été là, peu importe l’année, les chiffres n’ont aucune importance. « Et puis t'es arrivé, avec tes conneries de discours de merde, à l'église. » Et puis il ne peut pas s’empêcher de tout gâcher, son imbécile de frère. Il pue encore plus l’alcool que le bar en lui-même, comment est-ce que c’est possible ? Auden devient une poupée de chiffon entre ses poings et pour la première fois, il ne se débat pas, le laissant le secouer de gauche à droite sans rien dire. Si cela peut lui faire du bien, après tout, qu’il le fasse. Il n’a pas la force de se battre en retour ; pas ce soir, pas contre lui encore. « Ils t'auraient emmené, toi aussi. Mais t'en avais rien à foutre, hein ? T'en avais rien à foutre. » Ses prunelles tentent d’accrocher les siennes mais il le remue trop. Alors, il se contente de bouillonner à son tour en silence, le moment de pathos n’ayant sûrement déjà que trop duré.
Saül est capable de dire de belles choses, parfois, mais bien souvent il dit surtout de la merde. Ce n’est qu’un exemple de plus. « Je suis content qu'tu te sois barré. Si c'était à refaire, je le r'ferai. Ils t'auraient emmené. » Il titube au moment où son équilibre n’est plus assuré par Saül, assure d’un geste de la main que le serveur peut calmer ses élans héroïque et n’a pas à intervenir entre eux. Les problèmes de famille se règlent dans la famille, même lorsqu’Auden en vient à avoir un rire gras, brisé. “Je suis pas parti, j’ai fui à l’autre bout du monde, littéralement.” Il ne l’a pas déçu, son aîné, il l’a brisé. Auden qui se pensait déjà roi du monde a vu ce dernier trembler et s’ouvrir sous ses pieds après quelques paroles seulement, et une expression faciale très convaincante de la part de son frère. Les larmes incessantes de cet épisode lui reviennent à l’esprit mais l’homme d’aujourd’hui refuse de leur laisser le loisir d’exister. “Mama savait pas à l’époque. Je m’en serais jamais vanté auprès de papa nn plus.” Qu’est ce que ça change, plus de vingt ans après ? Il en a sûrement rien à foutre, Saül, là où Auden devrait comprendre que ce n’est pas un concours de savoir lequel a le plus souffert dans son enfance. “Je faisais confiance qu’à toi.” Et ça, ça ne se dit qu’en italien, pour ne pas satisfaire les oreilles indiscrètes. Il était un gamin qui n’aurait jamais simplement pu dire ‘Saül, je peux te parler ?’ et ajouter à un moment de la discussion ‘je suis bisexuel’ parce qu’il se serait lui-même qualifié de risible, de chiffe molle, de gamine. C’était plus simple de s’en vanter et de faire comme si tout était largement acté. Un mensonge dans le genre n’aurait jamais pu lui porter préjudice, dans son esprit, et il n’a jamais été aussi éloigné de la vérité de toute son existence. “Je serais parti avec toi si j’avais su. Ce jour là.” Ils auraient fui ensemble, les frères. Peu importe la destination, tant que c’était loin. Aujourd’hui, à défaut d’avoir des souvenirs d’aventure à ses côtés, il ne reste surtout que de l’amertume et une incapacité totale à lui pardonner. “Comment t’as pu pardonner aux parents ?” Mauvaise formulation, il s’en fout du comment. Il ne veut pas suivre le même exemple, il ne veut pas de conseils, ce n’est pas une histoire qui l’intéresse. “Pourquoi, j’veux dire.” Ils ne méritaient pas son pardon. Elon ne méritait pas Saül à ses côtés jusqu’à la fin, mama ne mérite pas qu’il lui fasse une place dans sa vie, ici, en Australie. “Y’a jamais eu d’autres ‘il’ après ça, pas vrai ?” |
| | | | (#)Ven 2 Juil 2021 - 12:20 | |
| Ce n'est pas de la colère, ce n'est plus de la rancœur. C'est de la déception pure, de la déception contre lui-même et contre ceux qu'il a longtemps appelé "maman" et "papa". Ceux-là aussi, ils ont menti de trop nombreuses fois. Ils ont menti quand ils ont juré de protéger leur fils de toutes les tempêtes. Ils ont menti quand ils ont juré de n'agir que pour le bien de petit Massimo. Ils ont menti quand ils ont omis de parler à Saül de ses origines. Elon est celui qui s'en tire le mieux, mort avant que l'aîné de ses fils ne puisse régler ses comptes avec lui. Il est mort en pensant que Saül resterait pour toujours cet homme mauvais, au mordant terrible et à la volonté de fer. Il est mort sans imaginer que depuis tout ce temps, Saül a cohabité avec ses souvenirs. Et la cohabitation ne se passe pas bien, maintenant qu'il est assez en paix dans sa vie pour laisser les souvenirs le rattraper. « J’savais pas. Les parents ont rien dit. » « Tu voulais qu'ils te disent quoi, hein ? » La version officielle, c'est ce séjour dont Saül n'est sorti que brisé. Saül a l'habitude des scouts, il les a assez fréquenté pour savoir que ces séjours l'amusaient bien, tant qu'ils ne duraient pas trop longtemps. Quand il rentrait à la maison, c'était toujours en souriant, foulard au cou. Ces séjours, c'était l'occasion de se vider la tête loin d'Elon. Ce séjour là, en revanche, n'était pas comme les autres. Il n'y a avait pas de foulard, il n'y avait pas non plus de sourire. Il n'y avait que le regard dur d'un garçon changé à qui on avait appris à se haïr et surtout, à haïr les autres.
« Je suis pas parti, j’ai fui à l’autre bout du monde, littéralement. » « C'est là que fallait aller. Ils t'y auraient envoyé aussi sinon. » Personne n'a compris et Saül non plus, sur le moment. Il ne voulait pas comprendre. Il ne voulait pas s'avouer que le départ de Auden était un soulagement, pour ne pas savoir que son cadet aurait vécu la même chose que lui si ça c'était su. La haine qu'ils avaient implantée dans le crâne de Massimo s'était exprimée, ce jour là. Dirigée exactement comme ils lui avaient appris à la braquer sur autrui, même si l'autrui en question se révélait être son propre frère. « Mama savait pas à l’époque. Je m’en serais jamais vanté auprès de papa non plus. » « T'as été assez con pour le faire auprès de moi. » Ca aurait fini par se savoir. Saül est fatigué de parler. Il se noie à nouveau dans son verre, les yeux perdus ailleurs. De colère ? Non, de honte. « Je faisais confiance qu’à toi. » La gorge de Saül se serre à nouveau, comme si elle pouvait encore le faire. Ils ont perdu quelque chose, ce jour là. Le nez de l'aîné pique, soudain. C'est l'annonce de la venue des larmes qui montent dans ses yeux bleus, alors que son poing est toujours serré autour de son verre. Elles ne rouleront pas sur ses joues, ravalées avec la même agilité que d'habitude, mais non sans difficulté.
Il faut que la discussion s'écourte, parce que Saül ne pourra pas en supporter beaucoup plus. Il atteint déjà le point culminant, gorge serrée et yeux humides dirigés ailleurs. Tout ivre qu'il est, il se sent plus réveillé que jamais. Plus conscient que jamais. Dieu qu'il aurait aimé que l'alcool attenue la douleur - mais l'alcool ne fait que la rendre plus vive encore. « Je serais parti avec toi si j’avais su. Ce jour là. » Saül secoue la tête. C'était trop tard. Trop tard depuis l'été infernal d'une année précédente. Il aura suffit de deux mois et du regard évitant de sa mère. Elle ne l'a plus jamais regardé pareil depuis. Et peut-être que si elle n'ose plus poser ses yeux dans ceux de l'aîné de ses fils, c'est parce qu'elle a peur qu'il remarque combien elle ne regrette rien. Elle est lâche, comme Elon. Pire encore que Elon. « Comment t’as pu pardonner aux parents ? » C'est un rire mauvais qui passe la barrière des lèvres de l'italien, cette fois-ci. « Pourquoi, j’veux dire. » « Tu crois qu'j'ai pardonné ? » Tu crois, Auden, quand tu entends les mots de ton frère et combien ça lui coûte de les sortir, eux qui ont été en cage depuis plus de deux décennies ? « Tu crois que j'supportais les regards de mama, même quand elle avait du doute plein les yeux devant l'autel ? » Saül n'a plus vu que ça, au lieu de voir de la fierté ou du pardon ou quoi que ce soit d'autre. Même pour son mariage avec Elise, sa mère n'a jamais cessé de lui jeter ce regard là. « T'as pardonné, toi ? Mes mots à moi. » Saül connaît déjà la réponse à cette question là.
« Y’a jamais eu d’autres ‘il’ après ça, pas vrai ? » Malheureusement, le verre de Saül est vide. Il n'a plus de quoi noyer la réponse qui va venir. « Y'a jamais eu que lui. Il a disparu de toute façon. J'en ai plus rien à foutre. » De cette relation, Saül a fait son deuil. Un deuil forcé, mais un deuil quand même. Ils ne lui ont pas enlevé ça. C'est la manière dont tout s'est terminé qui hante depuis l'homme d'affaires. C'est le point final qui le laisse sans réponses et c'est la suite de l'histoire qui l'a brisé. « T'aurais fait quoi, à ma place ? Si t'avais été là-bas ? » C'est à ce moment là que les yeux de Saül retrouvent ceux de son petit frère. C'est à ce moment là qu'il cherche une vraie réponse, un vrai conseil qui survient trop tard mais dans lequel il cherche une paix, un soulagement. Quelque chose pour lui confirmer qu'il a vraiment essayé de toutes ses forces. « J'aime Ariane. » qu'il statue, sûr de lui. Il n'a jamais aimé que lui et Ariane, de toute façon. Saül ne s'est jamais vraiment aimé lui-même. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mar 6 Juil 2021 - 19:08 | |
| « Tu voulais qu'ils te disent quoi, hein ? » “La vérité.” Mais c’est trop demandé au sein de leur famille.
« C'est là que fallait aller. Ils t'y auraient envoyé aussi sinon. » “J’aurais pu partir avec toi si t’avais pas été aussi lâche.” S’il ne l’avait pas traité ainsi, Auden aurait compris. Il est le plus horripilant des petites frères, mais pas le plus con. Cela lui aurait au moins évité de perdre le peu de foi qu’il gardait en l’humanité, peut-être. Cela aurait aussi évité à l’image du grand frère d’ainsi voler en éclats, ce que même le kintsugi ne peut réparer.
Les réminiscences de leur passé sont rares mais gorgées d’amour fraternel, en témoigne la seule réponse qu’a à offrir à Auden face à un aîné éternellement accusateur. « T'as été assez con pour le faire auprès de moi. » Je faisais confiance qu’à toi. Une part de lui aimerait que cette réponse puisse être conjuguée au présent mais elle n’a plus rien d’une vérité et tout d’un mensonge. Il y a Ginny à qui il fait confiance sur sa vie, mais aujourd’hui elle a peur de lui. Il y a Damon qu’il croit, aussi, mais le gamin peine déjà à mettre en ordre sa propre vie : le peintre n’a pas le droit de lui ajouter le poids de la sienne avec. Saül aurait les épaules suffisantes, et s’il n’avait pas brisé son cadet vingt ans plus tôt, alors il aurait été la personne idéale pour le rôle du confident en qui il a toute confiance, pour qui il donnerait sa vie. La seconde partie est toujours véridique, au moins.
« Tu crois qu'j'ai pardonné ? » La question semble stupide maintenant qu’elle sort de la bouche du chef d’entreprise. Bien sûr que non, il n’a rien pardonné, et désormais Auden s’en veut d’autant plus d’avoir été aussi aveugle durant toutes ces années. Tout était sous ses yeux mais il a préféré nier l’évidence. C’est lâche mais facile, indolore, sans conséquences. Il a fait au mieux pour lui, à défaut de penser à Saül. Quelques heures plus tôt, un tel ton employé à son égard lui aurait valu une droite envoyée dans la seconde. Désormais, Auden préfère terminer son verre et en commander un autre dans le même élan. Il a perdu le compte il y a longtemps, de toute façon. « Tu crois que j'supportais les regards de mama, même quand elle avait du doute plein les yeux devant l'autel ? » - “C’est bon j’ai compris, joue pas à ce jeu là.” Au jeu de celui qui a le plus perdu dans un monde où ils se sont tous deux proclamés rois intouchables et, surtout, intouchés. En réalité, il ne supporte surtout pas l’idée qu’il lui liste tous ces détails qu’il n’a jamais su voir durant quarante ans. C’est trop pour lui, bien plus qu’il ne peut en supporter. « T'as pardonné, toi ? Mes mots à moi. » A cela il ne peut y avoir qu’une seule réponse, que ce soit celle du gamin brisé faussement amoureux ou de l’adulte accompli et éperdument amoureux, elle est semblable. “Bien sûr que non.” Et cela ne sera jamais le cas, peu importe les raisons qu’il avait bien pu avoir à l’époque : elles n’excusent rien. Auden non plus, il n’excuse rien.
Curieux, soucieux de rattraper au moins une partie de l’histoire, le cadet questionne donc son frère à propos de l’homme en question, celui qui apparait comme avoir été le pire des cadeaux déposé sur son chemin. « T'aurais fait quoi, à ma place ? Si t'avais été là-bas ? » Il sait tout ce qu’il n’aurait pas fait, mais l’inverse est difficile à imaginer. Le regard de Saül le brûle mais il n’a pas la force de le soutenir. A ce jeu là comme pour bien d’autres, l’aîné a toujours eu le dessus. “Je me serais enfui.” est donc tout ce qui lui vient à l’esprit. Il n’est pas fait d’un bois assez souple pour ployer sous la volonté d’autrui : il sait qu’il se serait brisé, et ce n’est pas une possibilité envisageable. “Tu sais bien que j’aurais présenté ce gars aux parents. Lui ou le premier venu, peu importe, tant que ça les aurait énervé.” Quitte à se prendre les coups d’un Elon furieux, il l’aurait fait. Bien au-delà de sa volonté d’être en éternelle contradiction avec ses parents, il aurait voulu leur prouver qu’ils ne l’avaient pas brisé, qu’ils en étaient incapables, qu’ils n’y arriveraient jamais. Il aurait voulu leur faire savoir qu’ils n’ont aucun pouvoir sur lui, peu importe à quel point son propre sang est composé du leur. Après tout, il pose la question au gamin qui a d’abord fui la maison avant d’en faire de même avec le pays et le continent tout entier. Ils ne sont pas faits du même bois. “Et je serais devenu un grand nom, avec un homme à mes côtés sur chaque photo de presse, dans chaque article, à chaque représentation.” Il se serait battu, voilà ce qu’il aurait fait.
« J'aime Ariane. » “L’un n’empêche pas l’autre.”
Ariane est son présent, le peintre ne doute pas des sentiments qu’il éprouve pour elle. Cela ne remet pourtant pas en question le fait qu’il ait réellement pu aimer ce il de son passé, quand bien même il n’a pas pu se frayer un chemin jusqu’à aujourd’hui. Il fait partie de son histoire, qu’il le veuille ou non. “Moi aussi j’aime Ginny.” Il n’a jamais aimé aucun homme de façon sincère mais son frère sait bien à quel point il apprécie pourtant leur compagnie. Confession pour confession, celle d’être encore amoureux de sa femme semble la plus difficile à lui partager en cet instant, surtout après les dernières semaines écoulées. “T’as perdu tout contact avec lui ?” A quel point ton coeur a-t-il été brisé, Massimo ? |
| | | | (#)Sam 10 Juil 2021 - 18:30 | |
| « J’aurais pu partir avec toi si t’avais pas été aussi lâche. » Lâche, Saül n'a pas cessé de l'être depuis cet épisode. La remarque de Auden lui fait hausser les épaules alors qu'il contemple, l'esprit embrouillé, toutes les conséquences de ses décisions. Son premier amour, son mariage, Cosimo. Des fractures plus que des évènements qui lui ont permis d'évoluer comme devraient le faire tous les jeunes gens.
Des fractures sur lesquelles Saül a construit un empire aujourd'hui bancale, qui menace de s'effondrer au moindre souffle de vent. Heureusement, certaines choses sont restées plus stables. Ariane, Abel... Tout cela est à l'abri des frasques de l'italien... ou du moins ce dernier l'espère-t-il. « C’est bon j’ai compris, joue pas à ce jeu là. » Ils n'ont pas à comparer leur vécu, rendus diamétralement différents par des années à se voiler la face. De manières différentes, les frères sont aujourd'hui rendus à un point presque identique. Certains mots ne sont pas pardonnés, cependant. Ils ne le seront probablement jamais. « Bien sûr que non. » Saül opine du chef. Cela, il le savait. Il y a longtemps qu'il tente de réparer ses fautes, de façons plus maladroites les unes que les autres. Il y a longtemps qu'il échoue et peut-être autant de temps qu'il ne fait qu'empirer la situation, mais il essaie: c'est promis. « Moi non plus j'me serais pas pardonné. » Le verre vide est bientôt remplacé par un plein et Saül se jette sur la boisson, désireux d'oublier tous les détails de cette drôle de soirée. Avec son frère, il ne discute jamais autant. Jamais aussi sincèrement, du moins. Pas sans que les choses ne dégénèrent.
« Je me serais enfui. » Bien sûr qu'Auden aurait pris la fuite. Il n'a jamais été aussi attaché aux règles que Saül. C'est de toute façon tout ce qui a toujours tenu l'aîné debout. Faire plaisir à des parents qui lui ont menti toute sa vie, rester dans le cadre tout en s'assurant de le plier à ses besoins et répéter le processus avec ceux qui viendront après - Damon en première ligne. « Je voulais faire des études. Et ça aurait pas été possible si j'avais fui. » Les finances, voilà ce que Saül met en avant pour se défendre. Bien sûr, le problème est plus large, bien moins reluisant. C'est sa lâcheté qui l'a contraint à rester, qui l'a cloué au sol. Auden, lui, était libre. Un petit frère agité qui n'avait aucun droit de répéter les erreurs de son grand-frère. « Tu sais bien que j’aurais présenté ce gars aux parents. Lui ou le premier venu, peu importe, tant que ça les aurait énervé. » Un rire secoue la cage thoracique du quarantenaire. « Ca, c'est le privilège des cadets. » Le droit octroyé par la vie qu'on mène dans l'ombre de l'aîné. « Et je serais devenu un grand nom, avec un homme à mes côtés sur chaque photo de presse, dans chaque article, à chaque représentation. » « Parce que tu le pouvais. » L'amertume pique la langue de Saül. « Pourquoi t'as pas fait ça, alors, hein ? Il est pas trop tard. Mama est encore en vie. » Les mots se brisent dans la gorge de Saül, qui se dépêche de la noyer d'alcool.
« J'aime Ariane. » « L’un n’empêche pas l’autre. » « Elle sait rien. T'es le seul. » A jamais le seul, probablement. « Si tu lui dis je te tue de mes propres mains. » Cela, il s'en souviendra. Aucun regard noir n'accompagne pourtant les mots de Saül. Il sait très bien la confiance qu'il accorde à son frère. Il sait aussi que même si le secret venait à remonter à la surface, jamais il ne porterait atteinte à la vie de l'artiste. Peut-être fuira-t-il, pour de vrai cette fois.
Ariane ne saura jamais, ou un jour lointain, peut-être. Dans un moment d'absence, Saül lui confira peut-être le plus enfoui de ses secrets. Le plus douloureux de ses souvenirs, aussi. « Moi aussi j’aime Ginny. » Cela, Saül n'en doute pas. « T’as perdu tout contact avec lui ? » Un grand soupir accueille la question d'Auden. Il faut quelques secondes à Saül pour rassembler l'énergie de se plonger dans ses souvenirs. Le matin de juillet durant lequel il a trouvé le lit vide est loin, mais son souvenir est toujours aussi vif. Même après de trop nombreuses années, Saül se souvient encore de ses heures de recherche en ville et partout dans les alentours. Il se souvient de l'attente et de l'absence de retour. Saül se souvient du moment où, sans nouvelles et sans indices, il a compris: il est parti. « Ouais. Il a fui. J'ai jamais eu aucune nouvelle. » Jamais, pas même des années après. « J'avais rien à son sujet. Juste son prénom. » Et cela, Saül n'est pas prêt à le donner à Auden. Le prénom restera à lui et rien qu'à lui, un souvenir impérissable qu'il garde jalousement.
Et soudain, l'ultime verre devient le verre de trop. Attrapant son frère, Saül se dépêche de rejoindre la sortie. Tout le contenu de son estomac est rendu dans le caniveau. Est-ce seulement l'alcool, qui a tant remué l'homme d'affaires ? « Tu diras rien à Ariane, hein. » Son ton est menaçant, cette fois-ci. C'est une grimace de douleur qui a pourtant pris toute la place, sur son visage. « J'ai l'impression que des tractopelles me retournent le cerveau. » Et ça sera pire au matin. « 'Faut pas que Abel et Ariane me voient comme ça. On va chez toi. Y'a personne de toute façon. » Les derniers mots lui ont échappés. La moue coupable qui étire désormais ses traits est toute dédiée à Auden. « Elle va rentrer, t'inquiète. Elle est pas partie à l'autre bout du monde ? » Mais c'est tout comme, pas vrai ? |
| | | | | | | | old enough to understand | saülden #18 |
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