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 (Charlie+Adriel) I... do?

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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyVen 11 Juin 2021 - 3:23

I... do?

Cherchez pas pourquoi j’ai accepté de revoir ces mêmes potes d’université qui m’ont mis dans une drôle de situation en novembre dernier. Lors d’un action ou vérité, ils m’ont mis au défi de prendre un bain de minuit. No problem. Je n’ai jamais été très pudique de toute manière. Mais lorsque je suis sorti, ils avaient tous disparu… avec mes vêtements. Classique. Ils ne m’ont laissé qu’un slip léopard et la présence d’Elias qui venait d’arriver. Mais ce Sanders-là ne m’aime pas pour la simple raison que je suis vraiment proche de sa petite soeur. Donc ce soir-là, il a essayé de m’emmener au poste (c’est un policier, bien entendu)… jusqu’à ce que je demande Erin en renfort et qu’on s’enfuie chez moi dans son carrosse. Et bon, le reste, vaut mieux ne plus en parler. On a glissé, une autre fois. Mais la dernière, apparemment. En tout cas, bref. Pourquoi j’ai accepté de boire encore avec ces gars-là? Peut-être par nostalgie de notre passé commun, quand on était encore dans notre jeune vingtaine à passer de fête en fête pour décrocher de nos devoirs. En tout cas, en ce moment, je me fous pas mal du pourquoi. On s’est ramassés chez je-ne-sais-pas-trop-qui à boire de la mauvaise bière et à jouer à des jeux qui nous font encore plus boire. C’est une petite maison juste en face de la Chapelle de l’amouuuur dont tout le monde parle pendant ce Pride Month. Je ne sais trop comment, j’arrive d’ailleurs à lancer la balle de ping-pong dans un des verres de l’équipe opposée et je lève les bras très haut en signe de victoire. « YESSSSS », je crie en faisant un demi tour sur moi-même, manquant de renverser la table au passage. Un battement de cils plus tard, on se retrouve sur les canapés à jouer de nouveau à action ou vérité. Cette fois-ci, je me montre méfiant, même si j’ai un peu beaucoup de misère à faire preuve de jugement avec ce taux d’alcool dans le sang. Ça fait quelques tours qu’on fait et so far so good. Ça fait trois fois que je prends vérité et je me suis révélé sans gêne et sans filtre, et la seule action que j’ai eue ne m’a pas posé plus de problème que ça. Je ne m’en rappelle déjà plus. Ah oui, on de mes amis m’a écrit quelque chose sur le visage, mais je n’ai toujours aucune idée de ce que c’est. J’men fous, en ce moment-même, pour être honnête. Ça sera peut-être une autre histoire demain. M’enfin. Il y a peu de gens avec qui j’accepte de faire les magasins, Erin en est une parmi eux. D’ailleurs, je sens une vibration dans ma poche et en sors mon portable pour regarder l’écran. C’est elle qui m’envoie l’adresse où Leah et elle ont décidé de s’installer pour la parade. Une fois mes photos prises, j’irai les rejoindre et on se faufilera sans doute jusqu’à des bars qui nous offriront des cocktails aux couleurs saturées. J’ai un vague souvenir de ma meilleure amie qui m’a avoué avoir embrassé Leah une fois. Mais dans quel contexte? Je me rappelle aussi ce que j'en ai pensé. No comment.
« Vérité ou action? » Mais Charles s’objecte. « NON, Vincent, il a déjà pris trois fois vérité. Adri, t’es obligé de prendre une action, mec. » Je roule des yeux exagérément. Oups, ça tourne. « Okayyyy, okay », je concède. Je ne peux pas prendre de bain de minuit, ce soir, il n’y a même pas de piscine. Les yeux de Charles balaient la pièce du regard à la recherche d’une action à me donner. Je vois la lueur malicieuse dans son regard quand il la trouve enfin. Il me pointe une fille un peu plus loin. « Je te mets au défi… de te marier avec elle dans la Chapelle de faux Vegas en face. » Ma bouche s’ouvre, mais, pendant un instant, aucun son ne sort. Puis, j’éclate de rire. « C’est une blague? C’est clair que c’est une blague. T’es drôle. » Mais il me regarde d’un air beaucoup trop sérieux. « Allez, Adri », insiste Caleb. « Ça va être drôoooole. Tu divorceras, c’est pas graaaaave. » Le visage d’Erin s’impose à mon esprit. J’ose à peine imaginer sa réaction si elle apprenait que je me suis marié avec une étrangère. Link et Byron se foutraient carrément de ma gueule, je pense. Bon, peut-être pas Lincoln. Mais il serait déçu de ne pas avoir été mon témoin. Mais Vincent sait exactement comment m’avoir. Il se cale dans le canapé, sa bière à la main. « J’te gage cinquante dollars que t’es pas capable, Adri », qu’il lance. Je me lève aussitôt. Ça tourne de nouveau. L’affaire, c’est que je refuse rarement un défi. Il n’y a pas si longtemps, j’ai mangé un insecte au Open House de ma soeur après qu’une de mes amies d’enfance en ait apporté. On m’a mis au défi, je voulais prouver à tout le monde que je le pouvais. Pas que je tienne particulièrement aux cinquantes dollars de Vincent, mais je ne veux pas donner d’argent à ce crétin non plus. De toute manière, la Chapelle sera sûrement fermée à cette heure-là. Si?

Alors je me dirige d’un pas déterminé vers la fille qu’ils m’ont montrée. Je lui tape sur l’épaule et attends qu’elle se retourne. Puis, nos regards se croisent. Faut dire qu’elle est vraiment jolie, en plus. « Salut, moi c’est Adriel », je me présente rapidement. « Toi? » Je prends une grande inspiration. « Dis — ça te dirait de te marier avec moi à la Chapelle? » Elle peut dire non, j’espère en fait qu’elle dira non. Peut-être que j’arriverai à négocier avec mes amis pour leur faire dire que j’ai fait l’action. Je ne peux forcer personne à se marier avec moi, après tout. En tout cas, j’espère que ça ne l’embête pas que je vais droit au but. J’ai toujours été plutôt direct. « Je m’excuse, c’est un stupide défi donné par mes amis… » J’ai la bouche pâteuse. Je me penche vers elle pour lui chuchoter le reste, juste assez près pour qu’elle m’entende. « Ça me dérange pas si tu me dis non, hein. Vraiment, je t’en voudrais pas. » Je secoue la tête. « Je fais les trucs tout à l’envers. Je peux t’offrir un verre? » je demande. Faut bien être un minimum gentleman, quand même.

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Dernière édition par Adriel Mayers le Lun 28 Juin 2021 - 23:29, édité 2 fois
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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyMer 16 Juin 2021 - 15:22

Léo boude, ce soir. Tant pis pour lui. La blonde, elle, a besoin de prendre l’air et de le laisser seul avec le zoo qui compose leur appartement. Les jumeaux sont chez leur père comme c’est le cas la majeure partie du temps, personne n’a donc à s’en occuper et les mariés peuvent continuer à agir comme s’ils avaient éternellement quinze ans. Adulte et autonome, cette dispute habituelle dans son couple ne remet en rien en cause sa bonne humeur ni même son envie soudaine de sortir dans un bar pour boire un simple verre, deux tout au plus. Les années décadentes sont derrière elles : elle se contentera de quelques verres et de surtout rien de plus qui pourrait l’emmener à perdre son travail. Charlie aime bien trop ce qu’elle fait et la façon dont elle peut aider son prochain pour prendre le moindre risque à ce sujet ; fort heureusement, cela ne l’empêche pas de vivre et de s'amuser comme tous les jeunes adultes.

Elle joue avec ses cheveux comme si elle avait la moindre raison d’être stressée alors que ses journées s’égalisent et s’apaisent enfin, après de longs et difficiles mois. Ses doigts agrippés autour de la paille métallique ne cessent de la faire tourner dans un sens puis dans l’autre, mélangeant irrémédiablement les différents sirops du cocktail. Lorsqu’on vient taper à son épaule, la jeune femme affiche deux prunelles bleues agrandies par la surprise. « Salut, moi c’est Adriel. » Et si son premier réflexe est de sourire, ce n’est pas pour autant qu’elle en comprend la démarche de l’inconnu. Même Damon aurait su être moins frontal dans son approche : c’est pour dire. « Toi? » - “Charlie.” Bien moins original que le sien, mais la blonde n’a aucun mal à lui annoncer le sien, loin d’être timide ou cantonnée à de quelconques a prioris. « Dis — ça te dirait de te marier avec moi à la Chapelle? » Plus prise de court que jamais, elle ne peut s’empêcher de recracher la simple gorgée de cocktail qu’elle avait commencée à boire. Elle s’attendait peut être à ce qu’on lui demande des photos de ses pieds ou ses mains (quand ce ne sont pas de nus, bien sûr), mais certainement pas à une demande en mariage avec un parfait inconnu. Disons qu’elle prend aussi une seconde pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un inconnu et non pas un homme à qui elle a déjà parlé ou peut-être même fait miroiter monts et sans doute merveilles. Ce genre de choses arrivent bien trop rapidement de nos jours, ce n’est même pas sa faute. Ce sont les hommes qui s’emballent trop rapidement, comme semble Adriel le faire lui-même. “Est ce que c’est un nom de cocktail ? ‘Te marier avec moi à la Chapelle’ est un peu trop long pour être vendeur, par contre, désolée de te le dire.” Charlie reprend donc dans un rire, sincèrement amusée par la situation autant que la proposition et loin de se démonter face à un inconnu aussi aventureux. Au fond, elle est surtout curieuse de connaître les raisons d’une telle proposition, cherchant déjà du coin de l’oeil la moindre caméra cachée.

L’homme semble se reprendre bien rapidement, pourtant, et elle en serait presque déçue. « Je m’excuse, c’est un stupide défi donné par mes amis… » Ses amis sont des personnes amusantes, c’est la première chose qu’elle retient. Lui, par contre, ne semble pas avoir les épaules assez larges pour les suivre dans leurs idées. « Ça me dérange pas si tu me dis non, hein. Vraiment, je t’en voudrais pas. » - “Tu comptes dire la même chose le jour où tu ferras réellement te demande à la femme de ta vie ?” Imaginer la scène lui arrache un nouveau rire alors que ses paroles n’ont rien de moqueuses. Il est un garçon empli de bonnes intentions, c’est détectable à des kilomètres à la ronde, tant et si bien qu’elle pose sa main sur la chaise à ses côtés pour l’inviter à s’asseoir. « Je fais les trucs tout à l’envers. Je peux t’offrir un verre? » En effet, il fait tout à l’envers et pire encore. “Je peux m’en offrir un moi même. Tu veux quoi ?” Elle a très certainement passé l’âge et surtout l’envie qu’on lui offre quoi que ce soit (sauf quand elle force Damon à le faire, encore une fois ce n’est en rien comparable, et c’est surtout très amusant). Il est un inconnu à qui elle ne veut rien devoir, si ce n’est peut être quelques milliers de questions qui lui viennent désormais à l’esprit. “Et en même temps que tu réfléchis, pense à ce que tu vas me dire quand je te demanderai à quel point ta vie sentimentale est comparable à un désert pour que tes amis te demandant de trouver une femme avec la première venue.” Encore une fois, elle affiche un sourire amusée au bout des lèvres, terminant son cocktail seule pour en commander l’exact identique la seconde qui suit, intriguée par la tournure que pourraient prendre les événements. Il n’est pas boiteux, difforme ou complètement stupide, alors il devrait bien être capable de se trouver une personne avec qui passer ses journées ou, à défaut, au moins ses nuits - Charlie serait bien la dernière à juger de telles pratiques.
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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyMar 29 Juin 2021 - 1:05

I... do?

C’est un peu chancelant que je me rends jusqu’à la fille que mes amis m’ont pointée. Ne réalisant pas ce que je m’apprête réellement à faire, je me présente. Il faut bien commencer par là. Deux yeux bleus me regardent, la surprise est évidente dans son regard. Et avec raison. Je suppose. « Charlie. » Sans hésitation aucune. « Enchanté, Charlie », je dis, juste avant de passer directement au but de notre rencontre, on va dire. Parce qu’elle a bien beau être très jolie, à la base je ne suis pas venu ici pour draguer, je n’ai vraiment pas la tête à ça. Ma question la surprend encore plus que mon introduction précipitée et, sur le coup, on dirait que je ne le réalise pas tant que ça. En tout cas, on pourra pas me reprocher de tourner autour du pot. Charlie va même jusqu’è recracher la gorgée qu’elle n’avait pas tout à fait avalée et je reste planté devant elle, ne sachant quoi dire d’autre, me balançant d’un pied à l’autre. Le rouge me monte aux joues, enfin je crois, parce qu’il fait chaud de base dans cet endroit. J’ai vraiment demandé ça? Je réalise enfin, on dirait. « Est ce que c’est un nom de cocktail ? ‘Te marier avec moi à la Chapelle’ est un peu trop long pour être vendeur, par contre, désolée de te le dire. » Interloqué par sa réponse, je ne réponds rien pendant quelques secondes, la bouche ouverte en cherchant quoi dire. Puis, je me mets à rire. Elle a de l’humour, cette fille. Je fais signe au gars qui passe justement par là, derrière le comptoir. « Dis, ça existe un cocktail qui s’appelle — » Je me tourne vers Charlie, l’air interrogateur. « — comment déjà? — » Me rappelant enfin, je me tourne de nouveau vers le gars. « — “te marier avec moi à Vegas — hum, à la Chapelle, pardon — en tout cas, ça existe? » Il fronce les sourcils, comme s’il essayait de déterminer si je suis sérieux ou pas. Oui, dude, c’est une vraie question. « Non, mais je peux l’inventer. Pour dix dollars. » Je le regarde l’air de dire t’es sérieux? avant de secouer la tête et de rire. Le gars s’en va et je me tourne vers ma nouvelle connaissance pour lui expliquer que ma question vient en fait d’un stupide défi donné par mes amis. Faudrait vraiment que je vois les règles de l’amitié, avec eux. J’ajoute que je ne lui en voudrai pas si elle dit non. J’espère, en fait, que ce sera le cas. Je ne voudrais pas me ramasser dans une drôle de situation. Plus drôle que celle-là, je veux dire. « Tu comptes dire la même chose le jour où tu ferras réellement te demande à la femme de ta vie ? » « La — la fe—femme de ma vie? » Je bug. Solide. L’image de ma meilleure amie clignote dans mon esprit. Est-ce qu’elle peut être la femme de ma vie malgré qu’elle ne me voit pas comme l’homme de sa vie à elle? Malgré que je garde cette information bien loin en moi d’ordinaire pour ne pas mettre de malaise entre nous? Un rire nerveux s’échappe d’entre mes lèvres. « Non. Ahah. Enfin, faudrait pas. Je suppose que je serai quasi certain de sa réponse avant de lui demander, de toute manière. » Hypothétiquement parlant, hein. Un air moqueur semble plaqué sur le visage de Charlie. Ou amusé, je ne sais pas. Mes yeux fixent sa main sur la chaise à côté d’elle et je comprends qu’elle m’invite à m’assoir. M’enfin, j’espère. Je m’exécute et lui demande si je peux lui offrir un verre. « Je peux m’en offrir un moi même. Tu veux quoi ? » Je fronce les sourcils en essayant de détecter le sens de ses mots et, surtout de son ton. Okay, comme tu veux. Rien pour moi, merci. Ces mots restent toutefois dans ma tête. J’ai assez bu comme ça et, surtout, je veux retrouver un peu de clarté dans mes pensées. Et bon, je ne lui proposais pas un verre pour la draguer ou quoi, juste pour être poli. Gentil, quoi. « Et en même temps que tu réfléchis, pense à ce que tu vas me dire quand je te demanderai à quel point ta vie sentimentale est comparable à un désert pour que tes amis te demandant de trouver une femme avec la première venue. » Je déglutis. Fronce les sourcils de nouveau, puis je contourne le comptoir pour me servir quelque chose à boire, finalement. Il y a de quoi me faire un rhum n’ coke avec les bouteilles étalées là, c’est parfait. Je fais de mon mieux pour viser le verre, ça déborde légèrement de boisson gazeuse. Oups. Ma nuit avec Erin me revient en tête. Ma rupture avec Ambre. Ces quelques semaines de rapprochement avec Tessa, jusqu’à ce que j’y mette un stop… Même le baiser avec Diego. Ouais, ma vie sentimentale n’est peut-être pas un désert, mais elle n’est pas un succès non plus. Je relève les yeux vers Charlie, avant de venir reprendre ma place à côté d’elle. « Tu — » Je la pointe en pouffant. « — ne connais rien à ma vie, Charlie l’étrangère. Ma vie sentimentale n’est pas un dessert — un désert, pardon. » Je ris. Je termine mon verre de rhum n’ coke et le repose sur le comptoir. « C’est peut-être la tienne qui est comparable au Sahara de l’amour — » Je ne sais plus ce que je dis, ça y est, je déparle. « Et te marier avec un pur étranger comme moi ne ferait que te remettre ça dans la figure. » Je parle sans réfléchir, un sourire plaqué sur le visage. « Et mes amis — » Je les pointe vaguement, du moins la direction dans laquelle ils se trouvent. « En tout cas. Ne parlons plus d’eux. » Après cette soirée, je le sens, je vais réévaluer mon amitié avec eux. Mais plus tard. « Alors Charlie… demander une pure inconnue en mariage, c’est sans doute ce que j’ai fait de plus fou dans ma vie. » Loin d’en être gêné toutefois, je hausse les épaules. « C’est quoi, toi, le truc le plus fou… spontané que tu aies fait dans ta vie? » Maintenant que la conversation a commencé, autant apprendre à se connaître un peu.

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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyMer 30 Juin 2021 - 4:45

Lorsqu’il se prend au jeu en commandant exactement le nom du cocktail inventé par Charlie (qui n’a pourtant fait que reprendre ses paroles alambiquées), il ne fait que gagner des échelons dans son esprit. Il n’y a rien à gagner, mais tout de même, c’est un fait assez notable pour qu’il puisse (et doive) être souligné, surtout alors qu’elle l’observe en ayant apposé son menton sur le dos de sa main, son coude posé sur le comptoir. “Te marier avec moi à la Chapelle” qu’elle répète dans son dos telle une souffleuse de théâtre, tout ça pour qu’il ne dicte pas exactement les mêmes mots au serveur. Tant pis, l’homme en question comprend tout de même la finalité et se prête à son tour au jeu, moyennant bien sûr un aspect financier prévisible. Il a dû connaître bien des demandes atypiques durant ses heures de service, Charlie n’est même pas certaine qu’il se souviendra de celle-ci. Il doit les prendre pour deux jeunes s’y prenant à leur façon pour draguer l’autre, ce qui ne pourrait sûrement pas plus être éloigné de la vérité. De son côté, en tout cas, elle n’aspire pas le moins du monde à un tel but, n’hésitant pas à rapidement le questionner sur sa vie privée dans les secondes qui suivent. Il ne semble pas timide. Tant mieux ; elle ne l’est pas non plus. « La — la fe—femme de ma vie? » Son rire est nerveux, elle pense donc avoir à se rattraper, ce qu’elle fait dans la seconde qui s’ensuit. “Ou un homme, tu sais, peu importe.” Pour avoir aimé un sexe comme l’autre, elle serait bien la dernière à pouvoir lui reprocher de ne pas être hétérosexuel, elle se contente donc finalement de hausser les épaules pour lui prouver que ce n’est même pas un sujet sur lequel il risque le moindre interrogatoire. « Non. Ahah. Enfin, faudrait pas. Je suppose que je serai quasi certain de sa réponse avant de lui demander, de toute manière. » Décidément, ses réponses la font sourire. Elle en vient même à rire, cette fois-ci. Il parle comme il pense, cela a quelque chose de rafraîchissant et c’est bien plus apprécié que n’importe quelle glace pilée. “Tu demandes beaucoup de personnes en mariage dès que tu rentres dans des bars, alors ?” S’il n’est pas certain de la réponse qui peut lui être apportée en face, alors c’est la première explication qui lui vient à l’esprit : il demande à des inconnues de se marier avec lui. C’est un cas assez particulier mais s’il trouve chaussure à son pied, après tout, peu lui importe : elle trouve l’idée plutôt amusante, même. Tant que son propre mari ne la reprend pas en retour, ce ne sera jamais un problème à ses yeux.

Que cette hypothèse s’avère véridique ou non, Charlie en a une seconde : sa vie sentimentale est comparable à un véritable désert (ou dessert, comme il l’annonce en bégayant) et il n’y a pas la moindre oasis en vue. Adriel semble décontenancé face à son indiscrétion, sans doute même vexé aussi. Elle aurait dû l’anticiper : c’est un homme, et ils n’aiment pas qu’on parle ainsi de cet aspect de leur vie. Ils sont tous pareil. Léo non plus ne veut jamais parler sentiments et tout ce qui s’en suit, sauf quand c’est pour préciser à quel point Damon est un homme parfait - point sur lequel ils s’accordent sans mal. N’en reste que la blonde n’en démord pas face à l’inconnu. Il est celui qui l’a abordé en premier mais elle n’en est pas déstabilisée pour autant. Surtout depuis qu’elle a rejoint la police, elle a appris à ne plus ployer le genou devant bien des mésaventures et autres problèmes. Pour le moment encore, il ne s’apparente ni à l’un, ni à l’autre. C’est au tour de la blonde d’être étonnée lorsqu’il passe de l’autre côté du comptoir comme si de rien n’était ou comme si, justement, il était chez lui et pouvait farfouiller partout à sa guise. Elle lève un sourcil étonné mais aucun mot ne sort de sa bouche : elle n’est pas une moucharde. « Tu — ne connais rien à ma vie, Charlie l’étrangère. » - “Alors dis m’en plus, Adriel d’Arrakis.Arrakis, parce que sa vie sentimentale est un désert et qu’il n’y a rien de mieux pour personnifier cette image que ce nom imaginaire issue d’une fiction qui l’est tout autant. Qu’il ait la référence ou non, elle se suffit à elle-même et l’apprécie en silence, avançant désormais ses deux coudes sur le comptoir pour se rapprocher de son visage et ainsi mieux le défier. Tout n’est qu’un jeu et l’insouciance est de mise, même lorsqu’il a une haleine à l’odeur de Rhum. Elle préfère largement le parfum de son mari, cela va de soi. « C’est peut-être la tienne qui est comparable au Sahara de l’amour — Et te marier avec un pur étranger comme moi ne ferait que te remettre ça dans la figure. » L’argument est bon, avouons-le. Tout du moins, il fait à peu près du sens. Il aurait pu être valable, voilà ce qu’il faut en retenir. Non, en réalité elle ne voit pas comment il peut relier un argument A à un B et en tenir une telle conclusion mais quand bien même, ce n’est pas grave, elle apprécie son audace. Il vise au beau milieu du vide, mais ça n’en reste pas moins amusant pour autant. « Alors Charlie… demander une pure inconnue en mariage, c’est sans doute ce que j’ai fait de plus fou dans ma vie. C’est quoi, toi, le truc le plus fou… spontané que tu aies fait dans ta vie? » Come on. La réplique est évidente, bien trop facile et spontanée pour qu’elle ait la moindre envie d’y échapper. “Accepter.” Elle n’a pas à mentionner Léo, il risquerait de paniquer et de tout abandonner tel un lâche. Puisque Charlie ne le connaît pas assez pour prédire ses réactions, elle s’en tient à une histoire simple et sans accrocs : Charlie l’étrangère a une vie amoureuse comparable au Sahara (???) et il est là pour la sauver, lui le grand damoiseau et chevalier servant à la fois. Quel homme. La figure est stéréotypée à son paroxysme, elle aura tôt fait de laisser éclater la vérité avant la fin de la nuit. Pour le moment encore, ils ont un mariage à célébrer, lequel elle anticipe déjà de son plus beau, large et fier sourire ancré sur ses joues rosies. “Charlie d’Arrakis ça sonne plutôt bien, tu ne trouves pas ?” Elle surjoue l’imagination, se plaît à des rêves impossibles et irréalisables - surtout pas légaux le moins du monde. Cela va de soi qu’elle n’a pas épousé Léo pour son nom de famille, elle n’a donc pas le moindre mal à penser à celui d’un autre. Tout ceci ne reste qu’un jeu auquel elle arrêtera de participer à l’instant où cela commencera à l’ennuyer et/ou où tout ira trop loin. “T’as intérêt à boire beaucoup d’eau jusqu’à l’autel, j’embrasserai pas mon futur mari s’il sent le rhum.” Déjà, les ordres débutent et les contraintes avec. Si elle noie le tout dans un sourire certain, la jeune femme n’en pense pas moins pour autant, son index scrollant déjà sur son téléphone pour leur appeler un uber - so romantic. “Dix minutes avant le mariage.” Avant qu’on ne vienne les chercher, tout du moins. “Tu penses arriver à rester debout jusque là ? Tu faisais un enterrement de vie de garçon, pour boire autant ? Ou c’est que tu tiens pas l’alcool ? Un anniversaire, peut-être ?” Tant qu’il n’est pas le garçon dont ses amis sont supposés enterrer la vie, justement, Charlie est prêt à entendre n’importe quelle histoire avec beaucoup d’attention. Elle est surtout bien curieuse de savoir jusqu'où il ira - pas au bout, bien sûr, ce serait impossible.
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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyJeu 15 Juil 2021 - 18:51

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Le cocktail te marier avec moi à… quelque part n’existe pas et le gars derrière le comptoir veut bien nous le faire en nous chargeant plus. Je suis limite déçu, je me demande ce que ça aurait goûté. Mais voilà que Charlie parle de la femme de ma vie et je bug solide alors que l’image d’Erin me vient en tête pratiquement immédiatement. « Ou un homme, tu sais, peu importe. » Non, Erin n’est certainement pas un homme. Mais il y a bien eu ce baiser avec Diego… pas qu’il embrassait mal, loin de là, mais je ne ressens pas l’envie de recommencer. Elle hausse les épaules, me faisant comprendre que ça ne lui dérangerait pas. Je secoue la tête. « Non, elle est bel et bien une femme », je ne peux m’empêcher de justifier. Alors j’ajoute qu’avant de la demander en mariage, il faudrait que je sois certain de sa réponse. Et pour l’instant, les chances qu’on soit en couple sont minces, alors… Charlie sourit, elle rit même, et je me demande ce qu’il y a de drôle. « Tu demandes beaucoup de personnes en mariage dès que tu rentres dans des bars, alors ? » Touché. Je ris à mon tour. « C’est ma routine du soir, voyons », je réponds en tentant d’être sérieux, même si au final je suis incapable de l’être. J’aime sa manière de demander les choses directement, sans prendre de détour. Par contre, elle compare ma vie amoureuse à un désert et je ne suis pas certain que ça me plaît. J’en suis légèrement insulté. Toutefois, j’arrive à lui répondre avec humour plutôt que de me sentir vexé. Okay, je le suis un peu. Mais l’alcool aide. Avant d’en arriver à ce point de presque nonchalance, il me faut un petit peu plus d’alcool, alors sans trop y penser je passe derrière le comptoir pour me servir. Non, c’est pas comme ça que ça fonctionne? Je pense réellement à ma vie sentimentale, ce qui en est. Et lorsque je reviens prendre ma place à ses côtés, verre en main, je lui indique qu’elle ne connait rien à ma vie. « Alors dis m’en plus, Adriel d’Arrakis. » Je plisse les yeux. « Arraka-quoi? » Elle se penche davantage en prenant appui sur ses deux coudes. Ça m’intimide qu’elle me regarde autant dans les yeux, mais je ne les détourne pas pour autant. Tu t’es mis dans cette situation, Adriel, débrouille-toi maintenant. Sauf que bon, c’est loin d’être désagréable passer du temps avec cette étrangère. Quand elle n’insinue pas que je n’ai pas de vie sentimentale, s’entend. « Ahhhh, Arrakis… la planète? » Je hoche la tête comme pour répondre à ma propre question. J’ai lu les livres au lycée — lu…, c’est un grand mot. Mon attention est tellement volatile que lire n’est pas la première activité que je choisis. Mais plutôt que de lui en dire plus — faudrait d’abord que je m’avoue certaines choses à moi-même—, je lui retourne le tout. Peut-être que de se marier avec moi ne ferait que lui mettre en pleine figure que c’est SA vie qui est comparable à un désert? Charlie ne me répond rien à ça et je me contente de prendre une gorgée de mon super cocktail en l’observant. Touché? Je la trouve difficile à déchiffrer, mais je pense que la situation l’amuse. Je profite de son silence pour lui demander quel est le truc le plus fou qu’elle ait fait, citant que demander une pure inconnue en mariage est probablement le mien. « Accepter. » Je manque de m’étouffer avec ma gorgée. Elle vient vraiment… d’accepter? Okay… okay. J’étais persuadé qu’elle dirait non. Je n’avais pas prévu ce que je devrais faire dans un cas où elle dirait oui. Le faire pour vrai? Après tout, c’est moi qui ait lancé l’idée, j’aurais l’air con de refuser… Et bon, ce ne sera pas… légal. Si? SI? On va espérer, parce que ce n’était pas dans mes plans de me marier avant un bon moment. Voire jamais… D’abord, faudrait que je sois en couple. « Charlie d’Arrakis ça sonne plutôt bien, tu ne trouves pas ? » J’étouffe un petit rire nerveux contre mon verre. « Euh… oui, oui, quand même », je lâche avec un petit sourire, pris de cours par sa question. Je me rends compte que je ne sais même pas son véritable nom de famille. Ça va être intéressant… « T’as intérêt à boire beaucoup d’eau jusqu’à l’autel, j’embrasserai pas mon futur mari s’il sent le rhum. » Je roule des yeux, mes pensées se tournant vers ma meilleure amie à qui j’ai bel et bien essayé de faire boire de l’eau à plusieurs reprises lors de soirées. « T’aimes pas le rhum? », je demande pour rigoler, les yeux pétillants d’amusement. Mais je repousse mon verre. De toute manière, ça commence à trop tourner, faut quand même que je puisse jouer le jeu jusqu’au bout. Mais elle veut vraiment m’embrasser? « Tu as d’autres demandes comme ça? » je muse dans un sourire en coin. Autant mettre les bases dès maintenant. Charlie sort son téléphone et je l’observe pianoter sur l’écran en haussant un sourcil, me demandant ce qu’elle est en train de faire. « Dix minutes avant le mariage. » Je fais semblant d’avoir chaud en décollant le col de ma chemise sur ma peau. « Déjà? Je devrais être nerveux? » C’est qu’un faux mariage, c’est qu’un faux… « Tu penses arriver à rester debout jusque là ? Tu faisais un enterrement de vie de garçon, pour boire autant ? Ou c’est que tu tiens pas l’alcool ? Un anniversaire, peut-être ? » Je roule de nouveau des yeux en levant les mains. « Wôoo les questions », je dis en riant. « Future Charlie d’Arrakis », je commence en me levant. « On n’a pas besoin de raison pour célébrer la vie », je continue en pouffant. Bon, en général j’évite de me saouler, mais là le jeu de beer pong ne m’a pas épargné.

Le Uber nous attend dehors, une petite voiture toute mignonne, mais loin d’être appropriée pour un mariage. J’ouvre la porte arrière de l’auto et fait signe à Charlie d’y entrer. « Madame, votre voiture », je pouffe. Mais plus le temps passe, plus je me sens nerveux. J’essaie toutefois de le cacher… à la Adriel. Ce qui veut dire que ça paraît sans doute. Sauf que bon, l’alcool, d’un autre sens, aide à me détendre. Et Charlie n’est pas très stressante, non plus. « Au fait, t’es venue seule ou accompagnée toi? » je demande alors que la voiture se met en route.

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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyJeu 15 Juil 2021 - 21:05

Il bute sur le nom d’Arrakis, laissant Charlie en sourire sans jamais penser un seul instant de se moquer de lui. Elle sait bien que chacun a une culture bien à lui, sur ses propres sujets de prédilection : elle ne risque pas de le juger à ce propos, finalement bien trop heureuse qu’il comprenne sa référence. Il est amusant, l’inconnu, et il la connaît depuis trop peu de temps pour avoir l’idée d’ignorer le flot de paroles continu de la blonde et ses reproches à peine voilés. Ainsi, elle lui fait comprendre sans cérémonie qu’il a terminé de boire pour la soirée. Lorsqu’Adriel repose son verre et le pousse doucement sur le comptoir, elle ne tarde pas avant de l’attraper et le terminer à son tour. Ayant moins bu que lui, elle juge que c’est une meilleure idée. Après tout, aucun verre ne devrait être gâché, quand bien même le rhum est loin d’être son alcool de prédilection. “Je l’aime seulement quand c’est moi qui le bois.” Charlie ment éhontément au moment de lui répondre, un énième sourire rayonnant sur les lèvres. Aucune raison d’être triste le jour de son second mariage (et aucun divorce), n’est-ce pas ? « Tu as d’autres demandes comme ça? » Mutine, elle s’amuse de son air enfantin et de ses questions qui le sont parfois tout autant. “Je veux pas te faire fuir, j’y vais pas à pas.” Ils ont une vie à passer ensemble, si on en croit la proposition en mariage, n’est-ce pas ? Elle s’amuse et joue de l’idée de lui garder une certaine surprise, quand bien même elle sait déjà qu’elle ne passera jamais sa vie à ses côtés, pas même la nuit. Ce n’est qu’un jeu le temps de quelques heures et elle ne cherche pas à cacher qu’il l’amuse vraiment.

« Déjà? Je devrais être nerveux? »
On l’est toujours le jour de son mariage.

Elle ne lui précisera pas qu’elle parle en connaissance de cause, ce serait comme gâcher le clou du spectacle. Si elle ne garde pas un minimum de suspens alors le jeu n’aurait rien de drôle ; et ce n’est pas comme si elle pensait un seul instant rendre cette soirée concrète et les papiers tout autant. Il est un homme sorti de nulle part, qui repartira sans doute aussi rapidement qu’il est venu. Ce n’est pas grave, elle s’y attend, et c’est une des raisons pour lesquelles elle profite autant de l’instant présent et s’en amuse. « Wôoo les questions » Il mine d’être agacé, elle lève les mains au ciel pour mimer quelques remords de sa part. Tout n’est qu’un jeu, le rire de la jeune femme fait rapidement écho à celui du brun. Il ne semble pas s’attarder sur rien, il vit la vie comme elle vient et c’est un mode de vie qui correspond parfaitement à Charlie. Le lien passe naturellement, elle l’observe de ses prunelles amusées. « Future Charlie d’Arrakis on n’a pas besoin de raison pour célébrer la vie. » Le rire de Charlie d’Arrakis sent sûrement le rhum, maintenant, mais elle ne cherche pas un seul instant à le garder pour elle. “J’aime votre façon de penser, Adriel d’Arrakis.” Elle reprend rapidement, presque totalement sérieuse, son doigt pointé théâtralement en direction du jeune homme. Ce sont des paroles qu’elle aurait pu tenir et si sa réponse l’étonne sincèrement, ce n’est que pour lui laisser un sentiment positif en elle. La blonde l’aime bien, cet inconnu, et si Léo n’était pas le seul Homme de sa vie, elle serait presque triste à l’idée de ne pas pouvoir le marier réellement. Une année plus tôt à peine, c’est une idée qu’elle aurait pu mettre en pratique sans même y repenser à deux fois.

Rapidement, leur discussion au sein du bar prend fin pour mieux se continuer dans l’Uber dont Adriel lui ouvre la porte, tel l’homme galant qu’il s’improvise. Il est sûrement du genre à manger sa pizza grasse dans le canapé le reste du temps, une bière à la main, un t-shirt de trois jours sur le dos, le football australien à la télévision. « Madame, votre voiture » - “Merci très cher.” Elle a une voix haute qui ne lui correspond pas mais qui l’amuse pourtant. « Au fait, t’es venue seule ou accompagnée toi? » La question l’étonne sincèrement, si bien qu’elle relève un regard intrigué sur le garçon. “Seule.” Charlie ne cherche pas à mentir ni même enrober la réalité. Elle ne sent rien de négatif en lui, aucune insécurité non plus. Elle a l’intime conviction qu’en lui faisant une telle confession, elle ne craint rien. “Mais ne crois pas pour autant qu’il va se passer quoi que ce soit ce soir.” Le manque de tact, éternel problème de la Villanelle, même depuis qu’elle se prénomme Ivywreath. Certaines choses ne changeront jamais, il faut croire, et on peut au moins voir l’avantage dans ses paroles : la jeune femme ne laisse aucune place au doute. “Je te le dis comme ça.” C’est un homme, bien sûr qu’il aura pensé à ça. Elle en a connu bien assez pour savoir à quoi s’attendre. “Le Adriel d’il y a vingt ans, il le voyait comment, le mariage de ses rêves ?” Sa tempe posée contre la vitre, elle décide de la lâcher du regard pour plutôt se rencontrer sur la demie-lune dans le ciel, parfaitement visible dans le ciel noir et dégagé.
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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyJeu 5 Aoû 2021 - 23:27

I... do?

Il faudrait que je passe du rhum à l’eau. C’est peut-être pas une mauvaise idée, mais je m’enquiers quand même sur ses goûts en alcool. Charlie attrape mon verre que je viens de pousser un peu plus loin et le termine sans gêne. Okay, okay, elle avait soif finalement, on dirait bien. « Je l’aime seulement quand c’est moi qui le bois. » Je me contente de sourire, amusé à sa répartie, avant de lui demander si elle n’a d’autres demandes du genre. « Je veux pas te faire fuir, j’y vais pas à pas. » Je soulève un sourcil dans un petit rire. « Je peux en prendre, tu sais », je fais en passant une main exagérément dans mes cheveux. Un peu plus et je bombe le torse t’sais. « J’aurais une raison de fuir? » Parce que bon, si elle ne veut pas que je m’enfuie en courant… peut-être qu’elle a des demandes plutôt exigeantes. Ou peut-être qu’elle fait juste rigoler, Adriel, tsss. La nervosité monte en moi, peut-être un peu plus rapidement que je ne l’aurais voulu. Est-ce réel ou pour le fun, ce mariage… je n’arrive pas trop à le déterminer. Et je n’ose pas non plus revenir en arrière. « On l’est toujours le jour de son mariage. » « Pas faux », je lance dans un nouveau rire nerveux. J’observe la future madame d’Arrakis qui, elle, semble prendre tout ça avec légèreté. Soit ce mariage est vraiment pour de faux, soit ça ne la dérangerait pas plus que ça de s’unir pour la vie à un homme qu’elle vient tout juste de rencontrer. Si papiers il y a à signer, je pourrai toujours signer de ma main opposée — la droite — pour que ça ne soit pas officiel, comme dans Les orphelins de Beaudelaire. Pour faire le jeu jusqu’au bout. Tout ça est trop compliqué pour ma tête embrumée par le rhum et la bière. Charlie me pose tout un tas de questions et je lève les mains pour la faire ralentir un peu. Je risque d’en oublier, c’est sûr. Et comme de fait, je finis par lui répondre qu’on n’a pas besoin d’un enterrement de vie de garçon ou d’une raison quelconque pour célébrer la vie. Erin serait d’accord avec moi, j’en suis sûr. Ça sonne bien beau tout ça, super inspirant et tout, mais la vérité c’est que mon opposant au beer pong était beaucoup trop bon au jeu. En tout cas, ça fait rire Charlie, ce qui me plaît bien. « J’aime votre façon de penser, Adriel d’Arrakis. » Un sourire sur les lèvres, je me contente d’attraper le verre vide sur le comptoir et de le lever dans les airs comme pour porter un toast. « Cheers à la vie et aux mariages improvisés. » Mais je ne le porte pas à mes lèvres puisqu’il est vide et je me contente de le poser de nouveau sur la surface.

L’Uber est là et j’ouvre la porte à Charlie. Après tout, c’est ce qu’un parfait gentleman ferait, non? Toute cette situation est tellement… étrange. « Merci très cher », qu’elle me répond dans une voix qui sonne sophistiqué. Curieux, je lui demande si elle est venue seule ou accompagnée. Je me demande si elle n’a pas un/e ami/e à avertir, ou si dans le fond elle a un petit ami ou je ne sais pas. Ça me soulagerait presque, ça ça serait bien la preuve que ce mariage ne serait pas officiel si elle était en couple. En théorie. « Seule. » Je hoche la tête. « Mais ne crois pas pour autant qu’il va se passer quoi que ce soit ce soir. » La surprise doit être clairement visible sur mon visage. Le rouge sur mes joues aussi. « Je… ce n’est… » Faut définir ce quoi que ce soit dont elle parle. À dire vrai, ça ne m’a pas du tout traversé l’esprit, pas même de l’embrasser pour vrai, parce que je ne suis vraiment pas dans un mood pour flirter. Je l’ai abordée pour remplir ma mission donnée par mes amis. Charlie est vraiment très belle, il n’y a pas de doute, mais disons que j’ai de plus en plus de mal à me sortir ma meilleure amie en tête. Même si elle ne veut pas de moi comme ça. « Je te le dis comme ça. » « Comme ça, hum? » Je me redresse dans un petit sourire. « Et il faudrait que tu me définisse “quoi que ce soit” s’il te plaît. Si je te propose d’aller manger un truc après avec moi, est-ce que tu refuserais parce que ça fait partie de “quoi que ce soit”? » Elle est d’agréable compagnie et j’ai faim. Pour de la nourriture, là. « Le Adriel d’il y a vingt ans, il le voyait comment, le mariage de ses rêves ? » La question me semble sortie de nulle part et, pourtant, elle est totalement appropriée pour ce qu’on s’apprête à faire, je réalise. Je tente un petit calcul mental; okay, j’avais genre sept ans il y a vingt ans. Good job, Adriel. Charlie pose sa tête contre la vitre et elle observe le ciel, on dirait. Je ne sais pas trop si elle m’écoute, mais je me lance. « Le Adriel d’il y a vingt ans se voyait marier la femme de sa vie. Sans doute un peu comme dans les films américains, le grand mariage et tout, je sais pas trop… Ce n’est plus tout à fait comme ça que je vois ça. » J’ai le vague souvenir de juste vouloir être marié à ma future amoureuse. Le mariage en lui-même m’importait peu. Mais en vieillissant, le mariage me tentait de moins en moins. Je me sens étouffé rien qu’à y penser. C’est trop ce que mes parents aimeraient pour moi. Je les entends encore suggérer qu’Ambre soit ma femme un jour. Je l’aimais, énormément… l’idée m’a bien traversé l’esprit, mais… je nous voyais si jeunes encore, avec tellement d’années devant nous. Ça ne faisait même pas un an que nous étions ensemble. « Tu rêvais de la belle robe blanche, de la grande fête avec tout un tas de gens, de la bague avec un diamant toi? » Le cliché du mariage, t’sais. « Avant qu’on arrive à la Chapelle, Charlie — » Je m’arrête pour reprendre mon souffle. Pourquoi suis-je aussi nerveux? C’est un jeu, si? SI? « — il serait normal qu’on apprenne un peu plus à se connaître. Alors… ta couleur préférée? Ton premier animal de compagnie? La personne qui t’importe le plus dans ta vie? Et ne dis pas moi, je t’en prie, je veux une vraie réponse, hein. » Elle pourrait prétendre que c’est moi, hein, son futur faux mari, je sais pas, rien que pour jouer le jeu.

La voiture s’arrête devant la chapelle. « Prête? » En marchant vers le lieu, je m’arrête soudainement et me tourne vers Charlie. « Ah non! Quel mauvais fiancé je fais! Je ne t’ai pas offert de bague. » Je me penche sur le sol et choisi le plus long brin d’herbe que je vois. Le souvenir de quand j’ai fait la même chose pour Erin il y a quelques temps, au centre équestre, me revient en tête. Je nous revois encore jouer le jeu comme deux gamins rien que parce qu’on passait un bon moment et qu’elle avait fait comme si le contrat d’achat de son cheval était en fait un contrat de mariage que je lui donnais. Ce souvenir me fait sourire. Je me relève et prend la main de Charlie dans la mienne, avant d’attacher le brin d’herbe autour de son doigt. « Voilà, votre bague de fiançailles, future madame d’Arakkis », je dis, amusé.

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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptySam 7 Aoû 2021 - 14:49

« J’aurais une raison de fuir? » - “Pas une, des milliers.” Mais puisqu’il est déjà trop tard, elle en rigole, exagérant ce qui a pourtant tout d’une vérité. Son rire trouve son propre écho lorsque les joues du garçon se teintent de jour à l’annonce qu’il ne sera passera rien à la suite de leur faux mariage et qu’elle espère qu’il ne comptait pas là dessus. Sa fausse innocence amuse Charlie au point où elle balaye toutes ses questions de son esprit, se contente d’un regard à peine plus appuyé, signifiant ‘come on, joue pas au plus bête’. Ils savent tous les deux ce dont elle parle, Charlie est simplement la seule à ne pas passer par des milliers de chemins différents pour parler de la situation : le plus tôt c’est dit et le mieux c’est, à ses yeux. Maintenant, au moins, elle peut passer à autre chose et l’interroger à propos de sa vision du mariage, bercée par le moteur de la voiture les menant à l’autel.

Il évoque un mariage de conte de fées dans lequel elle ne peut que se retrouver, raison pour laquelle ses mots laissent émerger un sourire au coin des lèvres de l’australienne. C’est une idée qu’elle a abandonné il y a longtemps mais qui était encore bien vivace à l’âge de quatre ans, pour elle et ses amoureux à tous les coins de rue. “Je suis pas convaincue par le diamant sur la bague.” Elle l’est de la belle robe blanche, de la grande fête, des vœux à échanger, de la promesse de passer une vie aux côtés de l’autre. Sans doute qu’elle regrette de ne pas avoir fait les choses dans l’ordre, avec Léo, et de ne pas leur avoir laissé le temps de tout organiser dans les règles de l’art. Silencieusement, son pouce fait tourner son alliance, nostalgique, avant qu’il ne vienne presque aussitôt la tirer de ses pensées avec un demi-million de questions soudaines à lui poser. “Bleu, un cheval, mon meilleur ami.” Qu’elle répond alors du tac au tac sans même avoir à penser à ce qu’elle dit tant les choses lui semblent toutes couler de source. “C’est bon, je passe le test ?” Elle fait semblant d’attaquer en retour, n’ayant pour sa part aucun interrogatoire à lui faire passer. Ils ne se reverront sans doute jamais, ce ne serait qu’une perte de temps. ll est amusant, mais elle a déjà un mari et un homme qu’elle aime de tout son coeur, et ce n’est pas ce soir qu’il pourrait prendre ce rôle. Fort heureusement, le ronron de la voiture cesse quasi immédiatement après les paroles de la blonde, les laissant seuls face à leur destin, l’église se dessinant désormais sous leurs yeux imprégnés d’alcool.

Charlie a toujours le sourire d’une gamine qui a oublié de grandir et ce dernier n’a de cesse de s’agrandir alors qu’il lui présente une bague de fiançailles faite de bric et de broc. Il s’attarde sur les détails et tente sincèrement de faire de son mieux, et ce sont autant de choses qui l’amusent mais la touchent aussi sincèrement. Quand bien même tout est faux, il continue de bien se comporter et de faire des efforts, ce qu’elle ne peut qu’apprécier. “J’espère que tu m’en voudras pas de ne pas cacher une robe de mariée dans mon sac à main.” Elle n’avancera pas dans l’allée comme ils le font dans les films et c’est bien dommage, mais cela ne l’empêche pas de continuer à s’amuser, avançant aux côtés d’Adriel au sein de l’église qui n’a pas grand chose de semblable à une vraie. Elle a été érigée pour l’occasion, ce n’est qu’un mensonge, qu’un jeu, et leurs vœux ne seront officiels que s’ils en font la demande express : ce qui n’arrivera jamais. Ce n’est peut être pas Elvis qui mène la cérémonie mais à en juger par sa coupe perdue quelques décennies plus tôt, il aurait tout pour. “Je te promets de pas faire semblant de ne pas te reconnaître si on se croise dans la rue. Je te promets de pas cracher sur toi quand je raconterai la soirée à mes amis et je te promets de te rester fidèle jusqu’à minuit, un peu comme Cendrillon.” Le conte de Cendrillon n’a rien à voir avec cela, mais la notion de ‘minuit’ lui fait au moins penser. Il en faut toujours aussi peu pour amuser Charlie et, à la fin de ses paroles, elle fait glisser l’anneau en plastique autour de l’annulaire d’Adriel, craignant déjà qu’il ne doive se servir de savon pour l’enlever. Sur la pointe des pieds, elle vient ensuite déposer un baiser contre sa joue, là où le prêtre de pacotille en vient à tousser faussement pour lui faire comprendre qu’elle était supposée attendre qu’il lui dise ses vœux avant de l’embrasser. “Merde, pardon. Décidément, on en grille beaucoup, des étapes.” Et elle est quasi-certaine que même dans une fausse maison de Dieu, elle n’était pas supposée jurer. C’est pas grave, ils repartiront aussi vite qu’ils sont arrivés, juste après qu’il ait fait glisser l’anneau pour qu’il rejoigne ceux qu’elle partage déjà de son union avec Léo, bien plus réelle celle-ci.
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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyJeu 26 Aoû 2021 - 7:28

I... do?

En y réfléchissant, ma vision du mariage quand j’étais petit était bien différente de celle que j’ai maintenant. Pour l’instant, j’associe trop ça à la vie de rêve que mes parents voudraient pour moi, comme celle que le plus vieux de mes frères et ma soeur vivent. La vie parfaite, quoi. « Je suis pas convaincue par le diamant sur la bague. » Mon sourcil se lève tout seul; les diamants ne l’intéressent pas, d’accord. Elle joue d’ailleurs avec une bague à son doigt mais, trop embrumé par l’alcool peut-être, je ne remarque pas quel doigt. C’est peut-être une bague de famille, qui sait, peut-être que c’est une bague de promesse qu’elle s’est offerte à elle-même comme dans les films. Rapidement, je décide qu’il faut que Charlie et moi apprenions à mieux nous connaître et j’enchaîne question après question. Meh, il n’y en a que trois, ce n’est pas si mal. « Bleu, un cheval, mon meilleur ami. » Je ne doute pas de sa sincérité une seule seconde comme elle semble avoir répondu sans réfléchir. « Woah! On a la même couleur préférée. On est faits pour s’entendre », je lance, le regard malicieux (et instable). « Pas mal comme premier animal de compagnie, d’ailleurs », j’ajoute ensuite, me demandant si peut-être elle a grandi à la campagne. Bien entendu, parler de cheval me ramène immédiatement à ma meilleure amie, à qui j’en ai offert un justement récemment… Go big or go home, c’est ce qu’on dit, non? « C’est bon, je passe le test ? » Je fais mine de réfléchir. « Hum… je dirais que oui. Seul le temps le dira. » Ma phrase ne veut rien dire après petite réflexion, mais tant pis. De toute manière, la voiture s’arrête et on doit se rendre à l’évidence qu’on va réellement se marier. M’enfin… pas réellement réellement. J’espère.

J’aime bien le sourire de Charlie, comme si tout était amusant; j’enroule un brin d’herbe autour d’un de ses doigts juste pour compenser pour l’absence d’une bague de fiançailles. En tout cas, il n’y a pas de diamant sur celle-là, tant mieux. Je n’ai pas vraiment l’habitude d’en traîner sur moi, et puis ça ne pousse pas vraiment dans la nature. « J’espère que tu m’en voudras pas de ne pas cacher une robe de mariée dans mon sac à main. » Je fais semblant d’être déçu. « Dommage — je pensais que les sacs à mains pouvaient tout contenir. J’aurais bien aimé te voir dans une robe de mariée. » Je pense immédiatement aux sacs magiques dans Harry Potter, genre celui qu’Hermione traîne avec elle dans le septième tome. Pour ma part, je suis bien content de ne pas porter de tuxedo, ça gratte, ces trucs-là, non? Du moins, celui que je portais au mariage de mon frère, il y avait une étiquette vraiment fatigante qui n’arrêtait pas de m’irriter la nuque. Erin a trouvé — heureusement — le moyen de l’arracher. Charlie et moi avançons dans la supposée église et je dois me retenir très fort pour ne pas tester l’écho ici. Ça n’a rien d’un lieu de prière régulier, mais mon coeur palpite en me répétant que je vais vraiment faire ça. C’est un faux, Adriel, c’est un faux. Il me semble avoir lu le fonctionnement dans un article qui présentait l’événement. Il faut signer des papiers ou un trucs du genre pour que ce soit officiel, ce qui fait du sens, parce que c’est le cas pour un vrai mariage, non? Mon regard ne cesse de se poser sur ma bride-to-be, qui semble vraiment relax et peu préoccupée par ce qu’on s’apprête à faire. C’est un drôle d’Elvis qui nous mène jusqu’à l’autel. « Je te promets de pas faire semblant de ne pas te reconnaître si on se croise dans la rue. Je te promets de pas cracher sur toi quand je raconterai la soirée à mes amis et je te promets de te rester fidèle jusqu’à minuit, un peu comme Cendrillon. » Mon rire résonne dans toute la grande pièce. Ah, l’écho n’est pas si mal, tout compte fait. J’adore son humour. Je me racle la gorge et affiche un regard d’excuses aux deux autres. « Pardon », je marmonne en me redressant. Charlie prend ma main pour y glisser un anneau en plastique qu’on aurait pu trouver dans une machine à 1$. C’est parfait, mais déjà, je la sens serrée autour de mon annulaire. Ses lèvres se posent ensuite sur ma joue et il en reste une sensation de chaleur. Je lui souris, mais vois du coin de l’oeil le prêtre tousser et qui la regarde avec un air de réprobation. « Merde, pardon. Décidément, on en grille beaucoup, des étapes. » Ça me fait sourire un peu plus. « Que veux-tu, on n’est pas un couple ordinaire », je muse. « Je te promets de choisir l’eau plutôt que le rhum dorénavant, et de te payer un café ou autre boisson parce que t’aimes peut-être pas le café, si je te croise par tout hasard dans la rue. Et je te promets d’inventer un cocktail qui s’appelle “te marier avec moi…” » Je réfléchis. « “… à la Chapelle” rien que pour toi. » Peut-être qu’elle, elle fera partie de mon public cible pour mes inventions alcoolisées. Mes amis ne le sont pas à part une mais, si vous voulez mon avis, ils sont juste difficiles. Ils sont très bons — et explosifs — mes cocktails, okay. Pff. J’attrape doucement la main droite — euh, non, la gauche, de Charlie, et prends la petite bague en plastique pour lui passer à l’annulaire à son tour. Et c’est là que je remarque réellement qu’il y a déjà non pas une, mais deux bagues. Sans doute une de fiançailles et une de mariage? Pourtant, je ne dis rien là-dessus, mais ça a le don de me détendre, étrangement. Ce soir, ce n’est qu’un jeu. Au fond, je le savais. Mais je pense que c’est plus la réaction d’une personne en particulier que je redoute si elle savait — oui, c’est plus ça… Mais elle n’est pas obligée de le savoir, si? De toute manière, on n’est pas en couple, mais… Mes yeux se posent sur ceux de Charlie et je lui souris. Le prêtre nous déclare mari et femme, nous dit qu’on peut s’embrasser et tout et tout. Je me penche sur Charlie pour déposer un baiser sur sa joue à mon tour, mais j’arrive à poser les lèvres tout prêt de sa bouche et, surpris, je fais un faux mouvement et nos fronts se cognent l’un contre l’autre. La main sur le mien pour reprendre mes esprits, je bafouille des excuses en me reculant. « Je… pardon. » Je me surprends à penser que ça n’aurait peut-être pas été désagréable de l’embrasser pour vrai. Mais elle est mariée, et malgré l’alcool, j’ai encore mes principes, hein.

Alors qu’on sort de la Chapelle, je lève ma main devant mes yeux pour admirer la bague, puis mon regard se pose sur Charlie qui marche à mes côtés. « Alors… comment il était, ton vrai de vrai mariage? C’était une grosse soirée, ou quelque chose de plus intime? » je lance, curieux, et voulant surtout aborder le fait qu’elle est une femme mariée.  « Ça te dit, un burger? » Je jette un coup d’oeil à ma montre. Il nous reste environ trois quarts d’heures avant que minuit ne sonne. « J’aimerais bien passer un peu de temps avec ma femme avant qu’elle ne doive retourner à sa vie réelle… », je dis avec un léger rire.

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Message(#)(Charlie+Adriel) I... do? EmptyMar 31 Aoû 2021 - 15:01

Les vœux de Charlie font rire son futur mari, et elle retiendra sans doute bien plus cet instant que tout le reste. Rien n’est vrai, tout est faux, la vie est un jeu et il faut en profiter parce que personne ne peut prévoir le temps qu’elle durera. Ses excuses font rire la jeune femme à son tour, laquelle semble décidément trop pressée puisqu’elle embrasse déjà son futur mari sur la joue sans qu’on le lui ait expressément autorisé ultérieurement. Après tout, ils ne sont sans doute plus à ça près. Comme le dit si bien Adriel, ils ne sont pas un couple ordinaire - et pour cause : ils ne sont pas un couple tout court, encore moins mari et femme. « Je te promets de choisir l’eau plutôt que le rhum dorénavant, et de te payer un café ou autre boisson parce que t’aimes peut-être pas le café, si je te croise par tout hasard dans la rue. Et je te promets d’inventer un cocktail qui s’appelle “te marier avec moi… à la Chapelle” rien que pour toi. » Ses vœux se tout autant teintés d’ironie qu’avaient été ceux de la jeune femme et le fait qu’il joue le jeu de l’ironie plaît profondément à Charlie. Puisque cette soirée n’a rien de sérieux et encore moins de véritable, alors ils peuvent se laisser aller et faire comme bon leur semble : aucune belle famille acariâtre ne sera présente pour les rappeler à l’ordre. Il n’y a qu’eux, leurs vœux chambranlants et des baisers contre la joue plus ou moins assurés. Plus pour Charlie, moins pour Adriel qui semble avoir quelques problèmes pour situer une joue sur l’anatomie humaine et qui la confond sans aucun doute avec les lèvres. Loin de s’en offusquer pourtant, la jeune femme préfère rire de la détresse qu’elle lit dans ses yeux et dans le mouvement de recul brusque de sa tête. Ils ont l’air d’avoir huit ans à nouveau et d’échanger leur premier baiser ; en même temps qu’ils se marient avec des bagues de pacotille ayant du mal à passer le long de leurs doigts. Tout est prétexte à rire, décidément. « Je… pardon. » - “Ne sois pas désolé de tout.” Il n’a fait aucun mal, il devrait plutôt profiter de l’instant au lieu de se reprocher tous les malheurs du monde alors que Charlie est trop occupée à exhiber sa nouvelle bague de plastique pour se soucier du reste.

Tout sourire, la jeune femme est quelque peu stoppée dans son élan lorsqu’Adriel aborde le sujet de son premier (et seul véritable) mariage. Non pas que son union avec Léo soit un secret, bien loin de là, mais elle ne s’était pas imaginée dévoiler sa vie de couple à un parfait inconnu, encore moins après avoir joué une telle comédie à ses côtés. « Alors… comment il était, ton vrai de vrai mariage? C’était une grosse soirée, ou quelque chose de plus intime? » Ses yeux bleus le dévisagent un instant sans qu’elle ne se sépare de son sourire pour autant. Après tout, il est vrai qu’elle n’a jamais cherché à cacher son alliance et c’est désormais cette dernière qu’elle fait coulisser amoureusement, nostalgique. “On a invité tous nos amis sur un coup de tête et on leur a faussé compagnie au bout d’une heure. C’est presque passé inaperçu.” Peu importe la façon dont ils avaient pu célébrer leur union, après tout : c’est Léo. Elle l’a toujours aimé et il continuera d’en être de même pour longtemps encore et ce malgré la liste infinie de ses défauts qu’elle pourrait dresser. “Quand tu es avec la bonne personne, la reste n’a aucune importance.” Et il ne fait aucun doute que le brun soit sa bonne personne à en juger par le sourire amoureux qu’elle tend désormais à Adriel, ses yeux brillants du souvenir de son mari qu’elle s’apprête à retrouver dès ce soir. Elle espère qu’il ressentira à son tour la même chose et qu’un jour, il comprendra parfaitement tout ce qu’elle sous entend et peut bien ressentir. « Ça te dit, un burger ? J’aimerais bien passer un peu de temps avec ma femme avant qu’elle ne doive retourner à sa vie réelle… » De nouveau, la voilà qui esquisse un sourire sincère. Cette soirée n’était pas supposée le moins du monde se passer ainsi mais tout bien considéré, elle n’aurait changé le fil des choses pour rien au monde. Après tout, ces quelques heures passées en compagnie du jeune homme auront réellement été appréciables et sa compagnie tout autant, raison pour laquelle elle accepte le burger et les prolongations allant avec avec grand plaisir.
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