| When I'm ready I will fly us out of here | co-bye |
| | (#)Dim 16 Mai 2021 - 2:33 | |
| C'est toujours la nuit, pour eux.
Rien n'a changé. Rien ne change jamais. Victor a terminé d'emballer ses affaires et il laisse, éparpillés, des souvenirs qu'elle retrouvera peut-être après son départ. Il s'en va, Victor. Il part pour l'Europe. C'est loin, c'est bien. C'est là qu'il a besoin de s'échapper, loin de l'Australie qui ne veut pas de lui. Dehors, la ville ne fait pas de bruit. Elle a décidé de ne pas l'aider, avec cette pleine lune et ce silence. Elle ne couvre pas sa fuite de voleur. Victor a mal choisi son moment ou alors a fait exprès, dans l'espoir de se faire attraper par l'autre habitante de ces lieux.
Il a écrit une note, une toute petite note au dos d'une maquette d'un scénario qu'ils avaient fait ensemble. Quelque chose qui ressemble à des adieux. Ce n'est pas larmoyant, ça n'a rien d'émouvant. Il ne fait que partir, c'est toujours ce qu'il a su faire de mieux. Comment détourner les yeux des possibilités qu'offre l'horizon des océans ? Seuls les fous ne pensent pas à eux dans ces moments là.
Mais le plancher craque.
Le plancher couine, sous ses pieds. Chloe a peut-être déréglé les planches juste pour qu'il se plante. Il a déjà été difficile de quitter son lit, après un énième baiser déposé dans sa nuque. Elle vivra mieux sans lui, sans son inconstance, sans son incapacité à tenir ses promesses. Il n'en a jamais été capable, elle aurait dû le savoir. A l'université, c'était déjà comme ça. Victor n'emporte rien d'elle sinon son odeur et son souvenir - ainsi que tout l'amour qu'il lui porte. Elle est bien entourée. Il cesse d'être le poids qu'elle traîne depuis des mois, il cesse d'être l'instigateur de tous les problèmes divers et variés dont elle est victime par sa faute à lui. Elle est entourée, bien entourée.
Victor avait prévenu. J'ai pas envie de rentrer. Elle non plus. Ne peut-elle pas venir avec lui ? Le plancher craque dans l'autre sens et c'est tout habillé qu'il se glisse à nouveau contre elle. « Je suis désolé. », qu'il chuchote avant d'amorcer un autre mouvement. Cette fois-ci, il s'apprête à vraiment quitter le lit. A vraiment la quitter elle. Pour de bon. |
| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 2:23 | |
| « Je suis désolé. » elle le déteste. Elle déteste sa barbe qui pique contre sa nuque de porcelaine. Elle déteste ses cheveux qui chatouillent sa joue, elle déteste ses doigts qu’elle ne trouve pas sous les draps pour y faire des nœuds avec les siens, du ciment. Elle déteste sa voix et le trémolo qu’elle y entend encore plus, elle déteste la chaleur de la silhouette de Victor lovée contre la sienne, elle déteste qu’il soit dans son dos et elle le déteste lui attribuer un visage inconnu, noyé dans la pénombre. Un visage qu’elle connaît par cœur, qu’elle voit autant les yeux ouverts que fermés. Ses paupières sont closes, serrées.
Elle l’aime. Elle l’a aimé à la première seconde d'une fête qui date d'il y a une décennie et certainement plus de temps que ça. Elle l’a aimé quand ils se sont enfuis à l’autre bout du monde et elle l’a aimé quand ils ont tout fait à l’envers. Elle l’aime à coups de "t’es idiot" chuchoté entre deux sourires contre sa mâchoire, de coups d’œil perdus qu’elle éternise pour être sûre qu’il puisse la voir faire. Elle l’aime comme on aime sa moitié, son pareil, son miroir. Elle l’aime plus qu’elle n’a jamais aimé, parce qu’il fait partie de tout, de chaque étape. Chacun de ses souvenirs ont une estampe de Victor, ont piqué l’odeur de sa peau.
Elle déteste son parfum autant qu’elle l’aime. Lui.
« Combien de temps ? » elle a soupiré, imperceptible, pas impatiente, pas patiente mais presque. Chloe sait, elle sait à quoi ressemblent les au revoir qui devraient finir comme des adieux. Elle sait, connaît le chemin par cœur, les phrases et le script avec. Elle a été entraînée à fuir par le meilleur fuyard qu’elle puisse connaître, elle ne fait que mouler tout ce qu’elle sait sur ce que Victor lui a appris. Il est là, il ne l’est plus. Il est ambiant, il se dissipe. Cohen n’a toujours pas trouver les doigts du réalisateur pour y accrocher les siens, réalise qu’elle ne les cherche même plus par-delà le lit. Elle a donné. Elle a tout donné, il lui a tout pris. Et le pire, le pire serait qu’elle lui redonnerait encore tout ce qu’elle a simplement pour faire volteface, pour papillonner sur ses lèvres, pour lui dire de rester, de la choisir pour une fois. Elle ne le fera pas. Elle a trop peur de sa réponse. « Qu’il nous reste. » alors elle précise. Le temps avant qu’il parte, le temps avant que la porte claque dans son sillage et qu’elle casse un verre, rien ne serait relié. Elle ne le lancera pas à l’autre bout de la pièce, elle sera sûrement simplement distraite, finira par l’échapper. Combien de temps cette fois-ci, Victor, combien de temps est-ce que tu me laisses, avant que tu nous laisses ?
Ce qui est crève-coeur, c’est qu’elle croit encore que ce n’est qu’une passade. C’est qu’elle espère encore qu'après toutes ces années il finira par revenir. Un jour il ne reviendra plus. Ce jour-là, c'est aujourd’hui. Au moins, il fait encore nuit. |
| | | | (#)Mar 18 Mai 2021 - 15:45 | |
| « Combien de temps ? » Trop peu. Rien du tout, en fait. La jauge est vide depuis un moment déjà et Victor n'aurait pas dû essayer d'en prolonger la vie. Ils auraient peut-être dû rester loin. Ils auraient peut-être dû garder ce van, continuer de parcourir les routes d'Australie ensemble sans s'arrêter. Ils auraient pu vivre des succès d'internet, des vlogs ridicules qui spéculaient sur le retour de leur couple. Les tapis rouges ne seraient pas loin, jamais. Revivre la période avant Cannes deviendrait possible, quand rien ne pouvait les séparer sinon leurs propres frasques. « Qu’il nous reste. » Alors il cesse de filer, Victor. Alors il attend, patiente, finit par se caler à nouveau contre elle. Aussi lâche qu'il puisse être, il voudrait savoir lui donner des adieux dignes. Dignes de quoi ? De lui et de sa personnalité de fuyard ? Il est comme le vent, Victor. Il n'a pas fini de filer malgré les nuages, emportant tout sur son passage, provoquant des orages.
Il a ramassé toutes ses affaires et elles attendent dans l'entrée - un maigre sac bourré de souvenirs. Sur la table de chevet, il laisse à Chloe ses cigarettes. Il y a un moment qu'il ne dort plus dans le lit qui reste vide, dans sa chambre. Il lui préfère la place auprès de l'actrice, comme avant. Mais si avant n'existe plus, c'est bien pour une raison. Visiblement, elle n'était pas claire jusqu'à ce soir. « Il y a longtemps qu'on n'en a plus. » qu'il murmure, fermant les yeux. Le soir où il est parti après avoir rompu leurs fiançailles, ils ne s'étaient pas dits aurevoir de cette manière. Victor savait déjà qu'il allait revenir et ce ne sont pas ses diverses petites aventures qui lui changeaient les idées de toute façon. Chloe a toujours été la seule, depuis le début. Depuis l'université. Depuis le placard. Depuis les vagues, le surf, la folie du monde du cinéma. Chloe sera toujours la seule même après la suite, l'inconnu. « Je m'en vais pour l'Europe. » C'est loin. Il n'en reviendra pas ou peu. Il ne veut pas en revenir.
« Tu pourrais venir. » Pourrais. Elle n'y serait pas heureuse. Sa vie est ici, même si Victor voudrait qu'elle soit là bas. Il ne sait pas vraiment ce qu'il veut, au final. Si elle venait avec lui, qui dit qu'il ne partirait pas ailleurs aussitôt qu'elle y serait installée ? Chloe et Victor, c'est une histoire de fuite. Une longue course à perdre haleine. Et aujourd'hui, ils ont fini de s'épuiser.
Dans son cou, Victor voudrait y glisser un millier de baisers. Elle ne viendra pas, il ne faut pas. Il l'aime trop pour la supplier. Il l'aime trop pour ne pas s'effacer, en égoïste. Il l'aime assez pour emporter un souvenir d'elle, arraché avec son départ soudain. Il l'aime trop pour ne pas lui laisser les cigarettes, une chemise affreuse et le double des clefs du van, énième souvenir. Il l'aime trop pour ne pas perdre un baiser sous son oreille, alors qu'il amorce un mouvement pour sortir du lit. |
| | | | (#)Mer 19 Mai 2021 - 5:05 | |
| De la chaleur du souffle de Victor sur la peau de Chloe, elle ne ressent que des épines, des lames, des éclats de verre qui transpercent sa chair à chaque nouvelle expiration étouffée. « Il y a longtemps qu'on n'en a plus. » évidemment qu’ils n’en ont plus. Leur futur est édulcoré. Leur passé a toutes les lettres de noblesse, c’est à lui qu’ils se réfèrent tout le temps. À quel point la vie était belle à Cannes, à quel point ils étaient heureux dans le loft miteux qu’ils louaient avec leurs salaires de crève-faim en commun quand il jouait au théâtre et qu’elle s'improvisait sa réplique. Leur passé est ce qui justifie leur présent, tous les je t’aime entre deux rires, et tous ceux hurlés sous la pluie quand elle chassait les orages pour lui. « Je m'en vais pour l'Europe. » ferme-la, Victor, comment est-ce que tu oses encore. « Tu pourrais venir. » des épines, des lames, des éclats de verre.
Il remonte à son oreille, elle avait oublié de respirer entre temps. C’est ironique, de l’entendre faire derrière sa tempe, lui qui sait aussi bien calmer ses crises d’angoisse que les déclencher. Où est la fine oreille qui avait promis de rester près d’elle le jour où elle serait assez forte pour dénoncer Byers ? Où est le réalisateur qui avait juré de ne faire que des films sur elle, pour elle, le temps qu’elle se reconstruise ? Où est l’homme qu’elle aurait marié à la seconde où il aurait dégainé à nouveau une alliance ? Elle savait, elle a toujours su. Elle a fait confiance et elle n'aurait pas dû. Et maintenant, maintenant il est sur sa gorge, il est sur sa joue. Il est contre son dos, il est partout. Il devrait être nulle part. Et il le sait, évidemment, esquissant un mouvement de recul.
« Je viendrai pas. » trop tard Chloe, la proposition et son décompte se sont envolés. À défaut de resserrer ses doigts entre ceux de Shelby, Cohen le fait avec le pan d’un oreiller qui sent son parfum, qui sent lui, la clope et les nuits blanches, les idées de génie et le chewing-gum à la cannelle qu’il mâche toujours quand il a l’esprit qui divague et qu’il se cherche un point d’ancrage. Bien sûr qu’elle n’ira pas. Il a parlé au conditionnel, il a planifié sa fuite sans elle. Il ne veut pas qu’elle suive, et elle n’a jamais voulu être une suiveuse. « Je veux même pas savoir où tu vas. » l’Europe c’est grand, c’est immense, c’est vaste, c’est le No Man’s Land, elle n’y mettra plus jamais le pied. Le continent est rayé de la carte, elle déteste chaque parcelle de pays qui s’entre-déchireront Victor pendant qu’elle restera ici. « Je veux rien savoir du tout. » si elle pouvait se crever les tympans pour ne pas l’entendre partir, la vie serait plus belle, plus simple aussi.
Mais elle a besoin de voir. Elle a besoin qu’il ferme les livres. Elle a besoin qu’il casse tout une ultime fois. Il le lui doit bien, dès lors qu’elle fait volteface dans les draps, que ses prunelles attrapent au vol sans le moindre effort celles de celui qui est à quelques minutes à peine de sortir définitivement de sa vie. Encore. Pour toujours. Encore. « Regarde-moi dans les yeux Victor, et dis-moi que tu reviendras jamais. » |
| | | | (#)Sam 29 Mai 2021 - 23:14 | |
| « Je viendrai pas. » « Je sais. »
Il n'aurait pas dû proposer. Il savait, Victor, qu'elle ne le suivrait pas. Il ne faut pas. Espérer n'est plus permis et maintenant, Victor s'en va pour de vrai. « Je veux même pas savoir où tu vas. » Elle sait où il va. Elle le sait depuis des années. Ils en ont déjà parlé des milliers de fois, même ces derniers jours quand ils faisaient des plans sur la comète. Quand il chuchotait à son oreille qu'ils pouvaient tout reconstruire - de belles promesses envolées si vite. Elle aurait dû savoir, Chloe, qu'elle ne pouvait pas se fier au plus grand fuyard de l'univers. Shelby effleure une nouvelle - dernière ? - fois les cheveux de la trentenaire. Il l'aime. Trop pour se résoudre à la quitter tout de suite.
Mais voilà qu'il est debout, alors que Chloe continue d'essayer de le faire jurer qu'il ne dira rien, qu'il partira comme le voleur qu'il est. « Je veux rien savoir du tout. » Veut-elle savoir combien il l'aime ? Elle ne le croirait pas. Il a trop brisé de choses sur son chemin, à commencer par leur presque-mariage. Leur alliance secrète a toujours brûlé trop vite, quand elle était exposée au monde. Mais voilà, Chloe et Victor ne vivent que de ça, de l'exposition au monde. Elle est impossible, leur union. Ils sont impossibles. Elle se tourne et Victor prend une grande inspiration. Les prunelles de l'australien brillent, dans la pénombre. Il ne peut pas se résoudre à la lâcher du regard alors il s'en va à reculons, comme tiré en arrière. Quand elle entendra les derniers grincements du parquet, il sera trop tard.
« Regarde-moi dans les yeux Victor, et dis-moi que tu reviendras jamais. »
Il ne peut pas promettre, elle ne le croira pas. Il serre les dents, Victor, résolu à le faire. Il faut qu'elle oublie, qu'elle passe à autre chose. Elle est pleine de vie, Chloe. Talentueuse, brillante, lumineuse. Elle aura toute la vie devant elle pour montrer à tout le monde combien elle est méritante. Toutes ces qualités que Shelby rêve de voir chez les artistes, elle les a. Victor, l'amoureux, le voleur, ne voit que Chloe. Il n'a toujours vu qu'elle et ne verra toujours qu'elle. Il ne reviendra jamais, non. Seulement en pensées, à chaque instant. Elle ne le quittera jamais vraiment et quand elle lui manquera, au cœur de la nuit de l'hiver européen, il n'aura que ses souvenirs et ses yeux pour pleurer. Ne pas revenir, c'est une promesse difficile à faire. C'est une promesse nécessaire, aussi. « Tu me croiras pas si je promets. » Et t'auras raison, Chloe. Il la regarde dans les yeux, pourtant. « Tu sais que je peux pas. » Promettre. Rester. Aimer. « On sait pas faire. Tout ça. Je sais pas faire. On le savait depuis le début. » Il est venu, le temps des fausses excuses.
Victor se tient dans l'encadrement de la porte, mourant d'envie de la rejoindre à nouveau pour se blottir contre elle. « Je cède ma place. Quelqu'un d'autre la mérite. » Jeremiah, pour commencer. |
| | | | (#)Lun 31 Mai 2021 - 4:11 | |
| « Tu me croiras pas si je promets. » « Tu sais que je peux pas. » « On sait pas faire. Tout ça. Je sais pas faire. On le savait depuis le début. »
Il a raison sur toute la ligne, et elle lui en veut de l'entièreté des fibres de son corps jusqu’au bout des ongles. Lorsque Victor se dégage, Chloe se retient de toutes ses forces pour ne pas plaquer ses mains contre son torse et le repousser du lit encore plus vite ; terrifiée que ses doigts la trahissent et s’accrochent aux vêtements du réalisateur à la place. Qu’il se tire, qu’il ne puisse pas, qu’il ne sache pas faire, qu’il lui brise le cœur et qu’il lui mette la faute sur les épaules en plus de tout le reste. Elle savait, elle y est allée quand même. Elle a retenté, Chloe l’idiote d’imbécile d’amoureuse qui avait remis ses œillères en place à la seconde où ils avaient également remis le pied à Brisbane. Les beaux moments précédaient toujours les pires, et aujourd’hui est tout en haut de l’affreux piédestal où elle a érigé Victor, d’où elle le pousserait du revers si elle en avait la force.
L’encadrement de la porte grince lorsque Victor s’y appuie, Chloe fixe toujours le mur et lui fait encore dos. « Je cède ma place. Quelqu'un d'autre la mérite. » son rire est sec, mauvais, désespéré. Elle ne réalise rien de nouveau, aucun eurêka supplémentaire. Victor s’est immiscé jusque sous sa peau et elle le haïra toute sa vie d’avoir réussi à le faire si facilement, si naturellement. Il n’y en a pas d’autres. Pour l’instant Jet n’existe même pas, le monde à l’extérieur non plus. Les conversations des nocturnes errant sur le trottoir sous la fenêtre de la (leur) chambre résonnent mais elles se brouillent dans du coton. La tête de Cohen l’élance. Son ventre se noue. À quelque part derrière sa nuque, elle sent un élancement qui picote le long de son échine, déchire sa colonne vertébrale comme du papier de soie lorsqu’elle se redresse à son tour, se cale contre le mur pour y déposer sa tête lourdement vers l'arrière. Ses prunelles fixent ses pieds sous les draps, ses genoux reviennent se caler contre sa poitrine. Y’a un reflet de lune qui grignote la peau de son épaule dénudée. Et y’a ses mots qui s’occupent de décharger une onde de choc de plus dans la petite pièce qui était devenue leur monde dans les derniers jours.
« Il est de toi. Le bébé. »
Tout autour traînent des restes de scripts qu’ils ont annotés à deux, des photos de castings, des maquettes de plans de caméra. Et sa voix rauque de l’avoir trop détesté pour ne rien ajouter.
WIN : ahahahah congrats dAddY SO CLOSE : on sait pas qui est le père, elle ne le saura jamais mais elle fait genre FAIL : il est de @Jeremiah Etish et elle le sait parfaitement, Chloe qui ment ; a mood.
Dernière édition par Chloe Cohen le Lun 31 Mai 2021 - 4:20, édité 3 fois |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31459 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Lun 31 Mai 2021 - 4:11 | |
| Le membre ' Chloe Cohen' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Mar 8 Juin 2021 - 11:45 | |
| « Il est de toi. Le bébé. » La réplique sonne comme un glas, alors que Victor est sur le départ. Il s'arrête instant, plante ses yeux dans ceux d'une Chloe qui s'est redressée pour lui faire face. Dans le clair-obscur, elle est encore plus jolie. Victor l'imagine dans la bande annonce d'un film qui aurait dû avoir une suite. Malheureusement, les réalisateurs n'ont jamais su s'accorder complètement.
« Il est de toi. Le bébé. » Et Victor s'arrête aussi de respirer, alors que les images défilent derrière ses yeux. Les fiançailles, l'enfer pour les plans de table, la liste des invités. Le traiteur, la robe, le costume, la décoration de la salle. Les réservations, l'hôtel du soir venu, le voyage de noces. Ils seraient partis loin, avec un van ou à pieds. Il ont l'habitudes des aventures, ils les vivent depuis l'Université.
« Il est de toi. Le bébé. » Et Victor se rapproche presque, un pas en avant seulement pour à nouveau passer la porte. L'australien est presque retenu par l'idée d'être ici, avec elle et leur enfant. Ils n'en ont jamais voulu, n'en ont jamais parlé. Vivre de leur carrière et de voyage a toujours été la solution qui s'imposait naturellement, les enfants n'ont jamais eu leur place dans ces plans faits sur la comète. Rien ne disait "famille", dans les petites lignes du contrat. Victor n'a de toute façon jamais été séduit par l'idée de fonder la sienne. Chloe lui a toujours suffit. Lui suffisait.
« Il est de toi. Le bébé. » Et Victor respire à nouveau, enfin, après une poignée de secondes passée en apnée. Il imagine l'enfant dans ses bras, sur le tournage d'un film de Chloe. Il s'imagine parler de l'enfant dans les interviews, dire combien les choses changent, depuis qu'ils sont parents. Il se voit parler scénario, répondre aux questions des journalistes avec l'enfant sur les genoux. Il s'imagine parfaitement en faire son successeur et assurer à la presse combien il est fier de cette descendance merveilleuse. Victor voit grand, déjà, alors que le ventre que protège Chloe de ses jambes baignées de la lumière de la lune n'est même pas rond. Il n'a rien vu, l'australien, mais maintenant il voit grand. L'avenir est si clair, à portée de mains.
Oui mais voilà, dans les images il n'y a que lui. Que sa carrière. Que des photos de l'enfant prodige. Que des souvenirs qu'il invente - et Chloe ne fait partie que du décor. Lorsqu'il s'en rend compte, Victor recule, un sourire malheureux aux lèvres. Ils se fourvoient. Ils n'ont jamais su créer ensemble, pas des choses aussi belles. Seulement des morceaux de vie, beaux mais éphémères. Il respire à nouveau, Victor, serein alors qu'il s'apprête à abandonner l'amour de sa vie et l'enfant à naître qu'elle porte en son sein. Il respire parce qu'il sait qu'ils se retrouveront peut-être un jour, au détour du chemin. Et quand ils seront prêts, ils pourront créer ensemble. « Je t'aime, Chloe Cohen. » Créer ensemble quelque chose de vrai. |
| | | | (#)Mer 9 Juin 2021 - 5:50 | |
| L’enfant n’est pas de lui. Elle sait tout ça, elle l’a su depuis le début même si le nier lui allait beaucoup mieux au teint. Chloe n’est pas réputée pour être la personne la plus honnête de la pièce, ni la plus responsable. Elle est pourtant tout à fait à l’aise de lui lâcher une telle bombe rien que pour voir la manière dont il réagira. S’il ne la choisit pas elle, est-ce qu’il choisira ce qui se construit à l’intérieur quand bien même elle est incapable de le faire elle-même ? Et il sourit. Il sourit et pendant une fraction de secondes, Cohen est persuadée que ça a suffi. Qu’ils bâtiront la suite sur des mensonges qu’elle aura elle-même tissés et éparpillés le plus volontairement du monde. Qu’il restera pour eux, qu’il se forcera à le faire, qu’il sera malheureux et qu’il abandonnera sa liberté à cause d’elle et de sa langue de bois. Elle s’en réjouirait presque, un temps. Absolument pas. Quand bien même Victor n’a pas bougé elle ne manque pas une miette de lui, le connaît suffisamment pour savoir que bébé ou non, il s’écoutera bien avant de l’écouter elle. Autant elle le déteste, autant elle l’aime d’agir ainsi.
« Je t'aime, Chloe Cohen. » mais il n’a pas le droit. Pas le droit de lui dire ça, pas le droit de lui laisser ces mots-là comme des adieux. Il n’a pas le droit de rester dans l’embrasure de la porte alors qu’elle abandonne son lit, encore moins de ne pas la dégager lorsqu’elle se hisse à ses lèvres pour lui voler tout son air, l’asphyxier une dernière fois en l’embrassant pour s’éviter de dire quoi que ce soit en échange. Le troc fait mal, l’étreinte fait mal, la nuit fait mal, c’est impossible mais elle fait mal quand même. Ses talons, eux, finissent par retrouver le sol lorsqu’elle soupire. Chloe a complètement oublié sa promesse à elle-même. Elle se l’était juré, elle y allait presque pour rester muette, avait quasiment réussi à ; « Même après ça je vais t’aimer. » jusqu’à ce que sa voix se casse sur la nuque de Victor, et que Chloe se haïsse bien plus que la haine qu’elle lui voue sur le moment. Même après un énième départ elle retomberait dans le piège des dizaines de fois, ne s’en cache même pas.
La seule chose qui lui reste, le seul contrôle qu’elle peut bien conserver pour l’heure, restera de plaquer ses paumes sur le torse du réalisateur, du pire fuyard que la Terre ait portée, de celui qu’elle n’arrêtera jamais d’aimer. « Va-t’en maintenant. » d’une pression d’abord faiblarde, Chloe redouble d’ardeur en le repoussant avec toute la force qu’il lui reste. Qu’il quitte la chambre, qu’il quitte le couloir, qu’il quitte l’appartement et qu’il quitte le pays. Lorsque la porte claque, c’est aussi là où elle réalise que ses paupières étaient restées closes depuis tout ce temps, que son souffle s’était pris au piège, compacté contre sa cage thoracique. C’était peut-être juste une connerie de cauchemar imbécile – mais la note sur le script qu’il a laissé dans son sillage ne le confirme que trop. Il est parti, et il ne reviendra plus jamais. Tant mieux – même si rien n’est mieux et que maintenant, tout est pire. |
| | | | | | | | When I'm ready I will fly us out of here | co-bye |
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