Les astres semblaient s'aligner enfin pour Alma. L'on dit qu'il faut tomber très bas pour avoir la force de remonter la pente, et c'est sans doute ce qui lui était arrivée. Sa rupture subite avec Noah et son détour par l'hôpital lui avaient ouvert les yeux sur bien des choses : le surplus d'ambition et les jalousies mal placées n'amenaient pas toujours du bon. En pleine réflexion personnelle sur elle même et sur son entourage, la brune était parvenue à trouver le courage de corriger ses erreurs. C'est donc plus motivée que jamais qu'elle arpentait les rues commerciales de Brisbane à la recherche de l'une d'entre elles dans l'optique de la réparer. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour tomber sur celui qu'elle cherchait. Salut Maxence, tu vas bien ? Il semblait surpris de la voir, et la brune estimait que c'était à juste titre. En réalité, après leur dernière soirée, elle aurait préféré pouvoir se murer à tout jamais dans un trou de souris pour ne plus jamais le recroiser. Si elle était contente qu'il ait refusé ses avances ce soir là - pour tout un tas de raisons - elle était hallucinée du comportement qu'elle avait pu avoir. Maxence ne se considérait pas comme une homme bon, mais il n'avait pourtant pas démérité en ne profitant pas de la situation à son avantage. C'est pour ça qu'après avoir décidé de ne plus jamais le revoir, elle avait changé d'avis, estimant qu'il méritait des excuses. J'avoue tout, j'ai su que tu serais dans le coin aujourd'hui pour le travail. Alice, la personne qui était à l'origine de leur rencontre, était partie de Brisbane il y a des mois. Il n'empêche qu'ils s'étaient vite rendus compte avoir un cercle d'amis en commun, dont Stacey qu'elle avait recroisé très récemment. Loin d'avoir retrouvé la relation qu'elle entretenait autrefois avec la blonde, elle avait cependant réussit à glaner l'information qui lui avait permis de retrouver le Mayers ce jour. Information que Danika lui avait bien vite confirméé. Un sourire timide illuminait son visage, un peu plus rayonnant qu'à leur dernière rencontre. Ce n'était pas compliqué, à vrai dire, vu que sa situation s'était clairement améliorée depuis lors. Entre un nouveau travail et une remise en question totale de sa relation avec Noah, les choses semblaient plus simples et claires dans son esprit depuis quelques temps. T'as un moment à m'accorder ? Promis, je suis sobre cette fois. Sous entendu que cette fois elle ne tenterait pas de se rapprocher de lui de manière tout à fait inappropriée. La réflexion qu'elle venait de faire d'un ton amusé cachait pourtant un état de gêne rarement atteint pour elle, qui réussissait en général à se contrôler sans faire de vagues. C'était sans doute la première fois de son existence qu'elle devait faire face à ce genre de situations où elle même était en porte à faux, où elle même devait craindre de la réaction de quelqu'un. Il faut dire qu'habituellement, c'était Alma la grande moralisatrice de tous les maux de son entourage, et passer de l'autre côté du miroir lui paraissait réellement effrayant.

C'est une étrange sensation pour Maxence de partir ce matin voir un client. A vrai dire, il est même stressé le brun. C'est la toute première fois qu'il fait ça mais Dani lui fait confiance alors il ne va pas reculer. Quand il arrive devant le restaurant de la cliente, il souffle un bon coup avant de rentrer à l'intérieur et d'afficher son plus beau sourire. Et d'après lui, le rendez-vous se passe bien. Il ne se rate pas, le courant passe bien avec la gérante et elle semble même intéressée pour collaborer avec le vignoble. Elle prend tous les renseignements dont elle a besoin en indiquant qu'elle passera commande dans les semaines à venir. Il est à deux doigts de lui sauter dans les bras pour la remercier tellement il est heureux. C'est un gosse, Maxence. Quand il arrive à faire quelque chose de bien, il est content. Un dernier au revoir poli, un signe de main et il quitte le restaurant pour aller un peu plus loin dans la rue commerçante. Il réfléchit, il se refait le rendez-vous dans la tête et il n'en revient toujours pas. Son paquet de cigarettes à la main, il s'apprête à s'en allumer une quand une voix familière vient le couper dans ses pensées. Salut Maxence, tu vas bien ? Alma. Il ne s'attendait pas à la voir et il se demande si c'est un simple hasard qu'ils se croisent ici. A vrai dire, depuis la dernière soirée qu'ils ont passée ensemble, ils ne se sont plus parlé. Il n'a pas tellement cherché à la recontacter parce qu'il se demandait si c'était une bonne idée. « Salut, ça va très bien et toi ? » Est-ce qu'elle va mieux ? Est-ce qu'elle a réussi à se remettre de sa rupture ? Il n'en sait rien, il espère qu'il ne vient pas de lui poser une question piège. Il n'a pas très envie de la mettre mal à l'aise, plus qu'elle ne doit déjà l'être. J'avoue tout, j'ai su que tu serais dans le coin aujourd'hui pour le travail. Il fronce les sourcils en se demandant par qui elle a eu cette information. Même s'il se demande surtout pourquoi elle veut le voir. Est-ce qu'elle a envie de parler de la dernière fois ? Parce que lui, il est prêt à faire semblant que cette soirée n'ait jamais existé, si ça peut l'arranger. « Tu pourrais presque me faire peur. » Qu'il répond en riant légèrement, histoire d'essayer de détendre un peu l'atmosphère. C'est étrange entre eux, ils ressemblent un peu à deux inconnus. Il finit par allumer sa cigarette en l'observant, il est quand même heureux de la voir. Après tout, on pourrait presque dire qu'ils étaient devenus amis et c'était dommage de ne plus se parler juste pour un léger dérapage de la part d'Alma. T'as un moment à m'accorder ? Promis, je suis sobre cette fois. Il ne peut pas s'empêcher de rire à ses mots. Au moins, elle a l'air de le prendre un peu à la rigolade, c'est bon signe. « Bien sûr, j'ai terminé mon rendez-vous. » Il est tranquille pour le moment, il ne doit repartir que cet après-midi au vignoble pour faire le débrief du rendez-vous à Dani. D'ici là, il peut essayer de mettre les choses à plat avec elle. « Ca te va si on s'installe pour un café ? » Qu'il demande en lui montrant la terrasse d'un café juste à côté. Ce sera toujours plus sympathique plutôt que de rester comme deux idiots au milieu de cette rue.

Alma a toujours estimé que les relations humaines étaient bien trop compliquées. Le problème, c'est qu'elle s'épuisait à faire que tout allait bien pour tout le monde, au mépris de son propre bien être à elle. Avoir embrassé Maxence était certainement l'une de ses décisions les plus idiotes et d'autant plus dans l'était d'ébriété dans lequel elle se trouvait, mais ça avait aussi été la première décision depuis bien longtemps qu'elle avait prise pour son propre plaisir, égoïstement. Parce qu'on ne pouvait pas nier le fait qu'il était un beau garçon, parce qu'elle ne pouvait pas nier qu'elle avait un besoin fou d'avoir un contact avec un homme après sa rupture. Mais revoir Maxence aujourd'hui était compliqué, d'autant qu'elle ne savait plus désormais sur quel pied danser avec lui. « Salut, ça va très bien et toi ? » Il lui souriait, alors elle souriait aussi. La brune se concentrait pour essayer d'analyser chacun de ses mouvements, chacun des mots qui sortait de sa bouche et le ton qu'il employait : elle voulait savoir s'il était aussi gêné qu'elle. Ça va, merci. Elle lui avouait bien vite qu'elle avait su où le trouver aujourd'hui et regrettait presque instantanément l'avoir fait - mais il était trop tard. « Tu pourrais presque me faire peur. » Il le prenait bien heureusement à la rigolade, et Alma n'aurait su le remercier assez pour ça. Le ton léger que prenait la conversation la rassurait, elle détendait ainsi ses épaules, son sourire se faisait plus sincère. « Bien sûr, j'ai terminé mon rendez-vous. » La brune était ravie de ne pas se prendre un refus de but en blanc. « Ca te va si on s'installe pour un café ? » Elle opina du chef, surprise qu'il souhaite passer un peu plus de temps avec elle. Oui, carrément ! Elle souriait poliment Alma, mais elle était en réalité ravie qu'il ait prit cette initiative. Cela prouvait qu'il ne lui tenait pas rigueur de son acte irréfléchi de leur dernière rencontre, cela prouvait qu'elle n'avait pas complètement gâché leur entente naissante. Bien qu'elle n'avait pas imaginé avoir tellement de temps avec Maxence et que d'en avoir l'occasion la stressait toujours un peu, elle ne pouvait qu'être contente d'avoir l'opportunité de lui parler dans un cadre neutre. Ils n'attendaient pas bien longtemps avant de marcher quelques mètres et de s'installer sur la terrasse d'à côté. La température n'était plus aussi chaude qu'à l'été, mais il faisait toujours suffisamment bon pour profiter d'un café en terrasse. Alors, ton nouveau travail, c'est quoi exactement ? Ça te plaît ? Oui, Danika lui avait déjà raconté pas mal de choses sur Maxence, mais Alma voulait s'intéresser à lui. J'en ai changé moi aussi, ça fait quelques semaines déjà. On dirait que cette année, c'est la nôtre ! Savait-il qu'elle avait été embauchée en tant qu'agent immobilier ? Elle l'ignorait. Ce qu'elle savait, en revanche, c'est que la pente descendante qu'elle avait suivie pendant de longs mois était belle et bien terminée. Ce qu'elle savait aussi, c'est que Maxence avait traversé bien des épreuves jusqu'ici de son côté aussi. Il ne leur restait à tous les deux qu'à espérer que ces complications soient bel et bien derrière eux désormais.

La dernière personne qu'il s'attend à voir quand il sort de son rendez-vous, c'est bien Alma. Depuis le temps, il s'était résigné à l'idée qu'ils n'allaient plus jamais se parler. Il ne fait aucun doute qu'elle devait être gênée de la dernière soirée qu'ils ont passée ensemble. Même si pour Maxence, ce n'est rien de grave. Elle était bourrée, triste, ça arrive à tout le monde de déraper un peu. Et il espère aussi qu'elle ne lui en veut pas de l'avoir repoussé même s'il est persuadé que c'était la seule chose à faire. Ce n'est pas le genre de fille qui couche à droite et à gauche avec n'importe qui, il n'allait certainement pas en profiter. Peut-être que quelques années avant, il aurait pu le faire, mais ce n'est plus le cas maintenant. Ça va, merci. Il affiche un sourire pour essayer de la détendre. Elle n'est pas très à l'aise, ça se voit. Même s'il se rend vite compte que ce n'est une rencontre due au hasard. Alma savait qu'il serait là, elle s'est renseignée et ça l'amuse. Pourtant, ils sont voisins, ils peuvent se voir quand ils veulent en temps normal. Mais il ne relève pas, il est déjà heureux de voir qu'elle fait un pas vers lui, c'est une bonne nouvelle. Oui, carrément ! Ils s'installent à la terrasse d'un café un peu plus loin et cette situation pourrait presque être gênante. Tout du moins, on voit bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas, une petite gêne, des non-dits. Mais comme il ne veut surtout pas la gêner encore un peu plus, il attend simplement de voir ce qu'elle veut et ce qu'elle va dire. Parce qu'il s'attend à ce qu'ils parlent de cette fameuse soirée sauf qu'elle n'a pas l'air décidée à le faire de suite. Alors, ton nouveau travail, c'est quoi exactement ? Ça te plaît ? Elle a déjà des informations sur lui, il se demande bien qui a pu lui balancer tout ça mais ça ne le dérange pas. « Je suis commercial junior dans un vignoble et ça me plaît beaucoup ! Bon, c'est que le début, j'apprends encore mais ça me rend vraiment heureux. » Elle connaît un minimum sa vie, son parcours compliqué et une partie de ses erreurs. Alors il ne fait aucun doute qu'elle comprend que c'est une immense chance pour lui. Même lui, il a encore du mal à réaliser que ça lui arrive vraiment et qu'il n'est pas simplement dans un rêve. J'en ai changé moi aussi, ça fait quelques semaines déjà. On dirait que cette année, c'est la nôtre ! Il est surpris mais heureux pour elle, c'est une bonne nouvelle. Et il remarque surtout qu'elle a l'air bien plus joyeuse qu'avant. « C'est quoi ton nouveau boulot ? Et félicitations ! » Qu'il lance alors que le serveur vient prendre les commandes. Il se prend un café et laisse Alma commander tranquillement. Mais surtout, il a envie de crever l'abcès Max. Ce n'est pas le genre de mec qui va tourner autour du pot pendant des heures, très peu pour lui. Alors même s'il ne veut pas la brusquer, il va se risquer à poser une question. « Et mentalement.. Comment ça va ? » Oui, tout à l'heure elle a dit qu'elle allait bien. Mais à cette question basique tout le monde répond oui, il est rare de dire la vérité. Alors là, il lui tend la perche pour savoir le fond de ses pensées. Et aussi, il lui montre qu'il est prêt à l'écouter si besoin et qu'il s'intéresse réellement à son moral et son bonheur.

« Je suis commercial junior dans un vignoble et ça me plaît beaucoup ! Bon, c'est que le début, j'apprends encore mais ça me rend vraiment heureux. » Elle ne pouvait s'empêcher de l'observer, l'imaginant parfaitement en tant que commercial. Il avait le charisme nécessaire, et elle ne doutait pas, Alma, qu'il réussirait. Ça me fait plaisir de te voir comme ça. Heureux. Souriant. Non pas que Maxence était du genre à se morfondre sans cesse sur ses problèmes et à montrer clairement que les choses allaient mal, au contraire. Mais elle savait bien qu'il avait rencontré des soucis dans sa vie, et Alma s'était assez attachée à lui désormais pour être profondément heureuse pour lui. Réussir à échanger avec lui d'une manière si simple et dans la bonne humeur semblait inconcevable au vu de leur dernière rencontre, mais la simplicité qui se dégageait de leur conversation lui faisait un bien fou. « C'est quoi ton nouveau boulot ? Et félicitations ! » Elle sourit, pas peu fière de pouvoir annoncer qu'enfin elle pourrait entamer une carrière qui lui plaise réellement. La commande fut passée rapidement et le serveur tournait les talons pour leur chercher leurs cafés. Je suis agent immobilier pour Copeland Estates. Enfin, je suis surtout encore en formation, mais ça me plaît déjà beaucoup. Ils semblaient en être au même stade tous les deux dans leurs nouveaux emplois, le parallèle de leurs situations prouvait qu'il était temps pour eux deux d'aller de l'avant. « Et mentalement.. Comment ça va ? » Alma s'attendait à ce que l'abcès soit crevé concernant leur dernière soirée. Elle espérait cependant avoir un peu plus de temps pour être à l'aise avant de se lancer dans ce genre de discussion. Le sous entendu de la question était pourtant bel et bien présent : c'était le moment qu'elle redoutait tant, mais aussi celui pour lequel elle était venue là. Je vais bien, vraiment. Bien mieux qu'il y a quelques semaines en tout cas. Elle hochait la tête comme pour appuyer ses dires. Et c'est déjà le moment où je dois te présenter mes excuses pour.. l'autre fois. Ses mots étaient soudain plus hésitants, son ton plus discret. Elle ne savait pas comment formuler la chose. Et si l'autre fois, c'est Maxence qui était venu chez elle pour lui faire des excuses, cette fois ci son tour était venu à elle. Je suis désolée pour mon comportement, je regrette vraiment. Elle regrettait, avait honte, s'en voulait. Elle même ne savait pas comment elle avait pu en arriver à de telles extrémités, elle qui voulait toujours se montrer forte et faire face aux épreuves. J'étais triste, j'avais plus aucune confiance en moi, j'étais sou... Elle se confondait en excuses et en explications, tentant de prouver à Maxence qu'elle n'était pas qu'une pauvre jeune femme perdue dans la vie. Ça plus un beau mec dans mon salon, c'était pas le bon plan. Elle aurait sans doute mieux fait de s'arrêter plus tôt et de ne pas développer ses pensées, mais elle s'en rendait compte un peu trop tard. Oui, Maxence lui plaisait et elle ne s'en était jamais cachée : ce n'était ni une raison pour lui sauter dessus, ni une raison pour lui dire sur cette terrasse. Commençant à rougir, Alma ne savait plus où se mettre. Enfin tu vois ce que je veux dire. C'est le serveur qui vint la sauver de la catastrophe en posant leurs cafés sur la table. Elle eut un instant pour reprendre son esprit. Bref uhm... pardon pour tout ça.

Il est heureux, oui, vraiment. Ce nouveau boulot lui plaît, il a l'impression qu'il peut vraiment y arriver et considérer que ce nouveau boulot sera son boulot jusqu'à la fin de sa vie. Il l'espère, en tout cas. Ça me fait plaisir de te voir comme ça. Il sourit avant de lui retourner la question. On dirait bien qu'ils ont tous les deux pris un nouveau départ, un nouveau chemin. Rien que pour le meilleur. Je suis agent immobilier pour Copeland Estates. Enfin, je suis surtout encore en formation, mais ça me plaît déjà beaucoup. Il hoche la tête, c'est une très bonne nouvelle en plus d'être un bon métier. Et il l'imagine bien en agent immobilier, avec son sourire charmeur, elle vendra facilement. « Je sais qui je dois contacter si j'ai envie de déménager. » Qu'il lance en lui souriant. C'est toujours bien de connaître du monde dans tous les domaines, ça aide toujours quand on a besoin d'aide ou de quelque chose en particulier. Et bien qu'il soit content d'apprendre que professionnellement, ça a l'air d'aller, il veut savoir comment ça se passe mentalement. Autant dire que la dernière fois qu'ils se sont vue, c'était loin d'être la joie. Et quand il a quitté l'appartement de la brune, il se disait que c'était sûrement la dernière fois qu'il la voyait. Il est heureux de voir qu'il s'est trompé. Je vais bien, vraiment. Bien mieux qu'il y a quelques semaines en tout cas. Voilà une nouvelle qui lui fait encore plus plaisir. Elle sort vraiment la tête de l'eau et il savait que ça finirait par arriver. Et c'est déjà le moment où je dois te présenter mes excuses pour.. l'autre fois. Il secoue la tête négativement en l'observant, un léger sourire aux lèvres. « T'as pas à t'excuser, t'inquiètes pas. » Ce n'est pas dramatique en plus du fait qu'elle a largement des circonstances atténuantes. Et il la connaît, il se doute bien qu'elle n'aurait jamais fait ça dans son état normal. Je suis désolée pour mon comportement, je regrette vraiment. Il va finir par croire que c'était désagréable de l'embrasser. Bien évidemment, le brun trouve qu'elle dramatise bien trop cette situation. J'étais triste, j'avais plus aucune confiance en moi, j'étais sou... Il hoche la tête, parfaitement conscient de tout ça. Et c'est bien pour cela qu'il ne lui tient pas rigueur de ce petit dérapage. Ça plus un beau mec dans mon salon, c'était pas le bon plan. Max se retient de rire, particulièrement quand il voit la tête d'Alma quand elle se rend compte qu'elle a dit ça à voix haute. Elle a le chic pour se mettre toute seule dans des situations qui la mettent mal à l'aise. « Je retiens que je suis à ton goût. Intéressant. » Qu'il lance en haussant les épaules tout en gardant son regard planté dans celui de la brune. Elle tend des perches, évidemment qu'il plonge dedans pour l'embêter encore un peu plus. Le serveur vient poser les cafés, le brun attrapant directement le sien pour commencer à le touiller. Bref uhm... pardon pour tout ça. « Alma, t'as pas tué quelqu'un, tout va bien. » Bien sûr qu'il comprend pourquoi elle s'excuse et pourquoi elle se met dans cet état. Ce n'est pas le genre de personnes à faire ça, elle est très carrée Alma et elle a l'air de faire attention à tout. « Si ça peut t'aider, on peut dire que j'oublie tout ça et on passe à autre chose. » Parce qu'il n'y a aucun intérêt à ce qu'elle se torture pour ça, ce n'est rien. Et lui, il n'a jamais attendu d'excuses de sa part, juste à ce qu'elle revienne d'elle-même vers lui. « Même si ce serait dommage, ce baiser était pas désagréable. » Qu'il rajoute avec son sourire en coin habituel. Il peut pas s'en empêcher Maxence, encore moins avec Alma qui a la capacité de devenir rouge en quelques secondes, ce qui l'amuse beaucoup.

Il était simple de parler à Maxence. Rien n'aurait pu laisser paraître qu'Alma et lui étaient faits pour s'entendre, et pourtant, il avait toujours semblé à la jeune femme qu'elle était plus ou moins comprise à ses côtés. Ils avaient eu de nombreux désaccords, surtout sur sa relation avec Noah, en fait. Mais sans s'attarder sur ce genre de détails, il fallait bien dire qu'Alma avait toujours eu une facilité pour parler à Maxence d'un tas de choses qu'elle n'appréciait pas dévoiler à beaucoup de monde. Voilà pourquoi ça lui faisait tant plaisir de passer un peu de temps avec lui et de le retrouver, même si leur dernière rencontre avait été des plus particulières. « Je sais qui je dois contacter si j'ai envie de déménager. » Oui, Alma faisait désormais partie de ces personnes qu'on appelle pour avoir de l'aide sur ses recherches immobilières : elle ne se rendait pas encore bien compte de tout ce que cet emploi changeait pour elle. La seule chose dont elle était certaine c'est qu'il allait totalement améliorer sa vie. « T'as pas à t'excuser, t'inquiètes pas. » Oh si, selon elle, elle n'avait que ça à faire. Des excuses, Alma n'avait plus que ça à la bouche depuis qu'elle s'était réveillée, le lendemain de cette soirée qui aurait pu très mal finir si Maxence ne s'était pas montré responsable. Alors elle se confondait en excuses sans s'arrêter, laissant ses mots dépasser ses pensées, se rendant compte trop tard de ce qu'elle venait de dire à Maxence. « Je retiens que je suis à ton goût. Intéressant. » Les yeux de la brune se baissaient instantanément pour fuir le regard de son interlocuteur. Bien sûr qu'il était à son goût, elle aurait difficilement pu faire abstraction de ses charmes. Elle avait pourtant beaucoup de mal à gérer ce fait et s'obstinait à cacher tout ce qui pourrait la mettre dans une position inconfortable : pour le coup, c'était raté. Alors, comme elle ne semblait savoir faire plus que ça depuis quelques secondes, elle s'excusait, encore une fois. « Alma, t'as pas tué quelqu'un, tout va bien. » Elle haussait les épaules, comprenant bien que son geste n'était pas la pire chose qu'elle aurait pu faire. Elle avait pourtant du mal à passer au delà du fait qu'elle s'était tant laissée allée. « Si ça peut t'aider, on peut dire que j'oublie tout ça et on passe à autre chose. » Elle hochait la tête vivement, le sourire reprenant peu à peu la place la plus importante sur son visage. Ouais, on pourrait dire ça. Elle s'empêchait de s'excuser une dernière fois, pour la forme, mais songeait qu'elle finirait par se tourner au ridicule si elle ne s'arrêtait pas un jour. Oui, Alma aimait en faire trop pour s'assurer qu'elle était agréable aux yeux des autres, c'était sa façon d'être et d'agir depuis toujours, celle qui la rendait si attachante - ou chiante, d'après Rudy. « Même si ce serait dommage, ce baiser était pas désagréable. » Elle ne pouvait être que d'accord mais ne l'admettrait jamais face à lui, bien trop gênée de la situation - et du fait qu'il aurait pu l'apprécier si le contexte était différent. Mais Alma était loin d'être du genre de filles qu'elle s'imaginait que Maxence côtoyait. Non, il n'y avait aucune chance qu'elle soit assez intéressante pour quelqu'un comme lui. Oh tu sais, je me souviens pas des détails, j'ai pas l'habitude de me mettre dans des états comme ça.. Au contraire, elle les avait tous en tête. Mais ce n'était qu'un demi mensonge : rien de tout cela n'était dans ses habitudes. En plus d'habitude, quand je bois, je suis plutôt joyeuse. T'as pas eu de chance de tomber sur moi ce jour là. Il était rare qu'Alma s'enivre, mais l'alcool avait plutôt tendance à la mettre d'humeur festive que l'inverse. Les circonstances de sa dernière crise de nerfs restaient anecdotiques. J'te le prouverais, une prochaine fois. Et j'éviterais de te sauter dessus, aussi. Son air était joueur mais elle aurait mieux fait de ne pas préciser ce point, certaine, qu'il utiliserait cette occasion pour la taquiner un peu plus.

Des excuses sont complètement inutiles aux yeux du brun mais vu qu'elle a l'air d'y tenir, il fait avec. Après tout, on parle d'un simple baiser, elle n'a pas essayé de le tuer. Pourtant, elle a l'air mal à l'aise en parlant de ce petit incident et évidemment, il trouve ça amusant. Mais pour l'aider à se détendre, il est prêt à faire comme s'il ne s'était jamais rien passé. Enfin, presque. Il ne peut pas s'empêcher de lancer sa petite remarque en attendant patiemment sa réaction. Oh tu sais, je me souviens pas des détails, j'ai pas l'habitude de me mettre dans des états comme ça.. Il fronce les sourcils en se demandant si c'est la vérité. Certes, elle avait bu une bouteille à elle toute seule ce soir-là mais est-ce que ça lui suffit pour carrément oublier ? Parce qu'il veut bien admettre que ce n'est pas son genre de boire et d'avoir cette attitude mais peut-être pas au point d'être aussi saoule avec aussi peu d'alcool. Après, c'est sûrement le côté de l'ancien alcoolique qui ressort. Il lui en fallait beaucoup à lui pour être vraiment saoule. En plus d'habitude, quand je bois, je suis plutôt joyeuse. T'as pas eu de chance de tomber sur moi ce jour là. Un léger sourire aux lèvres, il boit une gorgée de son café. Ca ne l'étonne pas, c'était pas vraiment le meilleur moment quand ils se sont vus. Il est rare d'avoir l'alcool joyeux après une rupture douloureuse. J'te le prouverais, une prochaine fois. Et j'éviterais de te sauter dessus, aussi. Max hoche la tête en reposant sa tasse sur la table. « Je considère que tu m'invites à une soirée prochainement ? » Après tout, si elle veut lui prouver, il faut qu'ils se voient dans les conditions adéquates. Bien qu'elle ne semble pas être une très grande fêtarde. En fait, ils ont l'air d'être deux êtres complètement opposés quand il y pense. « Cela dit, je tiens à te préciser que t'as rien à me prouver. » Parce qu'il sait déjà comment il est, tout du moins, il a déjà une image toute faite d'Alma dans sa tête. Celle d'une fille calme, qui ne sort pas trop, une ambitieuse qui fait passer ses études avant tout le reste. Peut-être qu'il se trompe. « Par contre... » Qu'il commence avant de s'avancer un peu sur sa chaise, plantant son regard dans le sien. « T'es sûre de résister à mon charme une deuxième fois si on mélange encore l'alcool là-dedans ? » Après tout, elle l'a embrassé seulement parce qu'elle avait de l'alcool dans le sang. Alors s'ils reproduisent cela, qui dit qu'elle ne déraperait pas de nouveau ? Mais surtout, le Mayers adore s'amuser avec Alma. Une chose est sûre, dans des circonstances différentes de la dernière fois, il n'hésiterait pas à jouer à un jeu dangereux avec la brune.

Il n'y avait pas de mot pour décrire la relation que Maxence et Alma entretenaient. Ni une réelle amitié ni quoi que ce soit d'autre, rien depuis leur rencontre ne s'était passé tout à fait normalement. Ils s'étaient jugés parfois, appréciés ensuite, puis évités avant de se retrouver ici. « Je considère que tu m'invites à une soirée prochainement ? » Était-ce réellement ce qu'il venait de se passer ? Euh, je crois que oui. Qu'elle balbutiait, encore une fois un peut trop timidement. Elle se demandait vraiment ce que Maxence pouvait trouver de suffisamment intéressant chez elle pour vouloir passer du temps avec elle. Loin des filles qu'il devait fréquenter habituellement, Alma ne s'imaginait pas comment une soirée pourrait se dérouler aux côtés d'un homme indéniablement plus fêtard qu'elle. Mais elle tenait à se laisser tenter. Cette année était bien trop rude pour qu'elle ne saute pas sur l'occasion de s'amuser - elle était passée à côté de bien trop de choses déjà. « Cela dit, je tiens à te préciser que t'as rien à me prouver. » L'entendre lui faisait du bien, car il faut dire qu'Alma avait toujours la sensation d'être redevable au monde entier - autant qu'elle pensait que le monde lui était en retour. Charlie le lui avait fait comprendre à leur dernière rencontre : elle seule était responsable de son propre bonheur, ses seules décisions entraient en ligne de mire. Cette vérité avait été difficile à entendre de la part de son amie et elle avait mis longtemps avant de s'installer définitivement dans son esprit, mais entendre une nouvelle fois ces mots de la part d'une autre personne finissait d'ancrer cette façon de penser en elle. « Par contre... » Les yeux d'Alma s'écarquillaient d'un coup. Que pouvait-il bien lui vouloir ? La brune avait tendance à monter en pression rapidement, et Maxence la troublait. Il n'en fallait donc pas beaucoup pour que son cœur s'emballe. « T'es sûre de résister à mon charme une deuxième fois si on mélange encore l'alcool là-dedans ? » C'est un rire gêné qui vint prendre à nouveau place sur les lèvres de la brune. Elle soufflait de soulagement de savoir qu'il n'y avait rien de grave, mais se retrouvait vite surprise des remarques de Maxence. Tout semblait si simple pour lui, et si elle appréciait, au fond, ce jeu qu'ils avaient entre eux, sa pudeur prenait toujours le dessus malgré tout. Je pense qu'on pourra pas le savoir avant d'essayer. L'on aurait presque pu déceler une moue joueuse si Alma ne s'était pas à moitié réfugiée dans sa tasse de café. Enfin, tu sais, tu pourrais être sage aussi. Je croyais qu'on avait dit qu'on parlait plus de cet épisode. Qu'elle lançait, cette fois ci résolument taquine. Et puis au pire, t'as prouvé que tu savais être un gentleman, alors je compte là dessus. Venait-elle d'avouer à demi mot qu'il n'était pas impossible qu'elle soit attirée par lui et que les effets de l'alcool risquaient de la faire tomber dans ses bras ? Tout à fait, et elle s'en mordait la lèvre en le réalisant. Pour se rassurer, elle se contentait de se répéter que ce n'était qu'un jeu, que quelqu'un comme Maxence ne pourrait définitivement pas craquer pour Alma.. si ?

C'est fou comme il peut s'amuser à la mettre mal à l'aise. C'est sans aucun doute son jeu préféré, surtout car ça marche à la perfection avec elle. Alors il n'hésite jamais une seconde avant de lancer une petite phrase qui pourrait la gêner. Toujours sans méchanceté ou arrière pensée négative, évidemment.Euh, je crois que oui. Il affiche un grand sourire, satisfait de cette situation. D'une, parce qu'il ne dit jamais non pour une soirée et de deux, car il ne doute pas que ça risque d'être intéressant. Jusqu'ici, il n'a pas vraiment eu l'occasion de voir Alma en soirée. Il se demande si elle est du genre à boire beaucoup, à danser, à profiter jusqu'au bout de la nuit. Peut-être même qu'il va découvrir une nouvelle facette de la brune. Tout est possible. Evidemment, il continue dans son petit jeu. Jeu dans lequel il n'est pas seul cela dit. Parce qu'elle a l'air de rentrer de plus en plus dans tout ça et dans cette relation un peu étrange. Si ça la gênait réellement, elle lui mettrait un stop immédiat et il arrêterait sans discuter. Mais plus elle va rentrer là-dedans, plus il va continuer. Ce serait stupide de s'arrêter en si bon chemin, non ? Je pense qu'on pourra pas le savoir avant d'essayer. Ca, c'est sur. Et en réalité, il a hâte de voir comment ça va se passer. « Tu marques un point. » Pour l'instant, ça reste un mystère. Mais au fond de lui, il se doute bien qu'elle sera sage en sa présence. Vu comme elle a été gênée rien qu'avec un baiser inattendu, elle ne risque pas de tenter quelque chose d'autre. Et lui.. Il ne sait pas. Il aime bien cette relation avec la brune, il ne voudrait pas tout gâcher avec une histoire du soir ou quelque chose comme ça. Vu son caractère et sa timidité envers lui, s'il devait se passer un truc entre eux, ça changerait sûrement toute la relation.  Enfin, tu sais, tu pourrais être sage aussi. Je croyais qu'on avait dit qu'on parlait plus de cet épisode. Il rit légèrement à ses mots, plantant son regard dans le sien. Et puis au pire, t'as prouvé que tu savais être un gentleman, alors je compte là dessus. Cette fois, il l'observe un peu plus surpris. Parce qu'il y a plusieurs manières d'interpréter ces paroles et il n'est pas certain de ce qu'il doit comprendre. « Effectivement, je suis un gentleman et ça ne changera pas. » Il n'a pas fait ça la dernière fois juste pour gagner sa confiance ou quelque chose comme ça, il voulait juste pas profiter de cette situation. « Par contre, histoire d'être sûr avant notre prochaine soirée. » Parce qu'il a terminé son café et il va quand même falloir qu'il pense à retourner travailler. Bien qu'il pourrait rester là plus longtemps avec elle s'il avait le choix. « Si tu tentes quelque chose, je dois te repousser dans tous les cas ? » Au moins, il sera fixé pour la prochaine fois et il ne fera pas d'erreur. Ce serait bête que la soirée soit gâchée parce qu'il ne sait pas exactement comment il doit se comporter avec elle. Si les règles sont fixées dès le début entre eux, il n'aura plus qu'à s'y tenir et la soirée ne pourra être que bonne. 

Alma était bien trop gênée facilement face à Maxence. D'une part parce qu'il était clairement à son goût et qu'elle n'avait jamais réussi à cacher totalement qu'il lui plaisait un peu, d'autre part parce qu'il avait cette fâcheuse tendance à s'amuser d'elle. Au fond, elle riait de cette situation elle aussi. Mais vouloir toujours bien faire et paraître sans failles l'empêchait de se lâcher complètement et de simplement rentrer dans ce jeu qu'il avait instauré entre eux, de se laisser aller. Elle se rendait bien compte qu'elle en faisait trop, surtout cette fois où elle s'était excusée au moins trois fois pour un baiser qui aurait facilement pu passer aux oubliettes si elle avait cessé d'en reparler. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'agir ainsi. C'était donc surprenant que d'une manière ou d'une autre elle s'était retrouvée à inviter Maxence à une prochaine soirée, qu'en un sens elle entrait plus dans son jeu que ce qu'elle ne voulait bien l'admettre. Mais cette relation lui faisait du bien. La fraîcheur de Maxence la faisait sourire, lui donnait envie de passer du temps avec lui - quitte à se faire charrier un peu. Tu marques un point. Ils se reverront, donc. Dans un contexte différent qu'elle ne saurait nommer, mais qu'elle avait déjà hâte de découvrir, en un sens. Effectivement, je suis un gentleman et ça ne changera pas. Elle était ravie de le savoir et vidait sa tasse au passage. Par contre, histoire d'être sûr avant notre prochaine soirée. Ses yeux étaient ancrés dans ceux du jeune homme, curieuse de savoir ce qui allait encore lui tomber dessus. Il fallait s'attendre à tout, avec lui, après tout. Si tu tentes quelque chose, je dois te repousser dans tous les cas ? Instinctivement ses yeux fuyaient désormais les siens et les joues de la mexicaine se coloraient soudain. Il avait vraiment le chic pour la gêner. Euh.. j'ai pas prévu de.. Elle peut bien boire un verre sans avoir envie de lui sauter dessus.. non ? Elle n'avait rien prévu du tout Alma, et surtout pas une réponse à cette question qu'elle n'avait pas vu venir. Sans doute voulait-il savoir à quoi s'en tenir avec elle, mais la brune devait bien admettre qu'elle ne savait pas réellement de quoi elle avait envie. Ils n'étaient qu'amis, non ? Même ça, elle l'ignorait en réalité. Je suppose que ça dépend. Qu'elle finit par répondre pour ne pas dire non ouvertement, cherchant à fuir son regard coûte que coûte. Et c'est en baladant ses yeux qu'elle tombait sur une montre accrochée au mur à l'intérieur du café. Oh j'avais pas vu l'heure, je voudrais pas te déranger plus longtemps, tu dois avoir des choses à faire. Du travail, peut-être ? Qu'importe, il était temps de fuir cette conversation. Mais on se tient au courant pour.. Le rendez vous ? Pour quoi, au juste ? Je t'appellerais. Qu'elle finit par promettre.