Trois mois se sont écoulés depuis ce terrible moment passé devant la tombe aux côtés de Cade. Cet instant où j'ai décidé de lâcher prise et affronter la réalité tel quelle était, avec les émotions que j'avais jusqu'alors réprimé. La souffrance que je m'étais obligée à enfermer n'en avait été que plus forte, tout ce que je m'étais affairée à ne pas ressentir s'est imposé à moi avec une brutalité sans nom, me laissant finalement au beau milieu de la croisée des chemins. Et malgré une certaine hésitation, j'avais finalement fait le choix de me relever, une fois encore. Les possibilités n'étaient pas nombreuses, mais elles devaient me permettre de prendre une direction ou une autre, et de composer au mieux avec celle-ci. Tout n'avait pas été plus facile après ça, cette décision n'avait pas rendu les choses si limpides du jour au lendemain, mais le quotidien avait retrouvé peu à peu ses marques, comme s'il ne m'avait jamais quitté, et j'avais surtout pu compter sur le soutien de mes proches, l'innocence et l'amour de Mathis, mais surtout la présence de Cade pour avancer. En découvrant la vérité, il m'avait libéré de ce poids insoutenable, et son aide avait été un point non-négligeable dans cette période de transition. Si je pouvais prétendre aujourd'hui aller bien mieux, c'était surtout grâce à lui, mais aussi pour lui, qui ne m'a jamais laissé tomber, même lorsque je lui donnais toutes les raisons de le faire. Alors je faisais aujourd'hui mon possible pour lui faire oublier ce passage à vide, qu'il avait subit de plein fouet également.

Assise sur l'un des tabourets autour de la table, je tente de garder mon sérieux alors que Lana,l'une des mes acolytes de soirée, raconte ses déboires amoureux avec son copain du moment. Si en temps normal, j'aurais pu être de bon conseil et touchée par ces anecdotes personnelles, ce soir fait exception à la règle. D'ici moins d'une heure, je passerais officiellement le cap des 33 ans, et je n'ai clairement pas envie de passer cette soirée à broyer du noir avec elle. Non, je préfère amplement fêter ça comme il se doit, depuis cette jolie terrasse de ce bar, qui nous offre une vue imprenable sur la ville, avec une coupe de champagne à la main... Une de plus. La 4ème si mes souvenirs sont bons. Mon compte bancaire  se fera un malin plaisir de me le rappeler lorsque je chercherais à me remettre de cette futur gueule de bois inévitable. En attendant, c'est dans un état d'esprit détendu et festif que je me permets de lui lancer "Largues-le...Ce type te mérite pas" avant d'attraper ma coupe pour finir ce qu'il en reste. Je subis une sorte de  déséquilibre passager en ayant uniquement bouger le visage, les fesses encore bien ancrées sur le fauteuil en cuir, cette faille physique s'ajoute à mon état d'esprit déluré qui s'affirme depuis déjà un bon moment. L'air de rien, je saisis donc mon téléphone pour envoyer quelques messages à Cade, trouvant plus d'amusement dans nos échanges que dans celui de mes amies qui ne semblent pas avoir prit ma solution en considération. "Il t'a vraiment fait croire qu'il avait acheté cette robe pour sa mère?" Une seule question qui suscite ma curiosité, à nouveau et me ramène à cette table.

Perdue dans les derniers commérages, mon regard scrupte machinalement autour de moi, et il me faudra quelques secondes pour m'assurer que la silhouette qui fait son entrée sur la terrasse extérieure 0est bien celle de Cade. Mon étonnement est à son comble. La bouche ouverte, les yeux écarquillés avec une mine des plus enjouées, je parviens à me convaincre que sa présence ici relève d'un miracle,une visite surprise, faisant bien évidemment abstraction de tous les messages que j'ai pu lui envoyer et qui ont,à coup sûr, créé quelques inquiétudes de son côté. "CAAAAAAAAAADE!" m'écriais-je, surplombant cette musique d'ambiance, et récoltant bien vite quelques regards curieux autour de nous. Très vite, je repose mes pieds sur le sol et m'empresse de le rejoindre, ayant l'impression de faire mes premiers pas jusqu'à lui, avec à la clé, une récompense non négligeable. Mes mains viennent glisser sur sa nuque, l'empêchant de s'échapper alors que je lui offre là un baiser des plus passionnés, me foutant bien de me donner en spectacle. Je savoure, et constate que même en étant éméchée, ce cher Grimes parvient à me mettre en émoi. Les paupières encore closes malgré le détachement de nos lèvres, je garde ce sourire niais sur ces dernières avant de susurrer au creux de son oreille. "T'en as mis du temps à venir" d'une voix des plus mystérieuses et sensuelle. Un sifflement se fait entendre en arrière plan pour saluer nos prouesses, et machinalement, je me tourne pour accorder une petite accolade à mon public. Ma main agrippe celle de Cade que je tire jusqu'à ma table, sans lui demander son avis. "Chéri, je te présente Natasha et Lana" lançais-je avec un naturel déconcertant. "Les filles, voici Cade!" lançais-je en observant leur réaction, puis finalement l'objet de tous mes désirs, avec une fierté inouie. "Il est canon hein?" demandais-je toute euphorique, me foutant bien que Cade puisse être gêné par mon exubérance du moment. Ma main vient se poser sur sa taille, marquant mon territoire sans plus attendre. Elles ne regarderont que le menu. "Ca mérite qu'on porte un nouveau toast!" lançais-je en cherchant du regard le serveur. "Nous on va s'arrêter là...". Lana, parole de sagesse, me pique dans mon entrain. "Tu plaisantes?! C'est pour moi...Victor!!" Je claque des doigts successivement, un brin agaçante, parvenant à arrêter le serveur sur sa route, malgré cette attitude grossière. Je prends cependant quelques secondes pour le présenter à Cade. "C'est mon ami Victor." lui confiais-je en souriant comme s'il s'agissait d'un secret. "C'est Carter." Carter...Carter....Ah oui, c'est vrai. Je le dévisage de haut en bas, hésitante.  "T'as plus une tête à t'appeler Victor" Et finalement, un haussement d'épaules pour lui faire accepter cette triste vérité. "Alors, mon ami et moi...On aimerait que tu nous r'mette un de tes trucs millésimé là !"Mimais-je en pointant du doigt mon verre encore sur le table. Mon regard se perd un instant sur les filles qui s'agitent déjà pour récupérer leur veste et prendre la poudre d'escampette. En attendant, Victor/Carter se trouve toujours face à nous, et attend silencieusement que Cade lui demande d'intervenir et de limiter les dégâts. "Allez hop hop, qu'est ce que tu fous encore là!Ca va pas venir tout seul!"Mes mains s'agitent, lui faisant signe de déguerpir pour répondre à ma demande.

Le temps lui avait semblé bien long avant qu’il n’ait pu entrevoir un petit sourire sur le visage angélique de Savannah. Depuis qu’il l’avait emmené presque de force au cimetière de Ténériffe pour faire face à son délit, Cade voyait du mieux dans le comportement de la jolie blonde. Elle avait fini de passer ses nerfs sur tout ce qui bougeait et possédait un palpitant. Elle ne le repoussait plus en lui crachant tout son venin. Elle prenait plaisir à grignoter un hot dog et quelques frites dans une rue piétonne de la ville et surtout, elle reposait de nouveau un regard apaisé sur son environnement. De jour en jour, d’heure en heure, tout semblait s’améliorer. Ce n’était pas sans compter les jours entiers que l’ex agent fédéral passait en sa compagnie, s’imposant volontairement dans cette maison encore vide de toute décoration personnelle. Il y tenait réellement. Il était hors de question qu’elle rechute. Mathis prenait le relais en son absence. Il veillait sur sa maman naturellement et agissait comme un médicament que Cade ne pouvait pas remplacer. En la voyant raconter une histoire au petit garçon, avant qu’il ne parte pour les bras de Morphée, il avait souri pour lui-même, appuyé contre l’encadrement de la porte de la chambre. C’était pénible de savoir que tout ça aurait pu basculer dans le néant…

Pour le bien de Savannah, tous les deux avaient esquivé la discussion fâcheuse qui concernait les propos de la jeune femme. Ceux qui étaient sortis de sa bouche et avait giflé Cade assez violemment. Une gifle ? Non, un bon uppercut. En pleine tête. Il préférait largement se laisser aller à ces frissons agréables qui le parcouraient quand elle glissait ses doigts sur son bras nu et qu’elle posait sa tête contre lui pour trouver le sommeil. Il se laissait guider par cette vague de sentiments quand elle posait ses yeux bleus sur lui et qu’elle s’apprêtait à l’embrasser. Il la retrouvait petit à petit et c’était, pour l’instant, tout ce qui comptait.

Ce soir-là, il ne le passait pas avec elle. Il avait regagné son modeste deux pièces, resté dans son jus depuis plusieurs jours, et il soufflait un peu après une journée de boulot peu enthousiasmante. 20H14. Il regarde son portable. Aucun message, aucun appel. Grimes ouvre la porte de son frigo pour en sortir une petite bouteille d’eau très fraiche, qu’il dégomme presque en entière. Pas d’alcool, il comptait se laisser tomber comme un sac dans son lit et demain, il irait retrouver Savannah pour lui souhaiter son anniversaire. Encore fallait-il qu’il y aille en ayant trouvé l’idée du siècle pour un cadeau d’anniversaire digne de ce nom. Un truc marquant, qui changerait du bouquet de rose, du parfum ou du bijou acheté a la va-vite. C’était pas gagné. Il somnolait presque dans son canapé, Bugs Bunny grignotait sa carotte sur un tracteur rouge conduit par un cochon à la télévision, quand son portable vibra sur la table basse. En tendant le bras, il l’attrapa et fronça les sourcils en lisant le message peu clair de Savannah. Après quelques échanges, il en déduit qu’elle fêtait un peu trop bien son 33e anniversaire de son côté…et qu’elle ne se sentait pas de rentrer seule. Lui envoyer un taxi ? Impensable. Il allait la chercher, il était déjà assit et prêt à se barrer quand il reçu l’adresse de la petite fiesta.

Le bar était plein. Il avait poussé la porte et la chercha des yeux mais elle le trouva avant. "CAAAAAAAAAADE!" Cet entrain le surprit un peu. Et ce n’était que le début. Inutile de lui demander si elle était saoule, ce comportement ne lui ressemblait définitivement pas. Ou bien elle cherchait à impressionner un ex un peu collant et elle voulait lui mettre le fruit de leur rupture sous le nez… Il misait sur un nombre de verre un peu trop élevé. Ce baiser fougueux devient un spectacle pendant que Cade se laisse avoir non sans un étonnement qui se prolonge. "T'en as mis du temps à venir" Il la regarde, lui sourit naïvement et feint un air gêné. – J’ai fais au plus vite…Mais apparemment pas assez…. Elle avait eu l’occasion de se faire servir une ou deux fois de plus avant qu’il ne débarque. Et ses acolytes, là, témoins de la scène, étaient-ils dans le même état d’euphorie ? "Chéri, je te présente Natasha et Lana. Les filles, voici Cade!" Oookay. A voir les yeux brillants des deux filles qui se trouvaient là à le reluquer comme si elles allaient devoir lui donner une note, le trio avait bien profité. "Il est canon hein?" Cade serre les dents et lève les yeux au ciel, à la fois perturbé et amusé de tant d’exubérance de la part de Savannah.  – T’en fais un peu trop là… lança t-il sans même être écouté. Elle poursuit dans sa frénésie du moment en impliquant ce pauvre serveur qui avait du être un acteur clé de leur décadence de ce soir. L’attitude de la jolie blonde en devient presque déplacée. "Alors, mon ami et moi...On aimerait que tu nous r'mette un de tes trucs millésimé là !" Les filles récupèrent leurs affaires dans l’intention de fuir sans remords. – Sav,… commence Cade en fermant les yeux et en espérant qu’elle s’aperçoive de ce manque de tact avant que le serveur ne l’envoie chier. "Allez hop hop, qu'est ce que tu fous encore là!Ca va pas venir tout seul!" Elle continue dans son trip. Imperturbable. Alcoolisée et complètement détachée de la réalité et de la classe qu’elle possède naturellement. – C’est bon, j’m’en occupe. Lance t-il brièvement à Carter en lui adressant un faux sourire de circonstance. Ce dernier souffle et s’éloigne. – Sav’, on va y aller… la fête est fini pour ce soir. Il attrapa sa veste posée sur la chaise près d’eux et lui pose sur les épaules. Au passage, il termine d’un trait la coupe de champagne que l’une de ses copines n’avait pas terminé et qui ne devait pas mourir sur cette table. Capté par le regard de Savannah, il hausse les sourcils et, les deux mains sur sa taille, il la pousse à prendre la direction de la sortie avant qu’elle ne cède à une autre représentation sulfureuse au milieu de la salle. – Go ! J’te ramène !

Le dernier souvenir de la Savannah éméchée ne me revient pas à l'esprit. Et quelle tristesse, cette dernière offre souvent de jolie parade aux yeux des autres. Bye bye les responsabilités et la bonne tenue, je ne réponds plus de moi. Et si cela peut se mesurer sur une échelle de 1 à 10, on peut dire que la note est particulièrement élevée ce soir, sûrement bien plus que celle de mes charmantes amies venues pour fêter ce 33e anniversaire avec moi. Je me sens extrêmement bien, et si pour certains, cuite rime forcément avec vérité désagréable à entendre, je suis plutôt du genre à voir le monde sous son meilleur jour...Ou presque. C'est surtout l'apparition de Cade à ma petite soirée qui suffira à me rendre particulièrement expressive. Il est comme un rayon de soleil au beau milieu de cette foule, et je ressens le besoin extrême de lui faire savoir combien je suis heureuse de le savoir là. Parce que oui, je peux me montrer particulièrement démonstrative, bavarde et sans filtre avec quelques verres dans le sang. De quoi surprendre ce dernier, malgré qu'il ait été averti par mes messages. Ma bouche joue langoureusement avec la sienne, n'éprouvant pas là une once de pudeur, malgré les nombreux regards tournés vers nous. Une prouesse à la hauteur de mes attentes alors que mes mains se déposent sur ses épaules avec un sourire particulièrement niais. "T'en as mis du temps à venir" parviens-je tout de même à lui lancer, n'ayant pourtant plus la notion du temps depuis bien longtemps. "– J’ai fais au plus vite…Mais apparemment pas assez…." Mes lèvres se rapprochent dangereusement de son oreille, venant y glisser quelques mots. " Quelques secondes de plus, et tu me retrouvais sans ma robe..." Mon visage s'écarte du sien, espérant pouvoir y trouver une réaction similaire à la mienne, ou une réponse à ce sourire malicieux bourré de sous-entendu. Les probabilités que je m'y attèle restaient cependant minimes. Ni une, ni deux. Je l'agrippe par le bras, et m'empresse de faire les présentations auprès de mes compères. Il ne s'agit pas là de se la jouer conventionnelle, mais plutôt d'exposer cet homme qui suscitera de la jalousie à coup sûr. "Il est canon hein?" La réaction de Cade m'importe peu, bien trop occupée à partager des regards entendus avec les filles autour de cette table.  "– T’en fais un peu trop là…" J'en avais pas l'impression, je me contentais de dire ce que tout le monde pensait tout bas, y comprit mon propre ressenti. "Je vous l'avais dit! Modeste en plus de ça"

Je m'empresse de commander une nouvelle tournée, et ainsi désinhiber l'ancien agent pour m'assurer qu'il partage bientôt un état d'esprit similaire au mien. Je fais complètement abstraction au fait que alcool rime avec habitude chez lui, et que je finirais au sol avant même qu'il ressente les premiers effets secondaires de ce délicieux breuvage. "Alors, mon ami et moi...On aimerait que tu nous r'mette un de tes trucs millésimé là !" Mon regard dans celui du pauvre serveur, je n'entends pas l'intervention de Cade qui me reprend à l'ordre, et c'est l'inactivité de Carter qui va me forcer à en rajouter, lui rappelant au passage sa mission, qui est tout de même de servir les clients. Mais ma requête semble ne pas l'atteindre, alors qu'il se tourne vers Cade pour obtenir de l'aide, me laissant presque vexée qu'il ne soit pas déjà reparti derrière le comptoir."– C’est bon, j’m’en occupe." Je fronce les sourcils, dans l'incompréhension la plus totale. "Comment ça tu t'en occupes? C'est son boulot, t'as pas à l'faire à sa place" poursuivais-je alors que je sens ses mains me pousser doucement à l'écart du serveur agacé, cherchant probablement à éviter le conflit. "– Sav’, on va y aller… la fête est fini pour ce soir." Je me tourne vers lui en souriant, plongeant mon regard dans le sien pour savoir s'il fait preuve de sérieux "Tu plaisantes, la soirée vient à peine de commencer!" J'observe la table, et ne trouve pas là le soutien des filles pour le contredire. Il dépose la veste sur mes épaules, remarquant probablement une moue boudeuse sur mes traits. Je le suis cependant du regard, remarquant son besoin soudain d'hydratation alors que j'arque un sourcil pour le juger. Rapidement, je suis poussée vers la sortie, obligée de me frayer un chemin face aux personnes qui se déhanchent près du bar. Mon visage se penche en arrière alors que mes mains viennent se lier à celle de Cade pour qu'il entoure d'avantage ma taille. "T'es sûr que tu veux pas qu'on s'fasse une petite danse avant?" Un large sourire orne mes lèvres, connaissant mes pouvoirs de persuasion avec ce regard charmeur qui l'accompagne...du moins, quand je suis sobre. Cela n'aura aucun impact alors que je me retrouve rapidement sur la chaussée.

J'observe machinalement autour de moi, à la recherche d'une autre échappatoire, pendant que Cade contourne sa voiture. Ce laps de temps aura été suffisant pour que je me rappelle combien ces chaussures sont inconfortables, et que je décide de les tenir à la main, me foutant bien de ce que ça implique. Je soupire doucement en prenant place dans la chevrolet qui me semble soudainement bien basse. "Je m'amusais bien moi" marmonnais-je avant qu'une idée me vienne à l'esprit et illumine mon visage. " Mais on peut toujours s'amuser ensemble..." Je parviens à venir me glisser sur lui, non sans quelques difficultés qu'imposent l'habitacle et cette robe, qui remonte rapidement sur le haut de mes cuisses, sur lesquelles Cade vient glisser ses paumes. Mon index vient se poser sur sa bouche pour m'assurer d'avoir toute son attention. "J'ai peut-être une idée de cadeau qui pourrait vous être tout aussi bénéfique Monsieur Grimes". Mes lèvres se retroussent dans un délicieux sourire, qui se veut des plus sensuels, mes doigts passant dans ses cheveux alors que ma bouche frôle la sienne, tentant de le convaincre de céder à mes avances. Un rictus amusé avant que je ne m'empare de ses lèvres qui m'appellent bien trop fort. Cambrée sur lui, je savoure ce moment qui nous est accordé et qui est bien plus agréable que les commérages auxquels j'ai pu contribuer ce soir. L'amusement laisse place à quelque chose de plus entrainant pour ma part, me faisant oublier que je me trouve au beau milieu d'une rue, et que je chevauche volontairement cet homme pour lui faire perdre la tête autant qu'il fait tourner la mienne. Quelques coups sur la vitre côté conducteur vont cependant me pousser à relever les paupières, alors que ma bouche est toujours scellée à celle de l'ancien agent. Et c'est un officier de police qui se baisse pour admirer la vue que notre rapprochement lui offre. Je me pince les lèvres, me redressant avec cet air coupable. "...Vous êtes au courant que les ébats sexuels en public sont répressibles d'une amende." Oups.Je me frotte le haut du visage, profitant de ce geste pour pointer discrètement du doigt Cade, comme s'il était celui à l'initiative de cette belle idée, et soupire avant de retrouver ma place sur le siège passager. Les quelques mots de l'agent en service, que je trouve soudainement bien moins sympathique par ses propos moralisateur vont finir par me rendre sur la défensive. " Eh oh! N'abusez pas de vos droits, lui aussi c'est un agent!" lançais-je, rendant hésitant le policier qui me dénigre du regard, l'occasion de poursuivre sur ma lancée. "Il pourrait vous faire virer de votre poste avant même le lever du jour" Et Bam! Okay, Cade n'était plus vraiment un agent, et ca n'aurait aucun pouvoir sur le continent australien, mais c'était quand même bien de pouvoir le souligner.

Savannah n’avait probablement même plus la notion du temps alors qu’elle sautait au coup d’un Cade qui débarquait nonchalamment. Le bar n’était pas vide mais l’ex agent fédéral n’eut pas à chercher bien longtemps dans cette fausse pénombre environnante que son prénom traversa le fond sonore et le brouhaha ambiant. Elle ne s’était jamais précipitée jusqu’à lui avec un tel…enthousiasme. Et c’était peu dire. Savannah était carrément euphorique. " Quelques secondes de plus, et tu me retrouvais sans ma robe..." Lui glissa-t-elle malicieusement après lui avoir offert un baiser de « bienvenue » tout aussi sulfureux. Cette attitude ne le surprenait qu’à moitié. La jolie blonde l’avait bien prévenu par message qu’elle perdait le contrôle... Il haussa tout de même les sourcils, l’imaginant debout sur une table, à moitié à poil, en train de se déhancher lascivement sur un son latino. Bien qu’il ne mise pas tellement sur la faisabilité, il se félicitait de n’être pas arrivé quelques minutes plus tard. – J’croyais que tu donnais ce genre de représentation qu’en privé… Les deux filles qui l’accompagnaient lui furent présenté brièvement et Cade ne les salua qu’avec un léger sourire de circonstances puisque Savannah fit tout le reste du boulot, et même plus. "Il est canon hein?" Il en crispa le visage. Pas sûr qu’elle soit objective et que ses copines de la soirée n’apprécient un tel déballage. "Je vous l'avais dit! Modeste en plus de ça" Chercher à calmer le jeu, à minimiser un peu les réactions qu’elle pouvait avoir et qui étaient directement dictées par l’alcool qu’elle avait ingurgité cette dernière heure. Grimes connaissait bien trop les ravages de quelques verres de trop, même dans le cas où l’amusement prenait la place de la violence. La désinhibition pouvait avoir des conséquences qu’on ne soupçonne pas…

D’ailleurs, une certaine lourdeur s’impose dans le comportement de Savannah quand elle s’adresse au serveur, en pensant continuer la soirée comme elle avait commencé. – C’est bon, j’m’en occupe. Cette prise en main rassura le pauvre garçon. Il pu presque l’entendre soupirer de soulagement quand il s’éloigna pour le laisser gérer l’état d’excitation de la jolie blonde. – Sav’, on va y aller… la fête est fini pour ce soir. Ses copines l’avaient abandonnée sans scrupules, et un seul autre verre la priverait de son sens de l’équilibre et l’emmènerait vers un point de non retour : la cuvette des toilettes. Il déposa sa veste sur ses épaules et, après avoir vidé une coupe, il l’entraina vers la sortie. "T'es sûr que tu veux pas qu'on s'fasse une petite danse avant?" Les bras de Cade s’étaient enroulés autour de son corps mince et aussi bouillonnant que son esprit. – C’est tentant. Avances ! Il retint la porte qui s’ouvrait sur eux pour laisser passer un couple habillé d’un total look cuir qui ne leur adressa même pas un regard. La Chevrolet n’était pas loin mais elle se fondait parfaitement bien dans la nuit désormais complètement tombée. Grimes la contourna pour s’installer côté conducteur. "Je m'amusais bien moi" Ses mots raisonnent comme ceux d’une petite fille à qui l’on vient de retirer sa poupée Barbie pour lui sommer de passer à table. Pas de brocolis au menu, juste le chemin du retour et une nuit douillette pour se remettre de cette petite cuite d’anniversaire pour Savannah. Cade glisse la clé mais il n’eut pas le temps d’allumer le moteur…

" Mais on peut toujours s'amuser ensemble..." Elle grimpe littéralement sur lui, se frayant une place entre le volant et son corps. – Sav… Cette position n’était pas confortable. Pas du tout. Surtout pour elle dont la robe remontait sur ses cuisses. Heureusement que la Chevrolet était dotée de banquettes et non de sièges séparés par un levier de vitesse fortement gênant pour ce contexte. Elle avait bu. Elle n’était pas elle-même. Pourtant, son parfum animait l’habitacle et elle se trouvait près, si près de lui qu’elle n’avait pas beaucoup plus à faire pour lui faire tourner la tête. A la limite entre raison et fusion, il n’osait pas enflammer cet instant, néanmoins… "J'ai peut-être une idée de cadeau qui pourrait vous être tout aussi bénéfique Monsieur Grimes" il posa ses mains sur ses cuisses et sans qu’il ne s’en rende compte, elles remontèrent lentement jusqu’à effleurer le tissu de sa robe. Sa voix, sensuelle, l’attirait dans le vice et il était difficile de lutter surtout quand elle joue à le frôler de ses lèvres. Les yeux de Cade ne pouvait plus se détacher de cette jolie bouche rosée. – Depuis quand tu t’fais tes propres cadeaux… ? Les mains de Savannah dans ses cheveux, et sa peau sous ses doigts, c’était bien trop pour qu’il reste de marbre et se contente de la chaperonner. Quand elle l’embrasse enfin, il cède sans problème et se prend à succomber en refermant un peu plus ses doigts ses le haut de ses cuisses. Elle avait bu et il était sobre, mais elle venait de provoquer un tel déferlement de sensations en lui que Grimes se laissa partir, sans rechigner.

Ils ne partirent pas bien loin cependant puisqu’un agent de police les attrapa, tels deux adolescents après une séance de cinéma en plein air, en train de se bécoter. Cade s’éclaircit la gorge et passa le revers de sa main sur le coin de ses lèvres, faussement gêné par la situation, et, Savannah toujours a cheval sur lui, il ouvrit la vitre de la fenêtre. – Monsieur l’Agent… Fit-il presque de manière ironique, comme si la position dans laquelle il se trouvaient était normale. "...Vous êtes au courant que les ébats sexuels en public sont répressibles d'une amende."  Sav l’accusait déjà, il eut un bref froncement de sourcils avant de reporter son attention sur l’agent. – Oui hum… on n’était pas en train de…. Non, il avait encore son pantalon bien que la chaleur l’avait bien envahit quelques minutes, avant de s’envoler aussi vite. " Eh oh! N'abusez pas de vos droits, lui aussi c'est un agent!" Oh non. Elle va pas jouer à ça... ?! Il se tourne vers elle en lui hurlant de ne pas prendre ce chemin par le regard. "Il pourrait vous faire virer de votre poste avant même le lever du jour". L’homme lève sa lampe torche allumée et l’éblouit en le scrutant d’autant plus. – Vous êtes de la police ? Plissant les yeux, Cade esquissa un sourire jaune. – Non, pas exactement. Ecoutez Monsieur l’agent, on va… on va y aller. Il tourna la clé et le moteur se mit à vrombir. – Ma…fiancée a un peu abusé du champagne ce soir, mais soyez sans crainte, je m’suis contenté d’un cocktail ananas-mangue-coco et je la ramène à la maison tout d’suite. La lumière de la lampe avait dévidé sur Savannah. A coup sûr, cet agent de police profitait lui aussi du décolleté sexy de la jolie blonde, s’il ne s’imaginait pas être à la place de Cade il y avait quelques instants. Il fallait partir, vite, avant que Savannah ne reparte dans un délire qui les approcherait des ennuis. – Passez une bonne fin de soirée Messieurs Dames. Il se recula, et Cade resta bloqué une seconde sur cette remarque qui n’était pas innocente avant de braquer le volant pour s’éloigner de là. Un petit kilomètre plus loin, il sourit pour lui-même et se tourne vers Savannah juste pour la regarder. En avait-elle fini avec ses tentatives crapuleuses ? – Heureusement que j’t’ai pas envoyé un taxi.. Le pauvre type aurait cru aller au septième ciel et se serait retrouvé en taule pour la nuit !

Sav était capable de sortir et de faire des conneries dans son état. Il valait mieux qu’il la ramène chez elle avant que la nuit ne tourne mal. Ou avant qu’elle ne vomisse sur sa banquette ! La Chevrolet ralentit et se gara près de la maison. Les feux s’éteignirent. Grimes sortit du véhicule, le contourna et appuya son bras sur la portière passager, déjà ouverte. – Bientôt minuit Cendrillon, fais gaffes dans les escaliers… Savannah avait pourtant déjà retirer ses souliers de verres. Il la suivit jusqu’à la porte.

Si Cade pouvait prétendre me connaître, il n'avait encore jamais eu l'occasion de croiser la Savannah délurée. Il l'avait peut-être deviné, imaginé furtivement, lorsque lui même était atteint par ce délicieux breuvage, mais jamais il n'avait eu à la côtoyer en pleine effervescence. Le niveau est définitivement élevé ce soir, mais j'estime avoir encore le contrôle sur moi alors qu'aucun passage dans les toilettes -probablement en mauvais état- n'a été déclaré. Mieux encore, ma démarche parait presque naturelle, si on en oublie les démonstrations auxquelles je me livre pour saluer mon chevalier servant. " Quelques secondes de plus, et tu me retrouvais sans ma robe..." Provocante, jusqu'à ce sourire sexy qui se hisse sur mes lèvres avec malice. – J’croyais que tu donnais ce genre de représentation qu’en privé… Je lève les yeux en l'air pour m'accorder un bref moment de réflexion alors que mes doigts glissent sur sa nuque. " Je sais faire quelques exceptions" Propos insensé. Bien que j'étais plutôt à l'aise avec mon corps, je n'étais pas du genre à l'exhiber dans ces circonstances, du moins, pas encore. Ce que j'exhibe fièrement, c'est Cade et son physique bien agréable, me foutant clairement de la gêne qu'il peut ressentir. Je suis ravie de constater un regard envieux chez mes compères, qui me fait réaliser la chance que j'ai de l'avoir auprès de moi. Un avis qu'il ne partage probablement pas face à l'attitude que j'adopte pour m'adresser au pauvre serveur. Acharnée, je ne remarque même pas le complot qui a lieu à mon égard, et les tentatives de l'ancien agent pour écourter ma soirée me surprennent finalement, n'ayant pas l'impression que les festivités soient terminées. La disparition soudaine de mes amies va cependant me pousser à me faire une raison. Je traîne les pieds, tâchant de faire retarder notre sortie avec un prétexte qu'il ne peut me refuser. Une danse lascive dans mon état actuel, c'est l'assurance d'une fin de soirée accomplie. Cette étreinte, que je resserre en guise d'argument ne suffira pourtant pas à le faire céder. "– C’est tentant. Avances ! " Je soupire, forcée de constater que mes charmes n'opèrent pas ce soir. Installée dans la chevrolet, je tente une ultime approche, venant me glisser au dessus de lui pour l'empêcher de déjouer mes plans une fois de plus. Mes yeux se baladent sur son visage, tiraillée par l'envie qu'il suscite en moi, malgré le manque de confort occasionnée par notre posture dans la voiture. "– Sav…" Un rappel à l'ordre qui ne fera qu'alimenter le désir que j'éprouve pour lui, et auquel je réponds par un sourire mi-amusé/mi-sensuel. Son manque de protestation laisse entrevoir une ouverture que je ne compte pas manquer. Je mets tout en oeuvre pour lui faire perdre pied, lui faire oublier cette raison qui me manque fait défaut ce soir. "J'ai peut-être une idée de cadeau qui pourrait vous être tout aussi bénéfique Monsieur Grimes" Il ne fallait y voir que des avantages, et j'étais là pour le lui rappeler. Mon corps se cambre sur le sien, alors que quelques mèches blondes retombent sur une partie de mon visage. "– Depuis quand tu t’fais tes propres cadeaux… ? "Je souris, laissant glisser mon pouce sur sa lèvre supérieure, de laquelle je me languis avec envie. "C'est ta façon de me dire à quel point tu me désires là maintenant?" demandais-je, cherchant à le faire dévier du droit chemin qu'il tente inlassablement de suivre. Dans une sensation des plus agréables et libératrices, ma bouche s'empare de la sienne, veillant à exprimer par ce baiser l'effet qu'il procure au plus profond de moi, et auquel il ne semble visiblement pas insensible. Ma respiration se fait déjà bien lourde alors que tout ce qui nous entoure disparait sans plus attendre, me permettant de me livrer sans retenue et avec une avidité certaine à ce rapprochement incongru.

Ce moment de folie sera malheureusement interrompu par le regard réprobateur de l'agent en service qui cogne sur la vitre pour nous interpeller. Je me redresse, n'éprouvant pas une once de gêne pour autant, contrairement à Cade "– Monsieur l’Agent… " Une scène qui peut prêter à rire, et par laquelle j'accuse discrètement mistersexy pour tenter d'alléger ma peine. Faut-il seulement rappeler que c'est moi qui ai quitté mon siège pour m'adonner à ce genre de loisir? "– Oui hum… on n’était pas en train de…. " Mon regard vient finalement croiser celui de Cade "Ouais, enfin...On aurait pu si on avait pas été dérangé" fis-je remarquer à l'encontre du trouble fête. Cela suffit à faire naître un sentiment de frustration soudain en moi alors que mes fesses retrouvent leur place initiale, à contrecœur. Il me dévisage, m'éblouissant avec sa lampe de poche pour tenter de m’intimider. En vain. Inutile d'y passer des heures, s'il veut profiter de son grade, qu'il le fasse! " Eh oh! N'abusez pas de vos droits, lui aussi c'est un agent!"  Le regard que Cade me laisse immédiatement confuse, partagée entre l'idée de me faire oublier, ou d'aller encore plus loin. Malheureusement pour lui, le choix ne sera pas celui qu'il espérait." – Écoutez Monsieur l’agent, on va… on va y aller. Ma…fiancée a un peu abusé du champagne ce soir, mais soyez sans crainte, je m’suis contenté d’un cocktail ananas-mangue-coco et je la ramène à la maison tout d’suite." J'observe un moment Cade, avec un sourire aussi surpris qu'amusé par le terme qu'il emploie pour me définir et qui me semble soudainement intimidant. Je n'ai pourtant pas souvenir d'avoir répondu à une quelconque demande...Mais je finis par hausser les épaules pour confirmer ses dires alors que je me retrouve une fois de plus en pleine lumière. Je soupire, tâchant de trouver plus de confort sur la banquette en cuir ,sur laquelle je m'enfonce alors que la voiture quitte son emplacement. Je m'efforce à regarder la chaussée, qui semble défiler à une vitesse folle sous mes yeux. "– Heureusement que j’t’ai pas envoyé un taxi.. Le pauvre type aurait cru aller au septième ciel et se serait retrouvé en taule pour la nuit !" Mon regard vient croiser le sien avec un amusement certain. "C'est rien face à ce qu'il aurait pu en tirer" J'hausse les sourcils, m'assurant de créer un certain regret en lui, celui de ne pas avoir pu poursuivre cet échange pourtant bien agréable. Les quelques kilomètres paraissent interminables alors que ma main s'accroche inconsciemment à l'accoudoir en guise de sécurité. Notre arrivée me permettra de reprendre mes esprits alors que je peine à sortir de la voiture. – Bientôt minuit Cendrillon, fais gaffes dans les escaliers… Je rumine, récupérant mes escarpins. "Faut que tu me portes..." suggérais-je sans plus attendre, comme si j'étais soudainement en proie à une baisse d’énergie fulgurante" "S'te plait..."poursuivais-je en m'aidant de sa main pour que mes pieds retrouvent le sol. D'une voix faible et suppliante, je m'empare de ma moue la plus attendrissante et enfantine pour appuyer mes propos. "J'arriverais jamais à monter les marches" Quatre au total, pas de quoi paniquer pour autant. Je viens plaquer le haut de mon visage sur son torse, mes paupières se fermant face à l'odeur familière qu'il dégage et dont je ne me lasserais jamais.  "Cade..." Mon regard qui retrouve finalement le sien pour alimenter les armes. Dernière supplication qui aura finalement raison de lui, et qui réveillera un sourire conséquent sur mes lèvres.

Il se charge de glisser la clé dans la serrure, après m'avoir déposé au sol et réclamé cette dernière. Je passe le pas de la porte, lâchant sans plus attendre et avec une certaine négligeance mes affaires sur le vieux parquet. "J'ai soif" murmurais-je, face à l'homme qui semble perplexe, et qui me demande sans plus attendre la raison de cette messe-basse. Je plisse les yeux, tâchant de réfléchir sérieusement à la question. "J'sais pas". Mathis passait la semaine avec James. Je souris, épuisée par ma bêtise du moment alors que mes mains viennent pousser Cade jusqu'à la cuisine. "Okay, prépares-moi un truc qui estompera cette vilaine gueule de bois qui m'attends au réveil." Elle n'était pas encore là que je la craignais déjà. Je viens m'asseoir sur le plan de travail, trouvant bon de poursuivre " T'as l'habitude toi, avec tout ce que tu t'enfiles, et ta capacité à t'en remettre, tu dois bien avoir une astuce"La vérité sort aussi parfois de la bouche d'ivrogne, désolée. Lorsqu'il revient auprès de moi, j'ai les yeux qui pétillent en me remémorant les dernières heures. "C'était une bonne soirée" lâchais-je avec un sourire innocent mais définitivement conquis. Je passais ce nouveau cap avec brio, et j'étais plutôt fière de moi. Je profite qu'il s'approche de moi pour venir glisser mes jambes autour de ses cuisses, m'assurant qu'il reste à proximité alors que mes doigts viennent s'entrecroiser avec les siens "J'suis bien plus drôle quand je bois hein?" demandais-je, consciente que mon euphorie du moment était à l'opposé de ce qu'il avait pu voir de moi durant ces derniers mois.

" Je sais faire quelques exceptions" Cade n’avait pourtant jamais vu Savannah se donner en spectacle dans un bar bondé de mecs, dont la langue pendrait sûrement jusqu’au sol, à la manière d’un dessin-animé de l’époque. Cependant, il avait appris, il n’y avait pas si longtemps, qu’elle s’abandonnait au plaisir de l’alcool plus souvent qu’il ne se l’était imaginé. Au moins ce soir, elle ne risquerait pas l’accident, puisqu’elle ne toucherait pas son volant du petit doigt ! Les quelques coupes qu’elle avait ingurgitées la désinhibait complètement et son comportement avec le serveur n’en était que plus probant. Alors pour éviter de se faire mettre à la porte d’une façon très moche et qui gâcherait bien sa soirée d’anniversaire, Cade conduit la jolie blonde hors de la salle en s’assurant qu’elle ne soit pas tenté de s’échapper pour une dernière danse qui pourrait lui être fatale et lui faire manger le sol crade du bar. Une fois dans la Chevrolet, Cade pensait prendre la route, la border à moitié endormie et la surveiller quelques heures, histoire qu’elle ne sois pas seule si sa cuite venait à la rendre mal. Savannah, elle, n’avait vraisemblablement pas envie de dormir tout de suite…elle le chevaucha, l’aguicha et l’embrassa sans lui donner la moindre possibilité de répliquer. Comment le pourrait-il alors que son odeur l’envahissait de façon si délicieuse et que ses lèvres au parfum sucré de champagne l’emmenaient loin, très loin, si loin qu’il ne parvenait plus à contrôler cette chaleur qui grimpait involontairement ? L’envie d’elle était né avec ses caresses et cette sensualité qu’elle apportait en se collant à lui comme si elle ne se maitrisait plus. Sav était toujours pleine de surprise mais l’alcool devait avoir un fort pouvoir dans cette tentative… tentative car ils furent salement interrompus par un flic qui devait faire sa ronde de nuit dans les environs et qui devait forcément s’emmerder pour traquer le moindre petit mouvement dans une voiture.

Faussement gêné, Cade essayait d’éviter les ennuis en ramant quelque peu. Savannah ne l’aidait pas. "Ouais, enfin...On aurait pu si on avait pas été dérangé" Il ne commenta même pas cette remarque. Elle ne provenait pas d’une Savannah sobre. Elle ne comptait donc pas même si elle attira l’attention curieuse de l’agent de police. – Écoutez Monsieur l’agent, on va… on va y aller. Ma…fiancée a un peu abusé du champagne ce soir, mais soyez sans crainte, je m’suis contenté d’un cocktail ananas-mangue-coco et je la ramène à la maison tout d’suite. Sa fiancée ? Oui bon, il n’allait pas perdre du temps à expliquer toutes les étapes de leur relation de couple et surtout, il fallait le convaincre qu’ils étaient étroitement liés pour écarter toute suspicion de récidive quelques mètres plus loin. C’était bien connu… le « on va chez toi ou chez moi » c’était délicat pour une partie de jambes en l’air ponctuelle. La banquette de la caisse, c’était le bon compromis. – Heureusement que j’t’ai pas envoyé un taxi.. Le pauvre type aurait cru aller au septième ciel et se serait retrouvé en taule pour la nuit ! Ils avaient pu se remettre en route sans passer par la case cellule de dégrisement. "C'est rien face à ce qu'il aurait pu en tirer" Cette phrase tira un sourire amusé à Cade qui regarda brièvement Savannah. Malgré la pénombre, ses yeux bleu brillaient, témoins de son état cocktail d’ivresse, de fatigue et d’excitation. Elle ne ferait pas long feu, ou alors, au contraire, un mal de crâne surviendrait avant qu’elle ne puisse fermer les yeux.

– Bientôt minuit Cendrillon, fais gaffes dans les escaliers… Cade était appuyé contre la portière passager ouverte. Si elle trébuchait en sortant de la voiture, il pourrait au moins assurer le coup. "Faut que tu me portes..." Sans blague ?! Ses yeux verts se levèrent au ciel, et il soupira. "S'te plait..." Il lui tend la main et l’aide à sortir de l’habitacle. "J'arriverais jamais à monter les marches" Elle est persuasive. Surtout quand elle dégaine ce regard de chien battu.  – Ok alors… Sois gentille… attends qu’on soit à l’intérieur pour vomir. Il tenait à sa veste. En se baissant, il passe son bras sous ses jambes et la soulève sans trop de difficultés. Quelques mètres et quatre marches plus haut, il se baisse pour la remettre sur ses pieds et tends la main. – Clés. Si c’était elle qui se chargeait d’ouvrir la porte, ils en auraient pour trois heures, le temps minimum pour qu’elle vise la serrure. Une fois dedans, il dépose le trousseau sur le premier meuble qu’il croise et fait quelques pas, regard braqué sur elle. Allait-elle prendre la direction de sa chambre et se laisser tomber comme un sac sur son lit avant de ronfler façon Blanche-Neige ? "J'ai soif" Il hausse les sourcils, étonné de voir qu’elle n’en avait pas eu assez mais surtout qu’elle usait d’une toute petite voix. A croire que quelqu’un pouvait les surprendre… "Okay, prépares-moi un truc qui estompera cette vilaine gueule de bois qui m'attends au réveil." Le voilà déjà dans la cuisine sous les ordres de Mademoiselle qui n’assumait plus tant que ça sa super soirée d’anniversaire. " T'as l'habitude toi, avec tout ce que tu t'enfiles, et ta capacité à t'en remettre, tu dois bien avoir une astuce" Ouais. Ca c’était envoyé. Il baisse la tête avec un léger sourire jaune et eut un haussement de sourcils. A l’entendre, il ne finissait pas une journée sans s’être mit la tête dans le guidon… Certes, il en avait prit plus d’une, mais sa masse corporelle n’était pas la même que celle de Savannah. Il lui fallait un peu plus que 3 ou 4 coupes de champagne pour se sentir mal. – Tu sais, j’crois qu’aucun médoc ou aucune recette venue d’un lointain pays d’Asie ne pourra faire de miracle. T’as juste besoin d’te reposer et subir… C’était une fatalité mais c’était pourtant la vérité. Elle aura mal à la tête. Ça tournera autour d’elle. Elle vomira peut-être plus d’une fois et puis… ça ira mieux. Il lui sourit et s’approche d’elle, assise sur le plan de travail. Déprimée, sulfureuse, ou cramée par l’alcool, il ne pouvait s’empêcher de la trouver belle. "C'était une bonne soirée" C’était tellement à l’opposé de ce qu’ils avaient traversé quelques mois en arrière qu’il était plutôt content de la voir profiter. "J'suis bien plus drôle quand je bois hein?" Ses doigts s’étaient mêlés aux siens, et elle l’emprisonnait de ses jambes comme si elle avait peur qu’il s’en aille en courant. – Ouais… au moins tu risque pas de m’balancer quelque chose à la tronche… ! Un autre sourire amusé mais bienveillant. – J’sais pas si ce pauvre serveur peut en dire autant… T'as été odieuse avec lui.L’autre devait continuer de servir ses clients au bar et Savannah ne serait pas la seule fille saoule qu’il croiserait ce soir. En prenant un air plus sérieux, il reprit – J’te vois sourire ce soir. C’est tout c’qui compte. Il se perd dans ses jolis yeux, dévoré par l’envie de l’embrasser pour qu’elle réalise le réconfort qu’il ressentait de la voir ainsi remise de sa dépression. En se retenant, il regard sa main dans la sienne. – Vas t’mettre au lit, je t’apporte un truc à manger pour éponger un peu… Cette proposition illustrait le pauvre sandwich pain de mie-jambon-tranche de fromage, accompagné d’un verre d’eau, qu’il pourrait lui emmener sur une petite assiette. Avec un peu de chance, elle ne dormirait pas déjà quand il se pointerait…

Cet état d'ivresse est définitivement agréable à cette heure de la soirée. Il n'est plus question de faire preuve de raison et de responsabilité, je lâche prise, laissant place à une jeune femme complètement désinhibée et insouciante. J'aime ce que je ressens, et d'un point de vue totalement subjectif, je me sens attractive et à l'apogée de ma forme. Cade ne pourra prétendre le contraire alors qu'il me retrouve au bar, sous la fausse excuse du chauffeur. Ce n'est pas mon incapacité à conduire qui la ramenait ici, mais bel et bien un besoin soudain de le voir, et d'éviter un prétexte bidon pour y parvenir, comme à chaque fois que j'en ressens l'envie. Malheureusement, cette invitation ne fera qu'écourter cette soirée, qui m'échappe clairement alors que j'accorde bien trop d'importance à nous commander un nouveau verre. Cade parvient de façon plutôt habile à me pousser vers la sortie, ne succombant ainsi, pas mes foudres. Je ne suis de toute façon plus en mesure de me rebeller, et trouve une façon bien plus amusante de nous distraire. Installée sur lui, je me laisse enivrer par cette attraction qui règne entre nous, et qui ne connaît aucune faille malgré mon ivresse du moment. Ce désir me pousse à employer les armes les plus redoutables pour le faire succomber, subissant les effets inexprimables qu'il provoque en moi. Ce lâcher prise semble rapidement consenti alors que mes lèvres se délectent des siennes avec une certaine ferveur. Et si rien ne semble pouvoir nous arrêter, le destin se charge de jouer avec mes nerfs. Ce manque de considération envers l'agent de police n'aurait jamais été de mise en temps normal, mais cette frustration qu'il vient d'éveiller en moi me pousse à être particulièrement hostile, n'hésitant pas à le provoquer, quitte à nous attirer quelques problèmes. Après un regard de mise en garde de ce cher Grimes, je tente de me muter dans un silence ultime, nous permettant ainsi d'échapper à une prolongation de ce contrôle ennuyeux à mourir. Le vent vient effleurer mon visage alors que la voiture démarre, tâchant d'oublier cette nausée passagère qu'entraine la conduite plutôt sage de Cade. Une réplique de sa part suffira à me la faire oublier un instant, alors que je ne peux m'empêcher de faire une allusion à ce qu'il vient de manquer. Ces quelques minutes au sein de l'habitacle semblent faire redescendre cet état d'euphorie, entraînant une nouvelle phase qui  sera bien moins attrayante que la précédente. A moins que...

Les fesses encore posées sur le siège en cuir de la chevrolet désormais à l'arrêt, je trouve encore la force de m’apitoyer sur mon propre sort, provoquant sans grande surprise un découragement soudain sur le visage de l'ancien agent. Pas de quoi me rebuter alors que je poursuis tout en m'aidant de sa main pour me redresser."Cade..." J'emploie une moue pour arriver à mes fins, feignant un état complètement scié." – Ok alors… Sois gentille… attends qu’on soit à l’intérieur pour vomir." Vomir dans ses bras? Quelle idée. L'action qu'il engage parvient à me soutirer un rire, comme s'il s'agissait de l'attraction du moment. Mes bras viennent se glisser autour de son cou, profitant de la proximité que cela entraine pour le regarder fixement, un sourire légèrement niais sur le visage. "T'es un véritable prince charmant" soulignais-je, conquise. Les pieds désormais sur le sol, je m’octroie quelques secondes pour retrouver un certain équilibre.  – Clés. Un air perplexe s'empare de mes traits alors que mes doigts tripotent l'intérieur de ma pochette. Je les extirpe, les exposant fièrement en les faisant tinter. La porte désormais ouverte, je m’efforce à reprendre un faux entrain pour la passer, voulant lui laisser penser que je suis encore apte à me gérer toute seule, malgré les quelques caprices qu'il subit depuis nos retrouvailles. Un fait s'impose cependant à moi : cette soif soudaine. Il ne s'agit pas d'en remettre une couche en sortant un grand cru, je pense juste à la possibilité qu'un autre liquide puisse chasser le précédent,et les désagrément qu'il occasionnera à coup sûr. Assise sur le plan de travail de la cuisine, j'attends que Cade puisse répondre à cette requête. " T'as l'habitude toi, avec tout ce que tu t'enfiles, et ta capacité à t'en remettre, tu dois bien avoir une astuce" Ca manquait peut-être de tact, mais il ne pouvait nier qu'il avait une façon de contrer les méfaits avec une facilité déconcertante...ou alors il cachait toujours bien son jeu, contrairement à moi ce soir. " – Tu sais, j’crois qu’aucun médoc ou aucune recette venue d’un lointain pays d’Asie ne pourra faire de miracle. T’as juste besoin d’te reposer" J'arque un sourcil, doutant un instant de sa sincérité. Et s'il cherchait simplement à me faire payer mon attaque? "Me reposer genre...Dormir?" Ca paraissait presque étrange sorti de ma bouche, comme s'il proposait une sieste à 11h du mat'. Je profite qu'il s'approche de moi pour venir l'emprisonner par les extrémités de mon corps, l'occasion de lui faire savoir que si je dois m'installer dans un lit, il m'y suivra, quitte à écorcher l'image plutôt flatteuse et agréable qu'il avait de moi jusqu'à présent.

Quelques secondes durant lesquelles je prends le temps de ressasser les différents moments de cette soirée, et qui provoquent sans plus attendre un sourire satisfait sur mon visage. "J'suis bien plus drôle quand je bois hein?" Je voulais l'entendre dire. – Ouais… au moins tu risque pas de m’balancer quelque chose à la tronche… !" Je grimace, malgré un léger amusement qui l'accompagne. J'étais bien consciente que je n'avais pas été adorable, et cette ivresse me permettait d'avoir un certain recul sur cette période difficile que je venais de traverser, et qu'il avait subit de plein fouet lui aussi. J'avais été cruelle, je ne pouvais pas le nier. "– J’sais pas si ce pauvre serveur peut en dire autant… T'as été odieuse avec lui." Je fronce soudainement les sourcils, faussement surprise par ses propos. "Tu plaisantes, j'ai pas lésiné sur les pourboires!" Je laisse finalement échapper un léger rire, consciente que ce n'était peut-être pas le sujet. – J’te vois sourire ce soir. C’est tout c’qui compte. Mon regard croise le sien, et si mon sourire s'estompe quelque peu, ce qu'il provoque en moi par sa bienveillance et le regard chargé qui l'accompagne suffit à me bouleverser intérieurement. Le pouvoir qu'il détient sur moi n'est plus à prouver, cette vague déferlante n'a jamais cessé de m'habiter, même dans les pires moments. Je me pince les lèvres, faussement intimidée, avant de reprendre après avoir baisser le regard un instant. "Et c'est en grande partie grâce à toi" Ce léger sourire qui l'accompagne ne relève pas des bulles, cet élan de sincérité est plus authentique que jamais."Tu m'as jamais laissé tomber, même si tout te poussait à le faire". Mon regard se balade à travers le sien. "J'ai fais pas mal de mauvais choix dans ma vie, mais s'il y a bien une chose dont j'suis certaine, c'est que m'être laissée entrainer par un coup d'un soir avec toi était l'une des meilleures décisions que j'ai prise.J'suis chanceuse de t'avoir et..." Je hausse successivement les sourcils, mes lèvres se retroussant à nouveau alors que mon visage se rapproche finalement du sien. "J'le savais finalement..." Mon regard vient se perdre dans le sien, lui qui doit pourtant ne pas manquer une miette de ce déballage auquel je ne me livre que très rarement." Que je finirais par me faire piéger. On a fait cette partie de billard, et je savais déjà que j'allais tomber amoureuse de toi" Je souris, n'ayant à cet instant aucune pudeur à dire ce qu'il me semble si impossible généralement. "Alors vas-y, j'suis toute à toi" Je souris, venant déposer un baiser sur sa joue, déviant un instant pour me rapprocher de ses lèvres. "– Vas t’mettre au lit, je t’apporte un truc à manger pour éponger un peu… " Je laisse échapper un rire, comme s'il s'agissait d'une blague. "Et si on allait directement ensemble dans ce lit...?" proposais-je, caressant ses lèvres au goût addictif avec les miennes. Mon visage dévie finalement près de son oreille, susurrant doucement. " J'ai manqué ma représentation sur le comptoir, mais j'accepte de t'faire une petite démonstration de mes talents de danseuse en privé si tu veux...Et sans te demander le moindre billet!" Petit chanceux

Si Cade avait déjà été témoin de quelques états d’âme de Savannah, c’était bien la première fois qu’il la voyait avec un taux d’alcool dans le sang capable de foutre en l’air toutes ses barrières. Elle avait eu le temps de s’avaler une ou deux coupes de plus avant qu’il n’arrive jusqu’au bar mais il y avait fort à parier qu’elle ne l’avait pas attendu pour s’adresser de façon impolie à ce pauvre serveur ou pour s’adonner à quelques danses mouvementées avec ses copines. Copines qui n’avaient pas tarder à l’abandonner en voyant qu’elle se trouvait entre de bonnes mains. Grimes jouait encore une fois le sauveur ce soir, mais qui sauvait-il réellement… ? on pouvait se le demander. Il reposait Savannah sur ses pieds, devant sa porte, désormais rassuré d’avoir évité une altercation avec un employé de bar, ou une interpellation par les forces de l’ordre. Au moins, chez elle, elle ne pourrait pas provoquer plus de dégâts et il veillerait à ce qu’elle atteigne sa chambre sans rentrer dans les murs ou dans un carton qui devait encore trainer quelque part entre deux pièces..

Au lieu de s’écrouler de fatigue, ou de nausées, la jolie blonde grimpa sur le plan de travail et lui demanda un remède pour éviter ce qui ne pourrait être éviter. Une bonne gueule de bois. Oh, avec du champagne, ça passerait vite. Un bon mal de crâne qui allait durer six ou sept heures et qui lui imposerait de vivre comme un vampire le jour de son anniversaire, voilà tout. Cade n’était cependant pas encore certains qu’elle n’ait pas commencé la soirée avec un truc plus fort que ça… – Tu sais, j’crois qu’aucun médoc ou aucune recette venue d’un lointain pays d’Asie ne pourra faire de miracle. T’as juste besoin d’te reposer. Malgré une ironie naturelle, il était sérieux. Se mettre dans le noir, le plus vite possible et le plus longtemps possible pouvait atténuer les effets. "Me reposer genre...Dormir?" Il la regarda, et haussa les sourcils. – C’est ça oui. A ton stade, tu devrais pas avoir à compter les moutons trop longtemps. Savannah était encore sous l’effet vigoureux de l’alcool. Elle ne ressentait peut-être pas encore ce besoin ultime de fermer les yeux pour ne plus penser à rien. Cela n’enlevait rien à ses gestes particulièrement affectueux de ce soir. Cette envie de l’attirer contre elle comme si elle avait peur qu’il s’éloigne trop longtemps. Il s’y soumettait. Parce que la dureté de la période qui avait précédé celle-ci l’avait marqué, et qu’il préférait largement savoir qu’elle voulait encore être proche de lui. Parce qu’il avait aussi l’envie de la retrouver physiquement, même si elle n’était pas tout à fait sobre. – J’te vois sourire ce soir. C’est tout c’qui compte. Il lui tenait les mains, subtilement coincé par ses jambes et il lui adressa un petit sourire.

"Et c'est en grande partie grâce à toi" Il relève les yeux et se plonge dans les siens. Un air de sincérité flottait autour d’eux. Une douceur presque inédite. "Tu m'as jamais laissé tomber, même si tout te poussait à le faire" Certaines scènes refirent surface immédiatement dans sa tête. Les larmes qui avaient flouté le joli regard de Savannah quand il l’avait retrouvé dans un état de colère incomparable. Sa réaction face à la tombe de sa victime et son étreinte de délivrance dans ce même cimetière. Toute la haine qu’elle lui avait craché et qui avait une raison d’être. Mais aussi cette partie de Poker risquée d’où il l’avait sorti et ce soir… quand il avait été la chercher dés qu’elle le lui avait demandé. Ses sentiments pour Savannah avaient parlé, toutes ces fois. "J'ai fais pas mal de mauvais choix dans ma vie, mais s'il y a bien une chose dont j'suis certaine, c'est que m'être laissée entrainer par un coup d'un soir avec toi était l'une des meilleures décisions que j'ai prise.J'suis chanceuse de t'avoir et..." C’était assez drôle d’en parler comme ça, au jour d’aujourd’hui. Cade avait presque oublié qu’ils s’étaient rencontrés sur une note aussi frivole et insouciante. Ce souvenir lui tira un fin sourire amusé, mais il redevint vite admiratif de ces quelques mots qui sortaient de la bouche de Savannah et qui semblait si… authentique. "J'le savais finalement..." Perdu dans ce flot de confessions, il eut un léger mouvement de la tête pour l’inciter à continuer. " Que je finirais par me faire piéger. On a fait cette partie de billard, et je savais déjà que j'allais tomber amoureuse de toi" Woaw. Décidément, le champagne avait de sacrées répercussions sur l’état d’habitude si infranchissable de Mademoiselle Williams. Mais… elle venait de l’avouer. Elle était amoureuse. Et si cela pouvait constituer un chaleureux objet de moquerie, il n’en était rien. Cade reçu cet aveu comme un compliment et il en fut presque gêné. Ses yeux dévièrent sur ses lèvres qu’il avait envie de capturer maintenant qu’elles avaient fait ces révélations. Et puis, il se perdit de nouveau sur ses iris bleus. "Alors vas-y, j'suis toute à toi" Savannah Williams venait de rendre Cade Grimes muet et complètement assujetti au moindre baiser qu’elle lui donnait pour illustrer ses mots. – T’essaies de m’avoir là. T’oublies juste que moi, j’ai pas bu une seule goutte d’alcool ce soir… Il croyait tout ce qu’elle venait de dire et ne mettait pas ça sur le dos de sa soirée arrosée. Ils avaient vécu trop de choses pour que tout ça ne soit qu’une fabulation ou qu’un délire alcoolisé. – Vas t’mettre au lit, je t’apporte un truc à manger pour éponger un peu. Elle s’approche suavement de ses lèvres et bien qu’il lui conseille d’aller dormir, il ne parvenait pas à repousser le moindre baiser. "Et si on allait directement ensemble dans ce lit...?" Tout ça en le faisant languir, frôlant irrésistiblement ses lèvres avec les siennes. Il sourit. Cette proposition lui donnait très envie et ce n’était pas la suite du programme qui allait lui donner moins chaud.. " J'ai manqué ma représentation sur le comptoir, mais j'accepte de t'faire une petite démonstration de mes talents de danseuse en privé si tu veux...Et sans te demander le moindre billet!" Son souffle qui se dégageait lourdement maintenant sur la bouche trop proche de Savannah témoignait du terrain qu’elle gagnait. Il parvenait encore à lever les paupières pour échanger avec elle par le regard. – T’auras assez d’énergie pour aller au bout du show ? J’refuse que tu m’laisse tomber en plein milieu ! Elle qui se disait trop fatiguée pour monter les quatre marches sur le perron… - Peu importe ! J’t’accompagne ! Il n’y tenait plus et s’empara de sa bouche d’abord doucement, en accrochant longuement sa lèvre inférieure. Et puis, il l’embrassa avec une avidité grandissante et quasi-aveugle à l’état d’ivresse de la jolie blonde. Nul doute que sa déclaration l’animait beaucoup au fond et bien qu’il n’ait pas eu le temps de lui avouer ses sentiments en retour, ses caresses allaient forcément le trahir. Cade lâcha les mains de Savannah et il remonta encore sa robe sur ses cuisses. D’un mouvement, il colla son bassin à lui et la souleva du plan de travail sans interrompre leur échange. Non, il ne trouva pas le bon chemin et le dos de Sav vint se presser contre un mur quelques pas plus loin. Elle leva la tête, presque un appel pour qu’il descende sur sa mâchoire et dans son cou, sensuellement, en s’appuyant de justesse contre le mur avec une main. - Sav... Chuchota t-il malgré lui. Il l'avait retrouvé. Cette fille qui réussissait à le mettre dans un état pas possible.

Si en temps normal, je m'arrange toujours pour que cet état d'ivresse ne franchisse pas la fameuse limite qui me ferait perdre toute notion de sagesse et de maturité, les différentes coupes de ce délicieux breuvage m'ont prise en traitre, et je me laisse entraîner par cette sensation de planitude passagère, n'en déplaise à ceux qui ont l'occasion de croiser ma route ce soir. Mes différentes réactions sont à craindre, elles sont toutes aussi imprévisibles que surprenantes, et le moindre petit détail qui pourrait venir entacher mon euphorie du moment serait capable de me rendre particulièrement acerbe. Le serveur, que je considérais comme un ami malgré le peu de paroles censées échangées, en aura fait les frais, mais cette agitation à son égard n'aura aucune répercussion sur mon sauveur de toujours, alias Cade Grimes. Bien au contraire, l'alcool qui coule dans mes veines me rend particulièrement luxurieuse, comme si chaque part de lui me rendait complètement soumise à ce qu'il dégage. Cette attirance est plus forte, dévorante. Le petit ange au dessus de mon épaule s'est définitivement volatilisé, et je me laisse entraîner par les différentes frasques du dernier survivant, me poussant aux pires tentations qu'il puisse exister. Le destin ne joue cependant pas en ma faveur, et je me retrouve arrêtée dans mon élan après une mise en garde de l'agent. Si le trajet m'aurait permit de retrouver mes esprits, je n'en reste pas moins soumise à ces effets secondaires qui se jouent de moi, et c'est Cade qui va devoir se charger de les gérer. La possibilité qu'il puisse dès mon réveil se moquer ouvertement de mon comportement ne me traverse même pas l'esprit. Il est mon acolyte, et je lui voue une confiance aveugle, connaissant assez cette bienveillance dont il a toujours fait preuve à mon égard. Après un bref moment de lucidité, je le supplie de me trouver le remède à la gueule de bois inévitable. – Tu sais, j’crois qu’aucun médoc ou aucune recette venue d’un lointain pays d’Asie ne pourra faire de miracle. T’as juste besoin d’te reposer. Je viens attraper quelques mèches blondes entre mes doigts, que je renifle avec cette étrange impression de sentir l'alcool à des kilomètres à la ronde. Ma posture reflète une nonchalance à laquelle il n'est sûrement pas habitué, me foutant bien de cette jolie robe qui met en valeur mes formes. "Me reposer genre...Dormir?" Quelle idée! La fatigue ne se fait pas encore sentir, et ca me semble inenvisageable à ce stade de la soirée. "– C’est ça oui. A ton stade, tu devrais pas avoir à compter les moutons trop longtemps." Un délicieux rictus s'échappe de mes lèvres alors que mon corps vient le prendre en otage. "Et tu s'ras là pour chanter une berceuse?" demandais-je en observant sa jolie bouche avec une envie qu'il m'est impossible de dissimuler. A défaut de songer aux moutons, je pourrais toujours tenter de me souvenir du nombre de coupe que je me suis enfilée sur la soirée, bien que le résultat sera sans aucun doute très approximatif puisque mes souvenirs se jouent déjà de moi

. Si je n'éprouve aucune gêne face à toute la gestuelle, plutôt affective, que je peux avoir à son égard, sa remarque et le regard qui va l'accompagner va littéralement me faire flancher, soulevant un délicieux poids au plus profond de moi. – J’te vois sourire ce soir. C’est tout c’qui compte. Je craque. Mon regard épris se perd dans le sien, subissant une vague déferlante capable de me mettre au sol."Et c'est en grande partie grâce à toi" Mes iris se perdant dans les siennes, je ne ressens pas un seul instant cette timidité à lui exprimer ce que je ressens, et que je n'ai jamais vraiment pris la peine d'avouer jusqu'à présent. Peut-être que l'alcool me rend définitivement romantique ce soir, ou peut-être qu'il est l'excuse pour saisir l'opportunité de dire ce que je ressens. Il saura désormais, et il ne pourra pas réellement m'en tenir rigueur. "J'ai fais pas mal de mauvais choix dans ma vie, mais s'il y a bien une chose dont j'suis certaine, c'est que m'être laissée entrainer par un coup d'un soir avec toi était l'une des meilleures décisions que j'ai prise.J'suis chanceuse de t'avoir et..." Ce n'était pourtant pas ce premier moment qui avait réellement déclencher notre histoire, mais bel et bien nos retrouvailles sur le continent australien et tout ce qui s'y était passé ensuite. Nous avions appris à nous connaître, délaissant de façon volontaire cette attraction entre nous pour une approche bien plus sensible, malgré que celle-ci ne se soit jamais réellement dissipée. Ce n'était pas cet homme ténébreux au regard charmeur qui m'avait fait flancher, mais ce qu'il y avait en dessous de cette carapace qu'il exposait aux yeux de tous."J'le savais finalement... Que je finirais par me faire piéger. On a fait cette partie de billard, et je savais déjà que j'allais tomber amoureuse de toi" Cette phrase qui pourrait paraîtra anodine relève pourtant d'une vérité. Je m'en étais amusée à l'époque, suscitant une moquerie de sa part, mais j'en étais bien là, et je l'avais senti. Cade avait su se faire une place dans ma vie et dans mon coeur, et il me semblait désormais impossible de l'en déloger. "Alors vas-y, j'suis toute à toi" ironisais-je, pesant pourtant bien mes mots. Loin de moi l'envie de vouloir l'effrayer après de tels aveux, je tente de l'amadouer par la douceur de mes lèvres, qui se perdent volontairement sur son visage, se rapprochant dangereusement du parfum enivrant qui émane des siennes. "– T’essaies de m’avoir là. T’oublies juste que moi, j’ai pas bu une seule goutte d’alcool ce soir…" Un air amusé vient troubler un instant mon sérieux du moment, j'observe successivement ses yeux et sa bouche, ne reniant pas mon envie. "Et depuis quand tu as besoin de boire pour succomber à mes charmes?" Je n'ai pas l'intention d'abandonner, et ce jeu pour pour le faire flancher me fait probablement céder avant lui, me rappelant combien j'aime sentir ses mains sur mon corps et sa peau se coller contre la mienne. " J'ai manqué ma représentation sur le comptoir, mais j'accepte de t'faire une petite démonstration de mes talents de danseuse en privé si tu veux...Et sans te demander le moindre billet!" Les arguments étaient là, tous capable de foutre en l'air les bonnes intentions de ce cher Grimes, qui se refuse peut-être à profiter de mon ivresse du moment. "– T’auras assez d’énergie pour aller au bout du show ? J’refuse que tu m’laisse tomber en plein milieu !" Cette simple idée retrousse mes lèvres, j'étais tout bonnement incapable de savoir ce qui se passerait dès lors que mes pieds auront retrouvé le sol, alors lui promettre une telle chose...

Ma bouche effleure furtivement la sienne, nourrissant de façon certaine le désir que j'éprouve pour lui. "- Peu importe ! J’t’accompagne !" La délivrance que j'éprouve lorsque ses lèvres trouvent définitivement les siennes s'exprime à travers une longue inspiration. Pas de représentant de la loi pour nous arrêter, et il semble enfin enclin à en profiter. Mes doigts, désormais libérés de son emprise, viennent glisser sur sa nuque. D'un geste aussi vif qu'exaltant, il réduit le faible espace entre nous pour me soulever. Mes bras viennent s'accrocher machinalement à lui. Désormais prisonnière entre sa silhouette et l'un des murs de cette maison, je m'offre à lui, accordant peu d'importance à ce manque d'équilibre qui pourrait rapidement nous attirer des problèmes. Les paupières closes, je me laisse envahir par toutes ces émotions qu'il suscite en moi. "- Sav..." Si c'est un appel à la résistance, qu'il ne compte pas sur moi pour calmer ses ardeurs. Mes cuisses glissent finalement le long des siennes, me laissant déposer les pieds sur le sol pour garantir la suite. Mes mains se chargent de faire tomber au sol sa veste, alors que je trouve la force de me séparer du goût addictif de ses lèvres pour l'aider à se débarrasser de ce tee shirt. Je me pince les lèvres, observant son torse avec une appétence certaine. Mes doigts saisissent les siens, l'attirant dans ma fuite, avant que je ne sois plus capable de résister du tout.

L’euphorie que Savannah montrait ce soir là contrastait énormément avec le subtil cocktail de colère et de tristesse qu’elle avait s’était concocté il y avait quelques semaines déjà. Ses larmes avaient laissé place à des sourires stimulants, et cette rage qu’elle avait déversé sous forme de mots quand elle s’était adressée à Cade s’était complètement dissipé sous un sulfureux désir de rapprochement physique qui surprenait quelque peu l’ex agent fédéral. Bien entendu, depuis sa dépression, il avait su retrouver la jeune femme petit à petit et tous les deux avaient passés du temps ensemble jusqu’à récupérer une petite complicité non négligeable après tant d’émotions. Mais cette absence de pudeur qui la poussait à grimper sur lui alors qu’il allait pour la raccompagner était quasi inédite. Il la savait audacieuse et prête à se jeter dans des histoires rocambolesques comme lorsqu’elle s’était lancé dans cette partie de Poker avec des types louches sans même se demander comment elle sortirait de là saine et sauve, ou quand elle n’avait pas hésité à le suivre dans son enquête mystérieuse le soir de leurs retrouvailles surprises à Brisbane. Cette fois, c’était bien l’alcool qui avait raison de Savannah et qui agissait comme une grande dose de caféine ou comme une bonne boisson énergisante aux effets tempétueux. Elle n’avait vraiment pas envie d’aller dormir malgré son incapacité momentanée à gravir les quelques marches de son entrée. Une excuse pour qu’il la porte comme une princesse. Attention les enfants, La Belle au Bois Dormant fait de la résistance… "Et tu s'ras là pour chanter une berceuse?" Malgré ses conseils, Savannah poursuivait dans ses charmantes tentatives. Dans ses yeux bleus, on pouvait cependant voir le petit reflet de l’excitation mêlée à une fatigue qu’elle se force à répudier. Cade esquissa un petit sourire amusé et il ne fallu pas plus d’une phrase pour qu’elle se lance dans une déclaration aussi passionnée que sensible. Savannah était d’une honnêteté stupéfiante et c’était sans doute l’un des effets de son état alcoolisé. Si certains peuvent sortir une flopée de conneries lorsqu’ils ont bu un verre de trop, d’autres peuvent en revanche se livrer à cœur perdu et balancer le contenu de leurs têtes sur la table. Les yeux rivés dans les siens, Grimes n’en perdait évidemment pas une miette, et cet aveu aurait pu l’effrayer. Pourtant il n’en était rien. Une sorte de satisfaction l’envahit et elle allait de paire avec cette envie folle de l’embrasser pour sceller cet attachement réciproque. "Alors vas-y, j'suis toute à toi".

Cette phrase le parcouru tout entier. Elle en était fantasmante. D’autant plus que la jolie blonde ne lésinait pas sur le contact physique puisqu’elle déposait des baisers sensuels tout près de ses lèvres. Devait-il en profiter tout en sachant qu’elle n’était pas sobre ? d’autres ne se poseraient pas la question. "Et depuis quand tu as besoin de boire pour succomber à mes charmes?" Elle avait raison. Cade avait cédé aux avances de Savannah dans tous les états possibles, mais le plus souvent quand il n’avait pas une goutte d’alcool dans le sang. Il n’en avait pas besoin. Son corps, ses caresses et la douceur de ses lèvres sur lui méritaient largement de se laisser envahir et de s’en rendre compte. – Et depuis quand boire te rend aussi impatiente ? Impatiente ? C’était gentillet. Ça bouillonnait en elle pour qu’elle le séduise de façon aussi torride. " J'ai manqué ma représentation sur le comptoir, mais j'accepte de t'faire une petite démonstration de mes talents de danseuse en privé si tu veux...Et sans te demander le moindre billet!" Grimes ne résisterait pas bien longtemps si elle se mettait en plus à lui mettre de telles images en tête. Sa bouche venait maintenant le frôler avec envie, il pouvait sentir ses lèvres toucher très légèrement les siennes et une chaleur incontrôlable le saisit. - Peu importe ! J’t’accompagne ! Elle avait joué brillamment puisqu’il céda avant elle et captura sa sublime bouche pour un long baiser lascif qui devint bien vite langoureux et suave a mesure que ce désir en lui s’embrasait. Ses paumes de mains sur ses cuisses, et bientôt sur ses fesses, plus rien ne le retenait sauf peut-être ce mur qui les arrêta brusquement en chemin mais qui était d’un appui fort utile. Emporté par son ardeur sublimée par une déclaration d’amour insoupçonnée, Cade laisse échapper son surnom dans un souffle près de son oreille. Il dévore sa nuque, revient sur sa mâchoire mais perd ses lèvres quand elle décide de le débarrasser de sa veste et de son tee-shirt. Savannah semble inarrêtable et prête à l’emmener tout au bout. Il le voit dans son regard malgré le peu de lumière, il sent d’ici cet appétit qui la dévore et qui se transmet très facilement. Sans résister, il la suit et monte à l’étage, profitant de ce moment pour se débarrasser de ses chaussures dans l’escalier en se marchant sur les talons. L’empressement de Sav lui tire un rictus et il franchit le seuil de la chambre en espérant pouvoir retrouver ses lèvres rapidement… Elle décidait. D’un geste, elle lui ordonna de s’asseoir au bout du lit et elle recula de quelques pas sans le lâcher du regard. Ça lui plaisait. Beaucoup. C’était ce désir qu’elle animait et qu’elle s’amusait à entretenir en se déhanchant face à lui… c’était cette vague déferlante qui, s’il l’écoutait, lui ferait perdre la tête. Il s’appuya sur ses bras, en arrière, et il l’admira sans pouvoir se retenir de se mordre la lèvre. – Tu vas me tuer… Ses yeux passèrent de son visage à ses courbes tellement attirantes qui se dévoilèrent quand sa robe s’ouvrit et tomba au sol. Elle était tout ce qu’il voulait. Belle, séduisante et voluptueuse. L’excitation atteignait son paroxysme. Il n’attendait qu’une chose ; pouvoir l’avoir contre lui. La sentir vibrer sous ses doigts et voir ses jolis yeux s’abandonner sous un plaisir qu’elle ne dissimulerait pas non plus… Il n’y tenait plus et se redressa quand elle le chevaucha. Il fit glisser ses mains du bas de son dos jusqu’en haut. "J'suis toute à toi". Sans attendre une seconde de plus, Cade l’embrassa plus fougueusement. Son dos trouva cette fois le drap quand il se retourna pour l’y déposer, sans retenir ses gestes puisque, prit dans ce tourbillon de désir, il passerait probablement outre les préliminaires interminables…

Bien vite, après avoir laissé tomber les sous-vêtements sur le plancher, Cade remonta sa cuisse contre lui et n’écoutait plus son palpitant qui semblait toujours proche d’un rythme maximum au moment où il s’immisça en elle. Ce soupir qu’elle lâcha était aussi jouissif que la sensation qu’il ressentait et pour en profiter, il plongea ses yeux dans les siens.

Ce moment de répit dans la Chevrolet ne signera pas pour autant le début d'une longue nuit salvatrice . Pas tout de suite en tout cas. Les effets de l'alcool sont encore bien présents, me rendant particulièrement différente de ce que je suis habituellement, oubliant toutes ces valeurs auxquelles j'accorde une grande importance en temps normal, cette bonne conduite que je m'efforce à adopter quotidiennement. Assise sur le plan de travail de la cuisine, je parviens encore à m'amuser sur mon propre sort. Les conséquences désastreuses ne sont pas encore apparues que je les appréhende déjà, et j'aspire à ce que mon sauveur du moment vienne à partager sa solution miracle et ainsi éviter la mine complètement défaite du lendemain. Il ne l'aura pas, me laissant presque surprise par une telle annonce et suspicieuse. Cette remarque, qui sonnerait presque comme une attaque, ne l'est pas. Je ne le vois pas comme un accro de la bouteille, mais il faut avouer que sa capacité a encaisser une bonne dose sans donner l'impression de subir le lendemain m'a toujours laissée admirative. Je dois cependant me faire une raison , rien ne pourra me venir en aide, et il est donc le seul capable de pouvoir alléger la peine par sa présence et la bienveillance dont il fait preuve. On peut dire qu'il est clairement l'homme de la situation, une fois de plus, j'espère cependant lui épargner l'image peu flatteuse que je lui offrirais si mon corps n'était plus en mesure de supporter ce que je lui avais infligé jusqu'alors. Et pour m'assurer qu'il ne cherchera pas à fuir cette scène presque inéluctable, je le retiens en le bloquant avec mon corps, usant d'une voix des plus sensuelles pour le faire faiblir. Ce n'est pourtant pas cette raison qui me poussera à partager avec lui l'inavouable. Ce regard qu'il m'adresse et la sincérité ressentie dans ses mots auront raison de moi un instant, et me pousseront à faire preuve d'une sincérité absolue, comme si j'éprouvais soudainement le besoin de partager toutes ces choses avec lui. Plus aucun filtre, aucun sentiment de gêne dans le grain de ma voix ou dans ce regard que je lui accorde, je veux juste pouvoir lui avouer sans rien attendre de sa part. Je ne cherche pas à déceler la moindre réaction, et mon attitude aguicheuse prend le relais, sans se soucier un instant qu'il puisse vouloir rétorquer à ce sujet. Je n'ai pas envie de gâcher cet instant, et la seule chose qui m'importe c'est de pouvoir lui faire savoir à travers toute cette gestuelle mon attachement, encore faut-il qu'il cherche à vouloir en profiter. Mes lèvres se déposent avec lascivité sur son visage, à plusieurs reprises sur sa joue, déviant dangereusement vers sa bouche qui me semble si attractive, agissant comme un aimant sur la mienne. "– T’essaies de m’avoir là. T’oublies juste que moi, j’ai pas bu une seule goutte d’alcool ce soir…" . Cette simple réplique aurait pu me décourager si je ne ressentais pas cette attirance mutuelle à mon égard,comme s'il faiblissait un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait à mes côtés. "Et depuis quand tu as besoin de boire pour succomber à mes charmes?" Qui pourrait le blâmer de vouloir profiter de la situation alors que j'emploie les meilleures armes pour le faire succomber à un plaisir partagé et que je suis à l'origine de cette envie? Si l'alcool me rend particulièrement délurée ce soir, ce désir que j'éprouve à son égard n'a rien d'inédit, il est juste impossible pour moi de vouloir l'ignorer après tout ce qu'il fait quotidiennement pour moi, et ce liquide qui parcourt mes veines m'offre comme un moment de lucidité absolu sur lui et ce qu'il me fait ressentir. – Et depuis quand boire te rend aussi impatiente ? Je souris face à l'énergie qu'il met pour tenter de gagner du temps, visiblement plus résistant que je ne l'avais imaginé. "Je fais juste preuve de bien plus de discernement... "

Cette volonté de le faire flancher se poursuit alors que je revendique mes talents de danseuse, lui proposant une démonstration privée alors que la distance qui sépare nos bouches devient un véritable supplice, repoussant un peu plus ma capacité à résister au goût et la douceur de a bouche . Elle aura pourtant gain de cause alors que ses lèvres viendront trouver les miennes, dans un baiser qui sonnera presque comme viscéral face au souffle lourd que nous laisserons échapper, libérés de cette frustration qui se joue de nous depuis notre passage dans sa voiture. Ce toucher divin gagne rapidement en intensité, rendant cet échange plus fiévreux lorsque de ses bras, il vient bloquer ma silhouette contre le mur. Mon visage se relève, et je savoure sans plus attendre l'assaut de ses lèvres sur le pourtour de ma mâchoire et dans le creux de mon cou. La tension est palpable, me rendant particulièrement impatience alors que je m'affaire à ôter une partie de ses fringues. Il ne pourra plus faire marche arrière, et pour m'en assurer, je l'incite à me suivre à l'étage afin de rejoindre ma chambre. Je ne cherche pas à dissimuler cette envie de garder le contrôle, et par une attitude entreprenante et sensuelle à la fois, je le pousse afin qu'il puisse profiter d'une place de première classe pour observer le spectacle. Le regard pénétrant, je penche légèrement mon visage vers l'une de mes épaules, m'affairant à respecter une promesse. Mon déhanché ne sonne pas comme une nouveauté, mais la Savannah de ce soir n'a visiblement aucune gêne à l'effectuer, dénuée de tout jugement, et ce n'est pas la remarque de l'ancien agent qui fera naître en moi une certaine pudeur .– Tu vas me tuer…  Je souris, plus charmeuse que jamais, me jouant de cette pénombre qui surplombe la pièce alors que je viens claquer ma langue sur mon palais pour exprimer un refus à cette remarque " Tttt.... Tu restes avec moi" En vie, c'est clairement ma demande. Déterminée à le tenir en haleine, je me débarrasse de cette robe pour lui offrir une vue encore plus imparable. Quelques mouvements de bassin pour nourrir d'avantage l'envie que je suscite probablement en lui, et je m'approche dangereusement, prête à succomber à ce regard qu'il m'adresse lorsque je viens m'installer sur lui. Le simple ressenti de ses doigts qui remontent le long de mon dos suffit à faire frissonner mon corps tout entier. Un dernier rappel pour qu'il sache profiter de cet aveu déjà évoqué lorsque nous étions dans la cuisine et je me soumets à ce désir qui nous occulte depuis désormais bien trop longtemps et qui nous dévore à nous en faire perdre la raison. Ma bouche retrouve sans aucune retenue la sienne, offrant une suite des plus prévisibles alors que mon corps se retrouve basculé sur le lit, prêt à subir l'assaut du sien. Les secondes semblent insoutenables, et je relève finalement les paupières, découvrant ce regard qu'il m'adresse avec une satisfaction que je ne peux nier, ce besoin de vouloir me posséder toute entière et de partager ce moment de délivrance avec moi. J'effleure du bout des doigts ses bras, remontant jusqu'à ses épaules alors que son visage se trouve à quelques centimètres du sien. Et c'est dans un souffle chaud que je retrouve ce sentiment extraordinaire lorsque son corps se lie au mien. Cette sensation d'apesanteur me consume, me poussant à me cambrer et je ne parviens pas à de me défaire de ses iris, comme si tout ce que nous ressentions s'exprimait à travers cet échange. La respiration haletante, je peine à garder le rythme, comme si toutes ces émotions me surpassaient, et que j'étais dans l'incapacité de les gérer. Son corps se relâche finalement sur le mien après avoir atteint le plaisir extrême. J'ai la gorge sèche, le palpitant qui résonne dans tout mon corps, mais la seule chose qui m'importe c'est de sentir sa peau contre la mienne. Mes paupières se referment alors que ma main vient caresser nuque avec une extrême douceur, mes lèvres se rapprochent un instant de son oreille, venant susurrer avec une pointe d'amusement. "Je t'ai eu", comme si tout ca n'était qu'une envie de jouer face à lui, et lui faire savoir que je pouvais me montrer redoutable lorsque je voulais arriver à mes fins. Il n'en était rien, et il le savait. L'humour restait une arme infaillible pour dissimuler les vérités, même lorsque l'alcool était de la partie. Espérons que ce soit la seule chose dont il se souvienne pour expliquer toutes mes frasques de ce soir.

Mes paupières tentent de s'ouvrir, et ce simple essai est fructueux, une véritable torture, comme si la lumière du jour me brûler la rétine. Je grimace, et trouve après quelques secondes le courage de résister à cette attaque, devinant bien vite le visage de Grimes sous mes yeux, visiblement plus éveillé que moi. Il est là, avec un sourire mi-amusé mi-moralisateur, plus frais que jamais, attendant peut être impatiemment de voir les ravages du champagne que mon corps subit de plein fouet. Et ce simple fait me fait lâcher un grognement alors que je tente de dissimuler mon visage dans le creux de mon bras. Allongée sur le ventre, les cheveux en bataille, le visage témoignant d'une soirée bien trop arrosée, je déchante. Cette sensation qu'une aire d'autoroute habite désormais mon esprit est à son apogée, mais je sais qu'il faudra un peu de temps avant qu'elle ne disparaisse, je vais devoir en attendant me contenter de composer avec elle. Pour faire bonne figure face à Grimes, je prends sur moi pour tenter de paraître faiblement touchée par la situation, mon visage se relève, constatant le manque de tissus sur mon corps. "Tu peux me dire pourquoi je suis nue dans mon lit?" Cette simple réplique suffit à me faire lâcher un rictus moqueur qui instantanément me rappelle à l'ordre par une douleur localisée dans la tête. Le karma. Évidemment que je me souvenais de cette soirée, et je n'en oubliais pas non plus le plaisir que j'avais éprouvé en rejoignant ce lit, mais je pouvais toujours m'amuser à lui faire croire le contraire...

" Tttt.... Tu restes avec moi" En vérité, Cade ne comptait aller nulle part ni mourir d’un arrêt cardiaque, là, assit sur le lit, en regardant Savannah se déhancher devant lui. Son palpitant battait certes la chamade mais il adorait cette sensation incontrôlable et il aimait cette chaleur qui grimpait en lui comme une tornade envahissante qui allait avoir raison de lui, c’était couru d’avance. Comment faire autrement ? Ses sentiments pour Savannah se mêlaient à cette attirance si intense qu’il avait pour elle alors qu’elle prenait le contrôle des choses. Il se laissait faire. Il observait presque à la manière d’un personnage de dessin animé, la langue pendante au sol et l’envie de lui bondir dessus pour s’approprier la moindre parcelle de ce corps si parfait. Savannah lui dévoilait sans pudeur, esclave probable de l’alcool qui courrait dans ses veines et qui faisait la joie d’un Grimes, pour une fois complètement sobre. S’il paraissait profiter de son état d’ivresse, l’ex agent fédéral pensait que la jolie blonde était bien consciente de ce rapprochement physique puisqu’elle venait de lui faire une déclaration enflammée qui reposait sur des faits bien réels. Et ce n’était pas inédit ; Tous les deux pouvaient se sauter dessus n’importe quand, et n’importe où. Pourvu qu’il n’y ait pas d’officier pour les arrêter.

Enfin contre lui, Cade ne mit pas bien longtemps à faire basculer Savannah sur le lit pour prendre le dessus. Impossible de résister plus longtemps, le show s’arrêterait là pour laisser place à un autre, bien plus charnel, et surtout basé sur le contact et le plaisir. D’ordinaire, faire patienter sa partenaire était un jeu. Mais Cade ne tenait plus, il fallait qu’il possède Savannah toute entière, physiquement et moralement et qu’il lui communique, par de multiples vagues de jouissance, toute l’envie d’elle qu’il détenait au fond. La voir se cambrer et admirer tout son plaisir dans ses yeux bleus était aussi délicieux que de ressentir cette pression aller et venir contre lui. Il profita de toute la sensualité de Savannah durant cet instant. Il joua avec sa bouche, fit glisser sa main le long de son profil, effleurant la moindre de ses courbes tandis que son souffle accélérait et ralentissait au rythme de son bassin. Sa nuque ne fut pas en reste puisqu’il s’y logea quand son corps fut parcouru de l’ultime vague. La plus vive. La plus violente. L’une des meilleures sensations au monde. Quelques secondes au-dessus de toute réalité et il se relâcha complètement, tentant doucement de reprendre ses esprits. Les caresses de Savannah l’y aidait. Elles étaient apaisantes et délivrait un message si agréable. "Je t'ai eu". Encore sous l’effet de cet orgasme, Il se mit forcément à sourire en entendant cette remarque. – T’es trop forte pour moi… Effectivement, Savannah a toujours de très bons arguments, elle le sait bien ! Saisissant doucement son menton entre son pouce et son index, il déposa un, puis deux baisers sur ses lèvres en inspirant longuement.

Le jour s’était levé depuis longtemps quand Cade ouvrit les yeux et tâcha de remettre ses idées en ordre. Il n’était pas chez lui mais il reconnu les lieux sans trop de mal. Il porta une main à son œil et se frotte la paupière. Les draps lui touchaient la peau…au niveau du bas ventre. Il était nu. Il redressa la tête, attrapa le réveil sur la petite table de chevet pour se rendre compte de l’heure. Puis son regard fut attiré de l’autre côté, sur cette fille qui ne lui était pas inconnue et dont la position ainsi que le sommeil tardif lui tirèrent un sourire amusé. Il se tourna, retint sa tête avec sa main et la scruta un petit moment. Savannah Williams était sans nul doute une des jeunes femmes à la mine post-festive la plus adorable qu’il avait vu dans sa vie. Ses cheveux blonds lui cachait une partie de son visage et il aurait voulu faire courir sa main de cette épaule dénudée, jusqu’à ce dos et cette cambrure de rêve. Il ne fit que regarder. Quelques petites minutes avant qu’elle ne se réveille. Sans bouger, il admire la façon avec laquelle elle découvre les petits maux d’une cuite au champagne suivie d’une partie de jambes en l’air frénétique. Souriant, presque moqueur, il reste silencieux. "Tu peux me dire pourquoi je suis nue dans mon lit?" Non… elle ne lui ferait pas le coup du « j’avais trop bu, je ne me souviens de rien ! » - J’ai peut-être profité un peu d’toi pendant que tu frôlais le coma éthylique… Pas l’meilleur coup de ma vie, j’te l’avoue. Devait-il lâcher ce qui, en cas d’oubli, lui remettrait forcément le cours de la soirée en tête ? Ca lui brûlait trop les lèvres. – Mais ça on s’en fout puisque t’es « amoureuse » et « toute à moi » !... Il jouait avec ses mots et un rictus ne quittait plus ses lèvres.  

Cet état d'ivresse liée à ce que ce cher Grimes fait naître au plus profond de moi me rend terriblement addictive à lui. Ce soir, il n'est plus question de retenue, je perds mon innocence sous ses doigts, ayant ce besoin constant de le sentir contre moi, littéralement obstinée à ce qu'il devine l'authenticité de ces sentiments que j'éprouve à son égard. Il ne s'agit pas uniquement de ce désir qui me consume de l'intérieur depuis toujours, cela fait bien longtemps que notre relation ne résume plus à ce simple fait, mais bel et bien de cette vague déferlante qui submerge cette organe qui me maintient en vie. Peut-être qu'il ne parviendra pas à déceler cette subtilité, et c'est certainement la raison pour laquelle je viens à employer des mots capables de tout faire basculer. Des confessions dont je ne suis souvent pas adepte, encore moins lorsqu'il s'agit de les offrir à un homme autrefois réfractaire à l'idée de mêler sa vie à celle d'une tierce personne, et qui m'a poussé à me murer dans le silence par sa vision des choses. Mais je ressens présentement ce besoin , sachant pertinemment que mon état du moment le poussera à ne pas m'en tenir rigueur. Et afin de faciliter l'ingestion de ces derniers à un Grimes probablement surpris, je poursuis sans relâche cette mission de le faire succomber par la proximité et la douceur de mes lèvres. Une réussite que je me plais, l'espace d'un instant, à associer à une satisfaction soudaine de sa part et une réciprocité inavouée. Mon manque d'adresse ne semble avoir aucun impact face à l'attraction du moment. Cette dernière nous conduit jusqu'à la chambre pour éveiller d'avantage l'envie que je suscite sans aucun doute déjà en lui et qui me brûle toute entière moi aussi. Cette prestation dont il est le seul à avoir l'exclusivité ce soir, et qui sonne presque comme une offrande alors que je me trémousse ,avec une certaine complaisance, sous ses yeux.

Si Cade avait douté jusqu'à présent de ma capacité à rejoindre le lit sans m'écrouler quelque part dans la maison pour me laisser porter par l'effet secondaire ultime de ce breuvage, je lui prouve combien il peut se montrer bien plus attrayant qu'une bonne nuit de sommeil réparatrice. Son corps surplombe le mien, me laissant l'opportunité de croiser son regard malgré l'obscurité de cette chambre. Mes yeux vacillent entre ce dernier et cette bouche dont s'échappe un souffle lourd et terriblement envoûtant lorsque son corps rencontre le mien. Je me pince les lèvres à plusieurs reprises, tentant d'étouffer silencieusement cet effet de plaisir qu'il provoque par ses mouvements. Mon nez flirte avec le sien, et je m'obstine à garder le contrôle, et savourer chaque seconde qu'offre cette sensation incroyable. Chacun de mes sens est en éveil, et il les nourrit avec force, d'un baiser passionné échangé à la douceur de ses doigts qui parcourent ma peau. Ce sentiment de bien être absolu se poursuit un instant lorsqu'il succombe, me laissant apprécier les battements de son coeur qui s'accordent aux miens. Et parce que la sincérité de ce moment est à son comble, je ne peux m'empêcher de marquer le coup par une remarque qui n'est plus si surprenante entre nous. "Je t'ai eu" Comme s'il n'avait s'agit que d'un simple jeu pour obtenir ce que je souhaitais. Cette remarque aurait très bien pu le vexer s'il n'avait pas deviné qu'elle était là uniquement pour contredire cette évidence. "– T’es trop forte pour moi…" Mes lèvres se retroussent, définitivement satisfaite par ses mots, alors que je m'enivre à nouveau du délicieux parfum de ses lèvres lorsque celles-ci se déposent sur les miennes avec tendresse.

La lumière du jour est aveuglante, suscitant sans plus attendre une grimace pour tenter de la contrer. Mon corps est immobile dans le lit, comme si bouger le moindre membre pourrait être une souffrance supplémentaire à cette vilaine gueule de bois. Et comme si ce n'était pas suffisant, Cade est au premier plan pour contempler les conséquences de cette phase d'insouciance survenue la veille. Je rumine, tentant de contrer ses plans l'espace de quelques secondes. Mais ce n'est pas à un vieux sage qu'on apprend à faire la grimace, évidemment qu'il sait ce que j'endure, alors je m'affaire à tenter de garder le peu de fierté qu'il me reste en minimisant les faits. "Tu peux me dire pourquoi je suis nue dans mon lit?" L'occasion de détourner son attention et de partager son amusement un instant. "- J’ai peut-être profité un peu d’toi pendant que tu frôlais le coma éthylique… Pas l’meilleur coup de ma vie, j’te l’avoue" Ce sourire qui instantanément apparait sur mes lèvres. "J'suis pas sûr que ce soit très légal tout ça, faudrait que j'me renseigne..." soulignais-je en me frottant le visage, dans l'espoir d'effacer les traces peu flatteuses d'un lendemain de soirée bien chargé. La voix de Cade va attirer de nouveau mon attention. "– Mais ça on s’en fout puisque t’es « amoureuse » et « toute à moi » !" Mon regard se balade à travers le sien, comme si je tentais de déceler la véracité de ses propos. Mais c'est inutile. Bien sûr que j'ai dit tout ça, et je me souviens encore parfaitement de l'absence totale de honte sur le moment et de ce qui m'avait pousser à le faire. Ce qui est loin d'être le cas alors qu'il m'observe avec ce sourire. Mon visage retombe sans ménagement sur l'oreiller afin de me défaire de cet air moqueur. "Bon sang, faudrait qu'on m'interdise de boire..."lançais-je, de façon peu audible à travers le tas de plumes. Je trouve le courage de l'affronter à nouveau alors que je fronce brusquement les sourcils, exprimant une crainte soudaine en regardant successivement la porte de la chambre et son corps de rêve à mes côtés, avec une certaine exagération. "Attends deux minutes.... Tu aurais entendu toutes ces choses....Et tu aurais fait le choix de rester?!" Un fin sourire vient trahir mes propos, ne pouvant m'empêcher de lui faire remarquer que sa présence ici relevait presque d'un miracle. Cade Grimes aurait clairement flippé dans ces mêmes conditions au début de notre relation. Alors que s'était-il passé?

Alcoolisée ou pas, Savannah Williams était bien consciente du pouvoir qu’elle détenait sur Cade. Ca, depuis le début d’ailleurs. Depuis qu’il lui avait offert ce premier verre à Los Angeles et qu’elle avait usé de ce regard charmeur pour qu’il ne cache plus son envie de passer la nuit avec elle. Le temps avait fait son boulot et si aujourd’hui, elle l’attirait encore plus, c’était aussi parce qu’elle avait nourrit ses sentiments avec ses mots, avec sa douceur, son odeur et même simplement ses bras autour de son cou. "Je t'ai eu" Cela valait pour cet instant charnel qui se terminait, mais aussi pour leur relation dans sa totalité. Lui qui pensait ne jamais la revoir en refermant discrètement la porte de la chambre d’hôtel se voyait désormais dépendant de sa présence. Le caractère inédit de cette situation était probablement la véritable explication au silence de Grimes lorsque la jolie blonde lui avait révélé être amoureuse. Il n’avait fait ce genre de confession lui-même que deux fois dans sa vie, et ces deux fois s’étaient soldés par de purs et cinglants échecs qui l’avaient incité à ne plus se sentir aussi faible face à ce que son palpitant pouvait lui souffler. Ce n’était pas pour lui tout ça. Du moins…son esprit tentaient d’en convaincre son cœur. – T’es trop forte pour moi… Il avait finit par fermer les yeux, épuisé, et persuadé qu’il ne servirait à rien de revenir sur les déclarations de Savannah alors qu’elle partirait aussi vite dans les bras de Morphée.

En la regardant dormir, Cade était capable de dire qu’il en avait fini de lutter contre ce qui était évident. La seule idée de ne plus revivre cette scène lui était pénible, Savannah était parfaite. Ses yeux encore fermés cachaient peut-être un mal-être temporaire dû à ses frasques de la veille, mais il la trouvait absolument adorable. Son organisme réclamait une dose de caféine et pourtant il restait là, la tête calée dans sa main et le drap pour seuls vêtements, à l’observer. Après plusieurs minutes, elle émerge et sa petite mine est évidente. Elle tire un sourire à un Cade moqueur. - J’ai peut-être profité un peu d’toi pendant que tu frôlais le coma éthylique… Pas l’meilleur coup de ma vie, j’te l’avoue. Le coma ? Elle en avait été très loin… il n’avait pas passé la nuit avec un légume vert, Dieu merci. "J'suis pas sûr que ce soit très légal tout ça, faudrait que j'me renseigne..." Savannah savait pourtant qu’il avait un petit coté borderline, elle aurait dû se méfier. Ah non, lui préférait vider son chargeur sur un type au sol plutôt que de profiter de jeunes femmes inconscientes et complètement soumises. – Mais ça on s’en fout puisque t’es « amoureuse » et « toute à moi » ! Il ne perdit pas une minute pour la taquiner avec ses propres mots, balançant alors une sorte de fierté qui ne le quitterait pas tout de suite. Un grand sourire montrant toutes ses dents s’était dessine sur son visage pendant que Savannah grimaçait, accablée par les faits. "Bon sang, faudrait qu'on m'interdise de boire..." Et maintenant elle allait mettre tout ça sur le dos de son état d’ivresse, comme si les bulles du champagne ingurgité lui avait fait perdre la tête. Non, il avait seulement aidé les mots à trouver le chemin vers sa si jolie bouche. – Comptes pas sur moi, j’y ai trouvé mon compte. Fit-il sans préciser s’il parlait de sa déclaration enflammée ou du show privé qui avait suivit celle-ci. Il se tourna et son dos heurta doucement le matelas. Les muscles de son corps se réveillaient eux-aussi peu à peu. "Attends deux minutes.... Tu aurais entendu toutes ces choses....Et tu aurais fait le choix de rester?!" C’était une très bonne remarque ! Il sourit pour lui-même et tourna la tête de son côté. – J’ai pas eu l’choix… Dans l’état où t’étais, j’ai pas voulu te froisser. La vérité, c’était qu’il avait été touché, et que son être entier n’avait demandé qu’à la serrer contre lui à défaut de pouvoir lui parler aussi librement.

Son air narquois s’évapora après quelques secondes malgré ce fin sourire logé sur ses lèvres, et il déposa délicatement sa main sur la joue de Savannah pour repousser une mèche blonde. – T’es plutôt jolie malgré une petite fiesta arrosée, une nuit de folies et un an de plus… Ses yeux se baladèrent dans les siens. – Joyeux anniversaire Williams. Un petit silence qui confirmait la sagesse dans ces quelques mots. – Pitié, ne m’dis pas que tu prévois un repas de famille, j’suis pas sûr de pouvoir le supporter encore une fois ! Cade se redressa un peu et vint déposer un long baiser sur les lèvres de Savannah qu’il avait rapprochés en lui relevant le menton de son index.