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 louseph #4 + might get loud on friday

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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyJeu 20 Mai 2021 - 0:32

►  Might get loud on Friday
@Joseph keegan & LOU ABERLINE

Lose my sense a time or two Weeks feel like days Medicate in the afternoon

S’enfermer dans un bureau n’était pas pour elle. Le principe même d’avoir un bureau ne lui ressemblait pas. Non, Lou arpentait le bowling dans les moins recoins lorsqu’elle se trouvait au BB-8 ; elle observait les joueurs dans les allées et les quilles tomber pendant des heures sans se lasser, elle fumait sur le parking, sur le toit, supervisait le cycle de vie de la marchandise, les combats à l’arrière des machines, traînait au strip-club afin que les filles redoublent d’efforts. La plupart de ses journées étaient sur la route, en mouvement, auprès des commerces passés sous le contrôle de la Ruche, ou des investisseurs et clients des sociétés écran de leurs réelles activités. A l’arrière de la voiture aux vitres teintées, elle était seule avec Solas la plupart du temps. Toujours en mouvement, sans rituel, sans routine, elle se rendait impossible à localiser pour tous ceux qui voudraient l’atteindre -et la police était la dernière de ses inquiétudes. La jeune femme avait des projets, de nouvelles ambitions, et de nouveaux ennemis allant de paire. Renverser le Club était plus que jamais d’actualité, mais pour cela, la Ruche devait devenir plus grande, plus forte. Et depuis que son fidèle chevalier noir l’avait remise d’aplomb, elle s’y attelait ; elle ne s’était jamais autant investie dans quoi que ce soit auparavant. Les journées au bowling, donc, qu’elle estimait être le plus gros du travail un an plus tôt, se raréfiaient et faisaient office de moments de pause désormais. Le début de soirée pointait le bout de son aura dorée, golden hour dans le ciel et dans les comptes du gang. Les clients légitimes repeuplaient les allées, investissaient les tables de billard, les arcades. Les habitués des activités secrètes passaient au bar, prenaient les codes du jour, et se divisaient entre le ring et les podiums. Les dealers quittaient les lieux avec les produits à écouler. Le bal des allées et venues, à force de répétition, était rodé comme une chorégraphie appliquée chaque jour. Lou reconnaissait les visages, se souvenait de la plupart des noms. Si le fantôme de son échec vis-à-vis du Club et de sa vengeance contre Mitchell planaient constamment au-dessus de sa tête, elle devait admettre qu’elle éprouvait une certaine fierté à admirer une machine bien huilée. Elle rebondirait, plus forte qu’avant.

Joseph faisait officiellement partie des meubles, les plus anciens membres de la Ruche depuis ses débuts. Elle ne l’aurait pas cru si on le lui avait prédit, quelques mois auparavant, quand tout indiquait que la lassitude du brun pour la vie de gang le mènerait vers la porte de sortie. Il était toujours là, abeille ouvrière sans relâche. La jeune femme ne cernait toujours pas où sa loyauté se situait, mais puisqu’il n’avait pas profité de la mise en retrait d’Ichabod pour suivre le mouvement, elle suspectait un attachement inavoué pour la Ruche -ou au moins un système de codépendance positive. Lou avait demandé à ce que quiconque le croise lui transmette son souhait de le voir. Elle avait l’intention de rester au bar, ce soir-là, accompagnée de bières et probablement de shots de tequila aux premières heures du matin ; elle n’était guère difficile à retrouver. Alors que l’établissement grouillait de monde désormais, l’australienne avait régulièrement la compagnie éphémère d’habitués. Sans se mettre sous la lumière des projecteurs, demeurant discrète en se sachant scrutée par les forces de l’ordre, elle se laissait approcher et avait un mot pour tous ceux qui l’osaient. Elle finissait par offrir la consommation, une fois sur deux. De toute manière, ce n’était pas grâce au bar que l’argent rentrait dans les caisses. Et enfin, Joseph apparut à ses côtés. “L’homme de la situation.” fit-elle avec un sourire. Elle indiqua à Danika de lui apporter une bouteille de bière également. “T’en fais pas, il est pas question d’embarquer pour une fusillade je sais pas où. T’as eu ta dose.” Lou lui devait la vie par deux fois et si elle avait retenu quelque chose de ces mésaventures, c’était que le brun n’était pas fait pour ce genre d’action. Tirant le fil de cette pensée, prenant le temps de se pencher sur le sujet, elle avait finalement compris pourquoi il semblait travailler à contrecœur ; il n’était pas fait pour la rue non plus. Qu’on ne lui demande pas pourquoi elle y avait tant réfléchi, à ce brave nigaud, il n’était pas question d’admettre qu’elle l'appréciait et qu’elle souhaitait son bien au sein de la Ruche, qu’il se sente un peu plus chez lui, à sa place. Elle n’admettrait qu’à demi-mot la confiance qu’elle plaçait en lui et sa volonté d’être une meilleure cheffe que ce qu’elle avait été jusqu’à présent. Pourtant Lou avait pris conscience d’avoir tout fait à l’envers dans la fondation du gang, et cela était bien pour cette raison qu’elle avait permis à Bates de s’en aller s'il le souhaitait, levant ses engagements et les menaces sur sa mère. “J’ai une surprise pour toi, et je pense que tu vas aimer. Viens.” D’un signe de tête, Lou invita Joseph à la suivre, bière à la main. Elle avança jusqu’aux tables de billard et, au fond de la salle, la porte menant au Cherry Bomb, au sous-sol. Les escaliers sombres étaient éclairés par des néons projetant une vive lumière rose sur leurs visages. “Rien à voir ici”, disait l’inscription, alors qu’en poussant une seconde porte, la musique s’échappait dans un puits de couleurs. “T’as des nouvelles d’Ichabod ?” demanda l’australienne, par curiosité, tandis qu’elle s’installait sur la banquette autour d’une table en retrait de la scène. Elle l’imaginait apprécier chaque seconde de son retour à la vie normale et espérait que, au fond, l’appel de l’adrénaline lui fasse retrouver son chemin jusqu’à la Ruche.
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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyVen 4 Juin 2021 - 13:19

Ce matin-là, Joseph s’était réveillé en jurant qu’il faisait encore nuit. Il avait sorti la tête de ses draps et avait jeté un coup d’œil à travers la fenêtre dénuée de rideaux avant de cligner rapidement, et à répétition, ses paupières encore collées par la courte nuit qu’il venait de passer. Le soleil était bien présent dans la chambre, et pourtant, il avait l’impression que quelque chose clochait avec cette lumière autour de lui. Il sentait la chaleur des rayons sur la peau nue de ses bras et, l’ombre de son étagère, léchant le sol sur toute sa longueur, signifiait à Joseph qu’il était encore très tôt. Ça lui avait pris un bon moment pour complètement réaliser ce qu’il se passait. Il s’était dressé hors de son lit, non sans couiner de douleur à cause de ses muscles endoloris, et c’était devant le miroir de la salle de bains, juste avant de se glisser sous la douche, qu’il avait capté le problème ; son œil gauche s’était éteint pour de bon. Cela faisait presqu’un an que ce dernier se rendait de moins utile et, s’il a cru au début que ce n’était qu’une blessure passagère, il a rapidement réalisé qu’il aurait dû consulter un médecin avant que les choses ne dégénèrent. Mais comment expliquer ces blessures à son visage sans mentionner l’affrontement qui l’a déchiré, lui et son meilleur ami ? – un titre qu’il ne devrait plus lui attribuer, et pourtant. On lui aurait posé beaucoup trop de questions. Il y a certaines vérités qu’il doit ravaler pour ne pas retrouver le chemin de la prison même si une voix dans le fond de son crâne ne cesse de lui murmurer que là est sa réelle maison.

Il frotte doucement sa paupière close avec le revers de sa main. Il la ferme, la rouvre, encore et encore, comme si les nerfs optiques allaient se rétablir par le biais de cet exercice. Son iris est pâle, dégoûtante, et il grimace en délaissant son reflet dans le miroir. Ce n’est pas quelque chose que Lou appréciera ; son chauffeur d’occasion ne possède ni le permis, ni ses deux yeux. Après tout, c’est peut-être une bonne chose qu’elle ait décidé d’engager un autre pour la mener de droite à gauche. Seulement, de son côté, cela fait plusieurs jours qu’il retrouve le rue avec une saveur amère dans le fond de sa gorge. Il la déteste, la rue, parce qu’il ne cesse de s’exposer au danger. Il serre les dents à chaque fois que des feux rouges et bleus se projettent contre les murs et il se surprend même, depuis qu’il travaille pour la ruche, à se cacher derrière les larges poubelles bleues au moindre mouvement suspicieux. Il est trop vieux pour ce genre de connerie, qu’il souffle dans sa barbe à chaque fois qu’un sachet de poudre passe de sa main à celle d’un client dopé.

Sa journée n’est pas productive. Il passe la grande majorité de l’après-midi chez lui à prier pour que jamais le soleil ne s’endorme. La nuit l’appelle tous les soirs et, tous les soirs, il va la retrouver le cœur gros. Il jette parfois un coup d’œil à son téléphone en cas d’urgence, incapable de se détacher de ce boulot qui lui parasite les idées. Il ne sait plus comment faire des activités normales. Alors il trace une ligne toxique sur la table à manger et la renifle comme il sait si bien le faire avant de quitter son appartement pour se rendre au BB-8. Le pied à peine posé dans le parking, il se fait interpeller par l’un de ses collègues qui lui explique que Lou l’attend à l’intérieur, au bar probablement, là où elle trempe souvent ses lèvres en observant les allées et venues des clients. « D’acc, merci. » Joseph souffle en glissant machinalement une clope à ses lèvres pour la fumer avant d’entrer. Il s’attend déjà au pire.

“L’homme de la situation.” Lèvres pincées, il s’efforce un sourire en retour. Il s’installe aux côté de Lou et la remercie d’un signe de la tête pour la bière. Il en boit une gorgée pour se débarrasser du goût de tabac sur sa langue. “T’en fais pas, il est pas question d’embarquer pour une fusillade je sais pas où. T’as eu ta dose.” Une grimace soulève ses traits alors qu’il pose ses yeux sur elle. « Tu m’rassures. » Il peut cesser de se créer toutes sortes de scénarios dans lesquels il se trouve avec une énième balle dans l’épaule. Il l’observe en silence, attentif à ces futurs ordres – c’est bien pour ça qu’elle veut le voir ? “J’ai une surprise pour toi, et je pense que tu vas aimer. Viens.” Sourcils levé, il la suit du regard une seconde en portant sa bouteille d’alcool à ses lèvres. Il semble tout de suite intrigué et il se lève sans poser de questions pour la suivre de près à travers l’endroit fortement occupé. À sa droite, une bande de garçons célèbre le coup parfait d’un des joueurs de billard. Il doit tourner la tête pour comprendre qu’il vient de faire rentrer la boule noire, la dernière. « Tu m’amènes voir les danseuses ? » Il demande sur un ton joueur, curieux de comprendre la raison derrière laquelle elle le guide vers l’arrière-boutique. Sans un mot, il se joint à elle sans jamais poser les yeux sur la fille à peine vêtue debout sur la scène. Il laisse les autres profiter du spectacle. “T’as des nouvelles d’Ichabod ?” La question le rend perplexe. Il regarde les yeux de Lou un à un, à travers les lumières néons aveuglantes, cherchant le moindre atome de malice dans ses pupilles. Va-t-elle lui apprendre que son ancien chef les a trahis et qu’elle doit maintenant s’assurer que Joseph est de son côté à elle ? Il ne serait pas surpris. Il n'a jamais été fait pour mener ce genre de vie ; lui non plus. « Non. Il ne traîne plus dans le coin et j'me pose pas plus de questions. » Il commence, se posant plus confortablement sur la banquette, laissant son attention se river une seconde sur la silhouette dansante au milieu de la salle. Elle sait bien manier le poteau, dis donc. « Pourquoi ? Il a fait une connerie ? » Il demande sur un ton ironique, juste avant d’ajouter : « Écoute, si tu veux plus d’informations sur lui, j’peux pas t’en donner. J’sais qu’on est supposé être proche lui et moi mais il m’a bien fait savoir qu’il n’avait plus d’intérêt à penser au passé. » Il regarde Lou à nouveau, sourcil levé : « C’est de ça qu'tu voulais m'parler ? Plutôt décevante, ta surprise. »    

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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyVen 9 Juil 2021 - 1:21

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Régulièrement, Lou jetait un coup d’oeil sur le faciès de Joseph dans la pénombre du club, un sourire au coin des lèvres. Ce qui faisait de lui l’homme de la situation, c’était bien sa parfaite indifférence à l’étalage de chair qui se déroulait sur le podium, contrairement aux animaux en chaleur qui se succédaient aux pieds des danseuses. Des danseuses, qu’il les avait appelées d’ailleurs, plutôt que tout autre terme moins élégant. La jeune femme appréciait d’ors et déjà la mentalité du bonhomme vis-à-vis des lieux et se sentit confortée dans sa décision le concernant. Mais avant de mettre le sujet sur la table, elle profita de leur tête-à-tête pour s’informer à propos d’Ichabod, s’il avait eu plus de nouvelles à son sujet qu’elle n’avait eu le plaisir d’en recevoir depuis qu’il avait pris congé la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « Non. Il ne traîne plus dans le coin et j'me pose pas plus de questions. » révéla la brun. Lou savait pourquoi Bates n’était plus revenu à la Ruche depuis un certain temps et fut surprise de constater qu’il n’avait pas jugé utile d’en dire un mot à Joseph. Il avait pourtant exigé de l’avoir sous sa tutelle au sein du gang. Drôle de mentor. « Pourquoi ? Il a fait une connerie ? - Pas que je sache. » S’il n’avait rien dit à Joseph alors il n’était certainement pas allé voir les flics ou le Club avec son baluchon d’informations sur le gang sans quoi ils auraient croisé la route de l’un ou l’autre depuis longtemps déjà. Non, Ichabod était vraisemblablement retourné à sa petite vie de mécano aussi rapidement qu’il en avait été arraché, la Ruche se résumant à une parenthèse qu’il ferait en sorte d’oublier. Tant mieux pour lui. « Écoute, si tu veux plus d’informations sur lui, j’peux pas t’en donner. J’sais qu’on est supposé être proche lui et moi mais il m’a bien fait savoir qu’il n’avait plus d’intérêt à penser au passé. » Lou acquiesça. Message reçu. Joseph paraissait lui-même plutôt déçu et contrarié par la manière dont son ancien patron considérait leurs précédentes aventures. Elle avait même de la peine pour lui. A sa place, elle aurait eu de hautes attentes pour de telles retrouvailles -mais elle était la reine des plans sur la comète. « C’est de ça qu'tu voulais m'parler ? Plutôt décevante, ta surprise. » La jeune femme leva les yeux au ciel et porta sa bière à ses lèvres. C’était définitivement un miracle que Joseph ait survécu aussi longtemps dans des environnements de ce genre, que personne ne lui ait collé une balle entre les yeux juste pour lui faire fermer son clapet. “Tu fous jamais ton sarcasme sur pause ?” Elle avait déjà la réponse à cette question : seulement la nuit, m’dame. Elle le savait parce qu’elle ne l’avait pas surpris à parler dans son sommeil au cours de leur fameuse escapade dans le motel à la sortie de la ville. Depuis, Solas avait pris le relai autant pour assurer la sécurité de l’australienne que pour la conduire à travers Brisbane. Pour la taquiner régulièrement, aussi, lorsqu’il articulait plus de trois mots d’affilée. Il était bien plus taillé pour le job que Joseph, c’était indéniable.

Lou finit par se pencher sur la table en direction du brun, appuyée sur ses coudes. Elle se pinça les lèvres, chercha ses mots un instant. La reconnaissance, cela n’avait jamais été inné chez elle. Les plus basiques des formules de politesse étaient aussi agréables qu’un arrachage de dents dans sa bouche. Elle estimait que les gens savaient ; ils savaient quand elle pensait un s’il te plaît ou un merci, ils savaient que les mots résonnaient dans un coin de son crâne mais ne traversaient pas ses lèvres, que cela faisait partie du contrat lorsqu’on la connaissait. Elle n’était pas une ingrate, elle ne savait simplement pas comment l’exprimer. Mais elle avait remarqué qu’un effort de ce côté-là pouvait faire la différence. “D’abord, je voulais te remercier. Quand c’est parti en sucette avec le Club et Mitchell, t’en a pas profité pour te tirer. Et peut-être que t’as juste pas été assez futé pour saisir l’opportunité, mais n’empêche, je suis contente que tu sois toujours là.” Lou avait disparu pendant plusieurs jours après la fuite de Strange. Personne ne l’avait vue à la Ruche jusqu’à ce que Solas vienne la chercher chez elle et la pousse à se reprendre en main. Personne ne l’aurait revue un jour s’il était venu un peu plus tard. Elle n’était pas parvenue à tuer Mitchell et cela l’avait rongée. Elle s’était bâti une raison d’être basée sur ce plan de vengeance et lorsqu’elle échoua, elle s’écroula avec ses espoirs de vengeance. A son retour, quelques personnes lui avaient tourné le dos. Immédiatement, Lou voulut changer sa manière de gérer les choses. Étrange, à quel point se faire botter les fesses avait le pouvoir de faire découvrir l’humilité. Non, elle n’était toujours pas Mère Thérèsa, mais l’australienne s’était remise en question et avait décidé de changer sa manière de faire. Elle avait réalisé que pour réussir, elle devait être entourée de personnes de confiance, et que cette confiance ne pouvait pas se forcer à grands coups de menaces, de cris et de tyrannie. Elle avait également réalisé que l’un des membres de la Ruche les plus anciens à qui elle devait la vie à plusieurs reprises et ce malgré son tempérament, c’était Joseph, et qu’il était toujours présent. Il était temps de s’en faire un allié, un vrai, en récompensant cette loyauté, qu’importe sa motivation.
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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyMer 21 Juil 2021 - 12:26

Tous les angles dans l’architecture de la pièce pointent la scène au milieu. Les lumières sont elles aussi rivées vers la danseuse et son poteau et, pourtant, les yeux de Joseph arrivent trop facilement à ignorer ce divertissement. Il observe sa patronne en silence, légèrement craintif maintenant qu’elle lui a parlé d’Ichabod, qui est visiblement porté disparu depuis quelques semaines déjà. Préférant éviter qu’elle saute aux conclusions faciles, il se permet tout de suite de préciser que lui-même n’est pas entré en contact avec son ancien patron depuis des lustres. Ils ne sont plus frères ; le plus vieux lui a bien fait comprendre que ce ne serait jamais comme avant maintenant qu’ils n’appartiennent plus à leur ancien gang qui n’existe plus que dans les souvenirs. Lou ne semble pas vouloir insister et Joseph, satisfait, porte sa bière à ses lèvres et avale une gorgée sèche sans décrocher ses iris de ceux de la jeune femme. Il n’oublie cependant pas qu’elle l’a fait venir dans cette salle cachée pour une raison précise. “Tu fous jamais ton sarcasme sur pause ?” Le sourire qui étire ses lèvres est toujours le même. Ses cheveux battent à droite et à gauche quand il secoue la tête. Il se rappelle qu’il doit appeler sa sœur pour lui demander de faire un peu de ménage dans sa coupe complètement laissée à elle-même. Pour l’instant, il attrape l’élastique dans sa poche et relève négligemment ses cheveux sur son crâne en une sorte de… chignon ? Enfin, Lily le ferait mieux, ça aussi. « Nope. C’est ce qui me sauve la vie. J'pensais qu'tu aimais bien ça. » Il préfère regarder le monde qui l’entoure avec humour plutôt que de constater sa noirceur. S’il sourit assez, il arrive presque à se convaincre que son boulot dans la rue n’est pas si mal. Les tapes sur les épaules, les poignées de main, même parfois les accolades que lui offrent ses clients déjà défoncés : il vit un semblant de normalité. Jusqu’à ce qu’il entende les cris des sirènes et que son cœur frôle la crise cardiaque.  

Elle agit étrangement, Lou. Joseph l’observe en haussant un sourcil tandis qu’elle s’appuie sur la table pour s’approcher de lui. Comme si elle allait lui souffler un secret. Il pourrait presque sentir son parfum quand elle relance enfin la discussion. “D’abord, je voulais te remercier. Quand c’est parti en sucette avec le Club et Mitchell, t’en a pas profité pour te tirer. Et peut-être que t’as juste pas été assez futé pour saisir l’opportunité, mais n’empêche, je suis contente que tu sois toujours là.” Il n’a pas fui parce qu’il aurait eu peur des représailles. Évidemment qu’il veut quitter ce travail et tenter, pour une fois dans sa vie, d’être un homme honnête. Goûter à la vraie vie avant qu’il ne perde la sienne. « Tu manques jamais l’occasion d’m’insulter. » Il note en levant sa bière, qu’il repose vide au coin de la table. Pas la moindre once d’aigreur ne s’entend dans le ton de sa voix. Il le dit comme on critique un ciel nuageux d’hiver. Sans rancœur. « J’ai intégré ce monde en signant avec mon sang. J’imagine qu’tu peux remercier les manthas d’m’avoir foutu la trouille quand ils m’ont pris dans leurs rangs. Les règles étaient claires. Pas d’trahison, ou alors une balle entre les deux yeux. » Il hausse mollement les épaules et la commissure de ses lèvres se soulève. « J’avoue que j’pensais qu’t’étais aussi sévère qu’Icha, ou son père. » S’approchant à son tour d’elle sur la table, il pose lui aussi ses coudes et fait pianoter ses doigts sur le bois. « T’es en train d’me dire que j’ai loupé l’occasion d’m’enfuir sans représailles ? » Il laisse sa question voler au-dessus de leur table pendant un instant, instant durant lequel la danseuse sur scène laisse la place à une autre perchée sur des talons deux fois plus longs. Il ricane finalement : « C’est encore du sarcasme. » Il repose son dos contre la banquette et continue sans lui laisser le temps de l’insulter à nouveau : « J’ai bien compris qu’t’avais besoin d’moi pour survivre alors j’suis encore là. Même si j’ai été forcé de constater qu’t’avais un nouveau garde du corps. » Cette fois, pour cacher sa déception, il détourne les yeux vers la scène pour observer la nouvelle qui se débrouille aussi bien que la première. Il ne le dira jamais à Lou, parce qu’il craindrait de se prendre un couteau dans la main, mais il s’était attachée à elle lors de leur aventure nocturne. Il s’était senti important pour la première fois depuis son incarcération, comme s’il n’était plus qu’un simple pion sur l’échiquier. Hélas, il avait été balayé du revers de la main comme un vulgaire tissu ; rien de bien inhabituel pour un homme qui n’a jamais été plus qu’un asservi.

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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyMer 4 Aoû 2021 - 2:33

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Les laïus émotionnels n’étaient pas sa tasse de thé. La plupart des formules de politesse filaient des boutons à Lou, et bien qu’elle ne soit pas une parfaite ingrate, remercier qui que ce soit lui faisait plus de mal que de bien. Peut-être l’aveu de faiblesse derrière ce genre de paroles, la vulnérabilité qui se traduisait dedans ; elle était trop fière pour cela. Alors après avoir baissé sa garde face à Joseph, pour un laps de temps aussi court fut-il, la jeune femme s’enfonça dans la banquette, bière à la main, bras croisés. Elle avait définitivement épuisé son quota de courtoisie pour l’année. « Tu manques jamais l’occasion d’m’insulter. » articula Keegan dans un souffle, coupant celui de Lou. Dire que cela n’était pas réaction espérée serait un euphémisme. Y’a pas de quoi, Lou. Avec plaisir, Lou. Voilà les mots qu’il cherchait. Mais l’australienne se contenta de serrer les dents et ravaler son envie de briser sa bouteille sur le coin du crâne de Joseph. Cela ferait sûrement mauvais genre après sa déclaration, aussi inutile et tournée au ridicule fut-elle. Non, elle porta sa bière à ses lèvres et enchaîna furieusement les gorgées tandis que le brun poursuivait. A croire que toutes les excuses étaient bonnes à ses yeux pour lâcher un bout d’autobiographie. « J’ai intégré ce monde en signant avec mon sang. J’imagine qu’tu peux remercier les manthas d’m’avoir foutu la trouille quand ils m’ont pris dans leurs rangs. Les règles étaient claires. Pas d’trahison, ou alors une balle entre les deux yeux. » A quel moment avait-elle mentionné qu’elle ne l’aurait pas buté pour s’être barré s’il l’avait fait déjà ? « J’avoue que j’pensais qu’t’étais aussi sévère qu’Icha, ou son père. - Crois pas que j’ai muté en bisounours pendant la nuit. » Parce que cela n’était pas le cas. Voilà pourquoi la politesse, la gratitude et autres phrasés complaisants étaient d’une stupidité sans nom ; les gens prenaient cela pour une porte ouverte à tous les abus. « T’es en train d’me dire que j’ai loupé l’occasion d’m’enfuir sans représailles ? » Sa bière était terminée, plus rien pour dissimuler ses sourcils froncés, son regard sombre, son rictus impatient. « C’est encore du sarcasme. » Il avait pas raté sa vocation dans l’humour, dis donc.

« J’ai bien compris qu’t’avais besoin d’moi pour survivre alors j’suis encore là. Même si j’ai été forcé de constater qu’t’avais un nouveau garde du corps. » C’était donc ça. La fuite du regard de Joseph ne faisait pas illusion, en revanche il manqua le large sourire de Lou. Un point partout, elle n’était plus seule piquée dans son égo, et immédiatement elle se redressa. Au fond, elle était flattée par cette marque de jalousie. Cela traduisait l’attachement de sa part qu’elle souhaitait entendre, une quelconque preuve qu’elle n’était pas sur le point de faire une erreur en plaçant sa confiance en lui. Mais qui de plus fiable qu’un homme vexé de ne plus être celui qui la protégeait, qui l’accompagnait partout ? “Sois pas jaloux, on sait tous les deux que la possibilité de te faire tirer dessus à chaque sortie te manquera pas. Sol a la tête de l’emploi.” Ca, et les épaules, la taille, les muscles, et le verbe rare de tout bon protecteur. Lou ne souligna pas, par la même occasion, le passé qu’ils partageaient et qui expliquait cette foi qu’elle avait en lui d’office. Il n’avait pas besoin de savoir, ni d’avoir un aperçu de son affection pour le grand brun. Il était le chevalier idéal, et même Keegan ne pouvait entièrement le nier. “Et j’ai fini par comprendre quel job est fait pour toi, Jo.” elle reprit, puisqu’il lui avait offert la transition idéale pour lui présenter sa proposition -promotion, dirait-elle si elle l’osait, mais la réaction de Jeremiah face à ce mot l’avait dissuadée de l’employer de nouveau à l’avenir. Ses lèvres se pincèrent, prise d’un brin d’appréhension. Peut-être que, comme Jet, Joseph lui renverrait sa générosité à la figure. S’il voyait sa gratitude comme une insulte, tout était possible, après tout. Mais elle finit par joindre ses mains sur la table et arborer son plus bel air sérieux. “T’es un softie. T’es pas à ta place dans la rue. Tu fais bien le job, c’est pas le problème, j’ai rien à reprocher là-dessus. Le problème c’est que tu serais mieux ailleurs.” Ses phalanges tapotèrent sur la table. “Ici.” Bien que le Cherry Bomb, comme tout le reste des activités de la Ruche, était un établissement que Lou aurait souhaité gérer de près elle-même, ses plans d'expansion nécessitaient qu’elle apprenne à déléguer afin de se focaliser sur le reste de ses projets. Autant dire qu’elle ne confierait pas l’endroit à n’importe qui. “Les filles ont besoin de quelqu’un pour veiller sur elles. Tu seras parfait pour ça.” elle ajouta pour préciser sa pensée. Les gangs étaient trop pleins de dégénérés aux mommy issues dangereuses ou autres problèmes de colère explosive susceptibles d’être transférées sur les filles. Difficile de savoir entre quelles mains les placer, qui ne tirerait pas avantage d’elles, qui n’abuserait pas de son autorité. Joseph, entre son désintérêt palpable pour l'étalage de viande fraîche et le récent aveu de son regret de ne plus être le gardien de qui que ce soit, apparaissait comme l’homme idéal pour le job.

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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyLun 23 Aoû 2021 - 11:02

“Crois pas que j’ai muté en bisounours pendant la nuit.” Il ne croirait jamais cela. Malgré sa petite taille et sa silhouette svelte, Lou ne pourrait jamais se faire passer pour un ange. Son tempérament est bien écrit dans le roc dur, sa voix n’est jamais mielleuse, son regard arrive à faire baisser celui des brutes. Même si elle n’a pas le corps d’une criminelle, elle en a l’âme et ça lui suffit pour imposer son empire. « Encore heureux. Je pense que ce serait encore plus effrayant. » Il marmonne sur un ton amusé, parce qu’il le pense ; elle n’aurait pas sa place dans cet univers si elle n’avait pas le dos aussi solide. D’une certaine façon, il se sent en sécurité ici. Plus que sous le pont, plus que derrière les barreaux, plus que dans les venelles de Brisbane. Parfois, il arrive à trouver sommeil la nuit venue même s’il ne dort jamais longtemps. Quelques minutes, quelques heures, juste assez pour empêcher les idées noires de flotter au-dessus de sa tête.

Lou le remercie d’être resté malgré les événements récents. Il en rigole, parce qu’il n’a jamais eu l’intention de plonger à pieds joints dans toute cette histoire de trahison, de poursuite, de revanche. Il est trop vieux pour jouer le con alors il reste confortablement blottit dans son nid. Seulement, et il l’admet à la jeune femme, il a été déçu de constater qu’elle avait décidé de se débarrasser de lui pour trouver de nouveaux bras. Il comprend qu’il n’a pas la carrure pour le job de garde du corps mais une petite voix au fond de lui n’a pas pu s’empêcher de le dénigrer. Il l’a écouté, a pensé qu’il valait moins que les autres – même s’il le sait depuis qu’il subit les vices de son père – et s’est refermée dans sa bulle pour s’empêcher d’être encore plus déçu. “Sois pas jaloux, on sait tous les deux que la possibilité de te faire tirer dessus à chaque sortie te manquera pas. Sol a la tête de l’emploi.”  Elle marque un point. Mais les ruelles arrivent à l’effrayer plus que les coups de feu. Il n’a pas peur de la mort puisqu’elle est inconnue. C’est la prison qu’il a rencontrée et qui l’a traité comme la vermine. Là-bas, il possédait le même titre que les rats d’égouts. Une fois le genou du policier plaqué contre son dos, et son torse irrité contre le béton, il a perdu toute dignité. « Peut-être. J'ai plutôt l'impression que toute sa cervelle a été répandue dans ses muscles.» Il marmonne, grattant le vernis de la table en tirant un certain plaisir de le voir rouler sous ses ongles. Il attend de se faire rétrograder, de se faire à nouveau attitrer à la rue, à la vente de la poudre, au niveau 1. “Et j’ai fini par comprendre quel job est fait pour toi, Jo.” Il hausse un sourcil, relève le nez et interroge Lou du regard en attendant qu’elle poursuive. “T’es un softie.” La maman ourson. Il le sait. Mais ça ne l’empêche pas de souffler son air par ses narines, légèrement contrarié. “T’es pas à ta place dans la rue. Tu fais bien le job, c’est pas le problème, j’ai rien à reprocher là-dessus. Le problème c’est que tu serais mieux ailleurs.” Il ne faut pas lui en vouloir de penser que, dans quelques instants, Lou admettrait ne plus vouloir le voir dans la ruche. Après tout, il n’a pas le profil de Sol. Ses muscles ont été ramollis par la consommation excessive de stupéfiants, ses sens ne sont plus aussi affinés et sa vision a été séparée en deux. Il serre les dents, contemplant le centre de la table, comptant les secondes avant qu’il n’apprenne qu’il n’aura plus de maison. “Ici.” Il s’apprête à la confronter, bouche grande ouverte, pour vanter ses qualités, sa loyauté, mais juste avant de se laisser emporter, il réalise la signification du mot. Ici. Le bar. Le Cherry Bomb. La scène sur laquelle les filles exhibent leur chair et envoient valser leurs cheveux dans une danse qui semble défier la gravité. Comme un enfant perdu dans une nouvelle classe, il observe les alentours avec le regard perdu. “Les filles ont besoin de quelqu’un pour veiller sur elles. Tu seras parfait pour ça.” Il lui faut plusieurs secondes, à cligner des paupières, pour comprendre le sens de ses paroles. Au même moment, il capte le regard de la danseuse principale et elle s’attache au sien comme si elle avait entendu, à cette distance, la proposition de Lou. Elle lui glisse un sourire, il en fait de même, et il repose son attention sur sa patronne. « Tu plaisantes ? » Non, elle ne plaisante pas, elle ne plaisante jamais, elle est toujours (parfois) sérieuse. Un gloussement secoue sa poitrine et il passe sa main dans ses cheveux dont certaines mèches discrètes arborent des teintes de gris. « Ouais… Ouais ! D’accord. Une sorte de garde-du-corps pour elles ? » Il reformule afin de mieux assimiler l’idée. « Je… J’peux les rencontrer ? » Qu’il ajoute sans lui laisser le temps de répondre, impatient, voire excité comme un gamin le jour de Noël. Il n’a jamais pris le temps de leur parler, ou même de les regarder et, soudainement, elles semblent faire partie de son monde.  


@Lou Aberline I love you
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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyVen 8 Oct 2021 - 22:37

►  Might get loud on Friday
@Joseph keegan & LOU ABERLINE

Lose my sense a time or two Weeks feel like days Medicate in the afternoon

L’éventualité que Joseph se soit plus ou moins attaché à leurs mésaventures communes, ce rôle de chauffeur et de protecteur malgré lui qui s’était imposé dès le début de leur partenariat, n’avait jamais frôlé l’esprit de Lou. Le contraire lui paraissait même être une évidence tant leurs frictions mettaient en lumière leurs différences -mais d’autre part, leurs conversations avaient fait ressortir leurs convergences. Être dealeur ne manquerait probablement pas au brun qui avait enfilé de nouveau cette casquette à reculons, mais peut-être était-ce la valeur qu’il tirait d’être concrètement utile à quelqu’un, à Lou, qui l’avait rendu amer lorsque Solas avait pris la relève de manière officielle. La jeune femme entretenait une proximité, une relation de confiance bâtie sur leurs expériences communes que malheureusement Joseph n’aurait jamais pu égaler. Cependant il apparaissait plus politiquement correct de mettre en avant les avantages non-négligeables d’être une immense armoire à glace issue des forces de l’ordre pour ce job. « Peut-être. J'ai plutôt l'impression que toute sa cervelle a été répandue dans ses muscles. » Un rire spontané s’échappa de la bouche de Lou. C’était l’impression que Solas pouvait donner et elle en avait conscience -lui aussi d’ailleurs. Elle soupçonnait que cette lecture de premier niveau de sa personne de la part de Joseph soit surtout le fruit d’une pointe de jalousie. "Tu le sous-estimes." se contentait-elle de commenter. Lorsque Sol décrétait qu’il économiserait sa salive, il pouvait avoir des airs de simple brute épaisse. Mais l’australienne savait parfaitement qu’il y avait un esprit aux rouages bien huilés dissimulés sous cette épaisse chevelure sombre, une perspicacité et une intelligence dans son regard grave. Elle ne comptait pas discourir pour prendre sa défense envers qui que ce soit ; il avait son entière confiance et cela devait suffire à n’importe qui pour estimer que sa place était valide à ses côtés. Et de toute manière, elle savait que Solas se fichait bien assez de plaire au monde entier pour qu’elle ne se fatigue pas à raisonner Joseph. Cela n’était de toute manière pas le but premier de cette conversation, et une fois que Lou lui expliqua les raisons pour lesquelles il n’avait plus sa place à faire le guet dans les coins de rue, elle lui révéla son nouveau poste.

« Tu plaisantes ? » demandait-il en s’étranglant dans un rire adolescent. Ce fut un véritable soulagement que Joseph se montre immédiatement enthousiasmé par ce qu’elle lui proposait. "Pas du tout." lui assurait-elle avec un fin sourire. Cela n’était pas une manière de mettre le brun au placard, bien au contraire ; Aberline estimait que c’était le meilleur moyen de mettre à profit les qualités de Joseph. C’était du bon sens. Et qui a besoin d’un master en management lorsque l’on a du bon sens ? « Ouais… Ouais ! D’accord. Une sorte de garde-du-corps pour elles ? » Elle acquiesça. Puisqu’il s’était finalement attaché à ce rôle auprès d’elle, il ne pouvait être que ravi d’enfiler cette cape pour un plus grand nombre de personnes. Lui qui souhaitait se sentir utile et valorisé dans les yeux de quelqu’un, il aurait plus d’une paire d’yeux -et de seins et de fesses- qui compteraient sur lui. « Je… J’peux les rencontrer ? » Il le fallait bien puisqu’il serait désormais sur leur dos toute la journée.

D’un signe de tête, Lou invita Joseph à la suivre. "Tu fais en sorte que les clients se permettent rien qu'ils n'aient pas payé, et même s'ils alignent les billets, qu'ils respectent les filles, expliquait-elle en détail tandis qu’ils se frayaient un chemin entre les épais fauteuils qui ponctuaient l’espace. Tu les appelles uniquement par leur pseudo, tu t'assures qu'elles ne sont pas stones sur scène… Tu vois le tableau." Il allait devoir avoir des yeux partout, faire preuve de rigueur mais également de bienveillance ; une main de fer dans un gant de velours comme qui dirait. Le club n’était pas immense et les coulisses, si on pouvait les nommer ainsi, se résumaient à une seule pièce commune bordée de vestiaires où les filles se changeaient, se préparaient et mangeaient toutes ensembles. Il s’agissait sans doute d’une ancienne réserve qui méritait un certain nombre d’améliorations, mais ouvrir le strip club était un impératif et le reste était passé à la trappe. Néanmoins, à en juger par les pots de peinture encombrant un coin de la pièce, les travaux promis étaient pour bientôt. "Daisy, Bluebell, Jasmine, Tulip, énonça Lou en indiquant les jeunes femmes tour à tour. Les autres sont soit en salle, soit en repos." Sans surprise, il y avait un sein nu ici, un string là, bien trop d’accessoires dignes d’un sex-shop étalés autour des miroirs lumineux. Daisy et Tulip étaient deux anciennes camarades de Lou dans la compagnie de théâtre du Rocky Horror. Les autres étaient soit parrainées par celles-ci, soit démarchées auprès de la concurrence. "Jo' sera votre nouveau papa ours. Essayez de pas le faire tourner en bourrique." Au gloussement qui s’éleva dans l’air, Joseph n’était pas au bout de ses peines et un petit bizutage s’imposerait sans doute lorsqu’elle aura le dos tourné. "Si vous avez besoin de quelque chose, vous lui dites et il fera tout son possible pour aider. Si un client sait pas se tenir, il lui rappellera les bonnes manières. Si vous ne savez pas vous tenir, il vous escortera jusqu’à la porte. Il vous conduira aux soirées privées et vous ramènera chez vous une fois le boulot fait." D’un échange de regard, Lou confirma avec lui que tout était clair. Il ne manquait pas de responsabilités, mais la paie allait de paire si aucun incident n’était à déplorer ; mais elle était confiante et convaincue de faire le bon choix. "Il m'a sauvé les miches plus d'une fois, alors vous pouvez compter sur lui." conclut-elle en lui tapotant le dos, elle qui lui arrivait aux épaules tout au plus. Il fut rapidement entouré par les filles qui, commères qu’elles étaient, voulaient immédiatement tout savoir de leur daddy bear.

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Message(#)louseph #4 + might get loud on friday EmptyLun 25 Oct 2021 - 5:46

Joseph sous-estime probablement Solas, comme le prétend Lou. Après tout, il ne sait rien de lui. Seulement qu’il l’a escorté jusqu’en prison et que, aujourd’hui, il lui volait son travail. Il n’est pas stupide, l’ourson, et il comprend que l’autre homme est plus grand, plus large, plus impressionnant, plus effrayant même et que, par conséquent, la tâche lui collait mieux à la peau et aux muscles. Mais Joseph s’était surpris à apprécier d’être quelqu’un d’important pour une fois dans sa vie. Il n’était qu’un pion avant de conduire Lou, une abeille qui pourrait se faire écraser par une chaussure au milieu de la nuit et dont personne ne se souviendrait le nom. Avec un volant entre les mains, il décidait de la direction que prenait sa patronne et c’était lui, et lui seul, qui avait zigzagué entre les coups de feu pour lui épargner la vie. Il avait même sacrifié le bien-être de son épaule en le faisant – ce n’est probablement pas un vrai mérite parce que Joseph ne semble plus accorder d’importance à ses membres depuis longtemps déjà. Il n’a pas pleuré en réalisant que sa vision ne serait plus jamais impeccable, il n’a jamais grimacé en observant toutes les marques bleues à son bras et à ses chevilles, là où il plante l’aiguille sans compter. Il ne connait plus la véritable définition de la douleur et, cette balle qui lui avait arraché la peau de l’épaule, il l’avait oubliée dès le moment où la plaie avait été nettoyée. Il se souciera de sa santé quand il crèvera. « T’as probablement raison. » Il marmonne dans sa barbe, mâchoire serrée. Il n’a pas honte d’admettre par la suite : « Ce doit être la jalousie. » Un faux sourire étire ses lèvres et il lâche un soupir en détournant simplement les yeux pour ne pas voir la réaction de Lou à ces confessions.

Mais Lou ne l’avait pas convoqué dans ce bar de danseuses seulement pour lui faire parvenir des mauvaises nouvelles. Elle ne fait pas éterniser le suspense et révèle à Joseph la nature de son prochain travail, s’il l’accepte. Mais comment pourrait-il refuser d’être important pour plusieurs personnes ? Pas seulement Lou, mais aussi des dizaines de filles qui sont assez courageuses pour supporter les yeux prédateurs des carnivores dans la salle. Il ne peut pas contenir son impatience quand, sans surprise, il affiche un intérêt certain pour la proposition de sa supérieure. Il demande même à rencontrer tout de suite ses futures protégées. Avec avidité, il la suit à travers la salle et ses oreilles enregistrent chacune des instructions sans même qu’il n’ait à les écouter. Il analyse déjà tous les recoins de la salle comme si cette dernière allait devenir sa maison. Il n’avait jamais pris soin d’en observer les détails avant aujourd’hui. Après tout, il n’avait été que de passage dans ce bar qui transforme les filles en objets de désirs. "Daisy, Bluebell, Jasmine, Tulip." Il suit des yeux le mouvement de ses doigts et hoche de la tête à chaque fois pour enregistrer le nom des quatre filles qui ont cessé leur activité pour se tourner dans leur direction. Comme le petit nouveau de la classe, il lève la main pour les saluer, oubliant pendant un instant qu’il devra garder le dos droit et les muscles bandés s’il souhaite les convaincre qu’il peut être un bon garde du corps. Il est peut-être grand mais il n’a pas la carrure naturelle d’une statue de marbre. "Jo' sera votre nouveau papa ours. Essayez de pas le faire tourner en bourrique." Passer de maman ours à papa ours c’est plutôt positif pour celui qui se faisait surnommer ainsi parce qu’il était trop mou au sein des manthas. Plutôt ironique qu’il soit l’un des seuls survivants, d’ailleurs. Il capte les yeux de Lou quand cette dernière énonce les tâches qu’il devra effectuer et il acquiesce du menton. Il se retient difficilement de sourire quand elle conclue : "Il m'a sauvé les miches plus d'une fois, alors vous pouvez compter sur lui." L’important, c’est qu’elle n’a pas oublié et elle n’oubliera pas. D’un signe de la tête, il la remercie et quand elle disparaît pour le laisser seul avec les filles, il est fraichement disposé à répondre à toutes leurs questions et à leur en poser en retour. Les étoiles se voient dans ses yeux et elles ne se gênent pas pour lui faire remarquer. « Tu n’ressembles pas du tout à tous ces mecs qu’on croise ici. »

Oui, merci, je le sais.    


@Lou Aberline tu peux archiver une fois que tu as lu ! louseph #4 + might get loud on friday 1484806105 :l:
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