| (#)Jeu 1 Juil 2021 - 2:39 | |
| Charlie n’a plus qu’une seule hâte, désormais, et elle se résume à découvrir le travail qui est celui de Megan - ou peu importe comment elle l’appelle, tant que la plus âgée peut découvrir ses photos qu’elle décrit avec tant de passion et des yeux si brillants. Ce n’est pas une passion qu’elle partage mais elle n’a aucun mal à la comprendre, et cela ne l’empêche pas non plus d’être éternellement curieuse à ce sujet. Les instants de vie à jamais capturés sur papier sont toujours intéressants et ce ne sont pas ses enfants qu’elle prend sans cesse en photo qui pourraient dire le contraire. Bientôt, ils seront assez grands pour s’exprimer clairement et lui faire comprendre qu’elle les saoule déjà, et en retour elle leur fera comprendre qu’ils ont encore bien des années à devoir la supporter. La jeune femme navigue d’un sujet à un autre comme en terrai conquis, ce qui n’a rien pour déranger Charlie, elle-même habituée à ce genre de pratique. « Il me l’a pas dit d’ailleurs, comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ? » Sa première réponse consiste en un sourire qui pourrait être qualifié de nostalgique, quand bien même elle doute que ce soit réellement le terme approprié. “Il était le petit nouveau italien qui revenait de New York et se faisait appeler ‘Damon’, ça m’a rendu curieuse.” Elle ne devrait sans doute pas préciser à sa future femme qu’elle a été bien plus que curieuse, Megan le saura tôt ou tard, selon si l’italien crache le morceau avant elle ou non. Charlie n’en fera pas un secret, mais elle ne s’en vantera jamais pour autant - pas face à elle, en tout cas. Quand il s’agit de dire à Léo qu’elle a été la première sur le coup, le jeu est soudainement bien plus amusant.
Si la blonde persiste à croire qu’elle serait un modèle particulièrement horripilant, elle ne cherche pas pour autant à remettre en doute les paroles de son amie. Megan ne doute pas de son talent ; Charlie ne doute pas de sa beauté. Ce sont des faits : elle ne compte pas s’attarder dessus pour autant, surtout alors qu’elle n’a aucun pouvoir dessus. « Et si un jour l’idée de poser pour moi t’amuse, je te promets que tu perdras pas ton temps. » Son clin d'œil fait rire Charlie : elle n’a peur de rien, c’est une belle qualité. Pour une jeune femme qui pensait passer à la casserole lors de cette soirée, nul besoin de préciser qu’elle s’en sort particulièrement bien. “Si tu n’as rien contre m’entendre parler tout du long, alors considère que le rendez-vous est pris.” Silencieusement, elle lui souhaite qu’en retour les jeunes mariés soient assez patients l’un avec l’autre pour jouer le même jeu de poser pour le second. Une part d’elle a l’impression que Megan aimerait pouvoir être la muse du jeune artiste, mais sans doute ne fait-elle que sauter à la conclusion la plus simple, logique, rapide et arrangeante. En réalité, c’est surtout qu’elle ne comprendrait pas que le cela ne puisse pas être vrai.
« Tu as toujours voulu faire ça ? » “Je voulais être journaliste, mais je pense que la police me convient bien mieux.”
Elle lui laisse volontiers les reportages dans tout le pays, dans tout le monde même. Sans aucune jalousie, bien au contraire, elle a comme l’impression de lui remettre un flambeau qui n’a pourtant jamais été entre ses mains - puisqu’elle s’est contentée d’aspirer à devenir journaliste, sans jamais réellement aller au bout. Lorsque Megan en vient à accepter la proposition d’une rencontre à quatre, Charlie se rend enfin compte qu’elle aura bien des occasions pour apprendre à la connaître et que cette soirée n’est que la première de bien d’autres. Pour fêter leur prochaine rencontre, laquelle a été arrêtée sans même que l’avis de leurs maris soit pris en compte, la jeune policière commande une nouvelle tournée de boissons, portant un toast à la blonde qui a rapidement su gagner son amitié. |
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