Aujourd’hui je suis moins à courir partout puisque je ne travaille que cette après-midi. J’ai donc emmené tranquillement Rose à l’école, je sais qu’elle préfère les jours où je ne suis pas en train de courir partout, même si ça veut dire que le soir elle doit aller à la garderie, le temps que je finisse ma journée. Je sais que je suis toujours en retard, et j’essaie de me soigner. Enfin presque. Mais des fois je n’ai vraiment rien pour m’aider aussi, c’est dramatique. Pourtant aujourd’hui, ça va devenir une de ses journées préférées je pense, parce que pas de garderie pour elle, non c’est son père qui va la chercher à la fin de la journée. Je sais qu’elle est toute excitée par ça et qu’elle a sûrement hâte de prouver à tout le monde que oui, comme tout le monde elle a un papa.  Adrian m’a demandé l’autorisation pour la voir aujourd’hui pendant le dîner hier soir, je ne me voyais pas lui dire non. Pourquoi les priverais-je de moment ensemble, alors qu’ils en ont loupé tant ? Pourtant je pense que l’on va devoir en discuter sérieusement, parce que ça va perturber son rythme et même si elle en est heureuse, elle n’a que six ans. Il lui faut quelque chose de stable. Je pense que je vais devoir passer encore un peu de temps avec Adrian pour mettre au point tout ça. Je n’arrive pas encore à savoir si ça me dérange ou non.
J’arrive à la boutique avec un sourire, dehors les problèmes j’y penserais ce soir ! J’écoute Mia me donner tout les renseignements dont j’ai besoin, la remercie et la laisse vaquer à son après-midi. Il me semble qu’elle va être avec son fiancé toute la fin de journée donc elle est ravie. Je prends donc directement sa suite, chantant par dessus la musique et m’occupant des fleurs pour éviter de trop penser à Adrian. Il est de retour depuis quelques semaines et voilà qu’il envahit à nouveau mes pensées comme lorsque l’on était au collège, n’importe quoi ! Je ne suis qu’une idiote, c’est fou ! Le carillon retentit dans la boutique et je me tourne vers la porte avec un sourire. « Bonjour ! » m’exclamais-je pour accueillir ma première cliente de la journée. Je lui laisse un peu de temps pour fouiller dans la boutique, peut-être n’a-t-elle pas besoin de moi. Sa chevelure rose me fait penser à ma fille. Elle en serait complètement fan puisque c’est sa couleur préférée, peut-être, sûrement même, due à son prénom. Ce genre de couleur ne va pas à tout le monde, mais cette femme le porte à merveille. « Est-ce que je peux vous être utile ? » je demande toujours avec le sourire la rejoignant, essuyant mes mains sur mon tablier prête à lui venir en aide ou bien à retourner d’où je viens si elle s’en sort très bien toute seule. Je sais combien c’est désagréable d’avoir une vendeuse sur le dos quand on en a pas envie, donc je m’éclipserais tout aussi vite, si c’est le cas.

Adrian ne lâche pas mes pensées, bien que je sois au travail et me sois interdit ce genre pensées. Il me déconcentre, sans être là. Il a toujours eu ce pouvoir sur moi, mais des années après c’est dingue tout de même. Je ne sais pas s’il est plus fort pour ça, ou si c’est seulement moi qui n’ai pas avancé depuis cette époque, mais j’ai ma petite idée malheureusement. Même si cette fois mes pensées ne sont pas tournés autour du fait qu’il embrasse divinement bien, mais simplement qu’il doit de retour dans ma vie, après six ans. L’âge de sa fille, qu’il vient de rencontrer du coup. Je regarde l’heure parce que je sais qu’en fin de journée il va aller la chercher à l’école et ça me fait bizarre. Je sais qu’il va passer la soirée avec elle, alors que je vais être seule. Ça sonne étrange encore dans mon esprit mais je sais que je vais devoir m’y habituer parce qu’il a envie de la connaître je l’ai bien vu hier au dîner. Pourtant, je suis rarement sans elle et lorsque c’est le cas c’est parce que j’ai quelque chose de prévu et que je ne peux pas la prendre avec moi. Je me demande du coup ce que je vais pouvoir faire ce soir… sûrement commander quelque chose à manger, parce que flemme de cuisiner juste pour moi et pouvoir m’étaler dans mon canapé pour regarder autre chose que Miraculous. Ohh j’aime assez ce programme. Finalement ça va peut-être une bonne chose pour tout le monde ça, je vais avoir un peu de temps pour moi, ils vont avoir du temps ensemble. Il va juste falloir que l’on s’organise et surtout que je fasse attention à ce qui se passe, surtout s’il doit retourner aux États-Unis, elle va être si déçue si c’est le cas. Il va falloir que je la protège un peu.
Une cliente me sort de mes pensées et je lui souris dès que nos regards se croisent en la saluant.  « Bonjour, je l’espère. » je hoche la tête, toujours souriante. Je l’espère aussi. Je lui propose mes services au cas où elle ait besoin mais je suis prête à repartir à ce que j’étais en train de faire si elle sait déjà ce qu’elle veut. Je n’aime pas être trop collante, des fois elles s’y connaissent très bien et n’ont même pas besoin de conseils. « Je cherche un bouquet pour ma mère. Je voudrais lui trouver quelque chose de personnel, quelque chose qui lui montre à quel point elle est unique. » je hoche la tête avec un sourire. « Aucun soucis pour ça, vous savez quelles sont ses fleurs préférés ? Et sa couleur favorite ? On peut partir sur ça et je pourrais l’ajuster en fonction de ses goûts. Vous avez un budget précis ? » histoire de savoir pour ne pas dépasser, ce serait dommage qu’elle soit déçue parce qu’il est trop petit ou au contraire parce que c’est trop cher pour elle. Je préfère demander tout ces renseignements et faire en fonction de ce qu’elle me dit. Comme ça au moins je sais où je vais. Je la dirige vers les seaux de fleurs vendues spécialement pour crée les bouquets.

Lorsque les clients viennent vers moi c’est toujours appréciable de les aider, surtout lorsqu’ils laissent faire mon imagination. Je me lâche et des fois je me surprends moi-même tellement je trouve ça beau. Mais je ne suis pas objective j’aime les fleurs depuis mon plus jeune âge et quand on offrais un bouquet à ma mère j’étais celle qui était heureuse pour ça. Pourtant je fais des compositions depuis des années maintenant mais j’arrive tout de même quelques fois à les trouver magiques. Quand une cliente passe la porte d’entrée je vais vers elle pour lui proposer mon aide. Un cadeau pour sa maman ? Aucun soucis. Je pose des questions pour me faire une petite idée de ce que je vais pouvoir faire cette fois. Même si elle veut un bouquet. Quoiqu’elle a parler de quelque chose d’unique, donc je peux sûrement partir sur une jolie composition aussi. « Les roses. » je souris, car c’est aussi ma fleur préférée. Ça peut paraître simple comme choix, surtout pour une fleuriste. Mais il y a tellement de sortes, tellement de couleurs. Bien sûr la jaune à ma préférence, quoique depuis que ma Rose essai de nous en mettre des roses rose partout… (pourquoi de rose dans la phrase hein?) « Le rouge. » je hoche la tête, comme ma maman pour le coup. Ça devrait le faire j’ai déjà quelques idées qui me viennent, j’espère qu’elle en sera contente. « Aucun budget précis. Faites comme-ci c’était vous qui deviez l’acheter.  » à nouveau je hoche la tête en souriant. Je vois le genre, je vais pouvoir lui faire quelque chose que je pourrais complètement offrir à ma maman pour le coup. On s’approche des sceaux de fleurs et je commence à prendre les roses rouge pour commencer, quelques fleurettes blanches pour combler, je regarde autour de nous concentrée pour trouver ce qu’il pourrait aller avec. « Ça sent bon. C’est quoi ? » je me retourne pour voir de quelle fleur elle me parle et lui sourit. « Ce sont des camélias. Je peux en rajouter dans le bouquet, en blanc ce sera très beau ensemble. » je n’y avais pas pensé mais elle a l’œil.  « Ils représentent l’élégance et l’harmonie. L’amitié aussi, mais pour votre maman, on va rester sur le début. Avec les roses rouge pour l’amour c’est un très beau message. » je rajoute par rapport à ce qu’elle me disait tout à l’heure, quelque chose de personnel, qui montre qu’elle est unique. « Vous préférez en bouquet rond ? Je vais vous rajouter du feuillage, ce sera très beau. Ou sinon, si vous préférez je peux aussi vous le faire en composition. Pour le coup, le côté unique sera bien présent puisque je vais la faire seulement pour vous et il n’y en aura aucune comme ça. » j’affirme avec mon bouquet dans les mains qui commencent à se remplir. J’ai trouvé quelques baies rouges à parsemer un peu partout pour y mettre un peu plus de rouge, en plus des roses.

Ma main commence à bien se remplir, et je pense qu’avec les camélias en plus je peux m’amuser à faire quelque chose de très beau. Que ce soit en bouquet ou en composition. Je lui demande d’ailleurs son avis. « Je sais pas. Mais je dirai composition vue comment vous en parlez. » j’ai un petit sourire gênée. Je l’ai peut-être un peu influencé, alors que j’aurais dû la laisser vraiment choisir ce qu’elle voulait. Je hoche la tête et tourne les talons pour me diriger vers la caisse, je pose le bouquet sur le plan de travail et entreprends de mettre mes paroles en application. Je me concentre et laisse faire mon imagination, je les entrelace, les fait grimper sur des feuilles. Je relève la tête en entendant un bruit alors que Mia sort du bureau pour savoir ce qui se passe ayant entendu dans le bureau aussi. Nos regards se croisent inquiètes et on rejoins la cliente pour voir les dégâts de nos propres yeux. « Je suis désolée… » je lui souris pour la rassurer et secoue la main pour lui montrer que ce n’était pas très grave alors que Mia se baisse pour remettre ce qui est récupérable et remettre en pot. « Ne vous en faites pas, ça arrive souvent. » Mia lâche un petit rire et je tourne la tête vers elle un peu surprise de l’entendre rire ainsi. « Tu te rappelles quand Rose a finit pleine de terreau parce qu’elle voulait absolument nous aider ? » je hoche la tête, j’ai un sourire en me remémorant cet épisode. Effectivement ma fille a voulu pour que l’on aille plus vite, nous aider et à fini par se retrouver au milieu de plante avec des pots cassés et toute noir de terre. J’ai hésité à rire ou pleurer lorsque je l’ai vu je dois l’avouer, mais elle a eu tellement peur qu’elle n’a plus rien dit après ça. Bien entendu on a mis plus de temps que prévu pour rentrer à la maison ce soir-là mais de fois on en reparle et on en rigole. « C’est ma fille, elle a voulu être mignonne et nous aider sauf que ça n’a pas trop réussi. Et ce n’est pas sa seule catastrophe. » Mia rit un peu plus loin, se rappelant sûrement une autre bêtise de Rose. « Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ? » je m’enquis. C’est le plus important. Surtout qu’il n’y a que de la casse matériel, les fleurs vont être remises correctement en pot par Mia, ça sera comme si rien ne s’était passé. Je laisse Mia finir de s’en occuper et retourne derrière le comptoir pour finir la composition [désolée je n’ai pas trouvé avec des camélias, mais ça donne un truc comme ça, avec un peu plus de fleurs donc vois ça un peu plus gros.], dès que la jeune femme me rassure. Je la fais glisser sur le comptoir vers elle pour qu’elle puisse mieux la voir. « Qu’en pensez-vous ? Je peux modifier, il n’y a aucun soucis. En mettre plus, ou moins c’est comme vous le voulez. » je lui explique avec un sourire. C’est son cadeau donc c’est à elle de choisir, bien que ce soit mes mains qui le fait je veux vraiment que ce soit quelque chose de personnel pour elle.

J’aide la jeune femme à se relever et ma collègue ne peut s’empêcher de parler de ma fille qui a sûrement fait pire. Qu’est-ce que je raconte ? C’est même sûr. Mais je sais que Mia veut rassurer notre cliente, ce sont des choses qui arrivent dans des petites boutiques comme celle-ci, le plus important étant qu’elle ne se soit pas fait mal. « A croire que toutes les Rose sont des Miss catastrophe, je m’appelle Rose aussi. » je la regarde surprise et fini par sourire amusée par cette coïncidence. Le monde est petit quand on y pense, combien de chance pour que ça arrive sérieusement ? « Ma fille adorerait ce genre de coïncidence, quand je vais lui raconter ça ce soir elle va être triste de ne pas vous avoir rencontrer. » déjà pour les cheveux rose, je suis certaine que si je la laissais faire elle serait capable de se faire ce genre de folie. Je ne sais pas à quoi je vais devoir m’attendre lorsqu’elle sera plus vieille et surtout maître de ses décisions. Elle est tellement fan de son prénom, qu’elle serait ravie de rencontrer quelqu’un avec le même prénom, j’en suis sûre. « Non, pas du tout. Je suis une Miss catastrophe mais pas au point de me blesser. » je hoche la tête avec un sourire bienveillant. « C’est le principal alors. Ne vous en faites pas pour le reste, Mia va tout remettre en place. Allons voir pour votre composition. » je lui explique pour lui demander de me suivre jusqu’au plan de travail où j’ai quasiment fini sa composition. Je l’observe une dernière et y met le point final avant de la tourner vers elle pour qu’elle puisse me donner son avis. Je souris en la voyant s’approcher de son futur cadeau et son expression me rassure, ça a l’air de lui plaire. « C’est superbe. » je lui souris. « Merci beaucoup, je suis ravie que ça vous plaise. » « Est-il possible d’y ajouter une carte ? » je hoche la tête et rapproche nos cartes déjà prête où l’on peut inscrire un petit mot derrière si l’on souhaite. « Bien entendu, choisissez celle que vous voulez. » j’attrape un style à la caisse et le lui tend au cas où elle ai envie de rajouter un petit quelque chose personnalisé. Je la laisse faire tranquillement et tape sur la caisse pour pouvoir lui donner le montant dès qu’elle aura fini.

Quand on parle de ma fille je ne peux m’empêcher d’avoir ce sourire sur le bout des lèvres et d’en rajouter. Je suis une mère totalement gaga que voulez-vous ! Alors me voilà en train d’avouer à ma cliente que ma fille va être triste de l’avoir louper. Déjà que je me faisais la réflexion pour ses cheveux, mais avec le même prénom qu’elle ? Bon dieu, ce que je ne vais pas lui dire là. « Je ne veux pas rendre un enfant triste par ma faute. Je reviendrai donc un jour où elle serait là. Quand sera-t-elle là ? » je souris à Rose, elle est vraiment gentille. Ça se sent qu’elle ne se force pas et c’est vraiment appréciable. Ça fait plaisir de sentir qu’il existe encore des gens qui ne sont pas faux dans ce bas monde. « Mh… » je réfléchis, c’est lorsque mes parents ne peuvent pas aller la chercher à l’école. Ni ses parrains, marraines et que je suis au boulot. Des fois Mia ou moi nous détachons de la boutique juste le temps de la récupérer et on revient avec elle. Elle est bien contente de venir nous aide ces jours-là d’ailleurs. Ça arrive aussi les week-ends lorsque mes parents sont occupés et que je n’ai pas le temps d’appeler une baby-sitter. Des fois je la préfère ici avec moi, surtout qu’elle est ravie de ce choix, qu’avec une inconnue chez nous. « Je vous avoue que la comme ça je ne peux pas vous donner de dates, c’est assez aléatoire en général. Mais si vous voulez on peut provoquer une rencontre si vous savez quand est-ce que vous repasserez par ici ! » je serais ravie de rendre heureuse ma fille et si ça peut faire plaisir à une autre personne en même temps, ça me va encore plus. Je lui donne un stylo et la laisse écrire sa carte en m’occupant de mettre tout dans la caisse pour pouvoir lui donner le prix lorsqu’elle sera prête. « C’est pour votre fille. Ne le lisez pas, hein ! N’ayez crainte, je ne l’ai pas invitée à boire une bière. » je prend la petite enveloppe rose qu’elle me tend et je trouve ça tellement mignon que je suis pris d’une grande envie de la prendre dans mes bras. Mais je me retiens parce que je suis tout de même professionnelle, mais son geste me touche. Bien sûr que je ne lirais, ça ne regarde qu'elles. Bien que ma fille ne sachant pas tout à fait lire encore, elle va tenter de lire seule avant de me demander de l'aider. « Merci pour elle. Je lui donnerais ce soir sans faute, elle sera ravie de cette attention ! » je lui confie, sûre de moi connaissant ma fille sur le bout des doigts. Déjà parce qu’elle adore les surprises et puis si cette fille au même nom qu’elle a pensé à elle ? Pff trop contente mon bébé. Je donne le prix de la composition et de la carte que j’ai agrafé au papier pour sa maman, mais je retire l’autre carte pour ma fille, hors de question que je lui fasse payer un geste aussi chou.