best relationships are built on laser tag (ft. @amaya spellman )
 

Comme d’habitude, t’es à la bourre. T’as mis à peu près cinq ans à trouver ton portable (qui est bien évidemment déchargé) et t’as mis au moins autant de temps à mettre la main sur tes clés. Chose bien peu pratique si tu veux partir jusqu’au laser game. C’est pas tout à fait la porte à côté. Du coup tu râles. T’en parles même à ton chien qui se contente d’ouvrir un oeil et de lever les oreilles en t’écoutant pester contre vents et marées. Enfin tu réussis à trouver tes objets égarés et t’es fin prête à décoller. Quatre à quatre, tu descends les escaliers jusqu’au garage de la résidence. D’ailleurs à vouloir aller trop vite, t’as failli te péter la gueule sur le dernier quart. Heureusement que t’as croisé personne sinon ça serait très vite devenu embarrassant. Encore que. T’es tellement pressée que c’est pas très grave. (Même en temps normal c’est pas trop grave de toute façon.) Rapidement, tu rejoins ta bécane pour partir. Heureusement que tu connais la route par coeur et que t’as pas besoin de ton téléphone pour faire GPS, sinon autant dire que t’étais dans la merde. Les avantages d’avoir passé beaucoup de temps dans la laser zone lorsque t’étais plus jeune. Tu comptes même plus le nombre de parties que t’as réussi à gratter gratuitement en t’incrustant dans les groupes de parfaits inconnus. Plus toutes celles offertes vu la fidélité dont tu faisais preuve. Tu t’es promis qu’un jour, tu ferais sponsoriser le groupe par les proprios des lieux.

Il te faut tout de même un bon quart d’heure avant d’arriver à destination. Heureusement que t’as pas de voiture parce que vraiment, la circulation à cette heure-ci laisse à désirer. Tu serais toujours coincée là-bas, à rager intérieurement de ne pouvoir avancer plus vite. Au moins là, tu peux doubler tout le monde et arriver presque pas trop en retard. Une fois garée, tu te dépêches d’aller à l’intérieur du bâtiment. Casque à la main, Amy ne tarde pas à te repérer et à venir à ta rencontre. Tu lui adresses un sourire en te recoiffant un peu. (Un jour, ils inventeront un casque qui n’écrase pas les cheveux. Un jour.) « Coucou Jess ! Comment tu vas ? Je nous ais inscrites déjà ! J’ai vu qu’on allait affronter une petite équipe d’ados, je pense qu’on va bien rire. » alors ça, c’est sans doute la plus belle chose qu’elle pouvait te dire. Les ados ne savent pas quelle menace ils vont affronter. « J’suis pas venue là pour rire, mais pour gagner ! » le poing serré devant toi, le visage très solennel, on pourrait presque croire que c’est vrai. (Emphase sur le presque.) L’air faussement sérieux que t'arbore ne dure pas longtemps, aussitôt remplacé par un sourire amusé. « On va les écraser ces morveux. » t’es plutôt confiante sur le sujet. Pourquoi ? Très simplement parce que tu comptes pas leur laisser la moindre chance d’entrevoir la victoire. T’espères qu’ils sont pas venu là pour marquer des points parce que toi, tu seras sans pitié. Serious business is serious. Tu ricanes avant de laisser tomber la comédie. « Mais sinon ça va très bien et toi ? Prête à partir en guerre ? » tu demandes en zieutant rapidement vers le groupe d’ado. Tu croises le regard de l’un d’entre eux qui est, semble-t-il, plus grand que toi et tu plisses les yeux en le fixant. Le défi est lancé.

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L’enthousiasme dont fait preuve Amaya fait plaisir à voir. « Ouuiiiii ! La victoire sera notre ! » t’affiches un sourire en coin, levant ton pouce. Parfait. Elle est prête à en découdre et toi aussi. T’as hâte de commencer, surtout quand tu vois tous les morveux (tous plus grands que toi en terme de taille, mais c’est un détail sans importance.) « Ça va aussi ! Ça fait du bien de quitter l’ordi pour se défouler un petit peu. Je crois que la dernière fois que j’ai fait un truc du style c’est quand on a fait la partie géante de paintball en mode attaque de zombie. » tu ricanes en repensant à ladite partie. « Au moins toi tu t’es pas faite mordre ! » certains zombies étaient un peu trop à fond dans leur rôle. Mais bon, ça prouve qu’en cas de vraie invasion de zombie, tu ferais pas long feu dehors. « Comment ça va ton groupe de musique ? Il faudrait que tu me dises ton prochain concert, j’aimerais trop venir te voir. J’ai un ami à mon association qui est trop fan de ta chaine youtube, il me bassine de te rencontrer depuis que je lui ai dit que je te connaissais. » « Ecoute le groupe s’est jamais porté mieux ! On a des p’tits nouveaux et plein d’projets sur le feu, j’ai vraiment hâte de pouvoir montrer tout ça ! Et ouais, j’te dirai sans problème pour le concert, ça m’ferait grave plaisir que tu viennes avec ton ami ! » t’ajoutes avec un grand sourire. Quand tu causes de musique, c’est toujours sincère. Et entendre dire que quelqu’un aimerait venir vous voir en concert, c’est vraiment la consécration. T’es fière de ce que le groupe fait, t’es contente de vos performances et de tout ce que vous êtes capables d’accomplir. Mais que l’appréciation vienne de l’extérieur, c’est encore autre chose et ça fait toujours plaisir à entendre. Le genre de chose qui refait ta journée. « Mais oui prête à partir en guerre, j’espère juste qu’il a bien compris et qu’il va nous mettre dans la même équipe. » t’acquiesces alors que l’employé s’avance vers le groupe. Il fait signe à tout le monde de se rassembler autour de lui, puis il ouvre la porte du sas où le matos se trouve. Les harnais sont accrochés sur un mur et il en attrape un, invitant tout le monde à s’équiper. « Bon tout l’monde connaît la procédure. On vise les capteurs sur les épaules, le torse ou dans l’dos. Chaque point marqué vous rapproche un peu plus d’la victoire, blablabla. » il commence à expliquer d’une voix un peu traînante en montrant chaque point à toucher. On peut facilement voir qu’il en a marre de toujours devoir expliquer le bordel, et c’est plutôt amusant à voir. « L’équipe avec l’plus de points gagne, l’autre aura plus qu’à vivre dans la honte de la défaite. » il mâche grossièrement un chewing-gum en commençant à passer devant chaque personne pour vérifier que le harnais est correctement attaché tout en les activant. Petit à petit, tout le monde se retrouve avec une lumière bleue ou une lumière rouge sur soi. Amy a droit à un beau bleu, et selon toute logique t’auras la même chose. « En cas d’problème vous rev’nez à l’entrée et vous appuyez là. » il continue sur le même ton monocorde. « Z’avez trente secondes pour vous répartir dans la salle, passé c’délai, les capteurs s’ront actifs et vous allez vous faire canarder. » enfin, il s’arrête devant toi, dernière en ligne et active tes capteurs. Sauf que c’est du rouge qui s’allume. « Et c’parti ! » T’as à peine le temps de froncer les sourcils et de jeter un regard à ton ami, que déjà il ouvre les portes du terrain de jeu. Les gamins s’y engouffrent déjà et tu soupires en passant à côté de ta camarade, haussant les épaules. « Bon courage ! » que tu lui dis en allant te planquer dans un coin en attendant que la partie démarre. Un espèce de bip strident résonne, annonçant le départ. La musique se lance, et les lasers s’affolent en rythme dans la salle éclairée par les lumières noires. Ici et là, ça commence déjà à gueuler et à rire.

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« Je pense que c’était pour nous motiver encore plus à ne pas nous faire toucher. » à ça, tu ne peux pas t’empêcher de lâcher un grognement très exagéré. Du coup tu hausses juste les épaules avant de reprendre. « Si c’est ça, la prochaine fois je vais dans l’équipe des zombies moi ! Tu vas voir, j’vais te les motiver les joueurs. » et ils verront ce que c’est de se faire croquer les mollets. Tu pourras même amener Kalden, t’es à peu près sûre que ça l’amuserait beaucoup aussi de jouer aux chiens-zombies. (Bon, les gens risqueraient de pas être spécialement d’accord, mais c’est du détail.) « Oh c’est super ! Il me tarde de voir tous les nouveaux projets qui vont venir. Je suis certaine que ça sera génial. Mais oui, j’aimerais trop et si ça tombe un soir où je bosse, je trouverais quelqu’un pour me remplacer. Après tout c’est moi la cheffe, alors autant utiliser ce pouvoir de temps en temps. » « T’as bien raison, ça serait con de pas en profiter. » ton patron le fait bien lui. Mais il te le rend bien aussi. T’es clairement pas à plaindre à ce sujet là. En plus t’adores ce job, alors que demande le peuple.

Les explications passées, vous ne vous rendez compte que trop tard de l’erreur d’attribution des équipes. C’est dommage, mais rien de grave. « Bon courage Jess, fait attention à tes arrières. » la mise en garde amicale te fais sourire et tu lui adresse un bref salut qui ressemble vaguement à un garde-à-vous. « Pfff, toi fais gaffe ! » et au final, t’aurais mieux fait de pas te montrer aussi arrogante. Parce que clairement, ton karma t’envoie des mauvaises ondes maintenant. Tu croises pas grand monde et quand tu le fais, soit tu les rates, soit c’est toi qui prend. Faut croire que t’as perdu la main et qu’il est plus que temps de revenir faire des laser games un peu plus régulièrement. Et après seulement tu réinviteras des gens. Au moins tu pourras flex et faire genre d’être douée. Pour l’heure, t’es planquée derrière un mur et, avec la musique qui résonne dans tous les sens, c’est assez difficile d’entendre quand des gens arrivent derrière. « Je te tiens Jess ! » et t’as même pas le temps de te retourner. « Ah ! » cri de défaite alors que tu te fais toucher sur l’épaule. Les capteurs s’affolent et tu ricanes doucement, s’apprêtant à t’éloigner le temps que ça se rallume. T’étais même prête à la féliciter mais la tête qu’elle fait juste après est juste incroyable. Elle se retourne et vous avez à peine le temps de voir un flou rouge partir en riant. « Ah ! » cette fois, c’est plus une expression narquoise et amusée qui sort. Le doigt pointé vers ta camarade tu hausses légèrement les épaules. « Ils sont sneaky. » que tu constates. Remarque, Amaya aussi vu qu’elle t’a eue par surprise également. De nouveau, tu lui adresses un petit salut presque militaire et tu t’éclipses en gardant en mémoire qu’elle est dans cette zone là. Si t’étais plus grande, tu pourrais sauter un peu et regarder par dessus les murs, mais pas là. Du coup tu cours en essayant toujours de ne pas glisser pour essayer d’arriver dans son dos. Bien sûr, tu t’attends pas à ce qu’elle soit restée sur place, ça serait trop risqué.

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« Nooon tu ne peux pas, après je serais obligée de t’éliminer. » Comme si elle allait se gêner de toute façon ! Tu te contentes de sourire en coin, haussant les épaules d’un air désinvolte. Et puis elle parle de ta musique et ça suffit pour te mettre des étoiles dans les yeux. Faudra que t’en parles avec Trad, histoire de lui faire ajouter un nom à la liste VIP du Crow. Limite avec un plus un si elle veut. « Oui une fois tous les 6 mois, on ne pourra pas dire que j’abuse ! Surtout que si je le faisais trop de fois, je culpabiliserais très rapidement. » vraiment tu admires la dévotion pour son boulot. Tu ricanes doucement, faisant mine de réfléchir un instant. « Disons... une fois par mois et j’glisse un mot au gérant de la salle de concert pour toi et une personne de ton choix. » que tu proposes en levant les bras de manière très innocente. De la corruption ? Sans aucun doute ! Qu’elle accepte ou pas, tu discuteras tout de même avec le boss. Juste parce que tu peux et que tu sais qu’il n’y aura pas de soucis pour ajouter un ou deux noms. Et parce que ça te fait toujours plaisir de pouvoir faire un petit truc pour les copains, même si c’est pas grand chose.

Là-dessus, tout s'enchaîne très vite. Le gars vient vous chercher, vous fout dans des équipes différentes et vous avez même pas le temps de protester que vous voilà en train de vous entre-tuer. Et pas de chance pour toi, Amaya semble avoir un clair avantage. Pour le moment. (Ca va c’est pas la mauvaise foi qui t’étouffe.) La blonde remporte des points, mais tes coéquipiers se chargent vite de son cas. « Tellement mais j’ai célébré trop vite, on assure bien tes arrières. » tu ricanes en secouant la tête, faisant en sorte de bien rester à couvert. De temps à autre, tu jettes un oeil derrière histoire de t’assurer que t’as pas été prise à revers. « C’est parce que j’ai menacé leurs darons ça ! » tu hausses la voix en ne faisant sortir que ton arme pour tirer à l’aveugle. C’est plutôt inefficace, mais comme ça tu peux continuer à surveiller derrière toi. La personne que tu vois arriver derrière toi, c’est un de tes coéquipiers qui ne se fait pas prier pour viser ta cible. Et il est plutôt efficace, Jean-Kevin. « Hééé mon point ! » il a bien de la chance que tu puisses pas lui tirer dessus, ce sale morveux. A peine le point volé qu’il est déjà reparti en chasse. Tu risques un regard dans la direction de Spellman et tu peux juste voir qu’elle a pas eu l’occasion d’avancer super loin. « Spellmaaan ! Je sais où tu te caches ! » que tu gueules, faisant bien évidemment référence à cette fameuse scène d’Hitman le Cobra. Et tu doutes pas qu’elle aura la référence.