lost souls-- @Rosalie Craine   

☽ 26 mai 2021. Le militaire avait pu régler son transfert à la base navale de Brisbane. Il avait fait un aller-retour sur Sydney, il avait pu visiter sa mère, et aussi parler du cas de sa sœur. Le métis était assez perturbé à l'idée que sa petite sœur vive sur Brisbane même si Mitchell semblait en cavale, cela ne retirait en rien la menace qui pesait sur leur nom. Il n'allait plus trop sur la location qu'il avait prise sur Bayside, c'était peut-être une perte d'argent mais ça le rassurait d'avoir un pied-à-terre dans le coin... Milo passait la plupart de son temps sur la Marina dans son voilier. Il avait tellement perdu l'habitude de s'en occuper qu'il rattrapait le temps perdu. Il était d'ailleurs passé 18 heures quand Milo se lança dans un footing le long du port. Ces derniers temps, le militaire se laissait un peu aller. C'était compliqué de gérer le retour en ville, apprendre à se faire une place, encaisser les doutes de Zoey, gérer aussi comment il devait se comporter devant Lou, tout ceci était une charge mentale que le métis avait dû mal à gérer. Il s'était donc remis au sport, il avait à nouveau raser ses cheveux, et sa barbe était bien taillée, il avait probablement une meilleure apparence qu'il y a quelques jours... Sans aucun doute, le sport lui faisait du bien.

Le soleil se couchait doucement, il portait un short et un sweatshirt gris assez épais qui le faisait bien transpirer. Il avait ses écouteurs sans fils aux oreilles tandis que son téléphone était dans sa poche. Il s'arrêta de courir sur les derniers mètres pour venir s'étirer en s'appuyant contre un banc. Il y avait quand même pas mal de monde qui se promenaient à la Marina, et Milo ne faisait pas attention aux personnes qui passaient sous son nez. Le métis tenait sa cheville pour s'étirer et reprendre peu à peu son souffle. Il rêvait déjà de retrouver le fond de sa bouteille de whiskey mais il tentait de retarder toujours son premier verre parce que lorsqu'il commençait, il n'arrivait plus à s'arrêter... Ses yeux se perdirent au loin, le long de la promenade, il était perdu dans ses pensées mais plus cette femme avançait vers lui, plus il se disait qu'il la connaissait de quelque part... « Rosie, is that you? » Tout à coup, un éclair de lucidité l'avait transpercé, le basculant plus de quinze ans en arrière. La jeune femme avait pris quelques années mais n'en était pas pour autant moins belle. Elle rayonnait malgré la lueur triste, ou nostalgique dans le fond de ses yeux. Il ne savait même pas si elle le reconnaîtrait... Mais il plongea son regard dans le sien, espérant pouvoir allumer cette vague de souvenirs qui les liaient. Il était tout transpirant dans ce gros sweatshirt, et n'avait peut-être pas fier allure mais il était tout de même heureux de la revoir : « If I was told I would see you again... » ajouta-t-il finalement se passant une main sur son crâne, sans la quitter des yeux.

Tu passais beaucoup (trop) de temps chez Ariane depuis quelques semaines, depuis que tu avais perdu ton permis de conduire après une énième erreur de jugements de ta part. On aurait pu croire que ça aurait pu t’être utile pour te remettre sur le droit chemin, mais ça ne semblait pas avoir eu l’effet espéré. Tu n’étais toujours que l’ombre de toi-même. Tu n’écrivais plus, tu n’essayais même plus. Tu passais tes journées et tes nuits sur le canapé d’Ariane et Saül, et si tu te savais plus nuisance qu’aide, personne ne semblait pressé de te jeter dehors. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi d’ailleurs, mais à défaut de pouvoir supporter ta propre compagnie, tu avais pris pris tes aises chez les Willer, tu passais du temps avec Abel qui avait clairement le caractère de sa mère et puis tu passais beaucoup trop de temps à te demander ce que Wyatt faisait, comment il se sentait, ce qu’il devenait comme si ça faisait des années et non pas seulement quelques semaines depuis la dernière fois que tu avais été en sa présence. Tu continuais de boire plus que de raison mais maintenant que tu ne pouvais plus conduire, tu te contentais de le faire chez Ariane ou dans ce bar à quelques coins de rue de chez elle quand tu ressentais le besoin de voir autre chose que les murs de cette demeure qui n’était pas tienne mais ou tu avais élu domicile à défaut de supporter la vue de ton propre loft qui était encore seulement à moitié emménagé.

Ariane et Saül sont sortis ce soir, tu sais pas ou, t’as pas demandé et tu t’en fous un peu au fond. Si t’as passé plus de temps avec la Parker dans les dernières semaines que tu en as passé dans les cinq dernières années, les choses sont encore particulières entre vous. T’aurais pu profiter du fait que t’es toute seule pour abuser de la télé et d’une bouteille de whisky trop cher que t’aurais piqué pas si subtilement, mais t’as décidé de te bouger pour une fois. De sortir un peu, d’aller te promener en ville. T’as pris un taxi pour te rendre en ville et puis tu as laissé tes pas te guider ici et là, sans destination précise. C’est inconsciemment que tu t’es dirigée vers la marina, ressentant l’envie d’être proche de l’eau, de changer le paysage que tu t’imposes depuis trop longtemps. Tu ne portes pas vraiment attention aux gens qui t’entourent, la tête toujours trop pleine malgré toutes tes tentatives vaines de faire le vide. C’est une voix familière qui te sort de ta torpeur alors que tu t’arrêtes d’un coup sec. « Rosie, is that you? » Tu lèves les yeux, cherchant d’où vient la voix et tu ne mets que quelques secondes avant de trouver le regard de Milo Wilson. Un sourire vient habiter tes lèvres alors que tu es projetée une quinzaine d’années en arrière. Jamais tu n’aurais cru faire un tel voyage dans le temps aujourd’hui. « Milo. Oh my god. » Tu viens porter une main à ta bouche en un signe de surprise totale, te rapprochant du jeune homme en sueur. Clairement, il s’est arrêté au beau milieu de sa course et t’es encore plus surprise qu’il ait pu te reconnaître de si loin. Peut-être que tu n’avais pas changé autant que tu te l’imaginais, du moins, physiquement. « I’d give you a hug but I think I’ll wait a bit. » que tu rajoutes sur une voix moqueuse en pointant son sweatshirt trempé. « If I was told I would see you again... » « I should be the one saying that, I live here. You’re meant to be overseas somewhere or something like that. » que tu réponds avec un sourire. Il y avait bien longtemps que tu n’avais pas eu des nouvelles du marin. Vos vies s’étaient séparées aussi vite qu’elles s’étaient trouvées, naturellement et sans drame, à l’image opposé de ton univers en ce moment. « What are you doing here? » Tu remarques un banc inoccupé à quelques pas de votre point de rencontre. « Got a few minutes to catch up? » que tu lui demandes, tout en pointant le banc. Tu n’as rien de prévu de ta soirée et puis si t’es bien honnête, un peu de compagnie ne te ferait pas de mal du tout en ce moment.

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☽ 26 mai 2021.  Il y avait bien trop de choses dans sa vie qui empêchait Milo de pleinement profiter de son retour en ville. Brisbane resterait sa ville de cœur, cette ville qu’il avait pendant plus d’une décennie éviter à tout prix. Aujourd’hui il était de retour, depuis quelques mois maintenant, le temps passait si vite. Mais il restait toujours une part de lui en alerte, toujours sur le qui-vive, le métis ne se sentait pas pleinement à sa place ici. Ses amis étaient occupés, ils avaient leur propre problème. Il arrivait à établir un certain lien avec Zoey, ils apprenaient à se connaître à nouveau même si elle ne lui ferait plus jamais confiance. Milo gardait un œil sur sa fille Lou, toujours aussi profondément blessé à chaque fois qu’il la voyait, et qu’il se disait ne pas avoir été le père qu’il aurait aimé être. Le métis s’était clairement laissé aller ces dernières semaines, et cela faisait seulement depuis quelques jours qu’il tentait de se remettre sur pieds – tout seul, par lui-même. Il se perdait encore bien trop souvent dans la boisson.

En cette fin d’après-midi alors que le soleil se couchait, le militaire s’était lancé dans un footing, le genre d’activités qui lui permettait de se décrasser, et de garder la forme. Il ne s’était pas vraiment attendu à croiser un fantôme du passé, et pas n’importe lequel. Un sourire s’était accroché sur son visage en reconnaissant Rosalie. Il n’avait pas hésité à l’interpeler, alors qu’elle ne mit finalement pas aussi longtemps à le reconnaître. « Milo. Oh my god. » Elle aussi semblait surprise, et ils se rapprochaient l’un de l’autre. « I’d give you a hug but I think I’ll wait a bit. » Il hocha la tête en rigolant avant de lui avouer ne jamais avoir pensé à la revoir un jour. « I should be the one saying that, I live here. You’re meant to be overseas somewhere or something like that. » Elle n’avait pas tort. « True. » souffla-t-il avec un petit rire alors qu’il la dévisageait avec bienveillance.  « What are you doing here? ---  Got a few minutes to catch up? » Milo se tourna pour regarder le banc, et il sourit avant de replonger son regard bleu clair dans le sien. « Got a better idea. » confia-t-il avec malice. « Follow me. » dit-il en lui faisant un signe de main alors qu’il reprenait la marche, suivant ce chemin qu’il commençait à connaître par cœur maintenant. Ils arrivèrent sur un grand ponton en bois où se trouvait au beau le Gina. Il monta dessus, gardant un pied sur la coque, il tendit sa main vers la demoiselle : « Please? » l’invita-t-il de manière élégante pour l’aider à monter. Une fois à bord, il se tourna vers elle et ajouta : « Welcome on board. Wanna drink something? » dit-il finalement en entrant dans la cabine pour retrouver le petit frigo qui était souvent alimenté de boissons en tout genre. Le vice du marin depuis quelques semaines, mais ils auraient sûrement le temps de parler de leurs démons respectifs.

Tu avais passé les dernières semaines a essayé de te détacher de certains morceaux de ton passé qu’il t’avait fallut aborder à nouveau de la pire des façons. Cela avait réveillé une douleur que tu n’avais pas osé ressentir pendant près d’une décennie de temps et tu ne savais comment gérer avec cette dernière en plus de devoir gérer avec les conséquences de tes gestes de tout côté. C’est dans le fond de bouteilles de vin et de bouteilles de fort que tu anesthésiais ta nouvelle réalité. Au fond de ces dernières que tu tentais de perdre quelques notions de la réalité pour être en mesure de passer au travers d’une journée de plus. Tu te fais croire que c’est de moins en moins pire, mais la réalité c’est que tu ne fais que t’enfoncer une fois de plus dans un déni qui finira bien par te rattraper encore. L’air frais d’une fin de journée aide toutefois à remettre un peu tes idées en place, ou du moins, jusqu’à ce que tu ne tombes face à face avec un autre morceau de ton passé. Un morceau qui ne fait pas aussi mal toutefois, un morceau qui vient mettre un sourire sur ton visage trop fatigué. Jamais tu n’aurais cru retomber sur Milo, encore moins ici et maintenant et pourtant, tu ne peux qu’être heureuse de pouvoir poser les yeux sur l’homme. « True. » Toujours si peu loquace, tu ne peux t’empêcher de te demander ce qu’il fait dans les environs et tu espères qu’il aura quelques minutes à t’accorder, ne serait-ce que pour pouvoir lui demander ce qu’il devient et s’il va bien. « Got a better idea. Follow me. » Il te fait signe de la main de le suivre et tu n’hésites pas une seule seconde avant de prendre place à ses côtés alors que vous marchez le long de la marina pendant quelques instants. Vous arrivez bien rapidement devant un grand ponton et tu ne mets pas longtemps à comprendre que Milo à son propre bateau sur la marina. Il y met pied d’abord et puis t’invites à grimper à bord en te tentant la main. « Please? » Tu échappes un léger rire et hoche la tête alors que tu attrapes sa main et te retrouve à ton tour au bord du bateau. « I’m guessing that’s yours? » que tu demandes amusée. Tu te demandes d’ailleurs s’il y vit à temps plein mais tu ne poses pas la question de suite, prend plutôt tes aises. « Welcome on board. Wanna drink something? » « What do you have? » que tu lui demandes, comme si ça avait de l’importance. T’es vraiment pas dans un mood très difficile dernièrement. « You know what? Whatever you’re having is fine. Thank you. » Il disparaît quelques instants et revient avec deux verres. « Thanks. » que tu souffles alors que tes doigts viennent enrouler le verre, ton regard détaillant l’homme avec plus d’attention. Dur de croire qu’une quinzaine d’années avaient filé depuis la dernière fois que tu avais posé les yeux sur Milo Wilson. « You’ve barely changed, you know that? » que tu lâches, toujours avec légèreté alors que tu portes ton verre à tes lèvres. « What are you doing here? Tell me everything. » Qu’il te raconte une histoire, tu avais besoin de te changer les idées après tout.

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☽ 26 mai 2021. C’était très spécial pour Milo d’être dans le coin, cela remuait des histoires du passé qui continuaient à le torturer en silence. L’arrivée de sa sœur dans le coin avait aussi entraîné des disputes entre eux que même lui ne pouvait pas expliquer. Il était hors de question de lui dire la vérité, et voir sa mère ne rien faire alors qu’elle savait aussi la vérité était en train de le rendre dingue. En plus du côté familial, il devait gérer ce lien étrange qu’il entretenait avec Lou, sa fille. La petite ne savait pas encore qu’il était son père, et il devait gérer cette distance autant que cette proximité dont il n’avait pas l’habitude. Il avait passé le dernier mois à ruminer et tenter de trouver un sens à sa vie. Il se reprenait doucement en main, il avait finalement passé un coup de tondeuse un peu partout sur son visage et son crâne pour retrouver une allure digne d’un militaire. Ce n’était qu’une apparence, car il continuait de picoler pour oublier cette vie misérable qui menait…

Ce footing en fin de journée lui faisait du bien, un moyen d’échappatoire avant de péter un câble. Mais lorsque son regard se posa sur ce visage familier, il ne put s’empêcher de l’interpeler, un souffle de souvenirs envahissant son esprit. C’était presque revigorant. Le métis n’hésita pas à lui faire signe de le suivre, il avait une meilleure idée pour des retrouvailles que de s’asseoir sur un banc. Arrivés devant le Gina, le militaire met un pied sur le bateau et se tourna vers Rosalie pour lui tendre la main et l’inviter à monter à son tour. « I’m guessing that’s yours? »  Il hochait doucement la tête avec un sourire. Milo lui souhaita la bienvenue avant de lui proposer à boire. « What do you have? »   Milo réfléchit un instant mais la brune reprit aussitôt : « You know what? Whatever you’re having is fine. Thank you. »  Milo plissa les yeux en la regardant, un sourire mutin au visage amusé par cette réponse spontanée. Le métis fit demi tour et partit dans la cabine servir deux verres de whiskey on the rock, un délicieux spiritueux qu’il avait récupéré à Sydney quand il était allé annoncer à son commandant qu’il changeait de base navale… « Thanks »  lança-t-elle donc à son attention alors qu’il était revenu en lui tendant le verre. « You’ll tell me if you like it. I’ve been digging whiskey lately. »  dit-il d’une voix légère, cachant probablement le fond de ses tourments avec ce sourire enjôleur. Milo s’avança vers l’avant du bateau pour venir profiter de la vue sur l’horizon, un coucher de soleil se profilant. « You’ve barely changed, you know that? »  Il se tourna pour la regarder. « You think? »  rétorqua-t-il étonné. « Isn’t my shoulder span larger though? » enchaîna-t-il avec un petit rire avant de lever son verre en sa direction pour venir déguster une petite gorgée du bout des lèvres, le liquide chaud venant brûler sa gorge avec de délicieuses notes fumées sur la langue. Il posa finalement ses poignées sur la rampe en bout de bateau, et tourna la tête vers Rosie qui venait de le rejoindre. « What are you doing here? Tell me everything. »  Il inspira profondément, venant reposer ses yeux sur l’horizon. Par où commencer ? Quinze années, c’était un sacré chapitre à raconter. « I’ve been trying to resolve some problems. »  répondit-il avec toujours autant de mystère car Milo essayait toujours de garder ces secrets pour lui. « And before you ask, nope, I’ve managed to do it well… Yet. »  ajouta-t-il avec malice portant son verre à ses lèvres une nouvelle fois. Il tourna finalement sa tête vers la jeune femme : « Tell me Rosie, what have you been up to? »  demanda-t-il finalement se demandant si elle avait finalement réalisé ses rêves les plus fous.  

Tu n’avais jamais été aussi perdue que tu ne pouvais l’être en ce moment. Tu avais perdu tous tes repères et tu peinais à trouver quelque chose auquel te raccrocher. Tu devais maintenant faire face aux conséquences de tes actions et c’était bien quelque chose que tu peinais à faire. Tout semblait te rappeler ce que tu avais perdu toutefois et la seule consolation que tu trouvais à ton quotidien complètement chamboulée c’est qu’au moins maintenant, pour la première fois en presque dix ans, tu ne vivais plus dans le mensonge. Tes vérités avaient fait mal à bien des gens toutefois, tu te sentais plus seule que jamais alors que tes pas te guidaient dans une ville qui était tienne depuis presque vingt ans maintenant. Bien des choses avaient changés dans ces deux décennies, elle semblait atrocement loin la gamine à peine âgée de dix-huit ans qui avait dû laisser tous points d’ancrage à Adélaïde pour éviter un scandale de la famille Craine. Voilà maintenant que c’était toi, le scandale de la famille Craine et si tu te sentais libérée de ne plus devoir jouer le rôle qui t’avait trop longtemps été imposé par tes parents, tu peinais à réellement savoir ce qui restait de toi. Qui étais-tu, sans toutes les apparences et sans tous les faux-semblants que tu portais si aisément depuis des années? La réponse semblait impossible à trouver et pourtant, c’était bien le chemin qu’il te fallait prendre maintenant. Pourtant, en la présence de Milo, tu as soudainement l’impression que cette Rosalie que tu croyais perdue n’est peut-être pas si loin que tu ne le croyais. Qu’elle n’est peut-être pas complètement disparue. Tu suis le jeune homme jusqu’à son bateau et tu ne peux que sourire devant ces petites bribes de lui qui sont si similaires de l’homme que tu as autrefois connu. Il t’offre un verre que tu t’empresses d’accepter, par politesse autant que par envie, l’alcool s’étant fait un chemin un peu trop prédominant dans ta vie dernièrement. « You’ll tell me if you like it. I’ve been digging whiskey lately. » Tu hoches la tête et lui offres un sourire. « I’m usually more of a wine girl myself but this smells nice. » que tu le rassures avant de tremper tes lèvres dans le liquide ambré. Tu te demandes à quel point est-ce qu’il peut avoir changer lui aussi, son physique encore bien similaire à celui de l’homme que tu as fréquenté alors que tu rentrais tout juste dans l’âge adulte. « You think? » Tu hoches doucement la tête, ton regard venant détaillé les traits de son visage qui étaient sensiblement restés les mêmes malgré quelques marques des années passées. « Isn’t my shoulder span larger though? » Tu échappes un léger rire à cette remarque. C’est clair qu’il était plus costaud aujourd’hui qu’il ne l’était il y a quinze ans. « I guess so. You’ve been working out? » que tu demandes en blague avant de venir prendre une autre gorgée de ton whisky. Tu lui demandes ce qu’il devient, consciente que la question est sans doute un brin trop vague pour des gens qui ne se sont pas vus depuis une décennie et demi. « I’ve been trying to resolve some problems. » Ça sonne terriblement sérieux et tu n’es pas certaine si tu es censée lui demander plus d’informations ou si tu lui laisses la chance de partager ce qu’il a envie de te dire. « And before you ask, nope, I’ve managed to do it well… Yet. » Tu hoches doucement la tête. « What kind of problems? » que tu demandes, bien incapable de résister plus longuement à la tentation de faire ta curieuse. Ça t’attriste légèrement de comprendre que tout semble compliqué dans la vie de Milo, t’aurais de loin préféré qu’il te dise que tout va bien et qu’il est heureux. « Tell me Rosie, what have you been up to? » Tu secoues doucement la tête, échappe un léger rire. Tu évites bien évidemment de lui dire que dernièrement, tu panses tes plaies dans les bouteilles de vin. T’as fait mieux que ça dans la dernière décennie et demi et c’est sur ça que tu te concentres, du moins pour le moment. « I became a published author. » que tu lui avoues avec un sourire rempli de fierté, te souvenant de toutes ces lettres échangées avec le marin. « Four times. » que tu rajoutes, ton sourire s’élargissant encore plus. Quatre romans. Ce n’est pas rien quand même et tu l’oublies parfois. Ce que tu n’oublies pas dernièrement toutefois, c’est le prix que tu as dû payer pour cette première publication, il y a dix ans. Le prix d’une relation qui te hante encore aujourd’hui. « Are you still part of the army or are you here for good? » que tu lui demandes, curieuse de savoir s’il n’a un pied à terre que temporairement ou s’il a bien l’intention d’être dans les parages pour un petit bout de temps.

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☽ 26 mai 2021. Milo n’aurait jamais cru pouvoir remettre les pieds à Brisbane un jour. Il était presque serein quand il restait dans le port, et ses alentours. Comme si, personne ici pouvait le retrouver. C’était faux, bien entendu, et le militaire restait quand même pas mal sur ses gardes. Il refaisait sa vie, tentant de trouver un équilibre auquel il avait dû mal à adhérer. Lou était sortie de l’hôpital, c’était une bonne chose mais la relation qu’il tentait de créer avec elle était assez complexe. Le moral du métis n’était pas forcément au beau fixe, mais il reprenait peu à peu le dessus. Il venait de demander son transfert à Brisbane, ayant l’audace farfelue d’imaginer un quelconque futur ici. C’était à la fois exaltant et terrifiant. Courir, faire du sport, était peut-être l’une des seules choses saines qui lui permettaient de garder le cap, et de ne pas plonger dans les méandres de la décadence. C’était avec l’idée en tête de se prendre un verre de whiskey qu’il revenait sur ses pas pour rejoindre son voilier, qu’il tomba sur Rosalie – quel fantôme du passé ! Milo n’en revenait pas et pourtant, un sourire radieux venait s’afficher sur son visage en voyant qu’elle n’avait pas pris une ride. Sans attendre plus longtemps, il la ramena sur le voilier familial, espérant pouvoir rattraper, même un tant soit peu, le temps. « I’m usually more of a wine girl myself but this smells nice. » Il fit un “oh” avec sa bouche, surprise. « I have some back there, if you prefer. » dit-il en la rejoignant. Il fit tourner le liquide dans son verre alors qu’il jouait les effarouchés, pas changer ? Vraiment ? Pas même un peu ? Milo se permit une petite boutade avant de prendre une gorgée de ce liquide qui vint brûler sa gorge. « I guess so. You’ve been working out? » Milo se mit à rire, évidemment qu’il faisait du sport, c’était aussi un peu le cœur de son métier, être toujours en forme. « Just a little. » rétorqua-t-il avec humour.

Finalement, il fallait bien parler de ce qu’il amenait ici. Milo évitait toujours le sujet, mais comment le faire avec Rosalie ? Il lui devait bien d’un peu de vérité. « What kind of problems? » Il sourit, sachant pertinemment que l’écrivaine chercherait à en savoir plus. « Family, mostly. » répondit-il, toujours aussi évasif, tellement de choses s’étaient produites depuis qu’ils avaient arrêté de communiquer. Mais le métis rebondit immédiatement, venant lui demander ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie, il l’écoutait, profitant du whiskey qui coulait le long de son gosier.  « I became a published author. » Milo sourit, peu étonné. « Four times. » Une moue de fierté s’afficha sur son visage en hochant doucement la tête, maintenant impressionné. « Not even suprised, actually. I knew you’d become a great author. » Il leva son verre pour la féliciter avant de boire une nouvelle gorgée. « Are you still part of the army or are you here for good? » Il se pinça les lèvres, venant reposer les yeux sur l’eau. « I’m still in the army. It’s a big part of my life, you know. But… I think I’m kinda settling in. » Au grand dam de sa mère qui a vu Giulia et Milo partir presque au même moment. « I wouldn’t have believed that you stayed here though. All this time. » se permit-de commenter, étonné de voir qu’elle était encore bien installée à Brisbane apparemment.

« I have some back there if you prefer. » Tu secoues la tête, le rassurant sans un mot que le verre de whisky qu’il vient de placer entre tes doigts fait amplement l’affaire. T’es pas là pour faire ta difficile et puis tu ne mentais pas quand tu disais que l’odeur qui émane du verre est agréable. Tu apprécies de plus en plus les différentes sortes de fort que tu essayes depuis quelques semaines déjà, un peu trop souvent pour que ce soit une bonne chose. C’est une habitude un brin malsaine que tu as pris que de calmer le train de tes pensées obsessives avec l’alcool. Tu devrais être prudente pourtant, tu sais ce que l’alcool peut faire, ça fait des années que tu vois à quel point la bouteille change ta mère sans qu’elle ne cherche à se défaire de ce que certains diront être une mauvaise habitude même si tu sais trop bien que c’est plus que ça. Ta mère est une alcoolique et le chemin que tu empruntes depuis quelques mois pourrait bien te mener à la même place si tu ne fais pas attention, mais en ce moment, tu n’arrives pas à t’en empêcher. Tu veux juste arrêter de penser quelques heures. Fermer les yeux et oublier le désastre qu’est devenu ton quotidien. Toujours remettre à plus tard la gestion des conséquences de tes actions. Tu préfères encore plaisanter avec Milo, profiter de ces retrouvailles que tu ne t’étais jamais imaginée avoir un jour. La vie peut encore te surprendre Rosie. C’est bon signe après tout. « Just a little. » « You look great. » Et tu parles pas juste du fait qu’il s’entraîne. Le temps semble avoir été clément avec lui, ou du moins, c’est l’impression qu’il donne. T’es trop bien placée pour savoir que les apparences sont parfois trompeuses.

La vérité, c’est que tu comprends rapidement que si Milo a l’air d’aller bien, la réalité en est toute autre et tu ne peux que demander ce qui se passe. Il y a sans doute beaucoup à dire tant les années qui ont passé sans que vous n’ayez le moindre contact sont nombreuses, mais tu ne presses pas. Tu attends, tu le laisses choisir ce qu’il a envie de te confier, tout comme il peut choisir de ne rien te dire du tout. « Family, mostly. » « Oh I’ve got some of those. » que tu renchéris avec un rire compatissant. Ça n’a rien de bien joyeux, mais mieux vaut en rire, pas vrai? « I hope it’s nothing too bad. » que tu rajoutes tout de même, lui offrant ainsi l’opportunité de t’en dire plus s’il le souhaite.Tu lui parles de tes succès, ses livres que tu as publié, ta plus grande fierté, ce pourquoi tu as sacrifié beaucoup trop de choses. « Not even surprised, actually. I knew you’d become a great author. » « You were one of my first readers, ever. » que tu commentes, nostalgique de ce temps ou tu n’étais pas si obsédée à l’idée d’être populaire, ou tu éprouvais encore le simple plaisir de pouvoir coucher tes émotions sur papier. Tu as perdu ça, cette flamme et cette envie d’écrire et tu te demandes ce que la Rosalie que Milo a connu dirait de te voir aller de la sorte. « It was so easy, back then. » que tu admets dans un soupir avant de reprendre une gorgée de ton whisky. « I’m still in the army. It’s a big part of my life, you know. But… I think I’m kinda settling in. » « I get that. I’m glad you chose to settle around here. I would have thought you’d do it in Sydney. Is your mum still over there? » Les souvenirs t’assaillent, de ces longues conversations que vous avez échangé, autant sur papier sur pendant ces quelques permissions que vous avez passé ensemble, à apprendre à vous connaître et vous découvrir tout en sachant que cette relation ne serait jamais plus qu’éphémère. « I wouldn’t have believed that you stayed here though. All this time. » Tu hoches la tête, réalisant qu’en effet, tu n’avais jamais cherché à quitter Brisbane. Tu avais fini tes études, tu avais rencontré Ariane, Wyatt et puis Lachlan. T’avais toute ta famille ici aussi. « I never imagined myself being away from my family. » que tu avoues. Et elle pèse, la distance qui existe maintenant entre toi et eux, même si vous êtes encore tous dans la même ville. « I don’t know how you do it, being away. Things are complicated with them right now and we’re not exactly on speaking terms. It’s been hard so I can’t imagine how it is when you’re actually far. » Tu as beau éprouver de la haine pour ton père, de la pitié pour ta mère, il n’en reste pas moins que tu te sens perdue sans leur présence, mais surtout sans la présence de ta fratrie dans ton quotidien.

lost souls-- @Rosalie Craine   

☽ 26 mai 2021. C’était une coïncidence complètement folle qui s’était produite dans ce port. Milo n’avait pas réfléchi plus longtemps et avait invité Rosalie à le suivre sur son voilier. Ils pourraient s’installer, partager un verre et rattraper le temps perdu. Le militaire était loin de s’imaginer que l’écrivaine était probablement d’autant plus perturbée que lui, avec une vie toute aussi tourmentée que la sienne. Le verre de whiskey entre les mains, Milo ne s’imaginait pas que son ancienne amante était en train de vivre un combat contre l’alcool. Parfois la vie n’était pas facile, et des démons pouvaient facilement nous hanter. Milo aussi avait tendance à se perdre dans la bouteille ces derniers temps et ce n’était pas forcément un chemin très sain à prendre. Mais il ne se posait pas la question, et c’était soulagé et heureux qu’il leva son verre à son attention, un sourire en coin au visage. « You look great. »Il eut un petit rire, se doutant qu’avec le métier qu’il faisait, Milo serait toujours en forme, du moins il s’efforcerait de l’être toute sa vie. « Same for you. » rétorqua-t-il avec un sourire bienveillant. Rosalie n’avait pas changé, elle avait pris quelques rides au coin des yeux qui la rendait d’autant plus enjouée et malicieuse. Cependant, l’écrivaine restait toujours aussi resplendissante, cachant à merveille les problèmes qu’elle pouvait subir ces derniers temps.

Le métis n’était pas forcément enclin à parler de ses problèmes, c’étaient des choses qu’il ne pouvait parler qu’à une petite poignée de gens. Rosalie n’en faisait pas partie, malheureusement ils s’étaient perdus de vue et cela serait bien trop risqué de lui raconter cette histoire de gang et de menace. Il restait donc évasif. « Oh I’ve got some of those. » Tout le monde avait des problèmes, de différents ordres probablement mais Milo n’était pas du genre à se plaindre. « I hope it’s nothing too bad. » Il haussa les épaules, portant le verre à sa bouche. Après avoir dégluti, il tourna la tête vers elle : « Time will tell » dit-il avec un petit sourire, ne voulant pas trop s’épancher sur le sujet. Mais la conversation tourna autour de quelque chose de plus joyeux : la carrière de Rosalie semblait avoir bien tourné et il n’en était pas vraiment étonné. « You were one of my first readers, ever. » Milo acquiesça d’un large signe de tête. « True. And you were meant to become a real star. » dit-il en souriant alors qu’il se rappelait de sa plume déjà bien affûtée à l’époque. « It was so easy, back then. » Tout l’était. Même la vie de Milo semblait être un océan de paix à cette époque-là, tout était plus simple. Le militaire avait même l’impression que c’était une autre vie. « I get that. I’m glad you chose to settle around here. I would have thought you’d do it in Sydney. Is your mum still over there? » La vie de Milo avait bien change en quelques mois, et il n’aurait jamais cru poser ses valises à Brisbane, même s’il n’était jamais sûr de rester bien longtemps dans le coin. Tout pouvait changer très rapidement. « Yes, she still lives at the same place. » Dit-il en lui accordant un sourire complice, la maison familiale, malgré la mort du paternel, était toujours entre leurs mains. « Sydney will always have my heart anyway. » poursuit-il, c’était sa ville natale et ça le resterait, c’était aussi une ville dans laquelle il se sentait en sécurité, pas comme ici. « I never imagined myself being away from my family. » Il hocha la tête, pouvant comprendre ce sentiment très facilement en réalité. « I don’t know how you do it, being away. Things are complicated with them right now and we’re not exactly on speaking terms. It’s been hard so I can’t imagine how it is when you’re actually far. » Il haussa les épaules comme première reaction, avant de porter son verre à sa bouche et d’apprécier le poison ambré s’écouler dans son gosier. « We grew up like this, seeing our father once a month if we were lucky. It’s a question of habits, I guess.»Dit-il en perdant ses yeux bleus sur l’eau. « My sister settled in Brisbane recently though. It’s kinda weird to have her around.» Confia-t-il, sans pour autant parler de la craine qu’il ressentait à l’idée de la voir être impliquée dans les histoires de famille. « But I remember you being close to your siblings…? What happened?» osa-t-il demander, curieux même s’il pourrait accepter qu’elle n’ait pas envie d’en discuter.

« Same for you. »

Tu offres un léger sourire à Milo, l’impression d’être soudainement transporté quinze ans derrière. Pendant quelques secondes, tu peux te faire croire que tu es encore la Rosalie qu’il a connu. Jeune adulte insouciante, en pleine phase de rébellion qui temporairement avait appris à ne pas trop se perdre dans le jeu des apparences et des bienséances. Celle qui s’était découverte une passion nouvelle pour les mots, qui n’avait que peu à faire de ne pas être à la hauteur de son paternel. Oh qu’elle était loin cette Rosalie quand quelques années plus tard seulement, tout avait changé de la plus drastique des manières jusqu’à créer cette version de toi que toi-même tu ne savais tolérer. Celle qui te collait pourtant à la peau aujourd’hui, celle sur qui tu plaçais toutes tes erreurs et toutes tes menteries à défaut de savoir les assumer pleinement. C’est avec un lourd soupir que tu apprends que les choses ne sont pas au beau fixe pour le Wilson non plus. Ça n’a rien de surprenant au fond, tu sais que tout le monde se traîne des problèmes en tout genre et puis il reste vague, le marin, les années de silence ne faisant pas de toi une confidente de choix chose que tu ne pouvais que respecter. « Time will tell. » Tu hoches la tête même si tu sais que le temps pouvait être particulièrement cruel par moments.

« True. And you were meant to become a real star. » « Does that mean you’ll read one of my novels? » que tu demandes, assumant qu’il n’était pas tombé sur l’un de tes romans jusqu’à maintenant. Tu ne savais pas si Milo était un fervent lecteur et tu ne lui en tiendrais pas rigueur s’il ne prenait pas le temps de te lire, même si tu étais bien curieuse d’avoir son avis, lui qui avait connu ta plume dans un contexte bien différent il y a de ça si longtemps maintenant. Milo te confie vouloir s’installer dans le coin bien qu’il fasse toujours partie de l’armée et la pensée a quelque chose de réconfortant. Si tu n’as pas l’audace de croire que votre amitié puisse reprendre là ou elle s’est arrêtée il y a quinze ans de cela, tu ne peux qu’espérer qu’une certaine proximité entre vous puisse vous permettre de réapprendre à vous connaître, ne serait-ce qu’un petit peu. « Yes, she still lives at the same place. Sydney will always have my heart. » « Nothing stops you from ever going back. I think you’re living proof that we’re never completely tied down to one place only. » Tu ne peux que sourire doucement devant le sentiment émis par l’homme. Il fut un temps, tu aurais pu dire qu’Adelaide serait toujours la maison à tes yeux, mais les choses avaient bien changé et c’est une vie entière que tu t’étais construite à Brisbane. Vie qui ne faisait plus beaucoup de sens en ce moment, mais tout de même. Il t’était compliqué d’imaginer laisser tout derrière pour repartir à zéro. « We grew up like this, seeing our father once a month if we were lucky. It’s a question of habits, I guess. » « That must have been so hard. » Tu secoues doucement la tête, bien incapable de t’imaginer. Si ton père voyageait beaucoup quand tu étais gamine, il était hors de question d’être absent au traditionnel dîner du dimanche soir. Tradition qui perdurait dans ta vie adulte, même si tu avais depuis perdue le droit de t’y rendre. « My sister settled in Brisbane recently though. It’s kinda weird to have her around? » « Good weird or bad weird? » que tu ne peux t’empêcher de demander en prenant une gorgée de ton whisky. « I thought you’d like to have family around. You always struck me as a family kind of a guy. » Celui qui suit les traces de son père, éternellement fier de ses héritages et tout ça. Peut-être bien que les choses avaient beaucoup changé pour lui aussi après tout. « But I remember you being close to your siblings…? What happened? » Ça t’arrache un petit sourire, de réaliser qu’il se souvient de petits détails de ta personne tout comme tu te souviens des siens. « I’ve made some pretty big mistakes lately. » Tu échappes un long soupir et tu viens à nouveau porter ton verre à tes lèvres. « Still trying to find my way back. » Un rire triste file d’entre tes lèvres alors que tu fais tourner le fond du liquide ambré au fond de ton verre. Il ne reste pas grand-chose, une gorgée à peine, mais c’est bien plus pour t’occuper que quoique ce soit d’autre.

lost souls-- @Rosalie Craine   

☽ 26 mai 2021. Les années s’étaient écoulées et pourtant quand Milo avait posé ses yeux sur la brune qui marchait vers lui, il ne mit pas une seconde complète pour la reconnaître. Elle n’avait pas changé, son regard abritait juste la maturité qui l’avait probablement fait grandir ces dernières années. Le métis ne savait encore rien des péripéties de la brune mais il se doutait déjà que la vie de Rosalie semblait avoir été bien remplie. Quinze années où ils ne s’étaient pas vus, finissant leur relation sur quelques échanges de lettres où la jeune femme avait pu montrer au militaire à quel point elle était douée avec les mots. Il ne doutait donc pas de la réussite de la jeune femme. C’était aussi ce qu’il lui disait au fur et à mesure de la conversation. Rosalie dégageait une prestance sans nom, et avec ce qu’il savait d’elle, Milo ne doutait pas une seconde qu’elle ait réussi dans son domaine. « Does that mean you’ll read one of my novels? » Milo grimaça, venant se passer une main sur son crâne, avant de rire. « I’m not a good reader but I’ll make the effort for you. » confia-t-il alors, terminant sa phrase avec un regard complice. Rosalie était la preuve vivante qu’une relation amoureuse ne se terminait pas toujours mal. Leur chemin s’était séparé, et Milo n’avait jamais ressenti une once de haine envers elle, bien au contraire.

Le militaire s’intéressait à ce qu’elle était devenue, et inversément. C’était deux inconnus aux souvenirs en commun qui retrouvaient le plaisir de partager une conversation saine et bienveillante. « Nothing stops you from ever going back. I think you’re living proof that we’re never completely tied down to one place only. » Il approuva d’un signe de tête alors qu’une fois encore, la jolie brune se montrait compréhensive. « I will probably never settle down anywhere, anyway. » dit-il sur un ton léger, ce n’était pas vraiment un point négatif pour Milo, et pourtant ça pouvait vite le devenir pour quelqu’un, et notamment une potentielle épouse. Mais, depuis toujours, Milo avait été loin de tout ça, du mariage, de la bonne petite vie de famille avec une maison, un chien et des enfants. « That must have been so hard. » Et si parler de sa mère était simple, parler de son père l’était tout à coup beaucoup moins. Le regard de Milo avait changé mais il n’en restait pas moins un minimum lumineux, il ne voulait pas que Rosie se sente mal à l’aise. Il avait simplement haussé les épaules à cette remarque, ne voulant pas s’épancher sur le sujet. « Good weird or bad weird? -- I thought you’d like to have family around. You always struck me as a family kind of a guy. » C’était une bonne question, et sans savoir si c’était pour imiter l’écrivaine ou juste l’envie de se donner du courage avant de répondre à la question, Milo leva le coude à son tour pour prendre une bonne gorgée de whiskey. « We have a lot to deal with. » confia-t-il, sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas en dire plus à la jeune femme. Il ne devait pas piquer sa curiosité. « I’m happy as long as she is, but… it’d have been easier if she had stayed in Sydney. » termina-t-il en adressant un regard à la jeune femme à ses côtés. Milo se permit à son tour de demander après sa famille, après tout, elle aussi avait une grande famille qui promettait de belles choses – comme des pires. « I’ve made some pretty big mistakes lately. » Les sourcils de Milo se froncèrent alors qu’il tourna la tête pour la fixer. La brune avait le visage qui s’était assombri par des pensées qu’elle ne souhaitait pas partager. Il avait l’impression de se regarder dans un miroir. Le brun eut un léger sourire au coin des lèvres, ils semblaient toujours autant connectés, et il ne chercherait pas à savoir ce qui la tracassait. Parfois, il valait mieux oublier, plutôt que de confronter. « Still trying to find my way back. » Il hocha la tête, approuvant ces propos en venant finir son verre d’un seul trait. « It’s always time to redeem yourself. » répondit-il en venant claquer le verre contre sa cuisse. « You just have to prove that you’re worth it. » ajouta-t-il avec un sourire taquin alors qu’il la bousculait d’un coup de coude. Tout le monde faisait des erreurs - c'était humain. « And as far as I’m concerned, I’m sure you are. » conclut-il avec un clin d’oeil. «Another? »Milo s’était levé, prêt à se resservir un verre alors que la jeune femme semblait hésiter à finir le sien.

Il y avait quelque chose de particulièrement apaisant au fait de passer un moment avec quelqu’un qui n’avait aucune idée de la personne que tu étais devenue dans les dernières années. Aux yeux de Milo, tu demeurais la Rosalie qu’il avait connu, celle âgée à peine d’une vingtaine d’années, celle qui se permettait encore de vivre ses joies et ses déceptions sans constamment devoir les filtrer pour le bien paraître, celle qui avait encore une vision plus simple et plus douce de la vie. Être avec lui te ramenait à une version de toi que tu n’avais pas vu, à laquelle tu n’avais même pas accordé beaucoup de pensées depuis tellement longtemps. Elle semblait venir s’ajouter à cette longue liste de choses qui te manquaient, un rappel que tu avais déjà été bien différente, plus douce, plus attentive, plus attentionnée aussi. Tes parents avaient fait beaucoup de dégâts, mais tu avais toi-même détruit des parties que tu avais trop longtemps considéré faibles, nuisibles et aujourd’hui, tu te cherchais au travers des déboires. Si tu demeurais fière de tes accomplissements et de tes romans publiés, il était difficile de ne pas mélangé le tout, sachant que ton besoin de popularité et cette course à la gloire avait en partie précipitée ta chute. De toute ça, tu ne dis rien toutefois. Tu gardes la tête haute et te contentes de faire ce que tu fais le mieux : te vendre dans l’espoir que Milo ait à nouveau envie de découvrir tes mots. « I’m not a good reader, but I’ll make the effort for you. » Tu lui offres un large sourire. Il y a quelque chose d’encore plus satisfaisant de savoir que tu es la raison derrière laquelle une personne qui rit rarement se donne la peine d’ouvrir un livre. « I’m touched, really. » que tu lui confirmes alors que tu viens poser une main sur son bras.

La nostalgie était partout autour de vous et tu te faisais curieuse sur l’homme qu’il était devenu tout comme il s’interrogeait sur la femme qui lui faisait face désormais, sans que tu ne sois capable de lui dire textuellement que tu préférais et de loin celle qu’il avait autrefois connu. « I will probably never settle down anywhere, anyway. » Tu hoches la tête, attentive. Ça ne te surprend pas vraiment de sa part, de ce que tu comprends, il semble avoir passé toute sa vie a passé d’un point A à un point B, se créant un minimum d’attache au passage. « Don’t you ever want to have a stable relationship? Kids maybe? » Tu lui demandes alors qu’en réalité, t’as aucune idée s’il a des enfants ou même une compagne de vie. Peut-être que c’est le bateau qui te donne l’impression que non, mais ce ne serait pas la première fois que les apparences sont trompeuses après tout. Il te parle un peu de sa famille, de ses relations avec ses parents, de la manière dont il a grandi et tu peux apercevoir sur son visage que tu as touché un sujet particulièrement sensible. Il te mentionne que sa sœur est dans les environs et que c’est étrange et tu ne peux résister à la tentation de le questionner un peu plus à ce sujet aussi. « We have a lot to deal with. » Oh ça, tu pouvais parfaitement le comprendre. Tu avais après tout ton propre lot de drames avec ta famille actuellement. « I’m happy as long as she is, but… it’d have been easier if she had stayed in Sydney. » « Why’s that? If you don’t mind me asking. » Tu posais beaucoup de questions alors que tu peinais à lui rendre la pareille, restant toi-même vague lorsqu’il se faisait curieux en retour sur tes propres problèmes familiaux. « It’s always time to redeem yourself. » « You truly believe that? » Parfois, tu craignais qu’il soit trop tard et qu’il n’y ait tout simplement pas de façon de revenir en arrière et réparer ce qui s’était maintes et maintes fois brisé. « You just have to prove that you’re worth it. » Tu secoues doucement la tête. Ça semble bien simple dit ainsi, mais la vérité c’est que tu n’as aucune idée de la manière dont tu es censée t’y prendre. « And as far as I’m concerned, I’m sure you are. » Tu échappes un léger rire alors que ton regard vient accrocher celui du militaire. « I’ve got a lot to prove. I lied to a lot of people for a very long time. » que tu lui avoues, toujours un brin mystérieuse mais un peu plus précise dans tes regrets. « I’ve never been good at apologizing, and I guess I don’t really know where to start. Got any advice? » que tu lui demandes alors qu’un fin sourire vient étirer tes lèvres. Milo se lève et pointe ton verre en te demandant si tu en veux un autre, chose à laquelle tu réponds par un hochement positif. « If you don’t mind of course, I don’t want to impose on you or anything. » Peut-être avait-il mieux à faire du reste de sa soirée après tout.

lost souls-- @Rosalie Craine   

☽ 26 mai 2021.  Milo posait un regard admiratif sur Rosalie, loin de s’imaginer tous les démons qu’elle devait combattre. Il était juste heureux d’avoir de ses nouvelles, et de l’écouter parler de ses réussites. L’avoir devant lui, lui faisait réaliser à quel point beaucoup de choses s’étaient produites depuis ce temps-là. Qu’encore à cette période, Milo était insouciant de tous les problèmes qu’il allait affronter par la suite. Probablement que Rosalie avait tout un tas de choses aussi en tête, des choses qu’elle préférerait ne pas aborder pour garder cette image saine que portait le militaire sur l’autre. De son côté, Milo aussi avait des choses dont il ne parlerait pas. Ce n’était pas le genre de choses dont on se vantait de toute façon. Mais pour le moment, il était ravi d’apprendre qu’elle s’épanouissait dans tout ce qu’elle avait toujours voulu : l’écriture. Il n’était pas un grand lecteur mais s’il devait tomber sur le nom de Rosalie sur un bouquin, et bien il ferait l’effort d’y jeter un œil. « I’m touched, really. » Il sourit en regardant cette main posée sur son avant-bras. Une éternité semblait les séparer et pourtant, il sentait toujours cette belle alchimie entre eux. Il n’y avait jamais eu d’animosité même après leur rupture.

L’un comme l’autre avait envie de savoir ce qui s’était passé, qui était le Milo d’aujourd’hui ? La Rosalie d’aujourd’hui ? Le militaire gardait toujours un pied sur l’eau, un pied sur Terre – jamais prêt à s’installer nulle part d’ailleurs. « Don’t you ever want to have a stable relationship? Kids maybe? » Milo baissa la tête, regardant son verre vide, il sourit. Il ne savait même plus quoi répondre à ce genre de questions qu’on lui avait bien trop posé. Mais cette fois-ci c’était différent, il n’avait pas envie de mentir. « I have a kid. » avoua-t-il finalement, pour la première fois il disait la vérité mais il savait que très vite, il devrait enjoliver cette vérité, ou bien mentir. « She’s living here in Brisbane, that’s why I’ve been around lately. » confia-t-il finalement, espérant que Rosalie ne se fasse pas trop curieuse. Mais la jeune femme voulait déjà en savoir plus sur sa famille, sa mère, sa sœur, et c’était normal, ils avaient toujours parlé avec franchise, ils s’étaient toujours inquiétés pour l’un et pour l’autre…  « Why’s that? If you don’t mind me asking. » « Oh.. family business, you know. Complicated. » répondit-il en restant vague. Il ne comptait pas s’épancher à ce sujet, c’était bien trop délicat. Et il avait l’impression que Rosalie saurait le comprendre, et n’insisterait pas à ce sujet. Elle aussi semblait avoir des choses à cacher, du moins des sujets sur lesquels elle ne serait pas à l’aise d’en parler comme ça, dès le premier jour de retrouvailles. « You truly believe that? » Il acquiesça doucement de la tête, venant chercher son regard pour la convaincre. Il fallait juste en faire ses preuves, et c’était ce qui lui répondit. Et enfin de dédramatiser la situation, le métis vint lui dire qu’il était sûr qu’elle en valait la peine. Elle n’avait tué personne… Du moins, il ne pensait pas. « I’ve got a lot to prove. I lied to a lot of people for a very long time. ---  I’ve never been good at apologizing, and I guess I don’t really know where to start. Got any advice? » Milo l’écoutait, les sourcils froncés, il l’écoutait avec attention, tentant de lire entre les lignes. « If you don’t mind of course, I don’t want to impose on you or anything. » enchaîna-t-elle d’un air désolé, mais il se mit à rire en venant secouer sa main devant lui. « Don’t say stupid things. » dit-il aussitôt en venant la bousculer d’un coup d’épaules. « And to answer your question, » commença-t-il venant reposer ses yeux devant lui, il se mordit l’intérieur de la lèvre, prenant le temps de réfléchir à sa propre vie, ses propres expériences… « I guess, you just have to be yourself. If you feel sorry, just say it. It’ll be a good start. Not everyone is able to apologize and acknowledge their faults.” Finit-il par dire en tournant la tête pour la regarder. « Whatever you’ve done, if you have any regrets, tell them.” Et il se rendait compte en disant ces mots, que lui aussi avait beaucoup de choses à dire, et que c’était plus facile à donner ces conseils qu’à les appliquer…

« I have a kid. » Celle-là, tu ne t’y attendais pas. Et pourtant, ce n’est pas comme si tu connaissais le moindre détail de sa vie, depuis le temps. Tu as seulement assumé, peut-être en partie à cause du bateau, peut-être parce que tu n’as pas vu d’anneau autour de son annulaire bien qu’aujourd’hui, ça ne veuille plus vraiment dire quoique ce soit. Peut-être pensais-tu que le sujet serait venu plus rapidement. Tu ne sais pas vraiment ce que tu pensais en vérité, mais ça n’importait que très peu. Un sourire se place doucement sur tes lèvres, curieuse d’en savoir un peu plus mais ne souhaitant pas non plus le harceler de questions en tout genre. « She’s living here in Brisbane, that’s why I’ve been around lately. » « Oh I see. » Tu veux demander plus, tellement plus et ça doit se voir sur ton visage que tu tentes de dissimuler une curiosité qui pourrait facilement être considérée déplacer. « How old is she? » C’est plutôt sécuritaire comme question ça, non? Tu ne lui demandes pas l’histoire de sa vie, même si tu en meurs d’envie. Ce serait mentir de dire que tu n’es pas un peu jalouse d’ailleurs. À trente-six ans, tu t’imaginais clairement avoir déjà des enfants. Une famille bien à toi, une relation stable. Tu avais presque tout ça, mais t’as pas été capable de te défaire du passé et aujourd’hui tu n’as plus rien du tout. Bien fait pour toi Rosalie.

« Oh… family business, you know. Complicated. » Tu comprends avec sa réponse qui se fait aussi vague que possible qu’il ne souhaite pas vraiment aborder le sujet plus longuement et tu te contentes de hocher la tête comme conclusion. Milo tente ensuite de partager un peu de sagesse, comme quoi il n’est jamais trop tard pour tenter d’arranger les choses et faire mieux, même si tu n’es pas certaine d’y croire toi-même. Ce serait beau, ce serait simple, mais tu es plutôt du genre à croire qu’une fois la confiance brisée, il est difficile, voire impossible de tenter de réparer l’irréparable. Est-ce que cela signifiait que tu ne serais jamais en mesure de reconstruire la moindre relation avec ton frère? Avec tes parents? Tu ne savais pas, le simple fait d’y penser te donnait le tournis. Il t’offre un nouveau verre et c’est timidement que tu acceptes, précisant que tu ne veux pas non plus t’imposer dans sa soirée. « Don’t say stupid things. » qu’il te rassure avec un léger coup de coude, ce qui te fait sourire. « And to answer your question, I guess, you just have to be yourself. If you feel sorry, just say it. It’ll be a good start. Not everyone is able to apologize and acknowledge their faults. » « It’s actually not my strong suit either. » que tu lui admets avec un rire. Tu ne pourrais expliquer pourquoi tu es en mesure de le verbaliser avec lui ce soir, mais dans la vie de tous les jours, avec ceux de qui tu es proche, t’excuser ou même prendre la moindre part de blâme pour ce qui t’arrive n’est pas un exercice avec lequel tu es très familière, ni très douée. « Whatever you’ve done, if you have any regrets, tell them. » Ça sonnait presque simple dit ainsi, presque trop facile quand tu savais que de le faire serait une tout autre histoire. Pourtant, tu avais envie de croire, qu’en temps et lieu, tu pourrais en être capable. Tu l’avais fait en quelque sorte avec Wyatt, il fallait seulement s’assurer que tu n’attendes pas une décennie cette-fois. « Thanks, that means a lot. » que tu murmures doucement alors que tu lui tends ton verre vide. « I hope you’re able to clear things up with your family and make yourself truly at home here. » Tu ne connaissais pas l’étendue de ses problèmes, mais tu lui souhaitais d’être bien, sincèrement. « It would be nice to have a new friend around. I really could use one right now. »

lost souls-- @Rosalie Craine   

☽ 26 mai 2021. Toute une vie semblait s’être écoulée depuis que Rosalie et lui-même ne s’étaient pas donnés de nouvelles. L’ancien couple avait longtemps gardé contact via des lettres, et cela avait souvent été le réconfort du militaire de les recevoir alors qu’il était en mission. Il gardait un doux souvenir de cette période, et il était ravi de pouvoir retomber sur la jeune femme. Milo ne se sentait pas vraiment de lui mentir, alors il disait des demi-vérités, commençant par sa paternité. Il expliquait que sa fille vivait d’ailleurs à Brisbane et que c’était la raison pour laquelle il était dans le coin. « Oh I see. » Rosalie tentait de faire taire ses questions, il pouvait la voir se pincer la lèvre pour éteindre cette curiosité. « How old is she? » Il sourit, en regardant ses mains. « She’s turning 11 at the end of the year. » répondit-il en se disant que le temps passait si vite. Il avait raté toutes ces années… même s’il n’était jamais resté bien loin en réalité.

Tous les sujets étaient assez délicats, c’était ainsi quand on vivait comme un délinquant. A vrai dire, Milo n’avait rien fait de mal. Pourtant il avait l’impression que c’était lui le malfrat. Il gardait encore cette amertume envers son père. C’étaient des sujets qu’il évitait – il n’aimait pas parler de sa famille, même de sa sœur ou de sa mère. Rosalie n’insista pas, c’était assez dur pour lui de détourner la  vérité. « It’s actually not my strong suit either. » Il accorda un regard intrigue envers la jeune femme, se rappelant que la Craine avait une certaine fierté en effet, mais comme il n’aimait pas développer ses propres histoires, il décida d’en faire autant envers elle et de ne pas insister. Milo tentait de lui donner des conseils, sans vraiment faire son curieux, il ne comptait pas la forcer à dire quoique ce soit. « Thanks, that means a lot. » avait-elle dit alors qu’il n’était pas des plus doués pour donner des conseils. « I hope you’re able to clear things up with your family and make yourself truly at home here.» Il acquiesça doucement en finissant son verre. « It would be nice to have new friend around. I really could use one right now.» Il la regarda et lui offrit un grand sourire. «Tell me about it! » s’exclama-t-il, alors que lui aussi avait tendance à se sentir seul depuis son retour dans le coin. « Give me your phone. » ajouta-t-il alors que la jeune femme l’interrogea du regard, et finit par lui tendre le téléphone. Milo rentra son numéro, et lui rendit l’appareil. « Call me whenever you want. If you feel lost, lonely, angry, happy… if you just want to share a moment with an old friend, I’ll be there.» Finit-il par dire avec un sourire bienveillant. L’ancien couple se redressa, et finit par revenir sur le quai. Milo appela un taxi pour Rosie, insistant pour qu’elle ne rentre pas seule à cette heure-ci, maintenant que la nuit était tombée. « See you soon, Rosie. » dit-il finalement en claquant la portière de la voiture. Il espérait en effet pouvoir garder contact avec elle, et le temps finirait par dire s’ils étaient faits pour être dans la vie l’un de l’autre.