12 mai 2021. Depuis toujours, Hunter et Penny avaient grandi dans la rivalité. Alors qu’enfants, ce n’était que de la rivalité innocente, avec les années cette rivalité s’était transformée en rancune que même Hunter n’aurait jamais imaginé possible avec quelqu’un de son propre sang. Toutefois, il avait développé une certaine rage envers l’actrice et c’était difficile de s’en sortir. La jeune femme se montrait, en plus de cela, assez effrontée. Malgré les petits efforts du dealer, Penny faisait encore des pas en arrière alors qu’Hunter tentait difficilement de faire des pas en avant. Ce n’était à plus rien y comprendre. Les bras ballants, Hunter décida de ne pas insister plus que ce qu’il venait de faire. Il l’invita donc à partir, puisqu’elle avait eu les réponses qu’elle souhaitait : Hunter allait bien, personne n’avait à s’inquiéter.

Penny se montrait froide, et presque blessante. Heureusement, Hunter n’était pas de faible nature et il ne prenait pas mal ses propos. Il peinait à croire qu’elle puisse réellement penser ce qu’elle disait, en réalité. C’était d’une voix assez lasse qu’Hunter lui avait répondue, assez désespéré d’ailleurs. « I haven’t reported him yet. » Cette réponse l’étonna assez, Hunter ne put cacher sa surprise : un froncement de sourcils vint le trahir alors qu’il l’écoutait en dire plus. « He twisted the story in the media as soon as it happened, making himself look like the victim. I haven’t worked the courage to do something about it yet. » C’était souvent le cas dans ce genre d’histoires, faire passer la victime pour la coupable et vice versa. Hunter baissa les yeux, incapable de savoir quoi dire face à une telle situation. Même s’il n’aimait pas Penny, il ne lui souhaitait pas de mal pour autant. « It’s been really hard. » « I can’t imagine. » dit-il dans un murmur sincere. Et c’était vrai, personne ne pouvait se mettre à la place d’une victime d’agressions sexuelles. « I hope you’ll find peace. » ajouta-t-il finalement d’une voix un poil plus claire qu’auparavant. Hunter fit le tour du plan de travail, se dirigeant finalement vers le salon, les mains dans les poches. « I know I’m not the best cousin of the world and I’ll probably never be… But I don’t want you to be hurt either.» Finit-il par dire, levant finalement le regard pour croiser le sien, sans un sourire mais la voix encore une fois sincère.

Tu n’étais pas venue voir Hunter avec l’intention de lui parler de ce qui s’était passé pour toi l’an dernier. La dernière chose que tu voulais, c’est qu’il te prenne en pitié. Tu ne voulais pas user de ce traumatisme pour lui invoquer une quelconque sympathie pour ta personne. Pourtant, les mots avaient filé et la vérité se trouvait désormais entre vous deux sans que tu ne puisses la reprendre d’une quelconque façon. Tu évitais de croiser le regard de ton cousin, effrayée de ce que tu pourrais y lire. Tu sentais les larmes te monter aux yeux, mais tu refusais de te mettre à pleurer ici, devant lui. Tu as honte lorsque tu admets ne pas avoir porter plainte. Honte du temps que tu mets avant de trouver la force de le faire, honte d’avoir peur qu’on ne te croit pas, honte d’être aujourd’hui si sale par les gestes que le réalisateur a posé sur toi sans ton consentement. « I can’t imagine. » C’est bien trop souvent le problème. Personne ne peut réellement s’imaginer tout l’amas d’émotions contradictoires qui t’habite constamment lorsque tu penses à tout ça. À l’évènement lui-même et la manière dont tu as géré ensuite. Tu as mis tellement de temps à te reconstruire, ne serait-ce qu’un tout petit peu, et tu savais que tu n’étais plus aussi solide que tu avais pu l’être dans le passé. Tu ne l’avouerais jamais à voix haute, mais tu avais besoin de ton cousin. Tu avais besoin, du moins, qu’il te pardonne, mais ça ne semblait pas être chose possible. Pas aujourd’hui. « I hope you’ll find peace. » Tu parviens enfin à croiser le regard de Hunter et tu le sais sincère dans ses paroles. « I hope you can forgive me, someday. » Parce que ça, éventuellement, tu le savais que ça t’aiderait à trouver cette paix dont il te parlait. Mais pour aujourd’hui, tu n’as plus la force de t’épancher plus longuement sur le sujet. Pour aujourd’hui, c’est assez. Tu as besoin de sortir de cet appartement, tu as besoin de te retrouver seule et de laisser couler toutes ses larmes que tu retiens, loin du regard de Hunter. « I know I’m not the best cousin of the world and I’ll probably never be… But I don’t want you to be hurt either. » « I know. » Malgré ce que tu avais insinué plus tôt, tu étais consciente que ce n’était que ta colère et ta rancune qui l’avait sous-entendu et non pas ce que tu pensais réellement. « I’m gonna go. » que tu parviens à souffler d’une petite voix, retenant toujours ces larmes qui menaçaient d’embuer tes yeux d’une seconde à l’autre. « Just call your mum, ok? » Tu tentes de lui offrir un léger sourire, même si tu as plutôt l’impression que ça doit ressembler à une grimace tant tu dois te concentrer pour ne pas te mettre à pleurer. « I’m glad you’re okay. » Tu n’étais pas convaincue qu’il l’était, mais pour aujourd’hui, tu choisissais d’y croire alors que tu reprenais le chemin inverse, ouvrant et refermant la porte derrière toi, échappant un sanglot dès l’instant où tu te retrouvais à l’extérieur de l’appartement.