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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyMar 18 Mai 2021 - 12:35

T’as la tête qui tourne, juste un peu.
Tu pensais que t’étais correcte pour conduire. Vraiment.
Le test que t’as passé lui, il dit le contraire.

Ça fait plusieurs fois que tu joues avec les limites, mais cette fois-ci, c’est la fois de trop. T’as rien fait de spécial pourtant, tu conduisais même pas au dessus de la limite ni rien. Un malheureux hasard quand le policier t’a intercepté au coin d’une rue pratiquement vide et qu’il a senti ton haleine, mélange de quelques verres de vin et le minuscule whisky qui est probablement le traître de la soirée. Elle a pété, la balloune et voilà que tu te retrouves au poste de police. C’est la première fois que tu te fais arrêter, la première fois que t’es celle qui se retrouve derrière les barreaux plutôt qu’être celle qui vient pour payer le caution d’un autre. Tu reconnais l’agent qui te demande si tu veux faire un appel, c’est celui qui t’a accueilli quand t’es venue chercher Wyatt il y a quelques mois de ça. C’est ironique quand même. Tu bois pour l’oublier lui (et tout le reste qui ne tourne pas rond dans ton univers) et voilà que tu te retrouves dans un endroit ou tout te fait penser à lui. Il a commencé ici, le point culminant. La soirée de la St-Valentin. Le début de la fin. « T’as le droit à un appel. » qu’il répète, le mec en uniforme alors qu’il tient ton téléphone entre ses doigts. Tu lèves les yeux, à défaut de savoir qui tu veux appeler, tu ne sais pas qui tu devrais appeler. « Parker. » que tu finis par dire, même si tu sais que c’est la mauvaise réponse. Même si tu sais que tu ne devrais pas. « Lequel? » qu’il demande. Wyatt que tu veux répondre, mais ce n’est pas le nom qui franchis tes lèvres. « Ariane. »

Tu lui as envoyé plusieurs textos, sur plusieurs jours. Quand t’avais l’esprit complètement embué par l’alcool et le moral à zéro. Quand tu n’avais plus aucun filtre et qu’elle était la première que tu avais envie de maudire encore et encore. Elle qui a tout réussi là ou t’auras finalement tout échoué. Elle et son bébé, elle et son esprit plein d’idées, elle et ses livres à succès, elle et sa famille de fous étrangement liés. C’est qu’elle a toujours joué par ses propres règles Ariane et chaque fois que tu pensais que la vie viendrait la ramasser, elle a toujours trouvé le moyen de s’en sortir gagnante et tu la détestes pour ça et pour pleins d’autres raisons aussi. Alors pourquoi est-ce que c’est elle que tu demandes ce soir? Un choix judicieux aurait sans doute été Garrett. Ou même Wendy. Mais vu comment la situation est actuellement avec ta famille, t’as pas osé. Pas envie de voir le jugement dans les yeux de ton frère, ou d’entendre ta sœur se moquer alors qu’elle commente sur ta crise de la quarantaine commencée trop tôt, comme si c’était ça et non pas une crise de ton existence en entier tellement rien ne fait plus de sens. Alors c’est Ariane que t’attends. Ariane qui ne viendra pas de toute façon, t’en es presque certaine. Ariane qui s’en fout, elle l’a dit et répété cent fois encore. Ariane qui a mieux à faire que de traverser la ville pour venir te sortir de la merde. Plus tu dégrises, plus tu réalises que t’aurais sûrement pas dû utiliser ton appel pour elle parce que ça veut dire finir la nuit ici. Ou du moins, c’est ce que tu pensais jusqu’à ce qu’on appelle ton nom et qu’on t’annonce que quelqu’un est venu te chercher. On te rappelle que ton permis a été suspendu et que tu vas recevoir une date de court. Tu réalises pas encore dans quel merdier tu t’es mise, mais c’est à peine si t’es capable de penser à ça parce que tu l’as déjà remarqué, sa tête rousse à l’entrée du poste. Tu vois pas son visage, t’es incapable de dire dans quelle humeur elle se trouve. Tu risques de te prendre une insulte dans les trente prochaines secondes, tu serais surprise qu’elle résiste plus longtemps à l’irrésistible envie de se moquer de toi et de la situation dans laquelle tu te trouves. Tu ris pas, toi. Putain, c’est à peine si t’es capable de retenir les larmes qui veulent se frayer un chemin jusqu’à ton visage. Tu les empêches toutefois, manquerait plus que tu te mettes à pleurer devant Ariane et que tu la nourrisses en insultes pour le restant de tes jours. Tu restes silencieuse toutefois quand tu te retrouves face à elle à l’accueil. Tu sais pas quoi dire, tu sais pas quoi faire. Tu te contentes de la regarder, avec toute cette vulnérabilité que tu as réprimé des années durant.

Qu’est-ce que je fais maintenant Ariane?
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyDim 30 Mai 2021 - 5:37

La vérité c’est que de sentir la gerbe de lait fermenté, ça va un temps. C’est cute un bébé avec ses mains potelées et ses joues roses, et les hurlements sont presque devenus une mélodie. Abel qui gueule n’est plus la personnification d’un démon. La vérité c’est que c’est pas si chiant être mère, mais que ce soir c’était pas tant au top de ma pile de priorités. Je sais même plus à quand remonte ma dernière visite au poste de police. Je sais même plus quelle est la dernière serrure que j’ai forcée, la dernière dentition que j’ai pétée. Ariane Parker s’assagit depuis qu’elle a un Williams en plus d’ajouté à son nom et allez chier sérieusement, ce soir je suis pas sage du tout. Ce soir je fume ma clope tranquille et j’insulte les gens que je croise sur le trottoir. Ce soir, j’ai laissé l’héritier entre les bras de son père qui s’est affalé à 20h sur le canapé avec la seule et unique intention d’y dormir pendant une vie et c’est chill, il a bien le droit.

Oh et ce soir aussi – cette nuit – je vais récupérer Rosa en taule. Ça c’est marrant. C’est pas Noël et c’est pas mon anniversaire, mais c’est tout comme, quelle idiote en vrai. J’ai pas trop compris son jeu d’avoir l’air de la pire paumée larmoyante de l’histoire de l’humanité, à me texter des tas de messages de merde qui reniflent la vodka cheap jusqu’ici. J’ai pas compris pourquoi elle s’autorisait à tomber si bas avec autant d’évidence, mais ça c’était avant que Wyatt me fasse un topo sur eux, sur elle, sur son mariage ; au passé hen, la totale. Elle a merdé la conne, et si je ne mentirai pas en disant que je suis foutument déçue de pas avoir été celle qui a gâché la vie de la Craine en y jetant cocktails Molotov les uns par-dessus les autres n’en reste que d’admirer le spectacle me donne l’impression d’être à la veille d’un jour nouveau.

Charlie est pas à la réception, c’est nul, j’aurais voulu qu’elle soit à mes côtés pour se moquer de l’autre tache qui a raté sa vie et qui a cru bon de m’inviter comme témoin de son carnage d’autodestruction. Mais bref, on fera tout comme, dès lors que je m’annonce d’un « Celle qui pue l’alcool et les mauvais choix. » fier, chantant. Une immense sourire orne mon visage et creuse les fossettes les plus adorables que la Terre ait pu porter ; des fossettes qui sont également la pire des sentences pour qui que ce soit me connaît aussi bien que la brune planquée vers qui on me raccompagne. « Pleure pas Rosa, ça va être pire sinon. » elle a les yeux qui brillent d'émotion, les prunelles qui scintillent mais pas de la bonne façon. Visiblement, mon karma en a rien à battre que je sois une connasse, tant il me la donne sur un plateau d’argent incrusté de rubis. « À quel point - » mes doigts dansent sur les barreaux, je la lâche pas des yeux sans que personne ne s’en étonne. Elle a toute la nuit à passer dans sa cellule de dégrisement si je n'autorise pas son départ, et à côté de ça je suis on ne peut plus fascinée par le dossier à son nom, celui qui a l’air d’avoir pas mal de pages et qui trônent fièrement sur le coin du bureau de l’agent qui nous surveille, attendant la suite comme elle doit faire pareil. « - tu dois être au fond du fond - » y’a un rire qui s’immisce dans mes mots, est-ce que j’ai l’air de me foutre d’elle beaucoup ou énormément seulement ? « - pour que ce soit à moi que t’aies téléphoné. » je veux juste qu’elle le dise. Je veux juste qu’elle constate à quel point elle a plus rien. Sa caution est déjà payée en plus – ça, c’est que mon pourboire.

j'ai 666 mots même pas fait exprès je meurs broken arrows (arilie #4) 3217047551
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyMer 2 Juin 2021 - 13:16

« Celle qui pue l’alcool et les mauvais choix. »

Elle tape déjà, sa voix. La migraine est sans doute l’effet de l’alcool et du stress de te retrouver dans une situation que tu n’aurais jamais pu t’imaginer. La voix d’Ariane ne fait qu’empirer la situation, même si c’est toi qui a demandé à ce qu’elle vienne. Tu regrettes déjà ton choix quand son regard trouve le tien, que son sourire te rappelle qu’il n’existe plus rien entre vous qu’une haine que vous ne prenez même pas la peine de camouflée et le besoin de se montrer supérieur à l’autre. C’est qu’elle a tout gagné la Parker alors qu’elle se retrouve clairement dans le beau rôle, quand ton univers en entier a foutu le camp au point que tu aies besoin de lui demander son aide à elle. Elle qui te connaît trop bien. Elle qui a vu le beau et le laid. Celle qui a si vocalement détesté celle que tu es devenue dans les dernières années. Tu devrais la maudire. Et tu t’en veux terriblement d’avoir besoin d’elle. Parce qu’elle en joue déjà Ariane, elle rayonne devant ton malheur et t’arrive même pas à penser à une réplique acerbe. « Pleure pas Rosa, ça va être pire sinon. » Pire que quoi? Comment est-ce que ça pourrait être pire? Tu ne dis rien pourtant, te contente de regarder Ariane dans toute sa gloire, retenant les dites larmes dont elle va se moquer éternellement si tu n’en laisses ne serait-ce qu’une seule couler le long de ta joue.

Pourquoi c’est elle que t’as demandé, déjà?

« À quel point - » Elle prend son temps, elle se régale. Ses mots sont entrecoupés de sourires, ses doigts viennent se perdre contre les barreaux de ta cellule encore fermée, et tu te demandes si finalement t’es pas mieux ici pour encore quelques heures. Tu soutiens son regard toutefois, bien trop orgueilleuse pour ne pas au moins lui tenir tête de la seule façon qu’il te reste. « - tu dois être au fond du fond - » Tourne le couteau dans la plaie Ari, fais-toi plaisir. Ça fait des années que t’en meurs d’envie après tout. « - pour que ce soit à moi que t’aies téléphoné. » Tu ne la quittes toujours pas du regard, t’as pas besoin de parler pour qu’elle sache, sa simple présence est la preuve de ce qu’elle est avance de toute façon. Elle veut entendre et tu liu fais pas ce cadeau. Pas si vite. Pas comme ça, pas ici. Pas devant le garde qui attend probablement juste de se régaler devant la scène de drama que t’as pas du tout envie de lui offrir. « T’as une job Ari. » Ta voix est faible, elle craque entre chaque mot, mais tu fais comme si de rien était alors que tu te lèves et t’approches des barreaux, ton regard toujours vissé dans celui de la rouquine. « Me sortir d’ici et me ramener à l’hôtel. » Tu veux pas retourner dans ce loft à Spring Hill. Pas envie de te retrouver au milieu de ton bordel. Tu veux une nuit loin de quelconque souvenirs. Tu veux une nuit à penser à rien. Et si c’est ici qu’il faut que tu la passes, so be it. Il y a cinq minutes, tu pensais que tu pourrais la supplier au besoin, la Parker. Maintenant qu’elle est devant toi avec son air suffisant, t’es incapable d’aller là. Ça lui ferait beaucoup trop plaisir. « Tu penses que t’es capable de faire ça en silence? » Impossible. Tu sais même pas pourquoi tu soulèves l’idée, elle fait jamais rien en silence Ariane. « Y’a personne qui t’a forcé à venir. » Et même si tu voulais croire une seule seconde que ça pourrait vouloir dire quelque chose, t’es pas assez conne pour aller là. Parce qu’elle est venue juste pour se moquer, juste pour pouvoir dire qu’elle a assisté à la chute et raconter à qui veut bien l’entendre que t’es pathétique, complètement ridicule. Oh qu’il risque de rire Wyatt, quand il va savoir. Quand il va comprendre que le vent a soufflé et que la roue a tourné. Tant mieux pour lui. « Y’a personne d’autre. » que tu concèdes malgré tout en un souffle, quand son frère vient prendre toute la place dans ta tête pour te rappeler que t’as plus aucune place dans sa vie à lui.

Mais vas-y Ariane, brise les derniers morceaux si ça t’amuse. Écrase, moque-toi, fous le feu et casse-toi si c’est ce que tu veux. Pour une fois, c’est pas moi qui vais t’en empêcher.
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyLun 14 Juin 2021 - 6:33

« T’as une job Ari. » et c’est certainement pas de supporter le drame qu’elle ajoute à la scène à se lever comme une loque humaine de son banc de métal qui craque trop pour que ce soit normal, à traîner les pieds vers moi comme pour allonger son calvaire en plus du mien. À ses yeux qui me lâchent pas je détourne certainement pas la tête non plus, pianotant sur les barreaux au même rythme où sa silhouette se casse de pas hésitants sur le béton. « Me sortir d’ici et me ramener à l’hôtel. » ça valait tellement pas la peine de faire chier le peuple à jouer la carte du décompte tout en suspens sérieux, c’est pas elle qui écrivait des thrillers y’a des années de ça ? Mon sourcil se hausse, personne est surpris qu’elle veuille enterrer le poisson dans un des hôtels de la ville rien que pour éviter à qui que ce soit de voir encore une fois à quel point elle sait pas gérer. L’image de la parfaite poupée au mascara qui coule et à l’haleine qui rendrait aveugle n'importe qui à un mètre ou moins devrait pas trop faire bonne figure pour l'univers parfait et pathétique de madame et elle parle Ariane, soit polie, écoute. Y’a peut-être des trucs dans son discours que tu pourras utiliser contre elle par la suite. « Tu penses que t’es capable de faire ça en silence? » « You wish. » elle est cute, à vouloir me donner des ordres, quand son silence pourrait très bien finir par se produire entre elle et ses barreaux si elle me fait chier de nouveau.

Une seconde passe, j’aurais pu en additionner des centaines de plus mais je suis pas conne non plus, aveugle encore moins. Elle a perdu son permis pour sûr, et si je me fie à l’attitude de Wyatt et a tout ce qu’il a pu me grogner sur la fin de ses fiançailles et sa vie en hiatus, y’a pas plus facile comme plateau pour l’entendre confirmer à voix haute ce qu’on savait tous depuis la seconde où elle s’est mis en tête de prendre cette pente-là. « À l’hôtel, hen ? T’as de quoi payer ou ça fait partie de mon job ça aussi ? » pas un rond, c’est d’office, et elle a pas été foutue de se marier avant de balancer à son gars qu’elle voulait un divorce et la moitié de son fric avec. Idiote, idiote. « Y’a personne qui t’a forcé à venir. » juste l’envie de me moquer d’elle et ça, sachez qu’avec le temps et les efforts que j’y mets, ça pourrait facilement être une personne à part entière doublée de sa jumelle prête à tout pour faire de sa vie un enfer en lui foutant des bâtons dans les roues quinze fois plutôt qu’une. Tout est une question de perspective. « Y’a personne d’autre. » oh bitch please. C’est moi qui perds le concours des prunelles qui dévisagent leurs homologues sans le moindre regret, dès que ma silhouette fait volteface et que j’hurle à qui veut bien l’entendre qu’ « On dégage. »

Je vais certainement pas supporter sa tirade, les violons en moins. C’est pas mon job, ça, d’endurer le fait qu’elle a merdé et qu’il faut absolument qu’elle larmoie pour justifier comment elle est seule, comment rien ne va, comment tout est de sa faute, comment elle est nocive et blablabla gnagnagna personne bosse ici ou ? « Sortez-la avant qu’elle se mette à confesser tout ce qu’elle regrette d’avoir fait parce qu’on va y passer la nuit. » à la première personne vêtue d’une uniforme qui apparaît devant moi, c’est la cérémonie des papiers à signer et des identités à donner le temps que la pression retombe et que l’autre paquet à problèmes finisse par être raccompagnée à l’entrée. Saül ragerait mais c’est pour la bonne cause, celle de pas finir au poste pour l’avoir tuée à deux pas de sa cellule, que je tends une clope à Rosa. La mienne est déjà allumée et calée entre mes lèvres. L’air est humide, dehors, la nuit a aucune étoile et y’a que les deux lueurs qui crépitent, qui disent où on peut bien se trouver - en silence t’es contente, Craine - en plein parking presque vide. « Ils t’ont enfin dégagée ou c’est toi qui t’es tirée ? » son ‘personne’ qui résonne, entre ses frères et sœur, entre ses mâles, entre tout le monde. À quel point elle doit être au fond du trou pour partager une clope avec moi, en vrai. « Tu gerbes j’te le fais bouffer. » la cendre tombe à mes pieds. Distraitement, je joue avec ma main libre du trousseau de clés, pas du tout pressée de glisser la bonne dans ma voiture pour la ramener là où elle vit, apparemment.
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyMar 15 Juin 2021 - 8:29

« You wish. »

T’aurais sûrement ri, dans un autre contexte. Un autre moment, une autre vie peut-être. C’est que t’es devenue particulièrement douée pour réécrire l’histoire à coup de "et si" dans les dernières semaines, à t’inventer des alternatives qui font moins mal que la réalité. Mais elles ne changent rien du tout tes alternatives, ne font que te rappeler la liste de mauvais choix que tu as pu faire. T’es bien derrière les barreaux et elle est bien la dernière personne que t’aies eu envie de voir, pourtant elle est là et t’as pas le luxe de te passer d’elle en ce moment, malgré ce que tu voudrais bien te faire croire. Même si chaque regard qu’elle pose sur toi te donne envie de hurler, même si tu attends les insultes et les commentaires sarcastiques sans avoir la moindre défense préparée. C’est qu’elle a tous les avantages et c’est à peine si elle a ose les utiliser. Ça ne lui ressemble pas et voilà que tu lui es presque reconnaissante, énième situation qui s’ajoute à un tas de moins en moins cohérent. « À l’hôtel hen? T’as de quoi payer ou ça fait partie de mon job ça aussi? » « Si tu te sens généreuse. » Tu vas quand même pas rentrer dans les détails de tes comptes en banque ici et maintenant. Tu vas pas lui faire le plaisir de lui dire que tes parents t’ont coupé tout accès à l’argent familial, que tes cartes sont gelés en attendant que le partage des biens soient fait de manière appropriée entre Lachlan et toi. T’as de l’argent à ton nom, quand même. Juste pas autant que tu le voudrais dans l’immédiat.

« On dégage. » qu’elle hurle, te tourne le dos et cherche du regard quelqu’un pour finalement ouvrir cette putain de cellule ou elle a décide qu’elle ne te laissait pas pourrir, étonnamment. Mais tu devrais savoir qu’avec Ariane rien n’est jamais fait à moins qu’elle n’y trouve son compte. « Sortez-là avant qu’elle se mette à confesser tout ce qu’elle regrette d’avoir fait parce qu’on va y passer la nuit. » Oh ça, ça t’arrache un rire. Parce que si tu ris pas, tu vas encore te mettre à pleurer et tu préfères encore avoir l’air d’une folle en pleine crise d’hilarité que de passer pour une suicidaire au bout de sa vie. Elle s’y attendait sûrement pas Ariane quand tu ris à gorge déployée que ça attire finalement l’attention d’un des gardes. « Tu demanderas à ton frère si tu veux la liste complète. » que tu lâches entre deux rires avant que ta cellule ne s’ouvre et qu’elle disparaisse d’un côté et toi de l’autre pendant quelques minutes, le temps de signer ce qu’il y a à signer et de prouver tu-sais-pas quoi tellement t’écoutes pas du tout ce qu’on te dit, encore moins ce qu’ils sont en train de dire à Ariane. T’as aucune idée de ce qu’elle sait Ariane, c’est sans doute pas ta meilleure idée de mentionner Wyatt non plus mais au point ou tu en es, c’est pas comme si tu les accumulais, les bonnes idées. Tu ne ris déjà plus quand vous vous retrouvez dehors, qu’elle te tend une clope alors qu’elle allume déjà celle entre ses lèvres. Tu l’attrapes, vient la placer entre tes lippes et attends qu’Ariane veuille bien te l’allumer ce qu’elle fait dans un silence qui dure depuis déjà trop longtemps, mais t’en profites avant que sa voix ne reprenne de plus belle, armée de ses questions pièges.

« Ils t’ont enfin dégagée ou c’est toi qui t’es tirée? » Tu prends ton temps pour tirer sur ta clope, laisse filer les secondes avant de lui offrir la moindre réponse. « Ça dépend. » Un autre coup. Une autre poignée de secondes. La fumée qui s’échappe de tes lèvres comme la parfaite distraction qui ne dure malheureusement pas assez longtemps. C’est que t’es pas particulièrement pressée d’aller là mais t’es même pas capable de trouver une bonne raison de pas lui répondre. « J’ai tout dit à Lachlan et j’me suis poussée. » Comme une lâche. À quel point est-ce que ça l’amuse de t’entendre dire ça? Tu la regardes pas, tu préfères encore pas savoir même si tu doutes pas qu’elle se gênera pas d’étaler ses réactions d’une manière ou d’une autre la Parker. « Tu t’imagines bien comment le clan Craine a réagit à un tel scandale. » C’est qu’elle connaît les travers de ta famille Ariane, elle sait aussi à quel point tes parents ont toujours prôner les apparences à tout le reste. T’étais qu’une pâle copie de l’homme que tu détestes le plus au monde après tout. « Pis tu peux être fière de ton frère. » Elle sait de toute façon, t’es presque certaine. Elle demande que ça depuis des années après tout, qu’il arrête de revenir auprès de toi. Elle a sûrement fait péter le champagne quand il lui a dit qu’il avait plus l’intention de revenir vers toi. « Tu gerbes j’te le fais bouffer. » Tu réponds même pas à ça. C’est pas comme si t’avais passé la soirée à te baigner dans le whisky. T’as pris un verre de trop, t’en payes le prix, on va pas se mettre à exagérer tout le reste en plus. « T’attends quoi? » que tu souffles alors que le bâton de nicotine entre ses lèvres disparaît et le tien aussi.« Tu veux la liste finalement? » que tu lances sarcastiquement, avant de soupirer, résignée. Celle de tes regrets et de tes erreurs, celle qu prendrait sûrement toute la nuit à faire et plus encore.
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyDim 20 Juin 2021 - 5:44

Dans un autre monde je me serais réjouie qu’elle soit au bout de sa vie ; dans celui-ci, je suis extatique. Elle a juste le retour d’ascenseur qu’elle mérite et jamais elle sera assez conne pour remettre cette réflexion en jeu. « Tu demanderas à ton frère si tu veux la liste complète. » « C’est pas à lui que je demande c’est à toi. Man up un peu. » je sais déjà tout de la bouche de Wyatt. Elle a oublié un détail précieux à savoir que mon aîné ne m’achète plus de cadeaux pour Noël depuis des années : à la place il me garde informée au quotidien de tout ce qui pourrait me faire haïr Rosa en long et en large et en travers. C’est ça l’amour fraternel vous me direz, et vous auriez raison. « Ça dépend. » ah, bitch please. La fumée monte dans la nuit, j’ai pas la patience qu’elle fasse une anthologie non plus. Pourtant la seule fautive dans l’histoire c’est moi. D’avoir été assez imbécile pour lui demander de me tout dire. Erreur de débutante et j’en paie le prix, mais si c’est ce que ça prend pour l’entendre assumer ses torts alors soit, j’ai tout mon temps. « J’ai tout dit à Lachlan et j’me suis poussée. » l’inverse aurait été bien mieux : qu’il tombe sur elle et Wyatt, qu’il les capte pendant qu’ils se choppent comme des merdes dans le lit conjugal et qu’il la jette dehors. Je me contenterai de cette version quand j’en parlerai à la totalité de la planète, vous en faites pas. « Tu t’imagines bien comment le clan Craine a réagit à un tel scandale. » ah ouais, j’avoue c’est la merde. Le père a dû être fier, le reste de la fratrie moins.

« Pis tu peux être fière de ton frère. » « Tu parles beaucoup de Wyatt pour quelqu’un qui s’est fait jeter de sa vie. » et tu sonnes désespérée Rosa, mais tu le sais déjà parfaitement. Dans les faits, elle a eu juste ce qu’elle mérite. Mais j’ai assez gaspillé de salive à le lui dire, ça serait cool de passer à un autre disque éventuellement. Wyatt a fait son boulot et maintenant qu’elle n’est plus dans ses pattes, j’ai presque moins envie de lui crever les yeux. Presque. « T’attends quoi? » qu’elle joue avec sa chance, qu’elle insiste encore un peu. Qu’elle fasse comme si elle arrivait à gérer toute la merde qui lui tombe entre les mains et qu’elle soit absolument pas à même de fumer sans trembler. « Tu veux la liste finalement? » je veux des tas de choses, à commencer par lui ouvrir les yeux sur le fait qu’elle fout tout en l’air et que c’est la faute de personne d’autre sauf d’elle. Mais que de s’acharner ça règlera rien, ça va lui foutre des rides et des cheveux blancs en prime, mais c’est tout. Personne réussit dans la vie en jouant les vieux chiffons délavés. « Garde ta liste, j’préfère les résumés. » et les exemples concrets comme celui qu’elle est depuis que j’ai posé les yeux sur elle en début de soirée – en début de vie, certains diraient.

« Qu’est-ce que tu fous sérieux, Rosa. » la cendre tombe par terre, la clope avec. Mon karma est déjà bien haut et bien magique ce soir, que je pollue le parking du poste de police n’entachera absolument pas ma réputation au paradis vous croyez bien. La question est rhétorique : elle fout de la merde. Elle le sait. Et maintenant quoi ? « Tu vas pas à l’hôtel. » maintenant elle va traîner sa carcasse d’idiote sur mon canapé à la Serre, et crécher là le temps d’avoir l’air d’une loque qui rampe au moins pas sur le palier de mon aîné. Je fais pas ça pour bien faire ; je fais ça pour avoir une ennemie de taille le temps qu’elle se remette. J’ai jamais aimé me battre contre des chiffes molles et pour le moment, Rosa en donne la totale impression.
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyDim 20 Juin 2021 - 8:31

« C’est pas à lui que je demande c’est à toi. Man up un peu. »

Tu jurerais entendre Wyatt, avec ce discours à la con pour que t’assume enfin ce que tu as longtemps préféré nié. C’est qu’ils ont pas encore compris les Parker que ton default setting c’est pas d’assumer, bien au contraire. Ou peut-être que c’est toi qui as pas encore compris que tu rendrais service à personne à constamment te mettre la tête dans le sable. Pas service à eux et pas service à toi-même non plus quand de ton univers en entier il ne reste que des miettes que t’es bien incapable de réparer. Elle veut que t’assume et t’as aucune idée de qu’est-ce que ça peut bien changer pour elle ou pour toi de finalement prendre le blâme sur tes épaules, si ce n’est que de te donner un peu plus l’envie de te perdre dans le fond d’une bouteille de vin ou de fort. Mais t’as fait ça ce soir Rosalie et regarde ou ça t’a mené? Les murs du poste de police sont bientôt remplacés par l’extérieur mais t’as plutôt l’impression que le monde s’est mis sur pause tant tu sais pas ce que tu attends d’elle tout comme tu comprends pas, ou tu refuses de comprendre, ce qu’elle attend de toi. Ça tourne par mille autour de toi et tu peux même plus blâmer l’alcool.

Faut que t’assumes Rosalie.
Apparemment, c’est la première – et la seule – étape devant toi.

« Tu parles beaucoup de Wyatt pour quelqu’un qui s’est fait jeter de sa vie. » Et ça surprend qui? Pourquoi? C’est pas la fin que tu voulais. Combien de fois tu l’as dit, déjà, que tu voulais pas de fin? Oh mais t’as joué pour Rosalie. À pousser ta chance comme ça, faut pas se surprendre que tout ait explosé dans ta gueule. Tu te concentres sur ta clope entre tes doigts, laisse la fumée créer une barrière entre Ariane et toi, laisse le temps faire son œuvre même si tu sais pas vraiment ce que t’attends maintenant. « Garde ta liste, j’préfère les résumés. » Tu échappes un rire sarcastique. Il est pas bien long et il est pas bien compliqué le résumé de cette situation, de cette histoire. « J’ai merdé. » Une fois, dix fois, cent fois et plus encore. La liste des actions est longue, la liste de ceux qui s’en sont pris plein la gueule par ta faute tout autant. Le premier nom en haut de la liste, c’est celui que t’arrêtes pas de ramener, elle a pas besoin de l’entendre, elle le sait. Ça te bouffe de l’intérieur, ça te donne le tournis, ça te donne envie de vomir et de disparaître et fuck, ce que tu peux être pathétique alors que tes yeux se remplissent d’eau et qu’Ariane reste typiquement Ariane et qu’elle se montre sans aucune pitié envers toi. C’est ce que t’as toujours aimé chez elle après tout, à quel point elle en a rien à foutre de ce qu’on pense d’elle, rien à foutre que sa vérité dérange. Peut-être que si t’avais été un peu plus comme Ariane, t’en serais pas là aujourd’hui.

À quel point t’as pas le coeur de refaire ta vie à coup de si et de peut-être que.

« Qu’est-ce que tu fous, sérieux Rosa. » Oh si t’en avais la moindre idée, tu serais pas ici. T’es sur le pilote automatique depuis des semaines. T’anesthésies le mal à défaut de savoir comment gérer avec les conséquences. Tu cherches un coupable à tes blessures quand t’as personne d’autre à blâmer que toi-même. « J’attends que ça passe. » C’est clairement pas la bonne réponse mais c’est la seule que t’as à lui offrir là, maintenant. Tu veux que ça arrête. Tu veux que ton monde fasse du sens à nouveau. Tu veux arrêter d’avoir l’impression de détruire tout ce que tu touches de près ou de loin. Tu veux plus être cette fille-là qui fait mal. Tu veux retrouver la Rosalie d’avant. Celle que Wyatt aimait, celle dont Ariane se moquait constamment entre deux verres de vin et qui pouvait répliquer de manière tout aussi acerbe sans que ça vienne tâcher quoique ce soit entre vous. Celle qui détestait ce que son père avait fait à sa famille et qui jamais, jamais aurait suivi le même chemin que lui. Celle à qui on pouvait encore faire confiance. Tu veux revenir douze ans en arrière et faire différent, faire mieux. Y’a pas l’option, mais c’est ça que tu veux vraiment. « Tu vas pas à l’hôtel. » Tu laisses ta tête tomber par en arrière avec le pire soupir exagéré. Pourquoi est-ce qu’il faut qu’elle s’en donne en coeur joie jusqu’à la fin? « Sérieux Ari, fais pas chier. » C’est quoi, maintenant qu’elle a vu à quel point tu fais pitié, elle va te laisser là sur le trottoir en face du poste de police? Ça devrait même pas te surprendre, c’est exactement le genre de choses qui amuse la grande Ariane Parker. « Tu veux que j’me mette à genou? Que j’te supplie de pas me laisser ici toute seule? Que j’te dise que j’ai besoin de toi peut-être? » T’avais dit que tu la supplierais pas, mais t’en es peut-être là finalement. « Fais pas chier Ari. » que tu répètes plutôt, le regard d’un trop plein d’eau que tu assumes pas, comme tout le reste. J’ai besoin de toi. que tu cries par cent fois dans ta tête, dans tes yeux et puis fuck, qu’elle fasse chier jusqu’au bout si c’est ce qu’elle veut.

Tu l’as bien mérité après tout.
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Message(#)broken arrows (arilie #4) EmptyDim 27 Juin 2021 - 19:08

« J’ai merdé. »
« No shit Sherlock. »

Fallait pas non plus s’attendre à ce que je sois émue d’une quelconque façon que ce soit. La chute est déjà connue des deux personnes qui fument comme des cheminées sur le parking du poste de police, l’entendre le dire c’est qu’un bonus pour Noël à l’avance. Rosa laisse d’affreuses et longues minutes de suspens qui me donnent juste envie de lui rouler dessus avec ma voiture, mais risquer d’abîmer le parechoc avec sa carcasse qui sert à rien me semble pas être avantageux pour la suite des événements. En attendant, j’attends. « J’attends que ça passe. » et elle aussi visiblement. Son plan est merdique et elle le réalisera bien en temps et en heure, n’en reste que pour une fois depuis très, très longtemps, je suis pas celle qui la pousse volontairement sous le bus. Elle l’a fait elle-même comme une championne, elle se retrouve désormais devant le fait accompli et ce sera son boulot d'adulte mature d’en tirer les leçons qui viendront lui casser quelques dents à ma place dans le processus.

Et son plan d’aller à l’hôtel est pathétique. Elle a sûrement même pas de fric, elle a dû être conne au point où le compte en banque de Lachlan lui assurait une quelconque sécurité, après celui que son père a dû lui léguer et qu’elle a forcément perdu en parallèle. C’est pas moi qui invente quand sa voix le disait d’emblée qu’elle avait tout perdu, blablabla j’ai plus rien, gnagnagna Ariane ça va pas. « Sérieux Ari, fais pas chier. » tu te lèves en retard sur la population entière de la planète, Rosalie, si tu penses que je vais pas faire chier. La cendre rend la scène dramatique, elle tombe à mes pieds lorsque je roule des yeux, le timing est impeccable. « Tu veux que j’me mette à genou? Que j’te supplie de pas me laisser ici toute seule? Que j’te dise que j’ai besoin de toi peut-être? » « Tu le fais déjà comme une grande sans que je te demande. » c’est pas 100% de ce que ses paroles étalées en long et en large et en diagonale et en travers s’efforcent de faire ? Oh Rosa, si tu savais comment je vais te rejouer cette scène-là en boucle en exagérant les détails, en me moquant de ce que j’ai perçu dans ton discours, en arrondissant les coins à mon avantage.

« Fais pas chier Ari. » tu l’as déjà dit, ça. Et si elle se force pas à faire dans la conversation de fond, je ferai pas la discussion pour deux. Du menton, je lui pointe ma voiture, et je jure que si elle met une fraction de seconde de trop à mon sens avant de grimper, je pars d’ici sans elle et sans jamais le regretter. Force est d’admettre que Rosa est calée dans le siège passager et qu’elle se laisse faire, dès lors qu’on finit enfin par se garer devant La Serre. Seul et unique arrêt de la soirée, ma tête se détourne vers elle une fois que j’ai coupé le moteur sans même la menacer de laisser le pot d’échappement servir de suicide assisté pour elle. « Une nuit, demain tu te tires. » c'est dit, on n'a plus du tout les pyjama party qu’on avait.
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