Voices calling out for me, I'm in chaos now I'm in a confusion led by a name Really lost my mind Is it fate or what
Aujourd’hui se tient le grand défilé des créateurs du pride month et Eddie ne l’ignore pas, puisqu’il a fait le déplacement pour suivre ça au côté de Wesley, l’un de ses camarades d’Insane Boyz, son groupe de danse. C’est un événement et plus généralement un mois important pour ce dernier, alors important ça le devient aussi pour Eddie et en plus de toute cette symbolique l’occasion leur aussi donnée de se voir en dehors du groupe où les tensions sont nombreuses dernièrement. Mais il n’est pas seulement là pour accompagner son ami, il a aussi son propre intérêt à faire jouer ici car l’un des créateurs participant au défilé n’est autre que celui avec lequel il pourrait être amené à collaborer prochainement. Ce n’est pas encore officiel et il leur reste pas mal de choses à voir par mail mais il est assez convaincu que James Weatherton est celui qu’il lui faut pour la confection des costumes de son prochain spectacle et ce défilé sera aussi l’occasion d’assoir pour de bon son choix. Il va vraiment se rendre compte de ce qu’il est capable de produire et ça va lui donner une nette idée de ce qu’il va pouvoir lui demander, car Eddie a besoin de voir ça de ses propres yeux. Le danseur n’est pas du genre à se contenter de photos sur internet, et il n’a hélas pas encore été convié dans l’atelier de l’illustre styliste. Le défilé ne devrait pas débuter avant une bonne demi-heure mais il n’était pas question pour lui d’en rater un seul moment, et vu sa capacité à se mettre en retard il s’est efforcé d’arriver très en avance pour une fois quitte à trouver le temps un peu long sur place. Après tout il a réussi à avoir une place, c'est bien pour l'honorer. Mais très vite Wesley réussit à se dérober à sa vue, il ne sait pas où son pote est parti mais il se retrouve comme un gland au milieu des nombreux stands dressés tout autour du podium. Et plutôt que de rester planté là tout seul Eddie décide d’aller y jeter un œil, car il y a de quoi faire quelques découvertes en attendant le grand lancement. Il se laisse tout naturellement guider vers le stand Weatherton, clairement le plus distingué de tous avec des créations qui l’appellent déjà de loin. Que de belles choses sous ses yeux, s’il osait il essaierait peut-être même l’une d’entre elles.. Juste comme ça, parce qu’il n’a jamais eu les moyens de s’offrir des vêtements d’un tel prestige et parce que sa seule occasion d’en porter c’est au travers de ses costumes de scène, mais dans sa garde-robe Eddie n’a pas l’ombre d’un vêtement griffé Weatherton et il a bien compris que les créations du styliste n’étaient pas à la portée de petites bourses comme la sienne.
Si c’est là c’est pour une raison, n’est-ce pas ? Il décide de ne pas se réfréner, et il repère une chemise satinée rose sur un portant dont il aimerait bien se faire une idée de ce qu’elle pourrait rendre sur lui, sans trop savoir pourquoi c’est cette chemise et pas une autre qui lui fait de l’œil. Le tissu est incroyablement doux, ça le frappe alors qu’il la passe par-dessus son t-shirt et il n’est pas sûr d’avoir déjà porté quelque chose d’aussi agréable sur la peau. Il va alors checker son reflet dans l’un des miroirs mis à disposition et là il ne sait pas trop quoi en penser Eddie, c’est qu’il ne se reconnaît pas du tout avec ça sur le dos. Est-ce que ce ne serait pas un peu trop beau pour lui ? Ou c'est peut-être bien la couleur qu'il n'est pas habitué à porter. Alors qu’il effectue un mouvement de recul afin de se voir mieux le danseur bouscule la personne derrière lui et marche même sur les pieds de celle-ci, et il n’aura pas fallu plus de cinq minutes avant qu’il se fasse encore remarquer. « Pardon je- » Il se retourne puis relève la tête et il croise un regard qui le fige sur place, ses yeux se posant sur le minois d’une avocate qu’il connaît bien - enfin bien c’est beaucoup dire, c'est juste que leur rencontre l'a marqué pendant la fête des voisins. « Gaby. Tiens donc, toi ici. » il constate dans l’esquisse d’un fin sourire même si la situation est assez perturbante. Le monde est décidément bien petit ça commencerait presque à lui faire peur, car parmi tous les habitants de Brisbane susceptibles d’assister à ce défilé comme lui il faut qu’il la croise elle. « Je suis surpris de te voir là, je savais pas que tu t’intéressais à la mode. » Comment aurait-il pu le savoir en même temps, ils n’ont pas énormément échangé jusqu'ici et quand ils l'ont fait ça n'était pas à ce sujet. Les centres d’intérêt de l’avocate Eddie ne les connaît pas encore mais il peut sans doute déjà ajouter la mode comme point de départ de sa liste. C’est une chose qu’ils ont plus ou moins en commun tous les deux même si Eddie n’a jamais été du genre à suivre les tendances, lui crée plutôt ses propres courants et c’est aussi vrai pour la mode que pour la danse. Il suppose qu'elle est aussi là pour soutenir la cause LGBTQ+ mais c'est le cas de toutes les personnes présentes, du moins il l'espère. « Mais c’est cool de te revoir, enfin je crois. » Son regard la sonde un instant, sur quoi en étaient-ils restés exactement tous les deux ? Ça lui revient, la dernière fois qu’ils se sont vus c’était chez elle et Eddie avait disparu dans un coup de vent peu après qu’ils aient retrouvé Isy coincé dans les toilettes. Il avait un peu fait son sauvage ce soir-là, et en fait il ne saurait pas tellement dire si elle est restée sur une bonne impression de lui. C’est quand même d’Eddie dont on parle alors elle était au mieux mitigée, oui, c’est déjà plus réaliste. Les yeux de Gabrielle s’attardent sur ce qu’il porte et il sent qu’il lui doit des explications car le contraste n’a pas dû lui échapper entre aujourd’hui et la dernière fois qu’elle l’a vu, dans des vêtements nettement plus sobres. « Cette chemise n'est pas à moi, je l'ai vue et j’ai hum.. voulu l’essayer ? Ouais, j'avoue. C’est signé James Weatherton, c’est lui que je suis venu admirer ou ses créations, plutôt. » Le serre-tête c’est un petit accessoire qu’il a déniché en plus en pensant que ça se marierait bien avec, et c’est peut-être avec celui-ci finalement qu’il frôle le plus le ridicule car le vêtement en lui-même est très beau, il n’est juste pas certain de très bien le porter. « Mais ça rend bizarrement sur moi, et je porte jamais de rose. En plus ça coûte une blinde donc je risque pas de repartir avec. » S’il faut juger quelque chose c’est sa curiosité qui n’est plus à prouver, mais comme quoi un peu plus d’extravagance ne le tuerait pas parfois. Ça le sort un peu de sa zone de confort vestimentaire, supposons donc que c’est une bonne chose. « T’as qu’à essayer un truc toi aussi, on sera assortis comme ça. » il reprend en lui indiquant juste derrière lui le stand de créations qu’il est possible d’essayer en attendant que le défilé ne commence, et même d’acheter s’ils ont un coup de cœur aujourd’hui et les moyens surtout, autant dire que pour lui ce n'est pas la peine de rêver. « Mais comment va mon avocate préférée ? T’es venue seule ? » Ou est-ce que la personne qui l’accompagne s’est aussi éclipsée comme le pote d’Eddie, que le danseur a complètement perdu de vue il y a plusieurs minutes. Pas de quoi l’affoler toutefois, Wesley est un grand garçon et jusqu’à preuve du contraire il sait lire donc il devrait être capable de se repérer par ici si jamais il s’est perdu.
Plus les mois passent, plus Gabrielle apprécie cette vie australienne. Elle aime surtout cette effervescence dans cette ville qui n’est pas immense comme peut l’être Los Angeles où elle vivait il y a encore de ça quelques mois. Elle l’aime d’autant plus avec ce mois du Pride month où tout sorte d’événements sont organisés dans la ville pour soutenir la communauté LGBT. L’avocate est d’ailleurs au téléphone avec son meilleur ami, qui vit toujours à LA présentement et qui fait partie de cette communauté. Elle lui fait part de la frénésie dans les rues, de toute cette joie et cette gaieté que cet événement apporte à la ville et surtout, elle lui fait remarquer qu’elle aimerait beaucoup qu’il soit là avec elle. Elle a en tête les nombreuses sorties qu’ils ont pu faire ensemble, celles où tout deux se rendaient à des défilés de grands créateurs de mode, parvenant toujours à se faufiler parmi les invités alors qu’ils n’étaient pas nécessairement conviés. Il lui rappelle aussi cette fois où elle avait essayé cette robe de mariée hideuse dont il a toujours la photo quelques part en guise de menace si elle vient à l’oublier ou à être odieuse avec lui. Les souvenirs échangés vont bon train alors que la jolie brune arpente les rues avant d’arriver au lieu du défilé. Celui-ci ne commence pas tout de suite, elle pénètre pourtant dans les lieux où il est possible de voir les collections en avant-première. Gabrielle a toujours été passionnée par la mode et fait toujours attention à son apparence. Elle aime se faire plaisir en achetant parfois quelques pièces de créateurs, quand elle en a l’occasion. Pour autant, elle sait aussi avoir un look décontracté qui dénote totalement avec celui qu’elle arbore au quotidien dans le cadre de son métier d’avocate. Toujours tiré à quatre épingles, sa tenue respectant une certaine éthique tout en restant à la pointe des dernières tendances. Alors qu’elle avance dans les allées, elle remarque une belle robe qu’elle ne manque pas de prendre en photo pour l’envoyer à son meilleur ami toujours au bout du fil. Il est en admiration devant la beauté du tissu, la suppliant de l’essayer à tout prix. Elle laisse échapper un rire avant de raccrocher, lui disant qu’elle essaiera la fameuse robe et ne manquera pas de lui envoyer une photo pour qu’il lui dise ce qu’il en pense.
Gaby souhaite voir d’autres collections avant car, si elle doit acheter quelque chose aujourd’hui, ce sera une seule et unique pièce. Alors, elle préfère faire le tour avant pour ne pas avoir de regrets ensuite. « Mais regardez où vous allez ! ». lance-t-elle alors qu’un idiot vient à reculer sans regarder si quelqu’un est derrière lui et vient à la bousculer tout en lui écrasant les pieds « Pardon je - ». Gabrielle regarde instinctivement ses pieds écrasés avant de reporter son attention sur le fautif « Gaby. Tiens donc, toi ici ». Elle ne peine pas à le reconnaitre, celui qui s’est permis de juger ses goûts musicaux lors de la fête des voisins. Eddie. Comment aurait-elle pu l’oublier ? Elle plisse légèrement les yeux, tout en gardant un air sérieux « Eddie. Tiens donc, comme je ne suis pas étonnée que ce soit toi qui m’aies bousculée ET écrasée les pieds ». Elle lève les yeux au ciel non sans laisser apparaitre un mince sourire au bout des lèvres. La personnalité du jeune homme l’avait à la fois agacé et à la fois plu lors de sa première rencontre avec lui. Il était difficile pour elle de dire si elle l’appréciait ou non. « Je suis surpris de te voir là, je savais pas que tu t’intéressais à la mode ». Gaby arque un sourcil, comme pour l’interroger du regard « Après mes goûts musicaux, tu juges mes goûts vestimentaires ? » parce que c’est légèrement ce qui peut être sous entendue, lui qui semble penser que la mode et elle, ça fait deux. Elle se détend cependant Gabrielle, avant d’ajouter « Mais, en effet, je m’y intéresse. Beaucoup même. Toi aussi, visiblement » puisqu’ils se retrouvent tous les deux au même endroit. En général, rare sont les personnes présentes à un tel événement qui ne s’intéresse pas à la mode. Peut-être quelques curieux qui traînent par-ci, par-là. « Mais c’est cool de te revoir, enfin je crois ». A ça, Gaby ne peut s’empêcher de laisser échapper un rire. La franchise d’Eddie en étant la cause « J’aimerai pouvoir en dire autant ». Rancunière pour cette histoire de pieds écrasées ? Pas du tout mais elle s’en amuse. Elle est aussi contente de le revoir, en espérant qu’il soit un peu plus décontract et moins imbu de sa personne cette fois. Son regard s’attarde alors sur cette chemise qu’il porte. Une chemise quelque peu originale et qui change du look dans lequel elle a pu le voir la première fois qu’ils se sont rencontrés. « Cette chemise n’est pas à moi, je l’ai vue et j’ai hum… voulu l’essayer ? Ouais, j’avoue. C’est signé James Weatherton, c’est lui que je suis venu admirer ou ses créations, plutôt ». Gabrielle ne répond rien alors qu’elle le regarde avec insistant, venant même à lui faire signe de tourner sur lui-même pour voir à quoi ressemble réellement le vêtement sur lui sous tous les angles. Son visage est inexpressif, ne rassurant sûrement pas Eddie dans son choix « Mais ça rend bizarrement sur moi, et je porte jamais de rose. En plus, ça coûte une blinde donc je risque pas de repartir avec ». Gaby retrouve le regard du jeune coréen « Et bien, Eddie, je trouve que cette chemise te va à ravir. Tu n’es peut-être pas habitué mais sincèrement, je trouve qu’elle te met en valeur » elle marque une pause alors qu’un sourire moqueur apparait sur ses lèvres « et ça te rend un peu plus sympathique », fait-t-elle avec un clin d’œil « surtout avec le serre-tête » qui, en revanche, fait too much à son goût. « T’as qu’à essayer un truc toi aussi, on sera assortis comme ça ». Son regard s’attarde sur la collection qui se trouve derrière le jeune homme et elle vient alors à s’approcher des portants pour commencer à regarder les choix qui s’offrent à elle « J’ai repéré une robe chez un autre créateur que j’ai très envie d’essayer. Mais… ». Mais son regard s’arrête sur un petit ensemble tailleur avec des motifs accompagné d’une chemise violette. Un ensemble qu’elle se voit bien porté au quotidien « Qu’est-ce que tu en penses ? » lui demande-t-elle alors après s’être approché de l’ensemble et en lui montrant tout en continuant d’admirer la pièce. « Mais comment va mon avocate préférée ? T’es venue seule ? ». Le mot préféré la fait sourire, alors qu’elle reporte son attention sur Eddie « Elle va bien » fait-t-elle non sans se moquer légèrement « En quelque sorte, j’étais au téléphone avec mon meilleur ami. Il vit à Los Angeles ». Elle aimerait évidemment qu’il soit lui aussi à Brisbane, mais il a des obligations qui le retiennent là-bas. « Et comment va mon… non je peux pas dire danseur préféré, vu tes goûts musicaux douteux ».dit-t-elle sur le ton de la plaisanterie en lui faisant à nouveau un clin d’œil.
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Le danseur ne fait pas gaffe où il met ses pieds et il fait une victime, qui se révèle être une avocate qui ne lui est pas du tout inconnue. Retrouver Gaby ici est vraiment la surprise de sa semaine mais elle est plutôt bonne cette surprise, tout du moins pour lui car c’est sa première occasion de la revoir depuis la fête des voisins qui avait été le théâtre de leur rencontre. Il n’avait pas pris ses coordonnées alors il ne pouvait compter que sur le hasard pour les réunir, à moins d’effectuer des recherches pour remonter jusqu’à elle mais ce n'était visiblement pas nécessaire puisque leur destin était apparemment de se recroiser tôt ou tard. « Tu vas t’en remettre Gaby ? » il lance en se marrant doucement car sa réaction au fait d’avoir été bousculée le ferait presque passer pour un mec incapable de mettre un pied devant l’autre sans heurter tout ce qui l’entoure. La présence de l’avocate à ce défilé lui permet ainsi de conclure qu’elle s’intéresse à la mode, ce qu’il n’aurait pas forcément soupçonné et rien à voir avec son style vestimentaire, il n’est pas en train d’insinuer qu’elle s’habille comme un sac. « Non, franchement, je n’oserais jamais. » Eddie n’a pas la prétention de penser qu’il est lui-même une référence en matière de style alors que l’avocate semble élégante en toutes circonstances, ce n’est pas lui qui se permettrait de donner des conseils ou de dire que telle ou telle personne sait ou ne sait pas s’habiller. Alors oui la mode l’intéresse aussi, mais il ne suit pas vraiment les courants actuels et même s’il ne le précise pas il s’agit du tout premier défilé auquel il assiste. « Moi je suis surtout là pour accompagner un ami et accessoirement voir les créations d’un styliste qui m’intéresse beaucoup. » À moins que ce ne soit l’inverse, en fait. D'ailleurs cet ami qu'il mentionne n'est pas à ses côtés, comme l'avocate pourra très vite s'en rendre compte. Eddie suppose un peu maladroitement qu’il est content de la revoir et la réaction de l’avocate ne se fait pas attendre là non plus, celle-ci saisissant cette occasion pour le tacler bien proprement. « Roh Gaby.. » Pas à lui mademoiselle, pas à lui. Il peut voir à son regard qu’elle se moque gentiment de lui car c’est ainsi que fonctionne leur relation, et elle se doute bien que le Eddie provocateur qu’elle a eu l’occasion de côtoyer il y a quelques semaines n’est jamais bien loin non plus. « Allez quoi, je t’ai forcément manqué et t’es une sacrée menteuse si tu prétends que non. » Il sait que cet excès d’assurance ne lui avait pas beaucoup plu lors de leur rencontre alors il force le trait Eddie, car ça l’amuse plus qu’autre chose d’être une source d’agacement pour l’avocate. C’est bon enfant, son but n’est pas de la pousser à bout réellement car il l’aime bien Gaby et il est convaincu que c'est aussi vrai de son côté même si elle voudrait laisser paraître le contraire.
Il a tenté quelque chose au niveau de sa tenue en essayant l’une des créations Weatherton et le résultat le laisse assez sceptique, car c'est assez loin de ce qu’il porte habituellement. C’est presque trop raffiné pour lui mais Gaby n’est pas de cet avis, elle trouve même que cette chemise lui va vraiment bien au teint au point de le mettre en valeur. Mieux, ça lui donnerait même un air sympathique et le serre-tête aiderait pas mal aussi dans ce sens. « Okay je note que je peux me permettre le satin et le rose. » C’est validé alors ? Il semblerait, comme quoi on n’est jamais le meilleur juge de soi-même. Ça le change quand même, avant aujourd’hui il n’aurait pas cru que ce genre de matière et cette couleur pouvaient rendre bien sur lui. De son côté Gaby avait repéré une robe de créateur mais ça c’était avant de poser les yeux sur cet ensemble tailleur qu’elle l’invite à admirer avec elle. « Ah oui, c’est canon ça ! Je suis sûr que ça t’ira très bien. » Ces motifs et puis cette chemise couleur lila, oui, il peut déjà l’imaginer dedans et affirmer que cette tenue est faite pour elle. Gaby dit aller bien et l’informe qu’elle était au téléphone avec son meilleur ami de Los Angeles et pour le coup il espère ne pas avoir interrompu leur communication en lui rentrant dedans. « Toi aussi t’es américaine non ? » Ce n’est pas une information qu’elle a déjà partagé avec lui à moins qu’il ne s'en souvienne plus, il se fie juste à son accent qui ne sonne pas très australien et c’est une impression qu’il s’était faite dès leur rencontre. « Mais c’est pas grave, ton meilleur ami d’Australie est là lui. » il réplique en étirant son plus beau sourire, et au cas où elle ne comprendrait pas qu’il parle de lui Eddie se pointe lui-même du doigt quitte à être encore le mec le moins subtile du monde. C’est osé de sa part car il n’est même pas sûr d’être son danseur préféré, alors pour ce qui est de devenir son meilleur ami australien il faudra sûrement attendre un peu. « Ça va aussi, tout roule j’ai envie de dire. » Il ment de mieux en mieux Eddie, n’est-ce pas ? Ce n’est pas contre elle, il ne se voit juste pas détailler tous ses problèmes au beau milieu d’un défilé. Et il ne tient pas à avoir l’air misérable non plus alors il dit bien ce qui l’arrange, même si sa vie a subi quelques chambardements depuis la dernière fois qu’ils se sont vus. Et voilà qu'à nouveau Gaby souligne ses goûts musicaux soi-disant douteux, ça faisait longtemps. Eddie laisse échapper un rire car cette histoire le poursuit, elle n’a vraiment pas l’intention de le lâcher avec ça. « Mais je vais en entendre parler pendant quinze ans de Simon and Garfunkel ? » C’était un choix contestable compte tenu du changement d'ambiance qu'il a entrainé, d’accord, mais il s’est quand même bien rattrapé ensuite et Gaby l’admettra si elle n’est pas de mauvaise foi. « Il y avait de l’action chez toi quand je suis parti l’autre fois, mais avoue que l’ambiance n’était plus la même sans moi. » Dans ses rêves ça, car en réalité son départ n’a pas fait réagir grand monde. Il faut dire qu’Eddie s’est éclipsé juste après la réapparition d’Isy, à ce moment-là les autres convives n’avaient pas la moindre attention à accorder au danseur et ça peut se comprendre. Il n’est même pas exagéré de dire qu’il est parti comme un voleur. « J’attends toujours ma rémunération en tant que DJ d’ailleurs, ne m’oublie pas s’il te plaît car je ne roule pas sur l’or en ce moment. » Il est même complètement fauché mais Gaby n’a pas besoin de le savoir. Alors quoi, il n’a pas assuré en tant que DJ ? Il s’offusquerait un peu d’entendre le contraire alors qu’ils ont tous tapé leur meilleur déhanché sur le mythique Fame d’Irene Cara - une chanson sacrée pour le danseur, il ne s’en est pas vraiment caché ce jour-là. « Si tu vois passer James Weatherton dis-le moi surtout. Hum.. tu sais à quoi il ressemble au moins ? » En tant que férue de mode il l’espère, car Eddie ne compte pas laisser passer sa chance de choper le styliste en vol aujourd’hui. Il reste à l'affût au cas où James déboulerait sans prévenir alors qu'il devrait plutôt être en train de rechercher son pote disparu il y a déjà plusieurs minutes, comme quoi son sens des priorités est toujours aussi discutable.
« Tu vas t’en remettre Gaby ? ». La réaction d’Eddie ne la surprend pas. Même si elle l’a rencontré qu’une fois, que leur échange n’a duré que le temps d’une soirée, vite envahie par d’autres personnes, elle a cerné le personnage qu’il était et qu’il est. L’humour ou plutôt la moquerie semble être un de ces traits de caractère et, elle doit reconnaitre que, face à l’exagération dont elle a pu faire preuve en prétextant que cela ne l’étonnait pas qu’il soit celui qui l’ai bousculé et lui ai écrasé les pieds, sa répartie est justifiée. Elle ne lui dira pas, bien sûr, se contentant de lever les yeux au plafond plutôt qu’autre chose. Il semble étonné de la croiser là, tout comme elle l’est également et, au vu de son expression, et vu encore une fois les souvenirs de leur première rencontre, elle se demande s’il ne remet pas en cause ses gouts vestimentaires cette fois « Non, franchement, je n’oserais jamais ». Il a cette expression sincère sur le visage qui vient faire sourire Gabrielle après qu’elle ait eu ce regard suspicieux à son encontre. Il a eu ce côté imbu de sa personne lors de la fête des voisins qui explique pourquoi elle a pu en douter quelques secondes. Elle estime en tout cas à son tour que, s’il se trouve en ces lieux, c’est certainement parce qu’il s’intéresse aussi à la mode « Moi je suis surtout là pour accompagner un ami et accessoirement voir les créations d’un styliste qui m’intéresse beaucoup ». Gaby cherche autour de lui, se penchant légèrement comme pour voir derrière, mais n’aperçoit personne. La perche tendue est trop facile à saisir « Ton ami, Casper le gentil fantôme ? ». Encore faut-il qu’il saisisse la référence, lui qui a dix ans de moins qu’elle. En tout cas, elle ne le voit pas accompagné et c’est pour ça qu’elle le taquine à ce sujet. Son ami doit certainement être quelque part plus loin, elle n’en doute pas. Si Eddie trouve ça "cool" que leur chemin se recroise, il n’en est pas de même pour l’avocate qui saisi là encore l’occasion pour le taquiner, prétextant ne pas pouvoir en dire autant « Rho Gaby… ». Elle a ce sourire en coin, moqueur, qu’il ne peut pas louper « Allez quoi, je t’ai forcément manqué et t’es une sacrée menteuse si tu prétends que non ». « Si tu savais l’état dans lequel je me suis retrouvée après ton départ. Je n’arrivais pas à m’expliquer ce vide dans ma vie, ce trou béant que je ne parvenais à combler ». Elle marque une pause alors que, tout le long, elle avait son index sur le menton, prenant ce ton de la réflexion, un tantinet exagéré avant d’ajouter « C’était donc toi. Tu m’as percée à jour, Eddie. ». Elle en rajoute, volontairement, portant sa main sur le haut de sa poitrine, comme soulagée d’enfin comprendre d’où provenait ses maux imaginaires. Elle tourne alors la tête de gauche à droite, ses yeux ayant droit à un nouveau tour gratuit dans ses orbites.
Elle remarque sans difficulté la chemise qu’il revêt. Une chemise originale, de couleur rose satinée. Une tenue qu’elle a tout de suite repérée tellement elle ne pensait pas Eddie capable de porter quelque chose dans le genre. Si le serre-tête était de trop, elle doit reconnaitre que cette chemise ne le met pas à son désavantage « Okay, je note que je peux me permettre le satin et le rose ». Gabrielle acquiesce, alors qu’elle finit par repérer un peu plus loin une tenue pour elle. Un tailleur composé d’une jupe à motif avec la veste assortie et une chemise de couleur lilas. Elle la montre à Eddie, lui demandant son avis au passage « Ah oui, c’est canon ça ! Je suis sûr que ça t’ira très bien ». Elle observe encore la tenue un peu plus longuement « Si tu valides, je suppose que je n’ai pas besoin de l’essayer ? » demande-t-elle non sans un sourire au coin des lèvres « Mais j’hésite quand même avec cette robe que j’ai vu tout à l’heure ». Disons que le prix des vêtements n’est pas forcément donné et, même si elle peut se le permettre, elle compte s’en tenir qu’à une tenue et donc à rester raisonnable. « Toi aussi tu es américaine, non ? ». « Bien vu, Sherlock » lance-t-elle avec un petit air moqueur. En effet, il est difficilement impossible de passer à côté de son accent américain qui dénote grandement avec l’accent australien. « Mais c’est pas grave, ton meilleur ami d’Australie est là lui ». Alors qu’elle regarde encore d’autres tenues sur les portants, elle s’arrête dans ses gestes en tournant son regard vers Eddie. Elle le voit se pointer même du doigt pour lui faire bien comprendre que c’est de lui dont il parle. Elle ne peut s’empêcher de rire « Je ne suis pas désespéré à ce point, Eddie. Mais merci pour ta dévotion ». Elle se moque, encore une fois, ne manquant jamais une occasion de rebondir sur les âneries qu’il peut bien dire. Gaby, à son tour, lui demande comment il va « Ca va aussi, tout roule j’ai envie de dire ». Et il semble sincère, du moins, elle ne décèle pas un quelconque changement d’expression sur son visage qui prouverait le contraire. Ou alors, son regard est bien trop occupé à scruter les environs pour s’en rendre compte « Mais je vais en entendre parler pendant quinze ans de Simon and Garfunkel ? ». L’avocate acquiesce vivement « Tu vas en entendre parler toute ta vie mon pauvre Eddie » fait-t-elle alors qu’elle lui lance un clin d’œil « Il y avait de l’action chez toi quand je suis parti l’autre fois, mais avoue que l’ambiance n’était plus la même sans moi ». Il accentue ce côté imbu de sa personne ce qui vaut encore une fois à Gabrielle de rebondir sur son affirmation « L’ambiance n’était plus la même en effet… Elle était bien mieux ! On a passé une fin de soirée mémorable ». Il la cherche, il la trouve. « En vérité, tout le monde est parti après toi. Mais je ne suis pas prête d’oublier cette soirée, ça c’est certain ». En effet, les invités n’avaient pas manqué de faire sensation, surtout le duo Isaac/Kane. Les deux amis étaient dans un état déplorable et n’ont pas manqué de mettre l’ambiance, notamment en dansant sur la macarena et en entraînant une bonne partie des invités sur la piste de danse improvisée au milieu de son salon. Il y avait eu aussi la mésaventure d’Isaac qui s’était enfermé dans les "toilettes du futur". A ces souvenirs, Gabrielle a le sourire sur les lèvres. « J’attends toujours ma rémunération en tant que DJ d’ailleurs, ne m’oublie pas s’il te plait car je ne roule pas sur l’or en ce moment ». Elle pouffe légèrement de rire, le toisant du regard « Tu peux attendre longtemps, tu t’es raté complètement, n’envisage pas une éventuelle reconversion dans le domaine, tu ferais un flop ». Elle vient alors tapoter son épaule, comme pour le rassurer malgré tout. « Si tu vois passer James Weatherton dis-le moi surtout. Hum… tu sais à quoi il ressemble au moins ? ». Gabrielle a déjà entendu parlé du créateur et a lu un article récemment sur lui. Elle se souvient parfaitement des traits du créateur « Oui, je vois très bien à quoi il ressemble. Pourquoi tu le cherches ? Tu comptes lui parler ? ». Ils commencent à marcher alors en s’éloignant un peu du stand du créateur en question, qui, de toute évidence, n’est pas ici pour le moment, peut-être ailleurs dans ce lieu ou en coulisse « Tu comptes partir avec ? » demande alors Gabrielle en lui indiquant la chemise en satin rose qu’il porte toujours sur lui. « Viens, je vais te montrer la robe que j’ai repéré tout à l’heure. Tu me diras ce que tu préfères. Attention, tu as intérêt à bien choisir Eddie, c’est ton titre de potentiel meilleur ami australien qui est en jeu ». Elle esquisse un sourire alors qu’ils arrivent à hauteur du portant sur lequel elle a vu la robe un peu plus tôt. « Alors qu’est-ce que tu en dis ? ».
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Chambrer l’avocate est devenu son jeu préféré pendant la fête des voisins et Eddie se réjouit de pouvoir le reprendre aujourd’hui. Ces retrouvailles sont une surprise pour le danseur et sûrement tout autant pour Gaby mais elle ne fait pas partie des personnes dont il espère secrètement ne jamais plus croiser la route, au contraire cette rencontre égaie même sa journée qui ne manquait déjà pas de couleurs. Ils se retrouvent autour d’une jolie cause en plus, il ne risque pas de se plaindre du contexte. Eddie ne peut toutefois pas cacher qu’il n’est pas seulement ici pour la cause et par intérêt pour la mode, il mentionne aussi son intention d’approcher un célèbre styliste et cet ami qu’il est venu accompagner - un ami aux abonnés absents actuellement, et ça n’échappe évidemment pas à Gaby. La référence de l’avocate prête à sourire et c’est vrai que son pote s’est volatilisé tel un fantôme, mais connaissant l’oiseau il aura simplement flashé sur un stand (ou un mannequin) sans lui dire et se sera dérobé à sa vue de cette façon. « Mon ami Wesley que j’ai quitté des yeux juste une seconde, dommage je crois qu’il t’aurait bien plu. » Eddie étire un plus large sourire, car qu’est-ce que c’est plaisant de pouvoir encore coller l’étiquette d’ami sur ses camarades d’Insane Boyz. Malgré les quelques différends entre eux qui animent parfois le studio ceux-là ne le laisseront jamais tomber et il s’estime vraiment chanceux de les avoir, car c’est tout de même une histoire qui dure depuis plus de dix ans avec autant de hauts que de bas. Alors oui Wesley a de quoi plaire à Gaby car il plait à tout le monde c’est bien connu, c’est un garçon tellement attendrissant qu’on ne lui résiste tout simplement pas. L’avocate rentre dans son jeu et prétend, non sans démontrer un magnifique jeu d’actrice, que son départ de chez elle l’autre fois a laissé en elle un profond vide. Ah, il ne s’attendait à ce qu’elle admette avec sérieux qu’il lui a manqué car il doute quand même que ça puisse être réellement le cas mais ils ont bien accroché tous les deux, il sait qu’elle ne lui retirera jamais ça malgré toutes les taquineries dont ils peuvent mutuellement se gratifier. « Ça va aller Gaby, je suis là maintenant tu as retrouvé ta raison de vivre. » Eddie dépose alors une main sur l’épaule de l’avocate, un geste tout aussi fort que ses mots n’est-ce pas. Oh oui, sentez un peu toute l’émotion entre elle et lui aujourd’hui c’est puissant ce qui se passe. « Mais je fais cet effet-là à tout le monde tu sais, une fois qu’on m’a rencontré on ne peut tout simplement plus se passer de moi. » Un, deux, trois tout le monde rigole bien fort. À vrai dire c’est plutôt le contraire car si Eddie savait garder les gens dans sa vie ça se saurait, mais Gaby n’a pas besoin de savoir qu’il gère aussi bien ses relations qu'il gère sa santé - autrement dit très mal. « Et tu sais j’ai ressenti un vide aussi, immense, quand je me suis retrouvé en conflit avec ma voisine l’autre jour. À ce moment-là je me suis dit mince, ce serait quand même bien pratique d’avoir une avocate sous la main au cas où ça partirait trop loin. » Et à nouveau il sourit mais cette fois à pleines dents, car ça faisait longtemps qu’il n’avait pas joué la carte de l’opportunisme et ça à tous les coups ça va beaucoup plaire à Gaby. Allez, elle ne devait pas le trouver assez insupportable il faut bien qu’il en rajoute un peu.
Sa tenue à lui est validée mais Gaby doit encore se fixer sur la sienne, et puisqu’il est là autant qu’Eddie donne son avis surtout qu’elle le sollicite d’elle-même, c’est donc qu’il est le bienvenu. Ce qu’il en pense c’est que cet ensemble tailleur rendrait certainement très bien sur elle, il n’a peut-être pas l’œil le plus affûté du monde pour ces choses-là mais il ne pense pas se tromper. Déjà il peut affirmer que le lila est une couleur qui s’accorde bien au teint de l’avocate, pour le reste il faudrait essayer même si Gaby pense pouvoir échapper à cette étape. « Je voudrais bien te voir dans cet ensemble maintenant, c’est pas après le défilé qu’il faudra parader avec l’intérêt c’est de le porter pendant. » Mais elle dit avoir également repéré une robe, et il comprend donc que le cœur de l’avocate balance. « Tu me montreras la robe alors, pour comparer. » Car peut-être que cette robe est encore mieux après tout, il ne le saura qu’en la voyant. Gaby lui confirme qu’elle est américaine et bon, c’est vrai que ça n’était pas trop difficile à présumer compte tenu de son petit accent et de l’indice qu’elle lui a glissé concernant son meilleur ami de Los Angeles. Il se propose d’ailleurs d’être son meilleur ami sur le sol australien histoire de prendre le relais mais elle dit ne pas être assez désespérée pour ça. Outch, prends ça dans les dents Yang. « T’as tort franchement parce que la place est libre là, je ne suis officiellement plus le meilleur ami de personne. » Alors autant en profiter, non ? Il aura tenté même s’il n’a pas brillé jusque là dans son rôle de meilleur ami justement, alors peut-être bien que Gaby ne perd pas grand-chose en déclinant son offre. « T’es cruelle Gaby. » il souffle d’un air faussement dépité alors qu’elle l’informe qu’il entendra parler de son ratage sur The Sound of Silence toute sa vie. Il devra donc éternellement payer pour ça, alors que cette musique est une pépite, elle n’a simplement pas été choisie dans le meilleur contexte. « Allez, toujours plus. » Cette fois il se marre vraiment car l’avocate est dans l’abus en prétendant que l’ambiance chez elle ne s’en portait que mieux après son départ. Eddie sait bien qu’elle se paie encore sa tête et effectivement l’instant d’après elle admet que les autres sont partis peu de temps après lui ce jour-là, ajoutant au passage qu’elle n’est pas près d’oublier cette soirée. « Moi non plus. Tu mets Kane et Isy dans la même maison et voilà ce que tu récoltes. » C’était tellement drôle quand il y repense et même s’il a eu du mal à se décoincer, entre cette histoire de macarena, de fausse alerte incendie et d’Isy coincé dans les toilettes que tout le monde a cherché pendant des plombes, vraiment, ça n’a pas manqué d’action chez l’avocate. « Je les adore ces gars. » il reprend dans un sourire attendri car Kane et Isy sont, au même titre que Gaby, ses bonnes rencontres de la fête des voisins. Il veut les revoir ces mecs, le courant est trop bien passé entre eux. Et voilà que Gaby en rajoute une couche, il aurait été un véritable désastre en tant que DJ et pour la reconversion, d’après elle, il vaut mieux oublier. « Merde et moi qui voulais arrêter la danse pour ça justement.. Je vais peut-être bien reconsidérer ma décision du coup. » C’est ballot franchement, il était vraiment à deux doigts de poser sa démission sur le bureau de Peter Saint-Just. « Mais t’oublies un peu vite que je me suis bien rattrapé avec Fame ensuite, franchement tu peux pas dire que ce choix de chanson là était mauvais. Ou si tu comptes le dire j’espère que tu cours vite Gaby, parce que je ne rigole pas du tout avec Irene Cara. » On l’a compris c’est sa reine et il lui doit tout, alors les critiques la concernant il n’en veut pas. Cette femme représente tellement plus à ses yeux qu’une chanson dont il raffole, elle est son inspiration depuis un paquet d’années et c’est vrai, ce son lui parle aussi beaucoup. Elle se demande ce qu’il peut bien vouloir à James Weatherton, et il peut comprendre que cet intérêt soudain pour le styliste a de quoi laisser songeur. « On va sûrement collaborer ensemble. J’aimerais lui confier la confection des costumes de mon prochain spectacle mais il est pas très accessible ce type, alors je me dis que j’aurai peut-être une chance de le voir passer aujourd’hui. » Il mise beaucoup dessus à vrai dire c’est pourquoi il reste à l’affût du moindre de ses passages, et il compte aussi sur Gaby pour l’avertir si elle le repère quelque part. Est-ce qu’il envisage de repartir avec cette chemise en satin justement signée Weatherton ? Le danseur ne peut retenir un éclat de rire franc face à une telle question. « Tu plaisantes ? J’ai failli tourner de l’œil en voyant le prix, je peux pas du tout me le permettre. » Et surtout pas en ce moment où il doit veiller à être plus que jamais raisonnable car il ne sait pas pour encore combien de temps il aura un toit au-dessus de la tête. « Elle est quand même jolie cette chemise, c’est dommage. » Il hausse les épaules, c’est trop luxueux pour lui et puis c’est tout, ça suffit de vivre au-dessus de ses moyens il l’a déjà bien trop fait. Gaby finit par retrouver la robe dont elle lui parlait un peu plus tôt et Eddie pose alors un regard curieux sur sa trouvaille. « J’en dis que j’adore le jaune, et je crois que c’est une couleur qui va très bien aux brunes. » Il ne le croit pas en fait, il le sait bien. « Maaais l’ensemble de tout à l’heure était sympa aussi, donc on est face à un dilemme là. » Elle semble pouvoir tout se permettre en plus Gaby, il l’imagine aussi bien dans l’un que dans l’autre alors non, le choix n’est pas évident là tout de suite. « Tu sais quoi ? Je crois que j’ai encore plus envie de te voir dans cette robe. » Oui s’il doit vraiment manifester une préférence aujourd’hui c’est vers cette jolie robe à volants qu’elle va aller, la couleur jouant quand même beaucoup dans son choix car Eddie a toujours affectionné les couleurs chaudes. « Par contre y’a pas de raison que je porte des accessoires et pas toi, on doit te trouver des petites choses pour aller avec ça. » Traduction : je refuse d’être le seul à avoir l'air d'un épouvantail Gaby, te voilà prévenue. Ni une ni deux il se met à parcourir les stands autour d’eux à la recherche d’accessoires pouvant compléter la future tenue de l’avocate et il ne tarde pas à trouver son bonheur, qu’il revient alors fièrement exposer à la vue de celle-ci. « Eh bah voilà, regarde un peu ces oreilles fleuries parfaitement dans les tons de ta robe ! On sera assortis comme ça et je suis sûr que tu seras mignonne avec ce truc sur la tête. » C’est beau comme tout mais ce ne serait pas le genre de trucs à porter en plein été, sous peine d’attirer toutes les guêpes de la ville. Il attend de voir si Gaby va adhérer à son choix mais il n’est pas trop prêt à entendre qu’il s’est planté alors qu’il ne voit rien de mieux autour d’eux pour s’accorder à sa robe.
« Mon ami Wesley que j’ai quitté des yeux juste une seconde, dommage je crois qu’il t’aurait bien plu ». « Il n’aurait pas eu de mal. On ne peut pas être pire que toi, il n’aurait pu que me plaire ». Elle a toujours ce sourire au bout des lèvres accompagnant la réplique facile à chacune des réponses d’Eddie. Un ping-pong incessant, un jeu de joute verbale qu’elle a naturellement avec le jeune coréen, et pourtant, elle n’en pense un traitre mot. Si elle ne supportait pas sa vue ou sa présence, Gabrielle aurait déjà tourné les talons depuis longtemps. Or, il n’en est rien, elle prononce évidemment ces paroles sur le ton de l’humour. C’est d’ailleurs de ce ton qu’est emprunt leur échange. « Ca va aller Gaby, je suis là maintenant tu as trouvé ta raison de vivre ». Elle sent sa main sur son épaule et regarde son geste du coin de l’œil « Mais je fais cet effet-là à tout le monde tu sais, une fois qu’on m’a rencontré on ne peut tout simplement plus se passer de moi ». Gaby pouffe légèrement, levant les yeux au ciel « Je n’en doute pas, tu es unique Eddie ». Elle se moque ouvertement de lui, il en aura aucun doute en attendant le ton de sa voix. L’avocate retrouve bien le côté imbu de sa personne qu’a pu avoir Eddie lors de leur première rencontre. « Et tu sais j’ai ressenti un vide aussi, immense, quand je me suis retrouvé en conflit avec ma voisine l’autre jour. A ce moment-là je me suis dit monde, ce serait quand même bien pratique d’avoir une avocate sous la main au cas où ça partirait trop loin ». Si le début semblait partir sur une déclaration mignonne à l’égard de Gabrielle, elle se rend compte rapidement qu’Eddie pense qu’à son intérêt et à rien d’autre. Elle tourne alors sa tête doucement de droite à gauche, comme dépitée avant de lui répondre « C’est sûr, ta voisine a dû vraiment prendre sur elle pour te laisser encore en vie. J’imagine que ma présence aurait été nécessaire pour la défendre, elle et faire comprendre au juge les raisons de son geste. Je pense qu’on aurait remporté le procès haut la main d’ailleurs ». Elle se doute un peu de la réaction d’Eddie et ajoute alors en portant sa main sur son cœur « Paix à ton âme, Eddie ».
Ils pourraient passer des heures sûrement à se chamailler de la sorte. Et c’est peut-être ce qui fera que Gabrielle s’attachera à la personnalité d’Eddie, à ce personnage haut en couleur, comme cette chemise qu’il porte actuellement, une de celle trouvée sur un portant de la collection de James Weatherton qui lui va à ravir. La conversation devient un peu plus sérieuse lorsque Gabrielle vient à trouver un ensemble qui lui tape dans l’œil « Je voudrais bien te voir dans cet ensemble maintenant, c’est pas après le défilé qu’il faudra parader avec, l’intérêt c’est de le porter pendant ». Elle l’écoute distraitement, repensant à cette robe que même mon meilleur ami, qui se trouvait à des milliers de kilomètres de là, avait approuvé « Tu me montreras la robe alors, pour comparer ». Finalement, Gabrielle se décide à aller troquer ses vêtements contre cet ensemble, après s’être faufilée dans une cabine disponible. « Alors ? » lui demande-t-elle en sortant de la cabine et en s’observant dans un des miroirs disponibles. « T’as tort franchement parce que la place est libre là, je ne suis officiellement plus le meilleur ami de personne ». Son regard quitte les portants qu’elle fouille encore à la recherche d’une éventuelle autre pièce qui lui taperait dans l’œil pour le reporter sur Eddie. Elle comprend qu’il fait référence à son amitié avec Dani. Elle en sait finalement peu sur cette histoire, mais il semblerait que les deux amis de longue date ne se côtoie plus. Elle en ignore les raisons et elle ne cherchera pas à en savoir plus, tant que l’un ou l’autre ne vient pas à lui en parler de lui-même. Alors, même si cela l’attriste, elle ne dit rien, restant impassible, alors qu’elle se contente de lever les yeux au ciel en guise de réponses. Elle en profite pour le taquiner sur sa conversion de DJ, et ce choix de chanson qui a complètement plombé l’ambiance lors de la fête des voisins « T’es cruelle Gaby » « Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, Eddie », répond-t-elle aussitôt, sourire en coin. Cette fête a été l’occasion pour elle, comme pour Eddie de faire de nouvelles rencontres et des rencontres qui ont égayé cette soirée, et qu’ils ne regrettent absolument pas d’avoir faites « Moi non plus. Tu mets Kane et Isy dans la même maison et voilà ce que tu récoltes. Je les adore ces gars ». Eddie semblait les avoir déjà rencontrés quand Gabrielle n’en a eu l’occasion qu’une fois. Mais elle se doutait que les deux amis réunis devaient être bons délires, surtout avec les effets de l’alcool qui les ont bien aidés. Elle en a eu la démonstration chez elle et même si certains auraient pu trouver leurs présences dérangeantes, il n’en était rien pour l’avocate. Eddie demande ensuite son reste concernant sa reconversion de DJ d’un soir. Vu ses piètres performances, Gaby n’était pas prête de le faire « Merde et moi qui voulais arrêter la danse pour ça justement. Je vais peut-être bien reconsidérer ma décision du coup » « Tu devrais en effet », dit-t-elle en toute franchise. « Mais t’oublies un peu vite que je me suis bien rattrapé avec Fame ensuite, franchement tu peux pas dire que ce choix de chanson là était mauvais. Ou si tu comptes le dire j’espère que tu cours vite Gaby, parce que je ne rigole pas du tout avec Irene Cara ». Elle reporte son regard sur Eddie aussitôt, arquant un sourcil « Il faut être bon du début à la fin, Yang ! Si tu ne l’ai qu’à moitié, même si tu as eu un excellent choix de chanson à un moment donné…, » elle avoue alors non sans un sourire malicieux au bout des lèvres « … cela ne veut pas dire que tu mérites ton argent ». Elle lui lance un clin d’œil avant de commencer à se diriger vers l’endroit où elle a repéré cette fameuse robe en entrant dans les lieux « On va sûrement collaborer ensemble. J’aimerais lui confier la confection des costumes de mon prochain spectacle mais il est pas très accessible ce type, alors je me dis que j’aurai peut-être une chance de le voir passer aujourd’hui ». Son projet fait sourire l’avocate « Ce serait un très bon partenariat pour toi et très certainement pour lui aussi » Gabrielle est toujours admirative de l’ambition des autres. Elle s’y retrouve, forcément, elle qui n’a jamais baissé les bras face aux obstacles. Et il est certain que si elle peut aider le jeune coréen, elle le fera avec plaisir « On va le trouver ton Weatherton » fait-t-elle sur un ton qui se veut rassurant et déterminé. « Tu plaisantes ? j’ai failli tourner de l’œil en voyant le prix, je peux pas du tout me le permettre (…) Elle est quand même jolie cette chemise, c’est dommage ». Gabrielle vient à attraper l’étiquette qui pend à la manche du jeune homme pour en regarder le prix. Il est en effet certain que le prix n’est pas abordable pour tout le monde. Elle ne dit rien de plus, ayant peut-être une idée qui lui traverse l’esprit mais qu’elle garde évidemment pour elle. La cadette des Strange vient à montrer à Eddie LA robe qui l’a faite craquer un peu plus tôt, alors qu’elle porte toujours sur elle cet ensemble qui lui plait tout autant « J’en dis que j’adore le jaune, et je crois que c’est une couleur qui va très bien aux brunes ». Elle continue à admirer le bout de tissu sans mot dire « Maaais l’ensemble de tout à l’heure était sympa aussi, donc on est face à un dilemme là ». Gabrielle relève son regard sur Eddie et acquiesce doucement « Tu sais quoi ? Je crois que j’ai encore plus envie de te voir dans cette robe ». « Je vais aller l’essayer pour que tu sois sûr ». Indirectement, elle remet le sort de ces deux coups de cœur entre les mains d’Eddie, car il est finalement celui qui va trancher pour l’ensemble ou la robe. Elle file à nouveau se changer, rendant la création de Weatherton à une des petites mains présentes sur les lieux pour qu’elle la remette sur cintre. Elle s’admire dans le miroir et elle reconnait que la robe lui plait davantage « Tu valides alors ? » demande-t-elle en demandant à Eddie sans le regarder pour autant. « Par contre y’a pas de raison que je porte des accessoires et pas toi, on doit te trouver des petites choses pour aller avec ça » « Non, c’est vraiment pas… » elle n’a pas le temps de finir sa phrase que le coréen est déjà parti « nécessaire… » lance-t-elle dans un soupir. Elle parle à une conseillère qui passe par là, qui ne manque pas de lui dire que cette robe lui va comme un gant. Elle la remercie alors qu’Eddie revient à sa hauteur avec ce qui ressemble à un serre-tête… bien trop voyant à son goût « Et bah voilà, regarde un peu ces oreilles fleuries parfaitement dans les tons de ta robe ! On sera assortis comme ça et je suis sûr que tu seras mignonne avec ce truc sur la tête ». « Sérieusement, Eddie ? Tu penses que je vais porter ça », fait-t-elle en lui prenant des mains « Le ridicule va bien sur toi mais définitivement pas sur moi ». Elle observe le truc et voit les yeux de merlan frit d’Eddie. Elle roule des yeux et finit quand même par mettre le machin sur sa tête « Admire ça, cinq secondes pas plus ». Elle se retourne alors pour regarder le résultat. Et finalement, même si elle ne portera jamais ça à l’extérieur, elle doit reconnaitre que le choix d’Eddie n’est pas si mauvais et est coordonné à la robe « Bon… je t’accorde un point pour le choix car, en effet, ça va bien avec la robe. Mais j’ai passé l’âge », lance-t-elle en se tournant à nouveau vers lui. Elle s’apprête alors à l’enlever quand quelqu’un annonce « Messieurs, dames, le défilé va bientôt commencer, veuillez aller prendre place près du podium ».
Gabrielle et Eddie sont alors invités à se diriger vers celui-ci, ce qui ne laisse pas le loisir à l’avocate de retirer le serre-tête choisi par Eddie. Ils s’installent alors, proche du podium et quelques minutes plus tard, le défilé commence. Ils admirent le spectacle en chuchotant, en échangeant quelques points de vue sur des pièces impressionnantes ou qui leur plaisent respectivement. Puis, vint alors quelqu’un à leur hauteur « Est-ce que vous voulez bien me suivre s’il vous plait ? ». Gabrielle est intriguée, échangeant un regard avec Eddie « Pour quelles raisons ? » demande-t-elle, revêtant sa casquette d’avocate naturellement « Nous sélectionnons certaines personnes pour défiler avec les créations et vous avez attiré l’attention de l’un de nos créateurs ». Flattée, Gaby échange alors un autre regard avec Eddie. Elle n’avait pas prévu de défilé aujourd’hui ou même un jour mais, visiblement, et surtout avec le zigoto à ses côtés qui n’allait certainement pas lui en laisser le choix, elle allait devoir le faire.
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Il n’y aurait pas pire que lui alors son pote n’aurait pu que plaire à Gaby, quand il entend ça Eddie prétend s’offusquer mais il se trahit bien vite par un sourire. Il pourrait en fait totalement lui accorder ça car il ne connaît pas de cœur plus pur que celui de Wesley, à côté Eddie a conscience de ne pas faire le poids alors il comprendrait honnêtement que son pote recueille la préférence de l’avocate ou de n’importe qui d’autre. C’est un garçon en or, il n’est pas toujours très tendre avec lui parce que sa sensibilité est déstabilisante parfois mais dans le fond Eddie l’apprécie vraiment. Il le sait aussi très naïf alors il espère quand même qu’il ne s’est pas laissé amadouer par l’un de ces vendeurs, car il serait facile de lui faire acheter n’importe quoi en trouvant simplement les bons mots. Le jeu des taquineries se poursuit avec le danseur qui confie avoir lui aussi affronté un immense vide suite à son départ de chez elle, et pas du tout parce que sa présence lui a manqué mais parce qu’elle lui aurait été bien utile l’autre jour dans le conflit l’opposant à sa voisine. Connaître une avocate peut être bien pratique et il n’a d’ailleurs pas hésité à laisser entendre ce jour-là qu’il avait de bons contacts dans le milieu, visiblement prêt à dégainer cette carte à la première occasion. C’est de bonne guerre et Gaby lui rend bien en prétextant qu’elle se serait d’emblée rangée du côté de sa voisine, dont elle aurait assuré la défense sans la moindre hésitation face à lui. « Traîtresse. » il expulse d’un air faussement révolté. Le sérieux n’est pas franchement au rendez-vous mais il se dit qu’il n’aimerait quand même pas l’avoir contre lui lors d’un procès, vu son tempérament il l’imagine particulièrement coriace en tant qu’avocate, elle qui lui tient déjà si facilement tête dans leurs échanges. « Elle avait kidnappé mon chat t’allais quand même pas défendre ça Gaby, pas toi. » Eddie pourrait sûrement s’offenser pour de vrai si qui que ce soit légitimait un tel acte mais il se garde quand même bien de préciser pourquoi sa voisine est partie dans de tels extrêmes, car ce n’est pas tellement à sa gloire. Il l’a poussée à bout et c’est tout ce qu’elle a trouvé pour le faire réagir, ce qui a d’ailleurs porté ses fruits puisque le danseur tient à ses chats comme à la prunelle de ses yeux. « Mais ce petit conflit s’est finalement réglé d’un commun accord, je n’aurai donc pas besoin de tes services si gentiment proposés. » Il lève un pouce en l’air comme pour lui dire que si à l’avenir il n’a besoin de rien, il sait à quelle porte venir toquer. Bien évidemment Eddie n’a pas sérieusement envisagé de faire appel à la seule avocate qu’il connaisse pour régler cette histoire car il imagine mal leurs petits différends de voisinage intéresser le moindre juge. Le dossier ferait sûrement sourire ceux qui en prendraient connaissance avant de le classer en deux secondes, à moins qu’ils n’en arrivent à des actes beaucoup plus graves à l’avenir mais la guerre n’est pas non plus déclarée et Eddie ne devient de son côté pas facilement violent. Ça ne dégénérera jamais à ce point, en tout cas pas avec elle car cette voisine-là est bien plus encline à dialoguer que tous les autres.
Gabrielle hésite entre un ensemble tailleur et une robe qu'il n'a pas encore pu voir, et il suppose que son opinion aura son petit poids dans la décision finale car puisqu'il est là autant qu'il puisse servir à quelque chose et l'aider à trancher. Eddie a un sens bien à lui de la mode alors ce n'est pas dit que ses préférences soient aussi celles de l'avocate mais ce ne serait qu'un point de plus sur lequel ils seraient très différents elle et lui, tandis qu'il doit quand même bien y en avoir quelques uns sur lesquels ils peuvent s'accorder. Elle s'éclipse dans la première cabine d'essayage qu'elle repère et revient vers lui avec le fameux ensemble sur elle, avant de solliciter son avis. Eddie ne veut pas le donner à la légère alors il prend le temps de l'observer seulement il doit bien vite en arriver à l'évidence : cet ensemble la met très en valeur et cette couleur lila lui va aussi bien au teint qu'il l'avait présumé en voyant d'abord les vêtements sur leur portant. « Alors j’avais raison, ça te va super bien. Tourne-toi un peu ? » Il la regarde de haut en bas pour bien se figurer comment l'ensemble tombe sur elle et notamment la jupe mais respectueusement, bien sûr, car Eddie ne se permettrait pas de laisser trainer n'importe quel regard sur celle qu'il s'amuse à voir comme sa possible future meilleure amie. Il glisse au passage une référence à peine voilée à sa prise de distances avec Dani, qu’il ne détaille pas pour préserver les raisons de cette décision mais il suppose de toute façon que Gaby n’aura pas trop de mal à les connaître si elle le souhaite, elle qui est à la fois la voisine et l’amie de la coréenne. D’ailleurs il ne lui apprend peut-être rien, après tout ça fait un moment qu’ils ont laissé ça derrière eux et qu’il s’est personnellement fait à l’idée. Gaby n’y réagit pas et c’est sans doute mieux, Eddie n’ayant pas l’intention d’en parler plus que ça. Sa reconversion en tant que DJ est compromise selon l'avocate alors qu'il considère pourtant s'être bien rattrapé lors de sa deuxième tentative l'autre soir chez elle, mais ça Gaby n'est pas disposée à l'admettre. Elle part du principe qu'il faut être bon du début à la fin alors c'est bien beau d'avoir voulu compenser ensuite, son premier choix n'en reste pas moins discutable pour elle. Eddie roule des billes face à l'intransigeance de l'avocate certainement très exagérée comme beaucoup de leurs réactions pendant cet échange, le premier degré n'ayant pas trop sa place entre elle et lui. « Je vois, je vois. On n’a pas le droit à l’erreur avec toi, c’est condamnation immédiate en fait. » Mais il retient Eddie, à l'avenir mieux vaut qu'il s'abstienne de prendre la moindre chaine hifi en otage chez quelqu'un en pensant pouvoir gérer l'ambiance car de toute évidence il n'est pas fait pour ça. Le souci c'est surtout qu'il était d'humeur à broyer du noir ce soir-là d'où le fait qu'il se soit orienté vers cette chanson que Gaby a jugé assez déprimante, mais ça il ne le rappellera pas. Il lui explique l'enjeu pour lui de mettre la main sur James Weatherton pendant ce défilé, et la collaboration qui pourrait voir le jour entre le célèbre styliste et lui s'il se débrouille bien. Il ne doit pas se rater là-dessus, pas alors qu'il a eu l'audace de l'approcher pendant la fête des voisins. Son petit projet semblait lui avoir bien plu, maintenant il doit concrétiser ça. Eddie étire un sourire quand l'avocate évoque un partenariat qui serait certainement bon pour l'un comme pour l'autre. « Surtout pour moi à vrai dire, son nom est très prestigieux ce serait un honneur de l’associer à ce spectacle. C’est un très gros coup à jouer et si j’y arrive je pense qu’on me regardera d’un autre œil dans ma compagnie. » Ce n'est vraiment pas pour faire évoluer le regard des autres sur lui qu'Eddie fait tout ça car il n'a rien à prouver à personne si ce n'est juste au metteur en scène, mais peut-être que ses collègues auront un peu moins de venin à cracher quand ils se rendront compte de tous les moyens qu'il se donne et qu'il part saisir pour mener à bien un projet qu'il gère seul. « Parce que je m’entends aussi bien avec mes collègues qu’avec mes voisins, j’ai ma petite réputation là-bas aussi. » Il paraîtrait presque fier en le disant alors qu’il offre juste l’occasion à Gaby d’ajouter ça à tout ce qu’elle pense déjà de lui. Il n’a pas trop la cote Eddie dans le théâtre où il travaille parce qu’on ne peut pas être aussi opportuniste et avoir les gens de son côté, c’est assez incompatible et il a de toute façon fait son choix entre se faire des potes et briller. Quand il se fixe un objectif tous les moyens sont bons pour l’atteindre, ça plait ou ça ne plait pas c’est à l’appréciation de chacun et ça ne l’empêche pas de bien dormir la nuit dans tous les cas. « Y’a vraiment que toi pour me supporter Gaby, cette chance que j’ai de t’avoir rencontrée. » il reprend dans un grand sourire alors que son attitude a aussi déjà pas mal irrité l’avocate, mais avec elle Eddie grossit volontairement le trait car il s’est laissé prendre à ce petit jeu très facétieux entre elle et lui. Il retrouve néanmoins son sérieux pour juger la robe que Gaby avait repéré un peu plus tôt et qu'elle peut enfin lui montrer, à ce moment-là un vrai dilemme se pose sachant que l'ensemble qu'elle porte sur elle lui va vraiment bien et elle n'a donc pas d'autre choix que d'essayer aussi cette robe pour permettre la comparaison. Et quand elle réapparait devant lui tout de jaune vêtue le danseur a semble-t-il déjà fait son choix, son regard veut tout dire tandis qu'il la contemple et hoche la tête pour lui confirmer sa validation. « Je préfère définitivement cette robe oui, garde-la. » En revanche il n'est pas décidé à la laisser s'en tirer aussi bien sachant que lui se coltine des oreilles sur la tête assorties à sa chemise, il estime que Gaby doit subir le même sort et il ne lui laisse même pas le choix, à vrai dire. Elle est chanceuse franchement, les oreilles qu'il lui dégote sont très raffinées en plus de se marier à merveille avec le jaune de sa robe. Gaby ne parait pas très convaincue mais il n'en attendait pas moins d'elle. « Bien sûr que si tu vas porter ça. Tu peux pas faire les choses à moitié là, en plus j’ai été le dénicher spécialement pour toi. Attention tu vas me vexer Gaby.. » Et elle ne voudrait quand même pas ça ? Elle accepte à contrecoeur d'essayer sa petite trouvaille et le danseur n'est pas peu fier de voir qu'au final l'avocate se laisserait presque convaincre, comme quoi elle a bien fait de lui faire confiance là-dessus. « Tu vois ! T’es même pas ridicule, je suis presque jaloux. » Leurs deux tenues sont complètes et ça tombe bien, on leur annonce que le défilé est sur le point de commencer. Avec tout ça Eddie a complètement laissé filer l'heure, ses discussions avec Gaby lui font perdre la notion du temps mais pas le nord car le danseur a tout de suite certaines priorités en tête. « Vite allons choper les meilleures places. » Il vise des places au centre pour avoir la meilleure vue d'ensemble et au passage il tente de repérer Wesley, mais le bonhomme demeure introuvable. Ce serait dommage qu'il rate le défilé sachant qu’il y tenait vraiment et qu’il l’a trainé ici exprès pour ça alors il lui envoie un petit message pour s'assurer qu'il ne s'est pas réellement perdu, histoire de se donner bonne conscience avant d'en prendre plein les yeux et de prêter une attention particulière aux créations Weatherton.
Ils sont l'un et l'autre très attentifs à tout ce qui défile sous leurs yeux et Eddie ne manque pas de confier ses petites préférences à sa voisine de siège, qui fait de même avec lui. C'est alors qu'un homme se présente devant eux et demande à l'avocate de le suivre, provoquant la stupéfaction du duo qui ne comprend évidemment pas de quoi il est subitement question. « Qu’est-ce que t’as fait Gaby ? » Il l’observe d’un œil intrigué car c’est après elle que ce gars en a, pas lui. Elle n’a quand même pas volé un truc, il pense bien qu’il l’aurait vu et il l’imagine mal dissimuler une tendance kleptomane. À vrai dire il trouverait moins surprenant le fait qu’on l’arrête pour excès de beauté et il n’a pas totalement tort au final, puisque le type finit par lui apprendre qu’elle a tapé dans l’œil d’un créateur et qu’ils aimeraient la faire défiler. Eddie se redresse sur son siège et se tourne complètement vers elle, forcément charmé par l’idée. « Ah ! Mais attends c’est top ça faut pas hésiter une seconde ! » Il voit bien au regard qu’elle lui lance qu’elle n’est pas de cet avis mais elle doit cesser de se prendre autant au sérieux, elle n’a vraiment rien à y perdre selon lui et si c’est elle que l’on sollicite pour ça c’est bien pour une raison. Il n’est donc pas le seul à trouver qu’elle en jette dans cette tenue, elle ne pourra plus nier quoi que ce soit et au fond de lui Eddie est persuadé que le choix du serre-tête a aidé à la faire remarquer. « Gaby c’est le destin, tu peux rien contre ça. » Un destin auquel il croit uniquement quand ça l’arrange et ça s’applique bien à la présente situation. Eddie est bien évidemment le premier à l’encourager à le faire car il y voit bien sûr l’occasion de l’embêter un bon coup, mais aussi une sacrée opportunité à ne pas rater. « T’as pas le choix tu dois le faire là ! Si ça se trouve le gars c’est Weatherton en plus, vas-y pour moi s’il te plaît. » Il ne le précise pas mais si elle oppose trop de résistance il l’y traînera lui-même de force s’il le faut, car pas question de laisser sa peur du ridicule gagner là-dessus. Il est prêt à insister encore plusieurs minutes mais il n’en aura apparemment pas besoin puisque l’avocate finit par se lever, soupirante et résignée. « Yes, allez Gaby ! Compte sur moi pour filmer tout ça. » Son premier défilé, certainement. Eddie a d’ailleurs déjà son téléphone à la main pour immortaliser le grand moment car c’est une chose qu’ils prendront sûrement plaisir à se remémorer par la suite. Gaby mannequin pour le défilé des créateurs du mois des fiertés, voilà une affiche étonnante sur laquelle il n’aurait pas du tout misé une heure plus tôt mais à présent il est plus enthousiaste que jamais à l’idée d’assister à ça. Elle tient déjà son plus fervent supporter en la personne du danseur, sans grande surprise.
« Traitresse » Le mot la fait sourire, un sourire plutôt fier parce que c’est exactement la réaction qu’elle recherchait chez Eddie. « Elle avait kidnappé mon chat t’allais quand même pas défendre ça Gaby, pas toi » « Peut-être l’a-t-elle fait pour sauver ton chat ? Elle a pensé à son bien, et là, clairement, je ne peux que la défendre ». Surtout quand on sait que Gabrielle aime les animaux, elle qui envisage toujours d’adopter un chien un de ces quatre. « Mais ce petit conflit s’est finalement réglé d’un commun accord, je n’aurai donc pas besoin de tes services si gentiment proposés ». Elle pouffe légèrement de rire face à son ironie et cette aide qu’elle ne lui a évidemment pas proposé. La répartie d’Eddie ne manque pas de l’amuser et, même si cela pourrait la tracasser, et c’est d’ailleurs ce qu’elle laisse penser en levant une fois de plus les yeux au ciel, elle apprécie cette facilité qu’ils ont à s’envoyer pique sur pique, se donnant chacun à cœur joie dans cette joute verbale. « Ne me remercie surtout pas », lance-t-elle alors sur le même ton.
Si le jeu de paroles est aisé, l’entente l’est tout autant, au point où cela peut en devenir déconcertant. Ils ne se connaissent que depuis peu, s’étant côtoyé uniquement lors de la fête des voisins, Eddie s’étant invité chez elle. Ils n’ont pas eu le temps de faire connaissance ce jour-là et aujourd’hui, les échanges ont été pour le moment assez sommaire et plutôt plaisantin. Pour autant, voilà que Gabrielle demande conseil à Eddie à propos d’une tenue qu’elle hésite grandement à acheter face à une sublime robe repérée plus tôt. Et en les regardant d’un œil extérieur, on peut avoir l’impression qu’ils se connaissent depuis des lustres et que les deux sont de bons amis. « Alors j’avais raison, ça te va super bien. Tourne-toi un peu ? ». Le surplus de confiance en lui n’est jamais très loin chez Eddie, ce qui ne manque pas une nouvelle fois de la faire sourire mais Gabrielle s’exécute en se tournant pour lui montrer le résultat de dos. Elle en profite également pour se regarder dans le miroir et elle reconnait que cet ensemble est magnifique. La couleur lilas ne lui va pas si mal que ça et elle a un réel coup de cœur pour celle-ci tout comme les motifs qui ornent la jupe et la veste. Le choix risque d’être compliqué entre les deux. « Je vois, je vois. On n’a pas le droit à l’erreur avec toi, c’est condamnation immédiate en fait » « Tu apprendras qu’en tant qu’avocate, tu n’as pas droit à l’erreur. Si je rate le début de ma plaidoirie, tu peux être certain que c’est foutu d’avance pour mon client » Elle marque une pause volontairement en venant trouver son regard « Il en est de même en tant que DJ. Si tu commences ta soirée avec une chanson pourrie, tu perds la moitié de ton public. C’est de la logique et du bon sens Eddie. Tu as tellement de choses à apprendre encore mon pauvre ». Elle affiche un faux air désolé, non sans son sourire en coin, toujours moqueur. Il est facile pour elle de répondre à Eddie quand celui-ci lui donne sans cesse l’opportunité de rebondir. Ils pourraient très certainement passer des heures à faire ça, vu qu’ils ont en commun la volonté d’avoir le dernier mot, ou la dernière chanson en repensant à la fête des voisins, au choix. Eddie semble vouloir par tous les moyens rencontrer James Weatherton et lui en explique les raisons. Elle trouve que c’est une excellente idée qu’il a là, autant pour lui que pour le styliste « Surtout pour moi à vrai dire, son nom est très prestigieux ce serait un honneur de l’associer à ce spectacle. C’est un très bon coup à jouer et si j’y arrive je pense qu’on me regardera d’un autre œil dans la compagnie ». Cette affirmation étonne quelque peu l’avocate, ce qui doit se lire sur son visage facilement étant donné qu’Eddie poursuit « Parce que je m’entends aussi bien avec mes collègues qu’avec mes voisins, j’ai ma petite réputation là-bas aussi ». Est-t-elle réellement étonnée après tout ? Peut-être pas, ayant bien saisi le personnage qu’est Eddie Yang et même si elle est tentée de le souligner, cela l’attriste plutôt que son caractère puisse le désavantager à ce point. « Y’a vraiment que toi pour me supporter Gaby, cette chance que j’ai de t’avoir rencontrée ». Elle pouffe à nouveau de rire, venant poser sa main sur son épaule et c’est avec bienveillance qu’elle prononce les mots qui suivent « Et quelle chance surtout que tu as de m’avoir désormais dans ton entourage parce qu’il y a définitivement de quoi faire avec toi ». Gaby ne le dit pas explicitement mais, par ces mots, elle laisse entendre qu’elle veut l’aider. Même si son caractère peut paraitre exécrable, elle a aussi cette impression que c’est un masque qu’il utilise pour se protéger. Se faire détester des autres semblent lui passer au-dessus, mais au fond, elle est persuadée que cela le touche quelque part. Et elle se doute qu’avec un personnage comme Yang, il va falloir qu’elle le secoue pour l’aider à retrouver le bon chemin et à être un peu plus appréciable avec les autres et apprécié par les autres. Il faudra certainement du temps et plusieurs crises de nerf mais elle est prête à accepter le défi. Celui de le supporter. Elle lui lance alors un clin d’œil, enlève sa main de son épaule et file essayer cette robe qu’elle a repéré un peu plus tôt. « Je préfère définitivement cette robe oui, garde-la ». Elle est d’accord même si elle a eu un coup de cœur pour la précédente qu’elle laisse alors avec regret. Eddie en tout cas est tellement emballée par cette robe qu’elle porte qu’il va lui dénicher un serre-tête fleurie assortie « Bien sûr que si tu vas porter ça. Tu peux pas faire les choses à moitié là, en plus j’ai été le dénicher spécialement pour toi. Attention tu vas me vexer Gaby… ». Il semblerait que ses mots aient eu raison de sa décision de l’enfiler, mais pour quelques secondes uniquement, même si le serre-tête en question ne lui va pas si mal que ça finalement. « Tu vois ! T’es même pas ridicule, je suis presque jaloux » « Que veux-tu mon pauvre Eddie. Il y en a qui ont du style avec n’importe quoi et puis y’a… toi ». Le sourire malicieux apparait à nouveau sur les lèvres de l’américaine alors qu’on vient leur annoncer que le défilé ne va pas tarder à commencer. « Vite allons choper les meilleures places ».
Eddie et elle s’installent aux meilleures places et assistent au défile avec attention. Ils échangent leurs avis sur les différentes tenues et lorsque le spectacle touche presque à sa fin, voilà qu’un homme les aborde, leur demandant de le suivre « Qu’est-ce que t’as fait Gaby ? ». Elle le regarde d’un air interloqué, se posant elle-même la question. Peut-être les tenues qu’ils n’ont pas daigné remettre sur leur portant ? C’est peut-être pour cette raison que l’homme demande à ce qu’ils viennent avec lui pour les rendre justement ? Gabrielle ne se démonte pas pour autant et demande un peu plus de précisions à leur interlocuteur « Ah ! Mais attends c’est top ça, faut pas hésiter une seconde ! ». Evidemment qu’Eddie est emballée. Et si Gabrielle se sent flattée, pour autant, elle a du mal à se voir défiler sur un podium, elle qui n’en a jamais eu l’opportunité en réalité. « Gaby c’est le destin, tu peux rien contre ça (…) T’as pas le choix tu dois le faire là ! Si ça se trouve le gars c’est Weatherton en plus, vas-y pour moi s’il te plait ». L’homme qui s’impatiente et l’enthousiasme déconcertant d’Eddie, et peut-être aussi en partie le fait qu’elle peut potentiellement lui rendre service si, en effet, il s’agit de Weatherton, feront qu’elle se lèvera, non sans montrer un certain agacement « Bon… puisque c’est pour la bonne cause… ». Elle se retourne alors vers Eddie en ajoutant « Et par bonne cause, je ne parle pas pour toi, Yang ». Un fin sourire s’affiche sur ses lèvres pour lui montrer que c’est ironique et qu’elle le fait principalement pour lui car il est fort à parier que le créateur en question est bel et bien Weatherton. « Yes, allez Gaby ! Compte sur moi pour filmer tout ça ». Elle roule des yeux et alors qu’elle s’apprête à suivre l’homme, celui-ci interpelle Eddie « Vous aussi vous êtes convié ». Le regard de Gaby s’illumine alors qu’elle attrape sans tarder la main d’Eddie pour le faire se lever immédiatement « Parfait, comme ça, on sera deux à se ridiculiser ». Elle passe son bras sous le sien, ne lui laissant pas le temps de réagir alors qu’ils se dirigent vers les coulisses. Elle découvre celles-ci avec curiosité, son regard balayant la pièce. « Et on peut savoir qui est le créateur en question ? ». « Monsieur Weatherton. Tenez-vous prêt, ça va être à vous dans deux minutes ». Gabrielle tourne alors sa tête vers Eddie, un sourire au bout des lèvres « On va peut-être se ridiculiser mais, en attendant, tu vas enfin rencontrer ton créateur. T’a intérêt à faire bonne impression et à être à la hauteur. Si tu te foires, je vais pas te louper Yang ». Même si un fin sourire est toujours présent, elle pense ce qu’elle dit et compte vraiment sur Eddie pour être à la hauteur quand il rencontre James Weatherton. Une jeune femme approche et les invite alors à s’élancer sur la scène. Une certaine appréhension se manifeste chez Gaby qui tente, comme toujours, de ne laisser rien transparaitre « Prêt ? » demande-t-elle alors à Eddie. Ils s’élancent alors ensemble, Gaby décidant de passer son bras sous celui du jeune homme alors qu’ils défilent sur le podium. Elle reste très neutre et revêt même un certain masque froid, sûrement parce qu’elle a bien souvent assisté à des défilés et qu'elle a pu voir que c’est le genre d’expression adoptée le plus souvent par les mannequins. Le public semble apprécier, des sourires se dessinant sur certains visages, des flashs venant les éblouir, ceux des journalistes présents sur place mais aussi ceux de simples spectateurs. Elle tourne alors son regard vers Eddie, échangeant un sourire avec lui alors qu'ils arrivent au bout du podium.
Voices calling out for me, I'm in chaos now I'm in a confusion led by a name Really lost my mind Is it fate or what
Il se dit que Gabrielle n’approuvera pas le kidnapping de son chat orchestré par sa voisine mais la brune saisit cette nouvelle occasion de le provoquer en prétendant qu’il était certainement question de sauver le pauvre animal. Le danseur affiche un sourire un peu crispé, il est toujours assez susceptible sur le sujet et même ici où la taquinerie domine pourtant. Eddie est tellement investi auprès de ses chats, qu’il nomme d’ailleurs ses enfants, que le besoin de faire entendre à quel point il s’en occupe bien est une nouvelle fois le plus fort. Il n’a pourtant rien à prouver ici, mais quelque part il veut être pris au sérieux par l’avocate qui semble très sensible au bien-être animal. « Tu dirais sûrement pas ça si tu me voyais avec eux, car oui j’en ai plusieurs - trois en fait. Je suis un vrai papa poule, tu peux le croire ça ? » Ses chats sont loin d'être malheureux et il a même tendance à les gâter plus que de raison pour combler le fait qu’il n’est pas aussi présent auprès d’eux qu’il l’aimerait à cause de son travail. Il fait en tout cas savoir à Gabrielle que ce conflit avec sa voisine appartient au passé et que ses services ne seront donc pas sollicités, et ça tombe bien puisqu’elle n’avait pas l’intention de l’aider sur ce coup-là. Ça l’amuse de la titiller et qu’elle le lui rende bien, il ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de penser que ce serait franchement chaotique s’ils se retrouvaient un jour pour de vrai dans les rôles de l’avocate et de son client. Pauvre Gabrielle, elle ferait face à un sacré challenge avec un spécimen comme lui à défendre.
Eddie ne se fait pas prier pour donner son avis sur la première tenue que Gabrielle lui présente car il doute un peu de l’objectivité de l’avocate qui ne voit peut-être pas la même chose que lui ici. Lui trouve que cet ensemble rend très bien sur elle et considère qu’elle n’a pas flashé dessus sans raison, peut-être même qu’il n’attendait qu’elle sur ce portant. Il n’est pas peu fier d’avoir senti avant même l’essayage que cette couleur et cette coupe lui iraient à ravir et Gabrielle peut difficilement lui donner tort là-dessus, il faut bien reconnaître qu’il a eu du flair et que mine de rien il la connaît déjà bien. C’est assez fou quand il y pense, il se sent drôlement à l'aise avec elle alors qu’ils n’ont pas passé beaucoup de temps ensemble avant aujourd’hui. Juste une soirée chez elle à l’occasion de la fête des voisins et c’est tout, comme quoi ils ont bien accroché elle et lui malgré le fait que sa première approche ce soir-là n’ait pas forcément été du meilleur effet sur elle. Il était apparu comme un gars très arrogant mais il joue en réalité de ce trait avec elle, c’est voulu qu’il se rende gentiment insupportable puisque Gabrielle a tout autant de répartie que lui et se trouve au final être très réceptive à son humour. Elle n’est par contre pas prête à lui accorder le droit à l’erreur pour son petit foirage en tant que DJ et elle a un bon argument pour justifier ça : elle prend pour exemple son propre métier où elle n’a pas le droit de se rater, et cette remarque le rend d’un coup bien curieux. « Justement t’en as raté beaucoup des plaidoiries dans ta carrière ? » il demande sérieusement alors qu’il tente de se figurer Gabrielle dans son rôle d’avocate. Il l’imagine tout donner pour son client dans un tribunal où tous les yeux doivent être rivés sur elle, il s’interroge aussi sur ses statistiques et sur le nombre d’affaires qu’elle a bien pu remporter. Eddie trouve ça plutôt fascinant et il espère qu’à l’occasion elle lui parlera un peu de ce métier dont la seule représentation qu’il se fait pour le moment est celle tirée des films et séries qu’il a vus dans sa vie. Ce manque de respect pour Simon and Garfunkel par contre, il n'était pas prêt pour ça. « C’était pas "pourri", juste pas dans l’ambiance ! » Là Gabrielle pousse le bouchon un peu loin selon lui, il y a offense. Eddie est à rien de s’offusquer pour de vrai alors qu’il croit comprendre qu’elle n’aime vraiment pas cette chanson pourtant légendaire et il va finir par croire qu'elle a de mauvais souvenirs avec celle-ci. « Oh oui apprends-moi la vie s’il te plait Gaby. » il ajoute en étirant un grand sourire narquois et en temps normal c’est une remarque qui l’aurait facilement blasé sachant qu’il est souvent ramené à son manque d’expérience de la vie et donc à son jeune âge. On le considère trop jeune pour pas mal de choses Eddie, notamment pour être professeur en plus d’être danseur, et on lui a aussi déjà fait comprendre qu’il devait gagner en vécu avant de pouvoir la ramener dans une conversation. La vie il la connaît pourtant, et depuis quelques temps la sienne n’est d’ailleurs pas facile. Eddie se dévoile pas mal après ça, profitant du fait de beaucoup compter sur sa collaboration avec Weatherton pour souligner qu’il se ferait peut-être enfin bien voir dans sa compagnie avec un tel accomplissement. Il ne cache pas à Gabrielle que ses rapports avec ses collègues sont compliqués même s’il n’en précise pas la raison, elle doit bien se douter que son attitude l’a desservi aussi là où il travaille et ça ne semble d’ailleurs pas beaucoup l’étonner. L’avocate avance alors qu’il n’est pas un cas désespéré malgré tout ça et il hausse les épaules. « Si tu le dis. Mais je t’en voudrai pas si tu finis par me lourder aussi, y’a un truc chez moi qui fait que j’arrive pas à garder les gens dans ma vie alors t’es prévenue. Il est pas encore trop tard pour prendre tes jambes à ton cou Gaby ! » Il a prononcé ces premiers mots sur le même ton qu’elle mais il parait plutôt sérieux et concerné sur les derniers, car il est tout à fait conscient de ne pas être un garçon facile à vivre et que sa façon d’être vient progressivement à bout de la patience de pas mal de gens. Est-ce que ça le peine de voir ses relations mourir les unes après les autres ? Évidemment mais il ne l’avouera jamais, d’ailleurs c’est bien connu qu’Eddie ne retient personne. Il les laisse partir s’ils le souhaitent car il ne veut pas les forcer à rester à ses côtés, ce serait une sorte de prise d’otage et il n’est pas désespéré à ce point-là. Il faut se le farcir le bonhomme, Gabrielle est-elle prête à le supporter en sachant ça ? Elle ne semble étrangement pas inquiète de ne pas y parvenir. C’est finalement une robe que l’avocate va arborer pour le défilé après leur coup de cœur commun pour sa seconde trouvaille, qui lui va encore mieux que la première du point de vue du danseur. Il parvient même à accorder leurs deux tenues en lui dégotant un serre-tête dans le même genre que celui qu’il porte, comme ça si le ridicule doit s’inviter aujourd’hui il n’épargnera personne. Cela dit Gabrielle s’en sort bien, il a peut-être été trop gentil sur les accessoires maintenant qu’il y pense. « Oh la menteuse, c’est pas ce que tu disais tout à l’heure. » il remarque en se marrant légèrement alors qu’elle remet en doute son style avec toujours le même ton empreint de taquinerie. « Eddie cette chemise te va à ravir, ça te donne un air hyper sympathique, blabla. » Le hyper sort peut-être bien de son imagination mais il se souvient qu’elle lui a sorti un truc dans ce genre-là, ces mots ne sont évidemment pas tombés dans l’oreille d’un sourd elle devrait s’en douter. Il se les remémore même avec plaisir alors qu’on les invite à prendre officiellement place à quelques secondes du lancement du défilé.
Il ne regrette pas d’être venu car l’événement est largement à la hauteur de ses attentes - qui n’étaient à vrai dire pas bien grandes, étant donné qu’il assiste au tout premier défilé de sa vie. Eddie se prépare à devoir chercher son pote Wesley avec lequel il compte quand même bien repartir, mais ce défilé leur réserve encore son lot de surprises avec l’irruption de cet homme qui semble dans un premier temps s’intéresser à l’avocate à ses côtés. Quand il laisse entendre que Gabrielle a tapé dans l’œil d’un créateur et qu’elle est invitée à clôturer ce défilé en montant sur le podium Eddie est évidemment emballé par l’idée, il sort alors toutes les cartes qu’il possède pour la convaincre de le faire et lui promet aussi d’immortaliser ce grand moment. Elle se résigne assez vite et le danseur ne cache pas sa satisfaction. « Mais si, je suis sûr que tu le fais un peu pour moi dans le fond. » Ça doit tout de même un peu la motiver de le voir aussi à fond derrière elle, en tout cas il choisit de le croire mais il aurait tort de penser que tout ça ne le concerne pas. Car l’homme face à eux lui indique que l’invitation vaut aussi pour lui, et son visage se décompose en un éclair. « Quoi ? Non ça ira, elle peut y aller toute seule. » Il ne veut pas entendre parler de défilé lui, c’est une chose qu’il ne se voit pas du tout faire et qui était bien plus acceptable quand elle ne concernait que l’avocate. « Gaby nooon. » il souffle alors qu’elle le tire déjà vers elle pour l’entraîner car ce n’est pas le plan, s’il avait su il n’aurait pas manifesté autant d’enthousiasme avant ça. Eddie a néanmoins une très bonne raison de monter sur ce podium avec elle quand on leur confirme que le créateur en question est bel et bien Weatherton, il sait à présent que s’il doit se couvrir de ridicule il ne le fera pas pour rien. Il se tourne alors vers Gabrielle, sautillant sur place comme un gosse à qui on aurait promis une visite dans un magasin de jouets. « Purée t’as entendu ? J’espère qu’il se rappelle de moi, oh ça y est je stresse. » Le stress ne le gagne pourtant pas facilement mais là l’enjeu est important pour lui, il sait que son futur collaborateur va sûrement les observer et en plus il porte l’une de ses créations, il s’agit donc de s’en montrer digne. L’avocate lui demande s’il est prêt et sa réponse est évidente malgré la motivation qu'il a pour le faire, car il estime être déjà bien assez sorti de sa zone de confort avec ces fringues aujourd'hui. « Non mais faut bien y aller. Ça reste entre nous, hein Gaby ? » Tout du moins si l’un d’eux se loupe, chute ou si le public leur réserve un accueil déplorable il faut qu’ils puissent effacer ce moment et considérer qu’il n’a jamais eu lieu pour préserver leur honneur. Mais c’est tout le contraire qui advient, ils domptent vite ce podium sur lequel Eddie s’élance au bras de Gabrielle et leur petite prestation semble convaincre le public ainsi que les quelques médias présents qui doivent avoir capturé tout ça à grands coups de clichés. Eddie se sent bien plus léger après ça, il a le sentiment d’avoir vaincu sa peur du ridicule et il est bien content d’avoir pu le faire avec elle. Ils quittent alors le podium et se retrouvent à l’entrée des coulisses du défilé, où l’homme qui était venu les cueillir sur leurs sièges vient tout juste de les abandonner. « Bon j’ai l’impression qu’on s’en est bien sortis franchement, les gens avaient l’air conquis et.. ah Gaby regarde ! » Il ouvre de grands yeux ébahis tandis que la silhouette élancée d’un certain styliste apparait à quelques mètres de là. « C’est lui, c’est Weatherton je- je fais quoi ? Je vais le voir ? Non mieux on y va ensemble comme ça tu me sauves si je commence à bégayer. » Eddie touche du doigt son objectif, il serait regrettable de ne pas saisir cette occasion qui s’offre ici à lui. Son regard se raccroche à celui de Gabrielle comme s’il attendait sa validation car mine de rien c’est assez hasardeux, rien ne dit que ce Weatherton désire être approché même si ce ne sera pas la première fois qu’il s’y risquera. Il finit par saisir l’avocate par le bras comme elle l’avait fait avec lui un peu plus tôt, et à deux ils s’approchent du styliste face auquel ils se présentent avec leur plus beau sourire. « Monsieur Weatherton ? Eddie Yang, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi. On s’était croisés pendant la fête des voisins, voici mon amie Gabrielle et hum.. on a adoré le défilé ! Vos créations étaient superbes et j’en porte d’ailleurs une sur moi comme vous pouvez voir. » Eddie est assez fier de son coup même s’il doit passer pour un sacré fanboy, au moins il ne parait pas du tout bluffer quand il prétend apprécier le travail de la maison Weatherton. « Et les deux touristes qui viennent de défiler c’était donc nous, merci d’ailleurs c’est un sacré honneur que vous nous avez fait. » Ce n’est pas ce qu’il disait au départ mais là forcément le discours n’est plus le même. Il en est resté à ce qu’on leur a dit, à savoir qu’ils avaient attiré l’attention du styliste en personne, et il faut maintenant espérer que ce n’est pas un bobard que l’homme leur a sorti pour les convaincre de défiler parce qu’ils avaient simplement besoin de deux clowns pour clôturer l’évènement. « J’étais venu avec un autre ami à l’origine mais je l’ai perdu de vue. C’est dommage, il aurait adoré vous rencontrer lui aussi. » Wesley ne sait vraiment pas ce qu’il perd, il espère toujours le voir réapparaître mais il commence à croire qu’il a filé en douce sans prévenir. Tant pis pour lui, il y a au moins un heureux dans l’histoire et il est à peu près sûr que Gabrielle passe elle aussi un bon moment.
Les défilés du Pride Month étaient un événement de grande importance pour n'importe quel créateur, et James ne faisait pas exception à la règle. Des mois durant il s'était préparé pour ces show grandiose où créateurs réputés et jeunes talents se mélangeaient pour donner lieu à un spectacle unique qui portait haut les couleurs de la tolérance et de la solidarité. Deux valeurs bien plus chères aux yeux du styliste qu'on pourrait l'imaginer en le voyant revêtir cette apparence un brin austère au jour le jour. Car avant d'être un créateur, il était aussi et surtout un homme qui savait mieux que quiconque combien les combats que chacun défendait ici étaient loin d'être gagnés. Il en portait après tout encore les traces plus d'un mois après son agression, après avoir du batailler contre son propre staff pour être autorisé à faire acte de présence durant ces festivités qu'il n'aurait raté pour rien au monde. Si cette année le timing n'aurait pas pu être plus regrettable et lui moins en état de fouler le sol d'un podium et de saluer une foule d'invités, il lui faudrait faire avec et prouver une fois de plus que personne ne le mettrait à terre et que celui qui se dresserait entre son boulot et lui n'était pas encore né. Il n'était pas question pour James de rester sagement chez lui, raison pour laquelle il s'était fait prescrire de puissants antidouleurs pour être opérationnel durant les prochaines heures. Si ses cotes le faisaient toujours souffrir, son état s'améliorait pour autant à vu d’œil et James aurait à peine à mentir lorsqu'il assurerait à quiconque le verrait boiter qu'il allait bien. Loin de se faire le porte-parole des opprimés, James était surtout là en soutien avec ceux qu'il pouvait comprendre et qui pouvaient, dans le même temps, le comprendre lui. Et à défaut d'avoir pu remonter le temps et effacer les ecchymoses présentes autour de ses yeux, le styliste comptait sur ses lunettes de soleil pour dissimuler à la face du monde ce qu'il n'avait aucune envie d'exposer dans un moment pareil. Plutôt que d'envoyer le bon message, ça ne ferait qu'attirer l'attention sur ce qu'il tenait farouchement à taire. Dans le pire des cas, il aurait simplement l'air d'un de ces artistes bourrés d’orgueil qui se prenaient trop au sérieux pour vous regarder dans les yeux. Ce ne serait somme toute pas bien différent de l'image qu'il devait déjà renvoyer d'ordinaire, lui qui se moquait que son capital sympathie n'atteigne pas des sommets. Ses créations devaient faire sensation, mais lui se fichait bien de déplaire. Forcer quelques sourires n'était qu'un exercice auquel il était déjà largement habitué, après tout, et personne ne savait mieux à quel point il était déterminé à ce que tout se passe comme il l'avait prévu que sa propre équipe. « Si vous me demandez encore une fois comment je vais, c'est la porte. Et ne comptez pas sur une lettre de recommandation. » Ses assistants étaient toujours les moins bien lotis du lot, ça n'avait rien de nouveau et certains diraient que James évacuait sur eux toute la tension qu'il emmagasinait au fil des mois. Tension qui se faisait d'autant plus forte depuis son agression et les semaines qu'il avait passé chez lui à attendre que chacun comprenne que tout le repos du monde ne lui ferait pas le moindre bien. Comme s'il leur apparaissait dès lors comme une petite chose fragile qu'il convenait de protéger. James était un artiste dont on admirait le travail et l'audace, la dernière chose qu'il désirait était qu'on le prenne en pitié ou n'ait plus de lui que l'image d'une victime à terre, sonnée et impuissante. Ici n'y a rien qu'il ne supporterait moins que l'humiliation de se sentir jaugé et pris en pitié par un milieu qu'il avait mis des années à conquérir à la sueur de nombreuses nuits blanches et d’innombrables sacrifices. C'est pourquoi il se montrait si dur, envers les autres comme envers lui-même.
S'interdisant de flancher dans un moment aussi capital, il savait qu'il en paierait le prix lorsqu'il ajouterait un surmenage à la longue liste de choses qui malmenaient son corps depuis plusieurs semaines. Loin de s'en inquiéter, toutefois, le créateur releva la tête d'un air à demi étonné lorsqu'une voix s'adressa à lui. Une voix en partie familière et qu'il ne resitua que lorsque ses yeux détaillèrent le visage, là aussi familier, d'un jeune homme. « Monsieur Yang... Oui ! Bien sûr que je me souviens de vous, j'oublie rarement mes visiteurs les plus polis et encore moins lorsqu'ils me laissent leur carte de visite en partant. » Ça lui revenait maintenant, leur échange à son domicile durant la fête des voisins. Eddie Yang avait fait forte impression au créateur lorsqu'il n'avait pas hésité à lui proposer de collaborer avec lui sur une idée de spectacle qui avait naturellement titillé la curiosité du blond. « James Weatherton, enchanté. Vous travaillez dans le milieu de la scène, vous aussi ? » Il demanda poliment à la jeune femme qui l'accompagnait et que contrairement au chorégraphe il ne lui semblait pas avoir déjà rencontré. Ce genre de shows étaient avant tout l'occasion de faire des rencontres et James voyait en chacune d'elle une prise de contact potentiellement intéressante pour l'avenir. « Navré, Eddie, je n'ai pas trouvé le temps de vous recontacter ces dernières semaines. Mais je me ferais une joie de le faire si vous êtes toujours disponible. » James ne s'étendrait pas sur ce qui avait plus que nettement animé les dernières semaines, n'éprouvant aucunement le besoin de répandre l'idée selon laquelle il aurait été la victime d'une agression qui l'aurait conduit droit à l'hôpital. S'il gardait scrupuleusement secret tout ce qui touchait à sa vie privée et n'offrait à voir que sa casquette de créateur inébranlable, c'était d'autant plus vrai que cette histoire l'avait ébranlé au plus profond de lui-même, ravivant des souvenirs qu'il vivait bien mieux de savoir enfouis quelque part où ils ne risquaient pas de se rappeler à lui. « Ravi de voir ce modèle sur vous et de constater que mon flair ne m'a pas trompé. Vous étiez tous les deux plutôt convaincants sur le podium, je dois dire. » Et quand on connaissait James, cette remarque avait déjà tout d'un compliment. Son travail était le domaine dans lequel il était pourtant le plus périlleux de lui arracher ne serait-ce que le plus petit sourire contenté. Mais à défaut d'avoir jamais vraiment su s'amuser, il prenait ce genre d’événements comme ils étaient : une occasion de montrer l'étendue de son œuvre tout en relâchant la pression quelques heures dans une ambiance où l'ouverture d'esprit prenait le pas sur un continuel besoin d'excellence. « Vous avez sans doute du trouver ça surprenant de ma part de choisir plusieurs modèles parmi les spectateurs, mais j'aime laisser une chance à chacun d'exprimer ce qu'il est vraiment, surtout à ce genre d'occasions. Vous êtes l'exemple même qu'on peut défiler pour la première fois et avoir du style. » Il les avait trouvé plutôt à l'aise, assurément pas familiarisés avec les codes du milieu mais malgré tout loin d'être ridicules. Ce qui n'aurait peut être pas été le cas si on les avait prévenu qu'ils auraient à défiler, la spontanéité étant une qualité trop peu souvent exploitée dans un milieu aussi chorégraphié que celui de la Haute Couture et pourtant inestimable. Fidèle à lui-même, James avait voulu bousculer les codes. « Eh bien si vous retrouvez votre ami, dites-lui que je suis là pour encore un petit moment. Je suis censé donner toutes sortes d'interviews interminables, c'est malheureusement la partie la moins drôle de mon métier. » Il va sans dire qu'il aurait préféré pouvoir faire acte de présence, présenter ses créations et partager quelques discussions dignes d'intérêt sans qu'on ne lui en demande davantage. La presse et lui avaient toujours partagé une relation courtoise mais loin d'être fusionnelle. « A propos, notre social media manager se servira de votre passage pour promouvoir l’événement sur nos réseaux sociaux, mais vous pouvez toujours voir avec elle si l'idée d’apparaître sur les vidéos vous dérange. » Une part de lui en serait naturellement vexée, mais la dernière chose dont James avait besoin était qu'on les poursuive pour avoir utilisé l'image de leurs modèles amateurs contre leur plein gré. Aussi agaçant que ce soit, il y avait des règles à respecter pour s'éviter des procès bien inutiles et, surtout, particulièrement onéreux.
« Tu dirais sûrement pas ça si tu me voyais avec eux, car oui j’en ai plusieurs – trois en fait. Je suis un vrai papa poule, tu peux le croire ça ? » « Non ». Gabrielle donne sa réponse de but en blanc, un air sérieux se dessinant sur son visage alors qu’elle taquine une fois de plus Eddie. Cela dit, elle a peut-être une part de doute quand il se prétend être affectueux alors qu’il ne lui a pas démontré d’une quelconque manière qu’il pouvait l’être.
Difficile d’oublier leur première rencontre, celle-ci fait encore débat et notamment sur les goûts musicaux d’Eddie et plus précisément sur cette première chanson qu’il a choisie en tant que DJ lors la fête des voisins chez elle. Une chanson qui a carrément plombé l’ambiance. Du moins pour quelques minutes avant que deux zinzins viennent changer le ton de la soirée avec leur macarena. Pour Gabrielle, rater son entrée en tant que DJ est rédhibitoire et la comparaison est vite faite avec son propre métier « Justement t’en as raté beaucoup des plaidoiries dans ta carrière ? ». L’avocate pouffe légèrement, prenant un certain air hautain en toisant du regard le jeune coréen « Jamais ! » fait-t-elle avant de rire doucement « J’en ai raté bien sûr, quelques-unes. Mais, j’ai retenu la leçon ». Un clin d’œil et voilà qu’elle fait comprendre à Eddie qu’il a intérêt d’en faire tout autant s’il veut vraiment percer un jour en tant que DJ ou dans n’importe quel autre domaine. Retenir les leçons de ses erreurs passées est le plus important, c’est ainsi qu’elle a appris et qu’elle s’est forgée dans le métier. Et c’est peut-être aussi ce qui lui a permis de mériter peu à peu ce titre d’avocate redoutable, celle que la partie adverse redoutait dans les procès où Gabrielle était face à eux. « C’était pas "pourri", juste pas dans l’ambiance ! ». Elle hausse les épaules en simple réponse, elle a compris que le jeune homme ne lâcherait pas l’affaire et cherchera encore et encore à avoir le dernier mot. En réalité, elle n’a rien contre cette chanson, et au final, elle partage bien l’avis d’Eddie lorsqu’il dit qu’elle n’était pas dans l’ambiance de la soirée. Mais avouer son accord lui ferait trop plaisir, et pour quelqu’un comme lui, elle préférait s’en abstenir. Il est jeune encore Eddie, et d’ailleurs, elle ne manque pas de le souligner en lui disant qu’il a de la chance de l’avoir elle car elle a tant à lui apprendre. Si la remarque est faite sur le ton de la plaisanterie, il y a une certaine vérité dans ses propos, quand elle trouve tout de même Eddie attachant, et qu’elle a l’impression qu’il a besoin d’être guidé, une mission qu’elle se sent prête à endosser s’il le fallait. « Oh oui, apprends-moi la vie s’il te plait Gaby ». Elle pouffe à nouveau de rire en levant les yeux au ciel face à sa demande qu’elle sent très bien ironique. « Si tu le dis. Mais je t’en voudrai pas si tu finis par me lourder aussi, y’a un truc chez moi qui fait que j’arrive pas à garder les gens dans ma vie alors t’es prévenue. Il est pas encore trop tard pour prendre tes jambes à ton cou Gaby ! ». Son fin sourire disparait alors qu’elle vient à reporter son regard sur le jeune homme. Il y a un petit pincement au cœur qu’elle ressent suite à cette confession qu’il vient de lui faire. Elle trouve ça même triste qu’il puisse tirer une conclusion telle sur sa personne « Il m’en faut beaucoup plus que ça pour que je prenne mes jambes à mon cou ». Elle use un peu d’indifférence en lui donnant sa réponse détournant son regard et pourtant, à ce moment même, elle prend inconsciemment la décision de prouver le contraire à Eddie. Lui prouver qu’il n’y a rien chez lui qui cloche et qui fait donc fuir les gens qui l’entourent, et si jamais il s’avère que c’est réellement le cas, elle ne manquerait pas à le remettre à sa place si cela est nécessaire pour qu’il cesse de mal se comporter avec les autres. C’est sûr, Eddie Yang est peut-être un peu pénible sur les bords, mais elle est persuadée que ce n’est qu’un masque qu’il utilise. « Oh la menteuse, c’est pas ce que tu disais tout à l’heure (…) Eddie cette chemise te va à ravir, ça te donne un air hyper sympathique, blabla ». Là en est la preuve quand il se met à l’imiter, mais cela la fait à nouveau sourire « Qu’est-ce que c’est déjà l’expression… » elle fait mine de réfléchir avant de se retourner vers Eddie « Ah oui, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Une certaine satisfaction apparait sur le visage de l’avocate à ce moment même alors qu’ils viennent à être inviter à prendre place pour le défilé.
Il semblerait qu’en plus d’assister au défilé, Gabrielle va devoir se lancer sur le podium et donc être actrice de celui-ci. L’idée ne lui plait guère mais étant donné qu’il y a potentiellement James Weatherton derrière tout ça, et qu’Eddie rêve de le voir aujourd’hui, Gaby accepte de jouer le jeu. Pour lui. Et bien sûr, la bonne cause dont elle parle le concerne mais elle prétend le contraire « Mais si, je suis sûr que tu le fais un peu pour moi dans le fond ». Elle ne répond rien et si Eddie est ravi de pouvoir jouer le caméraman en attendant qu’elle s’essaye à une carrière de mannequin éphémère, sa joie est vite éteinte quand il est invité aussi à en faire de même « Quoi ? Non ça ira, elle peut y aller toute seule ». Gabrielle arque un sourcil, surprise de le voir se dégonfler alors qu’il n’a pas manqué de la pousser, elle, à le faire « Gaby nooon ». Elle ne veut rien entendre d’ailleurs et ne lui laisse d’autres choix que de la suivre, l’entraînant avec elle dans les coulisses. Et après demande, ils ont bel et bien la confirmation que c’est Weatherton lui-même qui les a repérés « Purée t’as entendu ? J’espère qu’il se rappelle de moi, oh ça y est je stresse ». Eddie trépigne d’impatience, sautille sur place telle un gamin qui découvre ses cadeaux au pied du sapin le matin de Noël. Cela la fait sourire d’ailleurs alors qu’elle lui demande s’il est prêt « Non mais faut bien y aller. Ça reste entre nous, hein Gaby ? ». Au vu des nombreux flashs qui n’ont cessé d’éblouir le podium lors du défilé auquel ils étaient encore spectateurs il y a de ça quelques minutes, la jeune femme a sincèrement des doutes « Je pense que ça va être difficile, même si on se fait la promesse mutuelle d’être muet comme des tombes ». Parce qu’il est certain qu’ils garderont ça pour eux, Gabrielle la première, Eddie peut-être moins si tout se passe bien en défilant, mais les journalistes présents, eux, ne manqueront pas de les exposer, surtout s’ils se ratent. Ils s’élancent donc et tout se déroulent à merveille et leur petite prestation semble même séduire. Quand ils sont de retour dans les coulisses, Gabrielle est juste soulagée que le moment soit passé « Bon j’ai l’impression qu’on s’en est bien sortis franchement, les gens avaient l’air conquis et… ah Gaby regarde ! ». L’avocate suit le regard d’Eddie et découvre alors James Weatherton non loin d’eux. « C’est lui, c’est Weatherton je – je fais quoi ? Je vais le voir ? Non mieux on y va ensemble comme ça tu me sauves si je commence à bégayer ». La réaction d’Eddie est vraiment amusante et il y a peut-être un peu de moqueries dans le sourire de la jeune femme. « Ok, calme-toi d’abord ». Elle voit son regard dans le sien qui cherche son approbation « On va définitivement aller le voir mais avant ça, prends une profonde inspiration » parce qu’il en a clairement besoin vu l’état de nerf dans lequel il se retrouve.
Les voilà désormais face au styliste dont le charisme impressionne au point que Gabrielle reste elle-même un peu muette. Eddie est le premier à l’aborder « Monsieur Weatherton ? Eddie Yang, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi. On s’était croisé pendant la fête des voisins, voici mon amie Gabrielle et hum… on a adoré le défilé ! Vos créations étaient superbes et j’en porte d’ailleurs une sur moi comme vous pouvez voir. Et les deux touristes qui viennent de défiler c’était donc nous, merci d’ailleurs c’est un sacré honneur que vous nous avez fait. ». S’ils avaient été seuls, Gabrielle n’aurait pas manqué de réagir à sa remarque concernant les vêtements qu’ils arboraient. Comme si le créateur lui-même était incapable de reconnaitre ses propres vêtements « Monsieur Yang… Oui ! Bien sûr que je me souviens de vous, j’oublie rarement mes visiteurs les plus polis et encore moins lorsqu’ils me laissent leur carte de visite en partant ». Gabrielle a ce mouvement de tête qui pivote lentement vers Eddie, le regard interrogateur. Là encore, elle se retient d’un commentaire concernant la politesse supposée du jeune coréen. Ils n’ont certainement pas eu le même Eddie en visite. « James Weatherton, enchanté. Vous travaillez dans le milieu de la scène, vous aussi ? ». Gabrielle reporte son regard sur le styliste, affichant un sourire chaleureux « Gabrielle Strange, enchanté également Monsieur Weatherton ». Elle marque une pause avant d’enchainer « Non, je ne suis pas dans le milieu, je suis avocate ». Rien à voir avec la profession d’Eddie ou de lui-même donc. « En revanche, la mode est quelque chose que j’affectionne tout particulière et je tiens à vous féliciter pour votre nouvelle collection. Et à vous remercier aussi de nous avoir donné l’opportunité de défiler pour vous ». On retrouve chez Gaby la femme charismatique qu’elle peut être. Celle qu’elle est au quotidien face à ses clients ou lors de réunions avec d’autres collègues du milieu juridique. Un fin sourire est présent sur son visage alors que James vient à reporter son attention sur Eddie « Navré, Eddie, je n'ai pas trouvé le temps de vous recontacter ces dernières semaines. Mais je me ferais une joie de le faire si vous êtes toujours disponible ». Gabrielle guette du coin de l’œil la réaction d’Eddie qui doit sûrement être surexcité comme une puce au fond de lui suite au mot que le styliste vient de prononcer. « Ravi de voir ce modèle sur vous et de constater que mon flair ne m'a pas trompé. Vous étiez tous les deux plutôt convaincants sur le podium, je dois dire. (…) Vous avez sans doute dû trouver ça surprenant de ma part de choisir plusieurs modèles parmi les spectateurs, mais j'aime laisser une chance à chacun d'exprimer ce qu'il est vraiment, surtout à ce genre d'occasions. Vous êtes l'exemple même qu'on peut défiler pour la première fois et avoir du style ». L’américaine doit reconnaitre qu’elle est flattée par le compliment, venant d’une personne dont elle apprécie énormément le travail. « Merci beaucoup », lui dit-t-elle alors tout naturellement. « J’étais venu avec un autre ami à l’origine mais je l’ai perdu de vue. C’est dommage, il aurait adoré vous rencontrer lui aussi. » « Eh bien si vous retrouvez votre ami, dites-lui que je suis là pour encore un petit moment. Je suis censé donner toutes sortes d'interviews interminables, c'est malheureusement la partie la moins drôle de mon métier. (…) A propos, notre social media manager se servira de votre passage pour promouvoir l’événement sur nos réseaux sociaux, mais vous pouvez toujours voir avec elle si l'idée d’apparaître sur les vidéos vous dérange. » Gabrielle n’était pas nécessairement à l’aise avec l’idée mais, pour Eddie, et surtout du fait que cela lui servirait certainement, lui qui tenait à sa collaboration avec le créateur, elle n’émet aucune objection « Il n’y pas de souci pour ma part et je pense qu’il en est de même pour Eddie ». Elle tourne alors son regard une énième fois vers le jeune coréen, sourire aux lèvres en attente de sa propre réponse, en espérant cependant qu’il arrive à se canaliser cette fois au niveau de son flot de paroles, l’appréhension se ressentant clairement dans son ton de voix. Elle a peut-être d’ailleurs ce ton rassurant dans ses derniers mots et dans son regard à l’encontre d’Eddie.
Voices calling out for me, I'm in chaos now I'm in a confusion led by a name Really lost my mind Is it fate or what
Elle semble douter du papa poule qu’il peut être avec ses chats et ça se comprend, c’est une facette que les gens ont toujours beaucoup de mal à imaginer chez lui tant qu’ils ne l’ont pas vu à l’œuvre de leurs propres yeux. Eddie a cette dualité étonnante avec ces trois boules de poils que lui-même n’explique pas et comme il l’a toujours dit il a bien plus de tolérance à l’égard des animaux qu’il n’en aura jamais à l’égard des humains. Le sujet mis de côté il s’intéresse à présent à la carrière de Gabrielle, le métier d’avocate appartenant à un tout autre monde que le sien et l’intriguant pour ainsi dire beaucoup. Elle prétend au départ pouvoir se targuer d’une réussite totale dans ses plaidoiries puis admet en avoir raté quelques unes, ce qui est tout à son honneur et ne remet sûrement pas en cause ses qualités d’avocate. Eddie sait bien que leurs deux métiers ne sont en aucun cas comparables mais il rebondit quand même, lui qui laisse de toute façon rarement le dernier mot aux autres. « Pour apprendre de ses erreurs encore faut-il en faire. » il balance avec arrogance à la figure de l’avocate qu’il taquine joyeusement à son tour. Il paraît plaisanter et pourtant Eddie pourrait quasiment dire que son parcours jusqu’ici est un sans faute, lui qui s’est donné les moyens de concrétiser ses rêves et n’a pas lésiné sur les sacrifices pour y arriver. Il n’a eu que faire de la concurrence, surtout dans ses débuts, et ce n’est pas pour rien qu’il est encore aujourd’hui regardé de travers dans sa compagnie. Il n’a pas toujours été fairplay Eddie mais lui considère qu’il a juste su saisir sa chance au bon moment, alors on ne l’entendra jamais émettre de regrets pour ça ni dire qu’il a commis des erreurs quand son ambition démesurée déplaisait juste autour de lui. Il restera du coup dans ce domaine qu’il maitrise plutôt que d’espérer réussir en tant que DJ un jour, ça vaut mieux. Gabrielle lui a bien fait comprendre qu’il avait été nul dans ce rôle-là et s’il était un peu moins fier il reconnaitrait que sa culture musicale est franchement limitée, et que des gars susceptibles de mettre mieux l’ambiance que lui il y en a des tas. Il se moque gentiment du fait que Gabrielle aurait des tas de choses à lui apprendre sur la vie mais blague à part, il se demande franchement combien de temps elle tiendra avant de le dégager comme tous les autres. Il ne prétend pas se faire plaindre, au contraire Eddie est le premier à admettre que quelque chose dans sa façon d’être finit toujours par se retourner contre lui dans ses relations car il est comme ça, difficile à vivre et facilement décevant. Alors il ne s’attend plus à grand-chose aujourd’hui quand quelqu’un entre dans sa vie, comme s’il était d’office préparé à voir cette personne s’éloigner comme tant d’autres l’ont fait avant. Il pourrait revoir son attitude pour évoluer positivement mais il ne pourra pas changer celui qu’il est au plus profond de lui, ni aller contre sa vraie nature. Gabrielle prétend qu’il lui en faudra bien plus pour renoncer à le côtoyer et sur le moment cette détermination à voir plus loin que sa petite réputation le touche, même s’il pense aussi qu’elle déchantera rapidement. « C’est ce que tu dis aujourd’hui Gaby, mais tu me connais pas encore. » Ce n’est que la deuxième fois qu’ils échangent tous les deux, elle pense peut-être avoir eu un aperçu global de celui qu’il est mais Eddie pense pouvoir encore la surprendre et il n’est pas certain que ce soit uniquement dans le bon sens. Ce serait dans son intérêt d’embellir la réalité pour lui donner envie d’apprendre à le connaitre mais il est trop conscient du problème, trop lucide sur ses capacités à faire fuir les autres quand ils commencent à trop bien le connaitre. Il sourit à la prochaine réplique de l’avocate, qui parait très bien s’appliquer à lui pour le coup. « T’as devant toi un sacré imbécile alors, mais avoue que t’en doutais pas trop. » il formule avec une autodérision de moins en moins rare chez lui, pour laisser entendre qu’il ne change de son côté pas facilement d’avis. Eddie est Bélier avec tout ce que ça comporte, son côté têtu le caractérisant tout particulièrement et l’amenant à reconsidérer trop rarement ses positions au même titre qu’il se remet bien trop peu souvent en question. S’autoproclamer imbécile est presque un cadeau qu’il lui fait car il doute que Gabrielle le contredise là-dessus, sans forcément le penser elle jugera l’occasion trop belle pour appuyer ses dires et le taquiner toujours plus, il le sait bien.
Entendre que l'avocate est conviée à défiler le met en joie, aussi bien parce qu’il est persuadé qu’elle sera parfaite sur ce podium que parce qu’il aura de quoi la charrier par la suite. Mais cette joie est de courte durée, on lui apprend que cette invitation vaut aussi pour lui et d’un coup Eddie ne veut plus entendre parler de défilé ni de quoi que ce soit d’autre, ce qu’il veut c’est prendre la fuite et basta. Il prend bêtement peur comme si l’exercice était insurmontable alors qu’il a déjà affronté bien pire, et semble notamment oublier tout ce qu’il a dû faire pendant ses années de conservatoire pour se démarquer. Ce n’est pas un défilé qui va le tuer, encore moins au côté de Gabrielle car le faire seul aurait sans doute éveillé un blocage chez lui mais à deux ils ont l’occasion de s’amuser plus qu’autre chose. Mieux vaut le voir comme ça et sa motivation réside surtout dans le fait de pouvoir potentiellement rencontrer James Weatherton puisque c’est lui, le maître absolu de la mode, qui a misé sur eux. Eddie sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur mais si tout ça devait finalement tourner au fiasco il espère pouvoir compter sur la discrétion de l’avocate, qui lui rappelle cependant que les nombreux médias présents ne manqueront pas d’immortaliser le moment. « Bon on n'a pas le choix, il faut qu’on fasse ça bien. Je tiens pas à ce qu’on se souvienne de nous ici comme des deux clowns qui auront foiré leur défilé. » Eddie l’annonce : le ridicule ne passera pas par eux aujourd’hui. Sans parler du fait que James Weatherton aura forcément des échos de leur prestation s’il ne les regarde pas carrément depuis les coulisses. Ils ont donc la pression et il faut que ça les motive à prendre cet exercice au sérieux, même si le contexte prête plus à sourire qu’autre chose et qu’ils ne jouent définitivement pas leur vie là-dessus. Eddie n’envisage pas la possibilité d’être médiocre ou carrément mauvais malgré le fait qu’il ne soit pas du tout dans sa zone de confort, car jusqu’à preuve du contraire il sait encore mettre un pied devant l’autre. Il sait marcher alors pourquoi est-ce qu’il ne saurait pas défiler en y mettant un peu d’entrain ? (...) Tout se passe au final bien mieux qu’il l’avait pensé mais le clou du spectacle se joue maintenant avec la rencontre susceptible d’égayer sa journée, voire même sa semaine toute entière. James Weatherton n’est plus qu’à quelques mètres d’eux et même si Eddie avait pris son courage à deux mains un mois plus tôt en se présentant directement chez le styliste il appréhende ces retrouvailles comme une première fois. Après tout rien ne dit qu’il se rappelle de lui, même s’il a envie de croire qu’il n’a pas été le choix du styliste par hasard aujourd’hui. Gabrielle lui demande de se calmer et il se marre nerveusement, alors qu’il tient à présent difficilement en place. « Et comment je suis supposé rester calme ? Allo ce mec est une légende Gaby, faudra pas s’étonner si dans une minute je sais plus parler anglais moi. » Bon sang ce coup de stress qu’il se prend là, il n’a pas beaucoup d’idoles mais ce Weatherton est incontestablement l’une des personnalités qu’il admire le plus.
Il se lance le premier car après tout c’est lui qui tenait absolument à ce que cette interaction avec le styliste ait lieu, et contre toute attente Eddie trouve ses mots face à celui-ci. James Weatherton se souviendrait de lui et la raison est étonnante. Poli, lui ? Cette remarque lui arrache un sourire et ses yeux partent aussitôt rencontrer ceux de Gaby qui doit elle aussi bien rigoler en son for intérieur. Il se gardera évidemment de dire à James qu’il a fait une exception pour lui ce jour-là car en temps normal il s’illustre dans une grande familiarité, y compris lors d’une première rencontre. C’est surtout qu’il voulait faire bonne impression histoire de mettre toutes les chances de son côté au moment de vendre son projet et il est d’ailleurs bien content d’apprendre que le styliste est resté sur un souvenir aussi positif de lui. Comme quoi il n’a pas fait tous ces efforts pour rien durant cette fête des voisins, tout comme il a bien fait d’investir dans ces cartes de visite qui ont apparemment fait la différence. Gabrielle saisit la première occasion offerte par le styliste pour se présenter et partager avec lui son attrait pour la mode, non sans vanter les créations de la maison Weatherton au passage. « Je rejoins Gaby- Gabrielle. Cette nouvelle collection est fabuleuse et c’est un honneur de défiler pour la bonne cause en votre nom. » C’est même une fierté, après tout c’est le mot d’ordre ce mois-ci. James se dit navré et là c’est le danseur qui ne sait plus trop où se mettre, car en vérité il a le sentiment que c’est lui qui aurait dû se manifester de nouveau puisque c’est lui qui avait proposé cette collaboration au départ. Il craint de ne pas avoir suffisamment prouvé qu’il y tenait, et il veut bien croire que le styliste a manqué de temps de son côté, il ose même à peine imaginer à quel point un homme comme lui doit être occupé. « C’est plutôt moi qui m’excuse, j’avais prévu de revenir vers vous mais.. je suis en négociation avec ma compagnie sur le budget du spectacle dont je vous avais parlé, et ça prend du temps. Mais travailler avec vous m’intéresse toujours beaucoup ! » Et même s’il n’est pas le plus disponible en ce moment pour Weatherton il tâchera de l’être autant que nécessaire car cette collaboration est beaucoup trop importante pour lui, il ne peut pas passer à côté alors qu’il est présentement si près du but. Il voit la rencontre d’aujourd’hui comme le signe qu’ils doivent vraiment travailler ensemble, le simple fait que James Weatherton se souvienne de lui donne à Eddie un regain de motivation qu’il avait peut-être un peu perdue ces derniers temps avec ce spectacle qui traine, et ces deadlines menaçant chaque jour un peu plus d’être repoussées. Le styliste justifie le fait de les avoir choisis pour défiler quelques minutes plus tôt et ses mots sont terriblement flatteurs pour elle comme pour lui. « Wow.. je crois qu’on pensait pas l’un comme l’autre s’en être aussi bien sortis. Mais du coup merci, c’est un sacré compliment que vous nous faites là. » Il faut qu’il assimile là, Weatherton, the James Weatherton trouve qu’il a du style et qu’il était convaincant lors du tout premier défilé de sa vie ? Mais sa journée est faite, c’est bon, il ne peut que bien dormir ce soir Eddie. Il s’est vraiment surpris à aimer défiler alors qu’il n’aurait jamais pensé se sentir à son aise sur le moindre podium un jour, comme quoi tout arrive. Le danseur en profite pour glisser que l’ami qui l’accompagnait jusqu’ici rêve lui aussi de rencontrer le styliste mais manque de bol pour Wesley, ce dernier est introuvable. James prétend être là encore un bon moment mais son pote a tout intérêt à réapparaitre de lui-même car Eddie ne compte pas partir à sa recherche. « Bon courage pour toutes ces interviews et pour mon ami tant pis pour lui, j’espère au moins qu’il n’a pas raté le défilé. » S’il y a malgré tout assisté il n’a du coup pas pu échapper à son petit passage avec Gabrielle à la toute fin, et ça l’étonne du coup de ne pas avoir déjà reçu un message à ce propos. Des vidéos de leur petite prestation pourraient justement alimenter les réseaux sociaux de la maison Weatherton et il leur reste donc à définir s’ils acceptent d’y figurer ou non. S’il s’était raté Eddie aurait sûrement revendiqué son droit à l’image mais là il a obtenu la validation du styliste lui-même, il peut sûrement partir serein et Gabrielle également, celle-ci donnant son accord la première et supposant qu’il en va de même pour lui sans se tromper. « J’y vois pas d’inconvénient non plus, dites-lui qu’elle peut même m’identifier si elle veut. Ma page n’est pas difficile à trouver, cherchez juste @eddie_yang et ce sera le premier compte certifié. » Peut-être un peu culotté le Eddie sur ce coup-là, il frôle d’ailleurs la crise de paranoïa quand James semble prendre note de leur approbation avant de s’éclipser subitement. On semble demander après lui mais le timing l’effraie presque. « Oh oh.. il s’éloigne vraiment parce qu’on l’appelle ou c’est surtout un prétexte pour partir parce que j’en ai trop fait tu penses ? » Gabrielle n’a même pas le temps de considérer une réponse qu’un jeune homme apparait devant eux, le fameux Wesley qu’Eddie avait perdu de vue. Il ouvre de grands yeux face au danseur, comme s’il n’espérait plus le retrouver après tout ce temps alors qu’il n’a littéralement jamais quitté cet endroit. « Bah t’es là ?? Je t’ai cherché partout ça va pas de m’abandonner comme ça Eddie ? Je commençais à me dire que t’étais mort. » Il soupire face à son pote qui exagère toujours, à croire que c'est lui qui s’est volatilisé alors qu’ils parcouraient les stands ensemble tout à l’heure. « La grosse blague c’est toi qui t’es barré Wes, j’ai tourné la tête deux secondes et t’étais plus là. Pendant ce temps nous on a défilé pour James Weatherton figure-toi, tu l’as raté de seulement quelques secondes il vient de partir. » Il sait qu’il va le secouer un bon coup en lui disant ça mais autant qu’il sache ce qu’il a loupé pendant qu’il errait on ne sait où. « Non arrête !! Il est où ?? » Eddie désigne le styliste d’un mouvement de tête, si son camarade était plus attentif il aurait remarqué sa présence à juste quelques mètres d’eux. « Là-bas regarde. Je lui ai déjà parlé de toi t’as plus qu’à y aller, dis bien que t’es l’ami d’Eddie. » Qu’il s’estime heureux que Weatherton connaisse déjà son existence parce qu’il a préparé le terrain pour lui, en bon pote qu’il peut quand même être parfois. « Oh mon dieuuu j’y cours même !! Et enchanté mademoiselle qu’Eddie ne me présente pas, moi c’est Wesley. » Oups ? Le danseur lance un regard amusé à l’avocate et c’est vrai qu’il a raté l’occasion de faire les présentations cette fois, cette arrivée de Wesley ayant été trop soudaine pour qu’il conserve ses bons réflexes. Ce dernier s’éclipse justement pour aller tenter sa chance auprès du styliste, les laissant tous les deux comme le petit duo qu’ils étaient avant que le défilé ne commence. « J’aurais au moins fait un heureux. Tu regrettes pas non plus ta venue j’espère Gaby ? C’était plutôt insolite qu’on se recroise ici mais admets-le, c’était quand même cool. » Il peut vraiment dire qu’il a passé un bon moment Eddie, il ne s’attendait pas forcément à grand-chose en accompagnant son pote à cet événement et au final il a aimé ce qu’il y a vu, et les rencontres qu’il y a faites. Il en a pris plein les yeux avec ces créations hautes en couleurs et sa discussion avec l’avocate participe aussi à rendre ce jour vraiment marquant, car il est certain qu’il n’oubliera pas ce qu’ils se sont dit. « On est peut-être pas obligés de laisser éternellement le hasard nous réunir. » il glisse en déposant sur elle un regard entendu, comme une façon de lui dire qu’il aimerait bien garder contact même si Eddie est trop fier pour le formuler directement. Ça lui plairait bien oui, ne serait-ce que pour cette chance qu’elle semble prête à lui laisser tout en sachant pourtant le cas difficile qu’il est, au point de le laisser même espérer un début d’amitié. Elle avait l’air sérieuse en le disant, et Eddie considère qu’il a vraiment besoin de cette dose de légèreté caractérisant leur relation dans sa vie aujourd’hui.
« Pour apprendre de ses erreurs encore faut-il en faire ». Sa main lui démange, mais elle se retient. Gabrielle pourrait aisément tenter de le faire redescendre sur Terre en lui donnant cette petite tape derrière la tête tellement il a cette arrogance agaçante, se faisant passer pour quelqu’un de parfait qui n’a jamais fait aucune erreur dans sa vie. Ça l’exaspère un peu l’avocate qui laisse échapper un lourd soupir « Ce qui expliquerait beaucoup de choses de ce fait ». Car oui, s’il s’avère qu’il n’a jamais fait aucune erreur dans sa vie, il ne peut avoir appris de leçons, et surtout des bonnes qui, peut-être, l’amènerait déjà à être un peu plus impartiale sur sa personne, ou du moins, objectif. Il est jeune Eddie, et c’est peut-être pour ça qu’elle montre une certaine patience et se pense prête à aider Eddie à retrouver une part d’humilité qui ne lui ferait pas de mal. Parce que, visiblement, du fait de son caractère, le coréen en a fait fuir des personnes autour de lui. Du moins, c’est ce que Gabrielle comprend et s’il pense qu’elle fera partie de ses personnes qui finiront par fuir, elle n’en est pas convaincue. Il lui en faudra bien plus « C’est ce que tu dis aujourd’hui Gaby, mais tu me connais pas encore ». Elle hausse les épaules, indifférente face à ses dires et surtout cette conviction grande qu’il a en pensant qu’elle fera partie des gens qui fuiront en ayant découvert qui il est vraiment. Mais, ce qu’il ignore Eddie, c’est que Gaby n’abandonne pas aussi facilement. La preuve avec ses frères, toujours à la recherche de la vérité, cette vérité de laquelle ils tentent de la tenir éloignée. Elle pourrait baisser les bras, quitter Brisbane, leur en vouloir de la laisser à l’écart, de la faire se sentir de trop, mais elle ne le fait pas et ne le fera pas. Une détermination dure comme fer la fait tenir, aussi parce qu’elle tient à eux, ils sont certes sa famille, contrairement à Eddie, mais elle est persuadée qu’elle pourrait s’attacher tout autant au jeune homme qui, derrière cette carapace, dissimule surement une personnalité attachante et vulnérable. « T’as devant toi un sacré imbécile alors, mais avoue que t’en doutais pas trop ». Un fin sourire s’affiche sur ses lèvres « Pas vraiment, tu n’as fait que le confirmer », ajoute-t-elle alors avec un clin d’œil.
« Bon on n’a pas le choix, il faut qu’on fasse ça bien. Je tiens pas à ce qu’on se souvienne de nous ici comme des deux clowns qui auront foiré leur défilé ». Ils n’ont pas le choix, ça c’est certain, surtout maintenant qu’ils se sont laissés entraîné par un des assistants de James Weatherton. Ils n’ont plus le choix, et Gabrielle ne compte pas non plus se ridiculiser. D’autant plus quand elle sent que ce moment peut être important pour Eddie, être l’opportunité de plus pour lui de se faire repérer par le créateur et obtenir définitivement son partenariat avec lui. Alors, les deux acolytes du jour se lancent sur le podium et le succès semble au rendez-vous, aucun faux pas de la part de l’un comme de l’autre et le regard qu’ils échangent en retournant en coulisses prouvent qu’ils sont plutôt fiers de leur défilé. D’ailleurs, ils aperçoivent James Weatherton au loin et Eddie manque de faire une crise de panique. Gabrielle tente de lui dire de se calmer, ce qui semble difficilement envisageable « Et comment je suis supposé rester calme ? Allo ce mec est une légende Gaby, faudra pas s’étonner si dans une minute je sais plus parler anglais moi ». Elle lève les yeux au ciel mais elle le comprend aussi en observant au loin le créateur dont le charisme et la prestance peut impressionner. Naturellement, Gabrielle vient à poser sa main sur le bras d’Eddie, comme l’aider à s’apaiser avant qu’ils ne partent à la rencontre du styliste. « Ca va aller », lui glisse-t-elle avant qu’ils n’arrivent à sa hauteur.
Les voilà tout deux devant le créateur et Gabrielle laisse Eddie prendre la parole en premier. D’ailleurs, son anxiété se traduit par le flot de paroles qu’il déverse devant James Weatherton, ce qui ne manque pas de faire sourire intérieurement la jeune femme, tout comme lorsque le styliste qualifie Eddie comme un invité poli. Ce n’est pas le souvenir qu’elle en garde lorsque le jeune coréen s’est pointé chez elle pour la fête des voisins. « Je rejoins Gaby – Gabrielle. Cette nouvelle collection est fabuleuse et c’est un honneur de défiler pour la bonne cause en votre nom ». Ce bafouillage au niveau de son surnom pour utiliser ensuite son prénom en entier ne manque pas de la faire sourire, retenant cependant de trop le montrer devant le styliste, ne cherchant pas, là encore, à mettre Eddie dans l’embarras. Elle les laisse échanger à propos de cette collaboration qui semble se concrétiser entre les deux, et Gabrielle est d’ailleurs contente pour le jeune danseur qui semble nourrir beaucoup d’espoir dans ce partenariat avec le créateur. (…) En tout cas, Eddie et Gabrielle donnent leur aval quant à la diffusion des vidéos de leur défilé improvisé sur le podium aujourd’hui « J’y vois pas d’inconvénients non plus, dites lui qu’elle peut même m’identifier si elle veut. Ma page n’est pas difficile à trouver, cherchez juste @eddie_yang et ce sera le premier compte certifié ». Il sait y faire le Eddie et Gabrielle ne manque pas de le remarquer en tournant son regard vers lui, comme étonnée et, en même temps, admirative de la faciliter déconcertante avec laquelle il arrive à glisser ce détail, mine de rien. Le créateur s’éloigne alors d’eux « Oh oh… il s’éloigne vraiment parce qu’on l’appelle ou c’est surtout un prétexte pour partir parce que j’en ai trop fait tu penses ? ». Elle s’apprête à ouvrir la bouche pour lui répondre, et surtout le rassurer, mais voilà qu’un jeune homme vient alors à leur rencontre. Gabrielle comprend très vite qu’il s’agit du fameux Wesley dont Eddie lui a parlé plus tôt, son ami avec qui il est venu à l’événement d’aujourd’hui mais qu’il a perdu en chemin. Elle laisse les deux échanger en les écoutant attentivement et nombreux sont les sourires amusés qui se présentent sur ses lèvres en les attendant parler. D’ailleurs, dans leur échange, Eddie oublie même de présenter la jeune femme à son ami « Oh mon dieuuu j’y cours même !! Et enchanté mademoiselle qu’Eddie ne me présente pas, moi c’est Wesley ». « Enchanté Wesley, moi c’est Gabrielle » a -t-elle tout juste le temps de lui répondre avant qu’il ne s’éclipse pour aller à la rencontre du styliste. « J’aurais au moins fait un heureux. Tu regrettes pas non plus ta venue j’espère Gaby ? C’était plutôt insolite qu’on se recroise ici mais admets-le, c’était quand même cool ». Elle ne peut nier, même si elle le pourrait juste pour le taquiner « Aucun regret, c’était vraiment cool. Même d’avoir été obligé de te supporter l’était », lance-t-elle de nouveau sur le ton de l’humour. Elle ne regrette pas d’avoir passé ce temps avec Eddie, au contraire, elle a pu en apprendre davantage sur lui, même si elle se doute qu’elle a encore bien des facettes à découvrir sur le jeune homme. « On est peut-être pas obligés de laisser éternellement le hasard nous réunir ». Elle acquiesce sans hésiter « Tu sais où j’habite, si l’envie t’en prends, tu seras possiblement le bienvenue », possiblement car tout dépendra de son comportement. « Si tu es poli comme tu l’as soi-disant été chez James Weatherton, je ne te mettrais pas dehors et t’accueillerai avec grand plaisir ». Elle plaisante encore mais elle souhaite aussi garder contact avec Eddie et, même s’il vient à avoir cette arrogance qui lui est propre, elle sera tout de même ravie de le revoir « Et tiens » fait-t-elle en sortant un stylo de son sac et en attrapant une serviette en papier non loin de là sur laquelle elle écrit son numéro « Je te donne même la possibilité de m’en faire voir de toutes les couleurs par téléphone ». Un clin d’œil encore lancé avant qu’elle ne range son stylo dans son sac et pose sa main sur le bras d’Eddie « A bientôt, Yang ». Elle tourne les talons en le saluant d’un signe de main et va à la rencontre de l’assistant de James Weatherton pour lui demander s’il était possible d’acheter la robe qu’elle porte. Il lui indique que c’est tout à fait possible et elle lui demandera aussi d’inclure dans ses achats la chemise que porte le jeune coréen un peu plus loin. Une fois fait, elle adresse un dernier regard à Eddie qui a retrouvé son ami Wesley et quitte définitivement les lieux.