«  on fera attention dans une autre vie »    autumn galloway & mason bradford

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La fête bat son plein, et Mason ne sait même pas la raison qui la fait venir dans cet endroit pareil. Mais ça crie de partout, ça s’amuse et il ne voit plus aucun intérêt désormais à rentrer chez lui. Il ne parviendrait de toute évidence pas à trouver le sommeil, et même si il a perdu la trace de sa chère coloc, Birdie ne doit pas être bien loin, profitant certainement du bar à outrance et de cette fâcheuse habitude qu’elle a, de raconter sa vie à tout le monde qui vient vers elle. Au moins, elle n’est pas sur son dos, et il peut errer sans aucun but précis, si ce n’est celui de vider les bouteilles plus vite que son ombre. Il ne compte pas plus participer à la parade, que d’assister aux défilés. C’est pourtant pas Birdie qui a approuvé, et il a préféré partir loin d’elle, le voilà déjà attiré par des sons de cloches qui viennent compléter à merveille le paysage qui s’offre à lui, bien que légèrement bourré, il a bien du mal à tout distinguer – ainsi que l’intérêt grandissante à pousser cette porte non loin de lui. Et pourtant, c’est quand il rentre à l’intérieur, que son regard parvient à se poser à l’intérieur, à contempler comme si il n’avait pas l’habitude de voir de telle chose. Et c’est un peu vrai, parce que Mason est bien loin d’être un pratiquant, croyant hors pair. Mais elle est jolie, cette chapelle. De loin, sans que ça soit lui qui doit dire oui. Ca le ferait presque rire tellement c’est grotesque, combien de personnes ont joués le jeu avant lui ? Il serait même plutôt le petit con à l’arrière du bâtiment qui soupire à chaque paroles du croyant, ou dénotant des anecdotes en ricanant. Ce serait celui, qui serait capable de se faire mettre hors du bâtiment par les plus croyants. Mais il n’en a que faire le Basketteur, lui il veut juste prendre la vie comme elle vient, sans se soucier de demain, sans se soucier de qui il pourrait devenir si on venait à le marier un jour. Et d’ailleurs, quand il voit l’affiche qui placarde l’entrée, il pouffe un peu de rire intérieurement, s’offrant le luxe de lever les yeux au ciel. C’est si pathétique cette histoire, si pathétique qu’il n’y croit pas. De se faire passer la corde au cou comme il le dit lui-même, dans un tel contexte. Si grotesque, qu’il pourrait presque s’y voir pourtant. Et il sait même pas si il a totalement le droit de pénétrer dans cette chapelle abandonnée pour la soirée, avec cette bouteille d’alcool en main, qui n’est visiblement pas certain de vouloir quitter, pour autant. On peut entendre ses chaussures qui claquent sur le sol, elle n’est pas si déserte que ça cette chapelle. A en croire cette femme assise. Seule, éternellement seule. « Ne te retourne pas… » Qu’il avoue en arrivant derrière la silhouette de la femme assise au premier rang, à voix presque basse, ne voulant pas gâcher le moment présent, préférant deviner ses courbes plutôt que d’y faire face tout de suite. « Fais comme si je n’étais pas là… » Ca semble peut-être compliqué, le silence pesant du lieu qui n’empêche pas d’entendre la respiration des deux seules personnes présentes, il a pourtant ce sourire en coin Mason. Ce sera à celui qui comblera ce silence. 

@autumn galloway

Tu avais arrêté de compter le nombre de verres consommer depuis que tu étais arrivée au beau milieu de ces festivités pour le pride month. Tes parents mourraient sans doute sur place de te voir participer à ce genre d’évènements, leurs mentalités datant des années 50 et même avant encore bien trop ancrés dans leurs têtes alors qu’encore une fois, tu allais à l’encontre de tout ce qu’ils connaissaient. Tu n’étais pas lesbienne, pas même bisexuelle, mais tu supportais la cause autant que le pouvait une fille venant de ton milieu. Ce soir, ça voulait dire enchaîner les consommations dans ce lieu aux mille et unes couleurs, vêtue d’une robe tout aussi colorée avec des drapeaux arc-en-ciel dessinés sur les joues par Ginny qui doit être perdu quelque part dans la foule. Ou alors elle est rentrée en femme plus responsable que toi, t’en sais rien, faut dire que ça fait un moment que t’as perdu sa trace. Tu te dis que vous allez vous retrouver à l’appartement de toute façon. Votre appartement. Tu réalises pas encore que vous avez emménagé ensemble. Il y a encore des boîtes partout, c’est pas tout à fait complètement meublé mais ça fait le boulot pour le moment et puis c’est toujours bien mieux que le canapé de ton frère sur lequel tu dormais depuis un mois. Tu cherches la McGrath-(Williams?) des yeux sans jamais la trouver, et puis ton attention est attiré par cette chapelle qui rayonne tout autant que le reste de la rue. C’est sans trop y penser que tes pas te guident jusqu’à cette dernière, toujours sans y penser que tu pousses la grande porte et puis tu réalises rapidement que tu es toute seule. Tu ne sais pas si tu as le droit d’être ici, mais tu t’en fiches. Il y a personne pour t’avertir de toute façon et t’es bien trop sur un high à cause de tout l’alcool ingéré pour te soucier de quelconque conséquences. Verre à moitié vide à la main, tu marches le long de l’allée et tu ne peux t’empêcher de penser au fait que tu aurais dû marcher le long d’une allée comme celle-là l’an dernier, dans une longue et magnifique robe blanche que tu n’auras jamais eu l’occasion de porter. À cette pensée, tu finis ton verre en une gorgée et puis tu te laisses finalement tomber sur le banc à la première rangée. Être ici te rappelle beaucoup trop de souvenirs, de ce qui était, de ce qui aurait pu être, de ce qui n’est plus, chaque pensée accompagner de son visage à lui. Kieran. T’es tellement submergée dans tout ça que tu n’entends pas la grande porte s’ouvrir à nouveau à quelques mètres de toi. Tu n’entends pas non plus les pas qui marchent en ta direction. C’est seulement quand une voix masculine s’élève dans la chapelle vide que tu sursautes légèrement, réalisant que tu n’es plus toute seule. « Ne te retourne pas... » que la voix t’intime et tu résistes à la tentation de te tourner. « Sinon quoi? » que tu murmures, comme si c’était un crime que de répondre à ce que tu devines être un homme, assis derrière toi. « Fais comme si je n’étais pas là... » Tu fronces les sourcils légèrement amusée, désormais à l’écoute de tous les sons qui émanent de derrière toi. Il y a sa respiration évidemment, et puis il y a le son d’un liquide qui danse dans une bouteille et quelque chose te dit que ce n’est pas une bouteille d’eau qu’il transporte avec lui ce soir. « Cap ou pas cap de partager ce que tu bois avec une inconnue? » que tu souffles toujours aussi amusée, sans jamais te retourner vers lui. Tu attrapes le verre vide que tu avais déposé à tes côtés et le lève légèrement, pour que celui derrière toi puisse l’apercevoir. « Parce que tu vois, j’suis à sec là et j’pourrais bien utiliser un verre de plus. » Allait-il jouer le jeu avec toi? Tu avais après tout accepter de ne pas te retourner de suite…  

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Si en réalité son apparition dans cet endroit pourrait être surprenant, tant qu’il y avait de la bouffe, des boissons alcoolisés et de la musique, le Bradford n’était jamais bien loin. Il n’y avait qu’à voir les maisons de ses voisins qu’il avait soigneusement choisi parmi tant d’autres, pour deviner aisément que celles qui furent animés étés ses préférés. Il ne s’était d’ailleurs pas bien comporter dans certaines d’entre elles, et on pouvait y voir ses fesses dans les journaux, fallait croire qu’il avait réellement quelque chose contre la Strange. Pourtant il ne la connaissait absolument pas et pire encore, il pourrait même la croiser à cet endroit qu’il ne se souviendrait même pas d’elle. Il avait été légèrement alcoolisé ce jour-là. Comme ce soir d’ailleurs. Comme lorsqu’il se rend dans cette chapelle sans même savoir ce qu’il fout réellement. C’est pas un bâtiment qu’il affectionne particulièrement et il serait du genre à se foutre ouvertement des gens qui prient plutôt que de tenter de les comprendre. Et d’ouvrir un dialogue. Sa vie de manière générale n’est pas en adéquation avec la religion, faut pas se mentir. Et c’est pas le genre à faire semblant, quand il n’a pas envie d’un truc, il fait tout pour pas le faire, pour s’épargner toute les contraintes possibles et inimaginables. « Sinon quoi? » Ca le fait sourire le basketteur, il faut vraiment une raison pour qu’elle l’écoute ? « Tu auras une sentence… » Qu’il répond presque sur le ton de la plaisanterie. Quoi qu’il était capable du pire et quand bien même il ne connaissait absolument pas la personne. Mais il était d’humeur joyeuse et taquine, et avec un taux d’alcoolémie qui dépasse légèrement la normale. Que très légèrement… Et contre toute attente, elle obtempère, elle ne se retourne pas, malgré sans doute son envie. Lui-même à sa place aurait cette envie. « Cap ou pas cap de partager ce que tu bois avec une inconnue? » Son regard baisse sur sa main qui tient encore cette bouteille. Et ça le fait sourire, en d’autres circonstances, il aurait envoyé bouler la personne, ou serait parti en courant et un jeu du chat et de la souri se serait déroulé sans encombre mais sans savoir pourquoi, à cet instant même, une lueur de défi ressort de cet échange. « Okay… On est donc joueuse… » Est-ce qu’il en fallait autant pour plaire au basketteur ? Non, bien évidemment que non et il s’empresserait de répondre à la jeune femme. De jouer avec le feu, c’est une évidence. « Parce que tu vois, j’suis à sec là et j’pourrais bien utiliser un verre de plus.» Elle récupère son verre et sans attendre il la sert. Il regarde autour de lui, rapidement et un sourire s’étire sur ses lèvres. « Cap, ou pas cap de réciter une prière ? » Qu’il demande en montrant d’un signe de tête bien qu’elle ne pourrait le voir, le livre posé devant eux à quelques mètres. C’était complètement idiot ce jeu de cap et pas cap. Mais surtout jamais, il saurait perdre devant une nana !  

Tu ne te souviens pas si la chapelle que vous aviez choisi ressemblait à celle-ci. T’as bloqué la majorité de tes souvenirs liés avec tes fiançailles parce que c’était bien plus simple d’oublier complètement que de devoir faire face à ce qui n’est plus, que de te rappeler constamment que tu aurais dû être une femme mariée aujourd’hui. Ton regard se perd sur les différents détails de la chapelle, ton esprit embué aura sans doute tout oublier demain, mais peu importe dans le moment présent. Une seconde t’es seule au monde et puis la seconde d’après, il y a cette voix qui te met au défi, celle qui te dicte de faire comme s’il n’était pas là. Tu pourrais presque croire que c’est ton imagination qui te joue un tour, mais tu aperçois son ombre devant toi. Il a une bonne carrure, il a l’air grand, ou du moins plus grand que toi, mais c’est tout ce que t’offre l’ombre. Tu voudrais le voir, mais tu respectes la consigne, sans trop savoir pourquoi. « Tu auras une sentence... » Tu pouffes de rire, il est pas crédible du tout, mais t’as quand même envie de jouer le jeu. « Ouh, j’ai peur. » que tu réponds, sarcastique et amusée bien que ton regard ne change pas de direction. Le liquide qui danse derrière toi te donne envie, t’as encore soif même si tu sais que tu devrais vraiment te calmer. Si tu continues sur cette lancée, tu vas finir par perdre des morceaux de ta soirée. Mais la raison s’est déjà envolée bien loin alors que tu tends ton verre, en attente d’une quelconque réaction de l’homme. « Okay… On est donc joueuse... » Ça te fait rire un peu plus fort. « Oh, t’as même pas idée. » Il n’y a pas grand-chose qui t’arrête quand t’es sobre, mais alors là quand t’as bu, c’est décuplé et c’est dangereux même, parfois. Il a pas la moindre idée de sur qui il vient de tomber celui-là. Tu entends le liquide qui remplit ton verre et il te faut résister à la tentation de tourner ton visage ne serait-ce qu’un peu trop pour l’apercevoir. Tu l’amènes à tes lèvres, l’alcool te brûle la gorge mais tu ne t’en formalises pas. « Cap, ou pas cap de réciter une prière? » Tu hoches la tête parce que c’est beaucoup trop facile comme gage. Tu remarques le livre posé à quelques mètres de toi, mais tu n’en as pas besoin pour pouvoir remplir le gage en bonne et due forme. « Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. » La fameuse prière de sérénité, c’est que ta mère l’a murmurer des centaines de fois auprès de ton lit d’hôpital quand tu étais en psychiatrie. « Mes parents sont catholiques. » que tu expliques alors que déjà, tu penses à un gage que tu pourrais renvoyer au jeune homme dont l’identité demeure encore pleinement mystérieuse. « Cap ou pas cap de chanter une chanson avec le mot wedding? » Vous êtes bien dans une chapelle après tout, autant rester dans le thème de la soirée.

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Mason n’a jamais failli épouser qui que ce soit, il n’est encore jamais arrivé jusqu’à ce stade. Il aurait pu passer la barrière d’une relation qui dure plus de trois, ou quatre mois, si il y avait mis un peu du sien. Si il aurait montré à la personne concernée un peu plus d’attention à son égard, si il n’avait pas juste été fier et renfermé. Mais Mason a toujours été cet homme à la fois indifférent, et qui ne prête guère attention aux autres. Mia n’a pas dérogé à la règle. Peut-être qu’au fond de lui, aujourd’hui, il regrette, ou une partie de lui (celle qui est la plus raisonnable) regrette que cette aventure se soit achevée. Peut-être aurait-elle pu être celle qui l’aurait lié d’une façon comme d’une autre, à un amour possible entre eux. Et il l’a aimé. Réellement aimé, mais pas de la bonne façon. Et ça n’a jamais été dit avec autant de certitude qu’elle-même, lui a fait part. Son silence à créer le départ de la journaliste et aujourd’hui qu’elle en aime un autre, il ne supporte pas qu’elle échappe à ses griffes. Pour autant malgré tout, ça ne lui était jamais passer par la tête de se rendre dans un tel endroit pour s’enlever tout péché. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’approcher de l’inconnue, à lui parler. Pire même, à lui demander de ne pas se retourner et si il ne pouvait pas mieux faire pour vouloir l’inverse, elle obtempère par on ne sait quel miracle. « Ouh, j’ai peur. » Ca semble autant l’amuser elle que lui, et il ne prétendrait pas qu’elle le devrait, mais ça semble en tout cas lui traverser l’esprit, alors qu’elle prend tout à la dérision. « Oh, t’as même pas idée. » Il arque un sourcil, à la fois agréablement surpris et suspicieux. Les femmes qui aiment jouer n’ont pas toujours une bonne réputation et s’en prendre à elles, n’est pas forcément quelque chose à recommander. « Si tu cherches à faire fuir les mecs, t’es sur la bonne voie… » Après tout, elle est seule dans une chapelle, soit elle s’est faite larguée, soit il est jamais venu, soit… « A moins que t’es en train de prier à l’instant même pour qu’on te mette sur ton chemin un homme sexy et sympa. » Et elle a de la chance, il est juste derrière elle. Bon d’accord, ça fait légèrement prétentieux, mais on ne peut pas avoir que des qualités, il ne serait plus sur le marché depuis longtemps c’est bien connu ! « Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées, le courage de changer celles qui devraient l’être, et la sagesse de les distinguer l’une de l’autre. » Qu’elle finit par prier une fois le liquide obtenu dans son verre, Mason s’est toujours demandé le principe de sortir des sentiers de l’église et de venir prier, si il y avait vraiment quelque chose à en tirer ? Est-ce que ça les lave réellement des supplices causés ? « Mes parents sont catholiques. » Bon il doit admettre que c’est pas mal, même si il s’est un peu ennuyé et pas certain qu’il est réellement tout suivie à la conversation, « triste vie… » Il ne peut s’empêcher de rétorquer en haussant les épaules, à leur encontre, en son encontre, peu importe. Le basketteur avait une vision bien particulière des croyants et pratiquants et pas sûr qu’on puisse un jour le faire changer d’avis sur la question, pas sûr qu’un jour il veuille se remettre en question. « Cap ou pas cap de chanter une chanson avec le mot wedding? » et il ne peut s’empêcher de poursuivre ce jeu, « The tune that is yours and mine to play upon this earth, We'll play it out the best we know, whatever it is worth. What's lost is lost, we can't regain what went down in the flood, do you want this wedding here with me ? » Qu’il demande, finissant au cours de la chanson par se lever, pour apparaître sous ses yeux lors de sa dernière phrase, la laissant enfin entrevoir son visage, un genoux à terre, son regard qui ne la quittait pas, ils auraient sûrement besoin des tonnes de liquides après ça. Mais elle est joueuse n'est-ce pas ? « Et puisque j’ai noté que tu es joueuse, cap ou pas cap ? » Et là, ça commençait à devenir un peu plus intéressant.
 

C’était sans doute une bien mauvaise idée que tes pas te guident jusqu’à cette chapelle. Une mauvaise idée de mélanger nostalgie et alcool de la plus ordinaire des manières alors que les souvenirs s’entassent dans ton esprit et que tu ne peux t’empêcher de te demander à quel moment est-ce que tout a dérapé. C’est un mauvais jeu que de chercher l’erreur sans jamais être en mesure de mettre le doigt sur le problème. Une présence masculine vient t’offrir un meilleur jeu et soudainement, tu oublies tout de ton passé et de tes erreurs, bien trop concentrée sur les millions de possibilités d’erreurs qui s’offrent désormais à toi. Tu es joueuse, il semble l’être tout autant ce qui te fait sourire. « Si tu cherches à faire fuir les mecs, t’es sur la bonne voie. » Tu pourrais mal le prendre, mais ça ne fait que t’arracher un rire mi-sarcastique, mi-amusée. « C’est quoi? T’as peur de réaliser que tu pourrais perdre contre une fille? » Perdre quoi? T’es pas trop certaine. Les règles du jeu ne sont pas particulièrement clairs, tout ce que tu sais par contre c’est qu’il est pas question que tu lui laisses le moindre avantage. Tu prends une gorgée de ton verre, résistant éternellement à l’envie de te retourner pour faire face à ton interlocuteur. « À moins que t’es en train de prier à l’instant même pour qu’on te mette sur ton chemin un homme sexy et sympa. » Tu pouffes une fois de plus. « C’est le moment ou tu me dis que j’ai plus besoin de chercher, que t’es finalement arrivé? » que tu demandes, roulant des yeux. Si ça se trouve, il n’est qu’un mec avec un ego démesuré qui se croit plus beau qu’il ne l’est réellement. Malgré tout, tu joues le jeu, regarde droit devant toi alors que tu récites machinalement une prière que tu as entendu des centaines de fois par le passé. « Triste vie... » « J’te le fais pas dire. » Tu n’étais pas certaine de l’endroit ou tu te situais vis à vis de la religion. Clairement pas au même endroit que tes parents, tu n’arrivais pas à croire que ta vie puisse être entre les mains de qui que ce soit. Toutefois, tu peinais à aller en direction complètement opposée, gardant même cette croix offerte par ta mère lorsque tu n’étais qu’une gamine précieusement autour de ton cou. C’est à son tour de montrer de quoi il est capable et tu reconnais rapidement les paroles d’une chanson de Bob Dylan. « The tune that is yours and mine to play upon this earth, We’ll play it out the best we know, whatever it is worth. What’s lost is lost, we can’t regain what went down in the flood, do you want this wedding here with me? » Tu sais pas trop ce qui s’est passé mais alors que t’écoutais les paroles avec attention, prête à te moquer de sa voix d’une seconde à l’autre, t’es presque passée à côté du fait qu’il s’est avancé dans ta direction jusqu’à ce mettre à genou devant toi. T’avais tort plus tôt : il peut bien se vanter. Il a une sacré belle gueule et tu peines à camoufler le sourire qui vient habiter tes lippes alors que ton regard bleu croise finalement le sien. « Et puisque j’ai noté que tu es joueuse, cap ou pas cap? » Tu pouffes de rire à nouveau, un rire moins sarcastique, un brin plus nerveux. Il est pas sérieux? Si? Tu attrapes ton verre et en fini le contenu en quelques gorgées. Ça pique dans le fond de ta gorge, mais tu vas avoir besoin de bien plus parce que voilà que tu dis « Cap. » avec malice dans les yeux, attrapant ses mains pour le forcer à se relever. « Et comment est-ce que je devrais appeler mon futur mari? » que tu pouffes, parce que voilà que tu sais même pas son nom. T’as l’habitude de tout faire à l’envers, mais vraiment là, tu bats des records. « Tu penses que y’a un faux Elvis qui va venir pour la cérémonie? » Tu ris un peu plus fort. Tout ça c’est peut-être qu’un rêve, tout compte fait. Même si la chaleur des mains que tu tiens entre tes doigts donnent plutôt l’impression que c’est bel et bien la réalité.

 «  on fera attention dans une autre vie »    autumn galloway & mason bradford

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C’est idiot de penser qu’un jour Mason deviendrait raisonnable, il ne le sera jamais, jamais quand la raison s’éloigne de lui. Quand l’alcool ne se dissipe pas dans son corps malgré les heures qui défilent et quand loin des projecteurs, il se retrouve seul. Il se répète inlassablement la scène de la mort de son frère, Tommy comme si il pourrait revenir en arrière, comme si il pourrait le sauver. Et la réalité le frappe de nouveau : il ne reviendra jamais en arrière, alors il sombre. Il s’enferme dans son propre monde et surtout il pense que seul il s’en sortira mieux qu’avec quiconque. C’est peut-être l’un de ses soirs où il se sentait seul. C’est peut-être l’un de ses soirs où il a besoin de chaleur féminine, qu’on le réconforte, là où d’autres soirs, il aurait tout envoyé balader. Cette chapelle, cette idée farfelue de mariage, ce déguisement d’Elvis et tout ce qui se trame autour. Mais il n’est pas sobre, il n’est plus sobre, et il ne fait même pas l’effort de fuir cet endroit, de tracer cette route. Il provoque, titille la seule présence féminine apte à le séduire et lui plaire. Lui, l’homme à femmes. Lui, l’homme aux conneries ! Il a envie de jouer, taquin, il souhaite qu’elle joue dans la même équipe sans savoir pourquoi. Ses réponses lui plaisent et un sourire se dessine sur ses lèvres au fil de la conversation alors qu’ils ne sont qu’étrangers l’un pour l’autre. Pire encore, parce qu’ils ne savent même pas les courbes qu’ils ont. Est-ce que l’image d’une Cruella a pu passer par sa tête un court instant ? Oui. Et la plupart des hommes seraient partis. Mais pas lui. Mais pas pour faire de l’audimat. Des dizaines rêvent de l’épouser, et lui, se jette dans la gueule du loup. C’est trop facile, c’est trop Mason tout ça. Il n’a pas assez fait parler de lui lors de la fête des voisins, lorsqu’il a montré ses fesses à une de ses voisines, crier au feu chez une autre, ou encore voler la porte d’entrée chez une dernière. « C’est quoi? T’as peur de réaliser que tu pourrais perdre contre une fille? » Elle le touche dans son ego, dans cette fierté pourrie mais qui fait de lui un homme sur, et revanchard. Perdre, jamais ! « J’ai pas l’habitude de perdre… » Les dés sont lancés, il n’est pas le numéro un des Brisbane Bullets pour se faire fermer le clapet par une inconnue. « C’est le moment ou tu me dis que j’ai plus besoin de chercher, que t’es finalement arrivé? » Ca le fait sourire, mais elle ne peut pas le voir, « tu m’las arraché de la bouche ! » Qu’il confirme, comme si elle pouvait en douter. « T’en as de la chance ! Ne me remercie pas… » Il se vante, toujours, le regard espiègle et son timbre de voix taquin. « J’te le fais pas dire. » Il hausse les épaules, parlé d’église, de prière, tout ça, ça le fait fuir. Et finalement, il préfère ignorer, pour jouer le jeu. Quel jeu, il sait pas, mais il se veut victorieux. Finalement, il voit l’issue fatale, l’alcool bien trop tourbillonnant en lui, certainement que sa tête et sa raison sont ailleurs, elles ne sont jamais rentrés avec lui dans cette chapelle. Mais il n’hésite pas une seconde à se lever, à mettre son genou à terre – c’est comme ça dans les films non ? – il a plus qu’à attendre le verdict. Non sans la pousser dans son propre jeu, son piège. Se rendant bien vite compte qu'elle est loin de ressembler à Cruella physiquement du moins. « Cap, elle le relève, en récupérant sa main et il en impose plus qu’elle ne l’aurait imaginé, il est basketteur professionnel après tout. Et comment est-ce que je devrais appeler mon futur mari? » Qu’elle demande, le lorgnant du coin de l’œil, alors qu’il en fait de même, après tout, il faut bien profiter de la marchandise avant de se lancer dans le jeu où aucun d’eux ne savent ce qu’ils y gagnent réellement, « Mason Bradford, et à qui vais-je peut-être, d’une minute à l’autre passer la bague au doigt ? » Mason Bradford comme le basketteur, comme celui aux multiples ragots. « Tu penses que y’a un faux Elvis qui va venir pour la cérémonie? » Il hausse les épaules, il n’sait pas vraiment, il est prêt à jouer le Elvis si il y a besoin, mais on ne lui laisse pas le temps de répliquer, qu’un homme qui y ressemble, s’avance vers eux avec une espèce de bouquin. « Magnifique, nous avons notre premier couple ! » Mason jette un regard en direction de la jeune femme, en faisant une grimace. « Prête à t’appeler madame Bradford ? » Ca l’amuse, il espère pas tomber sur une féministe, revendiquant son nom jusqu’au bout. Mason laisse passer Autumn avant de lui emboiter le pas, c’est peut-être trop tard non ? Il n’a même pas de bague sur lui. C’est pas comme si il avait prévu ça, mais qui sait si ils cognent deux bières l’une à l’autre pour sceller leur mariage ça compte aussi ?  « Vous êtes prêts ? » Qu'il demande avant de se retourner vers eux, qui sont face à face.
 

Tu essayes de te faire une image de l’homme derrière toi dans ta tête à défaut d’avoir le droit de te tourner por finalement voir à quoi il ressemble. Tu l’imagines grand et costaud, du moins, c’est ce que suggère son ombre que tu peux apercevoir devant toi. Tu es presque certaine qu’il a les cheveux court et pour une raison que tu ignores, tu lui imagines des yeux foncés, peut-être même un regard un peu méchant, pour s’accorder avec sa voix qui est rauque et profonde. T’as probablement tort, mais ça t’amuse, de lui inventer temporairement un visage entre deux gages stupides. « J’ai pas l’habitude de perdre... » Ça te fait rire autant que ça te donne de la drive. « Moi non plus. » que tu admets alors, sachant déjà que ça risquait de mal finir tout ça si vous décidiez d’aller trop loin dans vos paris stupides, trop fiers pour capituler devant un inconnu. L’alcool fait son effet aussi, tu le sais que tu deviens encore plus impulsive et pratiquement incontrôlable quand tu abuses et c’est le cas ce soir. Normalement, il y aurait dû avoir Ginny pas loin pour empêcher les débordements, mais elle a disparu et voilà que tu tombes entre les mains de quelqu’un qui semble prêt à pousser toutes tes limites. « Tu m’l’as arraché de la bouche! T’en as de la chance! Ne me remercie pas... » Tu pouffes de rire à nouveau. Clairement, il se prend pas pour de la merde l’inconnu et t’es de plus en plus curieuse de voir si son vrai visage ressemble de près ou de loin à celui qui se forme encore et encore dans ton esprit au fur et à mesure que la conversation s’écoule entre vous. Et puis le jeu prend une tournure que tu aurais dû voir venir mais qui te fait mourir de rire, quand il se place finalement devant toi et que le regard foncé de ton imagination se transforme en regard clair qui lui donne un air encore plus bad ass que ce que tu t’étais imaginée jusqu’à maintenant. Il a de la gueule, tu dois l’admettre, bien que tu te gardes de le dire à voix haute parce que la dernière chose dont ce mec à besoin, c’est que son égo soit flatté un peu plus. Vous voilà face à face, à vous dévisager, à vous demander si la marchandise vaut bien le jeu qui s’apprête à prendre place sans qu’aucun de vous n’ose revenir en arrière, profitant plutôt de l’instant pour finalement se présenter l’un à l’autre. « Mason Bradford, et à qui vais-je peut-être, d’une minute à l’autre, passer la bague au doigt? » « Peut-être? Tu te sens plus si cap, Bradford? » que tu moques, ne le lâchant pas des yeux une seule seconde. « Autumn. Autumn Galloway. » Du moins, encore pour quelques minutes si la tendance se maintient. Une seconde il n’y a que Mason et toi dans la chapelle, et puis la seconde, tu aperçois un mec dans un costume qui pourrait s’apparenter à un Elvis, mais franchement, t’es pas certaine de la ressemblance. « Magnifique, nous avons notre premier couple! » Couple est un bien grand mot, mais vous êtes dans une chapelle à vous tenir les mains donc tu comprends que les apparences puissent être trompeuses. « Prête à t’appeler Madame Bradford? » « Tu crois que j’peux faire un ajout? Galloway-Bradford? » que tu rétorques, ne réalisant pas vraiment le sérieux de la situation. Certainement, ce n’est qu’un jeu tout ça. Demain matin, vous allez vous réveiller avec des gueules de bois et rire de tout ça. Le mec dans son costume demande si vous êtes prêts, tu fais signe que oui de la tête et voilà qu’il parle et dit pleins de mots que tu n’entends qu’à moitié. Tu voles la bouteille des mains de Mason, en prend une longue gorgée pour que ça tourne encore un peu plus, pour que tu ris encore quand l’autre il demande si tu veux le prendre comme époux et que tu souffles « Oui, je le veux. » entre deux rires. C’est à son tour de répondre, et s’il hésite, tu pousses la tentation à son maximum. « Alors quoi? Même pas cap de réaliser ton propre gage mon chéri? » Tu le défies du regard, tu te rapproches de lui, tu attends. Tu te moques, tu nargues, t’as aucune idée de ce que tu fais mais oh que tu risques déjà de le regretter demain.

 «  on fera attention dans une autre vie »    autumn galloway & mason bradford

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Elle n’sait même pas dans quoi elle s’engage, quand elle lui répond du tac o tac, quand elle ne rate aucune occasion de rentrer dans son propre jeu, et que le piège tente de se refermer sur eux. Il y a forcément un couic quelque part et Mason devrait le voir arriver. A côté de ça, il ignore cette petite voix qui lui dit, de fuir. Parce qu’il ne fuit jamais, à part les conversations trop sérieuses, les disputes de couple et tout ce qui va avec. Il est bien trop solitaire, et du genre m’en foutiste pour y accorder de son temps. Et surtout, il ne s’attache pas, ça lui évite bien des problèmes ainsi ! Et pourtant, il fait le premier pas, en montrant son visage, à mettre un genou au sol (si un jour on le lui avait dit, il aurait ri au nez de la personne), mais le jeu est bien plus fort que la raison, et il ne réalise sûrement pas le ridicule de la scène, faudrait juste pas qu’on le filme ou qu’on le prenne en photo dans cette position. Il mettra ça sur le dos de l’alcool, toute façon il a bu, hein ? Et le monde entier a l’habitude de ses déboires de toute façon. « Peut-être? Tu te sens plus si cap, Bradford? » Elle joue, elle échange un long regard avec lui, un sourire en coin alors qu’il se relève, arquant un sourcil. Elle est sérieuse ?! « Tu m’connais mal ! » Qu’il réplique, un peu amer sans doute, on joue jamais avec l’égo d’un homme. Pas avec le basketteur du moins ! « J’disais ‘peut-être’ pour toi, qui sait, si tu pourras aller jusqu’au bout… » Il renvoie l’ascenseur, il joue de cette fierté, de cette égo, il la pousse dans ses retranchements comme il sait si bien le faire. Il ne sait pas ce qu’il fait, mais il n’compte pas abandonner, pas si vite, pas de suite. « Autumn. Autumn Galloway. » C’est sympa comme nom, Autumn Bradford. Ca sonne bien, enfin il croit, avec de l’alcool dans le sang, tout sonne bien pour lui. Il s’en amuse, et ça le fait sourire, « Tu crois que j’peux faire un ajout? Galloway-Bradford? » Il hausse les épaules, la veinarde, il songe. « Ouais, ca m’pose pas de problème ! » Et ça ne posera pas non plus au clown qui allait sans doute venir d’une seconde à l’autre. C’était soit lui, soit des inconnus. Il ne sait pas vraiment dans quel cas, il serait satisfait ou non. Elle lui pique la bouteille, par réflexe, il la lâche, saleté de gonzesse ! « Hey ! J’ai pas à partager, on est pas encore marié ! » Qu’il proteste, mais elle se marre. Il n’a même pas le temps de détourner le regard, que le gars les invite à prendre place. Il sait même pas pourquoi, il engage le pas, il suit le gars et monte sur l’estrade après qu’elle y soit montée aussi. Peut-être pour être en hauteur, pour que toute la salle les voit, mais ils sont seuls. « Oui, je le veux. » Qu’elle dit entre deux rires, elle papillonne du regard, « alors quoi? Même pas cap de réaliser ton propre gage mon chéri? » Hein quoi ? C’est déjà son tour ?! « C’est déjà à moi ? » Il se marre Mason, le gars le regarde en hochant positivement la tête, d’un air sérieux. C’est vraiment ridicule comme situation. « Oui je le veux. » C'est si facile à dire ?! Il n’y a pas de cris, de hurlement venant de la salle, pas de confettis qu’on leur lancerait dessus comme dans les films. Peut-être même pas de baiser, oh et puis merde ! « J’ai pas pensé que j’allais me marier aujourd’hui, j’ai pas de bague, mais un bracelet. » Ca fera l’affaire, un bracelet au couleur de la parade, ma foi, il l’a trouvé par terre et l’a récupéré. Elle s’en contentera. Il récupère sa main pour lui passer au poignet, c’est déjà finit ? Il manque pas un truc ?  

Dans la première version de ton mariage, il y avait une grande église. Celle ou tes parents se sont mariés, celle ou ton frère et toi avez été baptisé. Elle aurait été tapissé de tes fleurs préférés et t’aurais marcher le long de l’allée avec ton père. Dans la première version de ton mariage, il y aurait eu de la musique et puis les différentes rangées de bancs auraient été remplies des gens que tu connais et que tu aimes et puis au bout du chemin, c’est à Kieran que tu aurais tendu la main. Cette scène-là, tu l’as imaginé des centaines, des milliers de fois même peut-être. Cette scène-là, elle est disparue à la lecture de quelques mots maladroitement déposés dans une lettre, d’une promesse brisée, d’une relation qui ne tenait plus sur rien mais sur laquelle tu avais mis le peu d’espoir qu’il te restait encore. Ce soir, tout est à l’opposé de ça. T’es saoule, trop saoule, Mason aussi, mais ça n’a aucune importance quand le but est de ne pas laisser l’autre gagner. Même si ça veut dire se faire une promesse que vous n’avez pas la moindre intention de garder. Même si c’est se moquer d’un évènement dont tu as trop long rêvé quand tu étais gamine. « Tu m’connais mal! » C’est pas que tu le connais mal, c’est que tu le connais pas du tout. Mais ça, c’est clairement un autre détail que vous préférez ignorer pour aller au bout des festivités de cette soirée. « J’disais’peut-être’ pour toi, qui sait, si tu pourras aller jusqu’au bout... » « Oh t’en fais pas pour moi, c’est pas ma première expérience. » C’est pas tout à fait vrai, pas tout à fait faux non plus, et puis ça, comme tout le reste, ça ne change rien. Le but ici c’est pas de s’aimer pour toujours, mais de prouver que vous pouvez être plus malin que l’autre. « Ouais, ça m’pose pas de problème! » Pas encore marié et déjà il te laisse choisir, ça te donnerait presque espoir pour la suite, si ce n’était pas du fait qu’il s’indigne inutilement quand tu lui piques sa bouteille de fort. « Hey! J’ai pas à partager, on est pas encore marié! » « Tu ferais bien de t’habituer tout de suite. Après les vœux, ce qui est à toi sera aussi à moi. » que tu chantonnes avant de mener la bouteille à tes lèvres à nouveau. Tu rigoles à t’imaginer qu’il puisse être fortuné ou avoir beaucoup de biens. T’as pas grand-chose à partager de ton côté, pas même un appartement puisque tu dors encore chez ton frère. Bientôt, tu ne tiendras plus sur tes jambes. Bientôt, tu auras tout oublier. Peut-être que c’est pour le mieux, tout compte fait. T’as dit oui et ça t’as absolument rien fait. Est-ce un signe que t’es finalement passé à autre chose ou juste trop saoule pour pleinement réaliser ce que tu fais? « C’est déjà à moi? » La version moche d’Elvis fait signe que oui et tu t’impatientes. « Oui, je le veux. » Tu pouffes de rire à nouveau. Ce que vous êtes cons, mais vous êtes allés au bout. Elvis parle encore, t’entends rien, tu sais pas si ce mariage est vrai ou faux, tu sais même pas ce que tu vas faire demain, dans les douze prochaines heures ou même dans les cinq prochaines minutes pour être bien honnête. Te marier n’était clairement pas au planning de la soirée après tout. « J’ai pas pensé que j’allais me marier aujourd’hui, j’ai pas de bague, mais un bracelet. » Il te passe un bracelet aux couleurs de la pride autour du poignet et tu l’admires, presque impressionnée par cette tentative de compenser. « J’ai pas de bague non plus, mais on peut se partager le bracelet si tu veux. » Tu pouffes encore et Elvis prononce finalement que vous êtes mari et femme. Ça sonnerait presque sérieux tout ça. « Vous pouvez embrasser la mariée. » Tu regardes Mason qui semble ailleurs, comme si lui non plus n’écoutait pas vraiment ce que l’autre raconte. « Alors quoi, tu vas pas m’faire faire tout le travail en plus? » Et puis quoi après? T’en as pas la moindre idée.

 «  on fera attention dans une autre vie »    autumn galloway & mason bradford

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Mason n’avait jamais été marié, ni en possession d’une quelconque bague ou d’un éventuel désir de fonder une famille. Tout ça, c’était pas pour le basketteur, ça l’effrayait, ça lui faisait peur. De se retrouver une nouvelle fois abandonné, il préférait alors agir comme un con, faire fuir avant de s’attacher et ça fonctionnait bien à présent. Il faisait semblant d’être heureux, du moins ne se sentait pas si malheureux que ça. Il avait du fric, une belle baraque, des nanas qui lui courent derrière mais justement, il s’était toujours demandé si c’était que pour la gloire, et l’argent ou un peu pour lui. Et il avait décidé de ne plus se faire surprendre par l’amour, il avait besoin de tout contrôler jusqu’à ses propres sentiments. Il rejetait l’amour, il rejetait le mariage et inconsciemment, il rejetait peut-être le bonheur. Se laissant souvent entraîner dans des paris idiots, dans un jeu complètement absurde. Comme aujourd’hui, et finalement sa rencontre avec Autum semblait lui correspondre. Plus qu’il ne l’aurait cru. Il allait devoir jouer le parfait jeu de l’époux parfait qui regarde à gauche à droite. Qui va parfois se faire plaisir dans un autre lit que le sien, ils en sont pas là hein ? Des crises de jalousie, de toute façon c’est qu’un jeu, hein ?! Rien de sérieux hein ? Peut-être même que demain, il se réveillerait, et qu’il ne sera pas vraiment marié. « Oh t’en fais pas pour moi, c’est pas ma première expérience. » Il arque un sourcil, tourne instinctivement la tête vers elle, elle pique sa curiosité. « Ca veut dire ? » Il demande sans même hésiter une seconde. Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?! « Il est devenu quoi ? Tu l’as tué ? » Et ça le fait rire. Il s’emballe déjà Mason, s’attendant au pire. Se demandant bien quel pouvait être son tare pour qu’une si jolie femme se retrouve divorcée ou du moins célibataire après un éventuel mariage prononcé. Qu’est-ce qu’il allait découvrir ? Curieux, ça l’amusait déjà de s’imaginer tout un tas de scène ; plus loufoque les unes que les autres, merci l’alcool. « Tu ferais bien de t’habituer tout de suite. Après les vœux, ce qui est à toi sera aussi à moi. » Il râle, clairement ça le satisfait pas. « T’as gagné à la loterie ! » C’est pas si prétentieux que ça quand elle découvrira sa réelle identité. Quand elle verra sa villa, enfin il est peut-être pas obligé de s’emballer déjà hein ?! Faudra surtout qu’elle le partage avec sa coloc, et qu’elle est chiante Birdie quand elle s’y met, il a déjà mal à la tête de toute les questions qu’elle allait lui poser, et des détails croustillants qu’elle voudra connaître. Ils sont devant le type, il sait même plus comment il est arrivé là, mais il est bien là. Faites qu’il se réveille de ce cauchemar, qu’il réalise avant que ce soit trop tard. « J’ai pas de bague non plus, mais on peut se partager le bracelet si tu veux. » Ca le fait rire aussi, sans doute l’effet de l’alcool qui n’est pas très bon. C’est déjà trop tard. Bientôt elle portera son nom à côté du sien. Il sait pas trop quoi faire ou quoi dire Mason. « Alors quoi, tu vas pas m’faire faire tout le travail en plus? » Elle se marre, lui pas. « C’est moi qui t’ai demandé en mariage, qui t’es offert le bracelet, t’es confié ma bouteille, et c’est toi qui fait le travail ? » Il proteste de la meilleure des façons, en énumérant tous les points avec sa main avant de rire avec elle. « Je crois que j’ai un peu trop bu… » Et pour se marier, fallait qu’il boive encore des litres, et pourtant il l’a fait. Il est apparemment marié, il signe d’ailleurs une feuille que le gars lui tend et lorsque Autumn relève sa tête après avoir signé elle aussi, il la tire vers lui avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Rien de bien significatif, elle pue l’alcool, lui aussi. C’est merveilleux. Il reste pas longtemps collé aux sienne, juste le temps de contenter le Elvis qui applaudit un coup. « Mais le prochain taf ce sera à toi ! » Il sait pas ce que c’est le reste. Mais il saurait lui faire souvenir, ou pas.  Le gars souhaite déjà passer au suivant, qui viennent d'entrer dans la chapelle. Mason se demande si ils sont vraiment en couple ou si c'est comme eux, pour un délire absurde. « Tu veux qu'on aille fêter ça ? » Pourquoi pas aller boire un verre en plus pour scellé cette union ? Comme si il n'avait déjà pas assez bu. Il réalisera sa connerie demain, pour l'heure, il avait juste envie de profiter.

C’était peut-être pas une bonne idée de mentionner, même super vaguement, que t’en es pas à ta première expérience avec tout ce qui entoure les mariages. Ou peut-être bien que c’était la meilleure idée et que ça va le faire fuir avant que vous ne fassiez une connerie, tu sais pas trop. Tu penses plus clairement de toute façon, c’est le flou dans ton esprit et ton bon jugement s’est fait la malle il y a déjà un moment. « Ça veut dire? » « Que t’es pas le premier à vouloir me mettre la bague au doigt. » Ouch. Pourquoi t’es allée là déjà? Pendant quelques secondes, il y a Kieran partout dans cette chapelle et si ça devrait être un signe pour que t’arrête tout, tu plonges plutôt la tête première, prête à tout oublier des conséquences de tes gestes. « Il est devenu quoi? Tu l’as tué? » Tu sais pas trop si tu dois être amusée ou insultée de ce qu’il vient de dire. « J’ai l’air de pouvoir tuer qui que ce soit? » que tu lui demandes, en secouant vivement tes mains devant toi. Tu fais même pas 1m60, tu pèses à peine 52 kilos mouillée, faudrait vraiment être hors d’état pour que tu puisses prendre le dessus sur un homme, même un Kieran pas particulièrement en forme. « Il s’est poussé avant l’heure fatidique. » que tu te contentes de répondre. Quelques mois avant le Jour J, dans le pire des timing sans aucun doute. Au moins, il a pas attendu que vous soyez devant tout le monde, c’est déjà ça de gagner, non? « T’as gagné à la loterie! » Oh, voilà un autre type de prix qui éveille ta curiosité et tu te demandes bien ce qu’il peut vouloir dire par là. « C’est vrai? À quel point? » T’as les yeux qui brillent déjà juste à imaginer qu’il puisse être millionnaire ou une connerie du genre, à moins que ce soit juste l’alcool qui te   fasse un peu trop d’effet. « Fais-moi rêver Bradford! » Après tout, ce n’est pas la vraie vie tout ça, pas vrai? Demain matin, tu vas te réveiller dans le salon de ton frère avec la pire gueule de bois qui soit et tu pourras rire en te souvenant de ce drôle de rêve que tu as fait dans une chapelle. Si seulement. La cérémonie a lieu (tu penses?) et vous voilà officiellement (non? sûrement pas?) mariés alors qu’il y a cinq minutes à peine tu ne connaissais pas son nom. « C’est moi qui t’ai demandé en mariage, qui t’es offert le bracelet, t’es confié ma bouteille, et c’est toi qui fait le travail? » Il compte les points sur ses doigts et toi tu fais que hocher de la tête comme une idiote, en attendant une quelconque réaction de sa part devant un Elvis qui se fait de plus en plus impatient. T’as pas encore remarqué qu’il y a d’autres couples qui attendent leur tour un peu plus loin, qui assistent à cette scène qui n’a absolument rien de glorieux. « Je crois que j’ai un peu trop bu... » « Tant que tu me dégueules pas dessus. » que tu pouffes de rire alors qu’Elvis vous presse à signer tu-sais-pas-quoi et puis voilà que Mason te rapproche de lui et ses lèvres viennent se poser sur les tiennes. Ça n’a rien de romantique, rien d’épatant, ni même rien de bien excitant comme premier baiser. Ça ne fait que provoquer un énième fou rire alcoolisé de ta part. « Mais le prochain taf ce sera toi. » « Mouais, mouais. » Prochain quoi? Aucune idée. Tu lies ton bras au sien alors que vous descendez la fameuse allée et voilà que le reste de la soirée est vôtre et t’es pas trop certaine de ce que t’es censée faire avec cette information. « Tu veux qu’on aille fêter ça? » « Tant que tu me proposes quelque chose de meilleur que ça. » que tu dis en pointant la bouteille de fort qui est maintenant presque vide de toute façon. « Qu’est-ce que tu as en tête? » Les festivités de la pride sont encore en plein coeur de la ville, les foules qui se déplacent de partout, des arc-en-ciels de couleurs qui dansent sous tes yeux et tu t’accroches à ton nouvel époux comme si ta vie en dépendait à défaut de pouvoir t’accrocher à une Ginny qui est toujours absente. Oh si seulement elle savait.

 «  on fera attention dans une autre vie »    autumn galloway & mason bradford

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C’était quoi l’idée en faites ? Pourquoi se retrouve t-il dans cette position aujourd’hui ? Un instant, et ça lui permettrait peut-être qu’on parle davantage de lui, il voit déjà les gros titres. ‘on a passé la bague au doigt du basketteur Bradford’. Il marquera des points contre sa meilleure amie, Mina, c’est plus que certain. Il sera même indétrônable, et cela même si elle a eu un gamin. Le mariage est moins risqué que les gamins hein ?! Il est beaucoup trop alcoolisé pour se rendre compte de la connerie qu’il vient de commettre en entrant dans ce lieu et en poussant sans trop forcer pourtant, la jeune femme à jouer dans le même jeu que lui. Repoussant les limites l’un de l’autre, il ne s’épargne aucun échappatoire, à part si elle a envie de rendre forfait. Pourtant, lorsqu’il montre son visage, elle semble nettement plus emballée, et en tout cas, rien ne lis sur son visage qu’elle abandonnera un jour. Ca plait au basketteur indéniablement, jusqu’où est-elle prête à aller ? Jusqu’à quel point elle tient à gagner ? C’est la question qu’il se pose, et peut-être même, qu’elle aussi finalement. « Que t’es pas le premier à vouloir me mettre la bague au doigt. » Il hausse les épaules, elle a cette faculté à pouvoir sans difficulté raconter sa vie, ou du moins se confier. C’est une femme sans aucun doute, quand lui, n’émet aucun son sur ses sentiments à quiconque, ni de confidences sur un oreiller. Rien. « J’suis pas le premier merde ! » Qu’il joue, feinte, un sourire en coin la provoquant. Peut-être même qu’elle ne veut pas en dire plus, qu’elle ne veut même pas y penser. Peut-être que ça lui fait mal intérieurement et c’est pas vraiment son genre d’écouter des inconnues geindre sur leur ex. « J’ai l’air de pouvoir tuer qui que ce soit? » Il réfléchit, et surtout Mason, réfléchit bien avant de parler… Elle est petite d’accord mais rien n’empêche l’autre. Sa sœur aussi n’est pas très grande, sportive, mince et pourtant, quand elle a un truc à dire, elle ne se prive pas. Quand elle a envie d’envoyer des coups de feu c’est avec son regard noir qu’elle le fait. C’est de famille, apparemment ! « Il s’est poussé avant l’heure fatidique. » Est-ce qu’il devrait en rire pour détendre l’atmosphère ? Il n’aime pas cette ambiance Mason, il fuit les problèmes lui, c’est pas pour récolter ceux des autres types. « J’ai une longueur d’avance alors… » Il tente d’en rire, il suppose que ça servira à rien, mais toute façon il s’en souviendra sûrement pas demain. Il pouvait bien dire ce qu’il voulait alors. Elle non plus. « C’est vrai? À quel point? » Il attise les braises lorsqu’il laisse sous-entendre qu’elle a gagné à la loterie. Ca le fait rire mais il le montre pas, il joue de son regard, fait durer le suspense, elle est déjà conquise il le voit, « fais-moi rêver Bradford! » Pourtant la réponse est dans son nom. Qu’elle répète à tout bout de champ comme si elle voulait s’assurer que ça se prononce bien, et que ça lui aille comme un gant. « Je te laisse chercher… » C’est pas drôle sinon, il n’allait pas lui mâcher tout le travail, « indice : tout est dans mon nom. » Et si elle était pas fan de sport, il allait changer ça, le basketteur ! Il allait lui faire bouffer tous les matchs et les replay qu’il trouverait. « Tant que tu me dégueules pas dessus. » Elle en rigole, le Elvis beaucoup moins étrangement, il doit commencer à trouver le temps long, pourtant faut bien qu’ils fassent connaissance, à défaut de pas l’avoir fait avant. Bon voilà, le ‘oui’ sans réelle conviction, voilà la signature en bas de la page comme si on lui demandait un autographe, voilà le baiser rapide comme l’éclair, voilà le bracelet offert. Il se demandait maintenant ce qu’ils allaient pouvoir faire. Il était novice Mason dans les mariages, et même quand il allait en fêter un, c’était surtout au buffet qu’il tenait la chandelle ! « M’ouais, m’ouais. Tant que tu me proposes quelque chose de meilleur que ça.» Elle descend les quelques marches, tenant son bras, elle rigolait lui aussi. De l’extérieur c’était presque réel. Presque, parce qu’en réalité, ils ne marchaient pas bien droit, heureusement le tapis sur le sol l’était, et Mason tentait de le suivre au millimètre près. Un peu plus compliqué à faire qu’à dire. Mais certains couples applaudissaient, alors qu’ils marchaient devant eux, Mason récupéra un peu de popcorn que l’un tenait, pour le balancer sur eux en avançant en direction de la sortie tandis que de son bras, il éloigna un peu Autumn pour la faire tourner sur elle-même. C’était pas très jolie, encore moins souple mais il la tenait du bout de ses doigts alors qu’elle rigolait à gorge déployé, manquant même de s’affaler sur le sol. Le popcorn il y en avait partout, dans ses cheveux, sur le sol, sur l'épaule du basketteur. « Qu’est-ce que tu as en tête? » Il réfléchit quelques secondes, mais en réalité, ça sonnait comme une évidence, « profiter de la vie ! » Et ça le fait marrer ce con, « tu crois que c’est bien le basketteur ? » Il ne peut s’empêcher de se retourner vers la nana pour lui faire un clin d’œil, pas très discrète la nana. « Viens, je t’emmène au paradis. » Le paradis c’était droit devant lui, dehors, où la lumière est.

« J’suis pas le premier merde! » Ça aurait dû le faire fuir, ça le fait rire. Et toi, comme une idiote, tu ris un peu plus fort par dessus. Parce qu’il est bien trop tard pour faire marche arrière maintenant et que tu as compris maintenant que ni un ni l’autre n’avait l’intention de faire demi-tour, tous les deux bien trop joueurs pour votre propre bien, vous ne réalisez pas pleinement les conséquences de ce jeu à la con que vous vous êtes lancés pour quelle raison déjà? Faire passer le temps sans doute, faire couler les minutes dans cette trop grande chapelle qui était autrefois vide mais qui commence tranquillement à se remplir de gens, sans doute tout aussi alcoolisé que vous. « J’ai une longueur d’avance alors... » « La question maintenant est de savoir si tu vas avoir le courage de te rendre jusqu’au bout. » Parti comme c’est là, ça semblait très probable. Est-ce que vous alliez le regretter demain matin? Très certainement. Mais Elvis ne semble avoir peu que faire de vos états d’ébriétés avancés, tant que vous en venez au bout de cette conversation et que vous faites ce que vous êtes venus faire. Oh mais c’était pas le plan de base, si? Peu importe, ça se passe ici et maintenant et apparemment que tu vas devenir riche quand tout sera officiel et tu trouves le moyen de t’en moquer. Tu veux rêver, tu veux t’imaginer une vie grandiose, ne serait-ce que pour une minute ou deux, mais il ne te donne pas toutes les informations si facilement Mason. Il est clairement pas drôle. « Je te laisse chercher… » Tu boudes déjà, t’as l’esprit complètement vide en ce moment. Tout ce que tu sais, même tout ce que tu penses savoir n’existe plus. C’est le brouillard, et faut pas que tu penses trop fort sinon ça va encore se mettre à tourner autour de toi. « Indice : tout est dans mon nom. » « J’suis pas très bonne à ce jeu-là. » Le cap pas cap tu sais faire, les devinettes, c’est un peu moins ton truc. Mais Elvis s’en fout bien de votre partie de charade quand il presse pour les je le veux, pour les signatures, pour la fin de cette cérémonie à la va-vite, bien trop à l’image de ce mariage improvisé. La suite, c’est de célébrer, logiquement. Sauf que vous avez déjà bien célébrer avant, chacun de votre côté, et tu sais pas à quel point ton foie peut tolérer encore tes excès. Tant pis, c’est les problèmes de la Autumn de demain tout ça. « Profiter de la vie! » Oui, mais encore? Tu avances, droite tu penses mais pas le moins du monde en vérité alors que chaque pas à faire est une vraie torture de lenteur et que vous provoquez des fous rires autour de vous que tu n’entends qu’à moitié. « Tu crois que c’est bien le basketteur? » Il y a des filles à quelques mètres de vous qui soufflent et qui pointent en votre direction et ça pique ta curiosité évidemment. Est-ce que c’est ce qu’il voulait dire quand il disait que tout était dans son nom? « Me dis pas que je viens d’épouser une célébrité. » Oh putain, tu ris encore plus fort. Un sportif en plus. T’aurais pas pu faire plus à l’opposé de ton ex. C’est drôle ou c’est triste? C’est pathétique surtout, mais on a déjà dit qu’on se préoccupait de tout ça demain. « Viens, je t’emmène au paradis. » « J’croyais que t’étais pas croyant. » que tu pouffes de rire à nouveau et la première chose que tu réalises, c’est que vous avez plus rien à boire. Tu pointes vers une épicerie à quelques blocs de l’endroit ou vous êtes. T’as aucune idée de l’heure qu’il est, tu espères seulement que c’est encore ouvert et à voir la lumière dans l’enceinte du bâtiment, il y a des bonnes chances. « Faut refaire le plein mon cher mari. » Oh que c’est drôle à dire ça, le mot glisse drôlement contre ta langue. C’est complètement surréel tout ça.

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Rien ne semble être dans la réalité depuis qu’il est entré dans cette chapelle et il n’est même pas capable de s’en rendre compte. Que rien ne tourne réellement rond, qu’elle doit le prendre pour un fou. C’est du moins ce que toute personne normalement constitué ferait. Mais non, elle se marre, se foutant peut-être de sa tête au passage, de la sienne aussi. De celle du faux curé qui se tient devant eux, et qu’on peut entendre parfois soupirer ou voir lever les yeux au ciel. Il doit en avoir marre lui aussi, de voir défilé autant de couples, d’écouter leurs histoires et heureusement pour lui, l’histoire d’Autumn et de Mason est brève, courte, on peut la résumé même qu’à un seul mot : défi. Jeu. Idiotie. Amusement. Taquinerie. Mason ne sait pas très bien mais ça lui suffit amplement pour l’heure, ils auront sûrement toute la vie devant eux pour se découvrir, s’apprécier ou pire encore, se détester. Ils auront toute la vie pour se reprocher les choses, parce que ce mariage c’est la faute des deux mais aucun ne voudra sûrement prendre sa part de responsabilité. Ce serait trop facile, trop simple, ce serait pas Mason. Elle a l’air autant délurée que lui, le genre à pas se prendre la tête, à se foutre de tout. Est-ce que c’était ça qu’il devrait suivre lui aussi ? Une femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau ? L’horreur pour lui, mais n’est-il pas trop saoule pour réfléchir à bon escient, et correctement ? Sans aucun doute oui. Incontestablement même. «  La question maintenant est de savoir si tu vas avoir le courage de te rendre jusqu’au bout. » Elle taquine, heurte sa fierté masculine, sûrement un égo déplacé, il se fiche bien de savoir si il rentre dans les cases pour lui plaire, mais il a envie de jouer, encore un peu. Juste avant que la réalité frappe sa conscience. Juste avant que la réalité arrive sur lui comme un boomerang qu’il se mangera en pleine poire ! « C’est ce que tu désires ? » Il souffle et un vent de marrée au senteur d'alcool s’abat sur elle. Un sourire qui s’étire au coin de ses lèvres, son regard qui ne la quitte pas, qui sortira indemne de ce mariage ? «  J’suis pas très bonne à ce jeu-là. » L’heure des devinettes, elle joue pas, elle joue mal. Il peste, râle tant pis pour elle. « Je t’ai déjà filé un indice… » Et dans le langage du Bradford, ça signifie qu’elle n’en aura pas un second. Il lui fait signe de réfléchir avec sa main, il n’est pas là pour tout lui apporter sur un plateau d’argent. Mais tout le reste défile sous ses yeux, impuissant, à cette mascarade qu’il a désiré, autrefois. Elle prend part à ses côtés, ils remontent l’allée centrale mieux que personne, il n’y a pas à dire, ils sont beaux ensembles, ils sont bien assortis, si seulement ses gens savaient… Il y a des messes basses, et finalement le tic-tac de la Galloway qu’il vient d’épouser fait surface, se réveille, «  me dis pas que je viens d’épouser une célébrité. » Il ne sait même pas comment il doit le prendre, mais qu’elle se méfie, c’est un râleur professionnel, le genre rancunier, boudeur et tenace, avec un ego long comme ses deux bras assemblés, comme leurs quatre bras assemblés. « Et crois-moi que tu vas en bouffer du sport avec moi ! » Il la prévient, titille, pour l’heure, ils vont plutôt boire, encore. Comme si c’était pas suffisant ce qu’ils avaient déjà ingurgité. Comme si ils leur rester encore de la place. C’est vrai n’est-ce pas ? «  J’croyais que t’étais pas croyant. » Il s’en fiche, la douce senteur de l’alcool l’attire, l’appelle, il pourrait même se convertir en curé pour cette occasion. Elle lève le doigt à peine sont-ils dans la rue, beaucoup moins bondé que quand il est rentré. Il ne sait même plus depuis combien de temps, mais il a l’impression que c’est depuis une éternité. Que le monde a continué à vivre quand le sien s’est arrêté, appuyé sur pause pour se marier. Pour jouer, pour faire croire qu’il serait le meilleur amant de tous les temps quand il n’a jamais su garder une femme plus de six mois. « Faut refaire le plein mon cher mari. » Evidemment qu’il est d’accord, évidemment qu’il la suit, évidemment qu’il va dévaliser l’épicerie. « On a pas un très gros budget, c’est pas la peine de nous ramener le magasin. » Il prévient, surtout parce que c’est une nana, et qu’elle allait forcément lui faire porter les sacs. Il le sait, il s’en doute.

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