Viendra ? Viendra pas ? Il sait, Damon, qu'il est préférable qu'il ne s'absente pas du bureau. Son père a tout fait exactement comme d'habitude : aucun bonjour à personne, discuter à voix basse avec Marcus et rejoindre son bureau pour s'y enfermer. L'italien a demandé à ne pas être dérangé de la journée. Il travaille en silence, en solo, signant des papiers en s'abreuvant de café. Il rumine, range minutieusement son bureau en attendant un invité spécial. C'est une journée ordinaire. Saül ne parle à personne et jette des regards à sa montre, attendant patiemment la venue de son fils. Il connaît pas cœur les horaires de son rejeton.
L'heure venue, Saül aligne ses stylos et vient se planter en haut des escaliers de verre. Par dessus la balustrade, il a une vue parfaite sur le hall d'entrée, en contre-bas. Des dizaines de personnes s'y pressent. Saül ne connaît rien de l'identité de ces gens dont il dispose comme il l'entend. S'il y en a bien un qu'il ne saurait écarter, en revanche, c'est le gamin blond qui s'avance dans le hall. Son père le guette du sommet de sa tour d'ivoire, une main fermement serrée sur la rambarde. Qu'a-t-il fait pour que Cosimo devienne Damon ? Pour qu'il change du tout au tout ? Pour que ce gamin aux yeux émerveillés ne devienne la petite chose apeurée de tout qui donne à Saül une furieuse envie de lever les yeux au ciel ? Et que lui valent ses poussées d'héroïsme ? Il sait, Damon, que son père l'attend. Saül se délecte du moment qui survient ensuite, l'instant sacré pendant lequel ses yeux croisent ceux du jeune homme. L'homme d'affaires maintient le contact un instant avant d'initier un mouvement de la tête sans équivoque, celui qui signifie "dans mon bureau".
Saül ne fera pas d'histoires. Il ne demandera pas à Marcus d'aller chercher le gamin pour qu'il le lui ramène. Il ne demandera à aucun secrétaire de faire passer le mot. Personne ne doit savoir, alors personne ne saura. Saül quitte la balustrade au profit de son bureau. La porte est grande ouverte sur cette tanière dont il est le roi de droit divin. Appuyé sur le bureau, Saül attend. Damon mettra peut-être du temps à se jeter dans la gueule du loup. Il ne fera que retarder l'inéluctable. D'accord. A demain.
« Ferme la porte derrière toi. » Si Saül n'hausse pas encore la voix, ses yeux traduisent pourtant tout son courroux. Il ne comptait pas avoir cette discussion à nouveau, le quarantenaire. « Et reparle moi de ce que tu diras à Auden, maintenant. » Il tourne, l'orage, dans le bleu des yeux de Saül. Son pouce gratte déjà le verni du bureau sur lequel il est appuyé. Parle, Damon. Ou tais-toi à jamais.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
C’était idiot, en réalité, mais cela reflétait plutôt bien l’état dans lequel discuter avec son père le mettait. De façon générale, il faisait toujours en sorte d’éviter la confrontation pour ne pas en arriver à ce point là. Il ne voulait pas froisser Saül, parce-que ce n’était pas quelque-chose que les personnes tenant à la vie faisaient - il n’y avait pas à chercher plus loin. Il faisait peur, Saül, dans ses mots et sa façon d’être. Il terrifiait le gamin perdu en Damon, depuis tant de temps qu’il ne saurait dire s’il avait existé une période où ça n’avait pas été le cas. Aujourd’hui cependant, et depuis la veille au soir, il n’avait pas peur des mots que son père lui avait adressé - il craignait le silence qui s’en était suivi. Pesant, oppressant. Etouffant.
Pour une fois, Damon avait cependant eu trois heures de sursis avant de se pointer au bureau. Un cours avait été ajouté à son emploi du temps, afin de boucler des projets et des présentations à la faculté, ce qui faisait qu’il ne devait se retrouver à la MHI qu’en fin de matinée. Il savait que cela n’allait pas le sauver de ce qui l’attendait une fois sur place, mais l’idée d’avoir un petit temps de répit avant que la suite de la journée ne se mette à se dérouler tel du papier à musique lui permettait de respirer, un instant. Ce moment fut lointain dans sa mémoire lorsqu’à peine avait-il passé le seuil du bâtiment, et que ses yeux vinrent se planter dans ceux de son père, plusieurs étages plus haut. Même d’ici, même d’en bas, il pouvait sentir la colère de son paternel envahir le hall d’entrée, se refléter sur toutes les surfaces, venir s’infiltrer dans tous les pores de sa peau. Il déglutit avec difficulté, lorsque Saül lui fit comprendre d’un signe de tête qu’il était attendu là-haut - dans son bureau.
« Ferme la porte derrière toi. » Damon avait sans équivoque signé son arrêt de mort. Pour la première fois depuis qu’il avait su aligner trois mots, il avait décidé de ne pas répliquer avec la phrase de l’enfant parfait à son père. Ca aurait été innocent pour n’importe qui d’autre, mais ça ne sonnait en rien de ce son aux yeux de Saül. Damon qui ne venait pas dire amen à ses phrases et ses idées n’était pas un Damon qui se comportait correctement. C’était un enfant qu’il fallait corriger. Alors, de façon sage et obéissante cette fois-ci, le jeune homme vint fermer délicatement la porte derrière lui. L’air commençait déjà à lui manquer. « Et reparle moi de ce que tu diras à Auden, maintenant. » Il n’osait faire un pas de plus à l’intérieur du bureau. Il se savait coincé, dans un piège, le loup prêt à lui sauter à la gorge à tout instant. Mais un animal chasseur comme le loup savait toujours en premier lieu s’amuser avec sa proie avant de venir l’achever. Il n’y avait plus qu’à savoir jusque où la patience de Saül saurait aller aujourd’hui - pas bien loin était la réponse, d’avance.
« La vérité. » Ses mots avaient eu du mal à venir se faufiler à travers ses voies aériennes. Il dirait à Auden la vérité sur le mariage, sur la genèse de toute cette histoire. Il n’avait juste pas anticipé l’idée que son père puisse venir l’apprendre avant qu’il n’ait eu le temps d’en parler à son père, justement. « Je veux pas lui cacher. » Le mariage, le pourquoi du comment, les manigances de Saül et les raisons pour lequel ce dernier en était venu à un tel arrangement - arrangeant uniquement pour lui, bien sur. Les yeux du gamin était fuyant, venaient se poser partout ailleurs que dans le creux de ceux de son père. Ils les connaissaient, les yeux de Saül quand il était énervé. Il n’aimait pas ces yeux là. « Y’a aucun intérêt à lui cacher. » Oh, aux yeux de l’italien sénior, bien sur qu’il y aurait mille et une raison de le faire. Le plus jeune des deux n’était pas d’accord avec cette version des faits et pour la première fois, il osait tenter de faire entendre sa parole face à son père. Pour la première fois, le Cosimo en lui s’effaçait pour montrer une partie de Damon que Saül ne devait même pas soupçonner exister.
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Dernière édition par Damon Williams le Sam 12 Juin 2021 - 11:37, édité 1 fois
Il les connaît, Saül, les symptômes qui indiquent qu'enfin, Damon devient raisonnable. La porte se referme doucement et Damon ne relève pas le regard, visiblement perdu dans la contemplation d'un objet invisible à la vue de son père. L'homme d'affaires ne le lâche pas de son regard courroucé. Entre eux, la danse s'installe, mais Saül sait qu'il a déjà gagné. Damon est un enfant qui plie aussi facilement que le roseau. Des années que le quarantenaire le façonne, parfois malgré lui, poussé par des idéaux d'un autre temps. Saül ne fait que répéter ce qu'il a appris comme un bon petit soldat, à la différence que Damon ne sera pas envoyé en "vacances" où on le brisera assez pour qu'il ne s'en relève jamais. Damon se bat encore, quand Saül essaie d'étouffer la flamme de l'insubordination qui brûlait, encore hier, au travers des messages du jeune homme. Si Saül n'avait pas été Saül, peut-être aurait-il pu constater qu'enfin, Damon avait assez grandi pour être en capacité de tenir tête au monde - incarné ici par son père, en l'occurrence.
Le combat est engagé, mais il est inégal. Saül connaît toutes les ruses, toutes les armes, tous les coups bas. Bien que Damon ait pu les apprendre à la dure, il n'a aucune chance contre le patriarche qui applique ce raisonnement depuis presque deux décennies. « La vérité. » « La vérité ? » Quelle vérité ? Saül croise les bras, assassinant du regard cet enfant fautif. Cet enfant puni par les blessures de son propre père. « Je veux pas lui cacher. » Un sourire mauvais se dessine sur le visage de l'homme d'affaires. Ne rien lui cacher ? Mais lui cacher quoi, Damon ? Il y a des années que tu te caches et maintenant, tout le monde devrait être au courant ? Il y a parfois des secrets qui méritent d'être enterrés à leur place originelle. « Y’a aucun intérêt à lui cacher. » Le silence s'installe une seconde, juste le temps pour Saül de se préparer à cracher son venin. Peut-être a-t-il toujours été prêt ? « Tu as fini de pleurnicher ? » Le même discours, en boucle. Les mêmes reproches, la même dureté dans le ton et dans les yeux. La même façon de se pencher légèrement en avant, comme un rapace sur sa proie. « Tu as de la chance qu'elle veuille bien de toi, Megan. Ce n'était pas gagné. » Cela aussi c'est un mensonge - ou plutôt, une vérité arrangée. A cartes égales, Megan et Saül ne peuvent que se menacer l'un et l'autre sans déclencher la bombe qui pourrait les emporter tous les deux.
Encore un peu de silence, le temps de mariner ce que Saül pense être le coup de grâce. Déjà, il s'imagine retourner aux affaires interrompues par un fils qui n'a pas les épaules assez larges pour prétendre au titre du petit rebelle. « Auden ne saura que la vérité : Megan est un choix raisonnable, qui t'assure de ne pas t'éloigner du droit chemin. Tu l'aimes, elle t'aime. » La vérité à laquelle Saül finira peut-être par croire. Au fond de lui brûle pourtant une pointe d'incertitude. La peur de tout perdre est à l'évidence un excellent carburant. « Sois raisonnable et je m'assurerai que ton ami ne perde pas tout par ta faute. » Des négociations, encore. Toujours. Il n'y a que ça que Saül sache faire correctement. Être un père fait visiblement un peu moins partie de ses compétences.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
« La vérité ? » Saül avait à peine terminé de prendre la parole que déjà, Damon savait que les mêmes mots venant de son père et venant de lui ne sonnaient pas de la même façon. C’était souvent ce schéma de situation qui se mettait en place, entre les deux. Si le junior venait dire quelque-chose et que le sénior n’était pas d’accord avec ses paroles, cela venait se faire entendre dès la phrase suivante.
Pendant tout ce temps là, fidèle à lui-même, Damon ne relevait pas les yeux en direction de Saül. Il n’osait venir apercevoir la déception et le dégoût que son père pouvait ressentir à son égard, là où il avait passé ses années de vie à faire en sorte qu’il puisse être fier de lui. C’en était même devenu presque maladif au fil des années passant, pour le blond, de faire en sorte de marcher dans les pas qui avaient été marqués pour lui. Plusieurs fois, il s’était égaré en cours de route. Plusieurs fois, Saül avait su le ramener dans ce qu’il appelait à ses yeux le droit chemin. Aujourd’hui était un jour bien différent des autres, car le coeur de Damon était mis en jeu et ce dernier ne souhaitait pas laisser ce dernier être dicté par les ambitions de son père; et, s’il avait eu le choix, il aurait tout fait autrement. Avait-il jamais eu le choix, un jour, en ayant Saül Williams comme père ? « Tu as fini de pleurnicher ? » Avec difficulté, Damon vint avaler sa salive. Dans une autre version de la réalité, les deux se seraient regardés dans les yeux et seul l’amour et la fierté auraient transpercé à travers ce dernier. La réalité actuelle, celle dans laquelle ils évoluaient, était bien différente. Elle faisait bien plus mal, elle contenait des paroles bien trop tranchantes. « Tu as de la chance qu'elle veuille bien de toi, Megan. Ce n'était pas gagné. » Comme si Damon en avait quelque-chose à faire, dans le fond, de savoir si Megan voulait de lui ou non. Tout ce qu’il savait, c’était que son quotidien s’apprêtait à être chamboulé du tout au tout, et qu’il ne pouvait faire autrement que de s’asseoir et d’admirer le spectacle mis en scène par l’italien devant lui. « C’est elle qui a cherché à se retrouver dans cette situation. » Il allait falloir que Saül tende bien l’oreille pour entendre les mots de Damon qui, à défaut d’être dit dans sa moustache, étaient prononcés si bas que la moindre mouche passant trop près de lui pourrait envoyer valser d’un battement d’ailes le son de ses paroles.
Un silence se fit ensuite percevoir, de ceux que personne n’aimerait expérimenter un jour. Ce dernier vint tirer une slave de frissons tout sauf agréable dans le dos du jeune homme, qui n’avait qu’une envie: s’enfuir en courant de la tanière du carnivore dont les yeux ne sauraient le lâcher d’une semelle. « Auden ne saura que la vérité : Megan est un choix raisonnable, qui t'assure de ne pas t'éloigner du droit chemin. Tu l'aimes, elle t’aime. » La détresse dans tout le comportement de Damon témoignait du mensonge dans les paroles de Saül. Il n’aimait pas Megan, il ne la connaissait même pas. Une rencontre forcée entre elle et lui, là était le seul lien qui les unissait. Elle ne devait pas être une méchante fille, et surement qu’il se serait intéressés à elle en dehors de toutes les manigances de Saül. En aucun cas de l’amour pourrait se réchapper de cette situation désormais, en prenant en compte les circonstances dans lesquelles leur couple se formait. Damon pouvait mettre sa main au feu que la demoiselle se devait de tenir un discours similaire de son côté. « Sois raisonnable et je m'assurerai que ton ami ne perde pas tout par ta faute. »
Là, en revanche et contre toutes attentes, Damon vint relever en une seconde son regard en direction de son père. Ses pupilles semblaient similaires à celles d’une biche prise dans les feux croisés d’une voiture arrivant trop rapidement sur la route. Il se savait pris au piège, il se sentait apeuré. Il se savait coincé dans quelque-chose qui présentement le dépassait, il se sentait manipulé comme il était de coutume ces dernières semaines. Pendant un instant, il avait pensé que son père avait changé. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés en Italie, lorsque les choses s’étaient enfin un peu apaisées. Il avait osé penser qu’une nouvelle page était en train de s’écrire dans leur histoire commune et qu’elle serait bien plus douce que les précédentes. Il se savait dans le tort assez régulièrement; le pire n’était en fait encore qu’à venir. « Qu… quoi ? » Sa voix tremblait, sa voix s’assurait malgré lui de communiquer parfaitement l’état dans lequel il se trouvait présentement intérieurement. Il ne pouvait pas faire ça. Il le savait dur et mesquin, mais pas au point de venir faire chanter deux fois en l’espace de deux semaines son propre fils - car ils avaient beau dire ce qu’ils voulaient tous les deux, Damon détiendrait toujours ce titre malgré lui -. Il n’avait pas eu besoin d’un instant supplémentaire pour comprendre ce que Saül avançait avec ses paroles: Cosimo devait faire un choix entre parler de la situation à son père et faire perdre à celui pour qui il s’entichait toujours de plus en plus chaque jour la vie qu’il s’était forgé à la sueur de son front, ou alors se taire à jamais et cautionner toujours plus le mensonge parfaitement tissé par Williams sénior. « Tu… tu peux pas faire ça… » Il le pouvait, il le ferait. La réalité semblait juste trop injuste pour réussir à y croire du premier coup. « Non… » Il se refusait de croire qu’il allait se retrouver face à un choix qu’il n’avait en rien anticiper dans cette situation. Il savait que jouer avec le feu, lorsque Saül en était le maitre, n’était jamais une bonne idée. Il avait naïvement cru que puisqu’il n’était pas n’importe qui à ses yeux, les choses pouvaient tourner différemment. Trop naïf tu as été, de croire que Saül changerait un jour, Damon.
Damon ne voulait pas de Megan. Megan ne voulait pas de Damon. Malgré tout, les deux jeunes gens sont poussés dans la vie de l'un et de l'autre. Le ciment de leur couple c'est Saül, qui veille attentivement à ce que tout ne se déroule que selon ses plans. « C’est elle qui a cherché à se retrouver dans cette situation. » Il entend à peine, Saül. Il ne relève pas, se contente de dévisager le gamin qui se tient devant lui. Elle ne fait que son devoir, Megan. Elle connaît sa place. Damon, en revanche, a probablement besoin qu'on la lui rappelle de temps en temps. Saül sent que c'est elle qui, des deux, est moins dépassée par les évènements. Elle a déjà fait de cette tempête quelque chose dont elle tirera des avantages, chose que Damon est incapable de faire - au grand désespoir de son père. Peut-être l'homme d'affaires espérait-il que cette histoire apprenne à son fils comment se débrouiller, même pieds et poings liés. Après tout, Saül ne voulait pas épouser Elise, lui non plus. Il a fait d'eux quelque chose de grand, de fort. Damon ne sait que pleurnicher.
La suite est pire - comme si cela était possible. « Qu… quoi ? » « Il faut que je parle de lui pour que tu oses relever la tête ? » A une question, Saül répond par une pique acerbe. Les yeux du quarantenaire sondent le jeune homme. Il ne peut que relever l'efficacité de la menace, quand tout le visage de Damon se tire de détresse. Cette constatation ne lui arrache aucune compassion, pas plus qu'il ne pousse l'italien à revoir ses positions. « Tu… tu peux pas faire ça… » Saül se redresse, passe nonchalamment derrière son bureau. Bien sûr, Angus est - était ? - un bon élément. Il est une pièce maîtresse de l'échiquier, d'une intelligence rare et d'une débrouillardise rarement vue. Saül voulait en faire son héritier, lui qui n'a jamais pu faire de Damon un requin assez féroce pour naviguer en eaux troubles. Angus ne se plaignait pas. Angus ne pleurnichait pas. Angus ne remettait rien en question et certainement pas les méthodes de son patron. Angus a déçu, comme les autres. Saül l'écartera peut-être un jour. En attendant, sa situation permet à l'italien de resserrer l'étau autour de Damon. Le coup de grâce est porté en même temps que Saül ressort de son bureau le dossier monté au sujet d'Angus. Son extraction, ses études... Un monde qui pourrait s'écrouler comme un château de cartes. Sous les yeux de Damon, Saül ouvre la pochette cartonnée pour la parcourir, à son tour, du regard. « Non… » C'est un trésor de guerre et Damon n'avait pas les armes pour batailler contre son père.
« Angus. » La photo sur son CV est nonchalante. Les doigts de l'italien quittent le dossier. Lentement, Saül vient se planter devant Damon. « Tes petits privilèges ne le protègeront pas. Je m'assurerai qu'il sache qui lui a fait perdre la place qu'il a arrachée avec les dents. » Le ton de Saül est bas, très bas. Dans la pièce, on n'entend rien d'autre que le murmure que Saül glisse à son fils. Pour s'assurer que le gamin soit attentif, Saül lui attrape vivement le menton. Les yeux dans les yeux, le quarantenaire continue de disperser son venin. « J'effacerai jusqu'à la dernière parcelle de la réputation qu'il a cherchée à construire. Il ne trouvera plus rien nulle part. Tu comprends, Cosimo ? » Plus personne ne le recrutera en Australie, pas dans les branches qu'il convoite. Pour la petite journaliste emmerdante et pour d'autres, Saül a su lâcher des bombes aux bons endroits. En une petite dizaine de coups de téléphone, l'affaire pourrait être réglée pour Angus. « Si je te vois lui tourner autour... » La menace suffit. Saül rompt le contact d'un geste sec et froid et recule, sans lâcher le jeune homme des yeux. Cette fois, Damon aura peut-être compris la leçon.
Damon Williams
l'héritier du vide
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TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
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AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
« Il faut que je parle de lui pour que tu oses relever la tête ? » S’il avait été un petit insolant, Damon n’aurait pas hésité à répondre Oui à la question que son père venait de lui poser. Oui, il fallait qu’il mentionne Angus pour qu’il vienne réagir et montrer son minois. Forcément que c’était en parlant de lui que Saül allait faire réagir son fils, qu’il ne fasse pas l’étonné de cette façon. Et si Saül avait su répondre à une question par une autre question, le jeune homme lui ne saurait répondre tout court. Ses yeux semblaient se noyer de colère et de désespoir, alors que son père venait faire le tour du bureau. Il était déjà assez menaçant en étant derrière ce dernier, s’en était pire alors que leurs yeux pouvaient se plonger dans ceux de l’autre avec une facilité déconcertante. Des yeux, souvent comparés, souvent utilisés comme caractère de ressemblance - si tous ces gens là avaient su qu’en réalité, il n’était en rien possible que Damon puisse avoir les yeux de son père.
« Angus. » Les feuilles du dossier de Sutton se succédèrent dans les mains de Saül, au fur et à mesure qu’il cherchait des éléments à mettre en avant, à montrer à son fils. Que cherchait-il à faire de plus, qui n’était pas déjà fait ? Damon avait parfaitement compris que le piège du prédateur s’était refermé sur lui, qu’il n’avait plus aucun endroit où se réfugier désormais - même les bras de sa mère ne pouvaient être un parapluie pour toutes les mauvaises tempêtes. Forcément, les yeux du jeune italien ne purent s’empêcher de se poser un instant, avant que le dossier ne soit refermé, sur la photo du CV de Angus. Son coeur autant que sa mâchoire vint se serrer. « Tes petits privilèges ne le protègeront pas. Je m'assurerai qu'il sache qui lui a fait perdre la place qu'il a arrachée avec les dents. » Ces mots là, il n’était pas étonné de les entendre, puisqu’il avait entendu toute l’avancée de Angus avec fierté dans les paroles de Saül depuis des mois. C’était comme ça que tout avait commencé: le fils du patron jaloux du nouveau petit requin fraichement arrivé. Si Angus avait les épaules pour évoluer dans un tel monde, Damon se contentait d’apprendre à nager à contre courant dans le banc de poissons.
Lentement alors, les doigts de Saül vinrent attraper le menton de son fils, plongeant d’autant plus ses azurs dans ses saphirs. « J'effacerai jusqu'à la dernière parcelle de la réputation qu'il a cherchée à construire. Il ne trouvera plus rien nulle part. Tu comprends, Cosimo ? » Il sentait le venin venir se répandre en intraveineuse. « Oui. » Damon avait présentement autant peur pour le futur de Angus que pour le sien, alors que les yeux de son père ne savaient lâcher les siens. Il avait toujours eu peur de Saül, mais il fallait croire qu’avec le temps, les choses ne s’amélioraient pas. Si petit, il ne voyait que la partie immergée de l’iceberg, désormais adulte les choses se compliquaient. « Si je te vois lui tourner autour… » Les doigts de Saül lâchant la mâchoire de son fils vinrent laisser comme une marque brulante sur cette dernière, dans leur sillage. Il avait envie d’exploser, Cosimo, dans cette situation. Il savait pertinemment que l’homme d’affaires face à lui mettrait ses menaces à exécution - et ce n’était pas là le pire. Le pire, c’était que Damon envisageait de le laisser faire pour pouvoir parler à Auden. Son père était bien la seule personne, dans toute sa famille, dont l’avis et le soutien comptait plus que tout. Les autres feraient semblant, les autres avaient eu l’habitude. Auden et lui n’avaient été que deux poupées de chiffon qu’on manipule pendant des années, et Damon ne souhaitait pas que l’histoire vienne se répéter.
« Ca te répugne autant que ça, vraiment ? » Les mots s’étaient échappés d’entre ses lèvres avant même qu’il n’ait le temps de réaliser que c’était bien lui qui venait de parler. D’ordinaire, il aurai baissé la tête et serait reparti d’où il venait sans piper le moindre mot supplémentaire. D’habitude, Damon n’aurait même pas réussi à arriver à ce point là de la conversation sans s’effondrer. Même s’il ne venait pas tenir tête dans les paroles et dans le comportement, en contredisant son père, le fait qu’il lance un sujet qu’il savait d’avance tabou pour l’italien était amplement suffisant à comprendre qu’il tentait de faire de la résistance autant qu’il le pouvait. « Tu préfères gâcher ma vie ? » Plutôt que de faire preuve d’ouverture d’esprit ? qu’il aurait ajouté, s’il avait eu assez de courage. Mais il avait trop peur encore, Damon, de mettre vraiment son père en rogne. Et la peur n’évitant pas le danger, il préférait écouter cette dernière afin de rester dans le monde des vivants encore une journée supplémentaire.
Saül est un habitué des tempêtes. Il n'a pas l'habitude de perdre gros, mais il a l'habitude de risquer de s'approcher du précipice. Il n'a pas peur de miser, au risque de tout perdre. Désormais, c'est auprès de Ariane qu'il cherche la stabilité, la vraie, celle qui ne tolère pas le mensonge. Saül a trop de fois été menacé pour se contenter de laisser Damon provoquer des écarts qui le mèneront à sa chute. Tu as compris, Cosimo ? « Oui. » L'homme d'affaires opine du chef et lâche le menton du jeune homme. « Tu es raisonnable. » Ce compliment n'est pas difficile d'obtenir de la bouche de Saül. Il suffit de se montrer coopératif ou de se plier à ses demandes, ce que Damon sait très bien faire.
La discussion est close, pour Saül. L'homme d'affaires se détourne, range d'un mouvement sec le dossier qui était encore étalé à sa merci sur le bureau. Soudain, c'est comme si rien n'était arrivé, comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu. Le bureau est à nouveau silencieux et Saül a retrouvé sa mine impassible. Si l'affaire est entendue, la journée peut reprendre. « Ca te répugne autant que ça, vraiment ? » Les mots de Damon interrompent Saül dans le mouvement amorcé pour s'installer à son bureau. Dans le regard qu'il lance à Damon, il n'y a pas de colère, seulement de la surprise. Depuis quand pense-t-il à haute voix, celui là ? Depuis quand pose-t-il des questions ? Depuis quand cherche-t-il à comprendre ? Il y a en lui bien plus d'insubordination que ce que Saül veut bien se l'avouer. Quelque part, le quarantenaire est certainement intrigué - non, intrigué n'est pas le mot, fier est plus à propos - que Damon ose répliquer. D'habitude il ne sait rien faire d'autre que pleurnicher et Saül ne s'attendait pas à entendre à nouveau le son de sa voix, certainement pas pour entendre le fond de sa pensée. « Tu préfères gâcher ma vie ? »
Comme une lame de fond, la surprise laisse place au courroux, amer. Les yeux de l'italien changent du tout au tout alors qu'il contourne le bureau pour aller attraper Damon par le col. D'une poigne de fer, Saül tire son garçon jusqu'à l'immense baie vitrée qui donne sur la ville, derrière sa chaise de bureau. « REGARDE ! » En contrebas, les employés se pressent. Le monde entre et sort dans les buildings sans prêter attention à l'environnement urbain. Certains discutent, d'autres filent à travers les rues bétonnées pour se frayer un chemin au travers de la vie. Le poing de Saül agrippe maintenant l'arrière de la nuque du jeune homme. A nouveau, il hurle. « REGARDE BIEN ! » A des mètres de là, le monde s'agite. Ils rêvent probablement tous d'y être, en haut de la tour de verre. Certains y lèvent les yeux comme pour s'y réserver une place. Saül était loin de savoir la sienne réservée. Il s'est toujours battu comme un lion pour obtenir cette place qu'il chérit et sur laquelle Damon semble cracher sans vergogne. « Tu les vois pleurnicher ? TU LES VOIS PLEURNICHER, COSIMO ?! » La marque de ses doigts s'imprime dans la peau du jeune homme. « Ils te boufferont. Si tu les laisses faire, ils te piétineront pour avoir ta place. Je ne te gâche pas la vie, je te la sauve. » Ne rien laisser transparaître, ne pas montrer de failles. Saül l'a toujours dit, Damon n'a pas le naturel requis pour survivre dans ce monde de requins. Il laisse trop voir de lui, une tendance que l'homme d'affaires ne tolère d'aucune façon.
"Mon fils est une fiotte.", ont été les premiers mots de Elon à Saül, qui portait encore le prénom "Massimo". A l'hôpital, Massimo n'a pas baissé les yeux devant son père. Durant la nuit précédente, il avait sauvé la vie de son petit frère. Massimo n'avait jamais appris à nager, mais il avait réussi à sauver la vie de Auden - Modesto. Elon ne laissait rien passer à l'aîné. S'il n'avait pas pleuré à son réveil, s'il n'avait pas demandé à serrer sa mère dans ses bras, Massimo aurait été un héros. Pour Elon il n'était rien d'autre qu'une fiotte, mais Massimo savait que jamais, il ne devait baisser les yeux devant lui. Lui tenir tête, c'était ce qu'il attendait. Qu'un garçonnet à l'hôpital lui montre son mordant, c'était ce qu'il attendait. Massimo n'avait pas regardé sa mère dans les yeux quand il avait parlé de son aventure d'un été. Elle ne l'avait pas regardé non plus quand elle lui avait promis de l'aider à "se débarrasser de tout ça". Elle l'avait déposé elle-même au camp et Massimo aurait couru derrière la voiture s'il n'entendait pas continuellement les mots de son père, en boucle au premier plan de ses pensées.
Saül n'est pas animé par des principes religieux. Il n'est pas animé par le dégoût, même s'il voudrait bien s'en convaincre. Cela serait plus facile, de détester sans se poser de questions. Non, Saül est animé par la peur que son calvaire ne se répète pour Damon. Saül refuse de l'envoyer là où il est lui-même passé et a subi violences la violence des autres. A son père, il a toujours su tenir tête. Au camp, il a abandonné l'enfant Massimo pour ne rien laisser d'autre que les bases de ce qu'il est aujourd'hui devenu : un homme effrayé. Un homme qui a peur pour son garçon et qui préfère le torturer lui-même plutôt qu'il ne subisse la violence de la part des autres. « Je sauve ta vie d'ingrat. Je te mâche le travail, comme toujours. » Un homme qui abandonne l'idée de se faire aimer de son fils.
Damon Williams
l'héritier du vide
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07). SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021). STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme. MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions. LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing. POSTS : 7554 POINTS : 290
TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales). ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.CODE COULEUR : navy. RPs EN COURS :
sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.
what did the buffalo say to his son when he left for college ?:
AVATAR : rudy pankow. CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 01/11/2020
« Tu es raisonnable. » Un compliment, lorsque ces mots été prononcés par Saül, qui ne resterait pas longtemps en suspens dans l’air.
Les mots de Damon l’avaient précédé, l’avaient mis dans une position qu’il souhaitait pourtant à tout prix éviter. Il se trouvait étonné lui-même d’avoir osé dire une telle chose, d’avoir pensé de cette façon à haute voix. D’ordinaire, il aurait fait demi-tour et aurait profité du fait que la conversation semblait arriver à son terme. Il fallait croire que les mensonges accumulés au cours des années et dévoilés petit à petit au fil des quelques mois passés en Australie lui avaient insufflé un courage dont il ne soupçonnait pas l’existence. Et, à voir le regard que son père lui avait adressé dans un premier temps, Saül ne pensait pas son fils capable d’une telle chose non plus. La surprise fit cependant bien trop rapidement place à de la colère - celle-là même que le blond connaissait malheureusement par coeur depuis le temps. Il n’eut le temps de ne faire aucun geste que Saül venait l’agripper par le col, venait le forcer à suivre ses mouvements, à se planter devant la baie vitrée que possédait son bureau. Il aurait pu protester, il aurait pu se défendre; mais il savait son père plus fort que lui et animé par des pensées bien plus coriaces que les siennes: il n’aurait jamais la main sur ce jeu là. « REGARDE ! » Le moindre pore de peau de Saül transpirait de colère, d’amertume. Ceux de Damon venaient déverser toute la peur qu’il pouvait éprouver pour son aîné. A quel moment, dans sa vie, Saül s’était dit que c’était là le meilleur moyen que de gagner le respect de son enfant, que de provoquer un lui un tel sentiment de peur que Damon osait à peine respirer ? « REGARDE BIEN ! Tu les vois pleurnicher ? TU LES VOIS PLEURNICHER, COSIMO ?! » Les yeux humides désormais, Cosimo ne voyait pas grand chose de ce qu’il se passait en contre-bas du bâtiment. Il savait que non, les personnes se trouvant là-bas ne pleurnichaient pas, et qu’il avait intérêt à serrer les dents de son côté s’il ne voulait pas que son père tente de le passer par dessus-bord - il tentait déjà de le ramener vers ce qu’il appelait le bon bord, il serait capable de le noyer pour lui faire entendre raison. « Ils te boufferont. Si tu les laisses faire, ils te piétineront pour avoir ta place. Je ne te gâche pas la vie, je te la sauve. » Les doigts de l’italien s’enfonçaient de plus en plus dans la chair de ce qu’il avait prétendu être sa chair pendant vingt-ans. Damon pouvait sentir un à un les ongles de son père, sentir qu’ils venaient martyriser sa peau au fur et à mesure des secondes qui s’écoulaient. « Tu me fais mal, s’il te plait… » L’italien, une fois de plus, qui revenait au galop lorsqu’il reprenait la place de Cosimo. Comme toujours dans ces cas là, où la poigne de fer de son aîné savait se refermer sur lui, il redevenait l’enfant perdu et apeuré que son père avait tenté de forger à son image.
Supplier était-ce pleurnicher ? Surement aux yeux de Saül, mais en l’occurence l’homme d’affaires était réellement en train de faire du mal à son fils. La réalité de la situation avait du mal à être avalée, et Cosimo ne savait comment se défaire de tout ça. Après tout, dans ce qu’ils traversaient tous, il était celui qui sauvait la mise. Saül devait déjà l’avoir oublié, mais s’il n’était pas raisonnable comme il aimait à le dire, l’italien serait surement en pleine enquête judiciaire et à deux doigts de terminer derrière les barreaux. Il semblait l’avoir oublié, maintenant que le sujet de conversation ne lui apportait rien de bon à lui, mais se centrait plutôt sur le bien être de son fils. « Je sauve ta vie d'ingrat. Je te mâche le travail, comme toujours. » Tu ne sauves en rien ma vie, tu ne fais que la gâcher une fois de plus - là étaient les mots ravalés de colère et de tristesse par Cosimo. Oublie pas que c’est moi qui te sauve la vie, auraient été ajoutés dans un autre monde. Ils ne situaient en rien dans ce monde là, où l’ouverture d’esprit et l’écoute étaient de mise. Alors, après plusieurs secondes de silence et après avoir réussi à desserrer les dents sans verser la moindre larme - un exploit -, Cosimo vint reprendre enfin la parole. « Pardon, papa. » Pardon d’avoir pensé autrement de toi, de tes actions et de tes pensées. Pardon d’avoir été ingrat à tes côtés, et de m’être dit que tout ceci n’était pas pour mon bien mais pour le tien. Pardon de ne pas être à la hauteur de tes espérances, bien que tu m’aies donné les indices et les outils pour y arriver. Ce pardon là ne comprenait pas, en revanche, la partie où Damon avait préféré laisser son coeur chanter comme il l’entendait plutôt que de se conformer aux idées fermées et d’un autre temps de son père. Il ne serait jamais désolé pour cette partie là, qu’importe ce que Saül pourrait faire ou dire.
La peur n’évitait pas le danger était d’autant plus vrai en cet instant. Damon avait peur de ce père qu’il ne reconnaissait plus en rien. Il pensait vraiment que les différents événements arrivés au cours des derniers mois, que ces quelques jours dans une intimité différente en Italie les auraient sauvé. Il pensait vraiment que les choses seraient reparties sur de bonnes bases - l’erreur était humaine, mais n’était pas acceptable aux yeux de l’italien sénior, qui représentait le véritable danger dans toute cette histoire. Rien ne semblait désormais pouvoir se mettre entre Saül et le reste du monde, et ses ambitions, et ses idées préconçues. Pas même son fils, dont il était pourtant si fier quelque-mois plus tôt. Si Damon ne pouvait faire changer la vision de Saül, peu de choses ou peu de monde serait capable de de le faire à sa place. Il en devenait même presque dégoûté de lui-même d’avoir encore du respect pour ce Williams-là.
« Tu me fais mal, s’il te plait… » Saül n'écoute pas. Saül est occupé à chercher, parmi les points colorés qui se déplacent en bas de la tour de verre, un point plus voyant que les autres. Pourquoi Damon ne peut-il pas être différent d'eux ? Pourquoi Saül sait-il parfaitement qu'il ne retrouverait pas son garçon dans une foule ? Pourquoi s'attendait-il à ce qu'il soit un être extraordinaire alors qu'il n'a pas été là pour le voir grandir ? Tu me fais mal. Saül resserre sa poigne, les yeux toujours fixé sur les points colorés en contrebas. Oui, Damon se fera bouffer dans ce monde de petits points colorés. Il se fera piétiner si Saül le lâche, s'il ne lui assure pas son parachute doré. Mais combien de temps encore Damon va-t-il courir derrière ce parachute qui lui coûte, aujourd'hui encore, de subir les cris de son père ?
« Pardon, papa. » Constatant les larmes dans les yeux de Damon, Saül se dépêche de le lâcher. Comme si le contact lui brûlait les doigts, l'homme d'affaires se penche pourtant sur le garçon. « Tu pleurniches encore. » A son tour d'utiliser l'italien, d'une voix tranchante parfaitement en accord avec la colère qui a pris toute la place dans ses pupilles. Quand enfin Saül a terminé de maudire son fils en pensées, il s'en éloigne comme un vautour s'éloignerait d'un tas d'os. D'un pas pressé, Saül rejoint la porte de son bureau. Peu importe si Damon ne suit pas le mouvement, il n'est plus invité à rester dans le bureau du quarantenaire. Inspirant un grand coup, Saül immobilise sa main sur la poignée. Une dernière fois, il se tourne vers le gamin qui fait encore face à la vitre. « Et que je ne te surprenne pas dans ses pattes. Tu sais ce qui arrivera sinon. » L'autre gamin ne doit rien savoir. L'homme d'affaires espère que cette fois-ci, Damon a compris la leçon. Il espère que cette fois-ci est la dernière fois qu'il a à remettre les pendules à l'heure. Si Damon ne voulait pas vivre cet enfer, il fallait se contenter de suivre le droit chemin pavé par son père - mais ça non plus il ne sait pas le faire. Dieu qu'il aurait aimé, Saül, qu'on lui tienne la main juste comme il voudrait savoir tenir celle de Damon. Il est pourtant incapable de faire autre chose que lui renvoyer les poings au lieu de lui tendre la main.
Ouvrant d'un grand coup la porte, Saül indique à Damon que son temps ici arrive à expiration. Dans le couloir, un nombre un peu trop conséquent d'oreilles s'éloignent en trottinant. Désormais, tout le monde sait que le fils du patron s'est fait remonter les bretelles. Saül n'en a rien à faire : tant qu'ils n'en connaissent pas la raison, tout est en ordre. « Dehors. Retourne gagner ta place. » Pas de traitement de faveur en dehors de ceux que Saül lui accorde déjà. La survie dans un milieu où on a deux fois plus à prouver que les autres doit déjà être bien difficile, mais c'est ainsi qu'on apprend à survivre. C'est ainsi que Saül a appris à survivre, en tout cas, mais lui n'avait personne pour le sermonner et le remettre dans le droit chemin. Le chemin, il l'a pavé tout seul, même si les fondations sont bancales, terriblement bancales. Tant pis pour lui.